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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Walking down memory lane ◊ Ielena :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Lumos
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Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Jeu 31 Oct - 23:42
Walking down memory lane


Ielena ◊ Hestia

We dream about a brand new start But we dream in the dark for the most part


 
Dans le miroir son reflet lui renvoyait un regard où se mêlaient la résignation et le découragement. Cela faisait déjà près d’un mois que Hestia était revenue au manoir familial, mais moins de une semaine qu’elle avait retrouvé sa magie. Pourtant, elle avait l’impression que le temps passait bien plus lentement que ça. Elle étouffait dans cet univers trop guindé où chacun de ses gestes et chacune de ses paroles étaient analysés, critiqués et manipulés. Elle ne pouvait pas respirer sous les remarques de sa mère sur sa manière d'être et sous le regard inquisiteur de son père qui ne serait ô grand jamais satisfait d'elle. C'était une bataille perdue d'avance mais elle n'avait pas d'autres choix. Hestia était bloquée au manoir pendant trois mois, certainement les plus longs de toute l'année et elle n'avait pas d'autre choix que de serrer les dents et d'attendre que son cauchemar prenne fin. Que pouvait-elle faire d’autre ? Ce n’était pas l’envie de se rebiffer qui lui manquait, regarder ses géniteurs dans les yeux pour leur dire « Bravo, vous êtes effroyables ! Vraiment, des parents indignes, vous pouvez être fiers » mais même quand le ressentiment l’étouffait, les mots ne venaient pas, ils se bloquaient dans sa gorge et mourraient sur ses lèvres, la réduisant au silence. Elle avait du caractère, la verte, mais pas la fougue de sa sœur et sa peur de se retrouver seule la paralysait. Hestia pouvait porter toutes les armures qu’elle voulait, quand il s’agissait de sa famille ses failles étaient trop nombreuses et trop profondes pour être ignorées. Alors elle gardait le silence, encaissant sans un mot les remarques et les exigences de ses parents. Elle faisait de son mieux, même si elle savait que ce ne serait jamais assez. Pour le moment ses géniteurs attendaient d’elle qu’elle se prépare pour la réception qui serait donnée ce soir au manoir. Une soirée entre sorciers de bonne famille, comprendre là des sang-purs influents et en grande partie partisans de l’Augurey. Sa mère avait décrété qu’il fallait célébrer la victoire des sorciers sur les bracelets du Blood Circle, oubliant intentionnellement les dégâts provoqués par l’organisation moldue et la menace qu’ils représentaient toujours. Mais pour Athéna Carrow c’était surtout l’occasion parfaite de réaffirmer l’influence de sa famille et de garder leur nom si précieux dans la lumière. Même sous des apparences quelques peu désintéressées, les Carrow nourrissaient des objectifs égoïstes.

Sans protester, Hestia s’était rendue sur le chemin de traverse pour acheter une robe et se préparait désormais à rejoindre ses parents avant l’arrivée des premiers invités. Cette soirée n’était pas à son goût, loin de là, mais avec sa famille toute protestation était inutile, elle savait qu’ils pouvaient faire de sa vie un enfer et puisqu’elle avait encore deux mois à passer au sein du manoir Carrow elle avait préféré suivre les directives de sa mère sans broncher. Au moins, maintenant qu’elle était débarrassée du bracelet, elle avait retrouvé un semblant de liberté de mouvement, ce qui lui avait au moins permis à sa peau de reprendre quelques couleurs, le teint de vampire elle s’en passait bien. Ce fut sans le moindre enthousiasme qu’elle revêtit la robe bleu nuit que Roman Grayson l’avait aidé à choisir. Jamais elle ne l’avouerait, mais au final son aide lui avait été bien utile dans la boutique tenue par sa famille. Le Gryffondor avait l’œil pour choisir des pièces qui mettaient en valeur, ce que bien sûr elle ne lui dirait jamais. Après avoir relevé ses cheveux en un chignon flou et appliqué un peu de fard sur ses paupières, la Serpentarde chaussa des escarpins brillants et quitta sa chambre. Non sans avoir pris une profonde inspiration pour se donner du courage. Ses parents l’attendaient déjà dans l’entrée de la demeure. Ils étaient vêtus avec soin et élégance, bien évidemment, tout dans leur attitude inspirait le respect. Ils étaient les maîtres des lieux et ça se voyait. Tout en se plaçant à côté de sa mère pour accueillir les sorciers elle pouvait sentir son regard acéré l'analyser de haut en bas. Athéna ne trouverait rien à redire, Hestia le savait déjà, la verte avait bien des défauts mais son rôle d’héritière parfaite elle le connaissait par cœur et elle n’avait jamais fait de fausse note en le jouant. Bien vite, le premier couple arriva à la porte et la jeune femme se composa une expression polie et heureuse, son premier mensonge de la soirée. Les minutes qui suivirent furent encore plus longues qu'elle ne l'avait craint mais pas un instant elle ne le montra. Ce n'était pas dans son rôle. Elle se contentait de sourire, se serrer les mains des sorciers influents du monde magique, de déposer sur les joues de leurs femmes une bise légère avant de trouver un compliment à leur lancer sur leur tenue ou leur coiffure. Plusieurs fois elle eut affaire à des sorciers qu'elle connaissait, des parents de certains de ses camarades à Poudlard, quelques un de ses camarades étaient même présents. Lorsque l'on venait d'une grande famille de sang-pur on ne pouvait se soustraire à ces soirées mondaines. Elle savait qu’elle n’était pas la seule dans ce cas.

Une fois la première vague des sorciers arrivée, Hestia suivit ses parents dans le grand salon qui servait pour ce soir de hall de réception. D’autres invités arrivaient encore au goutte à goutte mais la soirée avait bel et bien commencé. Le salon était immense et décorée avec goût, de grandes tables rectangulaires et nappées de blanc avaient été placées de chaque côté pour que les sorciers puissent se servir en apéritif et divers amuses bouches. Leur elfe de maison était absente, certainement retranchée dans le cellier près de la cuisine où un coin lui était réservé. A la place des plateaux en argents avaient été ensorcelés pour flotter dans la pièce, slalomant avec grâce parmi les invités ils s'arrêtaient devant eux avant de leur proposer une coupe de champagne ou un verre de vin. La pièce entière respirait le raffinement et la magie, même les boissons étaient enchantés, les vins se faisaient plus ou moins fruités suivant les gouts des sorciers et le champagne ne perdait jamais de son pétillant. Avisant un plateau non loin d'elle Hestia attrapa une coupe de champagne, ignorant superbement les verres de jus de citrouilles sous le regard implacable de son père. Elle lui fit un signe de tête discret, lui promettant de ne pas boire plus que de raison. Ce genre de soirée n’était clairement pas le bon moment pour ça. Hestia avait eu bien assez d’occasion d’abuser de l’alcool pendant l’année scolaire, que ce soit seule -mais accompagnée par la présence pétillante de Miss O’Hara-, en compagnie d’Adèle ou de tout un groupe d’amies. Chaque fois elle s’était réveillée avec un mal de crâne lancinant et un estomac en vrac, si pendant l’année elle pouvait gérer ce genre de conséquence, sous le toit familial les choses étaient différentes et elle n’avait pas envie de prendre de risque. Sirotant une gorgée de son verre elle s'éloigna de ses parents pour déambuler dans la salle, distribuant des sourires et répondant avec politesse aux questions qu'on lui posait. Elle était habituée à ses soirées mondaines où elle devait jouer à la parfaite jeune femme. La soirée venait à peine de débuter mais elle pouvait déjà sentir l'hypocrisie envahir la pièce, ici tout le monde en faisait preuve. Et elle la première.

La soirée était un succès, Hestia devait bien le reconnaître. Il fallait l’avouer, Athéna Carrow n’avait pas son pareil pour réunir du beau monde. Partout où elle posait ses prunelles, la Serpentarde voyait des sorciers puissants et des familles riches. Cet évènement ne manquerait pas de faire parler de lui, et les Carrow auraient eu une fois encore ce qu’il voulait : leur nom encensé et leur influence assurée. Et tant mieux, Hestia ne voyait peut être pas le monde de la même manière que ses parents mais au moins pendant ce temps elle pouvait passer une soirée tranquille. Bien sûr, elle aurait préférée être seule face à son chaudron plutôt que de devoir se mêler à cette bande d’hypocrite camouflée sous de beaux atours, mais elle avait aussi appris à se contenter de ce qu’elle avait. Et là, puisque ses parents n’étaient pas sur son dos, elle pouvait au moins respirer un peu. Tout en sirotant sa coupe de champagne, Hestia avait déambulé dans la salle en attendant l’occasion parfaite pour s’éclipser. Elle devait d’abord faire acte de présence, se montrer un peu et charmer quelques invités pour qu’ils n’aient rien à redire de la plus jeune des Carrow mais elle avait bon espoir de pouvoir quitter discrètement les lieux au plus tôt. Du moins, c’était l’idée que la Serpentarde avait en tête jusqu’à ce que ses prunelles ambrées ne tombent sur une silhouette qui attira son attention. Elle se stoppa aussitôt, un peu perplexe. Ce port de tête, cette chevelure, cette voix qui lui parvenait faiblement depuis l’autre côté de la pièce, tout ça faisait résonner en elle des souvenirs bien lointains. Dans sa mémoire des images de ses quelques brefs séjours en Russie se rejouèrent. Des visages qu’elle avait rencontré lui revinrent mais surtout un qu’elle avait perdu de vue depuis longtemps. Se pourrait-il que le passé et le présent se rencontrent ? Sans attendre, Hestia se dirigea vers le petit groupe de sorcier qui avait attiré son attention. « Ielena ? » Appela-t-elle doucement en direction de la plus jeune. Un léger sourire flotta brièvement sur ses lèvres quand elle se retrouva face à la jeune Dimitrova. Ainsi elle avait vu juste, il s’agissait bien de la Russe. Elle avait grandi mais restait aisément reconnaissable pour quelqu’un d’aussi observateur que la Serpentarde. D’un regard, Hestia les excusa auprès des autres sorciers qui comprirent le message et s’éloignèrent continuer leur discussion plus loin. La verte reporta ses prunelles sur la jeune sorcière, elle ne parvenait pas à croire qu’après toutes ces années elle se trouvait simplement là en face d’elle. « Je suis surprise de te voir, je ne m’attendais pas à te retrouver ici. » Et c’était une bonne surprise, pour une fois.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Anonymous
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Lun 4 Nov - 21:15
Je pensais qu’à cette distance de la Russie, mon père ne viendrait plus m’enquiquiner. J’avais tort et ma naïveté m’avait une nouvelle fois trompée. Il n’avait pas eu besoin de se déplacer en personne pour rendre nuageuse ma journée. Un simple mot avait suffi, un ordre, rien de plus, rien de moins. Avais-je le choix ? Pas vraiment et il comptait sur moi pour représenter pleinement notre famille. Je me doutais bien qu’une seule erreur de ma part suffise pour l’enrager et je n’avais nulle envie d’être à l’origine de cette colère. J’aimais ma nouvelle liberté et je comptais bien la garder. Ainsi, pour que je puisse rester étudier en Angleterre, je devais remplir des devoirs ce qui signifiaient assister à des soirées mondaines. Il ne m’avait pas donné plus d’information sur ce rassemblement, seulement une adresse, une date et une heure précise. Devais-je deviner par moi-même les personnes à l’origine de cette soirée ? C’était le cas apparemment et je n’avais pas beaucoup de temps devant moi pour y réfléchir davantage. Même si j’avais d’autres obligations cette soirée-là, je n’avais d’autre choix qu’annuler et m’excuser platement de mon absence. Je n’avais pas dans l’idée de désobéir, loin de là, je connaissais ma place et si par ma bonne attitude, je pouvais rendre fier mon père, je le ferais. J’avais toujours espoir de contrebalancer la vision qu’il avait de moi, même si c’était me bercer d’illusion. Je n’avais aucun souvenir d’un mot gentil à mon encontre, même pas un simple merci. Que pouvais-je faire de plus ? Je manquais d’inspiration à ce propos et avec le temps, j’avais laissé couler. Mes actions m’avaient valu de me prendre des coups et c’était loin d’être motivant. Je ne baissais pas entièrement les bras, un doute persistait et si par je-ne-sais-quel-miracle, j’arrivais à recevoir un simple sourire de sa part, c’était déjà conséquent. Peut-être que le mot bâtard avait une annotation agréable dans sa bouche, si c’était le cas, j’étais bien aveugle de ne pas m’en être rendue compte plus tôt. Enfin, le mot était clair, et même s’il arrivait un peu tard, il ne changeait rien, je devais y aller. Puis, qui sait, peut-être que cette soirée serait agréable.

