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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Behind the clouds, the sky is always blue. [Hya & Will] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 21 Mar - 22:17
    Passer deux ou trois fois par an chez Elvira, à Førde, c’est une tradition à laquelle je ne peux pas déroger. Quand ce n’est pas ma femme, ce sont mes gosses qui me tannent pour aller voir leurs cousins ou pour les faire venir. Et moi, eh bien, je finis toujours par céder.

    Je ne suis pas proche de ma sœur, pas autant qu’on aurait pu l’être, en tout cas. Je n’aime pas son mari, ça ne colle pas entre nous et Elvira a toujours été un peu « niaise » à mon goût… enfin, je suis mauvaise langue à parler comme ça, je ne devrais pas dire de telles choses alors que ma petite sœur nous accueille tous les quatre chez elle, elle nous loge, nous nourrit, nous blanchit… Il serait injuste de ma part de tenir des propos désobligeants. Je vais juste faire profil bas, être le plus sympathique possible, essayer de ne pas être trop cash avec mon imbécile de beau-frère et… non, pour les gosses, je ne dois pas me forcer à quoi que ce soit. Et puis, mes enfants et eux s’entendent bien, alors il vaut mieux les laisser vivre de bons moments ensemble, feindre d’être une famille soudée et saine, et puis chacun retournera à sa petite vie plus ou moins tranquille.

    C’était le deal. Et comme à cette période de l’année on fête l’anniversaire de la petite et l’anniversaire de ma sœur, il faut marquer le coup. Ma chère et tendre a trouvé un cadeau qui devrait plaire à Elvira – je ne sais même pas comment ça se fait, mais ces deux-là arrivent à s’entendre plutôt bien – et je dois avouer que je n’ai même pas cherché à savoir de quoi il s’agit. J’ai beaucoup de mal à m’intéresser à des choses comme ça. Ce n’est tout simplement pas mon truc.

    Le voyage jusque Førde s’est déroulé sans encombre. Transplanage réussi. Pas trop de moldus dans les parages, non plus, ma sœur vit dans un coin un peu retiré et ça tombe plutôt bien. Ce n’est pas le moment de se fritter à l’ennemi.
    Parfois, je dois reconnaître que la Norvège me manque un peu. J’ai des souvenirs tellement précis de lieux et de moments de mon enfance dans ce pays… Je pense profiter du voyage pour montrer à mon fils quel genre d’adolescence on a, par ici. Bien sûr, Førde n’est pas Tromsø, mais certaines traditions perdurent, peu importe la région du pays.

    Pour l’instant, je préfère rester un peu seul. La nature sauvage me manque un peu, parfois, et ce n’est pas à Canterbury que je verrais un jour des fjords, un glacier ou même les fameuses maisons aux toits couverts d’herbe où viennent paître les chèvres.
    Après le repas, j’aime me balader dans ces paysages. Il y a quelque chose d’apaisant à cet environnement, je l’apprécie de plus en plus, peut-être est-ce dû à mon âge, je ne sais pas trop.

    Marcher, c’est très bon pour l’esprit. On se fiche pas mal de la destination, tant qu’on avance et qu’on ne se retourne pas. Mes balades en solitaire peuvent durer parfois des heures, mais je ne vois pas le temps passer, c’est comme ça. Au gré de mes pas, mon esprit vagabonde, je pense à un tas de choses. Le boulot, la famille, Faust et les autres… Je passe d’une idée à l’autre, c’est parfois un peu fatigant, mais pas dans un milieu comme celui-ci.
    Au bord du fjord, je ferme les yeux et j’inspire profondément. Cet air, si pur, tellement inhabituel, on dirait qu’il me transperce les poumons… et ça me fait un bien fou. Je sens que ça me ressource, ce genre de petit rituel.

    Et puis j’ouvre les yeux. Plus loin se trouve une silhouette. Pas bien grande, pas bien large, un peu voûtée… J’hésite un peu. Si c’est un moldu, devrais-je me laisser tenter et le torturer un peu, ici, dans ce magnifique paysage qu’il souille par son unique présence ?
    Je sens ma tempe battre. C’est le signe que l’énervement monte. Je décide d’aller voir cette silhouette de plus près, quitte à la faire dégager de mon havre de paix.
    Je marche, d’un pas de métronome, parfaitement réglé, minutieusement régulier. J’ai appris très jeune à réguler mes émotions et je ne me sens pas l’envie de remettre à plus tard mon moment de solitude et de sérénité.

    Je m’approche de la silhouette. Cette personne marche sans regarder où elle va, c’est un fait. Et j’ai, durant une seconde, l’envie de voir si oui ou non elle va se casser la figure. Encore une fois, j’aurais du mal à rester de marbre, mais voilà, mon regard ne se détache plus de cette silhouette. Comme quelqu’un qui est de trop dans mon paysage, dans mon univers. Je ne sais pas encore si je vais chasser l’intrus ou autre chose.


    « Hé ! » Par Salazar, qu’est-ce qui me prend ? « Faites attention, les roches sont glissantes par ici. »

    Encore un peu et je joue la provoc… Bon sang, parfois, je me foutrais des claques.
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 21 Mar - 23:56
Behind the clouds, the sky is always blue.
ft. William & Hyacinthe
J'ai besoin d'être seul aujourd'hui. Comme bien souvent. C'est d'ailleurs la raison de ma venue en Norvège, je ne voulais voir personne. Je vis plutôt bien le fait de vivre dans une ferme au milieu de nulle part, en périphérie de Bergen. Je travaille dans un café en ville et le reste du temps, je me concentre sur ma musique. C'est un peu par un hasard total que j'ai fini chanteur dans un groupe de Black Metal Norvégien mais je ne vais pas m'en plaindre. La ferme où nous vivons est assez grande pour que l'on puisse éviter de se voir, et les bois à côté sont vastes. Toujours est-il qu'en quelques mois dans le pays, j'ai pris les habitudes locales. Surtout celle d'aller me promener dans la nature dès que l'envie m'en prend. Mes parents ne m'ont jamais appris à camper, mais je me suis fourni un sac à dos et un sac de couchage. Ainsi que l'une de ses tantes qui se déplie toute seule. Pour le reste, j'ai la magie. Je croise rarement quelqu'un dans les Fjord qui sont si vastes, que l'on peut marcher une journée entière sans croiser un autre humain. Et c'est appréciable. Ici, personne ne risque de me voir faire de la magie.

Mon sac à dos sur l'épaule, j'ai claqué la porte de la ferme en disant que je reviendrais plus tard, sans préciser quand. La dernière fois que ça m'a pris, je suis resté trois jours au milieu de nulle part à apprécier la beauté brute de la roche. Je ne suis rentré qu'après avoir fini mes maigres réserves de nourriture et cette escapade avais été bénéfique. Au moins, j'avais pu réfléchir calmement. Sans que l'on vienne me parasiter. Une fois suffisamment enfoncé dans la forêt à côté de la maison, je m'assure qu'aucun des moldus avec qui je vit ne m'a suivi en me retournant. Regardant par dessus mon épaule, je sors ensuite ma baguette de la poche de ma veste et me concentre en repensant à ce petit coin de nature que j'apprécie. Malheureusement, je tombe brutalement sur le sol quelques secondes plus tard, et lâche un gémissement de douleur en me tenant le coude. J'ai atterri sur une pierre, et j'ai réussi à me faire mal. Les genoux écorchés, le coude qui auras surement un bleu demain matin, mais aussi la nausée. Au moins, je n'ai pas été désartibulé. Je m'assure que tout est bien là et constate que j'ai malgré moi laissé un bout de mèche de cheveux derrière moi, l'une d'elle était désormais plus courte que les autres. En soi, ça ne se verra pas vraiment dans la masse. Mais j'esquisse un sourire amusé en pensant à ce que Thomas pourrais s'imaginer s'il retrouvais une simple mèche blonde, pour toute trace de mon passage. Cet abruti serait capable de croire que j'ai été bouffé par un ours ou par un loup.

Je me relève en grimaçant, époussette mes vêtements et regarde autour de moi. Ah, c'est vide de toute âme. Je range soigneusement ma baguette, et commence à marcher pour m'éloigner le plus possible de toute trace de civilisation. J'ai entendu des gens parler au loin et je ne compte pas les croiser. Je ne suis pas venu ici pour parler, si c'était l'envie que j'avais, je serais allé au bar du coin à Bergen. Quand je viens dans les Fjord, c'est pour y être seul. Je commence donc à marcher, à un bon rythme malgré la nausée encore présente à cause de ce transplanage brutal, et j’aperçois en contre bas une petite cabane de pêcheur qui semble être désertée. Je m'approche donc du bord du ravin, pour mieux l'observer et songe même un instant à y descendre. Je tend une main dans mon dos, pour y attraper mon appareil photo mais sursaute et manque, effectivement de tomber une bonne fois pour toutes quand on s'adresse à moi. En Norvégien, bien entendu. Je me relève, m'éloigne du bord rapidement puis me retourne pour voir qui est venu me faire chier. C'est quand même pas de chance, de croiser quelqu'un ici...    

« Je... Oh. Monsieur Ombrage ? » Je me raidis, remonte mes lunettes sur mon nez et fronce les sourcils. Oui, c'est bien lui. Quand je part en camping, je laisse le maquillage et les lentilles de contact à la maison, je n'en ai pas besoin quand je suis seul avec moi-même. Je penche la tête sur le côté intrigué, de le croiser ici. Finalement il faut croire que le monde est petit. Mon ventre se tord alors sous l'angoisse et soudainement, sauter en contre bas de la falaise ne me semble plus être une si mauvaise idée que ça. Mes parents m'ont surement portés disparus, et quand il rentrera au ministère, il va sans doute s'empresser de passer par le bureau des sports magiques pour dire à ma mère qu'il m'a croisé dans un Fjord en Norvège... Je déglutis, recule d'un pas tandis qu’il s'avance et hésite à porter ma main à ma baguette. « Je... Je ne m'attendais pas à croiser quelqu'un ici. Surtout pas vous. » Est-ce que ça va se finir comme ça ?... Lui ou moi dans le ravin, pour ne pas faire face aux conséquences de mon brun out ?... Non, allez, respires Hyacinthe et calmes toi... Je me force par politesse à sourire au chef des Oubliators qui continue de s'approcher de moi. « Vous êtes venu passer des vacances en Norvège vous aussi ? »
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 22 Mar - 11:38
    Qui aurait pu croire qu’il était possible de tomber par hasard, à l’étranger, dans une région peu peuplée et peu touristique, sur quelqu’un qu’on a croisé tous les jours au boulot pendant quelques semaines ? Je ne savais pas si c’était le fruit du hasard ou si ce jeune homme avait pu être engagé pour me suivre et me surveiller. J’en aurai le cœur net, de toute manière, ce n’est pas le genre de chose à prendre à la légère.
    Je dévisageais la face de mon interlocuteur. J’ai une excellente mémoire, je me souviens de chaque conversation avec lui, mais il me semble plus prudent de rester méfiant. Ne rien laisser paraître, c’est le plus important.

    Je dois reconnaître que je suis surpris de le rencontrer par ici. On n’est pas très loin de la cabine de mon beau-frère et je m’étais demandé si ça pouvait être une bonne idée d’y passer deux ou trois jours avec mon fils, histoire de resserrer nos liens... mais comment serait-il possible de se retirer un peu du monde si l’on croise des gens du Ministère au beau milieu de la nature ?

    Mon grand-père me disait souvent « Il n’y a pas de hasard », comme si tout était prévu, écrit quelque part, comme si nous n’étions que des marionnettes entre les mains de quelque entité supérieure nous manipulant comme bon lui semble... Je n’aime pas cette idée, j’aime me sentir libre de mes choix et de mes actes, j’aime avoir le pouvoir et imposer mes décisions, alors, peut-être que c’est vraiment un hasard? Au fond, il n’y a pas trente-six façons de le savoir...


    « Surtout pas moi? Qu’entendez-vous par là, Mr Chang ? »

    Si ça devait mal se passer, je n’aurais guère de choix. Une mauvaise chute sur les roches glissantes, qu’elle triste fin ce serait pour un jeune homme comme lui...
    Mais je ne pouvais pas ignorer les moments passés à discuter avec Hyacinthe au Ministère. Ces conversations avaient quelque peu égayé mes journées durant un temps. Comme si j’avais trouvé un interlocuteur avec qui je ne devais pas brider mes pensées pour exprimer quelque chose d’accessible.
    Les mots avaient leur importance et je ne savais pas bien comment je devais prendre son « surtout pas vous ». Avait-il quelque chose à me reprocher personnellement? Pour autant que je m’en souvienne, cela ne me semblait pas possible, je suis un type prudent et discret, et même s’il est connu que je fréquente les cercles de sang pur, il n’a jamais été prouvé que mon allégeance penchait de ce côté.


    « Des vacances? Certainement pas. Le mot vacances est synonyme de plaisir et je suis ici par obligation. »Je sais bien que tout le monde ne peut pas comprendre à quel point ça peut être frustrant d’être coincé par des histoires de famille.
    « Je suis venu voir ma famille, simplement. »

    Il n’avait pas besoin d’en savoir plus. Je me rends alors compte que je le dévisage depuis un moment maintenant. J’ai remarqué quelques détails sur son visage, le teint pâle, je veux dire plus que la dernière fois que je l’ai vu, c’est-à-dire que cela lui fait un teint plutôt blafard. Son regard n’est pas non plus exactement celui que j’ai pu connaître il y a quelque temps.
    Il parlait de vacances, mais n’avait pas exactement l’air enchanté de quelqu’un qui est vacances pour un moment agréable.
    Je ne suis pas du genre à aller me mêler des affaires des autres, mais disons que là, pour le coup, ça donne quand même envie de se poser quelques questions… et de les poser directement à la principale personne intéressée.


    « Je suis assez surpris de vous croiser par ici. Vous avez des connaissances dans la région ? »

    Je ne sais pas bien comment je suis censé lui parler. D’un côté, j’ai envie de savoir ce qu’il fout par ici, d’un autre, je suis à deux doigts de lui dire ce que je pense de sa mère. Mais, en soi, il n’y est pour rien… On n’est pas responsable de nos parents, de leurs idées et de leurs choix. Heureusement, d’ailleurs, sinon, je pense que je mourrais de honte en assumant les conneries de mes géniteurs.

    Mon regard descend quelque peu. J’analyse le jeune homme et je suis sûr qu’il fait exactement la même chose que moi en ce moment. Je sais d’emblée qu’il remarquera à mes chaussures que je suis parti en randonnée. Peut-être même verra-t-il à la forme de ma sacoche que j’ai à peine emporté de quoi grignoter. Peut-être qu’il saura tout de suite que je ne suis pas là pour l’emmerder.
    Quant à moi… je peux remarquer, à l’humidité sur ses vêtements, qu’il a dû glisser et tomber. Je peux également constater que le jeune homme a dû marcher un moment avant d’arriver ici, je peux voir le dépôt de terre mouillée sur le bord de ses semelles.


    « Vous n’avez pas l’air en grande forme. Si vous vous êtes fait mal, je peux arranger ça. »

    Je n’ai pas grand-chose avec moi, mais je sais par expérience qu’il vaut mieux avoir un minimum d’éléments pour se soigner, surtout quand on s’éloigne de la civilisation.
    Quand j’avais son âge et que je revenais en Norvège, je retrouvais quelques amis et on plongeait dans l’eau des fjords, avec le sentiment de réaliser un exploit et de se sentir ravivé par la froideur de l’eau pure.
    Nous sommes en terrain neutre, dans une épure naturelle digne de ne pas être foulée par n’importe qui. Je me sens chez moi, dans cet environnement et j’ai encore du mal à concevoir que je puisse croiser des intrus dans mon havre…




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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 23 Mar - 12:54
Behind the clouds, the sky is always blue.
ft. William & Hyacinthe
Encore et toujours, je m'enfonce en disant quelque chose. Il faudrait que j'arrête de parler parfois, ou alors, juste que j’apprenne à faire la conversation aux gens. Que j'apprenne à comprendre leurs sentiments, mais ce concept me perturbe grandement. ça n'as rien de logique si vous voulez mon avis, si bien que je ne préfère pas me soucier de ceux des autres généralement. Seulement, quand ce sont les miens qui sont en cause... J'ai l'impression de réagir avec plus de violence que les autres. Parce que je ne les maîtrises pas. Je n'ai jamais entendu parler d'un autre garçon de mon âge qui pleure pendant trois ou quatre heures durant par peur d'avoir raté un examen. Trop sensible, c'est un fait. Ma mère a raison quand elle dis ça de moi, mais c'est une chose que je m'efforce de cacher au reste du monde.

