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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Christmas shopping ✘ Utaya :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Dim 13 Jan - 19:13
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Utakata & Hyacinthe
« Dites, ça ne vous dirais pas de faire quelque chose de productif ? » C'est comme ça que tout a commencé. Maman trouve que Utakata et moi, nous ne faisons rien. Mais c'est les vacances non ? C'est fait pour ça me semble-t-il. A une époque je me serais enfermé dans ma chambre pour travailler, réviser avec acharnement et je ne serait sorti que pour manger et rapidement dire bonjour aux membres de la famille qui viennent pour Noël. Quand j'ai passé mes ASPIC, je me souviens : j'avais englouti mon assiette le soir du 24 décembre en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Quidditch, tout en lisant un livre sur l'alchimie, avant de remonter m'enfermer pour travailler. Maintenant ?... J'ai un petit peu changé. Et je ne sais pas ce que ma mère préfère, entre me voir traîner en caleçon toute la journée devant la télévision (Uta semble beaucoup apprécier cette invention moldue, sans doute un peu trop même) ou sombrer au bord de la schizophrénie en renonçant à toute vie sociale au profit des examens.

Mais elle a raison. A part regarder la télé en fumant des cigarettes et en réclamant à l'occasion un câlin à mon petit ami : je ne fais rien de productif depuis que je suis rentré pour noël. Maman nous a donc confié une mission de la plus haute importance pour occuper notre après midi. Nous devons aller à Londres, chercher du ruban pour les paquets cadeaux restants. On est tombés en rade visiblement, il en manque pour finir. D'ailleurs, ça me fait penser que je n'ai pas encore tous mes cadeaux. J'ai celui pour Uta, celui pour maman, papa, mes grands parents mais... Rien pour ma soeur. Merde. Il faut que j'en profite pour lui trouver une babiole de dernière minute, histoire de ne pas me faire engueuler en cantonais quand on ouvriras tous les cadeaux. J'ai aussi oublié mon grand-père moldu. Et pour le coup, je ne sais vraiment pas quoi lui prendre.

Après avoir mis deux bonnes heures à me préparer pour sortir, car il est hors de question que je sois négligé en publique, me voilà qui rentre enfile un manteau avant de sortir dans le jardin. Il fait froid. Je grimace, remonte le col de ma veste et regarde Utakata. Délicatement, je me saisis de sa main et nous amène dans une ruelle moldue, juste à côté de la gare de King's cross. Par habitude, j'ai atterri ici. C'est toujours là que je vais, depuis que je suis en âge d'aller à Poudlard. Parce que à l'époque, nous rentrions dans la gare. Je lève les yeux de manière nostalgique vers cette dernière, tout en cherchant mes cigarettes. « Je viens de me souvenir qu'il me manque un cadeau pour mon grand-père. Celui qui est moldu, du côté paternel. J'ai aussi zappé Nymphéa. » Je resserre ma belle écharpe verte et argent autour de ma gorge à cause de froid et tire sur ma cigarette fraîchement allumée. « J'vais sûrement prendre un pull ou une écharpe, ou des gants un peu mignons à ma sœur. Les magasins de fringues c'est pas ce qu'il manque à Londres. Et si j'ai un doute sur la taille... J'ai qu'à les essayer moi. Si c'est trop petit et que je peine à rentrer dedans, ça lui iras. Mais mon grand-père... Je ne sais vraiment pas quoi lui prendre. »

Nouveau soupire. Je tire sur ma cigarette à nouveau, et enclenche le pas pour sortir de la ruelle en entendant un nouveau crac. Tous les sorciers viennent ici, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée. Je salue poliment d'un signe de tête les deux femmes qui viennent d'arriver, pour leur signifier que nous ne sommes pas des moldus et qu'il n'y a rien à craindre. D'ailleurs, en voyant mon écharpe verte, celle qui semble être la mère de la jeune fille esquisse un sourire amusé. « Tu sais quoi ? ça me déprime de retourner à Londres alors qu'on est censés être en vacances. J'aurais préféré rester à la maison. Mais je crois que les Prewett doivent venir prendre le thé cet après midi, donc c'est pas plus mal qu'on se soit barrés. » Voir Ethan plus que nécessaire ? NON MERCI. C'est déjà suffisant de le croiser tous les jours en cours, puisque nous avons eu le malheur de choisir la même filière. Et qu'avec mes... Aventures, il m'a rattrapé lui qui à la base avait une année de moins. Au moins l'avantage, c'est que quand les Prewett me gardaient parce que mes parents ne pouvaient pas j'ai appris qu'il ne Faut pas respirer la compote, ça fait tousser.
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Lun 14 Jan - 0:03
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Utakata & Hyacinthe

Noël. Une fête que je ne connais pas vraiment pour ma part, mais qui semble particulièrement importante pour les gens d'ici. C'est normal je crois, ça vient d'une fête moldue d'il y a des centaines et des centaines d'années. Je ne me suis pas très bien renseigné, il n'y a pas tellement d'informations sur l'occident là d'où je viens...et j'ai pas trouvé le temps de me pencher dessus depuis que je suis arrivé ici, j'ai beaucoup d'autres choses plus importantes à faire, vraiment. Tout ce qu'il y a à retenir, c'est que c'est mon tout premier noël et que je suis un peu stressé par tout ce qui se trame autour de moi. Les décorations, les cadeaux, les gens surexcités, les rassemblements familiaux...j'ai l'impression d'être un ovni dans ce décor, et ce n'est certainement pas près de s'arranger.

Comme j'étais seul à noël, Hyacinthe m'a invité chez lui plutôt que de me laisser errer seul dans les couloirs de la fac. J'aurais sûrement trouvé une occupation, ne serait-ce que réviser les examens qui tombent après les vacances, mais...je ne vais pas cracher dans la soupe, je dois avouer que j'apprécie son geste. Venant de lui, c'est un gros sacrifice que de s'afficher avec moi devant toute sa famille. Que je ne connais pas du tout d'ailleurs, à part sa sœur je crois, que j'ai dû croiser une ou deux fois lorsque nous étions ensemble. Je l'aurais certainement reconnue sans l'aide du blond d'ailleurs, nous ne sommes franchement pas nombreux à être bridés dans ce pays ! Bref. Me voilà chez les Chang, pour le meilleur comme pour le pire. Mon cœur de japonais pur souche hurle de désespoir de voir autant de chinois rassemblés au même endroit, mais je me fais violence ; inutile de faire un faux pas, je suis en minorité ici. Et j'ai franchement pas envie de me prendre une baguette dans l'oeil comme dans ce film, là, Kill Bill, un truc que j'ai regardé à la télévision l'autre jour.

La télévision. Une invention merveilleuse des moldus dont je n'avais jamais entendu parler avant mon arrivée dans ce monde hybride. C'est Hyacinthe qui m'a expliqué son fonctionnement, puis qui m'a montré quelques films créés par les moldus. Certains étaient particulièrement intéressants je dois avouer, après avoir passé la surprise de voir des gens bouger sans qu'ils puissent m'entendre de l'autre côté de l'écran. Je pourrais comparer ça à des tableaux, mais rien que pour cette information, il est impossible de les mettre côte à côte. Hyacinthe a abandonné l'idée de m'en apprendre plus sur les films, les images et tout ce qu'il se passe dans cette boîte, mais je ne désespère pas d'obtenir quelques réponses une fois partis d'ici. Après tout, je le sens un peu tendu au milieu de sa famille. Je sais de source sûre qu'il est souvent en désaccord avec eux et son apparence général le hurle sur tous les toits, mais...hmm. On verra quand on sera rentrés.

Moi qui n'aime pas trop ne rien branler, voilà que je ne suis pas vraiment productif depuis que j'ai découvert la télévision. Peut-être un effet secondaire de cette activité ? Quoi qu'il en soit, madame Chang ne semble pas apprécier nos activités disons...peu sportives, et nous a demandé de passer en ville chercher quelques trucs. Mais pas n'importe quoi hein, sinon nous serions restés à Glasgow, là où les Chang vivent : nous devons aller dans un magasin spécial à Londres, ce qui me permettra au moins peut-être de trouver un cadeau à envoyer à ma famille...peut-être. Je pourrais leur montrer cette tradition qui ne vient pas de chez nous et se mêlerait aux matsuri ! Comme ça eux aussi pourraient fêter noël en même temps que moi, et nous aurions une espèce de connexion que j'ai perdue. Après tout, il n'y a pas de matsuri en Angleterre...ce qui est bien dommage, parce que ces fêtes sont d'une beauté incommensurable, surtout du côté des moldus. Ils ont peut-être moins de moyens, mais beaucoup plus d'imagination que les sorciers pour palier à leur manque de pouvoirs !

Je ne suis pas très long à m'habiller, laissant pour une fois le maquillage de côté pour arborer une tenue sobre et pratique. J'ai l'habitude de l'hiver à la maison ; après tout j'habite dans le nord de Hokkaido, là où l'hiver est aussi rude qu'en Russie et où l'été reste frais et agréable. Ces températures basses ne me font pas peur, et je pouffe de rire en voyant Hyacinthe grelotter dans ses vêtements fashion. Sérieusement, pourquoi s'est-il autant apprêté pour faire quelques courses ? Il troque le confort pour la beauté, c'est ridicule ! Je ne manque d'ailleurs pas de le lui faire remarquer, ce qui me vaut un magnifique « ta gueule, Taira ! » sorti du fond du cœur. Ah...la poésie du serpentard...que ferais-je sans elle ?

Nous transplanons tous les deux vers King's Cross, une gare célèbre pour tous ceux qui sont un jour allé à l'école Poudlard visiblement. Moi, j'avoue que je ne la connais pas plus que ça, cette gare. Je vais à Poudlard en transplanant à Pré-au-lard ou en prenant la cheminée, comme tout le monde. Je ne vois pas l'intérêt d'une journée complète en train comme on me l'a expliqué...sérieusement, pourquoi ne pas apprendre aux gamins à utiliser un autre moyen, comme la cheminette justement ? C'est plus sécurisé qu'un train, quand on sait prononcer distinctement l'adresse ! Un peu d'entraînement à la maison et hop, c'est dans la poche. Peut-être est-ce une coutume de chez eux, comme nous avions avec les oiseaux-tonnerres...mais en vérité, notre coutume particulière était le seul moyen de ne pas crever en mer, et il faut avouer que c'était quand même plus classe qu'un foutu train à vapeur digne des livres d'histoire. On est au vingt-et-unième siècle, bordel !

Ces pensées traversant mon esprit me laissent pourtant de marbre en apparence, si bien que je donne presque l'impression d'être une vulgaire statue sans émotion. C'est souvent le cas j'ai remarqué, enfin...Hyacinthe me l'a fait remarquer. Je suppose que ça doit avoir un rapport avec mon superbe passé à Mahoutokoro, mais...ah. Je me rattrape avec des émotions un peu exacerbées, surtout les plus fortes comme la joie ou la colère. C'est ce qui fait de moi un Taira, après tout ; un peu sanguin mais aussi réfléchi, quand on vient pas me chercher des noises.

