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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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On a existé pour gagner du temps - Ludael III :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Sam 25 Déc - 20:50
On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

« Après avoir existé pour gagner du temps, on se dira que l’on est finalement des étoiles filantes »
8 janvier 2021

Ma mère m’avait toujours dit que le temps guérissait les blessures, mêmes les plus profondes. Il fallait seulement laisser le temps au temps. L’impatience ne réglait rien, au contraire, elle empêchait les blessures de se soigner. J’avais donc dû faire preuve de patience et je devais encore l’être. L’attaque du 21 novembre chez moi avait laissé des marques. Elles n’étaient pas visibles sur mon corps, pas littéralement. Je n’avais pas de cicatrices qu’on pouvait voir. Le problème avait été et était encore dans ma tête. Le sommeil ne me venait pas facilement et quand il venait, il restait agité. Azrael m’avait bien donné des potions pour m’aider à dormir, elles ne faisaient tout de même pas de miracles. C’était beaucoup mieux, mais je ne tenais pas à abuser des potions. J’avais peur qu’en bout de ligne je ne sois plus capable de m’endormir par moi-même. Je prenais donc aussi des tisanes à la camomille avant de dormir pour essayer de me calmer un peu plus naturellement. La nervosité, au départ, avait été presque maladive. J’avais été constamment aux aguets, sursautant au moindre bruit que je n’avais pas prévu. Tout ça mis ensemble faisait que j’avais été terriblement fatiguée et c’était ça qui avait été visible sur mon corps. Mes yeux s’étaient cernés, mes épaules s’étaient voutées, comme si j’avais eu le poids du monde sur mes épaules, et j’étais devenue beaucoup plus distraite, même gaffeuse. J’étais restée comme ça, jusqu’en début décembre.

À ce moment, après la mort d’Harry Potter, Jonas était venu me voir pour me réclamer de l’aide. Avant l’attaque qu’il avait vécue chez moi, il m’avait semblé très songeur, depuis Halloween j’aurais dit. Il s’était passé quelque chose avec Thalia et ça l’avait beaucoup travaillé. Ensuite, il était devenu encore plus troublé à cause de l’attaque et j’avais eu peur de le perdre complètement quand j’avais su qu’il avait été sur place, qu’il avait vu Potter mourir d’une balle en pleine tête. Suite à tout ça, il m’avait demandé si nous pouvions partir, tous les deux, pour vivre autre chose, pour se soigner, ensemble. Je n’avais pu faire autrement qu’accepter, j’avais bien vu la détresse dans laquelle il était et de mon côté, même si je voulais rester solide pour mon cousin, je n’étais pas au modèle de santé mentale non plus. Nous étions donc partis ensemble dans les Pyrénées une dizaine de jours. Changer de décors comme nous l’avions fait avait été réparateur, plus que je ne l’aurais cru. Nous avions vu autre chose, fait autre chose, tout pour nous changer les idées. Des balades en plein air, des journées au spa et des visites de musées. Ajouter à ça les discussions à coeur ouvert que nous avions eues, nous avions pu, enfin, tourner une page. Tous nos problèmes n’étaient pas réglés, c’était plus compliqué que ça, mais nous avions pu extérioriser ce dont nous avions besoin et commencer à nous réparer convenablement.

À mon retour de France, je reçus un hibou me signifiant que ma candidature avait été retenue pour qu’une jeune victime de l’Institut soit hébergée chez moi. Je savais que la jeune, Rachel White, avait été dans une famille avant, mais que pour une raison quelconque, elle avait dû les quitter. J’allais donc la récupérer après les fêtes. Nous ferions un test ensemble histoire que tout fonctionnait, mais à moins d’une nouvelle catastrophe, elle devrait rester avec moi à la maison quand elle n’était pas à Poudlard. Cette nouvelle me fit un baume alors que j’avais l’impression que plus rien n’allait. J’avais enfin un objectif, avoir ma nouvelle maison pour pouvoir y recevoir une sorcière qui avait besoin de support. Cet objectif m’aida à me remettre sur pied et à garder le cap durant la période où j’avais habité le QG.

J’avais passé les fêtes au quartier général de l’Ordre puisque le logement que j’avais trouvé n’était pas disponible avant la première semaine de janvier. Au départ, j’avais cru passer un Noël horrible, loin des miens, mais ça avait été sans compter sur l’aide de ma meilleure amie qui avait prouvé que les miracles de Noël existaient, et surtout qu’elle était une personne merveilleuse. Ça aussi, ce moment précis chez les parents de Soledad, avait été réparateur. J’avais pu me ressourcer, me plonger dans l’amour qui m’avait entourée durant toute cette soirée. Mes parents, ma meilleure amie, ses parents qui étaient comme les miens et Jonas, tout avait été parfait du début à la fin. Il y avait eu quelques larmes, c’était évident. Après tout, j’habitais au QG de l’Ordre depuis des semaines, un endroit qui était sécuritaire, certes, mais qui n’était pas chez moi. J’y étais bien entouré, mais ce n’était pas la même chose. À partir de ce moment, du 25 décembre, j’eus l’impression que ma vie commençait à reprendre sens, elle embarquait sur le bon chemin et les choses allaient, finalement, se régler.