Sur cette pensée positive, je me préparais dans ma chambre située au Chaudron Baveur. N’ayant pas le temps d’aller guérir une nouvelle robe, j’usais l’une de mes plus récentes acquisitions. Être belle et docile, c’étaient deux qualités que je devais arborer pour la soirée. Ce n’était pas le moment de montrer mon esprit brillant ou mon envie de liberté. Je devais jouer un rôle, sourire à chacun des visages et toujours adresser une parole polie. Je représentais la Russie par ma présence et une seule fausse note de ma part pouvait créer des tensions. C’était un lourd fardeau, mais mon sexe faisait qu’on n’allait pas aborder certains sujets en ma présence. La seule question pouvant effleurer les lèvres de ces inconnues était mes fiançailles et rien d’autres. Que pouvais-je leur dire ? J’étais fiancée et je n’en savais pas plus. Mon père avait dû me trouver une famille de sang pur et me vendre admirablement au plus offrant. Cela n’avait rien d’une nouvelle à mes oreilles. Je connaissais mon engagement depuis plusieurs années et je n’avais jamais eu la chance de le rencontrer. Parfois, je me demandais même si je n’avais pas rêvé quand mon père me l’avait annoncé. Je trouvais ça étrange de ne l’avoir jamais rencontré. Certes, j’ignorais son nom et j’étais la seule fautive de cette ignorance. J’avais eu peur d’interroger mon père et quelque part, je redoutais d’autant plus sa réponse. L’ignorance était plus réconfortante et il ne subsistait dans mon esprit qu’une image floue de cet homme. Qui était-il ? Une question résonnant parfois dans mes pensées et m’empêchant même de dormir. J’avais le temps, pensai-je et ce mensonge suffisait à apaiser mes craintes ; un doux mensonge amer, car les années passaient et m’approchaient peu à peu de cette réalité. Mon père m’avait décoté une cage et mon seul espoir était que celle-ci était plutôt confortable. Triste vie… Je soufflais, comme si cela pouvait faire disparaître ce tableau désastreux qu’était mon histoire. Cependant, ce soir, mes craintes ne devaient pas transparaître et je devais être une Dimitrova.

Je me regardais une dernière fois dans le reflet du miroir, ajustant mes cheveux bouclés et affichant une mine agréable. Puis, sortant ma baguette en bois de mélèze, je fis quelques pas avant de transplaner à l’adresse indiquée. Je me retrouvais devant un manoir chic et élégant et je lus à côté du portail le nom de la famille possédant le bien : les Carrow. Ce nom ne m’était pas étranger et me ramenait quelques années en arrière. J’étais bien jeune à l’époque, insouciante des personnes m’entourant et jouant avec des enfants de mon âge. Seulement, je me retrouvais bien vite isoler et j’allais trouver du réconfort dans le jardin de ma demeure. C’était de cette manière que j’avais rencontré Hestia, une soirée mondaine parmi tant d’autres organisée dans le manoir familial. J’esquissais un sourire, tandis que je pénétrais au sein du domaine. Je n’étais pas en avance pour une fois et la raison était l’heure indiquée sur le mot de mon père. Je n’aimais pas arriver en cours de route, mais je n’avais pas le choix et il ne m’était plus possible de faire marche-arrière. Ainsi, je sonnais à la porte et on m’accueillit bien vite. Je fus époustouflée par le décor, admirant les tableaux et la qualité des meubles. Le manoir était semblable à une œuvre d’art. Je me laissais distraite par mon observation, ignorant les gens autour de moi et allant même à toucher du bout des doigts l’un des vases exposés où orner un magnifique bouquet de fleurs estivales. J’approchais mon nez pour en sentir quelques flagrances et je me laissais porter par cette douce odeur. Cela me procurait du courage et j’en avais bien besoin au vu de toutes les personnes que je devais saluer. J’essayais d’être la plus charmante possible et je n’avais pas forcément besoin de surjouer. C’était dans ma nature d’être agréable et sociable. J’avais depuis longtemps délaissé la jeune Ielena isolée. J’avais affirmé mon caractère et j’avais appris que j’étais loin d’être la personne décrite par mon père.

Je voguais de personnes en personnes, saluant des représentants de famille sorcier important. J’avais fini par m’hydrater en buvant une coupe de champagne et savourant la sensation des bulles sur mon palais. Je connaissais mes limites et je n’avais pas en tête de m’illustrer dans un état d’ivresse. Ce n’était pas l’endroit approprié pour ce genre d’excès. Par moment, je cherchais du regard mon ancienne camarade de jeu et je ne la vis nullement. Mon attention se reporta sur une discussion intéressante, ne mentionnant aucunement une famille ou un mariage. Il était question de créatures magiques et je ne pouvais résister à l’appel de donner mon point de vue. Il semblait que l’une des personnes fût une experte dans le domaine, ayant même écrit plusieurs livres à ce sujet. Je buvais littéralement ses paroles et soulignant mon enthousiasme sur mon année étudiante à venir. Il me conseilla plusieurs livres avec des théories différentes et je pris bonne note de ce partage de manuscrit. J’affichais un sourire enjoué et mes yeux brillaient d’admiration. Ce n’était pas tous les jours que je pouvais croiser des personnes aussi remarquables dans ce domaine. C’était l’avantage de ce genre de sauterie, elle attirait des grands noms et si on se montrait un minimum curieux, on pouvait apprendre beaucoup de choses. C’était mon cas et étant lassé de saluer tous les convives, je m’étais réfugiée dans cette discussion savante.

Pourtant, à un moment donné, quelqu’un m’appela. Sur le coup, j’étais surprise, ne reconnaissant nullement le son de cette voix. Je me retournais vivement pour faire face à cette personne. Son visage m’était familier et je ne mis pas longtemps à mettre un nom sur la jolie brune. Mon sourire s’accentua alors que je la reconnaissais peu à peu sous des traits adultes. C’était Hestia avec quelques centimètres en plus. Nos chemins avaient fini par se croiser et j’étais ravie de la revoir. « Hestia ! » Dis-je d’une voix enjouée alors qu’elle excusa les sorciers autour de nous pour m’accaparer. On se dévisagea un bref instant, observant chacune le marquage du temps sur notre apparence. « Je suis surprise de te voir, je ne m’attendais pas à te retrouver ici. » J’émis un petit rire à ses propos. Elle avait raison et sur le coup, je ne voyais plus cette soirée comme un devoir. « C’est une agréable surprise ! Tout ce temps sans se revoir… Pourtant, je n’ai aucun mal à te reconnaître. » Je portais mon regard sur la robe qu’elle portait, avant de souligner. « Cette couleur te va à merveille ! » J’étais sincère, elle était tout en beauté ce soir et il fallait être aveugle pour ne pas s’en apercevoir. D’une main agile, je pris une nouvelle flûte de champagne dont le plateau passa non loin de moi et j’en sirotai une gorgée avant d’ajouter. « Je ne sais même pas par quoi commencer… Peut-être débuter par le plus simple, pourquoi suis-je ici ? Mon père. Enfin, tu es bien placée pour comprendre ses motivations. Mais parle-moi de toi, qu’est-ce que tu deviens ? » J’étais curieuse de connaître cette nouvelle Hestia. Dans ma tête, j’avais encore en mémoire nos discussions enfantines sur les fleurs. Il est vrai que nous partagions une passion commune pour les plantes et à l’époque, elle m’avait promis de me montrer un jour le jardin de sa demeure. Après tout, lors de sa venue, je lui avais fait visiter le mien et chacune, on n’avait pu apprendre de la diversité de la flore du pays de l’autre. Je gardais un souvenir agréable de notre rencontre, même si des années s’étaient écoulées depuis.  
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Hestia Carrow
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Sam 30 Nov - 22:28
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Ielena ◊ Hestia

We dream about a brand new start But we dream in the dark for the most part


 
La vie était pleine de surprise, Hestia en avait toujours été consciente, souvent c’était ce qui rendait l’existence intéressante, ce qui lui ajoutait un peu de piquant. Il n’y avait rien de pire que la monotonie du quotidien, la Serpentarde voulait bien l’admettre. Sauf que dans son cas, les surprises étaient rarement bonnes. Et encore, rarement était un terme encore trop généreux en ce qui la concernait. Pas de parents qui débarquaient avec un chiot dans les bras, pas de père Noël comme chez les moldus, pas d’anniversaire surprise ou de cadeau inattendu mais offert avec affection. Non, chez elle les surprises c’était plutôt une sœur aînée qui fuyait la demeure familiale sans un regard en arrière, une cambrioleuse donneuse de surnoms pourris qui s’introduisait dans le manoir pour lui voler une part de son héritage ou encore une potion ratée d’une certaine petite Serdaigle qui prenait vie et tentait de les tuer. Sans parler de la rencontre avec un loup-garou et du groupuscule composé de moldus tarés qui attaquait à vue. Clairement, pour Hestia, les surprises étaient rarement une partie de plaisir, à ce rythme ce n’était absolument pas étonnant qu’elle n’aime pas devoir y faire face. D’ailleurs quand elle avait rencontré Adèle, ça avait été une des premières choses qu’elle lui avait dit d’elle. Pour Hestia, les surprises se transformaient souvent en catastrophes dont elle devait ensuite assumer les conséquences. Rien de très plaisant, alors elle préférait les éviter de son mieux. Même si, il fallait le dire, la plupart du temps elles lui tombaient dessus sans qu’elle n’ait son mot à dire. Pourtant, pour une fois, elle voyait mal comment ça pourrait être le cas de celle de ce soir.

