L’expédition à Azkaban avait un succès sur bien des points. De nombreux sorciers ayant fait des choses horribles étaient morts, les sorciers s’étaient rendus compte que même des lieux qu’ils pensaient intouchable ne l’étaient pas, pour peu que le Blood Circle se donne pour mission d’entrer dans ce lieu. Tout n’était seulement pas tout rose du côté du Blood Circle, certains citoyens mal lunés avaient trouvé qu’attaquer des sorciers ne pouvant pas se défendre c’était inhumain. Des manifestations avaient donc secoué le monde dépourvu de magie, ce qui n’était pas bon pour les affaires ça par contre. Organiser des grandes missions couronnées de succès pour qu’au final ses propres citoyens montrent leur mécontentement dans la rue, ça ne plaisait que moyennement à George Kane. Déjà que les sorciers s’en prenaient à eux régulièrement, le mieux c’était encore que toutes les personnes sans magie soient alliées ou c’était la catastrophe assurée.

Afin de faire en sorte qu’une cohésion plus grande soit possible au sein du Blood Circle et que les personnes dépourvues de magies ne faisant pas partie du Blood Circle comprennent que le mieux c’était de les rejoindre pour faire front ensemble contre l’ennemi. Fut organisé une journée afin d’informer les réfractaires que si le Blood Circle combattait c’était uniquement dans le but de protéger leurs intérêts, de ne pas se faire détruire par les sorciers. Le but pour le Blood Circle n’était absolument pas de se lancer dans une guerre sans fin, loin de là, disons plutôt qu’ils voulaient être pris au sérieux et rappeler aux sorciers que le temps de leur toute puissance était terminé et qu’il était tant qu’ils payent. L’objectif final de cette journée pour Georges Kane et ses partisans étaient de convaincre les citoyens et de les rallier à leur cause, tout en félicitant ceux déjà dans la cause de les avoir rejoint et de faire un travail dont les futurs générations seraient fières.

Pour cela une immense bâtisse, en plein centre de Londres fut réquisitionnée. Pendant des journées entières des petites mains envoyèrent des lettres à tous les habitants en les conviant à une journée placée sous le thème de la convivialité, afin d’appâter un peu les gens, un buffet fut organisé – sans alcool néanmoins ce qui risque d’en frustrer pas mal – tout le monde fut invité. Enfin tout le monde, ça n’était pas précisé dans la lettre mais il était évident pour George que les enfants trop jeunes n’avaient rien à faire ici, la présentation possédait quelques images pas forcément jolie-jolie.
Chaque personne arrivant sur les lieux eut comme petit cadeau de bienvenue un bracelet avec des couleurs diverses et variées, un petit verre de punch sans alcool et une invitation à se rendre dans une grande salle pour s’installer confortablement en attendant que tout soit prêt. La particularité de ce bracelet étant qu'il était anti-magie, ceci afin d'éviter que des sorciers soient des fauteurs de trouble. Le couloir pour rejoindre la salle était décoré de tableaux de grands peintres et il n’était pas rare d’entendre « On ne touche pas les toiles, merci. » Dans la salle une multitude de chaises en rang d'oignons, toutes dirigées vers un immense tableau blanc où serait projeté, la présentation quant tout le monde serait installé.



Règles :
✘ Tous les moldus et les cracmols peuvent participer, même les plus jeunes. Les petits bracelets sont obligatoires - ça va ils sont jolis, vous pouvez même choisir la couleur -
✘ Il n'y a pas de limite de réponses entre chaque tour
✘ Privilégier des réponses courtes maximum 500 mots
✘ Des résumés de vos posts en 3 points sont conseillés
✘ Pour poser vos questions à propos de l'event c'est par ici

Vêtue de mon jean troué et délavé et de mon épais pull gris effiloché, je me rendais au sein de la bâtisse en plein cœur de Londres, mon invitation dans l’une de mes poches. Sans mon téléphone, je me sentais un peu nue, mais je préférais ne pas prendre de risque et faire en sorte qu’on ne puisse pas me suivre à cause de cet engin technologique. Je savais m’en passer quand il le fallait. Curieuse de ce que Kane allait présenter, je grimpais les quelques marches menant au bâtiment avant de me présenter au garde de l’entrée. Je lui tendis mon invitation après avoir fouillé toutes mes poches, car évidemment, j’avais oublié dans laquelle je l’avais mise. Ce fut donc un papier tout chiffonné que je lui rendis avec fierté. Dans la boite, digne d’un animateur de loto, il fouilla et sortit un bracelet orange. Je ne pus m’empêcher de tiquer.

— Vous me donnez un orange parce que je suis rousse c’est ça ?
— C’est à prendre ou à laisser. Tirez-vous si vous n’êtes pas contente.
— Quel accueil. Une étoile sur TripAdvisor.

Je tendis mon poignet non sans soupirer. J’en avais marre d’être associée à la couleur orange, et encore, on n’était pas en automne ! Doux Jésus.
Après avoir remercié d’un faux sourire le garde, je rentrais dans le bâtiment tout en enfonçant mes mains dans les poches de mon pull. Quand bien même il pouvait commencer à faire chaud dehors, je préférais toujours me vêtir confortablement et passer pour la nana négligée. Les réactions pouvaient tantôt être amusantes, tantôt très intéressantes.

Tranquille, je déambulais parmi les invités déjà présents sans reconnaître aucune tête. Rien de plus normal, j’étais encore nouvelle ici, voilà seulement six mois que j’étais arrivée à Londres et je n’avaias pas eu le temps de me faire beaucoup d’amis. Cela dit, je n’avais cure d’être populaire ou non, tout ce qui m’intéressait, c’était la sécurité de la nation, et voilà surtout pourquoi j’étais ici, sans compter mon affiliation au Blood Circle.
Tout en m’assurant que le punch qu’on me tendait était bien sans alcool, je laissais mon regard gris se promener sur les nombreuses toiles du couloir. J’étais une connaisseuse d’art comme je connaissais bien les molécules qui constituaient mes selles, alors, je fixais les peintures d’une œillade curieuse, mais complètement détachée et dubitative.
Alors, j’adorais lire les bandes dessinées, mais au moins elles avaient un sens logique. Le mec là, il marche sur la tête ou c’est le tableau qui a été accroché à l’envers ?
C’était trop compliqué pour moi, alors je préférais abandonner et me rendre dans la salle. Sans chercher à m’assoir, je laissais ça pour les petits vieux, j’allais m’appuyer contre le mur tout en balayant les invités du regard. Le premier fauteur de trouble venu aurait mon poing dans la figure.