Le 4 janvier, je pus enfin prendre possession de mon nouveau logement dans Godric’s Hollow et je commençai à faire du tris dans mes affaires. Il y avait des objets et des meubles dont j’allais me débarasser et de nouveaux allaient prendre leur place. C’était un travail long et fatigant, mais il en valait la peine. Après tout, je voulais que tout soit parfait pour l’arrivée de Rachel. Je ne savais pas grand-chose d’elle encore. Je lui avais fait une chambre juste pour elle, avec très peu de décoration. Je tenais à ce qu’elle s’approprie cet endroit et qu’elle le fasse sien. Nous pourrions aller faire les boutiques ensemble éventuellement pour qu’elle puisse choisir ce qu’elle veut. Mais avant, je voulais mieux comprendre ce qui lui était arrivé. J’avais eu des résumés ce qui s’était passé sommairement à l’Institut, mais je voulais pouvoir la connaître elle. Je voulais pouvoir faire les bonnes choses pour l’aider, je voulais qu’elle se sente chez elle et je voulais qu’elle soit à l’aise. En réfléchissant bien devant une tasse de thé, j’avais fini par comprendre qui pourrait m’aider. Azrael. Il était bien le chef du département des victimes du Blood Circle non ? Il pourrait sûrement m’en dire un peu. Ça impliquait que j’allais devoir aller lui parler. Je l’avais donc contacté pour lui demander son aide et il m’avait dit de le retrouver à son bureau pour qu’on regarde tout ça ensemble.

Depuis qu’il m’avait aidée en novembre, nous nous étions souvent parlés, il était venu me voir régulièrement quand j’habitais le QG, pour prendre de mes nouvelles, pour voir si j’allais bien, pour me donner des potions pour m’aider à dormir. À chaque fois que je le voyais maintenant, mon cœur palpitait et mon ventre s’enflammait. Il était resté avec moi, toute la nuit. Il m’avait rassurée lors de mes cauchemars et m’avait enlacée tout le reste de la nuit. J’avais cru pouvoir rester sage, faire la part des choses et me dire que ce n’était que l’histoire d’un soir, d’une nuit où j'avais eu besoin de soutien et que ce ne serait plus possible, mais ce n’était pas le cas. Alors que je pensais à aller voir le médicomage, qui devait être au QG, je me mis à regarder ce que j’allais porter, à me demander si mes cheveux étaient convenables, comme une vraie adolescente. Je savais que ses idées étaient déplacées, qu’Azrael n’en était probablement plus là dans sa vie. Il était celui qui avait pris la décision de partir après tout. Mais mon coeur voulait autre chose, il en voulait plus.

Restant raisonnable, j’avais pris la décision de ne pas retourner à la maison après le travail. J’étais partie de ma clinique du Chemin de Traverse avec un jean clair, une chemise rouge, les cheveux libres sur mes épaules, un manteau noir en laine et un foulard crème autour de mon cou. Arrivée sur place, je détachai mon manteau et dénouai mon foulard, le gardant tout de même autour de mon cou. Je me rendis à la porte du bureau d’examen d’Azrael  et cognai à la porte.

« Az’ ? C’est Ludi’, je peux entrer ? »

« Oui, oui, rentre ! »

J’ouvris donc la porte et je vis le sorcier assis à son bureau, la tête baissée à lire des parchemins. Alors qu’il relevait les yeux vers moi, je réalisai que ses prunelles sombres étaient beaucoup plus facilement accessibles. Ses cheveux étaient plus courts et me semblaient plus sombres. Je ne l’avais jamais vu les cheveux coiffés de cette façon, il était magnifique. Il me semblait plus mûre, il ressemblait moins à un adolescent ainsi. Déjà en attitude, depuis que je l’avais revu, il me semblait beaucoup plus homme, et là, physiquement, ça se voyait aussi.

« C’est un bon moment ? Je te dérange ? »

(c) DΛNDELION
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Anonymous
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Dim 26 Déc - 12:58


On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

8 janvier 2021
Depuis fin 2020 les événements s’étaient enchaînés. L’attaque de la maison de Ludivine, sa prise en charge à Sainte Mangouste et l’inquiétude au quotidien qu’elle lui générait, la mort d’Harry Potter, son autopsie, la vague de sorciers qui avaient afflué dans son service suite à l’attaque de l’entrepôt et les jours qui suivirent sans parler des suivis patients déjà affectés par les neutraliseurs de magie… Il y avait eu tant de choses à gérer, tant de sources de préoccupations qu’Azrael s’était laissé submerger par son travail. C’était plus simple. C’était sa façon à lui de ne pas trop réfléchir, trop prendre le temps d’analyser réellement ce qu’il ressentait. Dans ces moments là, cette petite voix qui l’accompagnait au quotidien était la bienvenue. Elle lui permettait de passer en mode pilote automatique. Il n’avait qu’à se pointer à Sainte Mangouste ou au QG de l’Ordre pour faire son travail et voilà. Son temps était occupé. Plus un moment pour lui. Il était tellement occupé qu’à peine sa tête touchait un oreiller et il s’endormait comme une masse. Pratique pour ne surtout pas accorder plus d’importance que cela à certains paramètres qui avaient évolué.

