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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Dis-toi que rien n'est écrit l'avenir se construit [Soledad] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Ven 10 Nov - 21:07
Il n'y a que toi pour savoir quel sens donner à ta vie...
Soledad  

La route était plus humide que d'ordinaire, le camion venait de faire une embardée, ce qui expliquait certainement le silence à l'avant du camion. « Tu sais où on est ? » Ou peut être que non, ça n'était pas le fait que ça glisse qui rendait tout ce petit monde silencieux. Concentré sur la route pour ne pas se tromper de rue – bien sûr – Doryan marmonna, un peu de mauvaise foi « A Londres » Fine analyse de la situation n'est-ce pas. Ça aurait pu passer si le gps n'avait pas eu la bonne idée de donner le nom de la rue, oh c'est simple, il aurait pu dire prenez la première à droite pour aller chez Soledad que ça aurait été tout aussi clair. Bien sûr que derrière, ça s'exprimait pour demander si c'était pas par là qu'habitait Soledad, Doryan n'eut même pas à répondre, Mike s'en chargeait très bien tout seul « Si elle habite là. C'est cet immeuble. » Doryan tourna la tête pour regarder l'immeuble montré « C'est pas du tout ça, c'est lui son immeuble. » Il désigna un tout autre immeuble « Ah... Vous ne m’avez pas assez souvent invité c'est pour ça. » Non mais il n'allait pas inviter ses potes chez Soledad, il avait craqué le pompier. Comme Doryan ne répondait pas, Mike parlait pour deux « T'étais pas censé lui parler ? » « Elle me répond pas. » « Bah c'est ton moment, va sonner, on est devant. » « On est en inter, Mike. » « Elle est finie, on rentre à la caserne là. Je peux ramener le camion moi-même. » Qu'il était chiant parfois « Je le ferais plus tard. » Le regard de ses collègues posé sur lui indiqua qu'ils n'y croyaient pas vraiment. « C'est pas le moment, ça fait plus de 7h que Belle est seule, il faut qu'elle sorte. » « Les clés de ton appart sont dans ton casier ? » Si Doryan hocha la tête, il se demanda malgré tout quel était le rapport jusqu'à ce qu'il entende « Cass, t'es en haut parleur, ça te dérange si on garde Belle ce soir ? Doryan doit passer voir Sol. » Il y eut quelques secondes de silence, Cass qui devait chercher comment refuser poliment certainement « Si c'est juste pour aller coucher, c'est un plan de merde. » « Elle veut pas de toute façon. » « Non sans blague ? Je suis surprise tiens. » Elle était détestable cette fille non ? Sentant certainement que cette conversation, enfin cette prise de bec plutôt allait durer trois plombes, Mike les interrompit pour réitérer sa demande « Cass, on peut garder Belle ? » « Yes. » Non la personne qui allait poser problème c'était pas Cass, plutôt Doryan qui était pas spécialement serein, repoussant à demain par sagesse. « Et je rentre comment après les petits malins ? » Il y eut un silence avant que Mike demande « Tu es habillée ? » « T'es sérieux? Ce n’est pas le moment ! » A vouloir aider les autres, il allait réussir à mettre en rogne sa copine, quoi qu'il n'avait pas l'air très inquiet, il se marrait « Tu peux sortir la voiture ? On se retrouve chez Doryan, tu prends sa chienne, tu me suis en voiture, je pose la voiture devant chez Soledad et on rentre ensemble. Là on est bon, ça te va? » Bon en vrai, ok, il avait des potes de folie. « Tu me donnes l'adresse de Soledad on se rejoint là bas. On a les clés de Doryan chez nous tu sais? » Non, visiblement il ne savait pas, ce qui fit rigoler, presque ricaner, Doryan « Tu rigoleras moins dans deux minutes toi. » Ah ça fut radical, il arrêta de rire « Mike boucle là! » Il y eut des sourires mais avant même qu'un éclat de rire ne se fasse entendre, Cassandra se rappela à leur bon plaisir « Le premier qui rigole, je lui fais passer la pire soirée de sa vie la prochaine fois que je le vois. » Ah ses menaces étaient à prendre au sérieux, elle avait le chic pour effectivement gâcher les chances des gars. Il y avait donc un gros silence « Bon je m'habille et j'y vais à plus mon chéri je t'aime. »  « Moi aussi. »  « Je parlais pas à toi, je parlais à Doryan. » Mike marmonna quelque chose ressemblant beaucoup à une insulte, surtout que Doryan répondit joyeusement « Je t'aime aussi. C'est quand que tu le quittes pour moi ? »« Bientôt, t'inquiètes, je le laisse croire encore un peu que je suis bien avec. » Mike n'avait étonnamment pas l'air super inquiet à l'évocation de ce super plan. Plus sérieuse, elle rajouta « Courage, tu vas y arriver. » « Tu ouvrirais à Mike toi? » Mike hocha la tête plutôt sur de lui « Oh oui ! »  Son exaspération était plus que perceptible « Laisse tomber, si je lui ouvre pas, il reste appuyé sur la sonnette et son poing contre la porte fait une mélodie... il est trop chiant. » Ca c'était une bonne idée en vrai, bien joué poto « J'ai eu les clés tout de suite surtout. » Il est vrai que ça aide à pouvoir entrer mais même s'il avait eu les clés de Soledad, elle aurait fait changer les serrures pour se protéger de lui et il le savait très bien. « Tu ferais quelle musique? »  « La marche impériale. » S'il avait été plus sûr de lui, il aurait fait la même chose mais là, lui prendre la tête ne semblait pas être la solution la plus adaptée à la situation.

Il se détacha, observant l'appartement éclairé de Soledad. Au moins, il avait la certitude qu'elle était là, sauf s'il s'agissait d'un voleur mais il n'y croyait pas une seconde. Il sauta hors du camion. Il resta immobile jusqu'à ce que Mike le rejoigne « Merci de récupérer Belle. » Le pompier haussa les épaules comme si ça n'était pas grand-chose, observant le même appartement que Doryan. Très rapidement, le Rosebury se retrouva seul dans la rue. Il évita le camion invisible et se pointa devant l’interphone. Et déjà la première question se profilait, est ce qu’il appuyait sur l’interphone et qu’il demandait à Soledad de lui ouvrir. En temps normal, il n’aurait même pas eu à hésiter, il aurait sonné et basta. Les dernières semaines avaient cependant démontré que ça ne se profilait jamais vraiment comme il pensait en premier lieu. Il voulait parler à Soledad, réellement, il avait pris le temps de réfléchir à la situation. Enfin, certaines personnes avaient pris de leur temps pour le faire réfléchir à sa situation parce que s’il était honnête, il y a de fortes chances qu’il avait eu besoin d’aide pour faire la démarche mentalement, le risque en valait la chandelle. Elle en valait la chandelle. Un bruit dans son dos le fit se retourner, il se retrouva face à une montagne de sac en papier craft, ah il y avait aussi une personne derrière, une dame qui semblait un peu dépassée par la montagne de nourriture qu’elle transportait et dont le regard revenait sans cesse sur deux jeunes enfants qui se disputaient une peluche t-rex. Saisir sa chance, il fallait saisir sa chance « Vous voulez que je vous aide avec vos courses ? » Si habituellement, il faut toujours un peu négocier, dire trois fois mais non ça me dérange pas. Là, les yeux de la jeune mère de famille brillèrent sous la lumière des réverbères et elle tendit les sacs à Doryan, soufflant rapidement un avec plaisir avant de menacer sa fille qui venait de taper son frère avec le dinosaure en peluche. En moins de cinq minutes, Doryan avait donc réussi à rentrer dans l’immeuble de Soledad « L’ascenseur ne marche plus. » Ah ? Génial, c’est souvent quand on a besoin d’aller vite que les choses ne fonctionnent pas, encore que, Soledad ne l’attendait pas vraiment. Il grimpa donc les escaliers suivant la mère de famille qui devait avoir fait ses courses pour le mois et répondant aux enfants qui lui demandaient pourquoi il était en tenue, s’il habitait ici, si les courses étaient lourdes, évidemment ils voulaient tous les deux devenir pompiers, il aurait été policier qu’ils auraient dit exactement la même chose à n’en pas douter. En trois étages, il se retrouva invité par les enfants à venir manger chez eux. Sincèrement, ça aurait été l’occasion idéale pour se défiler, ce serait même mentir que de dire que Doryan n’écarta pas son visage du papier craft pour observer la silhouette de la demoiselle avant de se rendre à la raison. Non, il avait autre chose à faire, un objectif à atteindre, il refusa donc et évita même de chercher le regard de la dame pour voir si elle était déçue ou non.  Il déposa consciencieusement les sacs de courses sur la table de la cuisine, refusa un café ou un apéro… non pas parce qu’il était en service. Il se fit plutôt vague lorsque les deux petits démons lui demandèrent s’ils se reverraient… ça, ça ne dépendait pas que de lui et avant d’être noyé sous une tonne de questions, la mère prit le relais pour inviter ses enfants à aller se laver les mains.

Il put donc s’éclipser – après avoir dit au revoir -  et partir en direction de l’appartement de Soledad. Il aurait dû prendre un encas, sait-on jamais que l’attente dure longtemps. Une fois sur le paillasson, il appuya sur la sonnette une première fois. S’il hésitait à se la jouer muet et attendre qu’elle ouvre par réflexe, il sentait que la technique serait certes payante mais qu’ils risquaient de partir sur de très mauvaises bases et s’il voulait qu’elle accepte de sortir avec lui, il valait mieux ne pas partir sur de mauvaises bases. « Soledad ? Tu peux m’ouvrir s’il te plait ? » Il fallait éviter de parler trop fort, il n’avait pas spécialement envie d’avoir tous les voisins qui sortent le bout de leur nez par curiosité. Etant donné que la porte ne s’ouvrit pas, il se permit de toquer et d’insister un peu « Je veux juste parler. » Il laissa passer quelques instants avant de toquer une nouvelle fois, histoire de rappeler qu’il était là, que son couloir était pas chauffé et que la moindre personne qui allait arriver pour rentrer chez lui allait forcément penser qu’il était là pour les calendriers de fins d’années. C'était de quoi qu'il avait eu peur, que ça ne se passe pas bien, qu’il ne sache pas mettre de mots sur ce qu’il voulait dire ? Là, face à cette porte qui restait close, il pouvait revoir ses ambitions à la baisse, ça ne risquait pas de mal se passer, ça risquait de ne pas se passer du tout. Il ne pouvait quand même pas parler face à une porte, c'était pas super causant une porte.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Dis-toi que rien n'est écrit

l'avenir se construit
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



3 novembre 2021

Il n’y avait que deux fois par ans où Soledad laissait la nostalgie et la tristesse prendre le dessus. Elle avait beau être de nature joyeuse et optimiste, à ces moments-là tous ses autres sentiments passaient à l’arrière-plan. Toutes ses autres émotions n’avaient plus autant d’importance à ses yeux. Elle avait tous les autres jours de l’année pour se montrer solaire et voir la vie du bon côté. Même si elle devait admettre que cette année, ça avait été particulièrement compliqué pour elle de vivre ainsi. Mais l’essentiel était là, seulement deux fois par ans, elle s’autorisait à ressentir la nostalgie et la tristesse un peu plus intensément, à les laisser supplanter toutes les autres, le jour de l’anniversaire de la mort de son père et lors du Día de Muertos. La fameuse fête mexicaine avait eu lieu la veille, et comme tous les ans, Soledad et sa famille l’avaient célébré. Même s’ils ne vivaient plus au Mexique depuis plusieurs décennies, les Velasquez mettaient un point d’honneur à garder un lien avec leurs origines et leurs traditions. Le Mexique était le pays qui avait vu naître les trois enfants de la famille, c’était une terre ancrée en eux, dont les coutumes coulaient dans leur sang. Ils s’étaient peut-être éloignés géographiquement de leur pays, mais ce n’était pas le cas dans leur cœur. Le Mexique représentait toujours une grande part de leur famille, que ce soit dans leur langue maternelle qu’ils utilisaient entre eux, dans leur accent qui pointait lorsqu’ils parlaient anglais même à la perfection, dans leur cuisine, leurs habitudes, leur manière de voir le monde. Le Mexique était partout en eux, mais cela ne se voyait jamais autant que lors du Día de Muertos. Malgré la distance et la culture différente en Angleterre, les Velasquez ne manquaient jamais de célébrer cette fête comme ils l’avaient fait tant de fois au Mexique, même si pour cela, ils avaient dû s’adapter un peu à leur pays d’adoption.

En Angleterre, il n’y avait pas de grandes célébrations, pas de parades dans les rues, pas de musique ni de personnes qui dansaient, le visage maquillé en calaveras. En Angleterre, il y avait Halloween, mais ça n’avait rien à voir. Le Día de Muertos n’existait pas, alors les Velasquez avaient dû s’y faire. Cependant, ils n’avaient pas renoncé à cette fête qui leur tenait tant à cœur, ils faisaient simplement les choses un peu différemment. Même si elle regrettait toujours les grandes fêtes qui avaient lieu au Mexique, Soledad n’avait pas eu de mal à se faire à une version allégée de cette fête. De toute façon, l’essentiel était de consacrer cette journée à célébrer la vie des personnes qu’ils avaient perdu, et ça, les Velasquez s’y appliquaient toujours. Cette année n’avait pas fait exception. Le jour du Día de Muertos, Soledad avait confié la gestion du Witches Bazaar à Maxime pour rejoindre sa famille dans la maison où sa mère vivait, un peu à l’extérieur de Londres. Là, ils avaient décoré ensemble l’autel sur lequel des photos de leurs défunts et notamment de Luis Velasquez, étaient exposées. Puis, tout en écoutant de la musique de leur pays, ils avaient cuisiné ensemble et avaient utilisé un miroir à double sens amélioré pour prendre des nouvelles de leur abuela restée au Mexique. Ceci fait, ils s’étaient rendus au cimetière où Luis reposait. Ensemble, ils avaient lavé la tombe du défunt, allumé des bougies et de l’encens et décoré le tout de fleurs de cempasúchil avant de s’installer pour grignoter ensemble quelques-unes des douceurs qu’ils avaient amené avec eux tout en se racontant leurs histoires sur ce père de famille qui leur manquait tant. Au Mexique, il y aurait eu foule au cimetière. Il y aurait eu des banderoles colorées, de la musique et un pique-nique digne de ce nom. Ils auraient déposé des offrandes sur la tombe de leur père, de la nourriture faite de leurs mains et du sel pour éloigner les mauvais esprit. Tout aurait été plus joyeux, plus festif. C’était un peu le cas, Soledad y veillait, mais puisqu’ils n’étaient pas dans leur pays, ils devaient s’adapter alors tout était un peu différent. Néanmoins, la mexicaine réussissait toujours à trouver une forme de sérénité dans cette fête, même s’ils ne pouvaient pas suivre toutes leurs traditions. Ils étaient là pour leur père, et c’était le principal. Lors du Día de Muertos, il était un peu plus avec eux et c’était tout ce qui importait.

Comme toujours, Soledad avait l’impression que le Día de Muertos continuait de la suivre même après avoir pris fin. Le lendemain n’était jamais aussi triste que le jour même, mais la mexicaine sentait que ses émotions étaient plus à fleur de peau que d’habitude. Si Maxime le remarqua tandis qu’elles travaillaient ensemble au Witches Bazaar, ce qui était certainement le cas étant donné que la jeune sorcière ne loupait rien, elle ne dit pas un mot à ce sujet, ce que Soledad apprécia. De toute façon, ça faisait des mois et des mois que ses émotions étaient sens dessus dessous, alors un peu plus un peu moins, Soledad n’était plus à ça près. Maxime devait également y être habituée, mais avait au moins la sagesse de ne pas le souligner. Du moins pas toujours, parce que la sagesse n’était pas exactement le trait de personnalité principal chez la Gryffondor. Mais Soledad ne lui en voulait jamais de ses questions indiscrètes et de ses maladresses, elle savait que cela venait toujours d’un bon sentiment. Parfois, elle prenait le temps de lui répondre, à d’autres moment elle choisissait de tout garder pour elle. Soledad ne cachait rien à Maxime, mais elle avait parfois juste besoin de temps. Cependant, une chose était sûre, désormais, la mexicaine était décidée à tout reprendre en main. Ses émotions, mais aussi son existence. Elle s’était laissé malmener pendant bien trop longtemps et il était grand temps que ça change. Elle avait déjà pris des décisions qui s’imposaient et s’efforçait maintenant de tourner la page. Ou du moins de se faire à cette idée. Mettre fin à toute forme de relation avec Doryan avait été aussi difficile qu’elle l’avait craint, mais ça avait été nécessaire. Il ne voulait pas la même chose qu’elle les concernant, ce qui était totalement son droit, alors cesser de le voir était la meilleure chose à faire. Ca avait été la seule chose à faire.

Maintenant, Soledad voulait tout simplement avancer. Même si Doryan ne l’avait pas pris au sérieux, c’était le cas et elle voulait clôturer ce chapitre de sa vie pour de bon. Le moldu ne lui avait pas rendu les choses faciles, elle avait bien senti le peu de respect qu’il portait à ce qu’elle lui avait dit la dernière fois qu’ils s’étaient vu, alors elle n’aurait pas dû s’étonner de le voir la contacter seulement quelques jours plus tard. L’envie de l’envoyer balader, de lui répondre pour lui ordonner de ne plus jamais lui écrire, de l’oublier une fois pour toute, avait été particulièrement forte mais elle avait tenu bon. A ses messages, elle avait opposé un silence décidé, et lorsqu’il avait été jusqu’à tenter de l’appeler, elle avait encore une fois refusé de répondre. L’idée de bloquer son numéro l’avait effleuré mais elle ne s’y était pas encore résolue. De toute façon, il avait cessé de tenter de la contacter alors ça n’avait pas été la peine d’en arriver là. Soledad avait tourné la page, et peut-être que Doryan allait enfin comprendre qu’il pouvait en faire de même. Même si elle rentrait dans un appartement vide, Soledad était bien plus sereine que quelques semaines auparavant, et c’était tout ce qui comptait. Enfin, son appartement n’était jamais exactement vide, elle avait toujours avec elle les présences de Samba et de Salsa -qui faisaient tout de même un peu leur vie de leur côté- et son lieu de vie n’était jamais froid, elle s’en était assurée. Depuis la veille, elle avait déposé sur une étagère quelques fleurs de cempasúchil, juste à côté d’une photo de famille. Ca n’avait rien à voir avec l’autel présent chez sa mère, mais ça l’aidait à avoir une pensée pour son père. Quand elle rentra ce soir-là, elle ne put s’empêcher de les contempler avec un léger sourire. La journée avait été longue et occupée, comme chaque fois qu’elle revenait au Witches Bazaar après une absence, même très brève. Au moins elle n’avait pas vu le temps passé et elle était contente de rentrer chez elle pour se reposer un peu.

Ce soir, Soledad ne travaillait pas au Neverland, elle n’avait donc pas besoin de ressortir affronter le froid de l’automne. La perspective d’une soirée tranquille lui plaisait bien et elle avait même l’idée d’aller se prélasser un peu dans un bon bain quand la sonnette retenti, l’arrêtant dans son mouvement. La mexicaine se tourna vers son entrée avec perplexité, elle n’attendait personne et ne recevait que peu de visites à l’improviste. Machinalement, elle se dirigea vers sa porte et posa la main sur la poignée pour ouvrir. « Soledad ? Tu peux m’ouvrir s’il te plait ? » Soledad se figea. Doryan. Sa main lâcha la poignée comme si celle-ci venait de la brûler. Aussitôt, elle sentit les battements de son cœur s’accélérer d’un mélange de colère et… D’autre chose. D’un sentiment qu’elle préféra ignorer et reléguer tout au fond de son être. Par Merlin, mais qu’est-ce qu’il faisait là ? En réalité, la question ne se posait pas vraiment, elle savait parfaitement ce qu’il voulait et cette idée fit naître une profonde irritation en elle. Ce qu’il voulait, elle ne voulait plus le lui donner, elle le lui avait dit, c’était terminé. Pourtant une fois de plus, il lui montrait le peu de respect qu’il accordait à sa parole. Qu’il lui accordait à elle. En silence elle recula d’un pas, les prunelles fixées sur sa porte comme si elle pouvait voir à travers. Elle n’avait pas besoin de voir Doryan pour imaginer sa silhouette, pour voir son sourire déjà assuré de sa victoire. Elle était soufflée de son culot et blessée du peu de considération qu’il pouvait avoir pour sa parole. En l’entendant frapper à sa porte, la mexicaine recula encore un peu. « Je veux juste parler. » Elle secoua la tête, oubliant une seconde qu’il ne pouvait pas la voir. Pas que ça ait la moindre importance de toute façon.

Il voulait juste parler. Bien sûr. Tout comme il voulait juste parler en lui envoyant des sms ou en l’appelant pour savoir si elle était disponible. Soledad n’y croyait pas une seconde. Ses intentions, elle les connaissait. La manière de penser de Doryan, elle la connaissait et elle n’avait aucune envie d’y être confrontée de nouveau. Ca lui avait fait bien assez mal comme ça la dernière fois. Elle avait donné, maintenant elle avait le droit de passer à autre chose. Elle cilla lorsqu’il frappa une troisième fois à sa porte. Doryan était à peu près aussi têtu qu’elle et elle savait parfaitement que son silence n’allait pas le faire fuir. De quoi serait-il capable si elle continuait de refuser de lui ouvrir sa porte ? Allait-il rester planté là indéfiniment, à continuer de frapper jusqu’à ce qu’elle craque ? Elle espérait bien que non, mais en même temps elle savait que c’était une option très probable. Il devait savoir qu’elle était chez elle, il devait avoir vu la lumière depuis la rue. Elle prit une seconde pour maudire Doryan. Une autre pour se maudire elle. Puis se rapprocha de nouveau de la porte. « Non. » Lança-t-elle assez fort pour qu’il l’entende. Elle ne toucha pas à la poignée de la porte, ne chercha pas à l’ouvrir, ça aurait été stupide de sa part. « On a déjà assez parlé, on n’a plus rien à se dire. » Ajouta-t-elle. Il n’avait pas besoin de la voir pour qu’elle lui répète ce qu’elle lui avait déjà dit. Elle avait été claire, même s’il n’avait pas voulu la croire. Elle n’avait aucune envie d’affronter son regard si c’était pour voir combien il s’en fichait. Elle prit une profonde inspiration, ignora son cœur qui tambourinait d’indignation. « Ma réponse à tes messages et tes appels n’a pas changée. » Le silence. Ca avait été ça la réponse à ses tentatives de la contacter et elle avait bien l’intention de continuer ainsi, elle n’avait pas envie de laisser à Doryan la moindre chance de la blesser de nouveau. « Que tu ailles jusqu’à te pointer ici ne changera rien. » Soledad n’arrivait pas à croire qu’il aille jusque-là. Qu’il se moque d’elle à ce point. Elle soupira. Elle était fatiguée de devoir batailler contre lui, exaspérée de le savoir là malgré leur dernière discussion, heurtée qu’il ne lui laisse même pas une chance de l’oublier en paix. « Rentre chez toi, Doryan. » Si lui ne pouvait pas respecter sa demande de l’oublier, alors ce serait à elle de l’oublier lui, et elle ne pourrait jamais y parvenir si elle lui ouvrait sa porte.

