morgan & julius

Ton regard croise celui de Valerian le temps d'une brève seconde de flottement, avant qu'il ne retourne s'occuper d'une Lady dont les charmes féminins doivent être bien plus appréciables à son sens que ta présence fraternelle. Tu déglutis brièvement en les voyant rire tout les deux, constatant que ton frère possède une aisance naturelle avec la gent féminine que tu ne peux qu'envier – tu aimerais bien posséder le charme que lui, ce don de captiver dont il fait preuve et qui le fait réussir son coup presque à chaque fois lorsqu'il repère une jeune femme à attirer dans ses filets. Gêné et solitaire, ne connaissant presque personne dans la soirée qui se déroule actuellement, tu te diriges vers un des serveurs qui circulent dans la roule avec leurs plateaux de boissons pour attraper au vol une coupe de champagne. Ce soir, tu fais l'impasse sur le fait que tu n'es pas sensé boire d'alcool au vu de ton jeune âge – tu ne songes même pas la porter un seul instant à tes lèvres, d'ailleurs, tu veux seulement faire un meilleur effet aux yeux de la société qui t'entoure ; tu auras certainement l'air plus mature et plus assuré avec cette flûte entre les doigts, vague subterfuge pour pallier l'ingrat physique enfantin qui se dessine encore sur ton visage en dépit du fait que tu as fêté tes treize ans quelques trois mois avant cette soirée. Quand finiras-tu donc par grandir ? Tu portes un bref instant la boisson pétillante devant ton regard comme si elle pouvait t'offrir la réponse à cette question, avant de la rabaisser et de te fondre à nouveau dans la foule, un peu rassuré par la présence de l'élégant verre coincé entre tes doigts. Tu balaies la foule du regard, cherchant à capter un regard qui n'est pas celui de ton oncle paternel ou de ton frère aîné, mais la tentative se révèle purement et simplement vaine. William n'a pas été convié en raison de son sang-mêlé, Phoebus avait quant à lui d'autres projets pour cette soirée ; ton père et ton frère aîné n'ont pas faire plus honneur à la soirée, partis deux semaines auparavant aux États-Unis avec certains membres importants de votre lignée pour finaliser de nouvelles alliances. La pureté sanguine de la zone britannique devient de plus en plus restreinte et il faut bien se pencher vers de nouvelles contrées pour ne pas verser dans une consanguinité excessive mais cela t'ennuie que ce fait ai du avoir lieu durant les vacances scolaires. C'est définitif, ton champ de vision ne capte au cœur de cette soirée mondaine que des visages adultes inconnus, en dehors de ton oncle et de ton frère qui n'ont pas été conviés aux rencontres en Amérique, l'un devant rester pour garder pour un œil sur toi et l'autre n'étant pas l'aîné de sa branche familiale. Ils se rattrapent tout deux sur les femmes de la soirée, le premier en s'adressant aux mères de famille pour vanter les rares qualités qu'il te trouve et te présenter en futur fiancé digne de ce nom, le second pour passer une nuit – ou du moins, une fin de soirée – des plus agréables.

Lorsque tu perçois que le regard d'une des Dames de la lignée Rowle s'aventure un peu trop sur toi et qu'elle te jette des coups d'yeux intéressés de plus en plus fréquents, lorsqu'il te revient en mémoire que l'une de ses filles doit avoir quinze ou seize ans et qu'elle n'est donc guère plus âgée que toi, tu estimes qu'il est temps de mettre les voiles et de t'éloigner un peu du salon des adultes. Certes, il n'est pas élégant de confier une jeune femme à un homme plus jeune qu'elle en mariage, mais la pureté du sang se raréfiant, beaucoup passent sur ce critère et tu te décides à t'éclipser pour te faire oublier, à défaut de vouloir ou pouvoir faire retomber les efforts de ton oncle envers les Ladies présentes ce soir. Il est d'un tempérament acharné et même en ton absence, il parviendrait fort bien à te faire apprécier – probablement même plus qu'en ta présence, tant tu es timide et maladroit, tu ne pourrais que couler toutes ses tentatives d'alliances avec les familles présentes. Les joues enflammées, tu adresses un sourire que tu tentes de rendre le plus sympathique possible en direction des deux ou trois dames dont le regard est tourné vers toi avant de songer que cela fait sans doute trop accrocheur et que tu ferais mieux de réellement jouer la fille de l'air avant qu'elle ne décident de venir discuter avec toi pour vérifier à quel point tu représentes un bon parti. Tu fais donc rapidement volte face et, ignorant tant bien que mal le fait que Rodolphus a du remarquer ta fuite et qu'il risque de fort mal le prendre, tu files en dehors du salon en direction du premier corridor venu. Tu hésites un bref instant avant de prendre le chemin des escaliers pour être sûr de ne pas te faire repérer – au point ou tu es en, tu t'inquiétera des conséquences plus tard, que ce soit celles de la frustration de ton oncle paternel ou celles d'aller explorer un Manoir qui n'est pas le tien et envers lequel tu ne devrais pas faire preuve de curiosité. Tu connais à peu près les lieux puisque les Black font partie des grandes lignées de sang-pur, mieux connus que les Yaxley ou les Selwyn par exemple, et que leur renommée tends à égaliser celle des Lestrange, tu es déjà venu quelques fois par ici lors de soirées mondaines et tu connais le chemin menant au lieu qui t'intéresse le plus, la bibliothèque. Tu jettes un bref coup d'yeux à la luxueuse montre accrochée à ton poignet – cela fait une heure que tu es arrivé sur les lieux et il reste encore au moins autant de temps avant que le dîner ne soit annoncé. Gravissant les escaliers jusqu'à arriver à l'étage ou réside la partie de la demeure qui t'attire le plus, tu règles le mécanisme ensorcelé de ta montre pour qu'elle résonne une heure et quart plus tard, à l'heure ou le repas devrait normalement commencer et ou tu devras de nouveau croiser le regard étincelant de désapprobation de ton oncle – mais tu t'en soucieras plus tard, tu ne veux pas gâcher une heure de lecture en y songeant pour l'heure.

