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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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A really special project - Miss Eskil :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Mer 7 Sep - 19:07
A really special project
Début juin 2021 feat  @Solveig Eskil
Une fois de plus, Rory était rentré atrocement tard dans son luxueux penthouse qu’il partageait avec sa jeune soeur cracmole. Cette dernière, récemment échappée du manoir familial et des griffes de leur père violent, occupait la chambre libre avec ses deux chats. Tout un chamboulement pour ce célibataire solitaire invétéré qu’était l’héritier Barjow. Sans parler de la complexité résidant dans leur relation, principalement depuis qu’il avait appris que cette dernière s’était rendue à Sainte Mangouste sous une pseudo identité pour évoquer son « traitement ». Autant vous dire que cette « discussion » avait été relativement mouvementée, créant un fossé supplémentaire entre la soeur et le frère. Une confirmation de plus, s’il en avait fallu une, que Lilibeth ne comprenait pas les enjeux de sa fugue. Bien trop naïve et aveugle quand aux répercussions de son acte, la responsabilité de sa sécurité revenait en toute logique à Rory. Après tout, depuis que les doutes avaient commencé à naître dans l’esprit de leur père et de Caïn, l’aîné des Barjow, Rory s’était dressé entre eux et Lili. Prenant la majorité des coups qui lui étaient destinés, un peu plus ou un peu moins ne changerait pas grand chose dans son cas. Malgré toute cette violence physique et psychologique endurée depuis des années, la jeune demoiselle n’en restait pas moins attachée à ses bourreaux. De quoi dévaster Rory, persuadé de ne pas être à la hauteur de son amour.

Rien d’étonnant dans le fait qu’il préférait passer le plus clair de son temps à l’extérieur plutôt que de se confronter à sa sœur. Communiquer n’était clairement pas son fort. En même temps avec les nombreux gros contrats à honorer, la gestion de la boutique, son partenariat avec l’hôpital pour l’étude de Lexi et le groupe d’études secret du Ministère, Rory ne manquait pas d’excuses pour s’absenter de l’appartement. Rajoutez à cela ses nombreuses sorties nocturnes pour aller dérober divers objets précieux sous forme animagus ou les simples escapades dans les établissements de nuit de la ville en quête d’amusement et de demoiselles… La nuit avait donc été relativement courte pour l’héritier Barjow rentré fortement alcoolisé d’une soirée destinée principalement à évacuer stress et frustrations qui se faisaient multiples ces derniers temps. Le réveil en fut d’autant plus compliqué avec les boules de poils que Lili osait appeler animaux de compagnie. Si Rory n’avait rien contre les êtres dotés de fourrure, lui-même prenant l’apparence d’un goupil, se faire mordre les orteils par des aiguilles acérées n’avait rien de plaisant. Ça n’était pas Snoopy, sa corneille, qui s’attarderait mais surtout se risquerait à pareille aventure. Le volatile connaissait suffisamment bien le tempérament vulcain de son maître pour ne pas s’y hasarder. Après un premier, un second puis un troisième coup de pied plus ou moins délicat pour extirper les monstres de son lit, Rory abandonna finalement son lit à ces créatures démoniaques.

Afin d’éviter d’être suivi par les deux monstres, le potionniste lança un sort de protection autour de lui contre lequel les boules de poils vinrent se heurter à plusieurs reprises sous l’œil blasé de Rory. Le nécessaire fait pour tenter de gommer les traces de sa nuit courte, il enfila un de ses costumes hors de prix, soignant avec toujours grande application son apparence pour finalement emprunter le chemin le plus sûr ces temps-ci : sa cheminée. La poudre magique lancée à ses pieds, Rory atterrit comme prévu au Chemin de Traverse avant de prendre la direction de sa boutique. Presque machinalement, sans qu’il n’ait particulièrement à faire attention à où ses pas le menaient, il se retrouva dans cette allée si familière. Celle-la même qu’il avait souvent arpenté dans sa jeunesse. A la fois pour y échapper à Caïn et les gros bras qui l’accompagnaient ou tout simplement lors de jeux enfantins. L’esprit déjà  préoccupé par les nombreuses préparations qu’il aurait à effectuer aujourd’hui, Rory tenait à honorer la promesse faite à Silas. Se montrer en société. Participer activement à cette dernière était une chose, le développement de la boutique pour s’assurer une image respectable en était une autre.

Le sorcier poussa la porte de sa boutique, le carillon placé au dessus de cette dernière annonçant son entrée dans un tintement caractéristique. Une des inventions sur-mesure du jeune homme, moyen détourné de savoir exactement qui pénétrait en ces lieux pour adopter une réponse appropriée. A l’annonce de sa venue, Connor qui se tenait derrière l’épais comptoir en bois massif sombre se figea l’espace d’un instant. Alors que Rory allait le gratifier d’une remarque cinglante, première d’une longue liste, ses prunelles sombres accrochèrent la silhouette gracieuse d’une cliente. Fuck ! Par la barbe de Merlin, faites qu’il n’ait pas ENCORE fait de conneries ! « Connor ! » S’exclama-t-il avec fermeté, faisant sursauter l’employé déjà au garde à vous face à son employeur. « Je vais prendre le relais avec Mademoiselle, va plutôt décharger la livraison de fioles dans l’arrière-cour ou… Je sais pas, occupe toi mais débarrasse le plancher. » Lui lança-t-il en empruntant le chemin qui le menait à l’arrière du comptoir, passant ainsi aux côtés de la cliente dont il n’avait pas encore pu inspecter le minois qui semblait tout de même prometteur aux vues de sa silhouette enchanteresse. « Oui, Monsieur Barjow. Désolé Monsieur Barjow. » Bafouilla Connor dont le teint avait blêmi sensiblement avant de disparaître par la porte menant au laboratoire de Rory, n’osant même pas jeter un regard à la cliente dont il s’occupait avant son arrivée. Un bref soupir échappa au co-gérant des lieux tandis qu’il déposait sur la surface du comptoir une simple enveloppe grand format et déboutonna la veste sombre de son costume. Quand ses prunelles capturèrent enfin l’émeraude de celles de son interlocutrice, un fin sourire satisfait vint illuminer ses traits. Bingo. « Mademoiselle… » Dit-il sur un ton tout de suite plus agréable, usant avec malice du timbre naturellement grave de sa voix. « Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour mon employé… Il pense bien faire. » A en juger par l’expression affichée par la demoiselle face à lui, cette dernière avait dû faire les frais d’un Connor maladroit et plus qu’incompétent quand il s’agissait de traiter une demande client. En même temps, le pauvre bougre n’avait pas grand talent si ce n’est celui d’être disponible et de vouloir travailler dans une boutique de l’Allée des Embrumes. Voilà bien là les deux seules raisons pour lesquelles il était toujours l’un de leurs employés. Heureusement que Thalia relevait un peu le niveau. « Que puis-je faire pour vous, Miss… ? » Lui demanda-t-il en sortant immédiatement son carnet de commandes qu’il ouvrit aux trois quarts pour disposer d’une page vierge. Si la demoiselle était venue pour un simple achat, Rory avait l’espoir un peu fou que Connor l’aurait déjà aiguillée vers l’objet de sa convoitise. Le fait qu’ils étaient en pleine discussion lors de son arrivée laissait plus présager une commande bien spécifique. Potion, artefact, enchantement ou peut-être même poison… Il y avait l’embarras du choix en la question. Tout ce qui lui manquait c’était une réponse de sa part mais surtout qu’elle lui dévoile son identité. Bien qu’il ne s’encombrait plus avec l’accueil de la clientèle, reléguant cette tâche à Silas qui avait clairement la fibre plus commerçante et Thalia qui pouvait s’occuper des Messieurs, croiser de charmantes demoiselles dans sa propre boutique lui avait manqué.
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Mer 7 Sep - 23:12
@Rory C. Barjow & Solveig
A really special project

Solveig referma les doigts sur le médaillon qu’elle avait porté pendant près de quatre années avec assiduité. Trônant autour de son cou comme un collier à un chien, il renfermait à lui seul des années de douleur et de peur. Il lui suffisait de poser le regard sur lui pour se rappeler des sentiments qu’elle éprouvait à l’époque et qui l’avaient empêché de retirer le bijou. Ce dernier avait brûlé sa peau et son âme. Imbibé de magie, il suintait l’aura de son ex-compagnon et dès son arrivée à Londres, il lui avait fallu l’enfermer à double tour dans une petite boîte en bois pour ne plus jamais avoir à poser les yeux dessus. Avec le temps, elle avait fini par oublier ce poids qui lui avait pourtant tant coûté par le passé. Ce ne fut qu’en rangeait quelques affaires ce matin-là qu’elle tomba dessus par le plus pur des hasards. Le voir lui causait une peine qu’elle s’efforçait d’enfouir sous une tonne de colère. Après trois années loin de Lui, elle ne pouvait plus se permettre d’être sentimentale. Tout ce qui lui restait à faire, c’était d’accepter son passé et d’avancer vers autre chose de plus grand et plus bénéfique pour elle. Sauf que Solveig ne réfléchissait pas de cette façon. Une part d’elle restait ancrée dans le passé et elle ne parvenait pas à l’en détacher. Elle pensait à Lui plus souvent qu’elle ne pouvait ou ne saurait l’admettre, surtout la nuit. Ses cauchemars se mêlaient à des rêves étranges qui lui laissaient entrevoir une fin un peu différente à leur histoire. Mais la Suédoise n’avait que faire des « et si ». Ils n’allaient pas rendre son quotidien plus facile à vivre ! Elle se battait donc constamment contre elle-même pour parvenir à reprendre un semblant de contrôle sur sa vie.

Néanmoins, elle ne put se résoudre à détruire le collier et le rangea à sa place, espérant l’enfouir suffisamment profondément dans l’obscurité pour qu’il ne réapparaisse plus jamais de lui-même. Elle l’avait serré si fort que dans sa paume subsistait la forme du cœur du pendentif, comme pour la hanter. Elle la frotta avec férocité jusqu’à ce que sa peau redevienne lisse et débarrassée de toute image perturbante. Un problème résidait à toute cette histoire et trottait dans ses pensées depuis quelque temps. Ce n’était pas la première fois qu’elle se posait la question du retour de son ex-compagnon dans sa vie. Cette simple idée la faisait vomir de haine et de peur car avant toute chose, Solveig était incapable de prédire sa réaction si cela venait à se produire. Elle se détestait pour cela. Bien sûr, comme tout un chacun, la jolie blonde aurait préféré assurer haut et fort qu’elle ne retombera jamais dans de tels travers, qu’elle avait appris sa leçon. Quelle leçon, au juste ? Elle n’était même pas certaine d’en avoir retenu ne serait-ce qu’un paragraphe. Tout cela l’effrayait et elle ne pouvait pas se permettre de laisser de tels sentiments empiéter sur son quotidien. Son ambition en pâtira forcément.

« Vid foten* » ordonna-t-elle à Dottie alors qu’elle laçait ses belles sandales qui paraissaient inconfortables d’un point de vue extérieur. En réalité, elles avaient subi un charme permettant à Solveig de courir avec si cela devenait nécessaire. La Suédoise ne mettait de côté aucune possibilité de combat. En tant que Mangemort, elle ne pouvait pas se permettre d’être vulnérable face au premier sorcier ou moldu venu. Sa chienne faisait office de première protection, il y avait ensuite sa baguette et, enfin, ses poings et ses pieds – atouts non négligeables. Solveig ressemblait à une poupée et peu se rendaient compte qu’elle était mortelle. La dalmatienne posa son arrière-train à côté de sa maîtresse et attendit que celle-ci lui fasse signe pour se redresser et se mettre en marche. La sorcière avait dressé sa chienne avec une attention toute particulière. Loin d’elle l’idée d’en faire une amuse-galerie bonne qu’à faire des papouilles et des bêtises pour amuser les médias moldus. Dottie venait d’une race de chien de garde et Solveig mettait un point d’honneur à entretenir cet aspect de sa personnalité. Elle l’avait donc élevé avec amour mais fermeté, n’hésitant pas à lui montrer les réactions appropriées à avoir en sa compagnie ou face au danger car, en effet, elles possédaient un tel lien l’une envers l’autre que la jeune chienne était probablement prête à donner sa vie pour sa maîtresse. Solveig ne l’avouait pas à voix haute, mais elle serait capable de protéger Dottie de la sienne s’il le fallait. Elle ne comptait pas établir une telle connexion avec la dalmatienne mais ne pouvait nier l’évidence : elles se comprenaient et se respectaient l’une l’autre. Voilà pourquoi, malgré qu’elle soit une jeune adulte, Dottie faisait preuve de beaucoup de calme lorsqu’elle était en présence de Solveig. Les quarts d’heure de folie que la Suédoise lui réservait lui permettaient de se défouler et d’avoir un comportement acceptable en société le reste du temps. Amour, patience et fermeté, voilà la clé.