« T'as l'air super organisé pour tes cadeaux, dis donc. Heureusement que tu m'as pris le mien en premier, ou j'aurais pu me gratter pour en avoir un ! »

J'affiche une mine sérieuse quelques secondes, mais éclate de rire en voyant son air outré. Il a du mal à se détendre et ça se voit...d'ordinaire, à l'école, il comprend tout de suite que je blague malgré mon assurance. Ca a bien changé depuis septembre, hmm...Chang a grandi en peu de temps, ça doit être ça. Parfois, je me rends compte de notre certes léger mais bien présent écart d'âge ; il a fait une crise d'ado un peu tardive de ce que j'ai compris, aussi il réagit encore comme une gamine farouche. Mais grâce à moi, il se soigne...sauf quand il se trouve dans la maison familiale entouré d'autres Chang. Là, j'avoue, même moi je ne peux rien faire.

« Allez, desserre le cul Hyahya. On va les trouver tes cadeaux. T'as qu'à prendre un bouquin à ton grand-père ? Je sais pas ce qu'il aime, mais les vieux sont souvent tous les mêmes à cet âge...ça lui tiendra compagnie au coin du feu cet hiver. »

Pour ma part, je n'ai pris qu'un seul et unique cadeau pour noël ; si les cadeaux d'accueil de la famille Chang ne comptent pas bien entendu. Je devais bien les remercier de leur hospitalité, non ? Je ne voudrais pas passer pour un parasite ou un arriviste. Mais il n'y aura qu'un seul paquet de ma part sous le sapin, et il est adressé à mon cher petit ami.

« On pourrait flâner au chemin de traverse, ou rester au Chaudron Baveur en attendant que les Prewett s'en aillent...à condition que tu te bourres pas la gueule, sinon je vais me fâcher. »

Et honnêtement, il n'a pas envie de me voir en colère. Nous nous disputons rarement...ou plutôt si, les disputes sont fréquentes étant donné nos caractères, mais ce n'est jamais bien violent. A part une fois, il y a un certain moment maintenant...et je crois qu'il s'en souvient aussi bien que moi vu le regard qu'il me lance. Je suis peut-être petit et rondouillard, mais j'ai pas mal de ressources et je peux très vite faire de sa vie un enfer.

« Tu sais où tu vas au moins ? Parce que compte vraiment pas sur moi là-dessus, je suis même pas sûr de me rappeler où est le passage jusqu'au Chemin du côté moldu ! »

Notre discussion n'est franchement pas discrète au milieu de toutes ces personnes dépourvues de magie, mais les passants semblent tous absorbés par leurs tâches pour se soucier des dires un peu bizarres de deux types effrayants et trop percés dans la rue. Je garde les mains dans les poches, suivant le blond d'un pas rapide. Pourquoi est-ce qu'il court à moitié cet idiot ? Est-ce le froid ? Ah ben ça, il fallait y penser avant de jouer à la diva de noël ! Tout le monde s'en branle de son apparence en plus ! Je lui jette un œil critique et grimace en le voyant la clope au bec. Il va puer de la gueule après, je vais le lui faire remarquer et il va encore bouder toute la journée. Ce type est tellement prévisible...

Nous arrivons tant bien que mal dans une zone un peu plus intéressante, du moins d'après le peuple qui flâne auprès des vitrines colorées. Quand on y pense, c'est pas tellement différent du côté sorcier hein...à part que les boutiques sont beaucoup moins « interactives », et encore ! J'aperçois çà et là des poupées et objets qui semble réagir au mouvement des enfants devant. C'est un peu comme si la magie s'était invitée du mauvais côté de la barrière. Un sourire amusé s'étire sur mon visage de marbre.

« Les moldus...sont parfois fascinant, je l'admets. Tu peux pas comprendre toi, t'es à moitié moldu, mais c'est vraiment cool ces petits machins qui bougent sans aucune magie. »
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Lun 14 Jan - 1:06
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Utakata & Hyacinthe
J'ai quitté le confort du canapé familial pour le froid de Londres et les remarques acerbes de Uta. Putain, si j'avais su j'aurais dis non à ma mère. Elle m'emmerde avec ses rubans. En plus elle veut un truc hyper spécifique. J'ai froissé le papier dans ma poche, mais je m'en souviens : des rubans bleus avec des étoiles argentées, mais aussi des rubans argentés avec un peu de bleu, ou quelque chose du genre. Elle n'a pas vraiment précisé mais elle peut me faire confiance. Comme dirais mon père, les homosexuels ont bon goût. Je sais qu'il n'a pas forcément dit ça de manière méchante, dans le but de me blesser. Mais... quand même, quand il m'avais sorti ça j'avais esquissé un sourire mauvais. En même temps je dis toujours qu'il l'a bien cherché, en voulant m’appeler Hyacinthe. C'étais peut-être le fils du roi de Sparte mais c'étais surtout un pédé super beau, courtisé par apollon.

Je hausse les épaules à la remarque de Uta sur mon grand-père. Oui, un livre pourquoi pas. Il étais professeur de Mathématiques avant d'aller à la retraite. C'est lui qui a réussi à me donner le goût des maths quand à sept ans pendant les vacances d'été, je m'ennuyais un peu trop pendant que nos grands parents nous gardaient Nymphéa et moi. Papa et maman étaient partis en voyage, voulaient profiter pour passer une semaine rien que tous les deux et nous avaient donc laissé chez nos grands-parents moldus. « Je vais voir pour un livre ouais. Peut-être quelque chose sur les mathématiques. C'est l'arithmancie des moldus. » Avec Uta je suis toujours forcé de préciser. Sa situation familiale est un peu particulière de ce que j'ai compris. Ils sont tous sorciers, mais ils ne tiennent pas d'arbre généalogique pour prouver leur pureté. Mais en soi, les Taira n'ont pas eu de contact avec le monde moldu depuis bien longtemps. Je termine rapidement ma cigarette et affirme d'un hochement de tête que je sais où nous allons. C'est faux. Je me contente de sortir mon portable et d'ouvrir Google Maps en cherchant une librairie pas très loin. Une fois trouvé, je tend ma main vers celle de Uta et le regarde comme pour attendre son approbation. « Tout le monde s'en fout ici. »

Et c'est vrai. C'est bientôt noël, tout le monde cherche les derniers cadeaux. Ils ont autre chose à faire que de se soucier de nous. Il s'arrête d'ailleurs devant une boutique qui semble attirer son regard plus que les autres. Il y a tout un tas d'automates même un petit train. C'est un magasin de jouet et pas mal d'enfants sont agglutinés devant nous. En étant relativement grand, je vois sans mal au dessus de leurs petites têtes, mais Uta lui... Je lui ébouriffe les cheveux et esquisse un sourire. « C'est un magasin de jouet pour les enfants. Quand j'étais petit, j'avais monté un petit train électrique comme celui-là. Je l'avais eu à noël aussi... Je ne me souviens plus très bien. Je crois que je devais avoir quatre ou cinq ans, quelque chose comme ça. Mais ça m'avais occupé un moment à tout assembler, surtout que je ne voulais pas qu'un adulte m'aide je voulais le faire tout seul. » J'étais déjà chiant quand j'étais gosse. Mes parents devaient juste me trouver borné à toujours refuser de l'aide. Jusqu'à ce que les pédopsychiatre moldus posent un diagnostique et que mon prénom soit associé au mot surdoué. Avec le positif, mais surtout le négatif.

Nous continuons notre chemin, et grâce à Google maps je ne peine pas à trouver la librairie. C'est plutôt grand, je crois qu'il y a plusieurs étages. Je me demande si j'arriverai à trouver mon bonheur là-dedans. Un livre sur les mathématiques, de je ne sais pas quelle sorte. Allez savoir, on verra bien. En tout cas, puisque nous avons aussi des librairies chez les sorciers, je n'ai pas à expliquer à Uta quel est cet endroit. Il le sait déjà, non ? La seule différence c'est que les images ne bougent pas sur les livres des moldus ! C'est un peu moins bien du coup, mais certains ont quand même de belles illustrations. Que ce soit des photos ou des dessins. Peu désireux de demander mon chemin à l'un des vendeurs, je me contente d'ouvrir les yeux pour chercher le rayon des sciences. Normalement, les mathématiques c'est avec non ? « Ah ! Tiens regarde, ce livre là parle de l'électricité. C'est ce qui fait fonctionner la lumière, la télé, le chauffage... Presque tout en fait. » L'électricité, plus grand mystère du monde moldu aux yeux des sorciers. Pourtant ce n'est pas bien compliqué, et on l'étudie assez jeune à l'école. Du moins, en surface. En profondeur, c'est autre chose mais c'est surtout une question de curiosité personnelle à mon avis. Comme chez nous, comme chez les sorciers : je ne suis pas devenu aussi bon en sortilèges en me contentant de juste suivre le programme scolaire sans chercher à voir plus loin que le bout de mon petit nez.  

« C'est bête qu'on soit à la fac. Au collège, on a un cours optionnel qui s'appelle étude des moldus. Et je suis presque certain qu'ils doivent expliquer comment fonctionne l'électricité, puisque tous les sorciers restent perplexes face à ça. » Bon bien entendu, je n'ai pas suivi cette option-là. Je suis d'ailleurs certain que très très peu de Serpentard doivent avoir ce cours, étant donné la position de notre maison vis à vis d'eux. Il y a même un portrait à Poudlard, pas loin de notre salle commune qui nous encourage à être méchants avec les nés moldus. Les sangs de bourbe. Pendant que Uta est occupé à feuilleter son livre sur l'électricité, j'en attrape un sur les méthodes de calcul en asie. J'en ai entendu parler, vaguement, j'ai du lire ça quelque part. Je crois qu'ils utilisent un boulier ou quelque chose du genre pour compter plus vite qu'en occident, une méthode particulière. « Dis Uta, toi qui a grandi au Japon, t'as connu ces méthodes là pour compter ? Avec un boulier et tout ? » J'avoue qu'ici en occident on se contente d'apprendre à faire du calcul mental et à poser nos divisions après avoir retenu des tables de multiplication. C'est assez fastidieux et ennuyeux d'ailleurs, mais on est bien obligés de passer par là avant de pouvoir commencer à faire des choses intéressantes. Les sourcils froncés sur le livre je joue avec mon piercing avant de montrer une page à mon petit ami : « Ah, ils parlent du Japon pour les multiplications. T'as déjà vu ça toi ou pas ? »

J'avoue que là tout de suite comme ça, j'ai du mal à croire que ça fonctionne vraiment de manière efficace, leur histoire de coup de stabilos pour résoudre tes multiplications. Je fouille pour chercher la liste de courses laissée par ma mère, trouve un stylo au fond de mon sac à main et m'installe en tailleur par terre pour mettre cette technique à l'épreuve.  
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Mer 16 Jan - 17:57
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Utakata & Hyacinthe

Emmerder Hyacinthe Chang ? C'est mon activité préférée je crois. La meilleure de toutes, tout le monde devrait essayer au moins une fois. Ah, mais je suis le seul à ne pas risquer de grosses colères à coup de jurons chinois, ou plutôt le seul à m'en foutre royalement. Le blond en effraie plus d'un par sa simple présence, ce qui est sûrement renforcé par le fait qu'il affiche souvent un air renfrogné, ajouté à un visage maquillé quasiment en permanence et une tendance à exploser très vite pour aucune raison. D'ailleurs, j'ai le sentiment que c'est exacerbé lorsqu'il est en période d'examen...depuis qu'il révise, il est devenu d'autant plus exécrable avec les autres, moi compris. C'est peut-être pour ça qu'on a fini par exploser tous les deux, ce jour qui nous a vu visiter l'infirmerie de la fac tous les deux. C'est à ce moment-là que nous avons découvert cette vérité terrible ; si nous venions à nous battre sérieusement, nous serions capables de nous entretuer. C'est pourquoi nous tentons de rester le plus calme possible, mais...comment résister parfois ? Mon petit ami est quand même sacrément con quand il veut. Et franchement, il le veut souvent, cet idiot.

