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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Foutez-moi la paix. - Ft. Regor Nott :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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INRP
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Jeu 13 Fév - 4:01


Regor Nott & Masha Volk
Foutez-moi la paix.




Cette nuit dans ta tête, une voix répète à tue-tête : « Masha Masha, ma jolie petite Masha, viens dans les bras de papa. » ; le problème c’est que toi, tu ne te souviens pas. Cette voix grince dans ton crâne pareille à une sinistre mélodie, tu l’implores de partir mais elle n’en fait qu’à son bon vouloir. Recroquevillée là, dans l’angle d’un mur froid, tu voudrais annihiler tout ce qui te construit, tout ce qui te donne vie, pour que le silence redevienne roi. Les gens savent-il combien il est douloureux d’entendre des voix parfois, alors qu’on n’en veut pas ? Ce courant froid qui caresse ton derme avant de violer tes chairs, s’immisçant jusqu’au plus loin de ton enveloppe charnelle ; l’odeur parfois âcre de pourrie que tu n’identifies pas. Prostrée dans ce coin noir alors qu’autour de toi, chaque âme s’est déjà endormie depuis minuit, tu tangues d’avant en arrière en serrant aussi fort que tu le peux tes cuisses contre ta poitrine, priant sans cesse tous les connards du ciel et de l’enfer pour que ça s’arrête.
Jamais en cette nuit tu ne t’autoriseras à appeler après Poppy, parce que tu veux comprendre, tu veux savoir, tu veux faire face. Tu as cette sale sensation qu’elle te protège de quelque chose que tu dois savoir, qu’elle utilise sa magie pour t’empêcher d’avoir ce genre de… Comment peut-on appeler ça ? Une crise ?
C’est certainement ça oui, mais peu importe au fond ce que c’est exactement.
Quand ça martèle ta tête de cette manière, tu voudrais pouvoir changer d’atmosphère, quitter la terre, ne plus être. Parfois tu réussis à t’échapper avec un malaise, mais ce soir ton corps refuse de te donner l’offrande tant espérée. Alors tu vas traîner ta carcasse anormalement pesante le long des couloirs, ignorant chaque fantôme que tu croises, tout commentaire qu’ils peuvent te faire : tu les emmerdes tous, morts comme vivants, allez-vous faire enculer voudrais-tu leur crier lorsqu’ils te regardent avec cet air condescendant.

D’une manière peu conventionnelle, tu te gamelles et termines de descendre les marches des cachots en roulant lamentablement. Maintenant tu as une bonne raison de souffrir le martyr, des hématomes ne tarderont plus à couvrir ta peau. Contrairement à beaucoup de sorcières, tu n’useras d’aucun sortilège pour panser tes plaies, faire disparaître ces saletés : parce que tu te satisfais dans l’imperfection de tes traits, d’une façon qui toi-même t’effraies. Tu te relèves un court instant, cherche ta baguette et ne la trouve pas : tu veux ouvrir cette saleté de réserve du cours de potions. Alohomora est-il si compliqué à exécuter en informulé ? Tu n’as pas le temps de le tester, à peine t’appuies-tu sur la poignée que la porte bascule et ton corps la poursuit. Tu aurais pu t’écraser lamentablement contre son bois, faire un boucan du diable et réveillez tous les serpentards mais ça n’arrive pas : tu pèses cinquante-trois kilos, qui crois-tu abasourdir comme ça ? Pareille à la pucelle que tu es, tu chois avec aisance au sol, te retrouvant bien vite nez-à-nez avec un bocal aux jolies baies où il est annoté : « Danger, ne pas toucher ». Les sourcils froncés, « Masha Masha » ne se taisant toujours pas, bien entendu que tu lui fais un doigt et que tu avales quelques baies comme si de rien n’était : parce que le danger, c’est presque pour te protéger.
Peu après ça, tu perds connaissance et enfin le silence règne : ton rythme cardiaque s’arrêterait presque.

Au matin la porte ouverte attire les premières têtes et ton corps inerte avec. Il ne faudra pas plus de dix minutes pour qu’un professeur intervienne et qu’on t’emmène immédiatement à Sainte-Mangouste. La transplanation s’effectue directement au troisième étage parce qu’il est bien peu probable qu’avec le pot de baies ouvert, tu souffres d’un accident matériel.
Autour de toi le monde tourne, on s’affaire à te désintoxiquer et à t’aider à respirer ; un sourire s’oserait même à pointer à la commissure de tes lèvres alors que les médicaments forment un joyeux bordel dans ta céphalée, parce que ma pauvre t’es complètement shootée. T’avais peut-être eu l’impression que pour cette fois t’allais y arriver, à trouver la paix, mais c’est encore loupé.
Un courant d’air vient chatouiller ton nez lorsqu’enfin tes paupières commencent à se lever ; un éternuement s’en suit et te voilà presque levée alors que des cathéters s’enfoncent dans tes veines. Tu tournes tes yeux fatigués sur tes poignets : sur l’un d’eux un bracelet s’y plait. Blanc et caoutchouteux, pareil à l’emballage d’un vieux tampax : instantanément tes lèvres se plissent en une moue désapprobatrice.

- Qu’est-ce que c’est que ce bordel encore ?

Celle-là tu l’as pensée à voix haute, mais tu te fous qu’on t’entende, que quelqu’un d’autre puisse être dans la pièce : tout ce qui t’importes c’est de te lever et de te tirer, même si tu n’as pas encore percuté qu’on t’a déshabillée et qu’une horrible robe d’hôpital laisse ton dos et tes fesses en plein air.
Tu arraches toutes ces merdes dans tes veines et à toi le grand air, du moins, c’est ce dont tu te convaincs en arrachant le dernier cathéter.
@Regor U. Nott
Koschtiel
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Anonymous
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Ven 14 Fév - 10:39
You kick me down 'cause you need it
So dead inside I can feel it.
T’as commencé tôt aujourd’hui, mais en même temps, ce n’est pas vraiment comme si ça te dérangeait. T’aimes pas spécialement dormir, t’aimes encore moins traîner dans ton lit sans rien faire. T’as l’impression que c’est une perte de temps incommensurable. Puis ce n’était pas non plus comme si tu devais arriver aussi tôt tous les matins non plus. Ça ne faisait pas de mal une fois de temps en temps, puis ça te permettait de finir plus tôt en toute logique, et tu pouvais faire un peu plus de choses aussi une fois que tu rentrais, alors autant voir le positif et se motiver plutôt que de faire l’inverse. Puis généralement, tes collègues étaient un peu plus fatigués qu’en pleine journée et t’évitais un bon nombre de conversations parfaitement inutiles. T’avais jamais été un énorme amateur de ragots et tu doutais pouvoir en devenir un un jour. Il y avait bien plus intéressant à faire dans la vie quand même. Et ce n’était pas vraiment leurs histoires de vie de famille qui allaient te passionner des masses. Grand bien leur fasse s’ils arrivaient à se distraire de la sorte, mais fallait pas vraiment compter sur toi pour y mettre du tiens et y participer de ton plein gré en feignant d’être heureux pour eux. Déjà que tu prenais tant bien que mal sur toi lorsqu’un patient commençait à te parler pour l’écouter un minimum, c’était bien assez. T’avais pas vraiment envie d’être payé à ne rien faire, à vrai dire, tu détestais même juste l’idée de ne rien faire, encore plus si ça impliquait de devoir écouter les déboires d’un autre être humain.

