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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Aveugle était ma confiance { Devon&Deirdre :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Ven 11 Oct - 18:52



Aveugle était ma confiance



Elle devait lui parler. Ce n’était ni négociable, ni reportable : il fallait qu'elle ait une discussion avec Devon, maintenant. Que le réveil vienne tout juste de sonner n’avait pas d’importance, il dormait certainement encore, cela ne lui effleura même pas l’esprit. Furtive, elle s’habilla en silence, débardeur noir et jean basket, après avoir pris une douche furtive. Une touche de maquillage pour cacher ses signes de fatigue et pour lui plaire, un peu aussi, puis c’est fin prête qu’elle quitta la demeure à pas de loup pour ne réveiller personne. Elle n’avait jamais été longue pour se préparer mais là elle avait battit tous les records, mince elle aurait dû prendre sa veste, au petit matin l’air était frais. Tant pis, elle n’avait pas de temps à perdre. Son premier réflexe fut d’aller chez lui mais elle eut porte close. Putain il était où ? Elle jurait à voix haute, agacée qu’il soit absent à ce rendez vous qu’elle imposait. Peut être qu’il avait une adresse pour ses loisirs sorciers ? Elle l’aurait su… Faute de pouvoir faire un débarquement surprise, elle l’appela mais elle tomba sur la messagerie. Décidément ! « T’es où ? C’est Dee, faut qu’on se voit ! », dit-elle après le bip sonore.

Plantée devant la porte du duplex, elle se mit à ronger la peau de ses ongles, ses petites cellules grises en pleine activité. « Merde ! », elle pivota et sortit du bâtiment pour retourner au point de départ, chez les O’Malley. Silencieusement, elle pesta intérieurement contre Devon tout en retournant à sa chambre où elle retrouva Hawkeye, sa chouette à lunettes. Aux grands maux, les grands moyens, elle envoya un hibou à sa sœur pour voir si elle pourrait trouver l’adresse du père de Devon, afin qu’elle localise le fiston. Sa sœur allait lui poser des questions mais ce n’était pas un soucis, elle lui en aurait parlé de toutes façon. Elle essaya de s’occuper en attendant le retour de Hawkeye, tournant en rond sur le net, jusqu'à ce qu’enfin sa chouette revienne. « Sio t’es la meilleure ! », s’exclama t elle en lisant l’adresse, elle lui répondit dans la foulée puis ressortit. La chance tournait, monsieur Leroy habitait Londres !

Elle espérait qu’il saurait où était son fils, elle ne pouvait attendre pour lui parler de ce qu'elle avait découvert. Neuf ans qu’ils cherchaient une piste pour le meurtre de la mère de Devon et, enfin, quelque chose se présentait. Un espoir. Elle venait d’intégrer l'ordre du phénix, la porte était grande ouverte pour démêler qui des bloods circle avaient fait le coup, qui méritait de finir en taule pour meurtre et, surtout, obtenir le repos pour Axelle. Il serait bon pour lui d’intégrer le groupe, de mettre en place une stratégie avec elle… les pensées défilaient dans ses esprits, il était temps qu'elle arrive.

Enfin. Le manoir Leroy était conséquent, un peu trop opulent pour être beau. Il allait bien avec l’image que Devon avait peint de sa famille. Elle les savait détestable mais cela ne la retint pas, elle n’était pas genre à s'effaroucher devant les autres. De la même façon quelle savait qu’il n’aimait pas être surpris, tant pis il n’avait qu’à répondre au téléphone. Toquant avec fermeté, elle espérait tout de même que ce soit Devon qui ouvre ce serait commode.

Bon, elle avait eut de la chance avec l’adresse, elle ne pouvait pas gagner à tous les coups. Ce fut la belle-mère, ou une sœur très âgée, qui ouvrit. Très surprise, un poil dégoûtée aussi si elle ne s’abusait pas, celle qu’elle soupçonnait d’être Phèdre lui décocha le plus méprisant des « C’est pour…? », méprisant mais avec l’accent snob, on se refait pas même devant une moldue.

- C’est pour Devon, c’est important, pourriez lui demander de venir s’il vous plaît, madame ? Je suis Deidre, une amie.

Il y eut un éclat de plaisir dans son regard qui n’augurait rien de bon pour Devon, la seconde d’après elle redevenait la même, méprisante. Appelant un domestique, elle fit venir Devon, ne quittant la porte pour rien au monde.

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Ven 11 Oct - 23:05



But with the beast inside

There’s nowhere we can hide


Moins tu passes de temps au manoir Leroy, mieux te tu portes. L’ambiance y est pesante, désagréable. Tu y oscilles entre l’envie de devenir invisible, de te faire oublier, et celle qu’on n’arrête de t’ignorer et de te traiter comme un membre du personnel. Ta relation avec Phèdre, cette chère belle mère, est en particulier ostensible. Dire qu’elle te déteste, ce n’est qu’effleurer le sujet de l’adversité qui est née entre vous. Oui, Phèdre est ton adversaire, c’est bien le bon terme. Quant à Amaranthe, Brienne et Cloee… Elles parvenaient à te faire regretter ce souhait émis il y a si longtemps déjà d’avoir un jour un frère ou une sœur. Trois pestes dont l’unique objectif dans la vie semblait être de faire de ta vie un enfer. A 17, 14 et 13 ans, elles étaient, pour ton plus grand malheur, dans la fleur de l’adolescence. Sauf que leur martyr, leur défouloir à hormones féminines en ébullition, n’était ni leur mère, ni leur père, c’était toi.

Mais voilà, dans la vie, on ne choisit pas toujours et aujourd’hui, tu es bel et bien au manoir. Ton père avait insisté pour que tu rencontres à l’occasion d’un tea time un potentiel gros sponsor de Hoosh en tant que mascotte de la marque. Tu as cédé, comme sur tant d’autres sujets concernant ton père. Ta relation avec lui est encore tellement bancale : parfois, tu as l’impression que vous avez progressé, qu’il te respecte et reconnaît enfin, et le coup d’après, le voila à te dénigrer publiquement devant ta chère « famille ». En attendant, tu n’as pas encore la force de caractère ou la volonté nécessaire pour t’émanciper de son attention, alors tu fais le roseau, tu plies.

Pour sûr, tu aurais préféré être tranquille chez toi, aller embêter Dee alors qu’elle poursuit son boulot sur son temps libre, cette accro du boulot, car cela reste ton passe temps favori, boire un coup avec Dim pour parler de sa vie et un peu faire passer la tienne au second plan, pousser Ash à l’achat compulsif de comics, transformer Jae en journal intime car tu as rarement vu une oreille aussi attentive…. Même fuir la perspicacité beaucoup trop affinée de Leah semblait une bonne activité ! Mais non, tu étais coincé dans la demeure familiale, occupé à longer les murs pour croiser le moins de monde possible. Ici, il te semble que même les domestiques te jugent du regard, comme s’ils se disaient tous que même eux, simples employés, valaient mieux que toi. Peut être avaient-ils raison, au fond.

Tu n’as jamais été un grand adepte de la grasse matinée, ou en tout cas pas celle qui dure jusqu’à midi, sauf ici. Traîner au lit, car clairement tu ne dormais plus depuis que les premiers rayons de soleil étaient venus chatouiller ton front, était encore la meilleure façon que tu avais trouvée pour tous les éviter, et tant pis si ça te vaut les qualificatifs peu flatteurs de ta belle famille.

Lorsque Lovejoy, le majordome familial pompeux à la botte de Phèdre, vint toquer à ta porte, ta première réaction, aussi mature que réfléchie, fut de t’enterrer sous la couette, espérant sans doute que ça le le ferait fuir, ou dans le meilleur des cas, disparaître. Mais non, ce crétin insistait docilement, sûrement sur ordre de sa maîtresse.

- Oui. Ouiiii. J’ai dit OUI

Tu grognas dans l’espoir de faire taire les cognements sur la porte.

- Madame vous fait demander en bas. Vous avez de la visite.

Tu attrapas ton portable que tu cachais par habitude sous mon oreiller -les sorciers n’en sont vraiment pas fans- pour vérifier l’heure. Tiens, des appels manqués de Dee ? Vous n’aviez pas prévu de vous voir pourtant… Tu la rappellerais après t’être débarrassé de Lovejoy, Phèdre et ton visiteur surprise. Vue l’heure, ce n’était pas l’investisseur potentiel. Sinon, ce serait ton père qui serait venu te tirer du lit. Alors qui ? Qu’un seul moyen de le savoir. Un autre coup sur la porte t’indiqua que Lovejoy faisait toujours le pied de grue la derrière.

- Je descends dans 2 minutes !

