La formation valait son pesant de cacahuètes et le formateur restait campé sur ses positions. Je soupirai cherchant dans mon sac un chewing-gum, parce que oui, c’était déjà trop long pour moi. Sacha avait une moue perplexe en écoutant le type argumenter sur la menace sorcière et les pikouses. Lyllyah tirait une tronche encore pire qu’avant. J’écoutai les explications sur la partie pratique en mâchouillant distraitement, avant de me laisser entraîner vers un de ces préfabriqués censés retenir un prisonnier à identifier.

- Je n’aime pas ça, y’a vraiment des sorciers dans ces trucs ?
- Je ne… pense pas. J’espère que non.

Y’avait dans ma tête un milliers d’arguments contre la possibilité que les prisonniers soient vraiment des sorciers pour certains. Déjà parce que si les sorciers l’apprenaient et venaient libérer leurs potes, les organisateurs mettaient en danger des civils. Ensuite, laisser des personnes lambda libérer des sorciers sur la base de 15 min de cours boiteux, c’était insensé. Non, non, ce n’était pas possible. Mais je n’étais pas non plus prête à y mettre ma main à couper.

La femme devant nous était dans un état… Si je la croisais dans la rue, pas la peine de l’interroger pour savoir si elle était magique ou non, je changeais de trottoir et j’accélérais l’allure en sens inverse. Bon le moins que l’on puisse dire, c’était que notre team respirait la joie de vivre à l’idée de l’exercice. Une bulle de mon chewing-gum éclata de manière sonore tandis que la prisonnière nous menaçait de nous transformer en batracien. C’était gros quand même nan ? Ou alors, elle savait qu’on savait que les sorciers n’étaient pas aussi grotesques et elle en faisait des caisses pour qu’on la libère. Ou alors y’avait que moi qui trouvait ça chelou. Lyllyah entra en scène et je la laissai s’énerver contre la situation. Lorsqu’elle lui demanda les décimales de Pi, j’arquai un sourcil.

- Ha bah elle en sait déjà plus que moi, faudrait plutôt lui demander ce qu’elle pense du dernier album de Taylor Swift, qui est le plus sexy entre Bradley Cooper et Ryan Gosling, combien d’enfants a eu la reine d’Angleterre, ce qu’elle a pensé de la fin de Game of Thrones, chanter Wannabe des Spice Girls…

Je fis une nouvelle bulle de chewing-gum avant de reprendre :

- Bon après, il y a des sorciers qui connaissent tout ça parce qu’ils sont nés de parents humains, donc j’ai envie de dire que cet exercice il sert à rien… Franchement, je pense pas que ce soit à la population d’identifier les sorciers pour les piquer. L’appli est suffisante, tu signales et tu laisses les gens formés s’en charger. On libère Maléfique ? Non parce que j’ai du mal à croire qu’il y ait des sorciers parmi les cobayes. Vous pensez vraiment que les organisateurs vont kiffer courir après les sorciers que les péquenots auront relâchés ?

Je me dirigeai vers la femme pour la détacher. Pour moi identifier un sorcier, c’était le voir utiliser la magie, pas mener un interrogatoire à la con. A la rigueur, analyser son ADN, mais pas cette mascarade.

« Tu veux dire qu’ils ont prévu un endroit avec que des meufs à poil ? » Il eut un sifflement admiratif « Il y a pas de doutes, ils savent accueillir. » Ouai alors ça, il aurait mieux fait de fermer sa bouche parce que non l’accueil était pourri. Ohlala mais qu’est ce que c’était relou comme cours. C’est sûr que sur le papier reconnaître un sorcier c’est cool, il disait pas le contraire mais pas sûr que le formateur les aide vraiment. En plus de toutes les personnes présentes sur place et … il y en avait des « motivés » pour la formation obligatoire, il fallait que Jonas se fasse remarquer, ça c’est parce que le formateur n’était pas une formatrice sinon ça aurait été totalement différent, sûrement que Doryan aurait été plus intéressé  si ça avait une fille, étant donné que sa capacité de concentration était atteinte, il proposa tout naturellement à Olivia de simuler un malaise afin qu’ils se barrent pour coucher e,seùbme… Franchement, est ce qu’à ce moment là, elle avait mieux à faire ? Oui, visiblement, il la regarda blasé « Mais t’as vraiment un pet au casque. » Il réfléchit un peu avant de supposer « Ou alors t’aime être attaché et entendre quelqu’un te raconter des bêtises. Chelou comme fantasme mais ça peut se réaliser, franchement je suis pas chiant. » Tout dépendait certainement des points de vues.

