Quelque chose que je ne peux pas réparer

[ft. @Saoirse O’Brian]

Les vacances d’hiver, enfin elles arrivaient, se disait Isaac en sortant des cours. En intégrant cette toute nouvelle Université, il ne s’attendait pas à une telle rigueur et exigence. Visiblement, le Ministère en la créant voulait prouver que les étudiants qui en sortaient étaient compétents et qu’elle avait une vraie valeur ajoutée. Le travail supplémentaire que cela représentait pour lui était conséquent. Située en plein coeur de Londres, il n’était pas facile de se loger en dehors des chambres prévues pour les étudiants. Le coût était bien trop élevé pour un simple étudiant qui voudrait se prendre un appartement. Même en prenant en compte le fait qu’il soit issu d’une famille aisée, ce n’était pas vraiment faisable. Aussi, il logeait sur place, comme lorsqu’il était à Poudlard. Au moins, cela ne bouleversait pas tellement ses habitudes. En revanche, ce que cela bouleversait, c’était sa relation, qui l’était déjà bien avec les voyages de sa petite amie. Ne pas vraiment pouvoir la recevoir quand elle était disponible tendait à les éloigner un peu plus. Ou peut-être se faisait-il des idées. Après tout, au château ils pouvaient se voir tous les jours malgré leur maison différente.

Mais le début des congés permettait à Isaac de quitter l’Université et de rejoindre Saoirse dans les Pyrénées Espagnoles où il avait réservé une chambre pour eux afin qu’ils passent une partie ensemble. Lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle se produirait à Barcelone, il en avait profité pour lui faire cette surprise. L’ancien Serdaigle se rendrait au spectacle et lui ferait part à ce moment-là de leur destination. Dès le départ, il savait que cela pouvait tourner au fiasco, même s’il l’avait un peu interrogée sur ce qu’elle avait de prévu ensuite, il y avait des chances que de nouvelles dates se posent ou que son groupe ait prévu quelque chose. Tout ce qu’il pouvait espérer était qu’elle soit disponible.

Le samedi soir venu, il entrait dans la salle de spectacle vêtu d’un élégant costume en flanelle bleu nuit avec des étoiles argentées brodées à peine visibles comme pour symboliser un ciel étoilé. Le sorcier savait qu’il devait éviter les vêtements souvent trop tape à l'œil des sorciers, ces représentations se faisant dans des lieux accueillant du public dans des deux mondes. Ce n’était de toutes manières pas son genre de se faire remarquer, d’autant plus qu’il ne voulait pas perturber la concentration de celle qu’il était venu voir.
Le spectacle concocté par sa troupe était beau, mais il n’avait d’yeux que pour l’une d’elles. Malgré la présence d’autres danseurs et danseuses sur scène, ses yeux quittaient difficilement Saoirse. Elle était si talentueuse et rayonnait tellement quand elle commençait à se mettre en rythme. Pourtant, ce n’était pas le genre d’endroit qu’il fréquenterait normalement, mais là il passait un très bon moment qui fila en un clin d'œil.

Ce ne fut que lorsqu’elle eut complètement terminé qu’il pu la rejoindre à l’extérieur, par la sortie des artistes. Avec un sourire sur les lèvres, il s’avança dans sa direction afin de la prendre dans ses bras et la serrer contre lui.

“Tu as été merveilleuse Sha !” lui fit-il avant de venir l’embrasser puis se reculer. “Est-ce que tu as déjà dîner ou bien nous pouvons y aller ensemble ?”

Cela lui faisait vraiment plaisir de la revoir après quelques semaines où ils s’étaient seulement échangé des lettres. Elle était beaucoup trop loin pour parvenir à lui rendre visite le week-end, et lui était bien trop pris par les révisions pour se permettre d’aller à sa rencontre.

“Il va aussi falloir que tu récupères ta valise. On part quelques jours si tu le peux.” annonçait-il en priant intérieurement que sa réponse serait positive.

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Saoirse se tenait devant le miroir des loges, son reflet lui renvoyant un regard empreint d'anxiété et de fatigue. Elle avait à peine eu le temps de se remettre du choc de la marque qu'elle portait désormais sur son bras, symbole de son engagement envers les Mangemorts. La douleur lancinante de la marque était encore fraîche dans sa mémoire, un rappel constant de la sombre voie dans laquelle elle s'était engagée. Les mains tremblantes, elle appliqua le maquillage avec soin, couvrant habilement la marque pour la dissimuler aux regards indiscrets. C'était un rituel désormais familier, une façade pour cacher la vérité qui la dévorait de l'intérieur. Elle n’avait jamais été convaincue par les préceptes des Mages Noirs. Elle était une sang-mêlée. Une moins que rien à leurs yeux… Mais pour l’IRA, elle était prête à n’importe quoi. Elle avait grandi, formatée dans cette idée. Même si Poudlard, ces voyages et les personnes qu’elle fréquentait lui avaient ouvert les yeux, elle avait cet engagement dans la peau. Les Anglais n’étaient pas tous des monstres comme ils lui avaient été dépeints depuis sa plus tendre enfance. Pourtant, elle avait suivi le mouvement. Pour la cause. Leur cause. Mais ce n'était pas seulement la marque qu'elle cherchait à dissimuler ce soir.