C’était notamment le cas de sa relation avec Ludivine. Si depuis le printemps 2018 Azrael s’était efforcé tant bien que mal de garder ses distances avec son ancien amour de jeunesse, n’occupant qu’une place minime dans sa vie en apportant tout de même de l’aide à son père malade, les événements du 21 novembre au soir avaient tout perturbé. Retrouver sa précieuse Vi dans son service avait été suffisant pour qu’il se permette certains gestes. Lui toucher la main, les joues, poser son front contre le sien, l’appeler Sweet Pea et Vi comme avant, la prendre dans ses bras ou encore caresser ses cheveux… Autant de lignes franchies, de barrières méticuleusement dressées qu’il avait défoncé par inquiétude. Aujourd’hui encore, alors qu’il lui avait fourni de nombreuses potions et petits oursons réconfort, Azrael était soucieux de savoir comment elle allait, comment elle vivait ce traumatisme. Le jeune médicomage, en dépit de toute sa retenue, n’avait pu s’empêcher de passer plus de temps que nécessaire en sa présence, lui apportant un peu de distraction alors qu’elle restait au QG en attendant de pouvoir emménager ailleurs. C’était la moindre des choses et pourtant il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Il était trop présent, trop attentionné et surtout il mourrait d’envie de trouver la moindre excuse pour la toucher. Inconcevable pour Azrael qui se refusait tout ce qui pourrait la blesser de prêt ou de loin. Vi était déjà probablement passée à autre chose depuis un moment. La nuit à l’hôpital n’était rien de plus qu’une façon d’avoir un peu de réconfort. C’était donc stupide de s’y attacher, de penser qu’il pourrait la perturber par sa présence.

Azrael s’efforçait donc de garder ses distances, de ne pas occuper trop de place et rester fidèle à ce rôle qu’il avait pris : le médicomage soucieux de sa santé mentale comme physique. S’ils avaient déjà eu l’occasion d’échanger sur ce qu’ils étaient devenus depuis l’université, Aze se montrait de plus en plus professionnel. Une attitude qui, quand on le connaissait bien comme Vi le connaissait, n’avait rien de naturelle. Il était trop soucieux, trop impliqué, trop présent pour qu’il ne s’agisse que de sa santé. Sa constante manie de rester avec elle, de lui apporter un peu de présence cachait quelque chose. Une réalité que même Azrael ne voulait et ne pouvait s’admettre. A la place il préférait s’ensevelir sous une quantité monstrueuse de travail, l’excuse parfaite pour ne jamais se retrouver seul avec lui-même surtout en cette période de fêtes.
Ce fut d’ailleurs après ces dernières qu’il reçu un hibou de Vi. Ayant déserté le QG peu de temps avant Noël, l’hôpital ayant besoin de tous les bras disponibles, il n’avait pas eu l’occasion de la revoir depuis. Le moment était donc parfait pour faire le point avec lui-même et définitivement enterrer cette affection mal placée qu’il éprouvait encore pour elle. Azrael devait faire une bonne fois pour toute le deuil de leur relation passée. Nouvelle année, nouvelle résolution, une amitié saine sans la moindre once d’ambiguïté. Voilà l’objectif que s’était fixé le jeune homme. Pour ce faire, quoi de mieux qu’un changement de look ?! Adieu les bouclettes blondes qu’il avait toujours arborées et bonjour la coupe de cheveux plus mature et sérieuse. Azrael avait à présent adopté une coupe un peu plus courte, ses cheveux ondulés formant naturellement un mouvement gracieux lui donnant un air de rockeur des années 50 avec sa mèche sur le côté. D’un naturel légèrement brun, il avait éliminé les traces de blond de ses cheveux, cette nouvelle couleur lui apportant un charme différent.

Installé dans son bureau au QG de l’Ordre, il avait ressorti quelques dossiers de membres pour faire un point sur l’avancée de la réapparition de leurs pouvoirs. Les neutraliseurs de magie étaient encore si nouveaux qu’il expérimentait différents traitements pour en évaluer les effets et l’efficacité. Une véritable prise de tête qui était à la fois passionnante et éreintante. C’est donc plongé dans la paperasse qu’il entendit toquer avant que la voix de Ludivine ne lui parvienne. Il lui indiqua d’entrer les yeux encore rivés sur un parchemin. Finalement, quand il redressa la tête vers elle, son cœur manqua un battement avant d’esquisser un léger sourire. Par Merlin ce qu’elle est magnifique… Bien que légèrement décontenancé de la revoir après ces quelques jours d’absence, il constatait avec une certaine amertume que sa volonté de tuer ses sentiments pour elle partait mal.
« Non, non, tu ne me déranges pas du tout. Je t’attendais justement. » Dit-il avec un plus large sourire pour la rassurer et se leva de derrière son bureau. Vêtu de façon très simple d’un jean bleu délavé, il avait enfilé un tee-shirt blanc avec une veste bombers noire. Afin que leur entrevue soit moins formelle et plus détendue, il vint vers elle et s’appuya contre le bureau en croisant les bras sur son torse, un peu mal à l’aise de se retrouver ainsi seul avec elle après ces quelques jours sans la voir.
« Tu voulais me voir ? » Demanda-t-il avant d’ajouter, ses sourcils se fronçant automatiquement sous le coup de l’inquiétude que sa demande générait en lui. « Tout va bien ?! Tu as besoin de nouvelles potions ou peut-être de séances chez le psychomage supplémentaires ? Tu me l’aurais dit quand même si quelque chose n’allait pas ?! Tu sais que tu peux venir me voir dès que tu en as besoin… Ou envie… Je suis là pour toi Lu’. »
C’est vrai que c’est comme ça que tu vas l’oublier, tiens ! En lui disant qu’elle peut venir te voir dès qu’elle en a envie et que tu seras toujours là pour elle. Tu fais quoi exactement Aze’ ?! Est-ce que tu sais au moins ce que tu veux ? Oui. Je veux pouvoir être son ami. Uniquement son ami ? Bien sûr « uniquement son ami », tu crois quoi ?! Non je demande vu que juste la voir fait battre ton coeur anormalement vite, que tu penses constamment à elle, que tu as envie de la prendre dans tes bras et bien plus… Arrête ! Tu m’aides pas ! Tu t’aides pas tout seul Aze. Moi je n’ai pas envie d’être « uniquement son ami ».
(c) DΛNDELION
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Anonymous
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Dim 26 Déc - 20:30
On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

