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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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It's always you and me - Hestaury #2 :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Sam 26 Jan - 16:51

IT'S ALWAYS YOU AND ME
La mère de mes trois futurs enfants

Lorsqu’il poussa les portes de la bibliothèque, Amaury constata avec un certain plaisir l’absence des élèves. Evidemment, il s’agissait de l’heure du repas du soir. Repas auquel le jeune homme n’était pas convié en raison d’une obligation qui collait à l’insigne étincelant sur ton torse. Non sans en accorder une grande importance, le de Lestang appréciait tout de même le garder dans un état irréprochable. Cela ne fait pas de mal de se montrer un tantinet charismatique, non ?  Et puis bon, il l’avait mérité ce machin-là alors autant en profiter un peu. En revanche, ce soir-là, celui-ci semblait relativement lui desservir. Mais bon, le jeune homme ne se voyait pas refuser la demande, ou serait-ce l’ordre peu subtil d’un professeur. Amaury n’avait pas eu le loisir de cogiter et de refuser poliment en prétextant un emploi du temps particulièrement chargé. De toutes manières, il n’avait rien de mieux à faire pour la soirée, quoique si, l’on doit certainement toujours trouver mieux que de se retrouver à surveiller un élève en retenue. Il n’avait pas souhaité devenir préfet pour se la jouer pion chiant après tout. Bref. Marque de confiance ou bouche-trou pour professeur qui a mieux à faire ? Très bonne question. Toujours est-il que cela lui ferait de bons points dans son dossier lorsqu’il chercherait à postuler une fois son cursus de droit magique arrivé à son terme. Cela prouverait que l’on pouvait faire confiance au de Lestang, qu’il est un élève sérieux et responsable – du moins, c’est ce qu’ils croiront tous. Bien évidemment si l’on est tout à fait honnête, l’on ne peut pas considérer le blond comme l’élève ayant le plus sa place dans la catégorie étudiant fayot passant sa vie à réviser et suivre le règlement à la lettre. Néanmoins, le Serdaigle restait certain que ce n’est pas en se comportant ainsi que l’on peut gravir les échelons, mais en affichant ses bons et mauvais côtés en les amplifiant pour les rendre parfait – comme les de Lestang finalement.

L’Aiglon récupéra la clé de la réserve non sans subir la pression du regard de la bibliothécaire, qui lui faisait comprendre pas du tout subtilement s’il arrivait quelque chose aux vieilleries, ça finirait très mal pour ses fesses. Le garçon afficha un beau sourire la mettant en confiance – ou pas. Après tout, son job consistait à s’assurer que le travail effectué par l’élève en retenue serait fait et basta. Il n’était pas responsable du lieu de la retenue tout de même. Ou alors serait-il subitement devenu le gardien des clés de la réserve ? Dans ce cas-là, son cher professeur ne l’avait pas averti. L’Aiglon se dirigea non sans peine vers la réserve. La bibliothèque restait un endroit bien connu du jeune homme. Après tout, lorsque l’on réalise des études supérieures, c’est généralement le genre d’endroit dans lequel on finit par passer sa vie et se faire mettre dehors à l’heure de fermeture. Amaury n’y était pas allergique pour autant. Cet endroit respirait le calme et semblait pouvoir apaiser tous les tourments. Malheureusement, cette quiétude invitait également à l’introspection, ce qui n’aidait pas à se concentrer sur les vieilles pages jaunies des livres en règle générale d’autant si l’on est dans une période d’esprit chamboulé. On l’aura vite compris le garçon subissait ce dérangement depuis quelques temps – quelques mois pour être exact. Sans compter les vacances de Noël à appréhender la présence de la tare de Lestang. Celle-ci aussi le perturbait. Leur dernière conversation restait gravée dans sa mémoire. Les questionnements ne cessaient de l’envahir depuis. Bien évidemment, il n’avait pas la réponse à ceux-ci, ce qui le rendait légèrement soupe au lait.

En effet, l’Aiglon aime connaître, savoir, obtenir ce qu’il désire – en gros, pour faire simple, être maître de la situation. Depuis l’arrivée de sa cousine, le jeune homme se donnait l’impression d’être en vol libre, planant au grès des tempêtes évitant à grand peine les obstacles et pire encore – le crash. Ah celui-ci pouvait porter le nom d’une jeune femme en particulier. Décidément, les femmes ne lui rendaient pas la vie facile. Entre Elise, Adèle et bien sûr Hestia…voilà qui lui donnait matière à réfléchir. Le pire ? Il se trouvait incapable de l’écarter de ses pensées cette jolie brune. Pourtant, il avait voulu ardemment l’oublier. Impossible de tourner la page. Pourtant, l’on pourrait croire qu’il y avait prescription depuis leur rupture déchirante. Mais non. La revoir. Lui reparler. Penser à elle. Cela devenait réellement harassant, d’autant qu’il ne parvenait pas à mettre le doigt sur le bon comportement à adopter. Lorsqu’il l’avait vu au bal, les pensées rationnelles l’avaient quitté. A ce moment-là, il aurait aimé la prendre contre son cœur, peut-être même avoir le privilège de s’abreuver à nouveau à ses lèvres pulpeuses. Ils s’étaient quittés rapidement. Perdus. Alors, il avait eu la bonne idée de lui envoyer un hibou anonyme – merci Iseult – avec une robe achetée par ses soins compensant sa bêtise de la soirée. Il savait pourtant très bien qu’il faisait une grosse connerie en agissant de la sorte. Mais il ne réfléchissait plus Amaury, surtout lorsqu’elle se trouvait un peu trop près de lui. Pantin de sentiments qu’il pensait enfouis à tout jamais, mais ceux-ci avaient bien joué le jeu, car depuis tout ce temps, ils restaient en surface en apnée n’attendant que le bon moment pour ressurgir quand le jeune homme serait vulnérable. Oh et une chose, Amaury ne supportait pas d’être désarmé. Alors, il devait se forger une nouvelle armure et ne tout faire foirer pour une fois.

C’est sur cette pensée de conquérant qu’il se détourna de la fenêtre. Il entendant déjà lui parvenir des sons, le tintement des chaussures sur le sol. Celui-ci se rapprochait, un pas vif et déterminé, pensait-il. Amaury se demandait qui avait bien pu se retrouver aussi rapidement en retenu pour cette nouvelle année. Alors son regard bleuté perçant se posa sur la porte lorsque celle-ci s’ouvrit. Il cligna des yeux, se demandant un court instant s’il s’était assoupi. La situation lui semblait totalement impossible, cela ne pouvait pas être vrai. Ce ne pouvait pas être Hestia Carrow face à lui dans la réserve de la bibliothèque de l’université magique. Non, impossible. Bêtement, un sourire étira ses lèvres, réaction ridicule à sa présence dans la même pièce que lui. Comprenant rapidement que l’air béat devenait ridicule, Amaury le changea en un rictus amusé légèrement moqueur. Ce qui n’était pas franchement plus intelligent mais cela passait déjà mieux que le mec totalement accroc à sa muse, non ?

« Hestia Carrow. » commença-t-il, toujours sous le choc mais cherchant à le cacher par un ton amusé. « Eh bien, bonsoir à toi. » poursuivit-il, ne bougeant pas d’un iota de son poste d’observation.

Son regard la scruta sans gêne, notant ses traits qu’il connaissait déjà par cœur mais dont il ne se lassait jamais. Il comprit donc bien vite qu’Hestia s’était retrouvée en retenue et que le professeur ne lui avait pas fait l’affront de devoir récurer des chaudrons. Peut-être connaissait-il l’amour d’Hestia pour cette discipline et avait jugé cela trop cruel ? Amaury ne pouvait s’empêchait de penser que la verte et argent pouvait toujours lui faire tomber une armoire dessus. Alors, il tenta rapidement d’afficher un masque serein – intouchable ou presque.

« Donc, le professeur Harrisson m'a demandé de surveiller la retenue d’un élève ce soir. » lui expliqua-t-il, glissant ses mains dans ses poches. « J’imagine que l’élève dont il est question, c’est toi. »

Il s’agissait là plus d’une affirmation que d’une question, mais peut-être cela l’aiderait à mieux se remettre les idées en place. Après tout, il devait se ressaisir un peu. Et puis, il ne voyait pas trop pour quelle autre raison, Hestia se retrouverait à l’heure où tous les étudiants pensaient à leur soirée, dans la bibliothèque. Bizarrement, c’était le moment durant lequel il pensait à ses cheveux légèrement indisciplinés en raison de leur longueur. Du temps où ils avaient partagé une relation ensemble, l’Aiglon savait qu’Hestia lui préférait les cheveux courts. A quel moment, fallait-il qu’il pense à ce qu’elle pourrait penser de sa tignasse. Bravo Amaury. N’importe quoi. Il se racla la gorge. Allez, on cesse les inepties là. On se concentre un peu.

« Je ne savais pas que tu la joue rebelle maintenant.» dit-il, plus histoire de briser la glace ou plutôt l’ère glaciaire qui s'était installée.

« Plus sérieusement, qu’est-ce que tu as bien pu faire pour te retrouver ici ? » demanda-t-il, ne pouvant cacher son intérêt pour sa personne, malgré toute sa bonne volonté de jouer l’indifférent.

Il faut dire que cela ne le regardait nullement mais la curiosité du jeune homme ne laissait place à aucun doute. Il se demandait ce qu’il avait bien pu se passer pour la jolie brune. Lui était-il arrivé quelque chose ?  Un élève s’en était-il pris à elle ? Le blond ne voyait pas vraiment comment elle aurait pu se retrouver ici autrement. Elle n’avait jamais été du genre à faire des esclandres sans raison. Lui, se doutait bien qu’il n’avait pas le moindre droit de s’en inquiéter. Mais bon, le de Lestang se l’octroyait sans aucun remord ce soir-là, comme celui où il s’en était pris à sa charmante cousine française. Lorsqu’il s’agissait de la Carrow, le jeune homme avait une légère tendance à faire dans la démesure. Quelle fâcheuse tendance.

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Hestia Carrow
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Lumos
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Dim 27 Jan - 23:23
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Le père de nos...
Hestaury #2

It’s the feeling of betrayal that I just can’t seem to shake and everything I know tells me that I should walk away
But I just want to stay
 
Il n’avait pas fallu bien longtemps à Hestia pour s’attirer des ennuis. La rentrée était à peine passée depuis quelques jours seulement. Même pas un mois s’était écoulé depuis la fin des fêtes de fin d’année et déjà elle se retrouvait avec une retenue sur le dos. Même si elle avait cessé de prêter attention au règlement depuis longtemps -et encore plus depuis son entrée à l’université- c’était un record dont elle se serait bien abstenue. Comme bonne résolution, on faisait mieux elle l’admettait volontiers. Mais puisqu’elle avait cessé depuis des années de jouer à l’hypocrite qui pensait que chaque nouvelle année était l’occasion d’un nouveau départ elle n’avait pas beaucoup de regret à avoir. En fait, dans toute cette histoire son seul regret avait été de se faire pincer par le professeur Harrisson. Le reste ne lui apportait aucun remord et elle affirmerait à quiconque voulait le savoir qu’elle recommencerait sans hésiter si l’occasion se présentait de nouveau -ce qui n’allait d’ailleurs pas tarder, le jour où elle parviendrait à mettre la main sur un certain Serpentard. De toute façon, ça n’avait été qu’une question de temps avant que son impulsivité naturelle ne lui apporte des ennuis. Elle était habituée depuis le temps et elle ne cherchait même pas à le camoufler, cela faisait partie intégrante d’elle et elle n’avait pas à en avoir honte. Elle était ainsi, à quoi bon le cacher ? Elle n’avait aucune intention de mentir, ni à elle ni aux autres, elle jouait déjà bien assez un rôle quand elle se trouvait auprès de sa famille, à Poudlard elle ne faisait pas semblant. Elle agissait avant de réfléchir et en assumait les conséquences après. De toute manière Hestia n’avait jamais été portée sur la réflexion et la patience, elle était impulsive et enflammée, elle agissait selon ce que lui dictait son instinct sans chercher à le remettre en cause. Ça avait été le cas aujourd’hui.

Les choses avaient basculées alors qu’elle quittait les escaliers du deuxième étage pour se diriger vers son cours de sortilège avancés. La journée était bien entamée et ce serait sa dernière classe de la journée. La verte se frayait un chemin -avec plus ou moins de diplomatie- au milieu de la vague des étudiants quand un petit groupe d’élèves de sa maison avait attiré son regard. Elle les connaissait de vue mais n’avait jamais cherché à les approcher malgré l’insistance de ses parents. C’étaient des fils et filles de bonnes familles, des enfants aux esprits étriqués par l’éducation sectaire de leurs parents. Des sorciers élevés dans la haine et la noirceur mais qui au fond n’étaient que les pantins des sang-purs. Ils n’inspiraient que mépris à Hestia, alors ce n’était certainement pas leur présence qui avait attiré son attention, mais plutôt les paroles pleine de haine qu’ils prononçaient au beau milieu d’un couloir sans se soucier de qui pourrait les entendre. La verte avait ralenti en entendant le nom de sa sœur s’échapper des lèvres du plus grand de la bande. Thalia Carrow. Elle savait qu’elle aurait dû continuer son chemin, mais elle n’avait pu s’empêcher de tendre l’oreille, parce qu’elle savait qu’avec ces sorciers rien de bon ne pourrait ressortir d’une telle discussion. Honte Et elle avait raison. Ses lèvres s’étaient pincées et elle avait pris une profonde inspiration. Sale traitre à son sang L’idée de garder son calme l’avait aussitôt quittée. Personne ne parlait ainsi de sa sœur et surtout pas une vermine dans le genre du Serpentard. Ses poings s’étaient fermés convulsivement et la colère lui avait obscurcit le regard. lui régler son compte Mais ces mots, Hestia avait déjà cessé de les entendre. Tout ce dont elle avait eu conscience c’était du sang qui battait à ses tempes et de la rage qui rugissait en elle alors qu’elle traversait la foule à grand pas. Plus rien d’autre n’avait d’importance, ni les élèves qui assistaient à la scène, ni le règlement de l’université et les conséquences de ses actes. Oh surtout pas les conséquences de ses actes. Aveuglée par la colère elle s’était précipitée sur l’élève qui osait menacer Thalia en son absence. Elle s’en foutait qu’il fasse une tête de plus qu’elle, elle s’en foutait qu’il soit entouré d’une bande de potes tout aussi méprisables que lui. Plus rien n’avait d’importance quand elle l’avait attrapé par l’épaule avant de lui abattre son poing en pleine figure. Le craquement sinistre qui avait suivi l’avait vite fait oublier la vive douleur qui avait aussitôt pulsé dans sa main. En fait elle avait été prête à recommencer, à faire ravaler ses paroles à ce sombre idiot mais ça avait été sans compter sur la foule qui les entourait. Des bras l’avaient ceinturé pour l’empêcher de reprendre ce qu’elle avait commencé et seule la voix autoritaire du professeur Harrison avait réussi à ramener le calme dans le couloir. Les cheveux en bataille et le regard noir toujours fixé sur le Serpentard, Hestia avait vaguement écouté le professeur de potions la réprimander avant de lui asséner qu’elle passerait la soirée en retenue. Dents serrée, la Serpentarde avait acquiescé sans un mot. Même si la colère la rongeait encore, elle n’avait rien ajouté ni même tenté de se justifier. Elle savait que c’était inutile et elle n’avait aucune intention de se donner davantage en spectacle malgré les regards goguenards que les imbéciles de sa maison lui lançaient. Elle les toisa longuement avant de tourner le dos pour rejoindre son dernier cours de la journée. Elle n’avait aucun remords.

La journée était passée sans autre incident notable qu’un parchemin qui lui parvint du professeur Harrisson pour lui annoncer que sa retenue se passerait dans la réserve de la bibliothèque à l’heure du repas et la douleur qui ne quittait pas son poing endoloris. Cela ne manqua pas de la désavantager pendant son cours de sortilège mais Hestia fit de son mieux pour ne rien laisser paraître, dès qu’elle aurait rejoint son dortoir elle pourrait prendre une de ses potions -elle était bien moins douée en sort de soin et ne voulait pas risquer d’empirer son état- et alors elle n’aurait plus que sa future retenue pour lui rappeler l’incident. Enfin, sa retenue et la colère qui grondait toujours en elle, aussi vive que déstabilisante. Elle qui ne voulait plus voir sa sœur depuis plusieurs semaines n’avait pas hésité à se jeter sur le premier élève qu’elle avait entendu la menacer. Elle savait pourtant que Thalia était désormais très mal vue chez les sang-pur, elle savait parfaitement quels mots se murmuraient sur un air de dégoût quand il s’agissait d’elle, mais c’était la première fois qu’ils étaient prononcés devant elle et ils lui avaient fait l’impression d’une gifle. Malgré les années de silence et la rancœur qui subsistait toujours entre son aînée et elle, elle n’avait pu s’empêcher de réagir au quart de tour. Mais elle ne voulait pas penser à ça, et encore moins tenter d’analyser ce que ça voulait dire d’elle. Se réfugier dans la rancune qu’elle nourrissait contre sa sœur était bien plus aisé. Malheureusement, à la fin du cours le professeur de sortilège jugea bon de continuer sa leçon un long moment après la fin de l’heure impartie avant de retenir la Serpentarde à son bureau pendant ce qui lui parut une éternité. Avec une patience de plus en plus limité, et une main toujours aussi douloureuse, Hestia l’avait écouté lui parler du dernier devoir qu’elle avait rendu avant les vacances. Les minutes s’étaient écoulées avec une vitesse folle et quand la Carrow pu enfin sortir de la salle de classe se fut pour se rendre compte que l’heure de sa retenue était toute proche et que si elle ne s’y rendait pas immédiatement elle serait en retard. Avec un soupir, elle s’était résignée et avait tourné les talons pour prendre la direction de la bibliothèque. Manquer le repas n’avait aucune importance pour la Serpentarde, grâce à l’éducation d’Athéna Carrow elle avait développé la mauvaise habitude d’être incapable de faire un vrai repas quand elle était entourée, alors au fond ça ne changeait pas grand-chose pour elle, il lui suffirait de se rendre dans les cuisines plus tard. En revanche elle était bien plus irritée à l’idée de devoir aller en retenue sans avoir pu soigner sa main. Tant pis, elle n’aurait qu’à serrer les dents.

