Les gars qu’il lui présentait étaient ennuyeux ? A l’entendre avant cela elle était en couple avec un clown, un clown tueur de sorciers, merveilleux.  Il ne lâcherait pas cette idée de lui trouver quelqu’un de bien. Même si en attendant la priorité c’était de protéger miss Alcyone et Soledad au passage… un plan pas soutenu du tout par les deux nommées. Quelque chose dans le ton d’Alcyone très certainement, sans oublier le coup de la fiancée mais pourquoi il lui avait raconté ce truc ? Et alors Soledad qui en rajoutait une couche, il lui lança un regard noir sans pour autant démentir son argument, il n’avait pas songé à ce détail mais c’était totalement possible. Autant Soledad faisait ce qu’elle voulait, il ne pouvait que l’épauler, ce qu’il faisait de bon cœur, autant pour Alcyone « Que je t’entende pas te plaindre que je suis collant et que je te couve. » De toute façon, c’est à Sol qu’elle se plaindrait. Il regarda donc sa meilleure amie, la mettant en garde mentalement
Merveilleusement organisé, c’est marrant mais la dernière fois qu’il avait dû se faire contrôler et qu’Alcyone était à ses côtés, ça s’était mal fini. En plus, ils auraient pu préparer les barrières avant non ? Ah merde il commençait à ressembler à ses parents avec ce genre de pensées. Il suivit du regard sa sœur lorsqu’elle passa, tout sembla bien se passer, ça se termina rapidement. Pour Soledad ça semblait un peu plus long et désagréable… encore un qui ne lui ferait pas voir la vie en rose.  
Une fois devant la personne du contrôle, après s’être présenté bien sûr, il eut droit à un petit laïus comme quoi seuls les sangs purs devraient avoir le droit de vote aujourd’hui avec un petit clin d’œil comme s’ils partageaient le même avis. Le fameux sang pur se râcla la gorge avant de dire ironique « C’est marrant quand même de tenir ce genre de discours sur la pureté du sang. Ils ne sont pas assez bien pour voter, par contre pour être touché, là aucun problème. Moi je suis bien content qu’ils votent aussi. » Ah tout d’un coup, il était plus le bon pote, c’est fou comme les humeurs pouvaient être changeantes parfois.
Il rejoignit les deux filles, hocha la tête pour répondre à la question de Soledad et se permis même de la taquiner « Tu ne voulais pas un rancard avec ce type qui te trouvais très charmante ? » Il jeta un regard à Alcyone pour lui couper toute envie de l’arrêter « Non la question ne s’adresse pas à toi ma très chère sœur. »

Ce ne sont pas des élections comme les autres et chacun s'en rend compte. Mais c'est encore plus clair quand ce sont des membres des Mangemorts qui viennent mettre de l'ordre dans la foule. Si certains y voient là une forme de manipulation, tous sont obligés de se plier aux ordres donnés pour pouvoir entrer dans le Ministère. Ces élections sont prises au sérieux par toute la population, alors si pour pouvoir voter, il faut tendre sa baguette et montrer ses papier, tout le monde le fait. Au fil des minutes qui s'égrène, la foule au dehors se fait de plus en plus clairsemée, la plupart des sorciers parviennent à entrer dans le Ministère après avoir passé les contrôles obligatoires et subis en silence les manières parfois abruptes des Mangemorts, d'autres sont trainés dans la rue, ceux pas en règles, ceux trop virulents... Personne ne veut de fauteurs de troubles en ce grand jour.

Dans le grand hall du Ministère de la magie, tout a été aménagé pour accueillit ces élections. Des isoloirs sont disposés un peu partout et des sorciers parcourent la foule pour diriger tout le monde dans la bonne direction. Aux quatre coins de la salle, des Mangemorts sont encore présents, il est annoncé qu'ils sont là uniquement due à un souci de sécurité. Loin d'eux l'idée de mettre la pression à qui que ce soit, voyons, l'objectif est que tout se passe au mieux. Un objectif qui semble atteignable, mais certainement parce qu'il coute un certains prix. Car alors que le hall se rempli de plus en plus, le brouhaha général se fait de moins en moins fort. Chacun peut ressentir un malaise nouveau s'insinuer dans ses veines et un froid chaque seconde plus mordant se faire ressentir. Sans un bruit, des silhouettes sombres s'introduisent dans le Ministère. Sous les yeux ébahis des sorciers présents, des détraqueurs viennent planer au dessus de leurs têtes. Des baguettes se pointent sur les créatures mais une voix magiquement amplifiée retentit avant que le moindre patronus n'ait le temps d'apparaitre. « Chers citoyens, merci de ranger vos baguettes immédiatement. Les détraqueurs sont là uniquement pour assurer votre sécurité, toute attaque à leur encontre sera considérée comme une agression. Vos patronus ne sont pas nécessaires, je vous l'assure. Tout se passera bien. » Des détraqueurs, rien de mieux pour s'assurer que ces élections se passent à la perfection.


Règles :
✘ Tous les sorciers peuvent participer, même les plus jeunes. Bien sûr, les mineurs ne pourront pas participer au vote.
✘ Il n'y a pas de limite de réponses entre chaque tour
✘ Privilégier des réponses courtes maximum 500 mots
✘ Des résumés de vos posts en 3 points sont conseillés
✘ Pour poser vos questions à propos de l'event c'est par ici

Je souriais aux deux femmes en entendant leurs réponses à ma question, mais aussi en constatant un semblant d’entente concernant le bombarda. La position de l’Auror devait être bien délicate en ce moment même et j’eus un élan de compassion pour elle, jusqu’à ce qu’Harper parvienne au niveau des Mangemorts. En protectrice exacerbée que j’étais, doublée du petit être jaloux et possessif, il me fallut un sang-froid et un calme olympien pour ne pas sauter au cou de celui qui entreprit la fouille. L’avantage, alors que je le scrutais du coin de l’œil avec une méfiance non feinte, c’était que je ne me préoccupais pas de ma propre fouille. Je détestais être touchée par des inconnus et d’autant plus des Mangemorts, mais ma bonne éducation m’empêchait de lancer une bombabouse sur eux. Une fois ma baguette récupérée, j’allais retourner auprès d’Harper lorsqu’une femme, aussi grande que moi (ah !) me percuta. Je la reconnus pour avoir croisé son regard un peu plus tôt dans la file. Elle avait parlé, mais je n’avais rien répondu, peu certaine qu’elle s’adressait à moi dans cette foule. En reculant d’un pas pour mettre un peu de distance entre elle et moi, je la toisais sans jamais la regarder dans les yeux et venais me coller à Harper comme une enfant dans les jupons de sa mère.