Isaac, son petit ami, n’était pas au courant de son implication dans les affaires de l'IRA et encore moins de son nouvel engagement envers les Mangemorts. Elle savait que ces idéaux sur la justice et la liberté étaient aux antipodes de celles de ce groupe extrémiste. Comment pourrait-elle lui cacher la vérité ? Comment pourrait-elle préserver leur relation alors qu'elle était enchaînée à un destin sombre et sinistre ? Elle secoua la tête pour chasser ces pensées sombres de son esprit. Ce soir, elle devait se concentrer sur le spectacle à venir. La représentation était en Espagne, un nouveau pays, pour partager sa passion pour la danse avec le public. Elle refusait de laisser les ombres de son passé obscurcir ce moment de lumière et de grâce. D’ailleurs, pour une fois, aucune mission ne lui avait confié. Il n’était pas rare qu’à couvert de la danse, elle rencontre du monde. Beaucoup de monde… et les soutiens à l’IRA étaient variés… Mais ce soir, elle serait libre de vaquer à ses occupations, et ce pour plusieurs jours.

Le spectacle commença, et Saoirse monta sur scène avec cette détermination qui la caractérisait tant. Sous les couches de maquillage et derrière le tissu délicat de sa tenue, se cachait sur sa chair la raison de ses tourments. Les projecteurs baignaient la scène d'une lueur chaleureuse alors qu'elle entamait sa performance, son corps se mouvant avec une fluidité envoûtante, captivant l'attention de l’auditoire. À travers chaque mouvement gracile et élégant, la danseuse Etoile trouvait un refuge, un moment de liberté. Pendant un bref instant, elle oublia les tourments de son passé offrant au public un spectacle d'une beauté indescriptible. Pourtant, même dans la lumière irisant des projecteurs, les ombres du secret et de la trahison planaient toujours autour d'elle, menaçant de briser le fragile équilibre qu'elle avait si ardemment préservé. Alors qu'elle dansait, Saoirse se demandait comment elle pourrait maintenir cette illusion de normalité, alors que la vérité menaçait de la consumer tout entière. Le spectacle atteignit son apogée, les applaudissements grondèrent dans la salle, un son grisant qui faisait vibrer chaque fibre de son être. C'était l'une des sensations qu'elle aimait le plus, l'amour et l'approbation du public, une récompense pour son dévouement à l'art de la danse.

Après avoir salué le public avec un sourire radieux, Saoirse retourna dans les loges pour se doucher, se changer, son esprit encore enivré par l'excitation du spectacle. Elle émergea du côté de la sortie des artistes, prête à retrouver la réalité après cette parenthèse enchantée sur scène. C'est alors qu'elle le vit, Isaac, qui l'attendait là, un sourire lumineux étirant ses lèvres. La première pensée qui traversa son esprit fut qu’elle le trouvait beau. Là, au milieu de tous. Il se démarquait par son aura si attachante. L’émotion la submergea, mêlant le trouble à l’angoisse. Il lui avait fait une surprise, venant la soutenir dans cette nouvelle étape de sa carrière, et le geste lui toucha le cœur. Tout autant qu’il semblait se briser à ce contact. Elle n'était pas prête à ce que la vérité éclate si tôt, à ce que le conflit entre son engagement envers les Mangemorts et les convictions d'Isaac se confrontent. Elle se retrouvait prise au piège entre le désir de préserver leur amour et la nécessité de cacher les sombres secrets qui la tourmentaient. Un frisson d'appréhension la traversa alors qu'elle s'approchait de lui, son palpitant s’écrasant durement contre sa poitrine.

La sensation de le retrouver après toutes ces longues semaines était exaltante. Malgré la distance, ils tentaient de se retrouver le plus souvent possible. Un sentiment de sécurité l’enveloppa alors qu’elle retrouvait ses bras, sa chaleur. « Tu m’as manqué… » souffla-t-elle alors qu’il se reculait pour la complimenter. Un doux baiser puis une mention de restaurant. Un grand sourire étira ses lippes aux paroles qui suivirent. « Monsieur est cachottier ce soir ! » Elle glissa sa main dans la sienne. « Mes affaires sont à l’hôtel, il est à quelques minutes à pied. On peut se faire livrer à manger dans la chambre et ensuite, je te suis là où tu voudras m’emmener ? » Ils commencèrent à marcher et la jeune femme laisse un petit rire s’échapper. « Je n’arrive pas à croire que tu sois là. » Son myocarde se serra légèrement. Malgré toute la joie d’être à ses côtés, l’inquiétude la rongeait quant à cette marque qui encrait à présent son épiderme.  

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Quelque chose que je ne peux pas réparer

[ft. @Saoirse O’Brian]

Sur les planches, Saoirse affichait une détermination qui n’avait d’égal que le magnifique sourire qu’elle offrait au public. Isaac ne voyait absolument rien derrière, elle était celle qu’il avait toujours connue, ne doutant pas un seul instant de tout ce qui pouvait se tramer derrière l’expression de son visage. Malgré tout, il sentait à quel point elle était heureuse quand elle y était, le fait de ne penser à rien, de n’avoir que sa chorégraphie et la musique en tête. Isaac fut l’un des premiers à se lever pour applaudir, mais le public noyé dans l’obscurité, elle ne pouvait évidemment pas deviner son visage. Ce n’était pas bien grave, c’était elle la star, c’était elle qui devait briller et profiter.

