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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages


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Hestia Carrow
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Sam 2 Fév - 18:53
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Maggie ◊ Hestia

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Convaincre Adèle de l’accompagner avait été étonnement plus compliqué que Hestia ne l’avait prévu. Pourtant elle n’avait pas eu l’intention de l’entrainer dans des aventures haletantes. Ce qu’elle lui avait proposé n’avait rien de bien extravagant : une simple balade dans Pré-au-Lard. Bien sûr, l’objectif final était de prendre une bièraubeurre aux Trois balais, sinon quel aurait été l’intérêt d’aller se geler dehors en plein mois de janvier ? Profiter du grand air et de la fraicheur ambiante c’était bien beau et Hestia ne doutait pas que ça lui ferait du bien, mais la perspective d’un verre réconfortant pris en bonne compagnie était tout de même plus plaisante. Seulement cette fois-ci Adèle n’avait pas été aussi prompte à accepter de sortir que les fois précédentes et ça avait un peu surpris Hestia. Il faut dire que la plupart des sorties qu’elles avaient fait ensemble pendant les vacances avaient été initiées par la blonde, mais à aucun moment la Carrow ne s’en était plaint. Au contraire, elle n’avait pas eu besoin de se faire prier pour la suivre dans Londres ou Pré-au-Lard. A ce moment-là elle savait parfaitement ce que son amie essayait de faire, en plus de relâcher la pression, c’était une des manières qu’elle semblait avoir trouvé pour se tenir loin de ses problèmes. Rien que lui faire oublier les deux jours qu’elle avait passés chez ses cousins pour Noël avait nécessité une soirée entière au Chaudron baveur et leur avait apporté un joli mal de crâne le lendemain. Loin de porter un jugement, puisqu’elle avait tendance à agir de la même façon pour ne pas avoir à faire face à ses propres soucis, la Serpentarde avait respecté les choix de sa camarade, tant qu’elle ne faisait pas n’importe quoi c’était sûrement ainsi qu’elle la soutiendrait le mieux. Mais les cours avaient repris et avec eux étaient arrivés de nouveaux devoirs interminables et de nouvelles problématiques sur lesquelles se concentrer. La française avait trouvé de nouvelles excuses pour pouvoir rester occupée à chaque seconde de sa journée et Hestia avait dû développer patience et argumentation pour la convaincre de l’accompagner. Peut-être qu’elle n’avait pas pu résister bien longtemps à la promesse de se changer les idées, ou à la perspective de quitter l’université même pour quelques heures seulement, mais Adèle avait fini par accepter et les deux Serpentardes avaient aussitôt pris la direction du petit village sorcier.

Malgré les mois qui avaient passés depuis la rentrée, Hestia était encore un peu déstabilisée par le fait que les études universitaires ne se déroulaient pas au château de Poudlard en tant que tel. L’hôtel particulier qui abritait l’université magique était très plaisant, et regorgeait sûrement d’agréables surprises, mais aux yeux de la Serpentarde il lui manquait le charme du château écossais, brut et chargé d’histoire. Alors elle prenait chaque occasion de retourner dans l’école comme la chance de faire un petit détour dans le passé, dans un temps qui, s’il n’était pas forcément plus simple, restait tout de même moins douloureux pour elle. Ça avait un côté rassurant de savoir qu’elle n’avait pas besoin de couper les ponts avec l’école de magie tout de suite, le système des cheminées lui offrait un laps de temps, une période d’adaptation bienvenue. Poudlard avait été son foyer quand la demeure des Carrow n’avait pas su l’être et elle devait bien admettre -mais elle ne l’avouerait jamais à haute voix- qu’elle était soulagée de ne pas avoir à vivre une séparation brusque avec ce lieu qui avait été son chez elle pendant sept longues années. Même si le regard qu’elle portait sur le château évoluait depuis qu’elle n’y vivait plus quotidiennement, l’école était toujours fidèle à elle-même, à la fois tranquille et agitée. Ce samedi après-midi ne dérogeait pas à la règle. Comme à chaque fois qu’une sortie à Pré-au-Lard était autorisée pour les élèves de premier cycle, l’excitation était à son comble et Hestia dû faire preuve de patience pour ne pas pousser tous les petits sorciers qui trainaient sur sa route. Heureusement, depuis qu’elles avaient intégré l’université, les étudiantes n’avaient plus besoin de passer signaler leur départ au concierge de l’école et c’est avec une satisfaction non dissimulée que la Carrow pu dépasser la foule des élèves. Le temps que les deux Serpentardes atteignent le village sorcier, la neige s’était mise à tomber, alors malgré le joli spectacle que les flocons offraient, elles ne s’attardèrent pas dehors. Hestia commença par trainer Adèle dans l’apothicairerie la plus proche afin de refaire ses stocks personnels. Quand il s’agissait de potions à réaliser pour les cours, l’université fournissait tout le matériel nécessaire, mais puisque la Serpentarde n’arrêtait pas ses expérimentations une fois sortie de la salle de classe elle devait avoir ses propres réserves. Et vu le nombre de potions qu’elle avait concocté pendant les vacances de Noël, il devenait urgent qu’elle rachète certains ingrédients. La faune qui entourait Poudlard lui offrait l’occasion de cueillir certaines plantes elle-même et elle avait rapidement pris l’habitude de se rendre dans la forêt de temps en temps pour s’en occuper, mais pour le reste elle devait se tourner vers des boutiques spécialisées.

Comme les flocons de neige se faisaient de plus en plus gros quand elles sortirent de la boutique, Hestia n’attendit pas pour prendre la direction des Trois balais. Elle espérait que la météo aurait fait renoncer la plupart des élèves à sortir et, de fait, le bar se révéla un peu moins bondé que d’habitude quand elles en franchirent la porte d’entrée. Tant mieux, la foule n’était pas au goût d’Hestia. Pour une fois il ne leur fallu pas de longues minutes pour trouver une place où s’installer. Une fois sa cape et son bonnet abandonnés sur une chaise, la verte pris la direction du bar où elle commanda deux bièraubeures, boisson réconfortante par excellence. Lors de leur dernière sortie, Adèle et elle s’étaient tournées vers des liquides plus forts, de ceux qui piquaient la gorge et anesthésiaient les sens, mais à ce moment là l’université était presque vide pour les vacances et elles avaient pu rejoindre leur dortoir -tant bien que mal- sans que personne ne les surprenne, aujourd’hui elles ne pouvaient pas se le permettre alors une simple bière serait déjà parfaite. Au fur et à mesure de leur conversation, les bouteilles se vidèrent avec aisances. Hestia était bien installée, en bonne compagnie et au chaud alors que la neige et le froid faisaient se presser les passants, n’ayant aucune envie de retourner immédiatement à l’hôtel particulier qui abritait l’université, elle finit par proposer à la française une deuxième tournée. Sûrement que la blonde n’avait pas non plus envie d’affronter les flocons car elle accepta sans hésitation. Tout en marmonnant des excuses aux sorciers qui se trouvaient sur son chemin, Hestia se fraya un passage jusqu’au bar. Elle y déposa leurs choppes vides dans un tintement clair et attendit que la sorcière qui faisait le service remarque sa présence. La verte se fit la remarque qu’elle ne venait plus assez souvent aux Trois balais car elle n’avait pas encore croisé cette barmaid aux cheveux noirs qui s’adressait avec animation à un élève de Poudlard, lui donnant au passage des petits noms affectueux. Hestia haussa un sourcil, se faire appeler ainsi n’était certainement pas à son goût et elle espérait que la sorcière le devinerait avant de la nommer mon lapin ou pire. « Deux autres bièraubeurres s’il vous plait. » Demanda-t-elle quand leurs regards se croisèrent enfin. Distraitement, Hestia observa la sorcière s’occuper de sa commande. Il y avait un petit quelque chose chez elle qui lui donnait une impression de déjà vu assez déconcertante. Pourtant la Serpentarde était sûre que c’était la première fois qu’elle la croisait dans le bar. Mais elle ne parvenait pas à se détacher de cette sensation. « Attendez… » Souffla-t-elle lorsque la barmaid revint avec deux nouvelles choppes pleines de bièraubeurre fraiche. Hestia fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas cette intuition qui ne voulait pas la quitter. Elle regarda un peu plus longuement la sorcière. Ces cheveux noirs, ces yeux d’un vert étonnants, cette voix, finalement elle avait bien l’impression de l’avoir déjà croisé, mais tout était flou dans sa tête. Mais où ? Et quand ? « On se serait pas déjà croisé quelque part ? » Demanda-t-elle finalement en penchant légèrement la tête sur le côté. Elle n’avait définitivement pas le souvenir d’avoir déjà croisé la barmaid en dehors des Trois balais. Et pourtant.

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Dim 10 Fév - 12:23

 

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— Hestia & Maggie

Une quoi ? Une inspection ? Samedi ? En plein week-end Pré-au-Lard ? Je vous laisse imaginer cinq minutes, ma tête en lisant la lettre du service des relous de je ne sais pas quel étage du ministère de la magie. Donc là M. Machin et sa copine Bidule allaient venir voir comment mon auberge était bien tenue. Mais parfaitement, je pouvais leur écrire une jolie lettre pour leur dire, photos à l'appui ! Ha non, ils viendraient en personne. Lundi plutôt ce n'était pas possible ? Non parce que samedi, je n'aurais pas trop le temps de répondre à leurs questions, etc. Non samedi ok. Non, mais ça se passait bien en général, les inspections. Ils n'allaient rien trouver du tout. Les Trois Balais étaient propres comme il se devait. Le premier qui me disait le contraire, je lui faisais lécher le sol. Oui même si c'était M. Machin, bon peut-être pas. La vaisselle parfaitement clean, personne n'avait jamais eu à se plaindre de la propreté des verres du bar et ça n'avait certainement pas commencé avec moi. La qualité des boissons ? Contrôlée et certifiée conforme. Malgré mes relations douteuses dans mon milieu de cambrioleuse, je n'avais absolument pas opté pour l'alcool de contrebande. Je tenais à cette auberge, à ce qu'elle représentait pour moi, je ne comptais pas tout faire foirer. J'avais toujours tenu à séparer la vie de Birdy de celle de Maggie, ça n'avait pas changé. C'était la meilleure manière de continuer à cacher ma double vie. Bref, je continue. Mon personnel ? Des crèmes, des perles que je chouchoutais et mon service toujours rapide et avec le sourire. Les résultats de l'auberge n'avaient pas chuté avec mon arrivée et elle fonctionnait toujours autant. Du coup Bidule et Machin venaient pour rien. Où alors c'était une excuse pour consommer sur leur temps de travail. Je n'aimais pas les inspections. J'avais beau savoir que mon travail était irréprochable, je ne pouvais pas m'empêcher de psychoter et de me dire qu'ils allaient me trouver un truc.

Cette inspection c'était du mauvais stress pour moi. Merci pour moi, pour un samedi avec week-end  Pré-au-Lard, mon auberge n'était pas trop bondée. Vive l'hiver ! Machin et Bidule étaient arrivés relativement tôt, avaient fait style de rien. Genre ! Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure que c'était eux. C'était clairement marqué sur leur front « C'est nous qui inspectons ». Ils avaient bu, fait un tour et étaient venus me tendre un papier tamponné, avant de repartir. Quoi c'est tout ? Pfffiou, alors là, je ne vous dis pas. Direct, j'avais relâché la pression. Ha c'était bon ! La Maggie joyeuse et qui plaisante à tout va était de retour.

- Du whisky pur feu ? Dis-moi ma cocotte, tu es majeure au moins ? Non ? Alors bièraubeurre !

Elle n'allait pas me faire mentir quand même. Oh je venais d'avoir un papier tout beau qui disait que c'était nickel ici. Bon un papier que j'allais probablement paumer sur ma table basse en rentrant. Ha oui ça, la paperasse par contre, c'était plus compliqué. Et je ne vous parlais même pas de la comptabilité qui me faisait attraper des cheveux blancs. Ha ben non ce n'était pas la vieillesse, je ne faisais pas mon âge. Bref, là j'étais en train de discuter avec un élève qui s'intéressait à mes voyages.