CODAGE PAR AMATIS




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So it goes
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Doryan Rosebury
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Sur quel critère se baser pour savoir qu’on reste statique trop longtemps, c’est simple, la lumière du palier qui s’éteint, quelle poisse. Doryan fit donc un mouvement pour que la lumière se rallume. Ça ne fonctionna pas comme escompté, ces détecteurs ce n’est vraiment pas performant, puisque faire un mouvement du bras ne fonctionnait pas, il prit la peine de faire un pas, plutôt deux avant que la lumière daigne bien se rallumer… Ah les économies d’énergie, ça n’aide pas trop à faire le pied de grue devant chez les gens. La question à se poser c’est est ce que ça dissuadait qui que ce soit, non parce que lui, il voulait bien recommencer plusieurs fois, en fait jusqu’à ce que Soledad accepte de lui ouvrir. Il ne demandait pas la lune. Purée, il aurait peut-être dû prendre une couverture de survie dans le camion de pompier, économie d’énergie toujours, personne ne chauffait le couloir. Il aurait peut-être dû prendre une bouteille d’eau et de quoi grignoter. La porte décida alors de le couper dans ses idées de gars qui n’a pas mangé depuis des heures, en parlant. Eh oui,  les portes ça parle, avare en vocabulaire celle-là, non. En temps normal, très franchement, il lui aurait demandé si elle sortait de la douche, Soledad hein, pas la porte, si elle était dans son peignoir ou qu’elle avait une serviette autour du corps et lui aurait sorti qu’elle pouvait sortir quand même, après tout, les voisins seraient bien contents, mais, il y a des moments un peu mal choisis pour ce genre de remarques. Quelques secondes de silences accompagnèrent le non de Soledad, par chance, la lumière ne s’éteint pas à ce moment-là pour sauver l’ego de Doryan. Elle finit par reprendre la parole pour dire qu’ils avaient déjà assez parlé. Quelle erreur, il n’y avait pas de limite au nombre de phrases qu’ils pouvaient échanger. Alors comme ça, selon elle, ils n’avaient plus rien à se dire. « Si t’es fatiguée de parler, je peux faire un monologue. » C’était juste bizarre de parler à une porte. Elle était très belle comme porte, là n'est pas la question. Disons qu'il aurait été plus agréable de voir Soledad en face afin de pouvoir identifier les différentes expressions qui se succédaient sur son visage, ça et le fait qu'elle lui manquait, c'était indéniable.

Sa réponse n'avait pas changé ? Il eut un petit rire, quelle réponse ? Elle n'avait pas payé ses factures de téléphone parce qu'il n'avait rien reçu du tout. « Il y avait des interférences, il y a des soucis de réseau, j'ai préféré faire le déplacement. » C'est ça, des problèmes de réseau, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d'alu. Il savait très bien que la couverture réseau n'avait pas le moindre problème, le fait que ses messages restent sans réponses était délibéré. Il savait aussi pourquoi elle agissait ainsi, c'était à lui de réparer tout ce joli boxon et pour cela s'il devait communiquer avec une porte, il le ferait. Le fait qu'il se pointe ne changeait rien ? Alors ça, c'était totalement faux, elle se rendait bien compte que là, elle répondait à ses paroles, plus difficile d'ignorer quelqu'un devant chez soi que sur son portable. Elle ne pouvait pas faire comme s'il n'était pas là puisqu'il aurait été du genre à toquer longtemps, indéfiniment. Certes, il n'était pas à l'abri qu'elle utilise sa magie pour se téléporter et ne pas avoir à communiquer avec mais, il semblerait qu'elle n'ait pas pris cette option, pour le moment en tout cas. Il aviserait si la situation changeait. « J'étais inquiet. » Oui, ça pouvait ne pas plaire comme réponse mais ils n'avaient pas vu les choses de la même manière et si elle avait eu le temps de réfléchir en amont, de se préparer mentalement, lui ça lui était un peu tombé dessus. C'était redondant cette histoire d'être pris au dépourvu avec Soledad, s'il n'avait rien contre les surprises, celles-là étaient complètement pourries, sans offense Soledad. Il avait mis un peu de temps avant de se rendre compte qu'elle avait été parfaitement sérieuse lorsqu'elle lui avait dit qu'ils ne se reverraient pas, avant de le comprendre, il avait eu tout le temps de s'inquiéter pour elle, partagé entre le fait qu'il savait au fond de lui qu'elle l'ignorait et le doute qu'il se base sur cette information sans vérifier. Il avait donc fait un crochet un soir pour s'assurer que s'il n'avait pas de réponses, c'est qu'elle ne voulait pas répondre. Il ne s'était pas attendu à ce qu'un appartement éclairé fasse se mélanger aussi bien deux émotions contradictoires, le soulagement de la savoir en vie et la peine, sans pouvoir expliquer pourquoi sur le moment, à la rigueur de la frustration, du manque, il aurait compris mais ce sentiment, il lui avait fallu du temps pour l'accepter pleinement et même avec ça, il lui avait fallu de l'aide. Tout se mélangeait entre un passé marqué au fer rouge qu'il ne voulait pas revivre et un présent qui ne lui convenait pas.

Depuis plus de six mois, ils n'arrivaient plus à être alignés. C'était invraisemblable, ils avaient été complices durant des mois et des mois et, maintenant, ils n'arrivaient pas à être sur la même longueur d'ondes, au même moment. Il n'était guère surpris par ses mots, ne s'attendant pas vraiment à ce qu'elle lui ouvre la porte directement, surtout après qu'elle lui ait dit qu'ils n'avaient plus rien à se dire. Ça n'était pas si grave, il voulait bien parler à travers une porte, même si de l'extérieur, c'était certainement ridicule et encore, il ne s'était pas assis sur le tapis. « Je rentrerai chez moi lorsque j'aurais dit ce que j'ai à te dire. » Oui, il avait enregistré ses paroles, elle n'avait plus rien à lui dire de son côté, il parlerait tout seul. Ça n'était pas un problème, il s'adaptait à la situation, il avait un objectif en tête et il voulait aller au bout de son idée. « Je pense que ce serait quand même plus pratique si tu me laissais rentrer. Si je te dis que je suis juste là pour parler, que je partirais après, tu peux me faire confiance non ? » La dernière fois qu'ils s'étaient vus était trop nulle, il ne l’avait pas prise au sérieux, partant du principe totalement erroné du coup, que le manque la pousserait à revenir sur ses propos. Ouai, il était utopiste de croire cela, il s’était loupé en beauté. Il n’empêche qu’ils ne pouvaient pas rester sur cette note pas du tout positive. Cela faisait deux fois qu’elle disparaissait du jour au lendemain et autant la première, on ne pouvait pas dire que Doryan aurait vu de manière positive le fait qu’elle lui envoie un texto, autant là, il voulait que les choses soient bien faites. « A la rigueur, tu peux pas me prêter une chaise, non parce que dans deux minutes je m’assieds sur le tapis et il a pas l’air doux. Ou alors je devrais peut être sonner chez un voisin pour demander une chaise ? » Après tout pourquoi pas, il délaissa la porte de Soledad quelques secondes pour regarder les autres portes « Ce sont lesquels tes voisins les plus susceptibles de me prêter une chaise d’après toi ? » Si elle lui donnait pas de nom il irait sonner chez la madame qu’il avait aidé, pour sûr qu’elle lui prêterait une chaise, elle.


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Mon allégeance : L'Ordre du Phénix, ma famille & Doryan
Dim 3 Déc - 22:31




Dis-toi que rien n'est écrit

l'avenir se construit
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Que Doryan aille jusqu’à se pointer chez elle n’aurait pas dû étonner Soledad. En fait, ça ne l’étonnait absolument pas. Limite, ce qui pouvait l’étonner c’était le temps qu’il avait mis à en arriver là. Une preuve de plus, s’il en fallait, qu’il ne l’avait pas du tout écouté, ou alors qu’il l’avait écouté mais qu’il n’avait pas accordé la moindre importance à ses propos. Elle avait pourtant eu l’impression d’être claire, la dernière fois qu’ils s’étaient vus. C’était terminé. Ce qu’il y avait entre eux, et peu importe comment il souhaitait le définir, c’était terminé. Franchement, ce n’était pas bien difficile à comprendre, ce n’était pas des mots particulièrement compliqués. C’était terminé, fini. Point. Leur relation était arrivée à son terme et cette fois-ci c’était pour de bon, Soledad avait été parfaitement sérieuse quand elle le lui avait annoncé. Ce n’était tout de même pas sa faute s’il n’avait pas voulu la croire, s’il s’était imaginé qu’elle changerait d’avis du jour au lendemain, sans réelle raison. Elle ne comprenait pas vraiment comment il avait pu penser ça, d’ailleurs, la preuve qu’il ne la connaissait pas tant que ça. La mexicaine n’avait jamais eu en tête de changer d’avis, sa décision avait été prise, et même si ça lui avait fait mal d’en arriver là, elle avait été finale. Il avait fallu qu’elle agisse pour son bien, qu’elle pense à elle et à ce qu’elle voulait. Et puisqu’ils ne voulaient plus la même chose, le choix n'avait pas été si compliqué que ça, au fond, douloureux, oui, mais pas réellement compliqué. Soledad n’avait jamais l’intention de s’enliser dans une relation qui ne lui convenait pas, dans une relation qui avait perdu tout son sens. Elle n’aurait jamais cru vivre ça avec Doryan, pas en sachant comment leurs huit mois ensemble s’étaient passé, mais il avait bien fallu qu’elle ouvre les yeux et regarde la réalité en face. La rupture avait été la seule solution, une coupure, une vraie, pour pouvoir enfin aller de l’avant.

Pour Soledad ça avait été très clair, mais apparemment, elle avait été la seule à voir les choses ainsi. A prendre ses propos au sérieux. Sans grande surprise, ça n’avait pas été le cas de Doryan. Pas surprenant, mais décevant, ça c’était certains. Sûrement aurait-elle dû y être habituée, apparemment quand il s’agissait de la prendre au sérieux, le moldu en était incapable. Il n’avait fallu que quelques jours avant qu’elle ne reçoive un premier message de sa part. Puis un second, et encore un autre avant qu’il ne passe aux appels. A tout ça elle n’avait pas répondu, elle s’était contentée d’un silence buté et oscillant entre la colère et la peine. Voilà la valeur que ses paroles avaient aux yeux de Doryan. Ou plutôt le peu de valeur. Qu’il vienne jusqu’à son appartement n’était donc pas vraiment une surprise. Dans la logique des choses c’était l’étape suivante. Puisqu’elle ne répondait pas à son téléphone peut-être répondrait-elle à sa porte. Ne pas répondre, là encore, aurait été le mieux à faire, garder le silence, faire demi-tour et aller prendre un bain comme elle en avait l’intention avant qu’il ne se pointe comme une fleur en s’imaginant qu’elle lui ouvrirait avec joie. Il voulait parler, mais Soledad n’en avait pas envie. De toute façon elle ne voyait pas bien ce qu’ils pouvaient se dire, leur dernière conversation l’avait laissé blessée et amère, elle n’avait aucune envie de subir ça de nouveau. « Si t’es fatiguée de parler, je peux faire un monologue. » Derrière sa porte, Soledad secoua la tête. De ça non plus, elle n’en avait pas envie. De toute façon, elle ne voyait pas bien ce que Doryan aurait de plus à lui dire. Lui aussi, il avait été parfaitement clair la dernière fois et elle n’avait rien oublié de ce qu’il avait pu lui dire. Si c’était pour entendre de nouveau combien il considérait leur relation passée comme une erreur et que se contenter de coucher était mieux, non merci. Autant que les choses soient claires, la réponse de la mexicaine n’avait pas changé en quelques jours à peine. « Il y avait des interférences, il y a des soucis de réseau, j'ai préféré faire le déplacement. » Soledad sentit sa gorge se serrer de frustration en entendant ses propos et surtout son rire. Et voilà, il recommençait déjà à se moquer d’elle, à ne rien prendre au sérieux. Peu importe ce qu’elle faisait, ou qu’elle ne faisait pas, c’était toujours la même chose. « Il n’y a aucun problème de réseau. » contra-t-elle sèchement. Son silence était une réponse et il allait falloir qu’il le respecte.

Il pouvait toujours se planter devant sa porte et y toquer jusqu’à en avoir mal à la main, ça ne changerait rien. Soledad n’avait jamais été du genre à changer d’avis toutes les deux minutes, pour un oui ou pour un non, et ça aussi il aurait dû le savoir. Décidemment, il la connaissait bien peu et ça n’avait rien à voir avec sa nature de sorcière qu’elle lui avait caché. « J'étais inquiet. » La brune ouvrit la bouche sans rien dire, soufflée par le culot de Doryan. Il était inquiet ? Non mais la bonne blague. Il se fichait d’elle, elle ne voyait pas d’autre explication. S’il s’était inquiété, ce n’était pas pour elle, mais plutôt pour lui parce qu’il ne l’avait plus à sa disposition pour coucher quand il en avait envie. Il s’était inquiété parce qu’il avait enfin compris qu’elle avait été sérieuse en lui annonçant que c’était terminé. « Menteur. » Argua-t-elle avec amertume. Non, elle ne le croyait pas. Il n’en avait rien à faire d’elle et il le lui avait montré. Il s’en fichait bien de ses états d’âme, elle lui avait dit qu’il la faisait souffrir et ça ne l’avait même pas fait sourciller. Il ne pouvait pas s’imaginer qu’elle allait le croire aussi facilement, qu’elle allait se faire avoir aussi facilement. Soledad n’oubliait rien et certainement pas toutes les offenses, toute la souffrance que Doryan lui avait causé. Et elle avait bien l’intention de ne plus lui laisser la moindre occasion de la blesser de nouveau. Il pouvait rentrer chez lui, c’était la meilleure chose à faire. Elle ne voyait pas pourquoi il s’acharnait de la sorte et ça la tuait de voir que même dans leur rupture ils ne voulaient pas la même chose. « Je rentrerai chez moi lorsque j'aurais dit ce que j'ai à te dire. » Soledad laissa échapper un soupir agacé. Elle n’oubliait pas que Doryan pouvait se montrer particulièrement têtu quand il le voulait mais pour une fois qu’elle aurait aimé qu’il se résigne. Ou du moins qu’il l’écoute.

« Je pense que ce serait quand même plus pratique si tu me laissais rentrer. Si je te dis que je suis juste là pour parler, que je partirais après, tu peux me faire confiance non ? » Soledad fronça les sourcils. Comment étaient-ils passé de simplement lui ouvrir la porte à le faire rentrer chez elle ? Ce n’était pas ce qu’il lui avait dit, seulement quelques minutes auparavant et elle eut le vif sentiment qu’il cherchait à l’arnaquer. Sauf que cette fois, ça n’avait rien d’un petit jeu marrant entre eux. Elle était loin de trouver ça drôle, d’avoir envie de renchérir. Et puis, il y eut autre chose, un petit terme qui la fit tiquer et fit remonter des souvenirs particulièrement désagréables. Une question qui lui parut soudainement particulièrement injuste. Il voulait qu’elle lui fasse confiance. Non, il insinuait qu’elle pouvait lui faire confiance, qu’elle devait lui faire confiance. Soledad eut une expression de dédain, il devait vraiment se moquer d’elle. « Oh, tu veux dire comme toi, tu me fais confiance ? » Il le lui avait dit pourtant, il ne voulait plus accorder sa confiance à personne, qu’il ne voulait plus lui faire confiance à elle. C’étaient ses mots et ils s’étaient gravés dans la mémoire de Soledad. Et là, il osait lui dire qu’elle pouvait lui faire confiance ? Oh non, ça ne marchait pas comme ça. Ce n’était pas seulement à sens unique, ce n’était pas seulement quand et comme ça l’arrangeait lui. « Arrête de me prendre pour une idiote, Doryan. » Elle avait voulu, pourtant. Lui accorder sa confiance, regagner la sienne, retrouver ce qu’ils avaient, et il l’avait envoyé sur les roses. Il l’avait traité avec mépris et complaisance et elle ne l’oubliait pas, même alors qu’elle tentait de passer à autre chose. Qu’il avance maintenant qu’elle pouvait lui faire confiance, c’était vraiment se moquer d’elle.

Il fallait que Doryan parte, il fallait qu’il l’écoute pour une fois, Soledad ne voyait pas comment cette conversation pourrait bien se terminer. Elle ne voyait pas ce qu’il pourrait avoir à lui dire. Il en avait bien assez dit la dernière fois et elle n’avait pas envie de s’infliger ça de nouveau, elle était enfin prête à clôturer ce chapitre de sa vie et voilà qu’il débarquait. Rapidement, les espoirs de Soledad de le voir partir furent douchés. « A la rigueur, tu peux pas me prêter une chaise, non parce que dans deux minutes je m’assieds sur le tapis et il a pas l’air doux. Ou alors je devrais peut être sonner chez un voisin pour demander une chaise ? » La mexicaine ouvrit de grands yeux. Elle n’en croyait pas ses oreilles. Le culot de Doryan la clouait sur place, la laissant un instant incapable de trouver ses mots. « Ce sont lesquels tes voisins les plus susceptibles de me prêter une chaise d’après toi ? » Soledad s’offusqua un peu plus. Déjà qu’il réclame une chaise, elle n’en revenait pas, mais qu’il veuille impliquer les voisins, c’était encore pire. Ces histoires ne les regardaient pas et elle ne voulait pas que tout son immeuble soit au courant de ce qu’il pouvait se passer dans sa vie privée. C’était déjà assez compliqué à gérer toute seule, elle ne voulait pas que des inconnus y mettent leur nez. Avec quelqu’un d’autre, elle aurait pu croire à du bluff, mais elle connaissait Doryan et elle savait qu’il en était parfaitement capable. Cette menace ne passait pas du tout, il la mettait au pied du mur et elle s’en rendait bien compte. Sentant sa patience arriver à ses limites, Soledad ne se laissa pas le temps de réfléchir. Elle franchit la distance qui la séparait de la porte et l’ouvrit, certainement un peu plus brusquement que ce qu’elle avait prévu. « Mais qu’est-ce qu’il y a de plus à dire, Doryan ? » Elle ne comprenait pas. « Tu as déjà été très clair la dernière fois, j’ai bien compris le message. Pas la peine de te répéter, j’ai pas besoin… »

La phrase de Soledad ne connu jamais de fin, même elle en perdit totalement le fil lorsqu’elle se trouva finalement face à Doryan. Sa verve se tarit aussitôt pour la laisser complètement abasourdie. Elle cligna des yeux, prise au dépourvue. « T’es pas sérieux… » Souffla-t-elle lentement. Il était en tenue de pompier. En tenue complète, devinait-elle, puisqu’elle ne l’avait jamais vu ainsi. Elle sentit son cœur se serrer, l’amertume la gagner un peu plus, en comprenant ce que ça voulait dire. « C’était quoi le plan ? » Demanda-t-elle après un instant de silence. Elle n’était pas si bête que ça Soledad. Doryan était en tenue de travail, il était là sur son temps de travail, il n’était pas libre, il n’était pas vraiment là pour elle. Soledad remonta ses prunelles jusqu’à trouver celles du moldu, elle pinça les lèvres s’interdisant de laisser filtrer la moindre émotion autre que l’amertume. « Tu viens me baratiner, tout ça pour coucher avec moi entre deux interventions ? » Venir prendre son pied pendant sa pause ça devait sûrement lui paraître une bonne idée. Merde, elle était vraiment trop stupide. « Même pas besoin de t’organiser pour avoir une excuse pour partir, cette fois, ça tombe bien. » Elle renifla, elle se sentait vraiment idiote. Sa main se crispa un peu plus sur la poignée de la porte, l’envie de la claquer au nez du moldu l’envahissait. Il lui avait déjà fait le coup pourtant, là il s’en cachait même encore moins. Elle aurait dû le voir venir. « Tes collègues sont en bas à t’attendre, c’est ça ? Prêts à te féliciter une fois que tu auras tiré ton coup ? » Était-ce comme ça qu’ils la voyaient tous ? Juste bonne à coucher avec Doryan ? Juste un amusement pour lui ? C’était bien possible, aucun d’entre eux ne lui avait caché ce qu’il pensait des relations de couple. Ca ne devrait pas la surprendre, encore moins la heurter. Mais c’était trop tard pour ça. Soledad n’aurait jamais dû ouvrir cette porte, elle l’avait su dès le début que ce serait une erreur et encore une fois elle était tombée en plein dedans. D’ailleurs, elle allait refermer la porte, voilà. Elle allait refermer cette porte et laisser Doryan planté là. C’était la meilleure chose à faire, c’était la seule chose à faire. Elle allait refermer cette porte une bonne fois pour toute sur tout ça. Sur lui. Sur eux.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Lumos
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Mon allégeance : les Rosebury, Belle et Soledad
Sam 9 Déc - 16:54
Il n'y a que toi pour savoir quel sens donner à ta vie...
Soledad  

Il y a vouloir avoir le dernier mot, un exercice dans lequel ils étaient excellents tous les deux, et le fait de ne rien supporter. Il ne connaissait pas vraiment le ton utilisé par Soledad et s'il fallait un rappel du fait que la situation n'était pas normale, il était là. Il ne se laissa pas gagner par sa sécheresse nouvelle, se contentant de faire le surprit « Ca doit venir de mon téléphone alors. » Il n'allait pas commencer à être déstabilisé par le ton de Soledad, ce serait quand même un comble. Au moins, s’il se posait la question - pas du tout - là il était fixé, elle faisait la tronche et ça n'était que le début. Parce que oui, lorsqu'il lui faisait part du fait qu'il s'était inquiété pour elle, elle le traitait de menteur. Ah, si elle le disait, c'est que ça devait être vrai. C'est vrai qui de mieux placer qu'elle pour savoir ce qu'il avait ressenti face à son silence, surtout en sachant qu'elle était une sorcière, qu'elle s'était déjà faite prendre à partie sous ses yeux, qu'elle répondait toujours rapidement aux textos et que Londres n'était pas sûr pour les sorciers. Nooon vraiment, il n'y avait aucune raison pour que Doryan soit inquiet, qu'est-ce qu'il était bête à se faire des films pour rien. « Moi je trouve que ça ressemblait quand même pas mal à de l'inquiétude. » Oui oui, ne pas lui laisser le dernier mot, faudrait pas mal l'habituer tout de même. Une nouvelle preuve que Soledad était d'une humeur massacrante ? Oh bah lui demander de lui faire confiance, mais quelle idée d'avoir sorti ça, bien sûr qu'elle lui rentrait dedans. Roh mais pourquoi elle lui parlait de lui et de la confiance ou plutôt du manque de confiance qu’il avait à son égard, c’est fou ça. A la manière d’un chat retombant sur ses pattes, Doryan rétorqua plein de bonne humeur « Alors oui, par exemple, je sais que si tu me dis que tu veux juste parler, je te fais confiance pour que ça n’aille pas plus loin. » Non mais jouer au con, il savait très bien faire, ça devait être le second domaine dans lequel il excellait le plus. Bon, loin, très loin d’adorer les réflexions de Doryan aujourd’hui, Soledad lui fit une remarque tout aussi agréable à entendre, il devait arrêter de la prendre pour une idiote. Non mais il ne demandait pas mieux mais si elle arrêtait de tout prendre mal et de penser, à tort, qu’il passait son temps à vouloir l’arnaquer et qu’il n’était pas plein de bonne volonté.