Le formateur ne voulant pas que Doryan concrétise, il leur proposa une activité ! Ah enfin, quelque chose d’intéressant ! Ah non pardon, ils allaient devoir décréter si la personne qu’ils allaient avoir en face d’eux était un sorcier ou non et libérer délivrer ou pikouzer enfermer. Oh bah super pour la culpabilité si erreur, il attrapa malgré tout une seringue, prit Olivia par la main pour le simple plaisir de la faire bouillonner de rage  et l’entraîna dans un des préfabriqué, s’éloignant un peu de tout le monde pour cela « J’espère qu’il va être vide. » Eh non, raté, ils se retrouvèrent face à un gars… Non, ça c’est de l’anti jeu, pourquoi c’était pas une fille. Il chuchota à Olivia « Moi je voulais une fille, pour la sauver et qu’elle soit reconnaissante. » Oui alors ça, c’était un gros mensonge, il était pas plus rassuré par les sorcières, enfin tout dépendait de la sorcière. Il regarda Olivia, tapotant de l’index sur la seringue pour faire sortir toutes les bulles d’air et éviter de buter le sorcier ou le cobaye, ignorant délibérément les propos du gars qui de toute façon vendrait son père pour être libéré, il annonça la couleur « Je libère pas un gars qui peut potentiellement me faire cramer. » C’est pas comme s’ils étaient pas foutu de trouver des sorciers et les enlever ou que les sorciers se trahiraient en quelques phrases, il en connaissait une qui en plus d'un an ne s'était jamais trahie. Il était pas pour prendre le risque de se faire bousiller… oui perdre ses pouvoirs c’était pas agréable, bah se prendre un sortilège non plus, désolé Soledad. La seule raison pour laquelle il ne piquerait pas, c’est si Olivia était prête à prendre le risque de se retrouver face à un sorcier qui ferait tout pour s’en sortir.

Alors qu’Olivia continuait de se dire qu’elle avait mieux à faire ailleurs, un jeune homme prit la parole. Elle le détailla et son visage lui sembla familier. Mais impossible de se rappeler où elle avait bien pu le croiser. Elle acquiesça silencieusement à la réponse du formateur. Certes une petite piqûre était un moindre mal face à un sorcier en liberté, encore fallait-il savoir piquer, tout le sujet de la formation du jour qui avait mis un temps certain à arriver.

La jeune femme leva les yeux au ciel à une énième remarque de Doryan. « Ecoute j’ai déjà donné, coincée dans une voiture avec toi. Et j’ai pas du tout aimé. Donc pas de risque de dérapage de ce côté-là, merci bien. »  Elle écouta attentivement les consignes et se leva en même temps que le reste des personnes pour rejoindre son sujet d’étude. Alors que Doryan espérait que la pièce soit vide, Olivia lui jeta un regard. « Avec la connerie que tu trimballes pour deux, il ne sera jamais vide… »  Il s’avéra qu’il y aurait plus que l’idiotie de Doryan avec eux : un homme était attaché à une chaise. A la remarque de Doryan sur le genre du «prisonnier », Olivia croisa les bras. « Si ça avait été une fille je l’aurai libérée juste histoire qu’elle te tabasse pour ces remarques sexistes Doryan. »

Elle s’approcha du gars lambda qui les suppliait de le libérer. A la réponse de Doryan, Olivia dut admettre qu’elle était d’accord avec son partenaire du jour. « Une piqûre et c’est fini. Pas de panique sur cela. »  Elle fixa le gars de haut en bas. « T’as pas eu de bol avec nous. Je t’explique, on va te piquer quoi qu’il arrive. On peut le faire dans le calme, convenablement, ou d’une manière plus désagréable pour tout le monde. »  Être dos au mur ou avoir prévu une belle improvisation sembla motiver l’homme. « Va te faire foutre connasse. »  Invectiva-t-il en tentant de se défaire de ses liens. Olivia soupira et se retourna vers Doryan. « Je suis une pauvre petite chose fragile, il faudrait vraiment que ce soit toi qui le maintienne… »  « La petite chose fragile » qu’elle était arracha presque la seringue des mains de Doryan, et avec un sourire angélique lui indiqua leur cible. Elle attendit que Doryan se mette en position et sous les insultes, Olivia chercha la veine sur le bras du gars. Une fois sa cible trouvée, avec des gestes relativement maitrisés malgré les soubresauts désespérés du gars, elle parvint à le piquer.

