Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Pour commencer agréablement la journée, rien ne vaut un réveil doux et calme, autre chose que le brouhaha incessant de la fac qui vous casse les oreilles alors que vous êtes encore plongé dans un rêve où un tas de jolies jeunes femmes s’occupent de vous… Oui, un réveil tout en douceur, ça me mettait de bonne humeur le matin. Tout comme les petits pains au chocolat que j’aimais acheter de temps en temps et partager avec Agrios lorsque mon fils me faisait l’honneur de sa présence. Des matins comme ça, j’aurais donné n’importe quoi pour en avoir plus souvent. Mais les week-ends ne comportaient jamais que deux jours et la grasse matinée, c’était réservé au dimanche. Et encore… il était difficile de concilier la grasse mat’ avec les viennoiseries de la boulangerie du coin. A croire que tout le monde se ruait là en pyjama avant de retourner dormir… Soit. Ce n’était pas un dimanche, de toute façon. Et j’avais donc l’humeur habituelle de la semaine. L’humeur d’un homme qui doit travailler, l’humeur d’un homme qui voulait toujours le bien des siens, l’humeur d’un homme qui, au fond, n’avait vraiment rien d’extraordinaire.
Ce jour-là, j’allais donner le premier cours de biologie magique de l’année. Ce n’était pas mon cours préféré, mais je l’appréciais assez pour pouvoir enseigner cela comme une sorte de passion. Logique, puisque j’aimais la démarche scientifique et que j’aimais également permettre la réflexion sur nos méthodes magiques. Pour un cours comme celui-là, j’avais dû faire quelques démarches auprès de la direction pour disposer d’un amphithéâtre avec un grand espace sur lequel je pourrais projeter les schémas que nous analyserions. C’était bien plus simple avec un support visuel, surtout coloré. Et, miracle, Meredith avait accepté. Enfin, non, ce n’était pas un miracle, elle savait ce qui était bon pour les professeurs et pour les étudiants, cette chère vice-rectrice. Et je disposais donc d’un magnifique tableau de projection avec lequel j’avais été obligé de m’entrainer. Oui, parce que même pour un quinquagénaire adorant les gadgets et les nouveautés, le tableau comportait quelques zones absconses.
Aujourd’hui, j’allais avoir l’occasion de constater si mon entrainement avait porté ses fruits. En arrivant dans l’auditorium, sans accorder encore un seul regard à mon public, j’avais commencé à préparer mes notes et à brancher le matériel de projection. Je testai un peu l’image et puis, une fois que tout me sembla au point, je levai le visage vers mon auditoire.
« Bien. Bonjour à tous. Désolé pour le petit contretemps technique mais vous vous doutez bien qu’un dinosaure comme moi n’est pas très familier de ce genre de technologie… » Un mouvement quelque peu joyeux parcourut l’auditoire, tandis que je laissais mon regard se promener sur les charmantes petites têtes blondes qui n’allaient pas tarder à devoir se pencher sur leurs parchemins pour noter un tas d’informations que j’allais bientôt me mettre à déballer.
« Si vous êtes prêts, on va commencer par une petite introduction rapide. Ce cours débouchera sur un examen oral et un écrit où vous aurez quelques situations à commenter devant moi. Il vaut mieux être attentif et suivre les grandes lignes directrices d’analyse pour pouvoir vous en sortir… »Il s’agissait plus de conseils que de menaces, évidemment, mais ça, généralement, les jeunes ne percevaient pas toujours la différence. « La science est un langage avant tout. Elle est parole de forme, de technique, de couleur et de matière… Nous aborderons certaines grandes questions sur le sujet, nous parlerons de grandes théories comme celles d’Aristippe l’Ancien et nous nous efforcerons de ne jamais enfermer la biologie magique dans un carcan réducteur d’une simple définition.» L’introduction était brève et je m’apprêtais déjà à entrer dans le vif du sujet. « Nous commencerons par étudier l’évolution des méthodes de recherches, pour nous concentrer sur la vie. Il faudra aborder certaines choses d’un point de vue historique mais cela relève plus des compétences de mes collègues spécialisés. Je vous ferai donc grâce des détails historiques.»
Avec un sourire, je continuais de regarder mes étudiants. C’était des jeunes, fraîchement émoulus de leurs différentes écoles… les premières années… Il régnait au-dessus de leur tête comme une aura de sang neuf et ça n’était pas désagréable à ressentir.