« L'arithmancie...au pire tu lui prends un bouquin là-dessus, peut-être que ça l'intéresserait de comparer s'il est pas trop réticent à en apprendre un peu sur le monde magique. »

Je ne sais pas trop comment réagissent les moldus face à ce qui nous semble ordinaire à nous, les sorciers. Je n'ai pas vraiment connu de moldus, seulement des nés-moldus lorsque j'étais à l'école. Ici aussi d'ailleurs, mais...c'est toujours une école, non ? C'est juste...un peu différent. Malgré les mois qui ont passé, j'ai l'impression de ne toujours pas être habitué à tout ça. De vieux réflexes restent aussi, ce qui n'est pas forcément mieux non plus. Mais il est hors de question d'en parler à qui que ce soit, j'ai ma fierté tout de même !

Je soupire longuement en acceptant finalement la main de Hyacinthe dans la mienne. C'est difficile pour moi d'assumer en pleine rue, même si je donne l'impression de m'en foutre royalement. Au Japon, même les couples hétéro ne se donnent pas la main comme ça, c'est considéré comme impoli et très mal vu. Alors quand je suis arrivé ici et que j'ai commencé à voir des gens se bécoter dans les couloirs sans aucune gêne...ah, on va dire que c'est un choc culturel, bien plus encore que tout ce que j'avais pu voir avant. Plus que les toilettes publiques dégueulasses, c'est pour dire ! Bon, d'accord, je déconne. Ou peut-être pas...

Hyacinthe trouve une librairie moldue, et je m'engouffre à sa suite non sans soupirer de soulagement en sentant la douce chaleur de l'endroit réchauffer mes joues rosies par le froid extérieur. Je me fiche de lui parce qu'il n'est pas habillé pour l'hiver, mais en même temps je douille quand même un peu de mon côté ! J'ai simplement plus l'habitude, venant d'un endroit où les hivers sont plus rudes qu'en Angleterre. Enfin je devrais dire le Royaume Uni, je me suis assez souvent fait engueuler par le chinois pour comprendre la différence ! Tout ce qu'il y a à retenir, c'est qu'en Hokkaido, le froid est quotidien à cette période de l'année. Nous sommes plus proches de la Russie que des îles du sud, Okinawa, où le climat est beaucoup trop tropical à mon goût. Ici ? Le seul pays proche est la France...où je ne suis jamais allé d'ailleurs. Tiens, ce serait intéressant de visiter quelques trucs lorsqu'on en aura le temps...en plus j'ai le souvenir qu'il y a beaucoup de français à la fac, dont beaucoup que Hyacinthe connaît. Ce serait l'occasion de bouger, non ?

Mais aujourd'hui n'est pas encore le moment de se poser cette question ou de faire quoi que ce soit. Nous avons une mission donnée par sa mère, et si nous ne l'accomplissons pas, j'ai peur de me faire engueuler en chinois par une furie. Vous avez déjà entendu parler des mères chinoises, vous ? Ce n'est pas une légende...elles font vraiment flipper. Bon, celle-ci n'a pas l'air de me dire quoi que ce soit parce que je ne suis pas de la famille, mais quand Hyacinthe et elle s'engueulent...c'est effrayant d'un point de vue extérieur. Je soupire en flânant dans les allées, jusqu'à recevoir un bouquin dans les bras. Je hausse un sourcil en déchiffrant le titre : l'électricité ? J'en ai entendu parler, mais c'est trop compliqué pour moi. Je feuillette le bouquin heureusement bourré de schémas et autres dessins divers. J'ai encore un peu de mal à lire l'anglais à vrai dire, je me suis habitué aux bouquins de la fac mais je fais toujours d'énormes fautes dans mes rédactions à rendre et...parfois, il me faut l'aide de Hyacinthe pour comprendre un terme spécifique. Chacun son truc, n'est-ce pas ?

« C'est quand même bizarre d'étudier les moldus, non ? Enfin...j'avais jamais vu ça avant. Mais peut-être qu'on avait ce cours aussi à Maho, je sais pas...je pense pas...c'est pas le genre des japonais que de s'intéresser aux moldus, vraiment. »

Nous sommes plutôt nombrilistes là-bas, même si certains comme moi tentent de s'ouvrir aux autres. Je suppose que ça doit dépendre de l'éducation...après tout, j'ai croisé bon nombre de sorciers dans ce même état d'esprit depuis que je suis arrivé ici. Ca doit être à cause des parents, je ne vois que ça, puisque les professeurs ne sont pas dans ce même délire. D'ailleurs, j'en avais parlé à Erebos il y a un moment maintenant...je me souviens qu'il m'avait regardé avec de gros yeux avant de me répondre le plus simplement du monde. Il connaît ça, lui qui vient d'une famille de sang-purs qui sont en plus de ça très traditionalistes d'après ce que j'ai compris.

« Eh ? Quoi ? Hein ? »

J'ai complètement décroché de notre discussion, à penser ainsi au professeur. Si bien que je n'ai pas compris un traître mot de ce que vient de dire Hyacinthe...mais je crois qu'il n'a pas besoin de moi en fait, puisqu'il a l'air absorbé par un livre moldu. Je regarde par-dessus son épaule, intrigué, et finis par pouffer de rire en le voyant galérer à mettre en pratique cette méthode décrite un peu...étrangement, je dois dire.

« C'est pas un coup de stabilo...c'est un truc où tu dois relier des points et les additionner. C'est bien quand t'es petit pour apprendre, mais ça trouve vite ses limites quand tu augmentes les nombres. »

Je prends un stylo dans ma poche et pose une multiplication assez complexe sur son papier, pour lui montrer la méthode qu'il peine à appliquer. Ce n'est qu'une histoire de grille et de points, mais quand on a jamais appris ça, ça peut vite être complexe.

« Là, tu vois ? Tu fais ça de droite à gauche. Tu rassembles les points les uns au-dessus des autres, tu les additionnes...et voilà ! Les moldus apprennent comme ça en général, j'avais vu ça quand j'ai quitté Maho. »

Contrairement à Poudlard, nous entrons à l'école sorcière à sept ans, ce qui fait que nous n'avons pas à nous mêler aux moldus ou même à rester à la maison avec une sorte de précepteur. C'est pratique je trouve, même si ça demande beaucoup d'indépendance dès le plus jeune âge. Mais puisque nous revenions tous les soirs...il fallait juste faire attention à ne pas tomber de l'oiseau-tonnerre, n'est-ce pas ?

« Tu veux lui prendre ça ? Au moins ça fera un cadeau de fait sur deux. J'ai vu une boutique de fringues pas loin, enfin je crois...si tu veux toujours faire un truc pour ta sœur. Même si vous ne vous entendez pas bien. »

Je trouve ça étrange qu'ils se forcent à s'offrir quelque chose alors qu'ils ne peuvent pas se piffrer, tous les deux. Honnêtement, si je n'aimais pas un membre de ma famille, je ne ferais aucune hypocrisie de ce genre...et pourtant je suis japonais, l'hypocrisie, ça me connaît ! Je suppose qu'avec le caractère de Hyacinthe, il a besoin de faire des cadeaux pour qu'on le supporte un minimum. C'est comme ça que ça fonctionne avec moi, hehe...non, c'est idiot de songer de la sorte. Je n'ai pas besoin d'une carotte pour accepter cette pimbêche blonde à la grande gueule.

Nous nous dirigeons vers la caisse, le livre dans sa main. Je n'ai rien pris malgré mon attrait pour cette chose sur l'électricité ; je n'ai pas d'argent moldu sur moi, et je n'aime pas devoir de l'argent à quelqu'un. Tant pis, je trouverai bien quelque chose dessus à la bibliothèque ! Il y a une petite section dédiée aux moldus pour une raison que j'ignore. A moins que ce soit pour les gens curieux dans mon genre ? Je sais que je ne suis pas seul, une maison entière est dédiée à cette curiosité parfois mal placée. Mais bref.

Hyacinthe sort une carte bizarre, et se contente de la poser sur un boîtier d'autant plus bizarre. Un son aigu retenti, il retire le tout et...c'est tout ? C'est payé, là ? Je fixe le boîtier avec fascination. C'est de la magie...mais de la magie moldue. Est-ce seulement possible ? J'attends d'être sorti du magasin pour lui poser les questions qui me brûlent les lèvres.

« C'était quoi, ça ? Cette carte ? Comment t'as payé ? Pourquoi c'était pas de l'argent comme nous ? »

Sérieusement, toute cette technologie me fascine, plus encore que lorsque j'ai découvert la télévision. Là, c'est quand même du quotidien ! Ce serait tellement pratique d'avoir la même chose du côté sorcier...ça éviterait de se trimbaler des tonnes de pièces inutiles alors qu'on pourrait tout simplement avoir cette petite carte sur nous pour payer sans rien toucher, avec un boîtier bizarre magique ! Je soupire en imaginant la vie plus facile que ça nous donnerait.

« On devrait avoir ça, chez nous...tu trouves pas ? C'est quand même trop classe de pouvoir acheter n'importe quoi juste avec une carte ! »


Méthode asiatique:
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Avec patience, le Japonais m'explique cette méthode de calcul. Et putain, ça sauve la vie si tu n'as pas de calculatrice. Je ne suis pas très rapide pour le calcul mental. J'ai toujours besoin d'un peu de temps pour être sur du résultat. Perfectionniste oblige, je vérifie toujours une seconde fois. Histoire de ne pas dire de bêtises. Je froisse le papier et hoche la tête d'un air décidé. Je vais donc prendre ça à mon grand-père, ma grand-mère moldue a quand a elle hérité d'une énième théière, mais elle les collectionne. C'est le bon goût britannique, bien que le reste du monde nous juge vis à vis de tout ce kitsch omniprésent.