« Après avoir existé pour gagner du temps, on se dira que l’on est finalement des étoiles filantes »
Le monde devenait fou. C’est l’impression que j’avais depuis la fin de l’année 2020. Plus rien n’allait comme c’était supposé. Tout le monde doutait de tout le monde, le calme était de moins en moins possible, laissant place à l’anxiété, au scepticisme et à l'ostracisme. On m’avait souvent dit que je vivais dans une bulle, laissant la réalité à la porte et ne vivant que pour ce que je voulais bien laisser entrer. En 2018, j’avais ouvert la porte à une réalité qui m’avait toujours déplu et que j’avais rejetée le plus possible. J’avais intégré l’Ordre du Phénix avec Soledad en réaction au sentiment général qui commençait à inquiéter. L’Augurey avait commencé à se faire entendre et les attaques mangemorts étaient revenues après des années de paix. Soledad pouvait aider, elle avait des visions et moi je voulais faire le plus que je pouvais avec mes moyens. Je n’avais pas eu le choix de voir ce qui se passait, on s’attaquait à nous, on s’attaquait aux gens comme moi. Durant mes années d’étude, j’avais ignoré les propos dégradants, j’avais toujours su que je valais mieux que ça et que ma magie était aussi bonne que celles des autres. Cependant, là, ce n’était plus que des moments qui blessaient, ça devenait physique, dangereux. En 2019, l’équilibre précaire dans lequel nous vivions chavira quand le secret magique fut révélé. Ce ne fut plus seulement les mangemorts que nous devions craindre, mais aussi le Blood Circle.

Ils avaient développé des technologies effrayantes qui pouvaient nous empêcher d’utiliser nos pouvoirs, c’était horrible. J’avais pu les éviter, sur ce point, mais ils s’étaient fait sentir. Ils avaient attaqué la boutique de ma meilleure amie et, surtout, nous découvrîmes qu’ils avaient fait des expériences sur de jeunes nés-moldus. Quand j’avais appris cette nouvelle, mon cœur s’était brisé. Ces enfants avaient été rejetés par leurs parents, donnés comme de la vulgaire marchandise au Blood Circle pour les « soigner », les « réparer ». Comme si la magie faisait que nous étions brisés. J’avais longuement réfléchi et après discussion avec Soledad, j’avais pris la décision de m’impliquer encore plus. Je ne me sentais pas nécessairement utile au sein de l’Ordre du Phénix. Je n’étais pas une duelliste incroyable, je n’étais pas médicomage, seulement zoomage. Je n’avais pas de don, j’étais seulement une sorcière très ordinaire avec des bonnes intentions. Ces bonnes intentions, j’allais pouvoir les mettre en œuvre. En 2020, après la libération de l’Institut, le conseil sorcier avait décidé de demander des familles d’accueil pour recueillir les pauvres nés-moldus sauvés là-bas. Après discussion avec Soledad, j’avais envoyé ma candidature et elle avait été retenue. Par contre, ça prit plusieurs mois avant qu’on me recontacte pour dire que, finalement, j’allais pouvoir prendre quelqu’un chez moi.

Entre temps, mon monde avait basculé. J’avais perdu ma maison, on m’avait attaquée chez moi, Harry Potter était mort et la peur avait commencé à ne plus être qu’une passagère en moi, elle s’était installée. Mon équilibre avait été difficile à reprendre et la nouvelle de l’arrivée de Rachel chez moi m’aida à reprendre pied. J’avais enfin un objectif à atteindre, j’avais un but : la recueillir, lui faire reprendre confiance envers les autres, lui montrer qu’elle serait en sécurité et surtout de lui donner la possibilité de s’épanouir comme elle le voudrait. J’étais née-moldue, comme elle, je savais ce que c’était. Mes parents avaient été beaucoup plus ouverts que les siens, certes, mais je pouvais lui montrer ce que c’était d’avoir un adulte de confiance qui nous accepte comme on est. Je pourrais lui donner ce qu’elle n’avait pas reçu de ses parents. À tout le moins, c’est ce que je voulais. Était-ce ce dont elle avait besoin par contre ? Je ne connaissais pas du tout la jeune fille et on ne m’en avait dit que très peu. C’était pourquoi j’avais contacté Azrael, c’était pourquoi mon cœur battait la chamade alors que j’allais le rejoindre à son bureau. Depuis l’attaque chez moi, notre relation minimale avait évoluée et mon coeur autant que ma tête avait de la difficulté à faire la part des choses entre le fantasme et la réalité.

J’étais restée chavirée par ce moment que nous avions partagé et pas seulement parce que Jonas et moi avions pu perdre la vie. C’était ce qu’il y avait eu de plus important ce jour-là, c’est évident, mais, peut-être pour ne plus sentir la douleur, je m’étais énormément concentrée sur autre chose, sur le médicomage. Dormir dans ses bras m’avait permis de me calmer, à tout le moins de me reposer un peu à travers mes songes troublés. J’étais retournée plusieurs années en arrière, là où tout avait plus simple, où nous pouvions entrecroiser nos vies et surtout là où je n’avais pas vraiment de problèmes. Ça avait réveillé en moi un sentiment de manque que j’essayais de calmer tous les jours depuis cette nuit-là. Pendant des années, j’avais pu endormir ces émotions. Je m’étais entrée dans le crâne que ce n’était plus possible, qu’il n’en voulait plus et surtout qu’il ne me voulait plus. La blessure avait été douloureuse et difficile à fermer, mais le temps avait fini par faire son œuvre et j’avais repris ma vie tranquillement, seule, jusqu’à maintenant. Mes sentiments enterrés sous une mince couche de sable avait été ramenés à la surface par un vent des plus forts et là, j’essayais de les enterrer à nouveau, sans succès. Il avait été là dès qu’il l’avait pu, de cette nuit à l’hôpital aux quelques semaines que j’avais passées au quartier général. Ses attentions m’avaient fait du bien et me donnaient envie de me lever le matin quand c’était plus difficile et, surtout, me donnaient l’impression d’être encore plus en vie.