Résumé:

Je donnais un coup de coude à Doryan alors qu’il venait de frôler une toile du bout des doigts. Une voix s’éleva pour demander que cela cesse. Je retenais non sans mal un rire. « T’es vraiment pas sortable ! » Ceci dit, j’étais bien contente d’être avec lui. Les dernières semaines avaient été compliquées et la présence de mon frère était toujours rafraîchissante. Même lorsqu’il était à deux doigts de détruire une œuvre d’art qui à mes yeux ressemblait davantage à une tâche qu’à une toile hors de prix. Je prenais une gorgée du punch qui nous avait été servi à l’entrée. « Tu crois qu’ils n’ont plus de budget champagne ? On en a trop profité ? Les soirées c’est plus ce que c’était. » Sans alcool. Franchement. Ils voulaient tellement se faire bien voir. Je me demandais réellement si cette propagande allait réellement fonctionner. Je n’étais pas persuadée du bien fondé de cette entreprise. Mais je voulais quand même voir ce dont il était question. En rabaissant mon verre, je regardais le bracelet bleu que j’avais au poignet et j’échappais un soupir. Même nous, membres investis, nous y avions eu le droit. C’était presque vexant de voir qu’ils doutaient à ce point de nous. Je pensais avoir plus d’une fois fait mes preuves au sein de l’organisation pourtant. J’observais celui de Doryan. « Je suis jalouse, pourquoi tu as eu le rose ? » Ils arrivèrent dans la salle, il restait encore des places libres. « Tu veux t’asseoir ? » Je sortais un carnet, un stylo et préparait mon téléphone. J'étais censée faire un article... Cela me changeait du terrain duquel j'étais revenue récemment.

Mais quoi encore ? Doryan jeta un coup d’œil à sa sœur qui venait de lui filer un coup de coude, un air parfaitement innocent plaqué sur le visage, avant de rouler des yeux en entendant un parfait inconnu lui demander – exiger plutôt – d’arrêter de poser ses mains sur la peinture. Comment ça il n’était pas sortable ? « Non mais la toile avait l’air poussiéreuse, je vérifiais juste que le ménage était bien fait. Je fais l’inspecteur des travaux fini, c’est important. » Et puis d’abord ces peintures étaient dégueu, même Alice ferait mieux, c’est dire. Dire que ces croûtes étaient vendues hyper cher, incompréhensible. Un soupir de la part de Doryan accompagna les propos de sa sœur « J’espère que le budget champagne a pas été réinvesti dans l’achat de toiles parce que franchement, ce serait une honte. » Il ne fit aucun commentaire sur le fait qu’ils en avaient trop profité, il est fort probable que ce soit la vérité. En revanche il y a un truc qu’il devait reconnaître « Ils savent que leurs discours sont barbants et qu’on préfère tous picoler que d’écouter, ils se sont dit on va les empêcher de picoler, ils nous connaissent pas bien quand même. » Même sans alcool, ils trouveraient toujours une façon de pas écouter s’ils le souhaitaient, bon pour sûr que Charly allait devoir noter plein de trucs, mais ça Doryan l’avait anticipé.

A sa question, Doryan baissa le regard sur son bracelet, des souvenirs en lien avec cette couleur voilèrent son regard l’espace d’un instant avant qu’il ne se reprenne et rétorque « Parce que le rose me sied mieux qu’à toi, tout simplement. » Bon ça n’était pas tout à fait vrai ça mais tant pis. Disons plutôt que la personne qui lui avait mis ce bracelet l’avait pioché au pif. « Tu veux qu’on échange ? T’as pas une lime à ongle sur toi, on se planque dans les toilettes, on lime le truc et on échange l’air de rien, dans les films ça marche bien. » Après, tout marchait toujours dans les films et dans la réalité, c’était très différent.

Une nouvelle fois, il observa sa sœur lorsqu’elle lui demanda s’il voulait s’asseoir « Pourquoi, j’ai l’air fatigué ? J’ai des cernes de pandas ? Je me prépare pour une mission infiltration, on soupçonne les sorciers de faire du trafic de pandas, je me suis porté volontaire, j’essaie d’avoir l’air d’un panda pour faire l’espion. » Oui ou alors il avait un peu de mal à dormir la nuit, chaque bruit le réveillant en sursaut, un bonheur. A Charly de définir quelle version était la plus crédible « Tu as pas besoin d’être assise pour écrire toi par contre ? » Non parce qu’elle lui demandait s’il voulait mais bon Doryan ne comptait pas vraiment prendre de notes, juste écouter – et encore.

Le blood circle qui préparait quelque chose le même jour que l’élection chez les sorciers ? Cela ne pouvait pas être une coïncidence. Il se préparait quelque chose, Leah en aurait mis sa main au feu. Alors la décision ne fut pas bien difficile à prendre. Aucun d’eux ne pouvait se rendre à l’élection puisqu’ils n’étaient pas sorciers, mais rien ne leurs interdisaient de se rendre à cette fameuse représentation. Et puis ses deux meilleurs amis ayant décidés de s’y rendre, il fallait bien quelqu’un pour les raisonner au cas où cela tournait mal n’est-ce pas ? Elle savait déjà que le français ne resterait pas tranquillement à regarder et à épier les moindres faits et gestes et elle se doutait que ses questions ne seraient probablement pas appréciées, mais elles seront nécessaires. Plus ils avancent vers la bâtisse et plus Leah peut sentir les battements de son cœur s’accentuer. Normalement ils ne devraient rien leur arriver… Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’ils entraient dans l’antre de l’ennemi en cet instant. Quand ce fut leur tour d’entrer, ils eurent chacun un petit bracelet, pas besoin d’aller chercher très loin pour se douter de quel genre de bracelet il s’agissait. Est-ce que comme le sérum cela allait entraver son empathie ?

« Est-ce que je peux avoir le rose ? » Lâchait-elle au moment où la personne allait lui attacher le bracelet de couleur rouge. Non mais quitte à porter l’une de ses horreurs, Leah préférait avoir au moins le choix de la couleur ! Si la personne semblait être agacée par sa remarque, elle ne laissa rien paraitre, affichant un petit sourire et changeant alors de bracelet pour convenir au goût de la petite serveuse. « Merci ! » Répondait Leah en faisant preuve d’autant d’hypocrisie. Elle suivait ses amis à l’intérieur, bien décidée de ne pas les lâcher d’une semelle, pas qu’elle manquait de courage sinon elle ne serait pas ici, mais Leah était bien consciente de ses qualités médiocre d’auto-défense il fallait bien l’avouer. Lorsque Raph s’exclama, Leah s’attendait à un drame jusqu’à ce que les mots mini burgers arrivent à ses oreilles. Le Blood Circle pensait appâter les gens avec un buffet et apparemment cela semblait déjà bien fonctionner. Amusée, Leah s’approcha de Raphaël et vint murmurer à son oreille.