Tu déambules de salle en salle, t’en profites tant que la plupart des personnes sont encore en train de dormir pour faire rapidement des rapports sur leur état, changer ce qu’il y a de plus basique ou encore leur préparer d’ores et déjà les diverses potions ou médicaments qu’elles devraient ingurgiter. Rien de bien folichon, même un peu trop banal à ton goût, malheureusement tu te doutes bien que ce serait difficile d’avoir le loisir de pouvoir te distraire toi et ton esprit comme tu le souhaiterais quotidiennement, ou en tout cas plus régulièrement que ce n’était le cas maintenant. Tu priais juste intérieurement que quelque chose de nouveau puisse se passer, là tout de suite ou dans une poignée de minutes. Tout, sauf continuer de mourir d’ennui à petit feu. La seule raison pour laquelle il ne t’a pas encore consumé, c’est bien de porter cette marque sur ton bras, de pouvoir vivre pour quelque chose que t’aimais, ces idéaux qui animaient ton âme depuis un bon bout de temps, qui arrivaient encore à te faire ressentir quelque chose, tout simplement, alors que tu pensais avoir tout perdu en même temps que ta sœur.

L’heure n’est vraiment pas à y penser, ce serait même bien si tu te concentrais un peu plus, t’avais à peine remarqué l’urgence qui venait d’arriver dans votre aile, t’avais juste eu le temps de décaler plus ou moins correctement, pour laisser passer tes homologues et votre nouvelle patiente à qui tu n’avais jeté qu’un rapide coup d’œil. S’ils avaient besoin de ton aide pour ça, tu ne doutais pas le moins du monde qu’on viendrait te chercher ou qu’on t’aurait directement hélé. Tu ne t’en soucies pas plus que ça, même si t’aurais aimé pouvoir directement t’en mêler et arrêter les activités que tu trouvais bien trop calmes pour le moment. À ce train-là t’allais devoir t’occuper de la paperasse, et sincèrement c’était peut-être ce que tu détestais le plus, devoir rester assis pendant tu ne savais combien de temps, sans rien de bien assez folichon que pour stimuler assez suffisamment ton esprit.

Tu préfères repousser le moment fatidique et à la place de prendre une pause presque méritée. Tu t’installes plus par défaut à une table qu’autre chose, si tu t’entends bien avec certaines personnes t’as du mal à trouver des personnes assez intéressantes à ton goût ne serait-ce que pour les considérer comme des amis. Mais après à peine quelques minutes, on te demande de prendre la relève auprès de cette urgence que t’as croisée. Tu sautes sur l’occasion, prenant quand même la peine de demander ce qui avait bien pu se passer exactement. C’était toujours utile, même s’ils semblaient lui avoir administrés les premiers soins, et qu’ils préféraient que quelqu’un reste non loin au cas où elle se réveillerait. Faudrait pas qu’elle ne commence à paniquer ou essayer de tout dévaster parce qu’elle n’avait pas encore repris correctement ses esprits.

Cependant, tu poses à peine un seul pied dans sa chambre que tu t’arrêtes presque net. Ce n’est pas un visage inconnu que tu retrouves au fond de ce lit. Si t’avais essayé de te persuader que l’apparition de la jeune femme chez toi et de son elfe n’était qu’élucubration de ton imagination, sa présence ici ne faisait que confirmer l’inverse. T’étais loin d’avoir des dons de voyance, et t’aurais pas juste pu imaginer ce visage, d’une quelconque manière qu’il soit. Instinctivement, tu jettes un regard circulaire à la pièce, essayant de voir si l’elfe était là. Peut-être qu’ils l’avaient sortie, ou qu’elle n’était pas là tout simplement. Peut-être que le Destin a envie de t’envoyer un message, mais quel qu’il soit, tu l’envoies bien se faire foutre. Tu te sentais déjà assez pitoyable rien qu’en repensant à cette soirée, alors savoir que quelqu’un t’avait vu dans cet état, pire encore qu’elle là juste sous tes yeux ? Avec un peu de chance, elle resterait encore endormie un petit temps, ou alors t’aurait totalement oublié. De toute manière là tout de suite, elle n’était pas en état de faire quoique ce soit de toute manière.

Tu t’installes, presque résigné sur une chaise, lui lançant de temps à autre des regards, jusqu’à ce qu’elle n’éternue, attirant toute ton attention d’un coup. T’as à peine le temps de te dire que t’allais la laisser se réveiller tranquillement avant de commencer à lui parler, qu’elle grogne presque et commence à se relever en enlevant tout ce qui a pu servir à stabiliser son état jusqu’ici. Pas vraiment la réaction à laquelle tu t’étais attendue, mais plutôt que de profiter de la vue qui s’offrait à toi là tout de suite, dos à elle, tu pouvais peut-être réagir, ne serait-ce qu’un minimum, c’était un peu ce pourquoi t’étais ici, en fait. Tu te relèves en faisant délibérément un peu de bruit avec ta chaise, pour ne pas la surprendre – ou en tout cas moins- par tes paroles ou geste.


« ▬ Vous feriez mieux de vous recoucher, vous ne pourrez pas tenir bien longtemps comme ça. Aussi désagréable que la sensation d’avoir des cathéters puisse être, ils ne sont pas uniquement là pour décorer. »


Tu finis de t’avancer vers elle, évitant de lui prendre le bras ou quoique ce soit d’autre pour la ramener plus facilement dans son lit, bien qu’extrêmement maigre, t’as le vague espoir qu’elle puisse entendre raison et y retourner d’elle-même. Tu la dépasses même pour pouvoir fermer correctement la porte, s’il y avait bien une chose dont vous n’aviez absolument pas besoin, c’était bien qu’elle ne commence à essayer de courir partout.

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INRP
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Ven 14 Fév - 11:26


Regor Nott & Masha Volk
Foutez-moi la paix.




Pendant un instant, tu y croyais vraiment : tu te voyais déjà dehors, loin de tout ce bordel, respirant le grand air et pas cette vieille odeur qui de donne presque la gerbe. Mais non, il a fallu qu’on t’importune d’une voix qui de déconseille de passer par là, de te tirer même. Avec ses grands mots le goujat crois pouvoir te retenir là. La médecine hein ? Quelle arnaque. Si on ne te laisse même pas le droit d’avoir ton libre arbitre, pourquoi diable se clament-ils sauveurs ? Bande de connards. Pourtant, tu n’as pas la force d’être vraiment agressive, tu n’as même pas l’énergie pour être en colère : tu es juste et simplement fatiguée, tu voudrais rentrer, laisser Poppy faire ses trucs et te reposer.
Mais lorsqu’il se retourne pour s’imposer entre toi et la porte, c’est l’électro choque. Tu te trouvais dans le séjour de cet homme quelques soirs plus tôt, dans cette même semaine. Il avait bien meilleure mine aujourd’hui mais il n’y avait quand même pas de doute possible. Pendant un moment tu gardes le silence, tes yeux exorbités l’observant, à croire que tu commences à paniquer. Puis tout d’un coup ton expression change, tes sourcils se froncent, ta mâchoire se serre et tu abois presque gentiment :

- Laissez-moi passer, je ne vous ai rien demandé.

Tu l’assassines de tes persiennes hiddenite, ton regard semblable à des lames de rasoir. Il a bien de la chance que tu ne sois pas dans un meilleur état, sinon la hauteur de ta douleur d’âme aurait peut-être déjà provoqué une explosion non maitrisée de ce foutu confringo informulé. A la place de quoi tu refuses simplement par ta posture de retourner te coucher, croisant tes bras sous ta poitrine et c’est bien là que tu sens le tissu, baissant ton nez dans la seconde sur ta tenue. Ton visage se défait en une expression on ne peut plus dégoûtée alors que tu sens l’air se glisser le long de tes courbes arrières. C’est plus fort que toi, alors que tu relèves ton regard sur l’autre déchet de l’autre soir, il faut que tu t’exclames :

- Pervers ! C’est vous qui m’avez déshabillée pour m’enfiler cette chose immonde et avec vue complète à l’arrière ?!