Juste un peu avant les fêtes, par contre, le blond cessa de passer au QG et je devais avouer que j’avais commencé à trouver le temps long. Je m’étais occupée, c’est certain, mais le manque s’était beaucoup fait sentir. Je me demandais ce qu’il faisait, où il était et je me disais qu’il devait travailler à l’hôpital. Les temps étaient difficiles et il était responsable de son propre département. C’était un emploi important qui lui prenait du temps. Je lui avais donc envoyé un hibou pour lui demander son aide et il m’avait dit de venir le voir à son bureau de Square Grimmaurd. Je m’y étais donc rendue directement après le travail. Le froid du mois de janvier étant bien présent, je m’étais bien emmitouflée pour circuler dans les rues. me menant au QG qui était en plein quartier moldu. Pas question d’attirer l’attention. J’étais devenue beaucoup trop méfiante pour m’y risquer. Une fois arrivée, j’avais déboutonné mon manteau et dénoué mon foulard avant de toquer à la porte du bureau de mon amour de jeunesse. J’entrai quand il me dit de le faire et je restai surprise à ce que j’y vis. Ce n’était pas les classiques boucles blondes décoiffées qui cachaient les jolis yeux sombres de médicomage, mais bien des cheveux plus courts, ondulés et plus foncés qu’à l’habitude avec une séparation sur le côté qui lui donnait un air franchement, incroyable.

Je le regardais, comme hypnotisée alors qu’il relevait la tête vers moi en souriant. Il me dit que je le ne dérangeais et que je tombais au bon moment. Il se leva et je le regardai des pieds à la tête. Par Merlin ! Ses habits de tous les jours le rendait encore plus beau, un jean ordinaire, un t-shirt blanc et une veste noire. Rien de plus classique, mais c’était tout ce dont il avait besoin pour faire sauter un battement à mon cœur. Il s'appuya contre son bureau, plus près de moi, en croisant les bras sur son torse, me permettant encore mieux de le détailler. Ce qu’il était beau ! Je devais me concentrer, focaliser sur autre chose, mais je ne réussissais pas très bien. Il continua à me parler, m’interrogeant sans que je réagisse vraiment. Effectivement, je voulais le voir et je le voyais, dans toute sa splendeur. Son air calme de fronça alors qu’il semblait commencer à s’inquiéter face à mon silence. Je sortis de ma tête en élargissant les yeux de surprise et en agitant un peu mes mains devant moi.

« Non, non, ça va. Tout va bien, t’inquiète pas. Je ne viens pas pour moi. En fait si, mais c’est pas pour ma santé. J’ai encore des potions et je dors pas trop mal. T’en fais pas. »

Je pris mes mains l'une dans l’autre en les tortillant un peu, mal à l’aise d’avoir inquiété le sorcier. Il en avait déjà fait beaucoup plus que nécessaire pour moi depuis l’attaque chez moi, je ne comptais pas lui créer des problèmes supplémentaires. J’allais lui demander ce service, mais sans insister. Était-ce violer le secret professionnel que de me donner des informations sur sa patiente ? Sûrement. Est-ce que ça existait chez les sorciers le secret professionnel ? J’allais devoir lui demander tout ça.

« Je t’avais dis que j’avais postulé pour devenir famille d’accueil, si ? Eh bien, ils m’ont contactée pour me dire qu’une fille allait venir s’installer chez moi. Je me disais qu’elle avait dû passer par ton service après la libération de l’Institut. Est-ce que tu crois que ce serait possible pour toi de me parler un peu d’elle ? Je veux dire, je veux pas tout savoir d’elle, seulement…je sais pas. Je voudrais pouvoir bien l’accueillir à la maison, qu’elle s’y sente bien. On m’a à peu près rien dit d’elle. Est-ce que tu pourrais m’aider, tu crois ? »

Je fis un sourire gêné au sorcier en penchant un peu ma tête sur le côté. Après tout ce qu’il avait déjà fait pour moi, c’était un peu effrontée de ma part de lui en demander encore plus, mais j’avais l’impression qu’il aurait pu m’aider, réellement. Et puis, j’avais envie de le voir et c’était un bon prétexte pour passer du temps avec lui.

« Si c’est trop demandé, t’as qu’à me le dire. Je sais même pas si t’as le droit de faire ça. Et t’en sais peut-être rien en fait. Tu t’en es peut-être même pas occupée en plus…je suis désolée, j'arrête pas de jacter… ».

Pourquoi, par Merlin, étais-je aussi nerveuse. Je me serais cru comme une adolescente en face du beau garçon du moment. Était-ce le manque que j’avais senti qui ressortait ? Était-ce sa nouvelle allure plus…homme qui me rendait tout chose ? Ou bien mon malaise à lui en demander encore plus ? C’était probablement un mélange de tout ça. Je passais une main dans mes boucles blondes pour me donner un peu de contenance en regardant le sol avant de relever les yeux vers son doux visage qui faisait battre mon coeur.