Le silence qui suivit ton grommellement te laissa bon espoir sur le fait qu’il ait enfin levé le camp. Alléluia. Tu bondis de ton lit et partis en quête de vêtement, car tu ne pouvais accueillir personne comme ça, c’est à dire en tenue d’Adam. Un jogging blanc molletonné, un t-shirt qui fut blanc un jour probablement et une main dans tes cheveux blonds indociles en guise de peigne plus tard et tu dévalas les escaliers vers l’entrée. En temps normal, tu aurais soigné ton look, mis une chemise, dompté les mèches rebelles te servant de chevelure, mais là tu avais annoncé 2 minutes, pas 20, alors tant pis.

Lorsque la porte d’entrée fut en vue, encore ouverte et te cachant le visiteur, tu repèras immédiatement la mine suspicieusement réjouie de Phèdre. Ton 6eme sens se mit immédiatement en alerte : elle tramait quelque chose. Ne voulant pas perdre la face, tu lui affichas ton habituel air égal, le sourire inutilement insolent en prime.

- Qu’y avait-il de si urgent, chère Phèdre ?

L’usuel agacement qui brillait dans ses yeux quand tu l’affublais de ce ridicule sobriquet n’était nullement en vue, ce qui ne t’inquiéta que davantage.

- A toi de nous le dire Devon

Jubila-t-elle, tout en faisant signe du visiteur d’avancer pour se montrer. Et là, ton cœur manqua un battement. Ou deux, ou quatre. Dee. Dee était là, devant toi, dans ta putain de maison de famille, au milieu de ta oursin de belle famille. L’envie de te pincer pour vérifier que tu n’étais tout bonnement pas en train de cauchemarder était tentante, mais tu la réprimas, cela réjouirait bien trop cette vipère de Phèdre. Tu déglutis, tu n’avais toujours pas décroché un mot. C’était un cauchemar, un putain de cauchemar.

- Comment t’as trouvé l’adresse ?

Fut la première chose que tu trouvas à dire. Tu avais toujours fait attention à ne pas mentionner cette adresse, pas même le quartier de ce fichu manoir. Tu avais été pire que précautionneux : carrément paranoïaque, oui ! Et pourtant, ça n’avait pas empêché ce fiasco en devenir.

A court d’idées brillantes, tu fis quelques pas en avant vers Dee, ta main s’empara de son bras alors que tu l’incitais à faire demi tour pour repartir dans le jardin de la propriété.

- Viens, on sera mieux dehors pour parler

Tu étais plus autoritaire que d’ordinaire, Dee le remarquerait sans doute, mais peut être le mettrait-elle sur le compte de ton inconfort lié à la présence de Phèdre. Oui, il y avait encore moyen de sauver les meubles. Du moins, tu le crus dur comme fer jusqu’à l’intervention de la marâtre.

- Enfin Devon, je ne sais pas comment ta mère t’a éduqué, mais ici nous sommes des gens civilisés, on ne va pas recevoir ton… amie dans le jardin, invite là dans le petit salon. C’est la première fois que vous venez ici il me semble ? Dans ce cas c’est mon devoir d’hôtesse de veiller à ce que votre accueil soit par-fait.

Tu te tournas vers Phèdre, les yeux remplis d’une colère noire, autant pour l’allusion gratuitement injurieuse à ta mère que pour les pièges à loup qu’elle était en train de poser pour Dee et toi. Impossible de refuser sa proposition sans passer pour un goujat monumental. A contre cœur, tu les suivis toutes les deux jusque dans le petit salon. Phèdre semblait d’humeur à papoter, mais tu n’étais pas dupe sur ses intentions.

- Alors… Debra, c’est ça ? Devon ne nous a jamais parlé de toi, quel petit cachotier. A croire qu’il aime garder ses petits secrets. Du thé ?

Tes coups d’œil d’avertissement en direction de ta belle mère étaient vains, et tu n’osais a ce stade presque plus regarder Dee.

- Si nous étions de grands confidents vous et moi, ça se saurait, Phèdre

Ta réplique était acerbe, tu espérais qu’elle suffirait à éteindre d’éventuels doutes chez Dee. Après tout elle savait tout le mépris que tu portais à ta belle mère, il n’était pas SI étonnant que tu lui caches la majeure partie de ta vie ? Tu lui jetas un regard implorant, juste au cas où, juste pour te rassurer.



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Dim 13 Oct - 18:26



Aveugle était ma confiance



Elle reconnut son pas avant de le voir. Un léger sourire aux lèvres de l’avoir trouvé, elle trépignait de pouvoir enfin discuter avec lui. Lui qui n’avait pas l’air bien en la voyant, à moins que ce ne soit la vue qui le mette mal à l’aise… ne voulant se dire qu’elle était le soucis, Deirdre passa outre la pâleur sur le visage de son ami à sa vue. Elle passa outre également le ton tout sauf amical, étrangla le bonjour qu’elle allait lui décocher, suivant le mouvement que sa main avant enclenché. Oui, clairement il refusait de discuter face à Phèdre, cela lui allait, elle-même n’était pas encline à converser en sa présence.

Elle ne lui repondit pas, elle n’en eut ni le temps ni l’envie. Le comment n’était pas important, fallait discuter du pourquoi. Il ne t’a devrait même pas s’étonner, il la connaissait bien pourtant, en bonne fouine elle finissait toujours par trouver ce qu’elle cherchait. Deirdre restait donc stoïque, observant l’étrange ballet entre Phèdre et son beau-fils. La belle-mère n’était pas clair, elle ne cachait plus sa jubilation. Deirdre ne voyait pas du tout ce qu’il y avait de si amusant, elle n’avait pas des trucs à faire hautement plus important que baby-sitter Devon ?

Elle suivit le mouvement, subissant comme son ami lui semblait-il. Pourquoi il ne réagissait pas plus ? Ne s’imposait pas ? C’est pas compliqué de dire non… Elle soupçonnait des raisons qu’elle ne pouvait imaginer, vivant dans une ambiance familiale digne du plus beau Disney. Aussi, elle se notant de l’interroger à ce sujet, inquiète d’une possible domination malsaine de Phèdre sur lui. Il n’a vraiment pas l’air bien… déformation professionnelle, elle imaginait souvent le pire.

Toujours silencieuse, Deirdre s’installa dans un des fauteuils mous du salon. Pas besoin de sortir d’une grande école pour comprendre que Phèdre n’attendait pas de réponse de sa part, elle paradait et s’amusait pour une raison qui continuait à lui échapper.

Elle profita de n’être que spectatrice de la discussion pour observer les lieux. C’était une très belle demeure. Luxueuse, clinquante, dans un style gothique qui fut beau mais dont l’atmosphère rendait le tout trop sinistre à son goût. Sa manquait de chaleur humaine tout ça.

Phèdre la ramena à la conversation en l’interrogeant directement pour une fois… Debra ? C’est quoi ce petit pique ? Elle la regarda sans rien dire mais sa mâchoire se crispa légèrement sous l’agression. Bon bah j’ai trouvé ce qu’elle avait de mieux à faire : pourrir Devon…. et moi par la même occasion. Aussi aimable que le tableau qu’on lui avait peint, celle la. Deirdre entrouvrit la bouche pour répondre mais n’eut pas le temps de prononcer une parole que le meilleur ami rectifiait le tir… ah non, il se justifie. Et semble s’enfoncer dans son siège. C’est elle où il ne la calcule même plus ?! Les yeux de Deirdre allaient et venaient de Phèdre à Devon en se demandant ce qui se passait entre ces deux là. Son esprit rodé a relever les faits se mit à imprimer chaque élément de la scène dans son esprit, non pas envie d’analyser Devon ! Ça suffisait comme ça, elle n’aimait pas ça, se sentait mal à l’aise, cela devait s’arrêter. Avec un doux sourire elle se leva tranquillement et, sans préhambule, leur posa une question d’un ton polie faussement gênée.

- Avec plaisir pour le thé, Madame Leroy. Nous pourrons ainsi faire connaissance. Mais, pendant que l’eau chauffe, puis je vous poser une question ? Je suis confuse mais pourriez vous me dire où se trouve les commodités ? Le trajet fut un peu long, j’aimerai me rafraîchir.

Joli façon de demander les toilettes, le meilleur plan qu’elle ait pu improviser pour parler à Devon en tête à tête. Elle espérait que son ami prendrait la perche et qu’ils pourront, enfin, s’extraire de la surveillance de Phèdre et de cette atmosphère détestable.

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Jeu 17 Oct - 16:02


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There’s nowhere we can hide


Même si Dee n’était pas du genre à déblatérer sans cesse sans aucun but -pas comme Phèdre, en fait- ça ne te rassurait pas du tout de la voir aussi silencieuse. Que pensait-elle ? Avait-elle compris ton petit jeu ? Non, elle ne pouvait pas déjà avoir tout compris… Elle mettrait celà sur le compte de ta gêne en présence de ta belle mère. Dee savait à quel point vos relations étaient compliquées, elle ne t’en tiendrait pas rigueur. En revanche, plus elle restait ici, particulièrement en compagnie de Phèdre, plus elle risquait de crâmer ton petit secret… D’autant que tu soupçonnais ta vipère de belle-mère de vouloir mettre le feu au poudre à la moindre occasion.