Alors que les étudiants prenaient le chemin du réfectoire pour profiter du repas, Hestia s’était donc résignée à se diriger vers la bibliothèque. Déjà que cet endroit n’était pas vraiment à son goût en temps normal, devoir s’y retrouver en retenue n’était pas pour améliorer les choses. Malgré tout elle n’avait pas le choix, alors elle pénétra dans cet antre de la connaissance que certains adulaient pour son côté apaisant mais qu’elle trouvait plutôt étouffant et anxiogène. Sans un regard pour la bibliothécaire qui la fusilla du regard comme si elle était une criminelle prête à faire bruler l’ensemble des ouvrages des lieux puis danser autour des flammes, elle prit la direction de la réserve. Une fois arrivée devant la porte, elle remonta son sac sur son épaule et prit une profonde inspiration. Pour se donner du courage ou de la patience face aux heures qui l’attendaient, elle ne savait pas trop, mais elle savait qu’il serait bon qu’elle parvienne à faire taire la colère qui bouillonnait toujours en elle quand elle pensait à la raison de sa présence en ses lieux. Elle ouvrit finalement la porte et se figea presque aussitôt sur son seuil. Contrairement à ce qu’elle s’était attendu, ce n’était pas le professeur Harrisson qui l’attendait dans la réserve, mais Amaury de Lestang. Hestia sentit sa respiration se bloquer dans sa gorge mais elle s’efforça de ne pas montrer à quel point la présence du bleu la déstabilisait. « Hestia Carrow. » Elle ne dit rien, se contentant de le fixer tout en s’appliquant à ignorer son ton amusé. Ça, ce n’était pas prévu, absolument pas et si elle avait su qu’elle trouverait son ex sur les lieux de sa retenue, nul doute qu’elle aurait fortement hésité à s’y rendre. Surtout après la manière avec laquelle il avait joué avec elle lors du bal d’Halloween. « Eh bien, bonsoir à toi. » La verte pinça les lèvres mais ne répondit pas. Elle parcourut la pièce du regard, espérant trouver le professeur Harrisson posté dans un coin, mais ils étaient bel et bien seuls. Cette constatation fit remonter une vague mêlant appréhension et irritation en elle, comme si les souvenirs du bal n’étaient pas assez compliqués à digérer il fallait en plus que le Serdaigle soit témoin de sa punition. De tous les étudiants de l’école il avait fallu que ça soit lui. Celui qui l’avait humilié, celui qui s’était joué d’elle et que aujourd’hui encore elle ne parvenait pas à oublier complètement. Elle s’efforça d’ignorer le regard qu’il posait sur elle et l’air bien trop détendu qu’il affichait. Elle était loin de ressentir la même tranquillité, l’exaspération de se trouver en retenue se mélangeant désormais à la rancune sans fin qu’elle éprouvait envers le sorcier.

Si elle avait pu, Hestia aurait refermé la porte de la réserve sans attendre pour faire demi-tour -et d’ailleurs elle considérait encore cette idée avec sérieux- mais Amaury ne lui en laissa pas le temps. « Donc, le professeur Harrisson m'a demandé de surveiller la retenue d’un élève ce soir. » Un instant, Hestia fixa l’insigne de préfet qui ornait la poitrine du Serdaigle, pestant mentalement contre le professeur de potions qui, non content de ne même pas se déplacer, venait de la condamner à passer toute une soirée avec son ex petit ami infidèle. S’il avait voulu lui faire regretter de s’en être pris à un de ses camarades alors il avait tout bon. Et bien sûr il avait fallu que ça tombe sur Amaury. Tout ça à cause d’un Serpentard qui ne savait pas tenir sa langue et d’un petit bout de métal qui accordait bien trop d’importance au Serdaigle. Hestia comprenait qu’elle était coincée, et elle détestait ça. « J’imagine que l’élève dont il est question, c’est toi. » La verte retint un soupir. Elle voulait se trouver n’importe où sauf ici. Ce n’était pas la retenue qui la dérangeait, elle était prête à assumer les conséquences de ses actes, mais bien la présence d’Amaury. Devoir lui faire face c’était prendre le risque de voir les souvenirs remonter comme ça avait été le cas le soir d’Halloween, c’était risquer de laisser la souffrance ressurgir alors qu’elle s’appliquait à la noyer sous la haine depuis des mois. Le Serdaigle la rendait vulnérable, et elle ne pouvait pas laisser une telle chose se produire. « J’imagine. » Souffla-t-elle au bout de ce qui lui parut une éternité, résignée. Pourtant l’envie de fuir était là, impérieuse, elle lui hurlait de faire demi-tour sans se soucier des conséquences, de mettre le plus de distance possible entre elle et celui qui avait jugé bon de s’amuser avec elle. Mais elle ne le fit pas. A la place, elle entra finalement dans la pièce et laissa la porte se refermer derrière elle, fermant les yeux une seconde quand celle-ci claqua et brisa le silence.

Elle fit un nouveau pas dans la salle mais garda de la distance entre le blond et elle, elle avait bien vu ce que la proximité avait donné la dernière fois qu’elle l’avait croisé. Comment ça et ses paroles l’avaient poussé à finir la soirée dans le parc une bouteille à la main. Elle se souvenait parfaitement des sentiments de honte et de colère qui étaient venus s’ajouter à son mal de crâne lancinant le lendemain matin. Elle s’était promise de ne plus se montrer aussi faible et elle entendait bien tenir sa parole. « Je ne savais pas que tu la joue rebelle maintenant. » Hestia leva les yeux au plafond, irritée par ses paroles et l’assurance avec laquelle il les prononçait. Comme si c’était lui qui menait la danse. En un sens c’était sûrement vrai, c’était lui qui avait été chargé par un professeur de surveiller la retenue et ça lui donnait un certain pouvoir. La verte en était consciente et elle détestait ça. « Je ne savais pas que ça te concernait. » Rétorqua-t-elle aussitôt en lui adressant un regard plein de mépris. Que ses mots aient été de l’humour ou de la moquerie elle s’en fichait bien. Si c’était pour subir les railleries du préfet alors elle aurait sûrement mieux fait de tourner les talons. Elle ne se trouvait pas là pour être sa cible. Il avait assez joué. Elle avait assez perdu. « Plus sérieusement, qu’est-ce que tu as bien pu faire pour te retrouver ici ? » Elle avait frappé un élève et aurait sûrement recommencé plusieurs fois si on lui en avait laissé la chance. Elle avait défendu une sœur qui l’avait abandonné et à qui elle refusait de parler depuis de longues semaines. Elle avait laissé la rage et l’impulsivité l’emporter, au point d’en être complètement aveuglée. Voilà ce qu’elle avait fait. Elle avait été Hestia Carrow, pleine de contradictions et d’emportement. Elle avait été elle-même et ça n’avait pas été une réussite. Mais tout ça, elle refuserait de le dire. Alors à la place, elle le toisa, camouflant ses phalanges abimées dans les pans de sa cape -consciente qu’elle ne pourrait pas cacher ça bien longtemps si Amaury s’entêtait à ne pas la lâcher du regard. « Ça ne te regarde pas. » Lui lança-t-elle froidement. Plus rien de ce qu’elle faisait ne le regardait. Ne l’avait-il donc pas comprit depuis le jour où il avait osé lui demander, non lui ordonner, de ne plus fréquenter Adèle ? Hestia pensait pourtant avoir été claire, mais apparemment non. Il était temps qu’elle mette fin à cette mascarade. Tout en s’efforçant de ne pas sentir la brûlure du regard que le bleu posait sur elle, la Serpentarde vint poser son sac sur la table de travail la plus proche. Elle se serait bien assise pour illustrer à quel point toute cette situation la fatiguait mais elle aurait eu le sentiment de se mettre en position de faiblesse et c’était bien la dernière chose qu’elle voulait. A la place elle leva le menton en un geste impatient. « Et si tu jouais ton rôle et que tu me disais ce que je suis sensée faire ?  » Sa voix était froide, maîtrisée, elle avait toujours été bonne comédienne Hestia, même si face à Amaury elle devait bien avouer que ça n’avait pas toujours été le cas. Mais ce soir elle n’était pas là pour lui, tout comme l’inverse était vrai. Ils avaient été réunis par des circonstances qui n’avaient rien à voir avec eux, et ça elle ne l’oubliait pas. Alors il n’était pas question de jouer la comédie des camarades qui s’entendaient bien. Hestia avait une retenue à effectuer, c’était tout. La présence du blond n’y changerait rien et elle se le répèterait autant de fois qu’il le faudrait pour finir par y croire. « Ne te sens pas obligé de rester, je ne dirai rien à Harrisson. » Tout serait bien plus aisé ainsi. Loin des yeux loin du cœur, non ? Peut-être que ça marchait aussi avec la souffrance.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Anonymous
Invité
INRP
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Mar 19 Fév - 19:11

IT'S ALWAYS YOU AND ME
La mère de mes trois futurs enfants

Il se concentrait Amaury pour ne pas fauter. C’est simple face à la jeune sorcière au caractère bien affirmé, il lui arrivait bien trop souvent, à son goût, de se sentir désarmé. Il faut bien avouer que la verte et argent avait tout pour elle et tout contre lui. Sa beauté. Leur passif. Sa langue acérée. Ajoutez à tout cela une intelligence lui permettant d’user sa jolie bouche comme une arme. Le garçon se sentait bien vite braqué et en infériorité numérique. Ce qui ne lui plait pas vraiment. Evidemment que non, lui, l’homme, le mâle viril, qui se retrouve sans voix face à quelqu’un - pas de propos machiste. Cela aurait pu être n’importe quelle personne, de n’importe quel rang, le jeune homme se serait fait un plaisir de remettre à sa place. Avec Hestia ? C’est et ce sera toujours différent. Unique même, dirait-il. Aucune comparaison ne pourrait arriver à la hauteur de leur histoire. Rien ne peut définir ce lien inaltérable les gardant prisonniers d’un destin frivole. Comment le définir autrement ? A quel moment, cela relevait uniquement de la pure coïncidence qu’elle se présente, ce soir-là, face à lui ? Chance ou fatalité ? Les prochaines minutes seraient sans aucun doute décisives. C’est pourquoi, le jeune homme était à deux doigts de faire un effort et de tenter de briser la glace épaisse entre eux. Dommage que la chaleur du bal n’existait plus autour d’eux, aucun doute que cela aurait plus efficace qu’une retenue dans la réserve de la bibliothèque. Le garçon envisagea la possibilité de fuir et de revenir dans deux heures. Mais ce n’était pas lui ça. Sa fierté l’empêchait d’admettre sa défaite et pire encore de perdre l’opportunité de la contempler juste encore un peu sans soupçons de sa part.

Leurs dernières conversations n’avaient pas été concluantes du tout, ni pour l’un, ni pour l’autre. Amaury s’était pris un vent monumental en salle de potions, concluant rapidement que sa cousine était parvenue à ses fins. Elle avait retourné le cerveau de son ex et s’apprêtait à la faire souffrir. Puis, son cœur s’était retrouvé chamboulé lorsqu’il la tenait si près de lui au bal. Sans parler de sa merveilleuse cousine française cherchant à lui retourner le cerveau à lui aussi en essayant de vaguement trouver des excuses à son comportement à son arrivée dans sa vie et celle d’Elise. Amaury naviguait entre l’envie d’y croire et celle qui lui dictait qu’il ne s’agit qu’une autre perfidie visant à l’attendri avant de frapper à nouveau. En somme, le blondinet se retrouvait perdu entre ses sentiments cachés pour son ex et l’espoir juvénile d’obtenir une famille unie comme son père l’aurait voulu. Un grand n’importe quoi. Pour l’instant, il souhaitait se concentrer sur un problème à la fois, mais lequel ? Il n’avait pas prévu du tout de se retrouver face à la belle brune. Désarmé encore une fois. Avec le sentiment que son charisme habituel ne fonctionnerait pas du tout. Peut-être pourrait-il commencer à lui demander sur une échelle d’un à dix, à quel point elle le haïssait ça donnerait sans doute une indication sur comment mener cette retenue. A dire vrai, il n’avait pas besoin d’être un génie pour comprendre que la sorcière lui en voulait toujours voire même plus. Peut-être que le bal et sa fuite lui avait laissé un goût amer ? Sa phrase susurrer à son oreille, qui lui avait échappé, ne semblait pas avoir fait bon ménage. Raison pour laquelle le jeune homme aurait préféré continuer à l’éviter. Une connerie de plus à son actif, se livrer une seconde fois à elle. Il devenait ridicule là.

Son faux faciès de marbre ne tromperait sans doute pas Hestia. Mais au point où il en était, cela se tentait. Il n’empêche qu’il ressentait une certaine frustration à ne pas connaître la raison de sa présence à la retenue. Cela l’agaçait de ne pas être au courant. Très frustrant. Comme le fait de se rendre compte qu’il avait ardemment envie d’être l’abrutit en armure brillante qui défendrait son honneur. Ridicule hein. Pourquoi ne pouvait-il pas simplement l’oublier ? Non, à la place, il cherchait à se prendre une claque monumentale autant physique que mentale comme si la première ne lui avait pas suffi. Il ne pouvait rien arriver de bon à se torturer ainsi. Ce n’est pas comme si un avenir était possible entre eux. Hestia n’en voulait pas. Que ferait-elle d’un sorcier comme lui de sang-mêlé, alors que ses charmants parents devaient déjà être entrain de préparer son mariage avec un gentil sang-pur pleins aux As. Il devait bien admettre que même avec toute sa volonté, il ne parviendrait sans aucun doute jamais à combler ses espérances. L’agacement le retour. Ce qui inquiétait également le jeune c’est l’air de statue d’Hestia. Elle semblait figée dans le temps. Apparemment, elle non plus, n’avait pas été prévenu de sa présence. Son mutisme présageait une tempête à n’en pas douter. Cette fille est dangereuse – dangereusement belle et intelligente. Clairement, le blond s’était brûlé en posant son regard bleuté sur sa silhouette. Le point positif qui rasséréna un peu le garçon, c’est qu’elle ne fuit pas immédiatement. Il tenait sans doute sa chance de passer du temps, en tout bien tout honneur avec une bonne excuse, en sa compagnie. Encore fallait-il que lui passe au-dessus de ses propres obstacles mentaux.

Enfin, elle ouvrit la bouche. Un froid polaire s’abattit aussitôt sur le Serdaigle. Cela n’allait pas être très facile. Il ne s’y attendait pas remarque. Le garçon en aurait même été déçu. Aie. Touché. Le Serdaigle remarqua sans sourciller le simple lever de ses yeux prunelles au plafond. Agacée ? Irritée ? Visiblement, la verte et argent ne semblait pas du tout d’humeur loquace. Oublier les vannes ? Reçu cinq sur cinq. Retenir la leçon ? Certainement pas. L’on ne peut pas changer un de Lestang aussi facilement. Chasser le naturel, il revient en nimbus 2019. Mais ce soir-là, il jouait à domicile. Le blond se retrouvait forcément en position de force puisqu’elle ne pourrait pas le fuir. Elle ne le ferait pas. Le simple fait de se retrouver en retenue ne lui correspondait absolument pas, elle ne risquerait sans doute pas de quitter celle-ci. Bien sûr, Amaury ne la dénoncerait jamais. La brune aurait toujours des passe-droits. Son regard l’atteint en plein cœur. Ses réactions hostiles à son égard le mettaient dans tous ses états, mélangés entre le regret, la colère, peut-être même la haine à quelque part – une haine fougueuse. Parfois, il ressentait cette envie de s’imposer physiquement et la prendre contre lui. Depuis le bal, c’était ainsi. Cette soirée avait éveillé des instincts qu’il avait enfouis depuis leur rupture, mais ceux-ci renaissaient peu à peu. Peut-être que cela finirait par le rendre trop hardi et qu’il se brûlerait les ailes au doux contact de sa peau. Pourtant, là en la regardant, il en mourrait d’envie.

Étrange plus Hestia se montrait froide et cassante à son égard, comme ne lui certifiant que ce n’était pas ses affaires. Il avait l’impression de se retrouver face à Adèle à qui il avait servi ses mêmes propos lorsqu’elle souhaitait fourrer son nez dans son histoire avec Hestia. Cela ne la regardait pas. Et ce soir-là, cela ne LE regardait pas. La jeune étudiante avait raison évidemment. L’agacement partie trois le retour. Il serra la mâchoire. Amaury voulait savoir. Non pas par une curiosité malsaine, comme de ceux qui souhaitent uniquement se moquer d’autrui. Non lui, cela ressemblait bien plus à de la possessivité. Celle d’un mec qui se la joue protecteur, mais qui n’a plus les droits d’approcher de son joyau. Uniquement de le regarder comme sur les pancartes. Regarder. Pas toucher. Ses rétines allaient finir par consumer la brune, s’il poursuivait à la contempler ainsi. Hestia lui cachait quelque chose. Cela allait finir par le rendre fou. L’Aiglon devait se reprendre et ne pas se laisser avoir par la verte et argent. Celle-ci s’installa comme de rien n’était, l’ignorant totalement après lui avoir servi ses répliques dénuées de sentiments. Puis, elle le provoquait encore par son geste impatience, le défiant sans aucun doute. Les sentiments du garçon firent une nouvelle fois les montagnes russes. Au lieu de montrer son incapacité à se contenir, il se contenta de soupirer pour se soulager et également masquer sa propre impatience le rongeant de l’intérieur.

« Puisque tu sembles si impatiente à racheter tes fautes. Je vais accéder à ta demande. Après tout, tu as une retenue à effectuer. » répondit-il, d’un ton égal, n’essayant même plus l’humour.

Mais Amaury ne comptait pas se laisser avoir par la belle brune. Il n’était pas question de passer pour le faible face à elle. Elle ne gagnerait pas ce round. Il en était hors de question qu’elle tente de renverser la tendance. Il s’approcha d’elle, s’appuyant sur le bureau sur lequel elle avait posé ses affaires et désigna de la main le tas de livres qui trônaient sur les étagères poussiéreuses face aux deux étudiants de l’université.


« Le professeur Harrison a été navré de constater que toutes ces reliques sont délaissées depuis de trop longues années. Il souhaite que ceux-ci soient dépoussiérés et classés au bon endroit. »
expliqua l’Aiglon, d’un ton neutre frôlant l’exaspération.