Une main dans la poche de sa veste légère et l’autre tenant fermement la laisse de sa chienne, la sorcière emprunta plusieurs rues jusqu’à arriver jusqu’au Chemin de Traverse. Elle jeta un œil sur la dalmatienne dont l’odorat et l’attention étaient concentrés à leur maximum. Peu importe d’où pouvait venir le danger, elles étaient l’une comme l’autre préparées à lui faire face. Il ne se passa pourtant rien de dommageable, si ce n’est quelques coups de coudes dont la jeune femme se serait bien passée. Ses pas la conduisirent jusqu’à l’Allée des Embrumes et elle s’arrêta devant l’une des boutiques pour faire le point sur ses différentes options. Cela ne lui prit que peu de temps avant qu’elle ne franchisse la porte de chez Barjow & Beurk dans un tintement discret qui fit se dresser l’oreille de la chienne.

Solveig regarda tout autour d’elle avec une attention toute particulière. Chaque ingrédient ou objet pouvait avoir son utilité dans son quotidien si seulement elle s’en donnait l’opportunité mais elle n’était pas venue là pour faire des petites emplètes de plaisir. Elle avait un but, une mission et la remplir pourrait lui sauver la vie dans le futur. Elle s’approcha de l’épais comptoir en bois qui surplombait la salle et donna un peu de mou à la laisse de Dottie, qui partit fouiner de son côté. Elle estima qu’étant la seule cliente pour le moment, elle pouvait se permettre une petite largesse. À peine son interlocuteur se présenta-t-il à elle qu’il lui paru à la fois gauche et stupide. Un combo qu’il ne valait mieux pas posséder s’il voulait s’attirer les bonnes grâces de la sang-pur. Elle fit tout de même preuve de politesse mais ne se sentait pas assez à l’aise pour aborder avec lui la raison de sa venue. Du moins, pas directement.

« Bonjour, je recherche quelque chose comme une amulette de protection. Est-ce que vous possédez cela ? » Le peu d’assurance avec lequel il lui répondit fit lever les yeux au ciel de la Suédoise. Impossible pour elle de donner les détails de sa demande à ce garçon alors qu’il parvenait à peine à lui parler sans buter sur chacun des mots de sa phrase. Elle se savait parfois impressionnante mais il y avait des limites à la stupidité qu’elle ne pouvait tolérer !

« Hum, ça ne fait rien. Je reviendrai une autre fois. » Ou pas. Solveig ne fut pas tendre dans le ton qu’elle emprunta, ce qui renforça le malaise chez le jeune vendeur. Connor, s’appelait-il selon ses dires. Ou Connaud, il avait tellement balbutié qu’elle n’avait pas réussi à entendre la fin de son prénom et à dire vrai, elle s’en moquait éperdument. Prête à faire demi-tour, la porte s’ouvrir sur un nouveau tintement mais Solveig ne se retourna pas. Probablement un nouveau client qui devra subir les affres de la stupidité de ce commerçant. Existait-il seulement une autre boutique où elle puisse trouver son bonheur ? La sorcière fronça les sourcils en sentant l’aura de l’homme derrière elle s’intensifier au fur et à mesure qu’il faisait son bout de chemin vers le comptoir. Silencieuse mais attentive, elle déduisit sans mal à la conversation qui suivit qu’elle avait devant elle le propriétaire des lieux et donc, potentiellement, une personne bien plus capable que l’avorton qu’elle venait de supporter pendant près de cinq minutes. Cinq LONGUES minutes.

« Vid foten, Dottie. » L’ordre fusa de nouveau en direction de la chienne qui arrêta sa fouille pour venir s’asseoir aux pieds de sa maîtresse. Solveig posa quelques secondes sa main sur la tête à poils courts de la dalmatienne puis porta son attention sur l’homme qui lui faisait face. Comparé à Connor, c’était le jour et la nuit.

« Penser n’est pas toujours suffisant, la preuve en est » répondit-elle d’un ton glacial et prit le temps de détailler le sorcier pendant que ce dernier en faisait de même. Il possédait cette aura bien particulière, probablement attirante pour une partie des demoiselles en demande. Mais Solveig avait vécu trop lourd cauchemar pour s’y laisser prendre aussi facilement. Certes, il était beau garçon et semblait pertinemment le savoir, mais son jugement n’allait pas s’arrêter à ce simple état de fait. La Suédoise demandait plus qu’un beau visage pour satisfaire ses besoins.

« Eskil. Je voudrais savoir si vous faites des amulettes de protection sur-mesure ? » Franche, elle n’avait pas de temps à perdre en courbettes. Elle ne l’avait pas autant été avec Connor pour des raisons évidentes mais face au Barjow, elle savait avoir affaire à un professionnel calé dans son domaine d’expertise. Si quelqu’un pouvait l’aider, c’était lui. Ou son associé, bien sûr.


*en suédois "Au pied"
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Sam 10 Sep - 18:46
A really special project
Si Rory avait toujours privilégié l’arrière de la boutique à la relation client ça n’était pas car il excellait plus dans l’un que l’autre. Il s’agissait là d’une évidence si flagrante que le mentionner relevait presque de l’affront à ce stade. Non. La raison pour laquelle Rory Barjow s’était très rapidement exilé dans son laboratoire occupé par l’ensemble de l’arrière boutique s’avérait être bien plus simple que cela. Le jeune homme exécrait au plus au moins son prochain. Quelques exceptions à cette haine sourde de l’être humain se dressaient tout de même en rempart. Dans n’importe quel film à gros budget ou suffisamment cliché pour lever des fonds conséquent, abrutissant la masse par la même occasion, des scénaristes en manque d’inspiration auraient expliqué cela par son enfance particulière dure. Son « origin story » comme ils disent. Les rares personnes en qui il plaçait sa confiance et qu’il appréciait de façon complètement désintéressé seraient ceux l’empêchant de devenir le prochain grand vilain d’une série de films aux supers héros bodybuildés.

Son manque de patience principalement pour la stupidité, une empathie inexistante remplacée par un égo surdimensionné couplé à un génie bien souvent incompris faisaient le combo parfait pour rendre Rory Barjow parfaitement exécrable aux yeux de nombreux individus. Voilà pourquoi Silas s’occupait des clients, pourquoi il avait établi, sans broncher, ses quartiers dans l’arrière boutique. Au moins, en ces lieux, personne ne viendrait l’emmerder avec des questions et préoccupations parfaitement absurdes. Il y avait déjà les quelques soirées mondaines auxquels il devait se rendre par pure conscience professionnelle pour pareille torture. Autant ne pas s’en infliger plus sur son lieu de travail. Connor remplissait parfaitement le rôle du souffre douleur. Cela dit, son plan n’était pas parfait. Quelques failles subsistaient, le forçant à se confronter aux clients passant la porte de son établissement. Les absences du fils Beurk, l’incompétence à pleurer de Connor mais surtout les demandes spéciales nécessitant un expert en la matière. Si Silas était un vendeur brillant, fin connaisseur en artefacts, manipulateur de haut vol dès qu’il était question de vendre tout et n’importe quoi au premier badaud venu, dès que la question d’enchantement d’objets, de potions ou poisons sur-mesure, c’était à son tour d’entrer en jeu.

Ce matin, alors qu’il arrivait à peine, constatant l’absence de son acolyte de toujours, Rory en déduit rapidement que la cliente présente ne venait pas juste pour refaire son étagère de potions et herbes rares. Non. Si ses emplettes avaient été plus triviales, moins spécifiques, il espérait, que dis-je, nourrissait l’espoir un peu fou que Connor n’ait pas hésité une seule seconde à lui présenter l’objet de sa venue d’un coup de baguette. C’était bien pour une requête spécifique que la jeune femme se tenait dans sa boutique. Après avoir grossièrement réprimandé et congédié son employé, Rory contourna le comptoir pour venir à la rencontre de la charmante créature le gratifiant de sa présence. Charmante était bel et bien le mot. La froideur affichée par la jeune femme avait presque quelque chose d’excitant, lui faisant à peine remarquer le chien à ses côtés. Ses récents contact avec des canidés ne s’étaient jamais bien passés, le poussant instinctivement à se méfier. Il faut dire que les circonstances dans lesquelles pareilles rencontres avaient eu lieu ne lui offraient pas le luxe d’un contact familier avec les bêtes à poil…

« La main d’oeuvre de qualité se fait rare il faut croire… » Commenta-t-il à sa réponse, cachant à peine l’amusement qu’avait fait naître cette froideur affichée par la demoiselle. Malgré le jeune âge qu’il lui décelait, elle n’était pas du style à se laisser impressionner et encore moins facilement séduire. Un point d’autant plus intriguant pour lui qui aimait les défis. Pour une fois qu’il rencontrait une cliente intéressante réellement venue dans un but précis, il allait clairement en profiter. Sa demande lui fit hausser un sourcil tandis que la plume à papote inscrivait sous son contrôle le nom de famille énoncé en début de phrase. Une amulette de protection sur-mesure ?! Dans quel style d’emmerdes elle a bien pu se foutre avec son joli minois ?!  « Nous proposons effectivement ce type de produits. » Répondit-il avec le plus grand calme. Cacher son enthousiasme pour pareille commande était une des règles de Rory, principalement quand il ne connaissait pas le commanditaire. Certains comme Monsieur Ombrage avaient droit à un chouillat plus d’expressions de sa part mais les autres devraient se contenter de sa froideur et cet air suffisant comme si on l’insultait avec pareilles demandes aussi triviales. Pour vraiment intéresser Rory Barjow, il fallait se lever tôt. Ou être une jolie créature aux courbes avantageuses.

« Afin d’être à même de vous orienter au mieux dans le choix du type d’amulette qui vous conviendra le mieux il va me falloir quelques informations au préalable, Miss Eksil. » Annonça-t-il alors tandis que la plume à papote à ses côtés s’agitait déjà pour lister les nombreux éléments auxquels il pensait dans le cas de pareille demande. « Dans un premier temps s’agit-il d’une protection dont vous avez besoin au quotidien ou simplement durant certains moment cruciaux de votre journée comme lors d’un déplacement ou en dehors de chez vous ? » Les scénarios étaient multiples, défilant les uns après les autres dans son esprit qui tentait déjà d’énumérer toutes les éventualités auxquelles il faudrait faire face. Les facteurs de praticité, discrétion et esthétique, puisqu’il s’agissait d’une jeune femme, seraient également à prendre en compte. Il n’allait pas pouvoir lui proposer un produit qu’il conseillerait pour protéger un espace donné si c’était bel et bien pour toute sa personne. De la même façon, la quantité de magie nécessaire ne serait pas identique en fonction d’une protection vingt quatre heure sur vingt quatre ou pour juste une heure. Subitement, et avant même qu’elle n’ait le temps de répondre, une seconde question essentielle lui vint à l’esprit. « S’agit-il également d’une protection spécifique que vous recherchez ? » Rajouta-t-il avant de finalement préciser. « Contre une personne ou plus une menace en général sans identité fixe comme le Blood Circle ou les détraqueurs ? » Un détail qui avait son importance pour l’inventeur qu’il était. Bien loin de détailler tout son processus créatif face à la demoiselle, secret professionnel oblige, Rory se devait de tout de suite demander pareille information avant de proposer la moindre solution. Évident pour lui, probablement obscur pour les autres…
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Dim 11 Sep - 16:42
@Rory C. Barjow & Solveig
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« Elle tient parfois du mythe. » L’échange était surprenant de fluidité, surtout pour elle. En un instant, il était parvenu à lui faire tirer du nez ironie et sarcasme, ce qu’elle ne réservait qu’en milieu de conversation d’ordinaire. Il fallait croire que sa froideur n’avait pas d’effet sur le propriétaire des lieux et elle trouva cela tout à fait intriguant. Solveig ne releva pas tout de suite sa bonne physionomie car, à moins que la personne ne face d’elle ne soit affreusement laid, elle n’y faisait que rarement attention. Au contraire, son expérience de la vie lui avait enseigné que la beauté cachait les vices les plus retords de l’humanité. Elle-même, que l’on pouvait qualifier de « belle », possédait son lot de noirceur. Il était facile de se cacher derrière un visage harmonieux et un sourire préfabriqué, elle l’expérimentait tous les jours et chaque fois, elle devenait un peu meilleure à ce jeu-là. À l’expression qu’afficha Barjow sur son visage, il lui sembla reconnaître la même façade.