Au milieu de tous ces sorciers ennuyeux, Hestia n’aurait jamais pensé retrouver une amie d’enfance perdue de vue depuis longtemps. Et encore moins une sorcière dont la simple vue la ramenait à des souvenirs agréables et faisait naitre un sourire sur son visage. Pourtant les faits étaient là, Ielena se tenait devant elle et ça c’était une surprise à laquelle la Serpentarde ne s’attendait pas. Mais celle-là, elle l’accueillait avec une joie teintée. « Hestia ! » La verte observa son amie avec, elle devait bien l’avouer, une certaine nostalgie. La russe avait bien grandi, mais elle la reconnaissait sans le moindre mal. Peu importait qu’elles ne se soient fréquentées qu’assez peu pendant leur enfance pour finalement être séparées pendant des années, la Carrow avait le sentiment de retrouver la même personne. Elle savait que ce n’était pas vrai, les années avaient fait leur œuvre et elles avaient toutes les deux changés, mais ça avait un côté rassurant. Un sentiment que la Serpentarde ne ressentait pas assez souvent à son goût. Elle avait envie d’en profiter. « C’est une agréable surprise ! Tout ce temps sans se revoir… Pourtant, je n’ai aucun mal à te reconnaître. » Un sourire s’épanoui sur les traits d’Hestia. Le rire de la sorcière lui indiquait qu’elle était heureuse de leur rencontre fortuite, au moins un sentiment qui serait partagé. Hestia était habituée aux soirées données par ses parents, elle s’était résignée à une nouvelle nuit d’hypocrisie et d’ennui, la présence de Ielena lui faisait revoir son jugement. « Je ne préfère pas compter les années ! » Répondit-elle en mêlant son rire à celui de la slave. En fait, l’anglaise ignorait depuis combien de temps elle n’avait pas vu la sorcière. Elles s’étaient fréquentées par intermittence enfants, quand Cyrus Carrow amenait sa famille en Russie, mais au fil des ans leurs rencontres s’étaient raréfiées. Peut-être parce que Hestia s’était liée d’amitié avec Dimka. Elle préférait ne pas y penser, pas besoin de remuer le passé, leur rencontre présente était bien plus importante.

Un plateau passa près d’elles et fut aussitôt délesté de deux coupes de champagne. Hestia faisait attention à ne pas laisser l’alcool lui monter à la tête mais la présence de Ielena lui donnait envie de profiter un peu plus. Après tout, elles avaient ces retrouvailles à célébrer. « Cette couleur te va à merveille ! » Hestia baissa les yeux sur sa robe dont le tissu bleu nuit chatoyait jusqu’à ses genoux. Elle eut un petit sourire en repensant à toute l’aventure qu’avait été le seul fait de la choisir. Le fils Grayson avait manqué de la rendre folle mais elle devait bien dire que le résultat avait valu la peine, la robe qu’il l’avait aidé à choisir était vraiment belle et le compliment de la slave ne faisait que le confirmer. « Merci. Je t’avoue que j’ai eu un petit coup de main pour la choisir. Tu es très jolie aussi. » Lui lança-t-elle en penchant sa coupe de champagne vers la sienne pour qu’elles trinquent. Hestia n’était pas habituellement adepte des compliments lancés à la légère, c’était donc la sincérité qui teintait ses mots. Elle avait gardé en tête l’image de la jeune Ielena, elle avait désormais face à elle une belle jeune femme. Quelque part semblable à l’enfant qu’elle avait connu, mais avec un petit truc en plus qui faisait toute la différence. « Je ne sais même pas par quoi commencer… Peut-être débuter par le plus simple, pourquoi suis-je ici ? Mon père. Enfin, tu es bien placée pour comprendre ses motivations. Mais parle-moi de toi, qu’est-ce que tu deviens ? » La verte hocha lentement la tête. Oh oui, elle comprenait parfaitement les motivations de Dimitrov père, son propre paternel était taillé dans le même type de roche. Au moins, elle comprenait mieux la présence de la russe en ces lieux alors que le reste de sa famille était absente, son père voulait qu’elle se montre, qu’elle porte leur patronyme et qu’elle y fasse honneur face aux sorciers de la haute société anglaise. Au fond, Hestia était là pour les mêmes raisons. C’était sûrement même la raison de la présence de bien des sorciers ce soir.

Un instant, l’attention d’Hestia fut détournée par une sorcière vêtue d’une robe d’un corail voyant qui passait auprès d’elles en déclarant d’une voix légèrement trop forte « Il a de la chance lui, il sait parler baleine ! ». Un sourire un peu moqueur flotta une seconde sur les lèvres de la Serpentarde. Parfois les discussions entre sorciers étaient vraiment étranges, elle avait beau être née dans cet univers, il lui arrivait encore de s’en étonner. Prenant une gorgée de sa boisson, elle reporta ses prunelles ambrées sur Ielena, réfléchissant à la manière dont elle pourrait répondre à ses interrogations sans trop en dire. Elle avait beau être face à une amie d’enfance, ses vieux réflexes étaient toujours là, garder tout ce qui était sensible pour elle, pour se protéger. La russe ne lui voulait certainement pas le moindre mal, mais la vipère avait toujours eut des difficultés à accorder sa confiance. Ce n’était même plus une question d’amitié, juste un besoin de se préserver. « Oh tu sais, ma vie suit son cours. » Déclara-t-elle avec un vague geste de la main. Ma sœur a fugué de la maison et je suis restée sans nouvelles pendant deux ans parce que nos parents interceptaient nos hiboux. J’ai survécu non pas à un, mais à pas moins de trois attentats commis par des groupuscules fous à lier. On m’a planté une dague dans l’épaule et tenté de m’enrôler de force dans les mangemorts. Je suis restée trois semaines privée de ma magie à cause d’un affreux bracelet dont on m’a libéré même pas trois jours plus tôt. Le tout en à peine cinq mois. Voilà ce qu’elle aurait pu dire. Ce sur quoi elle se serait certainement confiée si elle avait été capable d’accorder sa confiance plus facilement. Mais bien sûr, ce n’était pas le cas. Alors plutôt que de partager à une oreille attentive toutes les épreuves qu’elle avait vécues, elle se contenta d’adresser un fin sourire à la russe, choisissant de s’engager sur un terrain plus sûr. « J’ai décidé de continuer mes études après mes ASPICS, en septembre j’entre en deuxième année de sciences magiques. Je compte me spécialiser en potions, mais ça ne doit pas vraiment te surprendre. » Voilà qui était un sujet qu’elle pouvait aborder sans grand risque et qui ne paraitrait pas complètement décalé au milieu de cette rencontre. Après tout, elles ne s’étaient pas vues depuis des années, parler de l’avancée de leurs études était logique. Et surtout, ça ne les mènerait pas sur des sujets de discussions plus délicats que la verte n’avait aucune envie d’aborder.

Parler des études était particulièrement banal, mais Hestia préférait aborder ce genre de sujet plutôt que de devoir s’épancher sur les évènements qui avaient façonnés une Hestia plus distante et renfermée. Tout ce qu’elle avait vécu de difficile depuis des années était déjà assez compliqué comme ça pour elle à accepter, elle n’était clairement pas prête à en parler à Ielena. La verte avait déjà le plus grand mal à s’ouvrir à ses amis, elle ne s’imaginait pas le faire face à une sorcière qu’elle venait seulement de retrouver. Il était plus prudent de détourner le sujet, et la présence même de la russe était l’argument parfait. « Attends… Est-ce que tu es en Grande-Bretagne parce que tu comptes intégrer l’université de Poudlard à la rentrée ? » Demanda la brune, soudainement frappée par la fait qu’il était étrange que la Dimitrov se soit déplacée seule ce soir. A bien y réfléchir, c’était la première fois que Hestia la voyait sans sa famille. Habituellement, le patriarche Dimitrov ne manquait pas une occasion de se montrer et de s’assurer que les membres de sa famille faisaient honneur à leur nom. S’il n’était pas présent ce soir, cela voulait sûrement dire qu’il n’était pas en Grande Bretagne. Ielena sans la supervision de son paternel, voilà une vision à laquelle Hestia n’était pas habituée. Tout cela devait avoir une explication, et puisque les Dimitrov n’étaient pas du genre à laisser leurs enfants partir en voyage seuls, cela voulait sûrement dire que la slave s’apprêtait à rejoindre l’université de Poudlard. « J’ai l’impression que c’est toi qui a des choses à me raconter. » Ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin. Hestia espérait bien pouvoir détourner l’attention d’elle, mais elle était également sincèrement intriguée. Elle avait l’impression d’avoir loupé pas mal de choses concernant Ielena et ça l’intéressait bien plus d’en apprendre d’avantage sur elle que de parler de sa propre vie.

