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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Devenir quelqu'un, le héro d'un autre du jour au lendemain (Eurydice) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Mar 24 Déc - 16:34





Il y avait en elle, ce sentiment de malaise, d’insécurité et d’obscurité. Une part d’ombre qui jaillissait dans la lumière. Qui gagnait peu à peu de terrain. Qui rongeait petit à petit l’être lumineux qu’elle était. Qui empoisonnait sans qu’on ne lui fasse face, chaque moment de joie. Qui piétinait sur son passage le sens de la vie. Sans cesser le mouvement par la continuation de ses actes, Anastasiya se perdait dans l’ascension de son destin dont elle empêchait sa nature d’en achever tous les traits. Ses moments de bonheur filaient plus vite que la vitesse de la lumière. Mais le goût amer qui les accompagnait planer sur son âme en un perpétuel écho. Elle rejetait la faute sur un évènement marquant de ses dernières semaines ; mais son conscient faisait son possible pour l’enfouir au plus profonde de son être. Son allégresse était empuantie par l’odeur ignoble de la mélancolie. Son âme devait donc se convaincre de cette importante vérité, qu’encore qu’elle ne s’aperçoive pas qu’elle marche de la vertu. Elle faisait néanmoins plus de chemin inverse que si elle marchait elle-même dans la mauvaise direction intentionnellement. Comme la porte entre ses bras, elle ne sentait pas le chemin qu’elle faisait : dans son intention de réparer son cœur, elle ne voyait pas les dégâts d’une telle opération, parce que ses puissances ne sauraient le découvrir. La raisonner. Elle était trop bornée pour son propre bien. Elle avait décidé de se reprendre en main et de se fier à sa conduite, aussi incertaine était-elle. Elle avancerait sûrement dans la mauvaise direction, mais dans son petit bonheur elle n’aurait nul danger à craindre.

Dans ce long sujet de digression, Nastia se disait que si les sacrées onctions qui ont apaisé la soif, la faim et les douleurs de l’âme, ont disposé l’âme à l’union divine, sont si nobles et si excellentes, qu’elle sera, elle se le demandait, la possession de ce bien inexplicable ? Un prix bien trop élevé à son goût. Les Karkaroff ne s’aplatissaient pas devant leurs faiblesses. Au contraire. A l’ordinaire, ils les affrontaient, quelqu’en soit le fruit défendu. Mais dans son esprit, la Russe avait bien envie de succomber à ses péchés. Avec quels transports, avec quels délices son âme en goûterait-elle la jouissance ? Au reste, son esprit donnait fort proprement le nom de geôle à ses puissances. Car, sentant bien qu’elles recevaient ces profondes lumières des divins flambeaux de l’espoir, elles ne doutaient pas que leur profondeur ne soit égale à la profondeur de l’amour que ses puissances refermaient. Nastia était persuadée qu’elle avait autant de capacités à réduite en cendre ce qu’elle était, qu’à lui rendre la joie et le plaisir d’être dans l’état de passion qu’elle aimerait être. Spirituellement, elle était réduite à feindre l’obscurité ainsi que la taie qui la couvrait. Elle dénigrait elle-même sa lumière en tentant d’étouffer ce qui était primaire chez elle. Mais le Sage qui était en elle, avouait qu’elle était sujette à des inconvénients constants ; et qu’elle tendait à dissiper son ignorance en se chérissant de la lumière des esprits des êtres aimés.

Dans son interprétation pitoyable de ses pensées, la jeune Karkaroff fut ramené à la brusque réalité par l’un des hommes de sa vie. Ayden se tenait devant elle, l’air de lui qu’elle s’oubliait. Oups. « On y va ! On y va ! On va bien s’amuser ! » Encore aurait-il fallu qu’elle connaisse leur destination. Nastia était pour les initiatives, la spontanéité était un de ses traits de caractère ; traîner dans le monde moldu ça l’était moins. La Russe ne pouvait que se réjouir de l’empressement de son frère, et il ne leur fallut pas plus d’une seconde pour finir dans le centre de Londres. C’est une ville, où il faut de la patience. Rien encore n’avait eu lieu. Pas la peine de découper aux ciseaux des rubans rouge, bleu et blanc. Londres est polluante, Londres est pollué. Elle ne déplaisait pas à Nastia. Elle se disait qu’elle avait passé beaucoup de temps à l’imaginer il y a fort longtemps. L’amorce de quelque chose. A espérer en ses chutes qu’elles serviraient de matière aux constructions futures. Une superposition de dessins en vrac. Relevés, griffonnages. Formes indéchiffrables sous les traits d’un brouillard épais.

C’était une ville, où on avait filé des soies autour d’elle, en insectes. Fait des tours et des tours. Et vous voici enlacés. Elle ne pouvait pas vous échapper. Elle n’était plus tout à fait la même. Elle avait évolué. Et grandi. Et Nastia pouvait s’y sentir elle-même. Alors qu’elle se raccrocha à la réalité, la présence d’Ayden se fit sentir. Anastasiya se mit alors à s’affoler. « Ayden ? AYDEN ! » Mais personne. Elle passa un certain temps à tourner en rond sur la place en espérant voir les cheveux familiers de son frère. Au bout d’un certain temps, elle se mit à aller, venir, hésiter, s’accroupir. Jusqu’à jeter son ancre flottante. Elle n’était pas décidée à bouger, dans ce trou affluant de personne. Elle avait officiellement perdu la trace de son cadet. Naturellement, elle décocha sa baguette prête à rentrer à la maison. « AYDEEEN ?! » C’est ainsi qu’elle hurlait à travers la foule, baguette en l’air, comme prête à exploser. Pourtant, elle ne recherchait que la compagnie de son frère. Plusieurs regards affolés lui firent comprendre qu’elle ne devrait pas se tenir ainsi. Sans sourciller, elle rangea sa précieuse expressément ; sans jamais oublier le regard pénétrant de l’homme qu’elle venait d’esquiver. Rien n’était si superbe que Londres, et cette ville s’étendait de deux lieües de la Tamise qui la bordait, et la rendait par là comme l’abrégée des richesses du monde. Le feu s’y étant pris, les dégâts en ont été grands, mais loin d’y avoir laisser des débris, elle s’était relevée, et sa beauté naissance effacée de loin sa beauté passée. Et c’était tout à son avantage, Nastia la voyait sous un autre jour ; soit on avait pris soin d’élargir les rues, et c’est la magnificence des bâtiments qui augmentait son éclat. C’est dans sa contemplation que Nastia se perdait, s’imaginant où Ayden avait voulu l’emmener. C’est dans sa quête de recherche qu’elle décida de changer de spot.