« C’est donc avec ces mini burgers qu’ils pensent convaincre les gens ? Dis-moi, ça fonctionne ? As-tu une soudaine envie d’embrasser leur cause ? » Taquine, elle sourit un peu plus et s’empare d’un de ces minis burgers, après tout quitte à être là, autant profiter de ce qui était agréable n’est-ce pas ? Sans doute que ça n’allait pas le rester éternellement…

Quelque chose se tramait. Leah, Raphaël et moi en étions persuadés. Raison pour laquelle nous avions convenu de nous rendre à cette petite manifestation. J’avais détesté l’idée dès le départ mais pourtant, je ne pouvais pas nier que la coïncidence était trop grande pour que nous ne faisions pas le rapprochement. En tant que membres de l’Ordre du Phénix côté moldu, nous avions eu l’information par nos amis sorciers qu’une élection allait se tenir pour élire démocratiquement le prochain représentant du monde sorcier. En tant que moldu, nous n’avions malheureusement pas notre mot à dire même si clairement, je visais Shacklebolt, qui avait récemment pris la lourde succession de Tinkson à la tête de l’Ordre du Phénix. Je ne l’avais rencontré qu’une seule fois mais il m’avait fait bonne impression, contrairement à son prédécesseur que j’avais bien rapidement détesté. Le monde sorcier jouait une partition importante aujourd’hui et moi, que faisais-je ? Je tendais le bras pour accueillir le bracelet rouge que Leah avait refusé de porter. Le rouge était ma nouvelle couleur depuis quelques mois et je ne me sentais mal sans ma casquette fétiche que Raphaël m’avait déconseillé de porter ce soir. Étrangement. Alors comme ça, une casquette à l’éffigie d’une des maisons de Poudlard ne serait pas bien accueilli lors d’une représentation organisée par le Blood Circle ? Assurément. Mon côté téméraire aurait bien voulu jouer la provocation mais c’était finalement la raison qui l’avait emporté. Je ne voulais pas causer d’ennuis, encore moins à mes amis. Alors ce soir, j’avais seulement prévu de laisser traîner mes oreilles un peu partout, de tâter la température en espérant que cela ne dégénère pas. Après tout, nous étions tout de même entourés de personnes qui avaient une vision des sorciers bien différentes de nous trois. Bref, nous étions en terrain hostile.

 « Je pensais qu’on avait déjà parlé de cette histoire de rose, Leah ? Tu continues d’alimenter ce type de stéréotype. Tu es si décevante ! » Je tirai ma langue pour la taquiner avant de porter mon dévolu sur la foule rassemblée ici. Je ne voyais aucun visage familier pour le moment. Je suivis Leah et Raphaël jusqu’au buffet où le français commença allégrement à s’empiffrer. Leah le questionna et je ne pus m’empêcher d’en faire autant :  « En tout cas, ils peuvent me donner toute la bouffe du monde, ils peuvent toujours rêver. En plus, il y a même pas de bière, ils ont plus de tune ou quoi ? Ah oui non, suis-je bête, tout passe dans l’armement de la population et dans les attaques surprises. » Grincheux moi ? Je l’étais. J’en avais plus que marre de cette mascarade.

Citation :

- Jonas arrive avec Leah et Raphaël
- Il sermonne Leah qui veut un bracelet rose, comme la girly qu'elle est
- Il est grincheux

Choisi afin d’assurer la sécurité lors de cet évènement, Sofiane demeurait prudent. Habillé comme n’importe quel autre, il déambulait parmi la foule afin de déceler les éventuels fauteurs de trouble, affublé d’un stupide bracelet noir. Il fallait être idiot pour imaginer que le jeune syrien se rende à un  tel évènement de son plein gré. Il détestait ce genre de fête. Pour lui, les beaux discours ne valaient rien, seuls les actes pouvaient avoir une quelconque incidence sur la communauté encore frileuse en ce qui concernait la politique anti-magie que le gouvernement de Kane tentait d’instaurer. Si Sofiane avait été aux commandes, cela ferait bien longtemps que tout ce cirque serait terminé et il aurait fait appliquer ses lois répressives à l’aide de 49.3 sans demander l’avis de la populace. Évidemment, le premier ministre anglais semblait penser que convaincre serait plus acceptable que la politique par la peur. Sofiane n’en était pas persuadé, mais malheureusement, il ne prenait pas de telles décisions. Même s’il avait fini par gravir les échelons au fur et à mesure des années, prenant récemment une place vacante au sein du Conseil du Blood Circle, il était probablement l’un de ces membres les moins mesurés. Certains craignaient ses remarques, craignaient ses plans d’attaque et d’autres au contraire, estimaient que la fin justifiait les moyens pour parvenir à enfin éradiquer la vermine.

Évidemment, toute cette foule de moldus rassemblée au même endroit, c’était pour le jeune homme une décision absolument stupide. De nombreuses personnalités importantes réunies, il fallait être idiot pour imaginer que tout se passerait comme sur des roulettes. Si Sofiane avait été dans le camps adverse, cela aurait été le moment qu’il aurait choisi pour balancer un missile courte-portée sur l’endroit qui aurait rayonné sur trois cents mètres. Certes, il y aurait probablement eu quelques victimes collatérales, mais en soi, quelle importance…  Chaque guerre emportait dans son sillon son lot de civils.

Ses yeux balayaient la foule à la recherche d’un fauteur de trouble mais il ne tomba que sur un visage familier. Sody. S’approchant d’elle, il constata que l’endroit où elle se trouvait donner un bon angle de vue sur toute la salle. Parfait.  « Sody. » Il ne lui avait pas parlé depuis plusieurs semaines, depuis avant son départ inopiné pour la Syrie en réalité. Depuis son retour, Sofiane n’avait pas revu grand monde, bien trop occupé entre son histoire tumultueuse avec une certaine jeune femme blonde et les recherches pour retrouver les meurtriers de son meilleur ami. En dehors des réunions du Conseil, Sofiane ne se montrait guère.  « T’es membre de la sécurité ? Ou juste venue admirer le "spectacle" ? »

Résumé:

Dans le bâtiment réservé par les soins du Blood Circle, la foule commence à se faire de plus en plus dense. Le bracelet anti-magie nécessaire pour entrer est accueilli avec plus ou moins de réticence mais au moins personne ne fait de scandale. Il faut dire que la sécurité est la priorité de tous, chacun est conscient que ce genre d'évènement fait une cible parfaite pour une attaque de sorciers. Le punch sans alcool reçoit un accueil plus mitigé, mais rien que les organisateurs ne peuvent gérer. Le temps passant, tout le monde est invité à passer dans la salle attenante pour la présentation. Sur l'estrade, tournant le dos à un immense tableau blanc, les représentants les plus importants du Blood Circle observent leur public prendre place. Une fois tout le monde installé et le silence retombé sur la salle, la lumière est atténuée pour que la présentation commence.