(c) DΛNDELION
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 27 Déc - 13:26


On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

8 janvier 2021
En tant qu’héritier officiel d’une des grandes familles de sang-pur du Royaume-Uni, Azrael avait toujours été destiné à un avenir prometteur. Son père voyait en lui son digne successeur, celui qui reprendrait le flambeau, apportant une lignée de plus à leur arbre généalogique parfait. Un rêve qui se brisa bien rapidement. Non seulement avec le traumatisme vécu par son fils aîné mais surtout ce qui suivi. Ezekiel devait se faire une raison, son héritier n’était pas comme les autres enfants de son âge. Quelque chose de sombre habitait cette petite tête blonde au sourire angélique. Il n’y avait rien de normal dans ses crises de colère, dans ses passes-temps et dans les choses qui le fascinaient. Si Yaxley père espérait convertir Azrael à la cause mangemort, il préféra finalement complètement l’écarter de tout cet univers. La succession, les soirées mondaines, les obligations familiales… Toute cette pression retomba naturellement sur les épaules de son jeune frère, plus apte à pouvoir gérer mais surtout conforme aux attentes de leur paternel. Azrael était jugé comme trop gentil, trop aimant. Il trainait avec des sangs de bourbe, il était même tombé amoureux de l’une d’elle à Poudlard, s’était engagé dans l’armée moldue pour participer à un combat qui n’était pas le sien… Autant d’éléments qui confortaient son père dans sa décision. Aze était source de déception. Il prenait toutes les mauvaises décisions. Par Merlin il était même allé jusqu’à entrer dans l’Ordre du Phénix. Principalement pour soigner des victimes d’attaques moldues mais tout de même c’était un choix délibéré.

Confronté aux événements, Azrael ne pouvait pas prétendre ignorer ce qui secouait le monde sorcier. Les attaques, les meurtres, les actes de torture… A Sainte-Mangouste ils étaient au courant, ils accueillaient les victimes et se chargeaient d’essayer d’apporter des solutions conjointement avec le Ministère de la Magie. Bien loin d’être l’un des rares médicomages à travailler sur la question des neutraliseurs, il avait recueilli des sorciers et sorcières traumatisés par les différents attentats ainsi que certains jeunes rescapés de l’Institut. Au centre de toutes ces tragédies, Azrael demeurait l’un des rares médicomages qui ne semblait pas impacté par l’horreur humaine. Probablement à cause, ou grâce à, cette petite voix qui lui susurrait les pires atrocités à l’oreille depuis sa plus tendre enfance. Il était habitué, il se nourrissait presque du macabre, de la souffrance et du sang. C’était sa petite drogue personnelle, cachée, honteuse. Celle-là même qui lui permettait de soigner si bien ses nombreux patients. Là où on aurait cru qu’il prenne plaisir à les faire souffrir, son caractère généreux et avenant prenait le dessus. Le jeune Yaxley mettait un point d’honneur à les soulager, tirant profit de l’état dans lequel ils lui arrivaient. Pas étonnant donc de le voir travailler d’arrache-pied, qu’il soit sur tous les fronts en même temps et cumule les missions ici et là. Une façon de compenser le manque d’adrénaline mais surtout d’apaiser son esprit troublé.

La période des fêtes de fin d’année avait été idéale. Parfaite distraction lui permettant à la fois de contrôler ses pulsions et par la même occasion mettre une certaine distance avec Ludivine qu’il commençait à voir de plus en plus, faisant naître à nouveau des sentiments qu’il pensait amoindris. C’est en la voyant apparaître dans son bureau qu’Azrael comprit à quel point il s’était voilé la face. Tout dans son attitude, dans sa tenue si chic et son apparence le perturbait. Elle rayonnait d’une beauté si pure et parfaite qu’il lui était impossible de résister. Azrael avait l’impression de revenir des années en arrière quand à Poudlard il avait dû se rendre à l’évidence : il était en train de tomber amoureux de cette jeune femme en devenir si douce et gentille avec lui. Le coeur battant à tout rompre dans sa poitrine, il tenta alors de se contenir pour ne rien laisser paraître. Hors de question qu’elle puisse déceler en lui quoi que ce soit. Lu’ était déjà suffisamment fragile suite à l’attaque de sa maison pour qu’il rajoute de la confusion concernant ses sentiments à son égard. Histoire de se distraire un peu, Aze’ s’enquit immédiatement de la raison pour laquelle Vi avait demandé à le voir. Son absence de réponse vint presque instantanément le perturber, inquiet qu’elle ne dise rien. Allait-elle si mal que ça ? Lui cachait-elle quelque chose de grave ? Pourquoi se contentait-elle de le fixer ainsi sans rien dire ?! Quelque chose ne va pas… Alors qu’il s’apprêtait justement à lui poser une nouvelle question, soucieux de son silence, Lu’ prit finalement la parole. Même là elle réussit à être adorable… Par Merlin c’est pas possible. Faut que je fasse quelque chose, je peux pas continuer comme ça. Et tu comptes faire quoi exactement ?! Craquer ? NON ! Pourtant ça serait la meilleure solution. Pour la blesser ?! Ça c’est sûr oui. Comment tu peux être si aveugle… Ça me tue putain.

