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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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« Le vrai pouvoir, c'est la connaissance. » • Isaac x Elaine :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 13 Fév - 23:50
Le vrai pouvoir, c'est la connaissance.
feat. Isaac Prewett.
Allongée en travers de mon lit, dans ma chambre chez mon père, je laisse mes pensées vagabonder. Je suis d’une humeur de dogue, et la pluie, ou plutôt la tempête qui s’agite au-dehors ne fait rien pour améliorer mon état d’esprit. Sans mot dire, j’observe les longs filets d’eau dégouliner le long de mes fenêtres, les branches d’arbres, même, qui viennent parfois se plaquer contre la vitre, au fil des minutes. Ce spectacle est d’un morose tel que les mots me manquent pour l’exprimer.
Avec un soupir las, je me retourne sur le dos, me perds dans la contemplation du plafond quelques instants. On est le weekend, un samedi. Sans doute un des jours que je déteste le plus de la semaine, avec le dimanche. Surprenant pour beaucoup ; impensable, même, pour la plupart des humains normalement constitués, sorciers ou non. En effet, je n’aime pas le weekend. Ces deux jours de repos obligatoires loin du Bureau des Aurors, de l’Ordre du Phénix, d’une mission et du travail de manière générale, me paraissent toujours difficiles à supporter. Presque insurmontables. Car ces jours-là, je n’ai malgré moi plus rien pour m’occuper l’esprit, ce qui m’oblige à affronter précisément ce que je n’ai pas envie de voir. Me laisser happer par le gouffre qui ne me laisse que peu d’heures de répit, et auquel je n’arrive pas à échapper malgré le danger, l’adrénaline, les batailles dans lesquelles je me jette les unes après les autres pour tenter d’oublier. Mes souvenirs me hantent toujours autant, malgré le temps. Je n’ai pas le contrôle, et j’abhorre cette sensation.

Une seconde, la pensée de Loïck s’impose à mon esprit. Je revois sa haute silhouette, ses cheveux bruns, son expression indéchiffrable pour les autres, jamais pour moi, qui connais chaque nuance de ses yeux noisette. Ou presque. Je secoue la tête pour chasser l’insidieux songe mais trop tard ; la honte et la colère s’élèvent déjà en un curieux mélange. Voilà ce qui se passe chaque fois que je baisse la garde, ne serait-ce que pour quelques instants. Quoi que je fasse, il est toujours là, comme le fantôme qu’il est peut-être et qui vient rôder autour de moi. Suis-je veuve ? Derrière ce sarcasme dont je fais preuve – mon bouclier, ma carapace pour braver l’inévitable – mon cœur se serre. Je refuse d’y croire ; il est toujours en vie. Je ne peux m’empêcher de m’accrocher à cet espoir, aussi fou soit-il, même s’il ne change rien à l’histoire. Loïck m’a trahie.
Je serre les dents, me relève brusquement de mon lit, presque furibonde. Hors de question de rejouer encore et encore ce scénario dans ma tête. L’issue n’en sera pas plus heureuse cette fois que les précédentes.

Je foule le tapis en m’avançant dans ma chambre. Les plinthes présentes en-dessous grincent, en un bruit qui m’est désagréable, me crispe. Je ne peux retenir une grimace. Je n’ai jamais apprécié ce plancher de ma chambre, qui a rendu vaine toute tentative de faire le mur à mon adolescence. Ce samedi le manoir est calme pourtant ; une fois n’est pas coutume, mon père est sorti. Je revois Rudolph et son air gêné qui ne le quitte presque jamais lorsqu’il s’adresse à moi, me dire précautionneusement qu’il doit s’absenter faire des courses. Il a été évasif, comme toujours ; quelques mots vagues mentionnant le Chemin de Traverse. Je hausse les épaules, indifférente. Si mon paternel semble perpétuellement marcher sur des œufs en ma présence, en vérité je n’en pense rien. Je me contente de constater qu’il essaie. Même avec trente-quatre ans de retard. L’amertume m’arrache un sourire blasé.

