Etude en eaux profondes

La journée était fraiche mais c’était le week-end. La journée parfaite pour accompagner Heimir dans ses recherches ! Sauf que ce jour-là, il m’avait prévenu directement que nous n’irions pas dans la forêt. Je savais déjà qu’il était là pour étudier les créatures de la forêt Interdite mais aussi celles du lac. Je devais donc m’y attendre non ? Pourtant cela ne m’arrangeait pas plus que cela. Ça voulait dire de voir se glisser dans l’eau gelée. La simple idée m’en donnait des frissons ! Alors avant de quitter mon dortoir, j’avais préparé mon sac. Evidemment, j’avais enfilé un maillot de bain parce que quand même, je ne vais pas prendre le risque qu’on voit tout au travers de mes vêtements. Par-dessus, j’avais enfilé un t-shirt clair et un jeans. J’avais complété le tout par une veste parce que tout de même, il ne faisait pas bien chaud et mon côté droit était encore un peu amoché. J’avais évidemment des onguents à appliquer mais ça prend du temps même dans le monde sorcier ce genre de chose. Je n’avais pas eu droit à la toute petite brûlure comme certains mais au moins j’étais toujours là. Mon visage avait miraculeusement été épargné. Ou du moins, les quelques zones qui avaient été touché l’étaient assez légèrement pour cicatriser plus facilement. Ce n’était pas pareil pour mon bras qui avait encore quelques traces. Et je savais dans tous les cas que la trace sur le dos de ma main ne disparaitrait pas en même temps, elle était trop ancienne pour cela. J’avais donc fini de préparer mes affaires. Je vérifiais tout de même une nouvelle fois que je n’avais rien oublié. J’avais bien une serviette et des affaires de rechange, mon insigne de préfète en chef au cas où quelqu’un aurait décidé de déroger aux règles de l’école. Dans le pire des cas, je savais que je pourrais toujours me rendre dans les toilettes du collège pour me changer. Ça m’évitera de tomber malade.

Une fois prête, je me rendis rapidement au réfectoire pour avaler un petit-déjeuner. J’adressais un petit geste de la main aux quelques camarades que je pouvais croiser, c’est-à-dire pas grand monde. Parce que des gens matinaux le réveil, ça ne court pas les couloirs ici et je pouvais bien le comprendre ! J’empruntais alors le réseau de cheminée pour passer de l’université au collège. J’avais dans tous les cas une autorisation. Un des avantages de jouer les assistantes.  Je vérifiais tout de même que j’avais bien un élastique dans la poche arrière de mon jeans. Par chance, c’était bien le cas. C’est donc en me dirigeant vers le lac que je m’attachais rapidement les cheveux. Puisque j’allais devoir m’immerger totalement dans les eaux sombres, autant ne pas être dérangé par ce genre de détail. En descendant les marches, je resserrais ma veste contre moi. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que dans tous les cas, j’allais finir par tomber malade avec ce temps ! On aurait très bien pu retourner dans la forêt aujourd’hui, ça ne m’aurait pas dérangé… Parce que bon, le lac en mars… On ne pouvait pas y aller dans deux mois plutôt ? Parce que au moins, je risquais moi d’avoir froid ! Enfin je n’allais pas reculer pour autant. J’imaginais bien que mon père avait fait ce genre de choses plus d’une fois alors autant commencer à les faire de suite ! Je frottais mes mains l’une contre l’autre en approchant de l’eau et m’accroupissais pour y plonger le bout de mes doigts. Ma réaction ne se fit pas attendre pour le coup. Je secouais vivement la main, faisant fuir les gouttelettes. Bon… j’allais devoir serrer les dents pour le coup !

Je fis alors le tour de l’étendue d’eau pour rejoindre Heimir. Ce qui n’était pas prévu c’est qu’il serait déjà en train d’enlever ses vêtements. Je ralentis alors le pas et me raclais légèrement la gorge en arrivant à sa hauteur. Je me doutais bien qu’il n’allait pas plonger tout habillé ! Mais quand même, je ne m’attendais pas non plus à le voir torse nu. Magnifique, le premier homme que je vois torse nu c’est le cher et tendre de mon ami… A croire que le sort s’acharnait contre moi. Je tentais tout de même de retrouver mon entrain. Je ne pouvais cependant empêcher la nervosité de transparaitre dans ma voix. « Bonjour Heimir ! » Bon, il était temps pour moi aussi d’enlever les couches de vêtements avant d’aller me plonger dans les eaux glacées. Si je tombe malade, je penserai vraiment que je suis maudite ! Avec précaution, je pliais mes vêtements pour les ranger dans mon sac. Je commençais déjà à frissonner. Mais je savais bien qu’une fois dans l’eau, ça irait. C’est en ressortant ensuite que je recommencerai à avoir froid… Une fois prête, j’attachais rapidement mes cheveux avant de m’approcher du Finlandais en serrant mes bras contre ma poitrine. Je ne prêtais attention qu’au vent mordant, oubliant les quelques marques sur mon épaule, vestige de la fête foraine qui avait mal tournée. « On étudie quoi aujourd’hui ? »

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