- Oh bien sûr mon chou, j'ai beaucoup bougé. Mexique, Chine, Égypte, c'est très sympa l’Égypte, je te recommande.

Beaucoup d'objets rares là-bas aussi, un vrai bonheur. Je m'interrompis pour servir la jeune femme qui m'avait passé commande.

- Et voilà...

Comment ça attendez ? Elle n'avait pas changé d'avis entre-deux ? Non parce que les gens qui changeaient leur commande une fois servie, moi j'avais juste envie de les tarter et de leur faire avaler de force leur boisson. Ha non ? C'est bon pas d'esclandre aujourd'hui. Oui bon ça va, je ne lui aurais pas renversé sa boisson sur la tête, en vrai. Elle voulait savoir si on ne s'était pas croisées quelque part ? Soyons honnêtes, j'avais croisé beaucoup de monde alors c'était possible. Je la fixai avec attention. Ha... Oui, moi je la reconnaissais très bien, maintenant qu'elle me le disait. C'était mon petit saucisson ! Aka mini Carrow, bon qui avait grandi quand même. Bon par contre pourquoi je lui disais quelque chose ? Elle ne pouvait pas se souvenir de moi quand même, j'étais masquée. Puis bon depuis le temps.

- Tu m'as peut-être croisée sur le chemin de Traverse ? Je vis sur Londres, je m'y balade souvent.


C'était vrai, en plus. Autant l'orienter sur une réponse basique pour qu'elle évite de se torturer la cervelle. Je pouvais même l'embrouiller encore plus :

- Ou alors c'est ma mère que tu connais ? Peut-être que ta mère était fan ? C'était une mannequin très connue à son époque.

Ouais non, c'était stupide. Je voyais mal la mère Carrow en groupie de ma propre mère. Bah je faisais style de ne pas la connaître. Après tout c'était possible. Qu'on me confonde avec ma mère m'était arrivé il y a six mois, lorsque je m'étais installée.

- Je ne sais pas mon chou, j'ai croisé beaucoup de monde dans ma vie...

Quoi menteuse ? Et alors, ça va, je ne vais pas lui dire « mais si souviens-toi, je suis venue piquer un bouquin précieux chez tes parents il y a deux ans. On s'est amusées comme des folles et je t'ai saucissonnée avant que tu me dénonces et que je me barre avec ton grimoire. Han la la le bon vieux temps ! ». Ha ben non clairement pas. Vu comment elle n'était pas contente de me voir ce jour-là je n'avais pas envie de voir débarquer les Aurors dans la demi-seconde. J'avais vu assez de gens du ministère aujourd'hui. Je lui posai sa commande sur le comptoir avant de piocher dans mon bocal de sucreries derrière le comptoir. Je lui adressai un sourire, avant de déballer une sucette et de me la coller en bouche. Puis sans plus lui accorder d'attention, j'entrepris de nettoyer quelques verres qu'on m'avait rapportés. Je l'avais dit, l'hygiène dans mon bar était irréprochable.

MAY
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Dim 24 Fév - 18:14
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Maggie ◊ Hestia

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Le problème, quand on accordait qu’une attention limité aux autres, c’était qu’il était difficile de se souvenir des visages que l’on croisait. Rapidement, les impressions de déjà-vu pouvaient se transformer en vague souvenir dont il était impossible de saisir correctement les traits. En fait, si elle devait dire vrai, Hestia affirmerait que ce type de problème elle s’en fichait bien. Si elle n’accordait pas d’importance à ceux qui l’entouraient ce n’était pas pour voir leurs visages inconnus se graver dans sa mémoire. Elle ne voulait pas connaitre les autres alors à quoi bon se souvenir d’eux ? Très franchement, elle n’en voyait pas l’intérêt et elle avait bien mieux à faire. Ils n’étaient que de passage dans son existence. Elle était engagé dans des études universitaires, elle avait bien mieux à faire de sa mémoire que de l’occuper avec des figures dont elle se fichait comme de sa première paire de chaussettes. Elle n’avait jamais cru qu’elle en viendrait un jour à regretter ce comportement, ce n’était tout de même pas sa faute si les personnes qui l’entouraient n’étaient pas assez bien pour retenir son attention. Ceux qui le lui reprochaient étaient bien loin de la connaitre et de comprendre son fonctionnement, alors bien sûr ils ne méritaient pas qu’elle pose un regard plus long qu’un battement de cils sur eux. Elle ne voyait pas pourquoi ce serait à elle de faire un effort, après tout il n’y avait pas qu’elle de concernée, les autres aussi pouvaient faire leur possible pour se montrer un peu plus intéressants. Au moins, là tout le monde aurait quelque chose à y gagner et leur société n’en serait que meilleure. Mais clairement, les choses n’en étaient pas là et la plupart du temps les personnes dont Hestia croisaient la route restaient des inconnus aux traits flous envers lesquels elle ne ressentait pas le moindre intérêt. Ça ne l’avait jamais gêné et elle n’avait jamais eu honte de l’avouer. Hestia avait bien des défauts mais au moins elle n’avait rien d’une hypocrite et ne trouvait aucun plaisir à se jouer des autres. Elle avait toujours été claire, ceux qui avaient de l’importance pour elle se comptaient sur les doigts de la main, eux seuls avaient son attention pleine et entière. A ses yeux, l’essentiel était là.

Pourtant en cet instant, elle avait la désagréable impression de manquer quelque chose d’essentiel. Et que la réponse à tous ses questionnements se trouvait en la personne qui lui faisait face. Mais elle avait beau tourner les choses dans tous les sens et fouiller dans ses souvenirs, elle ne parvenait pas à se rappeler si elle avait bel et bien déjà croisé le chemin de la sorcière. Elle avait pourtant quelque chose de terriblement familier, avec ses yeux perçant, sa silhouette élancée et ses cheveux d’un noir brillant. Tout ça, plus un petit quelque chose dans son attitude semblait faire raisonner quelque chose dans les souvenirs de la Carrow mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. C’était frustrant, et aussi particulièrement déstabilisant. Comme si elle avait face à elle une sorcière qui avait joué un rôle important dans sa vie mais dont elle avait perdu tout souvenir. Pourtant Hestia n’avait jamais subi de traumatisme quelconque, elle n’avait pas pu perdre une partie de sa mémoire. Alors tout ça n’avait pas le moindre sens. Quelque chose au fond d’elle attirait son attention sur la barmaid, lui murmurant qu’elles s’étaient déjà croisées quelque part, en un autre lieu et en d’autres circonstances, mais Hestia était sûre que c’était la première fois qu’elle la rencontrait. Elle en aurait mis sa main au feu, enfin maintenant elle aurait hésité vu comment la sensation de connaître la sorcière ne voulait pas la lâcher. La Serpentarde était habituée à écouter son instinct, cette petite voix qui lui servait de conscience avait rarement tort, même si elle n’aimait pas toujours admettre qu’elle avait raison, et c’était ça qui l’avait poussé à interroger la barmaid. Parce que depuis l’instant où leurs regards s’étaient croisés, son instinct n’avait cessé de lui répéter qu’elle était en train de passer à côté de quelque chose d’important et que qu’elle devait prendre la peine de creuser un peu. Sans ça, Hestia n’aurait pas manqué de faire demi-tour pour rejoindre Adèle qui l’attendait à leur table, elles passaient un bon moment et elle n’avait aucune intention de le gâcher. Mais quelque chose la retenait et la forçait à tenter d’en savoir plus.

Alors elle n’avait pas pu s’empêcher d’interroger la sorcière. Elle était têtue Hestia, et si la plupart du temps c’était les autres qui pâtissaient de ce trait de caractère il lui arrivait aussi d’en être la victime. Quand elle ne parvenait pas à se souvenir de quelque chose, ce trou dans sa mémoire ne cessait de la hanter jusqu’à ce qu’elle le comble. Elle s’était déjà retrouvé à éplucher des dizaines de grimoires poussiéreux à la recherche d’une information manquante alors elle savait de quoi elle parlait. L’incertitude la rendait folle alors elle n’hésitait pas à tout mettre en œuvre pour éradiquer le moindre doute. Mais cette fois, la sorcière qui lui faisait face n’était peut-être pas celle qui allait pouvoir l’aider. « Tu m'as peut-être croisée sur le chemin de Traverse ? Je vis sur Londres, je m'y balade souvent. » La réflexion n’était pas bête, mais ce n’était pas ça. Hestia avait passé beaucoup de temps à Londres depuis son enfance, encore plus depuis qu’elle avait intégré l’université magique située dans la ville. Elle voyait trop de monde dans la capitale anglaise et elle n’avait pas prêté attention à un dixième. Si elle devait ressentir cette sensation de déjà-vu avec tous les sorciers qu’elle avait croisé à Londres alors cette impression serait constante -et l’aurait fait sortir de ses gonds depuis longtemps. Non, ce n’était pas ça. L’air perplexe de la barmaid lui fit pincer les lèvres, il n’avait rien de rassurant et cette fois, Hestia se demanda si tout ça n’était pas finalement qu’un tour de son imagination. « Ou alors c'est ma mère que tu connais ? Peut-être que ta mère était fan ? C'était une mannequin très connue à son époque. » La Serpentarde prit le temps de réfléchir à cette nouvelle option, mais sans grande conviction. Le mannequinat n’était vraiment pas la tasse de thé de la Carrow, elle n’y connaissait rien en mode, se contentant de choisir des pièces qui lui plaisaient sans penser aux tendances. Alors les mannequins, c’était encore moins son truc. Est-ce que c’était celui de sa mère ? Peut-être bien. Athéna Carrow avait toujours accordé une grande importance à son apparence, après tout c’était ce qui faisait la première impression. Alors il n’aurait pas été étonnant qu’elle prête attention à la mode sorcière. Mais au fond, Hestia n’en savait rien. Sa mère n’avait jamais été du genre à partager quoi que ce soit avec elle et elle n’avait jamais vu le moindre magasine trainer dans leur demeure immaculée. La verte secoua la tête, la sorcière avait peut-être une mère connue mais ce n’était pas de là que Hestia avait le sentiment de l’avoir déjà vu. C’était encore autre chose, mais quoi ?

Apparemment, elle n’était pas la seule à arriver au bout de ses options. La sorcière ne paraissait pas plus inspirée. Si elles s’étaient déjà rencontrées, elle s’en serait certainement souvenue, non ? Après tout il fallait être deux dans ces cas-là, et si ni l’une, ni l’autre ne se souvenait de quoi que ce soit de plus précis, peut être que ça voulu juste dire que Hestia faisait fausse route depuis le début. C’était frustrant, mais pas irréaliste. « Je ne sais pas mon chou, j'ai croisé beaucoup de monde dans ma vie... » La Carrow lui lança un regard blasé à l’entente du surnom mais ne fit pas le moindre commentaire. Ça lui déplaisait fortement de se faire infantiliser de la sorte mais ça avait l’air d’être une bataille perdue d’avance, elle n’était pas la seule qui s’était vue affublée d’un petit nom alors ça devait être une habitude de la barmaid. A la place, la Serpentarde finit par hausser les épaules, peut-être s’était-elle vraiment trompée. Ou peut-être confondait-elle cette sorcière avec quelqu’un d’autre et la réponse lui viendrait plus tard. D’un geste, elle déposa la somme qu’elle devait lui le comptoir et adressa un vague sourire à la jeune femme avant de la remercier pour les bièraubeurres. Les boissons en main, elle se détourna, non sans avoir noté que la sorcière venait de glisser une sucette entre ses lèvres. Ce détail la perturba un peu, ce n’était pas tout le monde qui consommait encore des sucreries à cet âge-là. Elle ne voyait aucun intérêt à continuer cette conversation stérile, surtout si c’était pour se faire surnommer mon chou tout le long. La dernière fois que ça lui était arrivée remontait à plusieurs années et les souvenirs n’avaient pas grand-chose de bien agréable pour elle étant donné que la sorcière qui n’avait cessé de l’appeler ainsi en avait profité pour cambrioler la demeure familiale. Un épisode auquel elle n’avait pas pensé depuis un moment et qu’elle préférait oublier.