Olivia se releva et déposa la seringue sur une petite table. « Alors comment il se sent le champion ? »  Son regard passa du gars à Doryan. « J’ai presque hésité à me tromper de bras et te piquer toi. On est jamais trop prudent des gens qu’on cotoie hein…. »  Un sourire moqueur vint orner ses lèvres.

Résumé a écrit:

✘ Le visage de @Jonas Tallec lui semble familier mais Olivia n’arrive pas à savoir d’où.
✘ Elle accompagne @Doryan Rosebury pour leur activité pratique ;
✘ Elle pique le cobaye sans (aucun) trop de remords.

A la demande de l’instructeur, les différents groupes se séparèrent pour aller dans les préfabriqués où les attendaient un sorcier attaché sur une chaise. Chaque groupe devait ensuite déterminer si la personne était un citoyen ou un sorcier. Dans le cas où il était décrété que la personne était un sorcier, un peu de sérum anti-magie devait lui être injecté, assez délicatement dans le cas où ça n’était pas un sorcier. A contrario, si les participants à la formation songeaient que la personne était un citoyen, ils avaient l’autorisation de le libérer.

Bien sûr, jamais le Blood Circle ne se serait permis d’attacher d’honnête citoyens, même contre une énorme somme d’argent, les personnes attachées étaient toutes, sans exception, des sorciers. Le but officiel de cette formation est de vérifier que tout le monde sait où piquer pour être efficace. Officieusement, l’intérêt est aussi de garder un œil sur les personnes qui n’ont pas injecté le sérum, peut-être que leur sympathie va aux sorciers et qu’en les surveillant un peu, il serait possible de trouver des sorciers dans leur cercle d’amis.

Les personnes ayant injecté le sérum sortent de leur préfabriqués et se voient remettre un petit diplôme de bon citoyens, le formateur les complimentant sur leur réaction exemplaire et leur sens du devoir pour sauver des innocents. Bon il en profite aussi pour se jeter des fleurs et dire que c'est dû à sa formation.

Les sorciers à qui aucune piqûre n’a été faite profitent de l’hésitation des personnes présentes dans le préfabriqués pour se libérer. Ils savent qu’ils n’ont qu’une chance de s’en sortir en vie – et libre – ils la saisissent.  

Lancé de dés pour les groupes qui n’ont pas injecté de sérum à leur sorcier lors de la dernière relance:
> Rendez vous dans Ce topic pour la suite des instructions et le lancé de dés.
✘ Lancez Point d'Expérience :
Jusqu'à 13 : Vous êtes entre la porte et la liberté, le sorcier qui se détache vous file un gros coup dans l’abdomen qui vous propulse à terre. Vous n’êtes pas en capacité de l’empêcher de sortir.
Entre 14 et 17 : Vous êtes entre la porte et la liberté, le sorcier qui se détache s’engage dans un combat avec vous pour sa liberté. Si sa condition physique n’est pas des plus optimum, vous vous prenez un mauvais coup dans l’épaule mais vous parvenez à l’empêcher de sortir.
A partir de 18 : Le sorcier qui se détache en profite pour casser la chaise et récupérer un des pieds de chaise comme arme. Il s’avance vers la sortie mais vous êtes réactifs, vous l’envoyez au sol afin d’éviter qu’il ne puisse sortir.

Pour rappel, la boutique event est à votre disposition.
Vous pouvez également utiliser les PE bonus gagnés lors d'activités.

Règles :
✘ Seul les moldus (et les cracmols du Blood Circle) sont conviés.
✘ Il n'y a pas de limite de réponses entre chaque tour
✘ Privilégier des réponses courtes maximum 500 mots
✘ Des résumés de vos posts en 3 points sont conseillés
✘ Pour poser vos questions à propos de l'event c'est par ici

En réalité, j’avais encore la naïveté de croire que le Blood Circle n’était pas assez con pour exposer des gens innocents et sans défense à de véritables sorciers, surtout après cette théorie plus que boiteuse. Ce mec n’avait jamais été sur le terrain face à des loups-garous, si ?
Et pourtant.
Et pourtant.
Lucy délia les liens, et ce fut une tornade qui se dirigea vers la porte pour partir. Soit le bénévole était ultra bien payé, soit c’était vraiment une sorcière.
J’étouffais un juron entre mes lèvres en voyant Robin se faire défoncer l’épaule. OK, finis de rire. Là, j’en ai ma claque ! J’attrapais la sorcière dans le but de l’éloigner de Robin, Victor, Lucy et Sacha, mais elle eut un mouvement très surprenant et m’obligea à la lâcher. Elle fit alors quelque chose que je n’avais vu que dans les films : elle péta la chaise sur laquelle elle était attachée trente secondes auparavant. Elle récupéra l’un des pieds de chaise en une batte improvisée. Emportée par l’adrénaline et la situation, je ne pus m’empêcher de sourire en secouant légèrement la tête.