« Evidemment, inutile de te rappeler que tu n’as pas droit d’utiliser la magie. »
lui rappela-t-il pour la forme et aussi pour se venger du ton froid qu’elle employait avec lui.

Elle voulait qu’il soit juste là pour s’occuper de sa retenue, pas de problème. Il ignora sa proposition masquée de partir et de la laisser seule. Pas question. Elle venait de déclencher une bataille et il comptait bien la gagner. Au contraire, d’un air nonchalant, il passa derrière le bureau et s’y installa calmement prenant ses aises en la regardant.

« Ne t’en fais pas pour moi. » dit-il, calmement à son attention.

Il ne raterait pas une miette du spectacle.
Pour rien au monde.


« Je ne bouge pas d’ici. N’hésite surtout pas, si tu as besoin d’aide ou si tu souhaites me narrer tes exploits de jeune femme rebelle. »
termina le garçon en dévoilant sa belle dentition blanche par le biais d’un sourire narquois, démontrant sans peine que ce serait lui qui tirerait les ficelles durant ces deux heures.


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Hestaury #2

It’s the feeling of betrayal that I just can’t seem to shake and everything I know tells me that I should walk away
But I just want to stay
 
Il était rare que Hestia finisse en retenue. En plus de sept ans d’études à Poudlard elle pouvait encore compter le nombre d’heures de colle qu’elle avait récolté sur les doigts de ses mains. Elle était bien loin de ces élèves qui semblaient se lancer dans un concours permanant de celui qui passerait le plus de temps en retenue et qui, chaque année, plaçaient la barre un peu plus haute. Ces étudiants-là n’avaient pas grand-chose à voir avec elle, qu’ils perdent leur temps s’ils le voulaient tant que ça, ce ne serait pas elle qui gâcherait le sien à leur expliquer combien elle trouvait leur comportement puéril. Oh, elle n’était pas non plus de ceux qui suivaient le règlement de l’école à la lettre, jouer l’élève modèle très peu pour elle, merci bien elle comptait avoir une existence un peu plus palpitante que ça. Même si elle ne cherchait pas à enfreindre les règles de son école, Hestia avait plutôt tendance à considérer le règlement comme accessoire. De toute façon, la plupart des points qui le composaient allaient de soi, les élèves avaient-ils véritablement besoin qu’on leur rappelle qu’aller en cours était obligatoire et que lancer des sortilèges sur leurs camarades était interdit ? Ceux qui ne savaient pas ça n’avaient vraiment pas leur place dans une école de magie. Alors le règlement, Hestia ne lui accordait pas une grande importance, elle savait qu’elles étaient les limites à ne pas dépasser, et si elle souhaitait tout de même le faire il lui suffisait de trouver un moyen de les contourner. Ou de ne pas se faire prendre. Elle avait rapidement appris à faire preuve de discrétion quand elle sortait dans les couloirs de l’école la nuit, et à choisir ses moments quand elle laissait éclater sa colère contre un de ses camarades. La discipline, elle la laissait aux autres, elle, elle avait appris à agir avec assez de ruse pour ne pas se faire prendre. Cela faisait bien longtemps d’ailleurs, qu’elle n’avait pas agi de manière aussi impulsive et inconsidérée, mais cet imbécile de Serpentard l’avait fait voir rouge et elle n’avait plus été capable de contrôler sa rage. Peut-être aurait-elle du feindre l’ignorance et s’occuper de son cas plus tard, loin des regards, plutôt qu’au milieu d’un couloir bondé. Ça aurait été plus sage, mais il fallait bien le reconnaitre, la sagesse et le self-control n’étaient pas vraiment des qualités bien présentes chez Hestia. Alors oui, habituellement elle faisait de son mieux pour agir avec discernement et ne pas se faire prendre, mais aujourd’hui toutes ces belles résolutions avaient rapidement été oubliées. Menacer sa sœur devant elle avait tendance à avoir ce genre d’effet sur la Serpentarde. Pour ça elle était prête à assumer toutes les heures de retenue du monde. Mais, maintenant qu’elle se trouvait condamnée à passer ses deux heures de retenue avec Amaury, elle comprenait encore mieux pourquoi elle évitait de se faire pincer en train d’enfreindre le règlement. Et la piqure de rappel était loin d’être agréable.

Hestia ne s’était pas attendue à passer un bon moment. Ce n’était pas le but des retenues après tout. Quand le professeur Harrisson lui avait demandé de se rendre dans la réserve de la bibliothèque universitaire, elle avait vite compris que sa soirée serait loin d’une partie de plaisir. Elle pouvait déjà imaginer ce que le professeur de potions lui avait réservé et tout ce qui lui venait en tête conjuguait de longues heures silencieuses à un ennui certain. Elle s’était fait une raison, de toute façon elle n’avait pas vraiment le choix. Ce qu’elle n’avait absolument pas vu venir, en revanche, c’était qu’elle ne trouverait pas que des livres poussiéreux dans la réserve, mais également Amaury. Ainsi Harrisson avait jugé bon de charger le préfet des Serdaigle de la surveillance de sa retenue. Super, vraiment super, il ne manquait plus que ça. Vraiment, si l’enseignant avait voulu lui faire regretter son geste il avait trouvé la meilleure manière d’agir. Un instant Hestia s’était demandé s’il avait pris cette décision en toute connaissance de cause ou si c’était une coïncidence des plus désagréables. Etait-il possible qu’il sache quels sentiments la présence du de Lestang réveillait en elle ? Quelle colère, quelle rancune… quelle douleur ? Mais non, c’était sûrement juste un sale tour du destin. La verte ne pouvait pas croire que leur professeur se serait montré si manipulateur. Ou même qu’il en sache autant. Leur relation avait été discrète et leur rupture presque invisible pour ceux qui n’y avait pas prêté attention, quant aux conditions de celle-ci, à part pour les principaux concernés, ça restait un mystère que Hestia refusait de voir s’échapper. Harrisson devait tout ignorer de l’histoire qui avait lié les deux jeunes sorciers et qui aujourd’hui encore rendait Hestia incapable de le contempler sans ressentir une foule de sentiments contradictoires. C’était juste un tour du destin, mais ça n’en rendait pas la situation plus douce. Bien au contraire. La surprise de trouver Amaury sur les lieux était passée et son trouble premier avait laissé place au ressentiment. Peut-être que cette émotion aurait dû s’atténuer avec le temps, après tout cela faisait plus d’un an désormais que tout s’était terminé entre eux. Peut-être qu’Hestia aurait dû pouvoir tourner la page, ou peut-être qu’elle aurait dû se poser la question de pourquoi elle en était incapable. Il aurait été tellement plus simple de laisser l’indifférence prendre le dessus et l’oubli se poser sur les souvenirs. Ça aurait été une condamnation plus douce, pour elle qui vivait dans la rancœur. Mais elle n’y parvenait pas, parce que se poser de telles questions, c’était ouvrir les yeux sur des révélations qu’elle n’était absolument pas préparée à admettre. Et surtout, c’était permettre à Amaury de lui faire plus de mal encore. Alors elle préférait se montrer aveugle, Hestia, détourner le regard pour se concentrer sur la rage, se persuader que sa souffrance ne découlait que de l’humiliation qu’il lui avait fait subir et non pas des sentiments qu’il avait trahi. C’était plus simple ainsi.

Alors tout ce qu’elle avait montré depuis son entrée dans la salle, c’était son exaspération et son amertume. Elle avait revêtu ce masque qu’elle refusait d’enlever devant quiconque, surtout pas devant Amaury. Il avait déjà eu bien trop d’emprise sur elle, elle aurait certainement pu admettre que c’était encore le cas aujourd’hui mais pour cela il aurait fallu qu’elle accepte de regarder ses sentiments en face, et elle ne pouvait pas se permettre de montrer la moindre faille. Ses mots lors du bal d’Halloween ne l’avaient que rendue trop vulnérable et elle refusait que cela se reproduise. Ce soir-là elle s’était sentie petite et manipulée, bousculée par ses mots et le regard qu’il avait posé sur elle. Le Serdaigle avait encore bien trop de pouvoir sur elle, même si elle ne cessait de se répéter le contraire avec hargne, et cette révélation l’avait rendue chancelante. Elle avait eu l’impression de n’être qu’un jouet entre ses mains, et peut-être que finalement ça avait été le cas pendant toute leur relation. Après tout il n’avait pas hésité à la trahir et quand elle l’avait confronté elle n’avait pas lu la moindre trace de remord dans ses prunelles. Sûrement s’était-elle voilée la face depuis le début, elle s’était persuadée qu’ils étaient sur un pied d’égalité alors que la réalité était toute autre. Amaury avait mené la danse depuis le premier instant, et elle n’avait rien vu. Elle qui ne laissait personne s’approcher, elle qui ne s’attachait pas. Elle qui considérait que les émotions étaient une invitation à la souffrance. Finalement, tout ça, le Serdaigle le lui avait fait oublier, avec sa présence et ses bras autour d’elle. Elle s’était laissée allée, plus que prévu, plus qu’elle ne se l’était jamais autorisé. Et puis, tout ça, il le lui avait rappelé de la plus cruelle des manières. Elle avait été une idiote, et il s’était joué d’elle. La chute avait été rude, certainement plus qu’elle l’admettrait jamais. Mais ce serait la dernière.

Désormais c’était l’amertume qui envahissait son cœur quand Amaury se trouvait dans les parages. Parce que c’était mieux ainsi. Plus sûr pour elle. Elle n’oubliait rien, Hestia, elle ne pardonnait rien. Certainement pas ce qu’il lui avait fait. Ou même ce qu’il lui avait fait ressentir avant de le lui arracher. L’amertume pour ne pas penser au désastre qu’il avait laissé derrière lui, la colère pour noyer la souffrance qu’il avait provoqué en elle, la rage pour l’aveugler et la maintenir debout. La Serpentarde s’était blindée, contre lui et à cause de lui. Peu importe ce qu’elle ressentait au fin fond d’elle-même, ce n’était que de la faiblesse et elle ne pouvait pas se le permettre. Elle était forte, Hestia, même si c’était un mensonge. C’était ce qu’elle avait voulu montrer dès les premiers instants de sa retenue. C’était peut-être Amaury que le professeur Harrisson avait chargé de la surveiller, mais elle ne le laisserait pas la déstabiliser de nouveau. La Serpentarde avait choisi de se montrer froide pour moucher l’humour douteux du préfet et surtout les questions auxquelles elle n’avait aucune intention de répondre. Elle était là en retenue, pas de son plein gré et c’était le message qu’elle faisait passer. Elle voyait bien que son attitude agaçait le Serdaigle, et c’était tant mieux. Elle nota la tension qui était apparu dans sa mâchoire et se détesta aussitôt de remarquer encore ce genre de détail. « Puisque tu sembles si impatiente à racheter tes fautes. Je vais accéder à ta demande. Après tout, tu as une retenue à effectuer. » Hestia haussa un sourcil et garda le silence, attendant qu’il veuille enfin en venir aux faits qui les réunissaient là. Oui, elle était là pour une retenue, elle était loin de l’oublier, pas pour le plaisir de sa présence. Celle-là elle l’évitait avec application depuis une éternité maintenant et si le professeur Harrisson n’avait pas décidé de les réunir, elle aurait continué sur sa lancée. Et Amaury était là en tant que préfet, c’était tout. Sans bouger, elle l’observa s’approcher et finalement venir s’appuyer contre la table sur laquelle elle avait posé son sac un peu plus tôt. La verte ne laissa rien paraitre, mais elle prit sur elle pour ne pas s’éloigner aussitôt. « Le professeur Harrison a été navré de constater que toutes ces reliques sont délaissées depuis de trop longues années. Il souhaite que ceux-ci soient dépoussiérés et classés au bon endroit. » Du regard, elle suivit le geste de la main d’Amaury. Sans surprise, il lui désignait les étagères qui leur faisaient face. Celles-ci étaient remplies à craquer de grimoires en tout genre, mais elles étaient bien loin d’être rangées avec le même soin que les étagères qui se trouvaient dans la partie publique de la bibliothèque. La réserve avait beau renfermer des ouvrages rares au contenu précieux, ce n’était pas pour autant qu’elle était bien entretenue. Là où la bibliothécaire ne faisait pas bien son travail, il y avait les élèves en retenue pour venir limiter les dégâts. En l’occurrence, ce soir ce serait Hestia.

Ses prunelles noisette fixées sur les ouvrages, Hestia tentait d’évaluer la charge de travail qui l’attendait. La tâche n’était pas des plus agréables, mais ça aurait pu être pire, au moins ce n’était qu’un peu de poussière et des centaines de livres à classer. Elle aurait pu se retrouver à récurer les toilettes par exemple. « Evidemment, inutile de te rappeler que tu n’as pas droit d’utiliser la magie. » Hestia étouffa une expression exaspérée. A la place elle pinça les lèvres et lança un regard froid à Amaury. Elle avait clairement l’impression que tout ça lui apportait une joie mauvaise, ainsi à sa place privilégiée de préfet il pouvait jouer de la situation pour la faire enrager. Et tout ce qu’elle pouvait faire c’était subir en silence ou s’exposer à de plus gros ennuis si elle osait l’ouvrir. « Evidemment. » Souligna-t-elle, glaciale. Elle fit un pas dans la salle et sortit tout de même sa baguette magique de la poche de sa cape. Ses doigts blessés protestèrent quand elle les enroula autour de l’objet mais elle ignora l’élancement qui se répandait dans ses phalanges. Occultant de son mieux Amaury, elle pointa finalement l’objet sur ses cheveux qui vinrent s’attacher seuls en une queue de cheval. Puisqu’elle allait devoir travailler sans magie alors autant ne pas être gênée. Et si ce simple geste pouvait servir de provocation aux yeux du préfet alors c’était tant mieux. Elle déposa ensuite sa baguette sur la table la plus proche, s’assurant tout de même qu’elle n’était pas à portée du de Lestang, avant de se tourner vers lui. Sans un mot, elle l’observa contourner la table sur laquelle il avait pris place pour s’installer tranquillement sur la chaise qui se trouvait derrière. Pas un seul instant, Hestia n’avait senti son regard bleuté la quitter et cette sensation la rendait folle. Elle pouvait sentir la brûlure de ses prunelles sur elle, et surtout, elle était douloureusement consciente qu’elle ne pourrait pas y échapper. « Ne t’en fais pas pour moi. » Le ton tranquille du Serdaigle lui fit l’effet d’une insulte. Il profitait de la situation, lui signifiant clairement que le pouvoir c’était lui qui le détenait et qu’elle n’avait pas son mot à dire. Il jubilait et ne s’en cachait pas le moins du monde. Hestia serra les dents. « Je ne bouge pas d’ici. N’hésite surtout pas, si tu as besoin d’aide ou si tu souhaites me narrer tes exploits de jeune femme rebelle. » Elle le voyait bien, son petit sourire satisfait, celui qui voulait dire qu'il pensait que la victoire serait sienne, qu'il pensait maîtriser la situation. Et, à Hestia, ça lui donnait envie de hurler, de lui crier dessus jusqu'à s'enflammer les cordes vocales. Elle aurait voulu lui lancer des horreurs à la figure, tout ce qui lui passait par la tête pourvue que ça efface de son visage cet air supérieur qu'elle ne supportait pas. Combien de fois avait-elle dû le supporter cet air hautain alors qu'elle se trouvait en compagnie d'amis de ses parents ? Car, dans ses veines avait beau couler un sang plus pur que le poison, sa condition de femme semblait donner à beaucoup de sorciers le droit de se considérer comme supérieur. Ces regards, elle les avait affrontés toute sa vie, en silence, mais les poings serrés. Elle avait subi ça sans un mot depuis qu'elle était enfant. Elle était une femme, alors elle ne comptait pas autant. Ça lui était insupportable. Et maintenant voir le même sourire mauvais s'afficher sur le visage du de Lestang, après tout ce qu’ils avaient pu partager, ça lui donnait envie de lui faire ravaler son air suffisant et le moyen d'y arriver lui importait bien. Mais elle n'en fit rien.

Il continuait de l’humilier. Comme si attirer une autre fille dans ses draps sans avoir pris la peine de rompre avec elle n’avait pas suffi. Comme si avoir joué avec elle au bal n’avait pas été assez. Jusqu’où comptait-il aller comme ça ? Jusqu’à quel point croyait-il avoir le droit de lui faire du mal, maintenant qu’il lui avait démontré qu’elle ne comptait pas ? Hestia revint lentement vers le bureau. Son visage était fermé mais ses traits étaient froids et ses yeux étincelaient d’une rage qu’elle peinait à contenir. « Ça te plait hein ? Être en position de force ? Avoir le contrôle ? » Souffla-t-elle d’une voix pleine de menaces. Qu’il en profite, de cette illusion de pouvoir, de croire qu’il pouvait avoir le dessus. Hestia n’avait aucune intention de se laisser marcher sur les pieds, surtout pas par celui qui lui avait déjà piétiné le cœur. Elle posa ses mains à plat sur le bureau -ignorant une nouvelle fois les protestations de ses phalanges abimées- et se pencha légèrement vers le Serdaigle. Pas pour se rapprocher -elle savait que c’était une très mauvaise idée- mais plutôt pour le regarder de haut et lui montrer qu’elle ne lâcherait pas une once de terrain. Elle aussi elle pouvait jouer les fortes têtes, elle aussi elle pouvait se montrer tenace. Elle accrocha son regard, sans la moindre délicatesse mais plutôt avec des éclairs au fond de ses prunelles. « Fais gaffe, Amaury, ce que j'ai fait pour me retrouver ici je peux très bien le recommencer. Et ce sera loin de te plaire. » Lâcha-t-elle en guise d’avertissement. La Carrow ne le lâchait pas du regard, affrontant ces prunelles dans lesquelles elle s’était déjà noyée plus d’une fois. Est-ce qu’elle serait capable de mettre sa menace à exécution ? Elle-même l’ignorait. Mais elle savait qu’elle ne laisserait pas Amaury aller trop loin et elle comptait bien lui faire comprendre ce qu’elle pensait de son comportement. Qu’il la provoque, qu’il profite de la situation, elle ne resterait pas sans réagir. C’était sûrement un combat perdu d’avance, mais la Serpentarde s’en fichait bien, elle ne capitulerait pas. « Si tu comptes encore t’amuser de moi à mes dépends, tu peux oublier. Je ne serai plus ton jouet. » Prévint-elle à mi-voix. Il en avait assez fait et elle avait assez subi. Peu importe comment se déroulerait cette retenue, elle ne s’écraserait pas. Une seconde, les mots semblèrent flotter entre eux et Hestia se demanda si elle n’aurait pas mieux fait de garder le silence. Elle se détourna finalement, brisant leur échange de regards avant qu’Amaury ne puisse lire autre chose que de la colère dans ses prunelles, avant qu’un éclat de douleur n’altère leur nuance noisette. Doucement, elle passa ses mains sur son visage pour se calmer. Elle était là pour une retenue, pas pour un bras de fer avec son ex. Tout en s’efforçant d’oublier la présence d’Amaury dans son dos, la Carrow ôta sa cape et la cravate de son uniforme qu’elle laissa tomber aux côtés de sa baguette. Elle s’approcha des immenses étagères, et tout en retroussant les manches de sa chemise jusqu’aux coudes, elle en examina le contenu. Clairement elle avait du boulot. Elle soupira en avisant un chiffon qui avait dû être laissé là à son intention. La méthode moldue, hein ? Super.