Quelques instants plus tard, ils se retrouvaient à l’arrière de cette salle de spectacle Barcelonaise. Malgré la période, il faisait beaucoup plus doux qu’en Grande-Bretagne, les températures méditerranéennes changeaient beaucoup au jeune étudiant qui avait rarement quitté ses terres natales. Et le contact qui suivit avec Saoirse n’arrangeait en rien la situation, cela lui faisait chaud au cœur de la retrouver. Les quelques mots soufflés à son oreille le firent frissonner tandis qu’il la reposait, ce large sourire ne quittant pas ses lèvres de jeune amoureux.
“Tu m’as manqué aussi…” murmurait-il à son tour.
Leurs mains se joignaient à l’initiative de la danseuse, alors qu’elle semblait toute disposée à le suivre dans ce qu’il avait prévu. Isaac ne pouvait pas être beaucoup plus heureux qu’en cet instant. Rien ne semblait venir perturber ses plans.
“Oh c’est une excellente idée, si tu préfères rester au calme alors faisons cela.”

Isaac n’avait pas spécialement prévu de restaurant en particulier, dîner rien que tous les deux lui allait probablement encore mieux que dans un lieu public. Un peu d’intimité, une bulle rien que pour eux. Ils auraient largement le temps de sortir et profiter pendant ces quelques jours à la montagne.

“Est-ce que je garde encore la surprise jusqu’à ce que nous arrivions ou bien je te le révèles ? Hm… je suis tenté de te faire languir.” ajoutait-il sur un ton joueur. “Et pourtant si, je suis bien là. J’avais trop envie de te revoir, et tu as largement contribué à ce que nous puissions nous retrouver à plusieurs reprises.”

Main dans la main, ils commencèrent à marcher dans les rues de la capitale catalane. La jeune femme les guidait en direction de son hôtel, offrant au passage une visite à Isaac qui n’avait jamais foulé les terres espagnoles. Il sentait rapidement à quel point la culture était différente, rien qu’au travers de l’architecture des bâtiments. Lui qui était fasciné par l’Histoire de manière générale serait bien curieux d’en apprendre plus sur tout cela, mais ce n’était pas le moment.

“Raconte-moi un peu, comment ça se passe en ce moment pour toi ?” questionnait-il avec curiosité.

Même s’il était loin de s’y connaître en danse ou en représentation, il s’intéressait toujours à ce qu’elle faisait. C’était vital, et surtout, cela en dirait sûrement long sur comment elle allait elle. Tout ce qui lui importait étant qu’elle aille bien et soit heureuse. Sa seule petite amie était la talentueuse O’Brian, même si ce n’était pas du goût de ses parents, Isaac s’en fichait, c’était celle qu’il aimait. Cela s’était fait plutôt naturellement entre eux. Lui qui n’avait jamais particulièrement cherché à draguer outre mesure à Poudlard alors que certains de ses camarades pouvaient être de gros lourdauds avait eu la chance d’avoir une amie comme elle avec qui leur relation avait abouti à quelque chose de fort. Ce n’était pas pour autant que l’amitié n’existait pas aux yeux d’Isaac entre un homme et une femme, bien au contraire.

Comme elle le lui avait indiqué, ils arrivèrent à son hôtel au bout de quelques minutes, juste le temps de prendre un peu l’air et sentir la brise marine fouetter légèrement le visage. Une fois arrivés au cinquième étage, elle avait ouvert la porte, permettant ainsi au jeune homme d’entrer, découvrant l’un des nombreux lieux où elle pouvait résider par la même occasion. C’était très chic, mais cela il l’avait déjà remarqué en entrant dans le hall, la chambre semblait vraiment spacieuse et confortable. C’était presque dommage de s’en aller aussitôt.

“Alors tu veux manger quoi ?”

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Saoirse était enveloppée dans une douce euphorie alors qu'elle retrouvait Isaac en arrière de la salle de spectacle. Qu’il lui ait réservé cette surprise lui faisait chaud au cœur. Tout autant qu’il pouvait lui meurtrir. Son sourire s'agrandissait à mesure qu'elle s'approchait de lui, se laissant bercer par le réconfort de ses bras. Le contact avec lui, si familier et si réconfortant, lui procurait un bien-être incommensurable, chassant l’espace de quelques instants les ombres de ses préoccupations pour ne laisser place qu'à la chaleur de leur relation. Tandis qu’il lui disait qu’elle lui avait également manqué, ses mots résonnèrent dans le creux de son oreille et lui arrachèrent un frisson. Sa présence était un baume pour son âme tourmentée, apaisant les tourments intérieurs qui la guettaient.

Leurs mains se trouvèrent, se nouant en une étreinte pleine de tendresse et de complicité. Saoirse se sentait prête à suivre Isaac dans n'importe quelle aventure. L’Irlandaise lui faisait entièrement confiance même si elle ne s’était jamais autorisée à lui révéler ces liens avec l’IRA. C’était un secret qui pesait sur ses épaules depuis sa plus tendre enfance. Mais se soulager en lui avouant tout, c’était également le mettre en danger. Et puis, comprendrait-il ? Une petite voix lui soufflait que oui, mais jamais elle ne pourrait lui avouer. Cette marque fraîchement apposée était un rappel douloureux et allait certainement tout précipiter. Pourtant la danseuse enfouissait toutes ses pensées le plus loin possible. Profiter. De l’instant. De sa présence… L’idée d'un dîner en tête-à-tête la ravissait, offrant une bulle de bonheur au milieu du tumulte de leurs vies respectives.