— Ce n’est rien, je vous assure. Remarquant qu’elle semblait au moins autant à l’aise que moi, je m’éclaircis la gorge dans un élan d'empathie. Vous souhaiteriez rester avec nous ? Vous êtes ?

Reprenant la main d’Harper en essayant tant bien que mal d’ignorer ses bulles effroyables, je levais les yeux pour apercevoir Euron Carrow. Ohno pas la piqure. Je réfrénais un frisson et regardais Rose tendre le bras pour accueillir Eirian. D’un sourire amical, je le saluais.

— Bonjour, Eirian, comment vas-tu ?

Ensuite, je concentrais mon attention sur l’intérieur du Ministère qui était quelque peu changé. Si je trouvais d’ordinaire l’atmosphère pesante, ce n’était rien comparé à aujourd’hui. Franchement, les Mangemorts avaient si peur de perdre la face qu’ils se sentaient à ce point obligés d’essayer d’être impressionnants ? Les pauvres petits chatons. J’eus un léger sourire ironique en songeant à la mission que nous avions exécutée pour l’Ordre avec Harper. Nous commencions à pouvoir déambuler au nez et à la barbe des Mangemorts sans qu’ils ne s’en rendent compte. La situation m’amusait vraiment. En revanche, ce qui était moins fun, c’était l’arrivée des détraqueurs et de l’annonce magique. Oh bah oui tiens et pourquoi pas des dragons en période de reproduction pendant qu’ils y étaient ? T’as pas de trips donc t’as des détraqueurs, non, mais allô quoi. Je réprimais un nouveau frisson, je ne m’habituerais jamais à ces créatures. La mâchoire serrée, je grommelais un peu en serrant ma baguette dans ma poche de ma main libre.

— Hé bah… je me réjouis encore plus de partir sous les cocotiers…

Oui, votons, sortons d’ici et partons en voyage de noces. Crotte à la fin.

Résumé:

Balthazar s’élance dans ses déboires politiques, tandis qu’Hunter s’avance vers une des files qui se dessinent. Prête à faire son devoir ? Étrange question pour le petit soldat qu’était Astrid. En silence, elle lui emboîte le pas, grimaçant quand l’homme fait mention de sa nature de né-moldu. C’est le cœur serré qu’elle tend à son tour ses papiers. « Astrid Liv Eskil. Joli patrimoine. » Nul besoin de mentionner la pureté de son sang, son patronyme suffisait. Les yeux rapidement plongés dans ceux de l’homme, elle lui sourit faiblement. « Je n’ai pas aperçu vos parents encore, mais votre sœur aînée est déjà sur place. » Son sourire doit rester impeccable, elle ne peut ciller. « Mon père était sans doute déjà à l’intérieur. Réunions matinales. Ma mère doit être à son bras. Quant à Kaia, je n’ai pas encore eu le plaisir de la croiser. » Ses doigts dévoilent sa baguette, la lui présentant, mais l’homme secoue la tête. Son nom paraissait suffir, comme s’il était gage d’un comportement adéquat. « Mes salutations à votre père, Mademoiselle. » Un vague mouvement de tête pour le remercier avant de se faufiler à travers la foule. Comme un besoin de disparaître.

L’ambiance déjà morose se glace. Comme si on ôtait le peu de vie coincée entre ces murs. Détraqueurs en liberté, on leur ordonne de ranger leurs baguettes. Quelques futilités annoncées, l’audience n’en mord pas mot. L’orage gronde, elle l’avait senti.

Naturellement, ses yeux se mettent à la recherche de son sang. Son regard scanne la salle –immense et foutrement étroite à la fois– mais sa moitié ne semble être là. Peut-être cachée, bien que ça ne lui ressemble que peu. Peut-être à attendre l’instant parfait pour une entrée spectaculaire.

Ses billes vertes se posent finalement sur une figure connue, qui de sa hauteur, guète. Des yeux perçants qui croisent les siens, sa marque lui irritant comme soudainement le bras. Elle tente de dissimuler une grimace, soutenant son regard. Une pointe de colère, de fierté –de possessivité. Sa prestance effrayante ne saurait arrêter Astrid dans sa quête protectrice, et l’homme avait besoin d’un avertissement quant à sa proximité avec Solveig.

Rappelée à la réalité par une voix familière, Astrid pivote pour faire face à Abigail. « Professeur MacFusty ! » Sa présence avait toujours eu le don d’apaiser son esprit préoccupé. « Vous allez partir en voyage de noces bientôt ? » Ses yeux quittent un instant son visage, venant saluer le reste du groupe. « Eirian. Professeur Auburn, ou serait-ce MacFusty maintenant ? » Elle a ce sourire sur les lèvres, ces yeux qui pétillent, à la pensée du mariage encore frais. Et finalement, s’adresse aux deux inconnues. « Mesdames, enchantée. Astrid, étudiante en médicomagie à Poudlard. » Elle tend sa main, tout en faisant attention à ce que sa manche couvre l’entièreté de sa peau.

Clin d'œil de leur aventure commune, elle s’adresse à Harper dans une énième tentative d’alléger les tensions qui les entouraient. « La chaleur ambiante nous ferait presque regretter les grimoires en feu. »

Résumé:

L’arrivée des détraqueurs refroidit l’ambiance de la salle déjà considérablement tendue. Née-moldue, Harper est arrivée à Poudlard à la fin de l’Année des Ténèbres, et bien que nombreux sont les ouvrages relatant les faits du mage noir, elle n’a pas connu la peur et la terreur instaurée par les partisans de Lord Voldemort. Elle comprend désormais ce que ses prédécesseurs à l’Ordre du Phénix ont pu ressentir alors que la suprématie mangemort s’installait. Par chance, son positivisme accru et son enfance dorée n’en font pas une proie facile pour ces créatures malfaisantes. Cependant, une désagréable sensation lui tord les boyaux, mélange de sentiment d’abandon, de manque d’amour et de résignation douloureuse.
Abigail s’était serrée contre elle, lui permettant un retour à la réalité. Les idées noires n’ont pas leur place dans la cervelle d’Harper Macfusty, préoccupée à mâcher son chewing gum. Saluant le jeune Eirian d’un large sourire (et prenant soin de garder ses bras le long du corps pour refreiner toute envie de geste amical qui pourrait déranger le jeune homme) elle reporte son attention sur son épouse en pleine discussion avec une inconnue qui, ma foi, ne lui rappelle rien du tout. La jeune femme semble complètement perdue, et lorsque Abigail la rassure aimablement en lui demandant de décliner son identité, la douche est encore plus froide que la proximité des détraqueurs. Quelles étaient les probabilités pour qu’elles tombent, tout à fait par hasard, sur la sœur de Rory en chair et en os ? Harper connaissait son existence, mais les règles entre le dirigeant de chez Barjow & Beurk et le professeur de Sortilège avaient toujours été simple : préparer des bombabouses, se serrer les coudes, ne pas poser de question. Même si l’un d’entre eux revient à Poudlard le corps recouvert de contusion. Telle une carpe, Harper ouvre et referme plusieurs fois la bouche, comme si cette présentation venait de lui asséner un coup sur la tête, l’empêchant désormais de s’exprimer. Par chance, Astrid vient les interrompre, commençant par se présenter en serrer les gens présents d’une poignée de main. La sœur de Rory répond à sa poignée de main ferme en déclinant à nouveau son identité. Discrètement (enfin, presque !), Harper tourne sa tête vers Abigail en mimant avec ses lèvres : tu ne savais pas ? La jeune femme n’en revenait pas que son épouse, toujours très proche de Rory, n’avait jamais vu sa jeune sœur.
« Bonjour Astrid, dit-elle enfin en lui souriant. Je suis contente de te revoir. Effectivement, il y a désormais deux professeurs Macfusty à Poudlard. Une grande et une petite, précise-t-elle en donnant un coup de coude taquin à son épouse ».
On aurait pu aussi dire « une ordonnée et une brouillon », mais bizarrement, ce n’est pas la première idée qui a effleuré l’esprit d’Harper. Elle répond alors à Astrid :
« Au moins, le grimoire avait de l’humour. Je n’y étais pour rien, cette fois, assure-t-elle à son épouse. Prêt à défier le pouvoir en place les amis ? ».

Résumé:

- Elle essaie de garder la bouche fermer quand Lili se présente.

La femme se replia aux bras d’une autre, comme pour en espérer sa protection. Le sentiment d’être une pestiférée dont l’absence de magie sent terriblement fort s’empare douloureusement de Lilibeth. L’espace d’un instant, elle perd son joli sourire qu’elle retrouve bien vite lorsque l’inconnue lui propose de rester avec elles. Ce geste touche la jeune femme en plein cœur. Soudainement, la solitude s’évapore, son sourire renaît. Alors qu’elle s’apprête à se présenter, l’entrée des détraqueurs jette un froid dans l’assemblée. Bien qu'incapable de les voir, Lilibeth peut aisément sentir leur présence, et les murmures environnant ne font aucun doute. D’abord les mangemorts, puis la fouille et enfin, ces créatures maléfiques. Ces élections réservent-elles encore de mauvaises surprises ? Tandis que les baguettes se dégainent, la sensation d’être à nu foudroie Lilibeth qui recule d’un pas. Des explications accompagnent la présence des créatures. Lilibeth est rassurée, mais son cœur bat la chamade, aveugle des monstres dévoreurs d'âme. Ses doigts paraissent soudainement très engourdis. Une sensation de faim lui matraque l’estomac. De peur aussi. Et d’espoir douloureux. Avoir peur, se débiner, ce n’est pas ça qui attire les bons partis. Alors Lilibeth, armée seulement et uniquement de son implacable sourire… est interrompue par l’arrivée d’une jeune femme, qui se présente sous le prénom d’Astrid. Répondant à sa poignée de main, la jeune serveuse claironne enfin de sa voix enjouée, ravie de faire de nouvelle connaissance malgré la présence de créature capable de vous sucer l’âme jusqu’à la mort :
« Je m’appelle Lilibeth. Lilibeth Barjow. Enchantée de faire vos connaissances, mesdames ».
La grande femme se fige, assez imperceptiblement pour ne pas inquiéter Lili. D’un œil curieux, Lilibeth détaille chacune d’elle, face, indéniablement à des profils différents. Que dire ? L’une est accrocher au bras de l’autre qui mâche son chewing-gum (certainement un couple ?), la dernière à les avoir rejoints semble plus jeune qu’elles autres, et enfin une grande et belle brune dont le charisme en impose. Lilibeth a toujours été admirative de ces gens dont la simple allure vous inspire du respect. Un jeune garçon rejoint le groupe, et tout ce beau monde attise la joie de Lilibeth qui ne se départie plus de son sourire.
« Merci pour votre aide, lance-t-elle à Abigail. Je me sentais quelque peu petite et seule au milieu de toute cette tension ».
Elle se garde de préciser que, si elle avait su, elle ne serait pas venue. Mais la présence de ces personnes a énorgueilli son courage.
« Si j’avais su, reprend-elle, j’aurai opté pour une paire de talons plus hauts ».
Ou des échasses. Ou une échelle. Dans son nouveau concon éphémère, la menace des êtres malfaisant et des mangemorts qu’elle sait, indéniablement, pourvus de mauvaises intentions, se dissipe. Que pourrait-il arrivé de pire, de toute façon ? Un attentat ? Une prise d’otage ? La menace de voter pour le pouvoir en place ? Papa Barjow est trop mal en point pour se déplacer de lui-même jusqu’au ministère. Mais quelque chose souffle à Lili qu’elle aurait peut-être dû emporter sa cape avec elle.

Tu n’es pas sûr qu’Apollon Lestrange prenne bien tes réponses sobres, mais tu as trop de choses dans la tête pour avoir envie de te retrouver face à un inconnu, surtout avec un nom qui ne t’inspire pas vraiment confiance. Tu profites du passage des contrôles pour t’écarter un peu, hésitant toujours à rejoindre le groupe d’Abigail et de Rose. Cette dernière t’aperçoit et crée une ouverture pour toi dans leur groupe. Cela emporte ta décision et tu te faufiles jusqu’à elles, tâchant d’enfouir tes sentiments au fond de toi. Ce qui se joue ici est autrement plus grave que tes états d’âme et tu souris quand Abigail te salue. Sa balafre n'a pas disparu.

— Bonjour Abigail, Rose, professeure McFusty, tu salues à ton tour.Je vais bien, merci. Et vous ?

