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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Quand l'espionnage rime avec ... [ft. Raphaël Millet] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Mer 2 Oct - 18:17
    Si ces derniers temps les frontières entre le monde magique et le monde moldu étaient fermées, ce n’était pas pour rien. Il y avait eu récemment des incursions de moldus dans notre monde et tout était désormais sous haute surveillance.
    En tant qu’oubliator, j’avais dû, à plusieurs reprises, me rendre chez les moldus pour effacer quelques mémoires, et je rôdais donc, plus ou moins régulièrement, dans le même coin moldu.


    Par ici se cachait une faille menant dans notre monde. Quelqu’un, dans ce coin-ci, laissait passer des gens de ce monde pour les amener chez nous. Ce n’était pas possible autrement. Alors je venais enquêter par ici.

    L’avantage d’occuper un poste au Ministère était de me permettre d’avoir des informations et des accès facilités à pas mal de choses et de lieux. En l’occurrence, me rendre dans le monde moldu était assez utile pour visualiser les éléments clés pouvant être utiles à la cause des Mangemorts.
    Puisqu’il était de mon devoir de cibler les personnes haut placées dans le Blood Circle pour les descendre purement et simplement, j’observais les gens, leurs habitudes et leurs relations pour pouvoir trouver les personnes à éliminer en premier lieu.


    J’étais vêtu comme un moldu, je ne portais ni cape ni masque et je me sentais comme on se sent dans un costume qui n’est pas taillé pour vous sur mesure. Ce n’était pas trop petit ni trop grand, mais c’était juste une tenue qui m’était inhabituelle. Un costume que je devais faire l’effort mental d’associer à un déguisement, car, finalement, c’en était bien un.


    Aux abords de l’université de Londres, il y avait des tas de personnes, plus ou moins ordinaires, d’autres un peu plus extravagantes, mais il y avait aussi – et surtout – un petit pub où je me posais souvent, en terrasse, pour siroter quelques boissons tout en observant autour de moi. Je n’avais pas à prendre de notes, d’ailleurs, il me semble qu’écrire avec une plume sur du parchemin aurait pu être plus que suspect… or, je ne devais pas éveiller l’attention ni les soupçons sur ma personne et sur ma présence dans les parages.


    Une bière, un bon angle de vue… et je surveillais tout ce qui se passait, tout en profitant aussi de la vue qui, à certains moments était particulièrement agréable : les demoiselles moldues étaient capables de porter des vêtements tellement courts qu’un simple coup de vent aurait brisé tout mystère en moins de temps qu’il n’en faudrait pour le dire… des jeunes filles toutes fraiches, dont je pouvais deviner la fermeté du corps… sans doute des sportives, mais il y avait aussi des filles clairement intellectuelles, il suffisait de regarder le nombre de livres qu’elles trimballaient…
    Je ne savais pas trop déterminer ce qui m’attirait chez elle. Par le passé, avec Rodolphus et Rabastan, il nous était arrivé plusieurs fois qu’un raid anti-moldu aboutisse sur une véritable orgie, mais nous finissions toujours le travail ensuite.
    Peut-être que mater ces demoiselles me rappelait, inconsciemment, cette joyeuse époque.

    La vieille morue qui tenait le bar interrompit mes rêveries pour me réclamer le compte de mes consommations. Je n’avais pas d’argent moldu, évidemment, que voulez-vous que je fasse avec ça ? ça ne m’était d’aucune utilité.



    « Donnez-moi une autre bière, je vous prie. » Je lui adressai un petit sourire entendu.


    Depuis des jours, j’utilisais la même méthode : je consommais, je matais, je rêvais un peu… et au moment de partir, je faisais mine de draguer la morue pour ensuite lui effacer quelques souvenirs récents, y compris celui de ma venue et surtout de mes consommations.

    Tandis qu’elle m’amenait mon verre, je m’arrangeai pour lui frôler la main, histoire de lancer le processus avant de passer à l’action.
    « Merci beaucoup, miss… »


    Elle devait bien avoir quarante-cinq ans, mais ça la faisait chaque fois glousser, mon petit manège, alors, je ne cherchais pas à faire original.

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Raphaël Millet
Raphaël Millet
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Lumos
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Sam 5 Oct - 22:57
Quand l'espionnage rime avec sondage
«Déjà vu.»


L’année scolaire était presque terminée, Raphaël devait juste régler quelque petits détails administratif avec le secrétariat pour son inscription pour la prochaine rentrée. Il y est déjà allé une première fois, mais comme un idiot il avait oublié de prendre les photos d’identités pour son dossier. Il ne comprenait pas pourquoi il avait besoin d’en fournir une nouvelle, il avait pas changé de tête en un an, il auraient pu tout simplement prendre celle de l’année précédente. Il se rendit donc pour la deuxième fois de la journée à l’université. Quelle plaie d’y aller un jour où il n’avait pas cours. Il y avait d’autres étudiants, qui passait aux épreuves de rattrapage, mais le secrétariat était relativement désert. En général les gens attendent le plus longtemps possible, mais Raphaël préférait s’y prendre assez tôt, si jamais il y avait un problème avec son dossier, le temps qu’il contacte ses parents pour un truc qui manque où on ne sait quoi. Le plus tôt valait le mieux.

«Bonjour, je suis déjà passé ce matin pour mon dossier de réinscription, mais il manquait une photo d’identité. Je suis Raphaël Millet. »

Le secrétaire était aussi aimable que s’il avait un suppositoire coincé depuis des jours. Raphaël n’écouta que d’une oreille, tout ce qu’il comprit, c’est que la personne en charge de son dossier n’était pas disponible et qu’il fallait qu’il repasse plus tard . Super… L’étudiant n’avait pas la motivation de refaire un autre aller-retour jusqu'à la collocation, il décida donc de se poser en terrasse du pub en face de la fac. Il commanda un Coca, décrétant que ça ne serait pas très sérieux d’avoir une haleine alcoolisé en retournant au secrétariat, et puis, boire seul ce n’est pas amusant.

Alors qu’il profitait tranquillement de la fraîcheur de la boisson en apprenant des trucs inutiles en surfant sur son téléphone. La Lépidophobie est la peur des papillons, incroyable il y a des gens qui ont peur des papillons ? La girafe est capable de lécher ses propres oreilles, et dire que lui il pouvait pas se lécher le coude. Il essaya pour s’en assurer, avant de se rappeler qu’il était dans un lieu public. Il regardait autour de lui pour vérifier que personne ne le prenait pour un fou. C’est bon, il y avait seulement un cinquantenaire en terrasse, à qui la tenancière lui demandait de régler, il commanda poliment une bière. Ivrogne, mais courtois, c’était peu banal. L’homme remercia la barmaid en lui touchant la main, ecoeurant.

Raphaël décida d’appeler le secrétariat pour savoir si la personne en charge de son dossier était de nouveau disponible. Apparemment, c’était mort, il fallait revenir le lendemain… Raphaël se rendit au comptoir pour régler, la patronne le regarda incrédule, puis regarda où il était assis en terrasse, haussa les épaules avant de l’encaisser. Bah alors mamie on a déjà Alzheimer ? Il rentra ensuite en traînant les pieds, non seulement il avait perdu sa journée mais en plus il devait revenir un autre jour.

Il décida de revenir le lendemain, et il put compléter son dossier sans encombres. Alors qu’il passait devant le pub il entendit la tenancière réclamer le compte des consommation à un client et ce dernier de réclamer poliment une nouvelle bière. Déjà vu… Raphaël était intrigué, il s’est passé exactement la même chose la veille, mot pour mot. Il entra donc dans le bar et commanda un Coca qu’on lui servit aussitôt. Il s'installa en terrasse en faisant mine d’être concentré sur son téléphone pendant qu’il écoutait ce qu’il se passait. Même scène écœurante que le jour précédent. Il finit silencieusement sa boisson avant de s’en aller, en se disant qu’il paierait demain quand il reviendra. Il se passait clairement quelque chose de suspect ici, et il comptait bien comprendre de quoi il s’agissait.

La fois suivante, il prit un cahier et sa trousse, pour faire semblant de travailler sur quelque chose pendant qu’il était en terrasse. En réalité, il n’avait pas très envie de travailler sur ses cours, même pour faire semblant. Les petits soucis d’administration qu’il a eu l’ont un peu irrité. En revanche il pouvait imaginer des stratégies pour les différents jeux auquel il jouait, ou des constructions pour les jeux de constructions. Tout ce qui comptait c’était d’avoir l’air occupé pendant qu’il observerait et écouterait ce qu’il se passait. L’homme était encore en terrasse. Raphaël s’installa sur la même table que les fois précédente.

«Un Coca, avec des glaçons s’il vous plait, j’ai pris du travail aujourd’hui, je vais en avoir pour un moment. »

La serveuse lui sourit avant de s’empresser de lui apporter sa commande. Apparemment, il n’aura pas de soucis d’argent s’il vient ici tous les jours, car la patronne n’avait pas l’air de se soucier du Coca qu’il n’avait pas réglé la veille. Il ne comprenait pas encore ce qu’il se passait. Enfin il voyait bien que la tenancière perdait la boule, mais comment ? La scène qu’il avait vu la veille ressemblait beaucoup trop à celle du jour précédent. Est-ce qu’il y avait une faille temporelle ici, ou était-ce cet homme qui provoquait ça ?



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Anonymous
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Dim 6 Oct - 20:58
    Je n’étais pas un type négligeant, mais je commençais à apprécier ces petites escapades en terre moldue. Parce que je profitais pleinement de leur naïveté et que, contre toute attente, les missions punitives ne se bousculaient pas au portillon pour le moment, que ce soit dans ma profession ou dans ma double vie.
    J’appréciais aussi, pourtant, ces missions où il s’agissait d’aller casser du moldu à coups de sorts et maléfices… cela me rappelait le bon vieux temps, la belle époque… Nos raids anti-moldus, avec Raba, Rodo et Bella… Nous étions jeunes, puissants et insatiables… Notre fougue nous menait à faire des choses dont je n’ai jamais osé parler à ma femme, mais que je n’oublierai jamais.

    Sirotant ma énième bière de la semaine, qui venait de m’être apportée par la barmaid quadragénaire, je laissais mon esprit vagabonder dans mes souvenirs. Vu de l’extérieur, je devais avoir l’air perdu dans mes pensées, peut-être comme un poète qui chercherait les mots justes ou comme un musicien cherchait la bonne note pour compléter sa partition… En réalité, je revoyais des bains de sang, des éclairs verts, j’entendais résonner le rire hystérique de Bellatrix… Dans ce contexte brutal et sanglant, nous nous en donnions à cœur joie, agressant, violant et tuant tout être humain qui se trouvait devant nous… Hommes ou femmes, nous n’étions pas très regardants, tant que nous pouvions nous éclater, cela nous convenait parfaitement.

    Je faisais tourner mon verre entre mes doigts, comme s’il s’était agi d’un rituel impossible à éviter quand on était, comme moi, au beau milieu de ses souvenirs…
    Est-ce que je ressentirais le même feu si je me levai, là maintenant, tout de suite, pour aller me taper la barmaid derrière son comptoir ? Je n’étais pas très sûr… peut-être que je devrais essayer, pour voir… Mais sans utiliser de maléfices, j’avais l’impression très nette que ce ne serait pas pareil… et sans mes potes non plus, évidemment.

    Je tournai la tête. Un jeune homme était installé non loin de moi. Un jeune que j’avais déjà aperçu à plusieurs reprises. Il avait avec lui des ustensiles qui me semblaient tout droit sortis d’une école.
    Je lâchai mon verre et me levai, pour aller voir la barmaid.


    « Pourriez-vous m’indiquer les toilettes, miss ? » Comme si je n’étais pas fichu de savoir où elles se trouvaient… cela faisait des jours que je venais ici, j’avais bien repéré les petits panneaux, mais cela m’amusait de jouer avec cette femme.

    Elle passa devant moi, m’ouvrit une porte et je la suivis, avant de refermer derrière moi. Je n’avais pas regardé si qui que ce soit nous observait, mais je m’en foutais royalement. L’heure était venue pour moi de m’amuser un peu.


    Vingt bonnes minutes plus tard…

    Difficile de fermer les yeux sur une telle ellipse. Ma bière serait sans nul doute complètement plate… mais j’avais autre chose en tête que cette boisson. Sortant un peigne de la veste moldue que je portais, je me recoiffai avant de réajuster mon col, chose que la barmaid s’empressa de venir faire pour moi, en pouffant de rire comme une jeune adolescente pourrait le faire.
    Jouant le jeu jusqu’au bout, je me penchais à son oreille pour lui murmurer quelques mots.
    « La prochaine fois, je vous laisse choisir la pièce… » L’effet fut immédiat : rougissements et gloussements. A croire que cette femme n’avait pas eu l’occasion de s’amuser depuis un loooong moment.

    Pire qu’une ado. Ma fille réagissait de la même façon quand elle voyait les garçons un peu plus âgés qu’elle. La demoiselle était attendrissante quand on la repérait, mais il était hors de question de lui en parler, car aussitôt, son doux caractère se métamorphosait en un véritable ouragan.

    Je restais près du comptoir, à mater les courbes du corps de cette moldue. Je n’y étais pas allé avec le dos de la cuillère, mais elle avait apprécié être dominée comme cela. C’était bon à savoir, cela pouvait apporter un petit côté encore plus amusant à cette quête d’informations.

