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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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So much for stardust ✦ Balthazar :: Hogwarts :: Intérieur du château :: Salles et Pièces diverses :: Infirmerie
Erin Delacour
Erin Delacour
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Mar 5 Sep - 22:53
⊱ Eriaz IV ⊰

So much for stardust

Avril 2021

Les derniers jours s’étaient déroulés dans le plus profond des brouillards. Un brouillard seulement percé par la fièvre et la douleur. Un brouillard qui avait semblé ne jamais vouloir prendre fin, qui avait accroché ses griffes profondément dans le corps d’Erin pour ne plus vouloir la lâcher. La souffrance avait été partout, aussi bien physique que mentale, elle avait entrainé la française dans ses affres, dans une spirale pernicieuse qui n’avait plus ni fin, ni début. Tant et si bien que la Serdaigle, toujours si en contrôle, avait cru qu’elle allait en perdre la tête. A vouloir retrouver la maitrise d’elle-même, elle avait risqué d’en perdre la tête. C’était particulièrement ironique, mais Erin savait que jamais elle ne finirait par en rire. Elle avait été désespérée, rongée par ses émotions les plus dévastatrices, épuisées par la fatigue, terrifiée à l’idée que son avenir si brillant lui soit désormais hors de portée. Enterrée sous la promesse que tout recommencerait ainsi à chaque pleine lune. Elle n’avait plus été capable d’encaisser. De supporter l’idée que sa vie serait ainsi désormais. Alors, elle avait commis une erreur, mais quelle erreur. Une terrible erreur dont elle avait dû payer le prix. Cela aurait pu être un prix plus élevé encore, elle en était consciente, mais cela restait tout de même une leçon qu’elle avait dû apprendre à la dure. Par la souffrance. Dire qu’elle avait juste voulu aller mieux, aller bien. Et ça lui avait été refusé. Certainement de la pire des manières, d’une façon qu’elle n’oublierait certainement jamais. Se retrouver de nouveau dans un lit étranger, à se tordre de douleur, à souffrir des effets de la fièvre, sans savoir quand elle allait en sortir l’avait ramené des mois en arrière. Au moment de la blessure. En juillet dernier, elle avait vécu une expérience similaire, pire, certes, mais assez pour tout faire remonter à la surface. Des jours et des nuits à se tordre sous les effets du poison qui s’installait dans son système, qui venait tout infecter. Des souvenirs dont elle se serait bien passée, mais qui maintenant promettait de venir empoisonner ses nuits bien plus souvent.

Plusieurs jours avaient été nécessaires pour que le brouillard qui l’avait retenu prisonnière ne finisse par s’éclaircir. Trois, si Erin en croyait l’infirmier qui avait été présent à son réveil. Trois jours de délires fiévreux, de membres crispés et de douleur. Tout ça à cause d’une potion. Tout ça parce qu’elle s’était montrée aussi imprudente que stupide. Dire qu’elle était une Serdaigle. Dire qu’elle avait toujours été particulièrement fière de son intelligence, de son esprit, qu’elle comptait sur ces capacités pour se construire un avenir. Ah, elle ne méritait plus de porter le bleu des aiglons. Pourtant, elle avait été prévenue, plusieurs fois et par plusieurs personnes différentes. Des avertissements qu’elle avait compris, auxquels elle avait réfléchi avant de conclure qu’ils avaient raison. Son état était trop instable, ce qui lui arrivait trop nouveau, la potion tue-loup n’était pas adaptée. Certainement trop forte, elle risquait de causer plus de dégâts que de lui apporter du soulagement. Pourtant, elle avait tout de même fini par se tourner vers cette solution. Après des mois de lutte, des mois de fatigue et de désespoir. Des mois rongée par l’idée que sa vie était fichue, que la cicatrice sur son flanc marquerait à tout jamais l’instant où tout avait volé en éclat pour elle. A l’instant où la potion tue-loup était entrée en contact avec ses lèvres, Erin avait compris qu’elle commettait une erreur, mais voilà, elle avait été désespérée. Et les gens désespérés faisaient des choses désespérées. Ils commettaient de terribles erreurs. Fière Serdaigle ou pas, elle avait été à bout, et elle avait fait exactement ce qu’il ne fallait pas. Au moins elle n’avait pas mis longtemps à comprendre son erreur, la présence de la potion dans son organisme avait fait réagir son corps aussitôt, mais il avait été déjà trop tard. Elle n’avait plus eu d’autre choix que d’en payer le prix.

