Quelle chance que tu sois au royaume-uni érebos ! Toi qui aimes tant les serpents, tu viens faire un tour à notre exposition, n'est-ce pas ? Il y aura des Taïpan du désert, tu les aimes tellement ceux-là en plus... Me voilà donc du côté des moldus, à un moment où il ne vaut mieux pas y aller. La situation s'est envenimée, sans mauvais jeux de mots, la chasse aux sorcières est lancée et je sais très bien que ces abrutis du Blood Circle m'ont sans doute fiché depuis le temps. Un type comme moi, ça ne passe pas forcément inaperçu, n'est-ce pas ? Je ne suis pas le genre de personne qui est capable de se fondre dans le décor. J'ignore quelles informations le Blood Circle possède sur moi. Sans doute pas grand chose j'imagine ou tout du moins le plus important : je suis un sorcier dangereux, puisque je ne me laisse pas bien gentiment tuer. Je riposte quand je suis attaqué. Ils doivent penser que j'ai une haine profonde envers les moldus mais non : seulement en vers les connards.

La chasse aux sorcières en europe n'a pas vraiment touché la grèce. C'est ainsi je suppose que ma lignée a pu perdurer malgré tout au lieu de s'éteindre comme d'autres. Isolés du reste du monde et du chaos dans l'archipel méditerranéen, nous avons prospérer. Cachés comme des lâches diraient peut-être certains sorciers, mais je préfère dire que nous avons été assez malins pour ne pas nous mêler des problèmes des autres. C'est sans doute ce que je devrais faire moi aussi, rester loin des problèmes. Mais c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher. Pourquoi ? Parce qu'ils s'en sont pris à moi et à ma famille directement cette fois-ci. Et la vipère attaque en retour, quand on la dérange.

Les mains dans les poches de mon blouson en cuir, j'attend patiemment devant l'entrée de cette vente aux enchères. Pourquoi est-ce que je suis ici... Si longtemps après. Les scientifiques avec qui j'ai collaboré lors de mon séjour en Australie ne m'ont pas oublié. Difficile vous me direz, étant donné ma dégaine. Mais ce n'est pas ça qui les a le plus surpris à l'époque, non. Plutôt ma capacité à tenir des serpents hautement venimeux dans les mains sans craindre une seule fois d'être mordu. C'est comme s'ils pouvaient te comprendre, érebos. Et c’est tout à fait le cas. Mais ça, ils ne le savent pas. Je ne regrette nullement ce séjour en Australie, court mais tout de même intense et riche d’expériences pour moi. Même s’ils ne le savent pas, c’est grâce à eux, à ce groupe de scientifiques que j’ai réussi à matérialiser un patronus prenant une forme concrète pour la première fois : un serpent tricot rayé. Petit reptile aquatique des eaux chaudes, au venin hautement toxique mais pourtant particulièrement timide. On peut difficilement imaginer un animal qui me soit plus approprié.  

Une figure familière bien qu'avec quelques années de plus s'approche de moi en souriant. Le Docteur Collins, une jeune femme enthousiaste à l'idée d'étudier les venins contenant des neurotoxines. Une Australienne amoureuse de la nature, de sa faune locale bien qu'hautement létale.  « Erebos ! Enfin, te voilà ! C'est dingue, tu n'as pas changé depuis le temps ! » Un sourire courtois, un brin timide et maladroit par habitude. On m'a bien trop souvent dit d'arrêter de sourire, que c'était malsain et que je ressemblais un peu trop aux Yaxley du côté maternel. « Toi non plus, tu n'as pas changé. Enfin... » Je tend la main vers le ventre légèrement arrondi de la jeune femme :  « Presque pas. Félicitations Emma. »

 « Rentre, rentre vite. Le temps commence à se couvrir dehors, c'est fou ce qu'il fait moche ici ! Tu dois venir voir le spécimen de Acanthophis antarcticus qu'on a ramené, sublime, vraiment sublime comme reptile ! » Je lâche un petit rire face à l'enthousiasme de la blonde. Enceinte et attendant un enfant, elle continue tout de même d'approcher des serpents potentiellement mortels. D'ailleurs, je suis toujours amusé de constater qu'elle n'a pas perdu l'habitude d'utiliser les noms latin des reptiles. Pourtant, concernant le serpent qu'elle souhaite me montrer... Vipère de la mort c'est tout de même plus dramatique. Bien que ce ne soit techniquement pas une vipère à proprement parlé... Emboîtant le pas à la scientifique, je hausse un sourcil en constatant qu'il y a tout de même du monde aujourd'hui à cette exposition. Merde, je ne savais pas qu'il y avais tant de moldus appréciant les serpents. S'ils venaient chez moi, ils seraient sans doute ravis. Ou terrifiés, en voyant que les reptiles chez moi sont en totale liberté, y compris mon cobra. « Dis donc, il y en a du monde ici... J'aurais dû amener mon fils, il aurais été content de voir les serpents. » Mais c'est impossible. J'ai envoyé femme et enfant en Grèce illégalement, pour les protéger de tout ce merdier. Interdiction de quitter le territoire vous dites ?... Si j'avais peur d'être dans l'illégalité, ça se saurait depuis le temps.