Une fois à la caisse, après avoir fait la queue, je sors la carte de crédit et la dépose pour payer en sans contact. Uta écarquille les yeux et j'esquisse un sourire amusé en entendant sa question. A moi de lui expliquer quelque chose maintenant. « C'est une carte de crédit. C'est lié à ton compte en banque moldu, et ça retire les sous automatiquement sans que tu ai besoin d'avoir du liquide sur toi tout le temps. Normalement il faut la rentrer et taper un code, pour la sécurité. Mais pour les petites sommes, tu peux juste la poser et ça fonctionne. » C'est vrai que c'est un gain de temps. Et puis je n'ai jamais compris pourquoi on avait tout un tas de pièces chiantes chez les sorciers, au lieu d'avoir des billets pour les trucs qui coûtent cher. Genre, les baguettes, c'est pas donné quand même.

Maintenant que nous sommes de retour dans la rue, je frissonne de nouveau mais m'arrête devant un sapin de Noël. Je tire Utakata à côté de moi et sors de nouveau mon téléphone portable. « Viens on fait une photo. » C'est un peu soudain, mais Thomas me fait chier. Et... On a pas fait la moindre photo ensemble, Uta et moi. Je prend donc le temps de bien nous cadrer et fronce les sourcils d'un air inquiet en distinguant des gens dans la foule derrière nous. Bon. C'est peut-être pas le moment de prendre une photo. Je continue de faire comme si de rien n'étais mais demande à Uta en rangeant mon portable et en pressant le pas : « Dis moi, tu as ta baguette ? » Je préfère éviter de la sortir devant les moldus. Mais je la serre tout de même dans la grande poche de mon manteau. ça peut péter n'importe quand, vu les gus derrière nous. Enfin... Si ils en ont après nous. Je tente de surveiller s'ils nous suivent, sans être trop évident, et pour ne pas me faire griller. En levant les yeux pour regarder les reflets dans la vitrine d'une boutique je lâche un juron : « Fuck. Ils sont là pour nous je crois. »

Mon petit ami ne comprend pas et je presse le pas de nouveau. Autant que possible, vu le monde qu'il y a dans le centre de Londres aujourd'hui. J'essaye de nous perdre, pour qu'ils arrêtent de nous suivre et nous paument. D'ailleurs comment est-ce qu'ils ont su que je serais là ?... Parce que j'en suis presque convaincu, ce n'est pas pour Uta. Mais pour moi. Je m'engouffre dans une ruelle derrière un pub et commence à vraiment courir avec lui. Merde merde merde ! Il râle parce qu'on court, mais qu'est-ce que je devais dire moi, puisque je fume contrairement à lui ?! En plus finalement maintenant que je l'ai vu à poil je sais qu'il n'est pas si gros qu'il en a l'air. C'est juste qu'il se cache toujours sous dix tonnes de fringues alors ça l'épaissit.

« Trois types. En noir. Avec des masques. C'est des mangemorts, Uta. Ils sont là pour moi, j'le sais, c'est pas après toi qu'ils en ont. » Mon petit ami semble surpris. Ok, il n'est pas là depuis bien longtemps mais dans son cursus j'ose espérer qu'ils ont parlé de tout ça. Ou qu'il a retenu mes explications sur la guerre, quand il m'en avait demandées. Nous voilà perdu, dans un petit quartier résidentiel et désert de la capitale Anglaise. Je me retourne, dégaine ma baguette et observe l'allée à bout de souffle, à cause de notre petit sprint. « Je vais sans doute devoir t'expliquer un truc ou deux. Mais plus tard. » Je sais ce que beaucoup pensent à l'école. Y compris Uta : je ferais surement un bon mangemort. Manque de pot, je suis un Chang. Et on est pas de ce bord là.

Mon ancêtre est un auror qui s'est battu contre Grindewald, un type droit qui n'étais pas corrompu. Ma mère aussi. Et moi... Je ne me voyais pas tourner le dos à tout ça. En soi, je suis juste contre le mélange entre les moldus et les sorciers, parce qu'après, les gosses comme moi, ils en prennent plein la gueule et c'est quand même assez dur de trouver un équilibre. Je ne suis pas de sang pur. Je suis à moitié moldu, à moitié sorcier. Comme si être à moitié asiatique et à moitié blanc ce n'étais pas déjà assez compliqué. Bim, double peine pour toi Hyacinthe. Pourquoi est-ce que je serais un mangemort, alors ?... J'dis juste que c'est pas cool d'imposer ça aux enfants.

Mais ça... Personne ne le sait. L'ordre est censé être secret lui aussi. Mais a quel point est-ce évident que Cho Chang qui a fait partie de l'AD, a combattu les mangemorts à Poudlard, fait désormais partie de cet ordre ?... J'ai beau toujours dire que nous les enfants nous ne sommes pas comme nos parents... C'est faux. J'ai dû insister, m'incruster moi-même là dedans en m'engueulant avec ma mère au passage pour rejoindre l'Ordre. Mais a mon âge, elle avait déjà cassé des dents à des mangemorts. En quoi est-ce que je serais un moins bon sorcier qu'elle ?... Surtout que ma baguette est particulièrement efficace pour ce genre de choses. Merci au poil de Zouwu, ce gros chat chinois super rapide qui peut parcourir des centaines de kilomètres tous les jours. Ma moitié est de nature nerveuse et vive, mes sorts sont toujours très rapides, ce qui donne un bon effet de surprise. Puis merde, j'ai pas rejoint le club de duel pour rien ! Je suis un homme occupé, ça me prend sur mon temps de révision ces conneries. Alors autant que ça serve. Le dos contre celui de Uta, mon rytheme cardiaque et ma respiration s'accélèrent légèrement en entendant des bruits de pas pressés e diriger vers nous : « Uta. Baguette. Maintenant PUTAIN ! »

Les trois gus encapuchonnés comme des lâches qu'ils sont arrivent. Et mon adrénaline monte en même temps. Serrant les doigts sur ma baguette pour avoir une bonne prise, le premier sort part : « Everte Statum MOTHERFUCKER ! »
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La vie n'est pas un long fleuve tranquille. C'est un putain de torrent rempli d'obstacle qui veulent ta peau, et d'animaux dangereux qui...veulent aussi ta peau. C'est ce à quoi je pense en entendant Hyacinthe me parler de types qui semblent nous poursuivre. Sérieusement ? Ici, en plein milieu des moldus ? Les mangemorts sont encore plus cons que je le pensais, s'il s'agit bien d'eux. Et pourquoi nous attaquer nous ? Est-ce qu'on a vraiment écrit « sorciers » sur nos tronches ? J'en sais rien, j'avoue que je ne comprends rien à ce qui se passe. Une chose est sûre : on est dans la merde jusqu'au cou. Je presse le pas en suivant mon petit ami, la main serrée sur ma baguette à en blanchir mes jointures. Je dois faire attention à ne pas lancer de sort involontairement tant qu'elle est dans ma poche, ou je risquerais de me blesser tout seul comme un con. Ca m'est déjà arrivé, et en général c'est pas glorieux quand on se pointe à l'infirmerie pour ce motif. Personne ne se moque là-bas évidemment, les infirmiers sont des professionnels...mais ça pourrait être un sujet drôle à évoquer, le nombre de personnes qui se blessent eux-mêmes de façon si stupide.

Mais ce n'est pas le moment de penser à ça. Je commence à en avoir marre de courir à moitié, même si je sais bien où Hyacinthe essaye de nous mener. Il veut nous éloigner des moldus, au cas où une confrontation se déclenche. Un duel...mais pas le genre de duel qu'on pratique à l'école, gentillet avec des professeurs encadrant au cas où il y ait un problème. Non. Ce duel-là est à mort, ce qui risque d'arriver si je me foire. Nous sommes deux...ils sont...trois ? Oui c'est ça, trois hommes encapuchonnés et portant des masques de tête de mort. Paye ton look de mangemort. Ils pourraient faire un effort sur le style quand même, ça fait très halloween sans être vraiment crédible.

« Pourquoi toi, Hyahya ? »

Parler en courant ? Très mauvaise idée. Mais il est assez incohérent, et je ne pige que dalle à ce qu'il essaye de me dire. Pourquoi ces types le poursuivraient-ils en particulier ? Pourquoi lui et pas un autre ? Est-ce un nouvelle preuve de son arrogance qui le place en tant que première victime alors qu'il n'y a rien qui puisse étayer sa déclaration ? Tout est possible avec Chang, c'est ça qui est à la fois cool et...extrêmement frustrant. Je reprends mon souffle lorsque enfin nous nous arrêtons dans un coin de ruelle qui a l'air totalement abandonné. Merde...est-ce que c'est un cul-de-sac ? Dans quoi est-ce qu'il m'a encore fourré, celui-là ?! Si je crève à cause de ses conneries, je ne le lui pardonnerai pas ! Je ferai en sorte de le hanter pour le restant de ses jours, qui seront probablement très courts à cause de ce harcèlement. Tant pis ! Il ne me survivra pas. Ah, je suis horrible de penser ainsi...

Le premier sort de mon amant part, et je grimace en voyant enfin nos ennemis. L'un d'eux est d'ailleurs touché par l'attaque et vole dans les airs avant d'atterrir plus loin en arrière, vautré par terre comme s'il allait vomir. Mais je ne peux pas me permettre de le laisser se battre seul. Je suis aussi un sorcier. Et puis merde, j'étudie spécialement pour ce genre de situation ! Je pourrais même dire que c'est un entraînement à mon futur métier ! Tiens, d'ailleurs, ce genre de réflexion pourrait m'aider à ne pas paniquer alors qu'on attente à ma vie. Comme si c'était la première fois...j'ai trop vécu de choses pour flipper devant des types en robe, honnêtement. Je parle comme un vétéran, mais c'est l'impression que ça me donne lorsque je songe à mes années de calvaire.

J'arme ma baguette et tente d'attaquer à mon tour...mais mon sort ricoche sur un sort adverse, et les deux rayons partent dans des directions opposées. L'un d'eux explose le mur de gauche, et j'ai tout juste le temps de sauter à l'abri avant de voir le couloir se remplir de vieilles pierres détruites. Je grimace en bougeant ma jambe ; je crois que je me suis pris un méchant coup, une tache sombre commence à s'élargir sur mon pantalon...merde, c'était bien le moment ! En plus de ça, j'ai perdu Hyacinthe. Tu parles d'un échec ! Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ces conneries ?!

« Chang ! T'es où putain ?! »

Je sonne très agressif, mais en réalité j'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. J'ai perdu de vue nos ennemis, je suis incapable de savoir où ils ont atterri et s'ils sont proches de moi...mais avec ce que je viens de hurler, il est probable qu'ils sachent maintenant où je suis. Je m'en branle, je crois. Au moins, ça me permettrait de me rattraper et d'en neutraliser un ou deux...cependant la priorité reste tout de même de retrouver mon cher blond. Je serre les dents, me redresse tant bien que mal en ménageant ma jambe blessée, et marmonne un sort pour souffler la poussière dans l'air qui m'empêche de voir à plus de deux mètres. J'avoue, je flippe là. Je me rends compte que malgré mes connaissances, je manque de pratique...je ne me suis pas battu depuis des plombes, me contente des confrontations en cours et rien d'autre. Une erreur cruciale qui pourrait me coûter la vie aujourd'hui. La mienne...mais aussi celle du type qui a volé mon cœur. Si jamais je m'en sors indemne...je jure solennellement de m'inscrire dans un club de duel, de faire plus de travaux pratiques, voire peut-être de demander à Erebos de m'entraîner personnellement comme à l'époque de Maho. Mais ça, c'est seulement si je ne crève pas bêtement dans cette ruelle paumée en plein Londres. D'ailleurs, on a dû attirer l'attention de pas mal de gens ici...est-ce qu'on est toujours du côté moldu ? Sommes-nous passés du côté sorcier ? J'en sais rien, mais une explosion comme celle-là ne passe pas inaperçu peu importe l'endroit où nous nous trouvons.