Erin avait passé les jours suivants dans un sale état à l’infirmerie de Poudlard. Alternant entre les phases de sommeil, de semi-somnolence enfiévrée, et de souffrance pure. Le temps que son organisme se purge complètement de la potion lui avait paru terriblement long. Quand elle s’était réveillée pour de bon, elle avait été atterrée d’apprendre que trois jours entiers avaient passés. Tellement de temps perdu à cause de son erreur. En discutant avec l’infirmier, elle avait réalisé qu’elle se souvenait parfaitement de tout ce qu’il s’était passé ce soir-là. Dans le flou de la douleur provoqué par la potion, les paroles qu’ils avaient échangés avec Balthazar lui revenaient avec une netteté presque aussi douloureuse. Elle se souvenait de tout, et ça lui faisait mal. Elle avait enfin révélé son secret à son petit ami, mais pas comme elle l’aurait voulu. Pas après avoir trouvé des explications et des solutions à ce qui lui arrivait, pas une fois qu’elle était en maîtrise de la situation. Elle lui avait tout balancé comme on lance un bombarda, et cette pensée l’emplissait d’une crainte nouvelle. Balthazar venait de passer trois jours ainsi, avec cette nouvelle, sans pouvoir en discuter avec elle. A cette idée, la culpabilité d’Erin n’avait fait qu’enfler, elle faisait vraiment une piètre petite amie. Elle n’avait pas osé demander à l’infirmier si Taz était venu la voir, la réponse lui avait fait trop peur. Et puis dans la foulée, Marigold avait débarqué pour l’examiner et s’assurer qu’elle allait réellement bien, ce qui était le cas à part une fatigue accrue et quelques douleurs résiduelles. Sans grande surprise, la sorcière en avait profité pour lui passer un savon mémorable, une punition qu’Erin avait accepté de subir sans broncher. Elle était consciente qu’elle la méritait, qu’elle avait pris des risques inconsidérés et surtout complètement stupides. Elle méritait les remontrances de la Prewett, pas sa compassion.

Même si elle avait retrouvé ses esprits, il avait été décidé qu’Erin ne quitterait l’infirmerie que le lendemain matin, l’infirmier souhaitait la garder à l’œil encore quelques heures pour s’assurer qu’elle était réellement sortie d’affaire et Marigold avait aussi émis le souhait de revenir la voir pour suivre son état. Si l’idée de protester avait effleuré l’esprit de la Serdaigle, elle avait rapidement renoncé. Non seulement elle se sentait encore épuisée et avait bien besoin de se reposer avant de retourner dans le bain des étudiants de Poudlard et de retrouver la pression des cours, mais elle n’avait aussi rien à dire. C’était à cause de ses décisions qu’elle se retrouvait là, contester aurait été très mal venu de sa part. Cette fois, Erin avait jugé plus sage d’obéir sans rien dire. Elle avait donc passé une journée de plus entre les murs de l’infirmerie. Entre deux moments de sommeil, elle avait observé l’infirmier s’occuper d’un élève qui avait réussi à faire fondre son chaudron sur ses genoux et d’une autre qui avait manqué de se faire assommer par son propre balai. Les heures avaient passées lentement mais Erin ne s’était pas plaint une seule fois, acceptant son sort sans broncher, consciente qu’elle était mal placée pour dire quoi que ce soit. Lorsqu’une nouvelle fois, la porte de l’infirmerie s’ouvrit, la française retint son souffle. « Taz… » Le murmure avait glissé entre ses lèvres sans qu’elle ne puisse le retenir. Balthazar. Son cœur manqua un battement, avant de s’emballer dans sa poitrine, apparemment incapable de se souvenir de comment fonctionner normalement. Elle se redressa maladroitement dans son lit, ses prunelles ne lâchant par la silhouette du Poufsouffle. « Tu es là. » Il était là. Juste à quelques mètres d’elle. Une distance minime qui pourtant lui parut soudainement tellement plus importante. Erin ne réalisa qu’à cet instant combien il lui avait manqué toute la journée, pendant tous ces mois depuis juillet dernier. Combien son cœur avait réclamé sa présence à ses côtés.