Soudainement, Hestia se stoppa dans son mouvement, le souffle coupé. Les surnoms. Les sucreries. Brusquement tout se mettait en place, tout prenait enfin sens. Elle n’était pas folle de croire qu’elle avait déjà rencontré la sorcière sans pour autant s’en souvenir avec précision. Elle n’avait pas tout imaginé loin de là. Cette sorcière, elle avait véritablement déjà croisé son chemin, et pas dans n’importe qu’elle circonstances. La cambrioleuse qui l’avait laissé ligotée sur le sol de sa maison, c’était elle. Hestia ouvrit de grands yeux face à cette révélation. La garce. La Serpentarde se retourna lentement et prit une nouvelle fois le temps d’observer la barmaid. Voilà pourquoi ses traits lui paraissaient familiers et flous à la fois, la seule fois où elle les avait déjà vu elle portait un masque. Tout prenait sens maintenant. D’un pas mesuré, Hestia revint se poster devant le bar, elle posa ses bières sur le comptoir et attendit que la sorcière revienne vers elle. « Et parmi tous ces gens que vous avez croisé dans votre vie… » Commença-t-elle doucement une fois qu’elle eut capté son regard. « Combien en avez-vous volé exactement ? » Les yeux plongés dans ceux de la barmaid, Hestia observa chacune de ses réactions avec soin. Maintenant qu’elle avait relié les points tout lui paraissait si évident. Elle aurait beau nier, désormais elle savait. Lentement, pour ne pas réveiller la rancœur et la hargne qui sommeillaient en elle depuis ce fameux soir, la Carrow joignit ses mains sur le comptoir. Elle se pencha légèrement en avant, de sorte à ce que elles seules puissent entendre ses paroles. « C’était vous… » Souffla-t-elle. S’en était fini des doutes et des hésitations. Il n’y avait plus de retour en arrière possible. La révélation était trop grosse pour être une illusion. « C’était vous ce soir-là, il y a deux ans, chez mes parents. » Reprit-elle sur le même ton. Elle avait encore du mal à y croire, mais tout était tellement évident. Et pour le coup, elle savait que son instinct était le bon.

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Lun 4 Mar - 12:08

 

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Avoir confiance en soi, c'était plutôt un avantage. Par contre, avoir trop confiance en soi, comme moi donc, c'était le truc qui pouvait vite porter préjudice. J'en étais parfaitement consciente. J'avais eu plus d'un tour dans ma vie à cause de ça, mais c'était une leçon que je n'avais jamais retenue. J'avoue, je misais souvent sur ma chance incroyable à me sortir des situations les plus désespérées. La chance et le talent, bien sûr. Allons, allons, pour avoir passé plus de seize ans à jouer avec le feu et m'en être sortie indemne, reconnaissons qu'il n'y avait pas que de la chance. Est-ce que je pensais une seule seconde que mini Carrow allait me capter ? Bah euh non, pas du tout, puisque ça ne m'était jamais arrivée. Il faut dire que lors de mes petites aventures nocturnes, je ne m'étais jamais embarrassée de papotage avec une de mes victimes. Je m'arrangeais toujours pour qu'il n'y ait personne dans les endroits que je cambriolais, logique vous me direz. Et si par malheur, il y avait quand même quelqu'un, soit je l'évitais, soit je me contentais du minimum de conversation. C'est vrai qu'avec la brunette, on s'était quand même pas mal échangé de petits mots doux. Visiblement, ça l'avait beaucoup marquée. C'était tout de même drôle que je lui laisse cette impression de déjà-vu après tout ce temps, mais j'avais décidé de ne pas m'en faire, de jouer les indifférentes. J'étais une simple barmaid et ce n'était pas non plus la première fois qu'on me faisait le coup du « On ne se connaîtrait pas ». Alors oui, c'était aussi le plan foireux de type pour qui le manuel de drague était franchement limité, mais je savais bien que mini Carrow, ce n'était pas ce qu'elle était en train de me faire.

Bref blabla, le chemin de Traverse. Ce n'était pas comme si, on y croisait un nombre impressionnant de sorciers, hein ? Ça n'avait pas l'air de la convaincre plus que cela, forcément. J'avais oublié qu'elle pouvait être butée quand elle avait une idée en tête celle-là. Ha ben la dernière fois, l'objectif de m'en faire baver, elle l'avait tenu jusqu'au bout. L'histoire de ma défunte mère mannequin, un grand classique. Pardon maman, faut bien que ta carrière que j'ai tant détestée serve à quelque chose. Toujours est-il qu'elle sembla cogiter un moment, avant de visiblement réfuter cette hypothèse. Aurais-je été tentée de m'amuser un peu à l'embrouiller plus ? Peut-être, mais franchement je n'étais pas en mode Birdy qui casse les pieds à mini Carrow et j'avais un peu d'autres chats à fouetter. Non et puis à force, j'aurais paru grave suspecte, elle aurait été encore plus butée à trouver qui j'étais. Et du coup j'avais terminé sur une simple réponse de mystère insoluble de la vie. Ça avait suffi. Elle avait payé ses consos et moi j'étais retournée à ma vaisselle. Fin du sujet, han la la, passionnant. Non bien sûr, parce que franchement pour les Rpgistes, ce serait super nul comme sujet Je ne l'avais pas vue se figer puisque j'avais déjà mes pensées tournées vers autre chose. Revoir mini Carrow c'était bien sympa, mais bon je n'allais pas l'inscrire en haut de la liste des événements trépidants de ma vie. Enfin... pas encore. Du coup, lorsque je la vis reposer les bièraubeurres sur le comptoir, je la regardai surprise.

- Il y a un prob...

Mais, je n'eus pas vraiment le temps de finir ma question. La sienne, je ne l'avais pas vue venir. J'interrompis mes gestes. Oui cette histoire de confiance dont je parlais au début, là ça me faisait défaut parce que jamais je n'aurais pensé qu'elle capterait. Qu'est-ce qui m'avait trahie ? Mystère, en attendant, il était hors de question de lui laisser le loisir de vérifier sa théorie. Non parce que, Azkaban, je crois que c'était son plan la dernière fois pour moi. Et non, sincèrement comme vacances, la Thaïlande c'était mieux. Ben quoi on a dit Thaïlande, c'était tentant non ?:D Elle poursuivit et n'en démordait pas. Mon sourire ne flottait clairement plus sur mes lèvres et je réfléchissais rapidement à ce que je pouvais lui sortir pour cette fois oui, encore la mener en bateau. Je ne pouvais pas rester silencieuse trop longtemps. Le silence en disait long. Je reposai le verre que je lavais et attrapai du bout des doigts le bâton de la sucette que j'avais entamée, pour la retirer et prendre la parole :

- Ce sont là de graves accusations, commençai-je prudente.

Ha ben oui, tiens tu accusais la nana qui te servait avec amour - si si, je suis grave cool en tant que barmaid - tes consommations, d'être une cambrioleuse. Fallait être certaine de ce que tu avançais miss. Et je comptais bien, ne pas vendre ma seconde vie aussi bêtement. Franchement, après toutes les histoires que j'avais vécues, il faudrait que ce soit une jeune adulte dans mon bar qui me fiche au trou ? Ja-mais. Punaise et la cavale, sincèrement ça ne me disait rien non plus. Renoncer à tout ce que j'avais reconstruit depuis que j'étais revenue vivre ici ? Mes amis ? Ma fille ? Non.

- Qu'est-ce qui a bien pu te faire penser que je pourrais voler les gens ? Ou que j'ai pu voler tes parents visiblement ?

Je restais moi aussi discrète, m'étant avancée vers elle. Les clients alentour n'avaient pas besoin de suivre cet échange, celui pour lequel j'essayais de me tirer d'affaire.

- Fais attention à ce que tu affirmes, que gagnerais-tu à balancer un truc pareil ? Un peu d'attention ? J'ai un commerce ici, mon chou, des amis, une vie. Sois certaine de ce que tu avances, parce que si tu te trompes, c'est ta vie aussi que tu détruis.

Et oui, je comptais bien lui faire un peu peur et jouer la carte du doute. Si elle se plantait, elle serait décrédibilisée devant toute la communauté sorcière. Je doutais qu'elle ait envie de prendre ce risque avec la famille qu'elle avait. L'honneur machin truc. Lui rappeler les conséquences d'une erreur pour l'amener à réfléchir sur son envie de poursuivre dans la voie du « je sais que c'est vous », c'était ma carte. J'avais été bien trop surprise par son aplomb pour espérer plaisanter avec son accusation. Cela dit, je ne savais pas vraiment si ça passerait mieux. À quel point était-elle certaine que c'était moi ? Ça faisait deux ans, à quel point avait-elle mémorisé notre entrevue ? Parce que moi je ne me souvenais pas de tout ce que j'avais pu dire ce soir-là. Ha ben si je retenais toutes les conneries que je sortais à la minute, mon cerveau serait surchargé de trucs inutiles.

MAY
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Mer 20 Mar - 23:17
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Maggie ◊ Hestia

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Trouver enfin la solution au problème qui vous taraudait depuis de longues minutes apportait un sentiment exaltant, un mélange de soulagement et de satisfaction. C'était comme si soudainement toutes les pièces du puzzle trouvaient leur place seules et qu'il n'y avait plus qu'à contempler l'image obtenue pour tout comprendre en un clin d’œil. D'un coup tout paraissait étonnamment clair, évident même aux yeux d'Hestia. Cette sensation de déjà vu qui ne la quittait pas, cette impression étrange d'avoir déjà croisé la barmaid alors qu'en même temps elle était persuadée de la rencontrer pour la première fois. Toutes ces questions qui n'auraient pas manqué de lui tourner dans la tête et de la frustrer jusqu'à ce qu'elle trouve les réponses ou qu'elle accepte de passer à autre chose. Sauf qu'elle était têtue Hestia, elle n'était pas du genre à abandonner aussi facilement et elle savait que même si elle s'était détournée elle n'aurait pu s'empêcher de continuer à fouiller dans sa mémoire pour comprendre d'où lui venait cette sensation. Elle ne partageait pas la soif de savoir des Serdaigles mais ce n'était pas pour autant qu'elle acceptait de rester dans l'ignorance. Tous les sujets ne l'intéressaient pas, mais quand un piquait sa curiosité elle faisait son possible la satisfaire. Comme en cet instant. Finalement ça n'avait pas été les suppositions de la sorcière qui lui avait permis d'ouvrir les yeux mais son attitude. Si c'était son apparence qui avait d'abord fait résonner quelque chose en Hestia c'était finalement son comportement qui avait fait remonter les souvenirs qu'elle cherchait depuis de longues minutes. Les surnoms stupides, les sucettes, chez une élève la Serpentarde n'y aurait pas prêté attention, mais chez une adulte c'était tout de suite plus singulier. Hestia voulait bien admettre qu'elle avait grandi dans l'univers rigide et protocolaire des sang-purs, mais tout de même les sorcières friandes de sucreries à 25 ans passés ça ne courrait pas les rues. Bon Hestia imaginait bien Miss O'Hara s'émerveiller devant un pot de friandises, mais à ses yeux l'enseignante faisait figure d'exception qui confirmait la règle. Or l'unique autre personne que la Carrow avait vu adopter un tel comportement n'était autre que la sorcière qui s'était introduit chez elle deux ans plus tôt pour la cambrioler. Et c’était le genre de rencontre qu’on oubliait pas facilement.