« Avant qu’on ne commence vraiment, y a-t-il des questions intelligentes sur le déroulement du cours ou sur l’organisation des séances ? »
Bonjour et bienvenue à Poudlard, tu te réveilles alors qu’il est huit heures moins le quart et là c’est la rage qui s’empare de ta cage thoracique : bordel de merde comment se préparer en aussi peu de temps ? Puis pourquoi ne pas t’être réveillée à l’heure ? Combien de fois dans ta vie as-tu déjà été en retard ? Quelles sont tes véritables habitudes de petite poupée parfaitement ordonnée ? Certainement pas celle où tu t’emmêles les jambes dans les draps de ton lit pour t’étaler lamentablement au sol ; par chance et tu en remercie silencieusement ta bonne étoile, plus personne ne se trouve dans la chambre. Tu n’as donc plus qu’à virer ton tee-shirt de pyjama et enfiler ton uniforme scolaire, en prenant quand même le temps de vérifier que ton pull ne fasse pas de faux plis avec le col de ta chemise et que ta robe de sorcière retombe proprement sur ta jupe accordéon courte. Impasse sur le maquillage, tu vas commencer ton année en exposant ton teint porcelaine et tes taches de rousseur. Pas même de mascara pour agrandir ton regard, tu te contentes d’un peu de baume à lèvres légèrement coloré et de ta crème. Dans ta tête c’est la cacophonie qui règne, les questions qui s’entremêlent ; colère et tension se confondent dans les traits fins de ton faciès alors que tu dévales les escaliers trois à trois malgré tes petites pattes : huit heures moins cinq.
Nullement le temps de passer par le réfectoire, parchemin sous un bras et plume entre les lèvres, tu galopes dans les couloirs en direction de ta salle de classe. Huit heures sonne et tu t’égares entre les étages et ces foutus escaliers qui n’en font qu’à leur tête, tu as de toute façon compris avec ta lettre d’admission que ta rentrée ne se ferait pas à Londres dans l’hôtel normalement aménagé pour l’université, mais bien dans le château écossais duquel tu as pu lire quelques histoires on ne peut plus saugrenues. Entre les changements directionnels des escaliers, tu pestes en Russe d’un langage fleuri : c’est pas bientôt fini ces conneries ? Au détour d’un couloir une sensation subite et glaciale, désagréable, s’éprend de toi ; frappée d’une silhouette blanche qui se confond en excuses, tu te retournes et ouvre de grands yeux devant un fantôme dont la tête pendouille négligemment sur un seul versant. Aucun mot ne semble vouloir s’échapper de tes lippes alors qu’il te gratifie de son nom qui te parle étrangement :
- Nick Quasi Sans-tête, mademoiselle.
Impolie que tu es, tu ne parviens pas à répondre à cette entité ; bien entendu il s’en offusque et traverse un mur sans plus de cérémonial, tu secoues ta tête avant de repartir à la conquête de ta salle de classe. Au fil de tes pas, l’angoisse se saisie de toi : tu ne sais pas comment les cours ici se passent ; et si à cause de ton retard, on ne t’acceptait pas en classe ? Dire que tu t’es perdue suffirait-il à éponger la profondeur de tes erreurs en cette première heure ? La porte tant désirée se dresse enfin face à toi alors que tu palpes la moiteur de tes doigts, posant leur pulpe contre le chambranle froid, ton autre main se saisit de la poignée et la tourne d’un seul coup.
- … sur l’organisation des séances ?
Le professeur se tient tout en bas de l’auditorium, il semble minuscule vu de là. Tu déglutis et ça retenti à ton ouïe ; tu pries pour que personne ne remarque que tu te faufile presque à quatre pattes entre les élèves qui gloussent de ton comportement on ne peut plus hilarant. Bientôt tu vas trouver une place dans ce dernier rang, bientôt… Sauf si ce minuscule professeur attendant sagement une manifestation de ce troupeau d’abrutis remarque ta présence et la cacophonie que tu provoques au plus haut rang.
Voilà déjà quelques années que j’enseigne et pourtant, c’était bien la première fois que j’assistais à cela. Généralement, lors du tout premier cours de l’année, les étudiants sont bien sagement installés, prennent note du plan d’année, des conseils, des noms de personnes-ressources et tout ce genre de choses… Mais ces derniers temps, il fallait croire que les jeunes gens que j’avais face à moi avaient perdu cette soif d’apprendre, cette envie de découvrir des choses qui les amèneraient toujours plus loin… à moins que leur sens des priorités ait tout simplement changé, ce qui, en soi, ne m’aurait pas beaucoup étonné.
Jamais aucun étudiant ne s’était permis d’arriver en retard à mon tout premier cours de l’année. Et encore moins de déranger tout le monde pour chercher une place assise, en provoquant un brouhaha qu’aucun professeur digne de ce nom ne pourrait tolérer.