Tu en as les joues empourprées de honte alors que tes doigts viennent s’enserrer sur les limites du tissu que tu voudrais clairement pouvoir étirer. Tes bras enlacés autour de toi pour atteindre et fermer au mieux ces pans de textiles qui ne valent rien, tu fulmines en dévisageant celui qui s’apprête à l’ouvrir ; mais voilà que la vie ne te donnera pas l’occasion de lui accorder plus d’attention en cet instant. Une voix étrangère se met à parler dans ton atmosphère, en appelant après son frère, sa mère, déblatérant sur une histoire de sortilèges impardonnables et de potions imbuvables. Bien entendu tu n’en as rien à faire et ne réponds pas mais l’autre ne s’arrête pas ; il semble venir de derrière toi, peut-être même ose-t-il te reluquer parce qu’après tout ton cul est à l’air. Alors tu te retournes partiellement et tu hurles dans l’air :

- CA SUFFIT, ON S’ENTEND PLUS PENSER !

Mais il n’y a personne d’autre que toi et le supposé docteur dans la pièce et ça tu le vois. Encore une fois, tu entends des voix qui ne viennent d’aucun être réel, c’est à devenir chèvre. Tu voudrais que tout ça s’arrête mais ça semble hors d’atteinte, tu n’es pas capable de savoir pourquoi ça t’arrives à toi, ni même ce que c’est. Deviendrais-tu vraiment folle avec les années ? Souffres-tu d’un mal de l’âme que personne ne peut soigner ?
La prise de conscience te frappe, tu te remets à observer celui qui te bloque le passage, mais ton regard n’est plus le même encore une fois : incertain, paniqué, craintif et peut-être même semblable à un animal blessé.

- Vous devez me laisser partir, vous ne pouvez pas m’enfermer.

Non on ne le peut pas, tu ne le veux pas, tu n’es pas faite pour ça, tu n’aspires en aucun cas à ça. Tu voudrais pouvoir le hurler « FOUTEZ-MOI LA PAIX » mais ça refuse de s’extraire de ta trachée. Tu restes plantée là, pareille au cadavre qui attend le passage de la faucheuse : calme et froide, du regard jusqu’à l’âme. A croire qu’elle t’a quittée, ta volonté.
Un sacré merdier que tu es : inconstante et instable ; inapprochable et indomptable.
@Regor U. Nott
Koschtiel
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IRL
Sam 15 Fév - 0:06
You kick me down 'cause you need it
So dead inside I can feel it.
À quel moment t’avais pu penser qu’elle allait bien gentiment rester dans son lit. T’avais beau ne l’avoir vue que quelques minutes, échangé que quelques phrases, t’aurais pu t’en douter, de cette réaction. Tu lis facilement sur son visage qu’elle te reconnaît, sans doute pour ça qu’elle reste silencieuse pendant quelques instants. Au moins ça a eu l’air d’un peu la calmer. Tu doutes que ça continue encore beaucoup de temps, alors t’en profites le plus possible. Tes oreilles aussi d’ailleurs. Elle se remet bien vite à parler, le ton est donné, sa mauvaise humeur est lâchée. En même temps, dans un moment pareil, t’aurais pas eu envie d’être joyeux non plus. Mais tu serais resté dans ton lit, t’aurais pas eu le réflexe de tout arracher non plus. Déjà de base, t’aurais pas mis ces baies en bouche non plus, tout simplement. Tu restes calme, te contentant de la regarder pendant quelques secondes, la laissant lâcher regards noirs sur regards noirs si ça lui chante. Il t’en faudrait bien plus pour bouger. Avec un peu de chance, ton flegme l’atteindrait un minimum, même si ça prendrait un peu de temps vu comment c’était parti.


« ▬ Je n’en ai pas vraiment l’intention, peut-être bien, mais je vous ai demandé de bien vouloir retourner dans ce lit. »


Le pire c’était que tu disais ça uniquement pour son bien. Au fond, qu’elle soit debout, couchée ou encore en dehors de cette pièce, tu t’en foutais totalement. Tu n’avais juste pas spécialement envie de la laisser sortir et de devoir trouver des excuses à son absence. Ou essayer d’accuser quelqu’un d’autre. Mais franchement, est-ce qu’elle méritait autant d’efforts de ta part ? T’en avais pas l’impression. Surtout qu’elle a l’air d’avoir la tête bien dure, elle croise les bras semble prête à te faire une crise d’enfant de trois ans à qui t’aurais refusé de lui acheter ses friandises préférées. T’avoues quand même que c’était plus distrayant que tout ce que t’avais pu faire aujourd’hui en tout cas. Même si sa chemise commence à retomber, t’évites de baisser le regard. Non pas que ça ne t’intéresse pas, mais parce que ça ne se faisait pas et que tu la respectais un minimum. Que même si tu n’appréciais pas plus que ça ton travail, t’avais envie de le garder plutôt que de traîner un dossier avec une plainte ou tu ne savais quoi de peu plaisant. Déjà qu’elle t’insultait alors que tu n’avais rien fait. C’était toujours aussi agréable. T’avais un peu haussé les sourcils en la laissant finir sa phrase au moins.


« ▬ De vouloir entre autre vous empêcher de sortir dans cette tenue ? Au risque de vous décevoir, je suis seulement arrivé il y a quelques minutes, je ne me suis pas occupé de vous changer, ni de choisir cette chemise qui est en fait exactement la même pour tous les patients. »


Si vous deviez commencer à faire attention au choix de tout le monde, vous ne seriez pas sortis de l’auberge. Vous aviez un peu autre chose à faire d’ailleurs. Ceci dit, tu ne peux empêcher un léger sourire se nicher sur tes lèvres en constatant son rougissement. T’évites de lui proposer de l’aider à fermer sa chemise, tu connais d’ores et déjà la réponse. Puis son comportement attire un peu plus ton attention que ses problèmes d’habillement. Elle a l’air d’être distraite par quelque chose, t’en as bel et bien la confirmation lorsqu’elle se retourne et hurle dans le vide. Niveau comportement normal, on a déjà vu mieux. T’as beau regarder derrière elle, tu ne vois absolument rien d’anormal, absolument personne non plus. Entendre des voix, ce n’est pas anodin, surtout après avoir ingéré quelque chose de dangereux. Avant même qu’lle ne retourne son regard dans le tiens, tu sens son comportement changer, t’as l’impression d’y voir de la peur, ou encore de la panique. Une chose est certaine, qu’elle le veuille ou non, elle allait rester dans cette chambre pendant encore un petit temps. Que son état se stabilise, au moins un minimum. T’as l’impression de faire face à une bombe à retardement, qu’elle pourrait t’exploser dans les mains d’une seconde à une autre. T’ouvres légèrement la porte, restant quand même partiellement devant.


« ▬ J’aimerais éviter tant que l’on est pas est pas certain que vous allez totalement bien. Si vous préférez, on peut laisser la porte ouverte, tant que vous n’essayez pas de vous échapper à tout prix, je suis ici pour vous aider quoique vous puissiez penser, et plus vite vous coopérez, plus vite vous ressortirez, en meilleure forme. Vous…avez vu quelque chose en plus de l’entendre ? C’est la première fois que ça vous arrive ? »


T’es pas sûr que la bombarder de questions soit la meilleure des choses à faire, alors tu t’arrêtes là pour le moment, t’essayes d’en savoir un peu plus, pourquoi pas de comprendre la chose si possible. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ta curiosité est piquée, tu détestes rester sans réponse, que quoique ce soit puisse te résister d’une manière ou d’une autre, alors que t’étais convaincu du fait qu’absolument tout était définissable si on y mettait un minimum du sien et qu’on prenait le temps de décortiquer. Le problème, c’était qu’ici, tu n’étais pas face à un objet d’une quelconque constitution ou encore un poison parfaitement inconnu, retrouvé dans l’estomac du premier venu dans cet étage. T’étais bel et bien face à un être humain, composé de sentiments, et tu ne pouvais pas les ignorer pour pouvoir agir comme tu le souhaitais.

