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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Telle Mère, Telle fille- William Ombrage. :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
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Lun 17 Fév - 14:47
Telle mère, telle fille.William Ombrage


Janvier 2016 –  Dans une maison close,  a Londres.




Le client venait à peine de quitter la pièce. Celui-là n'avait pas été le pire que j'avais pu avoir. C'était même le genre que je préférais rencontrer et celui-ci cherchait un peu de chaleur humaine qu'il ne pouvait pas obtenir dans l'immédiat. Il n'y avait tout de même aucun plaisir pour moi là-dedans, et le rituel après une prestation restait le même pour moi. Qu'importe l'habitude qui commençait à s'installer, je devais toujours me débarrasser de ses dernières minutes sous une douche pour conserver un semblant de propreté. Avec le temps, beaucoup de temps, j'avais appris à dissocier mon corps et mon âme durant les passes. J'étais une personne différente à chaque fois, je m'adaptais, encore une fois a n'importe quel client. J'ai couché avec tellement d'homme et de femme que l'acte sexuel pour moi n'avais plus aucun sens. En réalité... Je n'étais pas vraiment pourvu d'un quelconque désir sexuel et depuis mon tout premier client, je n'avais jamais ressentit aucun désir comme eux d'une partie de jambes en l'air.

« Les clients se plaignent Bella', ça serait vraiment pas bon pour les affaires si tu continue de chialer tout le temps. T'es ici de ton plein grès, il me semble, alors arrête tes pleurnicheries et donne leurs ceux pour quoi on te paye. »


Ca avait été difficile au départ de tenir, mais c'était la vérité, j'étais là de moi-même, mais depuis quelques temps je me demandais sans cesse pour quoi je m'étais infligé cela. Avec le recule d'aujourd'hui, toutes ses années a travailler là-bas m'a appris un bon nombre de choses sur l'humanité en général et les relations entre les individus. Jaeden m'avait grandement aidé à ouvrir les yeux. Il était l'exemple même qu'il y avait toujours des choses merveilleuse même dans la pire des pourritures. J'avais toujours besoin qu'il me tienne la main, j'avais toujours beaucoup de mal assumé mon « choix » surtout devant lui, et de plus en plus avec les mois qui passait. Ce qu'il disait était vrai. Ni lui ni moi n'avions notre place ici, mais nous ne l'avions pas du tout encore trouvé, mais toutes les bonnes choses prennent du temps. Je ne l'appelais plus a l'aide pour assurer mes heures de travail, mais j'avais toujours besoin de lui entre deux de ses atroce journé.

Je fixais le miroir d'une coiffeuse afin de recommencer, encore une fois à faire disparaître les traces de mes insomnies en maquillant mes yeux et faire briller très légèrement mes lèvres. Il n'était pas rare que je changeasse très régulière la couleur de mes cheveux ? Allez savoir pourquoi cela m'aidait à renaître à chaque fois et cette saison, j'avais opté pour le blond. Je les avais séchés et recoiffer convenablement avant de choisir une nouvelle robe, jusqu'au prochain passage dans cette pièce. Elle était simple cette robe rouge, mais je l'adorais bien que je ne portais pas cette couleur aussi bien que ma mère, même si le noir était la couleur qui nous allaient le mieux, a toutes les deux. J'espérais de tout mon cœur qu'elle ne me voyait pas de là ou elle était, qu'elle ne m'avait pas vu me brûler les ailes aussi prêt de la lumière, qu'elle ne m'ai pas vu atterrir dans cet endroit. Elle avait menti toute sa vie certes, mais elle l'avait fait pour moi. Elle connaissait les risques, mais elle n'avait jamais voulut cela. C'était la première personne qui m'avait aimé pour ce que j'étais et personne ne pouvait m'arracher cette idée. Je sortais enfin de la pièce, mes chaussure rouge a talons entre les doigts que j'avait enfiler en haut des marches pour les descendre tout simplement, direction le bar pour terminer mon « entre deux. »

Je m'étais installé sur un tabouret au comptoir les jambes croisées et venais me saisir de mon paquet de cigarettes caché derrière la surface pour m'en saisir d'une immédiatement.

- Tu veux boire quelque chose Bella' ?

- Oui, s'il vous plait.


Certaines choses ne changent pas, et mis à part Jaeden, je ne tutoyais personne dans cet endroit de dépravation. Mon accent italien faisait toujours sourire d'autant que je ne faisais jamais aucune faute dans mon anglais, ni mon français et encore moins ma langue «  paternelle » si je peu encore l'appeler ainsi. Je me suis vu servir un fond de Whisky dans lequel flottait deux glaçons offrant un délicat son de tintement lorsque je m'en étais saisi pour en boire une petite gorgée entre deux bouffées de ma cigarette. Et puis...j'ai vu cet homme entré dans l'établissement.

Il ne semblait pas mal à l'aise, ni perdu dans l'atmosphère de ce lieu, mais il semblait chercher quelque chose, ou quelqu'un du regard et mon regard a, finit inévitablement, a croiser le sien. Je lui avais alors offert un sourire de politesse, sans charme ni séduction a travers un quelconque jeu de regard, comme a chaque fois que je voulais faire durer une pause encore un peu plus longtemps. J'ai rapidement quitté l'homme du regard pour revenir sur mon verre afin de me fondre un peu dans le décor et de faire sous-entendre au nouvel arrivant que je n'avais, pour le moment, aucune envie de remonter a l'étage. J'avais pourtant le sentiment qu'il avait toujours ses yeux posé sur moi, mais aussi l'étrange sensation d'avoir déjà vu son visage quelque part. Ce n'était pas une bonne chose, en règle générale...

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 17 Fév - 22:17

Il était toujours très étrange de revenir, des années plus tard, dans des lieux que nous aviez pu fréquenter dans vos années de prime jeunesse… Quand nous venions ici, au départ, c’était surtout pour nous amuser, bien souvent aux dépens des prostituées et prostitués avec qui nous aimions passer un peu de temps…
En réalité, il y avait plus de quinze ans que je n’avais pas remis les pieds ici. Et si je venais cette fois, ce n’était certainement pas pour y dépenser des gallions en échange de quelques faveurs de telle ou telle personne. Non, c’eût été beaucoup trop simple.

Près de sept années… c’est ce qu’il avait fallu pour obtenir la certitude. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir chercher à découvrir la vérité, mais je n’avais pas vraiment eu l’occasion de ne me concentrer exclusivement qu’à cette quête quelque peu insolite.
J’avais pour points de départ une lettre et mes propres souvenirs, sans doute un peu abîmés, depuis le temps, et je n’avais pas vraiment pris le temps ni la peine d’en parler à mes proches, simplement parce que la lettre en elle-même était déjà suffisamment absconse pour que j’aie besoin d’indications supplémentaires.
Cela remontait déjà à bien loin… Et je n’en aurais sans doute pas fait autant de cas si je n’étais pas retombé par hasard sur cette lettre quelques jours auparavant…

Une lettre qui aurait pu changer tant de choses, mais qui, lorsqu’elle m’était parvenue, m’avait laissé une drôle d’impression. Cela m’avait un peu perturbé, je devais le reconnaître, et c’était sans doute la raison pour laquelle j’en avais parlé à mon épouse. Parce que s’il avait bien quelqu’un en ce monde qui pouvait me supporter même dans des situations comme celle-là, c’était Elianor. Je lui avais tout déballé, sans omettre de détails, j’avais parlé de ces années où, avant de la connaître, je voyageais bien plus souvent à l’étranger, souvent avec mes chers amis Rodolphus et Rabastan…
Et tout à coup j’avais eu sur les lèvres le souvenir tellement précis du creux du cou de Lucrecia... Je me disais que c’était la sensation la plus douce qu’il m’avait été donné de connaître sur terre et qu’elle se graverait à jamais en moi. Rien ne surpasserait jamais en moelleux, satiné, soyeux, velouté le creux du cou de cette femme, la première fois. Parce que c’était inconnu, surprenant, mêlé à l’innocence. Cette palpitation sous le double renflement de ses lèvres persistait et m’illuminait encore, m’illuminerait encore pour bien longtemps, je l’espérais.

Elianor avait eu la décence de me laisser parler, alors même qu’elle devait se rendre compte, en m’écoutant, que j’avais eu des sentiments pour d’autres femmes avant elle… Ma femme était parvenue à faire abstraction, une fois encore, de ses propres émotions, pour me prêter l’oreille attentive et l’épaule solide dont j’avais besoin alors.

Cette lettre, donc, ressortie de mon bureau alors que je ne l’y cherchais pas spécialement, avait remué beaucoup de choses. Notre destinée est-elle si précaire, qu’une rencontre peut en modifier le trajet, pourtant dessiné, bâti et consolidé ? Il y a des années, son tracé me semblait clair et voilà qu’une jeune inconnue avait brouillé ma vue ! Le sol serait-il toujours mouvant sous mes pas ? Aucune certitude sur laquelle pourraient s’appuyer mon esprit et mon espoir ?

La seule chose dont j’étais sûr, c’était que Lucrecia n’était plus de ce monde. Je n’avais appris le reste qu’au compte-gouttes, par les rumeurs et les nouvelles entendues à gauche et à droite. Et c’était sur ces bruits de couloir que j’avais fini par me baser pour revenir dans cette maison close ce soir.

Quand on entrait ici, la première chose marquante, c’était le mélange d’odeurs de toutes sortes. Des parfums bon marché aux plus chers, des odeurs de boissons et de fumée… puis le bruit ambiant, bien sûr, n’était pas non plus le moins remarquable.
Je venais seulement d’entrer lorsque j’avais commencé à balayer du regard cette pièce principale. Des visages connus, d’autres qui ne l’étaient pas. Et puis cette fille, au bar, une blonde qui détourna le regard alors même que je venais de voir son sourire.
Il y avait en elle un petit quelque chose d’indicible, d’indéfinissable qui m’accrocha directement. Alors, bien que toute son attitude me faisait clairement comprendre que je n’aurais pas la moindre chance d’obtenir quelque chose d’elle, je m’approchai, jusqu’à m’asseoir à sa gauche.


« Une bière, je vous prie. » Même dans un endroit comme celui-ci, je n’allais pas délaisser ma boisson préférée. J’avais commandé sans poser de nouveau les yeux sur ma voisine, et, à vrai dire, je ne savais pas trop comment amener le sujet, alors, comme d’habitude, face à une jolie femme, je me mis à badiner. « Je peux vous offrir un autre verre, peut-être ? »

En réalité, j’aurais aimé être seul avec elle. Car elle était exactement comme je l’imaginais, sa blondeur mise à part, et je me voyais très bien l’accompagner pour un petit moment. Dans un lieu comme celui-ci, qu’étais-je censé faire d’autre, après tout ? N’était-ce pas la manière la plus discrète d’avoir l’occasion de discuter un peu ?
Mais que se passerait-il si elle refusait ? si elle m’envoyait balader ou me faire voir ? si elle me confiait à l’une de ses collègues ? Tant d’idées qui se bousculèrent dans mon esprit tandis que le barman déposait mon verre devant moi. Je le remerciai poliment.
Les choses n’étaient pas tout à fait claires, mais il fallait que je parle avec cette fille.


« Vous êtes Belladona, n’est-ce pas ? » Puisqu’elle avait détourné le regard plus tôt, je n’avais pas cherché à croiser ses yeux à nouveau, je m’étais juste adressé à elle en prenant mon verre à la main.
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 18 Fév - 9:32
Et...Ca n'avait pas loupé. Le barman en face de moi avait jeter un œil derrière mon épaule et avait laisser esquisser un sourire en coin tout en marmonnant à mon intention. «  On dirait bien que ta pause est terminée Bella' ». Je m'étais simplement contenté de lui sourire à ce moment-là. Je n'avais pas envie de lui faire le plaisir de passer encore pour une pleurnicheuse. Je restais pourtant bien concentrer sur mon verre et le comptoir, même si l'homme approchait sans aucun doute de moi. Je n'aimais pas avoir la sensation de reconnaître des visages. Rien de ma vie d'avant ne m'attend de positif. Enfin, je n'en étais pas bien certaine non plus. Peut-être qu'il me faisait tout simplement pensé a quelqu'un de mon ancienne vie. N'avais-je pas, de toute façon, tenter de noyer cette vie au milieu de tout cela ? Peut-être bien finalement.

Alors qu'il prit place à mes côtés, il commanda une bière au tenancier qui hocha la tête, s'affairant par la suite a préparer la commande de l'homme. C'était assez inévitable, même si je me consolais avec de fausses démystifications, j'étais nerveuse. Les doigts autour de ma cigarette tremblaient très légèrement alors que j'en consumais la dernière bouffée. Quoi qu'il puisse en être, je devais rester fidèle a moi-même et arrêté de jouer les idiotes. Je m'étais très légèrement tournée vers lui, tirant une nouvelle cigarette de mon paquet et avec un léger sourire timide a ce prononcé, je lui avais souhaité la bienvenue comme tout le monde devrait le faire d'ailleurs.


- Bonjour Monsieur, bienvenue chez-nous.

J'avais toujours suivi son conseil et je n'avais jamais perdu mon accent italien. Dans ce genre d'endroit, mes « r » roulés font bien d'autres effets, mais je n'ai jamais voulu le perdre pour autant. Elle avait passé sa vie à m'éduquer, je ne pouvais pas tout balayer sous prétexte qu'elle ne me regardait plus. Maintenant qu'il était proche de moi, j'avais de la peine à me dire que je l'avais déjà vu. J'étais presque formelle, je n'ai jamais rencontré cet homme en personne, ou c'était quelqu'un qui lui ressemblait énormément. Je l'avais peut-être déjà vu autre par, dans un journal, un livre, peut-importe. Cet homme était l'un des rare à offrir une boisson à une vulgaire pute avant de chercher a toucher ce qu'il s'apprêtait a acheter. Il y avait un je-ne-sais- quoi dans son attitude qui était étrange.

Soit cet homme faisait comme s'il avait l'habitude de ce genre d'endroit, mais qu'en réalité, il s'agissait d'une première fois, ou alors... Il y avait autre chose. De mon côté, je ne laissais rien sous-entendre du flot de détails que j'analysais discrètement chez lui. On finit par reconnaître très facilement le type de client a qui l'on à faire au bout d'un moment, et mon travail consistait à faire grimper les chiffres. J'avais fini par apprendre à mettre à l'aise ce genre de personne. Ça avait d'ailleurs été le cas pour mon précédent client.

- Proposé si gentiment, cela ne serais pas très sympathique de ma part de refuser.