« Je suis d'accord, restons juste tous les deux. » répondit-elle avec un sourire radieux, ses yeux pétillant d'excitation à l'idée de découvrir la surprise qu'Isaac lui avait réservée. Elle sentait son impatience grandir alors qu'il lui proposait de garder la surprise jusqu'à leur arrivée. Un frisson d'anticipation parcourut son échine, se mêlant à l'excitation de la découverte imminente. Saoirse savourait chaque instant de cette douce torture, le jeu de séduction entre eux ajoutant une touche de légèreté à leur complicité. Elle lui donna un petit coup à l’épaule. « Tu sais que ma vengeance sera terrible ? », mais une chose plus importante que leur destination, c’était sa présence. Elle hocha doucement la tête. « Il faut dire que c’est à cause de moi cette situation entre nous… » dit-elle d’une petite voix. Nombre de ses compagnes dans la troupe lui avaient dit que ça ne tiendrait jamais. Elle les avait farouchement envoyé promener. Aujourd’hui, elle savait qu’elle avançait sur un fil, mais ce n’était pas lié qu’à la distance.

Main dans la main, ils se mirent en route dans les rues de Barcelone, Saoirse agissant comme leur guide à travers les ruelles animées de la ville. Elle était heureuse de partager cet instant avec Isaac. Ses paroles empreintes de curiosité l'encouragèrent à lui parler de sa vie actuelle, de sa carrière de danseuse et des défis qu'elle devait affronter.

« Les choses se passent bien, dans l'ensemble  » répondit-elle avec un sourire tendre, sa voix teintée d'une légère mélancolie. « La danse occupe une grande partie de ma vie, mais il y a des défis auxquels je dois faire face... des choses auxquelles je ne m'attendais pas. » Elle pinça ses lèvres alors que les paroles avaient filé plus rapidement qu’elle ne l’aurait voulu. Son regard croisa celui d'Isaac, cherchant dans ses yeux l'assurance et le réconfort dont elle avait besoin. Elle se sentait vulnérable, partagée entre le désir de lui confier ses tourments et la peur de le perdre si la vérité venait à éclater. Elle hésita une seconde avant de se raviser. « Depuis que j’ai été nommée étoile, certaines filles sont jalouses et m’évitent… » Ceci dit, ce n’était pas un mensonge. L’ambiance pouvait parfois être rude entre danseuses.  « Dhan me manque aussi. A chaque fois que je trouve le temps d’aller le voir, il a totalement changé. » Elle plongea son regard dans le sien alors qu’ils arrivaient au pied de l’hôtel.  

Ils passèrent dans le hall et prirent la direction du cinquième étage. Saoirse ouvrit la porte, invitant Isaac à entrer dans l'intimité de sa chambre. Elle était à la fois excitée et nerveuse à l'idée de partager ce moment avec lui, un moment qui pourrait tout changer entre eux. A sa question, elle fouilla sur une table les documents mis à disposition de l’hôtel. Elle lui tendit la carte du room service.  « On peut passer par eux ? Ils ont l’air de faire beaucoup de choses. » Saoirse retira sa veste et déposa son sac à main sur une chaise. Par réflexe, elle tira sur ses manches, pour s’assurer que rien n’était visible. Elle se pencha vers le mini réfrigérateur.  « Tu veux une boisson ? Il y a même quelques miniatures d’alcool. » Si la danseuse ne buvait pas, elle n’empêchait pas ses proches de le faire. Elle déposa quelques canettes et bouteilles avant de se glisser dans le dos du jeune homme. Sur la pointe des pieds, son menton vint prendre appui sur son épaule, ses bras enlaçant sa taille. Elle observa la carte qu’il tenait entre les mains.  « Je vais prendre la salade césar. Et toi ? » Quand ils furent décidés, elle appela le service de restauration.  « D’ici trente minutes ! » annonça-t-elle à Isaac en raccrochant. « Et toi alors ? Raconte-moi tout ! Qu’est-ce que j’ai raté ces derniers temps ? » dit-elle en s’installant en tailleur sur le lit.

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[ft. @"Saoirse O'Brian"]

Il était si agréable de retrouver l’être aimé après plusieurs semaines sans se voir. Rien que le sourire sur son visage quand Saoirse l’avait aperçu avait rempli Isaac de bonheur. Pourtant, quelques années en arrière il n’aurait jamais imaginé être à ce point attaché à quelqu’un. Ses amis lui donnaient le sourire, mais jamais il ne s’était intéressé à l’amour, jusqu’à ce qu’avec celle-ci cela vienne, que leur premier baiser se fasse et depuis il ne voyait pas la vie autrement. Même si la distance pouvait parfois être difficile à vivre, pour rien au monde il ne souhaitait que cela change, rien pour que la vision du visage de son amour qui se rempli de bonheur.
Marcher à ses côtés main dans la main dans les rues de Barcelone était fort agréable. Il s’agissait là du symbole de leur attachement l’un pour l’autre, au creux de cette étreinte. Cette magnifique femme qui venait de démontrer toute l’étendue de son talent qui déambulait à ses côtés sans se soucier de rien. Du moins, c’était ce qu’il pensait, loin de se douter des tourments internes qui l’habitaient.

« T’avoir juste pour moi, c’est parfait ! » enchaînait-il sur un ton amusé avec un sourire aussi large que celui de la blonde qui marchait près de lui.

Comment lui résister quand elle était ainsi ? Existait-il plus belle qu’elle, surtout quand elle souriait ? Certainement pas, pas aux yeux d’Isaac qui était animé de la passion de l’amour, surtout pour la toute première qui partageait sa vie.
Le petit coup lancé sur son épaule le fit légèrement rire. Une vengeance ? Il avait bien hâte de voir ce qu’elle pouvait lui réserver ? La connaissant cela ne serait que parfait.