Le ciel se couvrit brusquement. Nastia inspectait les nuages menaçants par-dessus son épaule et elle s’aperçut, avec étonnement que deux hommes marchaient sans bruit à environ dix mètres derrière elle. Elle reconnut le regard d’un des hommes qui l’avait fixé un peu plus tôt, même si aucun n’avait particulièrement retenu son attention. Elle se détourna aussitôt, pressant le pas toujours à la recherche de son plus jeune frère. Une impression de froid qui ne devait rien au temps la fit frissonner une nouvelle fois. Elle serra sa baguette avec ferveur, afin de sentir sa présence matériellement. Nastia tendit l’oreille, guettant le bruit feutré de leur présence, bien trop doux comparé au tapage qu’ils avaient fait précédemment. Ils ne modifiaient pas leur allure, ne se rapprochaient pas. La Russe exhortait à respirer, pensant encore à son frère. Il connaissait mieux Londres moldu qu’elle, et les probabilités qu’il lui arrive un mal était très faible.

Néanmoins, Anastasiya continuait à avancer aussi vite que possible sans pour autant se mettre à courir, ce qui aurait pu lui faire rater un détail important. Visant le carrefour qui se trouvait à une quinzaine de mètres à peine, la distance la séparant des types n’avait pas diminué. Une voiture bleue qui tourna dans la rue la dépassa à toute vitesse. Elle avait failli se jeter devant elle, hésitant à demander de l’aide. Nastia n’avait qu’un seul petit frère, Son Précieux, elle le couvrait comme son enfant et s’inquiétait constamment pour lui. Avec lui son instinct de protection était bien développé, et peut-être trop –ça finirait par la rendre chèvre. La lionne s’était éprise de l’agneau. Quel masochisme elle pouvait être ! Un simple coup d’œil lui révéla que l’intersection qu’elle avait repérée ne donnait en réalité que sur une impasse. Elle s’était préparée à s’y engouffrer et dût rectifier sa trajectoire afin de l’éviter. La rue s’achevait un peu plus loin, à hauteur d’un panneau qu’elle ne comprenait pas. Si Ayden connaissait le chemin de la maison, peut-être que ce dernier était rentré. Nastia envisageait de transplaner alors qu’elle se représentait son frère couché dans un caniveau en répétant son nom. Les bruits de pas s’éloignant, la sorcière tenta un regard derrière elle mais rien. Anastasiya eut l’impression de mettre des heures à atteindre l’extrémité de la rue. Elle conservait une allure soutenue, gagnant un peu plus de terrain à chaque foulée. Pourtant, elle ne ressentait toujours pas la magie de son cadet.

Avec empressement, Nastia glissa dans une artère bordée de part et d’autre par des murs aveugles. Elle aperçut, à quelques pas de là où elle était, des réverbères, des autos, des piétons, mais ils étaient beaucoup trop loin pour qu’elle puisse même y reconnaître son frère. C’est en toute innocence qu’elle s’approcha naturellement d’eux. Appuyés nonchalamment contre une façade, à mi-hauteur de l’allée, deux hommes semblaient l’attendre. Il fallut une seconde à Nastia pour percuter que l’un d’eux semblait la guetter. Le même qui l’avait vu sortir sa baguette magique tantôt. Un sourire excité se dessinait sur leurs lèvres alors que la Slave semblait poursuivre son chemin. Elle ne semblait pas comprendre qu’elle avait été suivie, trop concentrée dans ses recherches. Pivotant, elle filait sur le trottoir avec aisance sans se soucier de son environnement. Mais derrière elle, des bruits de pas se rapprochèrent. « Si tu venais jouer avec nous chérie ! » Il n’en fallut pas plus à Anastasiya pour s’arrêter net. Est-ce que c’était à elle que l’on venait de s’adresser ? Jamais, on ne lui avait autant manqué de respect avec une si courte phrase.

La distance qui la séparait de l’homme s’amenuisait trop vite. Pour lui ? Pour elle ? A vous de voir. « Dis donc toi c’est à moi que tu t’exprimes ? » Sa gorge était si sèche qu’elle doutait de réussir à obtenir le volume sonore souhaité. Mais bon jamais une Lady ne devait hausser le ton. Et puis il ne s’agissait que de petits moldus, Nastia ne se sentait pas vraiment, ni clairement menacer. Peut-être qu’elle aurait dû. Lire la presse, lui aurait fait certainement comprendre que la fracture entre les deux mondes devenait de plus en plus fragile. Mais ça, elle le saurait si elle était un peu moins nombriliste. C’est sans se détourner que le plus trapu des types se détacha du trottoir alors que la Russe descendait sur la chaussée. Alors qu’il pénétrait dans son espace vitale, Nastia vit rouge. Frôlant son bras, elle comprit que le point de rupture était là, jambes écartées, prête à l’affrontement, elle le dégagea de toutes ses forces. « Dégage de mon paysage ! » Elle avait certes des notions d’autodéfense, chez elle les combats se faisaient à coup de baguettes. Ici qu’est-ce qu’elle pouvait espérer ? Tranchant de la main lancée en l’air en espérant réussir à briser le nez ou à l’enfoncer dans le cerveau ; doigts plongés en crochet dans les orbites pour énucléer l’agresseur ; et, bien sûr, le classique coup de pied judicieusement placé. Avec elle, la délicatesse n’était pas de mise. Pourtant, elle se battait toujours avec élégance. Mais là ? Attaquer des moldus ! Ce n’était pas vraiment son domaine. Habituellement, elle les ignorait : faisant fi de leurs existences. Ce qu’elle pouvait faire ou ne pas faire lui sembla bien flou tout à coup. La petite voix de sa conscience dénuée d’illusions se remit soudain à lui parler, lui signalant qu’elle serait de toute façon dans l’erreur si elle ne faisait rien. Elle était tombée sur un cas, mais sur deux d’un coup. « Tu vas voir ce que l’on fait aux personnes comme toi ! » Si seulement ils savaient ce que l’on faisait aux personnes comme lui dans son monde à elle. Elle avait sans doute plus de chance qu’eux de s’en sortir, mais ça elle se gardait bien de leur informer. Un des types sauta dans sa direction alors qu’elle lui intimait vivement de se taire avant que sa conscience du bien et du mal ne s’anesthésie complètement.