Trop plongée dans ces retrouvailles, Hestia en avait presque oublié le contexte dans lequel elles se trouvaient. Après tout, la plupart des sorciers qui se trouvaient là n’avaient pas la moindre importance à ses yeux, les occulter lui avait été particulièrement facile. En revanche, il lui fut difficile d’ignorer le petit homme au crâne grisonnant et à la robe de sorcier vert émeraude qui vint se planter à leurs côtés. La Serpetntarde lui adressa un signe de tête poli, consciente qu’il s’agissait d’un invité de ses parents et que ceux-ci n’accepteraient pas la moindre impolitesse de sa part. Elle s’efforça donc de ravaler la frustration qu’elle ressentait à la voir s’incruster de la sorte. Dans n’importe quelle autre situation elle ne se serait pas gênée pour renvoyer l’intrus d’où il venait avec quelques répliques mordantes, mais là elle ne pouvait pas se le permettre. Le pire fut certainement de voir le sorcier ouvrir la bouche pour baragouiner dans une langue complètement inconnue de la verte. Complètement paumée, Hestia observa l’ainé s’exprimer avec conviction. Elle jeta un coup d’œil perplexe à Ielena qui n’avait pas l’air de comprendre plus qu’elle ce qu’il pouvait bien leur raconter. « Je crois qu’il essaye de nous parler, il prononce des mots. » Lui chuchota-t-elle tout en haussant un sourcil complice. Une chose était sûre, le sorcier ne parlait ni anglais, ni russe, même si la Serpentarde ne maitrisait pas non plus cette dernière langue, elle avait passé assez de temps avec Dimka pour en reconnaitre les sonorités. Mais là, impossible de savoir ce qu’il tentait de leur dire. A court d’idée, Hestia lui adressa son sourire le plus poli et alpaga une sorcière d’un certain âge qui passait par là pour la placer devant l’homme. Peu perturbé, celui-ci s’adressa aussitôt à la sorcière, continuant sa conversation comme si de rien n’était. La Serpentarde haussa les épaules, croisant les prunelles de Ielena, elle lui fit discrètement signe de la suivre. « Et si on allait prendre l’air ? On s’est assez montré pour ce soir. » Lui souffla-t-elle alors qu’elles s’éloignaient des sorciers guindés. La soirée ne faisait que commencer et elles avaient du temps à rattraper.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Anonymous
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Dim 26 Jan - 15:17
Depuis ma tendre enfance, j’avais eu l’habitude de prendre part à des soirées mondaines, similaires à celle de ce soir. Seulement, plus jeune, je n’avais pas conscience de tout l’intérêt de ce genre de festivité. Enfant, mon père exigeait simplement que je me comporte correctement et que j’arbore au mieux mon nom de famille tout en mettant sous silence ma nature bâtarde. Comme toujours, j’obéissais et j’essayais de lui prouver du mieux possible que je méritais ma place au sein de cette famille. Je souriais, je me montrais polie, mais ce n’était jamais suffisant. Quelques parts, je me retrouvais isoler à un moment donné et je n’arrivais pas à franchir cette barrière, comme si tout d’un coup, je me sentais étrangère de ce milieu. C’était toujours dans ces moments-là que mon père posait un regard sur moi et je lisais sa déception. J’avais beau me torturer l’esprit à l’époque, je n’arrivais pas à comprendre, et même les coups de mon père ne suffisaient pas à m’inculquer la moindre leçon. La douleur ravivait simplement mon échec, me laissant persuader d’être qu’un boulet au pied de mon père. Mais je n’étais pas le genre de personne à abandonner si facilement et sans vraiment le savoir, une sorte de déclic eut lieu et je sus où ma place était. Cette place, j’en avais pris conscience une fois que j’avais rejoint Durmstrang et que je m’étais éloignée du manoir familial. J’osais croire que cette année m’éloignait pour de bons de l’influence paternelle. J’avais imaginé que cette distance suffisait à diminuer la pression sur mes épaules. Or, ce soir, ma théorie avait pris un sacré coup et j’avais l’impression d’être une simple marionnette dont les fils étaient tenus par Iouri Dimitrov. Pourtant, pour le moment, je ne passais pas une mauvaise soirée, au contraire, le destin avait joué un drôle de coup et m’avait mis sur le même chemin qu’une amie d’enfance. Surprise, je l’avais été, même si j’avais espéré depuis ce début de soirée de croiser par inadvertance la fille de l’hôte. Ainsi, en entendant mon nom, je ne m’étais pas attendue à ancrer mon regard à celui d’Hestia. Mon sourire avait rapidement pris place, balayant mon air étonné et m’exclamant sur le prénom de la jeune femme. Je prenais d’un coup conscience du temps écoulé, nous n’étions plus toutes les deux des jeunes filles, mais désormais des femmes. Je ne pouvais pour autant enlever de mon esprit, les souvenirs flottant dans l’air de notre passé commun alors que je m’exprimais sur nos retrouvailles. Le commentaire d’Hestia sur les années passé me fit rire et effectivement, il ne valait mieux pas les compter.

Lorsqu’un plateau passe non loin de moi, j’en profitai pour en soutirer une coupe et ma partenaire en fit de même. Ce verre était une manière de célébrer nos retrouvailles et de délier de cette ambiance particulière autour de nous. J’en profitais pour feindre le silence en complimentant la robe d’Hestia que je trouvais particulièrement belle et lui allait parfaitement. La jeune femme eut un petit sourire alors qu’elle observait elle-aussi le tissu bleu nuit. « Merci. Je t’avoue que j’ai eu un petit coup de main pour la choisir. Tu es très jolie aussi. » Dit-elle alors qu’elle pencha sa coupe vers la mienne dans un geste que je connaissais bien. Je répondis à l’appel et je trinquais tout en précisant. « A nos retrouvailles ! Merci pour le compliment, même si je suis bien curieuse de connaître ce petit coup de main. Cette personne semble avoir l’œil pour choisir ! » A peine, j’eus achevé mes paroles, j’en profitais pour boire une gorgée et sentir les bulles chatouillaient ma langue. J’avais cette sensation étrange d’avoir à la fois, plein de choses à raconter, mais ne pas savoir de quelle manière les aborder. Je connaissais la jeune Hestia, mais pouvais-je en dire autant pour celle en face de moi ? D’apparence, elle semblait toujours égale à elle-même, mais les années avaient certainement mûri son caractère et affirmé ses convictions. J’étais curieuse de connaître cette nouvelle Hestia et c’était pour cette raison que je m’introduis bien rapidement, avant de tâter le terrain et de préciser le fait de vouloir en apprendre plus sur elle. L’Anglaise hocha la tête, certainement en lien avec mes propos sur mon père et ses motivations. Nous avions toutes les deux grandi dans une famille de sang pur, et même si les coutumes de nos pays étaient différentes, le cœur reste le même et les exigences égales aussi. Seulement, ma réflexion fut bien vite happée par une présence singulière passant près de nous et s’exprimant d’une voix forte. « Il a de la chance lui, il sait parler baleine ! ». Un petit sourire s'esquissa mes lèvres, alors que je chuchotai à l’oreille de ma camarade. « Certains ont confondu les bulles de champagne pour de l’eau gazeuse… » Même si cette discussion pouvait avoir un sens, porter sa voix de cette manière n’avait rien d’un comportement correct. Je repris un air sérieux, balayant du regard l’assemblée avant de reporter mon attention sur la jeune femme. « Oh tu sais, ma vie suit son cours. » Elle accompagna ses paroles par un geste exprimant la continuité. Sa réponse n’apportait pas beaucoup d’information, seulement une vérité nuancée. Je pouvais en dire de même, pourtant est-ce que cela révélait vraiment mes dernières années ? Pas vraiment. Après, c’était une manière de résumer, pour éviter d’épiloguer des heures et ne pas s’attarder sur des détails futiles. Néanmoins, mon regard brillait légèrement et j’espérais au fond en apprendre un peu plus sur Hestia. Je n’avais pas dans l’idée de la malmener, au contraire, si elle souhaitait une oreille attentive, je pouvais l’être et si ce n’était pas le cas, je l’acceptais aussi. La jeune femme poursuivit, accompagnant ses dires par un fin sourire. « J’ai décidé de continuer mes études après mes ASPICS, en septembre j’entre en deuxième année de sciences magiques. Je compte me spécialiser en potions, mais ça ne doit pas vraiment te surprendre. » Effectivement, cette spécialité ne me surprenait pas, je revoyais très clairement le visage passionné de la jeune fille alors qu’on discutait de plantes et décoctions. Cela lui allait à ravir et j’étais heureuse pour elle, d’avoir trouvé sa voie. « Je ne suis pas étonnée et par-dessus, je suis contente pour toi ! Je suis sûre que tu finiras avec brio tes études. Qu’as-tu appris durant cette première d’étude, de nouvelles potions ? » Ma question était élémentaire, j’étais curieuse du programme inculqué par l’université, étant donné qu’en septembre, je serai moi-aussi une étudiante.

Ce détail dû bourdonner dans l’oreille de l’anglais, car elle demanda la raison de ma présence en Grande-Bretagne. « Attends… Est-ce que tu es en Grande-Bretagne parce que tu comptes intégrer l’université de Poudlard à la rentrée ? » J’émis un sourire plus éclatant avant de hocher ma tête pour confirmer ses dires. J’étais curieuse de savoir comment elle avait pu avoir une telle déduction. Certainement, en lien avec ma présence dans ce pays, alors que je n’avais jamais voyagé auparavant. Seulement, Hestia ne s’arrêta pas à cette simple interrogation et ajouta avec un petit sourire en coin. « J’ai l’impression que c’est toi qui a des choses à me raconter. » J’émis un petit rire cristallin, tout en continuant de hocher la tête. Je ne pouvais pas nier le contraire. Je regardais autour de moi, quêtant des oreilles indiscrètes, avant de répondre à ma camarade. « Tu as vu juste pour l’université. Effectivement, je vais faire ma rentrée en première année de magizoologie et de botanique. Mon père a trouvé préférable que je passe mon été en Grande-Bretagne pour que je puisse me familiariser avec le pays, je suppose. J’ai aussi passé mes ASPICS cette année et si je rentre à l’université, cela suppose que j’ai plutôt bien réussi. Là, comme ça, quelque chose que tu ne sais pas à propos de moi… » Je mis un doigt sur mon menton, signe de ma réflexion. Ce n’était pas facile de résumer quelques années en quelques phrases. Je n’avais pas forcément envie de trop m’attarder sur le sujet, même si ma vie avait depuis connu quelques évènements comme ma forme Animagus. Cela était un secret et je n’avais pas envie de mettre sur la piste Hestia à ce propos. Néanmoins, je pouvais aborder Iris. « J’ai un chat désormais, une jeune demoiselle de trois ans, tu la verras à la rentrée… Enfin, si tu n’as pas d’allergie ou une mésentente avec les chats. » Je préférais être clairvoyante, je n’avais pas envie de la rendre mal à l’aise, si jamais elle n’aimait pas côtoyer les animaux. Même si ce n’était pas mon cas, il était important de ne pas s’intéresser uniquement à ses propres besoins et faire attention aux autres. Par cette dernière phrase, je me rendis compte que même si j’avais pu fréquenter Hestia durant quelques soirées mondaines, je ne la connaissais pas assez sur certains points et encore moins aujourd’hui. Je devais faire attention, je n’avais nulle envie de la brusquer ou de la vexer.