Il n’était pas rare que tu te retrouves dans des endroits étranges mêlant tes missions pour le Blood Circle mais aussi pour ton travail. La raison officielle de ta présence en ces lieux ? Le travail suspectait un trafic d’animaux. Les serpents pouvaient être des espèces rares et précieuses, coutant des fortunes et qui parfois n’avaient pas leur place dans un salon ou un vivarium domestique. Si c’est bestiole ne trouvait pas grâce à tes yeux, tu devais faire respecter la loi. C’était ainsi que cela fonctionnait. Tu avais du organiser la sécurité des lieux. Etudier les plans, les issues de secours. Chacun de tes hommes étaient placés à des points stratégiques. D’autres équipes sillonnaient les allées, les stands. Tu étais en electron libre. Le brassard de flic enroulé autour du bras. Un talkie à la ceinture, une arme ceinturée sous ta veste. Officieusement, le Blood Circle pensait qu’il pouvait y avoir des sorciers dans ce type d’exposition. Pire. Des créatures magiques. Le genre de choses merveilleuses, pensais-tu… Pourtant si tu avais toujours eu à coeur tes missions pour le Blood Circle, depuis que tu avais vu ton frère. Depuis que vous vous étiez disputé quand il avait compris que tu étais membre de cette secte comme il le disait, tu avais du mal à faire comme avant.

Tout s’était confondu dans ton esprit. Toi que ton père avait élevé comme un petit soldat depuis ton plus jeune âge. Ce père rigide et intransigeant qui avait fauté avec une sorcière. Qui avait eu un fils avec l’une d’entre elle. C’était à n’y rien comprendre. Vous qui étiez d’une famille fondatrice… Pour moins que ça il risquait d’être exclu des Blood Circle. Voir tué. Et toi pour l’avoir laissé filé, ton sort ne serait certainement pas bien mieux.

Tu déambulais parmi la foule observant les moindres faits et gestes des uns et des autres. Tu ne pensais pas que ce genre d’évènement pouvait attirer autant de personnes. Tu savais que les riches pouvaient avoir des attirances pour ces animaux exotiques. Soudainement une voix retenti dans ton oreillette reliée au talkie. « Alerte stand quatre-vingt douze. Je répète. Des reptiles ont été passé en sous main à l’extérieur. Demande autorisation d’agir. » Tu prenais une seconde avant de répondre. Cela aurait été trop simple que cela se passe facilement… « Autorisation accordée. En douceur et discrétion. Pas la peine d’alarmer la foule. J’arrive. » Tu accélérais le pas, te faufiler entre les personnes, jouant parfois des coudes devant les personnes ne voyant pas la nécessité de se bouger. Bordel. Ca pouvait pas être une simple surveillance ?

Tu arrivais au stand quand deux de tes agents venaient de revenir derrière ce dernier avec deux types qui semblaient s’être fait la malle au vu de leur respiration essoufflée. Tu t’avançais vers les personnes qui observaient l’étale. « Mesdames, messieurs, merci de ne pas vous éloigner et de préparer vos papiers. » D’autres collègues vinrent vous rejoindre encerclant les personnes pour les empêcher de partir. Tu avançais vers les deux menotés. « Alors ? » Tu observais les deux dissidents. « Ils étaient en train de voler les serpents. Des espèces rare d’après la responsable, elle n’a rien vu venir. » Une dénommée Emma visiblement. « Très bien, il fallait qu’elle fasse une déposition et qu’on interroge les témoins. » Tu échangeais rapidement avec la jeune femme avant de te tourner vers un homme. Bien plus grand que toi avec un style excentrique. Tu avais un pré-sentiment. Mauvais. Etait-il un sorcier pour qu’il t’hérisse ainsi le poil ? Ce n’était pas à cause de son look ta réaction, tu le sentais au plus profond de toi. « Vos papiers s’il vous plait. » Tes prunelles claires tombaient dans les siennes. Il lui semblait étrangement familier sans réellement savoir d’où te venait cette impression. « Vous avez vu ce qu’il s’est passé ? » Ma voix était indifférente. Comme souvent quand je procédais à ce genre de demande. C’était ce que j’étais de toute façon depuis la mort de Diego. Froide et fermée à toute forme de compassion. C’était bien plus simple d’être cachée derrière ces barrières. Cela te permettait d’éviter toutes formes de sentiments et d’attachement superflu.