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Sam 28 Déc - 0:14



Eurastia
Please don't make any sudden moves
You don't know the half of the abuse




Après plusieurs semaines passées au sein du Blood Circle, une chose m’était apparue aussi limpide que le cristal : s’il y avait bien des têtes pensantes, de grands stratèges capables de mettre sur pied des plans brillants, il y avait également une vaste majorité d’imbéciles. Des hommes et des femmes aveuglés par la haine, dévorés par des envies de vengeances ou juste de destructions, et dont les émotions dévastatrices ne poussaient guère à l’utilisation du peu de neurones en leur possession. Ces énergumènes là faisaient malheureusement légion. Ils n’étaient même pas spécialement de bons soldats, ayant tendance à trépasser et se laisser emporter par leurs émois. Le seul intérêt profond de ces gens là, c’était qu’ils se risquaient rarement à confectionner des stratagèmes, il était donc aisé de leur imposer les siens.

Pour autant, ce n’était pas une partie de plaisir de s’associer à eux. Les patrouilles se faisaient toujours par trois. Je soupçonnais certains d’être un peu trop paranoïaque et de ne pas avoir une confiance aveugle dans leurs propres rangs : il était donc préférable d’agir en trio, ainsi, s’il y avait un traître infiltré, cela laissait néanmoins deux fidèles pour le maîtriser. Et aujourd’hui était de toute évidence mon jour de chance, puisque j’écopais de Major et Fernando, deux merveilleux exemples de l’étendue de stupidité et de brutalité qu’on pouvait concentrer dans un seul être humain -enfin en l’occurence, dans deux êtres humains. Clairement, ce n’était pas des flèches, ou alors une flèche d’arbalète de guerre : épaisse, dévastatrice, et très, très lourde.

- Ok les garçons, donnez moi vos cannifs.

J’eus droit à deux paires d’yeux troublés dardés sur moi. Difficile de dire s’ils étaient plus perturbés par le fait que je leur donne des ordres, ou par l’idée de devoir se séparer de leurs précieux joujous.

- Et pourquoi on te les donnerait ?

Major eut droit à un coup exaspéré dans lequel se bataillait un effort de patience. Ce n’était pas tellement dans mes habitudes, de demander gentiment. En temps normal, je leur aurais dérobé les armes sans demander leur avis. Mais j’essayais de me répéter que le Blood Circle, c’était avant tout un travail d’équipe, et qu’à ce titre, je ne pouvais pas faire cavalière seule. Je devais coopérer. Essayer en tout cas. Si après ça dégénérait, je pourrais au moins dire que j’avais tenté la manière douce.

- Parce que la dernière fois t’as planté un humain en croyant que c’était un sorcier. Et toi…

Je me tournais vers Fernando qui ne disait rien mais n’en passait probablement pas moins.

- Toi c’est mesure préventive. De toute façon vous sortez pas d’ici sans me les donner, à vous d’voir.

La paume tendue vers eux, j’attendais. Dans un haussement d’épaules égal, Fernando me remit son canif. Un peu limité, mais pas contestataire, je prenais bonne note. Mon regard ferme se posa sur Major qui avait l’air nettement moins enthousiaste. J’avais l’impression de faire face à un adolescent rebelle, et je sentais ma patience s’amenuiser à la seconde. Je finis par refermer mes doigts sur l’arme de Fernando, tournant le dos à l’autre grand dadais. S’il voulait jouer, on allait jouer, mais il allait devoir me passer sur le corps pour sortir du QG.

- Ok ok, le voilà.

Lui faisant dos, il ne put voir le sourire victorieux qui grimpa le long de mes lèvres. Contestataire, mais tout de même soumis. Parfait. Je fis demi-tour et attrapai l’objet qu’il me tendait, le rangeant lui aussi dans la poche de mon blouson en cuir.

- Parfait, puisque tout le monde a retrouvé la voie de la raison… on va pouvoir y aller

Déclarai-je, leur faisant un petit signe de tête vers la sortie. Une fois dehors, on se mit tous les trois en marche à distance raisonnable les uns des autres pour qu’on ne nous soupçonne pas trop d’être en bande. La raison de toutes ces patrouilles, c’était que le BC soupçonnait les sorciers, et les mangemorts plus précisément, de préparer un coup de grande ampleur. Le but était donc de surveiller les endroits symboliques des grandes villes afin de s’assurer qu’ils n’étaient pas en train de faire du repérage et, dans le meilleur des cas, de mettre la main sur certains d’entre eux pour, dans le meilleur des cas, les ramener au QG pour un interrogatoire musclé, et si ce n’était pas possible, débarrasser la terre de quelques vermines supplémentaires.

Notre zone de surveillance s’étalait sur plusieurs grandes artères vibrantes d’activité. Le mot d’ordre : discrétion. Pas de vague, pas d’esclandre. J’avais encore répété plusieurs fois à Major et Fernando qu’on ne devait en aucun cas se faire remarquer, et surtout ne pas s’en prendre au premier venu sous prétexte qu’il “avait l’air sorcier”. C’était sans doute beaucoup leur demander mais… J’essayais de garder un oeil sur eux, communiquant grâce aux oreillettes dont on s’équipait toujours. Cela fonctionna plutôt bien la première heure, mais rapidement la monotonie prit le dessus sur la vigilance, et alors que je continuais de faire ma ronde comme une bonne soldate, je réalisai soudainement que ni Major ni Fernando ne semblaient être à leurs postes. Balayant la rue pourtant bondée des yeux, je ne vis aucun des deux. Et aucun réponse à mes appels dans l’oreillette. Ca ne sentait pas bon, pas bon du tout cette affaire…

Heureusement, j’avais ces deux fameux canifs. Par contre, j’avais tout intérêt à me glisser dans un endroit tranquille pour la suite des évènements, inutile de se faire remarquer. Je quittai donc à mon tour mon secteur, priant fort pour que les mangemorts ne choisissent pas pile ce moment pour pointer le bout de leur nez, sinon ça allait être notre fête à tous les trois. Fallait-il que j’écope de deux crétins comme collègues ?! Me faufilant dans une impasse sombre digne des plus grand thriller, je me mis à l’abris derrière une pile de déchets qui me cacheraient suffisamment des passants. Naturellement, je n’avais pas de baguette sur moi, jamais lorsque je bossais pour le BC : à la place, je mettais mon enseignement à Uagadou en application en pratiquant exclusivement la magie sans baguette. Une chance que ma famille soit particulièrement versée et douée dans le domaine.

