Combien de personnes Grigori et Kiara, surtout Grigori de ce que Maëlle avait pu comprendre, avaient invité à leur mariage ? C’était impossible de connaître autant de monde et ça devait être encore plus compliqué de dire un petit mot à tout le monde. Est-ce qu’il était obligatoire de passer voir chaque invité pour leur glisser un petit mot, Maëlle se posait la question et pour le coup, elle était bien contente de ne pas être à la place de Kiara – outre le fait qu’elle n’était pas amoureuse de son pseudo-fiancé du tout contrairement à sa meilleure amie – elle prenait bonne note de ne pas inviter autant de monde, au cas où, un jour, elle changeait d’avis Surtout que de l’extérieur, il y en a certains qui semblaient plus là pour papoter affaires que pour s’intéresser réellement au mariage. Alors qu’elle déambulait entre les gens plus pour retrouver Balthazar qu’elle avait perdu de vue, que pour discuter avec, elle s’arrêta en apercevant les parents Dimitrov, oh non pas eux. Demi-tour toute, oui c’était impoli, ça ne se faisait pas mais ils lui foutaient bien trop les pétoches pour qu’elle décide d’aller leur dire bonjour, la politesse c’est bien, mais il y a des fois où il était acceptable d’en être exempté. C’était la première fois qu’elle voyait les parents Dimitrov sans qu’elle soit de son côté à côté d’Anastasiya, ça faisait un peu drôle, autant de se dire qu’elle n’avait pas été invité, même si, le mariage de Grigori ça n’était pas dans la liste des choses qu’elle avait envie de faire dans sa vie. Non, ce qui faisait drôle, c’était de se dire que les parents Dimitrov étaient capable de faire une croix si facilement sur leurs enfants. Ça faisait véritablement froid dans le dos et Maëlle était bien contente que ses parents ne soient pas comme ça.

Sans trop savoir comment, elle se retrouva vers le bar. Rien que de voir tous les verres parfaitement empilés, ça donnait soif donc elle se rapprocha et constata qu’il était totalement dépourvu de tout barman. Zut, comment était-ce possible ? Personne ne semblait agacé autour d’elle, il faut dire que tout le monde avait déjà un verre à la main, plus ou moins rempli. Il n’empêche qu’un bar sans barman, c’était peu recommandé, les mariés avaient certainement des choses plus importantes à faire que de chercher leur barman et puis elle ne voulait surtout pas inquiéter Kiara, et agacer Grigori, parce que c’est certain qu’il serait agacé. Il faudrait peut-être prévenir Aodhan, d’accord, il était serveur à la base, en tout cas c’est ce que Maëlle avait compris mais peut être qu’à force de voir son collègue barman travailler, il savait faire des boissons. Elle savait bien qu’il était là en tant qu’invité mais si elle lui demandait gentiment et si c’était pour venir en aide à Kiara, c’est sûr qu’il accepterait. Sauf que comme elle l’avait constaté précédemment, il y avait plein de monde et autant Aodhan, elle le reconnaissait facilement lorsqu’il était en tenue de Quidditch, autant là, ça n’était pas le cas.

