HCC.

Amber,

Je me permets de t'écrire ces quelques lignes, en espérant que tu acceptes que nous discutions un peu par ce biais...

Comment vas-tu depuis la dernière fois ? A l'approche de la reprise des cours, j'imagine que tu dois être impatiente de pouvoir apprendre de nouvelles choses... Je pense vraiment que si j'avais eu quelques années de moins, je me serais arrangé pour suivre des cours à l'université, moi aussi. C'est un peu frustrant que l'université ait ouvert ses portes si tard... à moins que ce ne soit moi qui suis né trop tôt ?

Je sais pertinemment que cela ne se dit pas (et que cela s'écrit sans doute encore moins), mais je tenais tout de même à te dire que j'ai sincèrement apprécié pouvoir bavarder avec toi lors de ce repas avec nos familles. J'adore mes enfants et j'aime ma femme, mais parfois, ils sont d'un ennui...
J'ai été agréablement surpris de pouvoir partager ce moment en ta compagnie et j'ai vraiment eu le sentiment d'être dans un autre monde lorsque nous avons rejoint les autres.

Je dois te parler, mais il me semble que nous n'aurons pas l'occasion de nous voir avant quelque temps, alors, je pense que l'échange épistolaire reste la meilleure option.

Accepterais-tu que nous échangions quelques hiboux, de temps à autre ?

Au plaisir de te lire,

William

Amber,

Pourrais-tu cesser de m'appeler "Monsieur" ? J'ai l'impression d'avoir au moins le double de mon âge quand on m'appelle comme cela... Oh, et tu peux me tutoyer, aussi, si tu le souhaites...

Effectivement, les hippocampes ne sont pas non plus mon sujet de prédilection, mais je pense que tu l'avais remarqué. Je préfère discuter de littérature, par exemple, ou échanger des idées sur fond de découvertes en tous genres... Bref : pas du tout les sujets de conversations abordés lors d'un repas avec nos familles.

Je suis heureux d'apprendre que tu as pu prendre un peu le large, c'est parfois nécessaire pour pouvoir "respirer" un peu et faire le point, peut-être aussi.
Pour tout te dire, je suis passé par là également, lorsque j'étais adolescent. Mes parents et moi ne pouvions pas passer cinq minutes dans la même pièce sans en arriver à nous disputer. C'était devenu invivable, je ne supportais plus de vivre avec ces idiots. Dès que j'en ai eu l'occasion, je suis allé vivre chez mes grands-parents, ici en Angleterre, et ça a été salvateur.
Je ne te souhaite pas de devoir en arriver à de tels extrêmes, mais je sais à quel point tu pourras savourer le moment où tu voleras de tes propres ailes.

En attendant, il est clair que Poudlard ne peut qu'être l'un des meilleurs endroits où tu pourras être toi-même, tout en étant en sécurité. Je suis persuadé que la direction de l'université veille au grain sur les étudiants, leur santé et leur bien-être. C'est tout ce que j'espère, en tout cas.

Désolé si j'ai pu te paraître surmené... Le travail n'y est pour rien, je suis peut-être juste un peu fatigué en ce moment, cependant, ce n'est rien de bien grave, j'ai sans doute un peu abusé de potions de l'oeil vif pour tenir. Il est vrai que nous avons eu beaucoup à faire ces derniers temps et j'espère que le rythme se calmera un peu. Cela ne saurait tarder.

Décidément, ces parchemins sont toujours trop courts... J'espère que le poids de ces missives ne gênera pas trop nos messagers...

Alors, je reprends...

