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Mais quelle folie ! Voilà que ma vie est plus belle que mes rêves [Kiri XIII] :: United Kingdom :: Angleterre :: Londres :: Hôpital Sainte Mangouste :: Les étages
Grigori Dimitrov
Grigori Dimitrov
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Dim 7 Avr - 21:29
Mais quelle folie !

Voilà que ma vie est plus belle que mes rêves
ft. Kiara
Le grand jour était enfin arrivé et Grigori était une boule de stress sur jambes. C’était ridicule, il était totalement ridicule, ça faisait une petite semaine qu’il était au courant, un mois que le bébé était dans le ventre de sa mère  ayant décidé de lui démontrer tout son amour en la rendant malade. Oui, pas sûr que la technique soit géniale. Il y avait de fortes chances que tout aille bien. Et pourtant, Grigori était stressé, un point tel qu’il avait été obligé de quitter le lit à des heures plus que matinales parce qu’il n’arrêtait pas de se tourner, qu’il transpirait comme s’il faisait quarante degrés. Et le pire c’est qu’il ne s’était même pas servi de cette absence de sommeil pour aller travailler dans son bureau. Non, il s’était juste contenté de réveiller Wipsy quel con quand même afin qu’elle lui prépare un café. Pour s’occuper le temps que l’heure du rendez-vous arrive ou plutôt que Kiara se réveille, Grigori fit un passage dans la bibliothèque afin de lire les livres qu’elle avait ramené. Impossible néanmoins de se concentrer, ses pensées étaient toutes tournées vers le rendez-vous. Une nouvelle fois, il bougea mais cette fois pris la peine de mettre une veste épaisse par-dessus son pyjama pour aller faire un tour sur son terrain. S’il faisait encore nuit, la lumière de la baguette aidait à pouvoir se repérer. Durant sa balade, pas une seule fois il ne repéra pas deux ronds brillants, Meringue devait être en vadrouille quelque part. en même temps, il s’agissait d’un renard, pas d’un chien, il n’était pas éduqué et le siffler ne servait pas le moins du monde.

Lorsqu’il revint sur ses pas après une bonne heure de marche, les lumières étaient allumées, signe que Kiara était réveillée. Il eut à peine le temps de la rejoindre, même pas de lui faire le moindre baiser pour lui dire bonjour, qu’elle filait en courant, son nouveau rituel du matin que de souhaiter une bonne journée aux toilettes. Il attendit qu’elle revienne pour lui dire, un peu moqueur, il est vrai « Je devrais m’inquiéter ? A chaque fois que tu me vois au réveil, ça te donne envie de vomir, je commence  à me dire que je suis repoussant. » Il avait beau savoir qu’il n’y avait rien à faire, que c’était la nature, ça aussi, c’était quelque chose qui le stressait. Il faut dire qu’il y avait beaucoup de choses qu’il ne pouvait pas gérer et son côté un brin maniaque du contrôle était mis à mal en ce moment. Pour ne rien arranger, Kiara était forcément plus pâle que d’ordinaire, ses cernes plus marquées et il avait beau lui dire couche toi plus tôt, il se rendait bien compte qu’au bout d’un moment, elle n’allait pas se coucher à 18h.

Le maquillage faisait des miracles, il eut le rappel lorsqu’ils eurent tous les deux finit de se préparer et qu’il la vit tout en beauté. Il la regarda un instant, silencieux, son regard dessinant les formes de Kiara cherchant une trace d’un quelconque changement physique mais il ne voyait rien. En même temps, ça devait être normal, il était tous les jours avec elle, il serait le dernier à voir les changements. « Vous allez être en retard. » Oh bordel, mais quelle chieuse cette elfe à être toujours dans leurs pattes. Il attrapa la veste qu’elle lui tendit et sortit, Kiara sur ses talons, faisant venir son balai. Son regard se posa sur son épouse « Toujours certaine de vouloir monter avec moi ? » Elle savait forcément voler sur un balai, il n’imaginait pas Kiara rater ses cours de vol lors de sa première année. Le problème c’est qu’elle n’était pas montée sur un balai depuis plus d’une décennie, forcément, impossible d’être confiante dans ses conditions. Il grimpa sur son balai en premier et la fit monter devant lui, non pas que ça soit le plus conseillé, mais il était hors de question qu’elle s’accroche à lui et qu’elle froisse son costume à 8h du matin, surtout avant un rendez-vous, sinon il allait être fou.

Le trajet se passa très bien, bien qu’un peu plus lent que d’habitude, la raison étant la prudence excessive de Grigori pour l’occasion. C’était la première fois qu’il volait avec quelqu’un, en plus c’était sa femme et pour un peu plus de stress, il savait qu’elle avait peur sur les balais. Une fois à terre, il demanda « ça ne t’a pas brassé ? » Il espérait pour elle que le transplanage allait être autorisé sinon elle allait devoir réapprendre à voler, il ne pourrait pas toujours lui servir de chauffeur, non pas que ça lui déplaisait, plutôt qu’elle avait besoin d’un peu de liberté et qu’il ne soit pas sans arrêt sur son dos, enfin, plus qu’il ne l’était d’ordinaire. Une fois dans la salle d’attente, ils eurent droit à la bonne nouvelle, le professionnel était en retard. Grigori s’installa à côté de sa femme grincheux « Comment il peut être en retard à 8h30 ? Les gens ne connaissent pas la ponctualité. » Il la regarda et avant même qu’elle lui rétorque une phrase à la con, il la coupa « Ne me parle pas du quart d’heure de politesse, que ma femme utilise le quart d’heure de politesse, c’est une chose, c’est ma femme, elle a décidé de me rendre fou à chaque fois, elle a le droit. En revanche, qu’un gars à qui je vais donner mon fric soit en retard, c’est pas normal. » Il patienta comme il put, c’est-à-dire en feuilletant les magazines sans les lire, en se levant au bout de dix secondes et en faisant des allers retours, bref il s’occupa à sa façon jusqu’au moment où une porte s’ouvrit et qu’une assistante appela Kiara, il tourna la tête vers sa femme, résistant difficilement au fait d’aller lui prendre la main pour qu’elle se lève plus vite ainsi qu’au fait de tracer jusque dans la salle. Non il attendit qu’elle vienne à sa hauteur avant d’avancer et ce n’est qu’en voyant qu’un patient dire au revoir docteur à l’assistance qu’il capta que quelque chose clochait. Il attrapa Kiara par le bras pour la faire s’arrêter, la regardant comme si elle était tombée sur la tête « Kiara ? C’est une fille. » Il chuchotait parce qu’il n’allait pas crier sur sa femme en public, ce serait mal vu. « Purée, t’abuses, la prochaine fois c’est moi qui prends rendez-vous, ça évitera qu’on se tape l’incapable du coin. » Il lâcha son bras marmonnant quelque chose du genre que sa femme était reloue et entra dans la petite salle  « Bienvenue, votre gynécomage est tombé malade cette nuit, c’est donc moi qui le remplace. » Ah encore mieux, ils avaient la remplaçante, Grigori se renfrogna, au moins, ça n’était pas du fait de Kiara « Mais ne vous inquiétez pas, c’est moi qui l’ai formé, j’en connais au moins autant que lui. » Oui alors, ça c’était pas dit.
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On a tous un jour eu ce moment de magie, croisé ce héros malgré lui qui veut sauver une vie.
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Kiara Dimitrova
Kiara Dimitrova
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Lun 8 Avr - 22:51


Mais quelle folie
Voilà que ma vie
est plus belle que mes rêves.
KIRI XIII, Sainte-Mangouste, Fin décembre 2021