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Sam 15 Fév - 6:34


Regor Nott & Masha Volk
Foutez-moi la paix.




Tu ne fais pas confiance à cet homme, ni à personne. Tu commences même parfois à douter de la confiance que tu donnes à Poppy, ta meilleure amie. Lorsque seule dans le noir, les doutes t’assaillent, il ne semble y avoir aucune réponse, aucune échappatoire : c’est toi seule face à ton incompréhension, seule avec toutes tes questions. Tu as compris depuis peu que parfois elle préfère le silence à la confrontation, qu’elle fait jaillir de ses doigts la magie qui fait taire les bruits dans ta tête, les interrogations qui rarement s’arrêtent. Tu ne parviens pas à comprendre pourquoi elle fait ça et tu profites de Poudlard pour t’en éloigner un peu plus que ça n’a pu t’arriver au cours des nombreuses dernières années. Malgré tout tu as besoin d’elle, besoin de son regard globuleux et de ses oreilles attentives à chacune de tes suppliques. Il te suffit maintenant de murmurer son nom ou d’y penser un peu trop fort et il se pourrait bien qu’elle ose débarquer ici sans se soucier des permissions accordées.
Mais bien sûr que tu n’en feras rien, déjà parce que tu ne veux pas qu’elle puisse être en danger à cause de ta volonté, mais aussi parce que tu veux qu’elle cesse de te protéger sans cesse, d’endormir tes douleurs et de faire taire tes pseudos malheurs.

- Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? Mêlez-vous de votre cul, à chacun sa merde.

La révolte s’est raccrochée à tes lèvres, pourtant douce et usée. Tu n’as pas envie de retourner t’allonger mais  tes jambes qui cèdent sous ton poids, ça va finir par arriver. Tu détestes cette situation, l’inconfort dans lequel tu es, ta vulnérabilité qui parait.
Tu n’as en aucune façon la sensation d’être malade ou bancale, paumée ça oui, c’est un fait et ça t’effraies pour les rares moments où tu ne joues pas l’écervelée. Le docteur Lapicole ne pourra rien changer à cet état qui s’accroche à tes doigts, aucune médecine n’est en mesure de te guérir : il n’y a que l’amnésie et le coma pour adoucir ton karma. Des voix, tu en entends plus ou moins par moment, selon les lieux, ton environnement. Ici c’est un bordel sans nom, ça ne t’avais pas fait ça depuis… Tu ne saurais même pas dire quand c’était la dernière fois. Tes oreilles bourdonnent et ta tête semble gonfler, alors tes pas s’en vont à reculons, jusqu’à ce que l’arrière de tes cuisses bute contre le bord de ce lit pourri.

- Non, fermez la porte, l’intimité ça vous parle ? Malotru.

Tu as toujours pensé que les hommes sont stupides, pour une raison qui t’es toujours aussi obscure. Tu les vois comme des masses puissantes et dangereuses, tels des monstres qui sont capables de t’assujettir au moindre de leur caprice. Tu n’as pas forcément une bien meilleure vision des femmes, viles manipulatrices qui se jouent de ses ignobles animaux en écartant les cuisses. L’hypocrisie du monde te dégoûte, la facilité qu’ont les gens à faire semblant pourrait presque réussir à te faire vomir mais non, ils n’y parviennent pas. Tu sais pourquoi ? Parce que tu es certainement bien pire que tout ce que tu vois autour de toi.
Sous ton visage de poupée de cire, sous tes yeux de biche et ton sourire bien souvent factice, ce que tu ne parviens pas à sentir est pourri. C’est ça la douleur qui parfois rend l’air tout autour de toi bien plus froid, ça la cause de ton insouciance croissante à paraitre plus stupide et gamine que tu ne l’es au plus profond de toi. Tu sais combien il est facile d’être celle qu’on n’est pas, parce que tu ne sais même pas dire celle que tu es vraiment, tout au fond. Ce qui t’anime n’a rien de vraiment concret, tout ce que tu peux affirmer c’est que tu hais tous ces cons qui ont besoin de jouer à se buter. Pourtant ils méritent bien de crever à vouloir asseoir leur autorité, qui sont-ils pour se proclamer légitime fumier ?

Te laissant choir sur ce matelas aussi raide que froid, tu ne tardes pas à tirer sur le drap pour couvrir tes jambes et tes bras. Tu ne fixes plus le docteur depuis un petit temps déjà, laissant ton regard s’égarer dans le vague. Pensive, tu ne cesses jamais vraiment de l’être, ton cerveau tourne plus vite que toutes les aiguilles de ces machines. S’il fallait t’affubler d’un nom d’animal, le chat est celui qui te va le mieux en tout instant qui soit. Parce que tu es gracile, relativement habile et discrète quand il le faut, pour ne pas même dire mortellement invisible lorsque cela te plaît. Tu doutes cependant pouvoir acquérir cette compétence innée qui est de te faire oublier en cet instant, face à celui qui est toujours un inconnu. Sans tourner pour autant ton regard sur lui, tu laisses ta voix voguer sur le timbre qui lui plaît : douce et taquine, finement fatiguée et pourtant sucrée.

- Je dois vous appeler docteur Lapicole ou vous allez finalement décliner votre identité ? Parce que j’imagine que maintenant, vous connaissez la mienne.

C’est un fait, il ne se trouve pas là pour nettoyer, il a sans aucun doute collé son nez dans ton dossier, qui plus est s’il s’est souvenu de qui tu es.
@Regor U. Nott
Koschtiel
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Anonymous
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Dim 16 Fév - 18:22
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Est-ce qu’elle aurait réagi de la même manière si elle ne te connaissait pas ? Peut-être que oui, peut-être qu’elle aurait été encore plus agressive, même si t’en doutais un peu. On ne pouvait pas vraiment dire que t’aies donné la meilleure des premières impressions. Que si ça se trouvait t’avais été bien incapable de parler correctement, tout ce que tu pouvais certifier c’était qu’il n’y avait eu aucune casse, heureusement d’ailleurs tu te serais peut-être même senti un minimum mal. Peut-être, rien était moins sûr. Tout ce que tu sais, c’est que t’es heureux de savoir qu’elle n’est pas ici par ta faute, que t’as sans doute rien à voir avec ça. Non pas par soucis de bonne conscience, loin de là. T’avais jamais eu vraiment de soucis avec ça, heureusement sinon tu serais un peu nulle part dans la vie, ou en tout cas pas là où t’avais envie d’être. Elle reprend la parole, toujours autant sur la défense. Y avait peu de chance que t’arrives à changer ça, puis jusque maintenant, ça n’avait pas encore posé problème.