Avenseguim !

Murmurai-je, passant ma main sur le canif de Major. Quelque chose me disait que là où Major était, je trouverai également Fernando. Le canif se mit à léviter au dessus de ma main, comme s’il flairait la piste de son propriétaire, et je le saisis entre mes mains avant qu’il ne se mette à filer comme une plume emportée par le vent : je n’avais pas besoin d’attirer l’attention en courant à travers un couteau volant tout seul. Si je le tenais, au moins, ça pouvait donner le change. Je me mis donc à suivre au pas de course cette arme transformée en tête chercheuse, qui me mènerait droit aux deux zigottos, où qu’ils soient. Et à en croire la petite promenade qui me fut imposée, il ne s’agissait pas juste d’une petite incartade : ils avaient complètement quitté notre secteur de patrouille ces deux andouilles !

Enfin, au détour, d’une nouvelle ruelle mal éclairée et peu fréquentée, je vis mes deux accolytes… Et ils n’étaient pas seuls. Avant même d’analyser la situation, je murmurai un Finite Incantatem à peine audible, même proche de moi, pour mettre un terme à l’agitation du canif que je rangeai immédiatement dans ma poche, en même temps que cette oreilette devenue inutile. Puis seulement, je pris le temps d’étudier la scène qui se déroulait sous mes yeux. Fernando était en retrait, observateur prêt à bondir, alors que Major était en train de se jeter sur une jeune femme. Une sorcière ? Probablement. A moins que ce ne soit encore une erreur de jugement de ce paranoïaque de Major. Pas impossible. Mais s’ils s’étaient planqués de la sorte dans une rue pour règler son sort à cette femme sans même m’en avertir par notre système de communication, je suspectais une action peu conventionnelle et pas forcément en conformité avec nos ordres. Ces deux guignols me fatiguaient franchement, ils allaient finir par nous attirer des ennuis à n’en faire qu’à leur tête à et écouter leurs moindres pulsions de violence. En face, la demoiselle, sorcière ou pas, s’en sortait admirablement bien face à un tel molosse, mais s’ils s’y mettaient à deux je ne donnais plus très cher de sa peau. Certes, ils n’avaient pas leurs canifs, mais ils avaient leurs poings, leur force, et un tas d’objets abandonnés qui pouvaient se muer en armes pour qui voulait infliger de la souffrance.

Sans plus réfléchir, je m’élançai en direction de Fernando qui, campé sur ses jambes en position de combat, ne semblait plus très sûr de ce qu’il devait faire. Il se retourna bien trop tard en entendant mes bruits de pas, tournant son visage perplexe vers moi au moment où je le chargeais, l’attrapant par le col pour venir le plaquer au mur dont il s’était à peine décollé. Avant qu’il ne puisse former le moindre mot, je vins plaquer ma main sur sa bouche, dardant mon regard furieux dans le sien, rempli d’incompréhension. Le fixant avec toute l’intensité dont j’étais capable, je rassemblais ma concentration. La magie sans baguette, c’était du gateau pour moi. La magie informulée me demandait déjà plus d’effort. Alors la magie informulée SANS baguette, c’était pour sûr nettement plus corsé. Mais je l’avais déjà fait. Il fallait juste que je me concentre. Et qu’il arrête de remuer comme un poisson hors de l’eau, bon sang ce que c’était agaçant ! Je sortis le canif de Major de ma poche et je le collai contre sa gorge, pour lui faire comprendre d’arrêter de s’agiter. Il obtempéra, un mélange de peur et de confusion dansant dans ses yeux. Il était trop surpris de me voir agir de la sorte pour réellement opposer une résistance. Silencio, lançai-je, sans un mot, sans un geste, autre que celui de ma main sur sa gorge. Comme ça, il ne risquait pas de beugler mon prénom. Obliviate, enchaînai-je, toujours de la même façon. Il ne devait pas se souvenir de mon intervention. Je sentis la confusion le noyer tout entier, et j’en profitai : le lâchant enfin, j’attrapai le premier truc à portée de main, une vieille cagette abandonnée, et je l’explosais sur sa tronche, le regardant s’effondrer en arrière, droit contre le mur auquel il s’était collé pour traquer la demoiselle. Un juste retour des choses en un sens. J’achevais le travail en l’attrapant par son col pour envoyer sa tête contre le mur. Assez pour l’assomer, pas assez pour le tuer. Des années de pratique rendait mes attaques extrêmement précises en termes d’atteinte de résultats… Contrairement à mes débuts où je peinais à doser ma force.