Assis dans ton fauteuil, tu aimerais disparaître, ou bien te réveiller de ce vilain cauchemar. La personne que tu méprises le plus au monde avec la personne que tu apprécies le plus au monde… Et ironiquement, c’est la seconde que tu voudrais voir déguerpir là tout de suite, le monde à l’envers ! La nervosité te ronge déjà, tu n’arrêtes pas de passer ta main dans tes mèches rebelles pour essayer en vain de les discipliner. Plus qu’un objectif de coiffage, cela te permet de canaliser ton angoisse montante. Breaking news : ce n’est pas très efficace…

Tu n’oses trop rien dire car tu as peur que tout se retourne contre moi. Tu t’imagines avec un petit flic sur ton épaule qui te répète : “tout ce que vous direz peut et sera retenu contre vous”. Voilà, c’est exactement ça. Phèdre n’arrête pas de te jeter des petits coups d’oeil moqueurs, elle jubile, la vipère. Dee a fait sa journée en se pointant ici à l’improviste.

Lorsque Dee demanda à ce qu’on lui indique les toilettes, tu fus soudain animé de l’énergie du désespoir, et tu répondis à la vitesse de l’éclair, coupant même la parole à Phèdre.

- Je te montre.

Réalisant que ton intervention était sans doute un peu sèche et suspectement précipitée, tu ajoutas, dans un sourire crispé à l’attention de ta chère belle-mère.

- Ca vous laisse le temps de superviser le thé.

Tu eus du mal à ne pas cacher la moquerie dans ta voix car oui, tu considères que Phèdre “supervise” un peu trop Lovejoy, pour ne pas dire qu’elle passe son temps à vérifier ce qu’il fait. Le pauvre, ce doit être épuisant. Si la mégère n’était pas contente de son boulot, elle n’avait qu’à le faire elle-même bon sang… Tu n’es pas un grand fan de Lovejoy, mais face à la Cruella qui te servait de belle-mère, tout le monde t’était sympathique.
Tu te redressas de manière un peu raide, et tu fis signe de la main à Deirdre de te suivre.

- Par ici

Indiquas-tu plus par principe, puisqu’elle se doutait bien que c’était la bonne direction si tu l’empruntais… Une fois qu’elle fut sur tes pas, tu tombas dans un silence pesant, et ce jusqu’à ce que vous soyiez tous les deux hors de portée d’oreille de Phèdre ou de son toutou. Tu ne voulais prendre aucun risque. Et histoire de ne pas se faire crâmer en train de faire des cachoteries -il ne manquerait plus que ça !- tu décidas de ne prendre aucun risque : dès que Dee et toi arrivâtes devant la porte des cabinets, tu l’ouvris, attrapas le bras de ton amie, et la tira à ta suite dans le lieu exigu. Puis tu refermas la porte, en priant pour que personne ne vous ait vu et pour que l’endroit soit bien insonorisé.
Heureusement, dans les vieilles maisons de ce genre, les toilettes étaient généralement plutôt larges… Pour des toilettes. Ca restait un endroit restreint dans lequel vous n’aviez pas tellement de place pour gesticuler. Pas en y étant à deux. Au moins, avec une telle proximité, ni toi ni elle n’avait besoin de parler fort pour vous entendre, c’était plus facile niveau discrétion !

- Pourquoi t'es venue ici ?

Demandas-tu d’entrée de jeu, peu disposé à passer par 4 chemins. Passant tes deux mains dans ta chevelure blonde pour les plaquer en arrière -tout en sachant pertinemment qu’à peine tu les délaisserais qu’ils repartiraient faire leur vie comme bon leur semblait- tu laissas s’échapper un long soupir.

- C’est une super mauvaise idée… Je t’avais dit que ma famille était… compliquée.

Tu lui jetas un regard à la fois hébété et agacé. Pourquoi n’en faisait-elle toujours qu’à sa tête ? Deirdre était ingérable. Elle n’était pas impulsive, pas tellement imprévisible, par contre elle était têtue comme une mule et ingérable en ce sens. Laissant retomber tes bras, tu sentis les mèches retomber sur ton front et tes yeux aussitôt. Saleté de cheveux. Ingérables eux aussi. Est-ce que c’était toi où il faisait super chaud ici ? Forcément, à deux dans un endroit exigu… La promiscuité engendrait la chaleur. Tu tiras un peu sur le col de ton t-shirt dans l’espoir d’avoir un peu d’air.

- Qu’est-ce qu’il y avait de si… urgent ? Ca pouvait pas attendre demain ? Ou plus tard ?

Tu as bien conscience d’être l’amabilité incarnée, mais Phèdre te poussait dans tes retranchements. Tu étais certain qu’en revenant dans le salon, une nouvelle surprise t’attendrait. Tu ne savais pas encore quoi, mais il était évident qu’elle allait tourner à son avantage votre petite escapade à deux. La vipère pouvait être diablement imaginative quand elle le voulait.

- Surtout ne dis rien à Phèdre. Sur… rien. Pour elle, l’information c’est le pouvoir. Tout ce qu’elle sait, elle l’utilise, et pas pour notre bien. Alors… ouais. Ne lui dis jamais rien sur toi. Ou moi. Oui quique ce soit…

Ca pouvait sonner très “théorie du complot”, mais tu préférais la prévenir. Le moins elle parlait à Phèdre, le mieux on se porterait tous. Et autant qu’elle soit prête, car j’étais certain que l’autre psychopathe allait venir avec ses gros sabots pour lui tirer des informations du nez. C’était prévisible, mais pas moins inquiétant pour autant.


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Dim 20 Oct - 15:43



Aveugle était ma confiance


Dire qu’il bondit du fauteuil pour lui montrer les commodités était un euphémisme, personne n’avait mis autant d’ardeur à satisfaire telle demande. Entraînée à sa suite, elle se laissait porter, satisfaite qu’il ait compris son sous-entendu. Bon, elle s’attendait à ce qu’ils abandonnent Phèdre, c’était certes malpolit mais d’un, Devon n’était surement pas très à cheval sur la politesse avec sa marâtre, de deux, elle n’avait pas de temps à perdre avec des fadaises. Ils auraient dû lui dire qu’ils ne reviendraient pas prendre le thé, cela aurait été mieux tout de même… Pourtant, à sa surprise, ce ne fut pas vers le hall qui la conduisit mais vers une porte dérobée. Un passage secret, peut-être ? Curieuse, elle le suivit dans la pièce et… il la vraiment emmené au toilette ?! Mais il était sérieux ?!!! Sa bouche s’ouvrit de stupeur, mais, mais, qu’est-ce que tu foutais Devon ?

Elle le poussa du plat de ses paumes, pas méchamment, mais pour qu’il avance un peu qu’elle ait de la place… Bordel ! Les riches c’était pas sensé avoir des toilettes de la taille d’un studio ? La gêne la rendait agressive, il était dans sa zone, c’était son espace vital qu’il violait là. Trop proche, beaucoup trop proche. Déjà en temps normal elle aimait avoir une certaine distance entre elle et les gens, pas qu'elle soit associable mais la proximité physique c'est pas son dada mais avec lui... non, non, elle sentait son corps y réagir, ses mains se dirent que ce serait super sympa d'essayer de le pousser de nouveau. Pour ne pas l'aider, il faisait sombre, la lampe diffusait une lumière tamisée qui avait été conçu pour faire du moment trône un instant reposant mais qui, en l’instant, ne faisait que la perturber d’avantage. Pas le temps pour être troublée, ressaisie toi Deirdre ! Focus ! Elle ne le regardait pas dans les yeux, son regard fixé sur la peinture des murs, très joli ce noir… ce violet ?

Puis il ouvrit la bouche et l'atmosphère changea du tout au tout.

Mauvaise idée ? Elle fronça les sourcils en l’écoutant, accentuant ce petit pli sur son front un peu plus à chacun de ses mots. Ce qu’il y a de si urgent ? Mais… il s’imaginait quoi ? Qu’elle le dérangeait pour lui parler du dernier film qu’elle avait vu ? “Drax est beaucoup trop drôle, faut que je note cette réplique et aille tout de suite la répéter à Devon !”. Crétin, il la prenait pour qui ? Plus il parlait et plus elle serrait les poings. Devon… Devon… A un moment il fallait se taire. Elle se sentit humiliée par ses propos. Il la prenait vraiment pour une demeurée, une idiote qui allait déballer ses histoires à n’importe qui. Olala attention, mieux valait la prévenir que sa belle-mère était très méchante. Olala tout ce que tu diras sera retenue contre toi. Le cynisme était le dernier retranchement d’une Deirdre qui ne supportait pas de se sentir attaquée. Mais elle tenait bon, gardant en elle tout ce qu’elle pensait car, comme à chaque fois, ces pensées ne sortaient pas. C’était là mais ça restait au bout de ses lèvres, comme si s’exprimer c’était ouvrir la vanne à une dispute qui allait gâcher quelque chose. Elle n’aimait pas les disputes, n’étant pas spécialement belliqueuse mais elle se connaissait, elle savait qui si elle ouvrait la vanne, le clash sera violent… alors elle ne disait rien du tout.. Mais avait-elle vraiment besoin de mots avec un visage aussi dur ? Avec un corps aussi tendu ? L’avantage de la mettre en rogne, c’était qu’elle n’était plus troublée par leur promiscuité. Elle aura au moins gagné ça...