Sans perdre plus de temps, elle formula la raison de sa présence dans cette boutique, certaine qu’elle ne devait pas être la première personne à effectuer une telle demande. Après tout, n’étaient-ils pas supposés être spécialisés dans ce type de magie ? Un simple coup d’œil autour d’elle venait approuver ses dires, tout comme les propos suivants du Barjow. Solveig ne manqua pas de noter l’expression sur son visage, résultat de sa demande spécifique et se questionna sur la clientèle des lieux. Avec la puissance du Blood Circle qui s’affirmait un peu plus chaque jour, ce genre de protections devait faire un tabac sur le marché sorcier. Alors pourquoi un tel étonnement ? Ah oui, parce qu’elle ressemblait à ces jeunes filles de bonne famille dont on supposait que la vie devait être facile et paisible en toutes circonstances. Quelle ironie…

Ah, elle s’attendait à ce qu’on lui tire un peu plus les vers du nez alors bien sûr, Solveig s’était préparée à répondre à toutes sortes de questions. Ses besoins, ses raisons… Elle ne comptait pas donner à Rory toutes les informations dont elle disposait, plus par sécurité que par manque d’envie. Elle jeta d’ailleurs un œil à la plume à papote qui ne semblait pas vouloir s’arrêter et tentait de deviner chaque lettre qui s’inscrivait sur le parchemin. Il ne lui laissa pas le temps de répondre à la première salve de questions mais ce n’était pas plus mal. Y réfléchir ou ne serait-ce que l’évoquer plongeait Solveig dans un passé qu’elle préférait oublier, et contre lequel elle devait se protéger désormais. Le futur était particulièrement incertain en ce qui concernait son ex, il pouvait revenir à chaque instant dans sa vie et bien qu’elle fût affirmative sur sa manière de gérer une potentielle rencontre, la Suédoise gardait en tête que sa réaction pouvait s’avérer être aux antipodes de ce qu’elle espérait. De plus, en cas d’attaque surprise, l’amulette lui laissera quelques secondes vitales pour prendre une décision efficace. Pourquoi maintenant ? Elle ne saurait le dire. Il aura fallu trois ans à Solveig pour réaliser qu’elle ne pouvait plus continuer de vivre dans la peur constante du retour de son ancien compagnon. La succession de ses diverses nuits teintées de cauchemars aurait dû lui mettre la puce à l’oreille mais la sorcière était du genre borné. Tant qu’elle ne décidait pas d’une chose elle-même, elle refusait d’en entendre parler.

Monsieur Barjow ci-présent posait les bonnes questions et elle dû bien reconnaître là son professionnalisme. Ou sa curiosité un peu trop poussée ? Elle ne voulait pas être dupe au point de croire qu’il ne demandait tout cela que dans un intérêt professionnel. Personne ne le faisait. D’une certaine façon, il représentait une passerelle entre plusieurs sorciers et qui pouvait réellement dire (à part lui) de ce qu’il allait faire des informations qu’elle allait lui donner à son sujet ? La jeune femme tourna plusieurs fois sa langue dans sa bouche avant de prononcer le moindre mot. Chaque phrase devait être parfaitement maîtrisée pour ne laisser fuiter aucune donnée trop personnelle.

« J’ai besoin d’une protection constante, nuit et jour, que ce soit chez moi ou en extérieur. Contre une personne spécifique dont l’identité m’est connue. Aurez-vous besoin d’un élément lui appartenant (ou lui ayant appartenu) pour procéder à la fabrication ? » Pour cela, elle était prête à céder de nombreux objets qu’elle avait gardés malgré elle suite à leur séparation, ne pouvant se résoudre à les détruire. Elle espérait probablement qu’il la soulage en lui disant que ces objets pouvaient enfin trouver une utilité dans sa vie actuelle mais ne comptait pas trop dessus. Le simple fait qu’elle les ait toujours témoignait de sa faiblesse et de ce besoin d’une protection supplémentaire.

Pour autant, elle n’attendait aucune pitié de la part du Barjow. Solveig était bien trop fière pour accepter qu’on la regarde avec tant de compassion. Elle préférait être vue en égale et ne s’inquiétait pas d’être perçue comme une femme froide et insensible. Il n’y avait pas de place pour l’apitoiement et la médiocrité dans son quotidien, encore moins pour la condescendance de ses homologues masculins et féminins car oui, les femmes avaient ce curieux besoin de lui témoigner de l’affection quand elle ne demandait absolument rien de la sorte. Ainsi, Solveig avait appris à ne pas raconter son histoire (autre que pour les raisons évidentes de discrétion et du caractère privé de son passé) afin que personne ne la prenne en pitié ou ne s’attende à ce qu’elle pleure. Elle détestait les jérémiades, ce n’était pas pour en produire elle-même ! En fin de compte, peu importe ce qu’elle racontait au sorcier face à elle aujourd’hui, elle n’attendait de lui aucune charité ou compassion. Au contraire, elle serait profondément soulagée qu’il la traite comme une simple cliente sans lui témoigner une quelconque sympathie. Solveig n’en avait que faire de la gentillesse des autres qui, bien souvent, cachait de la bêtise ou de plus sombres desseins. Elle continua aussitôt.

« Car j’ai avec moi quelques objets qui pourraient peut-être faire l’affaire. Je me demandais également s’il serait possible d’assister à sa production ? » Elle poussait peut-être le bouchon un peu trop loin mais la vie de Solveig était faite de cette audace qui la caractérisait si bien. Elle ne passait que rarement par quatre chemins pour exprimer ses envies et opinions et dans le cas actuel, il était hors de question pour elle de payer un objet et une prestation en fermant complètement les yeux sur ce que le marchand comptait faire une fois dans son atelier. Elle avait besoin de suivre le processus pour être certaine de l’efficacité de son produit et, il fallait le mentionner, pour être rassurée sur le fait que personne à part lui n’ait pu y toucher. Elle ne connaissait pas les mesures de sécurité de cet établissement mais restait persuadée qu’il ne faudrait pas grand-chose à son ex pour entrer ici et bidouiller l’amulette afin d’avoir l’effet opposé de ce qu’elle recherchait. Prudence étant mère de sureté, il était donc logique qu’elle fasse une telle demande auprès du Sieur Barjow. Là encore, elle ne pensait pas être la seule à formuler ce type de requête mais vu la tête du type en question, doutait qu’elle soit acceptée. Solveig ne comptant jamais sur le hasard ou la chance, elle avait déjà prévu de sacrés arguments pour appuyer sa demande.
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Anonymous
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Mar 13 Sep - 18:22
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Dans le milieu de la haute société puriste sorcière, Rory Barjow était connu pour ses remarques acerbes à vous désarçonner les plus téméraires partisans de joutes verbales. Il usait et abusait de sa langue bien pendue pour mettre à terre quiconque osait l’aborder sans sollicitation de sa part ou tout simplement avait l’audace d’évoquer en sa présence le sujet des enchantements d’objets et potions. Rory Barjow était intraitable, cruel dans ses mots et d’une insolence folle. Un combo qui pouvait avoir le don d’en irriter plus d’un quand cela ne les faisait tout simplement pas fuir sa présence. Retrouver pareille caractéristique chez ses prochains possédait donc une saveur toute particulière. Si les clients franchissant le seuil de sa porte avaient certaines attentes plus ou moins élevées quand aux produits qu’ils venaient acquérir, aucun, pas même les plus antipathiques, ne possédaient le répondant de cette demoiselle. Bien loin de simplement se montrer désagréable, le sarcasme sous couvert de froideur aussi glaciale de son blond radieux parvint à susciter l’intérêt de l’héritier. Oh bien sûr, cela avait déjà été chose faite quand il avait aperçu sa silhouette mais bien plus que des courbes charmantes, Rory était principalement attiré par un esprit bien fait. Des cruches au corps de rêve il pouvait s’en dégoter dans n’importe quel bar de Londres. Une sorcière suffisamment à l’aise pour venir de son propre chef jusque dans sa boutique, à l’allure fière, aussi glaciale que cet accent nordique qu’il percevait dans son anglais et cet ordre glissé à l’attention de son chien, dont le cynisme n’ôtait rien à sa beauté… Ça c’était rare ! Ça, ça ne courrait pas les rues et méritait qu’il s’y intéresse.

Rory se contenta donc de soutenir son regard clair l’espace d’un instant, dissimulant son intérêt sous couvert de politesse commerçante. Pas de sourire supplémentaire, pas de charme saupoudré pour la lui mettre dans la poche. Miss Eskil n’était pas de ces femmes qu’il séduit par un simple rictus. Il ne savait pas encore ce qui pourrait faire craqueler cette enveloppe presque trop parfaite de retenue et sérieux mais intérieurement, Rory se lança le défi de s’y atteler. Lentement, sûrement, il allait venir gratter la surface pour déceler ce qui s’y cachait. Avant toute chose, le travail reprit le dessus avec la demande formulée par Miss Eskil. Une interrogation à laquelle il répondit par la positive, bien décidé à la garder en tant que cliente. Un moyen détourné pour également en apprendre plus sur elle, ses questions devinrent plus précises motivées par la nécessité de fournir un travail de qualité. Après tout, en poussant sa porte, en venant chez Barjow & Beurk, Miss Eskil devait s’attendre à un service haut de gamme. Si tant est qu’on lui ait déjà vanté les louanges des créations de Rory en la matière. Qu’importe qu’elle vienne par pur hasard ou sur recommandations, l’héritier Barjow ne faisait aucune distinction si triviale. La seule chose qui l’intéressait ? L’argent ! Si elle avait les moyens de payer sa prestation, alors il s’appliquerait à lui fournir le meilleur produit fini possible du marché sorcier.

La plume ainsi que son attention pendues aux lèvres de la jeune femme, l’objet enchanté se remit à frénétiquement griffonner les informations fournies tandis que Rory réfléchissait aux formes que pourraient prendre pareille amulette. Une protection constante qu’importe le lieu et contre une personne spécifique… Bien différent de ce qu’il avait l’habitude de vendre. Depuis l’ascension du Blood Circle, les sorciers fréquentant sa boutique optaient pour deux solutions : le simple sortilège de protection ou l’amulette générique. Pour en demander une sur-mesure, la menace subie par la demoiselle devait être conséquente. A en juger par son apparence et le fait qu’elle possède déjà un objet ayant appartenu à son agresseur laissait suggérer un ex. Rien de bien original là dedans… Tandis qu’il faisait parvenir à lui par un simple coup de baguette une petite boîte métallique noire scellée par un sortilège électrisant, Rory eut à peine le temps de répondre à Miss Eskil que cette dernière reprit la parole. La plume à papote notait déjà de son côté les différentes solutions à explorer pour confectionner l’amulette, lui-même occupé à lever l’enchantement sur la boîte quand sa question les stoppa net. En effet, la plume ayant été enchantée pour être liée aux pensées de Rory, pareille demande parasita sa course effrénée sur le parchemin.

En une fraction de seconde, le jeune héritier passa d’un profond intérêt et enthousiasme pour le projet qu’il lui était exposé à une colère sourde. La menace était toujours là, tapie dans l’ombre. Il l’avait simplement oublié pendant un instant, s’était laissé distraire et bêtement happé par l’appât du gain sans compter sur l’apparence agréable de son émissaire. Ses traits se tendirent sensiblement, se redressant lentement pour la toiser de toute sa hauteur. Si de nombreux sorciers auraient immédiatement porté leur main à leur baguette, Rory pouvait compter sur l’une des nombreuses lames qu’il gardait habillement dissimulées sur lui. Il croisa les bras sur son torse, glissant ainsi contre celle rétractable logée contre son avant-bras gauche. « Assister à la production ? » Répéta-t-il avec un calme annonciateur de tempête. Toutefois, pour tout oeil dépourvue d’un minimum de jugeote, Rory pouvait simplement paraître hautain, froid et presque vexé. Il n’en était rien. Cette simple question avait éveillé en lui le doute. Il ne connaissait rien de cette jeune femme, de ses connexions, de son passé, de son allégeance… Elle pouvait très bien avoir été payée par son paternel pour lui soutirer des informations. Pourquoi subitement demander à assister à la production quand tous les autres se contentaient de demander à combien cela leur reviendrait ?! Un profond soupir lui échappa, tentant de calmer la rage qui faisait lentement mais sûrement son chemin en son sein. « Miss Eskil, si vous doutez de la sécurité de mon établissement ainsi que du soin attaché à la réalisation de mes enchantements, sachez que j’applique un soin particulier à protéger mon laboratoire ainsi que chacune de mes créations individuellement. Je ne me contente pas d’un simple Protego Maxima comme certains de mes concurrents. Le protocole appliqué ici ferait pâlir de honte les établissements les plus prestigieux de notre pays. » Bon, peut-être pas pâlir mais jalouser d’inventivité. Ça par contre, oui.