L'écran s'allume et Georges Kane s’avance. Après avoir pris quelques instant pour saluer la foule et remercier chacun d'avoir pris le temps nécessaire pour cette présentation, il est temps de passer aux choses sérieuses. Des unes de journaux et des chiffres s'affichent sur l'écran : les attaques de sorciers, le nombre de leurs victimes, les dégâts commis... Après avoir embrassé l'assemblée du regard, Kane se racle la gorge. « Nous savons que certains ne comprennent pas notre combat, mais voilà la vérité. » Sur les écrans, des photographies de crimes commis par des sorciers s'affichent, montrant le pire de la magie, son danger. Des exclamations choquées se font entendre à mesure que les images défilent. « La violence des sorciers ne cesse d'augmenter, ils ont fait sortir de leur infâme prison les pires des criminels, leur gouvernement est corrompu... La menace sorcière est partout. Ce combat n'est plus seulement celui du Blood Circle, il nous concerne tous. » Le silence retombe sur la salle. Sur scène, le Premier Ministre adresse un hochement de tête discret à ses employés. Aussitôt, des sacs en tissus sont distribués au public. Blancs floqués d'une lune rouge, logo du Blood Circle, ils contiennent divers documents explicatifs ainsi que quelques petits objets publicitaires. Mais ce n'est pas le plus important. Chaque sac contient une seringue pleine de serum anti-magie, prête à utilisation. « Ce combat n'est pas juste le notre, c'est le combat de tous. Nos concitoyens ne peuvent rester sans défense face à cette menace. C'est pour cette raison que nous avons décidé qu'à partir de maintenant, des doses de sérum anti-magie seront distribués librement. Afin que vous soyez tous en sécurité. »


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J’observais la venue des gens tout en restant nonchalamment appuyée contre le mur. Par habitude professionnelle je m’étais située dans un coin me donnant le meilleur angle de vue. Même si le Blood Circle ne m’avait rien demandé en particulier pour aujourd’hui, je ne pouvais m’empêcher d’être sur mes gardes. Quand bien même le bracelet orange avait été distribué, j’avais aujourd’hui assez de connaissance pour pouvoir affirmer que les sorciers étaient très malins et avaient plus d’un tour dans leur sac. Au loin, je crus apercevoir Lyam, mais quelque chose ne collait pas dans sa démarche et dans son attitude. Je me retenais donc d’aller le saluer, car je déduisais tout simplement qu’il s’agissait de son frère jumeau, Doryan, que j’avais par ailleurs déjà croisé quelquefois dans les couloirs du quartier général. C’était amusant de voir comment les jumeaux pouvaient se ressembler, mais avoir des différences à la fois notables.
Bras croisés, je restais maitresse de mon calme, et ce, jusqu’à ce qu’une tête connue se rapproche de moi. J’étais d’ailleurs surprise qu’il vienne m’aborder, ainsi, dans le simple objectif de le taquiner, je me permis de lui sourire à pleines dents.

- Rasak. Quel plaisir de te voir, tu vas bien ?

Pure politesse. On n’avait pas élevé les cochons ensemble, mais Rasak était ce genre de tronche que j’adorais chercher. Déjà parce que je savais maintenant que je pouvais me mesurer à lui, mais aussi parce que j’avais eu vent qu’il était entré maintenant au Conseil. Un homme aussi taciturne, ça me faisait rire. C’était comme m’imaginer moi en train de cuisiner, c’était absurde, et pourtant, je n’avais aucun doute que son côté fin stratège ne pourrait être que bénéfique à notre cause. Voilà pourquoi malgré tout, il avait gagné mon respect, parce que je le considérais comme un membre utile et efficace au Blood Circle et même au pays. Car mon allégeance, en tant que militaire, allait avant tout à l’Angleterre et au Royaume-Unis.

- Je suis venue admirer, mais tu me connais, je ne suis jamais vraiment en repos dans ce genre de situation. Et toi ? Je baissais les yeux vers ses poignets pour regarder son bracelet et comme une enfant je repris. Il est quelle couleur le tien ?

Je coulais sur lui un regard complice avant de détourner mon attention vers l’estrade, là où les têtes pensantes se tenaient. Bientôt la lumière se tamisa et le spectacle commença. Je prenais connaissance de certaines informations qui m’étaient encore inconnues jusque-là. Lorsque les sacs furent distribués, je ne pus m’empêcher de faire ma curieuse et d’observer ce qu’ils contenaient. Je retroussais le nez en découvrant la seringue. Armer des civiles n’avait, à mon sens, jamais été une idée judicieuse. Faire justice soi-même n’avait jamais été une solution sur le long terme, et j’osais espérer que tout cela avait été prévu. En bonne soldate conditionnée, je restais à ma place, impassible, mais sans doute que Rasak pu capter le grommellement qui prouvait mon indécision.  