Perdue, je me rendis compte qu’un homme à la robe vert émeraude était à côté de nous et baragouinait dans une langue étrangère. J’avais beau essayer de me concentrer sur les mots prononcés, je n’arrivais pas à savoir le langage utilisé. En lançant un regard à Hestia, je compris que c’était la même chose pour elle et qu’elle adressait un signe de tête poli à l’encontre du chauve. Je l’imitai, même si la situation était légèrement embarrassante. L’homme en question ne semblait pas vouloir s’évincer et paraissait enchanter de nous causer dans sa langue étrange. Hestia devait être dans une position délicate, c’était un invité et ce n’était pas évident de l’écarter gentiment sans le froisser. « Je crois qu’il essaye de nous parler, il prononce des mots. » Me chuchota Hestia. Je pinçai mes lèvres tout en hochant à ses dires. Je ne voyais pas l’utilité de lui adresser plus de mots que nécessaires, il nous fallait nous échapper d’une manière correcte et ce dernier détail était loin d’être une mince affaire. Heureusement, Hestia avait plus d’un tour dans son sac et alpaga l’homme avec une sorcière du même âge environ. Ce changement de partenaire ne sembla pas le gêné le moins du monde. C’était l’heure de s’éclipser alors qu’Hestia lui fit signe de la suivre. Je m’exécutai, alors que la jeune femme proposait de prendre l’air, en précisant que nous nous étions assez montrées pour ce soir. « Je ne peux pas refuser une telle invitation, surtout que cela n’inclut pas un homme à la langue étrange. Au fait, tu as eu une idée de génie ! Je vois que tu as l’habitude de maîtriser ce genre de situation pour le moins… Embarrassante ! » Répondis-je d’une voix faible pour seule ma jeune camarade puisse l’entendre. L’atmosphère prit de meilleures couleurs alors que nous nous éloignons de la soirée pour gagner un endroit plus calme et réservé. « Prendre l’air signifie que tu vas me faire visiter ce fameux jardin que tu m’avais promis des années auparavant de me montrer ? » Je l’observais d’un œil brillant, alors que je précisais. « Je ne t’oblige à rien, mais je ne peux nier que plus jeune, j’ai rêvé de ce moment. » J’émis un petit rire, alors que les notes d’une musique s’estompaient peu à peu et que j’en profitais par ce calme de terminer mon verre. J’espérais que d’autres personne n’avait pas eu la même idée que nous de prendre l’air. J’avais envie de poursuivre la soirée de manière plus restreinte, incluant seulement moi et Hestia. Je prenais le parti que j’avais assez joué mon rôle et que cela suffirait aux yeux de mon père.

PS : Et voilà la réponse avec beaucoup beaucoup de retard, excuse-moi  Walking down memory lane ◊ Ielena 1616589981
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Lun 2 Mar - 23:28
Walking down memory lane


Ielena ◊ Hestia

We dream about a brand new start But we dream in the dark for the most part


 
Les soirées mondaines des sorciers, Hestia les connaissait par cœur. Il fallait dire qu’elle y avait été habituée dès le plus jeune âge. Au début bien sûr elle ne restait pas longtemps, tant qu’elle était toute jeune ses parents se contentaient de pavaner avec leur dernière née dans les bras pendant quelques minutes avant de la confier à une gouvernante chargée de s’assurer qu’elle ne trainerait pas dans les jambes des adultes pour le reste de la soirée. Ce temps de présence obligatoire avait augmenté au même rythme qu’elle grandissait et, à partir du moment où elle avait été capable de tenir une conversation à peu près intelligible, elle avait eu pour rôle de jouer la petite héritière parfaite. L’objectif était simple : charmer les sorciers présents, leur montrer que les Carrow étaient une famille unie et équilibrée, bien loin de l’image désastreuse que les agissements d’Amycus et Alecto leur avait collé à la peau. Hestia n’avait pas eu le choix aussi s’était-elle acquittée de cette tâche sans se plaindre, se glissant dans la peau de la petite sorcière modèle, distribuant des mensonges par dizaines sans jamais se départir de son sourire hypocrite. Evidemment toute cette mascarade était loin de plaire à la Serpentarde, jouer un rôle constamment n’était pas à son goût mais au moins c’était quelque chose pour laquelle elle se révélait particulièrement douée. Elle n’avait pas besoin de déployer beaucoup d’efforts pour rentrer dans ce rôle qu’on attendait d’elle et ça lui laissait tout loisir d’observer ce qu’il se passait autour d’elle et d’analyser les agissements de chacun. Mais le verdict n’était pas des plus excitants : toutes ces soirées se ressemblaient et tous ces sorciers se ressemblaient. Ils pratiquaient la langue de bois avec l’aisance de l’habitude et maniaient l’hypocrisie à la perfection, tous autant qu’ils étaient. Tout n’était qu’une histoire de pouvoir, ce n’était pas bien difficile à comprendre, les succès des uns entrainaient les sourires acides des autres, les accords passés se retrouvaient immédiatement menacés d’une trahison. C’était une partie de chaises musicales mortelles, le tout camouflé sous un beau verni brillant. La haute société sorcière était belle à voir de l’extérieur mais empoisonnée à l’intérieur. Toutes ces robes chatoyantes, ces rires délicats, ces sourires charmeurs, ils n’étaient là que pour cacher les jalousies et les coups bas. C’était un bras de fer constant, cela aurait presque pu être intéressant à observer pour Hestia, si ce n’était pas toujours les mêmes histoires.

C’était tout de même un comble, de se trouver au milieu d’un si grand théâtre, et de s’y ennuyer ferme. Il fallait dire que les sorciers ne se renouvelaient pas beaucoup. C’était à qui prendrait le pouvoir, obtiendrait le poste le plus haut placé ou se rapprocherait du sorcier le plus puissant, le tout sans se départir de son grand sourire bien sûr. Toutes ces machinations, Hestia les avait déjà vu d’innombrables fois, tellement qu’elle avait cessé d’y prêter attention. Ses parents n’avaient pas besoin d’être prévenus de ce qu’il se passait dans leur dos, ils faisaient partie de ce nid de serpents, ils avaient été élevés dedans. Pour eux manipuler était aussi naturel que respirer. Ces soirées guindées n’avaient donc pas grand intérêt aux yeux d’Hestia. Elle avait cru que ce soir ne changerait pas la donne, et pourtant quand elle s’était retrouvé face à son amie d’enfance, Ielena, elle avait compris qu’elle avait eu tort. Enfin quelque chose d’intéressant, quelque chose qui la concernait et qui ne représentait pas une menace pour elle. Enfin un peu de lumière pour égayer cette soirée qu’elle avait déjà cataloguée comme ennuyante. Pour une fois, la Serpentarde était contente d’avoir tort, la présence de la russe changeait tout. Désormais, elle n’avait plus hâte que la soirée touche à sa fin, elle voulait au contraire qu’elle s’éternise pour avoir l’occasion de rattraper le temps perdu. « A nos retrouvailles ! Merci pour le compliment, même si je suis bien curieuse de connaître ce petit coup de main. Cette personne semble avoir l’œil pour choisir ! » Les verres émirent un léger tintement quand elles trinquèrent et cette fois le sourire de la Serpentarde n’avait rien de factice. L’amitié qui avait commencé à la lier à la slave lorsqu’elles étaient plus jeunes avait pâti des longues années qu’elles avaient passé sans se voir mais Hestia en gardait un bon souvenir. Restait à savoir si cette relation, qui à l’époque avait parue si évidente à la verte, allait renaitre de ses cendres. Pour le savoir il n’y avait pas beaucoup de solution, du temps et des discussions, cela tombait à la perfection puisque c’était exactement ce que cette soirée leur offrait. Sans s’étendre sur les détails de sa vie, Hestia entreprit d’apprendre à Ielena qu’elle avait décidé de continuer ses études après la fin de son premier cycle à Poudlard.  « Je ne suis pas étonnée et par-dessus, je suis contente pour toi ! Je suis sûre que tu finiras avec brio tes études. Qu’as-tu appris durant cette première d’étude, de nouvelles potions ? » Hestia sourit à la réponse de son amie. Son enthousiasme était agréable, exactement le genre de réaction qu’elle aurait aimé recevoir de ses parents quand elle leur avait annoncé son choix de s’engager dans le cursus de sciences magiques. A la place elle n’avait eu que des directives et du désintérêt, nul besoin de s’appesantir là-dessus ce soir, la réaction de sa famille n’avait rien d’étonnant. En fait, elle s’y était attendue en allant leur porter la nouvelle, elle avait simplement eu également l’espoir naïf que cette fois les choses soient différents. La verte fit passer ce souvenir désagréable avec une nouvelle gorgée de champagne. « Bien sûr ! Plus que je ne peux en compter, toutes plus complexes les unes que les autres. Exactement ce que je recherchais. » Répondit-elle avec une satisfaction non dissimulée. Son amour des potions n’avait jamais été secret, c’était même en partie ce qui les avait rapprochés avec Ielena, si quelqu’un pouvait comprendre, c’était bien elle.

Clairement, Hestia n’était pas la seule dont la vie avait pris des tournants inattendus depuis quelques années. Puisqu’elle n’avait pas envie de s’étaler sur sa propre existence, la verte avait choisi de se concentrer sur celle de son amie. Après tout sa présence en Grande-Bretagne était des plus intrigante. Vu le contexte actuel et la rentrée approchant, la verte n’eut pas besoin de plus d’indices pour émettre une hypothèse. « Tu as vu juste pour l’université. Effectivement, je vais faire ma rentrée en première année de magizoologie et de botanique. Mon père a trouvé préférable que je passe mon été en Grande-Bretagne pour que je puisse me familiariser avec le pays, je suppose. J’ai aussi passé mes ASPICS cette année et si je rentre à l’université, cela suppose que j’ai plutôt bien réussi. Là, comme ça, quelque chose que tu ne sais pas à propos de moi… » Hestia ne fut pas étonnée d’avoir visé juste. Ielena avait toujours paru être protégée du monde extérieur lorsqu’elle était enfant, la Carrow avait du mal à la voir dans la peau d’une grande voyageuse. Sa présence sur le territoire n’était donc pas dû au hasard. La Serpentarde hocha la tête, assimilant cette information. Voir sa camarade entrer dans le cursus magizoologie et botanique n’était pas une surprise, si Hestia avait toujours eu un penchant pour les potions, celui d’Ielena allait plus vers les plantes. C’était une bonne nouvelle, ainsi les deux sorcières allaient peut-être pouvoir retrouver une part de leur amitié passé autour de leurs passions communes. « J’ai un chat désormais, une jeune demoiselle de trois ans, tu la verras à la rentrée… Enfin, si tu n’as pas d’allergie ou une mésentente avec les chats. » Hestia retint un éclat de rire. Cette déclaration la ramena quelques mois plus tôt quand elle avait eu une discussion au sujet des chats avec Adèle. Sauf que cette fois-ci elle ne se trouvait pas face à quelqu’un qui partageait son désintérêt des animaux. Hestia réfléchit donc à une manière politiquement correcte de répondre. Elle n’avait pas envie de mentir à sa camarade, même sur un sujet aussi futile, ce ne serait pas une bonne manière de reprendre leur amitié, mais elle ne pouvait pas non plus lui exposer la vérité crue. Elles avaient toutes les deux grandies et évoluées, alors la verte ne savait pas encore où se situaient les limites de son amie. Elle ne voulait pas tout gâcher aussi rapidement, surtout en parlant de chats. « J’irais pas jusqu’à dire qu’on peut parler de mésentente, mais on va dire que les chats ne sont pas mes plus grands fans. Je t’avoue que ça réduit un peu mon intérêt. » Finit-elle par répondre avec un petit sourire en coin. Voilà une manière détournée de dire les choses. Au fond, Hestia n’avait rien contre les animaux, elle savait les apprécier, mais ça s’arrêtait là. S’extasier devant les moindres faits et gestes d’un félin ce n’était vraiment pas pour elle. « Le chat de la famille n’a pas voulu me suivre jusqu’à Poudlard. Bon, c’est le chat de Thalia, mais quand même, ça veut tout dire. » Un léger rire s’échappa de ses lèvres. Au moins avec cette anecdote, Ielena comprendrait certainement sa relation, ou plutôt son manque d’attachement, envers les félins. « Enfin, c’est pas pour autant que j’aurai un problème avec ton chat, tant qu’il ne se fait pas les griffes sur mes affaires on devrait bien s’entendre. » Assura-t-elle tout de même dans un soucis de garder l’atmosphère détendue. Ielena avait l’air d’être beaucoup attachée à son animal, Hestia avait peut être du mal à comprendre ce lien, mais elle voulait montrer à son amie qu’elle ne le mépriserait pas.