C'est pour cette raison, je pense que Jaeden avait senti que je n'étais pas du tout à la bonne place ici. Je m'efforçais toujours d'être polie, d'être un minium agréable et polit tout en sachant très bien ce qui pouvais passer a travers l'esprit de tous ses gens qui venait s'adresser à moi dans cet endroit. Mais c'était ici, ma maison désormais. J'avais...Choisit d'être là, même si j'aimerais ne pas l'avoir eu pour ne pas être responsable de la souillure qui me gangrenait.

J'avais regardé le tenancier quelques instants, laissant glaner ses oreilles sur notre début de conversation.

- Mon ami, le Monsieur m'offre la même chose, s'il vous plaît.

Il y avait beaucoup de choses qui s'était passé dans cette maison et j'avais a peine commencé a dire la vériter a Jaeden sur certaine chose qui s'est produit au tout début de mon arrivé ici. Tout m'est revenu avec cette simple question de là par de mon voisin. J'avais un doute maintenant sur ses intentions, bien que cela faisait cinq ans que ce genre de situation ne c'était pas produite. Je me suis quand même raidit quelques instant a la fin de sa question en perdant doucement mon sourir d'apprehension.

« Vous êtes Belladona, n’est-ce pas ? »

- La Famosa...

Avais-je simplement dit en soupirant légèrement. J'avais peur qu'il fasse partie de ses hommes et ses femmes qui m'avais fait payer cher mon usurpation, qu'importe le prix qu'il avait dépensé ici pour me réduire encore plus bas que terre. Ses images étaient pénibles à enlever, mais je n'étais plus aussi fragile qu'il y a cinq ans. Peut-être que c'était ma chance de mettre a l'épreuve ma nouvelle capacité d'endurance et de me prouver à moi même que je croyais vraiment a ma remonté héroïque, si tant il y avais quelque chose d'héroïque dans mon entreprise...

- Votre visage me rappel quelque chose aussi, est-ce que je vous ai déjà vu quelques par ?


J'avais descendu ce qui me restait de mon verre d'une traite, pile a temps pour le second. Quelques grammes dans le sang ne pourraient probablement pas me faire de mal, même si je préférais de loin m'échapper avec les cigarettes parfumé de Jaeden. J'avais enfin allumé la cigarette entre mes doigts et laisser planer quelques instant de plus, attentive a mon interlocuteur. Cette seconde cigarette commençait à se consumer bien vite, mais peut-être dans un espoir d'adoucir une quelconque sentence, je disposais du paquet entre nos deux personnes.

- Il serait dommage que vous ayez fait la démarche de venir ici pour rien. Que puis-je pour vous Monsieur ?

Je crois que de toute ma vie, c'était la toute première fois que j'avais été aussi directe. Je me trompais peut-être, cependant, si on n'apprend pas de ses expériences, c'est que nous sommes vraiment de gros idiots. Quoi qu'il allait se passer dans les prochaines minutes, cela se devait d'être le plus vite possible et en tant que métronome battant la mesure de l'angoisse, le mouvement nerveux de ma jambe tremblant sur la branche de mon tabouret.

- Hé Bella' ! Ça manque de garce par ici, viens un peu par là !

Je m'étais légèrement retourné sur mon tabouret. Cela venait de trois hommes assis un peu plus loin dans la pièce qui avait probablement déjà bu plus que de raison. Ils avaient tous l'air de trouver ça fort drôle, en tous cas. Je m'étais contenté de simplement sourire a cet homme qui n'avait que comme regard une lueur peu convenable entre l'obsenité, le manque cruel d'éducation et surtout de compassion sur la condition humaine. Un client parmi tant d'autres, en sommes. L'avenir allait me dire à quel médicament, j'allais devoir prendre. Avec ses hommes, je savais à quoi m'attendre mais pas avec mon voisin qui reste une inconnue angoissante.

J'étais en service et si je restais trop longtemps sans avoir de projet "concret" je devrais rejoindre ses hommes, mais pour l'heure, j'avais simplement désigné mon voisin d'un geste ample de la mains pour leurs signaler que j'étais un peu occupé avec un client. Occupé surtout a entamer un nouveau Whisky et de retarder le plus possible une nouvelle prestation humiliante, fatigante et dégradante.
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 18 Fév - 11:07

« Je ne pense pas que nous nous soyons déjà croisés…»

Ma mémoire était plutôt bonne et même si cette fille ressemblait à s’y méprendre à Lucrecia, il était évident que je me serais souvenu d’elle si je l’avais rencontrée auparavant. C’était donc une première pour moi.

Les clubs de striptease et les maisons closes, ça avait son charme, c’était indéniable. D’abord parce que c’était une ambiance tout à fait particulière, qu’on ne trouvait nulle part ailleurs, ensuite parce que les femmes qui se dévêtaient étaient très souvent particulièrement jolies. Elles usaient de mille artifices pour se rendre plus belles et, même si c’était dans leur plus simple appareil, sans trop de maquillage, sans trop de « trucages » qu’elles me plaisaient le plus, je ne le lassais pas de ces pratiques scandaleusement excitantes.
Cet endroit était un de ces clubs assez chics où, normalement, on ne laissait pas entrer n’importe qui. Normalement… car, ne l’oublions pas, les personnes qui travaillaient ici restaient des personnes, et en tant que telles, il était indispensable que quelqu’un assure leur protection. Je devais reconnaître qu’entendre les trois hommes commencer à s’adresser à mon interlocutrice ne me fit pas plaisir du tout. Je sentis monter en moins une forme de colère, ou même de rage… Une rage haineuse, difficile à maîtriser, encore plus difficile à calmer. Ces trois-là faisaient désormais partie de ma liste noire et quitter cette liste noire n’est pas donné à tout le monde – sauf, bien sûr, le jour où la personne en question décède, alors là, je me ferais un plaisir d’assister aux obsèques, mais j’aurais sans doute encore le respect de ne pas cracher sur la tombe, parce qu’un mort, ça se respecte, quoi qu’il ait pu faire de sa vie. Bref.

Je ne venais pas très souvent ici. La dernière fois, cela remontait à… avant mon mariage, je pense. Pendant quelque temps, j’avais cessé de fréquenter ce genre d’endroit parce que la demoiselle avec qui j’étais ne méritait pas qu’on l’abandonne pour venir se rincer l’œil sur les corps d’autres femmes. Non, Elianor, c’était une fille dont il fallait prendre soin, une jeune femme qui méritait toutes les attentions du monde… et que je ne voulais pas perdre, déjà à l’époque, parce que j’avais déjà beaucoup perdu auparavant.
La vie était une vraie peau de vache en ce moment. Je n’avais pas grand-chose à perdre en venant ici. A la réflexion, je n’avais absolument rien à perdre.
Des types comme ça, j’en connaissais. C’était souvent des ratés, qui venaient ici en espérant pouvoir tirer leur coup avec une jeune et jolie femme. Ils n’avaient aucun respect pour les personnes qui exerçaient cette activité. Et, à voir la tête de ma voisine, son expression et son maintien, elle ne souhaitait pas me délaisser pour ces types libidineux.

Moi, j’estimais que je n’étais pas comme ça. Peut-être l’avais-je un peu été par le passé, mais le temps m’avait fait mûrir et j’estimais beaucoup chaque profession. Tous les métiers sont utiles. De l’éboueur à la prostituée, en passant par les profs, les banquiers ou les danseuses. La société était ainsi faite qu’on ne maintenait pas des gens à des postes si cela n’avait aucun sens. L’utilité sociale était au cœur de tout. Se sentir utile… c’était sans doute cela que les jeunes filles devaient chercher dans ce boulot, comme ça, en plus que le salaire gagné par cette activité.
En soi, si ces mecs insistaient, je ne donnais pas cher de leur peau. Et si la sécurité du lieu n’intervenait pas, je me ferais un plaisir de le faire et de leur montrer de quoi j’étais capable.

Je me tournai vers Belladona pour la regarder droit dans les yeux, bien que sa tenue donnât très envie de la regarder ailleurs.
« Désolé de vous demander ça comme ça, mais pouvons-nous aller dans un endroit un peu moins… bruyant ? » Dans une maison close, les lieux discrets ne manquaient pas et, pour ma part, je ne tenais pas à être confronté à des sales types le temps de ma présence ici.

Je buvais ma bière lentement, essayant de faire taire la colère qui m’envahissait face au comportement déplorable de la bande de cons qui sévissait dans la partie bar de ce lieu. Je déposais sur le comptoir un peu plus que la somme nécessaire pour payer ma bière et le whisky de mon interlocutrice.
« J’aimerais vous voir, en privé. »

Je ne savais pas trop si la jeune femme allait accepter cela, mais je n’avais pas vraiment le choix et, tandis que les gros lourds ne semblaient pas avoir compris que celles qu’ils appelaient « Bella » et qualifiaient de « garce » n’allait pas les rejoindre, je serrais les dents, parce que ce n’était ni le lieu ni le moment de faire état de la violence dont je pouvais faire preuve.
J’étais relativement pressé de me trouver seul avec elle, au calme, dans un endroit un peu plus intime que la salle de bar. Laisser éclater ma colère ici ne serait certainement pas une bonne idée et je ne pouvais pas prendre le risque de lancer un impardonnable en public, certainement pas. Je n’étais pas assez fou ni assez bête pour faire cela.
Mais je me connaissais suffisamment bien pour savoir que j’étais tout à fait capable d’aller les trouver tous les trois et leur montrer de quel bois je me chauffais si ces imbéciles n’étaient pas décidés à arrêter leurs simagrées désobligeantes. Cela dit, je ne pouvais pas laisser ouvertement libre cours à la haine qui m’habitait quand je songeais à cette vermine.


« Retirons-nous, je vous prie… » J’avais à peu près le double de son âge. Personnellement, cela ne m’avait jamais gêné, mais je savais bien à quel point cela pouvait paraître pervers ou déplacé. Mais dans ce style d’endroit, à vrai dire, ce genre de situation n’était pas vraiment jugée.
Car, au final, toute personne présente en ce lieu pouvait alors être jugée et regardée de travers…
Je vidai mon verre et je tendis mon bras à Bella, geste purement désuet, sans doute, mais que voulez-vous, j’avais toujours eu des manières de gentleman, même dans une maison close, et je n’allais pas changer qui j’étais ni comment j’étais juste pour coller un peu au décor.

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 18 Fév - 13:58
C'était donc certain, je n'avais jamais croisé cet homme en chaire avant cette journée-là, mais malgré cette affirmation, je n'arrivais pas à m'enlever cette intuition de la tête. C'est bien plus tard que j'ai pu réellement me souvenir. Je m'étais pour l'heure, contenter de hocher ma tête sans montrer aucun signe de ma certitude. J'étais pourtant a des années-lumière de m'imaginer que mon appréhension allait se transformer en curiosité.

Ses hommes derniers nous avaient déjà bien bu mais leur comportement semblait faire réagir mon interlocuteur. Il précipita l'envie d'une d'entrevue privé suite à cela, mais il ne c'était pas contenter de le demander une fois, il insistait. Ce n'était pas une insistance lourde comme on aurait pu le penser, mais il y avait...Ah, je ne serais pas réellement expliqué pourquoi j'avais eu se ressentit un peu étrange. J'avais un sentiment qu'il y avait un caractère « important » à sa démarche. Comment, avec tout ce que j'avais pu vivre aujourd'hui, je pouvais encore oser croire qu'un simple inconnu voulait me protéger d'une interaction embarrassant avec ses trois pur produit d'une consanguinité passive au chromosome relié les uns aux autres ?

Mon regard se dirigea vers le comptoir, et cette pensée, effleurant mon esprit, me fit sourire d'autodérison. Malgré la vie que je mène, je n'avais pas perdu foi en l'humanité alors que j'aurais du. Je ne devais plus avoir d'attente, plus d'espoir envers elle. Je m'étais reprise, pinçant légèrement mes lèvres entre elle et mon regard se redressa vers lui lorsqu'elles se sont libéré de leurs étreintes. Cet homme devait avoir l'âge de mon père, mais il était loin d'être le seul de son âge à m'avoir visiter, cependant, les hommes murs sont plus respectent et plus... Tendre avec nous en grande moyenne. C'est une autre époque dans laquelle ils ont grandi, les mœurs et les valeurs de respect on évoluer depuis et pas forcément dans le bon sens.

J'avais décidé de garder les pieds sur terre et tout en changeant le croisement de mes jambes et replacé ma chevelure derrière mon oreille, je lui avais répondu avec une certaine douceur dans la voix face à la légère tension que j'avais l'impression de ressentir chez lui.

- Ne vous en faites pas pour eux. J'ai bien compris que vous étiez venue pour me visiter personnellement, je ne vous fausserais pas compagnie.

Je lui affaire un léger sourire, soulignant la bienveillance de mes propos. J'avais non seulement tristement l'habitude de ce genre de propos et le pire, c'est que je savais qu'ils n'avaient pas seulement été prononcés dans ce genre d'endroit. Je sais très bien à quel point les sang-pur pratique la langue de pute sur leur semblable, alors je ne voyais pas en quoi mon cas aurait pu faire exception. J'étais bien plus à l'aise avec les hommes comme lui, ils avaient le don de me mettre dans les meilleures dispositions possibles pour éviter de passer un moment trop déplaisant, même si je n'y prenais aucun plaisir pour autant, cela rendait simplement la tâche moins pénible.

Je m'étais alors doucement redresser avalant à nouveau le reste du carburant d'une traite en plissant un œil. Deux d'un coup a la suite, j'y étais peut-être allé un peu fort pour ne pas défigurer mon visage quelques instants. Mais quelle ne fut pas ma surprise en le voyant m'attendre le bras tendu. J'avais comme...Bloqué quelques petites secondes. Ses manières, la façon qu'il avait de se tenir, son élégance, sa prestance et se sentiment de l'avoir déjà vu quelques part me replongeait un peu dans les derniers souffle d'agonie d'une vie éventrée. C'était... C'était...dure de ne pas s'avouer qu'elle me manquait encore, cette vie pour laquelle j'avais tout donné. Cet homme me mettait le nez en face du deuil que je pensait avoir fait. Le chemin était encore si long...

J'était sortie de cette légère phase en papillonnant un peu des yeux pour me reprendre vite dans un léger sourire de confusion et d'excuse a son égard d'avoir eu cette reaction indésirable. Tant de souvenirs m'avaient frappé au visage avec ce simple geste et j'ai encore aujourd'hui du mal à décrire dans quel état d'esprit étrange je m'étais retrouvé ensuite. Il était arrivé a de nombreuse reprise que Jaeden se comporte ainsi avec moi pour me rappeler avec tendresse et amusement la petite princesse a laquelle j'avais pu lui faire penser au départ, et il était vrai que je trouvait ça amusant. Ici, c'était... Différent.