Le soulagement et la satisfaction, Hestia les avait bien ressentit quand les connections s'étaient enfin faîtes, mais pas seulement. Cela avait aussi réveillé la rancune qu'elle gardait au fond d'elle depuis plus de deux ans. Dire que la Carrow était tenace serait un véritable euphémisme, elle n'avait rien oublié de la visite que la cambrioleuse lui avait fait, ni de ses menaces et ou de la manière dont elle l'avait abandonné attachée sur le sol de sa propre maison avant de partir avec un grimoire inestimable qui n'était pas à elle. Elle ne pardonnait pas facilement, Hestia, et elle oubliait encore moins. Cela faisait deux ans que cet épisode était arrivé, et si certains l'auraient balayés d'un revers de la main, chez elle il provoquait une amertume qui ne faiblissait pas. L'enquête des aurors était restée sans résultat, ça ne l'avait pas vraiment étonné la voleuse n'avait clairement pas eu l'air d'en être à son premier méfait, alors la verte avait cru qu'elle avait eu la bonne idée de quitter le pays, ou tout du moins de se baser dans une ville où elle ne risquait pas de croiser une de ses victimes tous les week end. Mais apparemment, le bon sens, la voleuse en était dépourvue, ou alors elle possédait une confiance en elle beaucoup trop importante. Dans tous les cas, Hestia comptait bien en profiter. Aux yeux de la Serpentarde, il n'était jamais trop tard pour obtenir justice. Alors plutôt que de retourner auprès d'Adèle avec leurs boissons, elle avait décidé de ne pas laisser passer sa chance, l'occasion était trop belle. Dans ce bar rempli de sorciers, élèves ou non, la barmaid ne pourrait pas sortir sa baguette et la menacer de nouveau, cette fois-ci Hestia avait l'avantage et elle ne comptait pas le perdre. Une fois lui avait suffi.

L'air de surprise qui s'était peint sur les traits de la sorcière, Hestia ne l'avait pas manqué. Il ne la fit pas douter, mais plutôt se poser des questions. Était-elle la seule à se souvenir de cette fameuse rencontre ? Peut-être que la barmaid passait son temps à menacer d'autres sorciers de jouer avec leurs souvenirs et qu'elle n'avait été qu'une victime parmi tant d'autres. Dans tous les cas ça importait peu à la Carrow. La réaction de la sorcière ne l'empêcha pas d’exprimer la révélation qu’elle venait d’avoir. Il y eut un moment de flottement durant lequel Hestia eut la joie de voir le sourire de la sorcière s’effacer lentement. Le bref silence qui suivit fut plus révélateur aux yeux de la verte que n’importe quelles paroles. « Ce sont là de graves accusations. » La Serpentarde se contenta de pencher légèrement la tête sur le côté, observant la barmaid avec le plus grand des calmes. Elle était parfaitement consciente de ce qu’une telle accusation impliquait, mais elle était aussi absolument sûre de ce qu’elle avançait. Elle n’avait plus aucun doute maintenant et plus elle se remémorait les souvenirs de cette soirée de juillet, deux ans plus tôt, plus elle avait confiance en son jugement. Elle comprenait maintenant comment elle n’avait pas pu reconnaitre la sorcière dès les premiers instants, dans la panique du moment il n’avait pas été simple de graver dans son esprit tous les détails qu’elle pouvait sur elle. Et bien sûr le masque ridicule dont elle s’affublait pour ses crimes n’avait pas été pour arranger les choses. Mais au final, l’oiseau s’était piégé tout seul. « Qu'est-ce qui a bien pu te faire penser que je pourrais voler les gens ? Ou que j'ai pu voler tes parents visiblement ? » Elle ne prenait même pas la peine de nier, c’était encore plus révélateur que tout le reste. A la place de la brune, n’importe qui aurait ri devant une telle accusation avant de dire à l’étudiante qu’elle était ridicule et qu’elle s’inventait des choses. N’importe qui aurait au moins pris la peine de la contredire. Mais pas elle. La propriétaire avait beau remettre ses paroles en doute, ce n’était pas pour autant qu’elle les contestait. Elle s’était même avancée à son tour pour éviter que les autres clients n’entendent leur conversation. Ah, apprendre que la propriétaire du bar le plus célèbre de Pré-au-Lard était en réalité une cambrioleuse c’est vrai que ça risquait de faire fuir la clientèle. « Oh je pourrais vous faire toute une liste, mon chou… » Souffla Hestia en insistant sur le dernier mot. La verte sentit un sourire étirer lentement ses lèvres. Maintenant qu’elle les voyait les preuves ne manquaient pas, en fait il suffisait de la regarder. Même si la sorcière avait porté un masque, elle reconnaissait ses yeux si particuliers. Bien sûr il y avait ces friandises dont elle semblait raffoler, à tel point qu’elle prenait même le temps d’en savourer tout en cambriolant des maisons. Et puis cette sale manie qu’elle avait de donner des petits noms à n’importe qui, déjà cette nuit-là ça avait eu le don d’hérisser la verte. Désormais le surnom stupide sonnait plus doux à ses oreilles, surtout quand c’était de ses lèvres qu’il sortait. Et le mieux dans tout ça, c’était que la sorcière s’était fait trahir par ses propres habitudes.

« Fais attention à ce que tu affirmes, que gagnerais-tu à balancer un truc pareil ? Un peu d'attention ? J'ai un commerce ici, mon chou, des amis, une vie. Sois certaine de ce que tu avances, parce que si tu te trompes, c'est ta vie aussi que tu détruis. » Hestia prit le temps de réfléchir aux paroles de la barmaid. Elle savait ce qu’elle essayait de faire, au-delà du doute elle voulait lui faire peur avec les conséquences de ses paroles. Il était vrai que la police magique n’avait jamais réussi à mettre la main sur la célèbre Birdy malgré tous les efforts déployés. Mais jusqu’à maintenant personne n’avait eu de nom à leur fournir, aucun soupçons n’avaient pesés sur la commerçante du petit village. Avec cette information l’enquête prendrait un nouveau tournant et des liens ne tarderaient pas à être faits. Quant à savoir ce que Hestia gagnait à tout ça, eh bien la barmaid ne semblait pas comprendre le concept de revanche. « Vous croyez que je recherche de l’attention ? » Lança-t-elle en levant le menton. Quand elle était plus jeune ça avait été le cas, elle aurait tout fait pour attirer l’attention de ses parents et enfin obtenir un regard d’eux. Mais les années avaient passées et elle s’était résignée. Désormais elle préférait tenir les autres éloignés, alors non, voir tous les regards se tourner vers elle n’était pas son objectif. « Non, vous voyez ce que je recherche c’est un peu de justice. Et un certain grimoire dérobé par un sale piaf. » Reprit-elle en accentuant les derniers mots. Parce qu’au-delà de l’ouvrage qu’elle lui avait dérobé il y avait aussi l’humiliation qu’elle lui avait fait subir et la peur qu’elle avait fait naître en elle avec ses menaces. Elle voulait lui faire payer pour tout ça, faucher l’oiseau en plein vol pour le mettre en cage, là où était sa place. Arrêter une voleuse renommée ne l’intéressait pas, ce qu’elle voulait c’était se faire justice à elle-même. Et elle en avait enfin l’occasion. Peu importe ce que la sorcière pouvait dire ou les arguments qu’elle avançait pour tenter de la faire reculer. « Votre vie ce n’est pas mon problème, il fallait y penser avant de vous en prendre à moi. Quant à ma vie, je serai vous je ne me ferai pas trop de soucis pour ça. Mon nom est assez connu pour faire ouvrir des enquêtes sur ma seule parole et mon père est assez bien placé au Ministère pour faire oublier les dossiers gênants. » La verte haussa un sourcil entendu. Pour une fois porter le nom des Carrow l’arrangeait bien. Elle savait le poids que pouvait avoir sa famille sur la société magique, quelle influence son père pouvait avoir, ce qu’elle-même pouvait accomplir rien qu’en faisant entendre sa voix. Tout ce pouvoir, juste pour un nom de famille, elle n’en avait jamais voulu, ça ne l’avait jamais intéressé, elle laissait les quêtes de puissance aux autres. Sauf que cette fois, tout ça se révélait être un avantage. Elle balayait les arguments de la sorcière en une seconde, détruire sa vie ? Elle y allait fort là tout de même. Accuser une innocente aurait des répercussions mais il ne fallait pas exagérer. Son père ne laisserait pas un scandale venir entacher son si précieux nom, alors si elle se trompait elle savait qu’il pourrait étouffer l’affaire en un claquement de doigts. Oh il lui ferait payer, Hestia n’en doutait pas, mais les conséquences seraient bien moins importantes que ce que la barmaid croyait. Mais tout ça, ça n’arriverait pas, la verte le savait. « Mais pas la peine de vous en faire pour ça, je n’ai jamais été aussi sûre de moi. » Elle haussa un sourcil entendu. Ce n’était pas à elle de s’inquiéter, pas cette fois. Elle aurait mis sa main à couper sans hésitation, elle savait qu’elle avait raison, ses souvenirs et son instinct se mêlaient pour le lui confirmer. L’irritante Birdy et la propriétaire du bar ne faisait qu’une. Décidément cette nouvelle illuminait sa journée. Elle croisa le regard de la sorcière, un fin sourire sur les lèvres. « Alors comment vous voulez la jouer ? Vous voulez encore me prendre pour une idiote et continuer de nier ? » Reprit-elle tranquillement. Sans se presser elle attrapa sa bièraubeurre et en bu une gorgée. Adèle allait devoir attendre un peu pour avoir sa deuxième tournée, c’était pour la bonne cause, Hestia était sûre qu’à sa place elle agirait pareil, elle savait à quel point son amie tenait à ses vengeances. « Non parce que sinon je peux directement appeler les aurors, ça ira beaucoup plus vite. » Elle haussa les épaules. Ou elle pouvait faire un scandale ici et maintenant, c’était comme la voleuse voulait.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Ven 29 Mar - 15:02

 

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— Hestia & Maggie

Normalement la seule chose qui aurait dû me faire stresser aujourd'hui c'était la présence des deux zigotos du ministère et leur inspection de mon auberge. Dans mon esprit, ce n'était certainement pas une gamine de la moitié de mon âge qui viendrait prendre la relève pour ça. Si une gamine... Elle me saoulait, c'était une gamine point. Et elle vous voyez, on ne m'avait pas envoyé un petit mémo comme pour les deux autres pour me dire qu'elle viendrait me casser les pieds aujourd'hui. Sinon, pensez bien que j'aurais préparé le terrain. Du baratin, j'en avais en stock, sauf que là prise au dépourvu ça venait plus difficilement. Alors j'aurais pu lui sortir « bien joué, tu m'as démasquée, une sucette pour te récompenser ? », mais je ne comptais pas me révéler. La curiosité me poussait à chercher ce qui avait pu me trahir. Je n'allais pas tarder à comprendre que la sous-estimer était sans doute ce qui m'avait coûté cher. Cela m'avait déjà desservi ce jour-là, et visiblement ça continuait à me suivre aujourd'hui.

Je gardai mon calme, refrénant mon côté spontané pour éviter de me vendre stupidement. Elle reprit la parole, se gardant de détailler sa fameuse liste censée étaler ce qui m'avait trahie. Sa petite imitation m'arracha un sourire en coin. Bien. Nous allions donc jouer à un jeu plus sérieux que ce que je pensais. Ce surnom que je lui avais collé à l'époque, que je collais à beaucoup de monde et que je venais de lui recoller avait sûrement été un argument dans ses déductions. Quoi d'autre ? Visiblement, elle ne comptait pas m'en dire plus et je restai dans l'ignorance de savoir combien d'autres arguments l'amenaient à ma double identité. Peu importe au final, il allait falloir lui faire changer d'avis. Lui faire peur sans doute ? La menacer ? Peut-être, mais je n'étais pas sans savoir que déjà à l'époque ça n'avait pas beaucoup fonctionné. Si mes méthodes avaient été toutes autres, elle aurait subi des tortures sans broncher. Mini Carrow ne cédait pas au chantage, elle ne cédait pas facilement à l'intimidation. Elle avait visiblement assez d'arguments pour ne pas en démordre, ou peut-être avais-je réussi à semer le doute chez elle ? Vu son attitude très assurée, ça n'avait pas l'air d'avoir fonctionné des masses. Non parce que madame avait un pôpa qui avait du pouvoir. Punaise ces Carrow me feraient chier toute ma vie... Oui ça va, j'admettais que je n'étais pas une sainte dans l'affaire, enfin en ce qui concerne mon cambriolage, mais quand même ! Vu la haine que je portais à ceux qui avaient contribué à rendre ma quatrième année à Poudlard particulièrement pénible, ça ne me plaisait pas du tout qu'une nénette qui portait le même nom soit celle qui détruise ma vie. Tout ça pour un fichu grimoire à la con, pour lequel je n'avais clairement pas été payée à ma juste valeur. Sans compter l'excuse bidon que j'avais dû sortir à l'hôpital sorcier italien pour qu'on me soigne cette entorse récoltée après mon passage forcé par la fenêtre. De A à Z, cette histoire me casserait les pieds mwaha ce jeu de mots.