Lorsque Kiara se réveilla ce matin-là, elle glissa sa main sous la couverture pour attraper les doigts de son mari mais elle ne trouvera qu’un lit vide. Que Grigori soit déjà debout n’était pas très étonnant et si Kiara aimait se réveiller contre lui, elle ne l’avait pas entendu se lever cette fois. C’était soit le signe qu’elle était très fatiguée ou bien c’était parce qu’il s’était vraiment levé très tôt. Les deux étaient probables. Kiara dormait beaucoup depuis quelques jours et son sommeil n’était que très peu perturbé par les bruits environnants alors qu’auparavant, elle avait tout de même le sommeil très léger. Les modifications liées à la grossesse se faisaient déjà ressentir dans son corps et Kiara n’avait aucune énergie. Mais Kiara demeurant Kiara, elle restait égale à elle-même, s’acquittant tout de même de ses tâches de préfète-en-chef et rendant ses devoirs en temps et en heure. Ça rendait dingue Grigori qui aurait préféré qu’elle mette tout en pause mais Kiara savait que ce n’était qu’une affaire de quelques semaines. Du moins, elle l’espérait. Puis en dehors de cette extrême fatigue, elle se sentait plutôt en forme. Sans compter les nausées matinales qui apparaissaient sans crier gare, sans qu’elle ne puisse les anticiper.

Allumant la lumière, Kiara resta au lit pendant quelques minutes préférant relire au calme les questions destinées au gynécomage. Aujourd'hui était le grand jour et si Kiara appréhendait le rendez-vous (parce qu’elle était d’une nature assez anxieuse), il y avait cette petite voix dans sa tête qui lui intimait que tout irait bien. Les symptômes qu’elle ressentait laissaient présager que la grossesse s’installait de manière tout à fait habituelle, ce qui rassurait la jeune Poufsouffle. Alors qu’elle ajoutait une énième question à la liste, elle entendit Grigori monter les escaliers. Se redressant dans le lit pour aller l’accueillir, elle fut soudainement prise d’une profonde nausée et dut se rendre immédiatement dans la salle de bain. Se rinçant la bouche, passant un peu d’eau sur son visage, se trouvant fatiguée, elle retrouva son mari dans la chambre et voilà qu’il était désagréable. Bon, en réalité, c’était plutôt drôle mais Kiara n’avait pas envie de rire ce matin. Elle embrassa sa joue fraîche et admira sa tenue. « C’est qu’en pyjama je te reconnais moins. » dit-elle, boudeuse. C’était facile, c’était gratuit. Alors que Kiara n’en avait jamais rien eu à faire de comment il s’habillait (même s’il fallait bien l’avouer, les costumes seyaient tellement bien à son mari).

Ils allèrent ensuite se préparer et Kiara prit une longue douche, tentant par la même occasion de se réveiller. Travaillant ensuite son teint grâce au maquillage, elle semblait tout aussi reposée qu’à l’accoutumée. S'habillant d’une très jolie jupe noire et d’un chemisier blanc, elle rejoignit Grigori dans l’entrée après s’être occupée de sa coiffure. La remarque de Wipsy la fit bondir et elle répliqua, un peu sèchement : « Pas du tout. » Inutile de stresser davantage les deux futurs parents... Surtout qu’ils n’allaient pas pouvoir se rendre à Sainte-Mangouste en un claquement de doigts... Depuis que Kiara lui avait évoqué les craintes qu’elle avait concernant le transplanage, ils avaient préféré utiliser le balai pour ses déplacements. Les réponses qu’elle avait trouvées dans les livres apparaissaient ambigües. Certains estimaient qu’il n’y avait aucun risque sur les premiers mois de grossesse, d’autres préconisaient de choisir un autre mode de déplacement à partir du deuxième trimestre, d’autres interdisaient totalement... Bref, l’avis médical serait des plus pertinents.

Grigori lui proposa de monter sur le balai et Kiara soupira, légèrement angoissée. Cela faisait combien de temps qu’elle n’avait pas volé ? Des années peut-être, elle n’arrivait même plus à s’en souvenir. Elle grimpa sans se poser de questions et s’accrocha au manche comme si sa vie en dépendait. Il y avait vraiment des gens qui appréciaient ce mode de transport ? Le trajet fut court et plutôt tranquille, balayant les appréhensions de Kiara. « C’était moins pire que dans mon souvenir. » finit-elle par dire lorsqu’il lui demanda si cela avait été. Peut-être parce que Grigori s'était évertué à rendre le trajet le plus doux possible et aussi parce que sa présence était rassurante pour Kiara.

Traversant le hall d’entrée de Sainte-Mangouste, se dirigeant vers le service approprié, Kiara annonça leur arrivée au secrétariat où on leur indiqua qu’il y avait un peu de retard. Évidemment, Grigori pesta. « Il y a peut-être une urgence. Si jamais j’avais un problème, tu serais content qu’on me prenne avant tout le monde. » dit-elle, résolue à faire comprendre à son mari que parfois, il y avait des choses qu’on ne pouvait maîtriser et qu’il fallait accepter. Un sourire naquit néanmoins sur ses lèvres lorsqu’elle ajouta : « Et bien si j’ai le droit de te rendre fou, je ne vais pas m’en priver à l’avenir. » Comme si c’était le but de Kiara... Au contraire, elle était plutôt du genre conciliante, à arrondir constamment les angles. Un véritable ange. Elle déposa un baiser sur la joue de son époux et relut pour la cinquantième fois son agenda tandis que Grigori devenait une véritable boule de nerfs. Suffisamment pour qu’elle relève les yeux de son agenda et le regarde arpenter la pièce en faisant les cent pas. Au bout d’un moment, elle lui chuchota : « Grigori… Arrête, tu me rends nerveuse. » Alors qu’elle était arrivée sereine au rendez-vous, voilà que son mari faisait grimper son anxiété en flèche. « Tout va bien se passer. » Si Kiara ne pouvait pas le certifier, elle sentait que tout allait bien. Pour autant, voir son époux, d’habitude si mesuré, si enclin à dissimuler ses émotions paraître si nerveux était tellement inhabituel. Venir à ce rendez-vous lui tenait tellement à cœur…