Dans le plus grand des silences, Hestia commença à vider les étagères et à dépoussiérer les ouvrages qu’elle en sortait. Un nuage de poussière ne tarda pas à se former, lui chatouillant le nez. Elle l’ignora, tout comme l’élancement de douleur qui se réveillait dans sa main droite à chaque fois qu’elle saisissait un des énormes grimoires. Bientôt plusieurs piles se formèrent à ses pieds, elle triait les ouvrages par matière au fur et à mesure, estimant qu’elle perdrait moins de temps ainsi. La Serpentarde travaillait en silence, mais même si elle tournait résolument le dos à Amaury, elle pouvait sentir son regard sur elle. Il lui donnait l’impression d’un point brûlant dans son dos et elle n’avait aucun moyen d’y échapper. Bientôt, elle n’y tint plus. « T’as pas autre chose à faire plutôt que de me regarder comme ça ? Un devoir à compléter, un manifeste à rédiger pour dévoiler au monde entier à quel point Adèle est démoniaque ? » Lança-t-elle sans pour autant se retourner. Tout était bon pour camoufler combien il parvenait à la déstabiliser d’un simple regard. Et combien elle s'en voulait pour ça.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Anonymous
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Dim 3 Mar - 17:46

IT'S ALWAYS YOU AND ME
La mère de mes trois futurs enfants


Le destin semblait s’obstiner à rassembler les deux jeunes gens dans les pires situations. Ou alors tentait-il de régler les choses par la force du hasard. Amaury ne tenait pas compte de cette possibilité. Son seul intérêt se trouvait en la personne face à lui. Celle qu’il ne parvenait pas à oublier. Celle qui lui en voulait terriblement apparemment. Forcément, se retrouver face à une femme qui semble prête à vous étrangler n’est pas franchement la manière dont le jeune homme s’imaginait passer cette soirée. Quand on l’avait embarqué dans la surveillance d’une retenue, il aurait pu parier l’entièreté de son compte à Gringotts que ce ne serait pas Hestia qui se présenterait dans la réserve de la bibliothèque. Le garçon n’était pas bien fin psychologue mais il sentait la tension émaner de la sorcière en face de lui. Elle restait froide. Que dis-je glaciale. Sous cette glace, le jeune homme ne serait pas étonné d’y trouver un volcan en éruption. Sa première résolution fut de ne pas provoquer la destruction de la réserve. Il se doutait que le professeur Harrisson et la bibliothécaire apprécient fortement de ne retrouver que des débris jonchant la pièce, ainsi que le cadavre du jeune Serdaigle.

Après, il est évident que le blond ne pouvait pas s’empêcher de foncer dans le piège tendu par la verte. Il répondait automatiquement à son comportement froid par le sien, envahissant et sûr de lui. Il s’agissait là d’une sensation, d’une attirance, d’une envie de faire réagir la brune. Il aimait ses réactions. Les avait toujours adorées. Tout ce qui faisait d’elle, cette femme si forte qui tentait tant bien que mal de se cacher derrière un mur de pierre l’attirait. Comme l’alpinisme le garçon avait voulu découvrir ce qui se trouvait de l’autre côté de la montagne. Ce qu’il avait vu. Ce paysage. Il s’était retrouvé terrifié. Silencieux devant la beauté de ce qu’il appréhendait. Et voilà, c’était peut-être ce qui l’avait fait basculer et commettre l’irréparable. Il avait fauté. Peu importe la manière dont cela s’était produit, peu importe ce dont la jeune femme était au courant. Il avait vraiment merdé sur ce coup-là. Jusqu’au bal, il ne pensait pas, ou tentait de ne pas penser, aux conséquences de ses actes. Mais voilà, qu’à présent la moindre rencontre avec Hestia, le chamboulait complètement. Un Amaury chamboulé, ce n’est jamais une très bonne chose. Le garçon est perdu face à elle. Il n’aime pas perdre. Pourtant, il l’a perdue. Il le sait. Mais plus le temps passe, plus il est impossible d’accepter cette possibilité. Quelque chose en lui se révolte à cette idée-là. Cela le rend fou. Le tire lentement vers le fond. Mais la belle Serpentarde ne se trouve pas au fond mais au-dessus. Alors, bêtement, il remonte le courant pour s’en approcher. C’est son aimant. Un pôle négatif et un pôle positif. Si différents et pourtant incapables de fonctionner sans l’autre. Son stade de raisonnement n’est pas si avancé. Il a d’ailleurs tendance à partir en roues libres en sa présence. Voilà pourquoi, il se délecte presque de ses réactions. Elle réagit. Elle lui parle. Cela le satisfait. Un peu. Pour le moment. Il préfère largement se faire recevoir sèchement par la jeune femme, que de recevoir son indifférence en pleine tête. Le contraire de l’amour, c’est bien l’indifférence. Pas la haine. S’il est capable de provoquer de tels sentiments chez la talentueuse sorcière, c’est qu’il ne lui est pas indifférent. Visiblement, c’était réciproque.

En parlant d’indifférence, le jeune homme ne manqua de remarquer la manière dont la jeune femme attacha ses cheveux. Un seul instant, le garçon se demanda si elle cherchait délibérément à le provoquer en utilisant la magie. Evidemment, elle ne dépassait aucune limite puisqu’il ne lui était pas interdit de se servir de la baguette sur elle-même, uniquement sur les étagères et les bouquins. Sa question s’en alla rapidement de son esprit alors qu’il contemplait à présent son visage dégagé. Il la trouvait belle. Qui pourrait dire le contraire ? Hestia est une femme magnifique et désirable. Parfois même complètement flippante. Mais voilà tout ce qui faisait son charme. Amaury n’avait jamais retrouvé une seule femme lui faisant ressentir les mêmes émotions que lors de leurs derniers moments passés ensemble. Il aimait tout chez elle. Ce qui devenait complètement terrifiant. Aussi accroc qu’un drogué. Le blond ne le souhaitait pas ça. Pas du tout. S’enchainer restait hors de propos depuis la première fois que ses lèvres avaient caressé les siennes. Ils étaient tous les deux d’accords sur ce point précis. Mais alors qu’est-ce qui avait bien pu déraper pour que cela finisse ainsi ? D’autant qu’à présent, il se trouvait dangereusement prêt de son corps. Se prélassant tout en élégance sur la chaise, le garçon ne la quittait pas du regard. Il avait l’impression que ça la dérangeait. Et oui, cela le rendait heureux. Pour une fois, il ne serait pas le seul dérangé par le comportement de l’autre. Il reprenait peu à peu la manche. Son comportement froid ne pourrait pas toujours la préserver de lui. C’est avec finalement assez peu d’étonnement qu’il vit la jeune femme se retourner vers lui et s’en approche d’un pas décidé. Le visage fermé. Le garçon examina son regard, sachant qu’elle était prête à lui remettre les pendules à l’heure. Trop maso sans aucun doute, mais il ne pouvait s’empêcher de la trouver parfaite à cet instant. Cependant, le ton de sa voix ne faisait aucun doute. Elle était furieuse. Le Serdaigle croyait déceler autre chose, un autre sentiment qu’il ne parvenait pas à identifier. Après tout, il était très loin d’être le maître des émotions. Plutôt le bouffon des émotions, oui. Si ça lui plaisait ? Bien évidemment. Elle le connaissait suffisamment pour le savoir. Amaury appréciât ce sentiment de contrôle. Sauf qu’elle se trompait légèrement. Il jouait sur celui-là mais ne l’éprouvait pas totalement. Comme toujours face à elle, il lui était impossible d’être pleinement maître de lui-même. La jeune femme exercerait toujours cette pression sur lui. Il ne s’en déférerait sans doute jamais. Cela l’effrayait. Depuis le bal. Il prenait conscience de son incapacité à tourner la page. Ce qui restait un sentiment très frustrant. Ses propos le touchaient plus que celle qu’elle pouvait penser. Elle s’imposait face à lui, avec ses mains à plat, son regard de tempête.

Amaury ne pouvait que l’écouter encore une fois subjugué par une foule d’émotions. Cependant, il ne manqua pas de dérivé son regard le long des bras de la jeune femme. Ses prunelles bleutées se perdirent sur sa peau abîmée et colorée inhabituellement. Il savait pour avoir écouter les propos de sa jumelle que les phalanges étaient très fragiles et que le cartilage se brisait très facilement. Cela était très douloureux pour le propriétaire des doigts. Il accorda non sans peine la couleur de ses doigts meurtries à ses paroles. Et il comprit. Cela le laissa bouche-bée. Sans doute une grande première. Mais il ne comprenait pas. Hestia s’était battue ? C’était bien ce qu’elle insinuait. Cela ne lui ressemblait décidément pas. De plus, en lui, la douce rébellion de ses sentiments prenait le dessus. Il n’aimait pas la voir meurtrie. Cela lui faisait également du mal, le rendait peut-être bien malade. Il en perdit rapidement son air supérieur devant la fissure face à lui. Il en prenait conscience subitement. Hestia semblait ne pas pouvoir en gérer plus. Voilà ce que lui disait son empathie. Il ne comptait pas être la goutte qui ferait déborder le vase cette fois-ci. Il n’empêche que son orgueil prit assez mal sa critique. Se révolta même. A ses yeux, jamais il ne l’avait vu comme un jouet. Bien au contraire. Sinon, il n’aurait aucune peine à le lâcher, ce jouet. Là, c’était tout l’inverse. Pour le coup, il la trouvait injuste. Mais comment lui en vouloir ? Puisqu’elle ne savait pas la vérité.  Le Serdaigle ne répondit rien devant cet éclat. Que pouvait-il bien dire ? Il se sentait mal le garçon. Il la regardait. Bêtement. Impuissant. Encore. Perdu à essayer de comprendre ce qu’il venait de se passer, il la laissa se préparer. Entre temps, la jeune femme avait déjà commencé son travail. Le garçon cligna des yeux en entendant à nouveau le son de sa voix. La même qui quelques secondes plutôt prononçait son prénom avec tant de haine. Et ça, c’était très douloureux à encaisser.

Son regard semblait la déranger. Juste son regard ? Amaury, lui, se retrouvait à nouveau perdu par sa simple présence qui en imposait tant. Il n’avait pas le moindre doute que la sorcière était promise à un fabuleux avenir. L’on ne pouvait pas être quelqu’un d’aussi fort et intelligent et obtenir un avenir grisâtre. Et Amaury ressentait l’envie de se tenir sur le même chemin que la jeune femme. Mais pour cela, il lui faudrait traverser le paysage désertique qui se trouvait entre eux. Il se leva, sachant pas trop quoi dire ou faire. Mais son instinct lui commandait de la rejoindre. Alors, c’est ce qu’il fit. Il s’arrêta à quelques pas de la brune. Sa confiance. Son air sûr-de-lui tout avait disparu dès le moment ou la jeune femme avait déversé ce flot de douleur sur lui. Tout le monde exploserait à sa place.  Il y avait trop d’éléments à analyser. Le blond n’avait pas tout pu suivre. Alors, il ne réfléchissait pas. A quoi bon ? Devrait-il lui dire qu’au contraire, il aimait la regarder ? Parce qu’à ses yeux, elle était le plus paysage qu’il voulait contempler ? Que jamais il ne se lasserait d’observer ses courbes, ses cheveux ondulants, ses prunelles noisette qui le captivaient ? A la place, il prit la parole, incertain.

« Non. Je n’ai rien de tout cela à faire. » commença-t-il, avant de reprendre légèrement contenance, sa voix perdant les traces d’insécurité. « A dire vrai, je me fiche complètement de toutes ces choses futiles. » avoua-t-il, sans détour.

Non, la seule chose qui avait de l’importance pour lui parmi les éléments cités par la verte, eh bien c’était elle. Elle qui se trouvait devant lui armée d’un chiffon. N’avait-elle donc plus aucune confiance en lui ? Un éclat douloureux traversa ses prunelles alors qu’il prenait doucement conscience de la mesure de ce qu’il lui avait infligé. Il pensait ou croyait savoir qu’Hestia se fichait de leur relation passée. Mais s’il se trompait ? Cela voudrait-il dire qu’il aurait pu lui porter un coup dévastateur. Il ne savait pas comment agir. Il serrait sa mâchoire. Comme si cela lui permettrait d’avoir les idées plus claires. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine. Il avait chaud et desserra sa cravate. Le Serdaigle avait l’impression d’étouffer. Alors, il franchit le pas. Une fois à ses côtés, son regard la dévisagea lentement. Progressivement. Il prenait le temps pour l’admirer. Son regard était doux peut-être un peu perdu. Parce que ça il l’était. Ses propos lui avaient fait l’effet d’un électrochoc. Tout son âme vibrait encore de cette altercation à sens unique. Il repoussait l’envie de la prendre dans ses bras, comme lors du bal. Il avait envie de ressentir à nouveau cette sensation si agréable. Il cherchait, en scrutant son visage, à y découvrir des réponses – peu importe lesquelles, mais il en avait besoin. Sa baguette à la main. Il se retrouvait à ses côtés. Puis son regard se posa à nouveau sur sa main. Il se crispa. La sienne s’étendit et lui ravit sa main dans la sienne, la couvrant de sa chaleur. Son regard chercha le sien.

« Tu as mal. » dit-il, ce n’était pas une question, mais bien une affirmation.

Parlait-il uniquement de sa main ? Il ne supportait pas la voir ainsi. Comme au bal.  D’un geste pratiqué maintes et maintes fois, il pointa sa propre baguette sur ses phalanges meurtries. Comme s’il pensait que cela pourrait tout résoudre entre temps. Que cela pourrait réparer les dégâts.

« Episkey » chuchota-il, en contemplait la douce lueur qui s’éleva de sa baguette, entourant à présent la main chaude d’Hestia.

Encore une chose qu’il aimait chez elle. La sensation de sa main dans la sienne. Peu de temps après, il fut ravi de constater que sa blessure n’était plus qu’un mauvais souvenir. Dommage que cela ne marche pas sur le cœur hein ? De plus, il n’osait pas lui demander ce qu’il s’était passé. Il savait qu’il n’en avait pas le droit.

« C’est mieux ? » demanda-t-il, maladroitement, en se souvenant de lâcher sa main avant que cela ne dérape trop.

Poliment et avec respect, il se recula d’un pas, sans la quitter du regard. Hésitant. Tout du moins, il voulait lui laisser l’espace nécessaire. Autant pour elle que pour lui d’ailleurs. Cela lui éviterait de faire une connerie et de se prendre un livre dans la tronche. Enfin quoique. Tout pouvait toujours arriver. Mais sa mission n’était pas encore accomplie. Il en avait des choses à dire. Le blond ne savait pas trop par où commencer. Allait-il regrette tout cela dans quelques heures ? Peut-être bien. Pour le coup, le sorcier était prêt à prendre ce risque là. Elle en valait la peine, non ? Et puis, elle méritait d’obtenir la vérité. Il tira encore un coup sur sa cravate, jugeant qu’il n’avait plus tellement d’amour propre à perdre. Elle risquait de s’en servir contre lui. Mais au final, il le méritait peut-être bien, non ? Son regard bleuté trahissait de ses émotions – impossible de mentir.

« Je crois qu’il faut que je t’avoue quelque chose, Hestia. » se lança-t-il, à l’eau. « Je te dois la vérité. Je n’attends pas à ce que cela change ta perception de moi, si c’est ce que tu penses. Il me semble que c’est la bonne chose à faire. » poursuivit-il, sans la quitter des yeux.

A dire vrai, le Serdaigle ne savait pas vraiment vers quoi cette révélation allait porter. Il pouvait tout aussi bien finir par se prendre le retour de flammes de la part de la verte et argent. Et il ne lui en voudrait pas. Elle se servirait de la manière dont elle souhaitait les informations qu’il allait lui transmettre. Il ne comptait pas vraiment à ce que la jeune femme se dise ah bah si ce n’est que ça, soyons amis ! Non vraiment pas. Mais ce mensonge dans lequel il s’enlisait depuis des mois uniquement à cause d’un peur irrationnelle et surtout inéluctable. Non, maintenant, il fallait que ça sorte, ne serait-ce que pour que le poids sur ses épaules s’en aillent. Qui sait, peut-être qu’Hestia souffrirait moins. A aucun moment, il ne flancherait.  Il le lui devait bien ça. Mais comment lui expliquer ? Comment trouver les bons mots alors qu’il se trouvait démuni face à elle ?

« Je ne t’ai jamais trompé, Hestia. Enfin, pas de la manière dont tu peux le penser. » commença-t-il à s’exprimer, peu à l’aise face à l’aveu de sa supercherie. « J’ai demandé à Millie de jouer le jeu, d’être ma …copine. » finit-il en grimaçant.

Se disant bien que cela ne suffirait pas comme explications, que la sorcière ne pourrait comprendre. Il se devait de poursuivre maintenant que la grenade était dégoupillée, Amaury ne pouvait plus faire marcher arrière. Entre le cœur et la raison.

« Il s’agissait uniquement d’une mise en scène. Je ne t’ai jamais manqué sciemment de respect. » en disant ces mots, le jeune homme ressentait une certaine frustration.

Il s’agaçait de son propre comportement. De sa propre faiblesse face à elle. Pas n’importe quelle femme. Ne pouvait-il pas faire les choses simplement pour une fois ? Evidemment que non. Il s’était perdu dès le premier ou ses lèvres avaient frôlées les siennes, ce qui l’avait conduit sur un sentier dangereux. Mais que ressentait-il réellement dans son cœur ? Et elle ? Pouvait-il réellement se prétendre sur le chemin de la rédemption… au moins, il essayait.