    En réalité, j’aurais tout aussi bien pu lui lancer un Imperium et lui faire faire ce que je voulais… mais elle n’avait pas eu besoin de ce petit coup de pouce pour accepter ce que j’avais en tête.
    Et sans que je ne demande rien du tout, elle déposa une bière pression devant moi, bien fraîche, avant de me passer une main sur les fesses.
    J’eus un instant d’hésitation. Hausser ou froncer les sourcils ? Qu’est-ce qui allait coller le mieux ? Je dus faire une grimace étrange, puisqu’elle se remit à glousser.


    « Voyons… » Après tout, nous n’étions pas seuls. Il n’y avait certes pas grand-monde dans ce pub, mais il y avait tout de même un jeune homme qui semblait très concentré sur je ne sais quoi. D’ici, il m’était impossible de voir quoi que ce soit de ce qu’il faisait et, force m’était de le reconnaître, je n’avais pas encore récupéré à cent pour cent.

    « Après celle-ci, il faut que j’arrête…» Je devais avoir l’air d’un pilier de comptoir, en cet instant précis. Appuyé contre le bar, une bière à la main, encore un peu sonné de nos ébats… oui, on aurait clairement pu me prendre pour un pochtron, incapable de connaître ses limites et s’abreuvant de bière comme un chameau vide un tonneau d’eau avant de traverser un désert. J’étais un peu plus dégingandé que plus tôt, les sensations étant encore présentes en partie, et je devais m’appuyer sur le comptoir pour avoir l’air de tenir debout correctement.
    En soi, peut-être qu’il valait mieux que je n’aie pas l’air d’être qui j’étais et surtout pas ce que j’étais. Mais il fallait avouer que ce genre de petite sauterie, ça me mettait en appétit. Je finis par relever les yeux pour balayer les lieux du regard. Je m’arrêtais sur le jeune homme. Innocent petit moldu sans intérêt jusqu’alors, je me mis à imaginer ce qu’il me serait possible et agréable de lui faire subir… Le faire hurler… le faire saigner…

    Mon visage s’orna d’un sourire en coin. Si ce garçon était un habitué des lieux, je risquais fort de le retrouver ici demain et après-demain…



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Raphaël Millet
Raphaël Millet
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Sam 12 Oct - 18:43
QUAND L'ESPIONNAGE RIME AVEC SONDAGE
«Je prends une chips, que je mange»


Raphaël n’avait pas grand chose à écouter. Du coup il travaillait rapidement sur ces projets. De temps en temps il observait l’homme, en faisant mine de réfléchir, quand il pensait qu’il allait croiser son regard, il le détournait légèrement au niveau de l’épaule de l’homme et faisait mine de réfléchir le regard vide avant de retourner griffonner  dans son cahier. Il valait mieux pas que l’homme se rende compte qu’il est observé. C’était peut être quelqu’un de dangereux, et Raphaël risquait de se faire disséquer à coup de Bistouri avant même qu’il n’ait le temps de dire “Pourparler”.

Au bout d’un moment, l’homme se leva pour dire quelque chose au comptoir. L’espion en herbe n’était pas à portée d’audition, et il ne pouvait pas se retourner pour voir ce qu’il se passait sans paraître suspect. . Il entendit juste du mouvement et le bruit d’une porte qu’il se fermait. L’homme c’était sûrement absenté pour aller aux toilettes. Après quelques minutes il posa son crayon pour s’étirer en balayant la terrasse du regard. C’était l’occasion de simuler une baisse d’activité et de commander un autre Coca pour se remotiver. Raphaël se leva pour aller au comptoir mais la Barmaid n’était plus là. L’attention du jeune homme fut attirée par une porte où se laissait échapper des plaintes. Il colla son œil contre la serrure pour essayer de voir ce qu’il se passait. Mais une clé bloquait la vision, cependant Raphaël n’avait pas besoin d’espionner d’avantage pour comprendre qu’un Phacochère en rut était en train de s’abandonner à toutes formes de folies derrière cette porte. Je patauge dans imbécillité.

Un peu perturbé, Raph retourna à sa place. Il imagina l’homme nu dans une petite pièce debout contre la vieille barmaid qui commence à être maboule. Il réprima un haut le cœur. Je ne veux plus jamais voir un homme nu de ma vie . Est-ce que au final c’était une si bonne idée que ça d’enquêter. Finalement il n’y avait peut être rien de grave. La tenancière était peut-être juste une cagole qui “s’amusait” avec ses clients et elle était tellement heureuse d’avoir trouvé quelqu’un prêt à sortir son bigorneau pour lui faire tellement plaisir qu’elle en oubliait certaines choses, dans l’euphorie du moment. Raphaël ne pouvait comprendre ce qu’ils se trouvaient mutuellement. Certes l’hommes avait une certaines prestance, il dégageait quelque chose d’élégant. Mais en dehors de son style vestimentaire, il n’avait rien d’attirant. Quant à la Barmaid…

Il se força à penser à autre chose. Il ne devait pas oublier la mission qu’il s’était fixée. Il aimait bien jouer aux petits espions, même si cela le confrontait à ce genre de situations. Après une vingtaine de minutes, il entendit de nouveau des bruits de pas dans le Pub. Heureusement qu’il n’y avait pas d’autres clients entre temps. Raphaël se décida à aller au comptoir commander un autre Soda, constatant que l’autre poivrot entamait une nouvelle bière, accoudé au comptoir, ornant un petit sourire satisfait. Dégoûtant.

«Je vais vous prendre un autre Coca»

Il inséra de l’argent dans un distributeur pour récupérer un sachet de Chips. Il salua l’homme au comptoir d’un mouvement de sa main qui tenait le paquet accompagné d’un sourire qu’il espérait sympathique, avant de retourner à sa place pendant que la serveuse lui apportait son Coca. Il ouvrit le paquet, de sa main droite il faisait semblant de travailler sur son Cahier, avec sa main gauche il prit une Chips, qu’il mangea. Si l’homme le surveillait à ce moment là, il ne pouvait pas se douter que c’était justement lui qui le surveillait. En tout cas, Raphaël l'espérait très fort.



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Anonymous
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Lun 14 Oct - 11:41
    Avec tout ça, j’en oubliais les bonnes manières… Tirer mon coup avec une quadragénaire n’était pas chose inhabituelle pour moi, et il fallait reconnaître que, contre toute attente, la barmaid était tout à fait baisable. Bon, ok, c’était dans les toilettes que ça s’était passé, mais l’endroit importait peu, vu comment elle avait gueulé… que je la tringle dans un lit, un canapé ou des chiottes, on s’en foutait un peu.
    Je me demandais si on l’avait entendue, d’ailleurs, parce que, pour ma part, je devais avouer que mes tympans avaient un peu souffert. J’avais failli lancer un Silencio sur la chaudasse, mais ses cris avaient quelque chose de motivant, mine de rien. J’aurais été bien bête de ne pas profiter de la situation…
    Ma femme me qualifiait parfois de cuniculteur, quand je lui annonçais que j’avais couché avec quelqu’un d’autre. Elle me disait que j’étais pire qu’un lapin, à toujours baiser à gauche et à droite… Je lui rétorquais souvent que le cuniculteur ne baisait théoriquement pas ses lapines… on finissait toujours par en rire ensemble.

    Le jeune homme qui était au pub quitta sa place pour venir commander une boisson et acheter un sachet de pétales de pommes de terre. Je le regardais rejoindre sa place avec son paquet et j’attendis quelques secondes avant de bouger. La barmaid avait préparé sa boisson et je la pris comme pour rendre service à la quadra. Je l’apportai au petit moldu.


    « Il me semble que c’est pour vous. » Je déposai le verre sur la table, près de ses papiers. « Désolé pour le bruit, j’espère que cela ne vous aura pas empêché de vous concentrer. »

    Je jetai un coup d’œil global à ce qui était devant lui. Une pochette pleine de bâtonnets qui lui servaient à écrire, des pages blanches reliées, son paquet de pétales salés… « Vous êtes étudiant, j’imagine ? » Puisqu’il semblait être une sorte d’habitué du bar, il valait mieux que je fasse mine de m’intéresser un peu à lui. Vu que je passais, moi aussi, pour un habitué, ça semblait plus logique.
    Pour ne pas passer pour un rastaquouère suspect, il fallait se glisser dans la peau du pilier de comptoir. Même si, en soi, j’avais un peu envie de me faire plaisir, à présent, réellement, je veux dire, car cette petite sauterie m’avait certes plu, mais je n’étais pas entièrement satisfait par une simple baise, même en dominant la tenancière du bar, ça manquait un peu de violence et de sang à mon goût. Et si je pouvais arranger cela grâce à la présence de ce petit corniaud

    Mon regard courait sur le papier devant lui et je songeais que ce jeune homme n’avait pas écrit énormément depuis le temps qu’il était là. D’où j’étais, je n’arrivais pas à lire tout ce qu’il avait pu noter.

    Si sa table n’avait pas été si proche du passage des passants, je pensais que j’aurais très bien pu coincer ce garçon dans un coin et laisser libre cours à mon imagination… juste pour me faire plaisir. Parce que bon, entre nous, je n’avais pas vraiment l’impression que j’allais apprendre beaucoup de choses sur le Blood Circle dans cette région de la ville moldue.


    « Si ce n’est pas trop indiscret… sur quoi travaillez-vous ? » Faire la conversation, gagner la confiance du moldu… et puis, une fois que l’appât aurait pris, j’allais avoir l’occasion de m’amuser un peu. Si nous n’étions pas autant à portée de vue des passants moldus, je pense que j’aurais déjà sorti ma baguette pour lancer un petit sortilège bien sympathique… enfin, sympathique pour moi, surtout, mais tellement peu pour celui ou celle qui le reçoit…

    Je n’avais pas encore décidé ce que j’allais faire de lui. Ni de la barmaid, d’ailleurs. Allais-je pouvoir continuer à venir coucher avec cette femme régulièrement ou allais-je devoir trouver un autre endroit pour me vider les gonades en toute tranquillité ? A ce stade, je n’en avais pas la moindre idée. Mais je savais très bien, parce que je me connaissais tout de même plutôt pas mal, depuis le temps, que j’allais bientôt me lasser d’elle et de cette facilité déconcertante. Si au moins elle pouvait résister un peu, ça m’exciterait tout de suite beaucoup plus, mais là…

    Je me mis, inconsciemment, à faire tourner l’alliance sur mon annulaire gauche, un geste anodin, mais qui traduisait certainement que mes pensées allaient vers mon épouse. Quand je rentrerais ce soir, je savais déjà ce qu’elle allait me demander, avec son aplomb et sa verve habituels. Et je savais déjà aussi ce que j’allais lui répondre.
    En attendant, je perdais mon temps à être ici, à ne récolter aucune information ni précieuse ni pertinente et à regarder une université qui ne semblait pas du tout être la plaque tournante que je cherchais.



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Raphaël Millet
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Mer 16 Oct - 19:55
QUAND L'ESPIONNAGE RIME AVEC SONDAGE
«C’est du Bla-Bla-Bla !»


Après un court instant, Raphaël entendit quelqu’un s’approcher de lui. Il pensait qu’il s’agissait de la barmaid pour lui apporter son Soda, mais il fut surpris de découvrir que c’était l’autre homme qui le lui apportait. Ce dernier s’excusa pour le bruit généré juste avant. L’étudiant se sentit mal à l’aise : non seulement l’homme ne cachait pas qu’il s’était passé quelque chose dans les toilettes, pire, il le revendiquait, il s’en vantait. Ce type avait un grain. Mais qui fait ça ? C’est pas comme si ils étaient potes et qu’ils se racontaient les trucs jamais arrivés, sauf une fois au chalet, après avoir couché la Noiraude !

Il remercia l’homme pour la boisson, puis répondit :
«Le bruit ça ne me dérange pas, ça m’aide parfois, ça meuble les moments où je n’ai pas d’inspiration. Ça évite d’être dans un grand vide, sinon je mets de la musique parfois quand je bosse.»

Est-ce que l’homme avait compris que Raphaël l’espionnait ? Est-ce qu’il avait compris que Raphaël avait compris qu’il se passait quelque chose de pas net ? Raphaël en tout cas, avait compris que c’était maintenant que tout se jouait. Il avait compris qu’au moindre faux-pas il risquait d’éveiller les soupçons et il ignorait totalement ce qu’il allait se passer s’il se faisait griller. Peut-être que Raphaël était totalement paranoïaque et qu’il ne se passait rien d’étrange ici, peut-être que c’était juste un vieil alcoolique qui venait régulièrement, d’un commun accord, culbuter la serveuse pour passer le temps. Peut-être qu’il aurait du prévenir Sam de ses intentions. Ils auraient pu venir à deux et jouer aux agents secrets, comme quand ils étaient enfants avec leur Talkie-Walkies.

Raphaël expliqua qu’il était étudiant en audiovisuel, et qu’il travaillait sur des montages vidéos à partir de scènes de jeux vidéos. Il ajouta qu’il ne savait pas encore quels jeux il comptait afficher dans sa vidéo, ni quelles scènes, du coup il essayait d’imaginer des scénarios qu’il pouvait retranscrire sur papier et il verrait plus tard si c’est faisable. Le soucis, c’est que ça ressemblait plus à un best-of de gameplay qu’à autre chose du coup ça n’était pas si intéressant que ça.

Même le Geek était convaincu par son explication. Il faut dire que la situation qu’il décrivait était vraiment l’un de ses projets et que le peu qu’il notait ici pourrait lui servir pour le rendu final. Du moins s’il arrivait à se relire ; il faut dire que entre les quelques notes façons télégramme, les croquis et les différents gribouillis des plus croquignolets , il n’y avait pas grand chose d’exploitable.

«Et vous, Monsieur, vous travaillez dans quoi ?»