Au bout de quelques minutes d’attente, la porte s’ouvrit enfin et Kiara fronça les sourcils. C’était pas elle son gynécomage habituel. D’habitude, c’était un homme. Bon. Kiara avança vers la porte jusqu’à ce que Grigori l’arrête. Qu’avait-il ? Il ne voulait plus venir ? « Finement observé, t’aurais dû prendre biologie comme cursus, t’as des facilités. » comprenant immédiatement où il voulait en venir. Fille = incompétente. Voilà ce que Grigori devait penser à ce moment-là mais Kiara n’avait même pas le temps d’expliquer qu’elle n’y était pour rien parce que la médicomage la regardait avec un très grand sourire. Se reprenant immédiatement, elle s’installa dans le bureau alors que la gynécomage s’excusait pour son confrère malade. « Ne vous justifiez pas, nous ne sommes pas du tout inquiet. » Grigori devait probablement l’insulter mentalement mais Kiara n’en avait que faire. Cette gynécomage avait l’air très gentille et professionnelle ; Kiara n’avait pas envie qu’elle soit la victime des a prioris machistes de son crétin de mari. « Alors Monsieur et Madame Dimitrova, dites-moi ce qui vous amène. » Kiara prit une profonde inspiration et ouvrit son agenda à l’intercalaire destiné à sa grossesse. « Je suis enceinte depuis plusieurs semaines. » Kiara tendit un parchemin révélant l’analyse sanguine effectuée trois jours auparavant qui avait confirmé le test qu’elle avait effectué elle-même. « Effectivement. » dit-elle en annotant les résultats sur sa propre feuille. « De quand datent vos dernières règles ? » Kiara lui donna la réponse flemme de réfléchir et la gynécomage expliqua : « Vous en êtes encore au tout début, cinq semaines, pour être exact. » Kiara acquiesça, c’était bien ce qu’elle avait calculé elle-même. « On voudrait vérifier que tout va bien. » expliqua Kiara en se triturant soudainement les mains, l’anxiété de son mari semblant l’avoir contaminée. La médicomage lui adressa un sourire très doux et dit : « Nous allons nous en assurer immédiatement. Je vous invite à vous installer sur la table d’examen. » Kiara se leva très rapidement et fila sur la table d’examen à une vitesse phénoménale. Elle souleva son chemisier pour laisser apparaître son ventre complètement plat et la médicomage dut se rendre compte de sa nervosité car elle lui demanda : « C’est votre première grossesse ? » Kiara fit oui de la tête avant de tendre la main vers Grigori lui lier leurs doigts. Relâchant toute la pression, elle écrasa sa main et serra fort. Son cœur battait à tout rompre. « Vous êtes prêtes ? » Sa baguette pointée sur l’abdomen de Kiara, elle lança un sortilège qui permit d’extraire ce qui se passait dans le ventre de Kiara pour en ressortir une image, aussi grande qu’un cadre photo. Entre les ombres noires et blanches, Kiara ne percevait pas grand-chose jusqu’à ce que la gynécomage pointe du doigt un gros trou noir, au milieu duquel semblait nager un tout petit pois. Était-ce... La gynécomage confirma l’idée de Kiara avait un grand sourire sur les lèvres et indiqua : « Oui, c’est votre bébé que l’on voit-là. » Elle tourna sa baguette et lança une autre formule jusqu’à ce qu’un bruit semblable à un petit tambour retentisse dans la pièce. « Et voilà son coeur. » Les larmes coulèrent bêtement sur les joues de Kiara tandis qu’elle quittait des yeux l’image de leur enfant pour scruter les réactions de Grigori, cherchant son regard. C’était donc ça, être heureux? Ils allaient être parents et cette toute petite image de grain de riz allait bouleverser à jamais leur existence à tous les deux.



KoalaVolant



Love's my religion
but he was my faith


Something so sacred, so hard to replace
Fallin' for him was like fallin' from grace
All wrapped in one, he was so many sins
Would have done anything, everything for him
And if you ask me, I would do it again
KoalaVolant

Mais quelle folie ! Voilà que ma vie est plus belle que mes rêves  [Kiri XIII] T6tyCXN0_o
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Grigori Dimitrov
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Ven 12 Avr - 19:41
Mais quelle folie !

Voilà que ma vie est plus belle que mes rêves
ft. Kiara
Ainsi, elle le reconnaissait moins bien lorsqu'il était en pyjama. Grigori haussa un sourcil, de tous ses mensonges, celui là était sans doute le plus mauvais. Depuis le mois de juin, ils dormaient ensemble presque tous les soirs et excepté les moments où ils avaient des rapports ensemble, Grigori était toujours en pyjama. Si Kiara avait du caractère, planqué derrière ses sourires, habituellement, celui qui arrivait à l'agacer assez facilement, c'était Grigori. Aussi, lorsque l'elfe de maison se prit une réponse à sa phrase d'une façon des plus sèches, Grigori observa Kiara, essayant de savoir si elle était stressée par le rendez-vous, le fait qu'elle doive monter sur un balai ou bien tout simplement de mauvais poil. Il verrait bien au fil de la journée, pas inquiet pour une noise à l'idée qu'elle l'envoie bouler. Ses pensées seraient alors focalisées sur elle et ce serait certainement la chose la moins stressante. Ça ne serait pas à cause du vol en balai qu'il se prendrait des réflexions, ils avaient le temps d'arriver, il savait qu'elle n'aimait pas donc il se montrait extrêmement prudent. Il n'y avait pas de cognards à éviter, de vif d'or à attraper, tout de suite le vol n'avait pas besoin d'être aussi intense. Une fois devant l'entrée de Sainte Mangouste, Kiara fit remarquer que c'était moins pire que dans son souvenir, son mari posa sur elle un regard amusé « Peut-être que c'est dû au fait qu'on a volé comme des musards, que je sais voler sur un balai et que j'ai fait attention à ce que ça ne soit pas désagréable pour toi. Ou alors, tu es à l'aise sur un balai et avec un peu d'entraînement, tu vas te découvrir une passion pour le vol en balai. » Oui alors ça, il n'y croyait pas vraiment et en fonction des réponses du médicomage qu'ils allaient voir, il y avait de très forte chance que Kiara ne monte plus sur un balai de sa vie. Pourvu qu'elle ne transmette pas ses piètres qualités sportives à leur fils.

A la réception, ils apprirent que le spécialiste devant les recevoir était en retard. Franchement, les gens et la ponctualité, ça n'était pas une histoire d'amour. C'était certainement trop compliqué de prendre ses précautions pour arriver à l'heure. Loin de penser la même chose que son mari, Kiara se montrait pragmatique, si elle avait un problème, il aimerait qu'on la prenne en premier. Il ne pouvait le nier, il ferait même en sorte qu'elle soit la priorité absolue des médicomages. Il fallait donc patienter un petit peu du coup. Bien évidemment, elle releva cette histoire de le rendre fou avec la ponctualité. « Si tu arrives à faire pire qu'être en retard le jour de ton mariage, je ne saurais plus quoi faire de toi. » Il savait qu’il ferait mieux de ne pas trop la chercher à ce sujet, elle pouvait toujours décider de faire exprès d’arriver en retard histoire de lui montrer qu’il y avait toujours pire. En attendant, le fait que le spécialiste ne soit pas ponctuel laissa Grigori en proie à ses inquiétudes, il était incapable de se concentrer sur ce qu’il lisait, il avait besoin de  bouger pour faire passer le temps, son comportement ne convint pas à Kiara qui lui demanda d’arrêter, il la rendait nerveuse. Oulah, c’était mauvais pour une femme enceinte d’être nerveuse non ? Il vint donc se rasseoir à ses côtés et siffla entre ses dents « Tu n’en sais rien. » lorsqu’elle osa lui dire que ça allait bien se passer. Si elle était si sûre de cette information, elle lui aurait dit qu’il pouvait l’annoncer à ses parents. Il attendit donc en essayant de ne pas communiquer son stress à son épouse, parvenant même à ne pas lisser son costume, ce qui était un véritable travail sur lui.

Lorsqu’ils furent appelés et que Grigori fit la remarque à son adorable épouse qui l’avait visiblement pris au mot lorsqu’il avait dit qu’elle avait le droit de le rendre fou, elle osa se payer sa tronche. Non mais ils avaient atteint le fond, il lui lança un regard noir sans pour autant répondre, elle savait très bien ce qu’il avait voulu dire. Etant donné que c’était son enfant, qu’il était curieux, forcément, malgré le fait qu’elle allait être incompétente, il suivit Kiara et s’installa sur une chaise, manquant néanmoins de s’étouffer avec le mensonge de Kiara. Ah si, ils étaient inquiets, ils n’avaient pas prévu d’être suivi par une vieille qui ferait mieux de partir à la retraite. En prime, elle posait la question la plus stupide de la terre, qu’est ce qui pouvait emmener un couple à consulter un gynécomage, oh bah on se demande, ils voulaient acheter une nouvelle baguette, c’était l’endroit idéal pour ça. Kiara fut beaucoup plus coopérative, en même temps, ça n’était guère surprenant qu’elle soit plus coopérative que Grigori, elle était enceinte. Une fois encore, la spécialiste enfin, il commençait à se demander si elle l’était vraiment, confirma les dires de Kiara. Merci de l’information, Kiara savait ce qu’elle disait, ça n’était pas le genre à avancer des choses sans avoir vérifié plein de fois au préalable. Il se raidit, malgré lui, en entendant la question suivante, si, techniquement, il pouvait se tenir informé de ce genre de choses, connaître le cycle de sa femme, ça n’était pas sa volonté, au contraire, il ne voulait pas savoir quand elle saignait, n’avait pas besoin de le savoir… Bon peut être pour estimer l’âge du bébé mais très franchement, ils n’étaient pas à une semaine ou deux près si ? Voilà, eux, ceux qu’ils voulaient savoir, c’est si leur bébé allait bien, s’il n’avait pas de problème et qu’il grandissait tranquillement dans le ventre de sa mère.