« ▬ Vous vous retrouvez dans l’aile où je travaille, voilà ce que ça peut me faire. Étant donné que je suis plutôt en bonne santé actuellement, ça ne serait pas très intéressant. »


Et t’avais aucune envie de perdre encore un peu plus de ton temps. Même si tu pourrais aller voir quelqu’un d’autre, ce n’était pas les patients qui manquaient ici. Mais t’avais pas envie de changer de salle, pas envie non plus de commencer à t’intéresser à une autre personne là tout de suite. Surtout pas après ce qui venait de se passer. Ce n’était pas quelque chose d’habituel, même un cas que tu n’avais pas l’impression d’avoir déjà croisé de toute ta carrière. Peut-être que ça se représenterait à l’avenir, peut-être que non. Mais elle finit par reculer petit à petit vers son lit, peut-être que la raison l’avait frappée. Peut-être qu’elle fatiguait aussi, c’était possible. Il y avait une tonne de possibilités, comme les raisons qui pouvaient justifier le fait qu’elle entende des voix. Elle n’avait pas l’air de vouloir répondre à tes questions non plus. Ou peut-être qu’elle n’avait juste rien entendu ou écouté. Elle avait l’air d’être assez oppressée par la situation, même si elle ne démord toujours pas de ses insultes en tout genre. Vraiment une chance que t’aies eu la bonne conscience de ne pas vouloir t’avancer à être psychomage lorsque t’étais plus jeune, t’aurais pas aussi bien fini vu les conseils que tu pouvais tenter et donner. T’aurais peut-être réussi à réduire de manière conséquente le nombre de personnes sur terre. Tu fermes la porte, en résistant difficilement à l’envie d’appeler à la place le, ou les premiers stagiaires venus, trouvant une excuse parfaitement stupide pour pouvoir les faire assister à cette consultation qui serait extrêmement peu intéressante pour eux. Peut-être qu’à ce moment-là, elle pourrait reparler d’intimité.

Tu t’efforces de ne pas faire attention à l’insulte, bien que ton ego te crie de lui donner tort, peut importe la manière. T’avais toujours eu cette tendance à ne vouloir donner raison à presque personne si ce n’était qu’à toi-même, encore plus si t’avais l’occasion de leur montrer que t’étais meilleur que l’idée qu’ils pouvaient se faire de ta personne. En l’occurrence ici, tu te doutais qu’elle n’était pas extrêmement haute, il n’y avait qu’à ouvrir les yeux sur la manière dont elle pouvait ne serait-ce que te regarder ou se comporter avec toi.  Même si ses iris se sont désormais tournés vers le plafond, le fixant presque d’un air las que tu ne lui avais pas encore connu jusqu’à présent. Sa voix se fait plus calme mais certainement pas plus sincère, quelque chose y sonne faux, tu ne t’y penches pas trop pour le moment, l’attention attirée par le sobriquet dont elle t’affuble. Il serait malvenu de commencer à nier ton penchant pour divers alcools alors qu’elle s’était pointée -incrustée même- lorsque t’étais trop occupé et déterminé à finir tout ce que tu pouvais bien avoir dans tes armoires. T’as un léger froncement de sourcils à cette appellation, tu finis par te redresser un peu, comme si ça pouvait changer quelque chose, ton maintien.


« ▬ Je dois vous apprendre à lire, ou vous allez porter attention à ma nominette ? Je sais que je suis magnifique mais détacher votre regard de mon visage ne vous aurait pas tuée. Je vous épargne l’effort, Nott. Effectivement, ce ne fut pas très difficile de la trouver. Vous ne venez pas d’ici ? Enfin, ce n’est pas la question la plus importante, ça me serait vraiment utile de savoir s’il vous est déjà arrivé d’entendre des voix, ou d’avoir des hallucinations ? »


Tu poses mets tes mains dans tes poches pendant quelques secondes, en revenant vers elle, maintenant qu’elle s’est installée tranquillement dans son lit. Ce serait bien plus pratique pour essayer de la soigner, en fait, plutôt que de tout faire à distance.


« ▬ Vous me laissez au moins  prendre voter pouls et vous ausculter ou je risque de faire face à une cousine éloignée d’un magyar à pointe ? »

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Dim 16 Fév - 20:46


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Nott… Si tu avais eu un soupçon d’intérêt pour les familles sacrées du continent, ce nom pourrait t’évoquer quelque chose mais comme tu te fous de l’existence égoïste de la plupart des grands noms… Ça te laisse de marbre, ne retournant pas même ton regard sur sa personne qu’il dit magnifique … Ça va les chevilles ? Tes yeux roules sous la jouxte verbale, comme la fierté peut t’exaspérer… L’école a beau être loin derrière lui, il y a fort à parier qu’il portait les couleurs vertes des serpents : tu ne peux l’imaginer autrement en cet instant.
Bien sûr que tu es étrangère, tu n’as rien de la consanguine Anglaise qui se délecte de son thé à la petite cuillère en y trempant des madeleines. Tu oses même lui adresser un sourcil arqué pour réponse première, parce qu’en toute honnêteté il te semble que cette constatation n’est pas démunie de tout préjugé.

- Je suis russe, en effet. La vodka et les zakouski doivent vous sembler bien moins civilisés que le thé et le pudding anglais.

Sur la défense, ad vitam aeternam, tu ne laisseras jamais personne asseoir son autorité sur ta personne, tout du moins pas sans sourciller. Ça n’est pas une question de fierté dans ton cas, mais de méfiance ; tu ne saurais expliquer correctement pourquoi tous les gens qui s’approchent trop près de toi te rendent souvent anxieuse, nerveuse et maladroite. Le contact humain ne semble vraiment pas être fait pour toi et pourtant parfois, tu te surprends à rêver d’être une mademoiselle tout le monde, tu serais peut-être plus en paix de cette façon ? Il y a un inconfort constant qui habille pourtant ton âme, un doute permanent sur le fait qu’un jour tu y parviennes, à ne plus te soucier des humains qui t’approchent de trop près.
Ton regard s’en est retourné à tes doigts qui martyrisent la surface des draps, alors que pensive tu songes à ta réplique. Si tu tergiverses trop tu ne lui diras rien, c’est un fait, mais lâchera-t-il l’affaire ? C’est hasardeux ; trop incertain pour que tu tentes plus longtemps le diable. Dans le pire des cas il ne te croit pas et te fait passer toute une batterie d’examens absurdes. Dans le meilleur des cas… ? Le meilleur n’existe pas.

- Ne vous inquiétez pas de ce que je vois ou de ce que j’entends, ça n’a rien à voir avec ma position dans ce lit ; c’est personnel.

En réalité tu ne sais pas si c’est vraiment personnel, tu ne sais même pas pourquoi tu as ce genre de voix ou de visions dans ton sillage. Serais-tu une sorte de voyante ? Tu en as lu tellement dans les livres que ça s’y apparente. Tu ne peux cependant pas tirer de diagnostique bien net sur ta capacité qui paraît innée, ou ta malédiction, qui sait ? Mais une chose te fera éternellement douter de ta santé mentale : « Masha Masha, viens dans les bras de papa » ; qui diable est ton père, dans tout ce bordel qu’est ta vie invisible à ton esprit ?
Tes dents trainent sur tes lèvres, tu songes à cette question comme si elle allait t’apporter mille réponses et c’est alors que tu sens la présence humaine qui se rapproche. Irrémédiablement, ça te tend : ta mâchoire se serre, ton pouls accélère. Alors qu’il pose sa question, tu songes à ce dragon : en d’autres conditions, ça aurait pu t’arracher un rictus voire même te faire sourire, parce que le feu c’est comme la vodka pour toi : indissociable de ton karma. Mais tu ne fais rien de tel, tu remontes juste tes pupilles sur les siennes, le regard doux mais les mots délicatement tranchants, toujours ce sang bouillant.

- Admettons, mais si vous avez un quelconque geste déplacé, je fais brûler votre langue à même votre palais.