Toujours est-il que le sorcier devant moi n'est pas en vacances ici. Il est venu voir sa famille. Je m'en souviens maintenant, nous avions vaguement parlé de ce détail avant de reprendre une conversation qui était bien plus intéressante et stimulante intellectuellement. Au Ministère, Monsieur Ombrage étais l'une des seules personnes avec qui j'avais une affinité malgré notre écart générationnel important. Un homme intelligent et curieux, digne aussi, ambitieux également. Des qualités qui sont appréciables selon moi, celles que je recherche généralement pour me lier d'amitié avec quelqu'un. C'était tout de même un peu étrange je suppose, d'un point de vue extérieur, de nous voir discuter si longuement ensemble lors des pauses autour d'une tasse de thé ou de café. Dans les faits nous n'avons rien en commun. Une trentaine d'années de différence si bien qu'il pourrais largement être mon père, des noms de familles incompatibles. Mais nous ne devrions pas nous soucier de tout ça maintenant que la guerre est terminée. Pourtant, ma propre mère s'est rebellée contre Dolores Ombrage. Je n'ai d'ailleurs jamais osé vraiment lui demander son lien de parenté avec l'ancienne sous-secrétaire d'état et grande inquisitrice de Poudlard. Lui par contre sait très bien qui est ma mère, Cho Chang, la directrice du département des jeux et sports magiques. Je me mordille la lèvre à sa question, regarde mes pieds avec une certaine gêne et hausse les épaules :

« Oui, j'habite ici depuis quelques mois. Enfin, pas loin de Bergen à la campagne. » Des connaissances, n'est-ce pas ?... En fait, je ne connaissais personne en arrivant ici. C'est le hasard, une décision impulsive qui m'a amené en Norvège loin du Royaume-uni. Mais le destin a voulu que je trouve le jour même un hébergement et un travail en quelques sortes, si l'on peut dire que musicien en est un. Officiellement, c'est en travaillant dans un café que je gagne ma vie, pas en criant dans un micro en me dandinant sur scène recouvert de maquillage. « C'est un très joli pays. Et on dit que les voyages forment la jeunesse n'est-ce pas ? »

Quand il me fait remarquer que je n'ai pas l'air en grande forme, je laisse échapper un rire cynique comme à mon habitude, et regarde mes genoux écorchés. Comme un enfant qui viens de tomber en jouant avec un peu trop d'enthousiasme. « Pour être tout à fait honnête Monseur Ombrage, ce ne sont pas les égratinures sur mes genoux qui sont les plus graves. » Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui dis ça. Mais... Le fait est-là, j'ai l'impression que les seuls qui puissent vraiment me comprendre et avec qui je peux être honnête sont des personnes plus âgés. Il y a lui bien entendu, mais aussi étrangement mon ancien enseignant en Alchimie, le professeur Lovecraft qui s'est montré d'un soutien crucial et important lors de ma septième année à Poudlard. Celle-ci a été la pire de toute ma scolarité, avec le stress des ASPIC à venir, j'étais assez fragile mentalement et émotionnellement parlant. Sans forcément en avoir conscience, mon enseignant m'a donc peut-être sauvé la vie. Tout va mal, depuis l'an dernier. C'est à ce moment-là je suppose que ma santé mentale a commencé à se dégrader, et mon échec au ministère n'a fait qu'empirer les choses. On m'a dit que c'était sûrement la fameuse crise d’adolescence que tout le monde traverse, mais j'ai du mal à y croire. En y réfléchissant, je n'ai jamais été forcément très heureux. Si ça se trouve, je couve ce que l'on appelle une dépression. Allez savoir. Finalement ça m'importe assez peu, si c'est vraiment ça, alors je la traîne avec moi depuis un moment déjà.

Je relève les yeux vers lui finalement, enfonçant mes mains dans mes poches pour me protéger du froid de la brise qui commence à se lever dans le Fjord : « S'il vous plaît, ne dites pas à ma mère que vous m'avez croisé ici. C'est pour fuir ma famille que je suis en Norvège depuis mon renvoi du ministère. Contrairement à vous qui la visitez. Mais peut-être que vous la fuyez vous aussi en étant au Royaume-uni... ? » Encore une fois, je regrette immédiatement d'avoir parlé et de mettre les deux pieds dans le plat aussi rapidement. Je baisse donc de nouveau les yeux, honteux et m'empresse de lui présenter mes excuses : « Pardonnez moi c'était indiscret comme question. » J'ai beau avoir grandi en écosse et être issu d'un mélange culturel, maman avec son sang hongkongais nous a appris qu'il fallait toujours respecter nos aînés. Et qu'est-ce que je fais ?... Je me montre insolent, je crois. Décidément, je ne suis pas un bon fils. J'ai bien fait de partir loin... Elle a bien mieux réussi avec ma petite sœur qu'avec moi. Je suis un poids pour la famille, le mouton noir, celui qui est un peu défectueux. Quand la peine sera passée, mes parents se rendront sûrement compte que c'est finalement une très bonne chose que je ne sois plus là. « Je ne pense pas que vous puissiez vraiment m'aider à m'arranger, mais c'est tout de même gentil d'avoir proposé. »  
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 24 Mar - 7:39
    Je ne suis pas sûr d’avoir bien fait de venir jusqu’à lui. Ne voulais-je pas rester un peu seul et tranquille ? N’était-ce pas une des raisons premières de ma petite escapade dans la nature ?
    Pourquoi dois-je toujours être comme ça dans un entre deux ? Ce n’était pas évident à gérer, toujours en train de peser le pour et le contre, d’envisager la pire conséquence possible de chacun de mes choix... Il me faut toujours tout analyser et tout déchiffrer, je ne supporte pas de ne pas comprendre. Ça a toujours été comme ça et je crois bien que ça ne changera jamais. J’ai appris à vivre avec.
    Au fond, je préférais tomber sur le jeune Chang que sur sa mère ou son moldu de père... je pense même que dans mon état d’esprit actuel, j’aurais eu du mal à faire bonne figure devant quelqu’un comme Myrna. Tout ce qui se passait dans le monde commençait franchement à m’agacer, surtout ces mordus complètement tarés qui avaient décidé d’éliminer les sorciers. Dans certains cas, j’avais du mal à garder le contrôle de mes nerfs. Il va de soi qu’il vaudrait mieux que je ne croise pas les membres de ce Blood Circle de mes deux... Quand je me sens comme ça, j’ai la baguette facile et le Doloris qui me démange.

    Je ne sais pas exactement ce qui peut bien se passer dans la tête du jeune homme en ce moment, mais je me doute que ses pensées se suivent et s’enchaînent à toute vitesse, une idée en entraînant une autre et ainsi de suite. C’est ce qui m’a donné le plus de fil à retordre lorsque j’ai dû apprendre à me maîtriser. En psychomagie, ils appellent ça de la surefficience mentale. Et j’ai lu quelque part que les « zèbres » se reconnaissaient entre eux, comme si le fait d’être surdoué allait d’office constituer un point commun sur lequel construire une relation. L’hypersensibilité est certainement l’autre versant le plus difficile à dompter. On ne peut pas faire taire les sentiments et les émotions, il faut les apprivoiser et apprendre à réagir en gardant bien en tête que les gens normaux ne ressentent pas les choses avec la même intensité.

    Ça me fait penser que je devrais peut-être prêter un livre ou deux à ce garçon. Je ne sais pas s’il s’intéresse à la psychomagie, mais si ces bouquins m’ont aidé, je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas avec Hyacinthe. Il comprend vite et bien, je ne sais pas s’il aime lire, mais je suis convaincu que ça peut l’intéresser. Je verrai bien.

    Hyacinthe, à Bergen… Je connaissais la ville dont il parlait. Il y avait un bar que j’aimais fréquenter de temps en temps, un bar dont le comptoir est un ancien bateau. L’intérieur de cet endroit est entièrement fait en bois et j’ai toujours apprécié l’impression de chaleur qui se dégage d’un intérieur boisé.


    « Bergen… la ville d’Europe la plus humide… Vous y êtes depuis combien de temps ?» Les voyages forment la jeunesse… ce n’était pas faux, mais dans la bouche de Hyacinthe, ça résonnait à mes oreilles comme des propos tout à fait différents. « Vous n’avez aucunement besoin de me servir ce genre de banalités, Hyacinthe. Je peux tout à fait comprendre que vous ayez besoin de changer d’air.»

    Cette idée qu’il n’était pas ici juste pour le voyage se confirma par ce qu’il dit ensuite. Il était évident que ce garçon traversait une période de mal-être qu’il venait sans doute cacher par ici. Devais-je me taire et faire comme si je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire ?
    Le jeune Chang aurait pu être mon fils. Dans les faits, il avait cinq ans de plus que mon héritier et je n’avais jamais couché avec Cho Chang – jamais même je n’avais désiré cette femme – mais je ressentais quelque chose pour Hyacinthe. Je m’étais un peu attaché à lui, je pense, lorsqu’il venait au Ministère.


    «Je me doute. Et, croyez-le ou non, je sais ce que c’est. »

    Et puis voilà que le jeune Chang me révélait une information cruciale au sujet de sa famille. La fameuse famille Chang, très soudée, bien sous tous rapports… mais peut-être pas suffisamment investie dans le bien-être de chaque membre de cette famille, justement. Me voici détenteur d’un morceau de secret, une pièce de puzzle. Je suis d’un naturel curieux, j’aime garder le fil et avoir une totale compréhension des choses… c’est pour cela que j’ai lâché :

    «Je ne parle que très peu à votre mère, Hyacinthe. Et je suis bien placé pour savoir qu’il faut parfois prendre le large par rapport à sa propre famille. » Ce que je disais là faisait aussi bien référence à mes parents qu’à ma détestable cousine Dolores. «Je n’ai jamais eu d’atomes crochus avec mes parents. C’est pour cela que j’ai choisi d’être élevé par mes grands-parents paternels. Un changement de vie qui m’a permis d’éviter de me retrouver dans un état de délabrement moral… »

    Je ne suis pas infaillible. Je connais mes forces et mes faiblesses. Le décès de mon frère m’a fait changer, j’ai dû grandir plus vite, je pense, et ne pas excéder mes parents dont le chagrin était quotidien. Je ne voulais pas leur ressembler. Je ne voulais pas de ce modèle-là.

    «Je pense savoir à peu près ce que vous traversez. Pas dans les détails, bien sûr.» Je me rappelais parfaitement les mots de la psychomage dont j’étais en possession de l’ouvrage. Elle avait eu la formulation parfaite pour m’ouvrir les yeux. «Difficile d’être hors normes dans un monde où ce qui n’est pas dans la norme est considéré comme anormal, n’est-ce pas ? Tout est lié, à présent, il faut comprendre et en faire une force. »

    Sur certains points, je me retrouvais en lui. Quand j’étais jeune, j’avais, moi aussi, eu envie de me couper du monde pour ne plus avoir à les écouter, tous ces gens qui savent soit disant mieux que tout le monde… Je n’ai pas eu un parcours scolaire très chaotique, mais mes repères étaient flous et j’avais une conscience du monde assez douloureuse. Ça n’a pas été simple de trouver comment transformer tout ça en force. J’aurais aimé, je crois, être épaulé comme il se doit.

    « Venez avec moi.»

    Descendre jusque la « cabine » de mon beau-frère était un cheminement basique pour trouver un endroit calme où nous pourrions discuter aisément si le jeune Chang le souhaitait.

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 24 Mar - 12:06
Behind the clouds, the sky is always blue.
ft. William & Hyacinthe
Avec le chef des oubliators, tout est toujours plus naturel qu'avec les autres. Il m'avoue qu'il comprend ma situation, qu'il ne parle pas souvent à ma mère de toute manière. Je peux comprendre, le fait qu'elle se soit mariée à un moldu par exemple, en irrite plus d'un. Ma sœur et moi sommes de sang-mêlés, la famille Chang n'est plus de sang pur, alors certains disent que c'est une traître à son sang. Sans forcément parler de trahison pour ma part, j'aurais quand même préféré avoir un père sorcier. Pas forcément un père qui n'ait que des ancêtres sorciers, mais au moins quelqu'un avec le gêne magique, pour qu'il puisse mieux comprendre, pour qu'on puisse partager des choses ensemble. Je me souviens subitement d'un vieux texte de propagande du temps de Voldemort qui disais que les nés moldus avaient volé la magie à des vrais sorciers. La sœur de mon père étais née moldue, c'est comme ça qu'ils se sont connus avec ma mère, puisque Elizabeth et Cho étaient camarades de classe. Papa a toujours su pour le statut de sorcière de maman, il savait aussi qu'il y aurais sans doute une chance sur deux pour que leurs enfants soient magiques comme elle. J'ai mis tellement longtemps à manifester la mienne, qu'on a cru que j'étais moldu comme lui jusqu'à mes dix ans. Mais de ce que j'en sais, ceux qu'on appelle les nés moldus ont en fait tout de même un lointain ancêtre sorcier, ou au moins cracmol. Le facteur magique ressort plusieurs générations après, par pur hasard. La magie pourtant me semble être diluée, avec cette logique.... Pourtant, je ne suis pas spécialement mauvais. Même plutôt bon, si on se base sur la rapidité. La rapidité à comprendre premièrement, puis ensuite à lancer des sorts bien que cela soit surement dû au cœur de ma baguette. Le zouwu après tout est un très gros chat Chinois qui parcourt énormément de distance à une vitesse folle. C'est bien plus efficace qu'une moustache de niffleur dans une baguette !

Quand il m'assure qu'il ne diras donc rien, j'acquiesce d'un air entendu : « Merci. » Mes grands-parents, deux deux côtés, sont du genre assez progressistes. Les Chang s'en fichaient pas mal que maman soit amoureuse d'un moldu, ce qui les a plus dérangés je crois, c'est que mon père ne soit pas asiatique. Finalement j'ai eu la double peine : le sang mêlé et deux cultures différentes. C'est bien pour ça que parfois je me dis que les Mangemorts n'ont pas tout à fait tord de dire qu'il ne faut pas se marier à des moldus. Parce que au final, ceux qui morflent le plus après ce sont les gosses. Quand il me parle de faire de mes différences une force, j'esquisse un sourire mélancolique. J'ai déjà essayé. Du moins, s'il parle de mon potentiel intellectuel. Pour ce qui est de mes origines moldues, j'évite d'en parler. Si un camarade me demande si je suis vraiment Chinois, je répond que non, que mon père est écossais et que je ne suis qu'à moitié Hongkongais sur le papier. Bien que ça ne se voit pas particulièrement, j'ai quand même beaucoup plus pris des gênes de maman. De papa, je n'ai hérité qu'une peau très claire. « Jusqu'à présent ça n'a pas vraiment fonctionné. En fait, je m'en fiche qu'on me prenne pour une personne froide et méprisante. Je ne cherche pas à le cacher quand je trouve que quelqu'un est un piètre sorcier, ou une personne sans potentiel intellectuel. » J'ai assez peu d'amis, plutôt des ennemis ou tout du moins des gens qui ne m'apprécient pas énormément à cause de mon franc parlé. Mais disons que je privilégie la qualité à la quantité quand il est question de nouer des amitiés. « J'ai de l'ambition. Et je suis un Serpentard. Si bien que j'ai tendance à ne pas m'encombrer des états d'âme des autres, que ce soit des camarades ou autre. Les gens ne font que vous freiner dans la vie, si vous accordez de l'importance aux mauvaises personne n'est-ce pas ? » Je n'ai honnêtement jamais eu l'énergie d'être très sociable. Soit on m'accepte comme je suis, soit on passe son chemin. J'estime que je n'ai pas à faire d'efforts, et je n'en exige d'ailleurs aucun des autres non plus. Venez comme vous êtes, pour reprendre le slogan d'un fast food moldu très connu. Ironiquement pourtant... Très peu de mes amis me connaissent vraiment. Très peu ont cherché à vraiment gratter la surface. Et c'est tant mieux.

Quand le chef des Oubliators me demande de le suivre, j'hésite un instant. Mais... Je le connais non ? Je sais qu'il ne me fera sans doute pas de mal. Ce serrait stupide de sa part, même si me tuer au beau milieu de nulle part serait tout de même très facile. Pour autant, est-ce que j'en ai quelque chose à faire de mourir ?... Honnêtement, pas vraiment. Je n'ai donc rien à perdre, et si je change d'avis et que je décide de me battre pour survivre en cas d'attaque, j'ai conscience que je ne partirais sans doute pas tout seul. J’emboîte donc le pas à mon aîné, marchant à ses côtés d'un pas plutôt tranquille. Je ne sais pas spécialement où il m'amène. Peut-être une jolie vue du Fjord à me faire découvrir ?....

Nous marchons en silence pendant quelques minutes. Ou plus, je ne sais pas vraiment combien de temps cela nous prend, préférant profiter de l'horizon et de l'air frais de la Norvège. Finalement, je vois une petite cabine se dessiner en bas d'un chemin. Perdue au milieu de nulle part, pas de doute, c'est bien une manie de sorciers de faire ça. Même si les moldus Norvégiens aiment bien s'isoler eux aussi. Les gens d'ici sont assez froid, un peu à l'image de leur climat. Pas forcément tactiles, mais tout de même polis, quoi qu'assez peu souriants finalement. Beaucoup pensent que comme je suis asiatique, je souris tout le temps poliment. Mais c'est faux. Je n'ai jamais été comme ça. Si bien que la froideur des Norvégiens me convient très bien. « C'est donc ici que vous logez pour vos obligations familiales ? »  Autant éviter de prononcer à nouveau le mot vacances, puisque ce n'est pas le cas.
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Lun 25 Mar - 9:59
    Je ne sais pas trop pourquoi je fais ça, mais je pense que, d’une certaine façon, c’est peut-être parce que j’aurais aimé que quelqu’un fasse ce geste et cette démarche envers moi lorsque j’étais adolescent.
    Ce n’était pas exactement le même contexte, c’est sûr, mais je sentais que le désarroi dans lequel je m’étais trouvé trente-cinq ans plus tôt n’était pas un épisode isolé. Parmi les « zèbres », ce n’était pas rare du tout. Nous étions des êtres humains à part, différents par notre surefficience mentale... face aux normaux pensants, on pouvait paraître fous, barbants ou agaçants, certains trouvaient que l’on accordait beaucoup trop d’importance à des choses sans grand intérêt... mais ils ne pouvaient pas comprendre à quel point chaque détail pouvait compter pour nous... le moindre petit élément recelait parfois un tas d’informations clés pour la suite... je ne supportais pas l’idée de passer à côté de quelque chose d’important.