La question est générale, mais tu as remarqué qu'elle avait souvent mal ces derniers temps. Une femme que tu ne connais pas se présente. Lilibeth Barjow… De la famille de Rory, peut-être ? Tu la salues également. L’agitation règne toujours dans le hall du Ministère, les Mangemorts s’en donnant à cœur joie pour ramener l’ordre avec leurs méthodes brutales – et tu ne comprends pas comment les autorités peuvent les laisser faire. Enfin, si, d’une certaine façon, et ça sent très mauvais pour le reste du monde sorcier : ça veut dire qu’ils sont suffisamment en position de force pour se permettre d’agir en toute impunité. Leurs rangs ont grossi avec la libération d’Azkaban et la majorité au Conseil les renforce encore. Tu as l’impression d’assister à un désastre imminent sans pouvoir rien faire pour l’empêcher.

Un froid glacé s’insinue soudain en toi, que tu reconnaîtrais entre mille, et tu attrapes ta baguette tout en sachant que c’est inutile. Tu es toujours autant incapable de te défendre contre eux. Des Détraqueurs. Des saletés de Détraqueurs qui envahissent le hall. La nausée t’envahit tandis que des images surgissent dans ta tête, accompagnées de sensations qui te saisissent tout le corps – ta peur pour Kayla en mai, les angoisses nées de ce qu’on t’a fait subir cette année, ta peur pour ta mère, des mains sur toi, l’agression, ton impuissance toujours et partout, tout te revient et te submerge. Tu t’efforces désespérément de ne pas perdre contact avec la réalité, de repousser les images et les sensations qui s’imposent, et ta nausée. Non. Non. Non. Tes doigts serrent ta baguette de toutes tes forces, les phalanges blanchies, et ton souffle se fait plus court, un peu haché. Tu entends à peine la voix d’Abigail par-dessus le magma bouillonnant, puis celle d’Astrid qui vous rejoint – Mangemorte, mais différente des autres, mais surtout Legilimens – et tu as l’impression que la saluer d’un signe de tête te prend toute ton énergie.
Tu as l’impression d’avoir fait un pas de côté par rapport à la réalité, de ne plus être tout à fait toi, de flotter. Tu as froid, froid, froid – et les cauchemars tourbillonnent dans ta tête, et c’est peut-être seulement l’habitude de les voir et de les revivre qui t’empêche de craquer complètement. Les mots te parviennent avec un temps de retard, la question d’Harper résonne, et tu hoches de nouveau la tête – tu n’es pas sûr d’arriver à parler, et même si tu le faisais, ta voix te trahirait.

Le regard fixé vers le plafond, Théo resserra instinctivement ses doigts sur sa baguette prêt à envoyer les détraqueurs ailleurs avant de s’étrangler en entendant l’interdiction d’agir. A quel moment ils étaient là pour les protéger ceux-là ? Tout se passerait bien ? Qui était la personne qui s’était dit que c’était une bonne idée ? La dernière fois qu’il avait eu affaire aux détraqueurs, ça ne s’était pas bien passé du tout, il posa un regard sur sa sœur qui devait songer la même chose que lui. Ses pensées sombres s’effacèrent néanmoins en entendant une voix qui lui était drôlement familière. Bien sûr qu’il jouait les entremetteurs et il le faisait très bien, c’est juste que Soledad était un peu difficile. Ah mince, la personne qu’il voulait mettre en couple avec avait des problèmes de peau, comme par hasard. Bien sûr, Soledad la ramena pour parler des goûts de Théo en matière de mec. Il lui lança un regard l’air de dire tu t’es regardé ? La présence d’Euron l’empêcha néanmoins de prononcer cela à haute voix. Il avait beau détester l’ex de Soledad et souhaiter sa mort, il ne voulait pas perdre Soledad pour autant. Euron hésiterait moins que lui à aller le tuer et Soledad risquerait de ne pas apprécier, voire de se dire qu’il était responsable vu qu’il avait ouvert sa bouche. « Vous voulez pas avoir un rancard ensemble ? Histoire de prouver à chacun que je suis un bon entremetteur ?  »  Ce serait quand même vraiment dommage que ça ne fonctionne pas, voulant démontrer qu'il apprenait de ses erreurs, Théo rajouta.  «Tu n’as pas de problème de peau Euron, si ? »

Evidemment, en temps normal, il aurait adoré envoyer une petite pique à Soledad aussi mais là, la présence des détraqueurs l’en empêcha. Non pas qu’ils l’empêchaient de parler, bien sûr que non mais il savait surtout que Soledad n’allait pas bien dans sa vie en ce moment, entre son ex tueur de sorciers et le fait qu’elle se soit fait dézinguer à Azkaban, sans oublier que ça avait été un peu tendu entre eux deux. Les détraqueurs ne devaient pas lui faire un bien fou. Elle marquait un point, la police magique aurait été bien mieux accueilli que ces détraqueurs. Il marmonna « Il faut croire qu’ils ont trop de détraqueurs depuis qu’il a été décidé de raser les ardoises de certains prisonniers d’Azkaban. » Oh il ne cherchait même pas à cacher son agacement à ce sujet, n’ayant que moyennement apprécié que le travail de nombreux Aurors aient été tout bonnement annulé en un claquement de doigt… et tout ça grâce à qui, aux moldus. Ils étaient quand même formidables ceux-là toujours là pour foutre la merde, c’est grave à ce point.

Les portes du Ministère sont ouvertes et les sorciers entrent peu à peu dans le grand hall qui accueille les élections. Certes, ce n'est pas exactement ainsi que la plupart des sorciers présents imaginaient que ça allait se passer, mais il en va ainsi. Si les fouilles et examens des baguettes sont généralement acceptés malgré quelques désagréments, la présence des détraqueurs est clairement moins la bienvenue. Cependant les consignes sont claires, nul n'a le droit de brandir sa baguette sous peine d'encourir des poursuites et de se voir refuser le droit de voter. Alors pour pouvoir faire son devoir de citoyen en son âme et conscience, chacun doit serrer les dents et tenter de faire abstraction de la présence des créatures de malheur.