En voilà un hors d’état de nuir. Je me retournai alors pour voir que Major et l’inconnue en étaient venus aux mains, et pas qu’à moitié. Face à la carrure massive de mon collègue, la brunette se débrouillait plutôt bien, mais j’avais l’impression que si elle mettait bien toute son énergie à se défendre, elle n’essayait pas assez de le mettre hors d’état de nuire. Bon, tout le monde ne pouvait pas être aussi expéditif que moi, c’était un fait… Moi, je n’hésiterais pas à l’envoyer à la sieste longue durée. Bondissant dans leur direction, je profitai que Major me tourne le dos pour passer mon bras autour de son cou et commencer à serrer. Encore une fois, j’essayai de l’immobiliser assez longtemps pour lancer mes sorts informulés, les mêmes qu’avec Fernando. J’espérais vraiment ne pas me louper, sinon j’allais devoir passer à des sorts formulés, et ça me faisait une personne de plus au moins à oublietter. Certes, j’affectionnais ce sort, très utile dans mon cas, mais si je pouvais m’éviter des complications, je le ferais sans hésiter. Je vis Major ouvrir la bouche et tenter de s’exprimer, mais que ce soit grâce au sortilège ou à cause de mon bras sur sa gorge, rien n’en sortit. Ses mains s’agrippèrent à mon blouson, essayant de se dégager, mais je savais que dans cette position, il était clairement en mauvaise posture. De rage, il se lança vers l’arrière jusqu’à me plaquer entre son dos et le mur juste derrière, me tirant un cri rauque. Enfoiré de molosse ! Furieuse, je lui assénai un coup de poing non retenu avec ma main libre, en plein dans la tempe. Cela suffit à le déstabiliser un peu, et je pus le pousser pour m’extirper de son emprise, le contourner, et lui faire face.

- Je suis la première à dire que la galanterie, c’est d’un autre siècle. Mais tout de même, les bonnes manières… On ne saute pas comme ça sur les gens !

Grognai-je, un rictus au coin des lèvres. Bientôt, Major oublierait tout celà, alors je pouvais bien le torturer un peu avant… Ne serait-ce que pour évacuer tout le mépris que j’avais à son égard, et ce depuis le début de notre terrible collaboration. Il se mit à tituber vers moi, l’air particulièrement furieux, et je pouvais deviner pourquoi. Le pauvre chou devait se sentir sacrément trahi… Mais je l’avais prévenu de ne pas déconner, de ne pas jouer les fanfarons. M’avait-il écouté ? Non. Allait-il le payer ? Oh que oui.

Le premier coup de genou atteignit ses parties génitales, sans vergogne. Le second son estomac. Le voir s’écrouler lamentablement par terre était franchement jouissif. Sa main s’empara de mon mollet, sans doute désireux de me rendre la pareille jusqu’au bout, mais mon talon s’écrasant de tout mon poids sur son poignet le fit changer d’avis. Mon coup de coude en plein sur sa tête le sonna aussi un peu, assez pour me laisser l’approcher sans trop craindre les représailles. Mes ongles, certes courts, mais bien existants, vinrent s’enfoncer dans ses joues alors que je me saisissais de sa mâchoire pour le forcer à me regarder. Il avait les yeux troubles, il était bien étourdi.

- Tu sembles nettement moins bavard d’un coup. T’as peur qu’on t’arrache la langue si tu nous nargues trop avec ?

Ha, c’était gratuit comme provocation, mais tellement amusant. Il ne répondit évidemment rien, et je plongeai mon regard presque dément dans le sien alors que je lançais mon obliviate informulé. En espérant, encore une fois, qu’il fonctionne. Sinon, j’allais devoir me débarrasser de ces deux là de manière plus...définitive. Ca me faisait chier de me salir les mains pour des bons à rien dans leur genre. Abandonnant Major à ses troubles psychiques, je pris la peine d’effacer la petite lueur sadique que toute cette agitation avait réveillée dans mon regard avant de revenir auprès de la jeune femme qui avait initié, sûrement malgré elle, tout ce chaos.

- Règle numéro un de la survie : n’attaque jamais comme si tu voulais te défendre. Attaques comme si tu voulais attaquer. Quelqu’un qui te veut du mal n’arrêtera pas de t’en vouloir parce que tu as su le repousser une fois.

Murmurai-je en me dirigeant vers elle. Pas d’arrogance, de maternalisme ou de condescence dans mes mots ou le ton de ma voix : juste l’envie de partager un conseil. Arrivée à sa hauteur, je lui offris d’ailleurs un sourire bienveillant.

- Désolée, c’est plus fort que moi les ‘trucs et astuce de self-défense’... Plus important : tu vas bien ? Tu connais ces types ? Tu sais pourquoi ils s’en sont pris à toi ?

J’avais bien mon idée mais...c’était l’occasion de la confirmer, ou de l’infirmer. Posant une main délicatement sur son bras, j’y appliquai une légère pression pour l’inviter à me suivre et à s’éloigner de ce champ de bataille.

- Eloignons nous, desfois qu’ils ne soient pas tout à fait seuls… J’appellerai les flics en chemin.

Fiche codée par Koschtiel
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Anonymous
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Sam 8 Fév - 1:17





Des gens disparaissent tous les jours. Des jeunes filles s’enfuient de chez elle. Des enfants s’éloignent de leurs parents et on ne les revoit jamais. Des femmes au foyer prennent l’argent des courses pour prendre un taxi pour la gare. La plupart de ces disparus finissent par être retrouvé, après tout chaque disparition à son explication. Du moins, en général. Curieux, ce dont on se rappelle, des images et des impressions qui nous accompagnent tout au long des années qui passent. Comme ce moment, où Nastia s’était rendu compte qu’elle n’avait jamais posséder de balai, qu’elle n’avait jamais vécu assez longtemps pour avoir un objet aussi simple (enfin dans la vie d’un sorcier). Et comment à ce moment précis, elle ne désirait rien de plus au monde que de posséder son propre balai. C’était un mardi après-midi, six mois avant l’annonce du début de la guerre. D’une certaine manière, le souvenir qu’elle avait du jour du premier attentat du Blood Circle, événement des plus sanglants, s’estompait chaque jour davantage. En revanche, elle se rappelait chaque détail de la journée où elle avait vu la vie à laquelle elle aspirait exposée dans la vitrine d’un magasin. Quelques fois, elle se demandait ce qui se serait passé si elle avait acheté ce balai et si elle lui avait trouvé un foyer. Cela aurait-il changé quoi que ce soit à sa vie ? Aurait-elle été plus heureuse ? Qui peut le dire ? Ce qu’elle savait avec certitudes, c’est que même aujourd’hui après toutes les souffrances, les morts et les chagrins qui ont suivi, elle ferait encore le même choix. Celui de choisir qui elle voulait être.  