Raphaël le voyait tripoter machinalement son alliance pendant toutes la discussion. Etait-ce là un signe de nervosité ? Cet homme cherchait un mensonge à lui raconter et ça l’aidait à réfléchir ? Un message codé destiné à des complices cachés par loin ? Ou peut-être était-ce simplement un tic sans aucune signification, une habitude…

Raph s’en voulait, il aurait dû enregistrer avec son téléphone depuis le début. Il n’avait rien d’exploitable s’il découvrait vraiment quelque chose. Quel idiot, avec tout le temps qu’il passait dessus, et ses études en dans l’audiovisuel, il n’avait même pas eu ce réflexe. La prochaine fois, il ne fera pas cette même erreur !


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Jeu 17 Oct - 17:29
    J’aurais mieux fait de me taire. Quand j’étais arrivé près de ce garçon, plein de mauvaises intentions, je m’étais bêtement mis en tête que j’allais gagner sa confiance… mais il me fixait là, avec son regard de bigorneau ahuri et je songeai aussitôt que j’avais dû merder quelque part. J’étais tellement habitué à parler ouvertement de sexe et de stupre que je ne faisais plus attention à ce que je disais, voilà la vérité.

    Mais bon, le bigorneau finit par me répondre, après un temps qui sembla s’éterniser. Alors comme ça, le bruit l’aidait à se concentrer ? Voilà qui était assez risible, en pareilles circonstances. Je faillis lui répliquer que si ça pouvait l’aider, je pouvais recommencer, histoire de lui rendre service pour qu’il puisse continuer à travailler tranquillement. Mais il était bien trop croquignolet pour que je lui en ajoute une couche supplémentaire.


    « Je vois… » Du bruit pour se concentrer… Pourquoi pas… « Oh, rassurez-vous, je ne vais pas me déguiser en vahiné pour vous distraire. »

    Je regardais ce qu’il faisait et je l’écoutais m’expliquer ses études, les domaines dans lesquels il travaillait m’étaient complètement inconnus. En réalité, il était en train de me parler une langue que je ne maîtrisais pas du tout. Rien que le concept de « vidéo » m’était étranger… mais quand il parla de jeux et de gameplay, je me sentis littéralement étranger à ces concepts.

    « Je n’y connais rien du tout. » Autant le dire directement, pour qu’il ne me bassine pas trop avec tout ça, mais n’étant pas du tout branché molduseries, j’étais complètement à côté de la plaque.
    Alors, quand il me demanda ce que je faisais dans la vie, je répondis simplement :


    « Je travaille au Ministère. » Il y avait bien un ministère moldu, alors, je me disais que ça devait sonner comme un job sérieux dans ce monde-ci également. Or, n’étais-je pas un homme sérieux ? Bien sûr que si, voyons… Ce n’était pas quelques petits écarts qui allaient de moi un homme sans le moindre bon sens et sans le moindre intellect. « Mais je ne peux pas entrer dans les détails, je suis soumis au secret professionnel. » Et voilà, comment clore le sujet directement. Ne pas pouvoir donner d’informations, ça avait ses avantages, au moins, on n’essayait pas de vous en soutirer contre votre gré.

    « Vous n’avez rien vu d’étrange par ici, ces derniers temps ? » Interroger plutôt que d’être interrogé. C’était là ma nouvelle tactique. Et si je ne devais rien apprendre de plus, j’aurais au moins tenté le tout pour le tout.
    Et si vraiment, ce jeune blanc-bec ne pouvait ou ne voulait rien me donner à me mettre sous la dent, je pouvais toujours l’envoûter pour le forcer à faire quelques petites choses plus ou moins sympathiques. Je n’avais jamais manqué d’imagination et, je devais tout de même le reconnaître, je ne comptais pas venir dans le monde moldu et en revenir les mains vides. A défaut d’informations, je pouvais toujours ramener un petit trophée à agiter sous le nez de Phoebus pour le mettre au défi d’y aller à son tour…

    Mon regard se perdit quelques instants sur le bâtiment de l’université qui nous faisait face. Imposante bâtisse où les moldus apprenaient des choses sans intérêt et incompréhensibles… Je ne voyais pas bien pourquoi il fallait enseigner des choses à des êtres inférieurs comme eux. Je le constatais bien : baiser une moldue, ça n’avait rien d’exotique… et parler avec un moldu, cela devenait très vite lassant.
    Cela faisait quelques jours que je venais ici et jusqu’à présent, je n’avais franchement pas appris grand-chose. La régulière présence de ce petit moldu était suspecte, mais jusqu’à présent, il n’y avait pas de quoi sortir les grands moyens, même si ce n’était pas l’envie qui me manquait. Les ordres du Ministère étaient formels, les frontières devaient être fermées hermétiquement… et si mon statut de chef des oubliators me conférait quelques avantages, cela ne m’empêchait pas, pour le moment, d’être ce que l’on pourrait appeler un sorcier hors-la-loi. Je me trouvais là où je n’étais pas censé me trouver et je faisais usage de la magie dans des circonstances qui pourraient me valoir un petit blâme ou l’autre… Mais venant du Ministère, je n’avais pas trop à m’en faire, après tout, n’était-ce pas mon job d’effacer les souvenirs des gens ? Je pouvais fort bien inventer n’importe quel prétexte fallacieux pour me tirer du moindre faux pas. Et comme j’avais de bons amis bien placés…
    J’étais sûr que si jamais il devait arriver un jour que je me fasse arrêter, Myrna témoignerait en ma faveur, en mettant en avant mes qualités et mon dévouement pour ma famille… Admirable personne, que mon amie, mais je ne lui arrivais pas à la cheville pour tout cela, j’en étais bien conscient, quoi qu’on pût penser ou dire.




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Raphaël Millet
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«Quand on est con, on est con !»


Bingo. Il savait pertinemment qu’en utilisant des termes compliqués liés au jeux vidéos et à l’audiovisuel, il était assuré de perdre son interlocuteur. Faut dire que quand on est pas dans ce milieu, c’est compliqué de comprendre, et de nos jours une grande partie des personnes de plus de quarante ans ne comprennent rien à ce charabia.

Ainsi, l’homme travaillait au Ministère ? Décidément, quelque soit le Pays, les Politiciens et autres Fonctionnaires qui prennent du bon temps sur le dos du contribuable pullulent. Raphaël n’avait rien contre les politiciens et les fonctionnaires en général, c’est juste que voir cet homme s’enivrer à coup de bières en faisant des joyeuses sauteries le tout aux frais de la princesse le révoltait. Lui qui pensait que la glorieuse Angleterre était le pays du respect des autres et des Gentlemen, il tombait des nues. Après le Ministère c’est assez vaste, il était dans les services secrets ? Dans la sphère politique, ou juste il lavait le sol du 10 Downing Street ? Nan parce que au final, dire qu’on travaille au Ministère, ça veut pas forcément dire qu’on a un rôle important.

Alors que Raphaël allait demander des précisions, l’inconnu lui répondit qu’il était soumis au Secret Professionnel. Touché, la réponse parfaite pour ne pas être emmerdé par les étudiants trop curieux. Raph n’avait pas d’autres choix de se contenter de cette réponse, sans savoir si on lui mentait. Il ne pouvait pas demander de preuves, car si ce type avait vraiment de l’influence, il risquait de graves ennuis. Et pour prouver que c’est de l’abus de pouvoir, bon courage : ça serait la parole de l’un contre la parole de l’autre. Il aurait vraiment dû penser à enregistrer son passage au Bar.

Le soi-disant type du Ministère lui demanda s’il avait vu des choses étranges dans le coin. C’était vraiment un gars en mission secrète… Ou alors était-ce un piège grossier ? Raphaël se mis à rire et tenta une blague :

«C’est une question piège ? Vous essayez de déterminer si je suis un Magicien pour savoir si il faut me faire arrêter ?»

Concrètement oui, il avait vu des choses bizarres. Mais il était hors de question d’en parler à un inconnu, surtout qu’il comptait bien l’avoir à l’œil lui. En tout cas, s’il s’agit vraiment d’un piège pour savoir si Raphaël avait remarqué des choses inhabituelles dans le bar, alors l’homme le prenait vraiment pour les dernier des abrutis. Et s’il voulait parler à un abruti, Raphaël allait lui montrer le pire des idiots.

«Y’a bien un truc de Bizarre que j’ai remarqué il y a quelques jours. Je suis allé au secrétariat de l’université pour mon inscription de l’année prochaine. Et on m’a demandé une nouvelle photos d’identité. Je comprends pas pourquoi ils ont besoin d’une nouvelle photo, ils pouvaient simplement prendre celle de mon dossier de l’an dernier. Surtout que bon, j’ai donné la même photo que l’an dernier, il m’en restait donc bah… Euh… J’ai toujours la même tête sur ce dossier.»

Il laissa un petit blanc avant d’ajouter

«Après… Je sais pas trop si c’est ce que vous vouliez savoir, si vous faites une enquête sur des trucs qui vont pas dans le coin. Je sais pas trop si vous pouvez faire remonter ça. Mais quand même, c’est pas un peu honteux cette histoire ? Surtout de nos jours, où on nous parle beaucoup d’écologie, d’être responsable et là tu arrives au secrétariat et on te dit “Ah bah non, il vous faut une nouvelle photo, il faut en refaire” alors que Y A PAS BESOIN.»

Raphaël criait sur sa dernière phrase, une mauvaise habitude qu’il avait prise à force de parler en vocal à ses amis dans le jeu. Ça lui donnait l’impression de mettre plus de force dans ses arguments, alors que dans la rue, en général, ça donnait surtout l’impression d’être bizarre. Pour le coup, si l’homme voulait de l’étrange il devait en avoir un sacré spécimen devant lui.

Le geek guetta innocemment la réaction de son interlocuteur en essayant d’avoir l’air le plus niais possible. On ne se méfie jamais de ceux qui ont l’air idiots et il comptait bien utiliser ça à son avantage.


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Dim 20 Oct - 19:41
Bien, alors au risque de me griller, j’avais été bien obligé de reconnaître que je ne connaissais rien à ce qu’il m’expliquait de ses jeux et de toutes ces choses moldues. Alors, j’avais lâché une information aussi vague qu’ambivalente. Pas nécessaire d’en dire plus et certainement pas à un petit moldu.
Avais-je commis une erreur en lui adressant la parole ? Répondre vaguement m’avait semblé une bonne idée et puis… et puis tant pis. J’avais fini par poser la question qui me brûlait les lèvres. Il devait bien y avoir l’un ou l’autre témoin, si la plaque tournante des chasseurs de sorciers était dans les parages… Je n’avais rien pu tirer de la barmaid – à part la tirer, elle – mais cela ne voulait pas dire que je faisais fausse route.

D’ailleurs, le moldu me répondit en faisant référence à la magie. Voilà, effectivement. Arrêter les magiciens… c’était sans doute la dernière mode de ce côté de la frontière… sauf que le jeune homme avait dit cela en rigolant. Difficile d’interpréter cela, en pareilles circonstances. Répondant à son rire par un simple sourire, je me contentai de répondre :


«Et si c’était le cas ? Que feriez-vous ?» Puis, après un court instant, j’ajoutai : « Vous avez entendu parler de magiciens qu’on arrête ? »

Si c’était le cas, alors j’étais bel et bien au bon endroit. Et si les gens savaient pour les « magiciens », il y avait fort à parier que nous étions désormais sur liste noire côté moldu.

Mais j’étais apparemment tombé sur un garçon assez idiot. Il me parlait de choses sans intérêt et je ne voyais pas trop où il voulait en venir. Je fis mine de l’écouter attentivement, tout en réfléchissant à un moyen d’en savoir plus… mais il interrompit mes pensées en se mettant à hurler d’un coup.
Sans m’en rendre compte, par pur réflexe, je frappais du poing sur la table, faisant trembler tout ce qui était posé dessus.


« Fermez-la. » Quelle idée, aussi, de se mettre à beugler comme cela… Il allait finir par m’énerver, celui-là…
Je me redressai et époussetai les manches de ma veste, comme si de rien n’était.
« Je souhaiterais m’entretenir avec vous de tout cela dans un lieu plus discret. » Je me doutais bien que je n’aurais pas dû le brusquer un instant plus tôt, mais je ne supportais pas les cris de ce genre. En réalité, je ne supportais pas les cris, tout simplement.

« Le secrétariat de votre université, a-t-il toujours été suspect ? » Par Merlin, je ne pouvais plus faire le moindre faux pas, il fallait que je soutire des informations à ce gamin, à n’importe quel prix.

« Venez, nous serons plus tranquilles pour discuter à l’intérieur. » Je n’avais pas besoin de forcer la main de la barmaid pour obtenir un endroit confortable pour moi interroger ce jeune homme. Elle était prête à tout faire si cela pouvait m’aider ou me faire plaisir. C’était la magie des orgasmes, ça. Une femme qui prend son pied est bien souvent disposée à faire beaucoup pour moi.

Je ne savais pas si cette histoire de photographie allait m’aider, mais si le secrétariat était suspect, cela pouvait bien signifier que je tenais une piste. Je ne pouvais pas deviner où tout cela allait nous mener, mais il ne fallait négliger aucun détail…
Je pris son verre pour le déposer à l’intérieur du bar où la quadra s’affairait derrière son comptoir.
« Nous allons nous installer ici. »

J’eus doit à un nouveau sourire de la barmaid, mais je n’y répondis pas vraiment, j’étais en train de réfléchir à ce que pouvait bien vouloir dire cette histoire de photo à l’université. C’était peut-être en lien avec le Blood Circle et je ne pouvais pas laisser passer ma chance.
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Mar 22 Oct - 16:30
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«Le laisser passer A38 !!»