Quelques minutes après l'ouverture des portes, les isoloirs sont ouverts à leurs tour. Dans la foule, des sorciers organisateurs avancent pour indiquer au public où se diriger. Chacun est invité à rejoindre une file et à entrer dans un isoloir afin de mettre son vote sous enveloppe. Juste derrière, une gigantesque table a été installée avec plusieurs boites en bois destinées à recevoir les votes des sorciers. Celles-ci ont été ensorcelées pour éviter tout risque de tricherie. Au sortir de l'isoloir, les sorciers sont invités à aller y déposer leur bulletin de vote avant d'attendre le dépouillement qui sera réalisé grâce à la magie, sous la surveillance étroite de sorciers assermentés. Une fois le vote déposé, il ne reste plus qu'à attendre, et à croiser les doigts pour voir son candidat sortir vainqueur.


Lancé de dés obligatoire pour les sorciers majeurs :
> Rendez vous dans Ce topic pour la suite des instructions et le lancé de dés Élections.


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Il y avait tellement de brouhaha que je commençais à en avoir mal à la tête. Je détestais la foule et ce n’était rien de le dire, j’avais déjà eu mon quota de sociabilité durant le mariage et les événements d’aujourd’hui mettaient mes nerfs à rudes épreuves. C’était sans compter que je me faisais foncer dedans par des inconnues qui ne se révélaient pas si inconnues que ça. Je battais des paupières en entendant l’identité de la jeune femme et jetais un coup d’œil à Harper qui m’interrogeait silencieusement. Comme toute réponse, je me contentais de froncer les sourcils d’un air innocent en secouant légèrement la tête. Je tombais de haut, mais me ressaisit bien vite.

— Lilibeth, je suis enchantée de faire enfin ta connaissance. Je m’appelle Abigail MacFusty, je suis une amie de Rory. Je comprends ce que vous ressentez, on se sent vite petite dans la foule.

Je lui souris et fis l’effort de tendre une main polie. Ce fut à ce moment qu’Astrid arriva tout en s’exclamant sur notre voyage de noces à venir. Je ne pus m’empêcher de la fixer d’un air aussi étonné que lorsque je découvrais qui était Lilibeth.

— Bientôt oui

Me contentais-je de répondre. Je tenais à ma vie privée, surtout ma conjugale et d’autant plus dans le ministère sous le joug des Mangemorts. Ça ne regardait personne d’autre qu’Harper et moi. Je jetais un coup d’œil amusé à cette dernière qui me précisait que certains événements s’étaient déroulés hors de sa responsabilité. Elle m’en dira tant.
Lorsque les détraqueurs arrivèrent, je balayais rapidement mes compagnons du regard. Je posais une main rassurante sur l’épaule de cette pauvre Lilibeth et cru saisir la tension qui habitait Eirian. Discrètement, je fis tournoyer ma baguette pointée par terre pour y faire apparaître deux petits papillons brillants d’une lumière chaude et apaisante. Ils vinrent tournoyer autour de chaque personne présente autour de moi avant que nous puissions enfin entrer dans les fils pour aller voter. Les détraqueurs, l’imposition en force des Mangemorts passant outre la police magique du Ministère, tout ça ne me disait rien qu’y vaille. Je craignais subitement que mon vote soit manipulé. Gagnée par l’inquiétude, je venais serrer la main à Harper une dernière fois avant de me rendre dans l’isoloir.
Mes craintes furent fondées à l’instant même où mon mal de crâne ne fit qu’empirer. Habituée à avoir le tournis, je savais déceler lorsqu’il s’agissait d’une maladie, du stress et de l’angoisse ou d’autre chose. Là, c’était autre chose. Un sortilège peut-être ? Je grommelais et décidais de lancer discrètement un contre-sort, par pure précaution (je n'oserai pas mettre en doute la bonne foi des Mangemorts bien sûr). Une main sur la tempe, je mis mon bulletin dans l’urne avant de sortir rapidement de l’isoloir. Une fois de l’autre côté, j’attendis les autres tout en me massant un peu les paupières. Devais-je fais un esclandre ? J'allais attendre les autres avant de me décider...

Résumé:

La main d’Abigail presse une dernière fois sa main avant de démêler leurs doigts entrelacés. Sorciers et sorcières sont priés de rejoindre les isoloirs pour établir leur vote. Abigail ouvre le bal en disparaissant derrière le rideau. Patientant en compagnie de la joyeuse troupe entourée de mangemort, l’esprit d’Harper est partagé entre hésiter à voter contre ou voter blanc, et continuer à s’hébéter devant la présence inopinée de la petite sœur de Rory. Ce n’était pas le moment. Pourtant, une flopée de questions assaille son esprit, repoussant à la surface des sentiments longtemps enfouis. Harper se souvenait des bleus et des contusions qu’elle faisait mine d’ignorer sur le visage de son ami. Sa petite sœur avait-elle subi le même sort, et pourquoi n’était-elle jamais entrée à Poudlard ?
L’isoloir se vide, Harper se glisse à l’intérieur. Un petit tas d’enveloppes trône aux côtés de deux piles de bulletins. Avant de s’exécuter, Harper réfléchi une dernière fois. Devaient-ils se méfier de Shacklebot au même titre qu’il aurait fallu remettre en question l’honnêteté de Tinkson ? Une sensation désagréable la parcourt. Elle masse ses tempes, puis frotte ses paupières. L’isoloir s’impatienterait-il au point de se mettre à tourner pour l’inciter à se dépêcher ? En forçant sur sa concentration, Harper déduit que l’isoloir est bien stable. Par contre, elle est belle et bien prise de tournis. Normalement, ce phénomène n’intervient qu’à l’ingurgitation de la pinte en trop, celle qui te rappelle que tu aurais mieux fait de rentrer chez toi. Sauf que le sang d’Harper est clean. Le verdict de la professeure de sortilège est sans appel, bien qu’elle peine presque à y croire : si ce n’est probablement pas expressément un sortilège de confusion, à l'évidence, quelque chose d’étrange, de malhonnête et de déloyal a lieu dans cet isoloir. La baguette dehors, elle murmure quelques formules pour protéger son discernement. Préférant ne plus s’attarder pour n’éveiller aucun soupçon, elle se dépêche de déposer l’enveloppe dans l’urne. Une enveloppe vide. Après Harry, après Tinkson, Harper Macfusty avait choisi d’éviter tous les panneaux dans lesquels elle pourrait tomber.
- À voter ! S’exclame-t-elle joyeusement en repoussant le rideau.
Les paroles d’une jeune femme parviennent à ses oreilles. Celle-ci réclame, aux organisateurs, de contrôler qu’aucun sortilège ne fait d'elle une victime. Son instinct lui dicte de ne pas intervenir pour le moment. Elle adresse un signe de tête à Abigail pour l’inciter à se rapprocher de la jeune femme en question, histoire que leurs oreilles puissent capter la conversation sans encombre.
- Je crois qu’il se passe des choses bizarres, murmure-t-elle dans le creux de l’oreille de son épouse. Cette jeune femme là-bas pense avoir été victime d’un sort. J’avoue que soit je suis victime d’une hypoglycémie, soit les isoloirs ont été trafiqués.
Comme pour confirmer ses craintes, leur nouvelle rencontre sort de l’isoloir en clignant frénétiquement des paupières. En haussant un sourcil, Harper la questionne :
- Tout va bien ?