S’il ne répondit pas à sa phrase, parce qu’il n’avait  rien de spécial à dire à ce sujet, il décida de forcer un peu le destin. Il n’allait pas rester 107 ans debout devant une porte, oui même si la porte était charmante, là n’est toujours pas la question, il voulait bien s’asseoir sur une chaise. L’option la plus simple serait que Soledad lui en prête une gentiment – fin non l’option la plus simple c’est qu’elle le laisse entrer on va pas se mentir – sinon, il pouvait toujours demander à un voisin. Avec un beau sourire et un air un peu gêné, ça passerait sûrement, il était cependant preneur des conseils de la spécialiste des lieux, lequel de ses voisins était le plus généreux. Aucun semble-t-il, Soledad ouvrit rapidement la porte et franchement gros effort de la part de Doryan pour ne pas lui faire un sourire… ouai bon ça loupa, bien sûr qu’il lui offrit un sourire, s’efforçant néanmoins de ne pas avoir l’air victorieux ou fier de lui-même si, bien sûr qu’il l’était, il avait trouvé le levier pour la faire céder, comment ne pas être fier de soi. Qu’est ce qu’il avait de plus à dire, mais justement, c’est de ça dont il voulait lui parler, énormément de choses, il avait énormément de choses nouvelles à lui dire. Elle s’arrêta brusquement de lui parler pour le fixer et alors c’était tout sauf le fait de reluquer quelqu’un ce regard. Non mais il reluquait assez souvent pour être un expert et puis Soledad, il la connaissait un peu quand même,  elle n’avait pas cet éclat dans le regard quand elle le reluquait. Comment ça il n’était pas sérieux ? Oui alors, jusqu’à preuve du contraire, il était pompier, qu’il soit en tenue de pompier ça n’avait rien de choquant, ça n’était pas non plus une insulte envers elle.

Alors là, c'était bien la première fois que son uniforme faisait cet effet là à une fille. Ce n’était quand même pas sa faute à lui si elle avait des goûts de chiotte et qu'elle fantasmait sur les blouses blanches des médecins. Il retira son blouson histoire qu'elle arrête de le regarder comme s'il était habillé d'un sac poubelle, même si très franchement, il ne faisait pas chaud dans ce couloir, ce qu’il ne devait pas faire tout de même, il avait pour amie la seule fille pas attirée par l'uniforme des pompiers, c'est un comble tout de même. Il venait la baratiner ? C'est bien ce qu'elle venait de dire ? Alors il voulait bien qu'elle lui reproche des choses mais il y a des limites tout de même « Je t'ai déjà baratiné pour coucher avec toi Soledad ? » Il fallait qu'elle lui dise quand parce qu'il avait au contraire l'impression d'avoir toujours été trop honnête avec elle. Pour le reste, il ne pouvait nier qu'elle avait raison, il s'était organisé ces derniers temps pour ne pas avoir à rester à ses côtés plus que nécessaire. S'il ne répliqua rien, ça offrit à Soledad l'opportunité de continuer à l'attaquer, loin de se laisser déstabiliser par sa mauvaise humeur évidente, Doryan la reprit « Tu me surestimes un peu, arriver à te convaincre de coucher, puis coucher avec toi, ça prendrait quand même un certain temps, ils n'attendraient pas si longtemps dans le camion, ils viendraient sonner chez toi pour savoir où on en est. C'est un très mauvais plan. » Quant aux félicitations, s'il devait être félicité à chaque fois qu'il avait couché avec Soledad, ce serait quand même un peu de l'abus,  plaisant mais de l'abus. « Je ne suis pas là pour coucher. Il n'y aura pas de félicitations. » Oui, il voulait bien accepter que ce soit pas facile à comprendre mais il était là pour parler, ce serait quand même mieux de régler tous leurs soucis avec du sexe mais il semblerait que ça ne fonctionne pas ainsi. Pas sûr que les gars le félicitent pour cette décision un peu dingue de vouloir se mettre en couple avec Soledad, en plus.

Sérieusement ? Elle était en train de fermer la porte ? Ah oui mais non, ce n’était pas possible ça. Doryan posa donc sa main à plat sur la porte pour la pousser dans l'autre sens, insistant un peu pour cela mais sans y aller comme une brute non plus, ce serait contreproductif de lui faire du mal. Tout en l'empêchant clairement de lui claquer la porte au nez et en agrandissant petit à petit l'espace ouvert, il se glissa à l'intérieur tout en analysant de façon scandaleuse la situation « Il y a un courant d'air, certainement une fenêtre mal fermée dans le couloir. C'est chiant si ça claque sans arrêt alors que je suis en train de parler, ça va nous déconcentrer. » C'est ça, une fenêtre mal fermée, pas du tout une action de la part de Soledad. Un instant, son regard chercha le porte manteau, la veste de pompier ça pesait son petit poids, la poser c'était aussi montrer qu'il ne comptait pas être un courant d'air. Un bref regard sur Soledad le fit changer d'avis, chaque geste qu'il faisait, chaque parole qu'il prononçait lui déplaisait. Il allait garder sa veste en espérant que ce soit la meilleure décision. « Je ne suis pas là en coup de vent. Je n'ai pas d'obligation qui me feras partir ce soir. Je resterai le temps que tu voudras. » Il fronça les sourcils presque aussitôt, sentant qu'elle allait s'emparer de cette phrase et lui dire que ça y est, elle ne voulait plus. Il leva sa main libre, tous les doigts en l'air « Laisse-moi cinq minutes, s'il te plaît. » C'était pas énorme cinq minutes, il en avait conscience, en plus il était du genre à tchatcher, beaucoup, il allait devoir faire un peu attention. Néanmoins, sauf dans le cas où elle le coupait pour le contredire, il n'y aurait pas d'échanges, elle était hermétique à tout alors oui c'était déplaisant au possible parce qu'il aimait mieux quand ils s'enquiquinaient et ce soir, les tentatives d'humour de Doryan n'avaient pas eu les réactions escomptées. « Si, au bout de cinq minutes, tu as toujours envie que je parte d'ici et que je sorte de ta vie... » Il la regarda dans les yeux « Je le ferai. » Et pourtant, il n'en n'avait pas envie du tout, il ne devait pas laisser cette idée le submerger, il allait réussir.

Il sortit son téléphone, à la base pour montrer qu'il était bon joueur - ah bah ça qui ça étonne ? - et qu'il était prêt à mettre un minuteur mais ça lui donna une autre idée. Il ouvrit son répertoire, tournant l'écran en direction de Soledad, ce qui rendait la manipulation bien plus difficile, il fit défiler les contacts jusqu'à son prénom - heureusement qu’il ne l’a pas renommé plan cul sur son téléphone - et supprima le contact. Une fois cela fait et même si là, clairement ça le faisait chier parce qu'il y avait plein d'échanges plutôt sympathique là-dedans, il chercha la conversation avec Soledad et la supprima. Tout allait bien, il fallait s'en convaincre, ça n'était pas une inconnue en face, c'était Soledad et ils s'entendaient bien, ils avaient réussi à se parler, à rigoler, à coucher ensemble malgré les mois compliqués. Ça irait même si aujourd'hui, elle n'était pas vraiment dans la meilleure des dispositions, il s'en rendait bien compte qu'elle n'avait pas envie d'être avec lui, elle ne voulait pas lui parler, encore moins le voir mais il avait conscience qu'en supprimant son numéro, il n'aurait pas d'autres chances. Sans oublier qu'elle ne ferait jamais l'erreur - ce qu'elle considérait comme une erreur tout du moins - de lui ouvrir une seconde fois. « Tu veux bien m'écouter pour les cinq prochaines minutes ? » Bon et si elle disait non? Hum il lui faudrait un plan B sans parler, alors pas de soucis il voulait bien dessiner pour lui expliquer mais ça risquait de prendre plus de cinq minutes à moins qu'il ne s'applique pas et que Soledad sur le dessin ressemble à une patate, pas le meilleur compliment du monde que de dire c'est toi alors que le truc c'est juste un ovale avec des yeux et un sourire. Mais toutes les tentatives étaient bonnes à prendre, il attendait la réponse pleine de bonne humeur, à n'en pas douter, de Soledad.
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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Pour la première fois, Soledad ne prenait aucun plaisir à contredire Doryan. Avoir cette joute verbale avec lui ça ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout. Contrer tout ce qu’il pouvait dire, cette fois ça n’avait rien d’agréable et c’était bien la preuve que rien n’allait entre eux. D’ailleurs, il n’y avait plus d’entre eux et c’était ça tout le problème. Il était là alors qu’elle avait été claire sur la fin de leur relation. Il était là, et ça prouvait qu’il n’avait pas écouté ses propos, qu’il ne respectait pas ses paroles. Elle n’avait pourtant rien caché, elle n’avait rien laissé miroiter, elle ne lui avait pas donné le moindre espoir, quand elle lui avait annoncé que c’était terminé entre eux, elle avait été parfaitement sincère. Ca n’avait pas été des paroles simples à prononcer, ça avait été une décision qui lui avait brisé le cœur mais jamais elle n’avait été aussi sûre d’elle. Sa relation avec Doryan avait fini par la faire souffrir, la seule solution avait donc été d’y mettre fin. Mais ça c’était sans compter sur le moldu qui, non content de se pointer devant sa porte, rétorquait à tout ce qu’elle pouvait dire, tournant en dérision l’agacement de la mexicaine. Un problème de réseau l’avait empêché de recevoir ses réponses à ses messages, mais bien sûr. Soledad n’avait tout simplement pas répondu aux fameux messages, à ceux uniquement envoyés dans le but de savoir si elle était disponible pour coucher. « Ca doit venir de mon téléphone alors. » De l’autre côté de la porte, Soledad pinça les lèvres en silence. Elle refusait de répondre d’avantage, elle refusait de s’engager sur ce terrain-là. Elle savait bien ce que ça donnait les joutes verbales avec Doryan, ça appartenait au passé désormais. De toute façon, s’il rétorquait c’était uniquement parce que ça l’amusait et Soledad était fatiguée qu’il lui donne l’impression que tout ce qu’elle disait ne méritait pas d’être pris au sérieux.

Il avait été inquiet pour elle. Cette fois, ce fut au tour de la brune de se demander comment il pouvait s’imaginer qu’elle allait prendre ça au sérieux. S’il s’était vraiment inquiété, ça avait dû être en comprenant enfin qu’elle était sérieuse et qu’elle ne souhaitait plus le voir. Il avait dû s’inquiéter de ne plus pouvoir coucher avec elle, voilà tout. Soledad ne pensait pas un instant qu’il était sincère en lui disant qu’il s’était inquiété, il lui avait bien fait comprendre le peu d’attention qu’il portait à son bien-être. « Moi je trouve que ça ressemblait quand même pas mal à de l'inquiétude. » Soledad roula des yeux, à la fois bien contente qu’ils soient toujours séparés d’une porte, et déçue qu’il ne puisse pas voir ses réactions. « Si tu le dis. » Grinça-t-elle. Ce n’était pas juste qu’elle ne le croyait pas, c’était aussi qu’elle n’avait pas envie de le croire. Elle ne voulait pas laisser Doryan entrer dans sa tête et le laisser jouer avec ses émotions. Elle ne l’avait que trop laissé faire par le passé et elle avait bien vu le résultat. Elle avait fini avec le cœur brisé pendant que lui continuait de s’amuser de tout, et surtout d’elle. Et le pire, c’était qu’il continuait. Il avançait qu’elle pouvait lui faire confiance quand il disait ne vouloir que parler, mais Soledad ne voyait pas quand est-ce que la confiance était revenue entre eux. Il lui avait dit qu’il ne lui faisait plus confiance, qu’il ne voulait plus lui faire confiance et ça, elle était loin de l’oublier. Ces mots avaient été assez durs à entendre comme ça pour qu’elle les laisse passer. Qu’il affirme aujourd’hui qu’elle pouvait lui faire confiance c’était quand même bien se moquer d’elle. Lui avait le droit de la considérer comme indigne de sa confiance, mais elle, elle devait s’en remettre entièrement à sa parole. C’était vraiment injuste et Soledad n’hésita pas à le souligner. « Alors oui, par exemple, je sais que si tu me dis que tu veux juste parler, je te fais confiance pour que ça n’aille pas plus loin. » Entendre le ton joyeux de Doryan fit grincer des dents la mexicaine. Non seulement il tordait ses paroles comme ça l’arrangeait, mais en plus ça voulait toujours dire qu’il ne lui faisait pas confiance. « Mais par contre quand je te dis que c’est terminé entre nous, là y’a plus de confiance qui tienne. » Souligna-t-elle sèchement. Il allait vraiment falloir qu’il arrête de la prendre pour une idiote.

Ce qui était vraiment loin, mais alors très loin, d’être gagné. En quelques mots, Doryan réussi à la convaincre d’ouvrir sa porte. Ou plutôt, Soledad arriva à bout de patience en entendant qu’il comptait aller sonner chez les voisin et ouvrit brutalement sa porte, bien décidée à empêcher le moldu d’impliquer tout son immeuble dans ses affaires personnelles. Mais surtout à faire comprendre à Doryan qu’ils s’étaient tout dit et que cette visite était complètement inutile. Elle aurait pu partir dans un long discours agacé, lui balancer une foule de questions et de reproches, mais lorsqu’elle se rendit compte que Doryan portait sa tenue de pompier, elle perdit aussitôt son élan et ses paroles moururent dans sa gorge. Le voir ainsi vêtu la frappa, mais pas dans le bon sens du terme. En d’autres circonstances, elle aurait pu admirer la vue qu’il lui offrait. Il portait vraiment très bien la tenue de pompier, s’en était presque un scandale. Dans une autre temporalité, Soledad l’aurait trouvé vraiment canon ainsi, mais là ce n’était absolument pas sur cet aspect qu’elle se concentrait. A ses yeux, qu’il débarque en tenue de travail ça voulait dire qu’il était là entre deux interventions, qu’il n’avait pas réellement de temps à lui consacrer. Qu’il était là pour obtenir quelque chose et s’en aller. Ca lui fit tirer des conclusions qui, malgré toute la distance qu’elle essayait d’instaurer, malgré cette fin dont elle était convaincue, lui firent bien plus mal que prévu. « Je t'ai déjà baratiné pour coucher avec toi Soledad ? » Soledad s’efforça de conserver un regard impassible, de ne rien laisser filtrer. Si par le passé Doryan n’avait effectivement jamais eu besoin de la baratiner pour qu’elle couche avec lui, la sorcière ne trouvait pas que cela soit positif pour autant. Ca voulait surtout dire qu’elle avait été assez stupide pour finir dans ses bras sans qu’il ait rien à faire. Qu’elle s’était mise toute seule dans une situation où il avait pu lui briser le cœur sans le moindre mal. « Il y a un début à tout. » Rétorqua-t-elle avec autant d’amertume que de mauvaise foi. Il ne cherchait peut-être pas à la baratiner, mais il ne pourrait pas lui ôter aussi facilement l’idée de la tête qu’il était là uniquement pour coucher. Ses messages et appels avaient été dans ce but alors elle ne voyait pas pourquoi sa visite serait différente. Pour un peu, il avait prévenu ses collègues qu’il revenait une fois qu’il aurait obtenu ce qu’il voulait. « Tu me surestimes un peu, arriver à te convaincre de coucher, puis coucher avec toi, ça prendrait quand même un certain temps, ils n'attendraient pas si longtemps dans le camion, ils viendraient sonner chez toi pour savoir où on en est. C'est un très mauvais plan. » Si habituellement ce genre de remarque aurait pu arracher sans mal une réplique bien sentie à Soledad, cette fois-ci elle se contenta de garder le silence. Tout ça ne l’amusait clairement pas autant que Doryan. « Je ne suis pas là pour coucher. Il n'y aura pas de félicitations. » Effectivement, il n’y aurait pas de félicitations parce que dans tous les cas, Soledad n’avait aucune intention de coucher avec lui.

En fait, elle avait plutôt l’intention de couper court à toute cette discussion. Elle en avait marre de souffrir à cause de Doryan, elle était fatiguée de ne jamais réussir à l’oublier alors le mieux à faire c’était de fermer cette porte et de s’appliquer à ignorer sa présence. Soledad était décidée, elle savait que c’était la seule chose à faire, alors elle avait déjà commencé à refermer la porte mais la main de Doryan vint se poser sur le battant , l’empêchant de terminer son geste, allant même jusqu’à pousser la porte pour l’ouvrir. Si Soledad lui adressa un regard sombre, elle ne s’infligea pas la honte de tenter de lui résister. Elle avait beau être une sorcière, ils n’avaient pas la même force physique, alors c’était parfaitement inutile. Elle eut tout de même une exclamation outrée quand il en profita pour entrer dans son appartement. Elle ouvrit la bouche pour lui signifier qu’elle ne l’avait jamais autorisé à entrer mais Doryan la prit de vitesse. « Il y a un courant d'air, certainement une fenêtre mal fermée dans le couloir. C'est chiant si ça claque sans arrêt alors que je suis en train de parler, ça va nous déconcentrer. » Soledad le regarda, scandalisée par son culot. Il ne savait donc pas que ça ne se faisait pas d’entrer ainsi de force chez les gens ? Encore moins chez son ex ? Surtout avec une excuse aussi nulle, non mais sérieusement. Soledad avait du mal à croire qu’il en soit arrivé là et que ça n’ait pas l’air de le déranger. Qu’il l’empêche de lui claquer la porte au nez était une chose, mais qu’il entre en était une autre. « Doryan, sors de chez moi. » Souffla-t-elle, le cœur battant un peu plus fort dans sa poitrine. Il était peut-être décidé, mais elle, elle n’avait pas envie d’avoir cette confrontation avec lui. La dernière fois, elle en était ressortie blessée et elle n’avait aucune intention de recommencer. Elle recula d’un pas et sa main abandonna la poignée de la porte désormais inutile. Elle savait qu’une fois de plus, il ne l’écouterait pas. « Je ne suis pas là en coup de vent. Je n'ai pas d'obligation qui me feras partir ce soir. Je resterai le temps que tu voudras. » Aussitôt, Soledad ouvrit la bouche, prête à rétorquer que c’était parfait, qu’elle ne voulait pas qu’il reste et qu’il pouvait partir sur le champ, mais Doryan ne lui laissa pas le temps de prononcer le moindre mot. « Laisse-moi cinq minutes, s'il te plaît. » La brune pinça les lèvres, exaspérée de se voir couper l’herbe sous le pied.

« Si, au bout de cinq minutes, tu as toujours envie que je parte d'ici et que je sorte de ta vie... » Leurs prunelles se croisèrent, Soledad s’efforça de ne pas ciller, de ne rien montrer. « Je le ferai. » La mexicaine choisit de garder le silence. De toute façon, elle n’était pas sûre que si elle refusait, Doryan l’écouterait. Il était têtu et jusque là il avait obtenu ce qu’il voulait. Il se trouvait face à elle, dans son appartement. Soledad ne voyait pas pourquoi il renoncerait juste parce qu’elle le lui demanderait. Elle fronça les sourcils en le voyant sortir son portable et tourner l’écran vers elle. Elle fut de plus en plus perdue quand il supprima son numéro dans son répertoire elle a bien vu qu’elle s’appelait plus âme sœur tkt et leur conversation dans l’application de messages. Elle déglutit, habitée par un sentiment particulièrement désagréable, mais sa gorge s’était serrée et elle s’en voulu pour ça. « Je suis sensée comprendre quoi ? » Demanda-t-elle finalement. S’il voulait lui montrer qu’il s’en fichait d’elle et que non seulement il n’avait plus besoin de son numéro mais qu’en plus il ne tenait pas à retomber un jour sur leurs conversations alors il ne pouvait pas mieux s’y prendre. Le message passait parfaitement. Par contre, elle ne comprenait pas pourquoi il avait besoin d’être face à elle pour faire ça. Soledad n’avait pas besoin de voir ça. A part s’il souhaitait remuer un peu plus le couteau dans la plaie. Ca ressemblait peu à Doryan d’agir ainsi, de chercher volontairement à lui faire du mal, mais vu comment les choses ne cessaient de tourner entre eux, la mexicaine ne voulait plus s’avancer sur rien. Mais c’était tout de même faire beaucoup d’effort juste pour ça. Venir jusqu’à chez elle, la tanner pour qu’elle lui ouvre, forcer son entrée, tout ça pour ça ? Soledad ne comprenait pas.

Soledad ignorait à quoi rimait cette petite démonstration et franchement, ça ne lui donnait pas envie de savoir ce que Doryan réservait pour la suite. « Tu veux bien m'écouter pour les cinq prochaines minutes ? » La mexicaine hésita. Le plus sage serait de refuser. N’avait-elle pas assez donné ? Assez prit sur elle, assez souffert ? Laisser Doryan parler c’était lui donner du pouvoir, un moyen de la blesser de nouveau et elle n’avait pas envie de ça. Elle doutait de pouvoir en supporter plus. Soledad fut sortie de ses réflexions par des tintements répétés qui venaient d’une autre pièce. Elle jeta un coup d’œil pas vraiment assuré à Doryan avant de marmonner « Mierda. » C’était bien le moment. Un coup d’œil à son salon lui apprit ce qu’elle savait déjà. A sa fenêtre se tenait perché la silhouette minuscule de Samba. Le petit hibou frappait la vitre de son bec avec une énergie reconnaissable entre mille. Soledad soupira et laissa finalement la porte de son appartement se refermer complètement. « Tu devrais rester à l’écart. » Glissa-t-elle à Doryan en passant devant lui. Qu’il ne l’écoute pas serait à ses risques et périls. Elle traversa son salon pour ouvrir la fenêtre à son hibou. Mais au lieu de lui ouvrir en grand pour le laisser voleter à sa guise comme elle en avait l’habitude, cette fois, elle ouvrit juste un peu et présenta son bras à Samba pour qu’il s’y perche, ce qu’il fit sans se faire prier. Jusqu’à ce qu’il se mette à battre furieusement de ses petites ailes quand Soledad se retourna. « Samba, no, no, no… » Comme elle le craignait, la présence de Doryan ne passait pas inaperçue pour l’oiseau et il n’en était pas vraiment ravi. Elle posa sa main libre sur Samba pour l’empêcher de s’envoler et de possiblement foncer dans le moldu, mais également pour tenter de l’apaiser en lui administrant quelques caresses. « Todo está bien, Cariño, te lo prometo. » Lui souffla-t-elle pour le rassurer. Il fallut de longues secondes à Samba pour se calmer. Elle lui gratouilla le cou encore quelques instants avant de relâcher sa prise, une fois sûre qu’il était vraiment apaisé et que Doryan ne risquerait plus de se prendre un hibou miniature en plein visage. Soledad s’autorisa encore quelques secondes avant de poser ses prunelles sur le pompier. « Il a gardé de mauvais souvenirs de votre dernière rencontre. » Et ce n’était clairement pas le seul. Elle aurait pu ajouter que Doryan ne devait pas en tenir rigueur, mais ce n’était pas tout à fait vrai.