Pour tuer mon ennui, je rejoins ma bibliothèque, située à l’entrée de ma chambre. Grande et en bois blanc, elle est emplie de dizaines d’ouvrages de toutes sortes. Romans contemporains côtoient traités d’Histoire de la Magie et manuels de Défense contre les Forces du Mal. Je ne suis pas difficile. Tout sujet peut m’attirer pourvu qu’il parvienne à susciter mon intérêt, étancher ma soif d’aventures et d’horizons lointains. La fuite du quotidien. Un rayon en particulier capte mon attention. Sur une étagère en bas, quelques livres sont serrés les uns aux autres, tout sur le même thème. « Comment se remettre d’une trahison », « Potions, ruptures & cie », « Ceux qui s’aiment se laissent partir »… Les titres sont révélateurs. Certains d’entre eux proviennent de librairies moldues, car après tout ce type de maux est commun à tous, peu importe son identité… Tant que l’on possède un cœur. Le mien se serre à l’évocation de cette période où je me suis procurée tous ces livres, un peu précipitamment, début deux mil dix-neuf. Les mois qui ont suivi la disparition de Loïck, le fait qu’il m’a quittée, trahie, ce départ que j’ai tôt fait de maquiller en décès. Trop honteuse pour laisser éclater la vérité au grand jour ; il s’en est agi de ma survie. Je me suis enfermée dans ce nouveau statut de « veuve » aux yeux de tous, un carcan que j’ai créé de mes mains et dont je refuse de sortir à présent.

Un nom me vient à l’évocation de cette période tumultueuse. Isaac. Libraire quand je l’ai rencontré – ou plutôt revu des années après Poudlard, il connaît la plupart de ces ouvrages, était présent lorsque je les ai achetés dans sa librairie, à Londres. Mal à l’aise au début, je les cachais dans mes bras en me baladant dans les rayonnages, puis les laissais tomber prestement sur la caisse le temps de scanner les articles, avant de m’en emparer pour les ranger en hâte dans mon sac. Pour les cacher, comme s’ils m’avaient brûlée. S’il a peut-être remarqué mon attitude étrange, Isaac n’en a jamais rien montré. Il m’a même recommandé certains de ces livres qui trônent désormais dans ma bibliothèque.

Mes yeux continuent de parcourir les manuscrits mais aucun ne retient vraiment mon attention. Il y en a bien certains que je n’ai pas encore lus ; je consulte quelques quatrièmes de couverture au hasard, mais rien ne m’intrigue. J’ai besoin de nouveautés. Un instant, je suis tentée de transplaner à la librairie que tient Isaac, avant de me rappeler avec un temps de retard qu’il n’y travaille plus. Que le temps est passé vite ! Je n’ai pas vu les mois défiler, tête dans le guidon comme chaque fois que j’enchaîne trop de missions ; mais j’ai appris qu’Isaac avait rejoint Poudlard en septembre dernier. Il enseigne désormais l’Histoire de la Magie, remplaçant le vieux professeur Binns. La nouvelle m’a tiré un sourire quand Abi m’en a parlé il y a quelques mois, mais il est vrai que je n’ai pas eu l’occasion de croiser Isaac depuis pour en discuter.

Sur une impulsion, je me dis qu’après tout, pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? Je traverse ma chambre, rejoins mon bureau dont je sors d’un tiroir le nécessaire pour écrire. Trempant ma plume dans l’encrier, je trace rapidement quelques mots sur le parchemin, demandant à Isaac de se voir le samedi suivant. Je m’interromps un instant au moment de convenir d’un lieu de rendez-vous. Que puis-je bien lui proposer ? Il ne travaille plus à la librairie, et un café n’est peut-être pas l’endroit idéal pour parler lectures. Tout à coup, une idée fulgurante me vient. La British Library ! J’y pense tout en écrivant ; cela fait des années que je n’y ai pas mis les pieds. Regorgeant de quelques quatorze millions de livres, quel meilleur endroit en Angleterre que celui-ci pour un rendez-vous lecture ? Sans réfléchir plus avant, j’inscris date et lieu, signe et glisse la missive dans une enveloppe.
En me redressant, je réalise que la pluie n’a pas cessé. Le ciel s’est même encore assombri ; l’orage gronde. J’ouvre la fenêtre malgré tout ; des trombes d’eau commencent déjà à s’infiltrer à l’intérieur mais j’ai tout juste le temps de siffler Lumen. Ma chouette apparaît quelques instant plus tard, trempée par la pluie et visiblement très agacée d’avoir été dérangée par un temps pareil. Je lui adresse un sourire contrit, attrape sa patte pour y attacher la lettre et l’envoie chez Isaac. En espérant que le courroux du volatile aura disparu d’ici là ; elle sait hélas mordre les destinataires pour manifester son mécontentement… Ce sera Isaac et sa chance.