- Ok.

Fut tout ce qu’elle pu répondre. Un silence de plomb abattis sur eux. Elle croisa les bras sur sa poitrine comme pour se protéger de lui et recula le plus possible. Aïe, pas agréable la poignée dans le dos. Elle aurait été prête à ravaler sa fierté pour lui parler si elle l’avait senti à son écoute, mais il était à milles lieux de ça. Lui il était plutôt en mode “Je t’aide à mettre ton manteau, adios on s’fait une bouffe un de ces jours”.

- Je vais dire au revoir à ta belle-mère, j’peux pas partir comme ça, c’est malpoli.

Maintenant qu’elle ne dirait rien, la politesse revenait à grands pas. Elle inventera une excuse bidon, un truc acceptable et s’en retournera chez les O’Malley. La déception vibrait dans sa voix, sa réaction était nulle, elle ne pouvait même pas le regarder. L’interroger ? Elle n’en n’avait même plus l’envie, peut-être plus tard, quand elle aura digéré l'amertume. Pour le moment savoir pourquoi il la prenait pour la première des demeurées, ça la bottait pas des masses. Sans mot dire, elle ouvrit la porte et retourna au salon de thé en pressant le pas. Elle n'était pas sûre de la direction mais elle ne pouvait dire un mot de plus à Devon. Une porte, ça devait être ici ! Ou pas. La pièce était vide. La bibliothèque sans l'ombre d'un doute, chargée de livres jusqu'au plafond et meublé de fauteuil pour en profiter allègrement. Allez hop, on s'en va. Deirdre allait refermer la porte et continuer ses errances dans ce labyrinthe qui servait de maison, mais Devon l'avait rejointe.

- Je me suis perdue, tu peux me montrer le chemin du salon s'il te plait ?

Est-ce qu'il ne neigerait pas ? Ah non, c'est juste son ton qui est extrêmement glacial.
_________________
Oui oui : Il n’y a personne derrière la porte
Oui non : Lovejoy est derrière la porte
Non oui : Phèdre est derrière la porte
Non non : Lovejoy et Phèdre sont derrière la porte

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Lumos
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Dim 20 Oct - 15:43
Le membre 'Deirdre O'Hara' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Oui/Non' :
Aveugle était ma confiance { Devon&Deirdre D12-icon
Résultat :
Aveugle était ma confiance { Devon&Deirdre 190111024111644910 Aveugle était ma confiance { Devon&Deirdre 190111024111644910
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Lun 4 Nov - 13:13


S’il suffisait de mentir

Pour oublier ce qu’il ne faut pas dire...



Le contraste était grand entre vous deux : toi et ta diarrhée verbale habituelle, ton flot incessant de mots et de questions, elle et son… OK ?

- Ok ?

Tu répétas ce simple mot d’un air un peu perplexe. Certes, Dee n’était pas la personne la plus bavarde sur terre. Certes, elle était même du genre un peu avare en mots, adepte du “qui dit le moins, dit le mieux”, efficace, claire, concise, bref, tout ton opposé… Mais là, tu préssentais autre chose dans ce simple “OK”. Tu préssentais une forme de ressentiment. Oui, elle n’était pas dans son assiette, quelque chose que tu avais dit ne lui avait de toute évidence pas plu… Et comme bien souvent, tu ne savais même pas quoi. Quand on disait que les femmes étaient des énigmes sur pattes, impossible à comprendre sans avoir un décodeur sous la main, c’était particulièrement vraie avec ta meilleure amie. Tu restas donc bêtement planté là, bouche bée et yeux grands ouverts, à attendre qu’une explication te tombe sur le coin de la margoulette… En vain. Ce qui s’abattit sur toi, en revanche, ce fut un “bon ben j’me casse” bien emballé de politesse.

- Pardon… Quoi ?!

Fut tout ce que tu trouvas à dire alors qu’elle t’annonçait qu’elle allait dire au revoir à Phyèdre. Mais euh… Comme ça ? Sans t’avoir dit ce qu’elle fichait là ? Elle n’allait pas faire un aller-retour pour rien quand même ? Surtout qu’elle était moldue, elle transplanait pas, ça avait dû lui prendre un temps fou de se ramener ici… Non elle exagérait, elle n’allait pas juste se faire la malle ainsi ? Ah ben… si. Si si. Elle venait d’ouvrir la porte -et de la refermer à ton nez, d’ailleurs. T’avais juste eu le temps de la voir presser le pas pour déguerpir d’ici. Il te fallut quelques minutes pour comprendre ce qui se passait, ce qui lui laissa une longueur d’avance. Lassé de rester planté comme un imbécile, tu finis par toi aussi te mettre en mouvement et sortir de ta super cachette. Un elfe de maison était planté là, te fixant avec des yeux ronds, il avait sans doute vue Deirdre sortir il y a quelques secondes à peine… C’était bien ta chance.

- Quoi ? Vas bosser au lieu de me fixer comme ça !

Honnêtement, tu n’étais pas fan du concept des elfes de maison. Non seulement t’avais grandi sans être un grand assisté, et tu n’appréciais donc pas à sa juste valeur le travail qu’ils fournissaient, mais en plus tu trouvais ça hyper désagréable d’avoir pleins de gens que tu connaissais à peine sans cesse autour de toi. Les pauvres se prenaient donc régulièrement des remarques désobligeantes et non méritées de ta part juste parce qu’ils te mettaient extrêmement mal à l’aise.

Quoiqu’il en soit, tu avais perdu de vue Dee, mais tu te doutais de la direction qu’elle avait dû emprunter. Et en effet alors que tu avançais dans le couloir, tu tombas sur une porte ouverte qui ne l’était ordinairement pas -Lovejoy s’assurait toujours que TOUTES les portes soient fermées, tu ignorais franchement pourquoi. Sans hésiter tu te glissas donc à ton tour dans la bibliothèque où Deidre avait atterri.

Ce ne fut qu’une fois planté derrière son dos que tu réalisas que tu aurais mieux fait de la laisser filer : après tout, n’était ce pas la manière la plus simple de solutionner ton problème ? Si elle partait maintenant, tu pouvais encore rattraper le coup, enterrer les informations que tu désirais tant garder secrètes aux yeux de cette maudite famille, garder les barrières intactes. Oui, il suffisait juste de la laisser s’échapper, de laisser cet aspect de ta vie s’évanouir du manoir.

Sauf que rien n’était si simple. La poursuivre, tu ne l’avais pas fait par stratégie, tu l’avais fait par instinct. Parce si tu ne supportais pas qu’elle puisse t’en vouloir. Tu ne l’avais jamais supporté. Par le passé, tu étais toujours le premier à céder et faire des excuses, souvent en n’y croyant même pas d’ailleurs, tout pour qu’elle arrête de te faire la tête. C’était au dessus de tes forces de rester brouillé avec elle, au point même d’agir de manière stupide. En l’occurrence, TRÈS stupide.

Et comme toujours, tu t’en rendais compte bien trop tard, au moment où elle se tournait vers toi.

- Tu veux de l’aide peut être ?

Ton ton était un peu taquin, tu ne pouvais t’en empêcher. Autant tu savais que lorsqu’elle était dans cet état là, la meilleure chose à faire était encore de lui laisser le temps de redescendre sans l’oppresser, autant tu ne supporterais pas de la quitter en étant en froid avec elle. Alors tu n’avais d’autre choix que de jouer le pot de colle, l’enfant qui vient se nicher dans les jupes de sa mère en espérant que celle-ci lui pardonne sa bêtise. Ouais, c’était tout à fait toi en cet instant précis. Un peu pathétique, mais malgré tout attachant. Attachiant, c’était toujours ainsi que Dee t’avait qualifié, et à ce moment là, ça prenait vraiment tout son sens.

Elle te répondit de manière tellement glaciale que tu en eus littéralement un frisson, comme si une brise hivernale était venue te glacer le sang. OK, elle faisait donc bel et bien la gueule, et toi, tu ne savais ni vraiment pourquoi, ni vraiment comment inverser la vapeur. Croisant les bras d’un air résigné -ça tu savais faire !- tu la toisas de toute ta hauteur.

- Oui, j’ai remarqué, et oui je peux.

Factuel, tu pouvais l’être de temps à autre.

- Mais je le ferai quand tu arrêteras de faire ta mauvaise tête.