Voilà donc si madame décidait de me balancer là maintenant, aucun problème. Si elle se trompait, papounet arrangerait l'affaire et vu la famille, le risque de détruire la vie d'une possible innocente, elle s'en tapait. Je balayai d'un bref regard l'auberge. Elle avait l'avantage du lieu public. Aujourd'hui je ne pouvais pas la saucissonner dans un coin, lui coller ma baguette dans la nuque ou l'immobiliser contre un mur. Si les Aurors débarquaient maintenant, ils m'arrêteraient pour m'interroger. Je pourrais nier tant que je veux, éventuellement ils finiraient par me relâcher, mais l'enquête se poursuivrait. Je ne pourrais plus quitter le territoire et mes moindres faits et gestes seraient observés. Dissimuler les preuves qui pourraient m'enterrer deviendrait alors compliqué. Je n'étais pas encore condamnée, mais ma vie risquait de devenir un beau bordel. Je n'étais pas prête à lutter contre ça et j'analysai doucement mes possibilités. Que je nie ou pas ses allégations, elle comptait me balancer. Elle était certaine d'elle et elle avait raison. Cette petite garce avait réussi à inverser les rôles avec brio. Elle avait cet air assuré qui prouvait bien que cette fois c'était elle qui maîtrisait la situation. Oh, mais il était hors de question que je capitule ainsi. Elle m'avait peut-être acculée avec ses accusations, mais je ne comptais pas me laisser faire. Je me battrais pour sauver ma peau. Comment ? En négociant et je cherchais encore ce que j'allais pouvoir négocier. Tout le monde voulait forcément quelque chose. De l'argent ? Oh non, vu sa famille, elle n'en avait strictement rien à faire. Me foutre en cage ? Oh allons, il y avait forcément un autre truc que cette fille voulait, sinon elle ne me demanderait pas mon avis pour appeler les Aurors. Elle le ferait point. Oh, mais elle me l'avait dit ce qu'elle voulait mot pour mot. Un peu de justice... Un concept intéressant si vous voulez mon avis. Je pourrais débattre longtemps là-dessus surtout à cause de son nom. Et il y avait ce fichu grimoire. Soyons clair, si elle appelait les Aurors maintenant, son grimoire, elle n'en reverrait jamais la couleur. Après si c'était ce qu'elle voulait, j'étais un peu dans la merde. Moi son grimoire je l'avais refilé à mon acheteur et basta. Oh gardons cette info pour plus tard, ne gâchons pas aussi vite cette carte pour m'en sortir. Je me penchai bien plus près d'elle et plantai mon regard dans le sien.

- Non. On ne va pas jouer aujourd'hui.


Hors de question de jouer à un jeu où je n'étais pas maître et où l'on me refusait d'avance la chance de l'emporter.

- Non, on va plutôt négocier. J'imagine très bien le petit plaisir que cette situation peut t'apporter, mais tu ne peux évidemment pas te contenter de ça. Si tu avais voulu appeler les Aurors, tu l'aurais déjà fait, puisque tu n'as rien à perdre. Alors soit cela t'amuse de faire peser les menaces sur ma tête, mais si c'est cela, désolée tu n'auras pas le plaisir de me voir pâlir, alors autant en finir. Soit tu as autre chose en tête.

Oh non, non, moi aussi j'étais butée et je ne baisserais pas la tête. Je ne me décomposerais pas sous ses menaces, pas tant que j'avais une arme en ma possession.

- Cependant si tu n'as rien en tête, laisse-moi te suggérer quelque chose. Tu as dit vouloir récupérer ton grimoire ? Me livrer aux Aurors ne te permettra pas de le faire. Je suis la seule à savoir où se trouve ton bouquin et je suis la seule à pouvoir te le rendre.

Oui je ne niais plus rien, oui j'y allais cash. De toute façon, j'étais dans la merde, alors autant aller directement à ce qui nous intéressait. Bon en vrai son stupide bouquin, je savais à qui je l'avais refilé et punaise, il me faudrait organiser un énième cambriolage pour le récupérer. Bon entre ça et ma liberté, le choix était vite fait.

- Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Ton grimoire ou ma liberté ?


Oh non, les deux ce n'était pas envisageable. Elle allait devoir faire un choix, et je comptais bien la pousser vers celui qui m'arrangeait le plus.
MAY
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Dim 7 Avr - 18:29
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Maggie ◊ Hestia

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La sorcière pouvait bien dire tout ce qu’elle voulait, elle pouvait déployer des trésors d’argumentation, avancer menace sur menace, il était trop tard désormais. Le piège s’était refermé de lui-même sur elle, aidé par ses propres agissements. Si elle avait su elle aurait sûrement été plus prudente, moins orgueilleuse lorsqu’elle se la jouait voleuse, elle aurait peut-être eu moins de regrets. Oh, comme cette ironie était délicieuse aux yeux d’Hestia. La voleuse c’était piégée toute seule sans même s’en rendre compte, c’était vraiment un spectacle délectable et la verte était bien satisfaite d’en être le témoin privilégiée. Tous les autres clients du bar continuaient leurs existence dans la plus grande des ignorances, complètement inconscients des instants fatidiques qui se déroulaient juste à leur côté. Pour Hestia ça ne rendait la scène que meilleure encore. Cette fois-ci c’était elle qui avait les cartes en main, elle était loin la gamine acculée contre un mur que des menaces de torture psychologique emplissaient d’horreur. Ce fameux soir elle n’avait rien pu faire contre la voleuse, elle avait résisté de son mieux mais au final elle n’avait été qu’une victime. Aujourd’hui les rôles étaient inversés et Hestia ne comptait pas céder un millimètre de son avantage. Deux ans plus tôt la barmaid avait joué avec elle, désormais c’était à elle de mener la danse. Elle n’avait jamais été aussi sûre d’elle, ses souvenirs, son instinct tout lui criait qu’elle avait réussi à voir clair dans le jeu de la sorcière alors elle n’avait aucune intention de faire marche arrière. La voleuse pouvait bien dire ce qu’elle voulait, tenter de faire naître le doute en elle, d’implanter la peur dans son esprit ce n’était plus la peine. Elle se fatiguait pour rien, autant capituler dès maintenant parce que la Serpentarde ne lâcherait rien. Avec un plaisir non dissimulée elle s’appliqua à démonter les arguments de la brune un par un. Face à la détermination de la Carrow plus rien ne faisait le poids, la sorcière pouvait tenter tout ce qu’elle voulait, elle ne parviendrait pas à la faire vaciller.

Se trouver au beau milieu des Trois balais était loin de déranger Hestia. Bien au contraire ça lui offrait un avantage inestimable et la barmaid devait bien s’en rendre compte. Ici impossible de sortir sa baguette pour la menacer, quant à lancer un sortilège d’oubliette sur l’étudiante ce n’était même pas la peine d’y penser, les témoins étaient trop nombreux, même si elles s’isolaient trop de gens les avaient vu discuter. Si Hestia sortait de ce bar sans être dans son état normal ou avec des souvenirs en moins, les soupçons ne tarderaient pas à se porter vers la sorcière avec qui elle discutait depuis de longues minutes. Cette fois-ci c’était Hestia qui avait la main gagnante, c’était elle qui pouvait faire planer des menaces au-dessus de la sorcière. Comme ce serait facile de tout faire basculer, il lui suffisait de prononcer quelques mots, de se tourner vers la bonne personne, ou même juste d’envoyer un hibou. Appeler les aurors, faire un scandale au beau milieu de la pièce remplie de sorciers, les possibilités ne manquaient pas et la Serpentarde ne put s’empêcher de faire osciller cette épée de Damoclès devant les yeux de la voleuse. De toute évidence c’était exactement ce qu’il fallait pour que la barmaid laisse tomber son petit numéro de la sorcière innocente. Hestia ne bougea pas quand elle se pencha un peu plus vers elle. « Non. On ne va pas jouer aujourd'hui. » Oh alors elle laissait finalement tomber son masque ? Tant mieux, ce petit jeu n’aurait pas manqué de vite lasser la Serpentarde. Tourner autour du pot ce n’était pas son truc, elle avait beau manier le mensonge et les sous-entendus à la perfection cette fois-ci elle avait préféré étaler la vérité juste sous le nez de la voleuse. Détourner le regard ne servirait à rien, pas plus que tenter de changer de sujet, alors autant qu’elle cesse sa comédie tout de suite, ce n’était pas la verte qu’elle duperait aujourd’hui.

Satisfaite, Hestia toisa la sorcière en silence. Si un peu plus tôt elle n’avait pas cherché à nier ses accusations, ses paroles pouvaient désormais faire office d’aveux. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus, elles savaient toutes les deux que le temps des faux semblants était révolu et c’était tant mieux. Maintenant elles pouvaient parler et Hestia ne comptait pas en perdre une miette. « Non, on va plutôt négocier. J'imagine très bien le petit plaisir que cette situation peut t'apporter, mais tu ne peux évidemment pas te contenter de ça. Si tu avais voulu appeler les Aurors, tu l'aurais déjà fait, puisque tu n'as rien à perdre. Alors soit cela t'amuse de faire peser les menaces sur ma tête, mais si c'est cela, désolée tu n'auras pas le plaisir de me voir pâlir, alors autant en finir. Soit tu as autre chose en tête. » La Serpentarde croisa lentement les bras sur le bar. La brune avait complètement raison, toute cette situation lui apportait une satisfaction qu’elle ne cherchait pas à dissimuler. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Lors de leur dernière rencontre la voleuse n’avait pas fait preuve de retenue alors ce n’était que lui rendre la monnaie de son gallion. Cette fois c’était Hestia qui tenait les rênes et elle n’avait aucune intention de laisser croire qu’elle n’appréciait pas ce retournement de situation. Par contre là où la sorcière avait faux c’était quand elle avançait que la verte avait autre chose en tête. Hestia était du genre impulsive, elle agissait sans réfléchir alors monter des plans et poursuivre des objectifs cachés n’était pas vraiment dans ses habitudes. Quand elle avait réalisé qui elle avait en face d’elle sa première pensée avait été pour sa vengeance, tout simplement. Alors non, la verte n’avait rien de plus en tête que d’informer les aurors de sa découverte, mais apparemment ce n’était pas le cas de la voleuse. « Cependant si tu n'as rien en tête, laisse-moi te suggérer quelque chose. Tu as dit vouloir récupérer ton grimoire ? Me livrer aux Aurors ne te permettra pas de le faire. Je suis la seule à savoir où se trouve ton bouquin et je suis la seule à pouvoir te le rendre. » Hestia pencha la tête sur le côté. Décidemment la sorcière qui lui faisait face n’avait pas grande confiance en les aurors. Elle avait beau être la seule à savoir où se trouvait le grimoire qu’elle avait dérobé aux Carrow, mais justement, un peu de veritaserum aurait suffi à lui faire dévoiler cette information. Mais est-ce que cela faisait vraiment partie des méthodes du Ministère ? Ou les aurors allaient-ils se contenter d’enfermer la voleuse à double-tour sans se soucier de rendre à leurs propriétaires tous les objets inestimables qu’elle avait dérobés au fil des ans ? Depuis le temps qu’elle officiait sous le pseudo ridicule de Birdy le nombre de ses vols devait être innombrable et quelque chose disait à Hestia que le Ministère ne manquerait pas de rechigner devant la tâche que ce serait de devoir se lancer à la recherche de chaque objet, surtout qu’ils avaient pu changer de main entre temps.