Emma et moi échangeons quelques mondanités. Nous prenons des nouvelles de l'un et de l'autre, elle me fait la réflexion que tout de même c'est embêtant que je n'ai pas facebook ou twitter pour discuter, que j'ai seulement un téléphone fixe et une adresse postale, pas même un téléphone portable. Avec un petit sourire amusé je me contente de répondre « Tu sais, je tiens à ma tranquilité. C'est embêtant toutes ces choses-là. Imagine, avec un portable on peut t'appeller n'importe quand même quand tu es dehors et que tu n'as pas envie d'être enquiquiné. Non, c'est l'horreur vraiment. Un fixe ça suffit. Tu sais que je suis vieux jeu de toute manière.  » La jeune femme enceinte rigole en caressant son ventre et rétorque « Je suppose que tu n'as toujours pas la télévision non plus et que tu continues de lire plutôt ? » Nouveau haussement d'épaule de ma part en rigolant. J'ai tendance à dire aux moldus que c'est une habitude prise dans ma famille lorsque j'étais enfant, une éducation bourgeoise et vieux jeu comme ils disent. C'est à peu près vrai, j'ai eu des parents strictes qui m'interdisaient de parler ne serai-ce qu'à un sang mêlé. Résultat, comme tous les gamins je me suis rebellé et j'ai fait bien pire. Je suis devenu le genre de personne dont mes parents me disaient de me méfier.

Mais je ne suis pourtant pas une mauvaise personne. Tout le monde vous le diras à Poudlard : certes je suis un professeur strict qui ne tolère pas le bazar dans sa classe, mais je ne suis pas un mangeur d'enfants. Un homme tranquille, sans histoire à première vue. Parce que dernièrement, les choses ont changé. Mais ça, je me retiens bien d'en parler avec Emma. Tout comme je ne lui avouerai jamais explicitement que je suis un sorcier. Pourtant, je ne la prend pas pour une idiote : elle a du le comprendre par elle-même, avec la révélation.

Une fois devant le stand, je remarque deux hommes qui tentent d'ouvrir la cage des vipères. Un sifflement sort de ma bouche et j'ai le réflexe de porter ma main à ma baguette avant de me ressaisir. Je ne peux clairement pas leur lancer un stupéfix, là devant tout le monde au milieu des moldus. A la place, j'accélère le pas et les attrape tous les deux par le col. Un officier de Police passe par ici, et je demande sèchement : « Vous n'allez rien faire ? » Le type bafouille qu'il va appeller sa responsable et s'approche avec son collègue pour m'aider à retenir les deux voleurs tétanisés. Le temps que la dite chef arrive, je vérifie le verrou sur la cage des vipères, qui elles me regardent surprises. Elles se parlent mais je ne peux pas leur répondre. Je ne peux pas les rassurer. Il ne vaut mieux pas que j'ouvre la bouche, parce que je le sais : ce sera du Fouchelang qui sortira automatiquement. « Qu'est-ce qu'il se passe maintenant ?... Je voulais juste dormir tranquillement. »

La dame arrive rapidement, et nous demande nos papiers. AH, c'est bien un truc de moldus ça ! Je retiens un soupir et cherche mon porte feuille. Heureusement que les papiers du ministère sont enchantés pour devenir des papiers moldus aux yeux des êtres sans magie. Sinon, j'aurais pu avoir de sérieux problèmes. Déjà, elle n'aurais pas compris pourquoi est-ce que ma baguette est mentionnée dans la partie identité, de même que mon signe astrologique. Une fois mon porte feuille sorti, je le tend donc à la policière. Un passeport Grec, avec un visa de travail à jour en tant qu'enseignant voilà ce qu'elle verra en toute logique. « Ma collègue souhaitais me montrer ces serpents. Ils sont bien évidemment ici que pour être exposés, trop dangereux pour être vendus ou manipulés. A cause du venin, voyez-vous ?... C'est pour cela qu'il doit y avoir deux cadenas sur l'enclos. Par mesure de sécurité. Mais il n'y en a plus qu'un, j'imagine qu'ils ont forcé le second. C'est clairement de l'inconscience. Le venin de ces serpents les tuerai rapidement. Et croyez-moi, s'ils les avaient touchés, les bêtes auraient mordu sans hésiter. »  