« C’était idiot et lâche de ma part. » lâcha-t-il, avec sincérité, sans pour autant se voir prêt à en expliquer les raisons.

Mais il lui restait quelques petits mots à composer avant d’en avoir parfaitement terminé avec les révélations bouleversantes, qui le mettaient à nu face à la jeune sorcière. Terriblement incertain et mal à l’aise, il assuma néanmoins ses responsabilités.

« Je suis vraiment désolé, Hestia. »

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Le père de nos...
Hestaury #2

It’s the feeling of betrayal that I just can’t seem to shake and everything I know tells me that I should walk away
But I just want to stay
 
C’était comme tenter de nier l’évidence. Autant dire que fermer les paupières le plus fort possible et poser ses mains sur ses oreilles en chantonnant comme une enfant aurait eu le même effet, c’est-à-dire aucun. Elle avait beau tout mettre en œuvre pour ne pas y penser, Hestia ne pouvais décidément pas ignorer la présence d’Amaury dans la pièce. Par Merlin, était-elle donc condamnée à ne voir que lui quand ils se trouvaient dans la même pièce ? A avoir l’impression de sentir sa présence à ses côtés même quand plusieurs dizaines de mètres les séparaient encore ? Qu’avait-elle donc fait pour subir ça ? Elle avait beau affirmer qu’elle s’en fichait, elle avait tout de même la conviction que rien n’y ferait et qu’elle devrait sans cesse lutter contre les souvenirs qui menaçaient de ressurgir à chaque instant. Contre ces sentiments qu'il avait fait naître en elle et qu'elle refusait toujours de prendre pleinement conscience. Il était là, loin et trop proche à la fois et elle ne pouvait rien faire d’autre que de faire semblant que ça ne la touchait pas. Comme si elle était au-dessus de tout ça et qu’elle était capable de rendre de telles foutaises réalistes. Elle était bonne menteuse Hestia, pourtant face à lui elle se sentait démunie, malgré son masque de froideur et tous les murs qu’elle pouvait ériger entre eux. Et c’était frustrant, c’était rageant même, de voir que même des mois plus tard il était capable de tout chambouler par sa simple existence. Quand il était là elle avait l’impression que plus rien ne tournait rond, et c’était pire que tout. Les semaines, les mois même, passés à se forger une armure faite de rancune et d’amertume n’avaient donc servis à rien. Elle pouvait se répéter ce qu’elle voulait, lui lancer des regards noirs et lui jeter des mots acerbes au visage ça ne changeait rien, Amaury était toujours là, à se jouer d’elle, que ce soit face à elle ou dans un coin de son esprit, dans ces souvenirs qu’elle aurait voulu être capable de balayer d’un geste de la main. D’arracher pour les regarder brûler. Alors elle s’appliquait à le détester, parce que c’était tout ce qu’il méritait d’elle après l’avoir trahi de la sorte, la hargne quand la comédie de l’indifférence devenait trop dure à jouer. Ça au moins elle en était encore capable, même si ça lui donnait l’impression que c’était tout ce qui lui restait face au bleu. Tout ça pour oublier ce qu’elle avait connu dans ses bras et ce qu’il lui avait arraché en la laissant là. La rage était la solution d’Hestia lorsqu’elle ne pouvait pas fuir. Fermement convaincue que la meilleure des défenses était l’attaque, elle s’était résolue depuis longtemps à ne plus lui laisser la moindre occasion de la blesser, qu’il en ait été capable une fois était déjà une hérésie sur laquelle elle refusait d’ouvrir les yeux. L’ignorance était plus douce, plus sûre.

Mais immanquablement, toutes les bonnes résolutions qu’elle avait prises suite à leur rupture se trouvaient bousculées dès que le bleu entrait dans son espace vital. Toute cette amertume qu’elle alimentait avec soin, cette rage qu’elle ne laissait pas s’éteindre, tout ça se retrouvait menacé par la vague de douleur que sa présence réveillait. Tout ce qu’elle niait depuis le début, ce qu’elle tentait de noyer pour mieux l’oublier. Le sentiment de trahison qui lui avait transpercé le cœur, la douleur inexplicable qui lui avait déchiré la poitrine, tout ça elle ne voulait pas les voir, elle refusait de les voir en face. Parce que ça aurait été accorder à Amaury une trop grande importance, ça aurait été admettre que peu à peu, sans qu’elle ne s’en aperçoive, il avait pris dans sa vie une place bien plus grande qu’elle ne l’avait prévu. S’il avait été capable de lui faire tant de mal, c’était parce qu’elle tenait à lui, plus qu’elle n’accepterait de l’avouer. Et ça, elle n’était clairement pas prête à le faire, encore moins après la trahison qu’il lui avait fait subir. Alors, puisque tout échouait, elle se réfugiait dans la hargne et la provocation, mais c'était une pente glissante, surtout avec son impulsivité qui la poussait à dire les choses sans réfléchir aux conséquences. L'attitude adoptée par Amaury, pleine d'arrogance et de supériorité, n'avait pas manqué de faire réagir Hestia. Peut-être qu'il avait déjà oublié le caractère enflammé de la Serpentarde et qu'il s'attendait à la voir s'écraser devant son air de conquérant, ou peut-être que justement c'était tout l'inverse qu'il cherchait. Dans ce cas il aurait au moins la satisfaction d'avoir obtenu ce qu'il voulait au détriment de la verte et argent. En réagissant trop vite, et trop fort, Hestia avait dévoilé une faille, elle avait laissé échapper les mots de trop, ceux qu'Amaury ne pouvait pas avoir manqué. Refusant de se montrer vulnérable, elle s'était détournée. Elle était là en retenue après tout. Mais elle avait beau faire tous les efforts du monde et se concentrer sur les ouvrages poussiéreux qu'elle manipulait, elle ne parvenait pas à faire abstraction de la présence du Serdaigle, et surtout de son regard qui semblait suivre le moindre de ses mouvements.

C’était toujours ainsi, peu importe ce que Hestia faisait, Amaury accueillait ses provocations avec un calme rageant et un sourire assuré, comme si la voir se débattre face à lui était un simple amusement à ses yeux. Ces instants ne furent pas différents. Même si elle s'appliquait à tourner le dos au préfet, la Carrow ne put manquer le raclement de sa chaise contre le sol et le bruit discret de ses pas tandis qu'il s'approchait. Il s'arrêta à bonne distance mais c’était déjà trop près pour la Serpentarde. Elle se mura dans le silence et continua son ouvrage comme si elle ne le voyait pas, ôtant les livres des étagères machinalement tout en prétendant du mieux qu’elle pouvait que sa présence si proche lui était égale. « Non. Je n’ai rien de tout cela à faire. » Elle s’efforçait d’occulter le préfet et de ne voir que le travail qui lui avait été confié mais toutes les armures du monde ne la protégeaient pas du regard qu’il posait sur elle. Même détournée elle pouvait le sentir posé sur elle, d’une telle intensité qu’il aurait pu tout aussi bien promener un doigt sur sa peau, et elle devait faire un effort considérable pour ne pas tourner la tête dans sa direction et laisser leurs prunelles se rencontrer. L’ignorer n’avait jamais été aussi difficile, ni aussi nécessaire. « A dire vrai, je me fiche complètement de toutes ces choses futiles. » Hestia prit une profonde inspiration mais ne dit rien. Son agressivité n’avait apparemment aucun effet sur le Serdaigle et elle savait que s’opposer à sa volonté reviendrait à se battre contre le vent. Et elle était fatiguée de se battre, Hestia, parce que face à Amaury elle avait le sentiment de n’avoir aucune chance. Sûrement que ça avait été le cas depuis le début. Au final, peut être que leur relation était une bataille qu’elle avait été destinée à perdre depuis le premier instant. Certainement que ces choses futiles dont il se fichait, elle en avait fait partie. « Tu as mal. » Hestia se stoppa dans ses gestes. La voix du bleu avait perdu ses accents assurés et c’était désarmant. Même le regard qu’elle sentait peser sur elle semblait différent, moins présomptueux comme chargé d’une émotion qu’elle ne voulait pas voir. Ses propres prunelles tombèrent sur sa main blessée dont les phalanges rougies protestaient à chaque mouvement. Etait-ce ça dont il parlait ? Ou de ce qu’il avait pu percevoir dans ses paroles ? Hestia se détesta un peu plus d’avoir laissé échapper de tels mots. Elle serra les dents. « Non. » Souffla-t-elle, parfaitement consciente que dans tous les cas c’était un mensonge éhonté. La douleur de sa main lui importait peu, elle était la preuve qu’elle s’était dressée contre un imbécile qui avait osé menacer sa sœur. Quant à celle qui lui enserrait la poitrine… Cela faisait un an qu’elle faisait de son mieux pour ne pas y penser et elle ne comptait pas changer de sitôt. Malgré son affirmation, elle vit la main du Serdaigle se tendre devant elle pour attraper la sienne. Hestia fut si surprise de ce geste qu’elle en oublia de retirer sa main. Déstabilisée, elle ne put que contempler leurs mains jointes, elle avait beau se répéter qu’accepter un tel contact n’avait rien de raisonnable, elle ne parvint pas à le rompre. Pourtant elle ne voulait pas y penser, à sa main dans la sienne, à la sensation de sa peau contre la sienne et surtout à l’affreux sentiment de manque qui lui étreignait le cœur. Quelques secondes plus tard, elle observait le sortilège d’Amaury réparer la peau qu’elle avait malmenée. « C’est mieux ? » Les yeux toujours fixés sur sa main, Hestia laissa le préfet rompre le contact. Elle hocha lentement la tête à sa question. Elle répondait pour sa main, parce que le reste était infiniment plus compliqué.

Quand Amaury fit un pas en arrière, Hestia reporta résolument ses prunelles sur les étagères qui lui faisaient face. A chaque seconde qui passait, il lui était un peu plus dur de faire semblant de ne pas voir le regard que le bleu posait sur elle. Allait-elle devoir s’abaisser à lui demander ce qu’il voulait à rester si près d’elle ? Apparemment ce ne serait pas la peine. « Je crois qu’il faut que je t’avoue quelque chose, Hestia. » La Serpentarde se figea une seconde avant de reprendre ses gestes. Elle agissait mécaniquement, sans même y penser. Elle ne voyait pas ce qu’Amaury pouvait bien avoir à lui avouer. Oh des choses à dire elle en avait, à lui avouer à lui et à s’avouer à elle-même avant tout, mais pour cela il aurait déjà fallu qu’elle les accepte. « Je te dois la vérité. Je n’attends pas à ce que cela change ta perception de moi, si c’est ce que tu penses. Il me semble que c’est la bonne chose à faire. » Sa perception de lui, Hestia la nourrissait d’amertume et de colère depuis des mois. C’était plus sage ainsi. Ca l’empêchait de repenser à celui qu’elle avait cru connaître. Au Amaury qui avait réussi à la faire rire au éclat, à celui qui l’électrisait d’un simple contact et qui parvenait à lui faire oublier le monde extérieur rien qu’en effleurant ses lèvres des siennes. Tout ça elle ne voulait plus le voir, c’était trop douloureux et cette peine, dont elle ne voulait pas voir l’origine, elle n’avait jamais appris à la gérer. Le voir uniquement comme le salaud qui l’avait trahi était bien plus simple. Et elle croyait fermement que c’était la vérité, jusqu’à ce qu’il vienne ébranler toutes ses certitudes de quelques mots. « Je ne t’ai jamais trompé, Hestia. Enfin, pas de la manière dont tu peux le penser. » Elle secoua vivement la tête, ses doigts s’agrippant convulsivement aux étagères. Non, non, non. Tout mais pas ça. Les provocations, les mots acerbes, elle pouvait les encaisser, mais elle ne pouvait pas se retrouver confrontée une nouvelle fois à la douleur qui lui avait déchiré la poitrine le jour où elle l'avait vu avec une autre. Elle ne voulait pas parler de ce qu'il lui avait fait, elle ne voulait pas entendre un mot de plus sur ses actes et la rupture qu'ils avaient provoqué. Si elle avait gardé le silence le jour où elle l'avait confronté ce n'était pas pour rien. D'ailleurs lui non plus n'avait pas décroché un mot, se contentant de recevoir la gifle qu'elle lui avait administré avec une impassibilité qui n'avait fait qu'alimenter la rage de la verte. Il n'avait rien eut à lui dire ce jour-là alors pourquoi ce serait le cas aujourd'hui ? « Tais-toi. » Lui ordonna-t-elle en lui adressant enfin un regard chargé de menaces. Les explications c'était il y a un an qu'il aurait dû les lui donner, pas maintenant. Désormais elle ne voulait plus les entendre. Il n'y avait rien de plus à dire, la situation avait été assez claire comme ça, aucun justificatif n'était possible. Alors à quoi bon ? Pourquoi voulait-il à tout prix retourner le couteau dans la plaie ? N'en avait-il pas assez fait la première fois ? Mais il avait déjà heurté la Serpentarde une fois et semblait déterminé à rouvrir les blessures qu'elle cachait de son mieux. Elle serra les dents en comprenant que son avertissement avait été inutile. Le Serdaigle était au moins aussi tenace qu'elle, c'était une des choses qui lui avait plu chez lui, mais maintenant ça se retournait contre elle puisqu’il poursuivit. « J’ai demandé à Millie de jouer le jeu, d’être ma… copine. »

Hestia braqua de grands yeux stupéfait sur Amaury. Attendez, quoi ? Il venait de déclarer quoi au juste ? La Serpentarde n’en croyait pas ses oreilles. Elle avait entendu les mots et les avait compris mais mis ensemble elle avait du mal à en saisir le sens. Ou plutôt elle ne parvenait pas à le comprendre, et encore moins à l’intégrer. Il avait demandé à cette garce de jouer le jeu ? Qu’est-ce que ça voulait dire au juste ? La Carrow sentit le monde vaciller autour d’elle, elle n’arrivait pas à saisir l’impact des paroles du bleu. C’était impossible, c’était trop gros pour être vrai. Elle fronça les sourcils, elle devait avoir mal compris, elle ne voyait que ça. Pourtant il y avait une résolution dans les prunelles d’Amaury, une expression qu’elle ne lui avait que rarement vue. « Il s’agissait uniquement d’une mise en scène. Je ne t’ai jamais manqué sciemment de respect. » Hestia eu l’impression que les mots la frappèrent de plein fouet, lui coupant momentanément le souffle. Une mise en scène ? Tout ça, ça avait été faux depuis le début ? Toutes les fois où elle avait vu Amaury et Millie s’afficher ensemble, la manière dont il la tenait dans ses bras. Ca n’avait été qu’une ruse inventée de toutes pièces. Mais pourquoi ? Hestia recula d’un pas. Les mots d’Amaury tournaient dans son esprit et ses questions venaient s’y ajouter dans un ballet d’incompréhension. « Tu as fait quoi ? » Demanda-t-elle d’une voix blanche, le cœur au bord des lèvres. Elle le dévisagea longuement. Il mentait. Voilà l’accusation qu’elle aurait voulu lui porter. Parce qu’elle ne voyait pas comment il pourrait en être autrement. Ca n’avait pas de sens. Il l’aurait manipulé pour lui faire croire qu’il l’avait trompé ? Mais qu’avait-il à gagner à ça ? La Serpentarde ne comprenait pas, ça ne lui ressemblait pas. Ce n’était qu’un mensonge de plus, sûrement pour tenter de se dédouaner de ses actes. Et pourtant… Pourtant elle les voyait, les accents de sincérité au fond de ses prunelles bleutés, l’air mal assuré sur son visage et ces mots, qui ne pouvaient tromper personne. « C’était idiot et lâche de ma part. » Hestia resta silencieuse. Il disait vrai, tout dans son attitude le lui criait. Pourtant pour une fois, la sorcière aurait peut-être préférée être face à une nouvelle duperie, parce qu’elle ne savait pas ce qui était le pire. Qu’Amaury en ait entrainé une autre dans ses draps alors qu’ils étaient toujours ensemble ou qu’il ait cru nécessaire de fomenter tout un plan pour la manipuler et lui faire croire qu’il l’avait trompé ? Parce que l’un comprenait une part d’idiotie, alors que l’autre lui semblait juste destiné à lui faire mal. Volontairement. « Je suis vraiment désolé, Hestia. » Les mots semblèrent résonner dans la pièce, mais Hestia ne les entendait déjà plus.