Légèrement soulagé que Vi n’ait rien, il esquissa un bref sourire en coin, curieux de découvrir la raison pour laquelle elle avait demandé à le voir si ça n’était pas vraiment pour elle. C’est peut-être pour… Tais-toi. Quoi ?! Je sais ce que tu vas dire alors tais-toi. Observant avec tendresse ses petites manies, il reporta bien vite son attention sur elle. Quand il apprit qu’elle allait finalement pouvoir être famille d’accueil, son sourire s’élargit, heureux de constater qu’on lui confiait enfin un des rescapés de l’Institut. Bien qu’amusé de la voir si hésitante à lui demander de l’aider, Azrael finit par lâcher dans un léger rire.
« Pourquoi tu t’excuses Lu’ ?! Ce n’est pas trop demandé voyons et c’est avec plaisir que je vais t’aider ! » s’exclama-t-il en se redressant et décroisa les bras pour se diriger vers l’un des meubles de rangement du bureau. Il ouvrit le tiroir du bas et commença à chercher dans les dossiers présents. « Je suis content qu’on te confie enfin un jeune de l’Institut. Ça va te faire une présence à la maison en plus de Mademoiselle. » dit-il en sortant enfin un large dossier du fond du tiroir et regagna son bureau. Azrael ouvrit la pochette et en un coup de baguette le fichier contenant les informations sur Rachel sortit du lot. « Voilà ! Je savais bien que son nom me disait quelque chose. » Tout en parcourant rapidement les différents éléments, le cas de cette jeune sorcière née-moldue lui revenait en tête. Afin d’aider Ludivine pour l’accueillir tout en préservant certains détails confidentiels, il posa sa baguette sur les feuilles sélectionnées du dossier. Automatiquement, certaines informations disparurent temporairement tandis que d’autres étaient mises en avant en rouge. Il prit quelques secondes supplémentaires pour s’assurer que tout était là avant de se retourner à nouveau vers Vi avec un doux sourire.

Par les temps qui couraient, Azrael avait pris l’habitude d’être en plus prudent, s’assurant systématiquement qu’aucune information sensible ne puisse être divulguée durant ses rendez-vous. Cette fois-ci il n’avait cependant pas eu le temps de faire un scan complet de la pièce et lancer les habituels sorts de protection. Légèrement soucieux, il s’approcha donc de Ludivine et posa doucement sa main sur l’avant-bras de son ancien amour de jeunesse sans la lâcher du regard. Son visage se rapprocha du sien et il vint lui murmurer à l’oreille. « Je n’ai pas eu le temps d’enchanter mon bureau… Je ne peux rien te dire de vive voix mais je peux te montrer les informations principales que tu as besoin de savoir sur son cas… On pourra discuter des précautions à prendre à voix haute juste après si tu as des questions. » Tout en se reculant, son regard capta le sien et ses prunelles s’égarèrent pendant une fraction de seconde sur ses lèvres, faisant manquer un battement à son coeur. Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils, visiblement un peu mal à l’aise d’être si proche d’elle. Ça n’avait rien de professionnel. Vi était là pour une raison. Elle avait besoin de son aide pour accueillir un jeune dans le besoin et lui il ne pensait qu’à l’embrasser ?! Où était son sérieux ?! Déterminé à se ressaisir, il releva ses prunelles sombres vers elle en demandant à voix basse. « Ça te va comme ça ? » Après avoir obtenu son accord, sa main glissa de son avant-bras jusqu’à son poignet, se permettant ce petit geste pour l’entraîner à sa suite jusqu’au bureau.
Face au dossier, Ludivine à ses côtés, Azrael se saisit d’une feuille pour lui montrer que Rachel avait été torturée à de nombreuses reprises : à la fois par des membres du Blood Circle mais également des religieux de sa paroisse ayant laissé une croix marquée au fer rouge sous sa poitrine. Il s’empara de deux autres feuilles relatant les relations qu’elle entretenait avec les autres enfants présents dans sa cellule. On y apprenait qu’elle avait endossé le rôle de grande soeur pour nombre d’entre eux et était toujours en contact par courrier avec les enfants. Il était également question d’un autre enfant de son âge qui était mort dans ses bras, probablement le pire des traumatismes qui avait été diagnostiqué chez la jeune sorcière. Entre chaque information qu’il lui présentait, Azrael jetait de discrets petits coups d’oeil à Ludivine, observant ses réactions et se laissant même aller à une certaine forme de contemplation. Son visage n’était qu’à quelques centimètres du sien et pourtant il avait la sensation qu’un océan les séparait. Vas-y ! Quoi « vas-y » ? Embrasse là ! Mais t’es pas bien ?! T’as donc aucun respect ?! Elle est en train de lire le dossier d’une pauvre jeune qui a été torturée et qui est traumatisée et toi tu veux que je l’embrasse ?! Avoue que tu en meurs d’envie… La question n’est pas là putain ! Reprenant sur lui, Azrael détourna le regard pour fixer les documents, laissant le temps à Ludivine de revenir sur les informations dont elle avait besoin. Il ne fallait pas se laisser aller.
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Mar 28 Déc - 2:30
On a existé pour gagner du temps
Ludivine Tallec
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Azrael Yaxley


 

 



 

 

« APRÈS AVOIR EXISTÉ POUR GAGNER DU TEMPS, ON SE DIRA QUE L’ON EST FINALEMENT DES ÉTOILES FILANTES »