« Hyacinthe, réponds-moi ! »

J'entends une voix au loin, de l'autre côté de la ruelle. J'ai juste à suivre le son...mais je ne suis pas seul à pouvoir le retrouver, et j'ai peur d'arriver trop tard. De toute façon, il n'a pas besoin de moi pour s'en sortir. C'est d'ailleurs à cause de moi qu'on est séparés et que je suis blessé. J'espère juste qu'il n'a rien, lui...je m'en voudrais beaucoup, même si je doute de l'assumer. Je me sens naze de ne pas pouvoir faire plus. Et ces types qui se planquent encore...Est-ce qu'ils attendent le meilleur moment pour nous attaquer de nouveau ? Maintenant que nous sommes séparés, nous sommes plus vulnérable. Nous avons tous les deux des angles morts qui peuvent être fatals. Et s'il se porte probablement comme un charme, ce n'est pas mon cas. Ma jambe me fait souffrir le martyr, mais...je prends ça pour une punition de mon incompétence, et marche tout de même fièrement sans boiter. Je n'ai pas le droit de me montrer faible.

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Bordel mais quel con. Tu parles d'un futur auror d'élite, il vient de faire péter le mur d'une petite maison délabrée juste à côté. Boum badaboum, les moldus dirons surement que c'était à cause de la vétusté des lieux, ou une fuite de gaz. Toujours est-il que la poussière me fait plisser les yeux. Déjà qu'ils sont pas très ouverts de base c'est pas spécialement pratique. Et malgré le tabagisme, la poussière me fait aussi tousser. Le premier type touché est en train de gerber vu le bruit dégueulasse que j'entend. Putain, c'est ça l'élite puriste des mangemorts ? Tu parles d'une plaie ! Toujours est-il qu'ils ripostent, et que j'ai le temps de me jeter au sol comme une grosse merde pour éviter un sortilège. Comme quoi ça a servi le rugby, j'ai encore quelques réflexes, c'est comme ça que je marquais les points derrière la ligne, en sautant et en courant très vite pour pas risquer de me faire plaquer et de m’abîmer le nez. Maman me l'a réparé plus d'une fois, après les match d'ailleurs, des episkey, j'en ai subi quand même deux ou trois. Dont un de la part de mon petit ami qui est en train de gueuler mon nom. Ha bah c'est malin ça !

Stratège dans l'âme, je me dit que la poussière générée par sa catastrophe nous offre une bonne couverture. Tant qu'on fait pas trop de bruit, difficile de voir quoi que ce soit. Toujours le ventre à terre, je tend l'oreille et détecte des bruits de pas à ma droite. Les types s'insultent comme des charetiers, parce qu'il y en a un qui gerbe. Mais eux sont assez malins pour ne pas nous donner de nom et ne pas se cramer comme des andouilles. Au cas où ils doutaient encore, merci Utakata, mon nom c'est bel et bien Chang. Chang-Macleod officiellement, mais je ne donne jamais le nom de mon père qui est un moldu. Et maman trouvais ça plus simple de nous inscrire à Poudlard en disant juste "Chang" pour qu'on puisse s'intégrer je crois. Bref. Je plaque ma main sur ma bouche pour étouffer unbruit de toux et j'articule donc : « You fucking whore, Incarcerem ! » ça sert à rien de faire le cake avec des sortilèges informulés, si c'est pour que ça foire. Les insultes c'est facultatif, mais ça m'aide à canaliser ma magie et ma rage.

Le second type se retrouve saucissonné et se vautre aussi. Le temps pour moi de rouler sur le côté, de manière assez peu gracieuse, et de me relever pour rejoindre Taira qui se tiens debout. Maintenant que la poussière retombe, et putain j'espère que c'étais pas de l'amiante! je constate qu'il y a du sang sur son jean. Je grimace donc, et me rapproche de lui pour rester proche. Bon, j'en ai mis deux en galère, sur trois. Le club de duel porte ses fruits. D'ailleurs à la rentrée, monsieur le futur Auror va m'accompagner pour éviter de refaire péter des murs comme ça. Puis ça lui servira, bon sang de bon soir ! Je prend sa main dans la mienne un court instant pour nous rassurer tous les deux, et tire ma baguette en arrière pour serrer un peu plus le type qui commençait à réussir à s'en sortir. Les cordes c'est pas mal finalement. Si j'avais été sadique, j'aurais pu le pendre, au lieu de juste lui lier les jambes.

Néanmoins, Uta et moi ne sommes pas de Gryffondor. Un Serpentard préfèrera toujours sauver sa peau plutôt que de mourir en héros. C'est pas une question de courage contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, mais plutôt d'instinct de survie parfaitement rationnel. Celui qui vomissait se relève, avec l'aide de l'autre, et je me recule d'avantage : « Dès qu'on a une ouverture, on se tire. Tu te souviens de la ruelle où on a transplané pour arriver ? » Non, parce que c'est quand même des mangemorts ces types-là. Ils sont surement entraînés contrairement à nous. Ou tout du moins à Uta... Je ne suis pas bien plus entraîné, mais j'ai quand même pratiqué au sein de l'Ordre, et au club de duel. C'est la guerre, ceux qui pensent que ce n'est pas le cas sont naïfs au possible. On est tous dans la merde, et si on veut survivre, il faut être prêt. On pourras pas forcément compter sur les aurors, la preuve en est, ils ne sont pas ici pour sauver mes jolies petites fesses. Un nouvel éclair arrive, et par réflexe, je lance un sortilège informulé. C'est rare que ça fonctionne, mais l'adrénaline doit y faire, mon protego suffit à faire s'écraser le sort sans conséquences.

Pourtant, me voilà au sol, mon corps qui heurte le bitume douloureusement. Le type a laissé tombé l'idée de m'attaquer avec la magie, et semble vouloir en venir aux mains. Mais bordel, c'est quoi ces mangemorts à la con ? Des putains de stagiaires ? Je me mange un coup de poing, mais fort heureusement... Je ne suis pas tout seul. Mais lui non plus, et c'est bien ça le soucis.
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Je panique. Je ne devrais pas pourtant, parce que c'est ce qui risque de m'être fatal si je ne me reprends pas très vite. Ce n'est pas pour moi que je panique. C'est pour Hyacinthe. Parce qu'il a l'air mal, parce que je viens de nous trahir, parce que nous sommes toujours séparés. Mais plus pour longtemps. Alors que la poussière retombe d'elle-même, j'entends une insulte suivie d'une incantation, et malgré la situation un sourire se dessine sur mon visage. S'il est capable de lancer un sort, c'est qu'il est toujours dans un état potable, non ? Je marche comme je peux vers le son de sa voix, et le vois se précipiter vers moi. Nous sommes de nouveau réunis, mais nos ennemis semblent s'être remis chacun de leur côté. Je ne sais pas qui ils sont, mais ils ont l'air désorganisés au possible. D'ailleurs, ils s'engueulent comme du poisson pourri...m'est avis qu'ils sont jeunes. De putain de stagiaires. Une éducation déplorable semble les avoir fait tourner vers le mauvais côté de la magie.

« Je crois, oui...mais...ils vont nous suivre et les moldus seront en danger, non ? »

Transplaner c'est bien gentil, mais il faudrait surtout repartir où on ne risque pas d'attirer l'attention...aussi là où ils ne peuvent faire plus de dégâts. Je serais d'avis de rentrer en Ecosse, plutôt que de rester plus longtemps vers Londres où visiblement nous ne sommes pas en sécurité. Mais le sommes-nous ailleurs ? C'est toute la question qui se pose...je pense que peu importe où nous irons, ils peuvent nous retrouver. Mais si ça peut nous permettre d'éviter des dommages collatéraux, j'opterais pour nous rapprocher d'autres personnes capables de nous aider. La famille Chang est une bonne alliée après tout, n'est-ce pas ? Ils pourraient aisément nous filer un coup de main.

« Hyacinthe ! »

Son sort n'a pas marché ou quoi ? Je ne comprends pas bien ce qu'il se passe, mais j'ai l'impression que ces sorciers stagiaires se sont mis en tête de nous attaquer à mains nues. Ils sont cons ou quoi... ? Je repousse sans trop de mal celui qui m'a sauté dessus, évite un éclair vert qui me fait frissonner d'effroi et envoie mon poing dans le masque proche de moi. J'ai tout juste le temps de lever ma baguette pour lancer un sort au pif, qui rencontre dans les airs un autre éclair lumineux qui me rappelle beaucoup trop de souvenirs douloureux. Je grimace en brisant immédiatement l'étrange lien qui vient de se créer, et profite de la surprise de mon adversaire pour lui lancer un nouveau sort. C'est toujours le plus rapide qui l'emporte dans ce genre de situation, n'est-ce pas ?

« STUPEFIX ! »

Cette fois, le sort touche mon adversaire en pleine poitrine et l'envoie valdinguer plusieurs mètres plus loin, hors d'état de nuire. Il ne se réveillera sûrement pas avant plusieurs minutes, et d'ici là, nous serons probablement loin. J'aide Hyacinthe à se débarrasser du troisième, non sans me prendre quelques coups au passage que je rends à la puissance maximum, et parviens même à arracher la baguette du type encapuchonné. Encore un effort, allez...je sais qu'on peut y arriver !

« Debout, magne-toi ! Sors de là, je te rejoins ! »

Je suis toujours aux prises avec son agresseur, mais les deux autres sont pour le moment à terre et nous laissent le champ libre vers la sortie. Nous ne pouvons pas nous permettre de transplaner pour l'instant, il faut fuir à pieds. Le type avec qui je me bats est plus fort que je le pensais, passé la surprise il est difficile à maîtriser, surtout que ma jambe blessée ne m'aide pas à m'en sortir. Je serre les dents, ferme les yeux et donne un violent coup de tête en plein dans le masque, qui se fend sur toute sa hauteur. J'ai mal évidemment, mais le type semble lui aussi sonné puisqu'il commence à faiblir largement. J'en profite pour m'éloigner au plus vite, rejoignant Hyacinthe pour courir loin d'eux. Tant pis pour les regards qui se tournent vers nous, tant pis si nous semblons être des voyous s'échappant après avoir fait une connerie. Nos vies sont plus importantes que les pensées des moldus.