Résumé:

Sofiane aurait pu être là-bas, sur cette estrade avec les autres membres du conseil du Blood Circle et ses représentants officiels. Mais il avait refusé d’être ainsi exposé médiatiquement. Ce n’était pas dans son intérêt que son visage soit connu et reconnu par tous, au contraire. Il préférait œuvrer dans l’ombre, là où personne ne viendrait le chercher, là où personne n’osait s’aventurer. Il était ainsi. Il anticipait tout, Sofiane. Et se pavaner devant le peuple ne faisait certainement pas partie des choses qu’il appréciait faire, il laissait cela aux autres membres en manque de reconnaissance. Alors il décida de se faire discret mais rechercha tout de même la compagnie de Sody, davantage pour l’endroit stratégique qu’elle avait choisi que pour elle mais il s’abstiendra de le lui dire.  « Je vais bien. » se contenta-t-il de dire sans lui retourner la question. Il n’était pas poli à ce point. Il n’aimait pas bavasser pour bavasser, il trouvait cela inutile et cela empêchait la concentration. Il préféra lui demander si elle aussi faisait partie de la sécurité. Après tout, elle savait manier les armes tout aussi bien que lui.  « Fais-moi signe si tu vois quelque chose de suspect. » Quatre yeux voyaient mieux que deux. C’était un fait. Lorsque son regard se tourna vers ses poignets pour en vérifier la couleur, Sofiane répliqua :  « Aussi sombre que mon âme. » Il tentait l’humour, ça, c’était nouveau.  « Contente-toi de surveiller au lieu de perdre ton temps. »

Le silence s’installa ensuite rapidement entre eux, il n’y avait pas grand-chose de plus à dire. Quelques minutes passèrent avant que l’attention de toute la salle soit dirigée vers l’estrade où Kane prit la parole. Le jeune Syrien connaissait les détails de son intervention par cœur, pour avoir participé au Conseil où cela avait été décidé. Les images montrées ne lui firent ni chaud ni froid. Pour Sofiane, seul le souvenir du corps calciné d’Ambrose pourrait lui arracher la moindre émotion. Pour les autres, ce n’était que justice ; des sorciers avaient péri, tant mieux. C’était la guerre. Quand Kane évoqua les nouvelles méthodes que le Blood Circle comptait déployer pour protéger la population, Sofiane regarda sans broncher les petites mains distribuer les sacs. Son avis sur la question avait été tranché. Les seringues, ce n’était pas suffisant à ses yeux mais il refusait qu’on laisse des civils porter des armes à feu. C’était une question de sécurité. Alors les seringues, c’était le compromis que le Conseil avait choisi. En entendant Sody grommeler, Sofiane demanda à mi-mots :  « Tu désapprouves ? »

Résumé:

Cette fois je riais franchement à la remarque de Doryan qui en plus venait de se faire remarquer. « Ouais, après la déco, tu gères le ménage maintenant. » Je lui lançais une œillade un peu moqueuse. Je l’admettais… C’était facile. Mais sa situation me rassurait. La mienne était pourrie, la sienne aussi. Je me sentais moins seule. D’ailleurs je me doutais que Rasak serait dans le coin et j’évitais de balayer la salle du regard afin de ne pas tomber sur lui. « Si c’est le cas, je vais me mettre chez les représentants. Je demanderais à m’occuper des soirées. » Je lâchais un petit rire. Je risquais de bien être prise au sérieux avec ça.

Mon frère sembla perdu dans ses pensées en regardant le bracelet. Songeait-il vraiment à comment le retirer pour me le filer ? « Surtout quand mamie te pinçait les joues en mode ; mon petit gars t’es si mignon. » Les pincées de joues de la grand-mère pouvaient être fatale. « Pas d’objet pointu. Ils me l’ont prise à l’entrée. Au cas où que je fasse un massacre à la lime à ongles métallisée… » J’écoute le monologue du frangin sur sa tête de panda, sourire aux lèvres. « C’est plus mignon que toi un panda, navrée de te l’apprendre. » J’ouvris mon carnet et notais la date du jour.  « Non t’inquiète ! » J’était habituée à prendre des notes dans des lieux non commodes. Surtout depuis que j’étais repartie sur le terrain maintenant.

Je retins une grimace et ma respiration se coupa alors que je reconnus le cadavre calciné d’Ambrose. « Il fallait qu’ils mettent celle-ci évidement… » Malheureusement… elle était un bel exemple de la cruauté sorcière. J’attrapais mon sac distribué et regardais les goodies distribués. « A quoi ça sert de se faire cramer l’arrière de l’oreille s’ils distribuent des badges si peu discrets maintenant ? » soufflais-je dans un murmure à mon frère. Je relevais la tête alors qu’il parlait des sérums et seringues. « Ok… ça au moins ça sert pour se défendre. » finis-je par dire à Doryan en me raclant la gorge.

Un tirage de langue en direction de son meilleur ami suffisait pour toute réponse quant à la couleur qu’elle avait choisi pour son bracelet. Elle aimait le rose et elle continuerait de le clamer haut et fort peu importe ce que disait Jonas à ce sujet. Elle suivait ensuite ses amis près du buffet avant de taquiner Raphaël qui s’empiffrait déjà de mini-burger, elle ne relevait pas non plus les dires de Jonas, là-dessus ils étaient tous d’accord. Peu après leur arrivés, tout le monde était invité entrer dans une nouvelle salle, tous les trois suivaient donc le mouvement. Dans cette Salle, Georges Kane se présentait devant eux, commençant alors son discours accompagné de photos pour appuyer ses dires. Des photos dénonçant les crimes des sorciers… Les photos faisaient froid dans le dos et certainement qu’ils étaient effectivement commis par des sorciers, mais cela ne faisait pas d’eux une généralité. N’existait-il pas des photos de crimes de moldu ? Et bien sûr que Kane n’avait pas forcément tort sur tout, c’était bien ça le problème, il se servait de ce qui s’était passé à Azkaban pour insufflé encore plus de peur. Leah aurait envie de défendre la cause sorcière, mais elle savait qu’entre ces murs se serait comme se tirer une balle.

Des personnes passaient entre les gens pour distribuer des sacs alors que Leah commençait à regarder ce qu’il contenait, elle releva vivement la tête lorsqu’elle entendit le mot sérum « Quoi ? » Ne put-elle s’empêcher de dire tandis qu’elle pouvait voir sur le visage de ses deux amis qu’ils semblaient aussi choqués qu’elle. Se rendaient-ils compte de ce qu’ils faisaient ? Du climat de peur et de danger qu’ils allaient créer ? Sans doute que oui… Sans doute même qu’ils comptaient jouer là-dessus. Raphaël voulu sans doute protester, mais avec le brouhaha ambiant évidemment que le premier ministre ne l’a absolument pas entendu. « C’est n’importe quoi, pour peu que l’on soupçonne son voisin sans aucune preuve alors on peut aller lui administrer du sérum ? » Et comme le disait si bien le français, connaissaient-ils tous les effets secondaires sur des personnes qui pourrait avoir des problèmes de santé ? Et qu’est-ce que les sorciers allaient bien pouvoir faire pour combattre cela ?