La deuxième surprise de la soirée, cette fois-ci bien moins agréable, se présenta sous la forme d’un sorcier fantasque qui ne semblait pas comprendre que personne ne parlait la même langue que lui. Tout en arborant un masque poli, Hestia n’avait pas hésité à se servir de la première personne qui lui était passé sous la main pour détourner l’attention. Tant pis pour la sorcière entre deux âges qui se trouvait forcée de subir une conversation à sens unique. Des soirées ennuyantes à souhait, la Serpentarde en avait déjà subi assez comme ça, elle n’avait envie de voir ses retrouvailles avec Ielena gâchées par les convenances. D’ailleurs la soirée était bien entamée maintenant, tout le monde était plongé dans sa conversation, c’était le moment parfait pour s’éclipser sans que personne ne le remarque. Tout en commençant à s’éloigner, la verte invita son amie à la suivre. « Je ne peux pas refuser une telle invitation, surtout que cela n’inclut pas un homme à la langue étrange. Au fait, tu as eu une idée de génie ! Je vois que tu as l’habitude de maîtriser ce genre de situation pour le moins… Embarrassante ! » Un léger rire s’échappa des lèvres de la Serpentarde. Elle se demandait encore qui était ce sorcier et pourquoi il avait cru qu’il pourrait tenir une conversation alors que personne dans la pièce ne semblait partager sa nationalité. C’était sûrement pour ça qu’il s’était dirigé vers les deux jeunes femmes, il avait dû se dire que la politesse les forcerait à endurer une conversation. C’était bien mal connaître Hestia. Dommage pour lui, la Carrow avait d’autres plans en tête que de l’écouter parler. « J’en ai vu des sorciers se comporter de manière bizarre pendant ce genre de soirée, mais lui il battait tous les records. » Souffla-t-elle à sa camarade russe avec un petit sourire en coin. Beaucoup d’invités de ses parents inspiraient le respect, certains même un peu de crainte, mais d’autres pouvaient se montrer parfaitement ridicules. Maintenant qu’elles étaient sorties de la salle de réception, le brouhaha des conversations s’estompait et la pression qui venait avec ce genre d’évènement sociaux s’effaçait aussi. Loin de tous ces sorciers si prompts à juger, Hestia allait enfin pouvoir être un peu plus elle-même.

« Prendre l’air signifie que tu vas me faire visiter ce fameux jardin que tu m’avais promis des années auparavant de me montrer ? » Le sourire de la Serpentarde s’agrandit en voyant un éclat particulier briller dans les prunelles de la slave. « Je ne t’oblige à rien, mais je ne peux nier que plus jeune, j’ai rêvé de ce moment. » L’anglaise mêla son rire à celui de son amie. Décidément Ielena semblait avoir pris en assurance depuis leur dernière rencontre, il fallait dire que les années avaient passé et fait leurs œuvres. Ce n’était pas pour déplaire à Hestia, elle n’avait jamais caché sa préférence pour les personnes de caractère. Une fois qu’elles furent arrivées dans la grande entrée de la demeure, la Carrow prit le temps de s’assurer qu’elles étaient seules. S’éclipser n’était d’aucun intérêt si elles se retrouvaient à devoir supporter la présence d’un intru. Heureusement, elles semblaient être les seules à avoir eu cette idée pour le moment. « Bien sûr ! Après tout le temps qu’on a pu passer dans le jardin de ta famille, il est temps qu’on échange les rôles. » Répondit-elle avec un large sourire. C’était ainsi qu’elles s’étaient liées, grâce aux plantes que la slave avait pris le temps de faire découvrir à sa camarade. Sans ça elles n’auraient peut-être jamais noué la moindre amitié. Hestia aimait l’idée de redécouvrir son amie russe dans des conditions similaires. Mais cette fois-ci c’était elle qui pourrait partager un peu de son univers. Seulement, avant de franchir la porte qui menait au jardin, et au bois qui bordait la demeure, Hestia s’arrêta. « Attend, on ne peut pas y aller comme ça, je ne donne pas chère de ma peau si j’abime cette robe. » Souffla-t-elle en contemplant le tissus bleu nuit de sa robe puis la tenue de Ielena. Non, décidément leurs tenues ne survivraient pas à une escapade dans la nature, et leurs chaussures n’étaient absolument pas adaptées non plus. La verte n’était pas particulièrement attachée à ses vêtements mais elle savait que ce n’était pas le cas de sa mère. Elle était bien trop consciente du caractère de ses parents pour faire une erreur aussi grossière. « Tu veux que je fasse venir quelques-uns de mes vêtements pour toi ? » Proposa-t-elle à Ielena alors qu’elle sortait sa baguette des pans de sa robe où elle avait été habilement cachée. Un sortilège plus tard, sa robe de soirée s’était changée en un jean noir et un débardeur bordeaux. Il avait beau faire très chaud en ce mois de juillet elle n’avait pas envie que les plantes lui abiment les jambes. Si elle maitrisait ce sortilège à la perfection, elle ignorait si c’était le cas de son amie. La Ielena qu’elle avait connu était hésitante et discrète, elle ne voulait pas la mettre en difficulté en lui imposant d’effectuer un sort qu’elle ne maitrisait peut-être pas. Une fois qu’elles furent toutes les deux prêtes, Hestia lança un coup d’œil à son amie. « Là c’est mieux ! On y va ? »

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Mer 1 Avr - 0:08
Tout semblait reprendre un cours normal. J’avais l’impression que le temps ne s’était pas écoulée, que notre amitié restait toujours identique malgré les années. Certes, nous avions grandi et vécu certainement pleins de péripéties. J’étais curieuse de connaître le parcours de la jeune femme et j’espérais que celui-ci avait pris un chemin paisible, bien loin du mien. Je ne souhaitais aucunement aux autres ce que j’avais pu vivre depuis ma plus jeune enfance. Encore aujourd’hui, je n’arrivais pas à comprendre tout ce déchaînement de haine et de violence. Peut-être que l’abandon aurait été une meilleure option. Seulement, le destin en avait décidé autrement et je portais sur mes épaules une culpabilité sans borne à l’égard de ma famille. Je m’en voulais bien plus à moi-même qu’à eux. J’aurais aimé pouvoir les comprendre davantage pour mieux agir en leur présence. Cela devait forcément venir de moi et la seule personne ayant osé prendre ma défense avait fui. Sévastian avait bien ses raisons et peut-être que la seule solution s’offrant à moi était la fuite. Je secouais la tête, n’ayant pas envie de m’enfoncer davantage dans ce genre de pensées, en présence d’Hestia. Pour rompre le sort, je bus une nouvelle gorgée de champagne, tandis qu’elle répondait à ma question sur le nombre de potions qu’elle avait appris durant cette première année. « Bien sûr ! Plus que je ne peux en compter, toutes plus complexes les unes que les autres. Exactement ce que je recherchais. » Répondit-elle avec enthousiasme. Je voyais très nettement dans son regard tout l’amour et la passion qu’elle vouait à la concoction de potions. Ainsi, je n’aurais pas imaginé une autre matière où se spécialisait pour elle. Je souris à la mention qu’il était difficile d’y mettre un nombre, au vu de la tonne de connaissance qu’elle avait acquis en une seule année. Cela me faisait assurément rêver et j’espérais que ma filière soit tout aussi intéressante. Je hochais simplement la tête pour toute réponse, étant sûre de trouver un autre moment pour aborder ce sujet.