Si Raphaël avait entendu parlé de Magicien que l’on arrête ? Pas vraiment à vrai dire. C’est surtout que cette histoire d’invitation à dénoncer les Mages rappelait les vieux cours d’Histoires de Raphaël. Mais il n’avait pas encore eu de retour de “Rafles de sorciers” ou de “Nouvelles nuits de Cristal”. Donc soit tout ça se faisait dans le plus grand des secrets, soit il n’y avait pas encore eu de dénonciation soit… Raph n’en savait rien.

«Ce que je ferais ? Je suppose que je disparaîtrais pour pas me faire attraper, ou quelque chose du genre. Sinon, je n’ai pas entendu parler d’arrestation, juste que nous devons signaler aux autorités si on est témoins d’un phénomène bizarre, c’est peut-être pour ça que vous êtes là, non ne répondez pas, ça me regarde pas, secret défense. »

Alors que Raphaël s’excitait à se plaindre de cette histoire de photographie, l’homme tapa brusquement sur la table, faisant sursauter l’étudiant, en lui demandant de la fermer d’un ton sec. Bon, il devait admettre qu’il était un peu trop confiant dans ses explications et il commençait à se sentir un peu trop à l’aise, comme s’il parlait à un pote. Mais l’inconnu l’a rapidement remis à sa place, avant de lui proposer calmement d’en parler dans un endroit un peu plus tranquille. Le geek ne comprenait pas, ils étaient très bien en Terrasse, et puis s’isoler dans un endroit discret, c’est le meilleur moyen d’attirer l’attention. Mais il décida de ne pas contredire cette personne et rassembla ses affaires pour le suivre à l’intérieur, tandis que l’homme s’emparait de son verre de coca pour le poser à une table isolée à l’intérieur.

Raph ne comprenait pas que son histoire de photo puisse intéresser cet homme. Y’a rien d’étrange, c’est juste que c’est mal foutu, l’organisation est totalement nulle à chier c’est tout. Certes cette histoire de secrétariat l’avait pas mal emmerdé, mais il n’avait pas du tout prévu de les envoyer au bûcher. A la base il voulait juste noyer le poisson, et puis, il espérait que l’homme avait un peu d’influence pour pouvoir régler ce genre de trucs stupides au sein de l’administration. Le jeune homme avait peur de la tournure des choses. Dans quelle merde c’était t’il fourré ? Cela lui rappelait cette fois où un gars de sa guilde avait peur pour ses examens, et qu’un autre membre avait répondu “Les gars, quand ça va pas pensez à des choses apaisantes : des chauve-souris, la peste noire, la tarte aux scorpions de maman…” Tout le monde était plié de rire tellement c’était pas logique comme réponse. Au final ce gars avait raison, et ça le fit un peu sourire en repensant à ça et il se calma légèrement.

«Après vous savez, cette histoire de secrétariat, c’est probablement pas en rapport avec la Magie. je doute fortement qu’ils brûlent les photos en prononçant des incantations. C’est juste que c’est pas logique comme manière de procéder. C’est pas optimal, c’est super mal organisé. Après de là à dire que c’est suspect, je ne sais pas. Déjà en France y’avait des trucs un peu chel… Je veux dire des choses qui allaient pas d’un point de vue Administratif.»

Raphaël avait complètement oublié la mission qu’il s’était confié. A présent, il cherchait à se sortir de ce mauvais pas. Cet homme lui faisait peur. La manière dont il avait frappé sur la table en lui demandant de la boucler avec un air autoritaire. Même s’il ne lui en tenait pas rigueur, il avait quand même peur, car il avait pu voir que cet homme n’hésitait pas à faire preuve de rigueur avec un inconnu. Peut-être qu’il pourrait en venir à frapper le jeune homme, ou pire… Et il n’était pas encore envisageable de trouver une pierre tombale gravée au nom de Raphaël Millet et contenant un cercueil plein…



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Mer 23 Oct - 14:54
Au fond de moi, la situation commençait sincèrement à me plaire. J’adorais interroger des gens réticents… J’avais beaucoup de talent pour obtenir des informations de force. Je n’avais jamais eu peur ni honte de blesser, puisque cela avait plutôt tendance à me plaire. J’aimais le sang, j’aimais provoquer de la douleur… je prenais mon pied en torturant, en faisant couler les fluides corporels, en provoquant souffrances et cauchemars… Parfois, je me disais que j’aurais adoré avoir un endroit spécialement conçu pour tout cela, un peu comme c’était la mode il y a quelques siècles… et j’aurais pu finir chaque interrogatoire par une belle flambée humaine sur un bûcher. Mais je doutais fort que ma femme pût accepter cela, elle qui avait le nez sensible, elle n’aurait jamais supporté l’odeur âcre de chair humaine brûlée…

Somme toute, je n’avais guère le choix, il me fallait faire avec ce dont je disposais. Mais, Merlin soit loué, je n’avais jamais manqué d’imagination.
Le garçon m’avait docilement suivi à l’intérieur du pub. Je fermais la porte, en tournant le petit écriteau « Open » sur « Closed ». Il n’était pas nécessaire que nous fussions dérangés, bien évidemment.
Dans mon esprit se bousculaient d’ores et déjà mille et une idées très plaisantes… Il y avait un petit temps que je n’avais plus pris le temps ni le plaisir de faire ce genre de choses et j’avais une petite crainte tout de même : celle d’être rouillé.

Le jeune homme m’avait parlé de dénonciations et d’arrestations de magiciens. Les moldus étaient censés dénoncer toute bizarrerie qu’ils percevaient. Et, selon toute apparence, mon cher interlocuteur semblait croire que je faisais partie de ces moldus chasseurs de sorciers. Je tirais une chaise vers moi pour inviter l’étudiant à y prendre place.

«Installez-vous, je vous prie. » Par Salazar, je me trouvais moi-même terriblement poli et gentleman par moments. « Chaque information est potentiellement intéressante, jeune homme. Le moindre petit détail recèle parfois une quantité non négligeable de données.»

J’ôtai ma veste pour la poser, soigneusement pliée, sur le dossier d’une chaise où personne n’allait s’asseoir. Je ne tenais ni à chiffonner ni à salir mes vêtements, après tout. M’installant près de lui, je l’écoutais me parler de cette histoire avec le secrétariat de l’université. Il semblait faire machine arrière, mais je n’étais pas du genre à me laisser berner.

« Comment vous appelez-vous ? » Autant commencer par le commencement, pour ne pas brûler les étapes ni passer au-dessus de quelque chose qui allait me permettre d’avancer. Et puis, tout interrogatoire devait bien débuter par une vérification d’identité. « Alors, dites-moi… Ce secrétariat… Je constate que vous vous rétractez. Avez-vous peur de représailles si vous parlez trop ? »

Il avait également évoqué la France. Ce qui ne me disait rien qui vaille. Nous n’étions pas dans une politique d’ouverture des frontières à tous moments, alors ce séjour outre Manche ne m’inspirait pas grand-chose de positif.

« Diriez-vous que ces soucis « administratifs » soient liés à quelque chose en particulier ? Si cela se produit régulièrement avec vous, même dans des pays différents, qu’en tirez-vous comme conclusion ? » Je n’avais pas encore abordé le cœur du problème, mais j’aimais déjà pouvoir poser mes petits questions en laissant sous-entendre des réponses, à peine guidées par mes soins.

« Vous savez, il y a quelques règles de base à respecter, lorsqu’on essaie de trouver des renseignements… Règle n° 1 : votre couverture ne doit jamais céder. Règle n° 2 : gardez toujours votre objectif en tête. Règle n° 3 : méfiez-vous des toilettes. Vous avez oublié l’une ou l’autre règle, il me semble…»

Subrepticement, je venais de lui faire comprendre que j’avais bien remarqué quelque chose le concernant. Mais désormais, il était trop tard. La baguette cachée dans la manche de ma chemise resta très discrète lorsque je visai les pieds de mon jeune interlocuteur, pour l’immobiliser tout doucement, sans faire de vagues et sans faire de bruit, à peine un murmure pour prononcer la formule consacrée : Incarcerem. « Il va falloir que vous me fassiez part de tout ce que vous savez, sans rien omettre. Il serait fort dommage que nous ne puissions pas nous entendre…»
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Raphaël Millet
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Sam 26 Oct - 14:17
QUAND L'ESPIONNAGE RIME AVEC SONDAGE
«Arrête de répéter ce que je dis !»


Raphaël ignorait ce qui allait se passer. L’homme allait simplement prendre son témoignage ? Allait-t’il lui arriver quelque chose de mal ? Alors que l’inconnu commençait à préparer une table pour discuter tranquillement, le jeune homme profita de ne pas être observé pour lancer l’application dictaphone de son téléphone avant de le remettre dans la poche. J’espère qu’on pourra comprendre ce qui se dit sur l’enregistrement… Il prit ensuite place sur la chaise que lui désigna l’Homme Minystérieux, il trouvait que cet adjectif inventé de toute pièce décrivait bien cet énergumène : Il travaillait au ministère et était mystérieux.  

L’étudiant ne comprenait pas comment cette information pouvait être importante, mais il acquiesça poliment. Il n’avait aucune raison de le contredire : c’était lui l’expert.

«Je m’appelle Raphaël, Monsieur. Raphaël Millet, je viens de France, je suis à Londres pour mes études. Ce n’est pas une question de rétractation, c’est juste que sur le coup, je n’avais pas bien compris votre question, Monsieur. Ce n’est qu’après coup que j’ai réalisé que vous vouliez savoir des choses en rapport avec la Magie, mais au début, je pensais que vous vouliez savoir des choses qui ne vont pas. Et effectivement, je trouve que cette histoire de photo, c’est totalement illogique. C’est comme une fois ! Avec ma famille nous sommes partis en vacances en Espagne, nous avions pris l’avion, on avait pris un trajet pas trop cher, et on s’est retrouvé à faire une escale à Francfort ! FRANCFORT, EN ALLEMAGNE POUR ALLER EN ESPAGNE EN PARTANT DE FRANCE !»

Il devait vraiment arrêter cette mauvaise habitude de crier à la fin de ses déclarations quand il relevait quelque chose qui n’allait pas. Il vit l’homme se crisper.

«Pardon, je m’emporte assez facilement quand y’a des trucs qui n’ont aucune logique, je vais me contenir.»

Il ne fallait surtout pas cet individu. Raphaël était persuadé qu’il était rodé aux interrogatoires. Le jeune homme savait qu’il allait être cuisiné à toutes les sauces et ce type ne laissait rien paraître, il était d’un calme décontenançant mais c'est normal c'est pour terroriser les fripouilles avec qui il devait avoir l’habitude de soutirer des informations !

«Si c’est liés à quelque chose en particulier ?» Répéter la question qu’on vient de vous poser, c’est la pire erreur à faire lors d’un interrogatoire. C’est quelque chose qu’on fait machinalement quand on est mal à l’aise, qu’on a peur et surtout, quand on cherche à gagner des précieuses secondes pour inventer un mensonge. Même Raphaël le savait, mais en l'occurrence il avait peur, et il était mal à l’aise. Et se rendre compte de sa bêtise amplifia cette sensation : l’Homme Minystérieux va être persuadé que Raphaël se préparait à lui mentir.

«A mon avis, c’est le manque d’organisation. J’vois que ça. Ou alors ils sont sacrément c… Euh je veux dire idiots.»

Raphaël l’écouta calmement lui parler des Trois Grandes Règles. Se méfier des toilettes ? Le Geek ne comprenait pas ce que ça faisait là, c’est peut-être une blague qu’ils se font entre collègue dans les services secrets. Vous avez oublié l’une ou l’autre règle, il me semble… Vous avez oublié l’une ou l’autre règle, il me semble… Vous avez oublié l’une ou l’autre règle, il me semble… La phrase résonna en écho dans sa tête. Il était cramé ? Non, c’était impossible, il avait tellement fait attention à ne pas se faire prendre qu’il n’avait absolument rien appris, à part que l’inconnu travaillait au Ministère. Ce gars était juste parano, et il se trouve qu’à accuser des gens au hasard, il est tombé, pour une fois, dans le vrai.

«Je… Bravo, vous êtes effroyables ! Effectivement, je sais ce qu’il s’est passé dans les toilettes, mais je pense que ce genre de choses ne me regardent pas et que vous êtes libres de coucher avec qui vous voulez, où vous voulez. Mais je vous avoue que ça m’a mis un peu mal à l’aise. »

Raphaël n’allait avoir aucun mal à coopérer et dire “tout ce qu’il savait, sans ne rien omettre. Et pour cause : il ne savait rien. Le plus difficile va être de convaincre ce cinglé qu’il ne ment pas, et le jeune homme sentait que cette tâche allait être des plus ardue. Il se tint droit sur sa chaise et signala qu’il était prêt à répondre aux questions. Pourvu que le téléphone enregistre tout…

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Dim 27 Oct - 22:32
Les moldus étaient terriblement amusants à faire stresser et à faire couiner. Ils étaient tellement fades pour tout le reste que j’avais appris à m’en occuper autrement. Celui-ci, par exemple, me semblait tout à fait capable de supporter la pression d’un interrogatoire de ma composition.
Installer le moldu sur une chaise, lui faire comprendre que c’était moi qui posais les questions, et puis le reste allait venir tout seul. J’avais une totale confiance en ma capacité à improviser en pareilles circonstances.