Il y a des choses qui ne changeraient jamais, une sœur provoc par exemple. Il fallut quand même une ou deux secondes à Doryan pour que les mots viennent et empêcher les souvenirs d'affluer. « Je devrais leur donner des conseils pour, attends comment ça maintenant je gère le ménage, j'ai toujours géré le ménage. Maman elle vous disait pas soyez comme Doryan un peu? » Ouai connaissant maman, jamais de la vie elle disait ça.
Purée Charly en représentante uniquement pour les soirées ça serait la grande classe « Je peux te filer un coup de mains maintenant que mes soirées sont libres. » Pour son plus grand bonheur bien sûr. En fait le slogan sans alcool la fête est plus folle fallait pas le prendre au mot, c’est faux, faudrait peut-être les informer.

Une grimace accompagna les propos de Charly en se remémorant la douleur quand leur grand-mère faisait ça « Non mais je suis sûr qu'elle me faisait payer le fait d’avoir accidentellement pété le carreau d'une fenêtre de son garage. C'est à cause d'elle si ma carrière de foot s'est arrêtée. » Bon ça et le fait qu'il était pas doué, preuve en était du carreau brisé. Hum les saletés ils avaient piqué la lime de Charly, bon bah il allait garder son bracelet rose. Il se contenta de lever les yeux au ciel lorsqu'elle mentit sans aucun scrupule, lui moins mignon qu'un panda, n'importe quoi.  

C'est plus attentivement qu'il ne l'aurait cru qu'il observa le diapo, la culpabilité le gagnant mais c'est une chose de défendre une cause, c’en était une autre de s'en prendre à quelqu'un qu'il connaissait. Il posa un regard compatissant sur sa sœur sans savoir quoi lui dire, les sorciers étaient des enfoirés ? ça elle le savait déjà depuis longtemps. Une chance qu'elle s'occupe des goodies, ça l’évitait de dire des bêtises ou quoi que non en fait « Non mais déjà j'ai toujours trouvé la marque débile en plus c'est moche. Il y a eu un vote pour faire ça, genre un gogole d’une famille fondatrice s’est dit oh j’aime bien et ils ont pas osé le vexer ? » Bon les badges étaient pas fameux et le pire fut cette histoire de sérum. Il regardait la seringue, inquiet et fronça les sourcils « Mais les sorciers ne nous disent pas coucou je suis sorcier. On les repère comment ? » Ah ça il voulait bien un cours ça lui aurait été utile, il aurait eu l'air moins pris au dépourvu et se sentirait moins stupide sans parler de cette peur qui le bouffait. « Je vais pas piqouze tout le monde pour vérifier. » Au delà de ça, c'était dangereux, les gens n'étaient pas formés,  injecter une bulle d'air et c'était la mort assurée de la personne. « Comment ils comptent former toute la population? » Pour le coup il était disposé à faire des heures supplémentaires pour former le Blood Circle et éviter des meurtres de masses par méconnaissance du corps humain.

Pourquoi étais-je là déjà ? Ah oui, pour les rafraîchissements. AH non, ça, c’était Raphaël. J’étais là surtout pour voir à quel point la propagande du Blood Circle pouvait avoir une influence sur les foules. Comment pouvaient-ils encore gagner de nouveaux adeptes ? Cela paraissait simple en définitive : la politique par la peur. Ce n’était pas inhérent à notre communauté malheureusement puisque j’avais l’impression que le gouvernement sorcier mettait en place la même stratégie. Depuis que Tinkson s’était révélé être un membre actif des Mangemorts, je n’avais plus grand espoir. Parfois, je désespérais, me demandant comment le monde pourrait redevenir celui qu’il était auparavant. Avant la levée du secret magique, la vie apparaissait plus simple pour les sorciers car la plupart de la population était ainsi protégée. Désormais, c’était à qui allait commettre la pire des atrocités et pointer l’autre du doigt.

Les images qui défilèrent sur les écrans me donnèrent immédiatement envie de vomir. Ces atrocités étaient abominables, on ne pouvait pas le nier. Et pour autant… Rien ne prouvait que c’était bien l’œuvre de sorciers. C’est ce que Kane cherchait d’ailleurs à faire, à discréditer les sorciers, à les faire passer pour des monstres sans cœur alors que nous savions, en tant que membres de l’Ordre du Phénix, que les actes  des Mangemorts n’étaient qu’une minorité, tout comme ceux du Blood Circle l’étaient. Me concernant, j’étais d’une humeur de chien depuis plusieurs semaines, depuis que j’avais appris pour mon amie Charly. Si même des personnes aussi formidables que Charly pouvaient se laisser convaincre par le Blood Circle… Je ne donnais pas cher de la peau des autres.  

Lorsqu’il termina son discours, je secouai la tête, dépité. Mais ma mâchoire se décrocha lorsque je découvris le contenu des petits sacs « souvenirs » qu’il nous offrait gracieusement. Des seringues de sérum ? Sérieusement ???! Raphaël fut le premier de nous trois à s’indigner, tentant d’attirer l’attention du premier Ministre, sans grand succès face au brouhaha qui s’installait dans la bâtisse. Raphaël s’adressa plus faiblement à notre cercle restreint et je restai sur le cul, tant j’étais abasourdi. Contre qui pensait-il réellement utiliser cela ? Les habitants de Londres allaient-ils commencer à craindre leurs voisins ? A leur balancer du sérum dans les veines au moindre soupçon ? C’était pire ce que je pouvais imaginer.  « Je suis écoeuré. » fut ma première réponse. J’observai les réactions autour de nous ; certains semblaient heureux d’avoir un « nouveau moyen » de se battre contre la « vermine sorcière » et d’autres semblaient tout aussi indignés que nous. Mais je constatai que nous n’étions qu’une minorité.  « C’est le premier pas vers les camps d’extermination et on le sait très bien. » Comme lors de la seconde guerre mondiale. Le fichage des Juifs, l’étoile puis la dénonciation.  « Bientôt, il y aura les collabos. » Je soufflai :  « C’est bon, j’ai la gerbe. »

Citation :

- Jonas est encore plus grincheux, il pense à  @Charly Rosebury
- Il regarde les photos, écoeuré. Puis écoute le discours
- Il a envie de vomir suite à la distribution des sérums

Simples citoyens venus se renseigner à la source ou Blood Circle investis, la salle est présent remplie. Les chaises se complètent. Certains restent debout comme s'ils avaient besoin d'un peu de recul par rapport à ces nouvelles qui leur tombent dessus. Les photos défilent dans le dos de Kane. Il a toujours été un grand orateur. Les Familles Fondatrices sont installées derrière lui ainsi que certains représentants ayant participé activement à cette journée et aux prises de décisions qui vont en découler. Kane observa la foule d'un air satisfait. Les visages sont plongés dans les sacs. Les petits goodies semblent même en charmer certains. Le sérum anti-magie et la seringue laissent encore un peu une mi-teinte dans l'assemblée. « En cas de légitime défense, ces sérums pourront vous sauver la vie et celles de vos proches. » Un silence pour laisser l'information se diffuser dans les esprits. Quelques personnes hochent la tête positivement.