Résumé:

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque la plus petite des deux femmes s’adressa d’abord à elle en employant directement le tutoiement et pour cause ! Elle se présenta comme l’amie de plus amie de Rory. Abigail Macfusty, en chair et en os ! Lilibeth n’en revient pas. Les yeux océans de Lili s’arrondissent comme des billes. Par déduction, Lilibeth conclut que le grand dadais d’à côté n’est autre que son épouse, Harper Auburn, nouvellement Macfusty aux dires de Rory. Le sourire de la jeune femme s’élargit. Abigail lui tend une main qu’elle vient serrer.
- Je suis tellement enchantée de faire ta connaissance, Rory m’a tellement parlé de toi. Je me demandais quand j’allais enfin te rencontrer…
Son flot de paroles est interrompu par la voix des organisateurs qui incitent les sorciers et les sorcières à se rendre dans l’isoloir pour procéder aux votes. Lilibeth se tait, se contentant d’arborer un sourire radieux. A la réponse d’Abigail à Astrid, Lili ne peut s’empêcher de répondre :
- C’est tellement romantique.
Abigail s’isole pendant que le reste de la file patiente. Tour à tour, les isoloirs se vident et se remplissent. Après cette rencontre fortuite, Lilibeth a oublié les méchancetés de l’organisateur, hissé sur un petit nuage. Rory lui avait tellement parlé d’elle. Si Lilibeth était de nature jalouse, elle aurait pu jalouser cette sœur de cœur qui occupait une place importante dans la vie de son frère. Mais Lilibeth Barjow n’est qu’amour (et naïveté aussi, mais ça, c’est une autre histoire), et sa rencontre avec Abigail lui met littéralement le cœur en joie.
À son tour, Lilibeth pénètre dans l’isoloir. Sans hésiter, elle saisit le bulletin de Shackelbolt, quand un violent vertige manque de la renverser en arrière. Le bulletin retombe avec légèreté sur son tas. Par réflex, la jeune femme se retient à la tablette pour ne pas s’étaler sur le sol. Plissant les paupières pour gérer le désagrément notable, elle sert les dents avant que la sensation de vertige ne se dissipe quelque peu. Décontenancée, Lilibeth n’est plus maîtresse de sa concentration, aussi saisit-elle le bulletin de l’Augurey qu’elle place dans l’enveloppe. Une fois cette dernière de déposée dans l’urne, elle sort de l’isoloir en clignant sauvagement des paupières. Certainement une hypoglycémie. Elle boit décidément beaucoup trop de café et ne mange pas assez de sucre. Elle avait pourtant ingurgité un petit-déjeuner complet et équilibré ce matin. Retrouvant les deux épouses, la jeune femme retrouve son sourire solaire. L’épouse Macfusty lui demande si tout va bien.
- Oui, merci, répond-elle sincèrement avant d’apercevoir, tout près d’Harper et Abigail, une chevelure familière. Naya ! S’écrit-elle sans se soucier de la conversation qu’elle pourrait avoir avec l’organisateur. Tu ne devineras jamais…
Dans son élan de joie, elle remarque à peine l’organisateur et lui demande :
- Est-ce que vous auriez un morceau de sucre, s’il vous plaît ? Je dois faire de l’hypoglycémie, j’ai failli m’évanouir dans l’isoloir.

La jeune femme ne comprit pas réellement les échanges entre Théo et Soledad. Elle sentait bien que ce n’était pas le moment de creuser. Elle leva les yeux au ciel alors que son frère lui faisait une remarque quant au fait qu’il la couvait trop. Tout le monde s’accordait à le dire. Seul le principal intéressé ne semblait pas s’en rendre compte. Elle passa finalement l’étape cruciale pour entrer et attendit ses camarades. Elle observa un instant la Mexicaine totalement médusée par les agissements du contrôleur avec Soledad. Nerveusement, elle se mordit la lèvre inférieure alors que son amie finit par être libérée du pervers qui vient de la fouiller. Elle jeta un regard vers elle, alors qu’elle se rapprochait et que Theo ne se privait pas de faire une remarque de son côté. Est-ce parce qu’Alcyone était une sang-pur que le geôlier n’avait rien tenté ? Tout cela la dépassait…

Euron Carrow les rejoint alors. Il était membre du Conseil d’Administration. Un Mangemort qui plus est. Pour autant, Alcyone appréciait cet homme qui ne la prenait pas pour une petite fille fragile et qui au contraire cherchait à l’endurcir. Elle ne put retenir un sourire aux remarques de ce dernier et de Soledad. Le Carrow la salua d'un sourire auquel elle répondit alors qu'il mimait un baise main. « Monsieur le Membre du Conseil, c'est également un plaisir pour moi. » Pour autant son sourire s’effaça rapidement et un frisson parcourut son échine. Elle releva les yeux faisant face à ces détraqueurs si perturbants. Elle ajouta malgré tout après Euron : « Je ne ferais pas confiance non plus à Theo pour ce genre de sujets… »

Elle hocha doucement la tête quand Soledad se plaignit des détraqueurs. La pique de Theo ne passait pas non plus inaperçue. Quant à la réponse du Carrow, au vu de sa position, sa réponse ne l’étonna pas. Ce dernier partit alors vers les urnes alors qu’elle finissait par répondre. « Leur présence est plus pesante pour tout le monde. Je trouve… » Sa phrase fut coupée alors qu’un gardien la saisit par le bras pour l’envoyer voter. La brune souffla et se libéra de sa prise pour se rendre derrière les rideaux. Bien sûr que son vote irait au représentant de l’Ordre du Phénix. En tout cas c'est ce qu 'elle pensait.

