don't get sad, get even • amber

Date d'inscription : 01/12/2023

don't get sad, get even

@amber towsen & maxwell lancaster.

La traque n'est pas habituelle ce soir, mais les gestes et les attitudes sont les mêmes, ancrés dans son être, dans sa nature. Il faut dire qu'il n'y a rien d'officiel à cette petite escapade nocturne, et que quasiment personne au sein du Blood Circle n'est au courant de son entreprise qui est particulièrement personnelle. Autant pour la recherche de son fils, Maxwell a accepté de demander de l'aide, autant pour cette histoire là, il préfère la jouer solo. C'est quelque chose qui lui tient à cœur, quelque chose qu'il doit réaliser seul. Quelque chose qu'il attend patiemment de pouvoir faire depuis maintenant quarante-et-une longues années. L’œuvre de toute une vie.

Une vengeance.

Le chargeur s'enfonce dans la crosse avec un léger bruit métallique, les doigts de Maxwell vérifient distraitement le contenu de ses poches tandis qu'il observe la porte d'un bar un peu plus loin dans la rue. Ses couteaux, des chargeurs de rechange, une paire de menottes et quelques fioles de sérum anti-magie - tout est là. Il range le Beretta dans son dos, réajuste la veste contre les sortilèges sous son blouson. Il ne pense pas avoir besoin du Beretta pour ce qu'il a à faire, sauf pour intimider, mais quand on se retrouve face à un de ces dégénérés, il ne faut pas prendre le moindre risques. Même s'il s'agit d'un seul individu. Et même si cet individu est une jeune femme pas très impressionnante de prime abord.

Il s'en fiche pas mal de la jeune femme en question. Amber Towsen. Une sorcière, c'est tout ce qu'il a d'infos sur elle. Ça, et le fait que quelqu'un de sa famille est entré dans la maison de ses parents en juin 1979, et en est ressorti en laissant derrière lui deux cadavres. Deux cadavres. Il les voit encore parfois la nuit, dans ses rêves. Il les voit encore rien qu'en fermant les yeux.

L'eau a coulé sous les ponts, comme on dit. Le petit garçon a vite grandi et n'a plus rien à voir avec l'orphelin qu'il était. Cette perte a forgé sa destinée et sa détermination et a fait de lui l'homme qu'il est aujourd'hui : un tueur de sorcier, un sauveur de l'humanité. Froid, sûr de lui. Mais il n'empêche que cet enfoiré de Towsen a touché à ce qu'il y a de plus sacré, de plus basique, de plus instinctif chez tout homme. Et Maxwell, doucement mais sûrement, compte bien lui faire avaler ses dents une par une.

Seulement voilà, attraper un sorcier n'est déjà d'ordinaire pas une mince affaire, mais quand c'est un sorcier en particulier qu'on recherche, c'est encore plus compliqué. Trouver un sorcier, n'importe lequel, demande un peu de patience et de méthode, mais on finit toujours par faire mouche quand on sait où chercher et quoi observer - surtout depuis que TRACE existe. Mais chercher Johnny McSorcier, c'est plus complexe. Les sorciers n'ont pas de réseaux sociaux. On ne trouve pas leur adresse sur internet, ils n'ont pas de profil Linkedin. Même sur le darkweb, pas d'adresse e-mail ou d'adresse IP à récupérer. Ces démons sont des écrans de fumée.

L'enquête pour retrouver le nom du coupable lui avait pris des années de recherche, des années de capture de sorciers et d'interrogatoires musclés, mais il avait fini par avoir une piste solide. Et un nom : Torin Towsen. Mais Torin Towsen était introuvable, malgré une vigilance accrue, malgré des semaines passées à chercher, fouiller, interroger tous les sorciers emprisonnés par le Circle. Rien. Nada. Jusqu'à ce qu'une Amber Towsen leur passe entre les mains, avant de s'échapper de nouveau. Mais en laissant derrière elle quelques échantillons de sang, d'ADN et une jolie photo bien utile quand on part en chasse.

Elle est de sortie Amber, ce soir. Retrouvailles dans un bar avec des copains, soirée innocente d'une jeunesse oisive qu'il n'a pas connue. Il patiente, prépare l'injection de sérum qui lui facilitera grandement la vie. Il s'y connaît, Maxwell, ça fait trente ans qu'il fait ça. Trente ans qu'il patiente, qu'il suit, qu'il kidnappe. Il sait attendre. C'est parfois long, parfois frustrant. Parfois, ça ne paie pas. Mais quand ça paie, ça paie.