J’aurais aimé, en cet instant précis, pouvoir pratiquer la légilimancie. J’aurais sans doute adoré pouvoir me balader dans les pensées de ce jeune garçon pour m’y insinuer comme un cauchemar dans une nuit tranquille…
Et voilà que le petit moldu me déballait sa vie… jusqu’au moment où il cria de nouveau, ce qui me mit hors de moi. Je le giflai, comme on le fait avec un enfant mal élevé.
« Il me semblait vous avoir demandé d’éviter de gueuler comme ça. »

Il allait attirer la barmaid, si ça continuait… et je n’étais pas d’humeur pour un plan à trois, alors si elle se ramenait, j’allais être obligé de l’éliminer.

Raphaël, puisque c’était ainsi qu’il se nommait, me promit alors qu’il allait faire l’effort de se contenir. J’espérais bien qu’il allait tenir parole, sinon, ça allait finir par mal tourner.
« Gardez les idées claires, je ne compte pas vous remettre à votre place toutes les deux minutes. »

C’était quand même bizarre, ce besoin de hurler à tous moments. Était-ce un moldu ayant un retard mental ? Cela ne m’aurait pas étonné. Plus rien ne me surprenait sur la nature humaine… surtout chez les êtres dénués de magie.
Déjà, il me donnait de nouveau l’envie de lui en coller une. Je ne tenais pas à faire usage trop rapidement d’un sort qui risquerait d’être plus fort que ce que je pouvais me permettre ici.


« Vous êtes en train de me raconter des conneries. » Ma voix était froide, dénuée de sensibilité et empreinte d’un soupçon de méchanceté. Je vins poser les mains sur les épaules du jeune homme, lui glissant à l’oreille, avec la froideur d’un vampire s’apprêtant à se repaître d’hémoglobine toute fraiche : « Je veux que vous me disiez absolument tout, sans la moindre exception. »

Je n’étais pas précis dans mes questions, mais ça, c’était dans le feu de l’action, parce que j’étais tout de même un peu énervé avec ce Millet qui se mettait à beugler dès qu’il en avait l’occasion.

Alors, il finit par me parler des toilettes, que ça l’avait mis mal à l’aise… alors qu’il m’avait affirmé plus tôt que le bruit l’aidait à se concentrer. Ce garçon n’était pas très net, ou alors, il était mythomane.
« Pourquoi venir vous mêler de cela, en ce cas ?»

Mon ton, cette fois, se voulait doucereux. Le genre qui laisse tout de même entendre que je n’étais pas un type doux et aimable. Mes mains, toujours sur ses épaules, serrèrent plus fort.

« Et concernant la magie, que savez-vous ? » Je ne m’attendais pas à ce qu’il me lâche un renseignement totalement inédit, mais s’il pouvait évoquer ces dingues qui étaient prêts à recommencer à brûler les gens sur des bûchers, m’indiquer leur repaire, leurs lieux de réunion et leurs habitudes, cela pouvait m’être d’une bien grande aide. Car, effectivement, si nous avions ce genre d’informations à notre disposition, il y aurait eu toutes les chances pour que nous puissions arriver à anéantir cette menace. « Connaissez-vous des personnes qui traquent les magiciens ? »

J’évitais de parler de sorciers, évidemment, il ne fallait pas être con non plus… Le jeune homme avait parlé de magiciens plus tôt, alors, il valait mieux que je garde le même jargon que lui. Question de bon sens. Je le lâchai un instant pour aller au comptoir prendre des cure-dents, et je revins avec mon butin. « Peut-être aurez-vous plus de facilité à parler si je vous motive un peu… » Je plaçai un cure-dents entre mes dents et je lui pris une main.
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Raphaël Millet
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Lun 28 Oct - 15:56
QUAND L'ESPIONNAGE RIME AVEC SONDAGE
«Je suis vraiment très doué en expectoration...»


La joue du Jeune homme lui chauffait terriblement. Dans quoi s’était t’il fourré ? Et puis, ce type avait le droit de faire ce qu’il était en train de faire ? C’est pas juste une petite dispute entre deux personnes et où une baffe se perd. Ce type était tout de même une figure de l’autorité, il travaillait au ministère et il voulait simplement l’interroger. Pourquoi est*ce que ça dégénérait ainsi ?

Evidemment, on ne croyait pas ce qu’il disait. Pourtant ce n’était pas dans les intentions de Raphaël de mentir. Il ignorait ce que l’Homme Minystérieux recherchait, par conséquent les réponses qu’il allait lui fournir ne pouvait lui convenir. Il se sentit comme Cassandre qui prévint le royaume de Troie qu’un piège se refermerait sur eux s’ils acceptaient l’offrande des Grecs. Il espérait ne pas avoir une fin aussi tragique.

Puis le jeune homme comprit. Tout ceci n’avait aucun sens, il était en plein cauchemar. Pas dans le sens il vivait un moment atroce, non : il était littéralement dans un mauvais rêve. Absolument rien ne le forçait à rester assis sur cette chaise et subir cet interrogatoire, il pouvait tout simplement se barrer loin d’ici. Il aurait dû s’en douter quand il avait entendu le Coït entre les deux animaux dans les toilettes du Pub. Et puis, le fait que l’homme le prenait au sérieux pour l’affaire du secrétariat.

Raphaël se mit à sourire. Il commençait à se délecter du sentiment de peur qui l’envahissait jusqu’à présent. Une fois qu’on a compris qu’un cauchemar n’est pas réel, c’est comme regarder un film d’horreur, il n’y a plus de terreur, c’est une frayeur contrôlée qui ne vous fait plus céder à la panique.

Il se leva et essaya de s’en aller mais ses pieds étaient attachés à la chaise. Il accepta donc de se rasseoir, ce serait moins inconfortable que de rester debout. Il regarda l’homme droit dans les yeux et lui cracha au visage. Ce n’était qu’un cauchemar, qu’il contrôlait désormais, en partie, et il décida donc d’expectorer sur la chose qui a mis dans son être le malaise et la terreur.

Raphaël comprit très rapidement son erreur. Ou plutôt, l’homme le lui fit comprendre quand il le gifla à nouveau, avec plus de violence. La torgnole était si forte que les lunettes du jeune homme tombèrent sur le sol et qu’il fut pris d’un mal de crâne. Ce n’est… pas un rêve ? L’homme lui baragouinait des questions, mais Raphaël n’en saisit que la moitié, sonné par la violence du choc. Magie ?

«J’sais pas… Sais juste ce que j’ai lu dans les infos… Des gens qui peuvent utiliser la magie… Nouveau premier ministre… Blood Circle… dénonciation… Je pige rien moi… »

Traquer ?

«Non… Peut-être… Je sais pas… On doit dénoncer, mais j’ai rien vu de suspect… Peut-être pour recenser… Je sais rien… Laissez moi tranquille… »

Il sentit la main de l’homme prendre la sienne… Mais avec ses lunettes au sol, le mal de tête et l’obscurité du coin où ils étaient posé, Raph ne comprit pas ce que qui se préparait.

«Je sais rien de plus que ce que la London Press écrit… »

Se rappelant les liens qui le maintiennent à la chaise il ajouta…

«Vous utilisez la magie… »

Ce n’était pas une question… Et rapidement les rouages de son cerveaux se mirent à tourner. Il comprit tout, la serveuse maboule, les questions ciblées et la situation embarrassante dans laquelle il était. Il avait aussi compris autre chose

«C’est la merde… »


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Lun 28 Oct - 18:07
La force brutale n’était pas dans mes habitudes, mais j’étais sous pression depuis quelque temps, alors, ma main était partie toute seule. La première fois, simplement pour faire taire cet abruti. Mais jamais je n’aurais imaginé ce qui allait suivre.
Imaginez : vous êtes tranquillement en train d’interroger un petit moldu de rien du tout et celui-ci vous lâche des informations peu intéressantes, il va de soi que vous allez creuser l’affaire, non ? Eh bien c’était précisément ce que je faisais. Ce garçon détenait très certainement des renseignements qu’il n’était pas disposé à partager avec moi. Je me devais de le faire parler.

Mais voilà, j’étais, une fois encore, tombé sur le pire moldu qui puisse exister. Le genre qui méritait de finir dans un chaudron en ébullition, avec un tas d’araignées venimeuses, le tout agité par un farfadet neurasthénique en manque d’amour.
Ce garçon n’avait, selon toute apparence, pas toute sa tête.
J’en fus immédiatement convaincu lorsque cet imbécile me cracha au visage, ce qui, ni une ni deux, ne put que déclencher un nouveau départ de ma main sur sa figure. La salive gluante me dégoulinait sur le visage et je ressentis instantanément une formidable bouffée de haine m’envahir. Je pris une serviette sur la table pour m’essuyer de cet affront, bien décidé à lui faire payer ce manque de respect. Je disposais ensuite la serviette sur le crâne du garçon, en partie devant ses yeux.


« Vous n’auriez jamais dû faire ça… » J’avais sa main dans la mienne, comme si j’étais en train de le rassurer, mais je bouillonnais d’impatience, au fond de moi. « Parlez-moi du premier ministre. Que savez-vous de lui ? Et le Blood Circle, vous en connaissez des membres ?»

Il avait fini par comprendre que oui, j’utilisais bel et bien la magie. Je haussais les épaules. « Certes, vous avez raison, Raphaël Millet. Vous vous êtes foutu dans la merde jusqu’au cou. »

Je n’avais jamais eu l’intention de tuer ce jeune garçon. Jusqu’alors. Et j’approchais lentement un cure-dents de sa main, que je tenais fermement.

« Je n’ai pas besoin de magie pour vous soutirer des informations. » Le petit bout de bois fin entra en contact avec sa peau, juste à la limite de l’ongle de son index. « Je veux des noms. » Et je me mis à presser sur le cure-dents, pour l’enfoncer très lentement sous l’ongle du moldu.

C’était un procédé archaïque, mais qui avait toujours fonctionné. Je n’avais besoin que de peu de matériel et juste un peu de temps, car, mine de rien, enfoncer un cure-dents sous un ongle, ça ne se faisait pas d’un seul coup, si on voulait que ça ait l’effet escompté.

A son oreille, je chuchotai :
« Alors, Raphaël Millet, qu’avez-vous à me dire ? »

Et j’enfonçais encore. Je ne le lâcherais pas de sitôt et, de toute façon, s’il ne voulait rien me dire, j’allais bien devoir finir ce que j’avais commencé. Le premier cure-dents était en place, mes questions étaient posées. Il ne restait qu’à attendre, en prenant un deuxième cure-dents.

Torturer quelqu’un avec des objets de la vie quotidienne, ce n’était pas bien compliqué. Ce qui l’était, c’était de garder son sang froid et de ne pas penser à autre chose car, évidemment, car je pouvais facilement me retrouver déconcentré par le grisement que me procuraient les situations de ce genre. Je ne pouvais pas rester insensible au charme des gémissements de douleur, c’était dans ma nature. Et je coinçais cette fois l’index du moldu pour y enfoncer le deuxième cure-dents, de la même manière que le premier.


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Mer 30 Oct - 19:37
QUAND L'ESPIONNAGE RIME AVEC SONDAGE
«Ma vie est une énigme dont ton nom est le mot.»


Le jeune homme était terrorisé. Ce qu’il prenait pour un cauchemar était bel et bien réel. Il n’avait que les pieds d’attachés mais il était désormais pétrifié, il n’osait même pas se débattre. Il laissa l’homme lui bander les yeux avec une serviette. On l’interrogea sur le premier ministre et le blood circle, s’il connaissait des membres.

«Je ne sais rien, je vous le jure. Uniquement ce qui est de notoriété publique. Le Cercle est un genre d’organisation secrète qui enquête sur les sorciers. Ils étaient probablement pris pour des cinglés bon à enfermer avant les évènements de Février. Me faites pas de mal, je vous en supplie. Je sais pas grand chose mais je vais tout vous dire.»

Des larmes commencèrent à couler sur le visage du jeune homme. Il savait qu’il n’était qu’une pitoyable créature aux yeux de cet homme. Il l’avait à moitié sonné d’une simple gifle ordinaire, et Raphaël était persuadé que le mage était capable de choses bien plus terribles. C’est quand l’homme commença à le torturer en insérant quelque chose sous l’ongle de son index qu’il comprit qu’il ne ressortirait jamais vivant de cet interrogatoire. C’est normal après tout, il avait vu le visage, il pourrait décrire la personne, le lieu où il l’a rencontré et les services secrets britanniques auraient aussitôt réussi à remonter la piste jusqu’à lui avec les caméras dans les rues et des images satellite. L’objet s’enfonça lentement dans la chair du jeune homme et il commença à hurler de douleur.

«KANE. GEORGES KANE. C’EST LE PREMIER MINISTRE. ET SA FEMME ELISABETH QUI EST AUSSI SON ASSISTANTE ! C’EST TOUT CE QUE JE SAIS»

Le sorcier fit comprendre très calmement, avec une politesse qui disconvenait à la situation, qu’il ne supportait pas le bruit et qu’il fallait répéter, mais plus tranquillement. Pour s’assurer de bien se faire comprendre, l’homme enfonça plus profondément le cure-dent dans le doigt du jeune homme avant de lâcher sa main et de pointer un autre cure-dent sur le deuxième index de la pauvre victime, question de symétrie probablement. Raphaël réprima un cri de douleur en respirant fortement, pour essayer de calmer sa souffrance. Il parla lentement, pour pouvoir se contrôler plus facilement.