Tandis qu'elle sortait de l'isoloir pour déposer son enveloppe dans l'urne, elle eut comme un blanc. Avait-elle mis le bon papier ? Le bon nom. Merlin... C'était comme si... il ne s'était rien passé. Elle se tourna vers les rideaux tirés, occupés par une autre personne. Elle chercha ses compagnons du regard et quand ils eurent voter à leur tour, elle s'exprima.  « C'est étrange, j'ai l'impression de ne pas avoir voté. »murmura-t-elle. Elle savait qu'elle l'avait fait. Elle se voyait entrer pour se mettre à l'abris des regards, puis sortir pour déposer son choix. Mais au milieu... comme un vide.  « J'ai du le faire par réflexe. »

Balthazar jeta un regard agacé bien que la pique lui semblât légitime de la part d’Hunter. Il aurait effectivement dû être ravi de voir se mettre en place des élections pour le conseil qui jusque-là donnait l’impression d’à moitié recruter ses membres comme les « factions » l’entendaient. « S’il n’y avait pas eu un sérieux doute sur l’impartialité de l’évènement… Si, j’en aurais été particulièrement ravi… » Il soupira devant l’image fugace de « ce qui aurait pu être ».
Astrid les rejoignit et après des échanges de civilités, chacun fut amené à montrer patte blanche pour entrer. Balthazar se dirigea vers la file la plus proche, se doutant bien qu’il serait plus simple de retrouver ses comparses une fois le barrage de Mangemorts passé. Il n’avait qu’une envie : hurler que rien n’allait dans cette situation et de secouer chacun et chacune des sorciers présents en leur demandant pourquoi ils ne faisaient rien pour empêcher la débandade qui risquait d’arriver. Mais lui-même ne fit pas grand-chose, se rappelant sans cesse que s’il voulait pouvoir utiliser le diplôme qu’il aurait dans quelques semaines à peine, il se devait de tenir encore un tout petit peu. Et cela le rendait malade. Il tendit baguette et papier. Le dédain se lut sans trop de difficulté sur le visage du Mangemort qui repéra son ascendance. « Balthazar, né-moldu… Et bah t’as pas grand-chose pour toi… » Le Mangemort ricana avec son comparse de l’autre ligne et Balthazar fit appel à toute sa volonté pour ne pas lui écraser son poing sur le visage à la mode moldue. Aussi calmement que possible il répondit « Peut-être un peu plus que ceux qui ont besoin d‘un masque pour exister. » Balthazar évita une sanction quand du grabuge eut lieu sur une autre ligne : le Mangemort fut appelé par son collègue et balthazar en profita pour passer. Il inspira profondément, ne s’étant pas rendu compte qu’il avait fait quelques secondes d’apnée.
Perdue dans la foule, il ne retrouva ni Astrid ni Hunter et cela ne le rassura guère alors que des détraqueurs apparaissaient au-dessus de leur tête. A peine sa baguette sortie, la voix amplifiée le fit s’arrêter. De nouveau, c’était louche. Il ne fut pas seul à s’en rendre compte alors qu’Hunter prenait la parole. Balthazar aurait voulu le soutenir, mais il s’en sentit incapable. Tel le mouton dans la masse qu’il se sentait devenir, il attrapa enveloppe et papier afin de voter.
Entrant à son tour dans l’isoloir, il regarda d’un air dépité les noms des candidats et choisit sans trop de difficulté celui qui l’intéressait. Il soupira dans sa solitude et son impuisssance et s’apprêta à mettre le bulletin dans l’enveloppe. Mais un doute l’assaillit. Une étrange sensation qu’il semblait avoir déjà ressenti… Les battements de son cœur s’accélérèrent et il n’arriva plus à bouger alors que sa respiration se faisait saccadée. C’est trop louche Taz, beaucoup trop louche… Quel est le nom sur le papier Taz ? Quel est le nom ?

Résumé:

La présence glacée et désespérante des Détraqueurs t’environne et tu ne parviens pas à lutter contre eux, contre leur emprise sur ton esprit tandis que les images tourbillonnent dans ta tête, rappelant ce que tu as traversé. La nausée t’envahit et tu serres les points, espérant surtout dissimuler ton trouble aux autres – et ne pas céder à la panique alors que les mots et les sensations reviennent. Tu croises les bras comme pour te protéger, chasser les gestes fantômes, mais cela n’a pas vraiment d’effet.
Pourquoi des Détraqueurs ? Pourquoi n’ont-ils pas demandé aux Aurors de sécuriser les lieux ? Tu aimerais poser la question à Rose, mais les mots ne franchissent pas tes lèvres. Tu dois être encore plus pâle que d’habitude, les doigts serrés sur ta baguette que tu ne ranges pas. Pourquoi nous demander de les ranger ? Renforcée par la présence des créatures, une sensation de menace et de danger ne te quitte pas. Rien ne va. C’est encore pire que ce que tu pensais.
Un éclat lumineux passe devant tes yeux, te distrait un instant de la panique qui menace de te submerger. Abigail. Elle a créé deux papillons lumineux et tu t’accroches désespérément à eux pour tenter de te calmer. En vain. Ils ne repoussent pas l’aura des Détraqueurs, même s’ils t’évitent de céder complètement à l’angoisse. Tu prends de brèves inspirations, ton souffle beaucoup trop maîtrisé et contrôlé pour être naturel.
Tout ton instinct te hurle de quitter cet endroit. De fuir. Tu ne peux pas. Tu es censé… voter. Mais tu n’arrives pas à bouger, trop pris dans les souvenirs odieux qui te glacent jusqu’au creux des os.

Dans un état second, tu te glisses malgré tout dans la file, le cœur battant, luttant contre tes réflexes, contre le désespoir rampant – à quoi bon voter ? ça ne changera rien –, contre l’envie brutale de te protéger, te défendre, qu’on ne te touche plus, t’approche plus, il y a trop de monde autour de toi, trop de danger. Tu t’écartes brusquement sous les protestations des gens derrière toi, essaies de reprendre pied dans la réalité, sans vraiment y parvenir. Les instincts acquis pendant des années de cavale te hurlent que quelque chose ne va pas, que c’est encore pire que ce que tu vois. Des bruissements te parviennent, les sorciers qui sortent de l’isoloir hésitent.
Une voix résonne à côté. « Sort de confusion ou d’oubliettes… » Le mot agit comme un électrochoc, ravive ce qu’on t’a fait. Tu regards Abigail qui se frotte les yeux, Lilibeth Barjow qui n’a pas l’air de se sentir bien.
Un frisson glacé te traverse. Tu te fais peut-être des idées, ta paranoïa te joue sans doute des tours. Mais maintenant que l’idée est là, tu n’arrives pas à la repousser. Cette élection est une mascarade totale. Tu ne sais pas quoi dire, comment protester, hurler aux gens de ne pas voter, que c’est un piège dans lequel vous êtes en train de tomber.
Tout ce que tu peux faire, c’est ne pas voter, ne pas ajouter une voix supplémentaire à ce qui s’annonce comme une victoire éclatante. Et ton sang, de moldu cette fois, pire encore de BC, risque de devenir ton pire ennemi dans ce monde aussi.