Elle resta plantée là pendant de longues secondes, à assimiler les paroles du Serdaigle et surtout à prendre pleine mesure des non-dits. Elle pouvait sentir son cœur battre douloureusement contre ses cotes et sa gorge se serrer un peu plus à chaque fois qu’elle se répétait les mots d’Amaury. Finalement, elle fit un nouveau pas en arrière et secoua vaguement la tête avant de se détourner. Elle pouvait sentir les émotions bouillonner en elle, tout ce qu’elle réprimait depuis leur rupture venait se heurter au mélange de stupéfaction et d’amertume que ces révélations avaient fait naitre. Il était désolé ? C’était trop facile. « Tu ne m’as pas manqué de respect ? C’est vraiment ce que tu crois ? C’est ça que tu te répètes le soir pour réussir à dormir ? » Lâcha-t-elle d’une voix sourde qui laissait transparaitre sa rancœur. Lentement, la réalité de ses mots s’imposait à elle, mais ce n’était pas un soulagement, en fait ça soulevait encore plus d’incompréhension en elle. Et une pointe de colère. Amaury ne l’avait pas trompé, non, il s’était joué d’elle, il avait agi sciemment. Il avait réfléchi à ses actes avant de les mettre en place, ce qui rendait ses révélations encore pires. Si elle ne pardonnait pas la tromperie, Hestia pouvait au moins tenter de la comprendre, la tentation, la lassitude, les explications existaient, même si elles étaient d’une aberration sans nom à ses yeux. Mais lui faire ça, ça n’avait juste aucun sens pour elle. « Oh c’est pas grave j'ai juste fait semblant de tromper ma copine, je suis pas un salaud, elle s’en remettra. » Reprit-elle d’une voix devenue un peu plus aigüe à cause des sentiments confus qui se battaient en elle. C’était peut-être ça qu’Amaury se disait pour soulager sa conscience, ou peut-être que ses actes n’avaient même pas troublé son sommeil. Dans tous les cas, Hestia ne voyait pas comment cela pouvait justifier ce qu’il lui avait fait. Elle ne prêta même pas attention au fait qu’elle s’était appelé sa « copine » alors que pendant tout le temps de leur relation elle avait refusé de mettre des mots sur ce qui les liait. Ce n’était pas le plus important, ça n’avait plus d’importance maintenant que le mal était fait et qu’elle en réalisait que son ampleur était en fait bien plus grande qu’elle ne l’avait cru. La verte se retourna et planta son regard dans celui de son ex. Le mélange d’amertume et de peine qui baignait dans ses prunelles noisette, elle ne parvenait plus à le cacher, alors tant pis, au moins il pourrait constater les conséquences de ses actes. « Ça t’a amusé au moins ? De jouer avec moi ? » Demanda-t-elle d’une voix rauque qu’elle détesta aussitôt. C’était la seule explication qu’elle voyait. Peut-être qu’elle n’avait été qu’un pion entre ses mains, une simple distraction dont même la fin avait été destinée à le divertir. Les mois qu’ils avaient passés ensemble avaient peut-être été un jeu pour lui et leur rupture le clou du spectacle. « Tu devais bien en avoir quelque chose à retirer pour monter tout un plan comme ça, non ? Parce que t’aurais juste pu rompre, j’aurais compris si tu ne voulais plus de moi. » Elle était conscience que c’était elle qui lui avait demandé de ne pas mettre de mot sur ce qui les liait, c’était elle qui avait été trop effrayée pour définir leur relation, mais à aucun moment elle n’avait cru que les choses tourneraient ainsi. Pendant qu’elle se surprenait à trouver du sens dans sa relation avec le Serdaigle, lui avait choisi de la transformer en une manipulation cruelle. Pendant une seconde elle songea au pari qu’Eljas avait fait concernant Adèle, mais même après tout ça elle ne pouvait pas croire qu’Amaury se montre aussi mauvais. « Rien ne t’obligeait à me faire ça. Tu m'as humilié, tu m'as menti, tu… Tu... » Tu m'as fait mal. Elle pinça les lèvres, retenant de justesse ces mots qui lui brulaient la gorge. C’était pourtant la vérité et peut-être qu’il aurait mérité de l’entendre pour prendre conscience de l’impact qu’il avait eu sur elle. Mais elle se raccrochait désespérément aux derniers lambeaux de dignité qui lui restait et les mots moururent dans sa gorge.

Hestia s'était aveuglée pendant des mois et elle se rendait compte que l'ignorance était plus douce, ouvrir les yeux était infiniment plus douloureux. Une fois la hargne et la rage écarté, une fois l’amertume et la rancœur oubliée, c’était tout ce qui lui restait : la souffrance qui lui vrillait le cœur. Une douleur sourde qu’elle ne parvenait pas à faire taire et qui menaçait de la rendre folle depuis des mois. Amaury lui avait fait mal. C’était une vérité encore plus dure à assimiler que ses paroles. Par Merlin, il lui avait fait plus de mal que n’importe qui et ses révélations étaient loin d’un quelconque soulagement. La verte pressa ses paumes fraiches contre ses paupières. Elle ne comprenait pas comment ils en étaient arrivés là. Eux deux, cette retenue, ses mots, plus rien n’avait de sens et elle s’était rarement sentie aussi perdue.  « Tu sais, Elise m’a dit tu que étais pas du genre à faire du mal aux gens volontairement. J’aurais bien voulu la croire, en fait pendant un temps j’aurais certainement dit la même chose, mais j’ai eu la preuve du contraire. » Reprit-elle en évitant les prunelles du préfets. C’était une confession, un aveu de faiblesse. Elle aurait voulu continuer à jouer la forte, à faire comme si tout ça ne la touchait pas, mais elle n’en avait plus la force. A quoi bon, le mal était fait. Tant pis, elle jetait l’éponge, qu’Amaury voit toutes ces failles et ces faiblesses qui fendillaient son armure de froideur jusqu’à la rendre inutilisable. Tout ça c’était à cause de lui, maintenant il pouvait admirer son œuvre. Etait-ce qu’il avait cherché depuis le début ? La voir s’effondrer ? Voir l’arrogante Hestia Carrow se fissurer jusqu’à avoir du mal à tenir debout ? Dans ce cas il avait réussi. « J’imagine que ça vous a bien fait rire avec Millie. Oh, vous avez du bien vous marrer en me voyant arriver ce matin-là. » Une moue amère déforma ses lèvres. Elle refoula les souvenirs qu’elle gardait de ce jour-là. Elle se rappelait avec précision des sentiments qui l’avaient envahi en voyant Amaury s’afficher aussi clairement avec une autre, et elle se rappelait de combien il avait été difficile pour elle de continuer sa journée comme si le bleu ne venait pas de lui montrer qu’il ne voulait plus d’elle. Sauf que depuis le début elle avait été le dindon de la farce, la figure risible si facile à manipuler. « J’espère que tu en as bien profité, parce que ça n’arrivera plus. » Elle rassembla le peu de force qu’il lui restait pour lever le menton et planter son regard dans celui d’Amaury. « Tu as fait assez de dégâts comme ça. » Conclut-elle d’une voix qu’elle voulait résolue mais qui sonna faux à ses oreilles. Au fond, elle voulait qu’il parte. Elle voulait qu’il s’en aille et qu’il la laisse seule pour qu’elle puisse laisser sortir toute la colère et la souffrance qu’elle gardait enfermé au fond d’elle depuis des mois. Tout ce qu'elle avait tut, ce qu'elle avait nié, ce qu'elle avait tenté d'étouffer et qui menaçait maintenant de lui revenir en pleine figure. Parce que s’il restait elle était incapable de dire ce qui allait arriver ou combien de temps encore elle pourrait se retenir. Mais elle fut incapable de prononcer ces mots.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Dim 17 Mar - 20:59

IT'S ALWAYS YOU AND ME
La mère de mes trois futurs enfants


Amaury se rendait bien compte qu’il venait d’outrepasser plusieurs limites – des limites qu’il s’était imposé il y a des mois et des mois, celles qu’il ne devait pas franchir. Là, elles n’avaient aucun poids. Quelque chose assourdissait ses pensées. Qu’est-ce qui guidait le jeune homme dans cette démarche ô combien suicidaire ? Qu’espérait-il dans le fond qu’elle lui tombe dans les bras en laissant supposer que ce qu’il avait fait n’était pas bien grave ? En toute franchise, le garçon se donnait plus l’impression de divaguer. Il ne savait pas trop ce qu’il était en train de faire – quel était donc son grand projet ? D’un côté, il se sentait presque bien. Il venait de vider son sac et ça le soulageait. Ce mensonge qu’il traînait depuis plus d’un an. Il n’existait plus. La principale concernée venait d’être mise au courant de la supercherie. Peut-être qu’avec le recul et le temps, ils pourraient enfin se sentir mieux. Amaury l’espérait sincèrement. Après rien dans l’attitude de l’Aiglon n’aurait pu faire douter la Verte de son intention de lui délivrer ses secrets – du moins celui-ci. Car il y en avait bien un autre, mais Amaury ne se sentait pas prêt à le livrer. D’ailleurs, il n’avait pas besoin de se demander s’il s’agissait du bon moment pour le faire. La réponse était évidente : non. Non, ce n’était clairement pas le moment de lui expliquer le fondement de ses pensées à son égard, du fait qu’elle fasse frétiller son cœur comme un poisson hors de l’eau. Son âme entière semblait vibrer à chacun de ses regards, pour la plupart meurtriers, mais son souvenir lui en rappelait des plus doux et sensuels. Ceux-là non plus, il n’était pas prêt de les oublier. Ce n’était pas faute d’avoir essayé. Même sa supercherie n’avait pas su éteindre les flammes.

Le fait de l’avoir vu ainsi il y’a quelques minutes l’avait sans doute convaincu qu’il lui fallait se livrer, lui montrer que la situation l’avait atteint lui aussi. Il n’avait jamais souhaité la faire souffrir de la sorte. Lui, qui pensait que la jeune femme le voyait simplement comme un passe-temps, tout comme lui à la base. Non pas qu’il ne l’appréciait pas. Jamais, il n’aurait passé autant de temps, même secrètement, avec cette jeune femme s’il ne lui avait pas trouvé maintes et maintes qualités. Mais Amaury n’avait pas supposé s’y attacher autant avec le cœur et de profonds sentiments. Ce qu’il prenait doucement conscience. Il ne pouvait pas oublier l’empreinte qu’elle avait laissé sur lui – en lui. Par instinct, il avait mis un terme à ce qui débutait entre eux. Et c’est par instinct qu’il essayait de réparer tous les maux. L’Aiglon ne savait pas exactement ce qu’il se tramait avec la jeune femme. Il n’était pas aveugle et voyait bien qu’elle n’était pas dans son état habituel. Après tout, le garçon avait suffisamment pu l’approcher. Mais peut-être pas assez pour comprendre à quel point derrière ses airs fiers et durs, la jeune femme ne pourrait pas tout supporter sur sa carapace. Égoïstement, il n’avait jamais ajouté la variable qu’Hestia en vienne à souffrir et que ça lui fasse autant d’effets. Un bel idiot. Pour l’instant, il n’avait pas du tout l’envie de poser des mots ce qu’il ressentait en la voyant plongée dans cet état dans lequel jamais il ne l’avait vue auparavant. Il comprenait qu’il lui faisait de l’effet apparemment très négatif. Cela lui faisait mal. Il ne supportait pas de la voir ainsi. Ce n’était pas de la pitié, bien au contraire.

C’est pourquoi il avait saisi sa main dans la sienne. La texture de sa peau dansante sur la sienne, la chaleur qui émanait de ce contact. Amaury l’avait chéri. Sa petite rébellion n’avait pas eu d’importance pour lui. Pouvait-il réparer toutes les blessures avec sa baguette ? Bien sûr que non, mais cela faisait déjà un petit pas vers un petit quelque chose, non ? Hestia ne méritait pas cela, sa blessure ou le fait de se retrouver en retenue pour une raison encore inconnue. Amaury ne comprenait pas ce qu’il se passait dans la vie et la tête de la Verte. En toute franchise, il se retrouvait chamboulé. Non pas qu’il ait vu Hestia comme un robot, mais affronter la réalité ce n’était pas la même chose que d’imaginer ce qu’elle pourrait être. Comprendre le mal que l’on a pu faire à une personne également. Et le pire dans tout cela, être témoin de la souffrance de la femme pour laquelle l’on éprouve de si forts sentiments contradictoires. Hestia n’avait pas repris la parole. Leurs regards ne se croisaient pas. C’était très étrange comme situation - dérangeant, frustrant. Le garçon s’était mis à parler. Un flot de paroles continuent qui ne voulaient plus s’arrêter maintenant qu’il était lancé. Malgré sa maladresse, Amaury avait été déterminé à tout lui déballer. Elle devait savoir. Peut-être qu’il s’agissait du chaînon manquant leur permettant d’avancer ? Le Bleu ne se voyait pas les priver de la « chance » d’avancer dans leurs vies. Jusqu’à présent, il croyait dur comme fer qu’Hestia l’avait tourné cette page, bien avant lui. Et si ce n’était pas le cas ?

Le blond ne ratait rien de ses réactions durant son laïus. Ses propos déclenchaient visiblement des émotions, des réactions certaines chez Hestia. Mais il ne devait pas s’arrêter. Malgré sa crispation, son regard lourds de menaces. Amaury ne s’était pas laissé impressionner. Elle avait beau ne pas vouloir les entendre. L’étudiant ne pouvait plus arrêter la machine. Ils se devaient la vérité. Cela ne faisait plus aucun doute que pour leur bien être à tous les deux, cela ne pouvait continuer ainsi. Ils ne pouvaient pas se trouver dans la même pièce – ils étaient incapables de se tolérer sans que ça part en cris ou alors en situation très embarrassante et maladroite. Ce n’était plus possible, ni pour l’un, ni pour l’autre ! Les non-dits devaient cesser. L’étudiant venait de le décider de ce moment dans un pur instant d’impulsivité et d’instinct. Son empathie réagissait à toutes les émotions qui émanaient de la jeune femme près de lui. Il leur fallait rouvrir cette vieille cicatrice, ôter tout ce qui l’empêchait de guérir et puis la refermer. Le mensonge n’était autre que l’infection qui empêcher l’histoire de continuer ou le livre de se refermer. Par ailleurs, à aucun moment, il ne chercha à justifier ses actions. Ce n’était pas son but. Il souhaitait uniquement lui accorder la vérité qu’elle méritait largement. Peu importe ce qu’elle penserait de lui et de ses actes. Est-ce que cela pouvait vraiment être pire finalement ? Le jeune homme en doutait.

La réaction de la brune ne se fit pas attendre, alors que la vérité venait enfin d’éclater. La Verte semblait dans un premier sous le choc, alors que le Bleu reprenait enfin son souffle. Son expression tournait de la stupéfaction à la colère. Le garçon ne recula pas pour autant. Il s’était préparé à subir ses foudres et pensait les mériter largement. La pièce dans le silence. Un Amaury ayant perdu tout son charisme se tenait là, immobile, à fixer la jeune femme près de lui. Il attendait. Que pouvait-il faire d’autre ? Le garçon s’était décidé à tout assumer ce jour-là, alors il tiendrait sa parole. Le premier pas de recul, puis le fait qu’elle se détourne de lui, l’atteignit directement en pleine poitrine. Il serra les dents et encaissa sans mot dire. Il ne savait pas sur quel pied danser, car il ne parvenait pas réellement à lire en la Verte jusqu’à ce jour. Avant cela, il n’avait su voir transparaître ce côté-ci, cette fragilité, qu’il avait créé ? Ou présente depuis longtemps mais enfouie en elle ? Il faut bien avouer que la Verte ne faisait pas partie des personnalités les plus bavardes et expressives de la communauté sorcière. A force de porter des masques, les deux jeunes gens se piégeaient tout seuls. Il entendait sa rancœur et sa douleur. Ses attaques le blessaient. Lui qui n’avait jamais pensé une seule seconde qu’elle puisse réellement en souffrir de ses actes. Il croyait, bêtement, que ça lui était passé comme une histoire sans lendemain. Rien n’était plus faux. Il le voyait à présent.

L’Aiglon la laissa s’exprimer, jouer son procès. Son but était clair. Il fallait que la Verte sorte tout, lâche tout ce qu’elle avait à lâcher et si elle ne le faisait pas, il trouverait le moyen de l’encourager à poursuivre. Il ne se rétracterait pas, ne fuirait pas. Cette fois-ci, il allait affronter la réalité en face – presque toute la réalité. Ce n’était toujours pas dans ses intentions de lui expliquer la réelle raison de ses actions. De plus, il ne pensait pas qu’Hestia soit actuellement en mesure des les accueillir. Elle devait déjà digérer le prix de la vérité. Le Bleu comprenait très vite que ça n’allait pas être facile pour elle. Le blond ne voulait rien démentir. Une jeune femme, comme Hestia, toujours en contrôle, devait exploser et laisser exprimer ses émotions. Puisque c’est ce qu’elle semblait faire, Amaury ne voyait pas de raison de l’interrompre. Il pensait même que ce serait faire une grave erreur. Il pouvait bien encaisser malgré la difficulté d’affronter la colère, le dégoût, toutes les émotions qu’Hestia laissait voler vers lui. Puis, elle s’exprimait plus il prenait l’amère conscience du mal qu’il lui avait fait. Dans un premier temps, il en fut étonné. Il s’attendait vraiment à s’en prendre plein la gueule mais pas de cette façon. Elle avait mal. Bien plus que l’ancienne blessure sur ses phalanges. Le monde du garçon ne tournait plus rond. Au contraire, il tanguait légèrement alors que son pouls s’accélérait alors que ses propos faisaient sens dans sa tête. Il ne manqua pas les remarques acerbes, ni même sa façon de s’identifier, la possessivité du pronom qu’elle utilisa. Le pire ? La peine qui brillait au fond de ses prunelles noisette.

Ses sourcils se froncèrent lorsqu’il l’entendit poursuivre d’une voix lourde. Jouer avec elle ? Elle le voyait ainsi ? Après tout, cela semblait logique puisqu’il n’était pas en mesure d’expliquer la raison de ses actions. Il se détestait de lui donner une telle impression, alors que lui avait fuit en raison de la peur de n’être qu’un amusement à ses yeux – pas une relation sérieuse. Quel véritable bordel. Sa tête bourdonnait. Mais qu’avaient-ils fait ? Qu’avait-IL fait ? Il cligna des yeux, d’autant perdu, craintif de comprendre au-delà des mots et des expressions de la jeune femme, ce qu’elle pourrait réellement lui dire. Il n’y avait qu’une seule explication logique à la réaction de la jeune étudiante. Elle ne se fichait pas de lui – ni même de ce petit paradis qu’il avait partagé ensemble durant quelques mois. Les deux sorciers n’avaient pas souhaité mettre de mot là-dessus – sans attaches s’étaient-ils accordés. Mais que se passait-il si elles étaient déjà bien ancrées dans leurs peaux ? Amaury avait tenté de s’échapper – de s’en extirper avant que cela ne soit trop tard. Mais si ça l’était déjà ? Sinon pourquoi Hestia mettrait autant d’énergie avec un garçon qui n’en valait pas la peine et qui ne comptait pas à ses yeux ? Cela faisait sens. Un peu tardivement certes. Les émotions montaient. Amaury craignait de voir la Verte s’effondrer devant lui. Cette situation devenait incontrôlable pour l’un comme l’autre. Il voyait et ressentait sa douleur, mais ne s’approcha pas d’elle tant qu’elle vidait son sac. Les mots acérés et chargés de peine et de colère, le fait que sa jumelle ait cherché à le défendre, le vidaient de toute énergie. Bien sûr, le pire c’était de la voir souffrir et de n’être à quelques pas sans pouvoir la prendre dans ses bras.