«Georges Kane, c’est le nom du Premier Ministre… Il est marié à Elisabeth Kane qui est son assistante… A son arrivée au pouvoir il a annoncé que le gouvernement serait en étroite collaboration avec le Cercle… C’est…dans les journaux c’était en juin, ou en mai, je sais pas… Au changement de ministre… »

Raphaël n’en savait pas plus à propos du cercle. Il ne connaissait personne qui se vantait d’en faire partie, et franchement il estime qu’il s’en serait rendu compte si l’un de ses collocs était un chasseur de sorcière. Il ignorait si les Kanes étaient membres du Blood Circle, mais ce sont eux qui en ont parlé ouvertement.

«Je sais que vous allez me tuer une fois que vous aurez terminé… Je ne vous supplierai pas de m’épargne… Vous n’avez plus le choix… je vous ai vu…  Je veux juste une mort rapide et sans douleur… Je vous ai dit tout ce que je sais… Je sais pas grand chose… Je suis pas important… J’aimerais… savoir… »

C’était de plus en plus difficile de ne pas hurler. La douleur commençait à le rendre fou, il s’arrêtait parfois au milieu de ses phrases pour la ponctuer d’un “putain” ou “bordel”. Raphaël avait fait le tour de ce qu’il savait. Il avait déjà mentionné que les habitants sont encouragés à signaler aux autorités toute activité s'apparentant à de la magie. Le bourreau n’avait plus rien à apprendre de sa victime, il ne restait plus qu’à l’achever. Mais Raph voulait connaître le nom de son agresseur, pour qu’il soit enregistré sur son téléphone et que, qui sait, quelqu’un le découvre et venge sa mort.

«Votre nom… »

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Jeu 31 Oct - 15:11
La torture, pour moi, c’était comme de l’art. Je prenais un tel plaisir en faisant souffrir les gens que chacun de leurs cris me faisait l’effet d’une récompense. Je m’en délectais, purement et simplement.
C’était en découvrant cette passion que ma chère Meredith s’était un jour écriée, en voyant à quel point je prenais mon pied en torturant un moldu : « Bravo, vous êtes effroyable ! » Et il était vrai que, d’un point de vue extérieur, cela pouvait paraître bizarre, voire malsain. En fait, c’était carrément malsain.
A partir du moment où la torture vous excite, c’est que vous ne fonctionnez pas comme le commun des mortels. A vrai dire, déjà à la base, je savais que je ne fonctionnais pas comme les autres, c’était normal vu ma douance, mais au début, lorsque je me suis découvert ce goût pour le sang et la douleur, j’ai eu un peu honte de moi. Ce n’était qu’avec le temps que j’avais pu apprendre à maîtriser cela pour m’en servir à bon escient, pour servir notre Cause, en fait.

Là où les autres mangemorts me craignaient, c’était qu’il m’arrivait parfois d’utiliser mes talents pour sanctionner ceux qui avaient mal agi, ceux qui avaient manqué à leur devoir de mangemorts et ceux qui avaient trahi. Mais bon, c’est normal, c’est pour terroriser les fripouilles en tous genres et les dissuader de recommencer, surtout.
Toutefois, en dehors du côté utile de tout cela, le plaisir n’était pas négligeable. Je constituais l’aspect plutôt judiciaire du triumvirat pour ma capacité à juger et à obtenir ce que nous voulions.


« Vous ne savez rien, mais vous direz tout… Curieux, on dirait le titre d’un mauvais roman. » Et pourtant, le garçon me soumettait quelques réponses, peu développées, certes, mais il répondait tout de même.

Avez-vous déjà provoqué une douleur telle qu’un jeune homme en avait les larmes aux yeux ? Je voyais les larmes, très clairement, rouler sur ses joues et je me mordis la lèvre pour ne pas soupirer de plaisir à cette vision… Mais, de nouveau, il se mit à beugler, et j’eus de nouveau envie de le frapper, mais je me contins, cette fois, pour ne pas gâcher l’effet des cure-dents… Lui faire mal ailleurs, ce serait diminuer l’effet des ongles, vous voyez ?

Heureusement pour lui, il se calma de lui-même, reprenant d’une voix bien plus basse ce qu’il avait crié un instant plus tôt.
Je prenais mentalement note des informations que je récoltais ainsi. Si le gouvernement moldu était en effet lié au Blood Circle, alors c’était vraiment la merde.
« Vous savez comment je pourrais accéder à ces informations, par écrit ? »

Les journaux des moldus n’étaient pas aussi faciles à se procurer que les journaux sorciers, du moins, pour quelqu’un comme moi.
Je n’avais ni la connaissance de ce monde, ni la maîtrise des outils et technologies moldus. Pour ce genre de chose, il allait falloir que je délègue la mission d’enquête à quelqu’un d’autre, une personne de confiance.

Et puis le petit moldu se mit à geindre, parlant de sa mort prochaine, qu’il voulait sans douleur… Il alla même jusqu’à avoir l’outrecuidance de me demander mon nom. Je m’emparai de son visage d’une main ferme.
« Vous n’allez pas mourir, Raphaël Millet. Et je doute fort que connaître mon identité pour aidera à faire le deuil de vos doigts. »

Je descendis la main au niveau de son cou, comme si j’allais l’étrangler. « Jamais je n’aurais pensé que nous serions aussi cauchemardesques.»

Lui qui avait évoqué des jeux auxquels je n’avais rien compris, quelque temps plus tôt, devait sans doute apprécie de se retrouver dans une situation réelle. J’avais presque le sentiment de lui rendre service. Je finis par lui souffler : « Appelez-moi William. »

Si ça pouvait lui faire plaisir de connaître mon prénom, je pouvais lui donner. Mais quand je donnais quelque chose, j’aimais que cela soit accompagné d’un geste, alors, comme pour ne pas le laisser en attente, je me mis à lui serrer la gorge. « Vous n’avez plus rien à me dire, Raphaël Millet ? »

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Dim 3 Nov - 21:39
QUAND L'ESPIONNAGE RIME AVEC SONDAGE
«Je te survivrai.»


L’homme semblait prendre un plaisir sadique à torturer un mortel sans pouvoirs. Même sans utiliser la magie autrement que pour immobiliser ses jambe, il avait su avoir raison du pauvre garçon. Ce dernier aurait probablement pu se défendre mais il n’était pas du genre bagarreur, et puis il avait été intimidé par ce type qu’il pensait membre du ministère Brittannique. Raphaël se sentait brisé, humilié. Il pensait vraiment qu’il allait crever comme un cabot sans défense ; mais non, il allait devoir vivre avec le souvenir de cette séances de torture. Il ne savait pas combien de temps ses doigts mettront pour cicatriser, mais chaque fois qu’il aura mal en tapant sur son clavier, il aura en mémoire le visage de cet abominable sorcier minable et cela amplifierait la haine que le jeune homme ressent pour cet homme. Si seulement il avait été plus fort, plus courageux, il aurait pu l’affronter à armes égales, et il ne serait pas ligoté sur une chaise, aveuglé par des larmes qui lui brûlent les yeux et les doigts ensanglantés.

«Si tu me tues pas, je te vais te pourchasser, je vais te trouver et je vais te tuer, je vais te tuer jusqu’à ce que tu sois mort. Je veux juste te prévenir… “William”. Je n’ai aucun contact dans le cercle, pour le moment, mais les choses changeront un jour, et ce jour là je serai là pour t'faire la peau. »

La haine, la colère et la douleur ont triomphé de la lucidité du jeune homme. Il sentait chaque pulsation de son myocarde tambouriner sur le bout de ses doigts. Raphaël serrait les dents pour contenir la douleur, mais également de rage. Il fulminait d’être aussi faible, à la merci de ce bourreau. Il ne savait pas trop ce qu’il racontait, il espérait qu’en menaçant et en insultant ce type, ce dernier décide de l’achever et que ça épargnerait à sa victime de nouvelles expérimentations en torture, et surtout d’oublier qu’il était aussi pathétique. Il allait surement se faire encore plus maltraiter pour avoir dit ça mais le jeune homme s’en tapait, il n’était plus à ça prêt. S’il sort d’ici vivant, il pourra aller voir la police et dénoncer ce type grâce à son enregistrement. Il ignorait ce qu’on faisait des sorciers qui étaient dénoncés mais il espérait bien que le Cercle lui ferait payer au centuple ce que le Geek avait été contraint de subir.

«Non, je n’ai plus rien à t’apprendre. Je ne suis qu’un civil, pour l’instant.»

C’était vrai, pour les deux affirmations. Il ne savait rien de plus, c’était un simple étudiant qui ne s’intéressait pas trop à ce genre de choses. Mais peut-être qu’il y avait moyen de s’enrôler dans une espèce d’armée anti-sorcier. Raphaël ignorait les méthodes et le but du Blood Circle, mais s’il avait moyen de se venger de cette vermine de William et de pouvoir se défendre face à d’autres sorciers, il comptait bien s’en servir.

«Et maintenant, on fait quoi ? Qu’est ce que tu vas faire de moi, puisque que tu ne veux pas me supprimer ?»

La douleur commençait à devenir supportable. Les cure-dents étaient comme un prolongement de son anatomie, et tant qu’ils ne bougeaient pas, le calvaire n’était pas si pire.
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Lun 4 Nov - 19:36

S’il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c’était que l’on me manque de respect. Comme le faisait cette raclure de petit moldu. Je ne savais pas ce qui lui prenait de me parler comme cela, c’était comme si sa conscience lui disait : « Oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher ». Ce petit con était en train de m’énerver… et il n’avait aucune idée de ce dont j’étais capable. Quel insouciant !

« Vous me menacez, Raphaël Millet ? » Bien sûr qu’il me menaçait… et cela ne me plaisait pas du tout. Je sortis ma baguette. « Si vous préférez que je vous élimine, on peut toujours s’arranger. »

Après tout, si cela pouvait lui faire plaisir, je n’avais rien à perdre, de mon côté. Et cette canaille ne cherchait qu’à chatouiller mon égo en me lançant ce qu’il estimait sans doute être des piques. Dans ce genre de cas, j’avais surtout l’impression que tout rebondissait sur moi. Je n’allais pas me laisser atteindre par des propos venus d’une petite merde, soyons bien clairs. Toutes ces menaces n’étaient que des carabistouilles, je le savais bien. Et je ne devais pas y accorder la moindre espèce d’importance.

« Votre mère ne vous a jamais appris à ne pas contrarier quelqu’un qui est plus haut placé que vous ? » Si c’était le cas, elle avait raté l’éducation de son gosse. C’était aussi simple que ça.

Je pressai ma baguette sur le cou du jeune prépuce et je me penchai pour lui murmurer à l’oreille :
« Petrificus Totalus.»

Ce que j’aimais, avec des sorts aussi basiques, c’était qu’ils étaient rapides, simples et efficaces. Et les prononcer en les susurrant au creux de l’oreille de ma victime, c’était une bonne façon de faire bien les choses.
Immobiliser un petit con, c’était à la portée de n’importe quel sorcier, bien sûr, mais je voulais qu’il se tienne un peu tranquille et surtout qu’il la ferme. S’il n’avait rien à me dire, de toute façon, autant qu’il se taise.
Je songeai alors que je devais punir cet imbécile, ne serait-ce que pour lui apprendre les bonnes manières. Si je le laissais vivre, il allait bien falloir qu’il révise un peu ses façons de faire. Une bonne leçon de politesse allait lui faire les pieds.
Ce gamin n’avait sans doute pas eu sa dose, il fallait que je marque le coup. Et pour ça, les cure-dents n’étaient pas suffisants.

Toujours à son oreille, d’une voix qui se fit de nouveau simple murmure, je lui précisai la suite des événéments.
« Puisque vous le prenez comme cela, vous ne me laissez pas le choix.»

Et j’avais ma petite idée pour cela. Puisque cet oligophrène n’était pas fichu de comprendre les règles de savoir-vivre de base, il fallait que je m’organise pour que ce moldu de mes deux puisse comprendre à qui il avait affaire. Je savais que, pour ma part, j’étais en présence d’un primate, bien évidemment, au vu des réactions fort primitives qu’avait ce simplet.

« J’ai les moyens de faire de vous ce que je veux, je peux vous réduire au statut d’esclave, je peux vous anéantir, vous griller le cerveau ou vous amputer de chaque partie du corps… Et vous vous permettez de me parler sur ce ton… Vous êtes décidément inconscient. » Je chuchotais depuis tout à l’heure, pour la simple et bonne raison que cela m’aidait à garder un semblant de calme alors que je faisais en sorte d’essayer de ne pas bouillonner.

Et comme pour appuyer mes paroles, je fis courir ma baguette sur ses bras, en murmurant le SectumSempra. Je voulais le faire saigner, lui faire regretter sa bêtise… Le taillader au niveau des bras, des avant-bras, des cuisses et des mollets… Voir le sang couler… Voilà ce qui me plut en cet instant précis, en plus de la satisfaction de pouvoir lui faire mal sans qu’il ne puisse réagir. Il ne faisait que subir et moi… je le regardais.

On sous-estime trop le plaisir qu’il y a à être une cause de souffrance. Je stoppai le SectumSempra, pour ne pas trop abîmer cette tête de gland, et je me mis en tête de lui ôter quelques vêtements, en commençant par sa serviette couvre-chef. Même si j’aimais beaucoup l’idée de le surprendre en lui administrant quelque souffrance imprévisible, je voulais tout de même qu’il puisse aussi voir les choses qui allaient lui arriver.
En réalité, j’avais plusieurs idées en tête et, selon ce que je voulais faire de ce petit moins-que-rien, il fallait que j’agisse en respectant scrupuleusement l’ordre des étapes.