« Mademoiselle, vous, là, à quatre pattes au dernier rang…»Le ton ferme et sec de ma voix me surprit moi-même un instant, mais si j’appliquais à la lettre le précepte de base de tout enseignant lors d’une rentrée, qu’elle soit scolaire ou académique, il ne me fallait faire aucune concession et aucun sourire de septembre à novembre. Quelques semaines, le temps d’habituer les jeunes aux règles du cours et puis on pouvait relâcher un peu… Autrement dit, cette fille allait devoir être un exemple pour les autres.« Au cas où vous l’ignoreriez, dans le monde civilisé, il y a quelques notions de base à respecter : la ponctualité, la politesse et le respect en font partie. Alors, levez-vous, venez vous installer au premier rang et, surtout, remettez cette jupe correctement ! »
Je n’étais pas du genre à refuser de reluquer une jeune femme, mais l’heure était malvenue pour me rincer l’œil sur les dessous de cette fille. Certes, l’uniforme avait quelque chose de plutôt excitant, ce n’était pas bien difficile d’imaginer moultes histoires de jeunes étudiantes innocentes dans ces petits uniformes typiquement britanniques… mais je ne pouvais décemment pas faire de commentaire sur le sujet ici et maintenant. Même si j’avais été très tenté de lâcher quelque chose au sujet des jeunes filles à genoux… tenir ce genre de propos au tout premier cours, c’était être certain d’avoir une réputation qu’il valait mieux éviter d’avoir au sein de l’université, même si j’étais parfaitement conscient que cela ferait certainement rire Meredith avant tout.
Je laissais à la jeune femme le temps de descendre du dernier rang pour venir tout devant. Certainement pas une place qu’elle aurait choisie d’elle-même, à mon humble avis, vu l’heure à laquelle elle se permettait d’arriver à mon cours.
« J’imagine que vous ne verrez pas d’inconvénient à rester après le cours pour me préciser les raisons de tout ce capharnaüm ?»N’ayant jamais été face à ce cas de figure auparavant, je préférais jouer la carte de la prudence et me laisser le reste du cours pour réfléchir à la façon dont j’allais gérer la situation.« Question purement rhétorique. Ne répondez pas à cela. »
Je ne savais pas à qui j’avais affaire, alors autant éviter tout de suite de prendre le risque qu’elle fasse rire tout l’auditoire en répondant à cela. Le mieux que j’avais à faire, à présent, c’était de lancer le cours, purement et simplement, pour assommer mes étudiants de tout un tas de faits et de définitions qui leur feraient vite passer à autre chose qu’à ce petit incident aux couleurs rouge et or.
C’est donc ainsi que se déroula la suite du cours. Je parlais à vitesse normale, ni trop vite, ni trop lentement, histoire de laisser le temps aux plus studieux de prendre note de chaque mot, je prenais bien soin de présenter des concepts clefs du cours, notamment des noms de méthodes et d’analyses que nous allions étudier par la suite.
Combien de temps cela dura-t-il exactement ? Je n’en avais pas la moindre idée… mais il me fallait faire le tour du sujet pour éviter d’avoir ensuite à revenir à des points du plan de cours qui ne méritaient pas vraiment qu’on s’y attarde trop.
Tu sais ce qui s’accroche à ta conscience là et maintenant ? Ce qui se suspend à ton estomac, qui te donne envie de te tordre sur ta chaise et de pleurer ? C’est l’anxiété. Anxiété qui refuse de se barrer depuis que tu t’es levée, qui te poursuit sans jamais s’esquinter un tantinet. Tes mirettes rivées sur le cours que donne le professeur aux cheveux gris, tu tentes d’oublier ce qui t’attends à la fin de ce dernier : l’humiliation et le supplice d’une convocation parce que bordel Masha, tu as fauté et tu t’es ridiculisée. Là tout de suite, tu voudrais retrouver Poppy, ton lit, lui demander un enchantement de sommeil éternel et te cacher sous tes draps jusqu’à ce que le monde éclate. Est-ce possible ? Diable non. Nerveuse, le manche de ta plume coincé entre ton index et ton majeur tapote frénétiquement la surface de ton parchemin et crée ce bruit répétitif et oppressant de tintement sur le bois du pupitre. Tu t’imagines mille et un scénarios si bien que tu ne suis presque rien de ce premier cours, complètement égarée dans ton théâtre de l’absurde : « vais-je être renvoyée ? ».