Erin regarda le sorcier s’approcher lentement, envahi par des émotions multiples. L’amour et la crainte, le manque et l’angoisse. Les souvenirs de la veille lui revinrent brusquement en pleine figure. Sa présence, ses bras autour d’elle, ses propos rassurants. Et le secret qu’elle lui avait dévoilé. Il savait tout désormais, mais au lieu de s’en sentir soulagée, Erin ne pouvait retenir la peur. Elle leva vers lui de grands yeux. « Je… » Elle chercha ses mots, batailla contre la crainte. « Je suis désolée. » Erin serra les lèvres, luttant pour ne pas laisser les larmes gagner et envahir le bleu de ses yeux. Un combat qui, elle le savait, elle avait perdu d’avance.

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Balthazar Salvan
Balthazar Salvan
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So much for stardust –
Eriaz IV
Erin Delacour & Balthazar Salvan
Avril 2021 | Infirmerie de Poudlard | Journée

Comment décrire les derniers jours que venait de vivre Balthazar ? Séjour des morts, avant le christianisme.

E comme Enfermement dans la peur
N comme Ne pas fléchir
F comme Fais comme un rat
E comme Encore à genoux
R comme Raconte moi pourquoi. Pourquoi Erin, raconte-moi, pourquoi tu as fais ça ? Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Pourquoi m’as-tu menti ainsi ? Pourquoi ne m’as-tu pas demandé de l’aide ? Pourquoi n’as-tu pas eu confiance ? Pourquoi ?

Enfer. Balthazar fixait ses mots croisés avec la désagréable impression de ne pas avoir un cerveau qui fonctionnait convenablement. Il était resté coincé sur ce mot pendant une bonne heure, son esprit essayant sans cesse de divaguer, se posant des centaines de milliers de questions, se ressassant sans cesse les dernières interactions qui avait eu avec Erin et comment il avait pu être aussi aveugle tout ce temps. C’était à n’y rien comprendre.

C’était idiot mais il se sentait trahi. Erin avait failli mourir et à aucun moment elle n’était venue vers lui pour lui demander ne serait-ce qu’une once d’aide. Il avait fallu que le hasard le fasse passer par un couloir pour qu’il la trouve au bord du gouffre. Après les quelques jours à ruminer tous ses sentiments, il n’arrivait plus bien à identifier la source de sa colère : s’agissait-il de la trahison tranchante, de la peur atroce qu’il avait pu ressentir pour Erin, ou était-ce l’incompréhension et la culpabilité de n’avoir rien su déceler ? Quelle qu’en soit la véritable raison le résultat était là. Balthazar n’était pas passé voir Erin pendant ses soins et le début de sa convalescence. Il avait régulièrement demandé des nouvelles à l’infirmier mais il n’avait jamais réussi à se résoudre à passer la porte de l’infirmerie. Il se sentait ridicule.