***

La semaine a défilé à une vitesse folle. J’ai l’impression d’avoir été prise dans le tourbillon du travail et de mes engagements extérieurs encore plus que d’ordinaire. La fatigue tend à poindre, je le sens, tout comme je sais aussi que je devrais me ménager davantage. C’est en tout cas ce que martèlent mes proches, c’est-à-dire la poignée de personnes que le temps et mon état d’esprit cynique n’ont pas encore tout à fait éloignées.
Un nouveau weekend s’annonce, peut-être un peu plus joyeux que les précédents. Il a en tout cas démarré sous les meilleurs hospices ; j’ai dîné hier soir vendredi avec mes amies Abigail et Harper aux Trois balais, à Pré au lard. Un moment entre filles qui m’a revigorée, surtout à cette date presque funeste. L’anniversaire de Loïck. Les dates ont un pouvoir singulier sur moi, je n’arrive pas à les oublier. Même quand je le voudrais. Même quand je le devrais. Elles passent, toutes, retenant mon attention et affectant par la même occasion la journée qui commence, puis la soirée qui s’étire, les teintant de souvenirs comme une nuit parsemée d’étoiles. Ou d’orages. La Saint-Valentin approche, maintenant, encore une date que je redoute – même si c’est loin d’être la pire.

Je plisse le nez en rabattant la capuche de mon duffle-coat gris anthracite, tentant d’échapper aux flocons de neige qui ont encore envahi les rues de Londres aujourd’hui. La visibilité ainsi réduite ne m’empêche pas d’apercevoir encore l’inéluctable, et je maudis ces fleuristes qui affichent des cœurs et des bouquets de roses rouges partout dans leurs vitrines, qui sonnent comme autant d’appels au désespoir à mes yeux. Je m’arrête malgré moi à une devanture. Un bouquet de roses rouges et de lys blancs magnifiques retient mon attention. En me penchant, j’ai presque l’impression que ces fleurs dégagent une aura magique. Serait-ce possible ? Je me trouve pourtant du côté de Londres moldue, mais par les temps qui courent, impossible de savoir qui se cache vraiment derrière une apparence moldue. Ou sorcière, d’ailleurs. Secouant la tête, je reprends ma route, regrettant malgré moi de ne pas avoir aperçu de bouquet de violettes dans ma quête. A coup sûr, je l’aurais acheté. Sans réfléchir.

Je dépasse la gare de Saint Pancras où se pressent, comme souvent, des tas de voyageurs. Je perçois une voix française, ne peux m’empêcher de sourire en me rappelant que Paris n’est pas loin ; à peine deux heures pour rejoindre la France en transport moldu.
Enfin, la British Library se découpe sous mes yeux.  Bâtiment imposant tout fait de briques rouges, la bibliothèque compte parmi les plus grandes au monde. J’en ai presque le vertige à regarder son sommet. Je m’avance dans la cour où se tient l’impressionnante statue de bronze d’Isaac Newton. Isaac, comme celui que je m’apprête à retrouver, dans le temple des livres. A l’entrée, la même sensation d’éblouissement m’envahit. La hauteur sous plafond est telle que je ne peux m’empêcher de me sentir minuscule, presque insignifiante dans la solennité de cet espace que tant de personnes visitent chaque année. Je reste un instant plantée dans le hall, ne sachant où aller. L’hésitation ne dure guère ; déjà mes pas me guident ver la tour de la King’s Library, la bibliothèque du roi. L’intérieur est plus calme, la galerie pratiquement déserte. Je m’avance dans l’allée en observant les lieux, note la présence d’innombrables ouvrages, tous de cuir reliés, de part et d’autre de la salle. Une sensation de calme, de sérénité m’envahit sans que je ne m’en sois rendu compte. Mes épaules sont moins tendues. Décidément, venir ici était une bonne idée.

Je guette l’arrivée d’Isaac tout en réalisant que je n’ai pas précisé exactement où se retrouver dans la bibliothèque. Au vu de la taille du bâtiment, c’est un détail qui a son importance… Ma crainte s’évanouit cependant lorsque je le vois arriver de loin, grande silhouette au milieu des étagères infinies.
Je souris.

« Bonjour Isaac » dis-je lorsqu’il arrive à ma hauteur.

« Merci d’être venu » je reprends à mi-voix, réalisant un peu tard que nous nous trouvons dans un lieu dont le maitre mot est probablement le silence. Oups.