    Je ne peux pas dire que je connais très bien le jeune Chang. Je me demande si ce jeune homme et moi, nous aurions pu être amis si nous avions eu le même âge. Et puis je me dis que tout le monde se fout de l’âge... enfin, non, pas tout le monde, je sais bien que parmi les personnes qui ne me portent pas dans leur cœur, certains n’hésiteraient pas à déverser sur moi leur fiel, peu importe la situation.

    Hyacinthe était un garçon que d’aucuns qualifieraient de « spécial » et c’était peut-être pour cela que j’avais envie de faire partie de l’étape importante que constituer la prise de conscience.
    Je n’étais certes pas un homme parfait, mais si ce jeune garçon devait trouver une personne repère de qui s’inspirer, je voulais bien être cette personne et lui ouvrir la voie à une existence qui serait plus sereine et plus maîtrisée. Après tout, il n’allait tout de même pas gâcher sa vie en prenant exemple sur son moldu de père ou sur sa traîtresse de mère.
    Heureusement que nous ne sommes pas responsables de nos parents.

    Quand j’entendais le jeune Chang parler de la sorte, je me retrouvais un peu en lui. Ces propos me paraissaient tellement normaux et naturels... je comprenais ce qu’il voulait dire parce que j’étais un peu comme ça, moi aussi, peut-être avec une bonne dose de discrétion en plus, tout de même, je n’aime pas trop me sentir toisé ou dévisagé par quelqu’un.


    « Voilà la première chose à faire : accorder aux autres l’importance que vous décidez de leur accorder. Si ce sont des pitiponks attardés ou de vraies bouses de dragon, ne les considérez même pas dignes de croiser votre regard. »

    Certaines personnes avaient encore moins de valeur que les elfes de maison, après tout, autant les considérer avec l’absence d’égard qui leur est donc due.
    Mais je pense que Hyacinthe n’a pas besoin de moi pour savoir comment envoyer paître les imbéciles.
    Je sais par expérience que ça n’a pas dû toujours être bien perçu d’agir de la sorte, mais il est nécessaire de se protéger des souillures diverses. Surtout quand on est doté de cette fichue hypersensibilité qui va de pair avec le haut potentiel intellectuel : on interprète plus, on comprend mieux et, même si on se trompe parfois, il arrive que l’on accumule un tas d’émotions qui finissent par déborder quand elles sont trop nombreuses et trop intenses. C’est peut-être ça le plus difficile à gérer, au fond... ce qui érafle ou égratigne les autres peut nous déchirer.


    « Plus vous aimez les gens, plus vous êtes faible, Hyacinthe. »

    Nous marchions côte à côte, dans un silence propice à la réflexion et à l’appréciation du paysage brut qui nous entourait. Cet endroit ne m’était pas tout à fait familier, puisque je n’y venais qu’une fois de temps en temps, lorsque j’avais besoin de souffler un peu tandis que ma femme et ma sœur se lançaient dans leurs longues discussions féminines auxquelles je n’avais aucune raison de prendre part.
    Alors, forcément, un petit rire l’échappa lorsque mon jeune interlocuteur émit l’idée que je puisse venir vivre dans ce petit chalet de bois pour le temps de mon séjour.


    « Vous m’avez bien regardé ? Ai-je l’air de quelqu’un qui viendrait vivre dans une cabine étroite comme celle-ci ? » Je lui montrais la plaque près de la porte. « Nous sommes dans la cabine de mon beau-frère. L’endroit le plus calme et le plus retiré que je connaisse par ici. »

    J’ouvrais la porte pour entrer. Comme c’était l’habitude dans le pays, ce n’était pas fermé à clef. Il y a, dans la culture nordique, un grand respect pour le bien d’autrui. On ne déplore que très peu de vols dans le pays et c’est quelque chose qui me plait beaucoup. Je n’aime pas l’idée de devoir toujours fermer à clef et vérifier qu’aucun intrus n’ait la moindre possibilité d’entrer. C’est une perte de temps tout cela.
    Au moins, ici, on est en paix et il n’y a jamais d’inquiétude à se faire pour nos biens.

    J’ouvrais ensuite les volets pour faire entrer un peu de lumière. L’intérieur de la cabine était, contrairement à toute attente, relativement confortable. Un canapé, un frigo, des cannes à pêche... impossible de nier l’appartenance de ce lieu à mon beau-frère.


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Lun 25 Mar - 10:32
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ft. William & Hyacinthe
William et moi partageons le même point de vue : certains humains ne sont pas digne de notre attention. Sa comparaison avec des pitipionks attardés me fait d'ailleurs sourire de manière amusée. Il a toujours de drôles d'expressions, et c'est une chose que j'apprécie chez lui. Pour autant, je me demande si tout au fond il est aussi sensible que moi. Il doit particulièrement bien le cacher si c'est le cas. Tout comme moi en règle générale, à Poudlard rare sont les personnes à savoir que je peux me montrer très émotif, bien plus que la moyenne semblerait-il. Profitant du paysage, je me dis que je devrais revenir faire quelques photos plus tard. Depuis que je suis arrivé en Norvège, mon appareil photo magique me sert beaucoup plus qu'avant. Les paysages ici ont quelque chose d’apaisant, et je me suis pris une lubie pour la photographie dernièrement. Honnêtement ça ne m'intéresse pas vraiment de prendre des gens en portrait, mais la nature si. Elle est bien plus belle, honnête et brute que les êtres humains. Quand nous arrivons à la cabane, il me demande avec un petit rire si vraiment, je l'imaginais vivre là dedans. Je hausse les épaules, ne voyant pas vraiment en quoi ce serait choquant : « Pourquoi pas. C'est bien d'être seul, même si c'est un peu rustique vous seriez tranquille ici. Loin de tout et de tout le monde, c'est l'idéal. »  

A sa place c'est ici que je logerais. Rentrant à sa suite dans la cabine, qui est donc à son beau-frère, je retire par habitude asiatique mes chaussures à l'entrée. Je ne voudrais pas mettre de la boue partout bien qu'avec un simple coup de baguette ce sera ni vu ni connu et que le parquet sera comme neuf. Je dépose également mon gros sac à dos dans l'entrée, retire ma veste mais garde tout de même ma baguette sur moi. Par habitude, puis jusqu'au cas où. Je doute désormais qu'il veuille vraiment me tuer, surtout maintenant que nous sommes à l'intérieur. Il aurais pu faire ça dans les bois pour ne pas tâcher le sol, ou au dessus de la falaise. Mais on ne sais jamais non ?... Il fait plutôt bon ici et alors qu'il ouvre les volets je fronce les sourcils, intrigué de voir un réfrigérateur moldu. Tant bien que mal, je me retiens de lui demander si son beau-frère est un moldu et cela me demande un gros effort, presque surhumain, de ne pas mettre les pieds dans le plat avec une question qui pourrais être mal venue.

N'osant pas vraiment m'aventurer plus, ce n'est que lorsqu'il me désigne le canapé que je m'installe en faisant bien attention. Encore une fois, l'éducation asiatique fournie par ma mère est à remercier, ou à blâmer peut-être. Certaines personnes me trouvent parfois un peu coincé, trop poli, voire même carrément faux cul à cause de ça. Pourtant, une fois que j'ai mes petites habitudes, je suis beaucoup plus détendu et moins rigide. Hongkongais ou non, je reste un humain avant tout. Les coussins sont assez confortables il n'y a pas à dire, c'est bien plus douillet que la pierre sur laquelle j'ai transplané quelques minutes plus tôt.« C'est gentil à vous de m'avoir invité, merci Monsieur Ombrage. » Je marque une petite pause et observe d'un œil distrait quelques photos de famille sur un meuble. Rien de bien choquant, tout le monde a le même genre de clichés chez lui. On voit les enfants grandir, au fur et à mesure et je ne peux du coup m'empêcher de repenser aux photos de chez mes parents. J'ai changé, c'est certain, et pas nécessairement en bien. Je ne suis plus vraiment le petit garçon brun et silencieux que l'on voit dans les cadres du salon, un peu timide à l'idée de faire sa rentrée à l'école primaire. Un sourire forcé sur le visage, dans l'entrée de la maison avec mon petit uniforme, impatient d'aller à l'école tout en étant anxieux. Je me souviens parfaitement bien de cette photo et de mes joues plus rondes. Comme d'une autre, où j'ai quelques années de moins. Quinze ans, les traits encore juvéniles à poser une fois de plus à la maison. Dans la cuisine cette fois-ci, avec la lettre qui me nomme préfet de Serpentard dans une main, mon badge dans l'autre.

Je soupire longuement et sors de mes pensées en entendant la voix de William. Malheureusement, je ne l'ai pas écouté. Pas vraiment du moins, puisque j'étais plongé dans de vieux souvenirs. « Ah, un thé n'est-ce pas ? Avec plaisir, merci. J'ai des gâteaux dans mon sac à dos, ce n'est pas grand chose mais c'est tout de même ça. » Je me lève pour aller fouiller dans l'entrée et rapporte mon paquet de biscuits au chocolat que je pose sur la table. Le tic toc d'une pendule est reposant, tout autant qu'il est stressant. « Ce sont vos neveux et vos nièces je suppose ?... » Cette question est déjà plus délicate que : est-ce que votre beau-frère est moldu ?. Beaucoup diraient que ça n'a pas d'importance d'avoir des parents mixtes, mais pour l'avoir vécu je sais bien que ce n'est pas tout à fait vrai. Et je sais aussi que beaucoup de sorciers ont du mal avec ça eux aussi.  
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Lun 25 Mar - 14:03
    J’aime le calme, c’est vrai, mais j’aime aussi les moments où l’on traverse des tempêtes et des orages. J’adore ça, les orages, ça a quelque chose de majestueux… Mais par ici, ce n’est pas le phénomène météorologique le plus fréquent.
    Alors, oui, bien sûr, j’aurais pu loger ici ou aller camper dans un lieu retiré, mais ce n’était pas à l’ordre du jour. Je pense que je consacrerai un jour ou deux à la vie en pleine nature prochainement, mais pour l’instant, je cherchais simplement à ne pas rester enfermé dans la demeure de ma sœur et à profiter un peu du coin tout de même.

    J’ai eu l’habitude, étant plus jeune, de faire du camping sauvage et de me débrouiller avec peu de choses, mais je dois reconnaître qu’avec le temps, j’aime avoir un minimum de confort. C’est important de se sentir bien dans la tête et bien dans le corps. Je ne peux pas dire que ma tête soit toujours au top pour ce qui est de se sentir bien, mais j’essaie de ne pas me laisser submerger. J’ai mis du temps pour y arriver, mais je pense pouvoir affirmer aujourd’hui que je ne suis plus esclave de mes sentiments ni de mes émotions.

    Bien sûr, j’aurais pu venir loger là, le jeune homme avait raison. Tout dépendait du but poursuivi, en fait. Ce n’était pas bien compliqué. A chaque lieu sa fonction. Enfin, on va encore dire que je suis maniaque si je vous explique ça dans les détails. Mais cette cabine est un lieu particulier où il est possible de se poser, tout simplement, en oubliant le reste du monde.


    « Il aurait été beaucoup trop facile de me trouver. Et si je m’éclipse un moment pour avoir la paix, ce n’est pas pour me planquer dans le premier endroit où ma femme et ma sœur viendraient fouiner. »

    A l’intérieur, le mobilier était essentiellement moldu, pour de très simples raisons : puisque la porte n’était jamais fermée à clef, il ne fallait pas éveiller les soupçons en donnant des indices à des marcheurs égarés. La cabine ne bénéficiant pas de protections magique, mon beau-frère avait préféré se fournir chez Ikea, en bon molduphile qu’il était.

    Pour ma part… Je n’aimais pas trop ça. A quoi bon posséder des objets moldus dans un lieu dédié au bien-être et à la sérénité ? Il aurait été tellement plus simple de meubler la cabine avec de bons vieux meubles sorciers, comme un canapé en cuir de dragon par exemple, et dédier un elfe de maison à cet endroit pour que tout soit entretenu… mais mon beau-frère était un imbécile, alors il avait fait ses choix d’une autre façon. Sans réfléchir, en réalité. C’était un peu pour ce genre de raisons que j’abhorrais venir dans la famille et rencontrer ce bête type. Ma sœur avait épousé un sorcier norvégien qui aimait les moldus. Un traitre à son sang, en somme.
    Si j’avais ne serait-ce qu’une chance de lui pourrir la vie, je le ferais avec grand plaisir. Même si toutes les idées qui me passaient par la tête pouvaient facilement être réglée d’un coup de baguette. Même mes idées les plus salaces. Il fut un temps où j’excellais dans le domaine des idées salaces et des projets sanglants, mais c’était du passé, tout cela, après la bataille de Poudlard, les Mangemorts avaient dû faire profil bas et cesser les massacres orgiaques et les partouzes dans le sang. Était-ce mieux maintenant ? Je ne sais pas trop. Quand on a eu comme moi le goût du sang dès son plus jeune âge, il est très difficile de se défaire de certaines envies et habitudes. Je n’y suis pas arrivé totalement, à vrai dire, et je pense sincèrement qu’il est vain de tenter de changer la nature profonde d’un homme.


    « Je ne me voyais pas vous laisser seul dehors. » Il n’était pas rare que je ne sache pas comment interpréter certains propos. Surtout les compliments et les remerciements… Parce que je me demandais toujours si c’était un instinct quelconque qui me poussait à agir, ou ma raison. Dans les deux cas, il arrivait souvent que mes gestes ne soient pas totalement désintéressés et parfois, je perdais le fil. Me remercier, c’était me mettre face à cette interrogation perpétuelle : avais-je oui ou non agi pour obtenir quelque chose ? Je l’ignorais moi-même.

    Je voyais le regard du garçon glisser sur les photos affichées dans la cabine. Je ne m’y trouvais pas. J’aurais tout aussi bien pu emmener Hyacinthe dans la cabine de n’importe quel Norvégien en prétextant que c’était celle de mon beau-frère : il n’y avait pas vraiment de possibilité de vérifier mes dires. Au fond, il fallait juste me croire, sans avoir d’autre choix.
    Et puis Chang me parla de thé. Je ne savais même pas s’il y avait de quoi faire du thé ici. J’ouvrais deux ou trois tiroirs et tombais sur une boite métallique de forme cylindrique. Je l’ouvre et mets mon nez par-dessus. Vu l’odeur, ce doit être le fameux thé noir à la bergamote et aux fleurs de bleuets que ma femme avait eu la gentillesse d’envoyer à ma sœur il y a deux semaines.


    « De l’Earl Grey Blue Flower, ça vous convient ?»

    Je n’étais pas trop thé, pour ma part, préférant de loin un bon café, avec le dosage d’arabica et de robusta auquel j’étais habitué.
    Hyacinthe avait des gâteaux. Génial… on allait se faire un pique-nique au bord du fjord, dans une cabine typique… Wow, c’était à la limite du raisonnable, non ? Mais… c’était du chocolat et ça, c’était un argument contre lequel je ne pouvais rien.


    « Si vous me prenez par les sentiments… »

    Ma femme avait pris l’habitude de cacher le chocolat, au manoir. J’étais capable de dépenser des dizaines de gallions par jour chez Honeydukes pour m’empiffrer de chocolat en cachette, au bureau. Et elle le savait bien. J’étais légèrement accro. Mais bon, elle n’allait tout de même pas me faire une scène de ménage pour une petite couche de chocolat sur un biscuit… D’ailleurs, il y avait toujours plus de biscuit que de chocolat dans ce genre de boite.

    Je lançais un petit incendio pour allumer le feu dans l’âtre et j’accrochais la bouilloire, tandis que Hyacinthe me parlait des photos. Je venais voir de plus près les clichés en question. Je ne connaissais pas par cœur la déco du lieu, faut-il le dire.


    « Oui, les enfants de ma sœur sont là. Magnus, Tywin et Aurora. Les garçons sont à Durmstrang. Aurora n’a pas encore manifesté sa magie…» Je désignais les deux autres enfants, sur une autres photos. « Et voilà les miens. Mais vous avez peut-être déjà eu l’occasion de croiser mon fils. Il est en quatrième année à Serpentard, ma fille est rentrée en première année. A Serpentard, évidemment..»

    Les petits sorciers de la famille, c’était sans doute l’un des seuls sujets sur lequel je ne me disputais pas avec mon beau-frère. C’est que je les aime aussi, ces petits cons, même si leur père est un traitre à son sang.