D’abord, le sortilège. Puisque c’était la meilleure façon d’être sûr que ce pitiponk attardé ne commette aucune bévue. Et je procédai toujours en murmurant au creux de son oreille, parce que, ça me semblait bien plus beau de lancer des sorts sans les gueuler.

« Impero. » Soumettre quelqu’un à l’imperium, je n’avais jamais compris pourquoi ce n’était pas autorisé. C’était tellement pratique et tellement jouissif de donner des ordres à une marionnette et de la pousser à vous obéir en toutes circonstances.

« Quand je vous libérerai, vous allez vous déshabiller, puis vous irez vous taper la barmaid. Je dois l’entendre hurler son plaisir. Quand vous reviendrez, je m’occuperai de vous.» Quand j’eus fini de lui donner mes instructions au creux de l’oreille, je lançai un petit sort de libération pour que ma petite victime devienne à son tour un bourreau.

Je comptais bien effacer de ses vêtements toute trace de sang. Je m’occuperais de ses ongles et de son corps quand il reviendrait, la queue entre les jambes, et que je pourrais bien vérifier de ne laisser aucune trace sur lui ni sur ses affaires. Ces détails avaient toute leur importance, car même si je jouissais de certains privilèges dus à mon poste au Ministère, je devais toujours me montrer d’une extrême prudence pour ne rien laisser paraître et pour ne pas éveiller le moindre soupçon.
Je n’avais pas tiré grand-chose du moldu, mais je savais que lui allait en tirer quelque chose. En l’occurrence, il allait au moins tirer la barmaid quadragénaire.


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Mer 6 Nov - 1:45
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«Je dois l’entendre hurler»


Raphaël sentait et entendait le Sorcier rager. Il se doutait bien que ce dernier essayait de se contenir, pour ne pas satisfaire le jeune homme d’avoir réussi à le toucher. C’est ça ordure, énerve toi, bute moi, LIBÈRE MOI.

Après un petit moment où l’homme gueula tout seul à mettre en garde sa victime, cette dernière sentit quelque chose le toucher au niveau du cou. Le mage lui murmura quelque chose à l’oreille que Raphaël ne comprit pas. Aussitôt, ses bras se soudèrent le long de son corps, et ses jambes se collèrent entre elles.

«Mmmm qqqq sss ppp» Mais qu’est ce qui se passe ?

Il ne pouvait pas non plus parler, comme si quelque chose était dans sa bouche. Son tortionnaire lui chuchota à l’oreille qu’il n’avait plus le choix désormais, qu’il pouvait faire énormément de choses, comme le réduire en esclavage, le tuer ou le torturer de différentes manières inconcevables. Raphaël n’était qu’un insecte, un parasite à côté de la puissante que pouvait déployer ce type et ils en avaient tout deux conscience. Mêlant le geste à la parole, il fit parcourir quelque chose le long du corps du pauvre mortel.

L’homme murmurait des incantations et peu de temps après, Raphaël sentit une vive douleur à l’endroit où il avait été touché ainsi que quelque chose de tiède couler le long de ses membres. Du sang ? Son propre sang ?

«MMMMM MMMMM MMMM »

Il essayait de se débattre, de hurler sa douleur, mais en vain. Il se sentait ligoté comme un saucisson prêt à être charcuté. Pour le coup, la métaphore pouvait difficilement être plus véridique. Le bourreau arrêta finalement de le saigner, et le libéra de la serviette qui lui cachait la vue. Raphaël pu voir le regard illuminé du sorcier. Ils pétillaient tellement de joie, de plaisir,  que malgré l’obscurité, il put apercevoir sa propre silhouette dans la pupille brillante de ce cinglé. Il aperçu également l’objets qu’il manipulait, c’était un morceau de bois sculpté, une baguette.

Ce malade était en train de le débarrasser de ses vêtements couvert de sang. Qu’est ce qu’il comptait faire ? Visiter l’arrière boutique du jeune Geek ? Une fois encore, le psychopathe s’approchait de son oreille, probablement pour lui expliquer ses intentions. En réalité, il lui souffla une autre invocation. Il ne sentit rien de spécial cette fois-ci.

««Quand je vous libérerai, vous allez vous déshabiller, puis vous irez vous taper la barmaid. Je dois l’entendre hurler son plaisir. Quand vous reviendrez, je m’occuperai de vous.»»

Violer l’autre Morue ? Ce type était cinglé à ce point ? Et il espérait vraiment une coopération de la part de Raphaël ? Il pouvait se fourrer la baguette dans l’oeil ! Le sorcier utilisa une nouvelle incantation et le jeune homme fut aussitôt libéré. Il se releva péniblement, en rouvrant les plaie dont le sang commençait déjà à sécher et cicatriser. Il peut toujours espérer ce malade.

Vous allez vous déshabiller, vous irez vous taper la barmaid. La phrase résonna dans sa tête.

Vous allez vous déshabiller, vous irez vous taper la barmaid. Non, ce n’est pas ce que le Geek souhaitais. Hors de question.

Vous allez vous déshabiller, vous irez vous taper la barmaid. Et pourtant, c’était comme si c’était Raphaël lui même qui pensait, qui voulait ça. Il n’avait pas vraiment envie, mais il était obligé. Comme lorsque l’on essaye de bloquer sa respiration le plus longtemps possible. Au bout d’un moment, l’instinct de survie prend le dessus et on reprends une inspiration, contre notre volonté.

Il finit de se déshabiller et se retrouva nu dans le Pub. Même s’il hurlait intérieurement d’être dans cet état, et surtout qu’on puisse voir l’intégralité de sa pilosité, il n’avait pas le sentiment de gêne qu’il aurait du avoir en de telles circonstance : il DEVAIT faire ça.

«Si je ne suis pas de retour dans 5 minute… Attendez plus longtemps !»

Il avait vraiment prononcé ça ? Cinq minutes, il était vraiment optimiste. Aussi vieille et laide soit-t’elle, Raphaël n’avait aucune expérience. Ça allait être bien plus rapide que ça. Et lui qui pensait, ou plutôt qui espérait, perdre sa virginité avec Artemis… Oh bon sang, il n’était tout de même pas en train de penser à son amie alors qu’il était sur le point de violer une Quadragénaire ?! Cette dernière commença à hurler en demandant ce qu’il se passait en le voyant arriver vers elle, nu et couvert de sang.

«Tout va bien ma jolie, c’est juste l’heure de farcir le dindon. Et ça tombe bien, j’ai prévu de la bonne saucisse pour l’occasion. »

Vous irez vous taper la barmaid. Je dois l'entendre hurler son plaisir Oh pour hurler, elle hurlait, mais pas de plaisir. Mais plutôt de peur. C'était quoi ce cinglé qu'elle avait devant lui. A poil, avec du sang jusque dans les poils pubiens.

Vous irez vous taper la barmaid. Je dois l'entendre hurler son plaisir Alors que Raphaël commençait à se frotter contre elle en lui arrachant son haut, cette dernière s’empara de la plus grosse bouteille à portée pour l'abattre sur le front de la pauvre marionnette qui s’effondra par terre, inconscient.

Quand vous reviendrez, je m’occuperai de vous… La dernière chose qu’il comprit avec ses sens, c’était la tenancière qui se dirigea vers le sorcier, en quémandant son aide…


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Mer 6 Nov - 21:36

Était-il seulement possible de trouver pire énergumène sur cette Terre ? Très sincèrement, j’en doutais. Je ne remettais pas en question mes sorts, puisqu’ils étaient parfaitement orchestrés et lancés, et je n’avais aucune raison de douter de moi… Mais je ne m’attendais certainement pas à un tel fiasco.
Certes, le petit moldu s’était dévêtu, comme je le lui avais ordonné, dévoilant un corps peu musclé et légèrement trop pâle pour la saison. Ce type devait passer son temps à l’ombre ou enfermé. Le genre de jeune homme à qui ses amis doivent répéter, en soirée : « Oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher » avant de le pousser pour aborder une fille…
Et je n’aurais pas été en mesure de comprendre si je n’avais pas assisté à ce qui suivit. Comprenez bien : de prime abord, Raphaël Millet n’était pas un garçon au faciès désagréable. Il pouvait même, à la limite, passer pour mignon, si l’on laissait de côté son manque d’intelligence et de conversation. Physiquement, il aurait pu être potable. Mais une fois nu comme un ver… Même moi qui aimais, de temps à autre, prendre par derrière de jeunes canaille de son âge, je ne trouvais rien d’attirant à ce corps flasque. Ce jeune moldu ne prenait pas soin de lui, c’était un fait avéré.

Pendant qu’il s’était éloigné pour faire ce qu’il avait à faire, j’avais entrepris quelques menues réparations et quelques récurvites pour nettoyer un peu les dommages collatéraux de ce petit interrogatoire amusant. Je réparais les lunettes de l’adolescent, puis je lançai quelques sorts de nettoyage sur ses vêtements, pour effacer les traces de sang, éliminer un peu la sueur, aussi, car c’était dingue de voir la quantité de transpiration qui avait coulé de sous ses aisselles. Une véritable horreur !
En plus de n’être pas très malin, ce garçon n’était pas très propre. Je n’osai même pas approcher de son caleçon, je m’attendais presque à voir des mouches voleter tout près.

Et puis, j’entendis un cri. Non, un hurlement. Et pas un hurlement de plaisir, non, je savais bien comment criait la barmaid quand elle jouissait et là, ça n’avait strictement rien à voir. Elle hurlait de terreur ou de je ne sais quoi. Je perçus également un bruit sourd, semblable à un choc sur une boite vide, puis un autre bruit sourd, cette fois de quelque chose qui s’effondrait.
Alors, je vis la barmaid, le haut de sa tenue arrachée, qui titubait dans ma direction en m’implorant de l’aider. Et merde. J’avais voulu lui donner une autre occasion de prendre son pied aujourd’hui et au lieu de cela, elle arrivait vers moi, traumatisée par une tentative de viol. Je constatai la présence de sang sur sa robe, à hauteur de ses cuisses.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, comme pour sauver les apparences, je lui ouvris mes bras, où elle courut se réfugier, marchant par mégarde sur les vêtements du moldu. On entendit un « CRAC » sonore, qui ne correspondait pas à quelque chose que je pouvais identifier à l’oreille. Un craquement qui me fit penser au bruit que ferait un miroir qui se brise, ou quelque chose comme ça. En réalité, avec la vitesse de sa course et son poids, la barmaid venait de marcher sur le téléphone portable du jeune Millet et ce CRAC n’était rien d’autre que le bruit qu’avait fait l’écran qui était désormais irrécupérable.


« Calmez-vous, je suis là… » Je n’étais pas le genre d’homme à rassurer les femmes, les veuves éplorées ou les filles en détresse. Habituellement, j’étais plutôt la cause de leur désarroi… mais je venais d’avoir une idée. Et il me fallait la mettre en œuvre pour montrer à la barmaid ma bonne volonté et mon envie de l’aider, aussi factices soient-elles. « Asseyez-vous et essayez de respirer calmement, je vais m’occuper de ça. »

"Ça", ce n’était rien d’autre que le petit moldu. Il n’était même pas fichu de baiser. Alors que même les pires sales cabots avaient l’instinct de le faire.
Pour me donner une contenance aux yeux de la barmaid, plus que par nécessité, je pris une bouteille de vin sur une table, avant de m’avancer vers Raphaël qui était au sol, inerte et inconscient, derrière le comptoir.

L’occasion rêvée.
Je décidai de commencer par un petit sortilège d’amnésie, ce cher « Oubliettes » que je manipulais à la perfection depuis bien longtemps, afin d’arranger un peu les souvenirs de ce petit imbécile. J’effaçais ma présence sur les lieux, bien sûr, ainsi que notre discussion. J’effaçais également tout souvenir lié à ce que je lui avais fait subir, afin qu’il ne conserve que ce qu’il avait fait ces derniers jours, ses consommations ici, dans ce café, ses soucis avec le secrétariat de l’université moldue, bref, que des choses simples et assez basiques, qui correspondaient à ce qu’il avait réellement vécu. Je supprimais également les souvenirs qu’il aurait pu avoir de l’imperium, sans pour autant lever le sortilège impardonnable.
Une fois sa mémoire arrangée ainsi, j’entrepris de soigner ses plaies, y compris celles sous les ongles qui avaient dû lui faire perdre le peu de dignité qu’il avait en lui.


« Quand vous vous réveillerez, vous allez boire. Videz une bouteille de gin, une bouteille de whisky et une bouteille d’amaretto dans votre gosier. Vous êtes triste à cause de votre copine, alors, vous noyez votre chagrin dans l’alcool. Puis vous m’attendez.»

L’alcoolisme était un problème récurrent chez les moldus, beaucoup parmi eux ne se rendaient pas compte qu’ils avaient un problème avec l’alcool… et beaucoup ne connaissaient pas leurs limites, ce qui les poussait parfois à faire n’importe quoi, comme se foutre à poil dans un bar et essayer de violer la patronne.

Je revins ensuite auprès de la tenancière, qui tremblait de peur.