Ah bah oui, le chantage allait tout arranger, c’était évident. Comme quoi, tu étais vraiment une brêle quand il s’agissait de gérer les conflits. Tu ne parvins à conserver ton air sévère que quelques secondes au mieux, avant que ton visage ne se décompose, laissant place à ta tronche habituelle de chien battu lorsque Dee te réprimandait.

- Tu vas pas m’dire que t’as fait tout ce chemin juste pour me grogner dessus et faire demi-tour ?

Ha, venant du mec qui l’avait reçu aussi chaleureusement qu’une invasion de rats, c’était culotté. Mais t’avais toujours été un peu culotté, un peu borderline. Elle le savait, non ? Alors pourquoi elle tirait la tronche pour trois fois rien ? Franchement, ça t’échappait.


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Dim 10 Nov - 16:34



Aveugle était ma confiance


Elle n’avait pas la tête à rire, encore moins à jouer la boudeuse pour le faire mariner. Pas cette fois. Il l’avait blessée, qu’il assume sa sale tête et la laisse en paix ! Il croisa alors les bras, eut ce regard auquel elle répondit - duel dans la bibliothèque - mais rompit rapidement le contact. Pardon ?! Deirdre leva les yeux au ciel et écarta les bras en signe d’impuissance, il se fout de moi ! Et il OSE lui sortir son air terriblement adorable de chien battu ! Pas ces yeux-là Devon ! Pas ces yeux là ! Qu’il est fatiguant, comme mec, mais qu’il est fatiguant !

Troublée, Deirdre eut un air renfrognée puis posa ses mains sur ses hanches. Elle n’était pas dupe, elle le connaissait trop bien pour se laisser avoir par sa moue. Son ami était mannequin, pour sûr qu’il avait l’habitude d’obtenir ce qu’il voulait avec son charme ! Rien que de penser à ça, ça l’a foutu encore plus en colère contre lui. Il la prend pour une groupie ou quoi, à essayer de l’amadouer au lieu de communiquer ?! En fait, il était même carrément en train d’essayer de la manipuler ! C’était quoi la prochaine étape, il allait lui lancer un sort pour la faire parler ?! Ah bah bravo Devon, c’était super mature de ta part d’aborder la chose de cette façon ! Elle partait dans tous les sens et, dans quelques heures, elle en aura bien conscience mais en l’instant T, tout était bon pour en rajouter une couche.

- Tu te fous de ma gueule !

La vanne était ouverte, elle balança ce qu’elle avait sur le cœur. Un pas en avant, elle le pointa du doigt de son air le plus menaçant. La demi-portion qu’elle était à côté de lui essayait tant bien que mal d’imposer son charisme mais difficile d’être impressionnante quand on faisait deux têtes de moins que son interlocuteur.

- C’est toi qui m’fout dehors ! Tu me prends pour une conne et je dois en plus être aimable ?! Mais si tu voulais une potiche pour amie t’as qu’à traîner avec tes soeurs !

C’était petit et gratuit, étant donné que Deirdre ne les connaissait pas du tout mais l’art de la répartie n’étant pas son fort, elle n’avait trouvé que ça.

- J’ai plus envie de t’en parler, voilà, t’as tout gagné, t’es content ?!!

Traduction, je boude et c’est entièrement de ta faute, n’attend plus rien de moi. Deirdre croisa les bras sur sa poitrine et recula de quelques pas, comme pour se protéger de Devon. Comme si, mettre un bras entre son coeur et lui allait l’empêcher de l’abîmer encore un peu. Naïveté quand tu la tiens…

- Tu m’penses vraiment si conne pour raconter ta vie devant ta belle-mère ?

Merde, c’était pas sorti comme elle le voulait. Quand les vannes s’étaient ouverte, elle savait au fond d’elle que les reproches allaient pleuvoir, qu’elle allait le mordre pour ne pas être blessée plus qu’elle ne l’était mais… mais il fallait croire que son tempérament de feu était plus modérée avec lui. C’était pas sortit comme elle le voulait, pas du tout. C’était plaintif, c’était comme une supplique pour être rassurée, pour être bercée de l’illusion que, non, il ne la trouvait pas idiote du tout, que tout ça était un malentendu. Elle se fit pitié et ça ne lui plu pas du tout. Aussi, Deirdre tourna le dos à Devon pour aller à la fenêtre afin de mettre une distance entre eux, dommage qu’il était devant la porte, elle ne pouvait pas le fuir lui et ses émotions cette fois.

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Dim 17 Nov - 0:01


S’il suffisait de mentir

Pour oublier ce qu’il ne faut pas dire...


T’avais sorti ta dernière carte, l’air d’apitoiement qui, généralement, fonctionnait à merveille avec elle… Mais là, là non. La voilà qui écartait les bras comme si elle était crucifiée par ton attitude, dans une position et une expression très théatrales. Et hop, la voilà les poings sur les hanches et l’air réprobateur de la mère réprimandeuse… Du grand Dee ! Qu’est-ce qu’elle foutait dans la police au juste ? Elle ferait mieux de devenir comédienne, elle maîtrisait déjà à merveille l’art du grossissage de traits.

Et hop, une petite réplique digne d’une bonne comédie. Se foutre de sa gueule ?

- Quoi ? Mais non !

Et ça venait du coeur, franchement, cette vaine défense que tu lui jetais à la figure en sachant que sa question était, évidemment, purement rhétorique. Pire, ce n’était pas une question, c’était une constatation. Mais la réponse t’avait échappé avant même que tu ne puisses la retenir parce que non, NON, tu ne voulais pas te foutre de sa gueule, mais cette discussion était un peu compliquée pour toi, pour vous.

Sauf que loin de la calmer, ta réplique sembla attiser les braises de son foyer. L’instant suivant, tu te retrouvas avec son index qui, bien que dépourvu d’un ongle long ultra féminin -boulot oblige- n’en était pas pour autant agréable, planté dans ton torse avec une certaine fureur. Alors certes, impressionnante n’était pas le mot qui te venait à l’esprit, mais n’empêche que tu ne faisais pas non plus le malin face à la mini furie qui déversait son énervement sur toi.

Et bim, dans ta gueule Devon. Bon tu l’avais peut être mérité, t’avais clairement pas gagné la médaille d’hôte de l’année aujourd’hui… Mais, merde quoi ! En amitié, fallait faire preuve de tolérance aussi non ? Et puis potiche… Tout de suite les grands mots quoi ! Elle avait VRAIMENT l’art du drâme la Dee !

- Woh ça va la dramaqueen là ? Redescends un peu, t’es pas sur une scène là, les poses et les répliques théâtrales c’est pas une nécessité !

T’élevais pas la voix, parce que t’étais pas en colère, t’étais juste un peu à côté de tes pompes… Non t’avais plutôt un ton agacé, un peu las, genre “c’est bon t’arrêtes ton cirque ?”. Sauf qu’elle n’arrêta pas DU TOUT son cirque. OH que non, au contraire, là elle ramenait l’éléphant, le clown et le dompteur de tigres.

- Et j’te prends par pour une conne putain… mais tu peux comprendre que t’es pas tombée exactement au bon moment non ?

Non, non elle pouvait pas. Ou plutôt elle voulait pas. Mais j’savais pas trop ce qu’elle voulait, à part s’énerver sur moi. La voilà maintenant qui passait en mode bouderie. Manuerait plus qu’elle croise les bras sur sa poitrine et…. Ah bah c’était ce qu’elle faisait. Parfait, c’était parfait. Ce fut ton tour de rouler des yeux d’un air un peu théatral aussi. Elle déteignait sur toi en plus. A cette vitesse, ça allait virer en vaudeville.

- Content ? Oui je suis super content de faire face à la version “gamine de 6 ans” de ma meilleure amie. Franchement c’est super…

Tu essayais de la tourner en dérision pour la faire réagir, mais ce n’était pas une franche réussite. C’était même tout l’inverse… Elle continuait de dévaler la pente de la tragédie grecque avec un enthousiasme certain. Maintenant, c’était la mine piteuse, la voix un peu geignarde, l’air de chien battu -ouais, elle en venait à piquer TA technique, c’était scandaleux.

- “Conne”, “conne”, “conne”, t’as que ce mot à la bouche ou quoi ?

Non parce que ça commençait à devenir redondant comme terme là ! Tu ramenas tes mains sur ton visage, dissimulant à peine ton agacement alors que tu soufflais bruyamment dans celles-ci. Elle ne te facilitait pas la tâche, c’était certain. Et plus vous trainiez ici, plus il y avait de chance pour que Phèdre repasse à l’attaque, ce qui serait le comble de la situation merdique.

- Dee. Si je te trouvais conne, tu s’rais pas mon amie. Point, y a pas à chercher plus loin. C’est quoi cette crise existentielle que tu me tapes pour trois fois rien là ?