L’infirmier avait prévenu Balthazar qu’Erin pourrait sortir de l’infirmerie aujourd’hui. Le Poufsouffle avait donc acheté des fleurs. C’était ridicule ça aussi. Il se retrouvait maintenant face à la porte avec une appréhension folle de s’aventurer dans ce temple de la medicomagie. Il avait une forte envie de vomir et de partir en courant. C’était un super signe alors qu’il devait retrouver sa petite amie qui allait mieux ! Il se détestait pour cela. Avec Erin, ils étaient ensemble depuis si longtemps, qu’il la connaissait par cœur, autant qu’elle le connaissait lui. Comment pouvait-il jeter tout cela par-dessus le bord car elle avait tant souffert sans rien lui dire ? Il était bien hypocrite. Mais même si son cerveau tentait de tout rationnaliser, même s’il se savait dans l’erreur, il ne pouvait s’empêcher de se sentir ainsi.

La porte s’ouvrit pour laisser sortir deux jeunes étudiantes dont l’une avait un bandage autour de la tête. Cela réveilla Balthazar de sa torpeur et ses jambes s’activèrent mécaniquement pour entrer. Il se signala à l’un des personnels soignants qui lui indiqua un lit un peu plus loin dans les rangées bien alignées. Alors qu’il fixait l’endroit indiqué, son regard croisa celui d’Erin et les papillons dans son ventre s’affolèrent. Comment pouvait-elle être encore aussi belle alors même qu’elle venait de passer des jours en convalescence ? Il déglutit et s’approcha lentement sans la quitter des yeux. « Taz… » Il avait envie de lui hurler beaucoup de choses à la figure, tout son mal-être et ce qu’elle lui avait fait subir. Mais il en fut incapable. Sa colère avait été douchée aussi sec par la rassurante sensation de voir Erin aller mieux. « Bonjour beauté. » Lui répondit-il en français. Elle tenta de se relever, incertaine et il ne sut pas bien quoi faire pour l’aider. « Tu es là. »  Ne s’attendait-elle pas à le voir ? Ou au contraire, aurait-elle voulu le voir plus tôt ? « Oui je… Je t’ai apporté des fleurs. » Il lui montra le bouquet avant de le poser sur la table de chevet. Il s’occuperait plus tard de le mettre dans un vase. Pourquoi n’avait-il pas choisit des pivoines ? Elles allaient tellement mieux avec la couleur des yeux d’Erin. Comment avait-il pu l’oublier ? Il s’assit sur un tabouret près du lit, mal à l’aise et maladroit.

« Je suis désolée. » Balthazar avait regardé Erin chercher ses mots pendant longtemps. Et il dut faire de même pour savoir qui répondre. « Je sais. » Il soupira et baissa les yeux. Il n’arrivait pas à garder son regard dans celui d’Erin qu’il voyait se voiler. « Qu’a dit l’infirmier ? Tu sors toujours aujourd’hui ? » Il ne se sentait pas de commencer avec autant de sentiment. Pas après tout ce qu’il avait vécu. Son cœur ne s’en remettrait pas. « La nourriture n’était pas trop mauvaise ? » Demanda-t-il ensuite. Quelle question stupide. Ne voulait-il pas non plus lui demander si le papier peint était à sa convenance ? Il continuait de fixer ses pieds, ses mains liées entre elle en une sorte de prière silencieuse. Prière pour quoi ? Pour qui ? Nul ne le savait, même pas Taz. Mais le fait était là. Pour un peu de force ? Un peu d’espoir ? Un peu de colère ? Quelque chose qui ne le ferait pas se sentir vide et faible ? Il releva finalement la tête et sa voix défaillante annonça un trop plein d’émotion à venir. « Tu m’as fait une de ces peurs Erin… Mais… Mais à quoi tu pensais ? » Sa voix n’était pas emprunte de colère mais plutôt de supplication qu’il tentait de cacher. Il aurait voulu lui prendre la main, ajouter qu’il était tellement heureux de la voir, mais ses paumes semblaient engluées l’une avec l’autre à cause d’un stupide sortilège et il ne put que fixer Erin alors que ses yeux s’embuaient à son tour. « Ach Mensch ! Erin, qu’est-ce qu’il s’est passé ?! » Putain ! Les interjections allemandes de son père refaisaient surface alors qu’il tentait de ne pas s’effondrer sous le coup des émotions. Il avait besoin de savoir si elle allait bien, il avait besoin de savoir pourquoi elle en était arrivée là, il avait besoin de réponses. Et Balthazar espérait vraiment que cette fois-ci, Erin serait prête à lui en donner car sinon, il ne saurait plus quoi faire.
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two hearts still beating / on with different rhythms. maybe we should let this go. we’re fallin’ apart, still we hold together. we’ve passed the end, so we chase forever.