« Tu oserais te venger de moi ? » répliquait-il sur un ton faussement offensé. Mais ce qu’elle ajoutait ensuite le fit s’arrêter sur place au milieu de la rue avant de se tourner vers elle, d’attraper son visage entre ses deux mains et de l’embrasser. « Eh je ne veux pas que tu dises ça. » fit-il après s’être reculé de quelques centimètres pour la regarder dans les yeux. « Ce n’est en aucun cas ta faute. C’est ton travail, ta passion, ce que tu aimes faire alors tu continues. Et puis, avec l’université si on va sur ce terrain-là je suis fautif aussi. » Isaac reprenait sa main sans la quitter des yeux avant d’être certain que cette pensée s’était envolée pour qu’ils puissent reprendre leur route.

Certes ce n’était pas facile du tout de se voir même quand il avait un peu de temps libre avec son travail et ses voyages mais Isaac était loin de penser qu’elle en était la cause. Ils s’aimaient et avaient choisi de donner suite à cette amour et la danse faisait partie de cela. Pourtant, Isaac avait déjà reçu des avances, surtout lors des soirées étudiantes où l’alcool pouvait avoir un effet désinhibant. Il les avait toujours repoussées, sans pour autant expliquer qu’il était en couple, estimant qu’il ne devait d’explications à personne. Les quelques connaissances qui savaient qu’il était en couple avaient tenu le même discours que les collègues de Saoirse mais il s’en fichait. Lui, il savait ce qu’il en était.

Des défis auxquels elle ne s’attendait pas ? Isaac tournait vers elle un regard curieux, attendant à ce qu’elle lui en dise davantage. Cela suffit apparemment puisqu’elle lui expliquait que certaines danseuses de sa compagnie étaient jalouse qu’elle soit la star de leur show.

« Je comprends oui, tu as eu ce qu’elle voulait, elles se croient meilleures que toi et veulent ta place... tu parviens quand même à conserver quelques amies dans la troupe ? En tout cas, tu le mérites largement, tu as été la meilleure ce soir. » Pour ponctuer sa phrase, il venait déposer un baiser sur sa joue. « Je veux bien te croire, ça fait un moment aussi que je ne l’ai pas vu, il va bien au moins ? Son caractère s’adoucit un peu en grandissant ? »

Isaac ne voulait pas être méchant avec Dhan en disant cela, le petit frère de sa petite amie avait un caractère bien trempé déjà très jeune quand il avait commencé à la fréquenter plus intimement. Il espérait juste que son frère ne lui menait pas trop la vie dure et qu’elle pouvait en profiter quand elle était avec lui.

Ils montèrent dans la chambre de ce très bel hôtel. La danseuse avait l’air d’être tout juste installée, la troupe devait vraiment voyager très régulièrement au point qu’elle ne puisse pas vraiment avoir le temps d’ouvrir ses valises.

« Ce sera très bien je pense, oui. » fit-il en voyant la carte de l’hôtel qu’elle lui tendait. Le jeune homme la prenait et commençait à la lire pendant qu’elle posait ses affaires. « Pourquoi pas oui, un martini s’il te plaît. » Ils étaient tous les deux et il entendait bien être lucide au maximum pour profiter à fond des heures avec elle plutôt que laisser l’alcool profiter à sa place. Le martini n’était pas très fort et avec un verre il serait largement en mesure de continuer à discuter avec elle. Alors qu’il continuait à parcourir la carte, il la sentit venir dans son dos pour l’étreindre et passer sa tête sur son épaule. Ce contact le fit agréablement frissonner tandis que l’une de ses mains venait se glisser sur les siennes et la caresser du bout des doigts. « Ce sera salade de gésiers pour moi. Merci. »

Sha était partie téléphoner pour commander et revint en lui annonçant le temps que cela prendrait. Elle allait s’installer sur le lit ce qui lui donna une idée, cela pouvait largement tenir en trente minutes.

« Parfait ! » fit-il en souriant et en s’approchant. « Pile ce qu’il faut pour te faire un massage, je suis sûr que ça te fera du bien après tous les efforts que tu as fournis. » Non, aucune arrière-pensée pour le jeune homme qui voulait faire profiter à sa petite amie de la meilleure des soirées possibles. « Et bien de mon côté ça avance bien, les premiers examens ont été positifs. J’apprends plein de choses, je pense que cette idée d’Université était vraiment bonne de la part du Ministère ! »

Evidemment, Isaac allait taire les conversations avec ses parents sur le fait qu’il ne sortait pas avec une sang-pure et qu’à son âge il était temps de se fiancer avec une fille de son rang. Ces histoires le dégoûtaient, tout autant que leurs commentaires sur sa relation avec elle. Eux aussi croyaient que c’était passage, qu’après l’école cela se terminerait surtout avec les voyages de sa partenaire. Mais il n’en fut rien et ils n’arrêtaient pas de lui prendre la tête avec cela. Isaac ne se voyait pas arriver un jour et annoncer à Saoirse que ses parents l’avaient fiancé de force, aussi il luttait autant qu’il le pouvait contre cela.