« On pourra transplaner dans la ruelle, si on l'atteint avant qu'ils nous retrouvent ! »

Je tente de ne pas faire cas de ma blessure, de courir comme si ma vie en dépendait – et c'est le cas d'ailleurs, honnêtement – pour ne pas risquer un nouvel éclair vert. Maintenant que nous sommes en fuite, mon cerveau tourne à plein régime ; comment nous ont-ils retrouvés ? Ont-ils réellement tenté de nous tuer ? Ces incantations...si l'un d'eux semblait distribuer des sortilèges de mort à tour de bras, les autres se contentaient d'un duel aux sorts plus faciles. Cependant ce lien...ce lien doré qui s'est formé lorsque mon sort en a touché un autre, là où pourtant celui d'avant avait ricoché dessus...qu'est-ce que ça signifie ? Je n'ai pas le temps d'y songer plus que ça. J'en parlerai plus tard à Hyacinthe, peut-être qu'il est au courant. Je serre dans ma poche les deux baguettes, la mienne ainsi que celle du type qui est venu nous attaquer à mains nues. Il n'en a probablement pas besoin s'il croit que se battre comme un moldu suffit même si on a le pouvoir de la mort dans un bâton.

Je commence à sérieusement avoir mal maintenant. Mon teint est livide, je sens le sang couler le long de ma jambe et goutter à terre. Je suis dans un état pitoyable mais c'est entièrement ma faute, aussi je ne me plains pas et tente de faire comme si de rien n'était. Cependant alors que nous avons parcouru la moitié du chemin, je ne tiens plus. Je m'engouffre dans une boutique au hasard, une sorte de café traditionnel à la vitrine très niaise, en attirant Hyacinthe sans prononcer le moindre mot. Avec un peu de chance, on pourra les semer en restant ici...

« Râle pas s'il te plaît. Tu pourras le faire plus tard, quand on sera sortis de cette merde. »

A moins qu'il ait envie de m'abandonner, ce dont je doute fort car il aurait très bien pu se barrer plus tôt si c'était le cas. Je crispe la mâchoire et me laisse tomber à terre, sous le regard curieux et peut-être outré des autres clients de l'endroit. Le gérant s'approche de moi, très probablement pour me réprimander de me tenir ainsi dans sa boutique, mais je me contente de l'ignorer en levant le bas de mon pantalon. Ma jambe commence à bleuir, et si la plaie semble superficielle, on dirait surtout que je fais une petite hémorragie interne. Rien de bien grave. Je risque juste de crever si je ne fais rien dans les minutes à suivre. J'attire brutalement Hyacinthe vers moi pour lui murmurer à l'oreille :

« Toilettes. Maintenant. On transplanera de là-bas. Je te fais confiance, je risque de nous désartibuler. »

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Utakata & Hyacinthe
Je m'en prend plein la gueule. Pourquoi est-ce qu'on me cogne toujours ?! A mon goût ça arrive un peu trop souvent dernièrement ! Ils sont jaloux de pas être aussi canons que moi, ça doit être pour ça. Mais ce qu'ils n'ont pas compris c'est que les bleus sur le visage, ça me donne un côté mauvais garçon très séduisant. Fort heureusement, Uta m'aide à me débarrasser du gars qui me cogne dessus. Je me relève sous les semi insultes de mon petit ami, et lâche un juron, cette fois-ci en cantonais en sentant une vive douleur sur mon bras. Je vois du sang gicler par terre, sans doute le mien, vu que ça me fait un mal de chien. Heureusement... On va dire que je ne suis pas spécialement sensibles et que je n'ai pas peur du sang, surtout pas du mien. Mon homologue le sait bien, puisqu'il m'a vu sans manches longues pour une fois. C'est rare, même en été j'évite de trop mettre des tee shirt. Parce que je ne veux pas qu'on me pose de questions là dessus.

J'ai tellement horreur des interrogatoires, que depuis que Uta me voit nu régulièrement... Je n'ai pas recommencé. ça a ses avantages on dirais. Toujours est-il que ce n'est pas le moment de flancher. Nous partons, je tente de nous couvrir tant bien que mal, manque de tomber en évitant un sortilège qui arrive vers nous. Heureuement qu'au club de duel, on s'est beaucoup entraîné sur les sortilèges défensifs dernièrement, ça risque bien de nous sauver la mise. Faut pas croire, mais je suis plutôt rapide et souple, si bien que je dois ressembler à une ballerine, certes un peu disgracieuse et masculine, mais tout de même, je saute et me tortille assez pour ne pas être visés. Malheureusement, le Japonais est blessé à la jambe et se vautre en plein milieu de la ruelle, m'entraînant dans sa chute et me faisant jurer également car voilà que je m'écorche le genou.

Il nous traîne dans un café, s'effondre sur le sol, et le gérant viens râler. Je le regarde sérieusement, et lâche sèchement : « On va juste aller se rincer aux WC si vous le permettez, avant de commander un café pour ne pas utiliser vos commodités sans consommer. » Il me parle avec un horrible accent cockney typique de Londres, et me dit qu'il va appeller les flics. Et moi, je lui répond en patois écossais que j'en ai rien à branler. J'entraîne l'autre dans les cabinets, claque la porte au nez du gérant et me saisis fermement de Uta pour transplanter jusqu'à la maison. Je me retrouve derrière un petit muret, celui des voisins d'ailleurs je crois bien. Ah, je n'ai pas été très précis avec la panique, mais je reconnais l'affreux nain de Jardin du père MacBean. Je me relève donc, pour surveiller et aperçoit Uta au loin : on a réussi à les semer. En entendant la porte de mon voisin moldu, je roule sous les buissons pour passer dans le jardin de mes parents en toute discrétion. Je l'ai fais assez souvent en étant gamin, quand mon ballon allait chez lui. Le vieux MacBean a toujours détesté les enfants, et en plus de ça c'est un raciste qui nous accusait de manger les chats du quartier, juste parce qu'on est d'origine asiatique. Mais c'est un mythe ça, on a jamais mangé un chat ou un chien !

Je court pour ouvrir la porte de la maison, et gueule pour appeller ma mère, ou quelqu'un, qu'importe. C'est elle qui sort avec mon père, et ils ne comprennent pas la situation. Confus, je tente de relever Uta et d'expliquer brièvement : « On a eu quelques ennuis à Londres, faut qu'on rentre se soigner, j'vous explique tout dedans. » Heureusement, Maman elle a fait la guerre. Si bien qu'en un rien de temps, elle sait quoi faire pour Uta qui... Malheureusement épuisé sombre sur le canapé. De mon côté, je serre les dents à cause du désinfectant sur mes plaies, et soupire longuement avant d'expliquer la situation à mes deux parents, qui se demandent sans doute comment est-ce qu'on s'est démerdés pour rentrer dans un état pareil.

« Des mangemorts. Trois. On a réussi à les semer, mais on a eu une... Altercation. » Quel euphémisme, Hyacinthe. Toujours est-il que je remet mes longs cheveux blonds en place et allume une cigarette pour poursuivre : « Je sais que c'est après moi qu'ils en avaient. Utakata... Il veut pas se mêler à toutes ces histoires. C'est pas son pays, c'est pas ses affaires, c'est ce qu'il dit, même si paradoxalement il étudie pour être auror et sauver la veuve et l'orphelin des mages noirs. » Contradictoire. Un peu comme moi, finalement, mais d'une toute autre manière. « Désolé maman, du coup... On a pas eu le temps d'acheter les rubans que tu nous avais demandé. »

***

Maman a du y aller un peu fort avec les calmants, si bien que c'est vers vingt trois heures que mon petit ami émerge à côté de moi dans le lit. J'esquisse un simple sourire rassuré, et descend donc nous faire du thé. Mais aussi prévenir ma mère qu'elle ne l'a pas tué ou plongé dans le coma. Quand je remonte avec nos deux tasses chaudes, je m'installe de nouveau à côté de lui et grimace un peu en bougeant mon bras bandé. Merde, c'est quand même vachement profond. Presque autant que la fois où j'ai fini à l'hôpital après un... léger passage à vide, dirons nous. Comme à cause de tout ça elle a du annuler avec les Prewett, on a aussi des gâteaux rien que pour nous. Et je sais bien que Uta a un faible pour les sucreries. Si bien que j'en ai ramené une petite assiette aussi. J'aime pas manger dans mon lit, parce que ça fait des miettes, mais aujourd'hui je veux bien faire une exception. Surtout qu'avec sa jambe... Je ne peux pas lui demander de descendre dans la cuisine, je ne suis pas un monstre non plus ! Je souffle sur ma tasse et ferme les yeux, épuisé moi aussi. Je vais devoir répondre à certaines questions. Si bien que je referme mon livre d'Alchimie après avoir marqué la page, et fait un petit tas des parchemins que j'étais en train de gratter pour mon devoir.

« Ma mère t'expliquerais sans doute ça mieux que moi. Mais disons que pour contrer les Mangemorts, on ne compte pas sur les Aurors. Il y a un équivalent, qui s'appelle l'Ordre du Phénix, mais contrairement aux Mangemorts... Bah on est pas pour un règne de la terreur et la torture gratuite des moldus. Autrefois... Ils se battaient contre Voldemort. L'ordre a été reformé en même temps que les Mangemorts sont revenus. J't'avais déjà dit que ma mère s'était battue pendant la bataille de Poudlard... Elle n'est pas la seule, tous ces gens là se sont unis à nouveau. Et les enfants ont suivi leurs parents. C'est pour ça qu'ils étaient après nous. Parce que... On a beau être tombés sur des nuls... Ils sont pas cons au point de croire que puisque je m'appelle Chang, je ne suis pas du même côté que ma mère. C'est un truc un peu secret, l'Ordre du Phénix. Un peu comme les Mangemorts. Tout le monde sait que ça existe, mais personne n'est vraiment sur de savoir qui en fait partie. Mais pour les Chang, c'est plus qu'évident, vu la position de ma mère pendant la guerre.... » Je bois une gorgée de thé, et laisse planer le silence. Je me doute, que Uta ne savait pas pour moi. Parce que dans sa tête, c'est pas parce que nos parents font quelque chose qu'on les suit forcément. Et je ne suis pas franchement le type le plus ouvert d'esprit. Mais il comprendra. Il est asiatique lui aussi. Et même si je suis un haafu comme il aime bien souvent me le rappeler, il sait qu'on ne déshonore pas sa famille facilement avec ce genre d'éducation. De toute manière, je suis un putain de cliché. J'adore le riz, je suis super bon à l'école et mes notes étaient excellentes en arithmancie, l'équivalent des mathématiques chez les sorciers. J'ai même poussé le vice jusqu'à prendre des cours d'Arithmancie avancée, hors cursus. Il manquerais plus que je fasses du Kung-fu pour que ça soit un Bingo.