Comment fait-on pour réellement changer quand votre devoir le plus profond va à l’encontre de vos idéaux ? Ne pouvait-elle pas choisir ce qu’elle voulait faire de sa vie, de son avenir ? Les générations avant la sienne avaient-elles déjà osé remettre en question leurs valeurs ? Anastasiya l’espérait. Mais cela n’avait sans doute jamais abouti vu les convictions des membres actuels. Malgré les décennies, la dictature régnait chez les Karkaroff et y attenter semblait être une quête bien complexe. Peu d’audacieux paraitrait prêt à se lancer dans cette mission. Eradiquer le mal à la racine ? Impossible surtout si on tenait à préserver la couronne de la maison. Son devoir : honorer sa famille. Pensait-elle en être capable ? Pas de la façon dont son père l’attendait. Utiliser la magie noire ne la dérangeait pas, sa notion du bien et du mal était assez obtus. Dans son milieu, tout ne pouvait pas être tout blanc ou tout noir. Il fallait savoir faire la part des choses. Bienvenue dans fifty shades of grey. Nastia acceptait totalement le commerce illégal de pairs, néanmoins elle n’adhérait pas aux idées des mages noirs. Enfin… Pas à toutes. Et s’extirper des griffes du cercle dans lequel elle avait grandi lui semblait impossible. Nastia avait déjà essayé de mener SA propre vie, sans véritable introduction, avec un développement hasardeux et une conclusion bâclée. Elle avait perdu pied et était revenue en hurlant le nom de sa maman. Pas très courageux pour une Gryffondor.

D’où provient le concept d’obligation, de devoir et de contrainte auquel beaucoup souscrivent, malgré l’absence de toute forme réelle d’injonction ? Bien des existences ont ainsi été échafaudés sur des « je dois » et des « il faut » qui ne seront jamais remis en question, malgré leur inanité manifeste. La pesante inertie de traditions, valeurs, rites, coutumes, habitudes et routines semblait priver certaines consciences du discernement permettant la survenue d’un sursaut salvateur. Qui a été le premier à décréter telle obligation ? Etait-il toujours de ce monde ? Pourquoi, des siècles plus tard, toujours obéir à un commandement dont l’origine s’était complètement perdue dans les brumes du passé ? L’abdication de la conscience, qui entraînait celle du bon sens, conduisait à mener des actions simplement parce que le monde faisait ainsi ou que quelqu’un, dont nul ne se rappelle le nom ni le visage, aurait dit de procéder de la sorte. A partir de quel ancêtre la famille Karkaroff avait foiré ? En quoi les choix des ancêtres seraient-ils plus éclairés ? Qui étaient ces fameux « anciens » qui, selon les croyances, savaient mieux faire que les autres ? N’étaient-ils pas parmi ceux dont les choix, points de vue, idées, conceptions avaient amené le monde dans son état actuel ? Permis que les organes génitaux établissent une hiérarchie dans la société ? Imaginé de machiavéliques plans de conquêtes ? Ecrasé des peuples autochtones ? Fomenté d’interminables guerres ? Induit dans les esprits l’injonction du sacrifice, voire de la souffrance ? Crée chacun des systèmes dans lesquels il était devenu obligatoire de s’oublier en tant qu’être divin incarné ?

Pérenniser le passé et reproduire l’existant en mettant en avant l’unique argument que cela avait toujours été fait comme ça était stupide. C’était cependant à cet ordre que beaucoup obéissaient dans un nombre incalculable de circonstances. Comme dans la vie maritale. Si son père prône une politique pro-sorcier avec quelques extrémités, Nastia bascule du côté progressiste, ce qui fiche des humeurs à son papa chéri. Et ce dernier compte bien la coller en mariage à un fils d’aristocratie pour la remettre dans le droit chemin avant qu’il ne soit vraiment trop tard. Laisser sa fille au camp ennemi lui coûterait trop cher ; peu importe les mœurs ; un père et sa fille, c’est une relation sacrée. Ou est-ce pour étendre leur pureté qu’il veut la fiancer ? Stjepan refusait de perdre Nastia, de se voir rejeter par elle ou qu’elle lui tourne le dos au profit d’un autre parti. Quelques fois, elle le fait entrer dans des colères noires ; sa fougue et ses opinions rendront cinglé Stjepan avant qu’il n’ait atteint ses 60 ans. Pour le moment ce ne sont que des remarques jetées en l’air ; Nastia était encore jeune. Mais Monsieur Karkaroff ne fermera pas longtemps les yeux s’il apprenait seulement le quart de ses écarts. Pour Nastia, elle avait seulement le devoir de protéger sa famille. C’est pour cela qu’elle avait interrompu son voyage en Amérique du Sud, et qu’elle arpentait le centre de Londres. La promesse de conduire son frère on ne sait où n’était qu’un prétexte, son premier rôle était de faire celui de la sentinelle. Mais la pseudo pirate avait encore des leçons à prendre vu qu’Hayden lui avait filé entre les doigtd en peu de temps. Elle ne pensait pas que cela ait été volontaire puisqu’il qu’il lui disait tout. Le seul rôle que Nastia remplissait par instinct, le seul en cohérence la plus totale avec sa voix intérieure et aligné sur le vrai désir de son âme. Ici, elle n’en faisait pas un droit, mais un devoir, et il ne pouvait être exigé que par elle-même. Etait-ce à cela, et uniquement cela, sans aucune équivoque possible, que nos ancêtres, aïeux et ainés nous ont éduqués ? Si le legs était moindre que l’amour, alors il était nécessaire d’y renoncer, sans l’ombre d’un regard. A quoi bon hériter de pratiques et d’idées qui ont fait la preuve de leur incapacité à nous ramener à la plénitude de ce que nous étions ?