Lorsque vient la fin du cours, que les élèves rangent leurs affaires et quittent la salle, tu restes pétrifiée sur ta chaise. Dans ta tête tu voudrais faire le vide, qu’un semblant d’ordre revienne, mais rien ne s’exécute comme tu le souhaites. Bordel, donnez-lui un peu d’air. Tes joues sont empourprées, creusées, parce que tes dents martèlent leur chair interne. Peux-tu te vaporiser tout de suite et maintenant dans le sol, disparaître à tout jamais de la stratosphère ? Il semblerait que non, tu ne le puisses guère, à défaut de quoi tu avales de travers et t’étouffes en t’écroulant lamentablement par terre. Sacré numéro que tu nous fais là, mais qui avec un peu de chance te permettra d’échapper à la sentence.
Tu entends les bruits de pas du professeur se rapprocher de toi et volontairement, tu n’entends rien de plus, tu ne le souhaites pas. Ce que tu fais ensuite dépasse partiellement ta conscience, parce que tu écarquilles ton regard comme si tu ne comprenais pas. Le terme Confringo se répète dans ton esprit alors que tu fixes à tour de rôle le bureau du professeur et le tableau ; tu sens la présence humaine de plus en plus proche de toi, tu continues à t’étouffer dans ton théâtre, l’anxiété se mêle à ton jeu d’actrice quand soudain, le maléfice informulé prend vie. Le bureau explose suivie de près par le tableau, semblables tous deux à des vases de cristal. Ton regard s’exorbite et à la fois tu remercies ta bonne étoile, la progression du professeur vers toi semble s’être stoppée net ; à moins que ce soit une simple idée de ta tête, maintenant que tu as décidé de tourner de l’œil pour ne surtout pas assumer le bordel que tu viens de faire.
Masha Volk, si tu n’as pas souvenir de tout ce que tu es capable de faire, il semblerait qu’en cas de crise ton subconscient lui, s’exprime.
Le déroulement d’un cours de biologie magique, ça n’avait, somme toute, rien de bien compliqué. Et je savais que je n’étais sans doute pas le pire professeur de l’université. Mes exigences étaient normales, justifiées par les programmes et par ce que les étudiants devaient être capables de prouver lors des évaluations certificatives. Alors, il me paraissait tout à fait logique de remettre à leur place tous les jeunes gens qui n’étaient pas fichus de se comporter comme des êtres humains un minimum civilisés… et, quoi qu’on puisse penser, il y en avait quelques-uns dans cette faculté, j’avais déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de me rendre compte que lorsque ce n’était pas le quotient intellectuel qui laissait à désirer, c’était souvent les manières qui étaient le reflet d’une éducation trop laxiste. En résumé, les étudiants étaient souvent soit complètement cons, soit carrément mal élevés.
J’avais donc décidé, en bon professeur assumant son autorité, de passer un savon à cette petite Gryffondor qui s’était permis de déranger toute la salle de cours en crapahutant comme un petit animal, au lieu de se poser sagement sur le premier siège libre qui serait passé à sa portée. Pour l’instant, difficile de dire si elle souffrait d’un manque d’intelligence ou d’un manque d’éducation. Je n’aurais pas été jusqu’à la ridiculiser une fois de plus, en public, il me semblait que son entrée en scène était sans doute déjà une belle façon de s’auto-humilier. D’ailleurs, elle n’avait plus eu le moindre geste suspect ni la moindre volonté d’ouvrir la bouche, ce qui, au fond, était tout de même un peu rassurant, puisque cela signifiait que je n’aurais pas à essuyer un autre affront devant l’assemblée entière.
D’un naturel plutôt calme, lorsque vint la fin du cours, je laissais les étudiants ranger leurs affaires et se diriger vers la porte. De mon côté, je fis un peu de rangement également, bien que j’eusse l’habitude de laisser quelques affaires dans ce local pour ne pas m’encombrer de choses superfétatoires. C’est en levant les yeux vers la petite Gryffondor que je me rendis compte qu’il y avait un souci. Déjà, à la couleur qu’avait prise le visage de la jeune fille. Ensuite, à son attitude prostrée. Je ne pouvais pas ne pas venir m’enquérir de la situation. Quitte à postposer quelque peu le sermon que j’avais prévu de lui faire entendre.
« Miss ? »Je ne savais même pas son nom, alors, je n’avais pas d’autre solution que de recourir à ce statut de demoiselle.« Tout va bien ?»
Après ça, franchement, pendant quelques instants, je pensais avoir perdu la tête. Une explosion, derrière moi, et moi, par réflexe, j’avais sauté en avant, protégeant, peut-être bien involontairement je dois le reconnaître, la jeune fille qui était là. Mais, au moment où je me retournais pour constater les dégâts, c’est-à-dire qu’il n’y avait plus de tableau et que mon bureau avait, lui aussi, disparu, je pus remarquer que la demoiselle avait tout bonnement perdu connaissance.