— Lâche ça, tu vas te faire mal, c’est plein d’échardes.

La furie ne répondit pas, elle fonça sur moi, son arme en avant. Bien, apparemment, elle ne savait pas se servir d’un gourdin, à défaut d’une baguette. Je me décalais sur le côté, évitais le pied de la chaise et la flanqua pour la frapper en retour. L’inconnue chancela et j’en profitais, d’un mouvement souple du bras, de lui attraper le poignet et le lui vriller pour lui faire lâcher le pied de chaise. Elle se plia en deux en hurlant. Mon regard assassin, le visage déformé par la colère que je nourrissais envers elle, qui aurait pu blesser mes proches, et le Blood Circle qui jouait clairement avec nos vies, je lui assénais un coup de boule qui la fit tomber à genoux.
D’un geste, je m’essuyais le visage, les mains tremblantes comme si je luttais pour ne pas la passer à tabac uniquement pour me défouler. Le visage assassin, les yeux étrécis le souffle similaire à celui d’un taureau, je me tournais vers chacun pour m’assurer de leur état avant de m’arrêter sur Robin, puis la porte encore fermée.

Je fis un pas, menaçante, puis m’arrêtait. Est-ce que c’était un coup monté ou est-ce que ma parano prenait le dessus ? Est-ce que nous étions les seuls à avoir récupéré un sorcier ? D’après le tohubohu à l’extérieur, je parierai que non.
Pire, est-ce que Kane et Lancaster, ici présent, était au courant et nous à volontairement jeté dans la gueule du loup ?
Je serrai la mâchoire et ne me permettais aucun commentaire, mais ma gorge prenait feu.


Résultats Dédé :
16 + 4 = 20.
Panpanboum.

Résumé :
✘ Lylly mode violence a été activé.
✘ Le Blood Circle passe en négatif dans l'estime de Lyllyah.
✘ Elle soupçonne que  @Robin D. Kane et  @Victor Lancaster  aient été au courant de cette mascarade.

« Qui te dit qu’elle m’aurait tabassé ? C’est dingue comme avec toi, tout est toujours une question de violence, t’as des problèmes quand même. En plus, il y a de fortes chances qu’elle ait été hyper intéressée pour coucher, t’as remarqué quand même que je plais aux filles, que t’es une espèce d’exception.. en fait j’en viens à me demander, t’es sûre que t’es une fille ? »
Etant donné que le moment était très mal choisi pour lui demander de se déshabiller, juste pour vérifier, Doryan se concentra deux secondes et vota pour la petite piqûre. Il laissa à Olivia le soin de discuter avec la personne. Cette fille avait quand même un don pour toujours dire ce qu’il fallait pas, non mais sérieusement pourquoi elle lui disait ça comme ça ? Bah oui, ça plaisait pas au gars. « Ah mais je fais que ça de lui proposer qu’on aille se faire foutre ensemble ! Tu vois, lui aussi il trouve que ce serait une excellente idée et que ça te détendrait un peu. » Bon aucun commentaire sur le fait qu’il venait quand même de la traiter de connasse, il n’eut pas le temps, Olivia sortait la bêtise du siècle, elle, une petite chose fragile ? Non mais à d’autres quand même. Surtout qu’elle venait de lui piquer la seringue « Tu sais que t’as le droit de demander aussi petite chose fragile ? » Néanmoins, étant donné que leur objectif était commun, il ne chercha pas plus que ça à la contrarier, se contentant de lui dire « T’y vas en douceur. » C’est pas qu’il ne lui faisait pas vraiment confiance, mais il suivit avec attention tous ses gestes, retenant malgré tout le type qui était passé aux menaces de morts, c’est pas gentil du tout. Il allait beaucoup trop loin.  A la question d’Olivia qui lui était adressée, c’est sûr, il lui adressa un sourire « Je pense que je mérite un massage pour l’avoir super bien retenu ou alors un bisou magique. » Quant à sa menace sur le fait de se tromper de bras, il la regarda amusé « Tu parles, j’aurais été un sorcier t’aurais rien fait du tout parce que t’aurais eu Charly sur le dos et t’aurais pas fait la fière longtemps, je te le dis. »