Une autre possibilité fit alors son chemin dans l’esprit du jeune inventeur de talent. L’espionnage industriel. « En revanche si c’est pas curiosité que vous souhaitez assister à la fabrication, sachez que je ne vous livrerai aucun de mes secrets. » Ça ne serait pas la première et dernière fois que la concurrence lui envoyait une charmante demoiselle pour tenter de lui extirper ses secrets. Elles avaient été nombreuses à tenter de lui extraire les vers du nez mais Rory n’était pas né de la dernière pluie. Il avait déjà la boutique à préserver des incursions surprises de son paternel et ses tentatives d’espionnage pour tomber aussi facilement dans pareil piège grossier et franchement insultant quand à son intelligence.
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Mer 14 Sep - 22:33
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Depuis sa prise de position devant le comptoir de la boutique, Solveig n’avait pas bougé d’un orteil. Son attitude demeura intacte même lorsqu’il lui posa des questions sur l’utilité qu’elle ferait d’une telle protection et dans quel cadre. Bien loin d’être naïve, la Suédoise pouvait néanmoins entendre qu’il s’agissait d’informations essentielles pour produire le talisman qu’elle souhaitait et ne broncha pas. Elle partagea avec lui ce qu’elle estimait bon d’être connu du Barjow sans pour autant rentrer dans les détails de sa vie intime passée. S’il devina la personne se cachant derrière les échantillons qu’elle avait ramené, elle n’en sut rien. Qu’il la juge ou non n’était pas de son ressort et elle s’en moquait bien. Une tâche devait être accomplie et Solveig tenait absolument à s’assurer qu’il en serait ainsi. Ultimement, elle demanda à assister à la production du bijou sans savoir au préalable que cela était un sujet sensible chez le propriétaire des lieux. D’un tant soit peu séducteur, son comportement changea du tout au tout lorsqu’il se redressa face à elle. Il dû bien prendre un ou deux centimètres tant son dos était droit et la façon dont il croisa les bras sur sa poitrine envoya un message d’alerte à la sorcière. Elle jeta un œil tout particulièrement à ses mains, dont elle guettait le moindre geste. Il semblerait que sa demande ait vexé l’homme qui ne manqua pas de le faire savoir. Solveig, pourtant, ne s’en inquiéta pas outre mesure. Elle soutint son regard de la même façon que lors de ces dernières minutes en sa compagnie. Rien n’avait changé dans son comportement et quoiqu’il vît chez elle, ce n’était sûrement pas de son fait. Elle voulait s’offrir les services d’un bon commerçant et souhaitait s’assurer que tout serait en ordre. Malheureusement pour eux deux, elle allait se montrer inflexible sur le sujet.

« J’en suis ravie pour vous. » Mais en quoi cela venait-il mettre un frein à sa demande ? Elle ne demandait pas à obtenir tous les secrets de son processus de fabrication… simplement à s’assurer de ses propres yeux que rien ne pouvait être affecté par son ex, de près ou de loin. Bien sûr, elle ne le pensait pas capable de comprendre cela étant donné qu’elle n’en faisait pas mention à voix haute. Il paraissait offensé par une telle requête mais Solveig resta impassible face à une telle démonstration de pouvoir et de caractère. Voilà bien longtemps que les hommes avaient cessé de l’impressionner par leur carrure et leurs grands airs supérieurs. Parce qu’elle était une femme, ils s’autorisaient à agir avec elle comme un père avec leur enfant. C’était tout bonnement insupportable pour une jeune femme aussi respectable qu’elle, qui tentait chaque jour de se défaire de l’emprise des hommes sur sa vie. Une vie qu’elle souhaitait mener comme elle l’entendait et sans attendre l’aval de qui que ce soit.

« Avec tout le respect que je vous dois ainsi qu’à votre expertise et à votre entreprise, Mr. Barjow, je me moque bien de vos secrets. Ils ne m’intéressent guère bien que je puisse reconnaître à ce métier un certain attrait. Je ne sais pas pour qui vous me prenez, mais je ne suis pas l’une de vos concurrentes assez stupides pour se présenter en personne. Vos paroles ne sont rien de plus à mes yeux que des mots de commerçants avec pour ultime but de me faire sortir plus de monnaie du portefeuille. Je veux assister à la production car aussi étrange cela puisse-t-il vous paraître, je suis en droit de ne pas faire confiance au premier homme venu me promettant efficacité et rendement. Si votre établissement est aussi protégé que vous le prétendez, il n’y aura donc aucun inconvénient à ce que je sois présente lors de la confection d’une protection qui est destiné à mon usage personnel, ma sécurité, n’est-ce pas ? » Elle n’éleva pas une seule fois la voix et garda son menton fermement redressé en direction du Barjow, tandis que son regard ne quittait pas le sien. Néanmoins, sa main venait de se poser à nouveau sur la tête de la chienne, dont l’arrière-train venait de se soulever d’un tout petit centimètre. Presque imperceptible mais elle ne serait pas étonnée qu’il s’en soit rendu compte. Adopter une attitude aussi défensive qu’agressive avec lui n’allait pas faciliter leurs affaires, à l’un comme à l’autre. Solveig savait exactement ce qu’elle voulait et elle était prête à s’excuser du dérangement, tant qu’il lui permettait d’obtenir son dû. Dans le cas contraire, elle savait parfaitement ce qu’elle avait à faire.

« Mais je peux comprendre que vous jugiez cela impossible à réaliser. Un propriétaire se doit de protéger son entreprise et je suis parfaitement en mesure de saisir cela. Néanmoins, je me montrerai moi aussi intransigeante. Vous êtes certainement le meilleur de l’Allée des Embrumes, mais assurément pas le seul à pouvoir me fournir un tel service. » Dans son regard résidait une lueur de défi. Un défi qu’elle lui lançait l’air de dire « serez-vous capable de chambouler votre méthode de fonctionnement ? ». Car tout comme elle pouvait trouver un autre fabriquant ailleurs, elle n’était pas sa seule cliente du mois et il pouvait aisément se passer de son argent, s’il le souhaitait. Les affaires semblaient prospères et elle pouvait reconnaître en lui le même caractère dur qui faisait d’elle cette femme intraitable debout devant lui.

« Si vous le souhaitez, je peux signer une clause de non-divulgation et ainsi, j’emporterai avec moi dans ma tombe tout ce que j’aurais vu de cette fabrication. Je suis même prête à vous payer le double pour le dérangement. » Allait-elle obtenir une réponse positive à cette proposition ? Le contraire lui semblait plus probable. Debout chacun de leur côté du comptoir, aucun ne semblait vouloir ni pouvoir donner un peu plus de terrain à l’autre. Les inquiétudes de Solveig étaient bien réelles et elles ne pouvaient pas les étouffer aussi aisément. Si elle acceptait cette amulette sans avoir pu s’assurer de sa production détachée de toute mauvaise intention, elle passerait le reste de son existence à se demander s’il n’était pas corrompu par une tout autre magie. Elle ne pouvait plus se permettre de se laisser manipuler par les hommes.
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Dim 18 Sep - 10:54
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Les apparences sont trompeuses. Voici l’une des nombreuses leçons provenant de Barjow senior et retenues par son fils, héritier malgré lui. Ils formaient le parfait exemple de cette phrase si lourde en conséquence. Leur petite famille en apparence propre, pure et à l’avenir prometteur cachait une violence brute mortifère. Pour la société sorcière, Rory Barjow faisait figure de fils rebelle, le vilain petit canard au génie mal exploité. Oh bien sûr il brillait dans les nombreuses préparations plus ou moins douteuses et artefacts confectionnés entre les murs de son atelier. Ses créations trouvaient facilement preneur sans que le moindre soucis ne soit porté quant aux motivations de son acheteur. Rory se foutait bien de savoir si vous alliez empoisonner un moldu, sorcier ou autre avec ses poisons. Vous étiez prêt à payer la somme demandée, il vous fournissait l’objet de votre demande. Tout est une question de business. Ses clients venaient spécialement le voir pour cela. Bien qu’il n’était pas partisan de la cause Mangemort, ces derniers trouvaient toujours leur compte chez Barjow & Beurk sans craindre des questions indiscrètes ou une quelconque forme de discrimination. C’était justement car il s’évertuait de servir tout le monde sur un pied d’égalité que la boutique co-tenue par Rory brillait également de part son sérieux. Anonymat, discrétion et surtout protection accrue de tout ce qu’elle contenait. Voilà ce qu’il défendait bec et ongle à la fois pour sa clientèle mais aussi et surtout pour se prémunir des incursions surprises de son paternel. Voir tout ceci remis en cause par une jeune femme s’avérait donc insultant. Qu’elle vienne de la concurrence, de la part de son père ou tout autre source de menace non identifié s’avérait tout bonnement insupportable. Homme ou femme, sa réaction était identique. Rory Barjow n’était pas de ceux qui s’abaissent à traiter le sexy féminin de quelques faveurs réductrices. Non. On le menaçait, il répliquait aveuglément.

La menace sourde qui suintait du moindre de ses pores était tel un avertissement envers son interlocutrice. Si elle s’était renseignée à son sujet, la demoiselle devait avoir conscience du danger qu’il représentait si une confrontation physique devait avoir lieu. Ça n’était pas un simple chien de garde qui l’arrêterait. Ni même une baguette. Encore moins une baguette d’ailleurs. L’impulsif se garda bien tout de même de passer immédiatement à l’offensive. Dans d’autres circonstances, l’héritier n’aurait pas hésité à attaquer mais ça n’était ni le lieu ni le moment pour s’adonner à pareil loisir. La présence de ce chien dont il ignorait l’étendue de son attachement pour sa maîtresse, celle de Connor avec son éternelle maladresse quasi systématiquement délétère mais également la proximité de tous ces artefacts et autres objets si précieux qui risquaient d’être pulvérisés dans un simple excès de rage. Voilà ce qui l’arrêtait, poussant le jeune homme à expliquer, dans un calme relatif trompant simplement les plus faibles d’esprit, les raisons pour lesquelles Miss Eskil n’avait pas besoin d’assister à la confection de sa future amulette.

Sa réaction, ou plutôt l’absence de toute émotion animant ses traits ne fit qu’attiser sa suspicion. Rory était plus habitué à gérer des clients aux exigences explosifs quand elles se frottaient à son refus. La demoiselle et ce calme apparent affiché avaient donc de quoi l’intriguer autant que l’agacer un peu plus. De toute évidence, son jeune âge couplé à ses origines nordiques obscures jouaient en sa défaveur. Ceux qui se rendaient dans sa boutique savaient vers qui ils se tournaient ainsi que sa réputation bien établie après toutes ces années. La prise de parole de Miss Eskil fut un affront dans plus, confirmant silencieusement l’étendue de son ignorance à son sujet. L’ire sourde grondant en son sein vint subrepticement tendre un peu plus ses traits, nouvel avertissement à son égard. Un voile de noirceur vint se loger sur ses orbes tandis qu’il la détaillait, gagnant en profondeur à chacun de ses mots. Elle osait retourner ses arguments contre lui, affirmant qu’il n’avait rien à craindre de sa présence dans son laboratoire si ce dernier était si bien protégé que cela. Un profond soupir lui échappa pour tenter de regagner en constance. Elle se fout de ma gueule cette petite conne…

Bien connu de tous pour ne pas s’embarrasser de clients lui déplaisant, Rory ne faisait pas de quartiers. Miss Eskil n’allait pas faire exception si elle continuait sur cette lancée. Aller voir la concurrence ne constituait donc clairement pas un argument de taille pour le faire céder à son caprice. Au contraire même, cette simple mention provoqua le jeune homme. A trop vouloir jouer avec le feu, elle allait se brûler car si d’autres boutiques du Chemin de Traverse étaient à même de lui fournir une amulette de protection, aucune d’entre elles n’étaient capable d’y appliquer le niveau de précision qui attiraient les clients chez lui. Alors même que l’héritier Barjow s’apprêtait à congédier la jeune impertinente, sa dernière proposition eut le mérite de lui faire hausser un sourcil. Une classe de non-divulgation. Elle semblait donc déterminée à faire affaire avec lui. Un point qui parvenait partiellement à reléguer son affront au second plan, l’argent n’étant même plus devenu un sujet de préoccupation à son stade. Le silence vint s’installer dans la petite boutique, emplissant l’espace qui s’était crée entre eux suite à sa demande. A la fois intrigué et méfiant, Rory finit par briser l’ambiance devenue presque irrespirable tant la tension s’était drastiquement accumulée. « Si vous tenez tant que cela à assister à la fabrication, un serment inviolable ne devrait par conséquent vous poser aucun problème… Miss Eskil. » Formula-t-il d’une voix étrangement posée. On pouvait y lire une touche d’amusement, provocateur et satisfait par l’impasse dans laquelle il la mettait volontairement. Une bonne façon de déceler si la demoiselle était complètement honnête ou tentait de l’endormir avec de belles paroles. L’héritier pourra même le vice un peu plus loin, rajoutant non sans un rictus satisfait étirant le coin de ses lippes. « Je ne dévoilerai aucune des informations apprises nécessaires à la confection de votre amulette et vous ne pourrez évoquer ce que vous avez vu de mon travail. » Elle avait insisté sur ne pas pouvoir lui faire confiance, il allait en jouer. Si sa demande était, comme elle l’affirmait, uniquement motivée par un besoin de contrôle et une paranoïa salvatrice, savoir que ce sort les unissait devrait être une profonde source de satisfaction. Il ne restait plus qu’à attendre le verdict déterminant la suite que prendrait leur rencontre.
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Mar 20 Sep - 21:40
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Solveig se montrait franche, impassible et comme bien souvent dans ce genre de situation, elle pouvait paraître arrogante. La Suédoise n’était pas ignorante de l’effet qu’elle pouvait avoir sur ses congénères et le degré d’énervement ou de malaise qu’ils pouvaient atteindre en sa présence. Le fait est qu’elle n’avait pas le temps pour les sensibleries et autres déférences. Elle ne voyait en l’homme en face d’elle qu’un outil lui permettant d’atteindre un but. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était qu’il se mette au travail sans plus attendre car elle ne voulait pas perdre plus de minutes. Dans un ultime espoir de lui faire accepter au plus vite les termes de ses conditions pour ce projet, elle proposa une clause de non-divulgation, persuadée que cela aiderait le commerçant à revenir sur sa position initiale et lui ferait comprendre qu’elle ne cherchait aucunement à lui voler un quelconque procédé. Seul son besoin de contrôle constant la guidait dans cette démarche et il sembla, l’espace d’un instant, perdre un peu de la tension qui avait soudainement tendu son corps. Un mouvement à peine perceptible que la sorcière avait cru déceler chez lui. Elle prit cela pour une bonne chose même si elle se savait bien loin d’avoir gagné le combat qui les opposait. Mais Solveig pesait et pensait chaque mot sortant de sa bouche et si elle lui proposait un tel marché, elle s’engageait à le respecter. Un serment inviolable ferait parfaitement l’affaire et si cela pouvait en effrayer plus d’un, la jeune femme se savait prête à tout pour obtenir la protection dont elle avait besoin. Ce serment ne serait pas bien compliqué à respecter quoi qu’il en soit. Si elle avait un profond respect pour le métier qu’exerçait Barjow, il ne lui était pour le moment d’aucun intérêt autre que celui pour lequel elle venait de mettre les pieds dans la boutique. De toute évidence, aucun d’entre eux ne faisait confiance à l’autre et cette égalité dans le contrat satisfait Solveig plus que de raison. Il vint d’ailleurs rajouter un détail qui termina de convaincre Solveig de la bonne marche de cet échange. Il pensait peut-être la contraindre à quoi que ce soit en agissant ainsi mais elle venait d’obtenir exactement ce qu’elle était venue chercher.