Je n’avais pas trente-six solutions. Je pouvais faire venir l’infirmière pour que la fille soit prise en charge ou bien, je pouvais gérer moi-même, comme n’importe quel médicomage n’ayant rien de mieux à faire. Evidemment, ce fut la deuxième option qui s’impose à moi.
Passant donc de l’autre côté de la table, je vins allonger la jeune fille à même le sol, après y avoir déposé son sac en guide d’oreiller. Je vérifiai ses constantes, juste au cas où, même si, au fond de moi, je n’espérais qu’une chose : qu’elle ait juste succombé à un malaise habituel des filles de cet âge, du genre hypoglycémie ou abus de potions amincissantes, ou que sais-je encore… Mais il suffisait d’un regard sur son corps pour se rendre compte qu’elle n’avait pas besoin de tout cela. Dans son uniforme cintré, ce corps juvénile ne devait pas avoir de défaut. A moins que je ne me fasse des idées. Je lui tenais la main, prêt à lui administrer une potion soignante dès que possible, j’avais toujours ce qu’il fallait dans ma veste, et cela s’était déjà avéré bien utile à plusieurs reprises et dans des circonstances parfois très différentes.
« Miss, dites-moi quelque chose… »Tant qu’elle était inconsciente, il m’était impossible de faire autre chose. Il fallait qu’elle entende ma voix, cela pourrait la guider et l’aider à s’accrocher, quelle que soit la cause de tout ceci.
Tu entends tout ce qui se passe autour de toi, tu ressens chaque geste, chaque courant d’air et pourtant tu ne bouges guère. Cloitrée dans ta bulle, tu as combiné de multiples sortilèges basiques informulés pour auto-défense suite à ta mise en scène très « boom boom ». Coller tes paupières, t’ôter l’usage de la parole, raidir ton corps suffisamment pour qu’il ne réponde plus à aucune de tes terminaisons nerveuses mais qu’il soit encore assez flexible pour bouger sous la contrainte de quelqu’un… Le problème maintenant, c’est que tu ne sais pas te désenchanter, triple conne. T’as l’air maligne étendue là, ton sac sous la tête et l’autre professeur qui se met peut-être à paniquer, ou à te reluquer. Dites-moi quelque chose qu’il te réclame… T’aimerais bien pouvoir lui répondre mais ce foutu bloclang est un succès retentissant. Si tu pouvais bouger ne serait-ce qu’un peu, tu roulerais des yeux. Pourvu qu’il ne te fasse pas ingérer n’importe quoi en pensant que tu as vraiment tourné de l’œil, tu as horreur de la plupart des potions qui consistent à soigner et puis de toute façon, tu préfères saigner ; chose que tu ne sais pas expliquer. Tu portes ta concentration à son paroxysme, du moins tu tentes de t’en convaincre, invoquant à de multiple reprises l’Emancipare qui, bien entendu, te punit de tout son art. T’as voulue jouer à la con, maintenant il doit falloir assumer… Tu sais, il parait que ça s’appelle le karma. Tu soupires, parce que ça au moins tu peux le faire, même si en réalité ça ne ressemble qu’à un souffle plus fort qui pourrait bien vite être interprété pour une difficulté respiratoire… Oui, là tu te maudis.
Un court instant, tu songes à appeler Poppy mais bien heureusement tu ne le fais pas, déjà parce qu’elle n’a pas le droit de transplaner ici et en plus parce qu’elle te pondrait certainement un sermon bien pire que tous les professeurs de la terre réunis. Alors en ce que tu crois être ton ultime espoir, tu te replonges dans une pseudo concentration extrême et conjure le Finite de mettre un terme à ton soit disant calvaire… Qui s’en tamponne allègrement le coquillard avec le vent du je t’emmerde. La désagréable sensation de te faire tripoter ne cesse de se pointer, pourtant il semblerait que personne ne te touche… C’est peut-être un regard que tu sens peser sur toi mais comment pourrais-tu le savoir, dans ton état ? S’il faut c’est juste ton agacement croissant qui commence à propager des picotements dans ton sang. Parce que oui, évidemment que tu es en train de t’énerver toute seule dans ta cage de chair, maudissant de la terre jusqu’au ciel et même les étoiles au-delà de la stratosphère.
Soudain, une idée point dans ta tête, aussi innocente que maléfique ; mais tu dois vraiment savoir si tu as inconsciemment bloqué tes pouvoirs magiques ou si tu manques juste encore trop de pratique sur certains sortilèges informulés… Le crache limaces est un sortilège informulé que, pour sûr, tu maîtrises très bien. Il te semble par conséquent tout à fait approprié pour tester ta théorie où tu serais actuellement démunie de toute magie. Bien vite, tu constates que s’il a réussi ce n’est pas sur toi, parce que tu ne vomis pas, du moins tu n’entends pas ton estomac paniquer. Pour ce qui est du professeur, tu ne le sais pas, tu ne le peux pas… A moins qu’il se mette à vomir des limaces sur toi ?