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Isaac était comme un repère dans la vie de la danseuse. Arrivée en Angleterre, elle avait eu l’impression d’être sur un territoire ennemi. Tout ce que lui avait inculqué sa famille au sujet des Anglais l’avait façonnée à penser qu’ils étaient tous détestables et exécrables. Pourtant, elle s’était rapidement rendu compte que ce n’était pas forcément le cas. A l’inverse, certains se montraient même adorables et attachants. Pendant plusieurs années elle avait eu du mal à jongler entre ces informations. Malgré cela, elle était parvenue à se faire des amis, telle qu’Alexis. Deux opposées en apparence et pourtant elles avaient de nombreux points communs, dont cette force de caractère vu leur passif respectif. Isaac était rentré dans sa vie doucement, mais sûrement. C’était presque devenu une évidence qu’ils devaient finir ensemble. Son premier amour. Sa première rupture… mais cela elle ne le savait pas encore. Saoirse était simplement heureuse de retrouver Isaac après ces semaines de séparation. Son sourire, dès qu'elle l'avait aperçu, avait fait fondre son cœur, et chaque moment passé à ses côtés était une bénédiction. Elle se remémorait les premiers instants de leur relation, quand l'amour semblait être une notion étrangère pour Isaac, mais qu'aujourd'hui, il était le centre de son univers. Marcher main dans la main avec lui dans les rues animées de Barcelone était un instant hors du temps. Une bulle qui l’éloignait de façon éphémère de ses tourments. C'était le symbole tangible de leur amour, une étreinte silencieuse qui disait tout. Elle savourait chaque instant, même si parfois, une ombre planait sur elle, des tourments qu'elle gardait enfouis au plus profond d'elle-même.

Les mots d'Isaac, son ton amusé et son sourire aussi large que le sien, la faisaient fondre. Comment résister à un tel homme ? « Ne me cherche pas trop Prewett, je peux être terrible. » Elle ne put retenir un léger rire en le taquinant, mais la légèreté de l'instant fut interrompue par ses propres pensées sombres. Sa réplique, ses mains sur son visage, son baiser, tout cela la ramena à la réalité.

« Isaac... » murmura-t-elle, ses yeux se remplissant d'émotion alors qu'elle se noyait dans les siens.« Je sais que tu comprends, mais parfois... parfois, j'ai l'impression de te délaisser, de te priver de moments précieux à cause de mon travail. Je ne veux pas que tu penses que tu es en faute, tu es tout ce qu'il y a de plus parfait pour moi. » En cet instant, elle se demandait comment elle pouvait encore lui cacher tout un pan de sa vie… Peut-être la peur qu’il soit écœuré, qu’il la délaisse. Mais le mensonge la rongeait. Elle se laissa bercer par ses paroles réconfortantes, sentant une vague de soulagement l'envahir. Elle savait qu'il était là, qu'il comprenait, mais parfois, les doutes s'insinuaient malgré tout.

Quant aux défis qu'elle devait affronter dans sa compagnie de danse, cette excuse rapidement trouvée, pourtant bien réelle, elle se sentit soulagée de pouvoir partager ses préoccupations avec Isaac. Son soutien inconditionnel la réchauffait de l'intérieur, lui donnant la force de continuer. « Oui heureusement, il y a quelque personnes sur qui je peux compter » dit-elle, un sourire étirant ses lippes alors qu’il déposait un baiser sur sa joue. « Je ne sais pas si tu es très impartial, mais merci ! » un petit rire fila de sa bouche avant qu’elle ne reprenne. « Dhan va bien, merci de demander  » répondit-elle avec un sourire reconnaissant. « Il grandit à vue d’œil quant à son caractère… disons qu’il s’affirme de plus en plus au contraire. Mais c’est une crème avec moi, c’est pour les autres que c’est plus compliqué… » Saoirse adorait son petit frère mais elle avait bien conscience qu’il n’était pas le plus simple à apprivoiser. Il était une priorité absolue dans sa vie. A la mort de leur mère, le père de Dhan ayant disparu, elle avait eu à cœur de s’occuper de lui. Si leur parrain, Ciaran ne l’avait pas empêchée, elle aurait tout arrêté pour rester avec lui. La danseuse avait également voulu le prendre avec elle, mais une nouvelle fois Ciaran avait soulevé toutes les difficultés que cela entraînerait. Surtout pour le petit garçon bien trop jeune pour être ballotté de droite à gauche…

En montant dans la chambre d'hôtel, elle se sentit enveloppée par le luxe éphémère qui les entourait. Un aspect matérialiste qui se développait de plus en plus chez la jeune femme qui avait tant manqué dans sa jeunesse. L’Irlandaise passa commande et tendit un verre à Isaac attrapant un jus de fruits pour elle. Saoirse se sentit soudainement gagnée par une pointe de nervosité alors qu'Isaac proposait de lui faire un massage. Son cœur battait un peu plus vite à cette idée, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas le laisser découvrir la marque des Mangemorts qu'elle portait sur son corps.