J’adresse un sourire amusé à mon collègue de l’Ordre du Phénix.

« Ça faisait longtemps, dis donc. Alors, la vie à Poudlard ? » j’ajoute, réalisant le nombre de mois écoulés depuis notre dernière entrevue, cet été.

Autour de nous les studieux se font rares, ayant sans doute préféré le confort de chez eux en ce weekend glacé. Parfait ; ce sera plus commode pour explorer les manuscrits tranquillement. Il me tarde de découvrir les conseils de l’expert en la matière.
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Isaac Prewett
Isaac Prewett
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur d'Histoire de la Magie
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IRL
Mar 20 Fév - 13:45
”Le vrai pouvoir c’est la connaissance”

[ft. @Elaine D. Abbot]

Le samedi à Poudlard n’était pas totalement synonyme de repos pour les professeurs. Certes il n’y avait pas de cours à donner directement aux élèves, mais il fallait surveiller ces derniers qui restaient au château en tout temps, il fallait également corriger les devoirs et évaluations qui étaient donnés aux élèves. Déjà, il s’économisait un peu de temps libre en demandant à ses élèves des présentations orales, ainsi Isaac pouvait noter en direct plutôt que devoir passer quelques heures derrière son bureau le soir ou le week-end. Ce n’était pas de la fainéantise de sa part, plutôt une vision de ce que devait être l’enseignement dans sa matière selon lui. S’il se contentait de reproduire ce que le Professeur Binns faisait depuis tout ce temps alors son remplacement aurait été inutile. En outre, cela ne signifiait pas qu’il ne passait pas de temps à côté à préparer ses cours. Bien au contraire, même s’il connaissait de nombreux livres, il faisait toujours en sorte d’en chercher de nouveaux qui correspondraient au sujet étudié pour que cela soit le plus passionnant pour les élèves.  
Ce matin-là était pluvieux, ne donnant pas très envie au professeur d’Histoire de la Magie de faire un tour dans le parc. S’il le faisait même en cas de grand froid ou de neige, sous la pluie il était beaucoup moins motivé à le faire. Les animaux se montraient moins, les chaussures qui se salissent sur le sol humide, le paysage sombre et le ciel grisâtre. Rien de tout cela ne donnait envie à l’héritier des Prewett. Seulement, il n’aimait pas rester cloîtrer toute la journée et quelque chose lui disait que ce n’était pas près de changer. Après s’être assuré que son manteau était imperméable à l’aide d’un sortilège, il attrapait un parapluie et se rendit jusqu’au parc. Au passage, cela permettait de s’assurer que tout se passait bien un peu partout, comme une ronde sans qu’il n’ait l’obligation à ce moment-là d’en faire une. Surtout avec l’attaque qui avait eu lieu au Poudlard Express, le jeune homme préférait redoubler de prudence. Outre ce fait là, il aimait respirer un peu d’air frais avant d’aller s’enfermer dans la bibliothèque ou dans tout autre endroit confortable pour lire.

A peine sorti, ses chaussures faisaient déjà des bruits manifestant à quel point le sol était trempé. Cette balade serait plus rapide que d’habitude. Certains des endroits devant lesquels il passait faisaient remonter des souvenirs, surtout en cette matinée pluvieuse provoquant une humeur quelque peu maussade. Saoirse revenait dans ses pensées, dans ses souvenirs, des rires, des câlins, des baisers, tout ce qu’ils avaient pu partager ensemble il y a une quinzaine d’années en ces lieux revenait. Bien entendu il n’en souffrait pas, il était simplement nostalgique, ce fut une belle relation, un beau premier amour malgré la manière dont cela avait pu se finir, malgré ce qu’elle était devenue. D’autres souvenirs revenaient également, certains plus lointains, des moments passés avec des amis de Serdaigle autant qu’avec quelques Gryffondors ou Poufsouffles, et même des Serpentards. Isaac n’avait jamais été totalement fermé aux autres maisons, il y avait de la concurrence et il était fier d’apporter des points aux bleus et argent, mais il n’aimait pas tellement ce délire de ne pas se mélanger. La meilleure preuve en était son couple avec la Serpentard, malgré leurs différences, il était parfaitement possible d’être amis et même plus, sans que la maison n’influe d’une manière ou d’une autre.
Penser à elle lui faisait se demander où elle en était maintenant, ce qu’elle faisait, si elle allait bien. L’amour n’était plus présent mais elle demeurait une personne avec qui il avait partagé quelques années de sa vie. Leurs opinions pouvaient diverger mais de là à lui souhaiter malheur… Tant qu’elle ne s’était rendue responsable d’aucun crime, il ne pouvait que souhaiter qu’elle soit heureuse où elle était. Lui l’était, ces quelques mois à Poudlard le rendaient aussi fier que content. De cette manière, il se sentait bien plus impliqué dans la vie de tous les sorciers. Dans quelques années, peut-être que certains de ses élèves se souviendraient de lui, le remercieraient intérieurement, penseraient à lui comme il était en train de penser à ses anciens camarades. Rien que cette idée de marquer les esprits positivement le rendait fier. Sans non plus être très présomptueux à ce sujet.