En as-tu vraiment les capacités ? Tu ne te souviens pas t’avoir déjà essayé à ce genre d’atrocité, mais il faut bien se faire entendre et respecter par ceux qui peuvent le plus facilement vous abuser.
Docile le temps d’un instant, tu tends ton bras tel qu’il faut le faire dans tes souvenirs : l’intérieur de tes chairs face au médecin. Bien évidemment, tu relèves ta manche, dévoilant innocemment l’augurey qui s’épanouit de son noir ardent le long de ton derme porcelaine. Ce tatouage dont tu n’as aucun souvenir et qui malgré de multiples contemplations, ne semble pas en mesure de te ramener une bribe de réminiscence.
Mais ne nous leurrons pas, coopérante peut-être, mais pas complètement bête : ton regard ne lâchera pas un seul instant le moindre de ses faits et gestes.
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Lun 17 Fév - 23:20
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Ton nom n’avait pas eu l’air de l’avoir fait réagir. En même temps, t’avais bien l’impression que de plus en plus de personnes ne s’y intéressaient absolument plus. Grossière erreur de leur part t’avais envie de dire, mais t’allais pas savoir y faire grand-chose. C’était leur problème, pas le tiens. Puis t’étais pas non plus du genre à commencer à t’en vanter à chaque occasion qui se présentait. Tu la vois rouler des yeux à la place, lorsque tu viens parler de ton faciès. Ça te fait sourire, même si t’aimais énormément ton reflet, t’allais pas sérieusement te mettre à te lancer des fleurs. Son regard se fait sceptique alors que tu lui poses des questions sur ses origines. Pourtant, une nouvelle fois t’essayes d’être un minimum sympathique, de t’intéresser à elle plutôt que de te foutre complètement comme t’aurais très bien pu le faire. La réponse t’intéresse même si elle continue de répandre un peu plus son venin au fil de la conversation. T’essayes d’en faire fi le plus possible, même si ce n’est pas forcément gagné. Mais ta curiosité prend le dessus de toute manière.


« ▬ Vous êtes allée à Durmstrang ou vous avez déménagé en Angleterre avant de faire vos études ? Je n’irais pas jusqu’à dire ça et si vous voulez mon avis le pudding est parfaitement exécrable. »


T’avais toujours rêvé de voyager, que ce soit dans un pays proche ou non. T’avais jamais vraiment pris le temps depuis que tu travaillais ici, pourtant t’avais généralement aucun mal à te motiver pour faire quelque chose, mais là. Tu remarques assez rapidement qu’elle se tend de plus en plus. Tu ne savais pas si c’était ta question qui la stressait, ou le fait que tu te rapproches. Les deux ? Possiblement. Dans le doute, tu ralentis un peu le pas. T’as l’impression de te retrouver à tes premiers jours en compagnie d’Atria, qui avait refusé de quitter le dessous de l’armoire de ta chambre à chaque fois que tu te pointais. Mais avec beaucoup de patience, t’étais arrivé gagner sa confiance. Enfin, dans ce cas-ci, t’avais aucune envie de commencer à lui parler comme un attardé, tu te doutais que ça ne la mettrait pas plus à l’aise, tout autant que de lui balancer des tranches de jambon ne servirait pas à grand-chose non plus. Si ce n’était l’énerver encore plus.

Elle t’envoie bouler, presque directement. Ne pas t’inquiéter ? Ça faisait tout l’effet inverse. Même si tu te fichais un peu de son état au fond, t’avais juste envie de comprendre, de savoir. Mais vu sa formulation, tu te dis que ce n’est pas la première fois que ça lui arrive, si elle peut faire preuve d’autant d’affirmation. Tu commences déjà à réfléchir à ce que ça pourrait être, même s’il y avait des tonnes de possibilités.


« ▬ Ça pourrait jouer. Si ça se trouve, c’est ce genre de voix qui vous a poussée à ingérer ces baies. Je ne peux pas vous forcer à parler, mais si vous voulez une chance qu’on puisse arranger ça, ce serait plus simple si vous le faisiez au moins un minimum. »


Ça pouvait tout autant être dû à quelque chose qu’elle ingérait, qu’elle respirait tout comme ça pouvait tenir du registre du don, ou d’un fardeau selon les points de vue. Ou encore une personne pouvait la détester particulièrement et lui avoir lancé une malédiction. Elle continue de se tendre, son langage corporel te le crie de plus en plus, tu ne peux plus prétendre ne pas le remarquer. T’as pas d’autres choix que d’attendre qu’elle ne se fasse une raison, ou alors d’essayer de la distraire ou encore de la calmer. Ça ne servirait strictement à rien de la forcer et de lui imposer un quelconque contact si c’était pour que ça fausse absolument tous les résultats. Son regard se reporte dans le tiens, plus calme qu’avant, est-ce qu’elle était en train de se reprendre, ou arrivait-elle juste extrêmement bien à canaliser son malaise ?


« ▬ Je travaille ici depuis presque dix ans, si je malmenais mes patients, ça se saurait depuis le temps. »


Puis te tenais un peu trop à ta langue que pour la tenter d’essayer de faire une telle chose, même si sa baguette doit être soigneusement rangée dans la table de nuit non loin d’elle, certaines personnes, généralement les plus impulsives étaient totalement capables de pouvoir utiliser la magie contre le gré ou totalement consciemment, sans l’aide de baguettes, alors autant être prudent. Et franchement, t’avais un peu mieux à faire que de commencer à te comporter comme le premier dépravé venu. T’avais pas atteint ce fond-là et généralement le plus difficile lorsque tu sortais n’était pas de te trouver quelqu’un, mais plutôt de s’en débarrasser une fois que tu t’en étais lassé au bout de quelques heures.


« ▬ A moins que je ne me sois occupé de les faire taire avant une quelconque plainte. »


Était-ce vraiment le moment de sortir ton humour vaseux maintenant ? Sans doute que non, mais peut-être que c’était la fatigue qui commençait à se faire ressentir. Ceci dit, vous arrivez enfin à quelque chose, elle daigne tendre son bras, ce qui est un bon début. Tu t’apprêtes à prendre son pouls, lorsque ce qui aurait très bien pu être un banal tatouage sur son bras se révèle être une marque que tu ne connais que trop bien. Si tes gestes se figent à cette vue, ce n’est pas le cas de ton cerveau, qui essaye une nouvelle fois de comprendre. Tu ne l’avais jamais aperçue parmi vos rangs, tu t’en serais souvenu. Et il n’y avait aucune raison qu’elle te le montre avec autant de désinvolture, si ce n’était justement pour te faire réagir. Est-ce que c’était lié à l’autre bouffon qui t’avais suivi il y a un petit temps, t’accusant directement d’être un Mangemort ? C’était un peu tiré par les cheveux, et ça ne se tenait pas non plus par la même occasion. Tu sens extrêmement bien son regard sur toi, comme si elle voulait voir ta réaction. Le léger sourire que t’avais pu avoir s’était totalement estompé, en un rien de temps, tes sourcils se sont légèrement froncés, alors que t’en viens à te demander si ce n’en est pas une fausse qu’elle aurait pu se faire pour une raison obscure. Ton visage reste assez impassible, même si tu te doute que ta réaction n’est pas insignifiante, c’est à ton tour d’être sur la défense, tes iris bleutés remontent vers les siens, t’accroche son regard plus fortement que jamais, t’es même déterminé à ne pas le lâcher et surtout déterminé à utiliser de la legilimancie sur elle. T’avais pas l’intention de perdre une seule de ses pensées, ou la moindre information qui pourrait t’expliquer pourquoi elle baladait avec cette marque et la montre aussi ostensiblement.


« ▬ Si c’est une plaisanterie, elle est extrêmement de mauvais goût. »


T’essayes d’agir comme une personne neutre aurait pu le faire, tout comme t’essayes de te cantonner à cette phrase alors qu’une multitude de questions n’attend que de franchir la barrière de tes lèvres. Tu résistes à l’envie de reposer ton regard sur l’encrage, le regarder plus en détail pour pouvoir trouver des différences, quelque chose qui t’assurerait que ce n’en était pas un véritable, mais t’avais encore moins envie d’être distrait dans la lecture de ses pensées, d’essayer de sentir si elle allait ou non te mentir dans sa réponse.