Oui, je dois effectivement te parler. Tes parents m'ont demandé si j'acceptais d'être, pour toi, ce que j'ai pu être pour ton frère auparavant : une sorte de formateur. Je ne suis pas contre l'idée, mais, à vrai dire, je ne peux ni ne veux t'imposer quoi que ce soit.
Ton aîné a toujours été un bon petit soldat, mais, en toute sincérité, il n'a jamais eu ta conversation ni ton esprit d'analyse. En une soirée, j'ai eu plus d'échanges intéressants avec toi qu'en plusieurs mois avec lui... Et il me semble important de pouvoir avoir une relation basée sur la communication.
Je sais aussi que si ce n'est pas moi qui me charge de ta formation, tes parents demanderont sans doute à quelqu'un d'autre et, à la réflexion, je préfère que ce soit moi, pour toute une série de raisons que je suis prêt à t'expliquer si tu le souhaites.

Concrètement, à ce stade-ci, j'estime ne pas être le seul à devoir prendre la décision, bien que ce soit apparemment l'avis de tes parents (je ne leur ai pas dit que je souhaitais t'en parler avant d'accéder à leur demande). Tu es en âge de décider et tu as les capacités pour le faire vite et bien.

J'aurais préféré pouvoir te dire tout cela en face, car cette affaire implique bien plus qu'une simple formation et que ses ramifications sont difficiles à coucher sur le parchemin. Cela dit, je suis intimement convaincu que tu es parfaitement en mesure de voir clair dans toute l'histoire.

Prends ton temps pour réfléchir, tu sais que je ne te brusquerai pas.

Bien à toi,

William

PS : Je suis heureux d'apprendre que Ballyhoo n'avait rien de grave. Toutes mes excuses si je t'ai inquiétée à son sujet, ce n'était pas mon intention.

Amber,

Le tutoiement, c'est une façon bien plus intime de discuter, je préfère cela pour échanger avec toi. J'aimerais que nous puissions parler en toute confiance, toi et moi, et que nous puissions apprendre à nous connaître un peu mieux.

J'imagine que, comme mes enfants, tu as dû recevoir ce matin le courrier de Poudlard. Je pensais sincèrement que l'université aurait rouvert ses portes à temps pour une rentrée bien organisée, cela m'étonne un peu de la part de Meredith Carrow que les choses n'aient pas été gérées plus rondement.
Mais soit, le collège ou l'université, peu importe, le moment libérateur est arrivé. Si je peux me permettre, ce sera un moment libérateur pour moi aussi, mon fils est imbuvable ces derniers temps et je pense que ça nous fera du bien, à mon épouse et moi, de le savoir en sécurité à Poudlard plutôt qu'enfermé dans sa chambre pour y râler des heures durant.

Je comprends tout à fait que tu puisses ne pas être prête. Sache que je serai patient, je ne veux pas faire de toi ce que tes parents attendent. En réalité, j'ai d'autres projets qui impliquent que tu sois parfaitement lucide au sujet de l'actualité. Vois-tu, nous sommes en train de repenser l'organisation de notre Cause et il me semble indispensable de responsabiliser un peu plus les jeunes sorciers et sorcières. Nous ne voulons pas d'un bain de sang ni de flots de violence, nous souhaitons que la paix puisse régner, aujourd'hui, mais aussi demain.

Ta formation n'aura donc rien de comparable avec celle que ton frère a suivie, mais pour le bon fonctionnement de ce projet, il faudra que ton frère pense que tu suis ses traces. Il ne sera pas bien difficile à convaincre, comme tu pourras vite le constater.

Ce courrier me semble bien court comparé au précédent, mais je suis tenu par le temps, je ferai en sorte de t'écrire plus longuement la prochaine fois...

Je te souhaite une très bonne rentrée, Amber, et j'espère de tout coeur que tu t'épanouiras pleinement durant cette nouvelle année qui commence !

A très bientôt,

William

Chère Amber,

Avant toute chose, excuse-moi pour le temps de réponse... Je ne pensais pas prendre si longtemps, mais le quotidien est assez chargé en ce moment et je prends seulement le temps pour te répondre...

Comment s'est passée ta rentrée ? Cela ne te fait pas trop "bizarre" de revenir à Poudlard plutôt qu'à l'université ?
Je dois reconnaître que l'atmosphère du château me manque parfois... C'est là que j'ai vécu mes plus belles années, il me semble, alors, forcément... il arrive que je sois un peu nostalgique...