« J'invite à présent Erèbe MacKenson à venir pour parler de la suite. » Kane applaudit, la salle fait de même poliment avec qu'un homme en tenue militaire et médaillés s'approche du micro. Il est un des héritiers fondateurs. « Merci George. A l'écran vous pouvez à présent voir une application. Cette dernière fonctionne sur tout type de smartphone. Elle peut vous géolocaliser. Si vous êtes en danger ou que vous soupçonnez des évènements sorciers, vous pouvez prévenir le Blood Circle. Une alerte rapide si vous êtes en mauvaise posture comme vous pouvez l'observer sur le tutoriel derrière moi... encore ajouter une photo pour partager vos doutes. Dans vos sacs, un flyer détaillé sur notre app est disponible. Il y a un flashcode pour l'installer directement. » Il marqua une pause. « Cette application est un appel à la solidarité entre nous. Si vous êtes en mauvaise posture, les personnes proches de vous physiquement sont détectées et peuvent venir vous porter secours puisqu’elles reçoivent une alerte. L'application a été développée avec précision par l'armée. C'est main dans la main que nous pourrons enfin avancer. Son utilisation est fortement recommandée. » Déclare-t-il du plus profond de ses tripes avant de rendre le micro à Kane qui lance à nouveau les applaudissements avant de reprendre son bien.

Règles :
✘ Tous les moldus et les cracmols peuvent participer, même les plus jeunes. Les petits bracelets sont obligatoires - ça va ils sont jolis, vous pouvez même choisir la couleur -
✘ Il n'y a pas de limite de réponses entre chaque tour
✘ Privilégier des réponses courtes maximum 500 mots
✘ Des résumés de vos posts en 3 points sont conseillés
✘ Pour poser vos questions à propos de l'event c'est par ici

Je souriais franchement en écoutant Rasak, mais ne pus retenir un petit ricanement lorsqu’il me présenta son bracelet noir.

— Aussi flamboyant que la mienne.

Me contentais-je de dire en croisant les bras devant moi en scrutant la foule qui prenait place devant la petite scène. On m’avait dit que Kane était un bon orateur, mais là, j’en avais la preuve. Je restais muette durant la présentation dont les images ne m’émoustillèrent pas même un peu, mais grommelais en découvrant le contenu du sac. C’était parce que je connaissais diverses formes de tortures (coucou Kayla) que j’étais dubitative quant à la distribution de ses seringues. En dehors du fait que ça risquait de soulever une hystérie générale dans les jours à venir, cela pouvait aussi engendrer des morts si elles n’étaient pas convenablement utilisées. Toutefois, je n’allais pas discuter les ordres et encore moins confier mes doutes à une personne comme Rasak. Je savais qu’il avait gradé au conseil et je le respectais pour cela, mais tant qu’il ne m’en donnerait pas clairement l’ordre, je garderais mon avis pour moi. Voilà pourquoi je me contentais d’une réponse totalement automatique et maintes fois répétée.

— Mon avis importe peu, seuls les ordres comptent.

J’avais du caractère, Rasak le savait, mais lorsque je travaillais, je le faisais sérieusement. Si je n’étais pas totalement en service ce soir, je savais rester droite dans mes bottes. J’étais ce parfait soldat conditionné qui agissait quand on le lui demandait. Il m’avait demandé de garder l’œil ouvert, ce que je fis. Lorsque ce fut au tour de MacKenson de se présenter, le soldat en moi ne put que réagir. Avec des gestes mesurés, je me redressais un peu et décroisais les bras pour finir dans un garde à vous parfait.

Condition
Petit soldat de plomb
On va tous leur casser les dents
Tuer
Manger
Faire du sport ?

Clignant des yeux pour ignorer mes acouphènes, j’écoutais le discours de mon supérieur hiérarchique sans sourciller un seul instant. J’enregistrais les informations qu’il donnait tout en observant les personnes présentes profiter du code pour installer directement l’application. Me concernant, je le ferai plus tard, lorsque je pourrai rompre les rangs. Je remarquais quelques visages dubitatifs et entreprit de les enregistrer au cas où ils reviendraient dans un dossier un jour. Une telle application allait permettre au Blood Circle de géolocaliser n’importe qui, n’importe quand. Nous étions en état d’alerte, à grands maux, les grands moyens, mais comme pour la seringue, le côté éthique de la chose était tout à fait discutable.
Une discussion que je n’ouvrirais pas présentement.
D’une impassibilité exemplaire, j’observais la foule applaudir tandis que Kane reprenait le micro. Repos.

Résumé:

Leah avait l’impression d’être dans un cauchemar et ne demandait qu’une chose, se réveiller… Mais le cauchemar avait commencé bien avant en réalité et en venant ici ce soir, est-ce qu’il fallait réellement s’attendre à autre chose ? Tous les trois s’indignait du contenu du sac et de ce que le Blood Circle avait en tête, ils n’étaient pas les seuls, certains avec un peu de bon sens avaient le même résonnement qu’eux, le problème c’est qu’ils étaient bien trop peu nombreux pour être entendu. Alors que Jonas parle de camp d’extermination, la réponse de Raph ne se fait pas attendre et pour le coup Leah est plutôt d’accord avec le français. « Il a raison, tout ça est déjà là, sous nos yeux. » Il ne fallait plus faire comme si ça allait arriver, le Blood Circle lui, n’avait pas peur d’agir et il le démontrait très bien ce soir. Alors que la nouvelle les avaient déjà bien ébranlés, voilà que ce n’était pas tout. Un autre membre du Cercle pris la parole avec à l’écran leur nouvelle invention. Le regard de Leah se porta sur ses amis afin de savoir à quel point c’était grave, elle était la moins calée des trois en technologie, mais pas besoin d’avoir un master pour comprendre qu’une géocalisation ça ne sonnait vraiment pas bon… L’idée pouvait sembler alléchante, ils ne vendent comme un moyen de se protéger les uns et les autres… Il était normal que cela plaise au plus grand nombre et c’était ça qui était dangereux. Ce que Leah voyait c’était un moyen de plus de mettre sa famille et tous les sorciers qu’elle connaissait en danger… La réaction de Raphaël lui confirmait ce qu’elle pensait.