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Erin Delacour
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Dim 11 Fév - 22:06
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Une nouvelle fois, Erin voyait son existence bousculée. Mais n’était-ce pas ainsi qu’allaient toujours être les choses désormais ? Une succession de bousculades, de mauvaises surprises ? De contre-coups avec lesquels elle allait devoir apprendre à vivre ? La française en avait l’impression et ça la laissait la gorge serrée d’une amertume qu’elle savait, elle ne pourrait jamais accepter. Pas sans rien dire, pas sans trouver que c’était trop, que c’était injuste. Pour elle qui avait toujours tout calculé, tout contrôlé, tout prévu, ça la plongeait dans de véritables tourments. Erin n’avait plus la main sur rien, en fait, elle pouvait sentir le sens de son existence lui filer entre les doigts. Peu importe combien elle tentait de le retenir, combien elle le désirait, elle était vouée à échouer. C’était une sensation terrible, qui s’était logée au creux de son estomac et ne voulait plus la lâcher depuis des mois. Elle n’avait rien fait pour mériter ça, elle s'était juste rendue à une fête, une simple fête comme elle en avait connue des dizaines auparavant, et tout avait basculé. Et puis, qui aurait mérité ça ? A ses yeux, rien ni personne ne méritait de vivre ainsi. Mais là était le problème, si elle ne le méritait pas, Erin n'avait pas non plus le choix. Il y avait d'abord eu la morsure, les journées de souffrances, assaillie par la fièvre. Et puis quand elle avait enfin retrouvé une santé, ça avait de nouveau été la dégringolade. Il y avait eu les effets de la pleine lune, ses émotions sens dessus-dessous, les insomnies, et surtout le dégoût d’elle-même. Cette impression qui, elle, lui enserrait le cœur depuis qu’elle avait croisé le chemin de ces yeux fauves dans la forêt de Pré-au-Lard. Ce soir-là, la vie d’Erin avait été bousculée, mais elle aussi. Qui elle était, ce qu’elle était, rien de tout ça n’avait plus été pareil.

Elle aurait pu croire qu’elle aurait fini par s’y faire. Pourtant elle avait tout fait pour. Elle avait affronté ses peurs pour aller interroger des sorciers membres d’une meute, elle avait écouté les conseils d’Aidan, elle avait même accepté que des loups-garous testent ses capacités. Ce n’était pas comme si elle était simplement restée là sans rien faire, les bras ballants à se morfondre sur son sort. Oh, ce n’était pas l’envie qui lui avait manqué, et certains soirs c’était même ce qu’elle avait fait. Mais Erin avait aussi fait des efforts. Elle avait fait de son mieux, elle avait bravé ses craintes, elle avait pris sur elle, elle était allée chercher de l’aide. La Serdaigle ne voyait pas ce qu’elle aurait pu faire de plus, pas quand tout le monde lui affirmait que sa situation était inédite et que personne n’avait de réelle solution à lui proposer. Alors malgré tous ses efforts et tous ses sacrifices, ça n’avait pas été assez. Un moment de faiblesse, un moment plus terrible qu’un autre avait suffi à tout faire basculer de nouveau et voilà qu’elle se retrouvait de nouveau dans un lit drapé de blanc. Mais cette fois-ci ce n’était pas celui de Sainte Mangouste, c’était celui de l’infirmerie de Poudlard. Ce qui n’était pas exactement mieux, à vrai dire. Cette fois, comme la dernière fois, elle se rappelait parfaitement des heures qui avait précédées son arrivée dans ce lieu. Les souvenirs étaient toujours là, et ils étaient toujours aussi vifs que quand elle les avait vécus. La douleur dans tout son corps, ses idées embrouillées et surtout le désespoir qui l’avait étreint au plus profond de son être. Cette conviction qu’elle ne pourrait jamais supporter un instant de plus comme ça, que toute son existence se brisait devant ses yeux, tout ce qui l’avait poussé à un geste plus désespéré encore. Puis, il y avait eu Balthazar. Balthazar qui l’avait pris dans ses bras, qui l’avait aidé, qui l’avait soutenu. Et qui avait reçu en retour une confidence qu’il n’avait jamais demandée, qu’il n’aurait jamais mérité d’entendre comme ça. Erin s’entendait encore lui souffler son secret, elle s’entendait encore briser les derniers fils auxquels elle tentait de se raccrocher.