J'avais passé mon bras doucement dans le siens avec l'élégance protocolaire qui m'avait été enseigné tout en lui indiquant d'un geste de la main qui ne l'était pas moins, vers les escaliers conduisant a l'étage pour qu'il puisse guider notre chemin. C'est ce qu'un gentleman fait, et je lui en donnais clairement les moyens. Je le laissai donner le rythme de nos pas vers une piste de danse d'un tout autre genre. Ainsi, nous étions retournées là d'où je venais et l'invitais à ouvrir la porte d'une chambre.

La chambre n'était pas très spacieuse, mais disposait d'un confort largement suffisant pour qu'il puisse y faire ce qu'il voulait en ma compagnie. Cet homme n'avait rien à faire ici, j'avais du mal à croire qu'il avait besoin d'une prostituée pour passer du bon temps avec une femme, mais je suis bien placé pour savoir à quel point les fantasme charnelle humain peuvent être tordue. Le lit prenait tout le centre de la pièce, ne laissant que des espaces suffisant pour passer d'un côté comme de l'autre. Cette chambre disposait aussi d'une petite alcôve avec tout le nécessaire pour se rafraîchir si les clients le désiraient après s'être amusés...Ou d'autre chose. Les tentures n'étaient pas désagréables non plus et donnaient un cadre intime très confortable isolé de tout bruit pouvant provenir des pièces voisines.

- J'espère que cet endroit est à votre convenance.


Après lui avoir laisser assez temps pour contempler un endroit aussi petit, j'avais délicatement relâcher son bras pour me retrouver en face de lui. Doucement et avec élégance conduisais mes en direction de son buste, vers sa veste précisément et sans encore poser mes mains sur sa matière, je redressai mon regard vers lui.

- Puis-je ?

Il n'y avait probablement pas besoin de dire plus sur la nature de ma démarche. Il n'était probablement pas là pour que j'écoute ses quelconques problèmes de famille. Je n'avais pas l'attention de le mettre mal a l'aise non plus en évoquant les tarifs d'une passe dans l’immédiat, c'était un détail que nous réglerions plus tard.
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 18 Fév - 22:03

Difficile de ne pas s’énerver quand on voyait comment certains hommes se permettaient de parler aux femmes. Bien sûr, la réputation de la profession n’était certainement pas négligeable, mais bon sang, un minimum de savoir-vivre et de respect, ce n’était quand même pas trop demander, si ?
Cette fille n’avait rien demandé à personne, alors, je ne voyais pas pourquoi ces types venaient la chercher de la sorte. Surtout que… elle n’était pas disponible, puisqu’elle était avec moi. Cet affront de leur part, même s’ils étaient imbibés comme des éponges à alcool, ne me plaisait pas du tout et s’il fallait en venir à traiter cette affaire par la force, je savais d’ores et déjà que je ne pourrais pas retenir mes sorts. Et s’il fallait nettoyer quelques mémoires ensuite, ce n’était pas un problème du tout. Je faisais cela tout le temps, alors, forcément, une fois de plus ou une fois de moins...

Alors, oui, j’avais sans doute eu l’air un peu empressé de rejoindre un endroit plus calme et plus intime, et personne n’aurait pu m’en blâmer, au vu des circonstances.
Je ne me sentais pas forcément à ma place ici, parce que l’atmosphère me semblait lourde, l’air vicié et pesant, les regards des gens étaient aussi vides que leurs verres… et j’avais l’impression de sortir du ton, peut-être à cause de mon âge ou de ma tenue vestimentaire, beaucoup trop élégante pour un endroit pareil.
Je n’avais pas pour habitude de fréquenter les maisons closes, parce qu’en soi, je n’en avais pas vraiment besoin, ayant tout à la fois une femme aimante dans mon manoir et l’une ou l’autre maîtresse tout à fait disposée à d’autres jeux tout aussi agréables et plaisants… quant je n’allais pas vers l’un ou l’autre amant. En somme, ma présence ici était purement fortuite, j’aurais tout aussi bien pu me trouver dans une boutique, un pub quelconque ou un lieu public. Le tout était de faire abstraction de cet environnement pour se concentrer sur l’essentiel ; c’est-à-dire elle.

La jeune femme finit par m’assurer qu’elle passerait bel et bien un moment avec moi et j’en fus soulagé, en quelque sorte, parce que cela signifiait clairement que les trois imbéciles imbibés n’avaient aucune chance de la faire dévier de cette voie. Si elle m’acceptait, c’était que c’était ainsi que devaient se passer les choses, c’était tout. Une sorte de destin, du coup…


« Vous m’en voyez ravi. » Aurais-je pu répondre autre chose ? Je ne pensais pas, non…

Elle avait fini par prendre mon bras pour marcher avec moi vers une porte du fond qui donnait sur une volée d’escaliers. Comme elle me laissait la guider, je pris la direction des opérations, menant notre duo vers cette porte.
Les espèces de gros porcs pouvaient continuer leur cirque, nous serions bientôt hors de portée et libres de ne pas plus du tout penser à leur misérable existence et leur pitoyable comportement.
La jeune femme me laissa l’emmener à l’étage et m’indiqua la porte d’une chambre, que j’ouvris avant de la laisser, galamment, passer devant moi pour entrer dans la pièce.

En entrant à mon tour, je balayais l’endroit du regard. Une chambre de passe, un peu mieux fournie en confort que d’autres, peut-être, mais cela restait une chambre de passe. Un cadre à la fois intime et neutre, assez engageant pour donner envie de s’envoyer en l’air sur ce lit immense, mais rien ne pouvait me prouver que les draps étaient changés régulièrement, entre deux clients, par exemple, bien que je me doutasse tout de même que les elfes de maison du lieu devaient passer une bonne partie de leur temps à faire cela…
Enfin, il y avait quelque chose d’assez impersonnel dans cette pièce, puisque la décoration y restait beaucoup trop sobre pour une chambre. On sentait directement que personne ne venait ici pour y rester bien longtemps, enfin, disons plutôt pas plus longtemps que nécessaire, en quelque sorte.

En fait, cet endroit était clairement là pour la luxure et les cœurs infidèles. Je me disais que, si nous n’avions pas eu ce commun accord avec mon épouse, j’aurais peut-être eu à agir comme tous ces hommes, venant ici se vider les testicules de temps à autres, en payant pour se donner bonne conscience et avoir l’impression d’acheter un service plutôt que de tromper leur femme.
Tous les êtres humains ont des besoins de toutes sortes et ceux d’ordre sexuel ne sont pas toujours les plus faciles à combler. Si je ne devais parler que pour mon cas… Ma femme n’était pas aussi branchée que moi sur les jeux de domination et de soumission, alors, forcément, quand ces envies-là s’emparaient de moi, je les comblais avec d’autres personnes. Cela faisait partie de notre accord. Elianor ne voulait pas savoir qui je voyais pour cela et de mon côté, je ne voulais pas savoir ce qu’elle faisait durant ce temps ni avec qui. Echange de bons procédés, en quelque sorte.

Alors, l’endroit était-il à ma convenance ? A vrai dire, je ne voyais pas de raison que ce ne soit pas le cas. Il y avait ici tout ce dont on pouvait rêver pour passer un agréable moment en charmante compagnie.
Et comme la jeune femme venait se placer devant moi, elle avança bientôt les mains vers ma veste, en me regardant.


«L’endroit me semble parfait… » M’ôter ma veste, c’était un début, n’est-ce pas ? Et c’était peut-être mieux de commencer par ça, de ne pas aller trop vite et de ne rien précipiter, surtout… « Allez-y, faites donc… » Autant être à l’aise, après tout, ce serait plus pratique et plus facile, aussi, pour faire ce que nous avions à faire.
Une partie de moi cherchait à savoir jusqu’où elle irait, sans que je ne dise rien, par pure curiosité… une autre partie de moi me soufflait  de prendre les choses en main… Et, très sincèrement, en cet instant précis, je ne savais pas laquelle des deux voix il me fallait écouter.

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Mer 19 Fév - 3:45
« Tu es une femme, destiné à souffrir toute ta vie. C'est ton rôle, c'est notre rôle. Tu pourrais te dire que toutes ses souffrances qu'on nous inflige et que nous nous infligeons nous-même sont injuste. Tu aurais à moitié raison et à moitié tord. Tu penses que l'ont t'exploite, que l'on se sert de toi pour étendre le pouvoir, mais sans toi, il n'y a pas de pouvoir Bella'. Nous souffrons parce qu'il ne faut pas compter sur les hommes pour le faire ma chérie. Sois docile, laisse les penser qu'il te tienne au creux de ta main, mais sans toi, il n'y aura jamais de Versacci ailleurs que sur les terres. »

J'avais cette phrase à chaque nouveau client pour me donner la force de continuer de sourire, de faire semblant. Un masque de plus en plus dure à porter, mais elle, elle l'avait fait... Très longtemps.

Doucement, j'enlevais un à un les boutons de sa veste en gardant mon regard sur mes doigts afin de soigner le moindre de mes gestes tout comme je la voyais faire au retour de celui que j'appelais mon père autrefois dans le grand hall du manoir. Mon hall a moi était bien différent, tout comme les hommes et les femmes qui y penetrais a chaque fois. Cette routine qu'elle faisait, n'était pas la mienne. Lui m'invitait a le faire, mais ne semblait pas du tout pressé et pourtant, j'avais l'impression qu'il était dans une étrange attente curieuse. Il était aussi possible qu'il ne soit pas si détendu qu'il en avait l'air, et pourtant, une question me brûlait les lèvres.

Dans un timbre de voix bas, aggravant le son de ma voix, je soufflais presque mon interrogation pour lui faire oublier le monde tout autour de nous. Peut-être que cet homme avait besoin d'évasion et c'était mon métier de répondre à leurs attentes. Elle le faisait, cela aussi, susurrer en douceur les paroles d'une chanson pour je ne me focalisent que sur elle et elle seule. J'arrivais à reproduire cet effet sur ceux qui y était réceptif. Tout en saisissant le col de sa veste pour la faire glisser le long de son dos et de ses bras avec douceur et soin.

- Venez avec moi...

Mon regard se déposa délicatement dans le siens tout glissant ma main vers la sienne pour la lui prendre. Ma peau semblait encore si douce et si pure alors que je la sentais souillée, ravagée et douloureuse à chaque fois qu'un morceau pénétrait mon champ de vision. Cette fois, c'était moi qui le menait devant le lit et pour également en profiter pour y déposer sa veste sur le dossier de la chaise de la coiffeuse.

Mon regard s'était croisé quelques secondes dans le miroir. Cette poigne de seconde avait suffi pour qu'un flot de penser rentrer dans mon esprit. Plus je vieillissais, plus j'avais l'impression de la voir dans ses satanées réflexions. J'avais le sentiment parfois que c'était elle qui me regardait a chaque fois et qui souffrait de plus en plus fort a mesure que je m'habituais a faire de la beauté, de la grâce et de l'élégeance que j'avais hérité d'elle. Quelques secondes à peine et ses pensées me hantaient toujours durant de longue minutes. Il est normal d'être bouffé par les remords lorsque l'on souille la mémoire de quelqu'un en claquant au sol le cadeau de la vie qu'elle vous a offert. Quelques secondes pour reprendre son exemple et placer sur mon visage un masque encore plus résistant et ma mère en était toujours tristement la Muse.

J'avais doucement souri à cet homme au travers du miroir avant de revenir doucement vers lui. Un pas en avant pour retirer une de mes chaussures a le talon, un second pas pour ne pas la laisser trop longtemps loin de sa jumelle pour perdre quelques centimètres d'une taille artificielle. J'étais enfin prête à quitter mon corps et jouer mon rôle. Il avait l'air de vouloir prendre son temps, alors, nous allions le prendre.

Sans jamais quitter l'atmosphère qu'il m'inspirait, je suis revenue à lui et je suis allé chercher délicatement le creux de son cou avec mes lèvres. Doucement appuyé, un baiser pour me présenter, un second plus haut plus intense pour le rassurer jusqu'à ce qu'elles se présente au creux de son oreille, cette fois, sans l'atteindre complètement et simplement pour y laisser aller ma question l'atteindre enfin.

- Il semblerait que vous attendiez précisément quelque chose de Belladona, n'est-ce pas.. ?

Il était venu à moi pour quelque chose et je me demandais ce que je pouvais bien avoir de différent des autres femmes de ce lieu. Mon esprit appréhendait une réponse déplaisante. Un fantasme dégradant, un autre châtiment de quelqu'un qui se prétendrait juge et un rendre un verdict sur quelqu'un a qui on avait aussi mentit toute sa vie et qui n'avais plus grand chose d'autre que l'ombre d'un fantôme d'une grande dame qui s'appelait autrefois Lucrecia.

Pendant ce souffle sombrant de plus en plus dans une sensualité naissante, mes mains s'étaient posé sur son torse avec la légèreté d'une caresse remontant le long de son buste pour s'arrêter sur ses épaules.

J'étais silencieuse, la respiration très lente, mais toujours très proche cherchant a lui rappeler le doux souvenir de ce murmure. Je n'avais pourtant pas attendu sa reponse pour laisser mon buste rejoindre le siens pour qu'il profite d'avantage du parfum agréable de ma chevelure et d'une peau ô combien satiné.

Mon visage s'écarta très légèrement de lui afin que je puisse plonger un regard beaucoup plus charmeur luisant d'une douce fièvre séductrice accompagné d'une légère pression sur ses épaules pour l'inviter à s’asseoir sur le lit qui s’apprêtait lui aussi à accueillir un autre de mes dance, avec un nouveau partenaire. Une danse sensuelle certes, mais sans aucune autre saveur qu'une pulsion charnelle enrobée d'un glaçage tout aussi artificiel que la couleur de ma chevelure qu'il pourrait a loisir explorer, et même s'aventurer au-delà de ses frontières. Après tout, je lui appartenais tant que nous nous étions blotti l'un contre l'autre dans ce nid de luxure.
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Mer 19 Fév - 17:03

Comment était censé se passer ce moment ? En toute honnêteté, je n’aurais su le dire... nous étions dans cette petite chambre, juste elle et moi, et je ne m’y sentais pas spécialement mal à l’aise. Je pouvais même reconnaître qu’au fond, la décoration du lieu permettait de s’y sentir en apparente confiance. Il aurait été fâcheux de ne pas profiter de ce confort et de rester debout, n’est-ce pas?

Les mains de la jeune femme avaient rejoint la veste de mon costume, qu’elle déboutonna avec une incroyable lenteur... chacun de ses gestes était d’une sensualité à faire fondre. Des mains expertes, sans aucun doute, qui avaient dû reproduire ces gestes à de très nombreuses reprises...
Cette façon de faire, à vrai dire, éveillait en moi de vagues émotions, plutôt floues en ce moment, mais qui ne me laissaient pas de marbre, c’était un fait avéré. Je me laissais faire, porté par les gestes, par les circonstances et par l’instant présent...