Hestia avait beau vouloir récupérer son ouvrage, elle n’avait pas envisagé que la sorcière pourrait avancer un tel argument. « Eh bien, voilà qui vous rend plus intéressante. » Souffla-t-elle lentement. Voilà qui remettait les choses en perspective. La Serpentarde était peut-être impulsive, mais la voleuse semblait ne pas manquer de ressources. Ce qui n’était pas étonnant vu la double vie qu’elle menait. Propriétaire du bar le plus populaire de tout Pré-au-Lard le jour et cambrioleuse insaisissable la nuit, il fallait avoir du culot et ne pas manquer d’idées pour vivre une telle vie. Ça aurait presque pu forcer l’admiration d’Hestia, si les premiers sentiments qu’elle ressentait en songeant à la voleuse n’étaient pas la rage et la rancœur. « Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Ton grimoire ou ma liberté ? » Voilà une négociation à laquelle Hestia n’avait pas imaginé faire face. Elle prit une nouvelle gorgée de sa bièraubeurre pour s’accorder le temps de réfléchir aux paroles de la sorcière. Qu’est-ce qu’elle désirait le plus ? Se faire justice pour enfin faire payer à la cambrioleuse ce qu’elle lui avait fait ? Ou récupérer son bien, cet ouvrage inestimable, son héritage ? La satisfaction mauvaise d’avoir pris sa revanche sur cette voleuse trop arrogante ou celle de remettre la main sur le bien matériel qui lui revenait de droit ? C’était un dilemme qui demandait réflexion mais qui n’était pas dénué d’intérêt, elle devait bien l’avouer. La cambrioleuse savait y faire. Hestia laissa le silence s’étirer encore quelques instants -il bien trop satisfaisant de laisser la sorcière dans le doute pour qu’elle s’en prive- avant de se décider. Elle releva le regard vers elle, laissant leurs prunelles se rencontrer. Il y avait toujours autant d’assurance dans les yeux de la Serpentarde, ce n’était pas parce qu’elle acceptait d’écouter ce que la voleuse avait à lui dire qu’elle capitulait, loin de là. « Le grimoire, en échange de votre liberté. C’est à prendre ou à laisser, les aurors ne sont jamais loin par les temps qui courent. » Lâcha-t-elle en haussant vaguement les épaules. Il lui suffirait de sortir dans la rue pour en croiser un dans les cinq minutes, ou peut-être même qu’il y en avait en ce moment même dans le bar. C’était une pensée qui ne manqua pas de faire sourire la Serpentarde. Pour le moment elle gardait cette option en tête, la voleuse avait réussi à piquer sa curiosité. « Je vous écoute. » Reprit-elle avec ce détachement qu’elle arborait depuis le début de leur entrevue. Et si ce que Birdy avait à lui dire ne lui convenait pas avoir il lui suffirait de fermer la cage et d’en jeter la clé.

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Se battre pour la liberté était un concept que j’avais toujours défendu. Après tout, je faisais partie de l’Ordre, avais toujours lutté pour défendre les opprimés et cela malgré mes petites activités illégales. C’est vrai que mes scrupules m’avaient un peu plus rattrapée dernièrement. Parmi ces clients qui faisaient appel à moi,  n’y en avaient-ils pas armés de mauvaises intentions ? Possible et c’est ce qui m’avait amenée en partie à réduire mon activité et à faire plus attention aux demandes. Sauf que le karma s’en tapait un peu de ma prise de conscience. J’avais fait beaucoup de conneries et surtout commis beaucoup de méfaits durant une bonne partie de ma vie. Visiblement, il avait décidé de se retourner contre moi aujourd’hui. Je me battais certes pour la liberté, mais cette fois ce serait surtout pour la mienne. Une négociation et surtout des mots bien placés. Pourvu que je ne me trompe pas, qu’en m’avançant ainsi sur cette histoire de grimoire, j’allais susciter son intérêt. Je la vis réfléchir à ma proposition. Oh qu’elle ne se trompe pas. J’avais un nombre de cambriolages à mon actif très conséquent, un fonctionnement bien complexe qui ne permettrait pas aux Aurors de retrouver mes artefacts volés en un claquement de doigts. L’entreprise de restitution les découragerait. Sans compter qu’une fois que mes clients sauraient que je suis tombée, ils dissimuleraient toutes les preuves me reliant à eux et déplaceraient les objets. Non, si elle me balançait trop vite, les chances de revoir son grimoire seraient quasi-inexistantes.

Est-ce qu’elle hésitait vraiment ? Non mais ça va, je ne lui avais rien cassé non plus la dernière fois. Une toute petite conversation voleuse/victime à peine exaltante. Si à peine ! Limite, c’était elle qui avait été vraiment casse-pieds. C’est dingue ces gens qui avaient la rancune tenace ! Ou alors ça l’amusait de me faire attendre. Sale gosse ! Je n’étais pas vraiment connue pour ma patience, mais je ne dis rien. Non rien du tout, gardant même une mine impassible. Je n’aimais pas trop qu’on puisse lire mes émotions sur mon visage. Un autre avantage que celui de porter un masque… Et en plus elle buvait tranquillement sa bièraubeurre… Mais qu’elle s’étouffe avec ! Mouais, non, elle attirerait encore plus vite l’attention sur elle tsss… Je finis par ranger les quelques verres propres devant moi, histoire de me donner contenance et de ne pas paraître trop dans l’attente de sa décision. Même si clairement, cette attente me saoulait. Et finalement, elle reprit la parole. Boooon tout n’était pas perdu, il y avait encore moyen de se sortir d’affaire. Est-ce que sa petite menace supplémentaire était nécessaire ? Non, mais l’art de me faire comprendre que ce n’était toujours pas moi qui menais la danse. Allons, allons Maggie, tu avais négocié avec plus chiant que ça ! Ouais c’est vrai, mais pas aussi jeune… Elle promettait celle-là plus tard. Comment ça, elle m’écoutait ? Roh la la et en plus elle voulait des détails. Elle ne pouvait pas se contenter d’un petit deal, pouf je te ramène ton grimoire et on est quittes ? Elle ne va quand même pas me faire signer un contrat ? Non parce que dans l’affaire, c’est moi qui y perd au change… Je soupirai en lui faisant signe de me suivre jusqu’au bout du comptoir là où il n’y avait personne. Il y avait bien la pièce de service à deux pas, mais quelque chose me disait que ça ne lui plairait pas des masses de se soustraire au public. Or mon but était de gagner sa confiance pour aller jusqu’au bout de cette négociation. Le bout du comptoir ferait l’affaire, assez éloigné d’oreilles indiscrètes. Je n’aimais pas l’idée qu’on puisse épier la suite de cette conversation.

- C’est très simple. Je vais récupérer ton grimoire et tu ne révèles jamais à quiconque ma double identité.

Je ne vois pas ce qui n’était pas clair dans mon histoire. Elle était intelligente, je n’avais pas besoin de lui expliquer autrement tout de même.

- Par contre, il ne faut pas s’attendre à ce que tu le récupères demain au réveil. J’aurais besoin d’un délai pour m’organiser.

Autant être claire tout de suite, qu’elle n’aille pas me balancer demain à la première heure parce que son grimoire ne se trouvait pas sur sa table de nuit à sept heures tapantes.

- Vois-tu, je ne garde quasiment jamais ce que je dérobe et très souvent on me paye pour mes services. Je doute fortement que le type possédant actuellement ton grimoire me le rende sans faire d’histoires…


Ha ça aucune chance. Non, je n’allais même pas me casser la tête à le lui réclamer. Une petite session cambriolage et basta. Dans mon souvenir, ce n’était pas un psychopathe de la sécurité, ça devrait le faire. Et puis je n’étais pas folle, je ne m’amuserais pas à le signer ce vol.

- Donc, j’aurais besoin de temps. Je m’organise, je te le récupère et voilà.


Elle n’avait pas besoin d’en savoir plus après tout. Ça ne lui servirait absolument à rien. Est-ce que mes clients me demandaient des détails pour mes cambriolages ? Non, il me faisait confiance point.

- Si tu n’as rien à redire, alors on fait comme ça. De toute façon, tu sais où me trouver…

Si elle n’avait pas compris que je ne me barrerais pas, je ne savais pas ce qu’il lui fallait. Elle avait mon identité, et je refusais de terminer dans une cavale à jouer à cache-cache avec les Aurors. Je ne me serais jamais cassé la tête à négocier avec elle, si j’étais prête pour passer ma vie à fuir.
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Même alors que le piège s’était refermé sur elle, la barmaid ne baissait pas les bras. D’abord essayer de semer le doute dans l’esprit de l’accusatrice, un coup classique qu’elle aurait été stupide de ne pas tenter, il fallait bien en convenir. Puis quelques menaces habilement déguisées et dispersées au fil de la conversation qu’Hestia n’avait pas hésité à balayer du revers de la main tant la menace qu’elle représentait pour la sorcière était plus importante que celle qu’elle avait tenté de faire planer au-dessus de sa tête. Et puis venaient maintenant le marchandage. Tout ça formait un enchainement logique d’évènements qui ne surprenait même pas la Serpentarde. La seule chose qui l’étonnait était qu’à aucun moment la brune n’avait tenté de nier. Au fond ça n’avait pas vraiment d’importance pour la verte, ça ne faisait que prouver un peu plus la véracité de ses propos. Pas un seul instant la sorcière n’était parvenu à la faire flancher, ça avait été un combat perdu d’avance. La barmaid était peut être têtue, mais Hestia l’était au moins tout autant qu’elle. Jamais la verte n’avait été aussi sûre d’elle alors elle avait observé la barmaid se débattre avec une joie non dissimulée. Elle devait bien l’admettre, la sorcière était tenace et faisait preuve d’un sang-froid exemplaire. Pas un mot au-dessus de l’autre, pas une hésitation, face à quelqu’un d’autre elle aurait peut-être pu s’en sortir. Même mise au pied du mur elle avait continué à se débattre de son mieux, Hestia songea qu’elle avait sûrement été répartie chez les Gryffondors quand elle était plus jeune. Il n’y avait que les lions pour continuer à se battre pour une cause perdue. Lors de leur première rencontre elle l’aurait certainement pensé ex-Serpentarde, la fourberie ça avait l’air d’être son truc, mais maintenant elle voyait les choses différemment. Il fallait dire que ce retournement de situation changeait tout.

Alors oui, si cette fameuse Birdy n’avait pas choisi de s’en prendre à Hestia quelques années plus tôt, l’étudiante aurait sans aucun doute ressentit une forme d’admiration envers elle. Une telle ténacité ça forçait le respect. Mais les choses n’étaient pas ainsi et l’admiration n’était pas de mise. A la place, la Carrow avait regardé la sorcière batailler avec mélange de dédain et de détachement. C’était comme avec un filet du diable, se débattre ne faisait qu’empirer les choses, il valait mieux se détendre et accepter l’inéluctable. Jusqu’à présent Hestia s’était contenté de balayer ses arguments sans y prêter grande attention, le dernier qu’elle avança -celui de la dernière chance ?- fini par faire mouche. Le grimoire dérobé en échange de la liberté de la voleuse, voilà qui était intriguant. Soudainement un peu plus attentive, Hestia accepta de suivre la sorcière jusqu’au bout du comptoir, de là les clients pouvaient toujours les voir mais pas entendre leur conversation. « C’est très simple. Je vais récupérer ton grimoire et tu ne révèles jamais à quiconque ma double identité. » Oui, alors ça la Serpentarde l’avait bien compris, merci. Le deal était plutôt clair. Ce qu’elle voulait savoir c’était comment la voleuse comptait s’y prendre, elle voulait la preuve que ce n’était pas juste des paroles en l’air, lancées par désespoir sans réel possibilité de se réaliser un jour. La verte voulait des explications, pas juste quelques mots jetés au hasard dans l’espoir de la faire réagir. « Par contre, il ne faut pas s’attendre à ce que tu le récupères demain au réveil. J’aurais besoin d’un délai pour m’organiser. » Hestia pencha lentement la tête sur la côté, toisant la sorcière. Elle essayait de voir si celle-ci était véritablement sérieuse ou si elle cherchait simplement à gagner du temps. La verte ne voyait de toute façon pas ce qu’elle pouvait faire pour se sortir de ce guêpier. Elles étaient en public, Hestia n’était pas assez stupide pour accepter une entrevue en tête à tête, et si un scandale éclatait la barmaid avait beaucoup à perdre. Elle n’avait plus d’autre choix que de trouver une monnaie d’échange. Peu importait la manière dont elle s’y prenait, tout ce qui intéressait la Serpentarde c’était le résultat.