« Isaac, tu es tellement attentionné, mais... » Elle hésita un instant, cherchant frénétiquement une excuse plausible « Je suis désolée, mais j'ai quelques douleurs ce soir. Rien de grave, juste un peu de fatigue accumulée. Peut-être qu'un massage serait trop intense pour le moment. » Elle lui offrit un sourire désolé, espérant qu'il ne se sentirait pas contrarié par son refus. « Mais je peux t’en faire un pour te remercier de cette belle surprise. Tu dois être fatiguée du déplacement. » Elle glissa sur le lit pour l’inviter à s’installer. Avec un peu de temps, le room service ne tarderait pas à arriver ensuite…

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[ft. @Saoirse O’brian]

Malgré leur amitié très forte, malgré le lien plus fort encore qui s’était tissé entre eux, Isaac ne connaissait qu’une facette de Saoirse. Du moins, il ne connaissait pas ses origines. C’était là tout le point de discorde qui se créerait entre eux. S’il avait su la vérité, peut-être que leur relation aurait pu se poursuivre tel un conte de fée. Seulement, l’irlandaise avait toujours agi de la manière dont elle avait été éduquée. Jamais elle n’avait révélé d’où elle venait, même à cet adolescent si cher à son coeur. Et si elle s’était confiée, tout aurait-il pu être différent ? Aurait-il pu l’aider avec cela, accepter ses convictions et ses origines ? Tant de questions qui resteraient sans réponses pour l’éternité. Leur destin était scellé, cette marque était désormais sur son bras et il n’y avait plus de retour en arrière possible, du moins, à partir du moment où ses yeux se seraient posés dessus.

Pour l’heure, ils avançaient tranquillement dans les rues barcelonaises, main dans la main, discutant avec légèreté. Cet amour si pur qui s’était installé entre eux les rendait complètement fous l’un de l’autre. Le moindre sourire pouvait faire fondre l’un ou l’autre comme en cet instant où le sourire qu’il arbore la faisait craquer.

“Ah oui ? Hm, je demande à voir.” provoquait-il plus encore en accompagnant son rire.

Les yeux brillants de Saoirse qui s’ancraient aux siens le faisaient chavirer, il n’aimait pas du tout la voir ainsi, surtout quand elle se sentait coupable avec des larmes aux yeux. Le jeune homme la laissait terminer sa phrase, et en entendant qu’il était parfait, il lui offrait un sourire avant de venir l’embrasser, complètement arrêtés au milieu de la rue comme dans un moment suspendu. Le baiser était long, plein de tout l’amour qu’il ressentait.

“Je ne veux plus rien entendre d’autres que ta dernière phrase ma Princesse. Tu es toi aussi ce qu’il y a de plus parfaite pour moi. Nous trouverons toujours un moyen de nous retrouver, comme maintenant.”

De la manière la plus habile qu’il pu trouver, il essaya de balayer la négativité des propos de sa petite-amie, de les balayer de sa phrase du mieux qu’il pouvait pour montrer qu’elle ne devait s’en vouloir à aucun moment. Certes ce n’était pas facile, certes elle voyageait, mais pour rien au monde il ne changerait cela, pour rien au monde il ne lui demanderait d’arrêter de faire ce qui la passionnait.

“Bon heureusement, garde-les bien autour de toi. Ne fais pas attention aux jalouses, elles perdront des points par leur comportement et te hisseront plus haut encore malgré elles.”

Isaac avait un peu de mal à ne pas être tactile avec l’ancienne Serpentard, si plus jeune il n’avait pas forcément été le premier des deux à l’être, avec les semaines de séparation, il pouvait aisément passer des heures sur un lit juste à embrasser et câliner sa petite amie sans rien faire de plus ou d’autre, son regard se perdant dans ses yeux magnifiques.

“Ah ça, je sais bien que c’est compliqué avec les autres. Mais je ne lui en veut pas et je ne t’en veux pas, évidemment. Cela ne doit pas être facile pour lui, tout comme ça ne l’est pas pour toi. Le principal c’est qu’il aille bien, je suis content de le savoir.”

Cela n’avait pas toujours été facile avec le petit frère de Sha, celui-ci n’appréciait pas tellement que sa grande soeur puisse avoir un petit ami et les rares fois où ils s’étaient vus en sa présence, il était très difficile pour lui d’approcher la blonde à moins d’un mètre, même dormir ensemble était difficile.

Ils auraient presque pu passer quelques jours de vacances au sein même de cette chambre. Elle présentait tout le luxe nécessaire à cet effet. Seulement, ce n’était pas ce qu’il avait prévu. Serait-ce mieux ? A vérifier, moins luxueux c’était certain, il n’avait pas suffisamment de moyens pour se permettre de payer de tels lieux.

Sa proposition de massage ne fut pas accueillie avec l’enthousiasme auquel il s’attendait. Son corps était encore trop endolori pour accepter. C’était bien dommage, il aurait bien aimé pouvoir lui accorder ce petit moment de détente avant de recevoir le repas. Seulement, elle lui proposait en retour de lui faire un. Isaac fronçait légèrement les sourcils avant de répondre.

“Oh et bien, si tu as mal tu ne vas me masser non… T’en fais pas j’ai un meilleur plan.”

Et comme si elle savait à l’avance, Sha venait justement de se glisser sur le lit. Isaac vint la rejoindre, l’attrapa par les épaules pour l’enlacer, la rapprocher de lui, ses lèvres vinrent se poser dans son cou de la manière la plus chaste possible, remontant lentement le long de son mâchoire, jusqu’à mordiller sa lèvre inférieure avant de l’embrasser quelques instants.