Et aujourd'hui, tout semble s'imbriquer parfaitement bien : elle finit par sortir, discute un moment avec ses amis devant le bar, puis chacun part de son côté. Maxwell se met en route. Il connaît le chemin de la jeune femme, car il l'a déjà suivie de nombreuses fois en préparation de cette "entrevue". Il prend une rue parallèle et presse le pas, avant de tourner dans une ruelle mal éclairée et de remonter au point de croisement qu'il avait repéré. Si tout se passait bien, Amber allait entrer dans cette ruelle pour se téléporter, mais Maxwell serait là pour l'accueillir à sa façon.

Le souffle court, il arrive enfin au croisement et se colle à un mur, derrière une poubelle, dans l'ombre de l'étroit passage. Il se concentre sur sa respiration qu'il calme, désirant être le plus discret possible, puis il prend la seringue de sérum en main, et retire le capuchon de protection.

Les secondes passent, le cœur de Maxwell bat à tout rompre, comme chaque fois quand l'adrénaline monte, avant l'action. Vigilant, il entend des bruits de pas approcher. Il sait qu'il ne devra pas perdre une seule seconde quand elle arrivera, sinon il risquerait de la voir disparaître devant lui et devoir tout recommencer.

Clac, clac, clac. Les pas résonnent sur le trottoir. Clac, clac, clac. Ils approchent et une ombre se dessine sur le mur de pierre en face de lui.

Elle est là, le pas rapide et assuré. Il s'assure d'un regard rapide que c'est bien elle, puis ne perd pas son temps en hésitations : dès qu'elle lui est passé devant, il profite de l'effet de surprise pour l'attraper violemment par le cou et lui planter la seringue dans une épaule avant de la relâcher pour la plaquer contre le mur.

- Tu cries, t'es morte, menace-t-il sans plus de ménagement en lui plantant la bouche froide du Beretta contre le ventre.

Il n'est pas venu nécessairement pour la tuer, ce soir. Il voudrait lui parler, afin de trouver ce Torin et lui, le tuer. Mais si les choses devaient mal tourner, une sorcière de moins dans ce monde ne ferait de mal à personne.

Date d'inscription : 07/10/2019

Don't get sad, get even

Maxwell & Amber

La vie d’Amber en ce moment était un véritable merdier. Elle n’avait pas de honte à le dire. Elle ne savourait en rien sa vie d’adulte et cherchait sans cesse des échappatoires qui lui feraient oublier sa vie misérable. C’était le cas de cette soirée avec des amis moldus. La jeune femme avait beau venir d’une famille de sang-pur et de mangemorts, elle ne partageait pas la moitié de leurs idéologies. Au contraire, ses plus proches amis étaient des moldus qu’elle avait rencontrés par hasard, un été où elle tentait d’échapper à l’emprise de son père.

Les Towsen étaient vraiment des tarés. Amber n’avait pas de mots plus justes. D’abord, il y avait son père, Thorfinn, qui n’était plus de ce monde. Il avait passé l’enfance d’Amber à lui faire subir une pression constante sur le devoir d’une épouse et les sombres valeurs qu’elle devait partager avec eux. Il l’avait obligé à torturer un lièvre en lui lançant un Impérium. Et puis, il y avait eu cette fameuse mission sur laquelle il l’avait envoyée contre son gré avec des mangemorts. Mission qui l’avait obligé à tuer un moldu au risque d’être tuée à son tour. Elle avait été tellement énervée qu’elle s’en était prise à Thorfinn qui avait fini par lui faire subir l’Endoloris pendant plusieurs minutes.

Si son grand frère, Tobias, n’était pas intervenu, qui sait ce qu’elle serait devenu ! Il l’avait stupéfixé contre son immense bibliothèque et leur père avait été tué sur le coup. Les deux enfants avaient caché ce meurtre. Amber ne savait pas vraiment où son frère avait caché le corps de leur père. Elle savait seulement qu’ils s’étaient jurés de garder le secret de cette nuit-là. L’affaire avait été classée sans suite au bout de quelques mois et les sorciers avaient fini par croire que le Blood Circle était derrière tout ça. Heureusement, d’ailleurs. Amber n’avait aucune envie que la seule personne « saine » et aimante de cette famille finisse derrière les barreaux.

Enfin, il y avait son grand-père, Torin. Le pire d’entre tous. À cette image mentale, les larmes lui montèrent aux yeux et elle finit son verre d’alcool d’une traite. Même en soirée, elle ne parvenait pas à oublier toutes les tortures qu’il lui avait fait subir dans son sous-sol en Australie. Il l’avait obligé à faire ressortir toutes ses facettes les plus obscures pour pouvoir espérer un jour retourner en Angleterre. Sous la pression, Amber avait cédé et avait tué un moldu. Pour le plaisir de Torin. Elle était allée contre ses valeurs pour regagner sa liberté et elle avait terriblement honte. Cette pensée lui donnait encore envie de vomir.