Après tout la colère et la haine, Hestia semblait s’être apaisée. Le garçon avait assumé toutes ses vagues sans flancher, ce qui était déjà un bon point. Il n’était pas idiot et voyait bien que la colère avait cédé à la lassitude et la fatigue. Pour lui, ce n’était pas une faiblesse loin de là, bien que cela lui fasse beaucoup de mal d’être la cause de telles souffrances chez la Verte. Elle venait en quelque sorte de lui dévoiler la Hestia sous la carapace. Et ce n’était pas une preuve de confiance. Ce n’est pas ainsi qu’elle aurait dû se dévoiler à lui. Il en était bien conscient. De plus, le blond ne lui en voulait pas non plus de ne pas chercher à connaître sa propre raison de ses actes. Ce n’était pas le moment de jouer l’égoïste et puis, cette conversation pourrait sans doute se tenir à un autre moment – mais pas ce soir-là. Il devait réparer ses erreurs et cela passait par lui montrer que ce n’était pas elle la fautive, pas elle qui avait une quelconque faiblesse ou quoique ce soit. Il n’en avait pas fini, malgré sans doute l’envie d’Hestia de le voir détaler. Ce soir, il ne le ferait pas. Amaury s’approcha d’elle, prenant son courage à deux mains. Au pire que risquait-il hein ? Bon beaucoup. Mais il ne se voyait pas laisser les derniers non-dits entre eux – pas tous du moins. Son regard était doux alors qu’il rencontrait le sien brouillé par toutes les émotions qui l’avaient envahi plutôt. La jeune femme devait être épuisée après cela. Amaury avança résolument vers elle, sans la lâcher du regard. Pour bien lui faire comprendre qu’il ne tenterait rien pour lui faire encore du mal, il hocha la tête à ses propos, lui donnant raison sur toute la ligne.

« Je sais. Crois-moi, je suis sincèrement désolé de t’avoir fait autant souffrir, Hestia. » lâcha-t-il, d’une voix empreinte de douceur.

Je ne m’en rendais pas compte !
Je ne savais pas !
Pourquoi tu ne m'as rien dit ?


« Si je t’en ai parlé, c’est parce que je ne peux plus te cacher ça. J’ai vraiment été un con. Tu as toutes les raisons de me détester. Je ne veux pas t’en empêcher, ni me défendre. Comme je sais que m’excuser ne changera pas le passé. » ajouta-t-il, en s’arrêtant tout proche d’elle, résistant à l'envie de lui toucher la joue.

A l'instar, son doigt glissa doucement sur sa peau, sous son menton pour le relever doucement vers sa tête. Avec regret, il la retira, comme si celle-ci risquait de brûler. Amaury ne pouvait résister à l'envie de voir son visage, de contempler ces émotions qui lui allaient si bien et pourtant la faisaient tant souffrir. Son regard bleuté dans celui noisette, il laissait également transparaître ses émotions brouillées, ses inquiétudes, ses questionnements. Peut-être même que ses yeux se trouvaient un peu humides. Ni l’un, ni l’autre n’avait de raison de garder les murailles en place, non ? Hestia devait le voir. Devait comprendre. Cela passerait par leurs regards, plus que par les mots. Ceux-ci seraient vains. Il savait la bataille perdue d'avance. Sa plus grande crainte dans l’instant ? Qu’elle s’enfuit. Il espérait qu’elle se soit suffisamment vidée de ses émotions pour qu’elle en soit incapable. Pas pour en profiter (tu vois) mais pour qu’il puisse lui exprimer tout ce qu’il pense réellement d’elle. Avec maladresse, sans savoir s’il s’agissait de la bonne solution, mais il ne pouvait pas la laisser partir en la laissant penser du mal d’elle-même.

« S’il te plait, ne pense que tu te sois humiliée, que tu sois faible… ou quoi que ce soit. » commença-t-il, en tentant d’expliquer au mieux la façon dont lui la voyait à présent. «Au contraire, tu es une personne exceptionnelle, belle, forte, intelligente et vraiment brillante. Le seul fautif, c’est moi. Je… » finit-il en soupirant fortement d’agacement.

Je l’aime…

Et ça, il en prenait parfaitement conscience.
Mais comment cela se pouvait-il ?

Le garçon était perdu et se mélangeait les pinceaux. Cela le frustrait parce qu’il n’arrivait pas à formuler correctement sa pensée. De sa part, c’était rageant. Comment s’exprimer face à elle ? Comment tout lui dire sans tout lui dire, justement ?  Amaury se détourna presque rageusement, agrippant le bureau les deux mains à plat, dans un bruit sourd. Est-ce que la claque du bois sur ses doigts l’aiderait à y voir plus claire ? Il semblait le penser en tout cas.

« Merde ! »
lâcha-t-il, incapable de rester placide plus longtemps.

Pardonne-moi, Hestia…

Il réagissait mal. Hestia était là. Elle avait mal. Et lui, comme un con, était totalement incapable de trouver les bons mots pour la rassurer – pour qu’elle comprenne ! Pour cela, il fallait qu’il lui explique. Le conflit à l’intérieur de sa tête chamboulait toute sa vision des choses.

« Je ne voulais pas te faire du mal, d’accord ?! »
explosa-t-il, se retournant vers elle.

Ses yeux bleus brillaient.
Tout était trop fort.
Comme toujours entre eux.

« Je ne cherche pas ton pardon…je ne prétends pas le mériter. S’il te plait, je veux juste que tu ailles bien d’accord ? » lui demanda-t-il, comme une promesse que tout irait mieux.

Je ne peux pas te voir ainsi
Je ne peux pas supporter de te voir souffrir à cause de moi
Ou des autres…


Ses yeux l’imploraient de faire cela. De vivre heureuse. Que jamais plus, il ne la voit dans un pareil état. Pas pour lui. Mais pour elle. Inconsciemment pour lui, car près d’elle, il perdait tous ces moyens d’autant plus en la voyant ainsi. Sa main passa dans ses cheveux les ébouriffant fortement alors qu’il les irait vers l’arrière de son crâne, tellement il avait perdu le contrôle de cette situation, de ses pensées et de ses émotions. Il ne pouvait pas lui expliquer. Il était bloqué. Fou. Complètement perdu. Indéniablement amoureux. Tombez amoureux, qu’ils disaient, ce sera sympa.

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Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Sam 23 Mar - 17:54
It's always
you and me


Le père de nos...
Hestaury #2

It’s the feeling of betrayal that I just can’t seem to shake and everything I know tells me that I should walk away
But I just want to stay
 
Alors c’était ça de souffrir pour quelqu’un ? A cause de quelqu’un ? C’était ça, cette déchirure qu’elle avait ressenti au plus profond de son être, cette main glaciale qui s’était refermée sur son cœur pour le serrer toujours un peu plus fort. Tout ce que Hestia avait refusé d’admettre à elle-même depuis près d’un an, ces émotions qui menaçaient de la submerger maintenant qu’elle se trouvait au pied du mur et qu’elle n’avait plus d’autre solution que de regarder en face ce qu’elle avait refusé de voir. Si c’était ça alors elle n’en voulait pas. En fait, elle aurait tout donné pour que ça stoppe. Pour que l’impression que son cœur se tordait sans pitié dans sa poitrine s’arrête. Tout mais pas ça. Elle préférait l’indifférence dans laquelle elle se drapait quotidiennement. Continuer à regarder les autres à distance pour jamais ne se laisser atteindre. Jusqu’à maintenant elle s’était protégée de la déception et de la trahison, elle s’était méfiée des autres et de leurs intentions, aujourd’hui elle réalisait que ça n’avait pas été ce qu’elle aurait dû craindre le plus. En ces instants, elle comprenait qu’elle n’avait fait que se bercer d’illusions. Tous les masques qu’elle se façonnait et les murs qu’elle élevait entre elle et les autres, ils étaient au final bien futile face à la douleur qu’Amaury lui causait. Au fil des semaines sa compagnie était devenue plus qu’un simple passe-temps aux yeux de la verte et sans qu’elle ne s’en rende compte, le Serdaigle s’était fait une place dans son existence. Si elle n’avait jamais caché qu’elle appréciait la présence du blond à ses côtés, elle n’avait pas réalisé combien elle était loin de la réalité. Trop effrayée pour ouvrir les yeux, elle s’était aveuglée volontairement, détournant le regard pour ne pas voir une vérité qu’elle n’était pas prête à accepter. Alors elle n’avait rien vu venir, ni l’attachement qui la liait chaque jour un peu plus à Amaury, ni le bien-être qui avait fini par l’envahir à chaque fois qu’elle se trouvait dans ses bras. Elle n’avait rien vu. Surtout pas la douleur lancinante qu’elle l’avait autorisé à lui causer en lui accordant plus d’importance qu’elle ne pourrait jamais l’avouer. Et encore moins combien il lui ferait du mal.

Elle avait été une idiote de croire que le Serdaigle ne pourrait pas lui causer de tort. Elle avait cru maîtriser la situation mais elle avait eu faux sur toute la ligne. En voulant se persuader qu’Amaury était différent, elle avait trahi toutes les promesses qu’elle s’était faite. En le laissant l’approcher plus que quiconque ne l’avait jamais fait elle s’était rendue vulnérable. Elle s’était sentie en sécurité à ses côtés et ça l’avait poussé à lui offrir sur un plateau d’argent la possibilité de lui faire du mal. Elle n’avait jamais cru que ce serait possible, elle n’avait pas menti en affirmant qu’elle avait partagé l’opinion d’Elise sur ce point, mais la réalité c’était que jamais elle n’avait eu aussi tort de sa vie. Cette opportunité, le blond s’en était saisi et maintenant elle en payait le prix. Les sentiments qu’elle avait ressentis face à sa première trahison n’étaient rien en comparaison de ceux que ses nouvelles révélations avaient fait naître. Un an plus tôt le ressentiment et la colère avaient accompagnés sa douleur, lui permettant de la noyer sous des sentiments les plus forts possibles. Elle avait pu ignorer la souffrance en se concentrant sur sa rage et sa rancune, elle les avait alimenté des mois durant et s’était laissé consumée, s’abandonnant avec soulagement à la haine brûlante. Tout plutôt que d’accepter d’admettre que le bleu lui avait fait mal. Mais aujourd’hui, face à ses explications il n’y avait plus que la souffrance qui pulsait en elle. Juste l’incompréhension et le tourment qui lui donnaient l’impression qu’un trou béant s’était creusé dans sa poitrine. Elle était loin la fière Hestia Carrow. Terminé les provocations et les propos acerbes, la hargne et la rancœur qu’elle balançait au visage d’Amaury depuis près d’un an. Jouer la comédie de l’indifférence lui était devenu insupportable, elle n’était plus capable de jouer la forte alors qu’elle avait l’impression de se fissurer de l’intérieur. Son masque tombait en morceaux, tous les efforts désespérés qu’elle déployait étaient insuffisants pour le maintenir en place. Et Amaury en était le témoin privilégié. Hestia espérait qu’au moins il profitait du spectacle. Parce qu’il en était à l’origine.

La verte ne parvenait plus à faire semblant. Elle ne parvenait plus à reposer un masque assuré sur ses traits torturés ou à reconstruire des murs pour repousser Amaury, alors tout ce qu’elle put faire lorsqu’il avança vers elle fut d’avoir un mouvement de recul. « Je sais. Crois-moi, je suis sincèrement désolé de t’avoir fait autant souffrir, Hestia. » Elle secoua la tête. Il était désolé de l’avoir fait souffrir, mais qu’avait-il cherché à faire si ce n’était pas ça ? Pourquoi avoir inventé ce mensonge abject si ce n’était pour s’assurer de lui faire du mal ? Les moyens et les raisons de rompre ne manquaient pas, mais la laisser croire pendant plus d’un an qu’il avait fini par se lasser et simplement aller voir ailleurs était certainement le pire. Elle ne comprenait pas, plus rien ne faisait sens. Même pas le mal-être qui lui vrillait le cœur. « Si je t’en ai parlé, c’est parce que je ne peux plus te cacher ça. J’ai vraiment été un con. Tu as toutes les raisons de me détester. Je ne veux pas t’en empêcher, ni me défendre. Comme je sais que m’excuser ne changera pas le passé. » Pourtant il lui avait caché la vérité pendant un an, qu’est-ce qui avait changé ? Pourquoi parler maintenant ? Avait-il soudainement décidé que son mensonge ne l’amusait plus et qu’il était temps de remuer le couteau dans la plaie pour voir jusqu’où elle tiendrait ? Hestia avait toujours cru que le Serdaigle était bienveillant, mais apparemment ça avait été une erreur de sa part. Il avait beau répéter qu’il était désolé, la Carrow ne voyait pas d’autres explications possibles. Elle secoua de nouveau la tête et fit un second pas en arrière mais elle comprit rapidement que le bleu ne la laisserait pas s’éloigner davantage. Peu désireuse de se retrouver dos au mur elle se força à s’arrêter. Il était beaucoup trop proche et elle était incapable de réfléchir correctement après ce qu’il venait de lui asséner. Elle frissonna en sentant la main du sorcier se poser juste sous son menton, elle en voulu aussitôt à son corps de réagir encore à son contact et elle lui en voulu encore plus à lui de forcer la rencontre de leurs regards. Résistant de justesse à l’envie de fermer les paupières pour ne pas avoir à croiser son regard, Hestia s’efforça de charger ses prunelles de rage tout en sachant qu’il était désormais trop tard pour prétendre que c’était tout ce que lui inspirait le préfet. « S’il te plait, ne pense que tu te sois humiliée, que tu sois faible… ou quoi que ce soit. » Elle pinça les lèvres pour s’empêcher de réagir. C’était lui qui l’avait humilié, c’était lui qui l’avait rendu faible. Tout ça c’était de sa faute. Sans lui elle ne se serait jamais retrouvée ainsi, incapable de camoufler les blessures qu’il lui avait causées. Elle, elle s’en voulait de s’être montrée assez idiote pour s’attacher. «Au contraire, tu es une personne exceptionnelle, belle, forte, intelligente et vraiment brillante. Le seul fautif, c’est moi. Je… » La verte ferma les paupières. Elle ne comprenait pas ce qu’il cherchait à faire en prononçant de tels mots, ni en la regardant de cette manière. Il lui avait menti sciemment, il s’était joué d’elle et elle était censée le croire ? Si c’était véritablement ce qu’il pensait d’elle alors pourquoi est-ce qu’il lui avait fait subir ça ? Par Merlin, elle ne savait plus démêler le vrai du faux dans tout ça, surtout quand les prunelles bleutées du sorcier étaient teintés de telles émotions. « Tais-toi. » Contra-t-elle tout en sachant que c’était une bataille perdue d’avance. Hestia senti son cœur se tordre un peu plus. Elle eut l’impression de revenir deux mois plus tôt quand il avait eu des mots similaires au bal d’Halloween. Ça aurait dû apaiser sa peine, mais pas comme ça, pas maintenant alors qu’il venait de lui avouer l’avoir manipulé des mois durant. Maintenant ces mots n’avaient plus aucun sens.

Dans tout ce chaos, Hestia n’était certaine que d’une chose : elle voulait que ça cesse. Les révélations d’Amaury qui tournaient en boucle dans son esprit, les questions sans fin que ça impliquait, la douleur qui menaçait de l’étouffer. Et surtout la manière qu’il avait de poser les yeux sur elle. Elle ne comprenait pas comment ils en avaient pu en arriver là. Comment il avait pu lui faire ça et surtout comment elle avait pu se montrer si vulnérable. S’en était trop, il y avait trop d’émotions, trop d’incompréhensions, trop de non-dits, elle ne contrôlait plus rien et c’était certainement pire que tout pour elle qui était habituée à garder ses sentiments enfermés au plus profond d’elle-même. « Merde ! » La Serpentarde tressaillit face à la verve soudaine du bleu et au bruit qu’il venait de causer en frappant sur un table. Ça non plus elle ne le comprenait pas. Cet air torturé sur les traits du sorcier alors que tout cela n’avait été qu’un plan monté par ses soins. Il n’avait aucune raison de réagir ainsi, il avait eu ce qu’il voulait, il avait réussi à la faire flancher. « Je ne voulais pas te faire du mal, d’accord ?! » Il avait beau répéter ces mots, Hestia ne voyait pas comment elle pouvait le croire. Ça n’avait aucune logique. Il l’avait manipulé pour lui faire croire qu’il l’a trompait. Si ça n’avait pas été pour lui faire mal intentionnellement, alors quel avait été son but ? Pourquoi faire tout ça plutôt que de se contenter de lui annoncer que ce qui les liait était terminé ? Il avait beau parler, Hestia ne saisissait pas les raisons de ses agissements. Sauf qu’elle avait beau lui poser des questions, il n’y répondait jamais. « Arrête. » Souffla-t-elle à mi-voix quand leurs regards se croisèrent. Elle n’en pouvait plus, de ses paroles qui ne faisaient qu’embrouiller un peu plus ses pensées et de son regard qui empêchait la douleur dans son cœur de se muer en hargne. Elle n’en pouvait plus d’être si sensible à sa présence alors que sa conscience lui hurlait de s’éloigner pour sa sécurité. Elle n’en pouvait plus des souvenirs qui remontaient à la surface pour se transformer en un rappel cruel que peut-être que tout ça n’avait été qu’un jeu pour lui. Et qu’elle n’avait été qu’une victime aveugle entre ses mains. Hestia n’en pouvait plus, mais ça n’empêcha pas Amaury de continuer. « Je ne cherche pas ton pardon… je ne prétends pas le mériter. S’il te plait, je veux juste que tu ailles bien d’accord ? » Si la situation avait été différente, elle aurait peut-être accueilli ces paroles avec une expression de dédains, elle les aurait balayé d’un geste de la main. Mais pas en cet instant. Là elles eurent plutôt pour effet de lui serrer un peu plus la gorge. Qu’elle aille bien ? Il osait lui affirmer ça juste après lui avoir confié l’avoir manipulé pendant des mois. Par Merlin il ne pouvait pas être sérieux. « ARRÊTE ! » Son cri résonna contre les murs de la réserve, la surprenant elle-même.