Regardez autour de vous ! Qu’est-ce que vous voyez ? Est-ce que votre monde est bon ? Est-il mauvais ? Demandez-vous qui est coupable, qui est innocent. Et vous, vous êtes de quel côté ? Maintenant, regardez votre voisin et soyez assez courageux pour vous regardez vous-même. Votre propre reflet vous rattrape toujours. Chacun de vous se reflète dans l’autre. Regardez où vous êtes, dans une cité étincelante, sur une colline, sur la terre des sorciers libres et courageux, debout pour la liberté et la justice. Est-ce que ces mots vous paraissent justes ? Quand avez-vous porté la liberté ? Ou avez-vous fait preuve de justice ? Nastia se tenait aux frontières de ce qu’elle pouvait faire, à la porte d’une nouvelle nation. Une nation où le pouvoir n’était pas le bienvenue. Elle était ici à la porte de tout, et elle vous regarde les uns les autres. Votre regard est plongé dans le sien, mais elle ne peut refléter que ce qu’elle avait en face d’elle. Si vous êtes venu pour recevoir, vous repartirez plus pauvre. Si vous êtes venu pour comprendre, vous repartirez perdu. Mais pour ceux qui ont comprit et qui ont déjà reçu, il est temps. Retournez à votre quotidien ne vous sauvera pas. Vous mettre à genou et implorer ne satisferaient personne. Ce temps était révolu. Du passé. Vous êtes le présent. Vous êtes les jugés. Vous êtes les acteurs du nouveau monde. Sa situation était là pour briser la glace, pour l’aider à voir de quel côté elle était. Ce que vous voyez, c’est vous qui le choisissez.  

Savez-vous qui vous êtes ? Savez-vous ce qui vous est arrivé ? Voulez-vous vivre cette vie-là ? Il suffit d’une seule personne, d’un seul être, d’un seul moment pour changer notre vie pour toujours. Pour changer notre mentalité, notre réflexion. Pour nous forcer à voir sous un autre angle tout ce que l’on croyait savoir. Et nous obliger à nous poser les questions les plus dures. Pourquoi lui était-ce arrivée à elle ? Oui, c’était totalement et purement égoïste, et pourtant elle se demandait ce qu’elle avait pu faire à la vie pour mériter de souffrir autant. S’il n’y avait eu que sa souffrance qui avait pu l’écraser, Nastia aurait sans doute réussit à l’accepter. Mais voir son entourage s’effondrait et ne pas s’en remettre, ça elle ne pouvait pas le supporter. Elle avait refusé de voir son propre frère faire du mal, et elle acceptait encore moins que cela puisse lui enlever un de ses frères. Alors oui, elle prenait sur elle, et elle avait eu envie de faire changer les choses ; pourtant avant de se focaliser sur la perdition des autres, encore aurait-il fallu qu’elle arrive à gérer la sienne. La Slave se posait suffisamment de questions pour se préoccuper du monde qui voletait autour d’elle. Vous vouliez savoir ce qu’il se passait dans sa tête ? Il y a une partie du cerveau qui s’appelle l’amygdale cérébrale qui vous ordonne de tout faire pour survivre, comme une sirène qui hurlerait : « Survie ! Survie ! ». Ca résonne si fort que ça couvre la partie du cerveau qui contrôle la raison : le cortex. Votre logique. Le cortex sait très bien qu’elle ne va pas se faire mal. Pourquoi ferait-elle ça ? Nastia avait assez de soucis comme ça. Mais l’amygdale, c’est de l’instinct brut. Elle sent les dégâts qu’une baguette pourrait causer. Pourtant, elle n’est pas plus grosse qu’une cacahuète. Mais lorsque l’on est pris par surprise, qu’on a peur pour sa vie, on est programmé pour faire tout ce qui pourra assurer notre survie. Et parfois… Cela inclut de faire le pire. Eliminer quelqu’un. Si elle devait choisir entre lui ou elle ? La question ne se posait même pas. Et si les raisons ne semblaient pas encore légitimes, elle n’allait pas attendre d’être un point impact pour en être convaincu. Il lui fallait peu pour qu’elle puisse analyser l’ensemble de la situation. Les répercussions ? Voilà qui lui importait vraiment. On ne parlait pas de briser quelques règles stupides d’une école, mais bien de la possibilité de choisir une position d’avenir. Si ces molosses cherchaient « juste » à la blesser, elle ne leur en laisserait pas l’occasion. Et Nastia ne les arrêterait sans doute pas seulement à coup de Stupefix.

Tandis qu’elle prenait l’initiative de bercer agilement sa précieuse, le maléfice de Chauve-furie tournait en boucle dans sa tête. Alors que ses lèvres s’agitaient, l’étincelle des pupilles de Nastia s’agrandit quand elle découvrit la scène qui se déroulait devant elle, mais derrière l’un des molosses. Une petite silhouette fine s’agitait dans tous les sens, maîtrisant en peu de temps une armoire à glace faisant deux fois son gabarit ;  et sans vergogne, elle lui éclata un premier truc sur la tête. Outch. Cela semblait assez pour l’envoyer comater sans passer par la case départ ; mais l’ombre sombre en décida autrement puisqu’elle alla fracasser le crâne de sa victime contre le mur. La jeune Karkaroff avait de quoi être épater ! Alors c’est comme ça que les problèmes se réglaient dans ce monde ? Intéressant. Pourquoi est-ce qu’on ne lui avait jamais appris à se servir de ses points ? C’était cool, et bien plus gratifiant que de lancer des sortilèges. Et puis, il était plus difficile de se faire voler ses bras que sa baguette. Enfin, il était aussi plus facile de transplaner que de courir un marathon avec un chien qui vous poursuit. Alors que l’invitée surprise venait de terminer le premier chien de garde, elle bondit au cou du deuxième cerbère espérant peut-être l’asphyxier. Seulement la rage de ce dernier sembla plus incendiaire que son acolyte, puisqu’il envoya l’ombre sombre s’emplafonner contre le mur lui donnant l’occasion de le cogner une dernière avant de se détacher de sa prise.