Son hibou sur le bras, Soledad se dirigea vers une étagère où il avait l’habitude de se percher et l’encouragea à s’y poser. Un peu à contrecœur, Samba alla s’y percher et posa ses immenses yeux sur Doryan avant de lâcher un ululement furieux, clairement aux aguets. Soledad ne pouvait pas lui en vouloir. L’arrivée de Samba lui fit se demander où se trouvait Salsa. Telle qu’elle connaissait le petit dragon, il était sûrement en train de dormir, roulé en boule entre ses pulls d’hiver et elle espérait qu’il resterait là. Elle n’avait pas vraiment prévu de présenter le reptile à Doryan. Maintenant que le hibou avait retrouvé son calme, Soledad ne pouvait plus ignorer la présence de Doryan chez elle et encore moins les propos qu’il lui avait tenu juste avant. Elle finit par se tourner vers lui, et prit une profonde inspiration. « Je t’écoute. » Déclara-t-elle simplement. Maintenant elle n’avait plus qu’à espérer ne pas avoir à le regretter.

CODAGE PAR AMATIS




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So it goes
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mar 19 Déc - 8:14
Il n'y a que toi pour savoir quel sens donner à ta vie...
Soledad  

Parler de confiance était donc la pire décision que Doryan aurait pu prendre, c'était bon à savoir même si ça ne changeait pas grand chose. C'était trop tard pour utiliser d'autres mots et Soledad s'accrochait un peu trop à ça pour qu'il puisse lui dire, on peut oublier cette phrase? Il leva les yeux au ciel en l'écoutant parler du fait que c'était terminé et qu'il ne lui faisait pas confiance à ce sujet. Ça n'était pas une question de confiance en elle, c'était une question de volonté de la part de Doryan.  Est ce que ça valait la peine de la contredire, il n'était pas vraiment sûr de cela. Elle se plaignait de lui et de sa tendance à ne rien écouter quand il n'avait pas envie d'écouter mais elle agissait exactement de la même manière. Alors qu'il aurait été ravi de rétorquer, de l'entraîner dans une bataille pour avoir le dernier mot, il ne répondit pas. De toute façon, ce n'est pas en restant derrière une porte à parler de confiance que les choses s'arrangeraient. Il lui fallait trouver un plan pour lui faire ouvrir la porte.

Un plan qu'il trouva en deux secondes, parler de sonner chez les voisins. Ah, Soledad tenait à son jardin secret. Pour raconter à tout le monde qu'il était son ex, ça ne lui posait aucun problème de parler aux voisins. En revanche qu'il demande une chaise, là c'était problématique, ah les priorités de Soledad. Le truc qu'il avait oublié c'est que Soledad et les tenues de pompiers c'était 0. Elle le regardait comme s'il s'était habillé d'un sac poubelle troué et odorant. C'était une honte de le regarder comme ça, non mais, à quel moment une blouse blanche c'est mieux? Oh en prime, voilà qu'elle parlait du fait qu'il soit là pour la baratiner afin de coucher avec elle. Ce qu'il faut pas entendre et en plus alors qu'il lui demandait de prouver les fois où il l'avait baratiné pour obtenir son corps, elle lui rétorquait qu'il y avait un début à tout. Bah voyons, bonjour la mauvaise foi, ça méritait carrément un sourire et une petite question«  Et juste pour savoir, tu y crois quand tu sors ce genre d'âneries? »Il fallait bien qu'il sache tout de même. En attendant, il remit les choses dans leur contexte, personne n'attendrait jamais dans un camion qu'il se tape Soledad, ça prendrait bien trop de temps.   Et même dans l'hypothèse un peu folle où il leur aurait dit attendez je reviens je dois parler à Soledad, il n'avait pas l'intention de coucher avec elle, ce soir tout du moins, il ne serait donc pas félicité.

S'il trouvait ses propos plutôt sympathiques et rassurants, ça n'eut pas le même effet sur Soledad qui trouva que le mieux, c'était encore de fermer sa porte. Ah oui mais non, ça n'était pas prévu dans le plan. Aux grands maux, les grands remèdes, il alla clairement contre la volonté de la demoiselle, l'empêchant de lui claquer la porte au nez. Le regard plein d'amour qu'elle lui lança ne l'arrêta pas dans son geste, il en profita plutôt pour rentrer chez elle. Tandis qu'il enlevait sa veste, elle lui demanda très gentiment de quitter sa demeure. Allant dans son sens, il répondit cdoryJe vais le faire. ColorJuste pas tout de suite, il devait lui parler avant de partir. Il n'était pas rentré de force pour juste l'enquiquiner, il avait des choses à dire et il voulait qu'elle lui accorde quelques minutes.

Afin de lui montrer sa bonne foi, il sortit son téléphone pour mettre un minuteur mais à la vue de son portable, il eut une autre idée qui démontrait tout autant sa bonne foi mais, qui lui fit mal personnellement. C'était plus d'un an d'échanges qui partirent en fumée comme si rien n'avait existé. C'était aussi la certitude que s'il n'arrivait pas à obtenir ces cinq minutes, il n'aurait plus l'occasion de la convaincre. En prime, voilà qu'elle lui demandait ce qu'elle était supposée comprendre, il la regarda les yeux ronds. « Tu insistes sur le fait que c'est terminé, que je t'écoute pas, que tu ne veux pas me parler. Je te prouve qu'après ces cinq minutes que je te demande, je n'aurais plus de moyen de te contacter, tu auras donc la paix. »Cinq minutes pour avoir la paix, c'était pas la fin du monde, elle pouvait s'y résoudre, n'est ce pas ?

S'il tenta d'obtenir ses cinq minutes, il semblerait qu'un élément perturbateur décide de montrer son bec. Tiens, ça lui rappelait dangereusement la première fois qu'il avait fait la rencontre de Samba. Sauf que cette fois, aucune peur ne fit battre son cœur plus vite, ce fut un tout autre sentiment qui se dégagea, de la culpabilité. Il regarda Sol qui lui demandait de rester à l'écart et il souffla dépassé « Mais je n'ai pas l'intention  de lui faire du mal. »Enfin qu'elle lui en veuille d'accord mais, il n'était pas violent, il n'avait jamais eu l'intention de faire du mal à son oiseau. Ce soir là, tout était allé trop vite, il avait eu trop peur. Il resta donc à distance, regardant la scène. Il dû admettre qu'il se retint de reculer d'un pas lorsque l'oiseau le vit et qu'il sembla vouloir en découdre. Samba avait beau ne pas être très imposant il avait quand même des serres impressionnantes et il avait pas vraiment l'air amical. Une brève seconde, il s'inquiéta, est ce qu'il n'avait pas fait une grosse erreur en rentrant ? Il soûlait Soledad c'était une évidence, elle n'avait pas envie de le voir, à tout moment elle pouvait enlever sa main de l'oiseau, exacerbée par la présence de Doryan. Il se raisonna tout seul, elle n'était pas comme ça et il le savait très bien. Et puis s'il était honnête, il se doutait que l'oiseau avait peur et c'était bien normal. Lorsque Soledad lui fit remarquer que son oiseau gardait en mémoire leur première rencontre, la vague de culpabilité se fit plus forte. « Je suis sincèrement désolé. » Il avait eu tort d'y aller, tort d'avoir voulu protéger Soledad sans lui en parler, même si ça n'aurait rien changé à la finalité de l'histoire, le hibou ne serait pas inquiet.


Si Soledad avait besoin d'une preuve qu'il avait confiance en elle, elle était là, il avait foi en son jugement lorsqu'elle déposa le hibou et qu'elle finit par se tourner vers lui, il cessa de regarder le hibou pour la regarder elle et un sourire apparut sur son visage en entendant ses paroles, pas dites avec joie peut-être mais qu'importe. Il avait cinq longues minutes pour parvenir à la faire changer d'avis, il allait faire de son mieux. Il prit une inspiration et déclencha le minuteur dans la foulée« Merci. Je dois revenir sur ce qu’il s’est passé la dernière fois que l’on s’est vu. Je n’ai pas pris conscience ce jour-là que ce serait la dernière fois que je te verrais. Oui, bien sûr que c’était très clair, limpide, tout ce que tu veux mais moi je n’avais pas envie de le voir. C’était impossible, on s’était à peine retrouvé, ça ne pouvait pas se finir comme ça. J’ai fait une erreur et la conversation qu’on a eu n’a clairement pas été à la hauteur de ce que ça aurait dû être. C’est sur ça que je voudrais revenir en premier. » Très franchement, il n'était pas à l'aise dans cet exercice, il n'avait pas de plan défini. Purée il aurait dû avoir un papier pour s'aider. Qu'est ce qu'ils étaient chiants ses collègues. Il ne fallait pas qu'il oublie qu'il devait trouver un point numéro deux.  Il reprit les sourcils froncés, essayant la difficile tâche de réfléchir en parlant, pas vraiment un succès « Je t’ai laissé croire que je ne t’estimais pas en tant que personne, que la seule chose qui avait et qui avait eu de l’importance c’était de coucher avec toi, ce n’est pas le cas, ça n’a jamais été le cas. J’aimais les moments que l’on passait toi et moi bien avant que l’on couche ensemble. J’ai aussi empiré les choses ensuite comme d’habitude en essayant de te contacter, de te faire revenir sur tes propos, en partant du principe que ça n’avait aucun sens que ça s’arrête. J’ai probablement voulu oublier que toi et moi ça n’avait jamais été que ça. J’ai eu tort de te relancer et de ne pas prendre en compte ce que tu m’avais dit, ce que tu veux. » Il flirtait dangereusement avec le risque de se faire rétorquer que là encore, il n'écoutait rien de ses envies. Il enchaîna donc rapidement pour éviter de se prendre une remarque bien sentie. « Ca n’est pas possible de t’oublier Soledad. Je n’en ai pas envie, j’ai des souvenirs plein la tête de toi, des bons et des moins bons. C’est ceux-là qui me font peur, et si ils devenaient plus nombreux que les bons, qu’ils entachaient tout ce qu’on a vécu ? Ce n’est pas que je ne veux pas faire d’efforts pour toi mais je suis convaincu que je t’ai donné la meilleure version de moi-même et que tu as fait pareil de ton côté. Se remettre ensemble, je l’ai vu comme le fait que l’on enregistrait pas les leçons du passé. Je trouvais plus simple de ne pas nous faire prendre ce risque. Sauf qu’entre se dire cela et couper les ponts, il y avait un pas énorme à franchir. Un pas que je ne voulais pas franchir. Je n’ai jamais voulu te rendre malheureuse ou te faire souffrir mais renoncer à coucher avec toi c’était impossible, j’en étais incapable. Je ne te mentirai pas, tu m’attires, vraiment. Je ne saurais pas exactement expliquer la raison de pourquoi mais malgré tout ce qui a pu se passer entre nous, me retrouver avec toi dans un lit était une évidence, quelque chose de familier auquel me raccrocher et je ne voulais pas perdre cela, sans forcément avoir conscience qu’en réalité, c’est toi que je n’avais pas envie de perdre. Je sais que je ne te l’ai pas bien montré ces derniers temps. C’était plus facile pour moi de me concentrer sur ce qui fonctionnait, ce qui avait toujours fonctionné, même si je sais que c’était aller contre tes envies à toi. Je ne m’attendais pas à ton silence et je dois avouer que c’est déstabilisant, j’ai eu l’impression que ce retour en arrière que je voulais à tout prix éviter, on était en plein dedans. » Ah la technique manquait clairement de réussite, c'est le moins que l'on puisse dire. Quelle frustration de se retrouver face à un portable qui ne s'éclaire pas. Il y avait eu autre choses en prime, quelque chose qu'il lui avait soufflé sans entrer dans les détails, il essaya de s'exprimer un peu mieux que la première fois à ce sujet « J’ai eu tout le temps de m’inventer des scénarios bidons où il t’arrivait des choses, ce qui me terrifiait pour être sincère. Je sais que tu me crois pas vraiment mais qu’on soit amis, amants ou même ennemis, ça n’enlève rien au fait que j’ai toujours souhaité qu’il ne t’arrive rien. » Instinctivement, il chercha dans son regard à elle une trace du fait qu'elle le croyait, tout en sachant qu'il ne devait pas s'arrêter là dessus et continuer à parler. « Ces derniers jours, j’ai réfléchi aux différentes possibilités qui s’offraient réellement à moi. La première chose, la plus évidente, c’est que je voulais à tout prix que tu saches que tu as compté et que tu compteras toujours pour moi et que ce qu’il s’est passé la dernière fois, c’était à mettre de côté. La seconde chose, où je dois admettre j’ai eu besoin d’aide parce que, prends le pas… oh quoi que, ça ne changera pas grand-chose, les couples c’est pas mon truc. Enfin si, je sais pas m’exprimer ! C’était bien, j’aimais bien mais est ce que c’était pas bien parce que c’était tout nouveau pour moi et que tu es toi ? Et si jamais la confiance ne revenait jamais ? Que sans arrêt on doutait de l’autre ? Et même si à force de parler aux gens, ils sont un peu … relou ? Enfin utiles mais sur le moment c’est ultra déstabilisant, j’aime pas parler de couple, de cul j’aime bien, c’est pas le sujet… Je disais je crois que j’ai compris, je voudrais essay » Le bip retentissant du minuteur l’arrêta dans sa phrase. Instinctivement, il secoua la tête négativement comme pour montrer qu’il n’était pas d’accord. Il n’avait même pas dit ce qu’il devait vraiment lui dire, lui demander. Il regarda les secondes qui défilaient négativement sur son téléphone, sentant son cœur se serrer. Comment il avait pu ne pas tout dire ? Ce n’était quand même pas compliqué, cinq minutes à parler c’est long bah même avec ça, il foirait. Il appuya sur le mot arrêt, il faut dire que c’était pas franchement agréable à entendre, ce son. Sans un mot, prenant conscience qu’il n’avait plus aucun moyen de la contacter et qu’elle ne se ferait pas avoir une seconde fois à lui ouvrir, il rangea son téléphone dans sa poche de pantalon, enfila la veste qu’il tenait toujours dans sa main. Il regarda celle qui avait été sa complice pendant des mois sans jamais qu’il ne se lasse. Il avait obtenu ses cinq minutes c’est sur ce point qu’il fallait s’arrêter, elle avait fait un effort et il le savait très bien. Ce serait scandaleux de lui demander encore un petit peu de temps, elle allait lui rétorquer qu'il se foutait de sa pomme. Il prit une inspiration, essayant de rejeter du plus fort qu'il pouvait cette sensation qu'il ne la reverrait pas. Il parvint même à sourire et à dire avec une pointe d’humour « L’avantage c’est que je connais la sortie, même pas besoin de me raccompagner. Je claque la porte en sortant ? Si tu as une poubelle à descendre, c’est le moment je veux bien la descendre au passage. »


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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Ven 22 Déc - 15:53




Dis-toi que rien n'est écrit

l'avenir se construit
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Ne pas vouloir laisser Doryan entrer chez elle, ça aussi c'était une première. Comme quoi, même s'ils se connaissaient depuis de longs mois maintenant, il y avait encore des premières fois entre eux. Même si, cette fois-ci, elles n'avaient rien de franchement positif. Ces premières fois-là, Soledad s'en serait bien passé. D'ailleurs, elle ne les avait pas demandés, ça lui était imposé et c'était vraiment loin de lui plaire. Encore une fois, Doryan n'avait pas accordé de crédit à ses paroles et il se présentait chez elle alors qu'il lui semblait pourtant avoir été très claire sur la fin de leur relation. Soledad n'aurait jamais pensé en arriver là avec le moldu, du moins pas depuis qu'ils avaient appris à ne plus avoir peur l'un de l'autre, mais cette fois, elle n'avait pas envie de voir Doryan. Elle n'avait pas envie qu'il fasse remonter tous les souvenirs de ce qu'elle avait perdu et de la manière dont il l'avait traité, elle était lasse de souffrir et de voir que lui semblait s'en amuser. Or, là le rappel était brutal. Il avait réussi à lui faire ouvrir la porte alors qu'elle était résolue à ne rien en faire et il portait son uniforme de pompier, ce qu'elle interpréta comme une volonté d'avoir une excuse toute faite pour pouvoir partir une fois qu'il aurait obtenu ce qu'il était venu chercher. Il disait vouloir parler, uniquement parler, mais Soledad en doutait fortement et elle ne se fit pas prier pour le lui signifier. Le sourire qu'elle obtint en retour lui fit pincer les lèvres d'agacement. « Et juste pour savoir, tu y crois quand tu sors ce genre d'âneries ? » Soledad affronta le regard de Doryan sans ciller. D'accord, il n'avait jamais eu besoin de la baratiner pour qu'elle couche avec lui, mais ce n'était pas mieux de l'admettre ainsi parce que ça montrait surtout qu'elle avait été bien stupide de retomber dans ses bras. « Oui. » Se contenta-t-elle de rétorquer, peu encline à entrer dans le petit jeu de Doryan. Oui, il y avait un début à tout et elle ne voulait se faire aucune illusion. Pendant un temps, elle avait pensé que le pompier tiendrait sa promesse, qu'il ne lui briserait pas le cœur, or cette promesse avait été brisée bien des fois. Depuis, Soledad avait appris de ses erreurs passées. Elle avait appris à se montrer prudente, surtout quand cela concernait Doryan.

Il n'avait cependant pas fallu longtemps pour mettre à mal cette résolution. Elle avait commis une erreur en ouvrant la porte et Doryan en profita pour forcer le passage et entrer dans l'appartement. Mécontente, Soledad posa sur lui un regard sombre et lui demanda aussitôt de quitter les lieux. Par Merlin, il ne doutait vraiment de rien. Heureusement qu'elle le connaissait et qu'elle était intimement convaincue qu'elle ne craignait rien en sa présence sinon la situation aurait pu être sérieusement inquiétante. Le problème, c'était que si Doryan ne lui voulait aucun mal, il lui en causait tout de même. Peut-être pas intentionnellement, ça elle voulait bien le croire, mais tout de même. Et c'était assez pour que Soledad souhaite qu'il fasse demi-tour sans attendre. « Je vais le faire. » La brune posa sur lui un regard blasé. Oui, il allait le faire, mais pas tout de suite, pas dans l'instant comme elle le lui demandait. C'était fou comme Doryan trouvait toujours le moyen de lui montrer que sa parole comptait peu à ses yeux. Il voulait cinq minutes et en toute honnêteté, Soledad n’avait pas très envie de les lui accorder. Pourquoi faire ? Ils avaient déjà parlé la dernière fois, elle ne voyait pas ce qu’il y avait à ajouter. Elle n’avait pas changé d’avis depuis. Accepter de le laisser parler, ce serait lui laisser une occasion de plus de la heurter. La dernière fois, elle avait pensé à eux et elle avait bien vu le résultat, cette fois elle devait penser à elle, elle devait se protéger. Se protéger de Doryan, elle n’avait pas pensé devoir s’y résoudre un jour, mais comme elle le lui avait dit, il y avait un début à tout.  Elle n’eut pas le temps de lui répondre que le moldu sortait son téléphone portable pour supprimer son numéro et leur conversation. Il y avait certainement un but à cette démonstration, mais elle avait le plus grand mal à comprendre lequel. Doryan n’avait pas besoin d’afficher un air si surprit à sa question, ce n’était pas si évident que ça. « Tu insistes sur le fait que c'est terminé, que je t'écoute pas, que tu ne veux pas me parler. Je te prouve qu'après ces cinq minutes que je te demande, je n'aurais plus de moyen de te contacter, tu auras donc la paix. » Soledad cilla, un peu paumée. Devait-elle lui souligner que ça ne changeait pas grand-chose ? Qu’il ait ou non son numéro, ça ne changeait rien. Ces derniers temps elle avait refusé de lui répondre et il était quand même là en face d’elle. A moins qu’il compte oublier son adresse, voire son existence complète, elle avait du mal à y croire. Ou alors elle n’avait pas envie d’y croire, une pensée qu’elle s’empressa de chasser d’un « Si tu le dis. » soufflé sans grande conviction.

La requête de Doryan, Soledad n’eut pas le temps de véritablement y réfléchir. Son hésitation était encore complète quand un bruit caractéristique se fit entendre du salon. Samba était à la fenêtre et l’ignorer serait une mauvaise idée. Le petit hibou allait s’acharner sur la vitre jusqu’à s’en abimer le bec et c’était bien la dernière chose qu’elle voulait. Résignée, la mexicaine referma la porte de son appartement et prit la direction de son salon, non sans avoir recommandé à Doryan de rester à l’écart au passage. « Mais je n'ai pas l'intention de lui faire du mal. » Soledad s'arrêta dans son mouvement pour poser sur Doryan de grands yeux surpris. A quel moment avait-elle dit ça ? Il n'y avait eu aucune accusation dans sa voix ou dans ses propos et d'ailleurs elle ne pensait pas un seul instant que le moldu pourrait faire du mal à son oiseau. Elle savait que s'il lui avait tiré dessus en avril, ça avait été un geste dicté par la peur et non pas la volonté de lui nuire. Un geste dont tout le monde se serait bien passé, même le moldu. Même si les derniers mois avaient été difficiles entre eux, Soledad savait que Doryan n'était pas un homme violent. « Je sais. » Elle le contempla un instant avant d’ajouter. « C'est pas pour lui que je dis ça. » Soledad connaissait son hibou. Il fonçait déjà dans la tête des gens pour leur dire bonjour, alors avec quelqu'un dont il avait peur, ça ne pouvait qu'être pire. Si son affection était un poil brutale, elle préférait se méfier de ses réactions craintives. Samba avait beau être tout petit, il avait de l'énergie à revendre, et surtout un bec acéré et des serres particulièrement dangereuses. Malgré tout ce qu'il se passait, elle n'avait aucune envie de voir Doryan agressé, voire blessé, par son animal. Si elle lui demandait de rester à l'écart, c'était un conseil et non pas un reproche déguisé. Au moins, il l'écouta et s'en fut pour le mieux. Comme elle l'avait craint, Samba réagit vivement à la présence du moldu dans l'appartement, elle dû le maintenir contre elle et le dorloter un peu jusqu'à ce qu'il se calme. Apparemment, pour l'animal aussi les souvenirs étaient encore un peu trop présents, ce que Soledad ne pouvait que comprendre, sa seule rencontre avec Doryan ne s'étant pas vraiment bien passée. « Je suis sincèrement désolé. » La mexicaine jeta un coup d'œil à Samba perché sur une étagère, il observait la scène, l'air peu tranquille mais au moins il avait retrouvé son calme. Soledad leva le bras pour gratouiller le petit hibou sous le bec, le faible ululement qui accueilli son geste la rassura sur l'état de son animal. Lorsqu’elle se tourna vers Doryan, elle se radoucit en voyant l’air coupable peint sur ses traits. « Ne t’en fais pas, ça lui passera » Elle ne pouvait cependant pas lui assurer que ça serait la même chose pour elle. Néanmoins, elle était désormais prête à l’écouter, prête à lui laisser ces fameuses cinq minutes qu’il lui réclamait.

Pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas, Doryan choisi de commencer par revenir sur la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Des propos qui firent aussitôt se crisper Soledad tant ils faisaient remonter des souvenirs désagréables. Ca n’avait pas vraiment été leur meilleur moment. Cette fois-là, Doryan ne l'avait pas pris au sérieux, cette fois-là il avait refusé de l'écouter, de réellement l'écouter et elle s'en était sentie profondément offensée. Cette fois-là, il l'avait blessée, pour de vrai, et ça avait raffermi sa conviction de mettre un terme à leur relation et de tourner la page. A aucun moment Soledad n'avait été assez naïve pour s'imaginer que cette conversation se passerait bien, après tout une rupture ça se faisait rarement dans la joie, mais elle avait été loin de penser que les choses prendraient une telle tournure. Alors elle n'avait pas vraiment envie de revenir là-dessus, ses souvenirs étaient bien assez. « Tu trouves vraiment qu'on s'était retrouvé ? » Souffla-t-elle à la place. Oui, ils avaient couché ensemble. Oui, l’attirance et l’alchimie avaient toujours été là et même Soledad ne pouvait le nier. Mais ça c’était arrêté là et elle peinait à considérer ça comme des retrouvailles. Ca n'avait été qu'un infime fragment de ce qu'ils avaient connus et c'était peut-être ce qui lui avait fait le plus mal. Doryan voyait certainement les choses différemment, mais là n'était plus la question, Soledad n'avait plus l'intention de se fatiguer à essayer de le lui expliquer. Ca ne faisait que lui donner l’impression qu’ils n’avaient jamais donné la même valeur à leur relation. La suite ne fut pas beaucoup plus aisée à entendre, mais pas pour les mêmes raisons. Doryan revenait justement sur cette impression qu'il lui avait donné que seul le sexe avait compté entre eux. Une idée qui avait toujours blessé Soledad et contre laquelle elle bataillait encore aujourd'hui. Une idée qui n’était pas vraiment agréable de se rappeler. Sauf que cette fois, il affirmait que c'était faux, que ça n'avait jamais été le cas, qu'entre eux ça n'avait jamais été que ça. Des mots qui plongèrent la mexicaine dans un maelstrom d'émotions qu'elle peinait à assimiler.

Elle avait voulu qu'il l'oubli, elle le lui avait demandé, presque ordonné, mais ça n'était pas possible de l'oublier. D'ailleurs, il n'en avait pas envie. Soledad aurait pu s'en offusquer, elle aurait voulu s’en offusquer, mais ça la toucha. Parce qu'au milieu de tous ces mots qu’elle avait peur d’entendre, de ces questions qu’elle redoutait de se poser, de ces suppositions qu’elle craignait de voir devenir réalité, Doryan prononçait ces mots qu’elle désespérait d’entendre. Ceux qui l’atteignaient en plein cœur, qui résonnaient dans tout son être. Si la mexicaine écoutait en silence, plus Doryan parlait, plus le trouble l’envahissait. Elle aurait voulu rester en colère contre lui. S’accrocher à sa rancune serait plus prudent, se draper dans son amertume était une manière de se protéger, de s’assurer qu’elle ne le laisserait plus l’approcher assez pour la blesser. Et elle voulait se protéger, elle en avait assez de sentir son cœur se briser dans sa poitrine, ses convictions s’effondrer une par une. Elle l’avait déjà supporté tant de fois, elle ignorait si elle pourrait se relever une nouvelle fois. Soledad sentit son souffle se couper dans sa gorge quand il avoua qu’au fond, c’était elle qu’il ne voulait pas perdre. Elle secoua lentement la tête. Elle voulait le traiter encore de menteur, affirmer que tout ça c’était du vent, qu’il lui avait montré bien des fois ce qu’il pensait de son avis, mais elle en était incapable. Parce qu’il y avait cet accent de vérité dans la voix du moldu, cet éclat si particulier dans ses prunelles. La dernière fois qu’elle l’avait vu, ça avait été le soir où elle l’avait confronté au sujet de la fidélité et suite à ça, elle n’avait pas eu à regretter sa décision de lui laisser une chance. Du moins jusqu’à ce que tout explose entre eux et que leur relation en devienne changée. Parce qu’il avait raison, le retour en arrière, ils l'avaient connu, mais bien avant ce que Doryan pensait, pas juste là quand elle avait opposé un silence buté à ses messages. Juste un mois plus tôt, quand leur relation s'était retrouvée réduite à uniquement coucher ensemble alors qu'ils avaient connus tellement plus de choses avant ça.

Soledad n’avait pas cru Doryan quand il lui avait dit s’être inquiété pour elle, et encore maintenant elle doutait, c’était bien plus simple de se dire qu’il s’était inquiété indirectement pour lui, plutôt que pour elle. Après tout ce qu’il lui avait dit la dernière fois, c’était plus facile de croire qu’il ne se préoccupait pas réellement d’elle. En revanche, quand il disait qu’il avait toujours souhaité qu’il ne lui arrive rien peu importe ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, là elle le croyait. Elle n’avait aucune raison de douter de cette parole-là, pas alors qu’il avait eu toutes les occasions de lui faire du mal lui-même et qu’il l’avait sortie d’un très mauvais pas en août. Elle ne savait pas quoi faire de ce qu’il lui disait, elle ne savait pas quoi penser de tous ces mots, parce que ce n’était pas ce qu’elle s’était attendue à entendre ce soir. Elle s’était attendue à sentir son amertume et son irritation s’exacerber encore davantage, pas à ce que Doryan lui dise qu’elle compterait toujours pour lui. Si ses questions et ses doutes serraient le cœur de la mexicaine, l’entendre lui dire qu’il avait aimé être en couple avec elle la plongea dans un tout autre tourment. Celui des souvenirs et du manque, tout ce à quoi elle ne voulait plus penser, à quoi elle avait renoncé. Ils ne voulaient plus la même chose, ils ne voyaient pas le monde de la même façon, ils ne se voyaient pas eux deux de la même façon, elle ne devait pas l’oublier. Pourtant les mots de Doryan se gravaient en elle et elle ne parvenait pas à les ignorer, à les balayer de la main comme elle s’appliquait à le faire depuis qu’il avait débarqué. Soudainement, se draper dans sa rancune était devenu bien plus difficile et les sentiments qu’elle s’efforçait d’enfouir au fond d’elle ressurgissaient sans qu’elle ne puisse les en empêcher. Son cœur était définitivement un traître.

Soledad sursauta quand une sonnerie retentit du portable de Doryan, le coupant en plein milieu de sa phrase. Elle le regarda, un peu perdue, secouer la tête et ne plus prononcer un mot. Elle n’avait pas réalisé que lorsqu’il lui avait réclamé cinq minutes, il avait réellement eu l’intention de ne pas aller au-delà. Pour elle, ça avait été une manière de parler, mais force était de constater qu’il avait pris les choses bien plus littéralement. Et que ça la laissait complètement déstabilisée. Elle ne s'était pas attendue à ça, pas après la dernière fois, et maintenant elle ne savait plus quoi faire. En silence, elle l’observa arrêter le bip de son téléphone et le ranger avant d’enfiler sa veste. Elle vit chacun de ses gestes comme au ralenti, comme si ce n'était pas vraiment en train d'arriver, que son cerveau refusait cette réalité. Leurs regards se croisèrent et soudainement Soledad sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle vit son sourire et cette même peine qu’elle tentait de repousser depuis des semaines afflua de nouveau dans ses veines. « L’avantage c’est que je connais la sortie, même pas besoin de me raccompagner. Je claque la porte en sortant ? Si tu as une poubelle à descendre, c’est le moment je veux bien la descendre au passage. » La mexicaine battit des paupières. Il lui fallut de longues secondes pour comprendre de quoi Doryan lui parlait et encore quelques instants de plus pour reprendre pied avec la réalité. Elle resta plantée là pendant ce qui lui parut une éternité, incapable de prononcer le moindre mot ou de faire le moindre geste. Pourtant un sentiment d'urgence grandissait en elle, la poussant à faire un mouvement en avant, avant de s’arrêter aussitôt. « Attends. » Souffla-t-elle sur une impulsion. Elle ne savait pas pourquoi elle venait de dire ça, le mot avait filé de ses lèvres sans qu’elle ne puisse s’en empêcher. Elle n’avait pas réfléchi et son cœur qui battait un peu trop fort dans sa poitrine l’empêchait de penser correctement. Tout ce qu’elle voyait, c’était que Doryan allait partir, comme il l’avait promis, et que soudainement, elle ne savait plus si c’était ce qu’elle voulait. « Tu n’as pas finis… » Elle avait le cœur au bord des lèvres. La peur d’être en train de faire une énorme erreur -une énième erreur- la rongeait, pourtant elle continua dans un murmure « Tant pis pour les cinq minutes. »  

Plantée là, avec la sensation de s’engluer dans ses doutes et de prendre une fois de plus des risques inconsidérés, Soledad rassembla ses pensées, chercha la force de continuer. « Mais ce que tu as à me dire, je veux l’entendre que si tu le penses, Doryan… Si tu le penses vraiment. » Elle insista sur ce dernier mot, ses prunelles accrochées aux siennes. Une partie d’elle avait envie de l’entendre, et une autre avait terriblement peur. Elle craignait de savoir ce qu’il avait à lui dire, de sentir son cœur se briser encore dans sa poitrine, de voir ses espoirs s’écraser une fois de plus. « Je ne te demande pas de ne pas avoir peur. Je ne te demande pas d’avoir toutes les réponses ou aucun doute ou... » Les choix étaient nombreux, elle le savait parce qu’elle n’en était pas exemptée. Quand elle avait dit à Doryan qu’elle voulait retrouver une vraie relation avec lui, Soledad n’avait jamais prétendu que ce serait simple. Plus rien n’était simple depuis bien longtemps désormais. « Je te demande juste d’être sincère. » Peut-être qu’il n’était pas là pour la baratiner dans le but de coucher avec elle, mais ça ne changeait rien au fait qu’elle craignait de se faire avoir, de croire en ce qui ne serait que des illusions, des paroles en l’air. « J’ai assez donné, je t’ai assez donné l’occasion de me blesser… Ne me le fais pas regretter. Pas encore. » Elle s’efforçait de contenir ses émotions, de ne pas se laisser submerger, parce que si le barrage cédait, elle ignorait comment elle pourrait le reconstruire de nouveau. Son cœur s’était déjà brisé bien trop de fois. Elle l’avait vu, à quel point c’était facile de retomber dans leurs habitudes, de retomber dans ses bras, combien ça pouvait faire du bien de se laisser aller ainsi. Combien, comme pour toutes les chutes, ça pouvait faire mal ensuite. Ses prunelles retrouvèrent celles de Doryan pour ne pas les lâcher, il pouvait y lire toutes les émotions qu’elle contenait à peine. « Ne joue pas avec moi, Doryan. »

CODAGE PAR AMATIS




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Doryan Rosebury
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Mar 26 Déc - 23:00
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Soledad  

L’arrivée de Samba fut un peu chaotique, oui enfin ça allait avec tout le reste de la soirée. A la rigueur, le côté positif fut que Soledad sembla abandonner l’idée de le faire sortir de son appartement. Le côté négatif, c’est qu’elle semblait croire que Doryan voulait du mal à son oiseau. Il savait pourquoi elle pensait cela mais c’était tellement aux antipodes de ce qu’il était qu’il préféra rappeler qu’il ne voulait aucun mal au petit oiseau. Elle le regarda, semblant étonnée de ses propos, mais il était sincère, il n’avait jamais voulu lui faire du mal et si ce soir là, il avait su que c’était un hibou, jamais il n’aurait réagi comme ça. Ce fut à son tour d’être surprit lorsqu’elle lui dit qu’elle savait et surtout, c’est ça le plus important, que ça n’était pas pour Samba qu’elle disait ça. Elle craignait que son volatile ne s’en prenne à Doryan ? Ce dernier resta à bonne distance du couple, regardant les serres de Samba et son bec. Pauvre oiseau, ça n’aurait jamais dû se passer comme ça, elle ne devrait pas avoir à faire cela. Bien sûr qu’il était traumatisé, bien sûr que Doryan culpabilisait de cette rencontre et de son geste. Il hocha la tête, ça lui passerait, Doryan essaierait de faire en sorte de se faire accepter par cet oiseau. Enfin s’il réussissait son plan.

Au moins, Soledad était ENFIN d’accord pour lui accorder ses cinq minutes, oui certainement parce qu’elle se disait qu’elle n’arriverait pas à s’en débarrasser mais ça c’est un détail. Il déballa son sac, plutôt rassuré quant aux cinq minutes, personne ne parlait pendant cinq minutes, il avait tout le temps de dire tout ce qu’il avait à lui dire. Bon, évidemment, elle essaya de communiquer avec lui mais il ne prit pas le temps de répondre à sa question, il avait des choses à dire et il était évident à cette question qu’elle ne voyait pas les choses ainsi. Il avait eu la sensation de l’avoir retrouvé oui mais parce qu’il s’était focalisé sur le plaisir de leurs deux corps enlacés, c’est sûr que sur un spectre relationnel, non, ils ne s’étaient pas retrouvés parce qu’il faisait un blocage, il avait bien conscience que c’était lui le problème à la base et que maintenant… il fallait réussir à faire en sorte qu’ils s’alignent un peu mieux. Le problème c’est qu’il parlait beaucoup et les cinq minutes ne suffirent pas à lui proposer ce qu’il voulait, l’alarme le stoppa dans ses propos. Parce qu’il voulait tenir sa parole, il remit sa veste. Elle n’eut aucune réaction. Le contact visuel ne donna rien de spécial et il essaya de revenir dans quelque chose de familier mais ce fut là aussi, un petit fiasco.

Elle n’allait pas lui répondre ? Alors bien sûr, elle n’était obligée de rien, il avait bien conscience qu’elle ne l’avait pas cru lorsqu’il lui avait dit qu’il la laisserait tranquille, qu’il ne chercherait pas à la recontacter. Cela lui faisait tout drôle, il devait bien l’avouer. Il n’avait pas l’habitude qu’on l’ignore ou alors si, pour l’enquiquiner et le faire réagir, mais le reste du temps non. Et au-delà du fait qu’elle fasse le choix de l’ignorer, il y avait cette pensée qui ne le quittait pas, ce serait la dernière image qu’il aurait d’elle. Ce qui était rageant, c’est que tout cela partait de rien. Si les sorciers n’existaient pas ou qu’elle n'en était pas un ou si au contraire, il en avait été, rien de tout cela ne serait arrivé. Il avait perdu sa complice par ignorance. Et là, il avait beau se marteler que ce n’était pas grave en boucle, ça n’était pas vrai. C’était injuste et avoir conscience de cela rendait les choses pas agréables à vivre. Il avait toujours détesté les moments où il y avait un silence entre eux et cette fois-ci ne faisait pas exception. Néanmoins, si ça n’était pas agréable du tout et qu’il préférait la dernière fois qu’il l’avait vu, il ne regrettait pas d’être venu, il avait essayé. Il ne pourrait pas se reprocher à lui-même d’avoir baissé les bras trop vite. Il était assez joueur pour savoir qu’il ne gagnerait pas à tous les coups et que parfois il faut accepter la défaite. Puisqu’elle n’avait pas de poubelles à lui faire descendre, qu’il était habillé, il pouvait rentrer chez lui. Bon la logique aurait voulu qu’il appelle Mike et Cass pour leur dire qu’il pouvait récupérer sa chienne mais il ne le ferait pas. Oh il savait qu’aucun des deux ne se moquerait et là était tout le problème, ils avaient bien trop conscience de l’importance de Soledad et c’était franchement dérangeant. Doryan n’avait pas envie de voir la compassion dans leur regard. Il n’eut même pas l’occasion de faire un pas que Soledad lui demanda d’attendre. Sans qu’il n’ait prononcé la moindre parole, elle constata qu’il n’avait pas fini. Il évita de lui souffler fine analyse de la situation monsieur le détective, vu comme elle prenait tout mal ce soir, il valait mieux qu’il ferme un peu son clapet même si c’était ridicule de le faire. Tant pis pour les cinq minutes ? C’est vraiment ce qu’elle venait de dire, en voilà une bonne nouvelle !

Bon, cette fois, il avait le temps de réfléchir avant de parler, n’étant pas pressé par les secondes qui défilaient. Il cherchait ses mots, comment die les choses mais ce fut Soledad qui prit la parole avant lui. Il l’écouta parler, se retenant, à grande peine de lui dire d’après toi, je fais quoi depuis tout à l’heure ? Heureusement qu’elle ne lui demandait de ne pas avoir peur ou de ne pas douter, il ne pouvait pas s’en empêcher, mais ses peurs et ses doutes sur leur relation et sur le fait de la gâcher passaient après le fait de ne plus avoir aucun contact avec elle. Il gardait son regard fixé sur elle, commençant à se poser d’autres questions sur pourquoi elle réagissait comme ça, pourquoi elle était autant sur la défensive. Habituellement, le fait qu’il prenne tout plus ou moins à la légère, elle semblait le vivre plutôt bien mais pas aujourd’hui. En fait non, ça allait plus loin que ça, elle prenait tout bien sauf dans un domaine. Dès que le sujet c’était eux deux ou plutôt, l’importance qu’elle revêtait pour lui, elle était différente, pas forcément sur la défensive comme aujourd’hui mais elle réagissait toujours. Il y avait eu la soirée où elle avait eu la sensation qu’il jouait à ses dépens, la fois où la question lui avait été posé de quand est ce qu’il s’était rendu compte qu’il était amoureux et où il avait brodé comme jamais sous le regard de Soledad, la fois où il avait récupéré un numéro de téléphone sous le nez de cette même demoiselle… et maintenant. Il pencha la tête, ça y est, il savait exactement ce qu’avait Soledad et loin de rendre les choses plus faciles, il trouvait que ça complexifiait tout. Ah pour une fois, son ego ne se manifesta pas du tout, flatteur rien du tout. Etre sincère, c’était parfaitement dans ses cordes, ça tombe bien. Bon, la blesser aussi mais ça, ça tombait un peu moins bien… quelle idée de tomber amoureuse aussi, sérieux ? Déjà, elle s’était rendue compte que ces deux mots ensemble, c’est déjà problématique ? Enfin à quel moment tomber, c’était agréable, peu importe le ou les mots derrière, tomber c’est jamais cool et oui on pouvait se blesser. Le regard de Soledad revint se plonger dans le sien et il ouvrit la bouche pour rétorquer dans la seconde qu’il n’avait pas l’intention de jouer avec elle mais, ce serait un mensonge. Bien sûr que si, il voulait jouer avec elle, c’était l’essence même de leur relation, jouer avec les nerfs de l’autre, chercher à le faire réagir. Il revint déjà sur le début de ses propos. « Je ne t’ai jamais baratiné pour obtenir quelque chose de toi, je ne t’ai jamais fait croire des choses dans le seul but de coucher avec toi et je ne le ferais pas. » Il disait avec toi, mais c’était en règle générale, il n’avait jamais fait croire à aucune fille qu’il était le gars qu’elles attendaient depuis longtemps et qu’il serait leur copain alors qu’il avait juste l’intention de coucher. Disons que le chemin emprunté avec Soledad était quelque peu différent, coucher avec ses amis, c’était vraiment une idée de merde. Et en même temps, maintenant, il n’était pas question d’être son ami. Ce qui était fou, c’est qu’il ne captait rien lorsqu’il s’agissait de Soledad. Il était embêté avec cette chose, la dernière fois, il aurait dû percevoir le problème, pourquoi lorsqu’il s’agissait de Soledad, il avait dû mal à voir les choses ? C’était d’un agaçant tout de même, même si au final, vu qu’il n'avait pas l’intention de jouer avec elle et pas non plus l’intention de se mettre en couple, ça n’aurait pas changé grand-chose. Quoi qu’il aurait fermé son clapet, ça aurait été utile.

« Je voudrais essayer d’arrêter de vivre dans la peur que ça soit forcément moins bien. » Il avait conscience que ça ne serait pas génial directement, qu’ils avaient passé tellement de temps l’un sans l’autre qu’ils avaient tout à reconstruire. « Je ne veux pas être en couple avec toi. » Il ne voyait pas comment ça pouvait marcher en l’état. Merde, il n’aurait pas dû dire ça comme ça, il reprit très rapidement pour pas que son esprit commence à se faire des films. « Enfin c’est pas ce que je veux dire. Je pense qu’il faut pas sortir ensemble direct. » Enfin ça aurait pu l’être avec un autre type « Je crois que je gâcherais tout si on fait comme ça. » Est-ce que c’était mieux, pas sûr « Je veux qu’on ait un rancard. » Il eut un sourire, se rendant bien compte que là, c’était une catastrophe, qu’il galérait à sortir ses idées « Ouai ça peut paraître ridicule, on se connait déjà, les rancards c’est fait pour apprendre à se connaître. La différence c’est que rien ne sera acquis. Je m’explique, si je te dis oui Soledad je veux bien être en couple avec toi, je me connais… » Il hésita quelques secondes, fit la moue, avant de décider d’être honnête avec elle « Je suis en manque, je vais vouloir coucher avec toi, ce sera mon moteur. » Elle le connaissait, elle savait à qui elle avait affaire, autant ne pas chercher à enjoliver les choses. « Dire je suis en couple dans le seul but de coucher avec toi, tu apprécierais que moyennement et ça ne rendrait pas vraiment honneur à notre relation. » Bien sûr qu’il saurait y faire malgré tout pour donner le change, il n’était pas idiot et il avait été huit mois en couple avec mais l’objectif premier serait de coucher. « Le rancard, il n’y aura ni baisers, ni caresses, ni objectif de coucher dans ma voiture. Même si je suis totalement d’accord avec toi, c’est le top un des meilleurs endroits pour coucher. » Oui, elle n’avait jamais dit ça de sa vie mais ça l’amusait un peu de l’enquiquiner à ce sujet. « Un rancard, on devra réapprendre à se connaître, voir si l’on peut se faire confiance pour continuer ensemble notre histoire. » Il eut un sourire un peu provoc, l’idée de lui souffler ou s’il vaut mieux être des plans culs , lui brûlant les lèvres mais comme elle était un chouya grognon, il fit l’effort de ne rien dire. « Est-ce que tu veux bien m’accorder un rancard Soledad ? » Oh oui, ça allait être une torture, il le sentait déjà… Comment, il pouvait passer une soirée à côté d’une Soledad qui ne ferait pas la tronche sans avoir envie de l’embrasser ou de l’emmener dans un placard… Il fallait vraiment qu’il tienne à cette fille pour proposer ce genre de choses. « Je veux qu’on y arrive, je veux qu’on passe une soirée ensemble, qu’on se parle qu’on réapprenne à se faire confiance. Est-ce que tu acceptes de me donner une chance ? » ou est-ce qu’il arrivait trop tard ?