« Qu’il en soit ainsi. » Elle accepta les termes du contrat dans un hochement de menton ferme et décisif. Son regard n’avait pas quitté celui de Barjow un seul instant et démontrait sa détermination à toute épreuve. Pas un instant elle n’avait flanché face à ses yeux sombres qui avaient probablement cherché à la dominer. Un seul homme y était parvenu et elle s’était promis de ne plus jamais laisser qui que ce soit avoir un tel pouvoir sur elle. Bien sûr, le commerçant n’avait aucune idée de tout cela mais elle ne put s’empêcher d’être curieuse à son sujet. Il s’était montré si peu enclin à accéder à sa demande. Est-ce qu’un simple serment inviolable changeait toute sa perspective ? Ou avait-il autre chose en tête la concernant ? Solveig, même bien avant cette horrible expérience, avait toujours fait preuve d’une certaine paranoïa. Une paranoïa qui s’était accrue en apprenant l’existence de la légilimancie. Avoir le pouvoir d’entrer dans la tête des autres et les manipuler grâce à leurs propres souvenirs et sentiments l’horrifiait. Voilà pourquoi elle s’était attachée à apprendre l’art de l’occlumancie, car vivre constamment dans la paranoïa allait finir par lui faire perdre ses cheveux et la raison. De nos jours, il était presque impossible de savoir qui pratiquait cette magie car chez les plus habiles, elle pouvait être autant silencieuse qu’invisible. Barjow pouvait être l’un d’entre eux, d’où sa méfiance accrue. Ce serment allait servir autant à l’un qu’à l’autre.

« Qui sera notre Enchaîneur ? Votre… assistant ? » Elle ne cacha pas le soupçon de condescendance qui résidait dans sa voix à l’évocation de Connor. Ce pauvre Connor, le maladroit et malhabile, qui lui avait pratiquement donné envie de tourner les talons sitôt qu’il avait ouvert la bouche. Était-il même capable de lancer le sort le plus basique qui soit ? Elle en doutait et, surtout, redoutait de devoir exécuter un tel serment avec un sorcier de bas niveau, qui pourrait tout aussi bien leur couper les mains plutôt que de les lier. Pourquoi s’entourer de tels incapables ? Elle devina sans peine que c’était là le choix de beaucoup d’hommes sorciers : ils aimaient avoir quelqu’un de clairement inférieurs à eux pour pouvoir les martyriser et, ainsi, se rassurer de leur propre puissance. Elle pouvait aisément le comprendre. N’était-ce pas le but de l’existence des elfes de maison, après tout ? Les servir et les aider à se sentir supérieurs face à une autre espèce vivante. Solveig porta le regard sur sa chienne et se demanda comment elle pouvait avoir de telles pensées pour les elfes quand elle portait en elle un si grand respect envers Dottie, qui ne possédait pourtant pas le don de parole ni de magie, comparé aux elfes. Le paradoxe ne manquait pas de la frapper à chaque fois qu’elle avait une pensée conservatrice de ce genre, et cela arrivait souvent. Avec le temps, elle avait fini par se dire que c’était normal étant donné que la race canine possédait bien plus de caractéristiques nobles que ces maudits elfes au physique disgracieux. Elle pouvait dire sans l’ombre d’un doute que Dottie était plus intelligente que la plupart des esclaves de maison qu’elle avait rencontré dans sa courte vie. L’avoir à ses côtés était indispensable et le fait de ne pas pouvoir s’accompagner de sa chienne à Poudlard provoquait en elle une grande tristesse, ainsi qu’une profonde injustice. Les chats étaient autorisés mais pas les chiens ? Foutaises ! Ils étaient bien plus obéissants que les rats ou ces êtres poilus tout juste venus de l’enfer. Mais même pour eux, leur estime s’avérait bien plus haute que pour les elfes ou les trolls.

« Ou votre associé, peut-être ? Mr. Beurk ? » Elle jeta un regard autour d’elle puis vers le fond du magasin, où elle devinait une porte menant probablement vers leurs ateliers.
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Sam 24 Sep - 14:05
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On aurait pu croire que les années passées à travailler chez Barjow & Beurk auraient permis à Rory d’acquérir un semblant de patience voire même de conciliance vis-à-vis de sa clientèle. Il n’en était rien. Bien au contraire même. L’exaspération ressentie à l’égard de l’espace humaine n’avait eu de cesse de grandir au sein de l’héritier Barjow, le rendant toujours plus cruel et impitoyable envers ses prochains. Dans la vie de tous les jours cela pouvait se traduire par une sélection très assidue des personnes qu’il choisissait de fréquenter, réduisant ses interactions sociales au strict minimum, dans les affaires… C’était là que ça pouvait coincer. Un point positif cependant : heureusement que Silas était là pour contrebalancer le caractère exécrable de son fidèle compagnon. Dès l’instant où Rory avait fait de l’arrière boutique son domaine, s’appropriant les lieux auparavant domaine de son paternel, les choses étaient comme rentrées dans l’ordre. Il pouvait lui arriver tenir le comptoir en cas d’absence de Silas ou si Connor était dans un mauvais jour notable. Comprenez par là que ce dernier semblait atteindre des nouveaux degrés encore inexplorés de stupidité. Ce genre de choses se remarquent, vous pouvez le croire sur parole. Toutefois, ce matin se rappelait du pourquoi il préférait grandement la tranquillité de son atelier à la tenue des lieux. La cliente devant lui, aussi ravissante soit-elle, se permettait non seulement de demander un service qu’ils n’avaient nullement l’habitude de fournir mais osait, qui plus est, douter de lui. Une seule chose à cet instant était sûre et certaine : Miss Eskil n’avait nullement connaissance d’où elle venait de mettre les pieds. A en juger par son accent, elle ne savait pas non plus qui était face à son joli petit minois.

Qu’à cela ne tienne, Rory ne comptait pas lui céder. La demoiselle était prête à payer plus cher, ce qu’il avait bien noté et ne comptait pas passer à côté de l’opportunité, semblait vouloir faire affaire avec lui et proposait un « contrat » de confidentialité. Des signes plutôt prometteur même si sa demande ne l’enchantait guère. Toutefois, si Rory n’avait pas l’habitude de céder à de pareilles requêtes fantasques, celle de Miss Eskil l’intriguait. Mieux, elle laissait présager un travail plus en profondeur et personnalisé de la fameuse amulette de protection. Proposition faite par le sorcier afin de tester un peu plus la détermination de sa jeune cliente, sa réponse par l’affirmative ne fit que gonfler l’intérêt porté à la créature. Rien à voir avec ces cruches qui, à la moindre difficulté rencontrée, faisaient marche arrière dans un dialogue confus rehaussé par leur épiderme couleur feu. Miss Eskil, elle, dans son charme nordique restait d’une constante admirable. Raison de plus de s’intéresser à l’étrangère. « Non. » Lâcha-t-il immédiatement à l’évocation de Connor, incapable de réfréner un bref rire cynique tout en se redressant. L’évocation de Silas ne lui extirpa en revanche aucune réaction notable, simplement intérieurement déçu que son ami de longue date ne puisse assister à pareille interaction. Il aurait nécessairement trouvé à redire sur ses méthodes mais l’héritier Barjow ne doutait pas que Silas aurait été satisfait par le flegme de Rory. Oui, c’était suffisamment rare pour en être si notable. Rory tira alors sa baguette de la manche de son costume trois pièces et dans un mouvement gracieux de poignet, il fit sortir une gerbe lumineuse bleue. Cette dernière prit la forme d’un aigle royal qui plana jusqu’au bureau se trouvant au fond de la boutique. L’oiseau sembla s’évanouir contre le panneau de bois sombre, bien vite suivi par un bruit de chaise raclant le sol et Thalia émergea dans la boutique. La jeune Carrow travaillait pour eux depuis l’été dernier, s’occupant à merveille de toute la partie juridique des lieux et objets pouvant atterrir sur les étagères. Une addition non négligeable quand on savait ne pas pouvoir faire confiance à Connor pour une simple préparation de filtre d’amour.

« Tu m’as demandé, Rory ? » Demanda-t-elle après avoir adressé un large sourire pétillant à Miss Eskil. Thalia et sa bonne humeur, son caractère tout juste épicé pour réussir à remettre un client un peu trop envahissant à sa place. Il ne pouvait pas rêver mieux. « Oui. J’ai besoin que tu nous réalises un sortilège de serment inviolable. » Formula-t-il en totale décontraction, avançant déjà son avant-bras droit au dessus du comptoir pour qu’elle puisse le saisir et ainsi permettre à Thalia d’effectuer le sortilège. Une fois sa main dans la sienne, leur avant-bras collés l’un à l’autre, la jeune sorcière lança l’incantation pour les unir par le serment inviolable. Le maigre fil de lumière vint s’enrouler sinueusement autour de leur bras jusqu’à finir par leurs doigts avant de se resserrer, brûlant l’épiderme l’espace d’une fraction de seconde. Disparu aussi vite qu’il avait jailli de la baguette, ils purent désunir leur paumes et Rory jeta un bref regard à son employée. « Ça sera tout, Thalia. Merci. » Nouveau sourire de la part de la sorcière qui repartit dans son bureau avant de les laisser seuls dans la boutique. A l’instant où la porte claqua, la plume à papote s’anima à nouveau, grattant frénétiquement le bout de parchemin quelques secondes avant que Rory ne prenne la parole. « Bien ! Pour pouvoir procéder à la suite, il va me falloir plus d’informations sur la personne dont vous souhaitez vous protéger. » Elle voulait en avoir pour son argent, le potionniste et inventeur n’allait pas lésiner sur les techniques employées. Si d’ordinaire il mettait toujours beaucoup de soin dans ses enchantements, pour Miss Eskil il était prêt à prendre un peu plus de temps. Après tout, hors de question de bâcler le travail, bien que cela ne fasse pas partie de son éthique, quand il savait être observé. Il enchaîna presque aussitôt sur la question suivante. « Vous disiez également être en possession d’un élément lui appartenant. S’agit-il d’ADN encore viable ou un simple objet ? » Un point essentiel qui allait déterminer de la technique employée, des options à sa disposition quand au choix de l’objet constituant l’amulette mais également l’efficacité de la protection fournie par cette dernière. Rory comptait bien ne laisser aucuns détails lui échapper. Voilà qu’il s’était trouvé une nouvelle façon de se challenger. Comme quoi, parfois sortir de son laboratoire avait du bon.
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Lun 26 Sep - 11:17
@Rory C. Barjow & Solveig
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Bien qu’elle eût conservé un visage impassible depuis son arrivée en ces lieux, Solveig ne put cacher un certain soulagement en apprenant que leur sort ne dépendrait pas de l’idiot du village auquel elle avait eu affaire un peu plus tôt. Il ne mentionna pas son partenaire dont l’enseigne portait également le nom et ne donna pas plus de détails sur ses intentions. Peu importe la personne à qui il comptait faire appel, Solveig doutait de la connaître et cela s’avéra juste lorsque, après l’apparition du patronus de Rory qui s’évanouit dans les airs, une jeune femme apparut. Inconnue à ses yeux mais qui tutoyait ouvertement le propriétaire des lieux. Une simple employée ne se le permettrait sûrement pas, était-elle donc plus que cela à ses yeux ? La curiosité de la Suédoise se dirigea vers la demoiselle dont elle examinait chaque mouvement, chaque expression du visage. Elle ne sembla nullement surprise par la demande du Barjow, ce qui laissa penser à la sorcière que ce n’était pas la première fois ou qu’au contraire, il avait déjà fait pire que de lui demander d’être la témoin d’un serment inviolable. Cela soulevait plus de questions qu’elle ne recevait de réponse mais Solveig n’ouvrit pas une seule fois la bouche pour dire quoi que ce soit en rapport avec ses interrogations sur l’étrange duo. À la place, elle se plia volontairement au manège que demandait un tel sort. Le court temps que cela dura, elle trouva de l’inconfort dans le fait d’être si proche de Rory et d’avoir sa main liée à la sienne, alors qu’elle ne connaissait rien de lui. Son instinct de préservation lui hurlait de se sauver ou, au moins, de se reculer à bonne distance car désormais, plus aucun homme ne saurait acquérir sa confiance pleine et entière. Celui-là encore moins qu’un autre. La façon dont il avait semblé changer d’humeur d’une seconde à l’autre ne présageait rien de bon et elle ne voulait pas se risquer à tisser des liens avec une nouvelle personnalité émotionnellement instable. Son jugement pouvait être erroné mais en attendant, elle le suivait avec diligence. Alors que leurs mains se déliaient et avec elles, le fil doré les connectant à jamais l’un à l’autre, la Suédoise eut le temps d’entendre le prénom de cette inconnue au sourire si franc et, pour elle, étrange. Il lui faisait penser à celui qu’Astrid portait parfois sur son visage et bien souvent, il cachait une autre vérité bien plus douloureuse. Elle se demanda si c’était le cas de Thalia et si son bonheur se trouvait réellement à l’arrière de cette boutique, à obéir aux ordres d’un homme plus âgé. Certaines habitudes sociétales peinaient à disparaître. Elle inclina la tête en direction de Thalia pour la remercier à son tour, sans un mot cependant. Puis, lorsque la porte se fut refermée, elle reporta son attention sur le Barjow, prête à passer – tout comme lui – à l’étape suivante de cette drôle de collaboration où personne ne faisait confiance à l’autre.