Ouais, t’étais pas la compréhension, la compassion ou même l’empathie incarnée. Mais pour ta défense… tu pigeais pas cette façon de faire une montagne d’un tas de poussière ! Ouais, t’avais pas été le type le plus chaleureux du monde, mais ça arrivait à tout le monde les mauvais jours, non ? Alors certes, dans le fond, tu n’voulais qu’une chose : qu’elle prenne ses jambes à son cou avant de faire plus de dégats sur ta réputation auprès de ta famille, mais ça, tu ne pouvais pas lui dire. Car si elle soupçonnait ne serait-ce qu’un dixième de ce qui te tracassait réellement, pour sûr, il y aurait encore plus de pots cassés. Alors tu n’avais d’autres choix que d’essayer de la rassurer comme tu pouvais, dans l’espoir qu’elle parte sans trop de rancoeur à ton encontre. Tu n’supporterais pas d’être en froid avec elle.

Alors qu’elle te tournait le dos pour marquer encore plus le message qu’elle te faisait passer, tu te rapprochas d’elle, ne lui laissant pas le loisir de s’isoler. D’un geste prudent, presque timide, tu vins attraper son bras avec ta main, doucement, comme si tu avais peur d’effrayer un animal craintif.

- Hey. On va quand même pas s’disputer pour ça… On vaut mieux qu’ça non ?

Allez, zou, une petite dose de chantage affectif en guise de cerise sur le gateau. Superbe approche, Devon. A quand la publication de ton futur best-seller “L’art de s’enfoncer toujours un peu plus” ?


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Jeu 21 Nov - 20:11



Aveugle était ma confiance


Il y avait ceux qui étaient fait pour les disputes et les autres, elle était clairement dans la team “autres”. Deirdre fut décontenancée par Devon, elle avait pourtant l’habitude qu’il tacle pour se défendre mais se moquer de son attitude… oui cela la laissa coi si bien qu’elle ne sut que dire. Son air boudeur se fit plus renfrogné, ses bras se refermèrent encore plus sur son corps. Il ne comprenait pas ! Il était tellement borné ! Il pouvait pas simplement s’excuser ? Reconnaître qu’il avait déconné ? Elle lui aurait pardonné dans la seconde s’il avait reconnu l’avoir mal accueilli et aurait montré un intérêt sincère pour ce qu’elle avait à dire. Au lieu de ça… l’avalanche de reproches lui faisait mal au coeur, la rendait un peu plus amère à chaque mot. Gamine, conne, il n’arrêtait pas de l’engueuler, de l’acculer, alors que c’était elle la victime ! Elle ! Mal, Deirdre déglutit avec difficulté. Crise existentielle… mais tu comprends rien du tout… c’était petit et mesquin de rabaisser sa blessure à une crise existentielle. Voilà. Bravo Dee, tu as voulu jouer à la grande en t’imposant, en disant ce que tu avais sur le coeur et regarde ce que ça donne : tu es encore plus mal qu’au début de la dispute ! C’est bien la preuve qu’il ne faut pas l’ouvrir, qu’il faut fuir le conflit… Dos tourné, elle baissa la tête et pinça les lèvres pour ne plus rien dire. Dire qu’elle avait chouiné pour lui, qu’elle s’était plainte et… Elle enviait en cet instant ces gens qui réussissaient à garder les murailles autour de leur coeur bien en place, peu importe les attaques. Elle aurait bien besoin de cours, elle, elle n’avait de fort que l’apparence.

Sa main se posa sur son bras et cela la toucha, un peu. Un geste qui la rendit encline à mettre au placard cette dispute horrible. Elle n’était pas d’attaque pour reprendre normalement la conversation mais s’ils pouvaient arrêter de s’insulter, ce serait déjà pas mal...

Oui c’est vrai…

Oui, il valait mieux que ça. Ils avaient une longue amitié derrière eux, ils avaient vécu de belles choses, d’autres plus tristes mais dans tous ces moments ils étaient ensemble. Elle n’imaginait pas sa vie sans lui dans les parages… Mon dieu qu’elle se sentait faible en cet instant. Elle voulait fuir le flot d’émotions qui s’affrontaient dans son pauvre coeur malmené, oui oui, pauvre coeur malmené exactement. Colère, déception, agacement, affection, nostalgie, énormément d’affection et un peu de peur aussi, peur de ce que ça pourrait donner si elle choisissait la voie de la dispute….

Mais alors… pourquoi t’avais cet air quand j’suis arrivée ? Pourquoi toute cette prévention contre Phèdre ? T’as… j’ai vraiment eu l’impression que t’avais honte de moi, Dev.

… mais elle avait besoin de savoir, encore et toujours savoir, même si son coeur s’emballait d’inquiétude à la pensée de ce qu’il pourrait répondre. Ses yeux bruns se posèrent sur sa main, elle eut envie de poser la sienne dessus mais réfréna son geste. A la place, elle se dégagea de la prise avec douceur et se tourna pour lui faire face.

Dis moi que tu n’as pas eu honte de moi.

Elle releva son regard sur lui, posa sa question droit dans les yeux, s’il voulait lui mentir il devra user de magie.

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Dim 24 Nov - 23:54


S’il suffisait de mentir

Pour oublier ce qu’il ne faut pas dire...


Si Deirdre n’était clairement pas faite pour les disputes, on ne pouvait pas dire que ce soit non plus ton dada. La différence, c’était que elle aurait eu une bonne raison de grimper dans les tours alors que toi… C’était tout dans ton intérêt de laisser le scandale s’évaporer. Oui, tu avais déconné. Oui, tu t’étais comporté comme un connard. Et maintenant, tu essayais de rattraper le coup… maladroitement.
Alors oui, tu la jouais un peu déloyal en adoptant une approche tactile, que tu savais diablement efficace sur elle. Oui, tu te montrais peut être un peu manipulateur pour étouffer l’affaire. Oui, tu jouais sur la corde sensible, et bon sang, tu ne t’attendais pas à ce que ça fonctionne AUSSI bien. Difficile de dire si tu en étais satisfait, ou si tu t’en sentais coupable…

Elle sembla se calmer, mettre de côté ses gestes théatraux de grande dramaturge, et approuva tes dires. Forcément, tu savais qu’invoquer votre amitié fonctionnerait. Tu la connaissais presque par coeur… Et puis, tu étais sincère dans le fond : il était vrai que vous aviez une amitié de longue date, une amitié qui te tenait énormément à coeur, et que tu ne voudrais perdre pour rien au monde. Vrai encore que tu n’avais pas envie de briser cette amitié pour des broutilles. Car oui, c’était des broutilles : certes, tu t’acharnais à compartimentaliser ta vie à l’extrême, mais ça ne voulait pas dire que Dee n’était pas importante dans ta vie, ou que tu ne tenais pas à elle. C’était juste… compliqué avec ton père. Tu ramais déjà à essayer de gagner son estime, si tu commençais à lui montrer que tu adorais les moldus et que ta meilleure amie en était une, tu allais ruiner tes chances, c’était certain.

Et malheureusement pour toi, il semblerait que l’instinct relativement infaillible de Dee se soit réveillé, et la voilà à poser des questions qui pouvaient fâcher. Enfin… c’était surtout les réponses qui pouvaient fâcher, cela dit.
Cette fois-ci, elle se tourna vers toi, échappant à ta main au passage, et planta ses yeux dans les tiens. Ca ne te disait rien qui vaille, mais tu soutins son regard, conscient que le fuir ne ferait que donner raison à ses doutes.

Ta bouche devint soudainement très sèche alors qu’elle prononçait ce mot fatidique. Honte. Non tu n’avait pas honte. Comment pourrais-tu avoir honte d’elle ? Tu l’adorais, cette fille. C’était ta meilleure amie. La seule qui t’ait supporté et suivi aussi longtemps. Non ce n’était pas de la honte c’était… de la sagesse. Parce que tu savais pertinemment quelle serait la réaction de ta belle famille, et tu savais que mêler des mondes aussi différents et aussi intolérants l’un pour l’autre n’amènerait littéralement rien de bon.

Secouant légèrement la tête, sans jamais la lâcher des yeux, tu finis par répondre :

- Ce n’est pas une question de honte, Dee

Tu étais incapable de lui mentir. Déjà parce qu’elle le voyait, quand tu lui mentais, mais surtout parce que ça te déchirais les tripes de le faire. Tu finis par fermer les yeux un instant, prenant une grande inspiration alors que tu portais la main à ton front, anticipant la migraine qui n’était plus très loin.

- Tu n’peux pas comprendre. Tu as une famille géniale, unie, aimante, ouverte d’esprit… Où il y a des moldus, des sorciers, et c’est super, tout le monde s’adore et vit en harmonie main dans la main. C’est. Super.

La jalousie, l’envie, l’amertume, s’entendaient dans ta voix, et tu faisais à peine d’effort pour les dissimuler. La famille était un sujet délicat et douloureux pour toi depuis la mort de ta mère. Avant, tu croyais toi aussi avoir une famille parfaite. Petite, mais parfaite. Et puis on te l’avait enlevée, et depuis, tu ne croyais plus tellement aux valeurs familiales… ou alors seulement chez les autres.