Franchement, un couple Soledad Euron, ça aurait été quelque chose de classe non ? Ils n’étaient pas partant, l’inverse eut été étonnant. En plus, voilà que sa sœur s’y mettait, comment ça elle ne ferait pas confiance à son frère pour ce genre de sujet ? Il n’avait jamais essayé de la caser, elle ne savait pas de quoi elle parlait. C’est fou comme elles étaient toujours alliées ces deux-là. Après, peut être que Théo aurait pu être l’allié d’Euron mais il y eut ces adorables petits détraqueurs au-dessus de leur tête et l’avis des deux sorciers au sujet politique, espérance, tout ça, tout ça, était bien trop différent. Il y avait demi-mesure et demi-mesure, libérer des tarés, c’était pas une demi-mesure, c’était une mesure forte et aberrante. Bientôt ce serait quoi ? On allait enfermer à Azkaban tout ceux qui ne voudraient pas exterminer les moldus ? Oh il en connaissait une qui aurait son aller sans retour si ça venait à arriver.

Si Euron s’éclipsa de son plein gré, Théo se raidit lorsqu’un sorcier attrapa sa sœur. Il avança d’un pas dans sa direction dans le but très clair de faire en sorte que ce gars enlève ses pattes du bras de sa sœur. Elle n’était pas stupide, elle se doutait bien qu’elle allait devoir voter. Alcyone se défit de l’emprise du type sans que Théo n’ait eu besoin d’intervenir. Il la suivit du regard jusqu’à l’isoloir. Il se passa quelques minutes avant qu’il puisse à son tour entrer dans l’isoloir. Soigneusement, il plia un papier en quatre, faisant en sorte que le pliage soit impeccable avant de le glisser dans l’enveloppe. Tandis qu’il sortait de l’isoloir, ses sourcils se froncèrent tandis qu’il réfléchissait, il ne se souvenait plus du nom qu’il venait mettre dans l’enveloppe. Comment ça pouvait être possible, il y avait que deux noms ? Il eut envie de revenir dans l’isoloir pour vérifier dans la boulette qu’il avait fait de l’autre papier que c’était bien Delphini qu’il avait froissé mais n’eut pas vraiment la possibilité de le faire, la faute d’un mangemort, pire que des cafards ceux-là, de vrais nuisibles, qui le poussa non pas vraiment pour qu’il se bouge les fesses plus vite, plutôt que lui était pressé de mettre son bulletin dans l’urne et que pour ça il se la jouait buffle d’Afrique. Théo alla donc glisser son bulletin sans avoir pu vérifier s’il ne s’était pas trompé. C’était inquiétant quand même de pas se souvenir.

C’est plongé dans sa réflexion, essayant réellement de se souvenir de ce qu’il venait de faire, qu’il rejoignit sa sœur et Soledad. Il comptait leur faire part de son incapacité à se souvenir du papier qu’il venait de glisser dans l’urne mais Soledad le prit de court. Qu’est-ce qu’elle voulait dire par-là ? A son tour, il regarda autour d’eux, il y avait des mines soucieuses, impossible de dire si c’était parce qu’ils avaient peur du résultat ou si c’était leur propre bulletin qui les mettait dans cet état. En attendant si lui et Soledad doutaient, ça voulait dire une chose pour Théo « Je ne pense pas que ça soit ton imagination. »

Tout s’est admirablement bien passé, l’urne s’est peu à peu remplie d’enveloppes au fur et à mesure que les sorciers sortaient des isoloirs. Certains sorciers semblaient songeurs lorsqu’ils posaient leur enveloppe mais rien d’alarmant à cela. En attendant que tout le monde ait voté, ils étaient invités à se rendre dans une sorte de salle d’attente avec un buffet pour qu’ils puissent faire passer le temps avec quelques douceurs. Les discussions dans cette pièce allaient bon train, l’ambiance était un peu plus chaleureuse maintenant que les détraqueurs n’étaient pas au-dessus de toutes les têtes.

Un brouhaha démarra lorsqu’une dizaine de personnes s’avancèrent dans la pièce avec l’urne toujours scellée, signe que tout le monde avait voté et que l’heure du dépouillement était arrivée. Une des personnes en tête de cortège utilisa sa baguette pour fabriquer une estrade, ceci afin que tout le monde puisse voir l’urne être descellée. L’urne fut déposée sur un petit tabouret et sept sorciers se chargèrent de lancer un sortilège ensemble pour la desceller, sous le regard de la foule. A partir de là, les candidats grimpèrent sur l’estrade solennellement et se placèrent face à la foule et à l’urne. Le sorcier chargé de comptabiliser les votes utilisa sa magie pour ouvrir les enveloppes. A chaque fois qu’une enveloppe s’ouvrait, le nom du candidat était scandé par le papier, le sorcier vérifiait qu’il n’y avait pas d’ensorcellement sur le papier puis le faisait brûler et pointait sa baguette sur un immense tableau pour rajouter une voix au candidat dont le papier avec scandé le nom.

Si au départ, tout le monde chuchotait en voyant des voix s’ajouter ça et là pour les candidats, très vite la tendance qui se profilait à l’horizon provoqua un silence de plomb. Les voix pour Delphini s’enchainaient et le nombre de papiers diminuaient à vue d’œil jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun. Le sorcier qui avait comptabilisé les voix montra l’urne vide à la foule, se tourna vers les candidats, annonça la grande gagnante de l’élection, mademoiselle Delphini. Si on entendait des applaudissements, beaucoup d’applaudissements, certaines personnes faisaient une tête de six pieds de longs comme s’ils n’en croyaient pas leurs yeux et leurs oreilles. Mais le résultat des votes étaient sans appels, l’Augurey avait gagné.

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