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Mar 18 Fév - 5:11


Regor Nott & Masha Volk
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Alors celle-là c’est la meilleure, voilà qu’il te parle de plaisanterie alors qu’il parlait trente secondes plus tôt de prendre tes constantes ; définitivement, c’est quoi ce mec ? Qu’ils aient vingt ou trente ans ne semble rien changer à la donne, ils sont toujours aussi exaspérants. Dans ton étonnement, tu écarquilles tes mirettes et tes sourcils se dressent alors que les siens se croisent en un froncement… Inintelligible. Dans le fond, tu as une envie cuisante de lui hurler dessus parce que vraiment il passe du coq à l’âne de façon encore plus bizarre que toi, mais tu ne le fais pas. Tu récupères juste ton bras avant qu’il ait pu faire quoi que ce soit en terme d’examens, rabaisse ta manche et manifeste ton mécontentement d’une voix presque charmante.

- C’est vous la plaisanterie, sans rire. On pourrait croire que vous avez le même genre de problème que moi avec mes hallucinations.

Si tu penses ce que tu dis ? Plutôt deux fois qu’une ; tu en viens même à te demander si tu tires le même genre de gueule livide. Dans ton cas ça serait plutôt légitime parce que tu vois vraiment des ombres mais lui, pourquoi tire-t-il cette gueule-là ? Il semble s’égarer dans tes prunelles, cherchant peut-être à sonder celle que tu es et toi ça te dépasse. Un instant il semblerait presque vouloir sympathiser et voilà que maintenant on croirait qu’il va te bouffer. Ça te traverse encore une fois l’esprit, que d’appeler Poppy, mais tu veux apprendre à te débrouiller seule. Tu es certaine au fond d’en être capable. Impossible de dire d’où te vient ce sentiment de puissance et de dangerosité que tu es capable de dégager, mais il est là, en toi, battant les tissus de chaque cellule de ton anatomie. Tu le sens grandir ce pouvoir lorsqu’on te regarde comme ça, lorsqu’on pourrait croire qu’on te veut du mal : c’est tout du moins ainsi que tu le perçois. Son ton n’était-il pas presque agressif ?
Il te fixe, viole ton âme de ses céruléennes et toi tu sens cette dangerosité grandir au creux de tes reins, jusqu’à ce que l’écran d’un engin explose dans un coin. Ça ne te surprend même pas, tu as l’habitude de tout faire péter autour de toi quand les choses ne te vont pas, et la manière dont lui te regarde en cet instant, ça n’est pas pour ton plaisir. Il a l’œil froid, la mâchoire bloquée en une tension qui te laisse à penser qu’il est sur la défense, mais s’est-il bien regardé face à toi, pauvre petite sorcière coincée dans un corps au passé qu’elle ne connait même pas à moitié ?
Un autre écran éclate, tu voudrais maitriser le maléfice du confringo que tu balances de façon informulée et involontaire sitôt que quelque chose te fait paniquer mais tu ne saurais même pas dire où tu as appris cette formule, tu n’es pas même capable d’en connaître le dessin que tu devrais utiliser du bout de ta baguette.

- Reculez.

Ton ordre est froid, effrayé, anormalement monotone sur ta voix qui devient soudain tout autre chose que douce ou même sucrée : finement enrayée, plus grave que ce à quoi tu nous as toujours habitué.
On pourrait croire que tu vas exploser ou t’enflammer, semblable à un feudeymon existant.
Dans ton esprit à cet instant précis, le vide entier s’est glissé, pourtant une ombre noire surgit de la nuit, tirant ton bras de jeune fille hors d’une pièce pour te jeter sur un tapis. Tes yeux dans la réalité sont exorbités, alors que derrière ton âme se joue un épisode de ton drame : une baguette se tient juste au-devant de ton nez, de l’autre côté un homme qui ne te rappelle rien. En un même souffle que celui qui se met à hurler dans ta céphalée, tu hurles à ton tour dans la pièce :

- IMPERO !

Bien sûr le sortilège ne s’exécutera pas, tu n’en as aucune volonté ni même les facultés en informulé. Mais tu ne sors pas cette formule de nulle part, tu es pourtant incapable de dire ce à quoi correspond cette phrase, ce qu’il se passe ensuite, lorsqu’il marche. Tes pensées te quittent dans l’instant qui suit ta formulation et les questions s’emmêlent dans ta tête, c’est un capharnaüm infernal qui se jalonne. Tu es couverte de honte en te rendant compte de ce qui vient de s’exécuter devant le docteur Nott à qui tu voulais sembler plus normale que jamais. Tu enchaînes les échecs, pauvrette. On va t’enfermer, c’est plus sûr que jamais, pourtant dans un souffle paniqué tu formules :

- Je suis désolée.

Désolée de ne pas savoir ce que tu fais, qui tu es, d’où tu viens et quelle est ta destinée.
Tu as besoin de Poppy, c’est un fait ; lorsqu’elle n’est pas là pour contrôler un tantinet tes pensées, tout perd pieds.
@Regor U. Nott
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Mer 19 Fév - 22:54
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D’habitude, t’avais vraiment aucun mal à te concentrer sur plusieurs choses en même temps, à commencer à regarder autour de toi en essayant de noter le plus de choses possibles mentalement. T’aimais la sensation d’avoir l’esprit occupé et t’aimais avoir l’esprit occupé, tout simplement. Mais là tout de suite, t’y arrivais juste pas. T’arrivais juste à la fixer, penser à cette marque sur son bras, même une fois qu’elle ait récupéré son bras et ne la cache de sa chemise. Chose bien plus prudente dans un endroit comme celui-ci, où n’importe qui pourrait rentrer dans la salle, à n’importe quel moment. Même si ça ne te mettrait pas spécialement dans la merde, tu la verrais certainement s’éloigner avant de pouvoir comprendre ce qui se passait. Tu voyais pas grand-chose de plus horrible que de rester sans réponses. Surtout qu’elle avait vraiment l’air perdue, elle renvoie le problème sur toi, ce qui te fait encore plus froncer les sourcils. Est-ce qu’elle était au courant tout simplement de sa signification ? T’en avais pas l’impression. Tu ne pouvais pas non plus te décider à te dire qu’elle l’avait fait par pure coïncidence. Qu’on puisse se faire un augurey, passe encore. Mais exactement le même ? Certainement pas. T’as du mal à écouter sa réponse quand même, avec tout ce qu’elle pouvait se dire, son esprit qui allait un peu trop rapidement. T’arrives à comprendre que ton attitude y est pour quelque chose, qu’elle te voit comme un danger potentiel. T’aurais pu essayer d’en changer, mais quelque chose t’empêche de le faire. T’avais l’impression de sentir jusqu’ici une espèce de rage en elle, ou en tout cas quelque chose de dangereux, possiblement enfoui jusqu’ici.

T’entends quelque chose se briser dans ton dos, tu réagis à peine parce que t’as l’impression que ça faisait partie de cette escalade de sa colère. Même si elle pense délibérément à ton comportement, tu te préoccupes bien plus de ce qu’elle peut penser sur elle-même. Elle aurait oublié une partie de son passé ? Dont possiblement son tatouage ? Au final, tu te posais encore plus de questions qu’avant. La casse continue, elle se pose tout autant de questions que toi visiblement, si pas plus. Avait-elle été sujette à un sort d’oubli ? L’était-elle régulièrement pour que ce soit aussi fort ? De nouveau, il y avait une tonne de possibilités, mais cette fois-ci, sa voix t’interromps dans la lecture de ses pensées. Plus froide, avec une certaine teinte d’apeurement. Ton corps obéis à son ordre, plus par instinct qu’autre choses. Tes jambes bougent par elles-mêmes, juste de quelques centimètres.