- Ma famille est… compliquée. Tordue. Malsaine même. Moins je les mêle aux gens que j’aime, mieux je me porte. Les cotoyer ne t’amènerait rien rien de bon. Ils sont méprisants envers tout et tout le monde. Ils me haïssent, et me méprisent. Sauf mon père. Mon père se demande encore ce qu’il va faire avec moi. Dans leur cercle, le monde moldu n’est pas quelque chose dont on est fier. Moi, je fais tâche, mais ils me tolèrent. Toi…non. Tu représentes tout ce qu’ils voudraient voir disparaître chez moi. Alors ouais, j’ai pas envie que tu les vois. Pas envie que tu leur parles. Pas envie que tu te prennes leur dédain et leur méchanceté dans la gueule. Parce que honnêtement, ça t’apporterait quoi ? A part de constater la connerie de la partie arrogante et aveugle du monde sorcier dans toute sa splendeur ?

Ah, elle voulait de la franchise, de l’honnêteté, elle en avait eu. Tu n’avais pas planifié de déballer ton sac de la sorte, mais ses questions avaient percé droit dans ton coeur, droit dans cet abcès qui s’était formé au fil des années et que tu avais laissé pourrir et noircir. Tu voulais la protéger, oui. Mais tu voulais aussi te préserver. Il y avait une part en toi, égoïste, qui ne voulait pas que le mépris dirigé vers le monde moldu te soit également infligé. Tu ne lui avais pas menti, cela dit : tu voulais vraiment qu’elle ne voit pas cette partie indigne, honteuse, du monde sorcier. Un monde que tu aimais et dont tu ne cessais jamais de vanter les intérêts. Un monde dont tu voulais sans doute un peu préserver l’image.

Tes yeux étaient plantés dans les siens comme des couteaux, acérés, et pleins d'une douleur que tu ne parvenais plus à garder au fond de toi. Clairement, cette situation te déchirait de l'intérieur, et maintenant, elle commençait même à te bouffer, lentement, et à faire disparaître certains aspects de toi que tu aurais voulu protéger jusqu'au bout.


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Mer 27 Nov - 20:20



Aveugle était ma confiance


C’était… étrange. Oui, c’est le mot, étrange. L’atmosphère si électrique laissait place à une forme douloureuse de tendresse. Il ne cillait pas sous son regard mais, dans l’expression de ses traits comme de ceux de son corps, elle devinait qu’un lourd combat se déroulait derrière ce regard bleu qu’elle aimait tant. Patiente, elle attendait le moment où il parlerait, elle n’était pas du genre à presser les confidences, son truc c’était plutôt attendre l’instant où l’autre se sentirait assez bien pour se confier. Il brisa le lien visuel, elle eut le réflexe de pencher la tête pour le retrouver mais ce fut peine perdue.

Il semblait si mal. Elle avait envie d’aller vers lui, de prendre ses mains dans les siennes et serrer fort, très fort, pour qu’il sente à quelle point elle était présente pour lui. Elle avait envie de l’enlacer, un câlin qui le réconforterait, et qui, chez elle, lui ferait battre le coeur un peu plus vite. Mais Dee ne fit rien de tout cela, elle se contentait de le regarder avec sollicitude et attention. Bras croisés, elle retenait son propre corps des élans qu’il pourrait avoir. Elle n’y arrivait pas, elle était incapable de franchir cette limite entre eux même si, pour Devon, cela n’aurait été que des gestes d’amitiés. Il devait se dire qu’il avait l’amie la moins chaleureuse de Londres.

Oui, elle ne pouvait le comprendre. Elle imaginait sa situation mais, en vérité, elle avait tendance à l’oublier. C’était tellement naturel pour elle, le bonheur familial, comment concevoir que cela puisse être autrement ? Elle s’en voulu, de ne pas y avoir pensé, de ne pas avoir deviné à quel point c’était difficile pour lui d’être un Leroy. Comment pouvait-il accepter ça ? D’être un paria, une tâche, dans les yeux de sa famille ? Est-ce que le sang était plus important que le bonheur ? Il serait tellement plus heureux dans d’autres familles que la sienne, il a grandit sans Dorian, il n’avait pas besoin de lui !

- Alors quitte les.

Dit-elle simplement, avec fermeté et cela sonnait plus comme un ordre que comme une suggestion. Ce n’était pas voulu mais elle le pensait si fort !

- Pourquoi tu t’acharnes ? Ils t’apportent quoi de bon ? Si c’est pour le boulot, tu pourras en retrouver. Si c’est pour connaître ton père… ça vaut vraiment le coup de faire tant d’efforts ? S’il rejette la partie “moldue” de ta vie, c’est toi qu’il rejette. Tu te vois faire des allers et retours entre ta vie et… ces extrémistes ?  

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Jeu 28 Nov - 21:09
Devon D. Leroy a écrit:


S’il suffisait de mentir

Pour oublier ce qu’il ne faut pas dire...



S’il y avait bien une chose que tu avais appris en presque 20 ans d’amitié avec Deirdre, c’était qu’elle n’était pas tactile, pas démonstrative, toujours dans la retenue, et qu’elle n’était pas la plus douée pour réconforter les gens. Elle, sa spécialité, c’était plutôt de les brusquer pour les motiver, pour ça, elle était sacrément douée. Et pour quelqu’un comme toi qui avait le coup de mou et la baisse de motivation faciles, c’était porteur, et précieux. Mais aujourd’hui, rien qu’un peu, tu aurais aimé qu’elle te tende la main ou carrément les deux bras pour te consoler. Cela dit, tu savais qu’il était inutile de réclamer ou de la brusquer, ça ne ferait rien de bon. Alors tu te contentas d’inspirer profondément pour essayer de calmer tes nerfs à vif.

Elle t’écoutait, attentivement qui plus est, et c’était plus que ne le ferait la plupart des gens. Tu n’avais finalement pas tellement d’oreilles attentives autour de toi. Pour beaucoup, l’oreille attentive, c’était toi. Et dans ta famille, le concept d’écoute en était resté là : au stade de concept. Tu avais arrêté il y a bien longtemps déjà de réellement essayer de communiquer avec eux. Au fond, tu avais peur que la moindre de tes confessions ne soit utilisée contre toi avec ces gens là…

Lorsque tu eus fini de tout déballer à Dee, elle te laissa le temps d’ajouter quelque chose si tu le souhaitais, et au bout d’un moment, concluant sans doute que tu vais fini, elle prit la parole… Te laissant totalement sur le cul. Tu l’observas d’ailleurs avec des yeux ronds et des sourcils pratiquant avec habileté le saut en hauteur au dessus de ceux-ci. Pardon ? Est-ce qu’elle venait juste de te dire de quitter ta famille ? Comme on quitterait un job pourri ou un plan cul dont on se serait lassé ?
Le tout était dit d’un ton presque militaire, elle t’aurait ordonné de faire le garde à vous qu’elle n’aurait pas employé un autre ton !

Elle fit tout de même l’effort d’expliciter un peu sa pensée, car honnêtement, la connaissant, tu n’aurais pas été étonné qu’elle en reste là. Desfois tu avais l’impression que Dee était un vieux téléphone portable : comme il fallait payer pour chaque caractère, elle s’en tirait toujours avec le minimum de mots.
Tu ne pus retirer un soupir face à son plaidoyer. Oh, bien sûr, tu comprenais où elle voulait en venir, mais cette façon de mettre des raccourcis partout… ça ne fonctionnait juste pas dans la vraie vie.

- Dee, ne fais pas comme si c’était plus simple que ça ne l’est réellement, s’il te plait...

Tu penchais la tête sur le côté, la dévisageant avec un air entendu, l’air de dire “Tu le sais, quand même, que ce n’est pas aussi simple ?”. En fait, tu n’étais pas certain qu’elle le sache. Tu n’irais pas dire que Dee avait une vie “facile”, car elle avait ses soucis, elle avait ses mérites, elle s’était donnée pour atteindre ses objectifs, tout cela, tu ne pouvais pas le lui enlever… Mais niveau famille, il fallait appeler un chat un chat, et une famille en or une famille en or. Des gens qui s’aiment, qui se soutiennent, qui se comprennent. La famille rêvée par tous. Et de ce fait, c’était un peu facile venant d’elle de lui dire de quitter la sienne, de famille, si dysfonctionnelle soit elle.

- Je ne suis pas prêt à être complètement orphelin. J’ai déjà perdu ma mère, je ne peux pas perdre mon père. Pas maintenant. J’peux pas être seul, je supporterai pas.

Finis-tu par dire, te bouffant la lèvre tant cet aveu te faisait mal. Tu n’avais pas envie d’avoir besoin d’eux, ou en tout cas de lui. Tu aurais voulu être une personne forte, indépendante, qui se soucie peu du regard des autres, et en particulier de celui de ce paternel dont tu cherchais désespérément l’approbation. Mais ce n’était pas ainsi que ça marchait, et face à lui, tu te sentais encore comme ce gosse de 15 ans privé d’une mère.