L’histoire ne s’arrêtait pas là. Il l’avait fiancé sans son accord à un sang-pur d’Angleterre, Joshua Nott. Amber n’avait jamais prétendu vouloir une grande histoire d’amour, mais elle avait un minimum de dignité et épouser un enfant de mangemorts n’allait pas dans le sens de ses volontés. Avait-elle le choix, de toute manière ? Elle avait l’impression de frôler la liberté sans vraiment l’obtenir.

Les soirées avec des jeunes adultes, les bars dansants… C’était les seuls moments où elle avait véritablement l’impression d’être libre. L’insouciance et l’euphorie la regagnaient. Jusqu’à ce que les bars ferment leurs portes et que la déception se lise sur son visage. Elle allait devoir rentrer à son manoir et elle en avait aucune envie. D’un pas nonchalant, elle gagna une ruelle sombre pour transplaner.

La soirée aurait pu se terminer ainsi, mais elle fut plaquée contre un mur et sentit une seringue se planter dans son épaule. La violence du coup lui arracha une grimace. Elle aurait pu se poser mille-et-une questions, mais au fond elle savait très bien ce que contenait cette seringue. Sa baguette ne lui serait plus d’aucune utilité et, pendant un court instant, Amber se dit que sa vie pourrait être beaucoup plus simple si elle ne récupérait jamais sa magie. Elle pourrait échapper à ce mariage, à ses responsabilités et devenir une meilleure version d’elle-même.

Pourtant, le monde ne fonctionnait pas ainsi et elle se retrouva avec une arme pointée en direction de son ventre. Un grognement lui échappa. Pour qui se prenait-il ? Elle n’avait pas envie de laisser ce genre de personnes courir dans les rues de Londres en toute impunité.

— Bonsoir. Ravie de faire votre connaissance, lança-t-elle avec sarcasme. Que me vaut l’honneur de votre visite ?

Non, parce qu’avouons-le, s’il avait vraiment eu envie de la tuer, il n’aurait pas commencé par lui administrer un sérum anti-magie. Il aurait tiré bien plus tôt. Amber avait envie de lui rendre la monnaie de sa pièce et n’écouta pas immédiatement sa réponse. Elle attrapa son poignet et lui fit une clé. Pas assez pour lui faire embrasser le bitume, mais suffisamment pour que l’arme s’éloigne de son corps.

(c) ROGERS.

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Date d'inscription : 01/12/2023

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@amber towsen & maxwell lancaster.

L'avantage avec les sorciers, c'est que lorsqu'ils n'ont plus l'utilité de leur précieuse magie, ils sont quasiment inoffensifs. Désorientés, pétrifiés, comme un daim au milieu d'une route, les yeux éblouis par les lumières des phares, incapables de réagir. La plupart en tout cas. Certains ripostent, animés par des réflexes instinctifs - certains les surprennent, bien plus habiles qu'il n'y paraissent. Mais l'avantage n'est quasiment jamais le leur : face à eux, ils ont des membres du Blood Circle ultra-entraînés, habitués à la lutte sans magie. La lutte humaine, la force originale et les arts martiaux qu'ils ont souvent négligés.

Souvent. Quasiment. Presque jamais.

Car il arrive à Maxwell d'être surpris, de sous-estimer des adversaires - une faiblesse qu'il avouera volontiers. Et c'est ce qu'il arrive ce soir, alors qu'il a planté fermement le bec de son arme dans le ventre de la jeune femme, qu'il imaginait sottement inoffensive. Loin d'être la biche terrorisée par les phares, elle ressemble plus à une lionne agacée qu'on ose troubler sa partie de chasse. La menace ne semble pas l'émouvoir et elle réagit avec plus de cran qu'il n'aurait pu anticiper.

Des répliques sarcastiques, un ton de défi. Finalement, il ne sait pas ce à quoi il s'attendait : une famille de meurtriers dégénérés, une visite dans les cellules du Blood Circle, des interrogatoires, une évasion... Il est évident que cette fille a la peau dure et qu'il n'est pas le premier bourrin à qui elle a affaire. Pourtant, il n'anticipe pas du tout ce qui se passe soudainement : elle attrape sont poignet et le tord dans un geste assuré, un geste qui n'est pas improvisé. Le Beretta est repoussé avec adresse, et Maxwell sent un bref craquement dans son poignet qui lui décoche une grimace. Vexé de s'être fait prendre à son propre jeu, Maxwell serre les dents, sentant une décharge de colère éclater quelque part en lui. Il reste pourtant lucide, concentré sur l'instant présent et sa mission. Il doit redoubler de méfiance ; interdiction de la sous-estimer à nouveau.