« Cela va de soi. » Sa réponse se fit brève, sa voix toujours aussi posée et dénuée de sentiments. Pourtant, elle crut la sentir défaillir vers la fin de sa phrase à l’idée d’aborder l’identité de son ex-compagnon. Un nom était-il nécessaire pour forger ce type de médaillon ? Ne pouvait-il s’en passer ? Avant de venir, elle avait pris soin de dresser le portrait de cet homme avec qui elle avait partagé – ou perdu – tant de temps. À l’instant où Rory posa sa prochaine question pratique, elle sortit de son grand sac un plus petit, à la texture aussi douce que du velours et à la couleur violine, qu’elle déposa sur le comptoir. Patiemment, elle en extirpa tout ce qu’elle possédait de son ex. Croquis, ADN, possessions diverses et variées qu’elle avait collecté au fil des mois, après que son comportement envers elle ait commencé à dévier. Solveig s’était ainsi forgé une assurance. Celle de pouvoir agir contre lui s’il venait à lui faire du mal à nouveau. Jusqu’à présent, elle n’avait jamais senti la nécessité de les dévoiler à qui que ce soit – même pas à Astrid – alors ce jour était à marquer d’une pierre blanche. Ce petit trésor morbide devait avoir l’air ridicule à qui ne possédait pas les tenants et les aboutissants de cette affaire. Solveig ne se laissait pas démonter.

« J’ai un peu de tout. Un pendentif, une chevalière, un cheveu, des empreintes et même de la salive. » Chaque objet présent devant leurs yeux représentait un jour particulier de sa vie. La jeune femme n’avait jamais désiré prélever toutes ces choses à son ex-compagnon. Seule la survie l’y avait poussé. Et quelques jours avant de le quitter pour de bon et de partir pour Londres avec sa famille, elle avait fait le nécessaire pour récolter même les échantillons les plus étranges. Salive, urine, sueur, peau morte… tout ce qu’il était possible de prélever, elle l’avait fait. Par peur. Par prévention. Pour ce jour précis. Bien sûr, la sorcière savait qu’en présentant son musée de l’ADN ainsi, elle pouvait passer pour une folle mais cela lui importait peu. Rory avait de quoi faire avec tout ça et qu’il ne réussisse pas était tout bonnement inconcevable, autant pour elle que pour lui.

« Je suis venue armée, voyez-vous » tenta-t-elle d’ironiser, avec un peu de mal. Elle avait beau avoir fait ce serment avec lui, il n’en restait pas moins étrange de lui ouvrir les portes de son passé et de ses sentiments. Une partie d’elle se rassura en se disant qu’il ne serait pas assez intéressé par son histoire pour lui poser de vraies questions indiscrètes… et l’autre craignait que cela se produise. Elle reprit aussitôt, en poussant vers lui le croquis en question. « Quand vous me demandez des informations sur la personne, qu’entendez-vous par là ? Son historique familial ? Ses occupations ? Son caractère ? Ce genre de choses ? Ou plus pratiques telles que sa physionomie ? » C’était presque triste à dire pour elle mais elle connaissait sa taille et ses mensurations – à condition qu’il n’ait pas changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Elle pouvait aisément parier qu’il avait pris de la masse musculaire rien que pour la maîtriser si jamais il devait la revoir…  
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Sam 15 Oct - 14:52
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En tant que commerçant sur l’Allée des Embrumes, Rory était un habitué des demandes dites « spéciales ». A vrai dire, il savait à quoi s’attendre depuis son plus jeune âge, ayant observé son père et Beurk senior gérer leur clientèle directement à la boutique. Ce lieu, véritable caverne d’Alibaba constituait à la fois un paradis incroyable pour le jeune garçon curieux qu’il était mais en même temps un danger de tous les instants. Rory avait appris très tôt que son père ne s’arrêtait pas au secret des murs du manoir familial pour le corriger dès que l’envie lui prenait. Personne pour prendre sa défense parmi les individus fréquentant les lieux, approuvant les méthodes arriérées de Barjow père ou tout simplement trop intimidés pour oser dire quoi que ce soit. Aujourd’hui, Rory n’avait plus rien du petit garçon qui subissait les gifles, coups de pieds et de ceinture de son paternel. Ayant repris les reines de l’établissement familial, il faisait face aux mêmes sorciers et sorcières qui avaient des années plus tôt fermés les yeux et détournés le regard face à son triste sort. Qu’il pouvait être jouissif de se montrer cruel et condescendant avec eux. Bien souvent, ces clients venaient avec des demandes sensibles et compromettantes dont le seul moyen de se prémunir de toute attaque sournoise restait le serment inviolable. Un sortilège qu’il avait pratiqué plus d’une fois, le retenant aujourd’hui encore à certains de ses acheteurs encore en vie. Rien de bien surprenant pour Thalia donc d’être appelée pour jeter ce sort après presque un an à la boutique.

La procédure ressemblait plus à une simple formalité comme s’il lui avait demandé d’apporter un banal formulaire ou une potion du laboratoire. Quand certaines boutiques du Chemin de Traverse possédaient leur propre méthode pour assurer la confidentialité des clients, Rory pratiquait des serments inviolables comme s’il s’agissait d’un simple accio. Le sortilège à présent effectué, ils allaient pouvoir passer aux choses sérieuses. A nouveau seul, il observa avec intérêt les éléments rapportés par la jeune femme. Les objets, prélèvements et éléments d’ADN allaient s’avérés très utiles pour enchanter au mieux son amulette de protection. Sans prononcer le moindre son, seul le grattement de la plume à papote à ses côtés remplissant l’air pesant de la boutique, Rory se pencha un peu plus au dessus de ces petits trésors qui allaient bien vite se retourner contre son propriétaire. Une chose était sûre : il s’agissait déjà d’un homme, probablement aisé à en juger par la chevalière trônant sur son comptoir. A peine avait-il posé les yeux sur les différents éléments que de multiples idées venaient de fuser dans son esprit acéré, imaginant les alternatives pour enchanter au mieux l’amulette. La demoiselle en aurait pour son argent. Restait la question cruciale de la méthode qui retiendrait son attention.

« Vous avez bien fait. » Se contenta-t-il de lui répondre, usant de sa baguette pour faire voler face à lui les différents prélèvements d’ADN afin de s’assurer de leur intégrité. Venir avec des cheveux et de la salive était une chose, en apporter qui soit dans un état parfait, une autre. A l’instant où le tout revint sur la surface du comptoir, la plume s’immobilisa dans sa course effrénée, suspendue au fil de pensées de son inventeur qui reporta ses prunelles sombres sur la silhouette charmante de sa cliente. Ce serment inviolable allait avoir du bon. Envolées toutes les réticences et la retenue visible des débuts. Miss Eskil était prête à s’ouvrir tel un livre riche en trésor pour la simple perspective d’une protection efficace. Un dernier regard se porta à ces objets qu’il fit revenir dans un mouvement de poignet à l’intérieur du petit sac dont elle disposait. Hors de question d’y apposer sa propre ADN, encore moins de polluer les échantillons avec son aura magique. Le processus de confection d’une amulette de protection était d’une rigueur intransigeante. « Compte tenu de tous les éléments que vous m’avez apporté, ainsi que de leur aspect plus que satisfaisant même s’il me faudra tout de même les tester, sa physionomie m’importe peu. » Conclut-il alors qu’une petite boite sombre vint se déposer entre eux sur le comptoir. Sans même y prêter attention, ses prunelles happées par les orbes de la demoiselle, il continua avec sérieux et professionnalisme. « J’ai besoin de connaître la nature de votre relation. Les raisons pour lesquelles vous souhaitez vous en protéger m’importent peu. En revanche, le lien qui vous unissait et celui qui perdure aujourd’hui encore entre vous m’est d’une grande importance. » Il savait toucher une corde sensible. Pour posséder cheveux, salive, empreintes, chevalière et autres objets personnels, cet homme avait eu une place importante dans sa vie. Père, frère, amant, fiancé même, tout était possible. Une figure aimante transformée en bourreau. Lui aussi connaissait ça, il reconnaissait là le type de possession dont il aurait pu avoir besoin pour lui-même confectionner une amulette de protection.

« Pas besoin de rentrer dans les détails, Miss Eskil. Son ADN, l’aura magique imprégnant ses objets agiront déjà comme identificateur de sa personne. Ce dont j’ai besoin pour rendre l’amulette d’une efficacité redoutable c’est de votre entière et indiscutable collaboration. Tout ce que je vous demande, il vous faudra me le fournir. » L’héritier Barjow avait conscience qu’il lui en demandait beaucoup mais après tout, si elle se tenait ici, face à lui, plutôt que dans n’importe quelle autre boutique du Chemin de Traverse c’était pour une raison. Rory Barjow était un des meilleurs. Ses inventions, potions et objets enchantés se vendaient à prix d’or pour une raison. Venir le voir impliquait lui faire confiance, être prêt à tout pour obtenir l’objet de sa convoitise. Le serment inviolable la prémunissait à présent de toutes révélations compromettantes mais une seule chose restait à déterminer : serait-elle prête à se livrer à lui ?! Un test que peu se révélaient à même de passer. Toutefois, quelque chose lui disait que la demoiselle, derrière cette façade froide dissimulant une fragilité délicate, aurait les épaules pour assumer. Son ambition semblait inarrêtable, de quoi susciter admiration et fascination chez le commerçant. Redressé derrière le comptoir, les bras croisés sur sa poitrine, il l’observa longuement en silence, ses prunelles abyssales la détaillant sans scrupule. « Pensez-vous être à même de me donner ce que je demande ? » Demanda-t-il alors clairement, attendant patiemment sa réponse avant de passer à l’étape suivante, celle qui scellerait enfin leur accord commercial, marquant le début du travail sur l’amulette de Miss Eskil et ces longues heures qu’ils passeraient en présence l’un de l’autre.
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Dim 16 Oct - 15:36
@Rory C. Barjow & Solveig
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Son regard se porta une nouvelle fois sur son musée des horreurs, comme elle aimait à l’appeler, et elle chassa de son esprit la moindre trace d’un passé difficile qui ne cherchait qu’à se faire voir et entendre. Solveig se souvenait de chaque instant qui avait précédé le prélèvement de ces spécimens et aucun d’eux n’était tendre ou affectueux. Elle avait attendu que son ex-amant ait baissé sa garde pour lui voler une part de lui-même, en espérant l’utiliser un jour à son avantage. Il avait eu trop de peu de considération pour elle pour la voir comme une quelconque menace et cela devait encore être le cas. Ce jour était pourtant enfin arrivé et bien que cela ne fut pas visible sur son visage, la Suédoise se délectait de chaque seconde qui la séparait d’un pouvoir certain contre Lui. Elle laissa au Barjow le loisir d’inspecter chacun des éléments à son rythme et à sa guise, car son expertise demandait assurément du temps et de la minutie. Elle était prête à lui offrir l’un et l’autre. Elle-même l’observa et détailla de ses yeux clairs chacune de ses actions avec une curiosité mordante. Elle aurait aimé être Legilimens pour pouvoir lire dans les pensées du fabricant et savoir ce qu’il pensait de ses petites trouvailles. Aux expressions qui passaient – ou ne passaient pas – sur son visage, Solveig put facilement conclure qu’il était satisfait de ce qu’elle lui proposait. Chacun allait pouvoir tirer le meilleur de ce serment inviolable qui les liait désormais l’un à l’autre. Elle resta respectueusement silencieuse, attendant qu’il prononce le premier mot pour mettre un terme à cette attente qu’elle espérait fructueuse. Le résultat ne la déçut pas. Il souligna l’état de ses échantillons et en quoi cela allait faciliter sa tâche. Solveig avait toujours été une élève et une femme consciencieuse, qui attendait d’elle-même la perfection. Que ces éléments fussent si bien entretenus allait de soi, lorsqu’on la connaissait. Rory venait de poser le doigt sur un aspect de sa personnalité qu’il ignorait peut-être encore. Elle apprécia particulièrement le ton professionnel qu’il employait avec elle, ne la résumant pas qu’à son sexe et son statut de femme. Beaucoup d’hommes plus âgés se sentaient obligés de la considérer comme une enfant et lui parlaient sur un ton qu’elle exécrait tout particulièrement. Solveig crispa la mâchoire en entendant la prochaine requête du commerçant mais elle ne pouvait pas faire comme si elle ne s’y attendait pas. Après tout, ce serment inviolable existait pour une raison très précise : qu’elle puisse se confier à Rory sans craindre que le moindre de ses propos ne fuite. Néanmoins, cela ne rendait pas la tâche plus aisée. Elle faisait face à un homme dont elle ne savait que très peu de choses et bien qu’elle ne craignît pas son jugement, se dévoiler à lui allait lui demander un certain courage. Rares étaient les personnes au courant de cette affaire et même face à Astrid, la Suédoise avait eu quelques réserves dans son discours. Des réserves qu’elle ne pouvait pas entretenir face à Rory, au risque de perturber la création de son amulette et de limiter son pouvoir de protection. Elle resta tout d’abord silencieuse pendant que ses pensées tournaient à plein régime. Il devait s’en rendre compte car il apporta quelques précisions à sa demande, comme si elle en avait fait la demande muette. Son regard ne quitta pas le sien pendant de longues secondes puis elle le porta de nouveau sur les traces de son passé. Malgré ce comportement laissant croire qu’elle hésitait encore à se confier au commerçant, Solveig n’était prise d’aucun doute que ce soit. Son objectif était clair comme de l’eau de roche et elle savait, en venant ici, qu’elle allait devoir passer par des étapes difficiles et dérangeantes. Elle s’y était mentalement préparée. Son silence fut sûrement plus long qu’elle ne le pensait car il se sentit obligé de lui demander une pleine confirmation de son engagement auprès de lui. La sorcière plongea ses iris dans celles plus sombres de son interlocuteur et hocha de la tête une seule et unique fois, avec conviction. Il n’y avait aucune erreur possible sur ses intentions.