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Soledad Velasquez
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Jeu 28 Déc - 17:15




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l'avenir se construit
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Le déroulement de cette soirée, Soledad n’aurait jamais pu le deviner. Elle avait beau posséder le troisième œil, il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Elle s’était attendue à passer une soirée parfaitement banale. A rentrer du Witches Bazaar et à avoir quelques heures devant elle pour se relaxer un peu avant d’aller rejoindre les bras de Morphée. Un programme qui n’avait certes rien de bien palpitant, mais qui lui avait convenu à la perfection. Les rebondissements en tout genre, elle en connaissait bien assez régulièrement comme ça alors quand elle pouvait avoir une soirée tranquille, elle ne disait pas non. Il était clair que la visite de Doryan, elle ne l’avait pas vu venir. Vu leur dernière conversation, et le silence qu’elle avait opposé à toutes ses tentatives d’entrer en contact, elle avait plutôt songé qu’elle ne reverrait pas le moldu. Mais elle devait bien admettre qu’elle avait eu tort, une constatation qui l’avait irrité dans un premier temps et dont maintenant elle ne savait plus trop quoi faire. Non seulement Doryan était venu jusqu’à chez elle mais maintenant il se trouvait dans son salon, à lui faire face, et surtout à lui réclamer cinq minutes de son temps pour lui parler. C’était ça qu’il clamait vouloir, parler et uniquement parler. Une affirmation dont elle ne pouvait s’empêcher de douter. Parce qu’elle le connaissait, le moldu. Elle savait où était son intérêt, ce qu’il voulait, ce qui l’intéressait certainement plus que tout chez elle. Parler n’avait jamais été sa priorité, encore moins depuis la fin de leur histoire, et elle ne voyait pas pourquoi cela aurait changé aujourd’hui. Pourquoi, elle, elle devrait l’écouter, quand lui avait refusé de l’écouter, elle. Alors non, Soledad ne le croyait pas, ni quand il affirmait ne vouloir que discuter, ou qu’il avançait qu’ensuite il ne chercherait plus à la contacter si c’était ce qu’elle désirait.

En revanche, ce qu’elle croyait sans problème, c’était que Doryan allait faire tout son possible pour obtenir les fameuses cinq minutes qu’il lui demandait et que si elle disait non, il allait trouver un autre moyen, un autre argumentaire. Soledad l’imaginait très bien simplement s’assoir sur son canapé pour attendre qu’elle soit enfin d’humeur à l’écouter. Ou bien remplir sa boîte aux lettres de courriers à son attention, histoire de s’assurer qu’elle finisse par en ouvrir au moins un. C’était déjà un combat perdu d’avance et la mexicaine le savait. Il n’y avait que deux solutions pour que Doryan quitte son appartement, écouter ce qu’il avait à lui dire, ou sortir sa baguette et le menacer de l’utiliser contre lui afin qu’il s’en aille. Une option à laquelle Soledad ne s’abaisserait jamais. Doryan n’était pas une menace, il était particulièrement agaçant en cet instant, et il l’avait déjà blessé plusieurs fois, mais jamais il ne viendrait à l’idée de Soledad d’utiliser la magie contre lui. Elle n’était pas ainsi et ce n’était certainement pas l’image qu’elle voulait qu’il ait d’elle. Même si cela faisait des mois qu’il avait appris qu’elle était une sorcière, il ne l’avait toujours pas vu avec sa baguette à la main, encore moins en train de faire de la magie, et ce n’était pas ainsi qu’elle voulait commencer. Elle ne savait pas si cela arriverait un jour, surtout maintenant qu’ils n’étaient plus ensemble, mais elle savait que ce n’était pas ce qu’elle voulait. Au final, ce qui s’approchait le plus du monde magique était certainement Samba que Doryan voyait pour la seconde fois ce soir mais Soledad ne pouvait pas vraiment dire que cette rencontre fut des plus agréables et si l’oiseau ne fonça pas dans la tête du moldu ce fut uniquement parce qu’elle l’en empêcha. Pour le moment, Samba avait encore quelques mauvais souvenirs liés à Doryan, mais Soledad savait que cela lui passerait. Du moins, s’il avait l’occasion de revoir Doryan un jour.

Finalement, Soledad accepta d’accorder les cinq minutes à Doryan. Pas vraiment parce qu’elle était convaincue que l’écouter serait une bonne idée, mais plutôt parce qu’elle avait le sentiment qu’elle n’avait pas d’autre choix. Il était là et il ne voulait pas partir, autant l’écouter et aviser ensuite. Au moins, si ses mots la blessaient encore, elle aurait une bonne raison de le mettre à la porte une fois pour toute. Elle n’était pas sûre d’être en capacité d’encaisser une fois de plus, mais de toute façon ce n’était pas comme si elle avait véritablement le choix. Puisqu’il fallait en passer par là, qu’il en soit ainsi. Soledad choisit de laisser Doryan s’exprimer, et s’il lui brisait encore le cœur, si elle finissait à ramasser à la petite cuillère, au moins il ne serait plus là pour le voir. Est-ce que la mexicaine avait eu raison d’accéder à la requête du pompier, elle avait du mal à le déterminer. Cela ne commença pas très bien il fallait l’admettre. Mentionner leur dernière rencontre n’était pas vraiment l’idée, Soledad n’avait pas vraiment envie de se voir rappeler avec quel mépris le moldu l’avait traité, comment il avait balayé tout ce qu’elle avait pu lui dire ce jour-là. Mais plus Doryan parlait, plus ses mots s’accumulait, plus Soledad se sentait troublée. Elle ne le voulait pas. Oh non, c’était bien la dernière chose qu’elle voulait, se retrouver de nouveau vulnérable face au moldue. C’était arrivé déjà bien trop souvent et elle ne savait que trop bien comment ça avait fini à chaque fois. Mal pour elle. Pourtant, comment faire autrement quand les mots qu’il prononçait était tous ceux qu’elle désespérait d’entendre un jour ? Tous ces mots qu’elle pensait qu’il ne lui adresserait jamais. Qu’elle croyait qu’il ne pensait pas, ou du moins qu’il ne pensait plus. Plus il parlait, et moins Soledad était sûre d’elle. Elle peinait à s’accrocher à son amertume, à rester en colère contre Doryan, parce que face à de tels mots, ses convictions ne faisaient pas le poids, peu importe combien elle aurait aimé le contraire.

Quand le téléphone de Doryan sonna la fin des cinq minutes qu’il lui avait réclamé, Soledad mit bien trop longtemps à comprendre ce qu’il était en train de se passer. Il avait déjà remis sa veste et était prêt à partir quand enfin elle parvint à réagir. Il n’avait pas menti, il n’avait pas joué sur les mots comme il savait si bien le faire. Il allait partir, il allait tourner le dos, franchir la porte et ne plus jamais se manifester. Exactement comme il le lui avait dit. Exactement ce que Soledad lui réclamait depuis qu’il avait posé le doigt sur la sonnette de son appartement. Mais soudainement, elle n’était plus si sure que c’était ce qu’elle voulait. Les certitudes de la mexicaine tremblaient sur leurs fondations, les mots de Doryan tournaient en boucle dans sa tête et tout d’un coup, elle ne savait plus ce qu’elle devait faire. Tout se mélangeait et ça lui laissait une sensation de vertige. Le laisser partir, le retenir, elle ne savait plus trop. Se protéger ou prendre ce risque ? Il y avait bien trop de sentiments opposés qui se battaient dans son cœur et elle ignorait lequel allait gagner. Quand finalement, elle lui demanda d’attendre, elle en fut la première surprise. Elle ne regretta pas sa réaction, ce n’était pas ça, simplement elle ne l’avait pas anticipé, elle n’avait pas réfléchi. Tant et si bien qu’il lui fallut encore quelques instants avant de reprendre la parole. Comment pouvait-elle penser correctement si elle passait son temps à se demander où il avait voulu en venir exactement ? Comment pouvait-elle espérer avancer ? Tant pis pour les cinq minutes, elles étaient révolues mais elle ne voulait pas que Doryan parte. Du moins, pas tant qu’il n’avait pas terminé de lui dire tout ce qu’il avait à lui dire.

Même si Soledad venait d'encourager Doryan à continuer, ce n'était pas pour autant que ces instants étaient faciles à vivre. Ses paroles l'avaient troublé et toutes ces émotions que cela provoquait venaient s'ajouter à celles qui l’envahissaient depuis l'arrivée du moldu. Il y avait l'espoir que Doryan venait de faire naître en elle, mais aussi la peur de se tromper et l'angoisse de sentir son cœur se briser de nouveau. Malgré tout, Soledad était pleine de doutes et elle ne pouvait pas tout simplement les ignorer. Elle n'avait que trop souffert dans cette histoire, elle n'avait fait que trop d'erreurs. Elle y avait trop cru et elle avait fini déçue. Elle ne voulait pas vivre ça de nouveau, ce serait la fois de trop. Alors si elle acceptait que Doryan termine ce qu'il avait à lui dire, ce serait uniquement dans le cas où il était parfaitement sincère avec elle. Soledad ne lui demandait pas la lune, ses peurs et ses doutes elle ne pouvait prétendre qu'elle ne les partageait pas. Mais elle lui demandait de la sincérité. Elle avait déjà trop perdu. Si quelque chose changea dans l'expression du moldu, Soledad ne parvint pas à l'interpréter. Puisqu'il ne l’arrêtait pas et ne s’offusquait pas de ses propos, elle conclut en lui demandant de ne pas jouer avec elle. Pour la mexicaine, ça n'avait rien d'un jeu et cela faisait bien longtemps que cela ne l'amusait plus.« Je ne t’ai jamais baratiné pour obtenir quelque chose de toi, je ne t’ai jamais fait croire des choses dans le seul but de coucher avec toi et je ne le ferais pas. » Ses prunelles dans celles du moldu, Soledad le contempla un instant. Elle n'avait pas besoin de chercher dans son regard la preuve qu'il disait la vérité, elle le savait déjà. Doryan ne lui avait jamais menti pour l'attirer dans ses bras, ça n'avait jamais été nécessaire. L'attirance qu'elle avait pour lui avait toujours été forte et quand il s'agissait d'y résister Soledad avait toujours été faible. Pas qu'elle ait réellement eu besoin, ou ne serait-ce qu'envie, d'y résister jusqu'à présent. Désormais tout était différent mais là n'était pas le sujet. « Je sais, je n’ai pas dit le contraire. » Souligna-t-elle doucement. Elle avait dit qu’il y avait un début à tout, que ça pourrait arriver un jour, pas que ça avait déjà été le cas. Vu les messages qu'il lui avait envoyé alors qu'elle lui avait signifié que tout était terminé entre eux, et sa présence chez elle aujourd'hui, il ne pouvait pas lui reprocher sa méfiance. Néanmoins, elle voulait bien convenir que jamais Doryan ne lui avait fait de promesses en l'air. Même celles qu'il avait brisé dans le passe, elle était persuadée qu'il y avait réellement cru au moment où il les avait prononcés.

Mais est ce que tout ça avait encore une importance ? Soledad n'était plus sûre de rien. Doryan lui demandait d'oublier leur dernière rencontre mais ce n'était pas si simple, il n'était pas celui qui avait fini blessé. Si tout ce qu'il venait de lui dire rebattait les cartes, ça ne rendait pas forcément la situation plus évidente pour autant. Ils avaient toujours plaisanté en disant qu'ils aimaient jouer avec le feu, mais cette fois Soledad s'était brûlée et elle ne parvenait pas à simplement oublier combien c'était douloureux. « Je voudrais essayer d’arrêter de vivre dans la peur que ça soit forcément moins bien. » La mexicaine cilla. Devait-elle comprendre que Doryan envisageait une vraie relation avec elle ? Soledad n’osait y croire. « Je ne veux pas être en couple avec toi. » Aïe. Apparemment, elle avait bien fait de ne pas y croire. Après tout ce qu’il venait de lui dire, les mots de Doryan lui firent l’effet d’une douche froide. Elle réprima un mouvement de recul, mais ne pu s’empêcher de se sentir déçue. Voilà pourquoi elle n’osait y croire. « Enfin c’est pas ce que je veux dire. Je pense qu’il faut pas sortir ensemble direct. » La mexicaine regarda Doryan sans comprendre. Encore une fois, il soufflait le chaud et le froid et elle avait le plus grand mal à le suivre. Que devait-elle comprendre à tout ça ? Tout s’embrouillait et il était loin de l’aider. « Je crois que je gâcherais tout si on fait comme ça. » D’accord, là ce n’était pas franchement mieux. Soledad avait du mal à comprendre où il voulait en venir exactement, pourquoi il pensait tout de suite que tout serait moins bien entre eux, qu’il gâcherait tout. Ca n’avait pas beaucoup de sens. « Je veux qu’on ait un rancard. » Soledad cligna des paupières face au sourire de Doryan. Après tout ce qu’il venait de lui dire, elle eut besoin de quelques secondes pour comprendre où il voulait en venir. « Un rancard ? » Répéta-t-elle, un peu bêtement, elle en convenait. Elle avait bien entendu ? Il voulait un rancard avec elle… Un rancard comme dans un premier rendez-vous, l’idée la laissait sans voix.

Soledad dévisagea Doryan une seconde, pour tenter de déterminer s’il était sérieux ou non. Ils avaient déjà toute une histoire derrière eux, était-ce seulement possible de faire ça ? « Ouai ça peut paraître ridicule, on se connait déjà, les rancards c’est fait pour apprendre à se connaître. La différence c’est que rien ne sera acquis. Je m’explique, si je te dis oui Soledad je veux bien être en couple avec toi, je me connais… » Bon, au moins Sol n’était pas la seule à se poser des questions sur cette idée. « Je suis en manque, je vais vouloir coucher avec toi, ce sera mon moteur. » A ces mots, la mexicaine ne put s’empêcher de hausser les sourcils. Elle ne pouvait pas reprocher son manque d’honnêteté à Doryan, mais ce n’était pas exactement une idée plaisante à entendre. « Dire je suis en couple dans le seul but de coucher avec toi, tu apprécierais que moyennement et ça ne rendrait pas vraiment honneur à notre relation. » Effectivement, c’était une idée qui était bien loin de lui plaire. Soledad avait toujours craint de voir sa relation avec Doryan réduite à juste du sexe. Encore plus depuis que ça avait été le cas un mois auparavant. C’était pour ça qu’elle avait choisi de rompre. Au moins maintenant il avait l’air de le comprendre. « Le rancard, il n’y aura ni baisers, ni caresses, ni objectif de coucher dans ma voiture. Même si je suis totalement d’accord avec toi, c’est le top un des meilleurs endroits pour coucher. » Soledad fronça les sourcils. Dans d’autres circonstances, elle aurait souligné qu’elle pensait que selon lui, les placards étaient le meilleur endroit pour coucher. Elle en aurait fait des tonnes, elle aurait crié au scandale, joué la nana outrée, défendu leur endroit favori. Mais de son point de vue, les circonstances n’étaient pas bonnes pour dire ça, pour jouer à ça. « J’ai jamais dit ça. » Se contenta-t-elle donc de marmonner à la place. Elle ne s’attarda cependant pas plus sur ce sujet, ce n’était pas le plus important. Pas alors que Doryan était en train d’avancer l’idée qu’ils passent du temps ensemble sans se toucher. Elle n’aurait jamais cru entendre ça venir de lui, elle aurait pu croire à une blague, et c’était précisément pour ça qu’elle comprenait combien il était sérieux. « Un rancard, on devra réapprendre à se connaître, voir si l’on peut se faire confiance pour continuer ensemble notre histoire. » Alors là, si Soledad c’était attendue à ça. Que Doryan lui parle de confiance résonnait tout particulièrement en elle, elle n’avait pas oublié que la dernière fois il lui avait affirmé ne plus vouloir accorder sa confiance à quiconque. Ce jour-là, elle avait compris que c’était de sa faute, que sans elle il n’en serait pas arrivé là. Qu’il envisage aujourd’hui de lui redonner sa confiance la touchait tout particulièrement.

« Est-ce que tu veux bien m’accorder un rancard Soledad ? » Soledad le regarda, un peu perdue, avec l’envie d’y croire, mais toujours avec cette crainte de trop s’avancer. Tout s’embrouillait dans sa tête, entre tout ce qu’il lui avait dit juste avant, et ce qu’il lui proposait là. En trouvant Doryan sur le pas de sa porte, elle ne s’était pas attendue à passer par de telles montagnes russes émotionnelles. De sa colère précédente, il ne lui restait plus qu’une petite voix qui lui murmurait d’être prudente, qui lui rappelait toutes les déceptions cuisantes qu’elle avait vécu. Et pourtant, de toutes les émotions qu’il réveillait en elle, ce n’étaient plus les plus douloureuses qui prenaient le dessus. « Je veux qu’on y arrive, je veux qu’on passe une soirée ensemble, qu’on se parle qu’on réapprenne à se faire confiance. Est-ce que tu acceptes de me donner une chance ? » Sa manière de tourner les choses lui fit penser à Edith qui quelques semaines plus tôt lui avait tenu un discours similaire. A l’hôpital, elle l’avait poussé à redonner une chance à leur couple et sur le coup Soledad s’était surprise à trouver ça raisonnable. Devait-elle y voir un signe ? Maintenant que le temps avait passé et que c’était Doryan qui le lui demandait, elle trouvait ça envisageable. Un rendez-vous pour réapprendre à se connaitre, pour se dire tout ce qu’ils ne s’étaient pas dit la première fois, c’était sensé. C’était même sage, en réalité. Tout d’un coup, ça paraissait presque possible aux yeux de Soledad. Doryan voulait qu’ils y arrivent et la mexicaine devait admettre que cette envie était partagée. Les craintes étaient toujours là, mais soudainement, elles n’étaient plus si fortes, elles ne prenaient plus toute la place. Restait tout de même quelques points que Soledad voulait éclaircir avant de s’engager à quoi que ce soit. « Qu’est-ce qui a changé Doryan ? » Demanda-t-elle finalement. Elle avait bien entendu tout ce qu’il lui avait dit et elle ne pouvait pas prétendre y être insensible, mais elle avait besoin de savoir. Elle avait besoin de comprendre. Tout ça était tellement en opposition avec ce qu’il lui avait dit la dernière fois. Avec ce que son tarot lui avait dévoilé. « Je croyais que ça n’en valait pas la peine. » Oui, il lui avait demandé de mettre de côté leur dernière conversation, mais il y avait des mots que Soledad ne pouvait pas oublier si facilement que ça.

Ce n’était pas ce que Doryan attendait, Soledad le savait bien. Mais avant de pouvoir envisager quoi que ce soit, avant de s’autoriser à espérer, il y avait des choses qu’elle avait besoin d’éclaircir. « Je n’ai pas changé, tu t’en rends compte ? » Reprit-elle alors que leurs regards se croisaient. Ce n’était peut-être pas la chose à dire, mais ça semblait nécessaire à la mexicaine. Elle déglutit, ignorant son cœur qui battait un peu trop fort, avant de reprendre. « Je veux toujours les mêmes choses. » Une relation stable, où il était possible de songer à un futur. Elle ne disait pas qu’elle voulait tout de suite trouver l’homme de sa vie et parler mariage et enfants, mais elle voulait une vraie relation. Soledad voulait construire quelque chose. Quelque chose de réel et pourquoi pas de durable. Sans pour autant se précipiter et faire des plans sur la comète, elle était prête à s’engager, et à le faire avec Doryan si c’était ce qu’il souhaitait. Il n’y aurait peut-être rien de tout ça dans leur avenir, mais elle voulait une relation où cette possibilité pouvait exister. Elle retint son souffle, consciente que ce n’était peut-être pas ce qu’il avait envie d’entendre. Que peut-être qu’il ne voulait pas envisager une forme d’engagement alors qu’il parlait juste d’un rancard, mais elle voulait qu’il soit conscient de tout ça. Surtout qu’il y avait encore autre chose. « Je suis toujours la même. » ajouta-t-elle dans un souffle, son regard un peu plus hésitant. Elle était toujours une sorcière. Et surtout ça ne changerait pas. Elle savait bien ce qu’il pensait de la magie, mais Soledad le lui avait dit, vivre sans sa magie était impensable pour elle. Elle pouvait se passer de l’utiliser, comme elle l’avait toujours fait en la présence de Doryan, mais s’en priver ça c’était tout simplement impossible. Avait-il songé à tout ça avant de venir frapper à sa porte ? « Moi aussi je veux qu’on y arrive, Doryan, mais je ne veux pas faire les mêmes erreurs. » Avoua-t-elle à mi-voix après un instant de silence. Tout ce qu’ils avaient vécus de négatif avait été bien trop dur à surmonter une première fois, Soledad n’aurait jamais la force de recommencer. « Si j’accepte, il faut que tu sois conscient de tout ça. Que tu l’acceptes aussi de ton côté. » Qu’il soit conscient qu’il venait de demander un rancard à une sorcière. Même si au fond, même alors qu’il l’ignorait, c’était ce qu’elle avait toujours été.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Doryan Rosebury
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Dim 31 Déc - 11:23
Il n'y a que toi pour savoir quel sens donner à ta vie...
Soledad  

En réalité, maintenant qu’il se trouvait ici dans cet endroit avec une Soledad qui n’avait pas envie de le voir, il se rendait compte qu’il n’avait pas assez profité de ce qu’il avait à l’époque. Combien de fois, il s’était mis de garde parce que c’était important, que la population avait besoin de pompiers, qu’il aimait son métier et qu’il se disait qu’ils auraient du temps ensemble. Ces heures mises bout à bout, c’était des souvenirs qu’il n’avait pas avec elle. Les souvenirs, c’est tout ce qu’il allait avoir et plus ils en auraient eu, plus ça aurait été agréable. Il savait qu’il était responsable du refus de Soledad de communiquer avec lui mais ça lui faisait drôle, tout drôle de savoir que cet appartement il n’y remettrait pas les pieds parce qu’il avait été un petit peu trop curieux un soir de printemps et beaucoup trop long à la détente et trop peu confiant il y a de cela quelques semaines. Pourtant, il avait vraiment essayé de réparer les torts qu’il lui avait fait, de changer cette image qu’elle sortait d’on ne sait où comme quoi il viendrait entre deux interventions la sauter. Non mais, elle se rendait compte qu’en fait coucher c’était quand même du sport, qu’elle ne faisait pas tout toute seule et que la petite pause d’une heure la passer à se taper une fille, ça n’était pas l’idée du siècle ? Surtout quand la fille c’est Soledad, soit dit en passant. Il était grand temps qu’il fasse ce qu’elle lui avait gentiment suggéré la dernière fois, étant donné qu’il n’avait pas l’intention de devenir prêtre, ni de devenir un professionnel des plaisirs en solitaire, il devait passer au-dessus de ça, oui ce serait moins bien, moins drôle aussi. Ce fut à ce moment précis, alors qu’il faisait une croix définitive sur elle, qu’elle le retint. C’est fou comme ils avaient dû mal à être sur la même longueur d’ondes en même temps, un peu chiant ça quand même.