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Sam 30 Mar - 11:52
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ft. William & Hyacinthe
« J'ai manifesté ma magie très tard moi aussi. A dix ans. Alors il ne faut pas s'inquiéter pour votre nièce Aurora, ça peut encore venir.  » Ce genre de choses inquiète généralement beaucoup les parents sorciers. Les miens s'en fichaient pas mal, ne voyant aucun problème à ce que je sois moldu comme mon père. Mais dans d'autres familles, ça inquiète d'avoir un cracmol ou quelqu'un avec une magie bridée et très faible, pas suffisamment forte pour aller étudier à Poudlard.

William pour sa part a eu des petits Serpents. Je souris, et je ne suis pas surpris que ses enfants aient suivi la voie. C'est souvent le cas dans les familles les enfants vont au même endroit que leurs parents, qui leur ont transmis des valeurs. C'est plutôt rare de voir quelqu'un aller dans une autre maison, parfois radicalement opposée à celle de sa famille. Comme moi qui suis malgré tout allé chez Serpentard quand j'avais onze ans. Pourtant... Ma mère ne m'en a pas vraiment voulu, se disant simplement que ça ne ferais pas de moi un mangemort pour autant et qu'elle m'avais suffisamment bien éduqué pour que je ne tourne pas mal. En soi c'est à moitié vrai. Ou à moitié faux tout dépend de si l'on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide et donc du point de vue. Je ne suis effectivement pas devenu un mage noir mais j'ai choisi une vie de bohème loin de la maison.  

Si moi aussi j'ai des enfants magiques un jour, je ne sais pas vraiment ce que je voudrais pour eux. Sans doute le meilleur, comme n'importe quel autre parent censé, mais concernant leur maison ?.... Je ne serais pas déçu si l'un d'eux termine par exemple à Poufsouffle. On a beau dire, mais leurs valeurs sont bonnes et louables ça ne fait pas d'eux des moins que riens, bien qu'ils soient un peu trop sociables à mes yeux de solitaire. « Oui, j'ai effectivement croisé votre fils quand j'étais dans mes dernières années à Poudlard. Il a les mêmes yeux que vous. Par contre, je n'ai pas eu le plaisir de croiser votre fille. » Comme elle est bien plus jeune, je n'ai pas vu la gamine du chef des Oubliators. Mais qu'importe, elle s'en sortiras sans doute très bien comme son frère et son père avant elle. « Souvent c'est important les traditions, aux yeux de nos parents. Pourtant les miens n'ont pas été déçus que je ne sois pas réparti à Serdaigle. » Maman m'en avais juste voulu de lui avoir menti. « Serpentard est une bonne maison. Vos enfants s'y ferons leurs vrais amis... J'ai remarqué que même si nous sommes assez individualistes, souvent nous trouvons nos vrais alliés au sein de notre propre maison. Sans doute pour les valeurs communes. »
 
Simple réflexion tout en attrapant à mon tour un petit gâteau. J'ai beau ne pas être chez moi, ni chez Monsieur Ombrage du coup puisque cet endroit appartiens à son beau frère, je commence à me sentir assez à l'aise pour m'enfoncer un peu plus dans le canapé. La cabine et calme, et c'est quelque chose que j'apprécie. Je n'aime pas vraiment le bruit, la foule et l'agitation. Je préfère largement un petit groupe d'amis, voir la solitude, pour ne pas être très vite épuisé et ronchon à cause des gens. C'est assez fatiguant d'être sociable, et les gens ne s'en rendent pas forcément bien compte. Beaucoup ne comprennent pas que je sois à ce point introverti tout en ayant pourtant l'air si sur de moi et confiant. Trempant mes lèvres dans la tasse de thé après avoir soufflé dessus pour la refroidir, je lève les yeux vers le chef des Oubliators, tout en dégageant mes longs cheveux blonds platine de mon visage. Il n'a pas l'air d'être spécialement choqué par cette nouvelle couleur, lui qui pourtant m'a connu avec mes cheveux noirs naturels. C'est un look peut-être un peu plus nordique, pour mieux m'intégrer dan le paysage et ce malgré mon allure très asiatique. A l'exception de ma peau bien trop blanche pour que je le sois totalement, les gens ne pensent généralement pas souvent que je suis en réalité métisse.

« J'espère que vos enfants pourrons réussir comme il se doit leurs études à Poudlard. » Contrairement à moi qui ait tout abandonné. Je détourne le regard, honteux de faire face à mon propre échec et soupire doucement en reposant ma tasse de thé sur la table basse de la cabane. « J'ai pour ma part abandonné mon idée de carrière politique, après ce qu'il s'est passé au ministère de la magie... Pour l'instant, je fais de la musique. » J'avais déjà parlé à William de mon envie de développer mon sens artistique d'une manière ou d'une autre. En dessin, en musique, en photographie.... Peu importe. Toujours est-il que c'est désormais chose faite. Il est trop tôt pour vraiment dire si je suis satisfait de cette nouvelle vie ou pas, mais pour l'instant elle me conviens relativement bien. C'est différent et c'est ce dont j'avais besoin.
 
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Sam 30 Mar - 18:01
    Je regardais Hyacinthe du coin de l’œil. Manifester la magie à dix ans, c’était vraiment tard… un an avant d’entrer à Poudlard, en somme. Aurora paraissait plus grande que son âge, elle venait d’avoir neuf ans. Et Elvira n’avait aucune raison de douter de la magie de sa fille. Pour l’instant, la petite vivait une enfance heureuse, elle admirait ses grands frères et leurs compétences magiques, elle adorait ses parents et était toujours la plus enjouée de toute la famille quand nous venions en Norvège. Ma propre fille était beaucoup plus froide et distante, même dans la famille.

    « Je pense qu’Aurora aura bientôt le déclic. Peut-être qu’il suffit de l’énerver un peu pour que sa magie se réveille. »

    Après tout, nous étions relativement sanguins dans la famille. L’énervement et la colère étaient souvent des facteurs très importants pour nous pousser à dévoiler nos forces. Je me souviens parfaitement de premiers pas de mes enfants dans le monde de la magie, ça m’avait rendu terriblement fier et tellement heureux… Aujourd’hui, je suis toujours aussi fier de ma progéniture. Ils sont adorables et doués, comme leur mère.

    Je me doutais bien que le jeune Chang avait dû croiser mon fils. Je ne dis pas que mon héritier est du genre à se mettre en avant ou à se faire remarquer, mais Hyacinthe et lui n’ont que quelques années d’écart, à partir de là, disons que le monde est plutôt petit et que Poudlard reste le lieu de toutes les rencontres.
    J’écoutais le jeune homme en silence. Je ne savais pas que mes yeux et ceux de mon fils se ressemblaient autant… enfin, si, on me l’avait déjà dit, mais de là à être aussi physionomiste, c’était épatant.
    « Je ne vous savais pas aussi observateur, Hyacinthe, habituellement, ce genre de détail est relevé par des personnes proches…»

    Et nous, nous n’étions pas proches. Je découvrais le jeune homme dans un contexte différent de celui du Ministère et, à vrai dire, j’appréciais ce nouveau contexte. J’écoutais ses paroles et je dois reconnaître que j’approuvais ses dires. C’était tout à fait logique pour moi.
    Je buvais mon thé en tendant l’oreille, mais mon cerveau fonctionnait à toute vitesse, comme d’habitude. J’étais en train de penser à beaucoup de choses simultanées, une idée en entrainant une autre, et ainsi de suite… Tout était parti de la couleur des cheveux de Hyacinthe, actuellement, sensiblement identique à celle de mon ami Lucius. De Lucius, je pensais ensuite à tous nos projets, à nos idéaux et à la meilleure manière de s’approcher de notre objectif… On en revient toujours au même point, au fond… Le monde magique doit se purifier et il faut réunir tous les sorciers dans cette idée, afin de pouvoir, dans un premier temps, éliminer la menace moldue, puis nettoyer un peu notre monde…

    Dans mon thé, le bleuet apportait un goût que je n’aimais pas trop. J’attrapais un pot de miel et en ajoutais trois grosses cuillères dans ma tasse.


    « Il suivre sa voie, c’est ce qui importe. Cela fait plaisir de savoir que vous avez finalement décidé de développer votre talent. C’est pour ça, le… changement ? » Je montrais sa chevelure d’un geste du menton. « Est-il possible de vous écouter jouer dans les environs ? Je suis sûr que cela ferait plaisir à mon fils de vous voir sur scène ! »

    Et si cela ne lui convenait pas, ma foi, ce n’était pas bien grave. Un concert ou un autre, cela n’avait guère vraiment d’importance. Mais j’étais curieux d’entendre ce que pouvait bien donner mon jeune interlocuteur en homme de scène… Ce serait sans doute un privilège de pouvoir l'écouter, mais je savais qu'il était ici sans que sa famille soit au courant, peut-être préfèrerait-il donc éviter que je sois dans les parages.




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Dim 31 Mar - 13:53
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Observateur. C'est vrai que je le suis. Je regarde souvent les gens pour essayer de les comprendre, sans trop de succès je dois bien l'avouer. Les humains sont un mystère, et bien que j'étudie mes congénères pour tenter d'être comme eux, plus humain, je n'y arrive pas vraiment. Si bien que je doute régulièrement de ma propre condition, de mon humanité. Je ne suis pas comme eux, je suis différent et surement bien trop pour vraiment faire parti de leur monde, qui semble bien simpliste. Comment est-ce que l'on peut faire pour ne pas réfléchir en permanence ? ça doit être reposant je suppose, mais je n'imagine pas mon esprit être autrement. Je suis né comme ça, avec un cerveau qui est toujours en activité. Des tendances à l'insomnie, à l’hypersensibilité exacerbée et un côté légèrement passif agressif et condescendant pour ceux que je ne juge pas suffisamment intelligents. Alors oui, j'observe. Souvent. Pour savoir qui est digne de mon temps et de mon intérêt, puisque j'ai désormais abandonné l'idée d'un jour comprendre mes semblables. « Je regarde beaucoup les gens. » Plus que je ne leur parle. Je me demande si le fils de William est comme lui, comme nous. Mes parents ne sont pas comme ça et ma sœur non plus. Tout le monde est très scolaire et intelligent chez les Chang-MacLeod, mais... Je suis le seul à avoir été diagnostiqué surdoué. Relativement jeune il faut l'avouer, et ça a du aider à ne pas sombrer rapidement en échec scolaire ou autre. Pourtant j'ai souvent eu l'impression que mes parents en attendaient plus de moi que de ma cadette, sous prétexte que je possède un Quotient intellectuel largement supérieur à la moyenne. Ils espéraient peut-être un prix Nobel, mais... Je dois les décevoir, vraiment. Si ils savaient où je suis. Ce que je fais.

Monsieur Ombrage me souligne ensuite que c'est une bonne chose de suivre sa voix, et me demande si c'est à cause de cette nouvelle activité que j'ai effectué ce changement capillaire. J'esquisse un sourire amusé et hausse les épaules : « Peut-être bien. C'est un changement assez impulsif. J'avais besoin de passer à autre chose, alors je suis allé à l'opposé de ce que j'étais. Et j'ai l'air un peu plus Européen. J'ai surtout pris du côté maternel, moins du côté paternel, pourtant génétiquement parlant, je suis un cinquante cinquante. » Je ne crois pas qu'il y ait eu autre chose que des Asiatiques chez les Chang. Sans doute pas que des Hongkongais, surement d'autres ethnies chinoises, voire des pays voisins tout aussi bridés. Du côté de mon père, ils sont écossais. Mais sont sans doute mélangés avec d'autres choses, comme des Irlandais, des Anglais, des Gallois.... Allez savoir ce qu'il y a dans mon ADN. Je devrais peut-être faire un test, j'ai vu des vidéos sur internet, où des moldus crachent dans un tube qu'ils envoient ensuite à un laboratoire, qui analyse le tout et leur dit leurs origines ethniques. Je devrais peut-être le faire par curiosité ?....

Toujours est-il que je manque de recracher mon thé quand le chef des Oubliators me demande s'il serait possible de venir me voir jouer en compagnie de son fils. Je tousse en m'essuyant la bouche et le regarde déconcerté : « Je doute que ma musique vous plaise, Monsieur Ombrage. Et... Ce n'est pas forcément adapté à un publique jeune. » De plus, j'aimerai éviter que le fils Ombrage raconte à tout le monde qu'il a vu l'ancien préfet en chef faire un concert pendant ses vacances en Norvège. Je suis censé avoir disparu. Un peu gêné, je fouille dans la poche de ma veste avant de la retirer, maintenant que la cabine s'est réchauffée. Je sors mon portable moldu, et tente de capter du réseau. J'en ai un petit peu, suffisament pour ouvrir un onglet Youtube et rentrer le nom de mon groupe. J'appuie sur notre dernier clip, laisse charger et met le tout en plein écran avant de tendre l'appareil à William.

La musique est agressive, je hurle à la manière d'un possédé pendant que les autres se déchaînent sur leurs instruments. Nous avons l'air intimidants mes camarades et moi, et en tant que Norvégien, Monsieur Ombrage sait forcément de quel genre de musique il s'agit. Dans les années quatre vingt dix, avant ma naissance et celle de mes acolytes, nos prédécesseurs ont fait la une des journaux Nordiques. Pas forcément pour les bonnes raisons. De églises brûlées, des meurtres violents, bienvenue dans l'univers merveilleux du Black Metal Norvégien. Nous ne faisons rien de tout ça avec mon groupe, parce que finalement malgré nos grands airs nous sommes en réalité tous des gentils garçons bien élevés par leurs mamans. On boit beaucoup de bière, on couche avec beaucoup de filles, mais à part ça... On ne fait pas grand chose d'illégal, à part un peu de drogue de temps en temps quand l'occasion se présente en soirée.

Pourtant, l'homme semble intrigué et regarde la vidéo jusqu'au bout. Quand la musique se termine sur un dernier cri déchirant, le silence reviens dans la cabane et je baisse les yeux tout de même un petit peu gêné d'avoir montré cette facette de ma personne à mon ancien collègue du ministère. Je lui avais déjà dit que je faisais de la musique, que je chantais et savais jouer de la guitare. Mais peut-être qu'il ne m'imaginais pas avoir des goûts aussi extrêmes. Je récupère mon portable qu'il me tend et bois une gorgée de thé chaud : « On a un concert à Nygärd jeudi soir, si vous voulez. Dans une salle moldue... Je suis le seul sorcier dans le groupe, incognito bien entendu. » Je doute qu'il vienne, mais sait on jamais. Nouvelle gorgée de thé, tout en précisant ensuite :  « Sans votre fils, à moins bien entendu qu'il ne soit capable de tenir sa langue et de ne parler à personne de ma présence ici quand il retournera à Poudlard. » J'avoue que si ma famille me retrouvais parce que le fils Ombrage est allé raconté qu'il m'a vu, je serais très en colère. Ma cadette est encore à Poudlard en plus, et les rumeurs vont très vite dans les couloirs du Collège. Bien entendu, elle s'empresserai de cafter aux parents si elle entendais quoi que ce soit à mon sujet....
 
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Dim 31 Mar - 23:06
    Le regard dans le vide, je réfléchissais. Moi aussi, j’étais un homme observateur. J’analysais énormément les choses, dans chaque situation que je rencontrais. Je me demandais souvent si chaque personne surefficiente mentalement avait le même genre de méthode de pensée.
    J’avais lu qu’il y avait différents profils de personne à haut potentiel intellectuel, je savais que j’avais été le type un « The Successful » parce que je m’étais réfugié très tôt dans les études, pour éviter de penser à tout ce qui agressait mon esprit à chaque instant. Mais je savais aussi que j’avais été un type six « The Autonomous Learner » plus tard. Je pense que l’on ne garde pas le même profil durant toute son existence et je suis persuadé que les événements de la vie n’y sont pas étrangers. J’avais développé très jeune un don pour le camouflage et j’ai appris très rapidement à jouer le rôle qu’on attendait de moi. Je n’étais devenu moi-même que vers quatorze ans, lorsque j’avais pu vivre chez mes grands-parents. Sans cela, je ne me serais jamais épanoui, je pense, même si, parfois, je me dis que j’aurais sans doute été un meilleur grand frère si j’avais grandi auprès de ma cadette…


    « Je fais cela aussi.» Regarder les gens, les analyser, tirer des conclusions de mes observations et me faire une idée précise de qui est en face de moi avant de décider quelle attitude adopter avec lui ou elle.

    Un cerveau bouillonnant, des idées plein la tête en permanence… j’avais une parfaite connaissance de tout cela. Je ne dormais jamais bien, tant mon activité cérébrale était fourmillante et incessante. J’étais très sensible à certains détails que d’autres remarquaient à peine, surtout les odeurs et les bruits, dans mon cas. Je ne pouvais pas feindre de ne pas capter ce genre de détails, ils m’assaillaient directement. J’en avais fréquemment des migraines persistantes que je devais soigner avec des potions préparées par le médicomage de la famille.

    Concernant les modifications que le jeune Chang avait faites sur son aspect physique, je n’avais rien à dire. Je savais qu’il était parfois nécessaire de changer de tête pour mieux se retrouver. Il m’arrivait également de passer par là. Quand c’était le cas, être métamorphomage s’avérait être un véritable cadeau du ciel.