Secouant la tête, tu ravalas ton chagrin qui, tu le sentais, montait dans ta gorge. Tu te sentais pitoyable, mais s’il y avait bien une personne avec qui tu pouvais l’être sans risquer d’être jugé, c’était Dee.

- On choisit pas sa famille, c’est vrai, mais une fois qu’elle est là, on fait avec. De toute façon fuir est rarement la solution.

Conclus-tu, essayant de retrouver une contenance, essayant de te donner le courage de ne pas baisser les bras. Parfois, c’était franchement tentant. Mais tu ne mentais pas quand tu disais que tu ne supporterais pas d’être orphelin. Être seul te terrifiait. Et tu n’avais pas envie qu’on te serve des belles phrases comme “mais tu n’es pas seul, tu as tes amis”. Parce qu’au bout du chemin, chacun retournerait parmi les siens, tes amis retourneraient auprès de leur famille, et toi tu n’aurais plus personne auprès de qui revenir.


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Mar 3 Déc - 21:50



Aveugle était ma confiance


Certes, elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit emballé par son idée, Devon ayant tendance à ne pas appliquer dans l’immédiat ses conseils, mais tout de même. Il ouvrit grands les yeux, elle croisa les bras et le défia de refuser sa proposition. Ne soit pas idiot, c’est la solution la plus évidente. Simple et efficace, elle t’apportera bonheur et tranquillité d’esprit. Elle aurait dû être publiciste pour une marque d’anti-dépresseur, elle avait un don pour alléger l’esprit. Non mais, il a soupiré ! Ses bras croisés vinrent se poser sur ses hanches et, le jugeant de tout son petit être, elle attendait avec impatience la merveilleuse justification qu’il allait lui servir.

Le début de son argumentaire manquait de piquant. Si, c’était exactement aussi simple qu’elle l’avait dit. C’était lui qui rendait ça compliqué, lui qui refusait une solution pragmatique à un problème simple. Alors, certes, elle ne pouvait que concevoir sa douleur mais s’il ne la fuyait pas, comment irait-il mieux ? Ca allait faire mal, de couper net ce lien avec les Leroy, mais c’était un mal pour un bien. Devon, hélas, ne l’entendait pas de cette oreille… elle imagina ce qu’il voulait dire pour son père, baissa les yeux de pudeur à l’évocation de sa mère et, ses bras si strictes, tombèrent le long de son corps. Une seconde, l’émotion la gagna et fit fondre ce coeur qui ne demandait qu’à le brusquer pour l’aider. Une seconde, avant qu’il ne vienne tout gâcher.

J’peux pas être seul, je supporterai pas.

Ca fait mal. Ca fait très mal. La fin de sa tirade fut entendu et elle approuva même, dans un murmure à peine audible, le fait que la fuite n’était pas la solution. Elle n’avait pas vu les choses ainsi en lui proposant de couper les ponts, cela avait du sens. Sa réflexion s’arrêtait là car…

J’peux pas être seul, je supporterai pas.

Ca lui restait en travers de la gorge. Comme cette boule qui s’y était formée à l’instant même où les mots l’avaient piqué. Elle se voyait comme sa famille, elle n’était rien. Si. L’amie fidèle qui ne sera jamais suffisante. Sans ce père haïe, il serait seul. Elle lui aurait offert sa porte sans l’ombre d’une hésitation, elle lui aurait offert son monde s’il lui avait demandé mais ce dont Devon rêvait c’était de l’amour de cet homme méprisant. Et méprisable. Il lui préférait ce type assez stupide pour ne pas voir combien son fils était incroyable et qui… oui il lui préférait un homme qui la méprisait, elle. Qui la rabaissait, elle.

Elle n’avait pas de mots. Déjà rare, ils étaient maintenant aux abonnés absents. Ses pensées étaient floues, sa douleur était trop vive pour qu’elle prenne du recul. Ce qu’elle voulait, là, maintenant ? Aller voir Leah. Ne pas s’étendre sur ce pincement dans son coeur et apprécier simplement la douce complicité de son amie.

Pourquoi ne pas le faire ?
Fuir n’est pas là solution.

Elle en avait rien à faire, des beaux préceptes. Ca lui faisait mal, très mal et elle ne savait quoi lui dire pour rééquilibrer les choses. Bouche cousue, elle n’arrivait pas à dire qu’elle était blessée, aussi, Deirdre fit la seule chose dont elle était capable, elle prit une légère inspiration et plaqua un air semi-sérieux de façade.

C’est compliqué Dev… je voulais pas minimiser ce que tu ressens, j’essaie juste de t’aider.
Elle se passa la main sur le visage pour se donner une contenance puis repris, en le regardant dans les yeux. Je vais vous laisser en famille…. on discutera une autre fois, c’était pas le bon moment. Un sourire mensonger mais elle était douée, il avait toujours cru à ses sourires. Tu m’racompagnes, j’voudrais pas me perdre ! Tu pourras passer un au revoir à ta belle-mère de ma part ? Même si je suis pas sa tasse de thé, j'reste bien élevée !

Boutade, sourire, air complice, elle sort ses plus beaux artifices. Combien de temps vas-tu tenir ton masque en place, Deirdre O'Hara ? Combien de temps...

Te souviens-tu d'être entrée chez moi?
T'as pu voir le cocon familial
T'avais pas besoin de faire tant d'mal
Je vais devoir éteindre les flammes par les flammes

panic!attack
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Mer 4 Déc - 8:15


S’il suffisait de mentir

Pour oublier ce qu’il ne faut pas dire...


Après avoir éventré ton cœur en deux pour en déverser le contenu, tu attendus un moment en silence ce qu’elle pourrait bien te dire. Tu la connaissais suffisamment pour savoir qu’elle faisait rarement dans le sentimentalisme et qu’elle était plutôt du genre rationnelle dans son approche.
Tu venais de balayer ses propositions avec tout sauf du rationnel, à coup de sentiments désespérés qui ne semblaient jamais avoir leur place dans les réflexions de Dee.

Tu t’attendais à ce qu’elle te sermonne, ou qu’elle te balance un argument hyper terre-à-terre comme elle l’avait fait jusque là, mais non ! En fait, dans un premier temps, elle ne dit même rien du tout. Minute, est-ce que tu venais de gagner un débat contre LA tête dure de Londres ?

A bien observer, tu voyais presque les rouages de son cerveau s’activer alors qu’elle cherchait sûrement quoi dire. Le silence était pesant. Tu en avais l’habitude ta meilleure amie n’étant pas bavarde de nature, et d’ordinaire ça ne te dérangeait pas, tu appréciais même, mais là… c’était étrange.

Elle finit par te faire des demies-excuses auxquelles tu répondis par un hochement de tête, attendant toujours le revirement de conversation où elle t’expliquerait la marche à suivre la plus logique selon elle. Mais encore une fois, non. A la place elle… t’annonça vouloir t’abandonner ?!

Et elle te demandait même de la raccompagner à la porte, ben voyons ! Donner le change n’étant pas ton fort, pas quand tu étais énervé, et pas en présence de Dee, tu étais à peu près certain que tes émotions étaient peintes sur ton visage, mais en face de toi, ta meilleure amie restait égale à elle-même, factuelle, concentrée sur l’objectif, et en l’occurrence l’objectif était de se barrer.

Ta mâchoire devait être visiblement tendue à force de serrer les dents, te donnant un faux air de molosse sur le point d’attaquer. Pourtant tu parviens à ne pas aboyer, et à la place tu pris une grande inspiration visant à te calmer. Ça ne marcha pas.

- Effectivement ça serait dommage de se perdre. On va donc faire au plus efficace comme tu as l’air pressée.

Faisant un pas vers elle, tu attrapas son bras avec nettement moins de douceur qu’avant, mais sans être brusque pour autant. Et tu vous transplanas tous les deux dans un coin non loin de chez Dee où tu savais que tu pouvais faire de la magie sans trop s’exposer. Tu savais qu’elle n’aimait pas ça, mais là tu étais vexé et énervé, alors ça t’allait très bien de lui imposer cela.

Tu lâches son bras, faisant un pas en arrière.

- Désolé de t’avoir imposé mes états d’âme, je vois bien que tu n’en voulais pas. On ne m’y reprendra plus.

Déclaras-tu, d’une froideur sans pareille. Car si Dee adoptait la technique de la pokerface parfaite, toi tu étais plutôt adepte de la transparence totale. Tu marquas une pause avant d’enchaîner:

- Bonne journée.

Et de transplaner à nouveau chez les Leroy. Tu étais furax et tout retourné, tu n’avais donc ni envie de voir Phèdre, ni Lovejoy, ni ton père. Personne en fait. Tu filas donc directement dans ta chambre où tu te jetas sur ton lit, tête la première dans le coussin, et tu laissais s’échapper un bruit à mi-chemin entre le grognement et le cri. Mais quelle journée de merde !


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Aveugle était ma confiance { Devon&Deirdre
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