Elle fit glisser ma veste tout doucement et le contact de ses mains sur ma chemise, seule barrière séparent la peau de mes épaules du contact de ses mains, provoqua un léger frisson en moi. Je n’étais pas insensible à tout cela et je sentais bien que mon corps allait me trahir avant même que je n’aie l’occasion de réfléchir à la situation.

C’est lorsqu’elle plongea ses yeux dans les miens et qu’elle me prit la main que je sus que j’étais foutu. Je n’avais jamais été capable de résister à une femme, parce que le charme et la sensualité propres à la féminité me rendaient fou. Je perdais vite tout contrôle en présence d’une femme, cela m’avait déjà joué des tours, pourtant, mais c’était plus fort que moi... En cet instant précis, je ne pensais à rien d’autre qu’à cette main dans la mienne, à cette invitation à la rejoindre sur le lit... la peau douce, satinée... un toucher exceptionnel qui me transportait, tandis qu’elle déposait la veste sur le dossier d’une chaise.

Ma chemise, mon veston et ma cravate me semblaient soudainement bien trop chauds. Tout ce tissu était superflu... je desserrai le noeud de la cravate, comme pour avoir un peu plus d’air, je ne remarquai pas le jeu de regard de la jeune femme avec le miroir, bien trop occupé à déjà imaginer ce que donnerait la suite des événements, mais je remarquai bien son sourire, dans le reflet... un sourire qui était synonyme de bien des promesses, en réalité...
En tout cas, c’était ainsi que je l’interprétais... elle ôta ses souliers à hauts talons, perdant de cette manière quelques centimètres de hauteur. Elle m’arrivait à peu près au niveau des épaules. Et si je ne l’avais pas suivie pour venir m’asseoir sur le lit, elle aurait été trop petite pour me faire ce qui suivit.

S’ensuivirent donc des baisers, déposés çà et là, au creux de mon cou, avec une délicatesse et une douceur qui faisaient naître en moi bien des émotions et des sensations... Elle vint alors près de mon oreille et y prononça, d’une voix chaude et suave, une question qui devait sans doute lui brûler les lèvres depuis un petit moment. J’aurais aimé lui répondre, sincèrement, mais sentir ses mains sur mon torse, cela me coupa net dans mon intention, au moins durant quelques instants.
Elle me caressait le torse, avec une lenteur très suggestive, puis elle posa les mains sur mes épaules, comme si elle n’attendait qu’une chose. Que je la prenne, là. Ou juste dans mes bras. Difficile de réfléchir quand la situation vous échappait… Et sa poitrine qui venait se presser doucement contre moi… Alors, je refermais les bras sur elle, l’attirant contre moi, pour une étreinte sans doute bien différente de ce que la jeune femme avait en tête.


« J’ai… » Je la tenais contre moi, au niveau des hanches, et je dus fermer les yeux une ou deux secondes, prendre une inspiration plus importante et je pus enfin lui dire : « J’ai surtout quelques questions…»

Actuellement, la jeune femme était au-dessus de moi, puisqu’elle m’avait fait quelque peu basculer sur le lit. Je m’étais laissé faire et, à présent, je me sentais à la fois coincé dans une situation que je ne maîtrisais pas et tiraillé entre ma conscience et mon corps… Que devais-je faire ?
Son bassin était au niveau de mon entrejambe et, étrangement, cela ne m’excitait pas autant qu’en temps normal. Sans doute mon esprit était-il trop encombré par toutes les pensées qui s’y bousculaient… Très certainement parce que la jeune femme présentait autant de similitudes dans ses traits avec celle que j’avais connue il y avait de cela des années…


« Vous lui ressemblez tellement…» En réalité, je ne pouvais m’ôter cette idée de la tête depuis que je l’avais vue. Belladona était le portrait craché de sa mère et, malgré ses cheveux blonds, cette fille avait réellement un visage aussi harmonieux et aussi mémorable que Lucrecia.
J’avais souvent pensé à elle, au cours des dernières années… je n’avais plus eu de ses nouvelles après notre histoire et, jusqu’à l’arrivée de la lettre, en 2009, je n’avais pu que faire preuve de nostalgie… après la lettre, c’était surtout une belle quantité de remords et de regrets qui m’avaient habité. Avais-je fait tout ce qu’il fallait ? Avais-je été l’homme qu’il avait fallu que je sois ? Avions-nous fait les bons choix ?
Le genre de questions qui ne recevaient jamais de vraie réponse, car, au fond, ce n’était que subjectivité, tout cela, et personne ne pouvait détenir la clef de l’histoire…

Quand je regardais Belladona, ainsi positionnée sur moi, je ne pouvais pas ne pas repenser à sa mère. Parce qu’elle avait eu assez souvent cette position-là aussi, en ma compagnie, et que la vue que j’avais alors, en contre-plongée, était un souvenir parfait que le temps n’avait jamais égratigné.
C’était comme si Lucrecia n’avait pas disparu, comme si elle était toujours de ce monde, mais blonde, et que moi, comme un con, j’avais continué à vivre et à vieillir de mon côté…

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Mer 19 Fév - 18:48
Jamais aucun homme m'avait serré contre lui de cette manière ses dernières années a part Jaeden. Je devais avouer que sur le moment, tout ceci m'avais un peu intrigué. Il y avait quelques choses qui ne se passait pas bien pour lui. J'avais peut-être été un peu trop brusque et pourtant, je le sentais relativement réceptif au moindre de mes gestes. Il me serra contre lui, peut-être pour m'empêcher d'aller plus loin, et puis...j'avais finis par comprendre, lorsqu'il évoqua qu'il voulait me poser quelques questions. Mon sourcil c'était redressé quelques instants et mon regard commençait peu à peu a changer en devenant de plus en plus neutres au même rythme que mes gestes prenait une intensité bien plus faible.

- Des questions.. ?

Évidemment que j'étais surprise et surtout assez mal à l'aise. Il n'était probablement pas venu coucher avec moi, je l'ai conduit ici dans l'idée que c'est ce qu'il désirait. Quel homme viendrait ici pour me voir moi précisément juste pour me poser des question ? Pourquoi un homme que je ne connaissais pas me laisserais le conduire ici alors qu'il n'avait aucune intention de se rouler avec moi dans ses draps qui en ont déjà beaucoup trop vu ? Lui. En sept ans, il avait été le seul. J'était tellement loin, mais tellement loin d'imaginer ce qui allait suivre.

J'ai passé sept ans de ma vie ici a m'efforcer d'enfiler de multiple masque pour que les choses soit beaucoup plus simple pour moi et d'une simple phrase, il avait un coup de tonnerre qui avait arraché celui que je portais en ce moment même.

« Vous lui ressemblez tellement…»

Mon inspiration s'était coupé brusquement et mon regard s'est figé sur une expression de surprise absolut. Je n'aurais jamais imaginé une seule seconde qu'un jour, dans cet endroit, un homme m'évoquerait ma mère. J'étais toujours contre lui, mais... Je ne faisait plus rien d'autre que d'être silencieuse a réaliser ce qui était en train de se passer. Dans une inspiration, je m'étais retiré lentement de cette position suggestive pour m'asseoir a ses côtés, non loin de lui. Il n'était pas là pour ça et je n'allais pas me faire prier pour corriger le tir et le quiproquo sur sa visite. Mon cœur en revanche cognait dans ma poitrine de plus en plus fort.

Je ne ressentais pas de haine chez lui, ni envers moi, ni envers elle et cette situation, bien qu'elle aurait du me combler, me mettait dans un étrange état d’inconfort, d'incertitude et surtout, elle commençait peu a peu a me glacer le sang. Je sais comment cela se termine à chaque fois que je me replonge dans sa mémoire. Je devais voir cela comme une épreuve à franchir, un nouveau masque a porter et probablement le plus difficile a garder sur mon visage.

- Je... Suppose que ses questions la concernent.


J'avais besoin de cigarette et je m'en étais emparé d'une dans le paquet que je cachais sous le lit et l'allumer immédiatement. Mes doigts tremblaient encore à nouveau autour du filtre. L'ambiance était devenue tellement différente en quelques instants, mais il fallait être honnête que c'était relativement simple pour moi de refroidir une atmosphère charnelle, comme je n'avais jamais ressenti aucun désir pour qui que se soit. Peut-être que de perdre ma virginité dans un endroit comme celui-ci avait été décisif sur le sujet.

C'était aussi certainement cruelle d'être capable de ressentir l'effet que j'avais pu lui faire avant le coup de tonnerre qu'il avait provoqué, les gestes que j'avais pu lui offrir pour le mettre dans les meilleures conditions possibles pour partager une expérience sensuelle avec lui. Cela m'avait également appris une bonne chose, j'aurais pu être capable de frustrer bien des hommes en étant capable de passer aussi facile du chaud au froid.

- … Je ne sais pas si je la connaissais si bien que cela finalement. Elle semblait cacher un bon nombre de choses, mais je ferais de me mieux pour vous répondre. J'ai moi-même de nombreuse questions dont je n'aurais sûrement jamais les réponses alors...

J'étais légèrement embarrassé pour lui. Je ne savais pas d'où venait cet homme pour me parler, et j'avais surtout peur qu'il reparte sans les réponses a ses questions. Je trouvais cela plutôt important de l'en avertir en accompgnant cela d'un sourire un peu confus.

- ...J''espère que vous n'avez pas fait trop de chemin pour venir me voir, vous risqueriez d'être probablement déçu.


J'avais repris une bouffé de ma cigarette en laissant le paquet entre le faible espace qui nous séparait désormais l'un de l'autre, l'invitant d'un geste de la main à se servir s'il le désirait. Je ne lui avais rien dit, mais j'avais effroyablement peur de cette conversation. J'avais peur d'apprendre d'autre choses d'elle, des choses que je ne voulais probablement pas savoir. Je ne voulais pas m'aveugler par l'amour que j'avais envers elle, c'était simplement parce que je ne pourrais jamais plus aller la voir pour tenter de la comprendre. Je resterais sûrement là, avec d'avantage de questions suite a cette discussion et je devrais faire de mon mieux pour qu'elle ne me fasse pas lâcher le bord du gouffre que je m'efforce de remonter.
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Jeu 20 Fév - 8:39

Franchement, tout ceci était un moment très particulier. Je ne pouvais pas dire sans mentir que je restais insensible à tout ce qui se passait… loin de là, d’ailleurs, car si je n’avais pas eu la présence d’esprit de penser à Lucrecia, je pense que j’aurais bien vite oublié dans les bras de Belladona la raison pour laquelle j’étais venu en ces lieux.
Il fallait dire aussi, pour ma défense, que quand une jolie jeune fille est prête, comme ça, à se pendre à mon cou, il était plus que difficile de garder les pieds sur terre et chaque chose à sa place. Il s’en était fallu de peu… vraiment pas grand-chose et j’aurais été capable de la prendre, ici, sans réfléchir et sans tenir compte de la situation.

C’était ma mémoire qui avait joué le rôle de garde-fou, en m’empêchant d’aller trop loin. Heureusement, en fait, car si nous avions passé le cap, je pense que je n’aurais plus eu qu’à débourser mes gallions et m’en aller, avec mes questions sans réponses et les bourses vides. En somme, j’aurais fait du grand n’importe quoi, si ma raison n’avait pas repris le dessus. Et pourtant, je puis vous assurer que cela n’avait pas été facile, car en pareilles circonstances, il fallait vraiment une volonté de fer pour arriver à refuser de partager un moment de partage intime avec une si jolie jeune femme… Oui, vraiment, quand on avait l’occasion de coucher avec une superbe fille, même dans un lieu pareil, il fallait faire un effort plus que conséquent pour ne pas se laisser aller à passer le cap.
Donc, en la serrant contre moi, en une étreinte tendre et douce, qui ne signifiait rien d’autre que ce qu’elle voulait dire, j’avais fini par lui dire la raison pour laquelle je me trouvais ici. Au départ, elle parut légèrement surprise, sans doute parce qu’elle avait bien senti que mon corps était plus que réceptif à ses caresses… et son changement d’attitude me confirma bien vite qu’elle avait saisi que je ne voulais pas la tringler, en tout cas, pas maintenant, car, en toute honnêteté, il me semblait que j’aurais très bien pu faire cela avec elle… et discuter ensuite. Mais le fait était là, je préférais, pour une fois, d’abord obtenir ce pour quoi j’étais réellement venu dans cette maison close.

Elle changea donc de position, s’asseyant à côté de moi sur le lit, et je la regardais, avec sans doute un air stupide et nostalgique. Son visage passait d’une expression à une autre avec une rapidité étonnante. Moi qui sentais encore mon cœur battre dans des parties de mon corps qu’il serait malvenu de nommer ici, je devais avouer que ses manières de faire étaient quelque peu déconcertantes.
Je demeurais silencieux un moment, la laissant prendre une cigarette, qu’elle alluma rapidement, avant de me parler de sa mère, à mots couverts, laissant planer tant de non-dits dans ses propos, et ne cachant pas qu’elle n’estimait pas en savoir beaucoup sur le sujet.

Je pris une cigarette dans son paquet, et l’allumai à mon tour, avant d’aller plus loin.


« Vous n’êtes pas obligée de me répondre… ni d’avoir réponse à tout. » Mon corps se calmait doucement et je parvenais à réguler ma respiration, notamment grâce à la fumée. « Je pourrais peut-être vous apporter quelques réponses aussi, de mon côté. »

Puisqu’elle était autant dans l’interrogation que moi, si pas plus, d’ailleurs, compte tenu de ce qu’elle disait de sa mère qui avait caché tant de choses durant sa vie, peut-être que le fait d’en savoir un peu plus sur le passé allait pouvoir l’aider aussi.
Je me levai, pour aller chercher dans ma veste le parchemin soigneusement plié qui m’avait amené à rouvrir de vieux dossiers et à arriver jusqu’ici.


« Il y a un moment déjà que j’aurais dû venir… mais je pense que je n’étais pas tout à fait prêt… et compte tenu des circonstances, vous comprendrez sans doute… » Je dépliai la missive et pris une bouffée de ma cigarette.

« Je n’ai jamais prêté beaucoup d’attention aux rumeurs et aux bruits qui courent. C’est en retombant par hasard sur un courrier que j’ai décidé de venir. » Expliquer le pourquoi du comment, c’était une façon tout à fait normale pour moi de procéder. J’avais un esprit suffisamment analytique pour préférer faire les choses dans l’ordre quand il s’agissait d’expliciter une procédure ou une démarche.