J'espère de tout coeur que ce début d'année te conforte dans la voie que tu as choisie et que tu pourras t'épanouir de plus en plus dans le contexte des études. Les cours te plaisent toujours autant ?
Il m'arrive de regretter de ne pas avoir pu étudier à l'université... à mon âge, je ferai sans doute un peu "tache" parmi les étudiants, mais j'aurais vraiment aimé pouvoir continuer à apprendre, encore et encore... peut-être un domaine comme la psychomagie...

Concernant ta formation, je serai disponible aux prochaines vacances, si tu le souhaites, pour répondre à tes questions et te briefer un peu plus en détails sur tout cela. Je suis persuadé que nous pourrons faire du bon travail ensemble. Je l'espère, en tout cas, car je sais déjà que je prendrai plaisir à t'enseigner tout ce que je peux.

Au plaisir de te lire,

William

Très chère Amber,

A te lire, j'ai le sentiment que tu es un peu déçue par l'aspect relationnel... Il est vrai que quand on a une certaine maturité, comme toi, beaucoup de choses doivent sembler dénuées de sens... J'espère tout de même que tu es bien entourée, la solitude est un cruel tourment lorsque le monde ne tourne pas tout à fait comme on l'espérait...

En réalité, ta lettre me laisse une impression que je n'apprécie pas vraiment. J'ai le sentiment que ton quotidien est assez terne et, sincèrement, cela m'inquiète un peu.
Vois-tu, on dit toujours que la période des études est l'une des plus belles de l'existence... et, même si je n'ai aucunement le droit de te poser ce genre de questions, j'ai tout de même envie de te demander : es-tu heureuse, Amber ?
Bien sûr, rien ne t'oblige à me répondre, tu peux tout à fait éluder ma question, mais je pense qu'il est important de s'interroger parfois de cette façon... Et si tu souhaites partager quelque chose avec moi, sache que je suis là, disponible et tout à fait disposé à t'écouter avec bienveillance.

De mon côté, je n'ai pas grand-chose à te raconter... J'ai peu de nouvelles de Marcus, mais je n'ai jamais été très proche de lui, alors, je me contente de cela. Quant à Septima... j'ai bien peur qu'elle ait grandi plus vite que ce à quoi je m'attendais... elle ne cesse de me parler d'un garçon et je dois avouer que je ne sais pas trop si je dois m'inquiéter ou me réjouir pour elle... J'espère surtout qu'il ne lui brisera pas le coeur...

Sinon... avec mon épouse, nous essayons de profiter de ce temps que nous pouvons passer ensemble... ça n'est pas toujours facile de combiner nos horaires pour nous retrouver, mais ces temps-ci, je fais en sorte qu'on puisse vraiment être tous les deux, plutôt que l'un à la cuisine et l'autre dans ses notes... Commencer au Ministère plus tôt le matin me permet de terminer un peu plus tôt en fin de journée, cela nous laisse de beaux moments devant nous.

Je serai heureux de pouvoir te voir prochainement et discuter de vive voix. Que dirais-tu d'un petit restaurant tous les deux ?

A très bientôt,

William

Amber,

Désolé pour ce hibou un peu inattendu, mais il faut absolument que nous parlions.
J'ai reçu hier un parchemin qui devrait t'intéresser. Je dois rencontrer ton père par rapport à cela, mais je souhaiterais que nous puissions discuter un peu avant cela.

Ma proposition pour t'offrir un bon restaurant tient toujours.

Tiens-moi au courant, c'est assez important.

Bien à toi,

William

Amber,

C'est noté, parfait.

Pour les suites de l'entrainement, nous en parlerons de vive voix. Si tu as continué à exercer ta résistance, je ne pense pas qu'il faille parler de stagnation.

Garde confiance.

Bien à toi,

William