Maintenant il était là, Balthazar se tenait à quelques pas d’elle à peine et Erin avait l’impression de voir son monde chavirer une nouvelle fois. Une énième fois. Il n’était qu’à quelques pas mais il paraissait si loin qu’elle dû lutter contre l’envie de tendre la main vers lui pour rendre cette distance un peu moins importante. Un peu moins insupportable. Il avait le visage défait, certainement le miroir de sa propre expression, mais Erin ne trouva pas le moindre réconfort dans cette similitude. « Bonjour beauté. » Un sourire ému vint effleurer les lèvres de la française. Il était là, il était enfin là, n’était-ce pas le plus important ? N’était-ce pas tout ce sur quoi Erin devrait se concentrer ? Pourtant son cœur était lourd dans sa poitrine et ce n’était pas uniquement à cause de tout l’amour qu’elle portait au jeune sorcier. Elle se redressa maladroitement, et s’adressa à lui encore plus maladroitement, comme si malgré toutes ces années de relation et de complicité, elle ne savait plus vraiment comment lui parler. « Oui je… Je t’ai apporté des fleurs. » Les prunelles d’Erin, qui étaient restées accrochées à celles de Balthazar, se baissèrent pour découvrir qu’il disait vrai. Il avait à la main un bouquet de fleur dont la vision lui réchauffa le cœur en même temps qu’il embrasa sa culpabilité. « Merci. » Souffla-t-elle doucement. Elle le regarda poser les fleurs sur la table de chevet à ses côtés, s’y attarda un instant. C’était fou de voir combien quelque chose d’aussi simple, pouvait lui faire autant plaisir. « Elles sont vraiment belles. » Reprit-elle en tournant un sourire vers le Poufsouffle, un sourire qu’elle savait teinté d’autant de tristesse que de chaleur. Erin avait toujours été particulièrement sensible aux petites attention que Balthazar pouvait avoir pour elle. Quelque part, c’était un peu rassurant pour elle de voir qu’au moins cet aspect-là n’avait pas changé.