« Bref. Je serais pas spécialement étonné de connaître les types sous ces masques. Ou quelqu'un de leur famille au moins. Donc il se peut que je leur ai déjà manqué de respect à Poudlard. Surtout que si ce sont des mangemorts... Malheureusement, y a des chances pour qu'ils aient été ou soient toujours élèves à Serpentard. Tu connais ma réputation, il y en a plus d'un qui voudrais me faire bouffer le règlement de l'école. Ou juste m'enlever mon petit air satisfait. » Hyacinthe Chang est un con, un peu coincé, rigide et tyrannique par moments. Mais le règlement n'est pas là pour décorer. Et c'est mon boulot de le aire respecter aux élèves. S'ils ne veulent pas perdre des points, ils n'ont qu'à pas se faire choper. Mais j'avoue que souvent, je me planque pour essayer de surprendre les gens en flagrant délit. Simple petit plaisir sadique. « Désolé de te décevoir, je sais que j'aurais fait un méchant très charismatique, et que t'aurais adoré me menotter pour m’emmener à Azkaban. Mais je suis un gentil. Et tu peux toujours me lier les poignets si tu veux, tu sais que j'aime bien jouer à ça avec toi. » C'est du Hyahya -comme il dit- tout craché ça. Même quand c'est sérieux, que ma vie est potentiellement en danger, je ne peux pas m'empêcher de placer un peu de sarcasme et d'ironie dans mes propos. Ah, c'est surement comme ça que je vais mourir. J'aurais envoyer chier la mauvaise personne.

Délicatement, je glisse ma main dans la sienne et plonge mon regard dans le sien. Quelle journée de merde quand même. Heureusement, on a des béquilles à lui dépanner le temps qu'il se remette. Mon père s'est tordu la cheville l'été dernier, en se vautrant je ne sais plus comment. Alors... Faudra juste fouiller dans les placards pour trouver, et les régler à la taille de mon petit ami. Parce que avec son 1m65, il risque de galérer si on les laisse à la même hauteur que pour mon père!
 
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Jeu 24 Jan - 17:06
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Utakata & Hyacinthe

Je ne sais plus vraiment ce qu'il s'est passé. Tout ce que je sais, c'est qu'on a fini par quitter cet endroit maudit pour retrouver la maison des Chang, et qu'on s'est occupé de moi jusqu'à ce que je tombe dans les vapes. Je ne pense pas que ce soit à cause de la douleur, j'ai un seuil de tolérance très élevé grâce à ce très cher Li, mais il est plus que probable que les médicaments de la mère de Hyacinthe aient eu raison de moi. C'est con quand on y pense...mais ça doit être dû à une trop forte dose de potion. Quoi qu'il en soit, je n'ouvre les yeux que plusieurs heures plus tard, si j'en juge par la nuit noire que je peux voir par la fenêtre aux volets toujours ouverts. Une journée de perdue, mais suis-je vraiment responsable ? Je gémis de douleur en tentant de me redresser, pour finalement y parvenir au bout de plusieurs secondes d'effort. Bordel...je pensais pas me retrouver dans cet état un jour de plus.

Je sursaute en entendant la voix de Hyacinthe à mes côtés. Trop perturbé par mon état et par ce réveil un peu difficile, je n'avais même pas calculé sa présence alors qu'il est pourtant installé juste à côté de moi. Je soupire longuement, mais écoute ce qu'il a à dire avec attention. Je me demande si ça lui a fait peur, cette attaque, ou s'il s'en est complètement battu les couilles. Ce n'est pas un surhomme, mais il n'a pas été grièvement blessé, lui...enfin pas tellement, j'ai l'impression. Je repère bien un bandage sur son bras nu, mais il a l'air de pouvoir l'utiliser sans trop peiner donc ça ne dois pas être si terrible.

Ca fait beaucoup d'informations à digérer à la fois, si bien que j'ai peur de décrocher un peu là. Il me parle des Mangemorts, ces types qui nous ont attaqués et qui prône la pureté du sang ; des Aurors, qui sont normalement censés traquer les mages noirs et donc cette organisation, mais qui en vérité ne sont peut-être pas assez qualifiés pour ce genre de job. Et enfin, il me parle d'une organisation secrète au nom à coucher dehors. L'Ordre du Phénix...j'en ai vaguement entendu parler, à moins que j'aie lu ce nom quelque part dans un bouquin. Après tout, je me renseigne sur le passé ; j'ai cru comprendre que les mages noirs actuels étaient une sorte de vestige de cette époque, aussi il est normal pour un futur Auror de se renseigner sur ses futurs ennemis. Même si je ne compte pas rester ici toute ma vie et que mon but est quand même de rentrer à la maison un jour, il va bien falloir que je me forme correctement dans ce pays. Donc que je me batte contre de vrais ennemis, comme aujourd'hui...et le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai du pain sur la planche, étant donné le fiasco que ça a déclenché. En vérité, j'ai surtout honte que Hyacinthe m'ait vu comme ça. Je suis sûr qu'il a envie d'en parler et de se foutre de ma gueule, mais s'il le fait, je me casse et ne reviendrai sûrement jamais. Je suis susceptible sur certains points ; mes capacités magiques en font partie.

Si j'ai bien compris, mon cher petit ami fait donc partie de cet Ordre du Phénix et il est probable que certains de nos assaillants fassent partie de l'école. C'est rassurant, tout ça. Ca signifie quand même que nous côtoyons des mages noirs au quotidien, qui peuvent à tout moment choisir de terminer le travail. Plus que jamais, il y a une nécessité de m'entraîner dur pour ne plus risquer une telle blessure. Je soupire longuement, et attrape un gâteau pour le grignoter sans grande envie. Quand je stresse, j'ai faim. Quand je suis heureux, j'ai faim. J'ai faim à peu près n'importe quand. Mais là ? Je me sens bizarre, comme si mon estomac était noué. C'est mauvais signe.

« Je vois. »

Je ne relève même pas sa réflexion qui pourtant m'aurait fait rire dans un autre contexte. Non...je suis trop perturbé pour ça. Je me contente d'esquisser un pâle sourire, et repose mon gâteau à moitié mangé dans l'assiette. Je devrais me reprendre, ou il risque de me poser des questions gênantes. Il faut que je trouve un autre sujet de conversation...

« Tu t'y connais, toi, en sortilèges. Non ? Il s'est passé un truc étrange là-bas. »

Je regarde ma baguette posée sagement sur la table de nuit, les sourcils froncés en me rappelant de ce moment. Jamais encore je n'avais fait ça. Et c'était bizarre, puisque la première attaque a ricoché sur le sort...alors pourquoi la deuxième s'est-elle mêlée à ce même sort ?

« A un moment donné, un des types m'a attaqué et j'ai riposté au même moment. Nos sorts sont entrés en contact et ont...fusionné en quelque sorte. Comme s'il y avait un lien entre les deux baguettes. J'ai très vite rompu ce lien, mais...c'était vraiment étrange. T'en avais déjà entendu parler ? »

J'avoue que cette histoire de lien me perturbe plus encore que mon échec cuisant. Mais s'il n'y avait que ça ! Je me souviens soudainement avoir arraché la baguette d'un des types, celui qui avait décidé n'en avoir plus besoin pour nous attaquer à mains nues. Mes yeux s'écarquillent alors que je la cherche du regard sans vraiment la trouver.

« J'ai récupéré une baguette là-bas, de l'un des trois. Il est peut-être possible de l'identifier s'il l'a acheté à Londres, non ? Un fabricant se souvient toujours des baguettes qu'il vend et à qui...n'est-ce pas ? On aurait au moins un nom à mettre sur l'un de ces idiots. Non ? »

Je ne sais pas comment ça se passe ici, mais au Japon, les fabricants de baguettes sont souvent issus de la même famille, comme une tradition ancestrale qui ne quitte jamais le territoire. Ce sont généralement des femmes d'ailleurs, j'ignore pourquoi et je m'en fiche un peu, j'avoue. Quoi qu'il en soit, elles ont une mémoire assez hallucinante pour savoir à qui elles ont vendu tel type de baguette, comme elles peuvent immédiatement voire si on a fait de la magie noire avec ou non. J'ai toujours trouvé ça fascinant...mais est-ce aussi le cas ici ? Je crois que pendant longtemps le fabricant était un vieillard un peu timbré. Et aujourd'hui ? Ayant déjà une baguette, je n'ai jamais eu l'occasion d'entrer dans la boutique. Mais il devrait être capable d'identifier celle que nous avons en notre possession...ou au moins d'identifier son fabricant, si ce n'est pas lui.

« Il faudrait...retourner à Londres pour le lui demander, n'est-ce pas ? Mais là pour le moment, j'ai pas trop la foi je dois dire. »

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Ven 25 Jan - 13:34
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Utakata & Hyacinthe
Utakata n'a pas l'air choqué outre mesure, et me sors juste un vieux je vois de derrière les fagots. Bon, c'est une bonne chose je suppose ?... Ou alors, c'est parce qu'il est Japonais. Il fait son asiatique là, peut-être. A pas vraiment dire ce qu'il pense. ça m'énerve un peu, mais c'est culturel chez lui et j'ai fini pas m'y habituer et laisser couler. Parce qu'en général, il me fais pas ça pour des trucs vraiment importants. Puis c'est peut-être juste le choc, et le temps de digérer tout ça. D'ailleurs, il croque juste dans un gâteau et le repose. Quoi, ils sont pas bons ? Pour m'en assurer j'en attrape un aussi et goûte. Je suis pas trop branché sucré en général, mais là je ne vois pas ce que ça a de bizarre. Je sais aussi que le monde entier dis que notre bouffe est dégueulasse au royaume-uni. Et je suis un peu d'accord, y a pleins de trucs que je ne mange pas moi-même à commencer par le horribles haricots blancs à la sauce tomate là. Mais c'est sans doute parce que j'ai grandi en ayant de la nourriture principalement chinoise. Toujours est-il que j'ai tirer la gueule plus d'une fois à la cantine, puis à Poudlard. Mais à l'école de magie l'avantage, c'est qu'on a toujours du choix pour la nourriture, alors je trouvais forcément un truc qui me plaisait à me mettre sous la dent. Faut pas croire mais un cerveau qui tourne à plein régime, ça brûle des calories aussi.

Utakata est donc perturbé s'il ne mange pas son gâteau. Mais je n'ai pas à lui tirer les vers du nez : « Normalement oui, je m'y connais. » Je n'ai pas la prétention de tout savoir, pas encore du moins. Un jour peut-être. Mais pour le moment, non. Pendant que je trempe mon propre biscuit dans mon thé en l'écoutant, je fronce les sourcils. J'ai pas remarqué, je devais être en train d'essayer de me barrer quand c'est arrivé. Je lève les yeux au ciel en mâchant, réfléchissant et faisant appel à ma mémoire. Mais... Je crois que je n'en ai jamais entendu parler. « Désolé, tu me poses une colle. Mais j'irais à la bibliothèque. » En tout cas c'est pas très malin de me dire ça juste avant de dormir, tiens ! Maintenant je vais réfléchir toute la nuit à ce que c'est, ce foutu phénomène inexplicable. Peut-être que ma mère sait ?... On peut lui raconter, elle fait partie de l'Ordre elle aussi. Puis c'est ma mère. Elle était tout de même à Serdaigle, alors elle a peut-être lu quelque chose à ce sujet ?... Je sais qu'en plus, ces enfoirés ont le droit à leur propre bibliothèque privée dans leur salle commune à Poudlard. Rien que pour ça, j'ai un peu la haine de pas avoir été réparti là-bas finalement. Plein de livres aux quels je n'ai pas eu accès.... C'est triste.