Enfin, la conversation se dirigea vers moi et ma venue dans ce nouveau pays. Je ne lui cachai rien, avouant être présente pour faire ma rentrée universitaire en septembre. Je lui indiquai même mon choix d’orientation et ma réussite de mes examens à Durmstrang. Pour autant, il était difficile de raconter autant d’années en un seul monologue. Je ne savais pas vraiment par quoi commencer et c’était pour cette raison que je me posais quelques instants pour y réfléchir. Les idées ne vinrent pas forcément tout de suite et je m’exclamai sur la première chose qui me vint pour éviter un long silence gênant. Le sujet en question était Iris, ma chatte de compagnie que j’avais depuis maintenant trois années. Je me retins d’en dire trop à son sujet, même si à mon timbre de voix, il n’était pas difficile d’entrevoir tout l’attachement que j’avais à son égard. Même si elle me servait d’excuse pour mon secret d’Animagus, elle me permettait de me sentir moins seule de manière générale. Son rôle s’était renforcé depuis que j’étais arrivée dans cette nouvelle contrée et que je logeais au Chaudron Baveur. Le fait de changer de territoire l’avait perturbée, comme tout félin, mais elle n’en avait pas tenu rigueur et j’avais fait au mieux pour qu’elle s’y adapte. « J’irais pas jusqu’à dire qu’on peut parler de mésentente, mais on va dire que les chats ne sont pas mes plus grands fans. Je t’avoue que ça réduit un peu mon intérêt. » Répondit-elle en y ajoutant un sourire en coin. Je me rendis bien compte qu’Hestia faisait un effort sur la manière d’exprimer son manque d’intérêt pour les chats. J’appréciais, même si elle pouvait être tout à fait honnête avec moi. Seulement, l’anglais n’avait pas fini son exposé et continua la raison du pourquoi. « Le chat de la famille n’a pas voulu me suivre jusqu’à Poudlard. Bon, c’est le chat de Thalia, mais quand même, ça veut tout dire. » Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres alors qu’elle accompagne ses mots avec un petit rire. Effectivement, cela débutait mal si le chat de la famille, même ayant appartenu à Thalia, ne l’avait pas suivi. « Enfin, c’est pas pour autant que j’aurai un problème avec ton chat, tant qu’il ne se fait pas les griffes sur mes affaires, on devrait bien s’entendre. » Conclut-elle et son explication tenait la route. Sur sa dernière phrase, j’émis un rire aussi, tout en précisant. « Aucune chance qu’Iris ose faire ses griffes sur tes affaires, elle a été bien élevée. Puis, je suppose qu’à l’université, elle ne manquera pas d’arbre pour faire ses griffes. » Je bus une légère gorgée, avant d’approfondir mes propos. « Je comprends un peu pourquoi les chats ne sont pas tes bestioles préférées. Mais, si ce ne sont pas les félins qui attisent ta curiosité, peut-être que d’autres créatures te fascinent ? Pour ma part, je les apprécie, car j’ai l’impression d’avoir une connexion avec eux. C’est difficile à expliquer, mais c’est mon ressenti. » Difficile à expliquer sans mentionner le fait que j’étais moi-même un chat. Un secret était un secret, voilà ce qui concluait ma manière de penser. Néanmoins, je n’oubliais pas de lui demander. « J’espère que ta sœur, Thalia, va bien, tout comme son chat, il ne me semble pas l’avoir vu ce soir. ». Il est vrai que je ne connaissais pas vraiment sa grande sœur. Mais il semblait assez logique de l’interroger à ce sujet, voulant simplement démarrer un autre sujet de conversation.

Cependant, la soirée autour de nous ne s’était pas arrêtée pour autant. Un sorcier agissant de manière étrange s’était acoquiné avec nous. Il monologuait et semblait apprécier de parler dans le vide sidéral. En plus d’être un vrai moulin à paroles, son langage m’était complètement inconnu. Heureusement, Hestia semblait habituée à ce genre de personnes et arriva facilement à le détourner vers une autre invitée. Ainsi, l’invitation de la jeune femme pour prendre l’air était la bienvenue. Il était temps d’avoir un peu de calme autour de nous et d’éviter ce genre de dérangement. « J’en ai vu des sorciers se comporter de manière bizarre pendant ce genre de soirée, mais lui, il battait tous les records. » J’acquiesçai à ses paroles soufflées au creux de mon oreille, tandis qu’on s’éloignait peu à peu de l’ambiance pesante des soirées mondaines. Je lui fis part mon envie de visiter son jardin, ayant longtemps espéré ce moment lorsque j’étais plus jeune. Elle mêla son rire au mien et ne sembla pas du tout surpris par ma demande. Peut-être que cela se lisait dans mon regard.

Nous traversâmes la demeure pour nous retrouver au niveau de la grande entrée, la même que j’avais franchie lors de mon arrivée. Hestia prit le temps de s’assurer que nous étions bien seules et je lui confirmai ses craintes par un hochement de tête. Mes sens s’étaient bien affûtés depuis notre dernière rencontre. « Bien sûr ! Après tout le temps qu’on a pu passer dans le jardin de ta famille, il est temps qu’on échange les rôles. » Sa réponse me fit énormément plaisir et difficile de ne pas montrer mon enthousiasme à ce propos. J’avais l’impression d’avoir la bougeotte et mes yeux brillés de mille éclats. La dernière fois, j’avais fait au mieux pour lui faire visiter le jardin que j’avais moi-même remis sur pied depuis le décès de ma mère. Même si cela n’avait aucunement plu à mon père, je m’étais tuée à la tâche en retournant la terre et en plantant différentes espèces de fleurs et arbustes. Je m’attendais donc à franchir cette porte d’entrée nous bloquant l’accès, mais Hestia fit un commentaire sur notre accoutrement. « Attend, on ne peut pas y aller comme ça, je ne donne pas chère de ma peau si j’abime cette robe. ». Effectivement, elle n’avait pas tort de s’inquiéter sur l’état de nos vêtements, si jamais on vagabondait en dehors. Le plus sage était de se changer et dans cet objectif, la jeune femme me proposa de me prêter des vêtements. « Tu veux que je fasse venir quelques-uns de mes vêtements pour toi ? ». Je fis un hochement négatif de la tête, tout en sortant ma baguette de mon petit sac de soirée. « C’est gentil de me proposer, mais un petit coup de baguette et la robe n’est plus. Tu as bien raison, évitons la foudre de nos parents. » C’était un classique de la métamorphose et dans ce domaine, je me débrouillais plutôt bien. Transformer des vêtements était bien plus simple que prendre forme animale. Ainsi, avec assurance, je fis un geste léger et confiant. Ma robe se changea en une tenue plus adaptée pour le jardinage : un pantalon serré sombre avec un haut léger pour être en parfaite adéquation avec les températures estivales. De même, mes escarpins avaient pris la forme de chaussure plus confortable et en toile. Hestia avait usé du même tour de main pour arriver à un résultat similaire. Prêtes, elle m’invita à y aller et il ne fallait pas me le demander plusieurs fois. Je franchis la porte d’un pas sautillant alors que du bout de ma baguette, une lumière diffuse permettait de mieux apprécier les décors nocturnes. Je restais un minimum en place, attendant ma camarade, car c’était elle le guide pour la soirée. « Alors, par quoi commençons-nous, à vu d’œil, ce n’est pas un petit jardin ! » J’eus un sourire ébahi, avant de l’interroger sur une pensée me venant sur le moment. « Oh ! Est-ce que tu as un coin particulier où tu cultives des plantes pour tes potions ? Si c’est le cas, peut-être que nous pourrions commencer par cela, qu’en penses-tu ? ». Il est vrai, je devrais la laisser gérer, mais je ne pouvais m’empêcher d’être curieuse de tout. Puis, si la jeune femme était une passionnée de potions, j’étais sûre qu’elle avait un coin particulier dans son jardin où elle récupérait elle-même sa matière première. De cette manière, elle pouvait garantir une certaine qualité et produire par la suite de biens meilleurs potions.  
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Lun 13 Avr - 18:31
Walking down memory lane


Ielena ◊ Hestia

We dream about a brand new start But we dream in the dark for the most part


 
Il n’y avait bien que lors de ces soirées mondaines organisées par ses parents que Hestia déployait autant d’efforts pour choisir ses mots et ne surtout pas blesser les gens qui l’entouraient. C’était à peu près tout ce qu’on attendait d’elle lors de ces moments, qu’elle se contente de jouer les jolies poupées à la conversation agréable, jamais un mot plus haut de l’autre, jamais une parole vexante. Elle s’en acquittait parce qu’elle n’avait pas le choix et qu’elle savait que ses parents auraient pu exiger d’elle bien pire que de se faire passer pour la petite sang-pur parfaite. Mais en dehors de ces soirées ennuyante, la Serpentarde n’était pas du genre à mâcher ses mots, elle préférait l’honnêteté blessante à l’hypocrisie qui empoisonnait une conversation. La plupart du temps, elle se fichait bien des états d’âme des autres, s’ils ne parvenaient pas à supporter ses dires, eh bien c’était tant pis pour eux, Hestia n’allait pas arrêter de vivre pour ça. Alors les moments où elle prêtait vraiment une attention accrue au choix de ses mots étaient vraiment rares. Lors de ces soirées mondaines, bien sûr, elle n’avait pas trop le choix, mais aussi lorsqu’elle se trouvait en compagnie de sa sœur ainée ou de ses amis. Ses vrais amis, si rares qu’ils pouvaient se compter sur les doigts de la main. Avec eux, la verte ne s’empêchait jamais de dire la vérité, elle aurait été une bien piètre amie si elle avait passé son temps à les bercer d’illusions, mais elle s’efforçait de tourner ses phrases de la bonne manière afin que personne ne soit blessé inutilement. Si Hestia n’était pas la meilleure pour peser ses mots, s’excuser et se faire pardonner étaient encore plus difficiles pour elle. Alors elle faisait attention. Mentir ne servait à rien, bien au contraire, mais elle pouvait toujours choisir ses mots avec soin pour que ses paroles atteignent leur but sans menacer inutilement une de ses rares amitiés. Elle n’avait vraiment pas assez d’amis pour risquer de les perdre dès qu’elle ouvrait la bouche.