« Je le suis. Vous pouvez me demander ce que vous voulez, Monsieur Barjow. Concernant cet individu… » Elle se contenta de frôler de l’index les sachets entre eux puis posa sa main à plat sur le comptoir. « C’était mon amant. Nous avons été intimes bien deux années durant. Je préfère penser que plus aucun lien ne nous unit aujourd’hui, si ce n’est celui de la peur ou de la haine. Je ne l’ai pas revu depuis trois ans maintenant » précisa-t-elle, pensant que cela pouvait avoir son important pour Rory. Elle ne savait pas ce qu’il comptait faire de cette information mais comptait bien le découvrir elle-même. Son processus de fabrication l’intéressait tout particulièrement et pas uniquement par peur de la trahison. Solveig était de nature curieuse et aimait apprendre tout ce qui l’intéressait de près ou de loin. Une telle magie demandait forcément une habilité sans pareille et il lui tardait d’entrer dans les coulisses de ce métier aussi étrange que fascinant à ses yeux, accentué par le comportement du commerçant face à elle. Ce comportement pouvait en rebuter plus d’un.e mais la Suédoise n’était pas de ceux qui baissaient les yeux face à ceux qui paraissaient être les plus forts. Elle gardait la tête haute et le menton fier, montrant ainsi à ses adversaires que la briser allait leur demander plus d’efforts que prévu.

« Que désirez-vous d’autre, Monsieur Barjow ? Oh, je devrais sûrement préciser qu’il s’agit de ce que les minettes appellent désormais le ‘premier amour’, ou quelque chose comme ça. » Elle ne fit pas mention néanmoins du fait que, depuis, elle n’avait eu que très peu de liaisons avec le sexe opposé, voir aucune. Faire de nouveau confiance à un homme relevait de l’impossible dans l’état actuel des choses. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était les utiliser à sa guise et s’en débarrassé une fois après avoir obtenu ce qu’elle désirait. Comme ils espéraient le faire avec elle, par ailleurs. Solveig n’était pas dupe, c’était ainsi que le monde fonctionnait et désormais, elle peinait à voir la place de l’amour véritable dans ces schémas dysfonctionnels. Si seulement un tel concept existait réellement bien sûr. La demoiselle était devenue particulièrement cynique depuis qu’elle avait mis un terme à cette relation toxique et elle ne voyait pas les hommes comme certaines de ses camarades de classe, qui aimaient en débattre pendant des heures. S’ils possédaient une attractivité – comme Rory à l’instant, dont le physique ne pouvait être jeté aux orties – la plupart avaient le cerveau plus vide que le Néant et Solveig estimait qu’elle n’avait pas de temps à perdre avec de tels énergumènes. Autant l’utiliser à devenir cette femme forte, indépendante et dévastatrice qu’elle portrayait sans cesse dans sa tête dès que venait l’heure de se coucher le soir. La Suédoise avait de grandes aspirations pour son propre futur et voyait grand, très grand. Elle ne comptait pas arrêter son bonheur à l’amour ou à la présence d’un mâle à ses côtés. Que c’était réducteur ! Si elle pouvait en écraser quelques-uns sur son passage, elle le ferait avec plaisir…
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Lun 31 Oct - 18:52
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Être commerçant mais surtout inventeur chez Barjow & Beurk et de façon plus générale dans l’Allée des Embrumes avait ses avantages. Non seulement il possédait des informations compromettantes sur bon nombre de ses clients mais il était amené à relever des défis inédits. Si en l’occurence une amulette de protection n’avait rien de bien original, Rory y voyait là l’occasion d’approfondir ses techniques d’intensification de sortilèges. La présence de sa cliente le jour de la confection serait certes un élément dont il se serait bien passé mais au moins il pourrait tenter d’en tirer partie. Plusieurs angles d’attaques lui venaient à l’esprit tandis qu’il découvrait avec grand intérêt les nombreux objets apportés par Miss Eskil. Effets personnels, échantillons en tout genre d’ADN, elle avait pensé à tout. De quoi amplement satisfaire les besoins de l’hériter Barjow pour en extraire l’essence magique du mystérieux inconnu. Toutefois, alors qu’il aurait pu se contenter de cela, reléguant la demoiselle au rang de simple observatrice, Rory en réclamait plus. Bien faire son travail lui tenait à coeur. Non pas pour la prémunir d’une future agression physique ou magique, bien que cela soit l’objet de sa visite et demande avec la confection de l’amulette, mais plus par défi envers lui-même. Il voulait aller plus loin, s’essayer à une réalisation entièrement personnalisée au fort pouvoir protecteur. Pour cela, une chose semblait primordiale, indispensable même : la coopération totale de la ravissante Miss Eskil.

Sans y aller par quatre chemins, on parle de Rory je vous le rappelle c’est pas le genre à faire dans la dentelle, il tenta de s’assurer de son implication par une simple question. L’héritier Barjow attendait d’elle une confiance aveugle et aucune retenue. Ça pouvait sembler être énorme mais compte tenu du serment inviolable les unissant, cela ne devait plus que constituer une formalité à présent. Sa réponse par l’affirmative eut enfin le don de lui extirper un rictus satisfait avant qu’elle ne lui en livre plus sur le fameux individu dont elle avait besoin de se protéger. Un amant. Histoire qui se finit mal, trahison, tout était possible et à vrai dire, cela l’intéressait peu. En revanche, des propos de la demoiselle, une question s’extirpait : pourquoi maintenant ? Y avait-il une raison précise pour que, trois ans après la fin de leur relation elle ressente le besoin de se faire confectionner une amulette de protection sur mesure ? Quelque peu songeur alors que la plume à papote avait scrupuleusement noté les détails apportés par la jeune femme, y ajoutant les interrogations du sorcier, ses prunelles revinrent se porter sur elle au son de sa voix. « Le premier amour ». Absurdité sans nom qui lui fit lever les yeux au ciel sans retenue aucune. Rory ne croyait pas dans toutes ces conneries. Cela dit, le débat n’était pas là. « On n’est jamais trop sûr… Vous avez bien fait de venir. Avez-vous constaté des changements significatifs pour soudainement avoir besoin d’une amulette de protection ? » Question légitime. Après tout, s’il devait lever un sortilège malveillant lancé sur Miss Eskil, c’était un tout autre travail et tarif. Autant s’en assurer avant de passer à la suite.

Tout de même soucieux de lui fournir l’entièreté des éléments nécessaires avant de fixer un rendez-vous, Rory jugea bon d’ajouter. « Puisque vous serez présente lors de la confection de l’amulette, je n’aurais pas besoin d’objets vous appartenant. J’utiliserai une méthode plus efficace et radicale. » Il marqua une brève pause, la plume à papote s’immobilisant dans les airs comme si elle attendait déjà la réponse à une question pas encore formulée. « En revanche, pour garantir la durabilité du sortilège, son étendue ainsi qu’efficacité, il me faudra des souvenirs. » Annonça-t-il sans plus de cérémonies. Comme si livrer une partie aussi intime de son âme et existence n’était que simple formalité. Une façon comme une autre de ne pas s’attarder sur le poids de pareille requête, banalisant la procédure. Bien évidemment, il n’en était rien. Rory lui même avait conscience du caractère purement intrusif de sa demande. A la place de la demoiselle, il serait entré dans une colère noire explosive mais compte tenu de l’extrême retenue affichée par Miss Eskil, il y avait fort à parier qu’elle prenne un temps pour analyser sa requête sans même ne serait-ce qu’hausser un sourcil. Par pur soucis de mise en scène et non pour lui laisser un peu d’intimité, car soyons honnête, Rory et l’altruisme ça fait deux, le commerçant ouvrit la boîte qu’il avait fait précédemment voler jusqu’à lui afin d’en extraire trois médaillons à l’apparence différente. Tous d’un raffinement extrême, décorés avec soin mais à même de refléter l’individualité de la personne les portant. Il les disposa face à Miss Eskil sur le comptoir avant de plonger ses prunelles abyssales dans son océan fascinant de clarté. « Vous aurez le loisir de réfléchir aux souvenirs en question mais sachez que leur intensité jouera en votre faveur. En attendant, je peux vous proposer ce choix d’amulettes qui, je pense, pourraient vous convenir. Bien évidemment, si vous souhaitez que cela prenne une forme plus pratique, moins décorative, c’est tout à fait possible. A vous de voir, Miss Eskil. » Contrairement à ces autres vendeurs de pacotilles, Rory Barjow possédait à la fois le talent, l’expertise et l’inventivité pour décliner le concept même d’amulette sous des formes différentes, plus passe-partout que les grossiers exemplaires vendus un peu partout.
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Mar 1 Nov - 15:16
@Rory C. Barjow & Solveig
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Pourquoi maintenant ? Et pourquoi pas ? Solveig ne saurait dire pourquoi elle avait attendu autant de temps avant de faire cette démarche. Rien dans son quotidien ne laissait penser que son ex pouvait revenir à la charge dans les prochaines semaines. Cela lui était venu d’un seul coup un bon matin, après l’un de ses cauchemars mettant en scène des événements de son passé. Elle s’était rendue compte de l’absurde fragilité de sa situation et du fait que, malgré la distance qu’elle avait mise entre eux, elle n’était pas à l’abri. Elle ne le serait jamais à moins de faire quelque chose de plus efficace que traverser les continents. La Suédoise avait longuement réfléchi avant de se présenter dans cette boutique. Cette décision n’avait pas été prise à la légère, sur un coup de tête passager. Solveig savait ce qu’elle faisait et pourquoi. Quant à expliquer pourquoi elle avait mis tant de temps avant d’amorcer un plan de protection, elle ne saurait le dire. Il s’agissait d’instinct. De pressentiment. Et de bon sens, surtout. Maintenant, elle se tenait devant Barjow avec la fermeté qui la représentait tant, prête à faire des sacrifices qui, par définition, lui coûteraient énormément. Elle lui donna donc le titre de sa relation avec l’objet de ses cauchemars et manqua de ricaner toute seule en faisant mention de l’amour, car elle ne pouvait croire que celui-ci existait réellement. Plus maintenant. Elle avait cru en être victime avant de se rendre compte que tout ceci n’avait été qu’un horrible malentendu. Une alchimie étrange du corps qui l’avait enduite en erreur et cet homme en avait profité. Sa faiblesse, sa solitude, sa rage… il avait usé de chacune d’entre elles pour obtenir ce qu’il voulait : le contrôle. Elle l’avait laissé faire avec cette croyance puérile que l’amour existait. Voilà ce que donnait une telle naïveté : de la souffrance et des regrets. Désormais, elle regardait de haut tous ceux qui faisaient mention de cette chose abstraite et sans fondement qu’ils appelaient l’amour. Il lui semblait que devant elle se tenait quelqu’un qui pensait comme elle, sans qu’il n’eût à le dire. Elle serait bien déçue qu’il en soit autrement.