Ce fut elle qui parla la première, peut-être qu’elle aurait pu éviter, c’est fou cette vision qu’elle avait de lui quand même. Enfin autant, il voulait bien reconnaître qu’il avait des défauts, une multitude pour être franc, autant il ne faisait rien espérer à personne dans le seul et unique but de se taper une fille. Il essayait d’entretenir de bons rapports avec les filles qu’il se tapait pour la simple et bonne raison que c’est quand même plus facile de revenir – si c’était vraiment bien, bien sûr – si la fille ne le détestait pas. Il se répéta donc, non, il n’était pas un baratineur, non il n’avait pas l’intention de dire des choses s’il ne les pensait pas et… ouai il ne dit rien sur le fait de jouer avec, ça, elle pouvait se mettre le doigt dans l’œil, bien sûr que si il jouerait encore avec elle. Lorsqu’elle lui répondit qu’elle savait et qu’elle n'avait jamais dit le contraire, il fit la moue avant de répondre. « Si, c’est exactement ce que tu insinues en me demandant d’être sincère avec toi. » Il est évident qu’’il ne se voyait pas comme elle le voyait et il ne savait pas comment modifier cette perception. Ce n’était plus une question de faire des efforts sur comment il se comportait, ce qui aurait été plus simple, là il devait prouver que tout ce qu’il lui disait, depuis le début de leur relation, ça n’avait jamais été dénué de sincérité. Ah il voulait bien, il fallait juste qu’il trouve comment.

S’exprimant sur ce qu’il voulait et ne voulait pas, il arriva à être désagréable, non mais à un moment donné, il ferait peut-être mieux de ne pas l’ouvrir. Il essaya de se rattraper, conscient que ça n’avait rien de plaisant de l’entendre dire qu’il ne voulait pas être en couple avec elle. Surtout que ça n’était pas ce qu’il avait voulu dire, lui il voulait faire les choses bien, voir si ça pouvait marcher ou si les quelques mois de séparations avaient tout détruit. Il voulait un rancard, on ne peut pas dire que Soledad prit la nouvelle avec enthousiasme, elle répéta juste le terme, un peu perdue semble-t-il. Logique, il fallait qu’il explique pourquoi il voulait un rancard, bien sûr qu’ils se connaissaient très bien, qu’il n’y aurait pas ces moments de gênes affreux que les gens avaient lors des rancards. Chose que Doryan n’avait jamais compris d’ailleurs, certes les rancards ça n’était pas son truc, forcément puisque l’intérêt de Doryan n’était pas de connaître la fille mais de coucher avec, pas besoin de rancard dans ces cas là. Néanmoins, les moments de silences et tout, ah ça le dépassait totalement, il avait toujours des choses à dire et se débrouillait pour faire parler les autres… C’est fou comme les gens étaient pas doués. S’il sortait de son schéma habituel et que tout d’un coup alors que les rancards ça n’était pas son délire, il voulait un rancard avec Soledad, c’était pour ne pas sauter sur une occasion de coucher avec elle et que ça soit la seule chose qui l’intéresse, même si bien sûr qu’il avait envie de coucher avec elle, la question ne se posait pas. Mais même lors du retour, il n’y aurait pas de câlin qui dérape dans la voiture, oui ça allait être compliqué et il le savait déjà. Il eut un sourire en entendant Soledad rétorquer qu’elle n’avait jamais dit que la voiture c’était top un pour coucher, ça faisait plaisir de voir qu’elle prenait le temps de répondre, même si c’était en marmonnant et bien, bien loin de ce qu’elle pouvait faire avant. Il ne lui promettait rien, juste d’essayer, de travailler sur la confiance, des erreurs ils en avaient fait, il fallait réussir à passer au-dessus. Une poignée de secondes ne pouvait définir toute une relation, il en était convaincu à présent.

Qu’est ce qui avait changé ? Tout avait-il envie de répondre et en même temps pas grand-chose. Elle enchaina en rappelant certains mots qu’il avait prononcé la dernière fois qu’ils s’étaient vus, d’accord, le message était là, elle n’oublierait rien. « J’avais tort. » Il se contenta de cette phrase, pour le moment. Il faut dire qu’il devait réfléchir à ce qu’il allait lui dire, déjà parce qu’il détestait toujours autant parler du domaine sentimental et ensuite parce qu’autant Soledad était en temps normal de très bonne composition, ne se vexant jamais, autant ce soir, elle prenait tout mal alors il voulait essayer de lui faire bonne impression. Après tout, il s’agirait de son premier et dernier rancard, il devait mettre le paquet. Il haussa un sourcil lorsqu’elle lui fit remarquer qu’elle n’avait pas changé « J’avais l’impression que tu t’étais coupée les cheveux. » Ouai… Bonne impression tout ça, mais c’était trop tentant, bien sûr qu’il savait qu’elle n’avait pas changé. Elle voulait toujours les mêmes choses. Oui, il savait ce qu’elle voulait, une relation, une vraie relation, pas que du sexe entre eux et lui, eh bien c’est elle qu’il voulait. Enfin, s’ils arrivaient à se faire confiance, tous les deux, qu’ils arrêtaient de douter à chaque phrase que prononçait l’autre. Il inspira en entendant qu’elle était toujours la même, il en avait bien conscience, il n’oubliait absolument pas à qui il parlait, ce qu’elle était et le fait qu’ils étaient de deux mondes que tout opposait. Il avait bien conscience que ce serait plus simple de s’éviter, c’était plus prudent aussi pour leurs vies mais Doryan n’avait jamais été pour la prudence. Si c’était une fille avec qui il avait couché une fois ou deux, il ne se serait pas amusé à revenir la voir, n’aurait certainement pas essayé de protéger ses fesses et il n’aurait jamais cherché à coucher avec elle de nouveau. Les sorciers n’étaient pas vraiment devenus ses meilleurs amis, il était persuadé que s’il ne faisait rien, les humains sans pouvoirs étaient condamnés. Néanmoins, il avait conscience aussi que Soledad ne faisait absolument rien qui puisse lui nuire, des occasions de l’éliminer ou de le balancer, elle en avait eu des tonnes, même ce soir alors qu’il la gavait royalement, elle n’avait pas appelé d’autres sorciers pour dire qu’elle avait un mordu face à elle. Ils jouaient avec le feu pour se protéger mutuellement, Soledad était une sorcière bien différente des autres. Il lui adressa un sourire lorsqu’elle lui annonça vouloir qu’ils y arrivent, parfait, ils pouvaient s’arrêter là-dessus ? Non bien sûr que non, elle ne voulait pas faire les mêmes erreurs, alors euh cette phrase ça pouvait dire tellement de choses que c’était compliqué de savoir quoi mettre là-dessous. Lui faire confiance ça pouvait être une erreur, le fréquenter, coucher avec lui, ne pas tout lui dire, l’ignorer, se mettre en couple, ne pas se mettre en couple… ouai en fait tout. Afin de ne pas se prendre la tête à essayer de savoir ce qu’elle voulait dire, il s’apprêta à prendre la parole pour répondre aux questions mais elle ne laissa pas parler, préférant lui dire que si elle acceptait, il fallait qu’il accepte qui elle était avec ses peurs, ses doutes, ses envies et le fait que quand elle prononçait abracadabra il se passait quelque chose.

Par chance pour tout le monde, Doryan restait déterminé, il savait ce pour quoi il était là, s’il était prêt à s’asseoir sur un paillasson, qu’il avait tenté par tous les moyens de convaincre Soledad de le laisser rentrer et de l’écouter, ça n’était certainement pas pour d’un coup se dire… oh fréquenter une sorcière, flemme. « J’ai bien conscience que tu es toujours la même personne, que tu es une sorcière et que tu veux une relation, je ne l’ai pas oublié. » Déjà autant dire les termes et ne pas jouer avec les mots, même s’il aimait bien les tordre dans tous les sens. Il enchaina sur la question qu’elle lui avait posé, enfin une des questions « On m’a aidé à changer ma façon de voir les choses je dirais. Durant les quelques mois où j’étais persuadé qu’à tout moment je pouvais mourir tué par les sorciers, je me suis réfugié dans le travail pour ne pas être chez moi. » ce qui était très stupide puisqu’elle savait où il bossait « Pour la première fois, sortir en soirée ça ne me faisait pas rêver, ouai je sais c’est dingue. Coucher ne m’intéressait pas outre mesure, trop peur de mourir pour avoir envie de me taper qui que ce soit. » Est-ce que vraiment c’était nécessaire de dire ça, est ce qu’il aurait pas dû rajouter, question d’égo, qu’il n’avait juste pas provoqué d’occasion, sinon bien sûr que ça l’intéressait outre mesure ? Ouai non, il pouvait juste ignorer, difficilement, son ego. A la place, il essaya de se remémorer les quelques fois où il avait fait l’effort de sortir et admit « Je crois que j’avais pas trop la cote. » Ouai autant dire qu’il était pas super motivé et qu’il ne s’était pas vraiment donné les moyens. Son ego ramenant sa fraise, il trouva quand même le moyen de dire « C’est moi qui n’avais pas envie, sinon je suis sûr que j’aurais réussi. » Oui, c’était important de le dire, qu’elle ne pense pas qu’il ne savait pas y faire, qu’il était devenu nul ou qu’il ne savait pas se montrer attirant, ce serait vexant. « Puis tu es revenue dans ma vie et tu m’as fait comprendre que je ne risquais rien pour ma vie. Ca aide à avoir envie de coucher. » Oui tout n’était pas toujours une question de sexe mais c’était quand même des plus importants « Tu es certainement la partenaire que je connais le mieux et sans aucun doute possible celle avec qui je préfère être. » Oui, le terme était choisi à merveille, être et non pas coucher. Il lui avait fallu du temps pour s’en rendre compte, du temps, que des gens lui fassent des réflexions, lui posent des questions, des questions auxquelles il n’avait pas eu envie de répondre mais certaines personnes sont pour le moins INSISTANTES. « Je te l’ai dit, je pense avoir donné la meilleure version de moi-même pendant notre relation et ça a été compliqué d’accepter ce que toi tu voyais comme de la peur et moi comme un manque de confiance. C’est aussi plus facile de rejeter la faute sur l’autre, moi aussi j’ai eu peur de te dire la vérité parce que je ne voulais pas que l’image que tu te faisais de moi change. » Ah bah, bel échec, il y a pas à dire, champion du monde de l’échec. « Je ne voulais pas t’accorder du temps, mon temps parce que je me disais que je retomberais dans mes travers. » Merde c’était encore ambigu ce terme « Pas l’infidélité. Plutôt que les moments entre nous se fassent plus nombreux, que le naturel revienne et que tout s’arrête brutalement parce que je suis moi. » Difficile de ne pas être soi, on en conviendra. Il ne détailla pas spécialement ce terme, se doutant qu’elle pouvait mettre plein de trucs là-dessous, le fait qu’il n’ait pas de magie, qu’il soit du Blood Circle, que plus ils allaient avancer et que plus ça allait être compliqué. S’il était intimement convaincu, qu’il la protégerait toujours, sa peur des sorciers était bien trop ancrée pour qu’il arrive à se dire qu’elle ferait ce même choix. « Je ne voulais pas revivre cette douleur, cette peur et cette culpabilité. C’était plus facile de ne pas te laisser revenir dans ma vie. » Il en était d’ailleurs toujours convaincu, oui c’était plus facile de lui laisser juste une heure par-ci par-là. « Sauf que c’est aussi passer à côté de quelque chose. Si j’étais resté dans mes schémas la première fois, nous n’aurions jamais couché ensemble et nous serions encore moins sorti ensemble… Certes, être ton ami c’était bien, on s’amusait bien, on rigolait bien mais je dois admettre, tu ne le répètes à personne Sol, que j’ai adoré être en couple avec toi. » Dommage qu’elle soit de mauvais poils, il aurait été ravi de dire qu’avoir quelqu’un qui réchauffait le lit, c’est quand même la classe, elle allait le prendre mal, il le pressentait. Il continua donc, abandonnant l’humour, même si c’était quand même plus simple avec de l’humour « Tu as accepté de me faire confiance quand je t’ai promis qu’il n’y aurait plus d’autres filles que toi. Tu étais prête à me faire confiance et à retenter notre histoire. Il n’y a pas de raisons que tu sois plus courageuse que moi, que tu sois la seule à vouloir faire confiance donc je me dis que si tu en es capable, je peux l’être aussi. » Il y avait juste un détail à relever, un détail important « Je me fiche que tu sois une sorcière. » Il lui offrit un grand sourire « ça ne change rien. » Oui, oui, ça avait été un gros travail sur lui-même pour pouvoir dire cela mais qu’importe, il le pensait sincèrement.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Mar 2 Jan - 22:07




Dis-toi que rien n'est écrit

l'avenir se construit
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Sa colère s’était éteinte progressivement et Soledad ne savait pas si elle devait y trouver une forme de réconfort ou alors s’en inquiéter. Peut-être un peu des deux en réalité. Ne plus être en colère contre Doryan, ça voulait dire être de nouveau vulnérable, et ça elle avait bien vu où ça pouvait la mener. Ca voulait dire que le moldu pouvait l’atteindre, et que s’il pouvait prononcer des mots qui lui feraient tout particulièrement plaisir, il pouvait aussi proférer ceux capables de la blesser et de venir ajouter d’autres cicatrices à celles déjà existantes. Oh, ce n’était pas que Soledad pensait Doryan capable de la heurter volontairement, mais c’était bien là tout le problème. Il se contentait de lui dire les choses telles qu’il les pensait, sans s’en cacher, sans les maquiller. S’il lui faisait du mal, ce n’était jamais par envie, Soledad en était bien consciente et c’était ce qui rendait ces discussions si compliquées à vivre. Si l’honnêteté avait du bon, souvent elle pouvait juste faire mal. Doryan était parfois cruel sans même s’en rendre compte, avec désinvolture et sans arrière-pensée, sans même la moindre intention de faire mal. Doryan n’était tout simplement pas ainsi et si Soledad le savait, elle était surtout consciente que les blessures pouvaient arriver sans qu’elle ne les voie venir. Ne plus être en colère, ça voulait dire qu’elle ne se protégeait plus avec la même ténacité, que les murs qu’elle avait érigés pour se préserver n’étaient plus aussi haut ou aussi forts. Elle se trouvait désarmée face à Doryan, dans tous les sens du terme, une nouvelle fois, une énième fois, et c’était bien ce qui lui faisait peur. De tous ceux qu’elle côtoyait, de toutes les personnes qu’elle avait laissé entrer dans sa vie, le moldu était certainement celui qui avait le plus de possibilités de la blesser. Et si elle s’était promis que cela n’arriverait plus, qu’elle ne lui laisserait plus ce pouvoir, elle savait aussi que toutes ces belles résolutions n’étaient parfois pas si faciles à tenir.

Alors elle était là, à faire face à Doryan, avec la volonté farouche de continuer à se protéger, de ne plus passer par toutes les épreuves qu’elle avait connu, mais aussi et surtout avec des doutes plein la tête. Elle l’avait laissé parler sans rien attendre de lui ou de ce qu’il pouvait avoir à lui dire. Après leur discussion de la dernière fois, Soledad avait rapidement compris que le plus sage ce ne serait de ne plus rien attendre de lui, de ne plus rien réclamer. Peut-être même de ne plus tenter de s’exprimer vu comment il avait balayé ses propos la dernière fois. Mais elle savait aussi que s’attendre à ce qu’il l’écoute et qu’il la laisse enfin tranquille était inutile, c’était un combat perdu d’avance alors Soledad s’était résolue à l’écouter. Si elle avait été plus ou moins persuadée que tout ce que le pompier pourrait avoir à lui dire ne changerait rien à leur situation actuelle, la mexicaine dû bien avouer qu’elle s’était trompée sur toute la ligne. Tout ce que Doryan lui dit la plongea dans un trouble auquel elle ne s’était pas attendue et que soudainement elle ne savait pas trop comment gérer. Sa colère, son agacement, son irritation, tout ça s’était tu pour laisser place au doute, au trouble, et à aussi un peu d’envie. Ce qu’elle était bien loin de trouver prudent. Elle avait envie de croire Doryan mais il y avait toujours cette petite voix dans sa tête qui l’empressait de se montrer sur la réserve, qui lui rappelait toutes les fois où elle avait voulu y croire et où elle avait fini déçue et blessée. Elle ne pouvait oublier le passé, pourtant ce que lui disait Doryan, ça résonnait en elle, tellement que ça lui donnait envie d’essayer. C’était justement ce qui était peut-être le plus effrayant, malgré toute cette distance qu’elle s’était efforcée d’instaurer, toutes ces barrières qu’elle avait installées pour se protéger, il parvenait encore à tout chambouler. Il la laissait sans voix, le cœur battant, plus incertaine que jamais.

Si tout se mélangeait dans l’esprit de Soledad, c’était exactement ce pour quoi elle devait s’efforcer de garder la tête froide. Doryan avait peut-être prononcé tous les mots qu’elle n’avait jamais cru entendre un jour mais ce n’était pas pour autant qu’elle devait s’emballer. Se laisser aller à trop d’espoir était un jeu bien trop dangereux dont elle avait déjà fait les frais. Si elle avait toujours aimé jouer avec le pompier, s’il était un partenaire idéal pour ça, cette fois Soledad ne voulait pas jouer. Jouer ça voulait dire risquer de perdre et si habituellement elle était bonne perdante, cette fois c’était un risque qu’elle ne voulait pas prendre. Il y avait trop en jeu et elle avait assez donné comme ça. Ses propos furent mal interprétés par Doryan et si elle tenta de s’en défendre, la moue qu’il afficha lui montra que ça ne marcha pas très bien. « Si, c’est exactement ce que tu insinues en me demandant d’être sincère avec toi. » Sa remarque provoqua une réaction similaire chez Soledad qui roula des yeux. Ah, donc il parvenait l’exploit de savoir exactement ce qu’elle avait voulu insinuer alors que cela faisait des mois qu’ils ne se fréquentaient plus et n’avaient pas eu la moindre discussion. Un vrai miracle qui ne manqua pas de réveiller l’agacement de Soledad. C’était fou cette manie qu’avait Doryan de croire qu’il était dans sa tête. « Ce n’est… » Elle s’interrompit brusquement. Pourquoi cherchait-elle à se justifier au juste ? De toute façon, Doryan avait déjà décidé pour elle ce qu’elle voulait dire. Il était inutile qu’elle s’épuise davantage, qu’elle se perde dans des explications qu’il ne voulait même pas entendre. Elle secoua la tête. « Vale. Crois ce que tu veux. Je suis fatiguée de me battre avec toi. » Soupira-t-elle. Tant pis pour ce qu’elle avait voulu dire, ça n’avait plus grande importance de toute façon. Soledad préférait éviter de s’engager dans une joute verbale qui serait plus épuisante, qu’amusante.

Au final, ce n’était pas ça le plus important, il y avait d’autres choses sur lesquelles Soledad préférait se concentrer et se prendre la tête avec Doryan une nouvelle fois n’en faisait pas partie. Ils cherchaient un terrain commun, elle avait enfin l’impression qu’il avait fait un pas en avant pour la rejoindre, ce n’était pas le moment de reculer. Ce ne fut cependant pas très facile de ne pas reculer, justement, encore moins quand Doryan lui annonça de but en blanc qu’il ne voulait pas être en couple avec elle. Des paroles franchement peu agréables à entendre et qui plongeaient Soledad un peu dans la confusion. Il lui disait tout ça, qu’il n’avait pas envie de l’oublier, qu’elle compterait toujours pour lui, qu’il avait même été bien en couple avec elle, et pourtant il lui affirmait qu’il ne voulait pas recommencer ? La mexicaine ne savait plus quoi penser. Et quand Doryan lui annonça qu’il voulait plutôt un rancard avec elle, elle ne fut pas beaucoup plus avancée. Un rancard, comme dans un premier rendez-vous, ça lui semblait vraiment étrange alors qu’ils avaient passés huit mois en couple et que si elle en croyait le pompier, ça lui avait plu. Certes, ils avaient été séparés pendant presque autant de temps, mais est-ce que cela voulait dire qu’ils devaient tout oublier ? Effacer les huit mois ensemble et recommencer de zéro ? Si Soledad pouvait comprendre cette idée, elle ne pouvait pas dire que ça la mettait particulièrement à l’aise. Ces huit mois avec Doryan, ils lui avaient plu à elle aussi, elle avait aimé former un couple avec lui et elle n’avait pas envie de simplement tirer un trait sur tout ça. D’accord, tout s’était mal terminé et il était clair que leur rupture, et surtout la manière dont elle avait eu lieu, les avait marqués tous les deux, mais elle peinait à affirmer qu’ils devaient oublier leur passé commun pour autant. Elle ne voyait pas quel bien ils pourraient trouver à agir ainsi.

La manière de voir les choses de Doryan permit au moins à Soledad d’atténuer un peu sa propre vision. Il voulait un rancard pour qu’ils puissent apprendre à se connaitre de nouveau et rebâtir la confiance entre eux. Un rancard sans baiser, ni câlin, sans contact ou intention de coucher, uniquement concentré sur eux et la possibilité de reprendre leur histoire. Si l’idée étonna Soledad, elle finit par en saisir tout le bon sens. Au final ce n’était pas bête d’agir ainsi, c’était même sensé. Ca leur permettrait de repartir sur une bonne base, de voir si cette base était possible déjà, et ainsi de s’engager dans une relation plus saine. C’était une envie que la mexicaine partageait. Au moins, cela permit à Soledad de comprendre que Doryan était parfaitement sérieux quand il disait vouloir une nouvelle chance, qu’il voulait y arriver. Il était quand même partant pour passer toute une soirée en sa compagnie sans chercher à coucher avec elle, le connaissant ce n’était pas rien. Malgré tout, Soledad se devait de se montrer prudente, elle le devait à son cœur qui n’avait été que trop brisé par le moldu. Il avait changé de discours, et si elle en était véritablement ravie, elle voulait comprendre pourquoi. Elle avait de comprendre ce qui avait changé alors qu’un mois auparavant il lui avait dit que leur relation -qu’elle- n’en valait pas la peine. « J’avais tort. » La mexicaine hocha lentement la tête. Ce n’était pas réellement une explication en soi, mais elle choisit de ne pas insister et de s’en contenter pour le moment. Il avait changé de point de vue et c’était le plus important pour le moment, d’autant que Soledad sentait qu’il était sincère. Elle continua donc sur sa lancée, s’il se disait maintenant que peut-être que leur histoire en valait la peine, elle devait cependant lui rappeler qu’elle n’avait pas changé. Que ce qu’elle voulait, ce qu’elle était, ça n’avait pas changé. « J’avais l’impression que tu t’étais coupé les cheveux. » La sorcière posa sur lui un long regard blasé. Bien sûr que pour Doryan le moment était parfaitement choisi pour faire de l’humour, elle aurait dû s’y attendre. Après autant de discours sérieux, il devait trépigner intérieurement de balancer des bêtises. « Si c’était le cas, je ne suis même pas sûre que tu l’aurais remarqué. » Grommela-t-elle à mi-voix. Elle dû se retenir de ne pas toucher ses cheveux par réflexe et elle se rembruni en constatant que même après tout ce temps, ses réactions instinctives étaient toujours liées à ce que Doryan pouvait lui dire. Elle secoua la tête, encore une fois, ce n’était pas le plus important et elle ne devait pas le perdre de vue. Le moldu voulait un rancard avec elle, et si elle avait envie de dire oui, si elle aussi elle avait envie qu’ils y arrivent et retrouvent une confiance mutuelle, il devait être conscient de tout ce qui allait avec. Conscient qu’elle n’avait pas changé et de ce que ça impliquait, encore plus maintenant que Soledad avait bien l’intention qu’il n’y ait plus de secrets entre eux. « J’ai bien conscience que tu es toujours la même personne, que tu es une sorcière et que tu veux une relation, je ne l’ai pas oublié. » Un soupir soulagé fila entre les lèvres de la sorcière. Elle n’avait pas vraiment douté qu’il ait oublié quoi que ce soit à ce niveau, mais s’ils voulaient repartir sur une base meilleure, autant que les choses soient claires dès maintenant. C’était déjà un premier pas de fait, et certainement pas le plus simple, elle en était consciente.