Sa recherche s’arrêta lorsque quelqu’un demanda un martini. Sans vouloir paraître désobligeante, il n’était pas très observateur, il ne s’était pas rendu compte qu’il n’y avait personne pour servir ? C’était pourtant visible. En plus, c’était quoi cette façon de quémander un baiser magique, certains ne doutent vraiment de rien. Est-ce qu’elle était vraiment surprise lorsque ça venait de Nick Grimaldi, absolument pas. Ce fut pire que ne pas être observateur, il tourna la tête vers elle, comme si Maëlle était une serveuse. Elle le regarda les yeux ronds, pas du tout charmée par ce grand sourire. Non mais dans quel monde monsieur Grimaldi vivait pour ne pas savoir faire la différence entre une invitée en robe et une barmaid ? Mince, il connaissait son prénom, roh mais pourquoi elle ne passait jamais inaperçue ? ça c’était encore la faute de Tristan. Elle hocha la tête, confirmant qu’elle n’avait pas été embauchée par Grigori, encore heureux, ça aurait été vexant qu’il lui propose de servir des boissons à son mariage.  « Bonjour Nick. » Elle savait que ça n’était pas vraiment son prénom mais puisque tout le monde l’appelait ainsi, elle aurait trouvé ça un peu bizarre de l’appeler Nicolò et n’était d’ailleurs pas certaine de bien savoir le prononcer, autant ne pas massacrer son prénom. Elle commença à dire « ça doit faire deux minutes que je suis ici et je n’ai pas » mais s’arrêta en le voyant sauter par-dessus le bar pour se mettre derrière. Non mais que faisait-il « Nick, sors de là ! » Euh, ça ne se faisait pas vraiment de donner des ordres, elle dit donc sur un ton peu rassuré et clairement réprobateur « Tu n’as rien à faire ici, tu n’es pas barman. » Il n’en avait rien à faire de ce qu’elle pouvait bien lui dire, il voulait lui servir quelque chose. Mais enfin, non, ça n’était pas sa tournée « Tu vas nous faire remarquer. Imagine il revient et il te trouve ici, ça ne va pas lui plaire. » Oh et puis même sans ça d’ailleurs. Elle fit le tour, ne se voyant pas une seule seconde sauter par-dessus le bar, non pas qu’elle en soit incapable mais alors en robe, ça n’était même pas la peine de rêver, ça serait ridicule et elle ne voulait surtout pas attirer les regards sur elle dans un premier temps mais surtout sur eux deux. Entrant à son tour dans le bar, elle attrapa le bras qui tenait le shaker « Tu ne vas pas faire n’importe quoi et gâcher le plus beau jour de la vie de Kiara. » Est-ce que c’était ça le plus beau jour de sa vie ? Aucune idée, elle lui poserait la question plus tard « Sors de là, tu n’es pas assoiffé et si tu as soif il y a l’eau courante dans les toilettes.  »  D’accord, l’alcool c’est plus festif mais quand le serveur n’est pas là, il faut bien trouver un plan B, un plan B qui n’implique pas des problèmes. Histoire de le convaincre, elle demanda un chouya suppliante « Tu veux pas m’aider à le chercher plutôt ? » Voilà comme ça elle l’occupait et il ne ferait pas n’importe quoi.

Pourquoi est-ce qu’elle était tombée sur une personne incapable de se tenir ? Que les gens ne sachent pas le faire en règle générale, c’était une chose mais lors d’un mariage, franchement c’était irrespectueux pour les mariés. Il devait bien se douter que s’il y avait des barmans à ce genre d’évènement, ça n’était pas pour rien. Maëlle observa le jeune culotté tandis qu’il lui disait tout doux, tout en l’affublant d’un surnom en italien lui sembla-t-elle, oh elle ne parlait pas italien pour un sou mais étant donné les origines de monsieur Grimaldi,il paraissait évident à l’américaine qu’il ne s’adressait pas à elle en grec. Si elle avait cru pouvoir le raisonner en quelques phrases, c’était complètement loupé, il n’écoutait rien, ne bougeait pas à son contact, bref, cette situation ne se passait pas comme elle l’aurait voulu. En prime, il en rajoutait une couche comme quoi il se desséchait, pour quelqu’un qui se desséchait, il avait visiblement encore de la salive puisqu’il continuait à converser. Est ce qu’elle voulait sa mort sur la conscience, absolument pas, est ce qu’il était vraiment à l’agonie, pas le moins du monde. Elle n’appréciait pas beaucoup non plus le fait qu’il l’appelle uniquement par son nom de famille, était-ce vraiment trop difficile de prononcer un mademoiselle, un lady ou qu’importe ? « Il ne me semble que tu sois en danger de mort. De plus, boire de l’alcool n’aidera en rien à t’hydrater, bien au contraire. » devait elle lui reparler de l’eau potable dans les toilettes ou ça n’était pas la peine ?

Dans tous les cas, il fallait qu’elle l’empêche de faire n’importe quoi, elle fit donc le tour pour venir à son tour dans l’espace réservé au barman qui se la jouait courant d’air et essaya de convaincre le jeune homme de déguerpir de là, proposant même à l’énergumène de venir le chercher avec lui, s’il était occupé, probablement qu’il ne penserait plus à boire, quelle bonne idée. Il ne fut pas vraiment des plus motivés par son idée. Il devrait voir sa tête, en même temps, comment voulait-il qu’elle réagisse quand il faisait n’importe quoi ? Elle hocha la tête, même en considérant l’adjectif festif, c’était parfaitement répréhensible en effet. Quelqu’un avait été recruté pour faire ce travail. «  Un peu de bon sens Nick, si tous les invités faisaient comme toi, ce serait l’anarchie. » Non mais, il s’entendait ? Grigori le remercierait de remplacer son barman, elle plissa les yeux peu convaincue par ses dires, non pas que Grigori ne lui soit pas reconnaissant s’il remplaçait effectivement le barman, sauf que, dans ce cas de figure, ça n’était pas du tout ce qu’était en train de faire le jeune homme «  Tu profites uniquement de la situation pour te servir un verre, tu n’es pas du tout en train d’aider Grigori et Kiara. » Qu’en savait-il si cet homme était fainéant ou non, il était probablement occupé à faire autre chose, avait dû venir en aide à quelqu’un ou à récupérer des bouteilles s’il en manquait.