Laissant le gars pikouzé tout seul, Doryan revint vers le formateur qui était devant son préfabriqué et qui trouva le moyen de leur filer un diplôme ? Non mais ça c’était bon quand il avait quatre ans, il n’allait pas se trimballer avec cette merde… En plus le gars il disait qu’ils pourraient le montrer à leurs proches pour qu’ils sachent quels citoyens exemplaires ils étaient grâce à ses cours de qualité. Oui c’est sûr, Soledad allait être IMPRESSIONNEE, wouah. Il s’éloigna pour plus entendre le gars et marmonna à Olivia « Tu crois si je le jette à la poubelle c’est un crime ? »

C’était quand même incroyable cette histoire de merde. On était réellement en train de nous diriger vers des préfabriqués pour aller peut-être piquer un être humain qui n’avait rien demandé à personne ? Me concernant, que la personne soit un sorcier ou non m’importait peu. Ce que je voyais, c’était l’humain derrière. Je n’avais pas envie de contribuer à cette mascarade. Avais-je vraiment le choix ? Un curieux dilemme débuta dans mon cerveau. Et si tout ça était un piège pour voir lesquels d’entre nous semblaient peu enclins à obéir aux ordres ? Mais personnellement, je n’avais jamais vraiment été bon pour faire ce qu’on me demandait de faire. Alors je décidai de libérer l’homme qui se tenait devant moi et qui se défendait vraiment mal. En même temps, je lui demandais de prouver son innocence mais c’était un peu con ; être sorcier n’était pas un crime. Du moins, pas à mes yeux.

Mon regard posé sur lui, je l’observai. Il avait l’air paniqué, voilà tout et si c’était un bel acteur, de toute manière, j’avais décidé de ne pas piquer les gens. Sorciers ou moldus. Défaisant les liens du gars, j’allais lui dire de se barrer lorsqu’il prit les devants, me donnant un énorme coup dans l’abdomen, me pliant en deux. « Putain l’enfoiré... » Je le libérai et lui il me collait une beigne ? Sympa comme tout le gars… Étant dans le brouillard, je ne me rendis pas vraiment compte de ce qu’il se passa après. Je ne vis pas vraiment si les autres personnes avec nous tentaient de l’arrêter. Et puis de toute façon, en avais-je vraiment quelque chose à faire ?

Je me relevai au bout de quelques secondes, en espérant que ma respiration retrouve son rythme ordinaire. Et le gars était déjà en train de s’échapper. Fallait-il vraiment que je lui courre après ? Raphaël ou moi ? J’en savais rien… Franchement, j’étais paumé. Je pris tout mon temps pour me relever. J’avais même pas besoin de faire semblant, j’avais super mal au bide. « Fais chier… »

Citation :

- Jonas libère le mec
- Le mec lui donne un coup au bide
- Jonas ne cherche pas vraiment à lui courir après

WTF ?! Il faut savoir qu’à ma théorie, j’y croyais dur comme fer. Alors je ne dis pas que j’étais la reine des probas, mais franchement la possibilité que cette bonne femme nous attaque, dans ma tête c’était quasi nulle. Pas avec Sacha dans la pièce, pas avec des tas d’innocents absolument pas entraînés à réagir à ce genre de situation dans les autres bâtiments de fortune. Alors est-ce qu’elle prenait un peu trop à coeur son rôle ? Non, mais c’était peut-être pour l’animation hein ? Ou alors, y’avait des champis dans les croissants. Je ne pouvais pas croire que l’association pour laquelle je me battais, le groupe dans lequel je mettais mon énergie, pouvais à ce point être inconscient. J’étais encore bras ballants, liens au bout des mains lorsque je vis la femme s’armer en pétant le mobilier. Ok, d’accord. Ma première pensée fut donc de protéger mon amie, les autres personnes présentes étant tout à fait à même de savoir quoi faire face à cette… sorcière ? Je forçai Sacha à reculer tandis que Lyllyah réglait son compte à la menace.