    « Vous aimeriez avoir l’air plus européen ? Le côté asiatique vous donne un air jeune que n’importe quel Européen lambda aimerait avoir…» C’était la vérité : surtout chez les hommes ayant aux environs de mon âge. On appelle ça la crise de la cinquantaine. Ou de la quarantaine, selon les sujets, en fait. L’envie de retrouver une seconde jeunesse, de profiter de la vie et de passer du bon temps…
    Je ne pensais pas être déjà passé par là et je ne pensais pas être dans cette fameuse crise.

    J’aimais la musique. De toutes sortes. En réalité, je pense que j’aurais pu me rendre à n’importe quel concert de n’importe quel groupe et apprécier l’instant. Mais peut-être que j’étais trop vieux pour tout ça, en tout cas aux yeux des autres.

    Haussant les épaules, je posais les yeux sur l’objet moldu que me montrait Hyacinthe. Il s’agissait d’un petit boitier dans lequel les images pouvaient bouger et produire du son. Je ne savais pas comment s’appelait ce genre d’objet moldu, mais les images animées et sonores, j’avais eu l’occasion d’en voir sur de plus gros objets moldus, parfois même des objets très grands que les mildus allumaient à l’aide d’un boitier plein de boutons. Ici, il n’y avait pratiquement pas de bouton.
    Je me sentais néophyte face à ce genre de chose. Mais je regardais les images et écoutais la musique et les voix. Hyacinthe avait une fameuse présence sur scène mais il avait raison sur un point : jamais mon fils ne devrait écouter ce genre de musique, en tout cas pas avec son père… je pense que ma femme me castrerait et me truciderait si j’amenais mes enfants dans un concert de Black Metal… Elle n’avait rien contre la musique, mais disons que les paroles ne reflétaient pas exactement le genre de valeurs que ma femme avait voulu transmettre à notre progéniture.

    Le jeune homme m’apprit alors qu’il était le seul sorcier du groupe et qu’il était là incognito. Je comprenais évidemment qu’il préférait que cela n’arrive pas aux oreilles de n’importe qui.


    « Pourquoi votre musique ne me plairait-elle pas, Hyacinthe ? » D’accord, j’étais un quinquagénaire, j’avais un boulot à responsabilités et une vie de famille… mais je ne voulais pas que ces détails puissent m’empêcher de satisfaire ma curiosité. « Vous n’avez jamais joué dans un groupe sorcier ? »

    C’est vrai, au fond… pourquoi choisir des moldus ? Il y avait aussi bon nombre de musiciens et de chanteurs très doués dans notre monde. Si le jeune Chang était une bête de scène comme le suggéraient les images animées qu’il m’avait montrées, je pense qu’il aurait pu faire salle comble lors d’un concert cent pour cent sorcier.

    « Je passerai peut-être. »

    Je ne voulais pas confirmer ma présence alors que je n’avais pas encore la moindre certitude sur le fait que j’irais ou non. Ce serait sans doute une bonne occasion de changer d’air après une soirée familiale un peu pesante… mais nous n’étions pas encore là.


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Lun 1 Avr - 17:41
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Quoi qu'il en soit, on n'est jamais content de ce que l'on a. Je me teint les cheveux en blond, me maquille de manière à avoir des yeux moins bridés, et à l'inverse d'autres aimeraient avoir cette fameuse jeunesse dont parle William. Il suffit de voir le nombre de gens qui se font bronzer, ou qui à l'inverse veulent se blanchir la peau. Le nombre de gens qui également se teignent les cheveux ou font des opérations de chirurgie esthétique. L'humain n'est jamais satisfait, nous sommes condamnés à nous détester et à vouloir être parfois l’exact opposé de ce que nous sommes. William observe calmement le clip vidéo sur mon téléphone, avant de me demander simplement pourquoi est-ce qu'il ne pourrais pas apprécier ma musique. Je hausse les épaules, un peu surpris qu'il n'ait pas détesté. C'est vrai qu'en général les gens qui ont l'âge d'être mes parents trouvent ça stupide, ne voient pas en quoi c'est artistique. « Pour une question de génération, je suppose... mais c'est vrai je vous l'accorde, c'était idiot de penser comme ça. » Quand au fait que je ne sois qu'avec des moldus, j'esquisse un petit sourire triste avant de répondre d'une voix rouée. « Je n'ai jamais joué dans un groupe sorcier. C'est la providence, le hasard que je me sois retrouvé avec des moldus. J'ai rencontré le batteur, Tom, dans un bar le jour même de mon arrivée en Norvège. Lui et les autres m'ont adopté immédiatement. » Et la magie n'a rien à voir là dedans. C'est vrai que j'aurais pu les mettre sous impero, j'en aurais été tout à fait capable. Mais je ne pratique pas ce genre de... magie. Il y a d'autres moyens moins radicaux que ces trois sortilèges impardonnables. Quand il me dit qu'il va peut-être passer j’acquiesce et bois une gorgée de thé pour me dénouer la gorge, pour ne plus penser à cet abruti de Tom. Il me brise le cœur tous les trois jours, je mérite sans doute mieux qu'un type comme lui mais... a chaque fois que je pense à ses yeux clairs, mon cœur se serre comme celui d'une adolescente en mal d'amour.  

« Jeudi nous allons sortir une nouvelle chanson d'ailleurs lors de ce concert. Je l'ai appelée Crucio. Ils n'ont pas cherché d'où ça venais. Mais mon nom de scène n'est autre que Hyacinthus, mon prénom en latin, donc ça n'a surpris personne que j'appelle la chanson ainsi. » Je glisse mes doigts sur la table basse, comme pour la nettoyer alors qu'elle n'est absolument pas sale. Simple réflexe avant de déposer le mug déjà à moitié vide. Le thé m'a fait du bien, même si j'ai tout de même une préférence pour le café. Légèrement gêné je cherche les mots pour expliquer mes idées artistiques à William, semblant totalement étranger à ce monde là : « Je ne sais pas faire des chansons joyeuses. Ma mère dit souvent que je suis trop sensible. Et elle n'a pas tord. Alors, c'est le mal être qui me bouffe. Ce sont les sentiments négatifs qui m'affectent le plus et que je comprend le mieux. Le mépris, la haine, la mélancolie, la colère, la violence, le dégoût, la douleur... Alors ce n'est pas forcément tout publique. » La joie, ça m'arrive tout de même d'en ressentir parfois. Mais elle n'est qu'éphémère, et ça ne fait que la rendre un peu plus douloureuse, de moins en moins supportable. Je relève le regard vers William, les lunettes sur le bout du nez que je remet en place pour mieux le voir tout de même.  

« Je n'ai jamais expérimenté l'endoloris. Parfois, je me dis que j'aimerai bien, pour savoir ce que ça fait. Si c'est vraiment douloureux comme on le décrit dans les livres. » Pourquoi est-ce que je lui confie ça ? Je ne sais pas vraiment. Peut-être parce que jusqu'à présent, William a toujours compris. « C'est de la curiosité malsaine je vous l'accorde. » Pour autant, il n'y a que quand je me fais du mal que je comprends les choses telles qu'elles sont. Mes bras peuvent en témoigner, mais j'ai tendance à porter des manches longues le plus possible pour éviter les questions. Je n'aime pas les interrogatoires. Surtout quand les gens en face font semblant de ne pas comprendre ou ne veulent pas comprendre et accepter les choses telles qu'elles sont. Si c'est pour m'entendre dire : souris un peu Hyacinthe, et ça iras mieux ce n'est clairement pas la peine d'en discuter. Tout comme le psychiatre moldu que je n'ai vu qu'une fois en tout et pour tout, me rendant bien vite compte que ça ne mènerais à rien et qu'il était totalement incompétent. En plus de me donner des anti-dépresseurs qui ont eu des effets secondaires désastreux. Autant dire qu'ils ont bien vite terminé dans la cuvette des WC.

  
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Mar 2 Avr - 9:39
    Il est vrai que l’être humain est un éternel insatisfait. On aimerait toujours avoir plus, avoir mieux, être quelqu’un d’autre ou pouvoir être soi-même et, finalement, au cours de la vie, il n’est que très rarement possible de se satisfaire de qui on est, tel qu’on est.
    Par exemple, j’ai fait un mariage heureux, j’aime ma femme et j’aime mes enfants, mais je ne peux pas toujours contrôler mes envies. Aimer ma femme, mais la tromper. Avoir envie de me contrôler, mais sentir ma queue devenir toute-puissante dans des moments qui ne sont pas nécessairement les plus adéquats. Avoir le profond désir d’un monde en paix, mais participer soi-même à des situations de combats…
    Le monde est plein de contradictions et de paradoxes, je pense que c’est le plus difficile à gérer dans l’existence. Même l’esprit est plus facile à dompter.

    Je pense que, dans l’ensemble, je suis relativement éclectique. Sans doute par curiosité, mais le fait est là. En matière d’art, je ne jugerai jamais un livre à sa couverture. Eh oui, c’est paradoxal pour un sorcier prônant l’éradication de moldus et de traitres… mais c’est comme ça. Je suis humain et mes contradictions font et feront toujours partie de moi.


    « Ce n’était pas idiot, non, c’était plutôt logique, en un sens. Si vos parents n’apprécient pas ce genre de musique, il est clair que vous n’allez pas vous dire que d’autres sorciers plus âgés peuvent aimer ça. » Je ne connaissais pas l’âge de Cho Cjhang, mais elle ne devait pas être beaucoup plus jeune que moi. Quant au père de mon jeune interlocuteur, je m’en foutais, tout simplement.

    Hyacinthe m’expliquait alors comment s’était formé ce groupe. Une simple histoire de hasard, au final, qui débouchait sur un art musical. Je ne savais pas quoi penser du timbre de voix qu’il eut en m’expliquant cela. C’était comme si ce sourire bizarre n’était pas un sourire, mais une expression d’un autre genre. J’arquai un sourcil, plus en référence à ces modifications de comportement qu’aux paroles prononcées.
    Je ne réponds rien. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’en ajouter une couche. La voix du jeune homme indiquait suffisamment clairement que quelque chose dans tout cela lui étreignait les tripes, à l’instar d’une pieuvre qui enserrerait quelque chose entre ses tentacules. Je ne pouvais rien y faire et ce n’était pas à moi de m’inquiéter de tout cela, même si, faut-il le dire, j’éprouve de la sympathie pour ce jeune homme. Pas au point de m’en faire pour lui, mais je ne m’en foutais pas non plus.

    Ce qui était certain, c’était que le groupe n’était rien sans Hyacinthe. Puisqu’il était l’auteur des paroles, il était sans nul doute le créateur du répertoire de ce groupe. J’eus un sourire en coin en entendant le titre de la nouvelle chanson. En fait, j’imaginais très bien torturer quelqu’un ave, comme fond sonore, la musique que le jeune homme m’avait permis d’écouter un instant plus tôt. Ça avait quelque chose de très tentant.


    « Un très bon titre, si vous voulez mon avis. Mais j’espère pour vous qu’aucun chasseur de sorcier ne fera le rapprochement. » Enfin, si ça devait arriver le jour du concert, je pense que j’interviendrais pour protéger le jeune garçon. Je ne vais pas dire qu’il m’attendrissait, mais la sympathie que j’avais pour lui me poussait à me dire que je ne laisserais pas la raclure du Blood Circle s’en prendre à lui. J’avais ma petite parade pour tromper ces idiots : un petit sortilège de l’Imperium savamment lancé sur un moldu de base, une baguette dans la main du moldu ensorcelé et les membres du BC éliminaient un pauvre petit moldu innocent et sans défense, ternissant ainsi leur propre image de marque.

    « Vos textes parlent de vos ressentis, c’est naturel. Vous ne devez pas juger que ces mots ne conviennent pas à tout le monde… en réalité, ils conviennent à tout le monde, mais peut-être pas à la même période de l’existence. » L’hypersensibilité faisait qu’il était extrêmement difficile de garder le sourire ou de feindre que tout va bien quand le moindre petit détail ressemble à une montagne : on ne voit plus que ça et il est impossible de se défaire de cette image et de ces pensées-là. « Beaucoup d’artistes se servent de leurs souffrances comme d’un moteur à la création. C’est une source d’inspiration qui a fait ses preuves depuis toujours. Mais je ne vous apprends rien en vous disant que l’inspiration évolue au fil du temps… Vous pourriez vous révolter, après cette phase, puis, pourquoi pas, trouver la voie qui vous correspond et vous soulagera un peu de ce mal-être…» Étant d’une nature discrète, je parlais rarement de ma propre expérience, mais, pour une fois, il me sembla que le moment était propice à cela. « J’ai longtemps éprouvé de la colère envers ma famille. Encore maintenant, je ne peux pas m’empêcher d’être froid et distant avec eux. Quand j’étudiais à Durmstrang, j’avais un peu le même profil que vous, ça a changé quand je suis allé à Poudlard. Les amis que je me suis faits à Serpentard ne m’ont jamais déçu ni trahi. Ça m’a permis de prendre confiance et, peu à peu, de changer cette rage en quelque chose de plus positif. » Bien sûr, ça avait pris des années. Mais le changement avait eu lieu et je trouvais important de signifier au jeune Chang qu’il pourrait très bien devenir l’homme qui voudrait être une fois qu’il aurait apprivoisé ses propres démons. « Pas facile de trouver sa place quand rien ne semble être fait pour nous… ça m’a toujours donné l’impression de porter des vêtements ou trop petits ou trop grands… » Je n’avais pas de recette miracle et s’il avait suffi d’un coup de baguette pour régler la situation, ça aurait été bien plus simple, mais en termes de psychomagie, les baguettes ne servaient pas à grand-chose. « A une époque, mes parents ont cru que j’étais bipolaire, pour vous donner une petite idée de ce que ça a pu être.»

    Et puis je m’en étais sorti. Je n’étais pas bipolaire, c’était juste mon cerveau qui fonctionnait beaucoup plus rapidement et efficacement que la moyenne, ça me donnait des symptômes qui avaient inquiété mes parents, mais qui, au fond, correspondaient au classique « syndrome de l’imposteur » qui est souvent lié à la douance. En somme, mes parents étaient de vrais imbéciles qui n’avaient jamais compris.

    Entendre la suite des propos du jeune homme me fit l’effet d’un énorme vide. Je comprenais très bien ce qu’il voulait dire, mais je n’étais pas sûr que ce que je comprenais entre les lignes, tout ce non-dit, ce sens implicite n’était pas pur produit de mon imagination. Cette curiosité, je la comprenais fort bien, mais était-il vraiment en train de me demander de le torturer ? Je ne pouvais pas me tromper à ce point, les paroles étaient pleines de sous-entendus et je n’avais jamais vraiment été en face de quelqu’un me demandant d’utiliser sur lui le Doloris.
    Je fronçais les sourcils.
    « Si vous souhaitez réellement expérimenter cela, je peux vous aider, mais… » Le Doloris, ce n’était pas n’importe quel sortilège impardonnable. Je l’avais infligé à plusieurs reprises au cours de ma vie, mais jamais sur une personne pour qui j’éprouvais de la sympathie. Je ne savais pas quand il serait nécessaire de s’arrêter. Chacun a un seuil de tolérance à la douleur différent et je ne voulais pas rendre certaines choses irréversibles. « Il vous faut un safeword. »

    Bon, je sais bien que le principe même du safeword faisait un peu plus penser à des jeux de rôles entre dominant et soumis, mais je n’avais rien trouvé de mieux comme expression pour permettre à Hycinthe de me signaler quand il n’en pourrait vraiment plus.


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Mar 2 Avr - 22:19
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Logique d'un point de vue du raisonnement certes, mais d'un point de vue humain ?... C'est généralement mon problème dans la vie. J'ai fais le rapprochement entre William et mes parents, bien que les miens soient plus jeunes que lui, j'ai bêtement assumé qu'il n'allais sans doute pas apprécier. Aussi en me basant sur l'âge moyen du publique, avec des statistiques, des faits, des chiffres, du concret. J'ai longuement pensé que les chiffres ne pouvaient pas mentir, aussi froid qu'ils puissent être. Mais j'ai eu tord, et souvent, ça me perturbe que la vie ne soit pas une science exacte comme l'arithmétique, ou deux plus deux font quatre et non pas trois ou autre chose en fonction de la situation. Je déteste probablement les humains pour ça. Surtout ceux qui ne font preuve d'aucune logique face à un problème, concret ou plus abstrait. Ils ne sont que des verrues à mes yeux. Ou des pitiponks attardés, comme dirais William... J'esquisse d'ailleurs un petit sourire, en repensant à toutes les expressions employées par cet homme.