Si Kiara, se leva à la vitesse de la lumière, Grigori fut un peu plus long, non pas qu’il ne soit pas pressé de savoir lui aussi, disons que les convenances l’empêchaient de se précipiter. Il s’installa à côté de la future mère de famille, confirmant lui aussi que c’était la première grossesse de Kiara – enfin à sa connaissance. Durant quelques secondes, il regarda la main que Kiara tendait vers lui, hésitant un peu, qu’est ce que les gens allaient dire ? Puis, il finit par glisser sa main dans celle de Kiara, trouvant que c’était quand même plus important d’être là pour elle. Surtout que le stress avait gagné sa femme qui ne trouva rien de mieux à faire que de serrer sa main, ce qui n’était pas vraiment des plus agréables. Il tourna la tête lorsque l’autre praticienne en carton osa demander à Kiara si elle était prête ? A son avis, elle avait levé son chemisier, elle broyait les doigts de Grigori, bien sûr qu’elle était prête. Elle fit apparaître une image en noir et blanc. Grigori eut beau se concentrer pour essayer de repérer des choses, c’est simple ça ne ressemblait à rien. Difficile de trouver son enfant là-dedans, enfin, avec un peu d’aide, si. La gynécomage leur indiqua un truc riquiqui, Grigori écarquilla les yeux en entendant que c’était son fils. C’était impressionnant de se dire que ce truc beaucoup plus petit qu’un vif d’or était leur enfant. Ce qui était encore plus fou, c’est qu’il ne ressemblait à rien oui désolé petit Dimitrov en devenir mais t’es pas folichon pour le moment et pourtant, Grigori était face à lui comme s’il se trouvait face à la première merveille du monde. C’était ridicule mais il était tout content face à lui, jusqu’au moment où il entendit le cœur. Il regarda Kiara, la spécialiste, le ventre de Kiara « Mais qu’est ce qui lui arrive ? » Son cœur battait beaucoup trop vite, son enfant était en danger là, non ? « C’est tout à fait normal qu’il batte aussi vite. » Ah bon ? Il trouvait ça tout de même très rapide, est ce qu’elle disait cela pour le rassurer ? Il jeta un nouveau coup d’œil à Kiara qui ne semblait pas en proie à la même inquiétude que lui. « Est-ce que vous arrivez à savoir en regardant les images et en écoutant son cœur, si notre enfant va bien ? » Et parce que Kiara lui avait dit plein de fois, trop de fois, qu’ils ne pouvaient pas choisir si leur enfant serait un garçon ou une fille, Grigori demanda « Est-ce que vous arrivez à voir si c’est un garçon ? » Il ne chercha même pas à faire semblant que l’autre sexe pouvait l’intéresser, ça n’était pas le cas.

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Kiara Dimitrova
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Sam 13 Avr - 22:52


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KIRI XIII, Sainte-Mangouste, Fin décembre 2021



Voler n’était pas si désagréable que dans le souvenir de la jeune Poufsouffle. Peut-être parce que ce n’était pas elle qui dirigeait le balai, que la météo était clémente et qu’elle savait que Grigori était un fin voleur voleur dans le sens voler dans les airs hein sinon il a volé son cœur mais ça c’est autre chose ; elle avait donc pleinement confiance en ses aptitudes pour les mener à bon port. En plus de cela, elle connaissait son époux, il faisait de son mieux pour lui rendre le voyage agréable et c’était sincèrement le cas. Ils arrivèrent à Sainte-Mangouste sans encombre et Kiara fit part à Grigori de son ressenti sur le vol. « Et bien sache que la vitesse des musards est ma vitesse préférée. » décréta Kiara, amusée par les propos de son époux. Elle se pencha vers lui pour déposer un baiser sur ses lèvres après qu’il ait confirmé qu’il avait pris garde à ce que tout soit plaisant pour elle. « T’es si prévenant mon amour. » dit-elle, un sourire amusé scotché sur son visage. En tout cas, le voyage lui avait permis d’éviter de penser au rendez-vous et à tout ce qui pourrait aller mal, c’était déjà une bonne chose. Mais maintenant qu’ils étaient dans le service de l’hôpital et qu’ils patientaient, les questionnements de Kiara reprirent de plus belle.

En plus de ça, le médicomage était en retard. Kiara ne s’en formalisa pas outre mesure, compréhensive face aux urgences médicales. Son cas n’était pas urgence, certes pas. Mais peut-être qu’un jour, elle pourrait avoir besoin d’être reçue avant tous les autres et dans ce cas-là, elle serait contente que d’autres femmes lui cèdent sa place. Ce fut ce qu’elle tenta de faire comprendre à Grigori lorsqu’il commença à pester contre la ponctualité. De toute manière, existait-il une seule situation sur cette planète où Grigori serait à même d’accepter un quelconque retard ? Kiara savait bien que non, au contraire. Il était beaucoup trop obsessionnel pour cela. « Oh tu sais, je peux toujours faire pire. » promit-elle d’un air sérieux. « On va avoir un enfant, crois-tu vraiment que tu pourras continuer d’être ponctuel ? » Grigori et Kiara allaient-ils se faire déborder par ce petit être qui viendrait bientôt tout chambouler ? En tout cas, si cet enfant n’était pas encore né, il causait déjà mille tracas à ses parents. Surtout à Grigori d’ailleurs. Si Kiara était plutôt calme et sereine, son mari venait de réduire à néant le peu de maîtrise qu’elle pensait posséder en lui rétorquant qu’elle n’en savait rien. Il avait raison, elle ne savait pas. Mais si Kiara était une personne qui aimait tout contrôler, force était de constater qu’elle ne pouvait strictement rien faire, si ce n’était attendre. Attendre avec un époux aussi angoissé à ses côtés n’était pas de nature à diminuer son taux d’anxiété. Que c’était difficile.