- Euh, du coup dans le doute, on va la rattacher hein…

Encore penaude de ce qui venait de se produire, je remis les liens à la femme bien sonnée. Je me redressai échangeant des regards avec les autres personnes présentes, assimilant doucement ce qui venait de se dérouler. Sacha décréta qu’elle se baladerait désormais avec une brique dans son sac, parce que sorcier ou petit couillon délinquant, un sac avec une brique dans la tronche, c’était le même résultat. Je me dirigeai vers la sortie, ouvris des yeux ronds en découvrant cette histoire de diplôme que notre groupe n’avait pas mérité. Je bouillonnai, déçue de comprendre que ces formations n’aideraient pas la population comme je me l’imaginais. Ha mais, son diplôme il pouvait se l’enfoncer jusqu’au rectum, parce que c’était franchement la même chose que ce qui en sortait quotidiennement. D’ailleurs j’allais le lui dire, ça et touuuut le fond de ma pensée, sauf que Sacha n’avait pas envie de se faire remarquer et me tira à l’opposé des organisateurs, me coupant net.

- Mais, mais ! Tu te rends pas compte ! Ils mettent en danger des gens ! Les sorciers pourraient débarquer pour libérer leurs potos ! Ça serait un massacre !
- Ben raison de plus pour se barrer vite !
- Et puis attends, fouiller les sacs ! Ça va augmenter la délinquance ! Et je croyais que ça devait éviter de se faire piquer par des tarés qui voient des sorciers partout, mais ça va être pire avec des conseils pareils ! Attends, attends pire ! Ça va fournir des arguments aux pro-sorciers ! Ça va être un beau bordel ! Et pendant qu’on sera occupés à éviter de se faire tabasser/piquer, les sorciers viendront nous défoncer. Gé-nial !

Moi je te prédisais une guerre civile, des victimes à la pelle, des gens pas contents, des sorciers qui en profiteraient…

Je n’en revenais pas. Ma première intention fut de me moquer ouvertement de cette formation grotesque pour lutter contre la connerie des gens prête à piquer tout et n’importe qui au nom du principe de précaution.
Nous étions cinq jeunes beaux adultes, bien dans leurs baskets, la tête sur les épaules, et nous n’y avions vu que du feu. Que des miettes.
La vexation crispa mes traits tandis que Robin tentait de bloquer la sorcière qui parvint, dans son euphorie, à le blesser légèrement mais non sans douleur.
Sody prit la suite, sans faire de quartier, avec toute la fraîcheur de sa mauvaise humeur. La malheureuse dégusta, c’était le cas de le dire, pour finir recroquevillée sur elle-même. Lyllyah écumait, c’était certain, et je ne la connaissais que trop peu pour traduire cet état de rage apparent. Des regards coulèrent dans notre direction, à Robin et à moi. Faisait-elle état de notre santé ou ce regard portait un chef d’accusation ?
Je n’avais toujours pas bougé et me refusait de réagir à quoi que ce fut. La sorcière était maîtrisée, déjà Lucy et Sacha s’apprêtaient à sortir. Je me dirigeais alors vers la console en ferraille où s'étalait la seringue anti-magie. D’une main ferme, je retournais la sorcière pour la forcer à s’immobiliser sur le dos. La pauvre créature tremblait de peur. Ou était-ce de douleur ? Je n’aurai pas aimé être à sa place.
Quoiqu’il en soit, je tendais son bras. Elle essaya de résister mais trop affaiblie, abandonna. Je relevais sa manche car j’aimais faire ça bien. Avec le tumulte de la bataille, les veines de la sorcière saillaient encore. Je piquais dans le creux de son coude, comme s’il eut agi d’un patient tout à fait anodin, sauf qu’à l’hôpital, des conditions sanitaires s’imposaient. Tandis que j’injectais le contenu de la seringue, la sorcière portait un œil agard sur son bras, puis sombra inconsciente.
C’était terminé. Je donnais une tape sur l’épaule valide de Robin pour l’encourager à me suivre au-dehors, mais Lyllyah semblait étrangement cloué sur le sol. Je demande, sans hausser le ton ni vraiment y mettre les formes :
– Un problème, Sody ?
La sorcière ne bougeait plus, inconsciente ou endormie. Le sérum anti-magie, c’était comme un vaccin : on ne savait jamais comment on allait y réagir, et cela dépendait invariablement des sujets. Ce sujet-ci avait besoin de repos, d’autant plus après la châtaigne que Lyllyah lui avait mise. Je daignais tout de même glisser le sac à main sous la tête de la sorcière, qui ne broncha pas, les paupières à demi-close.


Résumé :
✘ Victor assiste à la tentative @Robin D. Kane pour maîtriser la sorcière.
✘ @Lyllyah Sody lui règle son compte et je la pique pour finir le travail.
✘ Alors que je m'apprêtre à suivre @Lucy Rosebury, j'interpelle Lyllyah.