J'ai clairement la chance d'une huître au mois de décembre.
Lancé #1 Oui : L’Emancipare fonctionne. Non : Tu l’as dans l’c*l turlututu. Lancé #2 Oui : Le Finite fonctionne. Non : Tu l’as dans… n°2
Koschtiel
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Mar 11 Fév - 16:05
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Invité
INRP
IRL
Mar 18 Fév - 8:30
Il ne m’était pas possible de faire grand-chose, ici et maintenant, pour venir en aide à cette étudiante. A vrai dire, elle était tellement figée et inerte qu’il aurait été plus que probable que je ne puisse rien faire dans ce lieu. Par contre, dans le département de Sainte-Mangouste où j’avais encore mes quartiers, c’était autre chose. Il aurait suffi d’un petit tour en salle de diagnostic pour ensuite la faire transférer dans le service adéquat.
Je songeai, évidemment, que cela ne pouvait être que la bonne chose à faire, car si je me mettais à l’ausculter ici, il me faudrait la dévêtir quelque peu… et il suffisait que quelqu’un passe alors pour que mes gestes soient mal interprétés… Et, très franchement, je n’avais pas envie de courir ce risque-là pour une étudiante qui n’était même pas fichue de se ramener à l’heure à un cours.
Au bout d’un instant, il me sembla que le souffle de la fille se fit plus fort, plus prononcé. Cette idiote était peut-être inconsciente, mais son haleine venait de m’arriver en plein visage, ce qui finit de me convaincre de me redresser. J’appelais alors les elfes de maison à l’aide de la clochette qui s’activait lorsque l’on tirait sur une chainette près de la porte du local.
« Transférez-là à l’infirmerie. »Un ordre clair et simple, qu’il ne faudrait pas bien longtemps pour que les créatures l’exécutent correctement. J’ajoutai ensuite, indiquant le capharnaüm derrière moi :« La salle doit être en ordre et fonctionnelle pour le cours suivant. Dépêchez-vous. »
L’avantage avec les elfes de maison, c’était que non seulement ils étaient rapides, mais surtout, ils ne discutaient pas les ordres, se contentant de faire ce qu’on leur disait sans se poser mille et une questions. L’elfe qui vint prendre l’étudiante n’avait, lui non plus, pas l’air en grande forme, comme s’il était sur le point de vomir… mais je ne m’intéressais pas aux créatures et à leur bien-être. Il y avait assez de sorciers suffisamment bêtes pour perdre leur temps avec ce genre de choses.
Pour ma part… la simple idée de perdre mon temps m’horripilait déjà suffisamment comme cela, alors, une fois que l’étudiante de Gryffondor était entre les mains des elfes de maison, je récupérai mes affaires à l’aide d’un Accio, puis je m’apprêtais à mon tour à quitter l’amphithéâtre. Devrais-je passer à l’infirmerie voir comment se porterait cette fille plus tard dans la journée ? J’y penserais. Peut-être. A vrai dire, la situation m’avait quelque peu ennuyé. Je n’étais pas homme à être d’une patience marmoréenne, alors, forcément, tout ceci me tapait un peu sur le système. Je n’avais jamais eu ce genre d’incident en cours. Et je me doutais bien que cette fille n’allait m’attirer que des emmerdes. Rien qu’à son entrée dans l’auditorium, on ne pouvait que faire le constat de son manque d’éducation… ou de maturité… ou de politesse… bref, elle manquait de pas mal de choses, apparemment, et je me voyais mal m’occuper d’elle dans les circonstances actuelles. Moi qui comptais, au départ, lui balancer entre les dents ce que je pensais de son attitude lors de son arrivée, pour l’instant, j’avais surtout envie de partir de là et de la laisser se démerder un peu. Il faudrait peut-être que je puisse consulter son dossier, pour voir si elle n’était pas atteinte d’un quelconque trouble qui justifierait tout ceci… mais pour cela, j’allais avoir besoin de son nom, car avec seulement son visage, il allait m’être impossible d’obtenir quoi que ce soit comme informations. Mais étais-je seulement obligé de me renseigner ? Je n’étais pas du tout certain que cette fille méritât la moindre petite attention de ma part.