« Tu crois que c’est possible ? » Non pas qu’elle doutait de ses capacités, mais ce qu’elle entendait déjà à droite et à gauche lui donnait froid dans le dos, cette application était mieux accueillie que le sérum en lui-même. Lorsque son ami annonça vouloir partie, Leah le retenait discrètement pour ne pas attirer l’attention, elle s’adressa aux deux hommes qui l’accompagnaient. « Aucun de nous ne va nulle part, si on s’en va maintenant ça va être suspect, il faut attendre que toute la foule s’en aille. » Et puis, ils allaient peut-être apprendre encore autre chose… Est-ce que Leah avait vraiment envie de savoir ? Une part d’elle voulait rester dans l’ignorance, quant à l’autre et bien elle se disait qu’elle devait grappiller la moindre petite information pour la ramener à l’ordre du phénix. S’il y avait là, la moindre chance d’aider les sorciers, elle devait la saisir. Sa peur passait en second. Et puis elle n’était pas seule. La présence de ces deux amis ce soir, c’était ce qui l’aidait à ne pas défaillir.

Il y avait bien longtemps que Sofiane n’avait pas assisté à un tel rassemblement. D’ordinaire, il fuyait ce type d’évènements comme la peste. Il n’aimait pas beaucoup les gens doux euphémisme. Devoir s’y rendre pour une visite d’agrément le dérangeait fortement, d’où la raison pour laquelle il se chargeait plus ou moins tacitement de la sécurité. Écoutant le discours qu’il avait déjà entendu lors d’une réunion du conseil, le radar de Sofiane scrutait la salle avec attention alors que son regard fut soudainement attiré par l’une des photos, diaboliquement familière. La gorge devenant soudainement sèche, il ne put détacher les yeux du cadavre d’Ambrose tandis que ses doigts se refermèrent de manière machinale sur son arme dissimulée sous sa veste. Ils avaient osé. Les paupières closes, Sofiane tenta durant quelques secondes d’ôter le souvenir de la mort de son meilleur ami de sa mémoire en vain. Sans savoir pourquoi, cherchant soudainement Charly des yeux, il repéra assez aisément sa chevelure blonde et se demanda comment il avait fait pour ne pas la voir auparavant. Au moins, elle était vivante elle. Il poussa un soupir, et personne ne saurait vraiment s’il s’agissait d’un soupir de soulagement ou d’agacement.

Cette soirée tournait à la catastrophe pour Sofiane alors que tout se déroulait très bien. Mackenson grimpa sur scène : le syrien le suivit du regard jusqu’à ce que le fils de Kane l’interpelle d’un signe de main. Il fronça les sourcils, jetant un coup d’oeil à Lyllyah, se demandant si l’invitation tacite était pour elle ou pour lui. Peu importait, il n’irait pas. Il avait une bien meilleure vue d’ici et s’il était l’ennemi, il choisirait de réaliser une attaque directement au premier rang, après tout, les hauts dignitaires étaient tous réunis, une aubaine.

Les explications sur la nouvelle application provoquèrent des chuchotements à de nombreux endroits de la salle ; la plupart des personnes sortaient leur téléphone pour télécharger l’application en direct et Sofiane se garda bien de faire le moindre mouvement. Pour le moment, il observait. De toute manière, il en connaissait déjà le fonctionnement. Et si Ambrose avait bénéficié de cette localisation… Peut-être… Le visage de Sofiane se ferma tandis qu’il restait placide et immobile. La culpabilité était toujours présente. Latente et vicieuse, elle se rappelait ce soir à Sofiane avec une facilité déconcertante.

Résumé:

Je grommelai dans mon coin, conscient d’être tout bonnement insupportable à la fois pour Raphaël et pour Leah mais mon agacement se voyait comme le nez au milieu de la figure. J’avais parfois du mal à faire semblant, surtout lorsque mes émotions étaient à fleur de peau comme ce soir. Lorsque j’avais appris pour Charly, j’étais entré dans un état second. J’avais alors ressenti le besoin de comprendre ; comprendre ce qui pouvait motiver les moldus à rejoindre le Blood Circle. Les raisons que j’avais en tête me paraissaient clairement insuffisantes. Ils tuaient des gens, comment la population ne pouvait-elle pas s’en rendre compte ? Et maintenant, ils armaient les citoyens de seringues de sérum ? C’était le début de la folie, de la peur, de la délation et je prenais soudainement conscience que ce gouvernement ne reculerait devant rien pour convaincre le reste de la communauté que les mesures prises étaient les bonnes. « Oui, tu as raison, ça a commencé depuis déjà bien longtemps. » Corriger cet état de fait me faisait mal au cœur mais Raphaël était dans le vrai. Purée, qu’allions-nous devenir nous, les moldus sympathisants de l’Ordre ? Je n’en avais pas la moindre idée.

Lorsqu’un autre membre des familles fondatrices grimpa sur la scène et commença à parler de cette application de géolocalisation, je me renfermai immédiatement. En tant qu’ingénieur spécialisé en high tech, je connaissais bien ce genre de produit et je savais également les vices que cela pouvait avoir. Une manière simple et rapide d’obtenir des informations sur tout le monde, à n’importe quel moment. Croiser les données sera un jeu d’enfants pour quiconque assez bon dans ce domaine ; faire de la data n’était pas mon dada mais je voyais bien comment cela fonctionnait et je gardai le silence tandis que Raphaël proposait de boycotter le truc. « Et tu te proposes de faire comment ? Va falloir frapper fort. » Je n’osai pas le dire à voix haute mais je me voyais déjà envoyer un virus reproducteur dans le code de l’application pour en détraquer l’utilisation et la rendre inutilisable. Mais le Blood Circle avait ses propres ingénieurs et nul doute que ce problème pouvait se résoudre facilement avec une mise à jour du code source. Bref, c’était la merde je dis grave n’importe quoi lol, ça me fait bien marrer.

Lorsque Raphaël annonça son envie de partir, je ne pus qu’acquiescer Leah et ses paroles. « Elle a raison. Et peut-être qu’il y a pire. Je veux tout savoir, je veux voir ce qu’ils vont dire, ce qu’ils vont faire. Je veux l’information à la source. » Histoire que rien ne soit déformé et que je puisse également recueillir les réactions des autres participants en direct. C’était un désastre.

Citation :

- Jonas grommelle (oui mes deux persos sont ronchons, laissez-le ahah)
- Lorsque Mackenson annonce l'application, il s'imagine le hacker pour pourrir le code
- Il est d'accord avec Leah : il faut rester jusqu'à la fin