Lorsque la patiente précédente sortit de son rendez-vous et que cela fut leur tour, Kiara fut rassurée de savoir qu’on allait enfin s’occuper d’eux, enfin d’elle et du futur bébé. Évidemment, Grigori ne put s’empêcher de faire une remarque machiste sur le genre de la gynécomage et Kiara tenta de garder son calme face aux commentaires désapprobateurs de l’ancien Serpentard, commentaires qui n’aidaient en rien, qui étaient inutiles et contre-productifs. Heureusement, il ne répliqua rien face à sa raillerie, se contentant de la fusiller du regard. Peu importait, du moment que la gynécomage ne se rende pas compte à quel point cela déplaisait à Grigori que la personne qui s’occupait d’eux soit une femme. La conversation débuta entre la spécialiste et Kiara qui commença à exposer la situation. Elle était enceinte d’un peu plus d’un mois, ce que la médicomage confirma au passage en demandant également la date de son dernier cycle. Maintenant que cela était confirmé, ils allaient pouvoir passer à l’examen. Kiara, rendue nerveuse par Grigori, s’empressa d’atteindre la table d’auscultation afin que la gynécomage dissipe immédiatement les doutes qui empêchaient sa poitrine de respirer normalement. Sans se poser davantage de questions, elle souleva son chemisier et quémanda le soutien de son mari en tendant la main vers lui. Elle ne se rendit même pas compte qu’il avait mis quelques secondes à réagir ; sa présence auprès d’elle lui était d’un grand réconfort. Appréciant la prévenance de la docteur qui prenait le temps de la mettre à l’aise, l’examen débuta ensuite. Les images projetées au-dessus du ventre de Kiara lui firent immédiatement monter les larmes aux yeux. Il était là leur bébé, leur tout petit bébé. Et son cœur qui battait… Kiara n’aurait pas imaginé l’entendre si tôt dans la grossesse, à croire que la magie faisait des merveilles. Enchantée, la jeune Poufsouffle avait la vue brouillée et ne remarqua pas à quel point Grigori semblait préoccupé. Ce fut lorsqu’il posa la question qu’elle se demanda si quelque chose n’allait pas mais la spécialiste les rassura immédiatement. C’était normal. Si Kiara la croyait sur parole, elle demanda tout de même : « Pourquoi ? » Dire que c’est normal, c’était bien, mais Kiara était une femme rigoureuse et elle avait envie de savoir pourquoi c’était normal. « Tout au long de votre grossesse, il battra vite, plus vite qu’un adulte. La croissance et le développement de toutes les parties de son corps nécessitent un afflux sanguin constant et c’est la raison pour laquelle on observe des battements de cœur aussi rapides. » Soulagée par les explications de la gynécomage, Kiara se détendit, arrêtant de broyer la main de son mari même si elle gardait leurs doigts liés. Ce moment était unique, incroyable, spécial. C’était un rêve éveillé, une nouvelle page de leur histoire s’écrivait.

Alors que la gynécomage continuait son travail, Grigori demanda si tout allait bien. Kiara en proie avec ses émotions, n’avait même pas pensé à demander. « Ce que je vois me paraît tout à fait normal. Je perçois très clairement une grossesse mono-foetale, une activité cardiaque débutante, un développement en adéquation avec l’âge estimé de la grossesse que nous avons défini ensemble. Pour moi, tout va très bien. » Kiara poussa un long soupir de soulagement, se rendant compte que maintenant qu’elle avait retenu sa respiration depuis le début de l’auscultation. Regardant Grigori, ravie de savoir que leur bébé allait bien, elle chercha son regard mais Grigori avait les yeux rivés vers la gynécomage. Celle-ci prenait magiquement les mesures de l’embryon quand Grigori posa la question. Celle qui fit lever les yeux de Kiara au ciel, enfin au plafond. « Je suis étonnée que tu aies réussi à tenir jusque là sans le demander. » déclara-t-elle, mi-amusée, mi-désabusée. N’en avaient-ils pas parlé ? Non pas clairement. Si Kiara savait qu’il désirait un fils pour perpétuer la lignée des Dimitrov, Kiara lui avait rappelé qu’on ne choisissait pas le sexe de l’enfant en appuyant sur un bouton. La gynécomage, absolument pas déconcertée par la question, y répondit très honnêtement : « C’est de toute manière beaucoup trop tôt pour le savoir. Habituellement, on peut commencer à avoir une idée du genre de l’enfant vers le troisième mois de grossesse et cela se confirme aux examens du quatrième mois. Si bébé est disposé à être dans une position qui permet de voir, bien évidemment. » dit-elle en offrant un sourire des plus sympathiques aux époux Dimitrov. « Moi je ne veux pas savoir le sexe du bébé. » déclara-t-elle soudainement. Les regards de la spécialiste et de Grigori se tournèrent vers elle. « Je ne veux pas. » répéta-t-elle. « C’est tout à fait votre droit. » répondit la gynécomage. « De plus en plus de couples font ce choix. Cela permet de conserver une part de mystère. » Ce que la gynécomage ignorait, c’était que pour Grigori, il n’était nul question de mystère, il voulait un garçon, POINT FINAL. Ainsi le plan de Kiara était de conserver le secret du sexe de leur enfant jusqu’à la naissance, afin que, si c’était une fille, les circonstances parlent d’elles-même. Grigori aimerait leur enfant, qu’il soit fille ou garçon, elle en était persuadée LOL même si lui ne le savait pas encore. Elle se tourna vers Grigori et expliqua : « Puisque tu es persuadé que ce sera un garçon, faisons ce pari-là. T’as toujours été doué en divination. » dit-elle, légèrement amusée.

Après avoir assisté à cet échange, la gynécomage les invita à retourner au bureau. « Puisque c’est moi qui ait effectué votre première échographie, vous pouvez décider de continuer vos rendez-vous mensuels avec moi ou prendre rendez-vous avec mon collègue avec qui vous aviez rendez-vous à l’origine. » Ne souhaitant pas se mouiller, Kiara chercha à arrondir les angles : « Je vous en remercie. » Voilà, c’était ni un oui, ni un non. Elle n’avait pas envie d’entendre Grigori critiquer leur gynécomage tout au long de la grossesse et si elle avait trouvé cette dame très prévenante et professionnelle et qu’elle avait envie de poursuivre les rendez-vous avec elle, Kiara ne voulait pas s’imposer la mauvaise humeur de Grigori avant chaque rendez-vous. Elle verrait cela avec lui plus tard, lorsqu’ils seront tous les deux. « Avez-vous des questions ? » Un léger rire s’échappa des lèvres de Kiara tandis qu’elle ouvrait son agenda sur la page appropriée. « J’en ai des tonnes. » Le sourire de la gynécomage fit réaliser à Kiara qu’elle ne devait pas être la seule à la bombarder de questions. Sommeil, repas, activités, tous les domaines de la vie de Kiara y passèrent. La spécialiste répondait à toutes les demandes de Kiara (mais aussi à celle de Grigori qui intervenait de temps à autre) avec précision, rigueur et professionnalisme. À tel point que Kiara se sentait particulièrement en confiance. « Et concernant les déplacements ? Le transplanage est-il autorisé ? » « A ce stade de la grossesse, il n’y a aucun risque à transplaner. Ce risque sera réévalué lors de chaque rendez-vous. On conseille généralement aux femmes d’arrêter le transplanage vers le sixième mois. Cela peut être plus tôt car chaque grossesse est différente mais on vous en informera. » Ouf. Quel soulagement. Cela allait faciliter la vie de Kiara et aussi celle de Grigori. Avec un peu de chance, elle aura quitté Poudlard avant qu’elle ne soit forcée de se déplacer autrement, cela serait tout de même plus pratique.

La dernière question de Kiara était plus personnelle. Elle évita le regard de son mari et commença à frotter ses cuisses. « Et concernant euh… les… comment dire… » Grigori allait la tuer si elle disait ça. Mais Kiara devait savoir. L’avant-veille, il avait refusé ses avances sous prétexte qu’elle était enceinte et si pour Kiara cela ne posait pas de problème, il fallait tout de même s’en assurer. Étonnamment, la gynécomage comprit immédiatement où la Poufsouffle voulait en venir et répondit : « Il n’y a aucune contre-indication aux rapports sexuels. » Point. FINAL.


KoalaVolant



Love's my religion
but he was my faith


Something so sacred, so hard to replace
Fallin' for him was like fallin' from grace
All wrapped in one, he was so many sins
Would have done anything, everything for him
And if you ask me, I would do it again
KoalaVolant

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Grigori Dimitrov
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Sam 27 Avr - 21:45
Mais quelle folie !