Si la plupart des citoyens anglais ont réussi avec plus ou moins de facilité à empêcher les sorciers d’être lâché dans le parc, certains sorciers sont parvenus à sortir des préfabriqués. Le Blood Circle n’est absolument pas pris au dépourvu, si la plupart des membres de l’organisation n’était pas informé pour ne pas que l’information fuite et que les gens agissent différemment, les autorités avaient mis en place des snipers dans l’hypothèse où des sorciers viendraient libérer les prisonniers. De ce fait, lorsque des prisonniers sortent des préfabriqués, ils sont arrêtés d’une fléchette soporifique dans le cou. Oui, les armes sont non létales parce qu’il n’est pas si évident que ça d’avoir des sorciers sous le coude et que le Blood Circle ne peut pas se permettre de les abattre dès la première session de formation.
Pour toutes les personnes ayant été blessées par des sorciers, des médecins sont dépêchés afin de leur apporter les premier soin, leur donner des anti-inflammatoires et surtout faire un petit discours comme quoi se montrer compatissant avec des sorciers ça n’est jamais une bonne idée.  Un petit rappel est aussi fait à toutes les personnes non blessées mais qui n’ont pas injecté de sérum, que leurs non action a des conséquences puisque d’autres ont été blessé par leur négligence.
Durant les trois jours de formations, les mêmes exercices sont répétés encore et encore, ceci afin que les citoyens aient de moins en moins d’hésitation avant d’agir et si les retours sont mitigés le premier jour, au bout du troisième, les personnes prenant les seringues pour injecter le sérum aux sorciers dépassent un taux de 80%, une franche réussite dont le Blood Circle peut être fier.



Règles :
✘ Fin de l'event, merci à tous d'avoir participé ! Vous avez une semaine pour clôturer.
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Une mascarade. Tout cela n’était qu’une mascarade, et si je tentais de garder mon calme tant bien que mal, ma nervosité restait palpable. J’avais toujours été une fille sanguine après tout, mais voir que le groupe que j’avais rejoint en pensant faire le bien, était en fait complètement fou et qu’il mettait en danger la population humaine, ça me foutait hors de moi. Ou alors, était-ce à moi de changer de perspective ? n’étais-je pas assez radicale ?
Radicale au point de s’attaquer à des gosses et à des innocents.
Le tintement de mes acouphènes s’accentua, je portais une main à ma tempe non sans continuer de ronchonner. La sorcière hors de nuire, je levais un regard plein de dédain à Victor.

— Il y en a plusieurs, Lancaster.

Je baissais la main et mes yeux se radoucirent au timbre d’une voix que je maitrisais parfaitement. Le bon soldat et ses instincts refaisaient surface.

— Heureusement qu’ils ont tout prévu.

Je désignais les soins et le reste des membres du Blood Circle qui arrêtaient les sorciers qui avaient échappé à la vigilance des imbéciles qui n’avaient pas suivi correctement la superbe formation de cet instructeur aux hautes capacités, à n’en point douter.
En tournant mon visage vers Kane, je retroussais le nez à la vue de sa blessure.

— Vous devriez profiter des premiers soins.

Sans attendre sa réponse, je hélais un médecin qui passait par là et lui désignait Robin. En me massant les paupières, je quittais en compagnie de mes camarades le super cool centre de formation avec la boule au creux du ventre à l’idée de suivre encore deux jours du même acabit. Avec un sourire pincé, je me tournais vers Lucy.

— Ça te dit une soirée pizza ?

Pizza ou pas, ce n’était pas l’important (quoique ?). J’avais surtout besoin de parler de tout ça à une personne de confiance. La nuit porterait peut-être conseil.

Résumé :
✘ Lylly répond à @Victor Lancaster sans s'épancher.
✘ Elle appelle un médecin pour @Robin D. Kane
✘ Elle propose une soirée à @Lucy Rosebury

Je me relevai tant bien que mal. Cet acteur-studio était des plus formidables. Et je devais l’avouer, les coups qu’il donnait étaient loin d’être imaginaires. Bien au contraire. Alors que je tentais comme je pouvais de retrouver mes esprits, j’aperçus Raph qui tentait vainement lui aussi, d’arrêter le sorcier. Je me demandai s’il essayait vraiment ou pas mais je ne lui demandai pas à voix haute, après tout, nous n’étions pas seuls. Une fois debout, je sortis du préfabriqué, déboussolé, me demandant comment le soit-disant sorcier allait bien pouvoir s’en sortir. Mais avant que je n’ai pu faire la moindre supposition, je le vis s’écrouler au sol, une fléchette neutralisante dans l’épiderme. Cette fois, je ne fis rien. Mes actes avaient des putains de conséquences. Je retirai mon badge au nom de Raphaël Millet et le glissai dans ma poche. J’avais voulu bien faire, j’avais essayé.