Parce que le reste… Le reste était différent désormais, et elle savait qu’elle devait s’en expliquer. Elle le voulait, là n’était pas la question, mais c’était incroyablement difficile de devoir faire face à tout ce qui lui était arrivé et aux mauvaises décisions qu’elle avait prises par la suite. Erin n’avait jamais voulu faire le moindre mal à Balthazar, mais ça avait été tout l’inverse. A force de vouloir le protéger, elle l’avait blessé et elle le voyait bien à son expression. A sa manière de s’assoir à ses côtés sans chercher à la toucher, au regard incertain qu’il portait sur elle. A tous ces détails qu’elle voyait comme démultipliés et qui lui brisait tout autant de fois le cœur. Alors elle s’excusa. Parce que c’était la seule chose à faire, mais aussi parce que c’était ce qu’elle voulait faire. Malgré les larmes et les émotions qui lui serraient la gorge. Le silence qui suivit ces mots fut assourdissant. Erin retenait son souffle mais jamais son cœur n’avait battu aussi rapidement dans sa poitrine, tellement que s’en était douloureux. Elle était accrochée aux lèvres de Balthazar, désespérée de l’entendre prononcer le moindre mots. Tout en était douloureusement consciente que ceux-ci pouvaient être aussi salvateurs que destructeurs. « Je sais. » Voir le sorcier détourner le regard lui fit terriblement mal mais elle accepta sa sentence sans broncher. Elle eut la vive envie de répéter ces mots encore et encore mais elle se retint, bien que difficilement. « Qu’a dit l’infirmier ? Tu sors toujours aujourd’hui ? » La française cligna des paupières, prise au dépourvue par ce brusque changement de sujet. Elle renifla et essuya maladroitement les larmes sur ses joues. Est-ce que ça voulait dire que Taz ne voulait pas de ses excuses ? N’avait pas envie d’entendre ses explications ? Elle avait peur de la réponse, alors elle s’efforça de se concentrer sur ce sujet-là. « Oui, juste après le dîner. Je crois qu’il veut m’éviter la foule de la Grande Salle. » Répondit-elle lentement, d’une voix blanche. Elle ne se serait pas sentit la force d’affronter les regards de tous les étudiants à la fois, déjà qu’elle avait du mal à capter celui de Balthazar. « La nourriture n’était pas trop mauvaise ? » Bien que toujours un peu perdue, Erin s’efforça d’opiner du chef. Elle fit un effort pour sourire malgré ses yeux rougis. « Tu sais, je crois que les elfes de maisons ne pourraient pas faire de nourriture mauvaise même s’ils essayaient. » Elle n’ajouta pas que depuis son arrivée à l’infirmerie, elle n'en avait pas vraiment profité, il était inutile d’inquiéter davantage Balthazar. Cela n’avait déjà été que trop le cas.

Voir Balthazar ainsi était une véritable torture. Et c’était pire encore de savoir qu’Erin était à l’origine de son mal être. Elle aurait voulu avoir la solution miracle, les bons mots à prononcer pour effacer toute la peine qu’elle lui avait causé, mais c’était impossible. Elle ne pouvait même pas lui prendre la main et Merlin savait combien elle en avait envie. Combien elle en avait besoin. Mais le sorcier gardait ses mains l’une contre l’autre, dans un geste qui n’avait pas besoin de traduction. Il allait mal, et c’était de sa faute. « Tu m’as fait une de ces peurs Erin… Mais… Mais à quoi tu pensais ? » Entendre la voix de Balthazar se briser, voir ses yeux se remplir de larme, causèrent une peine terrible à Erin, et une culpabilité encore plus grande. Son cœur se serra dans sa poitrine, lui coupant le souffle, lui donnant l’impression que plus jamais il ne pourrait battre normalement. Elle s’en voulait, elle s’en voulait terriblement, mais il était trop tard et il n’y avait plus que ça qu’elle pouvait faire : s’en vouloir. « Je n’en pouvais plus… » Murmura-t-elle finalement. Elle déglutit difficilement, luttant contre les larmes et surtout contre l’envie de détourner le regard. Mais elle se devait de regarder Balthazar, de voir toute la peine qu’elle lui causait. C’était de sa faute, elle n’avait pas le droit de s’en dédouaner. « J’en pouvais plus, Taz… C’était trop dur. » Elle s’efforça de ne pas se laisser envahir par le souvenir des effets que la pleine lune avait sur elle, ils n’allaient que trop vite revenir, elle le savait. C’était sa malédiction désormais. « Je suis désolée. » Souffla-t-elle de nouveau. C’était peut-être inutile, mais Erin avait besoin de le dire, encore et encore, besoin de s’accrocher à l’idée que Balthazar pourrait finir par la croire. Par accepter ses excuses.