« On m’a aidé à changer ma façon de voir les choses je dirais. Durant les quelques mois où j’étais persuadé qu’à tout moment je pouvais mourir tué par les sorciers, je me suis réfugié dans le travail pour ne pas être chez moi. » A ces mots, Soledad préféra garder le silence. Si elle était consciente de tout ça, elle n’avait pas pour autant envie de replonger dans ces souvenirs-là. Doryan avait eu peur, avait souffert, et ça avait été sa faute. Elle était bien loin de minimiser son rôle dans cet aspect de leur passé, mais s’en rappeler restait peu agréable. Elle le laissa tout de même continuer et l’écouta attentivement lorsqu’il dit que pour la première fois, il n’avait pas eu envie de sortir, ou même de coucher avec quelqu’un. Tout ça parce qu’il avait trop peur de mourir. Encore une fois, par sa faute à elle. C’était à cause d’elle qu’il avait été si peu lui-même et ça la peinait profondément d’avoir joué ce rôle-là. Ca n’avait jamais été son intention, mais il était trop tard désormais. Elle arriva tout de même à afficher un faible sourire en coin quand il affirma qu’il aurait réussi s’il en avait eu envie. Soledad reconnaissait bien l’égo de Doryan. « Oui, bien évidemment. » souffla-t-elle en s’efforçant de ne pas se concentrer sur tout le négatif qu’il lui présentait. Au fond, Soledad ne comprenait pas trop ou il voulait lui en venir. Il lui demandait un rancard, mais s’étendait maintenant sur le peu de cote qu’il avait eu lorsqu’il était sorti. Si elle se désolait d’avoir impacté si négativement sa vie, elle n’avait pas non plus envie de l’entendre lui parler de ses aventures en soirées. Doryan faisait bien ce qu’il voulait, encore plus depuis qu’ils n’étaient plus ensemble, mais ce n’était pas pour autant que Soledad avait envie de savoir. « Puis tu es revenue dans ma vie et tu m’as fait comprendre que je ne risquais rien pour ma vie. Ca aide à avoir envie de coucher. » D’accord. A ça aussi Soledad ne sut pas trop quoi répondre. Elle était ravie d’avoir participé ainsi au réveil de la libido de Doryan mais encore une fois elle ne voyait pas trop où il allait avec tout ça. Si c’était pour lui dire que désormais il s’éclatait à coucher avec plein de filles, elle n’avait pas besoin de le savoir. « Tu es certainement la partenaire que je connais le mieux et sans aucun doute possible celle avec qui je préfère être. » Soledad cilla. Il avait dit être et pas simplement coucher et soudainement, elle se demanda si elle devait y voir un signe. Y lire plus. Doryan savait qu’elle détestait quand leur relation se résumait à du sexe alors elle espérait ne pas se tromper. Quand un sourire léger vint flotter sur ses lèvres, elle ne le retint pas.

Soledad continua néanmoins d’écouter Doryan avec attention, consciente que ce dialogue était infiniment mieux que tous les silences qui avaient pu exister entre eux. Que si tout n’était pas agréable à entendre, c’était nécessaire et que ça pourrait les aider à avancer réellement. « Je te l’ai dit, je pense avoir donné la meilleure version de moi-même pendant notre relation et ça a été compliqué d’accepter ce que toi tu voyais comme de la peur et moi comme un manque de confiance. C’est aussi plus facile de rejeter la faute sur l’autre, moi aussi j’ai eu peur de te dire la vérité parce que je ne voulais pas que l’image que tu te faisais de moi change. » Le sourire de la mexicaine vacilla sur ses lèvres, se fit plus triste à tous ces souvenirs. Ils avaient tous les deux eut leurs raisons et leurs torts et voilà le résultat. Ah ça, leur image avait changé et il était bien difficile de la réparer. « Je ne voulais pas t’accorder du temps, mon temps parce que je me disais que je retomberais dans mes travers. » Soledad haussa les sourcils, sensible à son choix de mots. « Pas l’infidélité. Plutôt que les moments entre nous se fassent plus nombreux, que le naturel revienne et que tout s’arrête brutalement parce que je suis moi. » La précision était la bienvenue mais elle serra tout de même le cœur de la mexicaine. Il n’avait pas voulu que le naturel revienne entre eux, ses raisons étaient compréhensibles, mais ça faisait tout de même mal à entendre. Parce que ce naturel entre eux, c’était justement ce que Soledad avait si ardemment voulu. « Je ne voulais pas revivre cette douleur, cette peur et cette culpabilité. C’était plus facile de ne pas te laisser revenir dans ma vie. » Le regard bien plus sérieux, la mexicaine hocha lentement la tête. Elle était terriblement consciente de tout ce qu’elle avait fait subir à Doryan, même si ça avait été bien loin de ce qu’elle avait voulu. C’était arrivé et il était trop tard désormais pour faire marche arrière, mais ça ne l’empêchait pas de regretter chaque jour les choix qu’elle avait fait et qui les avait menés là. « Je suis désolée que tu aies dû connaître tout ça. » Glissa-t-elle doucement, avec toute la sincérité du monde. Si elle le pouvait, elle effacerait toute cette douleur, si elle le pouvait elle aurait tout fait différemment, mais ce n’était pas possible et elle le savait. « Sauf que c’est aussi passer à côté de quelque chose. Si j’étais resté dans mes schémas la première fois, nous n’aurions jamais couché ensemble et nous serions encore moins sorti ensemble… Certes, être ton ami c’était bien, on s’amusait bien, on rigolait bien mais je dois admettre, tu ne le répètes à personne Sol, que j’ai adoré être en couple avec toi. » Soledad retrouva une trace de son sourire. Un sourire un peu triste, un peu hésitant à force de ne plus l’avoir montré à Doryan. « Moi aussi j’ai adoré ça. » Souffla-t-elle. Elle hésita une seconde, toujours un peu craintive de s’engager sur ce terrain, avant d’ajouter « Mais je ne vois pas pourquoi je ne le répèterai pas. » dans un haussement d’épaules innocent.

La situation étant sérieuse, Soledad s’arrêta là. Elle n’était de toute façon, pas d’humeur à se lancer dans une quelconque joute, même si elle savait que Doryan était le meilleur adversaire pour ça. Elle avait beau ne plus être irritée contre lui, elle préférait continuer d’avancer avec prudence. « Tu as accepté de me faire confiance quand je t’ai promis qu’il n’y aurait plus d’autres filles que toi. Tu étais prête à me faire confiance et à retenter notre histoire. Il n’y a pas de raisons que tu sois plus courageuse que moi, que tu sois la seule à vouloir faire confiance donc je me dis que si tu en es capable, je peux l’être aussi. » La mexicaine le contempla, songeuse. Avait-elle vraiment fait preuve de courage en voulant lui accorder de nouveau sa confiance ? Sur le coup, il lui avait surtout semblé être bien trop naïve, mais il fallait dire que la réaction de Doryan avait été loin de l’aider à voir tout ça d’un œil positif. Ca avait été un échec retentissant et douloureux, mais au moins elle avait essayé. Peut-être avait-elle été courageuse, finalement. Elle appréciait que Doryan le reconnaisse, que ses efforts ne passent pas inaperçus. « Est-ce un problème, que je sois plus courageuse que toi ? » Osa-t-elle souffler, du bout des lèvres. Elle aurait pu arguer qu’il n’y avait aucune surprise à ça, qu’elle n’avait pas été répartie dans la maison du courage à Poudlard mais elle préféra passer ça sous silence. Pas qu’elle ne désirait pas que Doryan le sache, elle avait toute intention de lui parler de sa scolarité et de sa répartition chez les Gryffondors, mais chaque chose en son temps. Elle venait de lui rappeler qu’elle était une sorcière, ça lui semblait assez pour le moment. « Je me fiche que tu sois une sorcière. Ca ne change rien. » En voyant le sourire de Doryan, Soledad se détendit. Il était sincère, elle le voyait à l’éclat dans ses yeux et ces mots ne la touchèrent qu’encore plus. Elle lui offrit un regard brillant de reconnaissance en retour. « Merci. » Elle appréciait qu’il prenne la peine de la rassurer sur ce point, qu’il comprenne combien c’était important pour elle.

Le cœur battant, Soledad comprit que si Doryan venait de répondre à toutes ces interrogations, alors il était temps pour elle de prendre une décision. Mais si elle savait au fond d’elle quels mots elle allait prononcer, ça ne l’empêchait pas de se sentir nerveuse à cette perspective. Elle avait été si heureuse avec Doryan et terriblement malheureuse sans lui ensuite que c’était difficile de simplement se lancer. Comme il l’avait souligné, il y avait de mauvais souvenirs entre eux, des images dures à revoir, des mots difficiles à se remémorer et elle ne pouvait pas l’oublier. Mais il y avait aussi tous les bons souvenirs, les bons moments qui étaient plus présents encore. Il y avait cette envie d’avancer, de réessayer. De retrouver ce bonheur qu’elle avait ressenti lorsqu’elle s’était trouvée dans ses bras. Soledad le lui avait dit, elle voulait retrouver avec lui une relation où ils pourraient surmonter les épreuves ensemble, ce qui voulait dire qu’au fond, la réponse, elle la connaissait déjà depuis bien longtemps. « D’accord. » Ce ne fut qu’un souffle, presque un murmure. Soledad prit une inspiration et plongea ses prunelles dans celles de Doryan. « D’accord, j’accepte un rancard avec toi. » Son cœur battit un peu plus fort dans sa poitrine mais elle ne lâcha pas le pompier des yeux. Ca paraissait fou, après huit mois de relation, mais en même temps, ça faisait tellement sens. « Pas de baiser, pas de contact… Un rancard pour qu’on apprenne à se connaître. Pour retrouver ce qu’on a perdu. » Elle hocha la tête pour montrer qu’elle était d’accord. Ils devaient se concentrer sur l’essentiel. Retrouver ce qu’ils avaient perdu mais aussi trouver mieux. Un meilleur équilibre, un nouveau souffle. Se retrouver eux après tous ces mois séparés. « Je veux qu’on y arrive, Doryan. » Elle eut envie de lui dire qu’elle savait qu’ils pouvaient y arriver mais elle préféra garder ces mots pour elle. Ils en avaient envie tous les deux, alors il n’y avait pas de raison qu’ils n’y parviennent pas.

Il y avait cependant une chose qu’elle devait souligner, quelque chose qui lui paraissait presque plus important encore. « Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve. » En vérité, elle aurait pu utiliser son tarot pour voir ce que l’avenir leur réservait, elle aurait pu répondre à cette question aisément. Mais Soledad préférait éviter d’agir ainsi, connaitre tout son avenir avant qu’il n’arrive, ce n’était pas sain. Comment pouvait-elle profiter pleinement du bonheur, si elle devait toujours l’attendre ? Ou au contraire, si elle savait qu’il allait bientôt prendre fin, si elle était consciente que le malheur l’attendait dès le lendemain ? Ce n’était pas ainsi qu’elle voulait vivre. Ce n’était pas se rassurer que de savoir constamment ce que le futur lui réservait. Elle connaissait néanmoins les craintes de Doryan et elle avait déjà envie de le rassurer sur un point. « Mais je peux te promettre une chose Doryan, les mauvais souvenirs ne deviendront jamais plus nombreux que les bons. Ce n’est pas le cas maintenant, et ça ne le sera jamais. » Affirma-t-elle, ses prunelles ancrées dans les siennes. Les mauvais souvenirs étaient puissants et particulièrement douloureux, elle le savait bien, mais quand elle regardait leur histoire, ils ne faisaient pas le poids face à tous les bons souvenirs qu’ils avaient ensemble. Elle savait ce qu’ils avaient eu, ce qu’ils avaient vécu, et ça surpasserait toujours le négatif. Elle ne voulait plus se concentrer sur les mauvais souvenirs, les bons étaient bien meilleurs et c’était ceux-là qu’elle voulait voir revivre. Elle espérait qu’un jour Doryan partagerait cette vision des choses. « Et si ça doit s’arrêter, ce ne sera pas parce que tu es toi. » Pas parce qu’il était un moldu, qu’il n’avait pas de pouvoirs ou même parce qu’il faisait partie du Blood Circle. Tout ça, elle en avait déjà été consciente la dernière fois et elle avait été prête à faire avec. Ca n’avait pas changé. Soledad ne pouvait promettre que leur histoire durerait, qu’il n’y aurait pas d’épreuves, mais elle était prête à essayer, à s’engager pour de vrai, à faire ce qu’il fallait pour que ça fonctionne. Elle fit un pas vers Doryan, juste un, et laissa un sourire fleurir sur ses lèvres. Pas un sourire éclatant, mais au moins un sourire plein d’espoir. « Laissons-nous une nouvelle chance. »

CODAGE PAR AMATIS




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Doryan Rosebury
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Utiliser l’humour, c’était quelque chose qui ne plaisait peut-être pas à tout le monde mais pour Doryan c’était la clé de tout. Ce soir c’était compliqué de ne pas en faire, surtout que c’était le genre de conversation qui ne met pas vraiment à l’aise, parler engagement, couple, ça n’était pas son truc. Il y a des gens qui s’en tiraient sûrement très bien dans cet exercice mais pour Doryan c’était un calvaire, autant parce qu’il détestait parler de ça, que parce qu’il n’était sûr de rien. S’il savait qu’il devait le faire, qu’il avait envie de passer du temps avec Soledad et qu’il voulait une chance de faire table rase de ce passé qui les avait blessé tous les deux, il se rendait bien compte qu’elle était sur la réserve. Il avait l’impression d’être une cocotte-minute, avait besoin de décompresser face à tout ceci, aussi lorsqu’elle lui fit remarquer qu’elle n’avait pas changé, il ne pu résister à la tentation de faire de l’humour. Le regard qu’elle lui lança fut pris de façon extrêmement positive par Doryan qui la reconnaissait bien là et que dire de ses mots ? Ils firent naître un sourire sur le visage du pompier qui trouvait là-dedans quelque chose de familier, est ce que c’était la vérité ou une grosse bêtise, pour être honnête, il n’en savait rien. S’il pouvait dire assez facilement si la lingerie de Soledad, ou même ses robes, il les avait déjà vu ou non, pour ce qui était des cheveux, c’était un mystère. Il fit le choix de lui laisser le dernier mot, ça va, pour une fois, il voulait bien qu’elle triomphe. Il reprit son sérieux pour lui dire qu’il savait très bien qu’elle n’avait pas changé, il savait qu’il parlait à une sorcière, sans pour autant avoir le cœur qui battait plus vite de frayeur. Il savait aussi qu’il avait affaire à quelqu’un qui voulait une relation et non pas s’arrêter à quelques heures grapillées par-ci, par-là, au gré de leurs envies. S’il était plus frileux qu’elle à ce sujet, il pouvait aussi reconnaître que l’absence de Soledad dans sa vie était pour le moins déplaisante.

Puisqu’elle avait besoin d’informations sur les choix et la manière de penser de Doryan, il prit le temps de lui expliquer les choses, c’était peut-être long, il aurait pu éviter tout un tas de phrases mais il souhaitait qu’elle voit les choses à travers son regard à lui, comment il avait évolué, comment il en était arrivé à se dire qu’il aimait passer du temps avec elle et que ça valait la peine d’au moins essayer. Bon, il ne manqua pas de rappeler que si ça n’avait pas fonctionné pendant des mois, c’était uniquement parce que lui n’était pas disposé à ce que ça marche, sinon c’est sûr qu’il aurait trouvé des filles avec qui passer la nuit. Chose que Soledad sembla comprendre puisqu’elle confirma. Mais tout ceci, ça n’était qu’une étape pour montrer à quel point Soledad comptait pour lui. C’était avec elle qu’il voulait passer du temps, il n’était pas seulement question de coucher. Si ça n’avait été que ça, il savait qu’il aurait pu aller voir d’autres filles, quand bien même, elles étaient moins bonne au lit que Soledad, pour quelques heures, ça n’était pas important. C’était donc bien la preuve que ce que lui plaisait réellement, c’était d’être avec elle.

Pour autant, être en couple ça ne serait pas facile, il s’était réellement investi pour que ça marche la première fois et le constat était là, ça n’avait pas marché. A la seule difficulté, alors qu’ils auraient dû se souvenir de tout ces mois passés ensemble, de cette amitié sincère qu’ils avaient construit, ils s’étaient comportés comme deux inconnus. Il craignait réellement que ça recommence, qu’il s’investisse dans cette relation et que la brutalité du monde qui les entoure les rattrape. Il ne voulait pas se retrouver seul avec pleins de questions sur ce qu’il aurait dû faire, dire. Il avait mal agi certes mais à aucun moment ça n’avait été fait avec des mauvaises intentions et il craignait de refaire les mêmes erreurs et que cette fois, il n’ait pas la possibilité de s’exprimer. Il lui avait fallu du temps pour se dire qu’il était prêt à prendre le risque, que la balance était en faveur de ce risque. Lorsqu’en réponse à ses propos, elle lui glissa qu’elle était désolée, il rappela « Je t’ai fait vivre exactement la même chose. »  Et puis s’arrêter sur le négatif, c’était ignorer le positif et le positif, il y en avait, un paquet, s’ils avaient passé pas mal de temps ensemble en tant qu’amis, c’est en tant que couple qu’il avait vécu ces meilleurs moment avec Soledad et même s’il ne le dirait probablement à personne, il avait adoré ça.  Bon, si lui ne voulait pas trop que ça se sache, le fait de le communiquer à Soledad fut une erreur puisqu’elle commençait déjà à lui mettre une épée de damoclès au-dessus de la tête mais loin d’en être agacé, il avait plutôt la sensation de glisser dans quelque chose de familier. Néanmoins, il connaissait assez Soledad pour savoir qu’elle ne voulait pas s’engager là-dedans, c’était dit mais avec moins de conviction qu’avant.

Des batailles, il en gagnerait dans le futur, si futur il y avait bien sûr. Pour cela, pas trente six mille solutions, il fallait qu’il se montre aussi courageux qu’elle et qu’il n’ait pas mis trop de temps à faire preuve de courage en revenant vers elle. Elle avait l’air d’être plus en phase avec lui que lorsqu’il avait sonné à sa porte et ça lui permettait d’avoir de l’espoir, ce qui n’était pas à prendre à la légère après tous les problèmes qu’ils avaient eu. A la question qu’elle lui posa sur le courage, il réfléchit sérieusement « Non, bien sûr que non. » Si l’envie de la taquiner en lui disant que la question ne se posait pas, il était plus courageux qu’elle, il était pompier après tout, c’était la définition même du courage. Il n’en fit rien, se doutant que ce n’était pas vraiment le moment. A la place, il préféra lui dire que s’il savait qu’elle était une sorcière, ça ne changeait rien pour lui. N’avait-elle pas toujours été une sorcière après tout ? Certes, il ne deviendrait jamais le meilleur ami des sorciers mais Soledad aurait toujours cette place un peu particulière dû à ce qu’ils avaient vécu.

Elle finit par lui répondre mais de façon tellement ténue qu’il se demanda s’il ne l’avait pas rêvé. Elle le regarda avant de reprendre de façon bien plus claire, impossible de se méprendre sur ses intentions cette fois-ci. Il restait accroché à son regard et il hocha la tête pour montrer qu’il était d’accord avec ce qu’elle disait, pas de baisers, pas de contacts, apprendre à se connaître, retrouver ce qu’ils avaient perdu. Il lui souffla « Moi aussi. » Est ce que ça suffirait par contre? Il ne savait pas. La première fois aussi ils avaient voulu que ça fonctionne entre eux. Il verrait, il fallait se lancer et accepter de perdre.

Lorsqu'elle reprit la parole, ce fut pour préciser qu'elle ne savait pas ce que l'avenir leur réservait. Il fit la moue, lui non plus pour le coup mais n'était ce pas là le lot de tout le monde sur terre? Ce serait quand même bien plus simple de savoir, de voir les multitudes de possibilités existantes, de savoir ce qu'impliquait un choix plutôt qu'un autre afin de faire le bon choix, celui qui permettait d'être heureux, de rendre heureux un maximum de gens. Néanmoins, ça enlevait la part du hasard et ça, c'était certainement moins drôle, le hasard d'une rencontre, un baiser d'adieu qui transforme une relation. Savoir n'est pas toujours synonyme de pouvoir. La garantie de Soledad sur le fait que les mauvais moments n'avaient pas surpassé en nombre les bons et que ça ne serait jamais le cas, fut la bienvenue. S'il le savait, il avait parfois un peu de mal à se concentrer là-dessus. La sensation que tous les bons moments avaient été soufflés par la déflagration de la bombe les ayant séparés, avait dû mal à disparaître de son esprit. Le négatif prenait le pas sur le positif, et si c'était extrêmement rare chez Doryan, il avait le plus grand mal à se défaire de cette crainte. Pour la faire disparaître complètement, il n'y avait pas de miracles, il fallait de nouveau souvenirs, plein de bons souvenirs qui écraseraient les mauvais. Ça c'était un défi qu'il voulait et qu'il allait relever. En prime, Soledad précisa que le fait qu'il soit ce qu'il était n'aurait aucun impact négatif, il lui fit un sourire, voilà une information des plus appréciables.

Elle finit par faire un pas vers lui, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres. Forcément, ce mouvement fit baisser le regard de Doryan sur sa bouche et l'envie de franchir la distance entre eux afin de s'emparer de ses lèvres fut particulièrement difficile à réfréner. Ce contact lui manquait, la proximité avec Soledad lui manquait, sans oublier l'envie inutile de vérifier que ça fonctionnait toujours entre eux. Il redressa le regard pour croiser de nouveau celui de la demoiselle une fois qu'elle parla de se laisser une chance... chacun, pas uniquement elle. Il lui fit un sourire à son tour « Tu peux compter sur moi ! » Il avança vers la porte, s'arrêtant quand même pour parler au hibou un peu ronchon « Au revoir Samba, à la prochaine. » ça n’était pas parce qu’ils avaient mal débuté qu’il ne devait pas faire des efforts pour arranger les choses avec le volatile. Il s’arrêta sur le pas de la porte d’entrée, se tourna vers Soledad pour établir le plan « Je t’envoie un message pour te dire les soirs où je suis de garde sur la prochaine quinzaine quand je vais à la caserne. » C’était peut être trop court en temps, il se reprit donc « Je t’envoie mon planning sur le mois ça te donnera plus de possibilité. Tu me dis quel jour te va et je m’occupe du reste. Bonne soirée Soledad. » Il ouvrit la porte, franchit la porte, ferma la porte avant de la rouvrir, un peu provocateur « Tu remarqueras quand même que j’ai tenu parole, j’étais là juste pour parler. Allez passe-moi tes poubelles, j’en profite pour te les descendre, histoire que je sois serviable quand même. » Oui, c’était un chieur et le fait de le savoir lui plaisait pas mal.

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Dis-toi que rien n'est écrit l'avenir se construit [Soledad]
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