Y’a des jours où tu te demandes ce que tu fous dans ce genre de situation. Pourquoi avoir accepter de surveiller cet endroit ? Parce que les Blood Circle sont sur le pied de guerre. Ils pensent que ce type d’évènement peut attirer certains sorciers quand ton job, lui, s’inquiète de la sécurité de ces lieux. Pourtant en ce moment, tu aurais envie de prendre tes distances avec tout cet univers. Parfois tu voudrais même ne pas être au courant de l’existence de ces sorciers. Mais ça fait parti de ton histoire depuis que tu es née. C’est dans ta généalogie depuis des siècles. Les Mackenson ne font pas partie des familles fondatrice pour rien… Enfin… Ca c’est ce que tu finis par te demander à force de découvrir quelques secrets…

Ton chef avait été étonné que tu te présentes pour cette mission. Tu étais une personne de terrain. Tu enquêtais sur des crimes, des gangs organisés. Surveiller un forum ? Ce n’était pas vraiment dans ce que tu donnais habituellement. Tu lui avais servi comme excuse que tu avais besoin de prendre une pause avec un travail plus souple pour une fois. Tu parles. Il t’avait dévisagé en se demandant ce qu’il ne tournait pas rond chez toi et tu en aurais fait autant à sa place. Et voila qu’en plus, des idiots ont réellement tenté de voler des serpents. Ca grésille dans ton oreillette. Un de tes hommes te prévient qu’ils ont arrêté deux types et lorsque tu arrives sur les lieux, ils sont déjà menottés. Les regards curieux se promènent sur le stand et ce n’est pas à cause des reptiles. Vol à la tire de serpent. Ca c’est de la grande prise… Super. Ton regard clair observe les personnes qui sont encore autour. Tu demandes alors un contrôle des papiers et tu t’occupes du grand au look particulier. Ce n’est pas si rare chez les anglais. Ca dénote à peine. Encore moins ici on dirait.

Tu lui demandais alors ses papiers après avoir parlé avec l’exposante dont le ventre rond t’aurait presque attendrit. Depuis quelques mois maintenant, tu laisses toujours tes cheveux détachés pour couvrir l’arrière de ton oreille. Depuis que cela t’a trahi. Depuis que tous les sorciers ont été mis au courant par cette secte sorcière étrange. Les Mangemort. Les pires que tous si tu en croyais les écrits dans vos manuscrits archivés précieusement. Tu attrapes la pièce d’identité que te fournie l’homme. Son nom te dit vaguement quelque chose sans parvenir à le remettre. Tu l’écoutes parler alors que tu pianotes les références de son visa sur ta tablette reliée à la centrale. Un message t’indique que rien ne ressort alors tu retentes ta chance. Après tout les erreurs de saisies peuvent arriver. Pourtant rien. Tu observes les deux voleurs. Tu sais que les serpents peuvent être utile aux sorciers pour leurs élixirs. Venin, écailles. L’homme, Erebos de son prénom si tu en crois le document, t’indique qu’ils ont un venin puissant. Seraient-ce des sorciers qui auraient tenté d’usurper ces bêtes ? « Ils font souvent l’objet de contrebande ? » S’ils étaient comme il le disait, ils devaient valoir une petite fortune. De nouveau tu observes ta recherche restée infructueuse sur ton outil. « Votre visa indique que vous êtes enseignant. Vous me dites qu’elle est votre collègue ? Elle est aussi enseignante avec vous ? » Tu analyses à présent chacune de ses paroles. Après tout, tu doutes légèrement de sa bonne foi. Son nom ne ressort pas non plus. Alors, le passeport étant grec, cela peut venir de là. Le Visa, lui tu devrais y avoir accès. Tu regardes une dernière fois ces papiers minutieusement. Il y a quelque chose qui cloche. Si ton visage reste neutre, tu n’en penses pas moins. Tu lui rends alors ces papiers, rangeant toi même ta tablette. « Madame ? » Tu interpelles la femme enceinte afin qu’elle te suive dans un endroit plus calme afin de prendre sa déposition. « Vous aussi monsieur Asclépiades, il faut qu’on prenne votre témoignage sur ordinateur. » Tu les accompagnes avec un de tes hommes vers les coulisses du forum, dans votre succursale. La jeune femme part dans une salle avec ton collègue, quand, évidement tu t’arranges pour garder l’homme avec toi pour ton entrevue. Tu le fais entrer dans une petite salle. « Alors comme ça vous êtes d’origine Grecque ? Vous habitez dans le coin depuis longtemps ? »  Tes prunelles claires plongent dans ses prunelles foncées. Ton instinct te souffle qu’il y a quelque chose de pas net. « Vous pourriez vider vos poches ? Mon collègue viendra posséder à une palpation. » Un air faussement navré s’affiche sur ton visage alors que ta veste, elle laisse parfaitement entrevoir ton arme. « Le règlement. » prétextes-tu alors que tu t’attends presque à le voir sortir une de ces maudites baguette en bois source de toute leur magie.