Etant donné qu’ils iraient nulle part avec des mots, Maëlle attrapa le poignet de l’étudiant, dans sa tête elle aurait eu juste à lui donner l’impulsion nécessaire et l’affaire aurait été résolue en un rien de temps, la réalité fut tout autre. Aie ? Comment ça aie, la demoiselle Rosier pâlit, elle n’avait quand même pas lui faire mal. Alors qu’elle s’apprêtait à le prier de bien vouloir l’excuser, Monsieur Grimaldi reprit la parole pour se payer sa tête sous le regard dépassé et peut-être un peu blasé de sa camarade. Afin d’éviter qu’il dise des bêtises, elle lui proposa le plan par excellence, partir à la recherche du barman, une fois qu’ils l’auraient retrouvé, il n’y avait pas de doute possible quant au fait qu’il servirait le verre tant attendu par monsieur Grimaldi, celui qui l’empêcherait de mourir desséché. Il ne semblait pas convaincu, ne s’empressait pas de répondre oui, se contentant de soupirer comme si le programme de Maëlle était ennuyant au possible. Pourtant, il finit par répondre positivement à sa requête, le regard de la demoiselle brilla de satisfaction avant qu’il ne lève son petit doigt et qu’il ne demande un paiement pour son aide. «  Tu ne ferais pas ça pour aider ton ami, tout simplement ? » Il ne manquait pas de culot, histoire d’en rajouter une couche, il décolla les doigts que Maëlle avait gardé sur son bras et même si elle essaya un tant soit peu de l’en empêcher, en un rien de temps il fut libre. Il profita de cette nouveauté nouvellement acquise pour faire n’importe quoi, sous l’œil réprobateur de la Poufsouffle. Il alla même jusqu’à lui tendre une coupe du breuvage qu’il venait de créer et elle refusa d’un signe de la tête. Oh, il pouvait bien parler de la sportive qu’elle était, déjà l’alcool n’avait jamais hydraté personne mais en tant que sportive, elle respectait les règles. Elle leva les yeux au ciel lorsqu’il décréta que la boisson était meilleure que l’eau des toilettes, oui, ça elle n’en doutait pas mais ça n’était pas une raison suffisante. Puisqu’il était prêt, elle répondit à son deal précédent, le paiement n’était pas bien compliqué, aussi accepta-t-elle sans se prendre la tête. «   Je veux bien t’accorder une danse si on retrouve le barman et qu’il retourne à son poste. » Il est évident que s’il ne pouvait retourner à son poste, Maëlle serait obligée de partir à la recherche d’Aodhan afin de lui demander s’il pouvait remplacer la personne incapable d’effectuer son travail.


Puisqu’il lui tendait le bras comme la personne la plus charmante au monde, Maëlle lui prit le bras, après tout, il serait inconvenant de refuser, surtout quand il lui parlait de nouveau en italien « Je crois qu’à la fin de la soirée, je saurais prononcer plein de mots en italien. » Au moins, apprendre tout un tas de langues l’aiderait pour sa carrière de joueuse de Quidditch, la barrière de la langue pouvait être problématique mais grâce à ses fréquentations, Maëlle commençait à savoir dire quelques phrases par-ci par-là. Sauf qu’aujourd’hui, ça n’était absolument pas la priorité de la Poufsouffle que d’apprendre à parler la langue de Nick, elle voulait trouver le barman. «  Si tu étais un barman et que tu devais quitter précipitamment ton poste, où irais-tu ? » Elle entortilla une mèche de ses cheveux autour de son doigt, tandis qu’elle réfléchissait à voix haute. «  Pour quelle raison, aurait-il bien pu quitter son poste, crois-tu qu’il soit malade ? » Ah bon sang, ce serait une véritable catastrophe. «  Peut-être devrions nous demander à quelqu’un à quoi il ressemble ? » Souvent, les personnes d’un âge avancé restaient proche des buffets et autre stand de nourriture et de boissons, ils pouvaient commencer par-là, sauf si Nick avait une autre idée? Elle le regarda, attendant de savoir s’il avait un éclair de génie, voire même peut-être qu’il savait parfaitement à quoi ressemblait le barman, le connaissant personnellement ?