Enclenchant doucement la poignée de la bibliothèque, tu pousses la porte avec soin mais tu constates rapidement que cette précaution était bien superflue. Quelqu'un se trouve déjà à l'intérieur, qui bondit sur ses jambes en constatant ton arrivée inattendue et tu en déduis rapidement que cette personne non plus n'aura pas du s'éclipser de la soirée au vu de sa surprise et de sa panique d'avoir été repérée. Tu comprends rapidement pourquoi en constatant l'identité de l'homme et, gêné d'avoir interrompu sa lecture en jouant les intrus, tu rougis brusquement mais tu ne peux t'empêcher d'être rassuré en constatant que même l'héritier de la lignée chez laquelle tu as été convié ce soir n'apprécie pas les festivités offertes par ses parents. Acquiesçant ses paroles d'un mouvement de tête, tu t'engouffres pour de bon dans la pièce avant de repousser délicatement la porte dans ton dos jusqu'à entendre la serrure claquer. ❝ Excusez-miroir pour l'intrusion Sir... Je veux dire, professeur Black. ❞ Il te faudrait t'habituer à cette appellation désormais, puisqu'il te compterais parmi ses étudiants à la rentrée prochaine, qui n'était désormais plus espacée que de quelques semaines. Joignant nerveusement les mains dans le dos, tu approuves de nouveau ses paroles d'un mouvement de tête avant de réciter un bref résumé de sa situation, pour respecter le protocole et le respect que tu lui dois, par pure convenance cependant puisque l'idée que vous n'en avez ni l'un ni l'autre rien à faire fait son chemin dans ton esprit ; vous ne seriez pas là autrement. ❝ Bien sûr. Vous êtes l'héritier de cette famille, ainsi que le professeur d'études des runes de Poudlard.  ❞ Tu jettes un bref coup d'yeux sur la pièce, balayant avec un regard admiratif les étagères gorgées d'ouvrages qui la composent, avant de reporter ton attention sur le professeur, te rappelant que tu l'as probablement dérangé en t'introduisant sans y être invité dans les lieux. ❝ Je suis vraiment désolé de vous avoir dérangé. Et si cela peut vous rassurer, personne ne m'envoie. En fait, j'essayais de trouver un coin tranquille en attendant le repas et la bibliothèque semblait un lieu approprié, je ne pensais pas que vous y seriez déjà. ❞ Tu passes ta main gauche le long de ta nuque, nerveux, ne sachant pas ou te mettre pour faire oublier ta présence. Tu jettes un œil sur l'ouvrage qu'il était en train de parcourir, profitant de l'occasion pour faire rebondir la conversation sur un sujet que tu maîtrises plus que les soirées mondaines et qui semble le passionner aussi puisque vous êtes réunis ici. ❝ Ce livre est-il intéressant ? Je cherche des ouvrages que je pourrais emmener à Poudlard pour mon temps libre et comme vous avez l'air de préférer la lecture aux soirées, vous pourriez peut-être m'en conseiller ? ❞ Tu t'avances d'un pas, constatant d'un seul coup que tu as encore la flûte de champagne dans la main droite. Elle te gêne un peu et comme tu ne l'as pas portée à tes lèvres, autant en faire profiter l'autre amateur de lecture pour ne pas la gâcher, si toutefois cela le tente. ❝ Oh et, hm, vous la voulez ? Je l'ai prise pour avoir l'air occupé et pouvoir sortir plus rapidement de la pièce en faisant comme si je l'apportais à quelqu'un, mais je n'y ai pas touché, évidemment. ❞