C’était exactement ce qu’il se passait avec Ielena. En souvenir de leur amitié d’enfance, Hestia n’avait pas envie de blesser la russe. Elle ne savait pas encore si elles pourraient retrouver ce lien qui les avait unis bien des années plus tôt, mais si elle voulait lui laisser toutes ses chances alors autant ne pas vexer la Dimitrova à peine quelques minutes après leurs retrouvailles. Quand Ielena lui parla avec enthousiasme de son chat, Iris, la Serpentarde choisi donc de ne pas lui cacher son peu d’intérêt pour les animaux. Mais pour autant, elle fit attention à ne pas lui dire les choses aussi crument. Dans une situation inverse, elle n’aurait pas aimé que la sorcière lui affirme de but en blanc que les potions étaient un domaine nul et complètement inutile, alors autant faire quelques efforts pour ne pas tout gâcher dès le début. Néanmoins ça ne l’empêcha pas de souligner à demi-mot qu’elle n’apprécierait pas du tout que l’animal de son ami ne prenne ses affaires pour un griffoir. « Aucune chance qu’Iris ose faire ses griffes sur tes affaires, elle a été bien élevée. Puis, je suppose qu’à l’université, elle ne manquera pas d’arbre pour faire ses griffes. » Hestia hocha lentement la tête, un demi sourire sur les lèvres. Ielena avait raison, la plupart du temps les animaux des élèves trainaient dans le parc, ne rentrant dans les salles communes qu’une fois la nuit tombée. Et puis, les deux sorcières ne seraient peut-être même pas dans la même maison. Maintenant qu’elle y pensait, Hestia avait un peu de mal à imaginer Ielena chez les Serpentards, certes elle ne connaissait pas encore celle qu’elle était devenue en grandissant, mais tout de même. Il ne fallait aussi pas oublier que l’université venait d’essuyer une attaque particulièrement destructrice du Blood Circle, la verte ignorait où toute cette histoire en était exactement, elle n’avait pas encore pris le temps de se renseigner, mais rien ne garantissait que leur rentrée se déroulerait dans l’hôtel particulier qui abritait l’université magique. « Je comprends un peu pourquoi les chats ne sont pas tes bestioles préférées. Mais, si ce ne sont pas les félins qui attisent ta curiosité, peut-être que d’autres créatures te fascinent ? Pour ma part, je les apprécie, car j’ai l’impression d’avoir une connexion avec eux. C’est difficile à expliquer, mais c’est mon ressenti. » Si Ielena semblait comprendre les sentiments de la verte, Hestia devait bien avouer que l’inverse n’était pas très vrai. Il fallait dire que l’empathie n’était pas vraiment la qualité première de la Serpentarde, loin de là en fait. Elle avait déjà du mal à comprendre ses propres émotions, alors celles des autres c’était une mission perdue d’avance à laquelle elle ne s’essayait même pas. Cependant cela ne voulait pas dire que ce que la slave affirmait était faux, elle voulait bien le reconnaitre. Quant à savoir quelle créature la fascinait, la réponse risquait d’être décevante. « Hum, pas vraiment. Je ne suis pas la plus douée avec les créatures vivantes, je m’en sors mieux avec les plantes. » Répondit-elle avec un petit haussement d’épaules. Certes, elle savait reconnaitre la beauté d’une licorne, la puissance d’un hippogriffe ou l’aura mystique d’un sombral, mais ça s’arrêtait là. Hestia n’avait jamais été particulièrement fascinée par ces bestioles, elle pouvait leur porter un certain intérêt, mais ça s’arrêtait là. Ca n’avait rien à voir avoir sa passion pour les potions ou son intérêt dévorant pour les ingrédients qui les composaient. « J’espère que ta sœur, Thalia, va bien, tout comme son chat, il ne me semble pas l’avoir vu ce soir. » Hestia leva le nez de sa coupe de champagne en entendant Ielena prononcer le nom de sa sœur. Ah oui, elle avait mentionné Thalia sans y faire attention. Il était normal que la russe se demande où elle était passé, apparemment la nouvelle de la fugue de l’aînée Carrow n’était pas arrivée jusqu’à ses oreilles. Ce n’était cependant pas le genre d’histoire que Hestia avait envie de devoir raconter pour le moment, ce soir elle voulait profiter, de sa liberté retrouvée maintenant que le Ministère lui avait enfin ôté le bracelet du Blood Circle, et de son amie d’enfance, pas se plonger dans un passé douloureux. « Oh oui elle va bien, elle profite de l’été. » Lança-t-elle donc avec légèreté en sirotant une nouvelle gorgée de champagne.

Décrétant qu’elles avaient assez fait acte de présence pour ce soir, Hestia entraina la russe dans le hall de la maison. Il était temps pour elles qu’elles aillent prendre un peu l’air. Ielena n’avait pas l’air d’apprécier beaucoup plus ces soirées mondaines alors autant en profiter pour se retrouver un peu tranquilles dehors. Comme le souligna la sorcière c’était l’occasion rêvée pour que la verte lui fasse enfin découvrir le jardin de sa famille et surtout les plantes qu’elle cultivait pour ses potions. Bien sûr, elle pouvait acheter tout ce dont elle avait besoin, mais Hestia s’intéressait aussi aux plantes et utiliser celles qu’elle avait fait pousser de ses propres mains avait un petit côté satisfaisant. Avant d’aller crapahuter dans le terrain de la demeure, la verte souligna qu’elles devaient se changer et proposa tout naturellement à Ielena de lui fournir quelques vêtements. « C’est gentil de me proposer, mais un petit coup de baguette et la robe n’est plus. Tu as bien raison, évitons la foudre de nos parents. » Hestia hocha la tête d’un air satisfait en voyant sa camarade transformer elle-même ses vêtements en une tenue plus adaptée. Elle avait bien grandi, Ielena, elle semblait avoir pris en assurance et c’était un constat agréable pour la Serpentarde qui ne manquait pas de caractère elle-même. Une fois prêtes, les deux sorcières franchirent la porte de la demeure, la refermant sur la soirée guindée qui se déroulait dans son salon. « Alors, par quoi commençons-nous, à vue d’œil, ce n’est pas un petit jardin ! » Hestia le pu retenir un sourire en voyant l’enthousiasme de la slave. Ielena avait les yeux brillants et le pas léger, elle paraissait sincèrement heureuse de leur expédition de ce soir. Au fond, la Serpentarde devait bien avouer qu’elle partageait sa joie. C’était en découvrant les plantes de la propriété des Dimitrov qu’elles s’étaient liées, pouvoir en faire de même sur le terrain des Carrow était agréable. C’était un peu comme si le temps avait passé, mais que rien n’avait changé. Ce qui était on ne peut plus faux vu tous les évènements que la verte avait dû subir depuis quelques années, mais l’illusion n’était pas désagréable. « Et encore, tu n’as pas vu le petit bois qui borde ce côté-là. » Souffla-t-elle en désignant du bout de sa baguette le côté de la demeure. L’habitation des Carrow n’avait rien à envier à celle des Dimitrov, en plus de leur manoir, un beau jardin l’entourait et leur laissait l’accès à un petit bois.

« Oh ! Est-ce que tu as un coin particulier où tu cultives des plantes pour tes potions ? Si c’est le cas, peut-être que nous pourrions commencer par cela, qu’en penses-tu ? » La Serpentarde hocha la tête avec un sourire. Visiter simplement le jardin de la demeure n’était pas le plus intéressant, il était certes beau avec ses plantes bien taillées et ses fleurs colorées disposées avec goût, mais il était aussi le reflet parfait de son rôle : être beau. Ce n’était pas un endroit qui possédait une âme, surtout que ce n’était pas Athéna Carrow qui s’en occupait, oh non mettre les mains dans la terre était trop dégradant pour la sorcière. C’était le rôle de leur elfe de maison, Minky, qui s’en sortait à merveille mais conférait au tout une beauté très conventionnelle. « Bonne idée, suis moi. » acquiesça-t-elle en entrainant son amie sur le côté de la maison qu’elle avait désigné un peu plus tôt. C’était par là que se trouvait le plus intéressant, là où les invités ne se rendaient jamais se trouvait un potager dont une section était dédiée aux herbes aromatiques et aux plantes utilisées pour les potions. C’était un bel espace où les sections étaient soigneusement séparées et dont on prenait clairement soin. « Là il y a toutes les plantes que cultive notre elfe de maison, quand mes parents ne sont pas là ça m’arrive de m’en occuper aussi et d’en récupérer quelques-unes pour mes potions. Mais mon coin à moi est par là. » Expliqua Hestia en prenant tout de même quelques minutes pour présenter quelques plantes à Ielena. Plus jeune c’était essentiellement là qu’elle se fournissait pour ses expériences en potions mais rapidement ses parents lui avaient fait part de leur réprobation à la voir agenouillée à même la terre, les mains sales et les genoux en mauvais état. Même si personne ne pouvait la voir ainsi, ce n’était pas digne de leur rang. Aussi après quelques disputes et punitions, Hestia avait pris l’habitude de se rendre dans le petit bois. Là aussi des plantes intéressantes poussaient et au moins ses parents ne pouvaient pas la voir. Là elle était tranquille, surtout que Thalia avait également pris l’habitude de la couvrir. Tant qu’elle se faisait assez discrète pour que ses parents ne la voient pas toute sale de terre, elle pouvait en profiter tant qu’elle voulait.

Ce fut donc dans le bois que Hestia amena Ielena. Elle n’hésita pas un instant, le bois n’était pas très grand et elle le connaissait par cœur. Elle ne craignait pas non plus de tomber sur des animaux, la plupart du temps elle croisait quelques lapins mais ça s’arrêtait là. Elle avait bien vu un gnome une fois mais il avait vite disparu, tant qu’elle laissait les animaux tranquilles ceux-ci ne venaient pas l’embêter non plus. « Quand j’étais plus jeune je m’arrêtais avant, mais j’ai investis ce coin là depuis plusieurs années. Quand je suis à Poudlard c’est un peu laissé à l’état sauvage, je m’en occupe pendant les vacances. » Expliqua-t-elle alors qu’elles dépassaient l’endroit, près de l’orée, où elle cultivait quelques plantes auparavant. Hestia ne s’y arrêta pas puisqu’il n’y avait plus rien d’intéressant à y voir. Elle continua à crapahuter dans le bois jusqu’à tomber sur une minuscule clairière encore bien éclairée par le soleil des soirées d’été. Elle se retourna vers Ielena, un sourire aux lèvres pour lui montrer qu’elles y étaient. Cette petite clairière, bordée de plantes était son endroit, son refuge. Elle fit quelques pas pour se placer au centre avant de désigner plusieurs touffes de plantes du doigt. « Là il y a de l’aconit et de la sauge. Par là un peu de dictame. Et il doit y avoir des champignons bondissants quelque part mais ils arrêtent pas de bouger alors je les cherche tout le temps. » Lança-t-elle avec une pointe d’enthousiasme qui montrait combien elle tenait à cet endroit. Elle n’était pas une experte en botanique alors ce n’était pas parfait mais elle faisait de son mieux. Au fil des ans elle avait placé là les plantes qui l’intéressaient, leurs emplacements n’étaient pas parfaitement délimités comme dans le potager de Minky mais il était quand même facile de les distinguer. Le tout était un peu brouillon, surtout qu’elle n’avait pas encore eu le temps de venir débroussailler tout ça depuis son retour de l’université, mais au final ça lui ressemblait bien : c’était un peu indomptable, un peu sauvage.

Avisant une plante qui avait bien grandie depuis la dernière fois qu’elle était venue, Hestia se dirigea vers elle, en faisant signe à Ielena de la suivre. La plante lui arrivait désormais à la taille, elle avait de grandes feuilles vertes mais surtout entre celles-ci se trouvaient des espèces de cosses roses de la taille d’un poing. Elles ressemblaient à des mini montgolfières, à l’intérieur des points lumineux dansaient, ce qui conférait à la plante une lueur rosée plutôt jolie. « Oh, celles-là devraient te plaire ! Je ne crois pas que vous en ayez en Russie. C’est un Puffapod, prend une des cosses et laisse-la tomber par terre, tu vas voir. » Lança-t-elle à Ielena avec un grand sourire. Elle se saisi elle-même d’une cosse mais ne la lâcha pas avant que son amie n’en ait fait de même. C’était la particularité des Puffapods, quand leurs cosses touchaient une surface dure elles éclataient pour laisser des dizaines de petites fleurs lumineuses qui voletaient avant de se poser au sol. C’était un joli spectacle que Hestia voulait partager avec son amie.

CODAGE PAR AMATIS


>> La plante : https://harrypotter.fandom.com/wiki/Puffapod


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