Mais le Blood Circle était trop fort, la machine était trop bien ficelée. Ils avaient tout prévu. Même des putains de diplômes pour ceux qui obéissaient tranquillement aux ordres tandis que la délation était remise au goût du jour, nos condisciples de préfabriqués se plaignant aux organisateurs que je n’avais pas bien fait le job. Même Raphaël semblait inquiet, me demandant si nous allions avoir des ennuis. Tout sauf ça. Je pensai soudainement à Ludivine, à Soledad, à Anjelica, à la famille de Leah et je regrettai mon attitude de justicier. Je devais être plus subtil. « Je vais tout arranger. » murmurai-je à mon ami tandis qu’un organisateur avançait vers nous, nous sermonnant sans ménagement pour notre comportement. « Je suis vraiment désolé Monsieur, je vais tout faire pour m’améliorer, c’est promis. » Mon cul. Mais mieux valait temporiser. « Je suis ravi de l’entendre. Je vous attends demain pour la suite de la formation et j’aurais un œil tout attentif sur vous.  » Demain ? Je lui souris de manière hypocrite. « Vous pouvez compter sur moi. »

Il s’éloigna pour aller voir d’autres groupes et je soupirai, me tournant vers Raphaël. « Putain… J’arrive pas à croire qu’on en soit arrivé là Raph... » Le monde partait en couille. Vraiment. Et je le regardai faire, impuissant. Ma voix n’avait aucune importance, mes actions étaient inutiles. J’étais enlisé dans cette merde sans pouvoir en sortir.

Citation :

- Jonas se relève, sort et voit le sorcier se faire arrêter
- Il se fait sermonner par un des membres de l'organisation pour ne pas avoir injecté le sérum
- Il doit revenir le lendemain
- Il se demande comment le monde a pu tomber aussi bas

La journée de stage touche à sa fin. Dehors, certains sorciers s’échappent des préfabriqués. Lorsque les premiers tombent sous les flèches soporifiques des snipers cachés depuis leur point de tir, ceux encore debout décrivent des zigzags dans l’espoir fou d'échapper aux tirs. En vain. Tous tombent comme des mouches. Enfin, des médecins accourent pour soigner les blessés, les stagiaires les moins chanceux et soigneux. Lyllyah hèle le premier soignant à portée de voix pour le diriger vers Robin.
Je n’avais rien dit lorsque la militaire Suisse avait littéralement éludé ma question. Je ne réagis pas d’un pouce. Sody est le cadet de mes soucis. Je me contente de me positionner auprès de Robin pendant que le médecin effectue les premiers soins. Mon cousin hérite d’une probable luxation, le médecin préconise une radio pour conforter son diagnostic.
– Allez, viens, dis-je d’une voix monotone. Je t’accompagne aux urgences.
D’un geste de la main, peut-être poli, peut-être provocateur, je salue Sody, Roseburry et son amie Sacha.
– A bientôt, je conclus.
Et Robin et moi disparaissons de ce lieu sordide.
Cette journée est sans nulle doute une catastrophe. Je peine à croire que la prisonnière était une sorcière. J’étais alors persuadé, de prime abord, qu’il s’agissait d’une non-magique, une très mauvaise comédienne.
– Je vais vous transformer en crapaud, avait-elle dit avant d’ajouter : les grenouilles, c’est pour les sorciers français.
Je mesure à présent le désespoir de cette pauvre femme qui avait, pour seule et unique tactique, de se faire passer pour une non-magique. C’était malin, mais son sort était déjà scellé. Néanmoins, pris dans ma mauvaise humeur et mon manque de volonté de participer à ce stage que j’avais qualifié de merdique, je m’étais fait avoir. Comme un bleu avec des humeurs d’enfants. A n’en point douter, de ma bêtise, j’avais de quoi bouder maintenant. Et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.
Qu’à cela ne tienne : on ne m’y reprendra plus.

Résumé :
✘ Victor reste stoïque face à @Lyllyah Sody.
✘ Il la salut, ainsi que @Lucy Rosebury et son amie sacha.
✘ En bon cousin, propose à  @Robin D. Kane de l'accompagner aux urgences.