Plusieurs choix s'offrent à lui : reculer pour la braquer, tenter de la blesser, ou la garder contre ce mur coûte que coûte. Il a besoin de réponses. Elle ne doit pas lui échapper, il ne doit pas la tuer avant d'avoir récupéré au moins une information qui pourra le faire avancer dans sa quête de vengeance.

Le mur. Il presse sa main libre autour du cou de la jeune femme, l'autre main tenant le Beretta toujours en lutte. Utilisant la force du poids de son corps, il la plaque de nouveau contre le mur, plus violemment cette fois, comme pour insister sur le sérieux de ses intentions.

- Alors on sait se défendre, hein, remarque-t-il à mi-voix, avec un léger rire appréciateur. Torin Towsen, ça te parle ?

Il n'y a plus aucune trace d'amusement dans son regard lorsqu'il pose la question. Il ne laissera rien se mettre sur sa route ; Torin Towsen crèvera, il s'en est fait la promesse. La seule chose qui pourra l'empêcher de le faire c'est si la mort est déjà venu réclamer l'âme de cet enfoiré.

Date d'inscription : 07/10/2019

Don't get sad, get even

Maxwell & Amber

Amber détestait les mecs comme Maxwell. De quel droit se permettait-il de la prendre de haut de la sorte ? Elle n'était pas une rude combattante, mais Jaeden lui avait enseigné les principes fondamentaux. Elle s'était endurcie ces derniers années et s'était préparée à refaire face à des enfoirés du Blood Circle. Enfoirés dont devait faire partie Maxwell, de toute évidence.

La sorcière avait envie d'en faire qu'une bouchée. En temps normal, lui mettre un coup de poing au visage lui aurait fait du bien, mais depuis quelques temps, il y avait une part plus obscure en elle qu'elle ne parvenait à faire taire. Sûrement la faute à Torin. Elle avait toujours évité de devenir comme sa famille, mais en combattant comme une acharnée pour ne pas leur ressembler, elle avait fini par devenir exactement comme eux : une meurtrière. Elle avait laissé ses pulsions parler pour échapper au contrôle de Torin, sauf qu'il était parvenu à faire d'elle ce qu'il voulait : une petite-fille docile. Amber qui avait juste voulu échapper à son emprise avait fini par tuer un moldu pour regagner sa liberté.

En Australie, ce n'était pas pareil. Elle ne les connaissait pas ces moldus. Elle ne connaissait rien à leurs convictions. Ici, en Angleterre, elle savait distinguer les bons et les mauvais. Elle avait des amis non-sorciers comme Jonas et Raphaël. Et puis il y avait des imbéciles comme ce mec en train de l'étrangler qui faisait partie d'une association douteuse, à qui elle volerait bien son arme pour lui mettre une balle entre les deux yeux. Elle n'oubliait pas l'enlèvement qu'elle avait subi, il y a deux ans, par cette organisation plus aussi secrète qu'avant. Elle ne pourrait jamais leur pardonner tout ce qui lui avait fait subir dans ces cachots. Ils ne valaient pas mieux que Torin ou Thorfinn Towsen.

Amber suffoqua en sentant la pression contre son cou. Respire, respire... Elle se remémora ce que Jaeden lui avait appris, mais elle n'était plus certaine du mouvement qu'elle devait faire. Respire, respire... Des points noirs commencèrent à danser devant ses yeux et elle sentait son énergie la quitter et la pression autour du Beretta se relâcher. Respire, respire... Dans un dernier effort, Amber mit un coup vif sur le côté de son bras et l'éloigna de son visage. Elle tomba à genoux par terre, la main au cou, et tenta de reprendre sa respiration.

L'adrénaline la poussa à attraper une bouteille de bière qui jonchait le sol. Elle la fracassa contre le mur et approcha le bout tranchant du visage de Maxwell. Torin... La mention de ce prénom la déstabilisa. Elle se retrouva, le bras en l'air, un morceau de verre entre les doigts, incapable d'agir.

— Qu'est-ce que vous lui voulez ? dit-elle avec amertume. Je vous conseille de trouver une autre cible, parce qu'il vous détruira avant que vous ne puissiez l'atteindre.

Il n'y avait rien de menaçant dans la voix d'Amber. C'était plutôt un mélange de crainte vis-à-vis de son grand-père et de curiosité quant à la venue de cet homme. Quel horreur avait-il pu commettre pour mettre cet inconnu en colère ? Maxwell savait se battre, mais il n'avait aucune chance contre Torin. Elle l'avait vu à l'œuvre et cela hantait encore et toujours ses nuits. Torin n'avait rien d'un homme. C'était un monstre. Un ouragan qui détruisait tout sur son passage.

(c) ROGERS.

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