Mais apparemment ça en avait pour la barmaid. « Vois-tu, je ne garde quasiment jamais ce que je dérobe et très souvent on me paye pour mes services. Je doute fortement que le type possédant actuellement ton grimoire me le rende sans faire d’histoires… » La verte lui lança un long regard ennuyé. Est-ce qu’elle lui avait demandé de lui raconter sa vie ? Elle ne s’en souvenait pas. Tout ce qu’elle voulait c’était juger si sa proposition tenait la route ou si ce n’était qu’un leurre. Elle n’avait aucune envie de rester là à l’écouter parler de la manière dont elle se débrouillait pour cambrioler les autres ou de ce qu’elle en retirait exactement, merci bien elle l’avait vécu en temps réel, pas besoin d’en rajouter. Si elle espérait l’attendrir c’était complètement loupé. « Ça, c’est pas mon problème. » Lâcha-t-elle froidement. Non mais franchement elle s’attendait à quoi ? Que Hestia s’apitoie sur son sort de voleuse à la vie difficile ? Ça marchait pas comme ça. Personne ne lui avait forcé la main, qu’elle ait agit selon un contrat ou de son propre chef ne changeait rien, elle avait pris ses décisions et maintenant elle se retrouvait face aux conséquences. Ce qu’elle devait faire pour arranger les choses était bien le dernier des soucis de la Carrow. Le type pour qui elle avait volé son grimoire n’allait pas être d’accord pour le rendre gentiment ? Parce que Hestia avait été d’accord pour se le faire dérober, peut-être ? Vraiment, son argument était loin de la servir, elle aurait mieux fait de s’abstenir. « Donc, j’aurais besoin de temps. Je m’organise, je te le récupère et voilà. » Et voilà. Dit comme ça, ça paraissait d’une simplicité exemplaire, et ça ne fit qu’augmenter la rancune de la Serpentarde. C’était sûrement ainsi qu’elle avait considéré le cambriolage chez les Carrow. Une simple mission, une transaction sans importance. Oh Hestia ne s’attendait pas à ce qu’elle se la joue sentimentale, mais clairement elles n’avaient pas vécu ce jour-là de la même façon. Ces paroles, la Serpentarde ne pouvait s’empêcher de les prendre comme une marque de mépris.

Sauf que cette fois-ci son égo froissé n’était pas le plus important. Si au début de cette conversation c’était son envie de vengeance qui avait dicté ses paroles, la barmaid avait réussi à lui faire entrevoir une option plus intéressante que sa mise sous verrou. « Si tu n’as rien à redire, alors on fait comme ça. De toute façon, tu sais où me trouver… » Hestia haussa un sourcil, elle sautait bien vite aux conclusions la fichue voleuse. Comme si elle avait peur que la brune ne change soudainement d’avis et ne préfère appeler les aurors. C’était la preuve qu’elle tenait là son unique chance de s’en sortir, et qu’elle en était consciente. Un vague sourire moqueur vint flotter sur les lèvres de la Serpentarde. Elle prit le temps de boire une nouvelle gorgée de sa bièraubeurre -décidément à ce rythme-là elle la finirait avant d’avoir pu rejoindre Adèle- avant de daigner lui répondre. « Vous croyez vraiment que je vais vous faire confiance à ce point ? » Siffla-t-elle en secouant doucement la tête. Oh non, la confiance n’existait pas entre elle et elle ne s’installerait même certainement jamais. Tout ce à quoi elles pouvaient espérer parvenir était une sorte de pacte de non-agression. Un accord où elles trouveraient toutes les deux leurs comptes. Ce que proposait la barmaid était sûrement le plus proche de cet idéal, mais Hestia ne comptait pas lui donner son accord les yeux fermés. C’était toujours elle qui tenait les rênes et elle n’avait pas l’intention de se laisser mener droit vers un mur. Est-ce qu’elle avait peur que la voleuse ne profite qu’elle ait le dos tourné pour s’enfuir ? Pas vraiment. Maintenant elle connaissait son nom, il suffirait d’un hibou au Ministère pour qu’une chasse s’organise dans tout le pays, voire le monde entier. La sorcière ne connaitrait plus jamais le repos et ce n’était clairement pas ce qu’elle voulait. Non, ce n’était pas pour ça que Hestia ne lui accordait pas la moindre confiance. « Qu’est-ce qui me dit que vous n’allez pas modifier le grimoire avant de me le rendre ? Ou vous contenter de passer chez Fleury et Bott pour acheter le premier livre venu et le faire passer pour le mien ? » Expliqua-t-elle en plantant son regard dans le sien. Ça, en revanche, ça lui paraissait tout à fait imaginable de la part de la voleuse. N’était-ce pas elle qui avait joué avec ses nerfs en la menaçant deux ans plus tôt ? Elle avait tenté de la manipuler et rien ne lui garantissait qu’elle ne recommencerait pas. Avec les bons sortilèges, Hestia savait qu’elle ne pourrait pas faire la différence. Hors de question qu’elle se fasse rouler de la sorte. « Non c’est trop facile. » Et c’était trop lui demander que de faire confiance à la sorcière qui avait menacé de la torturer. Qu’elle ait besoin de temps pour récupérer le grimoire, Hestia voulait bien le croire, le reste, en revanche, c’était trop. Alors ce fut à son tour de se pencher vers la barmaid, un éclat déterminé dans les prunelles. « Vous allez vous organiser pour récupérer le grimoire, vous allez me tenir au courant de chacune de vos avancées, et le jour où tout sera prêt je viendrai avec vous. » Assena-t-elle en détachant ses mots. Elle était consciente de l’ampleur de ce qu’elle demandait et des risques que cela lui ferait courir. Mais elle savait aussi que le jeu en valait la chandelle. Elle se recula finalement, toisant la fameuse Birdy. « Et ce n’est pas négociable. » Lâcha-t-elle tranquillement. Elle pouvait déjà entendre la voleuse protester, mais elle ne lâcherait pas prise. La sorcière devait commencer à s’habituer à son caractère entêté maintenant.

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Dim 28 Juil - 16:16

 

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Tranquille, ce n’était certainement pas aujourd’hui que j’allais finir à Azkaban par négligence Nope parce que rp en prison pouh la la, ça va grave être relou. Pour moi, il n’y avait rien de plus clair dans mon esprit que ce deal. Sans doute parce que d’habitude mes clients s’en tapaient complètement de la manière dont je m’y prenais pour dérober leurs commandes. Là je devais bien comprendre que ce n’était pas la même négociation, mais ça ne m’était pas venue tout de suite. Il faut dire que rien ne se passait comme j’en avais l’habitude. Très souvent tout se passait comme je le décidais, parce que je connaissais mon boulot et qu’il ne fallait pas venir m’expliquer ce que je devais faire pour le réussir. Là il me semblait que je devais vraiment me plier aux règles imposées et même si j’essayais de reprendre la main, c’était peine perdue. J’expliquai un peu les contraintes qui entouraient la récupération de son ouvrage, histoire qu’elle prenne conscience que ça n’allait pas se faire en un claquement de doigts. Et alors là, la réponse du siècle… C’était pas son problème, nia nia nia… Pas compréhensive pour un gallion, cette sale gosse. Ça va je ne lui demandais pas non plus de s’appesantir sur mon sort, limite elle ne disait rien c’était encore mieux.

Au fur et à mesure que j’avançais dans mes explications, je ne la voyais absolument pas se détendre. Ça c’était mauvais. Elle n’allait quand même pas changer d’avis ? Je ne voyais pas ce que je pouvais dire de plus pour la convaincre. Je n’allais certainement pas débarquer chez mon ancien client ce soir et organiser n’importe comment la récupération du grimoire… Non parce que comme ça aussi, c’était évident je terminerais à Azkaban rapidement. Non pour moi c’était clair, affaire conclue et à dans un mois. Et bah, pas pour elle apparemment… Comment ça me faire confiance ? Elle voulait me vexer en plus ? Pourquoi ne pas le faire ? Elle avait clairement ce qu’il fallait en sa possession pour me passer l’envie de me défiler. Et le pire dans tout ça, quelle garantie avais-je une fois qu’elle aurait récupéré son bouquin qu’elle ne me dénoncerait pas finalement ? Aucune. Je ne comprenais pas ce qui lui passait par la tête à cet instant et je la laissai donc s’expliquer. Modifier le grimoire ? Mais qu’est-ce que je m’en tapais de son bouquin, à quoi ça me servirait de faire ça ? Ce serait pour moi une perte de temps et d’énergie. La suite ? Vexante à souhait ! J’en levai mes yeux au ciel. Elle croyait que je roulais mes clients dans la farine, en leur fournissant des copies ridicules de leurs artefacts ? J’étais peut-être une cambrioleuse trempant dans les affaires louches, mais j’avais des principes, un code de conduite. Je n’étais pas non plus la dernière des véreuses et c’était bien pour cela que mes affaires fonctionnaient si bien. Pas d’entourloupe. Trop facile ? Ha elle me saoulait, quelque chose de bien. Moi je ne voyais pas d’alternative, mais elle visiblement si. La tenir  informée de mes avancées ?  Hou la la je n’étais pas très douée pour la correspondance, ça allait vite  me gonfler. Et puis pour lui dire quoi ? Mardi 10h02, j’ai posé mon vernis à ongles en étudiant les plans du palais de celui qui détient le grimoire. Non mais je ne tiens pas de journal de bord moi… Pas le temps pour la paperasse, je déteste ça. Et encore ça n’était pas le pire… Est-ce que j’avais bien entendu ?

- Quoi ?!


Mais elle n’est pas bien dans sa tête ?! Comment ça elle venait avec moi le jour où tout serait prêt ? Non, non, non, très très très mauvaise idée ! J’ai pas besoin d’un truc dans les pattes ! Où a-t-elle vu que je bossais avec des partenaires ? Nulle part, ça arrivait une fois tous les trente-six du mois et encore quand j’étais certaine de l’associé en question. Mauvais, mauvais. Elle ferait tout foirer c’était certain. Là clairement, je comptais l’envoyer bouler avec sa proposition dingue, sauf qu’elle avait prévu de m’emmerder jusqu’au bout… Pas négociable ? Des images de moi la poussant sous un train me vinrent à l’esprit… Bon puisque visiblement elle n’accepterait pas un non, j’allais tenter la méthode du découragement. Vu que depuis le début de cette conversation gavante, cette méthode avait carrééééément fait ses preuves Ouep sortez le panneau « sarcasme ».

- Est-ce que j’ai besoin de te préciser que c’est dangereux et que ce n’est pas une simple balade de santé ? Ha et si tu as la condition physique d’un mollusque asthmatique, c’est mort, je ne traîne pas un boulet qui augmentera les risques…

Ha bah excusez-moi, mais autant vous dire que ce genre de missions ce n’est pas fait pour les gens qui tirent la langue au bout de cinq minutes de course, ou qui arrivent à se chopper des courbatures en rampant au sol, ou encore qui trouvent le moyen de se bloquer le dos en enjambant un truc.

- Je tiens aussi à préciser que je dirige de A à Z la petite escapade… On suit MON plan, on fait exactement tout comme J’AI prévu. Pas de fantaisie si tu veux récupérer ton bouquin avec le minimum de problème et surtout si tu ne veux pas qu’on se fasse chopper stupidement.