“On a trente minutes pour rattraper tous les baisers qu’on n’a pas pu s’offrir depuis tout ce temps, c’est suffisant tu crois ?” achevait-il sur un ton amusé avant de reprendre possession de ses lèvres. “Au passage, tu peux me raconter tous les potins de ta troupe, ou encore me raconter tous les endroits dans lesquels tu voyages…”

Codage par Libella sur Graphiorum

Saoirse écoutait chaque mot d'Isaac avec une gratitude profonde, ses yeux clairs brillant d'émotion alors qu'elle se laissait envelopper par son étreinte réconfortante. Les paroles l’enveloppaient telle une douce couverture, ses bras semblaient lui assurer une sécurité éternelle.  Il était comme des rayons de lumière dans l'obscurité, dissipant les nuages sombres qui planaient sur son esprit. Chaque geste, chaque baiser était un baume apaisant pour son âme tourmentée. Malheureusement, sa culpabilité grandissait. Jamais elle n’avait pu lui confier toute son histoire. Il connaissait sa naissance dans les quartiers pauvres de Dublin. Sa vie hasardeuse, sa naissance en prison. La mort de son père s’était transformée en arrêt cardiaque et non mort héroïque pour défendre la cause de l’Irlande. Celle de sa mère qui s’était ôté la vie à la naissance de Dhan, ne pouvant se remettre de son chagrin. La vérité était brodée. Chaque mention la liant à l’IRA était omise. Et quelque part, c’était mieux, même pour lui. C’était risqué de l’impliquer dans de telles histoires et cette idée était une jolie parade jusqu’à présent pour rassurer l’Irlandaise. Mais le fait d’avoir été marquée par les mangemorts il y a quelques jours… Elle sentait que c’était la dernière limite. Isaac la rattachait à un monde normal. Sans problème. Empli de douceur et de simplicité. C’était sa bulle. Une jolie bulle qu’elle ne voulait pas voir éclater.

Elle passa doucement sa main dans les cheveux d'Isaac, ressentant la douceur de ses mèches entre ses doigts alors qu'elle se perdait dans son regard profond. Un sourire timide étira ses lèvres, exprimant toute la tendresse et l'affection qu'elle ressentait pour lui. « Isaac… » murmura-t-elle, sa voix teintée d'une tendresse infinie alors qu'elle plongeait son regard dans le sien, y lisant toute la bienveillance et l'amour qu'il lui portait. « Tu es tellement merveilleux, si attentionné... Je suis tellement reconnaissante de t'avoir dans ma vie.  »

Les mots semblaient trop faibles pour exprimer la profondeur de ses sentiments, mais c'était tout ce qu'elle pouvait offrir dans l'instant, toute son âme débordant d'émotion. Elle se laissa aller contre lui, savourant la chaleur de son étreinte comme un refuge contre les tourments extérieurs. Leurs pas les menèrent à l'intérieur de la chambre d'hôtel, un sanctuaire de luxe et de confort où l'on pouvait presque sentir le raffinement dans l'air. Les murs étaient ornés de tapisseries somptueuses, éclairées par des lustres scintillants qui projetaient des reflets chatoyants dans toute la pièce. Un lit immense, drapé de satin soyeux, trônait au centre de la chambre, invitant à la détente et au repos. Des fleurs fraîches embaumaient l'atmosphère, ajoutant une touche de fraîcheur et d'élégance à cet écrin de luxe.

Chaque détail semblait avoir été soigneusement choisi pour créer une ambiance de bien-être et d'intimité, offrant à ses occupants un havre de paix loin du tumulte du monde extérieur. Saoirse se sentit enveloppée par cette atmosphère apaisante, ses yeux parcourant chaque recoin de la chambre avec émerveillement.

Elle inspira profondément, imprégnant ses sens de son parfum familier mêlé à celui de la ville qui les entourait. « Merci...  » souffla-t-elle doucement entre deux baisers, ses lèvres effleurant les siennes avec une tendresse infinie. « Tu as toujours ce don de me faire oublier tous mes soucis...  »

Ses mots étaient empreints de reconnaissance et d'amour, exprimant la profondeur de ce lien qui les unissait. Dans les bras d'Isaac, elle se sentait en sécurité, protégée du monde extérieur et de ses tourments. Chaque instant passé avec lui était un trésor précieux qu'elle chérissait de tout son cœur.

Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres alors qu'elle se blottissait un peu plus contre lui, ses yeux pétillant d'amour et de complicité. Les trente minutes à venir semblaient être une éternité, une promesse de bonheur infini à partager à deux.

« Je crois que trente minutes, c'est largement suffisant pour rattraper le temps perdu…  » dit-elle avec une pointe de malice, ses doigts glissant doucement le long de son bras avec une tendresse infinie. « Et pour les potins de la troupe, tu vas être servi…  » Saoirse se laissa aller à la sensation réconfortante de l'étreinte d'Isaac, son cœur battant au rythme de leurs respirations synchronisées. Chaque baiser échangé était comme une promesse d'éternité, un témoignage de leur amour indéfectible. Elle se sentait transportée dans un monde à part, où seuls comptaient l'instant présent et la magie de leur connexion.

Les minutes s'écoulèrent doucement, ponctuées de murmures doux et de rires complices alors qu'ils se racontaient des anecdotes et des souvenirs de leur quotidien. Saoirse se laissa emporter par la douceur de sa voix, se perdant dans le timbre rassurant de ses mots. Les gestes devinrent plus intimes, plus passionnés, alors qu'ils se découvraient et se redécouvraient avec une tendresse infinie. Les caresses se firent plus audacieuses, explorant chaque courbe et chaque creux avec une délicatesse exquise. Elle en aurait presque oublié ce qu’elle cachait… Jusqu’à ce que plusieurs coups vinrent toquer à la porte de la chambre. La jeune femme sursauta, réajustant son pull. « J’ai failli les oublier !  » Elle s’échappa de son étreinte pour aller ouvrir. Le membre du personnel déposa leurs plats sur une table avant de s’éclipser en tout discrétion. « J’espère que tu as faim  » dit-elle avec amusement.

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