« Qu’est-il arrivé à Lucrecia ? Comment est-elle décédée ? » Bien sûr, je savais que l’opprobre s’était abattue sur elle suite à un scandale, mais c’était après qu’elle fût tombée malade, si je ne me trompais pas, et, par conséquent, je n’avais pas toutes les informations concernant cette histoire.
Je repris ma place à côté de Belladona et je posai la main sur la sienne.


« Je n’ai pas pu être présent pour elle quand elle en avait besoin… » Le sentiment de culpabilité qui m’habitait par rapport à cela n’avait rien de feint. J’aurais aimé pouvoir la soutenir et peut-être rester à son chevet durant ses derniers jours…

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Anonymous
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Jeu 20 Fév - 16:25
Ca aussi, ça n'était jamais arrivé avant. Qu'importe la raison de sa venue, je l'avais attiré ici et compris de travers la demande de celui que je pensais être un client. Il aurait très bien pu poursuivre ma lancé après lui avoir ouvert l'appétit. Mais non, lui était venue là pour parler à la personne que je suis et non a la prostituée que je prétendais être. Il était assez clair que je n'avais aucune envie de coucher avec lui, ni qui que se soit et je sentais que cela l'avait un peu perturbé. Comment une fille comme moi peu agir de la sorte tous les jours pendant des années de toute sa vie a faire quelque chose qu'elle ne supporte plus, avec le sourire et sans plus jamais s'en plaindre ? Pour être honnête, ma vie, aujourd'hui, n'était pas si différente de celle d'autrefois. Celle-ci me fait me souffrir contrairement a celle d'avant, mais cette vie-là était authentique. J'étais la seule à faire semblant et tout ce que je pouvais ressentir autour de moi était vrai et sincère. Peut-être que c'était pour cette raison que je n'avais pas encore eu le courage de claquer la porte. Peut-être que je voulais encore recevoir encore de vrai émotion humaine, qu'importe sa nature.

Peu à peu, il se reprit en préférant abandonner ses ardeurs pour le véritable but de sa visite et bien évidement, je lui laissais absolument tout le temps qu'il voulait. Au départ, je ne ressentais absolument aucune haine ni envers lui, ni envers ma pauvre mère mais j'était bien loin d'imaginer ce que j'allait d'avantage ressentir en l'écoutant. Il pensait aussi peut-être pouvoir m'apporter quelques réponses. Mais pourquoi cela ? Qui était cet homme exactement pour elle ? Il prétendait la connaître assez pour penser m'offrir un point finale a certaine de mes interrogations alors qu'il ne faisait pas partie de notre entourage. Mais je le croyais, car la sensation de l'avoir déjà vu n'avait pas disparu, et même encore après cela, je n'arrivais toujours pas à mettre le doigt dessus.

C'était tellement difficile de l'entendre en parler à vrai dire. À chaque instant, j'arrivais à sentir quelque chose en lui, c'était encore plus tendre que je n'aurais pu l'imaginer. Je n'aurais jamais imaginé trouver un jour dans ma vie quelqu'un qui en parlerai avec autant de soin, et surtout cette tendresse qui raisonnait au travers du respect qu'il semblait avoir. Je le suivais du regard alors qu'il était parti chercher un parchemin de sa veste qu'il gardait encore prêt de lui. Évidemment que je me demandais bien de quoi il pouvais s'agir, mais cela ne servirait a rien de le lui demander, il était fort probablement que je vienne a en prendre connaissance a un moment ou a un autre, surtout s'il prétendait pouvoir m'aider moi aussi.

Ses paroles suivantes avaient un ton d'excuse. Une poigne d'années c'était écoulé depuis la mort de ma mère, et il semblait avoir du mal à assumer le temps qu'il avait mis pour venir jusqu'à moi. Cela n'avait pas très grande importance à mes yeux, car il y avait tout un tas de choses que je n'avais jamais faites sur le sujet par manque de courage. Je n'ai même pas osé rentrer au Manoir Versacci pour avoir des explication et fouiller un peu plus les traces de mon véritable comme, puisqu'Augusto avait déjà tiré un trait sur mon existence. J'avais secoué ma tête à ce moment-là en l'accompagnant d'un sourire bienveillant, sincère, cette fois. Je comprenais, même si je n'avais pas encore tous les éléments pour comprendre véritablement ce qu'il pouvait ressentir à son égard.

Alors que sa main se posa délicatement sur la mienne, il m'interrogea sur les circonstances de sa mort. Je n'étais pas tout à fait certaine de ce que j'allais lui dire, mais c'était en tous cas la seule raison que je voyais a la dégradation fulgurante de sa santé. J'aurais voulu moi aussi poser ma main sur la sienne pour accompagner les paroles de mes réflexion nocturnes, mais elle était prise par cette dépendance dont j'avais besoin aujourd'hui. Guidé et persuadé par la bienveillance de sa démarche, j'avais en contre partie posé ma tête sur son épaule.

- Je n'avais rien remarqué cet été-là, mais ça a commencé pendant mes dernières vacances d'été avant de rejoindre ma dernière année d'étude et aussi de jeune fille avant d'embrasser une vie de femme. Quelques jours après mon retour de Beaubâton, j'ai surpris une dispute entre mon père et ma mère. Elle ne semblait pas d'accord pour que les termes du contrat de mon mariage se passent ainsi. Ma mère avait choisi d'autres candidats a qui ils auraient pu offrir ma main, et elle voulais que j'aie mon mot à dire, que je puisse choisis un minimum l'homme avec qui je voulais passer le restant de mes jours. Elle pensait que mon parcours sans aucune accroche pouvais me laisser ce choix.

Je me souviens encore de cette dispute, ou j'avais entendu pour la première fois ma mère pleurer de rage sous intransigeance et l'inflexibilité de ce qu'Augusto avait prévu pour moi. Il était formel, et j'épouserai Seymour Flint, qu'elle le veuille ou non. Il avait aussi menacé d'une certaine manière ma mère de ne pas commencer à me mettre ce genre d'idée en tête et ne pas s'entraver sur la route de mes devoirs.

- Elle a eu son premier arrêt cardiaque à peine quelques jours plus tard. C'était probablement comme un avertissement. Elle devait désormais se ménager et faire très attention à sa santé, ce que j'avais l'impression qu'elle avait fait. Mais a force d'y songer, je crois que ce n'était pas ce cœur-là, qui n'allait pas bien.

Il y avait ses veilles photo qu'elle ne faisait que de regarder en boucle dans sa boite. Ses photos qu'elle me montrait quand j'étais une petite fille.

- Je ne l'avais jamais vu autant se plonger dans ses vieux souvenir de famille, d'école et de ses veilles correspondances. Mais elle m'aimait beaucoup, mon départ était un tournant aussi dans ma vie et le rôle qu'elle avait pour moi touchait à sa fin. Elle avait tellement insisté sur son lit de mort pour que je fasse de mieux pour trouver le bonheur dans ma nouvelle vie, que maintenant, j'ai finis par comprendre que c'était sûrement cette peur qui avait déclencher les problèmes de cœur silencieux jusqu'à lors...

Je pris une légère pause pour aspirer une nouvelle bouffée de ma cigarette, ma tête pour le moment toujours laisser sur son épaule, une sorte de soutiens pendant que je racontais la dernière année de vie d'une personne qui lui semblait chère.

- Elle était sous traitement, mais semblait se fatiguer tout de même de plus en plus rapidement. Même si j'étais aux portes du mariage, je suppose que je me suis moi-même voilé la face en cachant mes yeux de ce que je voyais et en me répétant sans cesse qu'elle allait mieux. Mais après un mois de cours, Augusto m'écrivit que Lucrecia n'allait pas bien du tout et cela ne faisait qu'empirer de jour en jour. Je crois...Qu'elle n'a jamais pris un seul de ses médicaments.

C'est à ce moment-là que cela devenait pour moi très difficile à poursuivre. Je voulais conserver ce masque sur mon visage, mais c'était beaucoup trop dure. Rien que de me replonger dans cette dernière année serrait mon cœur dans ma poitrine et ma gorge se serrait. J'avais de plus en plus de mal a parler tant j'étais concentré à ne verser aucune larme, mais c'était un peu présomptueux de ma par de penser que j'allais y parvenir.

- Tous les matins, je me levais avec la peur au ventre que Madame Maxime venait me chercher pour me faire quitter l'établissement d'urgence pour assister a l'enterrement de Lucrecia et j'avais de plus en plus de mal à me concentrer sur ma dernière ligne droite, mais je ne pouvais pas lâcher maintenant. C'était maintenant que je devais être encore plus forte que jamais et lui donner la certitude avant qu'elle ne nous quitte qu'elle avait réussit mon éducation et que grâce a elle, j'allais réussir ma vie.

Mes doigts tremblaient fortement autour de la cigarette qui n'allait pas tarder à rendre son dernier souffle et ma voix dévoilait des sanglot silencieux Alors que la main qu'il tenait sous la sienne commençait à appuyer d'avantage sur le matelas du lit. Tout comme cette dernière année, je devais être forte, car je n'avais pas terminé de lui dire absolument tout ce que je savais, ce que j'avais vécu pour qu'il puisse assister à sa chute, comme il l'aurait peut-être désiré.

- Elle était forte, et elle a tenu jusqu'à ce que je rentre à la maison. Elle voulait me parler encore une fois avant de partir et elle a fait de son mieux. Elle y est arrivée et... On a pu se dire au revoir...Mais c'est le Veritaserum qui l'a forcé à révéler le nom de mon père biologique qui l'a tué. Dix-neuf ans de mensonge et de travail pour que j'en arrive là, et elle échoue au dernier moment. Je ne connaît toujours pas a ce jour le nom, mais tout ce que je sais, c'est qu'il s'agirait probablement d'un Moldu, mais avec tous les mensonges autour de ma vie, je ne peu même pas être certaine de cela non plus.


J'avais gardé le silence le temps de balayer les larmes qui c'étaient introduites dans mes yeux. Elle m'avait mentit a moi aussi, mais la suite lui avait donné raison. Elle avait de vrai raison pour me le cacher d'autant que je sais que c'était mon père qu'elle aimait, peut-être même aussi fort que moi.

- Juste avant que nous nous quittions, Même si je ne l'avais pas compris au départ, Elle m'avais avoué l'amour qu'elle avait éprouvé pour mon père, peut-être qu'elle l'aimait aussi fort que moi. Je n'ai jamais été en colère contre elle, malgré son mensonge, elle avait été bien plus honnête que mon père. Elle m'aimait malgré l'impureté de mon sang, probablement parce qu'elle aimait mon père. Et...j'ai menti moi aussi toute ma vie pour convenir a la tâche qui m'avait été donné dès ma naissance.


Je ne voulais pas parler de la culpabilité que moi-même je ressentais alors que je révélais à cet homme tous les efforts qui avaient été faits, pour qu'au final il me trouve dans la chambre d'une maison close que je côtoie depuis sept longues années. J'avais honte.

- C'est tout ce que je sais et que j'ai pu tenter de comprendre jusqu'à aujourd'hui, et la suite, vous la connaissez...

C'était quelque chose que je faisait souvent, me voiler la face et a aucun moment, je voulait imaginer que l'épaule sur laquelle j'étais en train de pleurer encore sa mort aurait pu être l'homme qu'elle avait tant aimé au point de mentir a tout son univers, l'homme pour qui elle avait risqué de tout perdre. Je voulais lui demander qui il était, et surtout, de quelle nature était la relation qu'il avait eu avec elle, mais... pour lui cela faisait peut-être un peu trop de chose a avaler. J'avais gardé un silence solennel lui laissant le temps de poursuivre cette conversation pendant que j'inspirais une dernière fois pour reprendre mon calme.
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Jeu 20 Fév - 20:56

Les maisons closes et les hôtels de passe, je n’y étais pas du tout habitué, alors, je n’avais pas imaginé d’autre façon de faire que celle que j’avais choisie ce soir. Venir, comme un client, voir la jeune Cantamortis et, une fois dans l’intimité d’une chambre, pouvoir parler avec elle. Nous n’avions pas dérapé, et il me semblait que c’était plutôt une bonne chose, parce que, vu al situation, ça n’aurait certainement pas été l’idée du siècle.
Même si j’aimais beaucoup le sexe et la séduction, je ne pouvais pas céder à la tentation, parce que, finalement, même si l’endroit pouvait laisser entendre le contraire, je n’étais pas ici pour cela. Et je ne payais pas pour ce genre de chose, ça aurait été tellement plus simple, mais non. Ce n’était pas moi du tout. Mon goût pour les plaisirs de la vie s’épanouissait dans un contexte bien différent, qu’il s’agisse de mes partenaires de longue date ou de partenaires tout(e)s récent(e)s, l’argent ne circulait pas, nous n’échangions que des instants partagés, des émotions, des fluides et des paroles, rien de spécial en plus, sauf cas exceptionnel… et ils étaient rares, ces cas-là.