Il ne s’agissait pas seulement de reprendre le contrôle de la situation. Je refusais de me coltiner mini Carrow si ce n’était pas selon mes habitudes. Je ne plaisantais pas, ce n’était pas de l’amateurisme. Je ne m’étais pas faite prendre durant toutes ces années parce que j’avais une organisation très pointue. Elle voulait venir, c’était selon mes conditions.

- Moi non plus ce n’est pas négociable. Je ne tiens pas à surveiller tes faits et gestes tout du long, j’ai pas le temps pour ça.

Et puis même si le type qui détenait actuellement son grimoire n’était pas le mec le plus dangereux de la planète, ça n’en restait pas moins un gars peu recommandable. Maintenant, est-ce qu’elle serait du genre à suivre mes directives sans broncher ? Mystère, en tout cas je ne voyais rien à ajouter à ce marché. Et si elle me trouvait encore un truc, j’allais finir par souhaiter qu’elle s’étouffe dans son sommeil.
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People don't usually regret doing something
They just regret getting caught
 
A quoi est-ce que Hestia s’était attendue en se rendant aux Trois balais ce soir là ? Vraiment pas à grand-chose. Franchement pas à ça. Loin de là en fait. Elle avait juste eu en tête de passer une soirée en compagnie d’Adèle, à discuter de tout et de rien en buvant des bièraubeurres. Une simple soirée avec sa plus proche amie, quelques heures à papoter devant un verre pour essayer d’oublier tous les problèmes qui jalonnaient leur existence avant de retourner à l’université. Pour sûr, elle n’avait pas imaginé que ces moments passés dans le bar changeraient quoi que ce soit au cours de son existence. Elle avait juste voulu se changer les idées et que la française puisse en faire de même par la même occasion. Pas un seul instant elle n’avait imaginé se retrouver face à une figure de son passé qu’elle aurait préféré oublier. Elle avait beau vivre dans un monde régit par la magie, Hestia ne croyait pas pour autant aux miracles, tout ça ce n’était vraiment pas pour elle. Et pourtant. La femme dont elle avait tant voulu se venger sans en avoir l’occasion auparavant se trouvait face à elle et n’avait aucun moyen de réfuter ses accusations ou de lui échapper une nouvelle fois. C’était presque trop beau pour être vrai. La Serpentarde ne pouvait s’empêcher de trouver la coïncidence particulièrement plaisante -pour elle, on va pas se mentir, Maggie a pas l’air de trop kiffer les retrouvailles. Ça avait été censé être une soirée comme les autres, et voilà qu’elle faisait face à la sale voleuse qui avait osé s’introduire chez elle et la menacer des années plus tôt. L’occasion était trop belle et la vengeance trop tentante pour qu’elle reste là sans rien faire. Ne pas agir aurait été une insulte.  Le karma non plus Hestia n’était pas du genre à y croire, mais peut être qu’après ce soir elle allait revenir sur son opinion. C’était tellement plus plaisant quand le destin allait dans son sens -surtout que après ça va plus être trop ça hein. Pourquoi s’en priver ?

La discussion, c’était la Serpentarde qui l’avait menée. C’était elle qui avait la main, elle qui avait la possibilité de faire de l’existence de la barmaid un enfer, et elle n’avait aucune intention de l’oublier. La sorcière avait tout tenté, sa combativité en était presque inspirante, mais ça avait été un combat perdu d’avance, Hestia était tout aussi coriace et les souvenirs de cette fameuse nuit au manoir Carrow encore trop profondément ancrés en elle pour qu’elle ne lâche un seul centimètre de terrain. La rencontre n’avait cependant pas prit le tournant qu’elle avait imaginé, elle devait bien l’avouer. Elle avait pensé ressortir du bar en compagnie d’aurors escortant bien sagement Miss Je-ne-sais-pas-me-cacher mais finalement c’était un tout autre accord qui lui était proposé. Elle avait de la ressource, la voleuse, Hestia lui accordait bien ça. Son grimoire en échange de la liberté de la sorcière, et certainement aussi la promesse de ne plus jamais la revoir, c’était une transaction plutôt intéressante. Dénoncer la cambrioleuse lui apporterait beaucoup de satisfaction mais aucune certitude de retrouver le bien qu’elle lui avait dérobé, alors que là elle récupérait son ouvrage et la sorcière devrait vivre avec l’idée que son secret avait été percé à jour. Oui, ça, ça plaisait bien à Hestia. En revanche laisser les rênes de cette opération à la sorcière ce n’était pas à son goût. Elle s’en était déjà prise à elle une fois, rien ne lui assurait qu’elle ne recommencerait pas ou qu’elle ne tenterait pas de lui refiler un faux livre juste pour gagner sa tranquillité. Ah non, clairement la confiance n’était pas à l’ordre du jour entre les deux sorcières alors pour la Serpentarde c’était clair : cette opération se ferait selon ses termes. Elle les exposa donc à la barmaid avec le calme de celle qui a le contrôle. Elle voulait être mise au courant de toutes les avancées de la sorcière quant à la recherche de son grimoire, et le jour venu elle l’accompagnerait pour le récupérer.

Oh la tête que fit la sorcière à l’entente de ces paroles n’avait pas de prix. Hestia aurait pu éclater de rire en la voyant si elle n’avait pas été aussi sérieuse. « Quoi ?! » La verte haussa un sourcil devant la surprise de la barmaid. Oh, voyons, elle n’avait tout de même pas cru que ce serait aussi simple ? Que la Serpentarde allait la laisser mener sa petite mission les yeux fermés, en lui faisant totalement confiance ? Non, non, ça ne marchait pas comme ça. La voleuse l’avait déjà entourloupé une fois, elle ne lui donnerait pas l’occasion de recommencer une seconde fois. Une expression vaguement ennuyée sur le visage, Hestia prit une gorgée de sa bièraubeurre tout en observant la sorcière s’insurger. S’en était presque comique. « Est-ce que j’ai besoin de te préciser que c’est dangereux et que ce n’est pas une simple balade de santé ? Ha et si tu as la condition physique d’un mollusque asthmatique, c’est mort, je ne traîne pas un boulet qui augmentera les risques… » Hestia souffla lentement. Voilà qu’elle recommençait avec sa petite campagne de découragement. Apparemment, elle ne retenait pas grand-chose de leur conversation cette sorcière, elle n’avait pas vu que ça ne marchait pas avec la verte ? Elle s’imaginait vraiment que Hestia pensait que ce serait une balade de santé ? Non mais qu’elle se rassure, la Serpentarde n’était pas aussi naïve, c’était quand même dingue de croire le contraire. Apparemment, elle avait déjà oublié que la Carrow avait été présente lors de l’un de ses cambriolage, de l’autre côté du miroir, certes, mais tout de même, elle n’avait pas besoin de faire beaucoup d’effort pour savoir à quels genre de problèmes elles pourraient avoir à faire face. Quant à savoir si elle aurait la condition physique adéquate pour suivre le rythme, Hestia balaya cette question d’un geste de la main. « Heureusement que je suis sportive alors. Et que je sais que vous préparez vos petites balades avec soin. Ça ne devrait pas poser plus de problèmes que ça, vous vous en assurerez. » Lâcha-t-elle avec lenteur. Hestia n’avait pas le moindre doute que la voleuse traiterait cette affaire avec autant de sérieux que ses cambriolages habituels. Il en allait de sa liberté après tout. La Serpentarde savait qu’elle mettait beaucoup de soin dans ses vols. Il suffisait de voir avec quelle facilité elle avait désactivé les sortilèges de protections qui entouraient la maison de famille des Carrow. Certes ils n’étaient pas tous activé à ce moment là puisque Hestia était présente, mais ça la voleuse n’avait pas pu le savoir en avance, elle s’était donc préparé à devoir faire face à bien plus de protections.

Hestia pencha la tête sur le côté, attendant patiemment les prochains arguments que la sorcière tenterait de plus exposer. « Je tiens aussi à préciser que je dirige de A à Z la petite escapade… On suit MON plan, on fait exactement tout comme J’AI prévu. Pas de fantaisie si tu veux récupérer ton bouquin avec le minimum de problème et surtout si tu ne veux pas qu’on se fasse chopper stupidement. » Ah voilà qu’elle voulait s’imposer en figure d’autorité, Hestia aurait dû s’y attendre à celle-là. Qu’est-ce qu’elle s’imaginait ? Que la verte allait vouloir rentrer chez quelqu’un comme ça sans la moindre précaution ? Il ne fallait pas exagérer, Hestia avait peut-être un fort caractère, mais elle savait aussi reconnaitre ses lacunes. Et rentrer par effraction chez des sorciers sans se faire choper ce n’était clairement pas son domaine de prédilection. « Moi non plus ce n’est pas négociable. Je ne tiens pas à surveiller tes faits et gestes tout du long, j’ai pas le temps pour ça. » Hestia leva les yeux au plafond. Oui, oui, elle avait compris, à vos ordres Miss Birdy, pas la peine d’en rajouter des tonnes. Elle voulait qu’elle se mette au garde à vous aussi ? Mais pour qui elle la prenait, par Merlin ? Hestia n’avait plus onze ans, elle savait parfaitement calculer les risques qu’elle prenait avec cet arrangement et quel comportement elle devait adopter pour qu’elles s’en sortent toutes les deux avec ce qu’elles voulaient. « Quoi vous avez peur que je ne vous écoute pas sagement ? » Lâcha-t-elle avec ironie en repensant à leur toute première rencontre au milieu de la maison de ses parents. Ah pour sûr ce soir-là elle n’avait pas été un modèle d’obéissance et de sagesse, mais elle tirait toujours une satisfaction mauvaise d’avoir fait tourner en bourrique la voleuse. Bien sûr, elle s’était montrée moins sûre d’elle ce jour-là face aux menaces de la sorcière, mais tout de même. Néanmoins, la Serpentarde ne trouva rien à y redire. Elle n’était pas idiote, cambrioler des maisons sorcières, ce n’était pas son truc, c’était celui de la barmaid. Puisqu’elle l’accompagnait pour récupérer son grimoire alors autant ne pas se faire pincer. Elle n’avait aucun doute sur le fait que son paternel arriverait à la tirer de là -merci le nom de famille et la fortune qui va avec- mais les conséquences seraient vraiment trop déplaisantes pour elle ensuite, pas la peine de prendre ce risque. Non, pour le coup elle savait qu’il valait mieux s’en remettre à l’expertise de la sorcière. « Vous en faites pas, je sais écouter… Quand il faut. » Reprit-elle avec plus de sérieux et un hochement de tête. Autant montrer un minimum de bonne foi. Sinon l’accord tomberait à l’eau et elle ne reverrait certainement jamais son précieux grimoire.

Hestia prit une profonde inspiration. Bien, elles étaient donc d’accord. Miss C’est-moi-la-voleuse-c’est-moi-qui-commande se chargeait de retrouver le livre et d’organiser sa récupération et ensuite, selon ses consignes, elles iraient à deux. Pas de dénonciation, pas de coup fourré et chacune pourrait repartir de son côté satisfaite. Ne voyant plus quoi ajouter à tout ça et jugeant inutile de laisser à Machin-piaf l’occasion de reprendre son argumentaire inutile, Hestia attrapa ses deux bouteilles de bièraubeurres et se recula du bar. « Ce fut un plaisir de vous avoir revu Miss… » Elle se pencha sur le côté pour déchiffrer les affiches officielles derrière le bar, celles qui autorisaient l’établissement à vendre de l’alcool et précisaient le nom du propriétaire. « Campbell. » Finit-elle avec un sourire hypocrite. Découvrir le nom de la gérante des Trois balais n’aurait été qu’une formalité, il lui aurait suffi de quelques recherches rapides pour ça, mais c’était tellement plus satisfaisant ainsi. Finalement, elle croisa son regard une dernière fois, le soutenant quelques secondes. « J’attends de vos nouvelles. » Déclara-t-elle simplement avant de faire demi-tour pour se faufiler jusqu’à la table où Adèle l’attendait avec plus ou moins de patience. Hestia saurait se faire pardonner, mais elle était sûre que son amie non plus n’aurait pas laissé passer une telle occasion.

CODAGE PAR AMATIS


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