« Venez, je vous raccompagne. » J’avais vu, en allant aux toilettes tout à l’heure, la porte qui indiquait « Private ». Je prenais la main de la quadragénaire dans la mienne pour l’amener chez elle, dans ses appartements. Là, j’allai l’installer dans la chambre qu’elle m’indiquait.
Je restai près d’elle quelques minutes, le temps qu’elle se remette un peu de ses émotions. Mais je décidais de ne pas lui effacer la mémoire. Ce ne serait pas une mauvaise chose qu’elle se souvienne de la tentative de viol. Il faudrait juste que je pense à effacer sa mémoire avant de partir, pour qu’elle pense qu’elle s’en est sortie seule et qu’elle ne parle jamais à personne de moi. Heureusement que j’avais pensé au sortilège de bitenbulle avant de me la taper, car il me semblait que les moldus analysaient les traces de sperme dans les affaires de viol. Pour le coup, il n’y aurait rien pour me relier à elle.
En attendant, je faisais preuve d’écoute et d’attention envers elle. Après tout, je l’avais moi-même baisée quelque heures auparavant, alors, forcément, elle avait besoin de ma présence en ce moment. Et je pense que je pouvais comprendre cela. Après ce qu’elle venait de vivre, c’était normal.
Elle pleurait sur son sort, et après la tentative de viol, il fallut qu’elle me raconte sa malheureuse enfance, les violences qu’elle avait subies, etc. Une moldue de merde avec une vie de merde, en somme.

Au fond, si Raphaël Millet la tuait, puis baisait son cadavre, cela pourrait arranger mes affaires également.

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Raphaël Millet
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Mer 13 Nov - 1:03
QUAND L'ESPIONNAGE RIME AVEC SONDAGE
«Je bois pour oublier que j’ai honte… Honte de boire !»


Quand Raphaël se réveilla, il ne se souvint pas des récents évènements dans le bar. Il repensa à Samuel, son meilleur ami, aux moments qu’ils avaient partagés plus jeune. Le jeune homme sentait bien que tous les deux aimaient la même fille. Mais ce qu’il ressentait davantage, c’est que bien que le pauvre Geek était très proche d’Artemis, il voyait bien que ce n’était pas lui qui s’attirait les faveur de la belle rousse. Ils avaient beau partager des moments supers, presque intimes parfois. Il n’était pas aussi proche de la jeune femme qu’il l’aurait souhaité. Il aurait aimé pouvoir coller sa bouche contre la sienne pour l’embrasser langue contre langue, ne pouvant inspirer uniquement l’air que son amie expirait par son nez. Il aurait aimé dormir contre elle, blotti dans son dos, la main posé sur sa poitrine et s’assoupir en lui murmurant tendrement des Je t’aime dans la nuque et le creux de l’oreille.

Mais plus le temps passait, et plus Raphaël prenait conscience que ses désirs ne pourront jamais être réalité. Plus il tentait de se rapprocher d’Elle, et plus l’Espoir du jeune homme était pulvérisé. Il se sentait comme Icare qui tentait d’atteindre le soleil avec des ailes faites de Cire. Et comme Icare qui s’est noyé dans la mer qui porte désormais son nom, Raphaël décida de noyer son désespoir dans l’Alcool. Se sachant seul, il se parla à lui même en français :

«Peut-être qu’on donnera mon nom à ce Cocktail si je n’en ressors pas vivant.»  

Il prit trois bouteille d’alcool, qu’il pensait avoir choisi au hasard et commença à boire celle de Whisky. Le breuvage lui brûla instantanément le gosier et il ressenti un brasier dans l’estomac.

«J’arrive Icare, mon coeur est comme tes ailes, il brûle d’avoir tenté de m’approcher trop prêt de ce qui m’est impossible.»

Après avoir torché la première bouteille, il entama la deuxième bouteille, celle de Gin, qu’il but lentement, en repensant à ce qu’il avait vécu avec son amie. Les moments qu’il avait partagé avec elle, ceux où il avait hésité à lui avouer ses sentiments. D’autres moments où il pensait qu’elle se rapprochait de lui, quand elle l’embrassait sur la joue, qu’elle lui caressait doucement la jambe en regardant un film sur la télé. Lorsqu’il en entama la bouteille d'amaretto, il se remémora les formes de sa diabolique colocataire lorsqu’elle déambulait en sous-vêtements dans l’appartement. Les fois où il avait essayé d’entrer dans la salle de bain en se doutant qu’elle y était, en espérant que la porte ne soit pas fermée et qu’il la surprenne nue. Les nombreuses fois où il s’était masturbé en fantasmant sur elle, s’imaginant prendre possession de son corps tandis qu’elle l’encourageait en gémissant…

Raphaël avait finit ses bouteilles. Il ne savait pas quoi faire. Il attendait. Quoi ? Il l’ignorait. Qu’Artémis s’inquiète pour lui et vienne le chercher. Que comprenant les causes de son état, elle le console en faisant l’amour contre le comptoir. Encore fallait t’elle qu’elle sache qu’il était… Il était où d’ailleurs ? Il s'assied par terre, et ramassa son téléphone avec l'écran cassé, il tapota l'écran inutilisable pour essayer de joindre sa promise.

«Baaah. Tout va bien se pas… sser… »

Raphaël s’écroula et ronfla bruyamment, attendant sans le savoir, les prochaines consignes de son Maître.

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Ven 15 Nov - 21:03
Jouant au bon Samaritain, je restai au chevet de la barmaid quadragénaire, pour la rassurer et pour laisser le temps à ma petite marionnette de faire ce que je lui avais ordonné de faire. La pauvre femme tremblait et sanglotait sans arrêt. J’avais beau apprécier avoir le beau rôle, je savais que j’allais vite en avoir marre de ses geignements. Et vu l’état dans lequel elle était, je me disais que j’avais bel et bien intérêt à lui effacer la mémoire, car elle ne se remettrait jamais de la vision d’horreur qui l’avait assaillie.
Pourtant, pour ce que j’en avais vu, le jeune moldu était plutôt correct physiquement. Ce n’était pas un apollon, mais ses petites fesses donnaient envie de les claquer et je lui aurais bien volontiers fait exploser le clapet anti-retour pour parfaire notre petite entrevue, mais ce n’était pas à l’ordre du jour et j’avais autre chose à faire que m’amuser.
Le temps m’était compté pour régler les derniers détails et je ne voulais pas que cette tenancière de bar moldue vienne tout gâcher, alors, je lâchai sa main et me levai.


« Je vais aller voir. » Je remplis le verre qui était sur la table de nuit, avec un peu d’eau fraîche d’une bouteille qui était là, puis je me dirigeai vers la porte de la chambre. « Si je ne suis pas de retour dans 5 minutes... Attendez plus longtemps ! »

Je lui souris et pointai ma baguette vers elle pour la stupéfixer. La dernière chose dont j’avais besoin, c’était qu’elle prévienne quelqu’un qui déboulerait et foutrait en l’air tout mon plan avant même que je ne le mette à exécution. Avec ma chance, ça ne m’aurait même pas étonné… aussi préférais-je prendre mes précautions et couvrir mes arrières avant qu’il n’arrive quoi que ce soit.
Je descendis pour rejoindre le bar et là…

« Qu’est ce que c’est qu’ce binz ! » Je fus pour le moins surpris par ce que je découvrai. Ce n’était pas un carnage, c’était un véritable champ de bataille. Le moldu était étendu sur le sol, au milieu de bouteilles vides.
En tombant, il avait renversé des verres et des bouteilles, il y en avait partout. Pire qu’un hippogriffe fou dans un magasin de porcelaine artistique. J’analysai rapidement l’étendue des dégâts, puis je vins m’accroupir auprès du « cadavre » qui ronflait comme un porc.
« Mais tu sais c’que t’es toi ? T’es le roi des cons au pays des emmerdeurs.»

En vérité, ce jeune homme, à poil et ivre mort, si j’avais eu l’occasion d’immortaliser la scène, je l’aurais fait. En fait, non, je l’aurais fait avant de soigner ses blessures, ça aurait fait un super souvenir et un très bon sujet de conversation : je me voyais bien rire de la scène avec quelques amis, ça ne faisait aucun doute que ça aurait pu être top…
Mais ce n’était pas le moment de se foutre de la gueule des gens. Il y avait beaucoup à faire pour remettre de l’ordre ici et remettre un peu de normalité dans tout ça.

En soi, le rangement et le nettoyage, c’était une question de quelques minutes à peine, puisqu’il me suffisait de lancer quelques sorts ménagers, comme quand nous rangions nos chambres, avec ma sœur, quand j’étais petit. Ça allait vite.
Rapidité et efficacité, cela résumait parfaitement ma maîtrise de la situation. Et tant que l’autre imbécile ronflait, je pouvais faire le ménage sans être dérangé.

Et quand ce fut fini, je déposai les vêtements du moldu près de lui et entrepris de le réveiller.


« Raphaël Millet, vous allez vous rhabiller, rentrer chez vous et reprendre le cours de votre vie. » Avec le sortilège d’amnésie, il ne se souviendrait de rien de ce qui s’était passé ici, mais avec la quantité d’alcool qu’il avait ingérée, cela passerait aisément pour les conséquences de son alcoolisme.
Quant à moi, j’avais fait en sorte qu’il ne puisse pas se souvenir de mon nom. Mais il faudrait que je lève le sortilège impardonnable à un moment ou à un autre. J’attendrais qu’il soit assez loin du pub. Quand ce serait le cas, j’irai m’occuper de la barmaid.

Mes ordres donnés, je m’éclipsais derrière la porte qui donnait sur les toilettes, pour entendre le jeune homme faire ce que je lui avait enjoint de faire, j’attendais juste qu’il soit près de la porte pour le libérer de l’imperium.

Ce que je fis.

Puis, je rejoignis la moldue stupéfixée que je libérais après lui avoir effacé ce sortilège et la tentative de viol de la mémoire. Je repris place auprès d’elle.


« Vous vous sentez mieux ? J’ai fermé votre bar, le temps que vous vous remettiez de votre malaise… Mais vous devriez faire attention, et peut-être consulter un médecin. » Mon mensonge était parfait, je lui racontais qu’elle avait fait un malaise et que j’avais préféré faire partir les clients pour gérer cela moi-même.

Quand elle serait un peu rassérénée, je quitterais les lieux à mon tour pour transplaner dans un endroit discret et rejoindre mon monde.

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Raphaël Millet
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Mar 19 Nov - 19:57
QUAND L'ESPIONNAGE RIME AVEC SONDAGE
«C’est l’histoire d’un poisson qui rentre dans un bar et qui commande une pression»


Quand Raphaël se réveilla, il avait toujours son téléphone avec l’écran brisé dans les mains. Il se rhabilla, comme s’il venait de s’assoupir après avoir pris sa douche. Ses gestes étaient maladroits, pire que d’habitude. En enfilant ses chaussettes il renversa l’une des chaises du comptoir. N’ayant pas toute sa force d’esprit, il enfila sa chaussure gauche dans son pied droit, et inversement, il força un peu pour pouvoir faire rentrer son pied à l’intérieur. Il prit son sac et mit son téléphone dans sa poche avant de prendre la direction de la sortie.

Il devait rentrer chez lui, il allait y avoir du monde à la gare. Pourvu qu’il puisse trouver un train pour la France assez facilement, il aurait du réserver avant quel idiot. Une fois qu’il serait chez ses parents il pourrait continuer ses études, pour ça il devra prendre le train pour Londres, aller à la Coloc, se réinscrire à la fac, se faire Friendzone par Artemis. Raphaël commença à faire quelques pas en direction de la gare, puis s’arrêta et se retourner pour regarder le bar. Mais en se retournant il bouscula un couple.

«Hey… Hey tu connais l’histoire du POISSON qui rentres dans un BAR et qui commande une PRESSION ?»

L’haleine du jeune homme empestait l’alcool.

«Chéri, Je crois qu’il essaye de nous parler, il prononce des mots mais ça n’a aucun sens. Pauvre garçon.»

Raphaël se sentit obligé d’expliquer la blague à cette idiote qui n’est pas foutu de la comprendre. Faut dire que son mec avait pas l’air plus intelligent. Bonjour les enfants débiles qu’ils auront !

«Non mais… C’est drôle parce que… Parce que le Bar c’est un poisson. Et une unité de pression… Et… Et un Bar… »

Il se mit à rire d’un rire idiot. Le couple décida de s’enfuir, le plus loin possible du jeune homme. Ce dernier leur courant après pour leur raconter d’autres jeux de mots.

«Et alors là, la daurade se tourne vers le bar et elle lui dit : on peut pas avoir la barre et l’argent du bar !»

A force de crier des blagues en Français en poursuivant des gens. Raphaël fut arrêté et placé en cellule de dégrisement pour la nuit où il put décuver. A chaque fois qu’il essayait de raconter une connerie, le gardien l'aspergeait avec un verre d’eau qu’il vidait sur le visage du prisonnier, au plus grand plaisir de ce dernier avec la Canicule. Une fois sobre et la gueule de bois, il se dit que ça devait être un sacré soirée. Il n’avait aucun souvenir. A part un écran de téléphone cassé et une amende pour état d’ébriété sur la voie publique. Avec qui il était ? Ce n’était pas son genre de boire seul, même de boire tout court jusqu’à l’ivresse. Il a dû se laisser embarquer dans un jeu à boire. Mais lequel ? Et avec qui ?

Une fois sorti, il alla faire réparer son téléphone. Un devis de 200 Livres Sterling, en plus de l’amende de 100 Livres qu’il a du régler directement en partant. Raph espérait que cette soirée en valait la peine. En tout cas, il n’avait pas le temps, et plus l’argent, pour d’autres conneries de ce genre. Il devait taffer pour pas prendre de retard sur son année scolaire. Une fois rentré, il chargea son téléphone qui était à plat et consulta ses photos. Pas de nouvelles photos, ni de vidéos. Et aucun message pertinent sur ce qu’il avait pu faire la veille.

Tant pis, il fallait qu’il poste des annonces pour trouver des acteurs, et qu’il contacte des établissements pour pouvoir filmer chez eux… L’été allait être long, mais ça lui permettrait d’avoir une année confortable si le travail est déjà mâché.


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