Une fois que la chaleur de l’atmosphère érotisant tout était retombée, nous avions enfin pu commencer à discuter. Enfin, surtout la jeune femme, puisqu’elle avait entrepris de répondre à mes questions, et qu’elle le faisait avec un flot de paroles qui ne semblait pas vouloir s’arrêter. Dans sa voix, les inflexions variaient, en fonction de ce qu’elle disait et, en observant son visage, je pouvais voir, aussi, qu’elle ne maîtrisait plus toutes ses expressions comme elle l’avait fait plus tôt, avec une perfection toute calculée…

J’écoutais, avec la plus grande attention, tout ce que Belladona me racontait. Les choix de sa mère, les secrets, l’angoisse qu’une fille pouvait ressentir en sentant proche la fin de sa mère… Des histoires de mariage arrangé, de véritasérum et de beaucoup de regrets…
Ma main droite, posée sur la gauche de la jeune fille, pouvait ressentir parfois une certaine tension, parce que parler de certains sujets ne laissait jamais indifférent… Par pudeur, peut-être, je la laissais continuer, parce que vider son sac, quand les émotions débordaient, c’était la meilleure manière de pouvoir avancer par la suite… et je ne me voyais pas la freiner dans ses explications dithyrambiques alors que j’étais justement venu pour cela…
Mais je n’appréciai que moyennement cette histoire de père moldu. Qu’aurait fichu Lucrecia avec un sous-être, franchement ? cela ne pouvait pas être vrai. Ce ne pouvait être qu’une information erronée, lancée là par quelqu’un désireux de souiller la mémoire de la belle Italienne…

Chacun de ses mots s’enregistrait automatiquement en moi, dans cette mémoire où je stockais tellement d’informations que les liens finirent par s’établir d’eux-mêmes… comme un réseau de fils formant bientôt une belle toile d’araignée, façon acromentule, et il ne me fallut pas bien longtemps pour émettre une hypothèse qui, à l’heure actuelle, était un peu effrayante, dans ce contexte…
Je fumais en silence, mais au bout d’un moment, arrivé au bout de la cigarette, je finis par l’écraser et prendre une grande inspiration. Il me fallait parler, à présent… et je ne savais pas trop par où commencer…


« Cela a duré six ans, si je ne me trompe pas… » Je gardais la lettre dans la main, sans vraiment poser les yeux dessus, et la main de la jeune fille dans ma dextre. « On avait 17 et 16 ans… »

Étais-je prêt à faire un bond dans le passé pour tout déballer à une fille que je ne connaissais pas ? J’avais le sentiment étrange qu’il le fallait, alors, je finis par me lancer. « Lucrecia était magnifique, c’était le premier mot qui m’était venu à l’esprit quand je l’ai vue la première fois… J’avais accompagné des amis sur le continent et nos regards s’étaient croisés un peu par hasard. Je me souviendrai toujours de ce moment. »

Quand je fermais les yeux, j’avais souvent le souvenir de la superbe jeune femme sur qui j’avais jeté mon dévolu à l’époque… Du haut de mes dix-huit ans, alors que le monde était à découvrir et qu’il y avait encore tant de choses à apprendre, je m’étais arrêté sur une charmante Italienne qui parlait la langue de Voltaire avec un accent adorable, quand moi je me débrouillais tant bien que mal avec les prononciations des sons « R » et des nasales… avec mon accent britannique qui me semblait terriblement moche par rapport aux sons un peu chantants qui sortaient de sa bouche à elle…

Je me tournai vers elle, pour mieux la regarder.
« Quand je vous ai vue, je n’avais même pas besoin de poser la question… vous êtes son portrait… et c’est assez perturbant… » Oui, forcément… Belladonna était certes plus âgée que sa mère à l’époque où je la fréquentais, mais les gènes étaient bien là. Elles avaient le même regarde, la même bouche… la même forme de visage…
Quand elle m’avait chauffé, plus tôt, je m’étais revu, plus de trente ans en arrière… et j’avais ressenti les mêmes choses qu’à l’époque… ce qui était tout de même un peu gênant, étant donné qu’il s’agissait de la fille de Lucrecia et non de Lucrecia… C’était bien malsain de me rendre compte de cela, mais il était clair que c’était un fait avéré et que j’avais failli coucher avec la fille de Lucrecia…

Je finis par lui lâcher la main et je me frottai un instant l’arrière de la tête, réfléchissant à tout cela.
« J’ai l’impression qu’on a beaucoup de choses à se dire, vous et moi, mais je ne sais pas comment aborder tout cela… ça remonte à des années… »

Elle devait s’en douter, puisque je lui avais déjà dit que j’avais 17 ans au moment de ma rencontre avec Lucrecia… et que je n’avais plus 17 ans depuis clairement plus de trente ans… Mais cela, c’était le passé et à présent, j’avais encore d’autres questions, même si je me doutais bien que Belladona en aurait sûrement, elle aussi.

« Est-ce que votre mère a été heureuse ? » Je n’avais plus eu de nouvelles d’elle pendant des années, jusqu’à recevoir cette lettre, il y a une dizaine d’années… J’avais mis beaucoup trop de temps à réagir, à me manifester… mais la coupure avait été tellement surprenante, auparavant, que je m’étais fait une raison, finalement, et que je m’étais juste dit qu’il me fallait avancer, que je ne pouvais pas rester coincé sur une case du passé…
La rupture avait été totale lorsque je m’étais marié à mon tour, ce qui était dans la logique des choses… J’avais fait le deuil de ma relation avec Lucrecia avant de prononcer mes vœux de mariage… Et même si ma femme savait très bien ce que j’avais vécu avant de la connaître, elle savait aussi qu’elle n’était pas la première femme que j’aimais. Au fond de moi, j’espérais bien qu’elle serait la dernière femme que j’aimerais, car j’étais heureux avec elle, mais je ne pouvais pas lui taire la vérité.


« Et vous, vous avez été heureuse, enfant ? » Pour sa vie actuelle, à vrai dire, j’avais du mal à penser que Belladona puisse être heureuse dans cette vie professionnelle… Ce n’était, en tout cas, pas comme cela que j’envisageais la vision du bonheur d’une jeune femme de son âge… tiens, quel âge avait-elle, au fond ? Je ne le savais même pas…
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Ven 21 Fév - 5:41
Il était évidant que durant mon très long monologue humide, certaines choses le faisaient réagir et l'affectais et... ça m'avait fait sourire tendrement. Ce n'était pas du sadisme ou quelque chose comme cela, non mais je sentais au travers de ses réaction que ma très chère mère avait au moins une seconde personne parmi les vivants qui ressentait de l'affection pour elle. Seulement, j'avais bien peur qu'il ne s'agisse pas de n'importe quelle affection.

C'était à mon tour de l'écouter mais j'avais presque l'impression de l'entendre elle, a parler a demi-mot de cette façon. Il avait eu un liens durant leurs jeunesse qui a tout de même durée quelques années et je savais qu'elle avait vivait en France a ce moment là. J'avais un bon nombre de questions, et aussi sur la nature de cette relation qu'il n'a pas pris la peine de révéler, mais pourquoi ? Pourquoi est-ce ce qu'ils avaient arrêté de se voir alors qu'il était évident qu'il tenait encore un peu à elle. Il ne serait pas là autrement, sept ans après sa mort. Il avait besoin d'en parler à nouveau et de voir sa fille, mais pourquoi encore une fois ? Et ce morceau de parchemin avec lui ? Qu'est-ce qu'il contenait ? Il ne venait pas d'Angleterre et ils se sont rencontrés au hasard, mais cette rencontre semble l'avoir marqué au fer rouge... Plus je l'écoutais, plus j'avais peur de poser certaines questions et d'avoir leurs réponses. Nous ne recevions pas tant de visite que cela hors des grandes soirées de la haute et ses interminable reception et peut-être...qu'Augusto était un homme jaloux ? Peut-être était-ce la raison pour laquelle il avait rompu leurs...Amitié ?

Lorsqu'il m'avoua avoir été perturbé par la ressemblance que je partageais avec elle, je ne pus m'empêcher de penser qu'il avait eu un jour un attirance un peu plus particulière envers elle. C'était biologique à dire vrai et quelque chose qui ne m'avait pas échappé lorsque nous étions collés l'un à l'autre. Ce n'était que des suppositions, mais tout cela mis bout à bout... les questions que je pouvais lui posait n'allait certainement pas me donner des réponses simples à entendre... C'était si évident et pourtant encore une fois, je m'étais aveuglé. Pourtant, malgré leurs séparations, il voulait savoir si elle avait été heureuse dans sa vie...Et moi aussi. Augusto semblait avoir été complétement écarter de ses inquiétudes ce qui appuyais probablement sur le fait qu'il ne se connaissait probablement pas, ou alors qu'ils ne s'appréciaient pas. Il n'y avais eu aucun signe de compassion envers lui, ni aucune gestuelle. C'est nous qui l'intéressions.

Évidemment, j'avais moi-même gardé le silence et lever mon visage vers le siens pour l'observer et l'écouter avec toute autant d'attention, même si par moment mon regard devenait vide, prisonnier de ses nouvelles questions qui se bousculait dans mon esprit. J'avais d'abord décidé de répondre à ses dernières interrogations avant de prendre mon courage a deux mains et d'aller chercher mes réponses.

- Je pensais qu'elle était heureuse quand j'étais petite, et même jusqu'à sa mort, je le pensais. Mais j'ai grandi et j'ai fait moi-même mes propres expériences ici. Elle insistait beaucoup trop, et pas seulement a sa mort, sur le fait que je devais faire de mon mieux pour être heureuse pour qu'elle le soit réellement.


J'avais laissé une petite pause, mais je n'avais pas vraiment fini sur le sujet. Il y avait plein de moments dans sa vie où je voyais les étoiles danser dans ses yeux et je ne pouvais pas me dire que ses sourires dans ses moments était forcé. Je lui ai offert un petit sourire d'abord désolé, mais ensuite plus tendre.

- Mais mon parcours, mes résultats et me voir grandir aussi bien dans l’obéissance et l'abnégation la rendait sincèrement heureuse ; je pense qu'elle était heureuse avec moi, mais extrêmement seule. Si elle ne voulait pas épouser Augusto Versacci, j'arrivais à imaginer ce que toutes ses années de mariage avaient pu lui faire... Je n'ai côtoyé que mon fiancé une semaine, et passer le restant de mes jours avec quelqu'un qui ne partageait pas du tout ma vision des choses en générale me semblait effroyablement éprouvant. Mais je l'aurais fait.


Est-ce que moi, j'avais été heureuse dans mon enfance ? Oui, cela aurait été un mensonge de dire non, mais avec le recul des choses encore une fois, je n'aurais pas du l'être tant tout autour de moi était faux.

- Quant à moi... Je faisais de mon mieux, comme elle me le demandais. Je n'avais pas à être triste ou heureuse, je devais accomplir ceux pourquoi j'étais venue au monde, renouveler notre sang et faire fleurir notre ligné et la tirer vers les sommets. Vous devez trouver ça d'un pitoyable...

J'avais lâcher un léger rire auto dérisoir a cette dernière phrase en secouant un peu ma tête d'invraisemblance et pourtant, ma vie n'était pas si différente aujourd'hui, je n'existait que pour provoquer du plaisir chez les hommes et les femmes, rien de plus qu'autrefois.

J'avais désormais quitté mon regard du siens pour le retourner vers ce morceau de parchemin qui était loger dans sa veste curieusement, et puis, à nouveau plongé dans mes réflexions, ils regardaient désormais le néant. C'était avec une grande appréhension et sur la pointe des pieds que j'avais commencé à mon tour a poser mes questions, cette fois, la peur au ventre.

- Vous semblez... Avoir de la tendresse pour ses années passé avec elle, est-ce que vous...


Non, je m'étais élancé vers le bord de la falaise, et j'avais freiné d'un coup sec pour ne pas sauter comme je l'avais prévue. Très vite, j'ai corrigé la fin de ma question en secouant un peu ma tête à nouveau.

- Je veux dire, que s'est-il passé pour que vous cessiez de vous voir... ? J'imagine que sa mort doit vous affecter, mais...j'ai remarqué que vous aviez le même regard quel a certains moments ... Qu'est-ce qui vous fait être rongé de regrets ainsi... ?

J'avais repris une autre cigarette en détournant mes yeux de son bien que j'allumais sans attendre en prenant le temps de réfléchir a quelques calculs dans mon esprit avant de poursuivre dans les quelques questions qu'il me restait a lui poser.

- D'après ce que vous me dites, vous vous êtes fréquenté quelques années avant ma naissance est-ce que... Vous auriez une idée de l'identité de la personne avec qui elle a commis l'adultère ?


Et enfin, presque le meilleur pour la fin, j'avais à nouveau plongé mon regard sur ce qu'il détenait soigneusement et qu'il n'avait toujours pas mentionné.

- Puis-je également vous demander de quoi il s'agit ?

Presque dans un sursaut soudain, il y avait un autre détail très important que je n'avais même pas pris la peine de demander et je m'en sentais a la fois désolée et confuse.

- J'ai perdu mes bonnes manières a force de rester dans cet endroit... Pourrais-je connaître votre nom ?


Sans véritablement m'en rendre contre, je l'avais littéralement bombardé de toutes ses questions sans même prendre la peine de savoir a qui je m'adressais. Ce n'était pas une mauvaise chose de m'être découvert un petit égoïsme à ce moment-là. J'avais enfin repris grand soin de plonger mon regard dans le siens, prête à l'écouter mais aussi a observer et analyser la moindre de ses émotions, le cœur serré.
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Ven 21 Fév - 19:47

Se replonger dans le passe, ce n’était pas toujours une très bonne idée... cela remuait beaucoup de choses qu’on pensait oubliées, tant on les avait enfouis au plus profond de nous, dans ces limbes de mémoire qui nous semblaient inaccessibles jusqu’à ce qu’un détail, vraiment un petit rien du tout, vienne bouleverser l’équilibre...
Alors, on se rendait compte que l’on n’avait jamais oublié et que la mémoire, cette satanée traîtresse, n’avait qu’occulté pour un certain temps les souvenirs douloureux... les plaies du passé pouvaient se rouvrir d’un instant à l’autre et il me semblait bien que c’était ce qui allait arriver... et, très sincèrement, cela ne me disait rien qui vaille, car les souffrances oubliées, quand elles sont amenées à se réveiller, sont souvent bien pires que celles du présent... car outre la souffrance logique, il y avait aussi toute une série de remords et de regrets qui l’accompagnaient et qui, très certainement, étaient encore pire…

Quand je repensais à ce qui venait presque de se passer, ça me glaçait un peu. J’aurais aimé que cette fille me fasse passer un bon moment, je m’étais parfaitement imaginé me la faire sucer ici, avant de prendre Belladona sur ce lit ou contre un mur… mais quand le passé vous rattrapait, ce n’était pas la peine de lutter… Si l’envie de coucher me reprenait, j’irais rejoindre quelqu’un plus tard et ce serait sans doute moins gênant…
La jeune femme m’avait écouté et moi, comme un idiot, j’avais été obligé de m’arrêter, par manque de structure, parce que tout se bousculait, rien n’était linéaire et ma pensée en arborescence n’aidait clairement pas… j’étais juste un peu trop paumé dans mes souvenirs pour vraiment m’y retrouver correctement dans tout cela…

J’avais parlé sans trop en dire, à demi-mots, parce que je ne savais pas trop comment m’y prendre pour dire les choses clairement…
En fait, ce qui m’intéressait, c’était de savoir si oui ou non Lucrecia avait mené une vie heureuse… mais la réponse de Belladona ne me parut pas aussi satisfaisante que j’aurais pu l’espérer… Les explications de la jeune femme me firent un drôle d’effet. Je ne savais pas si je devais être triste, gêné ou éprouver un sentiment particulier par rapport à tout cela… en tout cas, ce n’était pas une bonne nouvelle pour moi, car cela me mettait le nez dans mes propres affaires, dans mes propres choix… pas toujours évidents à faire, mais il avait fallu les faire et les conséquences n’étaient pas du tout celles que j’avais espérées. Ni pour la vie de Lucrecia… ni pour celle de sa fille.

Tout cela me laissa silencieux un petit moment. Cela me tournait dans la tête, ce qui ne me permettait pas de réfléchir correctement, évidemment. Lucrecia aurait-elle été heureuse avec moi ? Ou au moins un peu moins malheureuse ?