« Ce n’est pas si soudain qu’il y paraît. C’est un projet en réflexion depuis de nombreux mois maintenant. Le fait qu’il n’y ait pas de changements visibles est un changement en soi. Je ne saurais le dire avec des mots. Je sens que c’est le moment, tout simplement. » Elle comptait bien sur le futur pour lui donner raison. Solveig n’était pas une aliénée vivant dans une réalité absurde faite de méfiance et de paranoïa. Elle n’avait pas exagéré son vécu auprès de ce sorcier. Elle avait fait confiance à son instinct pour la sortir de cette situation et elle comptait bien continuer ainsi. Ce système faisait continuellement ses preuves au quotidien. Il n’y avait pas de logique derrière cette démarche, juste son instinct pur et dur qui la guidait. Rory pouvait être en mesure de le comprendre, comme pas du tout. Elle s’en moquait bien. Elle n'attendait de sa part ni compassion, ni pitié ; juste un travail bien fait. Et quelque part, elle se doutait qu’il ne ferait preuve d’aucune de ces émotions à son égard.

« C’est-à-dire ? » Plus efficace et radicale ? De nombreux schémas s’imposaient dans son esprit mais elle faisait probablement fausse route. Du sang ? De la chair ? Un bout de son âme, peut-être ? De ses souvenirs, semblait-il et elle inspira profondément en regardant tout autour d’elle. Elle avait déjà abandonné certains d’entre eux au regard d’Euron et cela lui avait énormément coûté. Elle ne l’avait fait qu’avec la certitude que cela lui serait profitable sur le long terme, ce qui était bel et bien le cas. L’occlumancie la rassurait au quotidien et lui permettait de vivre des instants plus sereins. Mais comment savoir si cette situation avec Rory le valait vraiment ? Le service demandé au Carrow résultait de nombreuses recherches à son sujet. Elle le connaissait comme un Mangemort avant tout et même si cette seule information n’était pas un gage de qualité, elle avait décidé de foncer. Pour le Barjow, c’était une tout autre histoire. Un sortilège lui garantissait une certaine confidentialité mais elle continuait de douter. Trancher sa peau, donner de son sang… elle pouvait faire ces choses sans hésitation. Mais lui donner accès à ses souvenirs les plus éprouvants ? Les plus profonds ? Elle se retrouvait devant un dilemme. Un obstacle qu’elle aurait dû voir venir, après tout. Il ne pouvait pas y avoir d’amulette efficace sans réelle implication du ou de la bénéficiaire. Restant silencieuse, elle le regarda sortir de la boîte trois médaillons mais ne s’y intéressa pas tout de suite. Si elle avait réfléchi à l’esthétique de celui qu’elle porterait au quotidien, son esprit était à présent concentré sur le sacrifice que Rory lui demandait de faire pour la bonne création de sa protection.

« Je vous en procurerai, bien sûr. Les plus marquants. » Et elle savait déjà lesquels. Ils la frappaient quotidiennement par vagues quand elle n’y faisait pas attention. Les rares fois dans la journée où le contrôle de ses pensées lui échappait. Alors, ils venaient se glisser en elle pour la torturer. Solveig savait que même une amulette ne pourrait rien contre ça. Pas même l’occlumancie. Elle allait devoir vivre avec le reste de sa vie et cette simple pensée la remplissait de colère et d’indignation. Il lui avait offert un cadeau empoisonné.
Finalement, elle posa ses yeux clairs sur les trois différentes amulettes devant elle. Toutes excises et finement taillées, il ne lui semblait pourtant qu’aucune d’entre elle ne lui correspondait entièrement. Après avoir demandé l’accord au tenant des lieux, elle frôla de la pulpe de son index les deux premières, avant de s’arrêter sur la dernière pour la saisir. Elle en examina les détails. Plus fine, plus élégante mais surtout, plus discrète… quoique pas assez. Mais elle se rapprochait définitivement plus que les autres d’un bijou qu’elle pourrait porter au quotidien sans que cela n’attire les commères sorcières.

« Celui-là me plairait. Son modèle, je veux dire. Serait-ce possible de retirer quelques ornements pour le rendre plus… effacé ? Vous vous doutez bien que je ne souhaite pas qu’il se remarque au premier coup d’œil. » Mais cela coulait de source pour la Suédoise. Du peu qu’elle connaissait de l’homme lui faisant face, la discrétion semblait être son mantra. Solveig avait conscience d’être une cliente assez chiante et portée sur les détails, et n’imaginait même pas s’en excuser. Tout ce qu’elle faisait, c’était pour sa propre survie. Pouvait-on demander pardon pour cela ? De vouloir vivre en toute tranquillité ? Elle reposa le médaillon dans la boîte avec une extrême délicatesse et un respect évident pour le travail du marchand, puis caressa machinalement la tête de la dalmatienne toujours à ses côtés, sage comme une image mais aux aguets. Comme on le lui avait appris. Comme sa maîtresse, en somme.

« Aurez-vous besoin d’autre chose ? » Elle souhaitait que la machine se mette en marche le plus rapidement possible. Le Barjow devait être un homme occupé et elle ne pouvait pas demander la priorité parmi les nombreuses requêtes qui devaient lui être faites. Cependant, la jeune femme estimait s’être montrée suffisamment coopérative pour qu’il envisage de régler sa commande au plus vite. D’autant plus maintenant qu’elle avait accédé au partage de ses souvenirs les plus intenses.
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Ven 18 Nov - 15:12
A really special project
Constamment avoir besoin de regarder au dessus de son épaule, douter des autres, prendre toutes les précautions même les plus insensées dans le seul et unique but de se protéger… Rory Barjow connaissait bien ce sentiment. Depuis son plus jeune âge il était assailli par ce dernier. D’abord pour assurer ses arrières, contrer les attaques fourbes de Caïn et ses amis, les assauts fulgurants de son père puis, bien plus tard, pour protéger Lilibeth. La prunelle de ses yeux, son rayon de soleil dans tant de noirceur. Comment pouvait-on s’abaisser aussi bas ? S’en prendre à une pauvre âme sans défense ? Martyriser une jeune fille dont la constitution était si faible qu’un simple coup lui aurait brisé les côtes ? Qui pouvait être si cruel ? En s’interposant systématiquement entre ses bourreaux et sa soeur, Rory avait officiellement revêtu le rôle de l’homme à abattre. Il avait beau être devenu l’héritier officiel des Barjow à la mort de Caïn, c’était comme si son père avait abandonné l’idée de perpétuer leur lignée. Rory n’était pas à la hauteur. Il ne l’avait jamais été et chacun de ses actes prouvait qu’il ne le serait jamais. Des fiançailles rompues par trois fois, un comportement social déplorable, un intérêt grotesque pour les technologies modules, un mépris nullement dissimulé pour ses pairs… Tant de choses justifiaient la désapprobation de son paternel. La récente fugue de Lilibeth comprise. Aujourd’hui plus que jamais, même si les attaques n’étaient plus physiques, Rory restait sur ses gardes.

Recevoir dans sa boutique une jeune femme qui souhaitait elle aussi se prémunir d’une personne dont elle avait été proche semblait ironique. Quand lui n’avait jamais fait la démarche de s’inventer une amulette de protection, revêtant même fièrement les nombreuses marques d’abus physiques héritées de sa situation familiale compliquée, elle franchissait enfin le pas après tout ce temps. « Je comprends… » Se contenta-t-il d’articuler à la réponse fournie par la belle blonde. Oui, il était bien placé pour comprendre que du jour au lendemain on puisse vouloir changer sa situation. Lui-même avait quitté le manoir familial sur un coup de tête à l’époque. Et puis, contrairement à ce que pouvaient dire les moldus : pas de nouvelles, mauvaise nouvelle ! Toujours se méfier de l’eau qui dort. Un sortilège pouvait être si facilement lancé, une potion si aisément glissée à son insu pour l’atteindre sans même qu’elle ne s’en rende compte. Miss Eskil avait bien fait de venir le voir et lui demander de confectionner cette amulette. Mieux vaut tard que jamais ! Là par contre, les moldus n’avaient pas tort. Toutefois, pour assurer un fonctionnement optimal de sa création, Rory préférait se tourner vers une magie plus intime et puissante. L’essence magique ne suffirait pas. Il allait lui falloir du vécu, de l’émotionnel. Si la jeune femme réagit presque immédiatement à ses propos, le sorcier balaya sa question d’un simple « Vous verrez le moment venu. » avant de préciser ses besoins. Le détail du comment serait explicité plus tard.

Alors qu’il jugea bon de lui laisser tout le loisir de réfléchir à sa demande, Rory inspecta les nombreux médaillons précédemment collectés ici et là. Pour être tout à fait honnête, il n’y portait que peu d’importance, dénichant des médaillon lors de ses nombreux larcins ou tout simplement dans les marchés aux puces moldus. Les créations d’Alcyone avaient une place bien plus prestigieuse dans sa boutique que pour confectionner des banales amulettes de protection. Généralement, les deux inventeurs préféraient joindre leur expertise commune dans un projet plus complexe. A la réponse de Miss Eskil, la plume nota un simple mot sur le parchemin avant de s’immobiliser à nouveau, seule la voix du propriétaire des lieux emplissant une fois de plus l’espace. « Ne vous inquiétez pas de cela. Nous nous en soucierons le moment venu. Je voulais simplement vous préparer psychologiquement avant d’avoir à prélever vos souvenirs. Certaines personnes peuvent mal réagir… » Et encore, il pesait ses mots. Le moment ne serait clairement pas agréable pour la demoiselle, autant qu’elle soit prévenue à l’avance et s’attende au pire. Cela dit, aux vues de son attitude droite et stoïque, Rory ne doutait pas de sa capacité à encaisser le moment venu. Il ne serait pas là pour la redescente et, dans le pire des cas, pourrait profiter d’un instant de faiblesse pour gagner des points. Oui… On se refait pas, écoutez… Autant essayer de tirer un petit avantage d’avoir une charmante demoiselle dans son atelier pour cette confection si l’occasion se présentait. Sans compter qu’il était tenu par la magie de ne rien révéler, pourquoi donc ne pas en profiter ?!

Cette pensée quelque peu salace mourut bien vite quand Miss Eskil reprit la parole, tenant entre ses doigts graciles un des médaillons préalablement sélectionnés par Rory. Rien de bien surprenant dans ce choix. Il ne ne la voyait pas avec un bijou imposant, trop voyant et presque décoratif. Il leur fallait rester dans la discrétion, passer inaperçu pour ne pas attirer l’oeil ailleurs que sur ses traits charmeurs derrière tant de froideur. « Bien sûr ! Je me chargerai de vous trouver une sélection plus sobre et passe-partout. Quelque chose de discret et peu voyant qui ne vous vole pas la vedette. » La rassura-t-il avec sérieux alors que la plume à papote inscrivait les différentes instructions dans une brève liste accompagnée d’un croquis grossier. Il rangea les deux autres médaillons dans la boite et garda ce dernier de côté avant de désenchanter la plume qui retourna dans son étui. Tout en roulant le parchemin sur lui-même et le scellant d’un sortilège que seule Thalia était à même de défaire, ses prunelles sombres se reportèrent à nouveau sur Miss Eskil. « A moins que vous ayez des questions, tout est bon pour moi. » Il ne doutait pas un instant qu’elle renverrait rapidement le document. S’il arrivait souvent à l’héritier de gonfler la facture de ses créations pour les clients les plus riches et insupportables, la jeune femme aurait droit à son honnêteté. Fait suffisamment exceptionnel pour être relevé quand on connaissait la cupidité et le peu de scrupules animant au quotidien le Barjow. « Mon employée vous fera parvenir le devis. Une fois qu’elle aura reçu votre validation de ce dernier nous pourrons prendre rendez-vous pour passer à la fabrication. Comptez bien une demie-journée pour commencer. Ça nous permettra de voir l’ampleur du travail à effectuer en fonction des échantillons que vous m’avez apporté. » Il lui suffit d’un coup de baguette pour que le tout se range méticuleusement dans une boite noire sobre avant d’être à nouveau scellées par une série de sortilèges qu’il était le seul à pouvoir lever. Une façon supplémentaire de prouver à la jeune femme qu’elle avait fait le bon choix et s’engager pleinement dans le processus. Elle avait suffisamment piqué sa curiosité pour qu’il daigne faire un effort dans son sens. C’était pas rien !
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A really special project - Miss Eskil
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