Peut-être que t’en aurais pas eu spécialement besoin, mais tu sens le raz-de-marée de souvenirs l’emporter. Tu fais du mieux que tu peux pour sortir le plus rapidement de son esprit, un peu vainement. Peut-être est-ce ta curiosité qui prend le dessus ou toujours ton envie de savoir, mais t’arrives pas à totalement défaire le lien, t’en as pas l’envie non plus, très clairement. Le souvenir frappe de plein fouet T’as beau y avoir une vue extérieure, ça n’en est pas moins prenant. Vu sa magie qu’elle n’a pas l’air de contrôler, tu gardes une main sur ta baguette, la serrant même un peu plus fort que d’habitude, même si tu sais que le sort ne t’es pas destiné, t’es encore un peu plus sur la défense. Ses souvenirs la quittent, laissant un bien beau bordel dans sa tête, tu viens à t’en demander si ça ne serait pas pire que le tiens d’ailleurs. Mais qu’est-ce que ça pourrait changer, franchement ? Vraiment pas grand-chose. Tu daignes quitter totalement sa tête peu après que le doute qu’on puisse l’enfermer la gagne. Certes, après ce qui venait de se passer, t’aurais toutes les raisons du monde de la gardée enfermée ici, de prévenir en tout cas quelques-uns de tes collègues, voir même des tes supérieurs. T’en as pas vraiment l’intention là tout de suite, même pas du tout. Tu sens bien que quelque chose t’en empêcherait, peut-être parce que petit à petit tes idées font leur chemin et que tu vois un certain potentiel en elle. Beaucoup de questionnements aussi, certes, mais tu pourrais peut-être en venir à bout plus ou moins facilement. Même si t’étais certainement utopiste en pensant que ça pourrait être facile.


« ▬ …Ce n’est rien, ce n’est…que du matériel. »


Tu préfères ne pas relever autre chose pour le moment que les écrans cassés que tu répares à l’aide de ta baguette. Déjà pour lui laisser le temps un minimum de se remettre de ses émotions et en plus de ça, son cri semble avoir attiré l’attention, la porte s’ouvre quelques instants, un collègue vient te demander si tout va bien et si t’as besoin d’aide. Déjà en temps normal t’aurais eu tendance à l’envoyer bouler et vouloir tout faire par toi-même. Alors ici ? Tu prends quand même la peine de lui répondre poliment, en lui disant que t’as la situation sous contrôle. T’as pas spécialement envie de vous embarrasser d’une personne supplémentaire. Pas avec ce que tu comptes lui demander non plus. Tu te retournes vers elle  après quelques secondes, réfléchissant un instant. Peut-être était-ce mieux de directement lui dire ce que t’avais pu voir ? Une mauvaise idée si t’avais envie qu’elle garde son calme, mais ce serait peut-être pire si elle le déduisait par elle-même ou que tu le lui disais plus tard. Tant pis.

« ▬ Ce tatouage, vous…vous en souvenez l’avoir fait, ou de la personne qui a pu vous le faire ? Vous ignorez sa signification ? »


Sans doute, d’après ce que t’avais pu comprendre. T’avais pas eu trop de mal d’ailleurs à changer de comportement, et dé-serrer les traits. Une telle confusion, ça ne pouvait pas se feindre. Une telle réaction non plus d’ailleurs. Même si tu comptais bien rester un minimum sur tes gardes, t’avais pas besoin de donner l’impression de montrer des dents ou d’aboyer comme t’avais pu le faire. T’arriverais juste à la stresser encore plus et n’en retirer aucune réponse. Même si tu commences à te demander si pour en avoir, tu ne devrais pas faire un tour par cette elfe qui l’accompagnait l’autre jour. Tes souvenirs étaient assez flous quand à elle, mais elle était peut-être mêlée à quelque chose, au fond.


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Jeu 20 Fév - 1:06


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Tu passes ton temps à appliquer un filtre au monde, à le vouloir plus inoffensif et amusant qu’il ne l’est vraiment. Tu crois pourtant savoir qu’il est laid et difforme, remplis de chiens qui se lèchent l’entre-jambe tout en s’observant en chiens de faïences. Savent-ils, tous autant qu’ils sont, ce qu’est la douleur, la vraie, celle qui vous rompt l’âme à jamais ? Tu ne t’en souviens pas mais toi tu le sais, c’est ça ce sentiment de vide qui te déchire la poitrine, ce besoin d’hurler au monde entier combien ils ne t’atteindront jamais. Tu as besoin qu’on te protège de toi, c’est ce que Poppy fait depuis tout ce temps : te protéger de ta propre réalité. Bien trop crue, trop dure et acide, elle pourrait te faire vriller, révéler chez toi des travers qu’on aurait jamais soupçonné ; l’elfe le sent, elle ose à peine entrevoir quel genre de femme tu menaces d’être si on te laisse retrouver le cours normal de ta psyché : une toile sans plus aucune tâche immaculée.
La porte s’ouvre et son bruit te fait sursauter, ton regard paniqué rapplique immédiatement sur l’homme qui s’adresse au docteur Nott et toi tu as une envie folle de te tirer, tout ça devient trop, beaucoup trop désordonné. Ça n’a plus aucun sens dans ton esprit, tout se bouscule, se confond et provoques un raffut sans nom. Le docteur se retourne vers toi, s’adresse à toi mais tu l’ignores en partie : tu n’as aucune envie de répondre à ses questions, tu n’es pas là pour passer un interrogatoire. Non putain, c’est pour ça que tu rabaisses tes paupières et te mets à hurler aussi fort que tu le peux dans ton esprit, le nom de Poppy.
Lorsque tu rouvres les yeux, ton amie n’est toujours pas là et l’autre là-bas t’observe, attendant une réponse de ta part, certainement n’importe laquelle. Il a décidé d’afficher un visage plus… Calme ? Ça n’a aucune valeur à tes yeux, le mensonge coule dans l’essence des âmes les plus charmantes. Tu ne peux cependant pas te défiler maintenant, tu sais qu’il recommencera à te barrer la route : tu es piégée et cette constatation accélère tes pulsations cardiaque.

- J’en sais rien, certainement un coup de tête avec trop d’alcool dans les veines.

Tu n’es déjà pas capable de savoir avec qui tu as grandis si ce n’est Poppy, pas foutue de comprendre où tu as appris certains maléfices que tu jettes sans jamais les avoir étudié en cours et bien entendu tu ne te rappelles pas plus de ce foutu tatouage qui couvre l’intérieur de ton avant-bras. Mais de toute façon, quelle importe cela peut-il avoir ? Pourquoi ce piaf sur ta peau développe chez lui un tel intérêt ? Que tu aies envie de le savoir ou non n’a plus la moindre importance, une transplanation s’effectue juste à côté de ton lit et Poppy apparaît.
Instantanément tu tournes ton visage vers elle et vos regards se croisent, puis tu la vois détourner ses grands yeux vers l’homme qui se trouve de l’autre côté du lit, bien plus loin qu’elle de ta personne : elle le fusille de ses grands yeux, peut-être même que dans un autre contexte elle l’aurait plaqué à un mur avec sa magie, mais là elle se contente de prendre ta main sans lâcher le docteur du regard, vociférant à son encontre :

- Ne vous en approchez plus !

Puis elle t’emporte loin, hors de cet hôpital, hors du joug du docteur Nott.
Parce qu’elle te protégera toujours du mal imprimé dans chaque cellule de ton corps.
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