Mais je laissais mes questions en suspens pour l’instant, puisque la jeune femme finit par me poser ses questions à elle… Et, dès la première, je me retrouvai comme pris au piège. La vérité devait bien éclater un jour, non… et il semblait que Lucrecia ne m’avait pas tout dit…


« J’ai fréquenté votre mère dès 1984… Je ne sais pas exactement quand elle s’est mariée, elle ne m’en a parlé que bien après… » Lucrecia était une femme assez secrète, au final, puisque nous étions réduits à échanger nos points de vue pour tenter de reconstruire le puzzle… « Elle a pris ses distances en 1990. Et moi, j’ai rencontré ma femme deux ans plus tard… »

Et même si nous avions pris notre temps, avec Elianor, je ne regrettais pas d’avoir choisi de faire ma vie avec elle.

« Quel âge avez-vous ? » Cette question, que beaucoup trouvaient impolie, nécessitait une réponse. Je ne pouvais pas me baser sur ce que je pensais ou sur des hypothèses, il me fallait des éléments concrets pour pouvoir vraiment bien saisir le cœur de toute cette histoire.
Car, si les dates concordaient… il y avait de fortes chances que celui avec qui Lucrecia avait commis l’adultère eh bien, ce serait bien moi et non un moldu, comme l’avait dit plus tôt mon interlocutrice.

Je lui tendis le parchemin déplié, bien conscient que ce n’était pas la façon la plus délicate d’apporter des réponses à cette fille à la dérive…
« C’est la dernière lettre que j’ai reçue de Lucrecia. Un vrai casse-tête quand on n’a pas tous les éléments en main… »

Les seules choses très claires dans cette missive, c’était que Lucrecia était alors à la mort et que si je voulais des réponses, il me fallait venir à la rencontre de Belladona. Ce que j’avais fini par faire, ce soir, sans savoir exactement où tout ceci allait me mener… enfin, nous mener, plus précisément.

« J’ai lu et relu cette lettre, à de nombreuses reprises… et ce soir, je me demande si Lucrecia ne voulait pas qu’on se retrouve, vous et moi… Je ne pensais pas qu’elle avait autant de sentiments… pas aussi longtemps après… » J’avais plutôt l’impression qu’elle avait pu m’idéaliser, avec le temps, la distance et tout ce genre de choses… « On ne peut pas passer autant d’années à aimer quelqu’un sans raison… J’ai aimé votre mère, vraiment… mais elle m’a caché une bonne partie des raisons pour lesquelles elle devenait de plus en plus distante… J’ai cru que c’était lié à son mariage… »

La jeune femme me demandait mon nom et, comme elle pourrait le lire sur la lettre, de toute façon, je ne voyais aucune raison de lui cacher la vérité.

« William Ombrage… » Ne sachant pas moi-même si j’avais le bon profil et la bonne chronologie pour satisfaire la curiosité de Belladona, je ne pouvais pas aller plus loin sans avoir quelques certitudes. Je ne pouvais pas m’avancer sans cela ou je finirais par ne plus être sûr de rien…
Déjà, en ce moment, le nombre de questions qui avaient été soulevées par tout ceci me faisait un drôle d’effet. Je n’étais pas le plus expressif sur tout cela, car, à vrai dire, à part avec Elianor, je n’avais jamais vraiment abordé le sujet…

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Sam 22 Fév - 13:02
S'il y avait bien une chose que j'avais faite sans réel difficulté était de tirer un trait sur le fait de connaître mon père un jour. Je le pensais, contrairement a mon interlocuteur, qu'il était bel et bien Moldu cela ne pouvais être que cela vu comment tout a dégringolé aussi vite. Je ne le pensais loin et peut-être même pas au courant de mon existence pour sa propre sécurité et également la mienne. Si ma mère avait été capable de cacher mes origines par amour pour lui et pour moi, c'était la seule raison la plus logique. Le monde aujourd'hui, bien que j'en sois isolée dans cette cage, tournais autour de la couleur de notre sang et bien qu'on aurait pu croire que les temps modernes auraient pu lever cette barrière au fur et à mesure du temps malgré le secret magique, le problème était toujours le même. Avec quels indices j'aurais pu partir pour commencer mes recherches ? Aucun et je n'ai jamais pensé pouvoir me lancer sur cette voie. Je ne sais pas si j'aurais vraiment dû poser ses questions à cet homme qui avait probablement le moyen de m'offrir quelques portions de ce voilé tirer vers la lumière.

Quant au masque que je voulais porter devant lui, il se fissurait au fur et à mesure que je prêtais attention à ses réponses. Elle avait déjà commis l'adultère avec lui, et ceux jusqu'à ma naissance et lorsqu'il me demanda mon âge juste après cette révélation... Je n'étais pas parvenue à lui répondre dans l'immédiat. Évidemment que cela m'avait percuté de plein fouet et pourtant, cela faisait du sens. Il disait l'avoir vraiment aimé et cette pensé d'imaginer que ma naissance est mise fin à leur relation m'a sauté dans l'esprit jusqu'à en soulever mon cœur le poussant encore dans une épreuve face a l'impitoyable vérité et dureté de ma propre vie.

" Vous les sangs purs, vous rester en hauteur a dénigrer les autres a mener la belle vie."

Je l'avais entendu beaucoup de fois et pourtant elle comme moi étions la preuve que tout cela était injuste. Je n'arrivais plus à m'exprimer, et je n'avais jamais eu aussi peur de lire une lettre de toute ma vie. Ce qu'il détenais avec lui était la dernière lettre qu'elle lui avait envoyé. Il disait l'avoir vraiment aimé et cette pensé d'imaginer que ma naissance est mise fin à leur relation m'a sauté dans l'esprit jusqu'à en soulever mon cœur le poussant encore dans une épreuve face a l'impitoyable vérité et dureté de ma propre vie. Je m'en étais saisi délicatement, mais je n'avais pas encore osé poser mes yeux à l'intérieur. Est-ce que je devais vraiment la lire ? D'après lui, Ma mère l'aimais encore après des années depuis qu'elle avait brisé le lien qui les unissait bien qu'il ne sage pas pourquoi. J'avais ma propre réponse à cette question, mais je ne pouvais absolument rien avancer en ce qui la concernait. Elle était morte aujourd'hui et avec tout ce qu'elle cachait, c'était compliqué de pouvoir lui apporter une véritable réponse. Cruellement, j'avais obtenu une réponse sur l'une de mes questions resté sous silence.

Je savais désormais où je l'avais vu et c'était l'été de ma toute première rentrée a Beaubâton. Ma mère et moi étions sur la petite table de notre terrasse et elle voulait d'avantage me parler de sa vie d'étudiante. Elle n'avait pas du tout eu la même jeunesse que moi et c'était à ce moment là, qu'elle me l'avait avoué. Elle n'était pas autant assidue à son rôle que le mien et ne semblait pas du tout le regretter. Elle avait des loisir, des amis et elle avait sous-entendu que son parcours avait été très loin d'être parfait en se justifiant de sa jeunesse. Mais en réalité, elle n'avait jamais été parfaite et elle voulait que je le sois à sa place. Aujourd'hui encore des années après sa mort ses erreurs me revenait en pleins visage. Parmi toutes les photos de ses cousins, ses cousines, mes oncles et mes tantes, il y avait une qui était très spéciale. C'était un jeune garçon qui semblait avoir à peine une vingtaine d'années qu'elle avait regarder avec une grande insistance. Je lui avais bien évidemment demandé de qui il s'agissait et cela avait vraisemblablement briser les pensé dans lequel elle s'était plongé. L'expression de son visage a ce moment-là était particulier, mais elle m'avait présenté cette photo comme si elle voulait que j'observe ce jeune homme avec un certain intérêt et nous avait sourit, a cette image et a moi-même.

" Il s'appelle Will' Quelqu'un qui a été très précieux pour moi. J'aurais voulu qu'il le soit tout autant pour toi, mais ma destiné en a voulut autrement."

C'est tout ce qu'elle m'avait dis à ce moment-là et j'étais bien a des années lumière de pouvoir le sens de ses mots. Voilà pourquoi je ne l'avais pas reconnue avec le poids des années. Je ne l'avais bel et bien jamais rencontré et je n'aurais certainement pas fait le lien sans toutes ses informations que je venais d'avoir...et j'était loin d'être arrivé a destination de cet ascenseur émotionnelle insoutenable. Je n'avais rien dit jusque-là, et j'avais besoin de lire cette lettre alors que... Je n'en avais absolument plus envie par peur.


J'avais pris une inspiration pour guider vers le courage, et je l'avais enfin ouverte. J'avais envie de pleurer rien qu'en découvrant son écriture. Il n'y avait aucun doute possible, c'était bel et bien la sienne. Cette lettre avait la trace des émotions dont elle regorgeais, mais il m'était impossible de savoir si elles venaient de lui, ou d'elle. J'avais difficilement ravalé ma salive pour commencer a la lire. J'y suis vu de la haine contre elle-même, de la haine envers Augusto, de la haine envers la femme de William, de l'amour pour moi et une déclaration d'amour perdu dans l'abysse de ses remords et de ses regrets. Elle l'aimait d'une passion dévorante et je comprenais maintenant pourquoi William m'avait dit quelques instants plutôt qu'il ne comprenait pas la raison qui m'avait poussé à l'aimer encore malgré toutes ses années.

Mes bras ce son effondré, laissant retomber la lettre que j'avais eu beaucoup de mal a encaisser sur mes genoux. J'avais regardé le vide profond, même si mon esprit était surchargé. La raison de son amour pour lui m'avait sauté aux yeux. La raison pour laquelle elle n'a jamais réussi à l'oublier était d'une évidence effroyable pour moi. J'étais coupable. Tout faisait sens et elle m'avais donné le seul indice capable de le comprendre. Il avait probablement raison et elle voulais que l'on se rencontre lui et moi, et cela, n'aurais sûrement pas été le cas si elle n'était pas tombée malade. Si elle savait qu'elle allait vivre, elle nous aurait laissé écarter loin de l'autre afin que nos vies s'en sortent indemnes au détriment de la sienne. Après avoir repris un semblant mes esprits, j'ai tournée mon regard presque incrédule sur lui et je l'ai laissé avec une seule et unique phrase en conclusion fracassante et sans aucune certitude que ce que cette lettre m'inspirait.

- Je...Je suis née le 14 Février 1990, et j'ai... le sentiment que la raison pour la quelle elle vous aimait toujours à ce point malgré le poids des années, c'était moi.
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Dim 23 Fév - 11:33

La nostalgie, c’était quelque chose de difficile à décrire… un sentiment de regret, une émotion envahissante… tout et rien à la fois, une impression, parfois fugace, mais qui vous laissait des traces impossibles à oublier…
Mon histoire avec Lucrecia remontait à une trentaine d’années et ce soir, je m’y replongeais, dans cette histoire, avec tout ce qu’elle apportait et tout ce qu’elle recelait…
Je me souvenais parfaitement de ma première rencontre avec elle… c’était purement fortuit et ce moment en avait appelé d’autres, car nous nous étions plu et que, elle comme moi, nous étions donc retrouvés, à plusieurs reprises, apprenant à nous découvrir, à nous apprivoiser, jusqu’à finir par céder à des pulsions érotiques envahissantes… Notre première union avait eu lieu, de façon très romantique, après une soirée où nous avions partagé un repas dans un restaurant, puis nous étions allés danser… la soirée s’était terminée dans ma chambre d’hôtel où nous avions fini par nous dénuder mutuellement, comme on ôte à une fleur un pétale à la fois… Il y avait eu beaucoup de douceur et de tendresse entre nous, à un point tel que cette première fois ensemble me laissait comme une saveur inédite…
Par la suite, nous avions remis cela régulièrement, chaque fois que nous nous retrouvions et notre histoire s’écrivait avec une logique implacable… nous étions heureux et nous avions une tonne de projets…

Une relation qui avait duré près de six années, de très belles années, puisqu’elles étaient vraiment des moments heureux… on ne parlait pas de guerre, on vivait simplement… et on profitait de chaque instant…
Et puis, il arriva que Lucrecia fût promise à un sorcier italien, au sang pur… un mariage arrangé, bien sûr, alors que nous nous aimions… La première fois qu’elle m’en avait parlé, elle avait tant pleuré que je ne m’étais pas senti à la hauteur pour la soutenir comme je l’aurais voulu… J’aurais aimé qu’elle me suive, qu’elle parte loin avec moi… Nous aurions continué à être heureux ensemble… mais son devoir était important et elle n’était pas du genre à reculer devant ses obligations…
Alors elle s’était mariée.
Je n’avais pas été au courant tout de suite, l’événement n’ayant pas été très relayé par la presse, et j’avais découvert ce mariage un jour où Lucrecia m’avait rejoint et avait oublié d’ôter son alliance, qu’elle prenait toujours tant de soin à me cacher…
Nous avions continué à nous voir, mais j’étais devenu un amant plutôt qu’un compagnon de route… et bien que mes sentiments n’aient pas faibli pour autant, nous avions finalement été contraints de nous voir moins souvent, parce qu’elle était retournée en Italie, que j’avais obtenu un poste plus important au Ministère et qu’il devenait difficile pour moi de rester aussi souvent qu’auparavant sur le continent…

Tandis que je laissais Belladona lire la lettre que m’avait laissée sa mère, je repensais à tous ces moments du passé, le regard un peu vide. Et ce que je redoutais sortit alors de sa bouche. Une date… Je fis un rapide calcul… La dernière fois que j’avais vu Lucrecia, elle n’était pas en grande forme, elle m’avait dit qu’elle était malade, mais… à la réflexion, cela correspondait à son premier trimestre de grossesse, si Belladona était née à terme.

Par après, j’avais vu ma femme dans le même état, à deux reprises… et là, je fermai les yeux quelques secondes. Ce n’était pas possible. Lucrecia m’avait toujours assuré qu’elle était sous potion contraceptive… et nous avions pris nos précautions la plupart du temps… mais « la plupart du temps », ce n’était pas aussi certain que « tout le temps »…

J’avalai ma salive. Je ne savais pas trop comment j’étais censé réagir à tout cela… Était-il possible que Lucrecia m’ait caché un truc pareil ? Pourquoi aurait-elle fait cela ? Il aurait suffi qu’elle m’avertisse à l’époque et on aurait fait en sorte que les choses soient différentes…
Je regardais Belladona, qui semblait être au moins aussi bouleversée que moi, aussi perdue… Une situation délicate et malaisante qui nous ceignait désormais tous les deux… Je pris une inspiration plus profonde et je vins vers la jeune femme, lui prenant la main en un geste aussi désespéré que doux.