« Ach Mensch ! Erin, qu’est-ce qu’il s’est passé ?! » Face à l’éclat du Poufsouffle, Erin ne put retenir un tressaillement. Pourtant elle ne dit rien, elle accepta en silence l’interjection, parce qu’elle était totalement justifiée. Et surtout parce qu’elle été révélatrice de l’état du sorcier. Il souffrait et sa souffrance était totalement justifiée. Elle était là à cause du silence de la française, à cause de son était et de ses mauvais choix. Maintenant Balthazar avait le droit à une explication, mais c’était incroyablement difficile de laisser les mots s’échapper de ses lèvres. Ca ne rendait le tout qu’encore plus réel et cette réalité-là, Erin avait le plus grand mal à l’accepter. Est-ce que Taz en serait capable ? Elle n’était plus la sorcière qu’il avait commencé à fréquenter, elle n’était même plus totalement une sorcière. Si elle n’arrivait pas à l’accepter, alors elle ne voyait pas comment d’autres le pourraient. Erin prit une profonde inspiration pour tenter de calmer les battements affolés de son cœur, ses doigts s’agrippèrent au drap blanc, à défaut de pouvoir saisir ceux de Balthazar. « Tu te souviens la fête à Pré-au-Lard, juste au début de l’été ? » Bien sûr qu’il devait s’en souvenir, pas uniquement parce qu’ils avaient passé un bon moment, mais aussi parce que c’était à ce moment-là qu’elle était tombée malade. Ou du moins qu’elle avait laissé croire à une maladie. « C’est là que j’ai été attaquée et… » Elle butta sur les mots, dû s’y reprendre à deux fois avant de pouvoir continuer. « Et mordue. » Par Merlin que ce mot était encore difficile à prononcer pour elle. Ce lui semblait presque comme une insulte. Comme si elle venait de dévoiler à Balthazar qu’elle était un monstre. Ce qui était un peu le cas. « Sauf que ce n’était pas la pleine lune et… Et je crois que c’est encore pire. » La voix de la française se brisa quand un sanglot vint lui obstruer la gorge.

Même des mois plus tard, repenser à cette nuit était difficile pour Erin. Les souvenirs remontaient, les sensations de ces instants aussi. Ils venaient s’ajouter à son mal être actuel, à la douleur qu’elle ressentait à l’idée d’être peut-être en train de perdre celui qu’elle aimait. C’était insupportable, mais elle n’avait pas d’échappatoire. Ses prunelles braquées sur ses doigts crispés, elle luttait pour ne pas se laisser engloutir. Il lui fallut quelques secondes pour reprendre son souffle, elle avait l’impression que le trop plein d’émotion allait la noyer, que jamais son cœur ne pourrait en supporter plus. « J’ai essayé. » Reprit-elle finalement d’une voix faible. Elle releva le visage vers le Poufsouffle, ignorant les sillons que les larmes laissaient sur ses joues pâles. «J'ai essayé, je te le promets Taz. Il faut que tu me croies, j’ai essayé. » Son ton avait l’accent du désespoir, la sincérité brute de celle qui avait l’impression d’avoir déjà tout perdu. Il fallait qu’il la croit, parce que s’il ne la croyait pas alors elle n’avait plus rien. Il fallait qu’il comprenne qu’elle avait fait de son mieux, qu’elle avait tous les efforts du monde, tous les sacrifices nécessaires… Mais que ça n’avait pas été assez. « Mais je n’y arrivais plus… Je voulais juste un peu de répit, je voulais juste me retrouver. » Plus que tout au monde elle avait voulu tenir la promesse qu’elle lui avait fait. Celle d’essayer. Certainement le plus douloureux des échecs de la Serdaigle. « J’aurais voulu être à la hauteur… J’aurais tellement voulu… Mais ce n’est pas le cas. » Elle n’était pas à la hauteur, Erin. Elle n’était pas à la hauteur de Balthazar.

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