Elle resta là, un peu vacillante à le regarder. Les sentiments se battaient au fond d’elle mais tout ce qu’elle entendait c’était les battements désordonnés de son cœur, chacun était plus douloureux que le précédent. Sauf qu’elle ne savait pas quoi faire pour que ça cesse, la colère et l’amertume ne suffisaient plus à étouffer la souffrance. « C’est pas à toi d’être en colère. T’as pas le droit d’être en colère. Et t’as pas le droit de dire ce genre de chose, pas après ce que tu as fait. » Reprit-elle de cette voix rauque qu’elle avait du mal à reconnaitre. Amaury n’avait pas le droit d’inverser les rôles ainsi, ce n’était pas lui qui venait de découvrir que ce à quoi il s’accrochait depuis un an pour nourrir sa rancœur n’était qu’un mensonge. Ce n’était pas lui qui avait été l’objet d’une manipulation. Il ne pouvait pas jouer les sorciers bouleversé face à elle alors que c’était par sa faute qu’elle souffrait. « Déjà au bal, et puis maintenant. Qu'est-ce que tu essayes de faire ? Tu crois pas que tu en as déjà fait assez ? Ça veut plus rien dire tout ça. » Hestia parlait de plus en plus vite et de plus en plus fort. Parce qu’elle savait que si elle gardait le silence maintenant elle serait incapable de reprendre plus tard. De toute façon il était trop tard, elle était submergée par les émotions qu’elle avait réprimée pendant trop longtemps, elle ne pouvait plus les contenir. Est-ce que tout ça avait déjà voulu dire quelque chose d’ailleurs ? Eux deux ? Et les instants volés, les souvenirs, les sensations. Est-ce que tout ça n’avait été qu’un jeu depuis le début ? S’en était trop. « Tu m’as fait mal Amaury ! » S’exclama-t-elle soudainement d’une voix plus forte encore. Elle prononçait enfin les mots qu’elle avait refoulés depuis si longtemps. Si le Serdaigle avait su voir sa douleur, Hestia n’avait pas accepté de la regarder en face jusqu’à maintenant. Ces mots étaient un aveu, une confession qu’elle aurait voulu n’avoir jamais à faire un jour. Surtout pas face à lui, alors que ces simples mots renfermaient autant de douleur. Comment était-ce possible d’avoir aussi mal ? Amaury avait été celui qui avait fait battre son cœur et aujourd’hui il était celui qui le torturait. La verte prit une profonde inspiration mais sa respiration était saccadée. « Tu m’as fait mal et je sais même pas pourquoi ! » Et elle ignorait si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Le poids de la connaissance valait-il mieux que celui de l’ignorance ? De toute façon, Amaury évitait ses questions depuis le début alors elle n’avait aucun intérêt à s’humilier un peu plus en lui demandant des explications. Hestia était persuadée que tout ceci n’avait été qu’un jeu pour lui, elle ne voyait pas d’autre explication à ses manipulations, alors il était inutile qu’elle l’entende de sa bouche. Il n’avait pas cherché à nier un peu plus tôt quand elle avait avancé cette hypothèse, tout comme il n’avait pas montré le moindre remord le jour de leur rupture. Elle aurait voulu qu’il dise le contraire, qu’il se défende et l’empêche de se dire que leur relation n’avait été qu’un piège dans lequel elle était tombée. C’était ces mots là qu’elle voulait entendre. Mais il n’en avait rien fait et ses excuses n’empêchaient pas la Serpentarde de se noyer sous les questions. Etait à ça qu’il pensait à chaque fois qu’elle l’avait laissé poser ses mains sur elle, à chaque baiser qu’ils avaient échangé ? Au moment où il porterait le coup de grâce, où il pourrait la voir se décomposer ? Il pouvait être fier de lui, il avait réussi là où tous les autres avaient échoués, il avait brisé la Serpentarde. « Alors tout ce que tu pourras dire, tous les mots que tu pourras prononcer, ça n’aura plus aucun sens tant que ce sera le cas. » Le silence aussi était un aveu.

Hestia passa ses mains tremblantes sur son visage. Derrière elle les ouvrages de la réserve attendaient toujours qu’elle s’en occupe. Tout ça lui avait fait oublier la raison de sa présence ici. Mais elle ne voyait pas comment elle pouvait continuer à effectuer sa retenue sous le regard d’Amaury, alors que toute la douleur qu’il lui causait était étalée sous ses yeux. Elle soupira alors que ses prunelles se posèrent brièvement sur la porte de la salle. Une seconde elle se demanda si l’éclat de leur voix avait porté jusqu’à la bibliothèque, si d’autres avaient été témoins ce qu’il venait de ce jouer. Elle décida finalement que ça n’avait pas d’importance, elle saurait accueillir les remarques comme il se devait si c’était le cas. Mais pas tout de suite, là elle n’en avait simplement plus la force. Alors elle releva son regard embrumé vers le blond. « Vas-t-en. » Souffla-t-elle à mi-voix. Elle ne voulait plus qu’il la regarde comme ça, elle ne voulait plus qu’il puisse contempler toutes ces émotions qu’elle ne parvenait plus à cacher. Hestia le lui avait dit, il en avait assez fait. « Si tu n’as rien de plus à dire… Vas-t-en. » Ce qu’elle voulait elle n’était même pas sûre qu’il accepte de le lui donner, alors qu’il la laisse en paix. S’il était vraiment sincère quand il affirmait qu’il n’avait pas voulu lui faire de mal alors il ne retournerait pas encore davantage le couteau dans la plaie. Elle était fatiguée de se battre, de jouer à la forte quand elle se sentait au bord de l’effondrement. Elle releva une dernière fois ses prunelles vers lui, se détestant de se montrer si faible mais n’ayant plus rien à quoi se raccrocher. « S’il te plait. » Ajouta-t-elle finalement d’une voix si basse qu’elle ignorait s’il l’entendrait. Il avait vaincu l’arrogante Hestia Carrow. Mais il n’y avait aucune gloire à ça.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Sam 13 Avr - 18:17

IT'S ALWAYS YOU AND ME
La mère de mes trois futurs enfants


L’exercice le plus dur de sa vie, seulement ce n’était pas qu’un simple entraînement en vue d’une situation donnée. Les mêmes situations, dans lesquelles, les élèves se plongeaient simulant une situation qui pourrait être, dans un futur proche, réelle. Amaury n’y avait jamais vraiment cru. Comment pouvait-on penser agir avec toutes nos capacités alors que nos émotions s’embrasent ? En soit, apprendre des gestes semblaient logiques, mais cela n’effacerait pas le stress empêchant d’agir comme un bon automate. Le Serdaigle se retrouvait dans une situation qu’il n’aurait jamais pu prédire. Alors, il ne lui restait plus qu’à s’accrocher à une bouée de sauvetage imaginaire – captif de ses sentiments trop longtemps enfouis. Démuni face à la seule femme qui avait le don d’éveiller tous ses sens d’un seul regard. Un regard et il s’enflammait le garçon, rien de plus, rien de moins. Comment allait-il se sortir de ce pétrin ? S’il était parti en grand conquérant, à présent, il n’en menait plus large. Submergé par l’impensable, il ne parvenait même plus à formuler de pensées logiques. Tout se mélangeait. Il voulait hurler par moments, lui montrer qu’elle avait tort sur ce qu’elle pensait de lui ! Par moments, le blond ne souhaitait que tendre les bras et la saisir entre les siens, lui murmurer que tout irait bien – ils étaient ensembles maintenant. Cela lui faisait si mal de la voir ainsi. Par sa faute.

Sa faute.
La sienne.

Alors oui, sur le moment, il sent le désir ardent de se faire du mal – de frapper à n’en plus pouvoir, juste pour expulser ce volcan en éruption au fond de sa poitrine. Ce n’était pas que l’amertume d’avoir perdu celle qui pourrait prétendre à être la femme de sa vie – pour la vie. C’était bien plus que cela ! Cela ne se quantifiait même pas. Comment le pourrait-on ? La douleur. C’est simple, l’on peut utiliser l’échelle d’EVA – 1 sur 10, combien as-tu mal ? Seulement, cette algie n’avait pas la même emprise qu’une fracture – la comparaison semblait bien ridicule à présent. Ses mots l’avaient touché. Les deux étudiants se faisaient du mal. Plus rien n’avait d’importance. Le monde pouvait bien s’écrouler, tant qu’il se retrouverait dans cette pièce, avec Elle – rien d’autre ne l’attirait plus que la belle brune. Il ne l’avait pas écouté. Il avait continué. L’histoire devait sortir. Il ne pouvait plus rester ce mensonge entre eux. Amaury n’aurait jamais dû mentir. Mais c’était fait. Il le regrettait très certainement. S’il pouvait lui dire toute la vérité et rien que la vérité, il le ferait sans aucun doute … s’il était plus fort. S’il pouvait assumer ses faiblesses et lui faire comprendre à quel point sa place dans son cœur avait changé. Ce n’était pas idylle de deux adolescents – disons que ça ne l’était plus. Tout comme, il ne serait jamais le prince charmant – le parfait gentleman, l’homme sans défaut.  

La preuve en était qu’il n’avait pas mesuré à quel point, elle souffrirait de ses actes. Amaury regrettait de devoir la contempler dans cette spirale de souffrance psychique. Pourquoi fallait-il ce genre d’électrochoc pour se rendre compte qu’il ne se fichait pas de cette fille. Pourquoi fallait-elle qu’elle montre des signes de faiblesses en sa présence ? Pouvait-elle encore éprouver quelque chose pour lui ? Seulement, le garçon ne se voyait pas franchir cette frontière qu’il avait lui-même dessiné entre eux. Il ne sentait plus légitime à prétendre à cela tellement les sentiments négatifs l’envahissaient. Ce n’était pas lui ça. Amaury n’abandonnait jamais. Il a toujours persévéré pour obtenir ce qu’il désirait – ce qu’il pensait mériter. Mais à présent méritait-il toujours de rester dans la vie d’Hestia ?  Alors, il s’enlisait à nouveau dans le mensonge. Souhaiter son bonheur. Bien sûr que oui, mais ce que l’Aiglon ne disait pas, c’est qu’il la voulait à ses côtés pour la baigner dans le bonheur et ainsi le partager avec elle. Bêtement, il voulait une deuxième chance, celle lui permettant de réparer son erreur fatale – celle qui la ferait tomber raide dingue de lui, peut-être ? Le blond ne supportait pas de la voir ainsi. Il résistait tant bien que mal à ne pas se montrer tactile, la serrer contre son torse pour la rassurer, embrasser ses cheveux pour lui promettre qu’elle était en sécurité. Au lieu de cela, il se rendait bien compte que son impulsivité n’aidait en rien à apaiser la Verte.

Son cri résonna, coupant le garçon dans sa bataille intérieure. Il se tut, la fixant légèrement incrédule par cette explosion venant de sa part. Elle, si calme et maître de ses émotions. Venait-il vraiment de créer cette déflagration de colère et de lassitude teintée de tristesse ? Bêtement, il la regardait, sa poitrine se levant et descendant au rythme de sa respiration accélérée. Le silence planait dans la pièce, alors que les deux étudiants se retrouvaient dans cette dynamique étrange de calme avant la tempête. Un cyclone qui finirait par ravager entièrement l’Aiglon – sans aucun doute qu’il ne se relèverait pas facilement de cela. En lui apprenant une partie de la vérité, plutôt en lui révélant la supercherie, il savait qu’il s’exposait à subir un tsunami de la part d’Hestia – bien qu’il ne soit pas attendu à la voir aussi touchée par ses actes. Il ne l’interrompit pas, laissant ainsi la main mise sur la conversation. L’Aiglon lui devait bien ça – la laisser s’exprimer, réagir, exploser, face à ses révélations. Il attendait presque comme un condamné qui allait subir d’un instant à l’autre la cruelle sentence suite à son manque de jugement. Celle-ci tomba sans attendre. Comme il le pensait, Hestia ne comprenait pas sa réaction et cela semblait lui faire penser qu’il se voyait comme la victime. Le garçon secoua la tête, se retenant de justesse de la ramener. Il voulait lui démontrer qu’elle avait tort. Elle ne semblait pas prête à s’arrêter.

Elle poursuivait, de plus en plus vite, parlant du bal…ah le fameux bal, son premier faux pas depuis bien longtemps. Sa plus grosse boulette. L’Aiglon avait replongé ce soir-là entraînant Hestia dans la danse destructrice. Néanmoins, le blond semblait comprendre ce qui dérangeait Hestia – l’incompréhension. La verte était perdue bien plus que lui. Comment ne pas comprendre ce sentiment, mais le garçon ne pouvait sciemment pas lui apporter les réponses qu’elle désirait. Ce n’était pas le moment. Et lui ? Il ne se sentait pas prêt à lui livrer un tel message. Ce serait se mettre sciemment en position de faiblesse. Merde. Il n’avait pas le courage nécessaire pour cela – pas ce soir du moins. Ce serait également ruiner toutes ses chances d’essayer d’expliquer qu’il craignait son rejet plus que tout alors qu’il avait préféré fuir avant d’être blessé. Oui, brillante idée, sachant qu’à présent, ils étaient tous les deux dans une sale posture. Ce n’était pas prémédité. Le garçon avait manqué d’informations. Il avait très mal jugé la situation et cela le rendait fou. Lui appréciant le contrôle, les plans bien ficelés, voilà qu’il avait commis une grave erreur en jugeant les sentiments de la Verte à son égard. Alors, il tenta tant bien que mal, même si le cœur n’y était pas vraiment, de l’arrêter pour tenter de plaider en sa faveur.

« Hestia…s’il te plaît… » laissait-il échapper, inconsciemment.

S’il te plait quoi ? Calme-toi. Ecoute moi ? Ne te fais pas autant de mal. Que pouvait-il dire ? Fuis-moi ? Rien. Rien ne rendrait grâce à la situation. Il ne savait pas quoi dire. De toute façon, cela ne semblait pas l’arrêter. La Verte avait bien trop de poids sur le cœur pour s’arrêter à un stop aussi fluet venant de la part de l’Aiglon. Et puis, la réalité le heurta à nouveau. Blessée. Hestia était blessée. Cette fois-ci, la brune venait de mettre des mots, de l’exprimer si fortement, que le mot résonna encore dans la pièce. Le blond cligna des yeux, incertain. Le penser et l’entendre restait deux choses bien différentes. S’il avait commencé à saisir qu’Hestia vivait très mal leur rupture, disons la raison voilée de leur rupture, tout était différent maintenant. Elle s’était exprimée à ce sujet. Elle ne lui criait pas dessus. Elle exprimait sa douleur – celle qu’Amaury lui avait causé il y a des mois de cela. Elle le confirmait très clairement dans ses propos suivants d’ailleurs. A présent, il le savait, aucun mot, de sa part, ne pourrait soulager la souffrance de la Carrow. Hestia le disait elle-même. Elle semblait si fragile et prête à se briser. Le garçon carra la mâchoire, tendu devant ce spectacle si déplaisant à ses yeux et pour son cœur. Il ne la considérait pas comme faible. Dans ses prunelles brillantes, ce n’était pas de la pitié. Le seul qui faisait pitié c’était lui – impuissant devant la douleur de l’être qu’il aimait. Ce serait peine perdue d’en rajouter. Elle ne supportait plus son silence. Et lui non plus d’ailleurs. Cette impuissance ne lui allait guère.

« Je peux pas. » lâcha-t-il, le corps brûlant de l’étouffer dans ses bras, le ton bas.

Pas ce soir.
Je ne suis pas prêt
Pas encore

Pas que cela n’en vaudrait pas la peine ou que ce ne serait pas à faire plus tard. Mais pour l’instant, la Verte ne semblait pas capable de pouvoir en supporter plus. Alors, il se freina. Amaury ne comptait pas rajouter davantage au fond de ses prunelles. De toutes façons, il n’avait aucune excuse à lui présenter. Il assumait tant bien que mal d’être la cause d’une telle souffrance. Ce qui est sûr c’est que cette rencontre laisserait des marques indélébiles. Ses gestes tremblants. Amaury savait qu’il n’y résisterait pas très longtemps encore, alors il se détourna un instant cherchant à se reprendre. Il devait agir. Le blond ne pouvait pas supporter la vue de l’état actuel d’Hestia, alors qu’il se trouvait impuissant face à elle. C’est simple. Il craqua. Comme ça. En un seul coup. Un, deux, trois pas. Il se trouvait face à elle, attrapa avec douceur ses mains, glissant aisément dans son dos, l’attirant contre lui, sa tête reposant au sommet de la sienne. Un geste parfaitement calculé, exécuté de si nombreuses fois, c’était instinctif. Il la serra contre lui de ses bras forts, humant sans le vouloir une bouffée de son parfum. Il aurait pu s’y croire – dans le passé, comme si rien n’avait changé entre eux. Tout aurait été parfait. C’était encore plus dur de savoir qu’à présent tout était brisé. Les morceaux voletaient à leur guise, emportant avec eux tous les bons souvenirs – ces petits moments parfaits à deux, l’esquisse de ce qu’aurait pu être une relation avec la jeune femme.

« Je n’ai pas les mots, Hestia. » avoua-t-il, cherchant à demi-mot d’expliquer qu’il ne parvenait pas à savoir pourquoi lui-même agissait ainsi.

Ce n’était pas une parade ou une bête excuse – il s’agissait de la vérité.
Douloureuse vérité.

Il ne pouvait pas réagir à autant de détresse provenant de la jolie brune. Elle brisait les défenses du blond. Lui n’avait pas de réponses à lui apporter ce soir-là. Les réponses ? Il allait les chercher et viendrait, un jour, les lui offrir. Seulement, maintenant, il devait s’en aller. L’étreinte n’avait pas durée, quelques petites secondes, avant qu’il ne la relâche causant immédiatement un sentiment de vide et d’insécurité. Il aimait la tenir dans ses bras, la savoir près de lui – près de son cœur. Ses prunelles lui offrirent un dernier regard – sonnant comme une promesse. Puis, il s’éloigna, récupérant ses affaires et rejoignant la porte de la réserve avant de se figer net. Venait-il réellement d’oublier la raison de leur présence dans la réserve poussiéreuse ? Il soupira, agacé et frustré de cette lassitude qui l’envahissait après ce trop plein d’émotions. Sa main glissa dans sa poche pour la deuxième fois de la soirée et il dégaina sa baguette. D’un mouvement ample du poignet, le garçon lança un sort de ménage et de rangement.

« Considère ta retenue comme terminée. »
ajouta-il, reprenant son rôle de préfet, à l’attention de la Verte, avant de passer finalement le seuil d’entrée.

Cela ne pouvait pas se finir ainsi. Il hésita de l’autre côté du seuil. Devait-il la laisser, vraiment ? Abandonner ? Il le fallait pour leur bien-être à tous les deux. Les choses risquaient de déraper et niveau dérapage, l’on était déjà pas mal pour une seule soirée. Mais ce n’est pas fini – eux deux. Il le lui avait inconsciemment promis. Même si c’est fou, ce n’est que le début.


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