« Belladona, je… » Par Salazar ! qu’étais-je censé dire ? Je supposais que l’idée avait fait son chemin dans son esprit à elle aussi… et là, je me sentais coupable… « Je ne savais pas… J’aurais agi tellement différemment… »

Si nous étions arrivés à la même conclusion, alors, Belladona ne pouvait être que ma fille. Cela expliquait tout, en réalité… le scandale, l’opprobre, la déchéance… Tout cela, c’était ma faute. Je n’avais pas cherché à comprendre pourquoi Lucrecia s’était éloignée de moi, pensant que c’était dû à son mari, qu’elle avait peu à peu appris à l’aimer et que ces sentiments-là avaient fini par chasser ceux qu’elle avait pour moi… mais non, il n’en était rien… d’après la lettre, Lucrecia avait continué à éprouver pour moi cette tendresse qu’elle aurait dû conférer à son mari… et la fille à qui elle avait donné la vie était celle que nous avions conçue, elle et moi…

« Ma fille… » Oui, je ne voyais pas d’autre explication possible. Il ne pouvait s’agir que de cela. Belladona était ma fille.
Et toute sa vie n’était que mensonge à cause de tous les secrets qui avaient entouré sa conception et sa naissance… Bon sang… si j’avais pu garder ma queue en place… mais c’était encore plus malaisant de me dire que j’avais été sur le point, ce soir, de me laisser aller à coucher avec ma propre fille.
Par Merlin… il avait été salutaire, ce moment où je m’étais forcé à tout arrêter, ce moment où j’avais ouvert la bouche pour lui dire la raison de ma venue… Dans quelle situation serions-nous à présent si nous étions allés jusqu’au bout ? J’aurais pu, à la rigueur, lui modifier la mémoire pour effacer cela, mais moi, j’aurais été obligé de vivre avec un sentiment de dégoût de moi-même…
Non, vraiment, c’était bien mieux d’avoir tout stoppé avant de commettre l’irréparable. Je plongeai un instant mon regard dans le sien. Nous nous étions arrêtés à temps. Cela avait toute son importance à mes yeux. Je n’osais même pas imaginer ce que cela aurait pu provoquer par la suite…

Et à présent, comment étais-je censé réagir ? Si Belladona était bien ma fille – et je devais reconnaître que cela ne pouvait que coller avec la chronologie de ma propre vie – alors il allait falloir que je prenne les choses en main…
Il était hors de question qu’elle continue à vivre ici, à vivre comme cela… Peut-être que je pourrais en toucher un mot à mon épouse, peut-être qu’elle pourrait comprendre que j’avais besoin de faire quelque chose, d’agir pour être un minimum présent désormais dans l’existence de Belladona…
Je n’étais pas sûr que la jeune femme accepterait que nous l’hébergions, par exemple, mais je ne pouvais pas ne pas lui parler de cette possibilité…


« J’aimerais que vous quittiez ce lieu… Je vous trouverai un endroit où vivre…» Je ne voulais pas imaginer ce que serait sa vie si elle restait ici… en tout cas, je savais bien que, de mon côté, je ne pourrais pas faire comme si de rien n’était. Ce n’était tout simplement pas possible.
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Lun 24 Fév - 14:31
Par quel sorcier avais-je été maudit exactement ? À qui j'ai bien pu faire autant de mal pour que ma vie soit un tel tissu de mensonges et de manipulation ? À quel dieu fallait-il que je donne mon sang pour qu'on puisse me laisser remonter la pente sans me marcher sur les doigts ? Cet homme avec qui j'ai failli passer la nuit et avec qui j'étais prête à me salir une nouvelle fois n'était qu'autre que mon propre père d'après cette lettre et de la bouche de ma propre mère. Je ne m'étais jamais autant dégoûté qu'aujourd'hui. Voilà ce que j'avais fait de ma vie. J'avais coulé si bas que j'allais coucher avec mon propre père pour une poignée de Gallion. Cette idée me donnait envie de vomir et je n'étais pas la seule à avoir été impacté par cela dans cette pièce. Je ne pouvais pas connaître son goût pour les femmes, mais moi, je connaissais mon goût pour la chose que je rechignais déjà à faire, mais que j'encaissais par habitude.

Pour la première fois de ma vie, j'avais envie de tout détruire, de tout casser de tout envoyé en l'air, d'hurler a quel point je détestais ce que j'était devenue, a quel point je détestais ce monde... Comment j'avais pu décider de me rouler dans la boue à ce point ? Ça ne pouvait plus continuer comme ça et cette rage dans mon estomac a commencé est remonter jusqu'à m'en transpercer le cœur ; Cette mascarade devait s'arrêter maintenant, ou elle allait me conduire à la mort. J'avais enfoncé mes ongles dans la peau et peu à peu la chaire de mes cuisses alors que cette lettre reposait sur elles. Et quoi maintenant ?

De sa bouche ne sortait qu'un begueillement incrédule d'une culpabilité qu'il n'avait pas à avoir face à cette révélation. Quelqu'un d'autre avait décidé de cette situation à ma place. Pourquoi ma mère voulait-elle que je le rencontre si elle lui avait retiré cette paternité ? Est-ce que je n'étais pas en train de faire exactement le même cheminement qu'elle ? je me mentais à moi même, me jugeant moi même coupable de chose que je n'avais pas comisent. Je me suis souillé en pensant que je le mérite et vous savez qui avais raison dans toute cette histoire ? Jaeden. J'inspirais longuement avant de soupirer une nouvelle fois faisait de mon mieux pour contrôle la tempête qui tourbillonnait dans mon fort intérieur.

- Peut-être que cela aurait été différent, mais les choses sont tel qu'elle le sont aujourd'hui. Je n'ai personnellement jamais réussi à refaire le monde avec des "Si".

Lentement, je relâchais la pression que j'exerçais sur mes jambes et mon visage se tournait a nouveau doucement vers lui. Je sentais cette larme de colère s'échapper de mon œil que je chassais immédiatement d'un revers de la main.

- Je ne sais pas pourquoi cela s'est passé comme ça entre ma mère et vous. Je ne sais même plus qui je suis là....


J'agitais nerveusement ma tête d'une négation injustifié, ou d'incrédulité celons les points de vue.

- Je ne suis même pas capable de savoir si elle vous l'a caché pour nous protéger vous et moi, ou si c'était uniquement pour se faire souffrir elle-même, tout comme je suis en train de me l'imposer en ce moment.

Ses mensonges m'ont conduit à cette situation. Qu'est-ce qu'il se serait passé si nous avions été jusqu'au bout ? Comment elle l'aurait vécu si elle avait été encore vivante ? Jusqu’où mes certitudes allait s'effondrer à la fin ? Je m'étais levé du lit et mise a rôder dans la pièce comme un lion en cage. C'était trop, beaucoup trop. Je n'étais pas encore au bout de mes surprise car cet homme que je découvrais être la seconde partie de moi même, voulais me voir quitter cet endroit, et c'est à ce moment, sans raison que je me suis mise à exploser dans cette chambre. Mon ton s'est mis à monter brutalement.

- Parce que vous croyez que je veux rester ici moi ? Est-ce que seulement vous avez une idée de ce que je suis ? De ceux pour quoi on m'a fait passer et qu'en plus...j'ai confirmé de mon plein gré en débarquant dans cet endroit ?


J'avais ensuite plaqué mes mains sur mon visage, je respirais vite, et fort.

- Pardonnez-moi... Ce n'est pas contre vous.


Mes mains étaient redescendues le long de mon corps et j'avais lâcher une inspiration de contrôle, encore une fois en dirigeant mon visage vers le plafond. Il fallait que je reprenne mon calme, très vite.

- Toute cette histoire va finir par me rendre folle, mais je ne veux pas vous entendre dire que c'est votre faute. Vous ne l'avez pas su parce que quelqu'un d'autre ne voulait pas que vous le sachiez. Vous n'y êtes pour rien.

Évidemment que je devais partir et William avait quelque chose en tête cependant, je ne pouvais pas partir maintenant, pour deux raisons.

- Qu'est-ce que...à quoi vous pensez ?
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Mer 26 Fév - 8:51

La situation était délicate, voire bien plus que cela. J’étais bien conscient de ce contexte qui nous aurait certainement valu des jugements de toutes parts et de toutes sortes. Imaginez un peu… à quelques minutes près, nous aurions pu nous maudire pour des siècles et des siècles, en songeant à des pratiques incestueuses que nous aurions presque pu commettre si la conscience n’avait pas été plus forte que le désir… Au fond, c’était aussi gênant pour elle que pour moi, puisque la vérité nous explosait au visage comme une chocogrenouille qui aurait bondi hors de sa boite…
Je ne savais pas quoi dire et encore moins quoi faire. Je n’avais jamais été confronté à une telle situation et, à vrai dire, j’étais aussi perdu qu’émerveillé par la ressemblance entre la mère et la fille… Ce visage me renvoyait des années en arrière… et je me sentais à la fois inutile et complètement à côté de mes pompes.
Moi qui vivais dans la certitude d’être le père de mes deux adolescents, et uniquement d’eux, je me retrouvais avec une fille de vingt-six ans, que je n’avais pas vu grandir et dont j’ignorais encore l’existence cinq minutes auparavant.

Devais-je être dégoûté de moi-même ? d’avoir osé penser, ne fût-ce qu’une seconde, à coucher avec elle avant de lui parler ? Sincèrement, la question méritait réflexion, mais pour l’instant, puisque nous n’étions pas passés à l’acte, je me sentais plutôt soulagé de ne pas avoir cédé à la tentation, aussi forte eût-elle pu être.
L’esprit humain était tout de même une sacrée puissance, quand on y pensait. Il pouvait contrôler le corps très facilement, effacer des somatisations qui auraient pu être plus que gênantes… et puis, au final, il permettait aussi de faire des liens entre tous les éléments pour arriver finalement à la vérité. La seule possible. Et dont je ne pouvais pas douter.

Une vérité fracassante qui faisait s’effondrer des tas de certitudes, des choses que j’avais tenues pour réelles sans avoir tous les éléments entre les mains… Il me fallut un petit moment pour constater, non sans crainte, que celle qui était ma fille biologique était clairement sur le point de péter les plombs. Je n’avais pas à intervenir. Chaque être humain réagissait à sa manière aux nouvelles surprenantes… Et je ne savais pas vraiment de quoi était capable Belladona… alors, mieux valait laisser passer la tempête. S’il fallait l’immobiliser, je pouvais le faire, mais je n’en avais aucune envie. Pas tant qu’elle ne me ni ne se mettait pas en danger.
Et l’orage éclata, avec une voix forte, des propos qui recelaient une souffrance bien ancrée et bien enfouie… une souffrance tout à fait légitime, mais que je n’étais pas prêt à voir ni à entendre éclater.

Et, au fond... je pouvais comprendre cette réaction. Sur un très bref espace de temps, quelques minutes à peine, il venait d’y avoir tant de choses révélées... les mensonges de si nombreuses années étaient remis en question, des mensonges qui s’effondraient sur place, des propos aussi faux qui avaient survécu si longtemps... le mari de Lucrecia avait même été jusqu’à dire que le géniteur de Belladona était un moldu... rien que pour des paroles aussi irrévérencieuses, il aurait bien mérité de tâter de mon Doloris ! Mais je n’avais pas relevé parce que, d’une certaine façon, ce type avait été la figure paternelle que je n’avais pas eu l’occasion d’être... était-ce un bien ou un mal? À vrai dire, je ne pensais pas que quiconque aurait pu répondre à une telle question... nous étions face à la vérité, sans avoir eu le moindre contrôle dessus ces derniers temps... et la seule personne qui aurait pu nous apporter des réponses n’était plus de ce monde et n’avait sans doute pas conservé de souvenirs dans une pensine... et si ça avait été le cas, je me doutais bien que son cher époux se serait vite empressé de détruire cela.

Je ne pouvais que comprendre pourquoi la jeune femme était aussi perdue et révoltée... tout ce qu’elle avait tenu pour vrai ne l’était pas et je n’étais sans doute pas le type d’homme qu’elle aurait aimé avoir pour père. Déjà parce que je n’avais pas pu respecter le mariage de Lucrecia, ensuite parce que je n’avais pas pu assumer mon enfant... enfin, peut-être, parce que je me trouvais dans cet endroit où le stupre débordait de toutes parts. Belladona devait avoir une bien belle image de ma personne, en réalité... Sans compter tout ce qu’elle ignorait à mon sujet.

Et elle... que faisait-elle ici? Ce n’était pas un lieu pour une jeune femme. Elle avait étudié à Beauxbâtons, elle avait forcément appris des choses bien différentes de ce qu’elle mettait en pratique ici tous les jours... Avait-elle encore des rêves? Des projets? A son âge, on ne pouvait pas s’enfermer dans une existence où chaque mot et chaque geste n’étaient que des automatismes... Elle m’affirmait que ce n’était pas de ma faute, mais le sentiment de culpabilité était pourtant bel et bien là. J’avais ma part de responsabilité dans la situation et il me semblait qu’il était temps d’y faire face.


« Je ne veux pas que vous restiez ici. Venez chez moi, vous aurez vos appartements dans le manoir.» Le manoir était assez grand pour que Belladona puisse y avoir ses propres quartiers, dans le confort nécessaire pour se poser un peu après tout cela... « Vous aurez l’occasion d’avoir du temps pour vous, je m’occuperai de tout.»

Le seul petit bémol, ce serait sans doute mon épouse. Elianor ne serait sans doute pas réfractaire à l’idée, je savais bien qu’elle comprendrait ce qui me poussait à avoir envie d’être là pour ma fille... elle m’avait bien vu avec nos deux enfants, elle savait qu’il me tenait à coeur d’être un vrai père... Mais je ne pouvais pas prévoir comment Elianor et Belladona allaient réagir une fois l’une en face de l’autre.
Cela dit, il était fort possible, vu la taille imposante du manoir, que les deux femmes ne soient pas amenées à se croiser bien souvent.

J’amorçais un mouvement vers elle et je vins lui prendre les épaules.


« Je tiens à faire quelque chose, Belladona. » Était-ce le sentiment de culpabilité qui me poussait, ou juste la volonté de bien faire? Je n’en savais rien moi-même, mais je ne voulais pas rester là, sans rien faire.

Après toutes ces années, je découvrais ma fille. Et je la découvrais dans un bordel. Il y avait de quoi se sentir obligé de se bouger.
Je lui pris de nouveau la main.


« Vous avez une famille... et nous avons beaucoup de choses à nous dire. Mais je serai plus à l’aise pour discuter dans un endroit un peu plus convivial.» Si elle acceptait de venir vivre chez nous, il était évident que je lui dirais tout ce que je savais. Tout ce dont je me souvenais et dont, finalement, elle n’avait eu que des bribes jusqu’à présent...


(Rp sur iPhone, c’est pas encore top...)
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Telle Mère, Telle fille- William Ombrage.
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