Voilà que ma vie est plus belle que mes rêves
ft. Kiara
Quelle surprise d’apprendre que sa vitesse préférée en vol était celle des musards. Ca ne serait pas demain la veille qu’ils voleraient à toute vitesse ensemble. Ce qui n’était pas vraiment un problème, Grigori préférant clairement qu’elle reste prudente, surtout maintenant qu’elle était enceinte de leur premier enfant. Le baiser qu’elle lui fit resta léger, Grigori n’ayant jamais été du genre à apprécier montrer on attachement en public, ce qui n’était pas forcément une question d’avoir honte de son épouse, plutôt que moins les gens connaissaient l’attachement du jeune homme et moins on pouvait se servir de Kiara contre lui. Alors qu’il écoutait ses propos, il tiqua sur le mon amour et la regarda des plus étonnés, certes, il y avait un petit sourire sur ses lèvres mais il ne semblait pas moqueur. Depuis quand l’appelait-elle ainsi ? Il décréta qu’il trouvait cela plutôt mignon et ne chercha pas à savoir d’où ça venait.

Quelques minutes après, elle redevenait elle-même, se montrant particulièrement contrariante à défendre quelqu’un en retard. Peu importait les raisons, un patient qui prendrait plus de temps, un feu qui mettrait trop de temps à passer au vert,  un réveil loupé, ça n’était pas à eux de subir, chacun devait prendre ses responsabilités. Grigori n’avait jamais été en retard de sa vie et s’il décréta que Kiara ne pourrait faire pire que d’arriver en retard le jour de son mariage, elle sembla le prendre au mot. Il la regardait, tentant de savoir si elle se payait sa tête ou non « Tu sais que ça me stress quand t’es en retard ? » Que les gens soient en retard, il n’appréciait pas, ça le faisait râler et trouver que c’était un manque de respect, que Kiara soit en retard, ça le stressait. Il avait l’habitude qu’elle soit à l’heure, donc les fois où elle ne l’était pas, il s’inquiétait, pas forcément qu’il lui soit arrivé quelque chose, pour quelques minutes, ça serait tout de même fou, mais qu’elle n’ait plus envie de venir, qu’il la gonfle trop, oui, c’était quelque chose qui le travaillait toujours un peu. Quant au reste de ses propos, il hocha la tête, geste plein de sincérité. « Je n’ai aucun doute là-dessus. » Etant donné qu’être en retard lui filait de l’urticaire, il était certain qu’il serait à l’heure qu’il ait  un enfant ou non. Enfin, encore fallait il que leur enfant aille bien, ce qu’il ne pourrait jamais savoir si le praticien ne venait pas les chercher. Il avait bien conscience que de faire les cent pas, ça stressait son épouse mais il n’y pouvait rien, il voulait savoir, il n’aimait pas attendre. Il obéit néanmoins  à la demande de Kiara et se rassit, s’efforçant de ne pas lui communiquer son stress.

Le stress s’envola lorsque la porte s’ouvrit mais remplacé par un mécontentement en constatant que c’était une femme. En prime, Kiara trouva le moyen de se payer sa tronche quand il lui fit la remarque.  Etre suivi par une femme, c’était vraiment n’importe quoi, surtout pour leur premier enfant. Toute la difficulté de Grigori c’était aussi le paraître, pas facile de savoir comment se comporter, quelle attitude adopter lorsque Kiara avait envie de sa présence. Si cela n’était certainement pas convenable, qu’il aurait mieux valu qu’il reste à une distance respectable, il attrapa la main qu’elle lui tendait pour lui montrer qu’il la soutenait. A partir de là, tout s’enchaina rapidement, déjà elle essayait de lui péter la main mais surtout ils virent leur enfant. Alors clairement, aucune raison d’être fier, c’était un tout petit truc mais peu importe sa taille, il était là, leur enfant. Il regarda Kiara avec une bouffée de tendresse énorme pour elle et pour tout ce qu’elle lui permettait de vivre. En revanche, son bonheur se cassa un peu la tronche en entendant le bruit du cœur de leur enfant. Que lui arrivait-il ? Est-ce qu’il était en danger ? Il fallait faire quelque chose pour lui venir en aide. Si la panique semblait se frayer un chemin chez Grigori, la gynécomage semblait sereine, c’était normal ? Alors là, il ne comprenait pas vraiment comment ça pouvait être normal mais il était bien obligé de croire la spécialiste. Kiara posa la question qu’il n’aurait jamais osé poser mais il écouta la justification et fut rassuré de savoir que tout était normal au niveau du cœur. Cela rassura les deux futurs parents, Kiara arrêtant de serrer comme une forcenée sur la main de son époux. A présent, il voulait savoir si tout allait bien pour le petit, elle n’avait rien dit à ce sujet, il s’inquiétait. Sans raison semble-t-il, tout allait bien selon la gynécomage et puisque ça allait dans le sens que souhaitait le futur père de famille, il décida de la croire. Il en profita pour demander si elle percevait bien que c’était un garçon et se fit toquer par Kiara, qui était étonnée qu’il ait gardé sa question pour lui durant tout ce temps. En même temps, avant de se projeter sur le sexe de leur enfant, il valait mieux vérifier qu’il était viable. Manque de bol, il était trop tôt pour  savoir, pardon, même beaucoup trop tôt, ils devraient attendre trois mois pour avoir une première information puis, un mois de plus pour avoir la confirmation. Il faudrait prendre son mal en patience mais c’était plus que faisable.

A la phrase de Kiara, il tourna la tête pour la regarder, comment ça elle ne voulait pas savoir ? Il la regarda sans trop comprendre pourquoi elle ne voulait pas savoir. C’était quand même important de savoir ce genre de choses, indispensable même pour mettre un terme à la grossesse dans le cas où le sexe ne leur convenait pas. C’est pas lorsque le bébé serait sortit qu’ils pourraient se dire ah oui, on n’en veut pas. Elle insista une seconde fois, ce qui obligea la spécialiste à dire que c’était son droit, alors oui, c’est sûr mais c’était quand même un peu chiant. Par contre, il se raidit lorsqu’elle commença à parler de couples qui veulent garder le mystère, ah non mais alors qu’elle ne rêve pas, lui il voulait savoir ce qu’attendait Kiara, il n’attendrait pas l’accouchement pour le savoir. Il y a des discussions qui ne devraient avoir lieu qu’en privé, cette conversation était typiquement le cas, elle ne lui avait jamais dit qu’elle ne voulait pas savoir le sexe de leur enfant, le prenait un peu au dépourvu et il trouvait ça incroyable de devoir dire « Tu ne m’en as jamais parlé. » Pourtant, des discussions sur la grossesse, ils en avaient eu des tonnes, il n’en revenait pas qu’elle ne se soit pas dit avant aujourd’hui qu’elle allait le tenir au courant de ses envies. Par contre, elle rêvait les yeux grand ouvert si elle croyait qu’il allait relever le pari, oh elle pouvait le flatter autant qu’elle voulait, il ne pariait que lorsqu’il était convaincu de remporter le pari et que la mise l’intéressait, là il n’y avait aucun gain à la clé, il serait l’unique perdant. Il se contenta de répondre « On peut parier sur trois mois. » Ils n’étaient pas obligés d’avoir la réponse dans neuf mois.