Tu sais ce qu’il se produit, en cet instant précis ? Non, tu n’y vois toujours rien et tu ne ressens presque rien, mais par contre tu sens de ton nez, tu entends de tes oreilles, tes sens sont en alerte. Tu virevoltes dans les couloirs, escortés par des elfes de maison de l’école : pas de Poppy à l’horizon bien entendu, elle aurait directement su quel genre de connerie tu avais faite et elle t’aurais désenchanté en un rien de temps ; ou peut-être t’aurais-t-elle laissée un peu marinée, juste pour rigoler ? En tous les cas toi, tu n’en rigoles pas, ceci étant il semblerait que tu aies quand même réussi ton plan, tu as échappé à la confrontation et d’une autre façon qu’en te tirant misérablement parmi la foule agglutinées des élèves abrutisés. Tu te surprends à avoir envie de danser dans cet instant où tu te trouves pétrifiée, parfaitement inqualifiée au moindre mouvement de ta corporéité. Dans ta tête, le Styx commence à se déployer, tu te fais le théâtre de tout ce qui va bien pouvoir t’arriver alors que tu es incapable de vociférer quoi que ce soit à qui que ce soit. Idiote Imagine si on te fait avaler des breuvages qui te rendent malade ? Rien que d’y penser, la crainte fait perler sur ton derme une multitude de frissons délétères. Tu as envie de vomir à l’orée de tes songes, tu te dégoûtes à avoir de telles suggestions dans la tête : d’où te viens tout ce bordel ? Tu n’es pas un rat de laboratoire, ni même une expérience qu’on va enfermer dans une cage pendant des mois si ce n’est des années, pour l’étudier, la façonner, l’endoctriner… Mais alors qu’est-ce que ce sentiment étrange qui pourfend les sept couches de ton épiderme pour venir fouetter ta chair ?
Une brûlure que tu ne connais guère, lancinante et acrimonieuse ; tellement douloureuse qu’entre tes cuisses le désir de souffrir accroit. Il te semble entendre des voix dans ta tête, on t’hurle d’obéir, de te plier aux ordres, de capituler sous le doloris qui enserre ta tête mais tu combats toujours plus fort, comme une lionne : tu ne te laisseras jamais manipulée de la sorte, tel que ton crâne t’illusionnes. Non, toi tu veux contrôler, soumettre, dominer tous ces idiots qui se croient toujours meilleurs que la surface pourrie de leurs congénères. Tu veux assiéger les têtes de cons qui se disent pensantes alors qu’un florilège de cafards leurs soufflent des idées par-derrière. Tu veux terrifier du bout de ta baguette, faire gicler leur cervelle loin de leur enveloppe charnelle.
- Mademoiselle Volk ?
Tu ouvres une paupière, l’infirmière scolaire t’observes à quelques pieds au-dessus de ta tête : qu’est-ce qu’elle est laide. Tu remercies encore une fois ta génétique de te pas t’avoir collé un nez de travers ou des yeux de taupe enfoncés dans leur cavités. Tu relèves légèrement ta tête de l’oreiller pour épier les quatre coins du « cabinet » puis la repose, soulagée de ne voir aucun professeur de plus d’un mètre quatre-vingt qui se suspendrait à ton réveil pour te la mettre, cette admonestation que tu as fuis avec malice.
- Vous pouvez m’expliquer qui vous a fait ça ?
Il fallait bien que tu y songes, à cette question… D’un seul trait on ne peut plus pressé, tu te relèves et gratifie l’infirmière d’un « Personne, je dois retourner en cours » ; comme s’il ne s’était rien passé. Tu te surprends à te rappeler de certaines pensées que tu as pu avoir avant ton réveil, était-ce bien réel ou encore une chimère ? Impossible de se persuader de l’inverse et son contraire. Tu tournes court à l’angle d’un couloir, ton pas précipité, ta tête bourdonnant sous la géhenne de tes désinformations et tu te le payes, le professeur qui semble faire deux mètres face à ton pauvre mètre soixante-cinq. Tu reconnais instantanément son costume noir et sa chemise d’un blanc éclatant, tu n’as pas même besoin de relever la tête pour en être certaine ; mais il faut bien que tu t’y confrontes, non ? Maintenant que tu lui fais face et que tu as terminé ton petit numéro de sorcière espiègle. Tes prunelles malachites se relèvent lentement sur le faciès du professeur dont tu n’as pas retenu le nom, mais quelle importante de toute façon ? Tes lèvres s’entrouvrent pour ne laisser sortir qu’un son d’embarras :
Je ne savais honnêtement que penser. Cette étudiante avait foutu le bordel en arrivant dans mon cours sans prévenir et en faisant n’importe quoi... et je m’étais vu contraint de l’envoyer à l’infirmerie plutôt que de lui passer le savon qu’elle méritait pour son attitude grotesque. Et pourtant, alors que j’étais dans mon bureau, je ne pouvais m’empêcher de songer que la jeune femme ne pouvait pas être juste une petite conne parmi les autres étudiantes imbéciles. Elle ne connaissait pas les règles de politesse ni la bienséance, comme si elle avait grandi au fin fond d’une grotte ou sur une île déserte...