Il me confie ensuite que plus jeune, on le pensais être bipolaire. Je me lèche les lèvres en l'écoutant et hausse un sourcil confus. Je ne m'y connais vraiment pas en maladies mentales. Parce que justement la psyché humaine est illogique. C'est surtout une question d'hormones et de balance chimique, mais ça ne m'a jamais vraiment intéressé comme sujet. La médecine en général ne m'as jamais attiré, si bien que j'ai concentré mon apprentissage sur d'autres choses. L'école premièrement pour réussir, puis la musique et les arts de manière un peu plus variées. Maintenant j'apprend le Norvégien, je rattrape le programme de mathématiques du Lycée moldu et je commence à m'en sortir en informatique pour tout ce qui est lié à la musique. Au mixage et à ce genre de détails techniques qui donnent mal au crâne à plus d'une personne mais qui moi me détendent franchement. Je crois que quand j'étais enfant, mes parents ont du se demander si je ne devais pas être autiste ou quelque chose du genre. Beaucoup trop calme, avec des questions qui n'étaient pas de mon âge. Un calme apparent seulement, puisque mes crises de colères pouvaient être assez monumentales. Sans parler de mon refus catégorique de faire trop d'efforts pour me sociabiliser. J'ai toujours été très différent, la question ne s'est jamais posée. Ils ont bien vu la différence avec ma petite sœur Nymphéa, ou les marmots de leurs amis d'un âge proche du mien. Mon père étant enseignant également, a peut-être su déceler un ou deux symptômes chez moi, que d'autres n'auraient pas vu chez un enfant surdoué. Finalement, avoir assumé dès le début d'être moi-même et de ne pas vouloir me plier à une norme sociale quelconque que je n'approuvais pas a probablement aidé au diagnostique, à la visite chez un pédopsychiatre puis aux test de QI passés haut la main. Cent soixante dix. C'est quand on dépasse les cent trente qu'on est un surdoué il parait. Pourtant en grandissant, j'ai parfois l'impression d'être stupide. L'école n'a jamais posé problème, mes résultats ont toujours été excellents. Mais mon comportement m'a plus d'une fois valu la réflexion : Hyacinthe t'es con. Une boutade pour les autres, un bouleversement pour moi.

Vient alors le débat sur la douleur, et je rougis quand le chef des oubliators évoque le mot Safeword. Prétendre être assez innocent pour ne pas savoir ce que c'est serait bien entendu mentir. Je sais, bien que je n'ai jamais eu d'attrait pour ce genre de pratiques, ou alors quelque chose de très léger qui ne nécessiterais pas ce genre de mesures. Je réfléchis un instant, et me remémore qu'il doit s'agir d'un mot qui n'a aucun rapport avec le contexte pour éviter toute confusion. Les mots appris dans le dictionnaire au fil des années défilent dans mon esprit, dans plusieurs langues d'ailleurs... A, B, C, D... N, Nullipare nom féminin. Se dit d'une femme qui n'a jamais accouché. Non trop compliqué. Nouveau tour de l'alphabet, en Cantonais cette fois. Mais ça risque d'être compliqué à retenir pour lui. Perdu dans mes pensées et mes souvenirs je finis tout de même par dire : « Hrund. »

Dieu de la vie après la mort, dans la mythologie nordique, c'est assez simple à retenir, à dire et adapté je suppose. Le regard un peu vide, ne réalisant pas très bien comment j'en suis arrivé là, je retire ma veste et sors ma baguette que je pointe vers la porte de la cabine que je verrouille. C'est probablement inutile, puisque personne n'habite près d'ici et ne m'entendra, mais ça a un côté rassurant. Ou pas, vu ce qu'il s'apprête à me faire. Mais avec cette serrure bloquée, ça restera notre petit secret. Au moins métaphoriquement parlant. Je ne sais pas trop pourquoi non plus mais après avoir reposé ma baguette sur la table basse, je relève les yeux vers lui. Dire que je ne suis pas inquiet ?... Ce serait encore une fois mentir. Et je ne tiens pas au mensonge avec lui. J'essaye encore de m'enlever de l'angoisse, de me dire que c'est simplement comme les policiers qui testent les tazer avant de s'en servir pour savoir ce que ça fait, par mesure préventive un brin extrême. Mais si un jour je venais à utiliser ce sort là... Je veux en comprendre l'importance.  
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Mer 3 Avr - 22:36
    Mes parents m’avaient cru bipolaire à cause de mes changements ‘humeur intempestifs. Je me souviens que je n’avais que de la colère en moi à certains moments de la journée et cette colère pouvait exploser à tout moment… Après des années, j’avais appris que tout cela était dû à mon hypersensibilité, tout était exacerbé avec ça. Et j’avais eu du mal à gérer, je n’ai aucune honte à le reconnaître aujourd’hui.

    D’où venait mon goût pour la violence ? Je ne savais pas exactement… je pense que le fait de me sentir puissant jouait beaucoup en faveur de ce goût-là. Faire souffrir et regarder souffrir, me délecter de ce sentiment de supériorité… Franchement, il y a quelques années, ces trucs-là m’excitaient énormément. J’étais membre des Mangemorts depuis longtemps, ça faisait de moi un habitué des carnages.
    Avec Rodolphus et Rabastan, on avait commis des atrocités qui nous faisaient nous sentir puissants et supérieurs, qui nous faisaient bander comme des taureaux et dont on n’était pas peu fiers par la suite. Il nous était arrivé à plusieurs reprises de nous éclater dans ces bains de sang… c’était un petit rituel que nous entretenions. Pendant que Rodolphus faisait son affaire avec Bellatrix, Rabastan et moi trouvions systématiquement un ou une partenaire de stupre.
    Tous ces détails sur mon existence, seuls mes amis les plus proches en étaient au courant. Ce n’était pas les histoires qui me rendaient fier aujourd’hui, évidemment, puisque je conservais tout cela profondément enfoui en moi. Même ma femme, qui pourtant connaissait vraiment beaucoup de choses sur moi, ne savait pas que j’avais ce genre de penchant. En apparence, j’étais un amant doux, à l’écoute de ses partenaires, attentif à leurs envies… mais je n’avais jamais pratiqué ce genre de choses avec elle. Je ne sais pas ce qu’elle en penserait, d’ailleurs.

    J’ignore ce qui m’a poussé à accepter d’être l’équipier du jeune Chang dans cette expérience. Je ne sais pas du tout comment il va régir ni comment je vais réagir. Torturer un moldu, c’est normal, torturer un traître, c’est normal aussi… mais je n’avais jamais utilisé le Doloris sur une personne consentante. Et ça me semblait tellement plus douloureux que tous les jeux de bondage et de sado-masochisme… Le Doloris était extrême, tout le monde le savait. Et je n’avais pas envie de causer des souffrances irréversibles à Hyacinthe. D’où le safeword. C’était nécessaire et je comptais bien y être attentif. Je me maîtriserai durant tout le temps que durerait l’expérimentation. Et seul ce mot mettra fin à tout cela.
    Le jeune homme choisit un mot que je ne risquais pas de confondre avec autre chose. Une référence mythologique qui me fit sourire. Je trouvais que c’était presque poétique de choisir ce Dieu-là… comme si le Doloris allait faire mourir une partie de soi pour permettre d’accéder à quelque chose de plus intense, de plus vrai…


    « Hrund…» Oui, vraiment, la sonorité me plaisait et j’aimais ce choix. « C’est parfait. »

    Le jeune homme verrouilla de lui-même la cabine, au cas où mon imbécile de beau-frère aurait envie de venir voir si j’étais dans les parages. Nous étions seuls, enfermés, et Hyacinthe venait de poser sa baguette.

    J’étais un peu étonné de lui inspirer cette confiance – car oui, il faut de la confiance pour se lancer dans ce genre de choses – et je ne savais pas si je devais en être flatté ou non. Ses yeux en amande réclamaient ce moment et je ne pouvais lui refuser cette découverte. Je savais bien que la curiosité menait à toutes les avancées, dans tous les domaines, et qui n’est pas curieux reste là, à stagner dans sa propre existence. En ce moment précis, nous allions tous les deux découvrir ce que ça faisait de torturer quelqu’un qu’on apprécie ou de se faire torturer par quelqu’un en qui on place un peu de confiance.

    J’eus un soupir avant de lever ma baguette d’ébène vers Hyacinthe. Je ne quittais pas son regard des yeux et mes lèvres prononcèrent la formule consacrée…


    « Endoloris ! » Tenant fermement ma baguette pointée vers lui, je me concentrais pour rester attentif aux moindres détails de crispation.
    Je savais parfaitement ce que ça faisait de subir ce sortilège impardonnable… il n’était pas impardonnable pour rien. Avec l’Imperium, c’était le sort dont j’avais le plus souvent fait usage. Je le maîtrisais parfaitement et j’aimais voir souffrir mes victimes, leur visage est tellement différent dans la douleur… leurs cris déforment leur bouche, lui donnant des formes un peu improbables parfois… ça avait quelque chose de beau.



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Jeu 4 Avr - 16:42
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Endoloris. La formule est à peine prononcée que je tombe lourdement au sol, incapable de rester debout. Mes jambes se dérobent, pourtant je les sens bel et bien. Tout mon corps, d'ailleurs, est éveillé. Le moindre petit nerf lance des décharges électriques et je lâche un premier râle de douleur. C'est abominable. Un million d'aiguilles, voire plus. Pas des aiguilles d'acupuncture, de tatouage ou celles des vaccins. Un tout autre genre, fines et aiguisées qui sont capables de se glisser dans chaque pore de la peau, aussi microscopiques qu'ils soient. Roulant sur le sol en hurlant soudainement plus fort que je n'ai jamais hurlé, à peut être presque m'en briser les cordes vocales. Le cri n'est pas maîtrisé comme lorsque je chante, si bien que même lui me fait mal en sortant, tordant ma gorge de force, pour s'en échapper. Les larmes aux yeux, je tremble pitoyablement aux pieds de l'oubliator et commence à relever les manches de mon pull pour arracher les bandages qui s'y trouvent. Par réflexe, en espérant que ça me fera plus mal que le sort dont je suis actuellement victime, j'arrache les croûtes qui avaient commencé à se former sur les plaies, que je me suis moi-même infligées. Le sang coule, un nouveau gémissement s'échappe en même temps qu'une larme finit par couler. C'est presque agréable à côté de mes muscles qui commencent à me brûler. Je regarde la sang tomber sur le sol de la cabine, couler de mes bras pour finir sur le parquet. Nouveau hurlement de douleur maintenant que j'ai l'impression de brûler, tout en étouffant. Mes ongles viennent marquer le bois, mes doigts en saignent d'y aller si fortement.

J'ai l'impression que je suis dans cet état là depuis des heures, pourtant, ça ne doit pas faire plus d'une minute ou deux, interminables. Peinant à articuler quoi que ce soit d'autre que des grognements de douleur, je dois m'y reprendre à trois ou quatre fois pour retrouver mon souffle ainsi que le courage nécessaire de gémir mon safe word en un souffle :  « Hrund ! » Immédiatement, je ne sens plus rien. Vidé de toute énergie, je retrouve des sensations plus normales. De grosses courbatures certes, comme si j'avais couru un marathon. Mon corps est affaibli et le visage toujours contre le sol je laisse échapper un sanglot. Merde. C'est la chose la plus intense que j'aie faite de ma vie. Je cache immédiatement mon avant bras droit de ma main par honte, pour cacher les marques plus ou moins récentes de mutilation, mais aussi pour ne pas lui montrer le sang qui a recommencé à couler après que j'aie moi-même rouvert me plaies. Pourtant, il a bel et bien du le voir... Mais c'est un réflexe stupide. Toujours au sol à reprendre mon souffle, je me demande comment est-ce que j'ai fait pour hurler si fort. J'ai mal à la gorge et je sens encore quelques décharges électriques dans les nerfs, surement un contre coup du Doloris dont on doit mettre un certain temps à se rétablir.

Je ferme les yeux, soupire longuement et cherche le courage de me relever. En vain. Toujours allongé donc, je me remémore cette douleur que je viens d'expérimenter. C'était infernal. Mais d'un côté je crois que je suis calmé pour un moment désormais. Je détourne mon visage humide de larmes et ouvre les yeux pour regarder ma main pleine de sang. Je renifle longuement, et viens lécher mes plaies à la manière d'un animal blessé par réflexe. J'ai totalement oublié la présence de William.. Là tout de suite, je suis dans un autre monde, une autre réalité, où il n'y a que la douleur pour m'accompagner. La douleur, et le calme absolu d'après la crise. C'est la pire douleur que j'ai connu, même si elle n'a été que temporaire. On ne fera pas pire. On ne fera pas mieux non plus, pour l'après. Pour ce moment de soulagement et de sérénité qui s'en suit. Lentement, je retrouve ma respiration. Un rythme cardiaque normal. Et ma vue deviens moins trouble. Fixant toujours le sang avec le quel j'ai redécoré le sol de la cabine, j'esquisse un sourire malsain.

Me rappelant soudainement que je ne suis pas seul ici, je roule difficilement sur le dos et lève les yeux vers le chef des Oubliators, debout devant moi. Encore légèrement dans cet instant de flottement, je murmure quelques excuses :  « Pardon, j'ai mis du sang sur le sol et sur le tapis. » Je renifle et rampe tant bien que mal vers ma veste en boule sur le canapé pour chercher de mon bras valide et tâché de sang mon paquet de cigarettes. En sortant une pour la coincer entre mes lèvres encore tremblantes, je lève mes yeux sombres vers lui pour demander l'autorisation d'en griller une : « Je peux ? » C'est un peu comme après le sexe. En beaucoup plus douloureux. C'est la cigarette d'après qui est bonne. D'après le sexe, d'après la mutilation, d'après l'endoloris. En attendant son autorisation, je donne un nouveau coup de langue sur les plaies encore ouvertes de mon bras droit, levant mes yeux rougis d'avoir pleuré vers lui.
 
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Ven 5 Avr - 17:41
    Je regarde Hyacinthe se tordre de douleur et je ne sais pas bien comment je suis censé me sentir en cet instant précis. Il crie, il hurle même et sa voix se brise dans un râle que je connais très bien. Je scrute son visage, cherchant à voir s’il essaie de me demander d’arrêter… mais on dirait bien que le jeune homme a décidé de tenir le plus longtemps possible… ça me semble très long, car chaque seconde s’étire en même temps que le corps juvénile se cabre et se cambre…
    Je n’ai pas compris tout de suite ce que le jeune Chang faisait au niveau de ses bras. Des bandages s’envolent, puis les ongles courent sur la peau… Je vois le sang apparaître et couler sur ses bras, puis sur le sol… La voix du jeune garçon est devenue un gémissement, c’est assez difficile de supporter cette vision pour moi. Je ne m’étais jamais retrouvé dans cette situation et je devais reconnaître que je n’aimais pas voir souffrir des gens que j’appréciais. Alors que la plupart du temps, je me fichais pas mal de ce que pouvaient ressentir les autres, cette fois, c’était différent.
    Lorsque le safeword est enfin prononcé – ou plutôt murmuré –, j’arrête aussitôt mon sortilège, non sans ressentir un important soulagement.

    J’ai l’impression que ce qui vient de se passer n’est pas anodin. Je me sens un peu perdu dans ce que je ressens. Je ne sais pas si je dois à présent aider le jeune garçon ou le laisser un moment… Je ne veux pas commettre d’impair, alors je laisse un peu de temps s’écouler avant de m’approcher du jeune homme. Son attitude d’animal blessé me fait quelque chose. Ça me touche, en quelque sorte, sans que je puisse nommer cela.

    Il s’excuse pour le sang qui macule le sol, mais je hausse les épaules. Ça n’a jamais été bien difficile de nettoyer une pièce où des personnes ont saigné un peu partout. J’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion d’utiliser le sortilège Récurvite pour cela et ça fonctionne très bien.

    Il prend une cigarette et me demande la permission. Qui étais-je pour lui interdire quoi que ce soit après ce qu’il venait de traverser ?
    « Fais-toi plaisir. »

    Je l’avais tutoyé. Comme si on était devenus intimes. Et, en fait, j’ai l’impression que c’est un peu ce qui s’est passé : une expérience pareille, il n’y a rien à faire, ça rapproche… J’ai l’impression que je ne peux plus vouvoyer Hyacinthe.

    Près de lui, je m’accroupis et je prends sa main pour qu’il tende son bras. Je passe ma baguette dessus. Les blessures n’ont pas l’air très profondes, alors un sort très simple devrait fonctionner.


    « Episkey.» Je dirige ma baguette sur chaque zone blessée, sans même avoir nettoyé le sang. Un bras, puis l’autre. Je n’ai pas envie de faire de mal à ce garçon. Sa fragilité a quelque chose de troublant.
    Le sang cesse bientôt de couler et je ne me relève pas. La situation me semble étrange. C’est l’une des rares fois où je me sens en décalage avec la réalité. J’ai envie de fuir un peu cette situation. Et si je nettoyais ce sang ? Ce serait plus simple que d’affronter ce contexte un peu déstabilisant.

    Je pointe ma baguette vers les taches et lance des sortilèges de Récurvite un peu dans tous les sens, histoire que la cabine de mon beau-frère ne garde aucune trace de tout cela. Ça ne resterait que dans nos mémoires à tous les deux, car je me doute bien que Hyacinthe ne va pas me demander de l’oublietter.
    Ce moment était relativement gênant pour moi, comme le jour où ma fille, alors âgée de cinq ans, m’avait demandé, dans un lieu public, pourquoi tous les moldus n’étaient pas en cage dans un zoo. Je pense que ce jour-là, j’aurais préféré qu’elle me pose la question plus traditionnelle de « Comment on fait les bébés ? »… Mais bon, c’est ma fille, après tout, et ses idées ne sont pas mauvaises, en somme.