Plus tard dans la journée, le sorcier était dans la réserve de la bibliothèque. Cette partie ne l’intéressait pas pour des lectures interdites aux élèves mais pour le calme qu’elle apportait. En cette journée de week-end pluvieux pour les élèves, ils étaient nombreux à avoir décidé de se réfugier à l’intérieur et de prendre de l’avance dans leurs devoirs. Cela résultait en un brouhaha ambiant désagréable malgré l’insistance de la bibliothécaire pour conserver le silence. Isaac ne leur reprochait pas, il fallait bien qu’ils travaillent. Si vraiment il avait voulu du calme, il aurait utilisé son bureau ou sa chambre. Devant lui, un livre intitulé « La place des créatures intelligentes dans l’Histoire de la Magie » était ouvert et un parchemin avec quelques notes trônait à côté. Un peu plus loin une tasse avec une infusion cacao menthe attendait d’être bue.
Le professeur appréciait que les élèves se mettent à la place des centaures, des gobelins et tous ces êtres vivants qui entouraient les sorciers, qu’ils puissent se rendre compte de la manière dont ils perçoivent ces évènements. Aussi, il se renseignait le plus possible sur ce sujet pour que leur perception du monde ne tourne pas qu’autour d’eux.
Derrière lui, un bruit de vitre frappé se fit entendre. En se tournant, il découvrit un hibou tenant une lettre. Le pauvre animal était trempé, il se dépêcha de se lever pour lui ouvrir.
« Salut toi, viens t’installer près du feu, je n’ai hélas rien à t’offrir de mieux.  » proposait-il au hibou en lui faisant signe de le suivre jusqu’à la cheminée la plus proche. Ce ne fut qu’une fois arrivé à cet endroit qu’il s’approchait et tendait sa main pour le caresser puis lui prendre sa lettre. Seulement, l’animal claqua du bec à quelques centimètres de ses doigts. Visiblement, il n’était pas d’humeur.
« Ok, pas de caresses, donne-moi juste la lettre alors si tu veux bien.  »
L’hibou enleva lentement sa patte de la lettre sur laquelle il s’était installée avant de la pousser avec son bec vers le sorcier, puis, il lui tourna le dos pour se rapprocher un peu plus de cette source de chaleur qui lui était très agréable.
« Profite en un peu puis tu peux aller dans la volière avant de repartir quand il fera meilleur si tu veux. » disait Isaac en commençant à ouvrir la lettre.

Il mit quelques instants avant de réussi à reconnaître le sceau, mais lorsque ses yeux se posèrent sur le nom écrit en bas de la lettre, un sourire fendit ses lèvres. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu’il n’avait pas eu de ses nouvelles et il était très heureux de voir cette lettre. Des félicitations, des encouragements, elle était adorable. Rapidement il attrapait sa plume et un morceau du parchemin sur lequel il était en train d’écrire pour lui répondre. Ce serait avec grand plaisir qu’il la rejoindre à la British Library, cela faisait longtemps qu’il n’y était pas allé, quelle excellente idée de sa part de lieu où se retrouver.