Oui, j’avais bien fait de l’envoyer à l’infirmerie. J’aurais très bien pu l’ausculter moi-même et établir un diagnostic, mais avec ma chance légendaire, un collègue ou un étudiant aurait pu débarquer à l’improviste et mal interpréter la situation. Je ne voulais pas d’ennui, alors quand je faisais ce genre de choses, j’aimais tout de même avoir de l’intimité, qu’il s’agisse de celle de mon bureau ou de celle d’une salle de diagnostic, d’ailleurs.
Et puis le billet était arrivé. L’étudiante - mademoiselle Volk, selon l’écriture ronde de l’infirmière - était tirée d’affaire. Je devais donc rejoindre l’infirmerie pour le compte rendu de l’infirmière et pour constater par moi-même que la jeune étudiante était bien sur pieds. C’est en me rendant jusque là que je fus plus que surpris de tomber sur elle. Pour être sur pied, elle était sur pied, on ne pouvait pas le nier... quand à sa démarche, il était évident que tout allait plutôt bien pour elle, en tout cas jusqu’à ce qu’elle tombe sur moi au détour d’un couloir. Un simple son sortit de sa bouche et je glissai une main dans l’une de mes poches.
« Il semblerait que l’infirmière de l’université soit capable de faire de vrais miracles, n’est-ce pas ? »
Le moment de la confrontation arrivait et je ne pouvais pas faire autrement que d’inviter la jeune femme à me suivre, alors que j’avais juste envie de lui attraper le bras pour la forcer à venir avec moi.
« Veuillez me suivre, je vous prie. »Rester poli était important. Je ne voulais pas que l’on vienne après me dire que je malmenais les jeunes étudiants ou que je m’adressais mal à eux.
Je guidais donc la jeune femme jusqu’à mon bureau où je lui indiquais un siège.
« Prenez place et expliquez-moi un peu ce que c’était que ce petit numéro... »Il y a de cela vingt ans, j’aurais sans doute pété les plombs sur elle, elle aurait connu ma colère et s’en serait souvenue jusqu’à la fin de sa misérable petite existence... mais prendre de l’âge avait calmé quelque peu cette fureur et j’avais désormais tendance à chercher à comprendre avant de prendre les décisions qui me semblaient adéquates.
« Puisque vous semblez aller bien mieux, vous allez pouvoir aussi vous expliquer sur tout ce capharnaüm que vous avez provoqué dans la salle de cours... les elfes de maison n’ont pas encore fini de tout arranger, c’est dire si vous y êtes allée un peu fort. »
Appuyé contre mon bureau, j’avais fixé mon regard havane sur elle depuis son arrivée. Il était dommage qu’une jeune fille aussi jolie qu’elle ait eu ce genre de comportement, à vrai dire. Elle était imprévisible, réellement, et il n’aurait pas fallu grand-chose pour qu’elle puisse sans doute recommencer sa petite crise ici.
« Écoutez, mademoiselle, je n’ai pas pour habitude de devoir faire régner l’ordre dans un auditorium. Vous et vos congénères êtes censés être assez mûrs pour faire ce que l’on est en droit d’attendre d’étudiants universitaires. Alors de deux choses l’une : vous pouvez remettre en question toute l’organisation, auquel cas votre dossier sera transmis à la direction et on vous sommera d’aller voir ailleurs, ou vous pouvez vous plier aux quelques règles basiques que l’on demande de respecter et je suis prêt à vous apprendre ce qu’est censée être votre vie d’universitaire. »
En soi, cela n’avait rien d’un ultimatum. C’était même plutôt une main tendue, à mes yeux. On ne pourrait pas me reprocher d’être trop dur avec les petites nouvelles ou d’abuser de mon autorité. Mais bon, je ne me faisais pas d’illusion... cette fille avait sans doute bien d’autres soucis que son rapport à l’autorité, et, au fond, j’espérais bien qu’elle préférerait ne pas se soumettre et continuer ses conneries, auquel cas je serais parfaitement en droit de la refuser dans mes cours.
Ma patience n’avait jamais été assez grande pour gérer posément les crises des adolescents attardés. Ceux qui n’avaient pas la maturité, j’avais plutôt tendance à les délaisser, peu m’importait qu’ils soient ou non de bons éléments.
Les bras croisés, je la fixais. C’était dommage, vraiment, qu’une jeune fille comme elle puisse être aussi perturbée.
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