Utakata continue les confidences, et me dit qu'il a volé une baguette à l'un des mangemorts. Je manque de m'étouffer avec mon thé, heureusement je ne le recrache pas par le nez. Mais à m'entendre tousser, Adolf relève la tête de son panier et me regarde intrigué. Je crois qu'il a carrément la flemme de venir voir, il proteste avec un miaou, et s'installe de nouveau en nous tournant le dos. On l'a dérangé dans sa sieste avec tout ça.  Gurguru lui n'est pas là, il avait envie de sortir se dégourdir les ailes, du coup on lui a ouvert la fenêtre après le dîner. En même temps tu m'étonne, il est habitué à faire des allés retours entre le Japon et le Royaume-uni, ça fait un paquet de kilomètres, alors il a besoin d'exercice. Je ne me fais pas de soucis pour le hibou de mon petit ami, il reviendras demain matin sans doute avec une souris dans le bec. « Définitivement, je vais devoir en parler avec ma mère. Et avec l'ordre. On pourras peut-être avoir un nom, au moins une certitude sur quelqu'un. »

Il a raison, les fabricants ont cette mémoire exceptionnelle. Mes camarades parlent parfois de Ollivanders, mais j'ai eu ma baguette au sein de l'empire du milieu. Utakata lui, a sans doute eu la sienne au Japon. Alors, on est pas trop concernés par tout ça. Malheureusement, je ne sais pas grand chose à propos des baguettes. C'est une branche assez spécifique de la magie, un peu secrète aussi si j'ai bien compris. Les artisans gardent leurs secrets, leur savoir faire pour eux. « Ollivanders avait aidé pendant la dernière guerre. Il faudrait voir si on peut tirer quelque chose de ses descendants, voir s'ils peuvent nous aider à identifier la provenance ou mieux, le propriétaire de la baguette. Mais... Je n'ai pas assez d'autorité dans l'Ordre pour prendre cette décision seul. Maman en parleras à Potter. » De toute manière, ils vont s'envoyer des cartes de vœux. Et se croise au travail aussi. Alors elle trouveras bien un moment pour lui en toucher deux mots. Je sais qu'il me trouve louche un peu, enfin ça en a tout l'air. Mais du coup, ça prouveras peut-être ma bonne foi. Je roule au dessus de Uta pour aller chercher dans la poche de son manteau et sors donc la baguette qu'il a subtilisé au Mangemort. Je la regarde pensif et soupire. Putain j'y connais vraiment rien en baguettes. C'est assez frustrant. Pour ne pas la perdre, je la glisse dans le tiroir de la table de nuit à côté de lui.

« Je dois avouer que j'y connais vraiment pas grand chose, en Baguettes. Désolé de pas pouvoir être plus utile... Je serais même pas te dire avec certitude quel bois c'est ! » D'ailleurs, je ne sais même pas en quoi est faite celle de Uta. Ce n'est pas de l'ébène comme la mienne, c'est sur, ce bois noir est assez distinctif. Ni du tilleul argenté, qui est blanc et donc reconnaissable facilement. Quoi que, celle de Utakata est assez claire aussi finalement. « Ta baguette est faite de quoi, d'ailleurs ? » Faut pas croire, même si on des sorciers et qu'on tiens tous beaucoup à nos baguettes, on pose assez rarement la question aux gens. Il fait asse frais ce soir, si bien que je me glisse de nouveau sous la couette pour être au chaud. « La mienne viens de Chine. On l'a prise là-bas. C'est de l'ébène, je me souviens que le fabricant m'avais dit que c'était pour les gens qui n'ont pas peur d'être eux-mêmes. Que c'est très bien pour la métamorphose, et le combat. Dedans, j'ai une moustache de Zouwu. C'est un très gros chat Chinois super rapide, qui parcours de grandes distances. Alors combiné à l'ébène, ça donne des sorts qui sont très rapides. Plus que la moyenne, j'ai remarqué. »
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Ven 1 Fév - 12:50
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Utakata & Hyacinthe

Chang s'y connaît, et pourtant il ne voit pas du tout de quoi je veux parler. Je soupire et m'avachis un peu plus dans le lit en fixant le plafond. Oui, évidemment...il n'est pas non plus expert en la matière, n'est-ce pas ? Si seulement je connaissais quelqu'un capable de m'aider...je doute que Erebos, malgré son bagage magique et ses connaissances poussées soit capable de répondre. Peut-être qu'un fabricant de baguette en saurait plus à ce sujet ? Il nous faut de toute manière en rencontrer un, ne serait-ce que pour la baguette volée à l'un de ces types. Il doit être furieux de son côté, une baguette ne se remplace pas si facilement...mais je souris amèrement en songeant que s'il veut en récupérer une, il prendra celle d'un sorcier qu'il a froidement assassiné. Ca semble de coutume dans ce pays, et pour une fois, je comprends le système de prévention qu'il existe dans le mien. Les mages noirs ne peuvent tout simplement pas exercer leur haine chez nous, puisque la haine de la différence est déjà bien présente au sein même du gouvernement. S'il y a un souci avec un moldu ou un né-moldu, il serait très probable qu'il s'agisse de quelques personnes venant de l'entourage du ministre...c'est pour ça que je veux faire Auror, me former ici loin de toute cette histoire politique dégoûtante pour être transféré dans mon propre pays, comme un œil intérieur capable de soigner la gangrène. Je ne sais pas très bien pourquoi je fais tout ça. Finalement, ma décision n'est pas vraiment de combattre, même si j'aime prouver ma valeur en me disant qu'au moins si je me retrouve de nouveau devant Li un jour, je serai prêt à lui mettre une dérouillée. Mais ma décision de devenir Auror est plus...réfléchie. Plus politique peut-être. C'est tout simplement le moyen le plus facile pour moi d'entrer dans ce putain de ministère pour l'observer de l'intérieur. Repérer avec de nouvelles compétences qui pourrait créer une épidémie de haine plus forte que les autres, agir dans l'ombre pour arrêter ceux qui commencent à édicter des lois liberticides pour les sorciers qui ne sont pas de pure souche. Tout le monde ne pense pas comme ces gens au pouvoir, mais personne n'a son mot à dire j'ai bien l'impression. Alors moi, Taira Utakata, j'ai décidé qu'il était temps de coller à mon nom de famille et de faire ma petite révolution personnelle.

Mais ça, personne n'est au courant. Ma famille ne serait pas d'accord, dans le nord, on essaye de s'écraser pour se faire oublier du ministère. Dans le sud c'est plus compliqué, ce sont généralement des anciens exilés qui avaient essayé de lancer un coup d'Etat il y a des dizaines d'années. Ils sont bourrins, mais me rapprocher d'eux me permettrait au moins d'avoir un certain appui. Je n'ose pas prendre contact pour le moment car je ne sais pas si le courrier est surveillé lorsqu'il porte le nom de « Taira » dessus, et je ne veux pas risquer d'être démasqué avant d'être bien ancré dans ce fameux gouvernement. Evidemment, ce serait bien plus simple si je ne m'appelais pas Taira...mais partir avec un handicap quand on est déterminé et bien organisé n'est pas un problème en soi.

« T'occupes pas de choses que tu ne connais pas, tu vas te faire mal tout seul et tu vas pas dormir. »

Je lui adresse un sourire forcé pour qu'il ne prenne pas mal ce que je viens de dire, et le regarde pensivement. Ma baguette ? En quoi elle est faite ? Je sais que c'est plutôt important, mais c'est quelque chose d'assez personnel justement puisque c'est du sur-mesure qui en dit long sur notre personnalité...mais soit. C'est un peu comme demander la taille de sa bite, on peut le faire quand on couche ensemble, je suppose.

« C'est du Tremble, apparemment c'est pratique pour les duels et...bon, avec mon nom, ça a fait rire jaune le fabricant, c'est lié à la révolution. Y'a une épine du monstre du fleuve blanc dedans, pour la puissance. J'avoue que je n'ai pour le moment pas d'utilité à ces caractéristiques, c'est une baguette, un outil pour ce que je veux faire. Ca aurait pu être n'importe quoi d'autre...tant qu'elle est assez puissante pour ne pas me permettre de crever dans certaines situations, ça me va. »

Je ne suis pas particulièrement attaché à ma baguette. Je pourrais en avoir une autre que ça ne me dérangerait pas plus que ça, tant qu'elle n'est pas ridiculement faible. Ma magie est moyenne sans être trop basse, aussi je ne vois pas l'intérêt d'avoir un outil trop puissant pour moi. Je soupire en me rallongeant correctement, et attire Hyacinthe pour l'enlacer sans trop lui demander son avis. J'ai besoin de lui, là. Je ne me sens pas trop bien, et ça n'a rien à voir avec ma blessure ou avec les médocs que sa mère m'a donné. Je commence juste à douter de moi...est-ce que je suis vraiment fait pour la révolution ? Est-ce que je vais pouvoir rentrer au Japon un jour ou vais-je devoir vivre éternellement dans ce pays où les mages noirs sont légion ? Je ne veux pas combattre ces types, ce n'est pas mon combat. Ce n'est pas mon histoire. J'ai seulement besoin de plus de cartes en main avant de rentrer sagement pour briser la malédiction de ma famille.

« Je suis fatigué. Dors avec moi, s'il te plaît. »

Plus que jamais, mon côté « japonais » ressort dans ces moments difficiles. Je ne dirai jamais ce que je pense réellement, je n'avouerai jamais mes craintes et mes problèmes. Le fait de parler à demi-mot avec lui de ce que m'a fait son très cher cousin était déjà un énorme effort pour moi, et je ne recommencerai pas de sitôt. J'ai peur aussi qu'on se serve de lui pour m'atteindre. Le désavantage de grandir Taira, c'est la paranoïa qui nous suit lorsqu'on ne cherche pas simplement à s'écraser pour vivre paisiblement dans un petit village loin de la civilisation. Si je m'ouvre trop à lui ou à quelqu'un d'autre et que mes ennemis l'apprennent, alors je risque de les perdre à tout jamais. C'est peut-être instinctivement pour ça que je ne cherche pas plus que ça à nouer des liens avec les autres ; j'ai peur que mes soucis se reflètent sur eux et qu'ils soient entraînés dans un tourbillon de problèmes qui ne les concernent pas. Accepter Hyacinthe à mes côtés est déjà un gros effort, qu'il ne m'en demande pas plus.

C'est avec ces pensées plus ou moins sombres que je tente de trouver le sommeil aux côtés d'un certain chinois qui va peiner autant que moi à dormir ce soir. Demain est un autre jour...mais il me faudra du temps avant de réussir à lui parler sérieusement.

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