    « Comment te sens-tu ? » Il faut bien, à un moment ou un autre, poser la question. J’ai envie d’avoir un retour sur cette expérience, savoir un peu ce que ça a pu éveiller ou taire en lui. « Tu penses changer les paroles de ta chanson Crucio ? »

    Je dis de la vraie bouse de dragon, par moments, je le sais bien. Je ne suis pas doué pour prendre des nouvelles des gens, c’est plutôt ma femme qui se charge de tout ce qui relève de la « diplomatie » et des relations publiques, je dis trop facilement des choses inconvenantes ou politiquement incorrectes… raison pour laquelle j’ai tendance à me taire, observer et écouter.

    Je me trouve toujours près du jeune homme, prêt à utiliser un sort plus puissant si l’Episkey s’avère trop faible.


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Ven 5 Avr - 19:59
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Une fois ma cigarette allumée, je laisse l'oubliator essayer de me soigner. Je n'en ai pas spécialement envie, mais je me verrais mal refuser et faire face à d'éventuelles questions sur ma situation. A la place, fort heureusement, William qui est aussi peu sociable que moi se contente de me demander comment je me sens. « Bien » Aussi bien que l'on puisse se sentir après un endoloris je suppose du moins. Quand à changer les paroles... Je réfléchis, tirant sur ma cigarette en observant l'abat-jour du plafond du salon et répond : « Non. Mais je vais sans doute crier bien plus fort. » Je soupire longuement et décide d'un peu plus expliquer l'idée de cette chanson que nous allons présenter jeudi soir. « Ce n'est pas exactement le but de la chanson de décrire les effets d'un endoloris. C'est plutôt de parler de la douleur même de l'existence, qui on peut le dire est un endoloris constant de manière métaphorique, puisque c'est souffrir que d'être en vie. » Pensées de suicidaire et de dépressif. Mais tout le monde ou presque passe par là. Tout le monde maudiras l’existence à un moment où à un autre et regrettera d'avoir vu le jour. Certains arriverons à s'en remettre. D'autres comme moi refuseront.

Je redescend mes yeux sombres vers mon avant bras, qui saigne déjà moins. Je passe les doigts sur mes cicatrices et les plaies plus fraîches de William a tenté de refermé avec une certaine fascination. Ce qu'il vient de se passer entre lui et moi est similaire. Sauf que c'est la première fois que c'est une tiers personne qui m'inflige de la douleur. J'ai beau lui avoir demandé, je ne sais pas trop quoi en penser. Toujours silencieux la cigarette coincée entre les lèvres je fronce les sourcils perplexe face à cette expérience. C'était douloureux, ça n'avais rien d'agréable. Sauf quand je me suis ré ouvert les bras à coup de griffures frénétiques pour apaiser ce que je subissais. Mais l'après est plaisant. Un peu trop pour que ce soit normal, non ?... Je suppose que les gens ordinaire ne comprendraient pas en quoi ça fait du bien, en quoi ça soulage d'avoir eu mal et de ne plus souffrir après coup. Est-ce que William comprend ? Je n'en sais rien. Peut-être bien. Allez savoir. En tout cas je n'ose pas le lui demander pour ne pas avoir l'air idiot.

Cette expérience nous a rapprochés. Si bien que j'ose finalement moi aussi employer le tutoiement à son égard bien qu'il soit plus âgé. Je regarde par la fenêtre pour regarder le soleil commencer à décliner à l'horizon. J'essuie mes larmes du poignet en reniflant, pour finir de les sécher puis jette mon mégot dans le fond de ma tasse de thé. « Je suppose que tu vas être obligé de rentrer retrouver ta femme, malheureusement. » Sans savoir vraiment expliquer pourquoi cette idée me déçoit. Je remonte mes genoux contre mon torse en grimaçant et grogne de douleur en bougeant mes articulations encore douloureuses à cause du Doloris. « On pourrais recommencer, si tu en avais envie. Un jour peut-être. »

Je fronce le nez en enroulant mes bras autour de mes genoux. Il faut sans doute avoir quelques pulsions sadiques pour faire ce genre de choses, pour être capable de torturer quelqu'un. Certaines baguettes ne sont pas adaptées à ce genre de magie de ce que j'en sais. Certains sorciers doivent donc en être incapables. Je regarde d'ailleurs sa baguette puis la mienne et laisse échapper un petit rire amusé : « C'est de l'ébène toi aussi... Le vendeur m'a dit que c'était un bois fait pour ceux qui n'ont pas peur d'être eux-mêmes. » Comme tous les gamins j'étais fortement excité de recevoir ma baguette quand j'étais petit. Celle-ci par contre ne viens pas de chez Ollivanders, mais de chez un fabriquant Hongkongais. Je renifle et la reprend entre mes doigts par réflexes. Je ne l'utilise plus autant qu'avant, la faute à mon nouveau mode de vie caché chez les moldus. Je dois avouer que la magie me manque, si bien que je la sens frémir elle aussi entre mes phalanges. Je mordille ma lèvre tout en la regardant. « C'est un très bon bois selon moi. C'est de là que mon habilité en métamorphose vient aussi. »

Je tente d'étirer mon corps engourdi péniblement et lâche un long gémissement de douleur en crispant mon visage. Merde, je vais avoir les pires courbatures de ma vie ! « Putain... » Il y a toujours un après. Même si cet après soulage, il reste toujours un peu de douleur pour nous rappeler ce que nous avons subit, ou ce que nous nous sommes infligés. J'ouvre péniblement des yeux et masse mes articulations toujours sensibles suite au doloris, avant de grogner entre mes dents : « Je pourrais te servir d'alibi pour la soirée, pour éviter ta famille... Un randonneur qui a fais une mauvaise chute. »  
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Dim 7 Avr - 9:53
    Torturer quelqu’un puis le soigner… Je ne sais franchement pas ce que je fais. Je n’ai jamais soigné une de mes victimes auparavant, c’est une grande première pour moi. Une vraie première fois. Hyacinthe me dit qu’il se sent bien et je me trouve con d’avoir posé cette question. Personne ne peut se sentir bien après ça. Et ce n’est pas un petit Episkey qui va changer les choses, ça revient, en gros, à mettre un pansement sur quelqu’un qui a un cancer…

    « La douleur de l’existence… Je suis d’accord sur le fond. Mais je peux t’assurer que cette souffrance n’est pas permanente. » Je peux comprendre qu’on puisse penser que la vie ne vaut rien et que cette condamnation à vivre est une vraie malédiction. « Par expérience, je sais que ce n’est pas éternel de souffrir de la vie.» C’était un peu bizarre d’exprimer les choses ainsi, mais je comprenais bien ce que le jeune homme ressentait.

    Je pense que je pourrais rester des heures avec Hyacinthe. Ce garçon torturé – au sens propre comme au sens figuré, du coup – a quelque chose de « rafraichissant », même si le terme me semble un peu mal choisi. Je ne suis pas obligé de faire semblant, de jouer le rôle du parfait chef des Oubliators ou du mari ou du père de famille parfait…
    Est-ce un besoin d’air qui me donne envie de rester ? Je ne désire pas retrouver ma femme ou ma famille tout de suite. Et les mots du jeune homme ne me donnent pas du tout l’impression qu’il puisse avoir envie que je m’en aille. Que du contraire.


    « Ma femme sait très bien que je ne lui dois rien. » Oui, je parle comme si je n’en avais rien à foutre d’elle, alors que je l’aime comme au premier jour. C’est la femme de ma vie, mais les relations humaines ne sont pas toujours simples… Il me proposait de recommencer éventuellement une prochaine fois… « Alors, ça t’a plu ? »

    Le simple fait d’entendre Hyacinthe me parler en ces termes, ça me rend bizarre… Je ne sais pas quoi penser, mais je sens monter en moi le sentiment de puissance qu’on ressent quand on est maître du Doloris… C’est excitant de se sentir comme cela. La puissance, le pouvoir… Je suis en train de perdre pied.
    Et quand il me parle de ma baguette, je ne peux qu’esquisser un sourire.


    « Je n’en ai jamais été déçu. » Un bois pour ceux qui n’ont pas peur d’être eux-mêmes… C’est vrai que cette baguette n’a pas d’équivalent à mes yeux. Je n’ai jamais eu les mêmes sensations avec une autre. « Pour ma part, c’était surtout en sortilèges que ma baguette a fait ses preuves à Poudlard. » Je n’étais pas mauvais en métamorphose non plus, mais les potions et sortilèges, ça avait été les cours dans lesquels j’excellais. Pour le reste, je faisais ce qu’il fallait, j’étais bon, mais je ne fournissais pas spécialement d’efforts pour cela.

    Que puis-je dire ou faire à présent ? J’ai peur de faire des conneries ou d’être à côté de la plaque. J’ai envie de rester avec Hyacinthe, il a un côté un peu fascinant, notamment quand je le vois se masser certaines zones du corps.
    Je m’approche de lui et pose une main sur la sienne, comme pour lui indiquer les mouvements de massage qui allaient le soulager au mieux. Et les paroles que le jeune homme lâche dans un grognement me font sourire.


    « Si je rentre en disant ça, ma femme va penser que je l’ai encore trompée. » J’ai l’impression de parler à un pote, en utilisant ce genre de tournure de phrases. Il y a un côté assez drôle à la situation, quand j’y pense. « Elle est habituée, je ne lui cache pas. »

    Je ne sais pas pourquoi j’explique ça au jeune homme. Certaines personnes ont tendance à juger les autres mais j’ai le sentiment que Hyacinthe ne me jugera certainement pas pour ça. Ma vie privée n’est pas le genre de choses que j’étale en public et j’ai surtout l’impression d’être en train de me confier, en quelque sorte.

    « Je peux te poser une question ? » Ma main parcourt les avant-bras du jeune homme, mes doigts courant le long de ses cicatrices. Je plonge mon regard dans les yeux du jeune Chang… « Tu n’as jamais pensé à une autre façon d’exorciser tout ça ? »

    Les cicatrices n’étaient que des souvenirs visibles de ce qui avait pu se passer. Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais je ne suis pas idiot. Chacun gère sa souffrance et sa colère à sa manière. Je ne suis pas passé par la mutilation, de mon côté, mais j’ai conscience de la façon dont ça peut aider. Je ne suis pas spécialiste, mais je sais que la douleur physique est parfois bien plus facile à supporter que la souffrance morale.

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Lun 8 Avr - 19:50
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Encore trompée. Surpris je hausse un sourcil de l'entendre être si ouvert avec moi sur sa vie privée. Mais je crois que nous sommes intimes maintenant lui et moi. Il faut croire que je ne suis donc pas le seul à ne pas vraiment réussir à être fidèle. Je me lasse rapidement, j'ai souvent besoin de changement. Il y a certaines personne que je n'ai pas trompé, car nous avons rompu avant que ça n'arrive. Mais je ne vais très certainement pas le juger sur l'infidélité. Je baisse les yeux aussi et hausse les épaules : « C'est une union libre alors... C'est un peu pareil de mon côté. Chaque un va voir qui il veut, mais on n'est pas vraiment ensemble non plus. C'est compliqué. » Mes sentiments pour Tom sont confus. C'est la première fois je crois, que je suis amoureux. J'en rigolais avant, de l'amour et des sentiments. Je disais y être allergique, même en étant pourtant né un Quatorze Février, le jour de la Saint Valentin et des amoureux. Justement, je voulais tout faire pour éviter que ça n'arrive. Mais je me suis attaché au Norvégien, qui lui ne s'est pas attaché à moi. Un garçon ? Impensable pour lui de l'assumer ou d'en parler à qui que ce soit. Alors, on fait comme si de rien n'étais. Il viens me rejoindre parfois dans ma chambre quand tout le monde est endormi. Ou inversement. Et au petit matin, l'autre est déjà reparti comme si rien ne s'était passé. Alors, on a des copines, plus ou moins de passage lui et moi. Des filles que l'on aime pas forcément, mais avec qui on passe du bon temps tout de même. Surtout lui, plus que moi pour les apparences je suppose.

Mais cette situation me frustre énormément. Avoir des sentiments sur les quels je n'ai absolument aucun contrôle, devoir les subir sans les avoir en retour. J'ai encore bien choisi semblerait-il. J'aurais mieux fait de me casser une jambe le jour où je l'ai rencontré, ou de mourir dans un crash d'avion entre Edimbourg et Bergen. Ca aurais été préférable, plutôt que de souffrir comme ça. Je frémis d'ailleurs d'horreur en sentant Ombrage caresser mes cicatrices. Je ne laisse pas les gens les toucher en général, ni personne les voir vraiment. Pourtant pétrifié, je ne retire pas mon bras marqué de sous ses phalanges. Ma peau se contente de frémir à ce contact. Je déglutis et répond donc : « Je... » Ma voix reste coincée dans ma gorge et je tente de l'éclaircir en la raclant. Levant encore les yeux vers le lustre du plafond pour éviter son regard dans cette conversation gênante puisqu'il s'agit de moi je lâche un petit soupire : « La musique. Mais les excès aussi. L'alcool. La cigarette. La drogue parfois. Puis le sexe. Beaucoup. » Puisqu'il me parlais de tromper sa femme j'imagine que ça ne doit pas être choquant. Surtout que le chef des Oubliators est assez intelligent pour savoir que c'est quelque chose de naturel, l'instinct le plus primaire que nous ayons. Pour un humain, c'est aussi naturel que de respirer. Résister à ses pulsions sexuelles relève du masochisme. C'est contre nature de ne pas en avoir envie selon moi, si bien que je n'ai jamais compris les asexuels et que je peine à vraiment condamner les prêtres pédophiles qui sont finalement juste des gros frustrés. C'est malheureux, d'en arriver à toucher un enfant, mais... Ce n'est peut être pas entièrement de leur faute à eux, plutôt celle de l'église. De toute manière, la religion c'est de la merde.

« J'ai un copain, plus ou moins, celui avec qui je ne suis pas vraiment puisqu'il ne l'assume pas. Mais j'ai des copines aussi. Et d'autres copains. Disons que ça m'occupe l'esprit quand je ne suis pas tout seul dans mon lit. Puis je ne voulais pas m'attacher à qui que ce soit non plus. Ne pas aimer, parce que c'est une perte de temps et un coup à se faire du mal. C'est raté du coup, effectivement, ça fait mal. Et c'est désagréable, d'être amoureux de quelqu'un. D'aimer sans retour. Tom... c'est un sale con, et je le sais. Mais c'est comme ça et puis c'est tout. J'ai pas choisi, et je comprend maintenant les gens qui disent que le cœur a ses raisons que la raison ignore. Si on pouvais vraiment le contrôler, je ne serais clairement pas amoureux de lui. Un jour ça va mal finir entre nous. Très mal finir. » Je laisse échapper un petit rire nerveux à cette idée. « L'un de nous deux va sans doute en crever et ce sera moi. Parce que lui n'a pas de sentiments. » J'ai envie de pleurer, si bien que je me met à rire pour ne pas céder. Je ne me suis confié là-dessus à personne, puisque de toute manière, cette histoire de sauterie et de sentiments à sens unique doit rester entre lui et moi. Je n'ai jamais rien dit au brun non plus, hors de question de sortir ce fameux je t'aime d'une niaiserie insoutenable. Surtout pas à lui. Mais maintenant j'en suis convaincu, l'amour ce n'est clairement pas pour moi. Tout ça ne m'apporteras que des pleurs et du malheur. Du stress aussi... Rien de bon finalement. Je me retourne vers William en souriant : « Je finirais bien par m'en détacher, de ce type. D'une manière ou d'une autre, tôt ou tard. Mais je n'ai plus de grands espoirs concernant mon avenir. »  

Je me mordille la lèvre, toujours un sourire amer sur mon visage androgyne, baissant les yeux sur la main de William, toujours sur mon poignet qui a cessé de saigner grâce à ses soins.  « On s'est encore disputés. C'est pour ça que j'avais besoin de m'éloigner, avant de refaire une bêtise, encore à cause de lui, à cause de tout ça. Il m'a reproché un truc stupide, dont je ne suis même pas responsable. On en est venus aux mains. Je suis parti. »  
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Mar 9 Avr - 8:27
    Je n’ai jamais été quelqu’un de bien sous tous rapports. C’est un fait. Et je pense que je ne serai jamais le parfait gentleman que ma mère aurait aimé me voir devenir. Je peux être un type charmant, mais c’est souvent pour arriver à mes fins. On s’y habitue, au fond, et les autres doivent juste apprendre à accepter.
    Une union libre... oui, c’est vrai que ce que je partage avec ma femme ressemble à ça. Un mariage où je suis libre d’aller voir ailleurs... Parfois, je me dis que ça la fait souffrir car elle n’a pas ce besoin, de son côté. Alors je cherche à tout faire pour qu’elle soit heureuse, elle qui a la décence de ne pas me faire de crise chaque fois que je rentre tard... elle préfère la vérité au mensonge et, avec le temps, je me rends compte que c’est peut-être la vérité qui fait que ça marche entre nous. Car je l’aime et elle le sait. Mes besoins physiologiques ne relèvent pas d’un manque lié aux sentiments. Ce sont juste des pulsions qui me taraudent et que je dois assouvir.