« Ne bouges pas, je vais chercher de quoi sceller la lettre.  » adressait-il au hibou.
Quelques instants plus tard, il revenait de sa chambre avec tout le nécessaire puis tendait la lettre au hibou avant d’ouvrir la fenêtre. Une nouvelle plainte se fit entendre de sa part.
« Ce n’est pas urgent, attends que la pluie cesse.  » essayait de dire Isaac sans certitude que cela serait compris. Le hibou s’envola tout de même et disparut rapidement dans le ciel nuageux.
Le samedi suivant fut grandement attendu par Isaac, il avait hâte de revoir l’une de ses clientes préférées. Si elle ne s’était jamais livrée à lui ouvertement, elle le faisait au travers de ses lectures, de ses demandes. Elaine était une personne très agréable, discrète, mal à l’aise au début puis de plus en plus dans sa zone de confort quand elle venait dans son établissement. Voir cette évolution était exactement ce qu’il voulait amener avec sa librairie. Les lectures en disaient très long sur chaque individu, bien plus que chacun ne voulait l’admettre. Dans le cas de cette Auror, elle paraissait fortement chamboulée par une séparation, mais jamais Isaac n’avait dépassé les limites et posant des questions trop personnelles, ce n’était pas sa manière de fonctionner. Si un jour elle avait besoin de discuter, Elaine savait où le trouver, comme la semaine dernière, quand elle lui avait envoyé cette lettre.

*****
Pressé que ce rendez-vous arrive, le professeur s’était réveillé avec beaucoup d’avance sur l’heure à laquelle était programmée sa montre à gousset. En pleine forme, il sortait de son lit pour se diriger vers la salle de bain et se préparer. Ce serait une bonne journée, c’était une certitude. Les sujets de discussion étaient très nombreux pour eux avec leur appartenance commune à l’Ordre du Phénix. Un pull à col roulé noir serré, un long manteau gris et un jean, il restait classique mais prêt à affronter le froid sachant qu’il lui faudrait franchir les barrières de Poudlard pour pouvoir transplaner jusqu’à Londres, dans un endroit sécurisé qui n’attirerait l’attention de personne et qui n’était pas sous contrôle du Blood circle. Heureusement ces endroits étaient identifiés et connus des membres de l’Ordre pour éviter qu’ils ne tombent au mauvais endroit.

Le reste du chemin se faisait à pied, les flocons de neige tombaient et sa progression en était quelque peu ralentie pour éviter de tomber. Le retard ne serait pas un problème, il avait tellement d’avance qu’il n’y avait presque aucun risque. La proximité de la Saint-Valentin qui lui était quelque peu passée à travers lui venait soudainement droit dans la figure avec les devantures de tous les commerces qui en faisaient la publicité. Soudain cela lui venait en tête, est-ce qu’elle était remise de cette rupture depuis tout ce temps ou bien cette date allait-elle être difficile à vivre pour elle ? Etait-ce raisonnable que de lui proposer de passer cette soirée ensemble, lui offrir une compagnie amicale ? Ce serait à voir en fonction de leurs discussions, il ne voulait pas la chagriner. Cette idée restait en tout cas dans un coin de sa tête, au cas où.

L’immense bâtiment apparaissait dans son champ de vision, enfin, l’heure approchait put-il voir sur une horloge au détour d’une rue. L’excitation de retourner dans ce lieu le prenait. Tous ces livres qui se dessineraient devant ses yeux, ces étagères remplies et merveilleusement rangées. Parcourir ces allées aux côtés d’une personne tout aussi passionnée de lecture serait fort intéressant. Ce fut seulement à ce moment-là qu’il réalisait également ne pas avoir eu l’idée de lui proposer de se retrouver à un endroit précis. Décidément, l’excitation de cette rencontre et des lieux à visiter l’avait poussée à quelque chose de peu intelligent. Mais ils finirent tout de même par se trouver, non loin de l’entrée, il la voyait et s’approchait aussitôt. Un sourire se dessinait sur leurs deux visages, montrant à Isaac qu’elle était également heureuse de le voir.

« Bonjour Elaine.  » répondait-il joyeusement, n’ayant pas non plus prêté à attention au volume de sa voix. Imitant son ton, il reprenait. « Merci à toi, c’était une excellente idée de venir ici. »
Pour faire longtemps, c’était le cas, il la voyait certainement plus régulièrement quand il tenait encore la librairie. Cela pouvait aussi signifier qu’elle allait mieux et avait moins besoin de ces lectures pour se remettre.
« Oh que oui, j’ai hâte de savoir comment tu vas. De mon côté ça fait bizarre de se trouver du côté des professeurs, pas mal de nostalgie aussi, mais je ne regrette pas du tout de m’être lancé, même si parfois la librairie et quelques clients me manquent. » En évoquant les quelques clients il lui avait adressé un subtil clin d’œil pour lui montrer qu’il faisait évidemment référence à elle.
« Et toi alors, comment tu vas ? »


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« Le vrai pouvoir, c'est la connaissance. » • Isaac x Elaine
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