Lorsqu’ils revinrent au bureau, la gynécomage leur proposa de continuer les rendez-vous avec elle ou de reprendre comme initialement prévu avec la personne qui suivait Kiara régulièrement. S’il s’attendait à ce que Kiara accepte sans préambule, faisant fi de son avis à lui, elle se montra plutôt énigmatique mais prudente. Oh bon sang, elle apprenait enfin à ne pas discuter de tout en public et préférait discuter – ou se disputer – chez eux, c’était une très bonne nouvelle ça.  Il eut un immense sourire aux lèvres à la question de la médicomage, oulah, connaissant Kiara, il allait y en avoir des tonnes. Elle commença donc à poser des questions, sur tout ce qui lui venait en tête, au début Grigori écoutait juste l’échange entre les deux femmes puis commença, avec un peu d’hésitation au début à poser les questions qu’il avait en tête. Il aurait mieux valu qu’il les dise à Kiara avant mais il n’y avait pas pensé sur le moment, cela ne sembla perturber personne qu’il se mêle à la conversation alors il continua, rassuré. Pour ce qui était de la façon de se déplacer, elle n’aurait pas besoin d’un chauffeur personnalisé pour pouvoir se déplacer le transplanage était autorisé, au début tout du moins. Ils verraient par la suite si c’était viable sur le long terme ou si Kiara allait devoir trouver un autre moyen de locomotion. Sachant que le vol sur balai la stressait, il lui assura confiant « On trouvera une solution pour la suite, ne t’en fais pas, ça ira. » Il devait admettre qu’il était plutôt soulagé que sur les premiers mois au moins, il ne soit pas obligé de la trimballer partout, parce qu’il se connaissait aussi, il préférait que ça soit lui qui l’emmène pour être certain que rien ne pourrait lui arriver.

Franchement, le rendez-vous se passait très bien, quand bien même la spécialiste était une femme, et pourtant, tout bascula très vite. Les signes avant-coureurs le firent froncer les sourcils, le stress de Kiara ressemblant au sien, il savait le reconnaître maintenant. Aussi, en la voyant se frotter les jambes, il était interloqué, elle semblait en confiance deux secondes avant et là ça n’allait plus ? Il approcha sa main de la sienne pour lui montrer son soutien, il n’eut pas le temps de saisir sa main qu’elle butait sur sa question. Sans même qu’il ne comprenne où elle voulait en venir, la médicomage répondit à la question. Il piqua très certainement un fard monumental, en tout cas c’est l’impression qu’il eut en sentant ses joues le brûler. Comment osait-elle parler de cela en public ? Il ramena directement sa main sur sa propre cuisse, baissa le regard complètement pris au dépourvu et ne sachant pas où se mettre.  Pour quoi ils passaient maintenant à cause d’elle, pour deux adolescents qui ne pensaient qu’à s’envoyer en l’air. Peut-être même qu’elle s’imaginait que cet enfant n’était pas vraiment voulu, qu’ils ne s’étaient pas protégés comme deux inconscients – ah si elle savait à quel point Kiara maîtrisait l’art de se protéger – et que c’était un accident. S’il pensait avoir atteint le fond, que rien ne pourrait être pire, il faut croire qu’il se trompait, la médicomage était en train de lui faire un cours pour expliquer qu’il n’y avait aucun risque que le moindre mouvement puisse faire mal au bébé, qu’ils pouvaient y aller l’esprit tranquille. Non mais son esprit à lui n’était pas tranquille du tout là, il avait l’impression d’étouffer, se demandait à quel moment Kiara s’était dit que c’était une judicieuse idée de poser ce genre de questions. Il finit par prendre une grande inspiration, baragouina, ce qui n’arrivait jamais mais bon, il avait plus envie de disparaître que de se faire remarquer donc le baragouinage c’était très bien « Passe moi ton carnet avec tes questions. » Non mais franchement, il voulait être au courant des questions honteuses comme ça en avance et, si possible, les faire disparaître. Il tendit la main, sans même la regarder, signe que c'était pas vraiment une question, plus un ordre.

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Kiara Dimitrova
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Jeu 2 Mai - 12:47


Mais quelle folie
Voilà que ma vie
est plus belle que mes rêves.
KIRI XIII, Sainte-Mangouste, Fin décembre 2021



Kiara regarda son époux, interloquée par ce qu’il était en train de lui dire. Elle avait toujours imaginé qu’il détestait qu’elle soit en retard parce qu’il était incroyablement rigide (ce qu’il était réellement, qu’on ne se méprenne pas) mais que cela génère chez lui une certaine angoisse, cela, elle ne l’avait pas imaginé. « Je vais faire de mon mieux pour que cela n’arrive plus, je te le promets. » décréta Kiara, une expression déterminée sur son visage. Elle n’avait jamais eu l’intention que l’inquiéter et si elle pouvait, ne serait-ce que par cette action, permettre à Grigori d’être moins anxieux, elle se devait de faire ce qui était en son pouvoir pour que cela n’arrive plus. Attrapant le poignet de son mari, vérifiant l’heure sur sa montre, elle régla la sienne à la seconde près, au moins, ainsi, elle était certaine d’avoir la même heure que lui. Par contre, ce que Grigori s’imaginait sur leur vie future était un peu ambitieux ; si Kiara pouvait des efforts pour ne plus jamais être en retard, lorsque leur enfant sera né, cela ne sera plus la même chose : Grigori semblait croire que cela ne changerait rien au fait que la ponctualité était une qualité primordiale à ne jamais déroger mais Kiara savait bien qu’avec un nouveau né, les imprévus étaient légions. Elle se promit de laisser Grigori s’en rendre compte par lui-même une fois que leur enfant sera né.

Mais comment se projeter si loin dans le futur alors que Grigori et Kiara ignoraient encore tout de ce bébé ? S’il allait bien par exemple ? Alors lorsqu’on les fit entrer dans la cabinet médical, le stress que son mari ressentait semblait avoir contaminé Kiara. Nerveuse, elle n’avait qu’une hâte, qu’on l’examine et qu’on lui signifie que leur rêve éveillé aller se poursuivre. Une fois sur la table d’auscultation, tout s’accéléra. Il n’y avait en réalité pas grand-chose à voir et si la médicomage faisait tout son possible pour commenter ce qu’elle voyait, Kiara avait du mal à bien à discerner quelque chose dans ce amas d’ombres chinoises. Mais une chose était certaine, il était , ce petit bébé, dans cette grosse bulle noire, on percevait très nettement un petit point blanc. La main de Kiara cessa de bousiller celle de son mari tandis que l’étreinte se faisait plus sereine, plus détendue, plus affectueuse. Elle tourna les yeux quelques instants de l’écran magique pour regarder son mari qui semblait tout autant ébahi qu’elle et c’était un plaisir de le voir ainsi heureux. Toutefois, ce bonheur fut de courte durée lorsqu’ils entendirent le cœur du bébé et que Grigori crut que quelque chose clochait. Fort heureusement, la gynécomage répondit aux questions de Kiara et cela permit au jeune couple de se détendre. En plus du cœur, tout le reste aussi semblait normal. Tout allait bien. N’était-ce pas le plus important ?