Il lui suffit d’un élan de souplesse pour s’interpose entre la jouvencelle en détresse et le jouet du moment. Finalement l’ombre à l’agilité de chat se révéla être une jolie jeune femme, légèrement plus petite que sa protégée mais un peu plus mature en terme d’âge. Cette dernière évoqua allégrement le bien fait des bonnes manières, ce qui fit sourire Anastasiya. Si sa mère la voyait, Nastia était sûre qu’elle l’apprécierait, un air revêche mais avec une indépendance digne des royalties. Elle aurait eu assez de mordant pour survivre dans le milieu hostile que pouvait représenter son quotidien. Ou alors, elle faisait aussi un très bon garde du corps. En attendant si elles pouvaient éliminer l’autre gros tas ensemble ça leur ferait un petit tracas en moins. Mais réellement, il semblait que notre Catwoman n’ait besoin de l’aide de personne, ce qui n’avait pas été le cas de notre sorcière bien aimée. Enfin, si l’humaine non identifiée n’était pas venu au secours de la Russe, cette dernière n’aurait pas hésité à faire usage de sa baguette. Bien au contraire, elle se serait fait un plaisir de leur montrer ses talents de duellistes. Est-ce que c’était vraiment éthique de se battre quand il y a un déséquilibre net avant même le début d’un combat ? Oui, surtout quand on vous attaque sans raison. A la différence de Nastia qui elle, aurait aimé les torturer façon Maman, j’ai raté l’avion ; l’ombre, elle, était plus directe, plus incisive, moins hésitante. La preuve étant, alors que le molosse tentait de s’approcher d’elle, elle l’attaqua directement dans les bijoux de famille. Si avec ça, il arrivait à se reproduire, ça tiendrait du miracle. Notre belle héroïne lui colla ensuite un uppercut dans l’estomac, il flancha, s’écroula au sol, tenta à son tour de la mettre au sol, mais son talon vint lui exploser gentiment les phalanges. Il hurla peut-être, mais ce qui retint l’attention de Nastia ce fut le coup de coude qu’il mangea en pleine face. Est-ce que c’était légal de faire ça ? Combattre un ennemi à terre ? L’attaquer par derrière ? Moralement, ce n’était pas très correct. Mais on ne pouvait pas vraiment lui en tenir compte. Après c’était le molosse qui avait attaqué en premier. Les deux femmes n’avaient fait que répliquer, Nastia pour se défendre, et l’ombre sans doute pour leur foutre la raclée de leur vie. Un bon règlement de compte, mais ça notre Russe l’ignorait. Lui arracher la langue ? La provocation ne menait nulle part, mais c’était souvent une bonne source de jouissance. A enformer dans une boîte et à garder comme trophée le reste de sa vie, Anastasiya pourrait amplement l’imaginer. Se trimballer un organe comme butin était aussi original que creepy.

C’est alors que l’ombre sombre se tourna vers la jeune Karkaroff. Le jugement dernier était-il arrivé ? Allait-elle la bouffer toute crue ? Ou alors est-ce qu’elle allait lui exploser la tête à son tour ? Elle le pourrait sans aucun problème. Et puis, jamais deux sans trois. A moins qu’elle ne soit une exception. Cela sembla être le cas puisqu’elle s’afficha devant Nastia avec un sourire bienveillant et un petit conseil bien placé. En quelques mots pour résumé : si quelqu’un t’emmerde, explose-lui la tête avec rage. Anastasiya acquiesça gentiment, histoire de lui faire comprendre qu’elle avait imprimé. Elle évita bien évidemment de lui expliquer qu’elle ne faisait pas partie de son monde et qu’elle n’y connaissait rien en matière d’attaque physique. Les seules spécialités de combat au corps à corps qu’elle maîtrisait tenait soit à vous envoyez un cognard en pleine face, soit à vous balancez une potion acidifiante en pleine tronche. Enfin elle comprenait les craintes de sa famille quant à ses explorations dans le monde sorcier. Regardez les mains de la maison Karkaroff, elles sont tâchées du sang de pauvres sorciers innocents. Et si en plus Nastia s’attaquait même à de misérables moldus, tout l’océan du Grand Neptune ne suffirait pas à laver ses propres mains. Déjà que c’était un sujet bien sensible, mais savoir que le monde moldu était aussi hostile lui donnait un nouveau sens analytique. Vu comment la brunette avait exposé sa première règle, son numerus clausus devait être important. Celui de Nastia n’en contenait que deux. Règle numéro 1 : avoir des frères. Règle numéro 2 : se référer à la première règle. Elle se défendait plutôt bien toute seule, mais savoir que quelqu’un serait prêt à se sacrifier pour son existence était la plus belle reconnaissance à ses yeux. Autant dire qu’à cet instant précis, la liste de Nastia concernant les dettes éternelles venait de s’ouvrir. Un mal pour un bien visiblement parce qu’elle l’avait quand même sorti d’un sacré faux pas.  

Alors que l’ombre sombre venait de sortir Nastia d’une bien mauvaise situation, cette dernière s’excusa de son excentrique passe-temps tout en se mettant à lui poser diverses questions. Rien de bien indiscret vu la situation. « Ne vous excusez surtout pas ! Ce sont vos trucs et astuces qui viennent de m’éviter des complications… alors merci ! » De l’embarras, de la confusion, du chaos ! Voilà ce qui n’était pas arrivé, ce qui était un soulagement pour tout le monde. Enfin surtout pour une certaine Russe. Si son voyage en terrain inconnu pouvait lui éviter tout désagrément, elle le prenait avec plaisir. A l’avenir, elle éviterait de se balader seule en territoire ennemi. « Hum non ! Oui et non ! Pas forcément dans cet ordre-là, mais ce qui compte c’est que tout va bien ! » Tu sais pourquoi ils s’en sont pris à toi ? Nastia avait des soupçons. Elle était même sûre de ce qui les avait amenés à la traquer, mais feindre l’ignorance ne signifiait pas mentir. Elle se contenterait juste de sa fausse naïveté. Et puis pour un crime, nous n’avons pas forcément besoin de mobile. Maintenant que les deux molosses étaient K.O, il n’y avait pas à s’inquiéter d’éventuelles représailles. Ils allaient faire dodo un petit moment. Et le temps qu’ils se réveillent, les deux jeunes femmes seraient déjà bien assez loin. L’ombre sombre semblait avoir la même idée puisqu’elle tira légèrement le bras de la Russe dans une direction opposée à ses victimes. Elle céda rapidement à cette pression en emboîtant le pas déterminé de son protecteur. « C’est vrai que nous nous sommes suffisamment éternisés ! » Elle comptait appeler les flics en chemin ? Les quoi ? Kesako ? « Est-ce que tu as besoin d’aide pour ça ? » Hum ? Nastia ne voyait pas l’utilité de se mettre à hurler en pleine rue un truc avec un nom bizarre. Mais si c’était comme ça qu’on faisait ici, alors elle le ferait ?!

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