    J’écoute le jeune homme en silence. Ce qu’il me raconte de sa relation amoureuse - si l’on peut l’appeler ainsi - me fait penser que ça n’ira pas plus loin entre eux. L’amour à sens unique, ça ne peut pas fonctionner bien longtemps... à moins d’user d’entourloupes pour garder un semblant de couple, mais une potion d’amortentia n’est pas quelque chose qui faut naitre de vrais sentiments... et je pense que je n’aimerais pas, à sa place, avoir l’impression de forcer les choses. Ça doit venir naturellement et pas être provoqué par je ne sais quel artifice...


    « Il manque quelque chose d’essentiel à ton couple pour que ça puisse fonctionner. »

    Je ne suis pas expert en relations humaines, je suis juste quelqu’un qui s’intéresse à beaucoup de domaines différents, dont la psychomagie et la sociomagie. Ça aide à comprendre les comportements humains de pouvoir analyser les causes possibles d’attitudes incompréhensibles.

    Je ne sais pas pourquoi, mais les cicatrices sur les bras du jeune homme ont quelque chose que je trouve à la fois extraordinaire et effrayant. Effrayant de voir jusqu’où le malaise d’un être humain peut l’amener... extraordinaire de voir comment chacun exorcise ses propres démons...
    Et Hyacinthe me déballa la liste de ses recettes perso pour éviter de sombrer. J’en connais bien les excès dont il parle. Le problème, c’est qu’ils peuvent entacher votre réputation et vous faire passer pour je ne sais quel hurluberlu.


    « Je vois... »Mais ce n’était qu’une aide apparente, tout cela. Il n’y avait rien dans cette liste d’excès qui puisse vraiment aider... pour se sortir la tête de l’eau, la musique serait certainement la meilleure option pour Hyacinthe. « Il faut utiliser ton talent créatif et faire de la musique, encore et encore... C’est la seule chose qui n’est pas éphémère dans ce que tu me dis... »

    J’ai la chance de ne pas déprimer facilement. Mon caractère s’est forgé sans que je ne m’en rende compte. Je parvenais à présent à accorder aux gens l’importance que je décidais, les autres, je les envoyais ad patres ou sur les roses, selon les cas.

    Et voilà que le coeur du mal-être actuel de Hyacinthe est révélé. Un amour caché, au fond, puisque l’homosexualité non assumée ne peut que donner naissance à des situations où l’un meurt d’envie de présenter l’autre comme son compagnon... mais où l’autre fait bonne figure en se faisant passer pour un pote.
    Par Salazar, je pense que je ne supporterai pas une situation pareille. Hyacinthe avait beaucoup de mérite et de patience, pour le coup... Je peux comprendre qu’il ne soit pas facile d’assumer une sexualité qui est encore vue parfois comme déviante, mais, bon sang, en 2019, ça me semble tellement médiéval comme pensée...
    Mais je n’aime pas la suite des paroles de mon jeune interlocuteur. Il est visiblement résigné à poursuivre une vie de souffrance et de peine... à son âge, même compte tenu de sa maturité et de sa vivacité d’esprit, je ne peux pas concevoir qu’on puisse se condamner de la sorte.


    « De quoi a-t-il peur, ton copain? Du regard des autres? » Je pose la question doucement, parce que je sais bien que le coming-out n’est pas une étape facile. D’ailleurs, je suis convaincu que tout le monde devrait passer par là : hétéro, homo, bi, pan etc. Chacun devrait, à un moment, devoir annoncer à son entourage son orientation. Ça dédramatiserait le coming-out et ça éviterait des relations douloureuses comme celle que vivait le jeune Chang. « Je peux te proposer deux solutions, si on peut appeler ça ainsi... »

    Techniquement, j’ai même trois pistes en tête mais je doute que la dernière option soit ce qu’on peut appeler une solution. Mais je ne pense pas que continuer à vivre comme ça soit une option bénéfique pour Hyacinthe. Le jeune homme a le droit de vivre comme bon lui semble, sans avoir à se prendre la tête pour des bêtises avec un pseudo-copain qui n’a pas l’air d’avoir conscience du mal qu’il peut causer... En fait, la meilleure option serait que Hyacinthe quitte ce Tom, mais je doute fort que le fils de Cho Chang puisse être convaincu de cela.

    Mes solutions n’en sont pas vraiment, je le sais, mais ce sont des portes ouvertes pour avancer. Et c’est comme cela que je veux que le jeune homme puisse voir mes options.


    « Je peux te proposer de te le faire oublier... ou bien je peux le pousser à déclarer ouvertement qu’il est avec toi. »

    Je ne suis pas a un sortilège impardonnable près... quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce pas ? Lancer l’imperium sur Tom pour qu’il fasse son coming-out, c’était une possibilité. Je pouvais aussi le tuer pour qu’il ne fasse plus souffrir Hyacinthe. Ou bien, tout simplement, faire en sorte que mon jeune ami n’ait pas de souvenirs de ce type.

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Jeu 11 Avr - 13:30
Behind the clouds, the sky is always blue.
ft. William & Hyacinthe
Je fronce de nouveau le nez en entendant le mot couple sortir de la bouche de William. Un couple, vraiment ? Pas du tout. Je secoue la tête quand il me propose de l'aide et me force à lui sourire « Il n’assume pas mais il n'a pas à assumer. Nous ne sommes pas un couple. Il n'a pas de sentiments, il ne me dois rien. » C'est vrai qu'en tant qu'Oubliator, en tant que chef du bureau en plus, Ombrage pourrais très certainement m'aider à oublier Tom de manière efficace. Mais je n'ai jamais trouvé d'intérêt à oublier ce qui nous fait souffrir. Au contraire, c'est ce qui nous change, nous fait devenir quelqu'un. Par exemple ma mère... Si elle n'avais pas été confrontée à la mort de Cédric, elle serait probablement restée une pimbêche populaire. J'exagère peut-être un peu avec le mot pimbêche, mais les filles comme elle me font lever les yeux au ciel à Poudlard. Entourée de copines et souriantes, toujours courtisée de garçons... Elles ont une vie trop simple à mon goût et je ne leur souhaite en général qu'une chose : qu'elle prennent conscience rapidement de la vie, qu'elles comprennent que ce n'est pas si si simple. Qu'il ne suffit pas d'être jolie et gentille pour s'en sortir. Même si la mort de Cédric Diggory a été un événement dramatique, ça a rendu ma mère plus forte. Elle est devenue une sorcière indépendante et douée suite à ce drame. Alors que sinon, elle serait probablement restée assez moyenne, tout à fait normale. Elle a tellement été marquée par cette tragédie, que j'ai hérité de Cédric en second prénom. Rien de bien asiatique dans mon patronyme, si ce n'est le nom de famille maternel dont Nymphea et moi avons hérité. Il y avais pas mal de chances que nous soyons sorciers comme notre mère, si bien que question de praticité, pour ne pas être totalement des inconnus qui débarqueraient en s’appelant MacLeod à Poudlard et avec des yeux bridés, nous avons eu le nom des Chang. Par la suite, j'ai rencontré d'autres camarade métissés, que ce soit du côté de la mère ou du père, avec des noms très occidentaux sans qu'ils en aient pourtant l'air. Finalement ça ne choquais personne à Poudlard cette histoire d'ethnie qui ne concorde pas forcément avec le Patronyme. Mais je ne vais pas me plaindre d'avoir hérité du nom de Chang, qui en plus de représenter les origines de l'orient représente surtout le sang de sorcier.

« Je finirais par passer à autre chose. A quelqu'un d'autre. Si j'ai pu avoir des sentiments pour un sale connard, j'arriverai à en avoir pour quelqu'un de bien. Un jour ou l'autre, si Merlin le veut bien et que l'on croit un peu au destin. Une gentille fille peut-être. Une sorcière de préférence. Parce que c'est tout de même assez compliqué et frustrant de se cacher. Puis si j'ai des enfants... Je ne veux pas qu'ils aient comme moi à grandir entre les deux mondes, un pied dans chaque, sans savoir où on est. Moldu et sorcier à la fois, mais aussi rien du tout, ni l'un ni l'autre, quelque chose d'autre. C'est dur de trouver un équilibre dans cette situation, et on dois faire des choix. J'hésite encore. Je ne sais toujours pas où est ma place. » Je parle de sentiments certes mais je songe tout de même à la praticité de la chose. J'ai vécu ce mélange entre sorciers et moldus toute ma vie. J'ai grandi du côté non magique, suis allé à l'école avec des enfants sans magie. Je me demande si ce n'est pas tout ça qui a bloqué avec moi, puisque j'ai tout de même du attendre d'avoir dix ans et demi pour manifester de la magie, un jour où j'étais ennuyé d'attendre dans un aéroport pour rendre visite à la famille Hongkongaise. Je n'avais pas envie d'y aller, puisque ça signifiais que j'allais encore être entouré de mes cousins et cousines qui eux étaient sorciers et s'amuseraient une fois de plus sans moi. Mais en même temps attendre un avion était ennuyant. Si bien que j'ai inconsciemment rempli mon gobelet de chocolat chaud avec un arôme de jus de citrouille. Avant de le faire exploser sur ma petite sœur qui prétendais que non, ce n'étais pas moi qui avais manifesté ma magie mais elle qui avais du le faire sans s'en rendre compte. Elle m'a suffisamment charrié quand nous étions enfants à ce sujet-là : Hyacinthe t'es moldu comme papa et moi je suis une sorcière comme maman ! Moi je vais aller à Poudlard et pas toi ! Ce à quoi je répondais : Je deviendrais premier ministre moldu et je te ferais enfermer en prison pour crime contre l'humanité. Je m'assurerai que tu ai une toute petite cellule sans lumière qui pue le moisi !

Je soupire longuement et reprend mes confidences à Ombrage : « Ou un autre garçon. Ce n'est pas très important pour moi... C'est plus... l'intelligence de quelqu'un qui m'attire. Sa manière de voir les choses. J'ai entendu dire que ça s’appelait sapiosexuel cette orientation, mais je préfère dire bisexuel. Même si je n'aime pas trop les catégories et les petites boites de la société ça aide les gens à mieux comprendre et à se situer, elles ont leur utilité même si je les exècre. Et Bisexuel, les gens qui ne sont pas renseignés comprennent tout de suite sans avoir besoin de détails. Au final, Sapiosexuel c'est juste un préférence, comme on pourrais avoir un faible pour les gens aux yeux marrons que les gens aux yeux clairs. » C'est plus un trait de caractère qui m'attire chez quelqu'un. Tous mes ex ont ce point commun : un cerveau fonctionnel. Il en va de même pour mes quelques amis, qui se comptent sur le doigt d'une main, bien que j'ai tout de même lié quelques amitiés à première vue improbables et très étranges. Je suis certain que William le comprend, il est dans la même situation que moi. Je l'imagine mal trouver quelqu'un de bête attirant. A moins que ce ne soit juste charnel, dans ce cas-là, pas besoin de trop réfléchir. Mais j'avoue que souvent, après, j'aime discuter longuement dans le lit avec mes partenaires, de sujet profonds que certaines personnes ne comprendraient clairement pas. C'est ce qui m'a frustré l'autre fois avec Tom, il s'en foutais totalement de l'industrie pétrochimique qui pourtant détruit notre planète. Il devrais probablement se sentir plus concerné, s'il veut continuer de pouvoir admirer les Fjord qui fondent un peu plus d'année en année à cause du réchauffement climatique.

Nouveau soupir. J'adresse un petit sourire à William tout de même, sincère cette fois-ci. C'est agréable, de se sentir compris. Il est bien plus efficace que les psycologues que j'ai pu voir, qu'ils soient sorciers ou moldus. J'ai eu ma dose, avec la douance et la dépression latente. Aucun n'a jamais vraiment compris selon moi, si bien que généralement, je reste silencieux ou lève les yeux au ciel d'un air ennuyé. « On dois apprendre à vivre avec, quand on est comme toi et moi. Je me suis toujours demandé si c'était génétique d'ailleurs. Ma petite sœur n'est pas comme moi. Mais mes deux parents ont brillants intellectuellement. Pas autant que moi, pas de la même manière mais ils sont loin d'être idiots tous les deux. »   
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Sam 13 Avr - 8:44
    Je n’ai jamais été très doué pour les histoires de couple. Ou les histoires d’amour. C’était comme si je ne fonctionnais pas comme tout le monde dans ce domaine. C’était peut-être le cas, de fait, mais je ne m’étais jamais vraiment demandé si oui ou non une action ou une décision pouvait aider quelqu’un qui souffrait dans une relation bancale. Alors, oui, sans savoir, sincèrement, j’aurais aimé aider Hyacinthe. Mais mes solutions ne semblaient pas convenir à sa situation. Tant pis. Je n’étais pas du genre à insister quand ce n’était pas nécessaire.
    Ma bouche dut se déformer en une sorte de rictus. Le jeune homme semblait à la fois désabusé et indécis tout en ayant tout de même une petite touche d’espoir en l’avenir. J’avais l’impression que cette indécision pouvait se régler d’une façon tellement rapide et simple… mais chaque personne choisit de mener sa vie comme elle l’entend.


    « Si tu fais en sorte que ça arrive, alors ça arrivera. Dans un an, dans dix ans…» Que pouvais-je dire d’autre ? Le véritable amour vous tombe dessus quand vous vous y attendez le moins. « J’ai rencontré ma femme alors que j’étais encore avec Moïra. Une relation qui était toujours tendue et qui n’avait aucun avenir, mais je ne pouvais pas me résoudre à quitter Moïra, car j’avais un peu l’impression que sans moi, elle ne s’en sortirait pas… Je ne sais plus trop ce qui m’a fait ouvrir les yeux. Au départ, nous avons beaucoup discuté, une complicité certaine s’est installée et puis j’ai sauté le pas, j’ai quitté Moïra pour vivre ma vie. Ma femme a huit ans de moins que moi et nous sommes mariés depuis vingt-trois ans. Comme quoi…»

    Sapiosexuel… c’est sans doute ce que je suis, moi aussi. Le plaisir charnel ne vaut rien s’il n’est ni précédé ni suivi d’un échange intellectuel. Je n’aurais jamais pu avoir une aventure avec une personne idiote. D’ailleurs, j’ai toujours eu horriblement peur que mes enfants soient cons… Salazar soit loué, leurs cerveaux respectifs fonctionnent très bien et leur QI est très respectable.

    J’ignorais pourquoi en en était arrivés à discuter de tout cela, mais les questions qui taraudaient le jeune Chang n’étaient pas bien différentes de celles que j’avais pu me poser, des années auparavant. Je comprenais comment il devait se sentir et je pense que j’aurais pu avoir le même genre de difficultés si j’avais, comme lui, grandi « entre deux ». Les enfants ont besoin de repères et de stabilité. Voilà une raison de plus pour ne pas se mélanger avec les moldus.


    « Tu sais, la société nous impose tellement d’idées… Il faut s’en détacher et ne pas se conformer à ce que tout le monde attend de nous. » Que ce soit sur le plan social, sentimental ou professionnel, en fait. Le regard des autres ne mérite que l’importance qu’on décide de lui accorder. « Il faut apprendre à s’apprivoiser, pour bien connaître ses talents et ses faiblesses, puis avancer, quoi qu’il en coûte…»

    La douance n’était pas toujours un cadeau. Ce n’est pas facile à vivre et, selon le profil, certaines personnes ne se sentent jamais à leur place nulle part. Moi-même, il m’a fallu du temps pour apprivoiser qui je suis. Et en faire une force.

    « Il paraît qu’il y a une part de génétique, mais ce n’est pas avéré. Deux parents débiles peuvent très bien avoir un enfant à haut potentiel intellectuel… mais l’enfant ne le saura jamais s’il n’est pas stimulé correctement.» J’avais eu l’occasion d’oublietter des sorciers qui avaient grandi dans ce genre de situations et qui préféraient oublier leur passé, tout simplement. « Tu as grandi parmi des gens intelligents, ça t’a permis de comprendre plus rapidement et plus facilement qui tu es et comment tu es. Mais imagine si tu étais né dans une famille d’imbéciles…» En fait, non, ce n’était pas possible d’imaginer un truc pareil. J’avais eu la chance de pouvoir être élevé par mes grands-parents à partir de mes quatorze ans et ça avait changé ma vie. « La plupart des gens ne peuvent pas comprendre. Nous sommes une sorte d’évolution de l’espèce, quelques rares spécimens. Si on ne fait pas attention, ça peut se retourner contre nous : les gens ont peur de ce qu’ils ne comprennent pas.»

    Ce n’était pas nouveau et ça se voyait au quotidien assez facilement. Les moldus tiraient des coups de feu, ils ne cherchaient pas à comprendre – ou n’y arrivaient pas – et chez les sorciers, c’était un peu pareil… combien de mangemorts avaient été arrêtés et emprisonnés parce que le monde magique ne comprenait pas ? Et d’aucuns pourraient ajouter : et tous ces innocents torturés et tués par les mangemorts ? Je sais bien ce que les gens opposent comme arguments à notre idéologie, à notre cause, mais je prends ça d’où ça vient. « Je t’enverrai un livre. Je pense que ça pourra t’apporter quelque chose de lire le point de vue d’une éminente psychomage spécialisée dans le domaine de la douance. »



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