Pour Grigori, cela ne semblait pas l’être puisqu’il s’enquit auprès de la professionnelle de savoir si c’était bien un garçon. C’était amusant de constater qu’un homme aussi brillant que Grigori puisse avoir oublié les cours de biologie les plus élémentaires. Non, on ne pouvait pas choisir le sexe d’un enfant comme on commande un plat à emporter. C’était le hasard, la nature. Kiara savait bien qu’il était très attaché au fait d’avoir une descendance masculine pour perpétuer le nom de sa famille, de leur famille désormais, mais la jeune Poufsouffle savait qu’il y avait une risque, enfin plutôt une chance, d’avoir une fille. La probabilité était facile à calculer, une sur deux. Pour Kiara, que ce soit une fille ou un garçon, cela n’avait aucune importance. Voilà pourquoi elle déclara qu’elle ne voulait pas savoir. Qu’elle ne souhaitait pas savoir. Elle sentit immédiatement le regard de son mari se poser sur elle, il semblait pantois face à sa déclaration. C’est vrai qu’elle ne lui avait jamais dit, peut-être parce qu’elle n’y avait jamais véritablement pensé avant aujourd’hui, pour être honnête. Grigori exprima à voix haute qu’elle ne lui avait jamais fait part de ce choix. « Oui je n’y avais jamais vraiment songé… Mais en le voyant sur l’image, je me dis… » Elle ne termina pas sa phrase. Mais ce qu’elle voulait dire, c’était qu’importe le sexe. Mais elle décida de ne pas aller plus loin. Pour quoi faire ? Grigori allait lui dire que lui voulait savoir et elle n’avait pas vraiment envie qu’ils aient cette discussion devant la médicomage. Même s’il était en réalité plus probable qu’il ne lui dise rien et qu’ils reprennent cette discussion en privée, lorsqu’ils seront au manoir. Il ajouta tout de même qu’il était d’accord pour parier sur trois mois puisque c’était la durée que la gynécomage avait donné pour connaître le sexe du bébé. C’était prévisible en réalité. Kiara se contenta de sourire et ne chercha pas à conclure quoi que ce soit, pour les mêmes raisons que tout-à-l’heure ; la gynécomage n’avait pas à assister à ce débat qui ne les concernait que tous les deux.

Une fois l’examen terminé, ils retournèrent au bureau et Kiara décida de remettre à plus tard le choix du professionnel qui allait les suivre tout au long de la grossesse. Après tout, elle n’était pas seule à prendre cette décision et si Kiara avait apprécié cette gynécomage, elle voulait s’assurer que cela convienne aussi à Grigori. Et elle avait aussi mille questions à lui poser et peut-être qu’il serait plus facile de choisir une fois qu’ils auraient eu le temps d’échanger davantage avec elle. Kiara commença à débiter toutes les questions de son carnet, annotant les réponses à côté, faisant une croix devant chacune des questions après que la médicomage avait répondu. Même Grigori posait des questions pertinentes auxquelles elle n’avait pas pensé et, rigoureuse comme elle était, elle écrivit chacune des réponses données. Cela la rassurait tellement de pouvoir relire les annotations quand elle le désirerait. Ils évoquèrent également les trajets et Kiara fut ravie d’entendre que pour le moment, elle pouvait continuer de transplaner. Grigori lui promit qu’ils trouveraient une solution pour la suite. « Oui et puis si tout va bien, je serai à la maison pour les derniers mois de grossesse. Cela facilitera les choses. » Étant donné qu’elle avait cours jusqu’en juin, il y aurait hypothétiquement un mois où ils devraient trouver un autre moyen de transport. Un mois, cela risquait d’être moins contraignant que toute la grossesse.

Lorsque Kiara arriva à la dernière question de sa longue liste, certaines marques de nervosité se firent évidentes. Kiara n’était pas la plus à l’aise pour évoquer ces choses-là et Kiara balbutia quelques mots rapidement. Fort heureusement, la gynécomage, qui apparemment ne manquait pas d’intelligence, répondit à la question sur les rapports sexuels sans que Kiara n’ait besoin de l’expliciter davantage. Elle sentait Grigori bouillonner d’embarras à ses côtés et il allait probablement la tuer une fois rentrés à leur domicile. Une fois la réponse donnée, Kiara pensait changer de sujet rapidement mais la professionnelle commença à expliquer les raisons du pourquoi de sa réponse et Kiara sentit ses joues se rosir, elle eut un coup de chaud. Elle soutenait néanmoins le regard de la gynécomage qui elle, ne semblait pas du tout gênée de parler de ce type de sujet. En même temps, elle était gynécomage, elle voyait tous les jours des femmes enceintes, elle savait fort bien que les bébés ne naissaient pas dans les choux, ni dans les roses. Kiara souffla doucement, sentant sa température corporelle retrouver ses habitudes tandis que Grigori ouvrait la bouche pour la première fois, réclamant le carnet. Kiara sut immédiatement que c’était pour vérifier qu’il n’y avait pas d’autres questions inconvenantes mais Kiara avait gardé cette question pour la fin, parce qu’elle avait craint pendant tout le rendez-vous de ne pas réussir à se lancer mais aussi parce que, il fallait bien l’avouer, cette question-là n’était pas d’une importance capitale et elle les concernait eux et pas directement la santé du bébé. Même si Grigori pouvait se rassurer, puisque la médicomage l’avait dit, il n’y avait aucun risque pour leur enfant. Donc Kiara lui tendit son agenda sans aucune hésitation, le laissant parcourir toutes ses notes. « Avez-vous d’autres questions ? » demanda-t-elle, s’adressant à tous les deux. « Moi non. » déclara Kiara. Après que Grigori ait lui aussi répondu à la question, la gynécomage sortit sa baguette et lança un sortilège informulé : « Tenez. » Kiara attrapa ce qu’elle lui donnait et un sourire radieux s’installa sur son visage. La première image de leur enfant. C’était tout un symbole. « Quand il sera plus grand, l’image bougera davantage. » expliqua-t-elle et Kiara eut les larmes aux yeux, tandis que toute la pression que représentait ce rendez-vous semblait redescendre. Elle récupéra son carnet et glissa précieusement la photo à l’intérieur. « Merci, merci infiniment. » Souriant à son tour, elle répondit :  « Je vous en prie. Je vous laisse recontacter le secrétariat pour fixer votre prochain rendez-vous. » Kiara acquiesça doucement et ils prirent congé de la professionnelle.

Kiara et Grigori sortirent de l’hôpital dans un silence presque religieux. Arrivés devant la bâtisse, Kiara demanda : « On transplane ? » Aucune raison de s’imposer le trajet en balai puisque ce n’était pas nécessaire pour le moment. Et en quelques secondes, ils étaient de retour au manoir. Évidemment, Wipsy les attendait : « J’espère que le rendez-vous du maître et de maîtresse s’est bien passé. » dit-elle en ôtant les manteaux de Grigori et de Kiara. « Regarde Wipsy ! » dit Kiara, enjouée, en sortant l’image que la gynécomage lui avait donné. L’elfe de maison regarda la photo, et si elle ne vit rien d’extraordinaire, ne laissa rien paraître. « Maître Grigori et Maîtresse Kiara vont avoir un joli bébé. Wipsy sera fière de s’en occuper. » L’elfe partit ranger leurs affaires et Kiara ne se défaisait pas de son sourire. Elle tourna les yeux vers son mari avant de se blottir quelques instants dans ses bras, humant son odeur, profitant de sa chaleur, retrouvant avec plaisir leur intimité, leur cocon, leur bulle à eux.« Je suis tellement soulagée que tout aille bien. » Cela ne faisait que quelques jours qu'elle savait qu'elle était enceinte, mais cela lui avait paru interminable d'attendre. Heureusement, ils allaient pouvoir se détendre maintenant. « Tu as le temps pour prendre un café ou un thé ? » demanda-t-elle. Kiara savait qu’il avait beaucoup de travail mais elle aimerait aussi débriefer de ce qu’il s’était passé durant le rendez-vous. « T’as pensé quoi de la gynécomage ? Elle est bien non ? Je l'ai trouvé très professionnelle. » Que Grigori dise d’une femme qu’elle était compétente, cela semblait un peu illusoire. Mais sait-on jamais.



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Fallin' for him was like fallin' from grace
All wrapped in one, he was so many sins
Would have done anything, everything for him
And if you ask me, I would do it again
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