Il fallait le dire, quand j’avais appris le nom de famille d’Azrael, on m’avait fait comprendre qu’il vaudrait que je me méfie. Je l’avais été, un peu, au départ. Yaxley était un nom qui provoquait la peur chez les sorciers. On m’avait parlé de Corban Yaxley, un mangemort connu qui s’était battu durant les deux grandes guerres sorcières. Il avait été associé à la chasse aux nés-moldus à une certaine époque. On m’avait dit que ça devait courir dans la famille, que le statut de mon sang pourrait attiser sa colère. Il avait été réparti chez les Poufsouffle, ce qui avait fait sourciller, mais avec le temps, le jeune blond avait fait ses preuves. Il n’y avait rien qui ressemblait à un mage noir dans sa personnalité. Il avait été beaucoup trop souriant, pitre, léger et lumineux pour cacher cette noirceur. C’est cette lumière qui m’avait fait passer le cap, c’est cette lumière qui m’avait attiré, comme un papillon autour d’une flamme. Nous avions commencé par être amis et avec le temps, je m’étais embrasée à son contact. Cette amitié était devenue amour avec nous avions fait face tous les deux aux qu’en-dira-t-on. Je ne les avais jamais vraiment écoutés et je me disais que le blond aussi. Si ça avait été le cas, il me l’avait bien caché. Nous en avions parlé un peu, au départ, mais ça n’avait jamais été important. On était au-dessus de tout ça, tous les deux. La simplicité était préférable aux soucis. Il y avait bien eu le petit frère d’Azrael qui m’avait fait de gros yeux dans les couloirs, mais pour le reste, tout avait toujours été à merveille.

De moins, ce fut le cas jusqu’à ce que le futur médicomage me dise que nous ne pouvions plus être ensemble, que c’était dangereux pour moi. Je n’avais pas compris ce qu’il y avait de dangereux avec lui, il était si doux, si avenant, si bon. Il m’aimait, je n’en avais jamais douté, même quand il m’annonçait la nouvelle j’avais compris qu’il m’aimait. Il n’aurait pas pleuré ainsi si ça n’avait pas été le cas. Mais quelque chose avait été brisé et jusqu’à ce qu’il s’occupe de moi à l’hôpital, je n’avais jamais cru que ce soit réparable. Et puis il avait été aux petits soins avec moi, il m’avait rassuré comme il l’avait fait à l’époque, il avait caressé mes mains et mes cheveux, il m’avait enlacé pour que je puisse dormir en paix et avait passé la nuit avec moi, me protégeant de mes souvenirs, de mes pensées, de mes cauchemars. L’attaque chez moi avait été source de malheur, mais je me disais qu’un peu de positif pouvait en sortir, Azrael était à nouveau dans ma vie. Par aussi près que je l’aurais voulu, j’aurais aimé qu’il reprenne la place qu’il avait déjà eue auprès de moi, mais sachant très bien que ce n’était pas possible, je me contentais de ce que j’avais, un ami proche que j’aimais profondément. Ce sentiment que je nourrissais secrètement montrait un peu de lumière dans la période sombre que nous vivions tous. J’avais souvent vu les troubles de loin, les analysant à distance. Maintenant, je le vivais, je le comprenais et surtout j’allais agir.

Nous avions décidé de faire un petit week-end d'essai, histoire de voir si tout collait et si tout allait bien, elle resterait avec moi à long terme. Mais pour que ça se passe aussi parfaitement que je le voulais, je pensais avoir besoin de plus d’informations, c’est comme ça que je suis arrivée dans le bureau d’Azrael au quartier général de l’Ordre. Hypnotisée par la nouvelle allure du sorcier, je pris un peu trop de temps pour lui répondre alors qu’il voulait simplement savoir pourquoi j’étais là. La belle affaire, moi qui essayait de bien paraître, j’avais complètement loupé ma chance. Je le rassurai donc en lui disant que je voulais son aide, mais que ça ne me concernait pas vraiment. Je vis le médicomage se détendre et sourire. Je lui expliquai donc, nerveuse, que j’allais devenir famille d’accueil, ce qui le fit rire. Je l’écoutai me parler et je fis une grimace mal à l’aise.

« Je sais pas, t’en as déjà tellement fait pour moi que je veux pas abuser. »

Je souris au médicomage que je regardai aller faire un meuble où des dossiers semblaient rangés. Je le vis s’accroupir et je pris un malin plaisir à le regarder chercher, regardant son dos et ses bras s’activer. Il dit qu’il était content qu’on me confie un jeune et j’hochai la tête en souriant. Moi aussi j’étais contente. J’allais enfin pouvoir aider à la hauteur de mes capacités. Je n’étais pas une duelliste, je ne savais pas bien me battre. Je préférais donner du réconfort, de l’amour et une zone de paix et de calme à qui le voudrait bien. Je pouvais panser des plaies et leur donner l’attention dont elles avaient besoin. Je détestais les donner. J’avais probablement tué un membre du Blood Circle chez moi en lui cassant le coup en le projetant contre un mur à l’aide de la magie et je redoutais que cette image ne me hante toute ma vie. Ce n’était pas pour moi. Aider et aimer ça l’était.

« C’est vrai. Ça reste tout de même une étudiante de Poudlard donc bon, elle ne sera pas là durant la période scolaire. »

Le sorcier se redressa avec un dossier à la main. Il retourna à son bureau et je le regardai avec curiosité. Il avait trouvé. Mes yeux pétillèrent de joie. J’allais pouvoir en apprendre un peu plus sur la jeune fille qui allait venir chez moi. Après avoir analysé le dossier, les yeux sombres d’Azrael revinrent sur moi avec un sourire. Il se rapprocha tout près de moi et posa sa main sur mon avant-bras. Mon cœur sauta un battement et je retins mon souffle. Que se passait-il ? Son parfum m’enveloppa et je baissai rapidement les yeux vers sa main avant de les relever vers son regard noir. Je le vis s’approcher dangereusement de moi et je fermai les yeux en sentant son souffle près de mon oreille. Un frisson me parcourut le dos en entendant sa voix basse.Je lui répondis sur le même ton, la voix basse et le souffle un peu court.

« D’accord…je comprends. »

Alors que le sorcier se reculait, j’ouvris mes yeux et mon regard fut capté par le sien. Je le fixai quelques instants sans savoir quoi faire. Je vis ses prunelles se poser sur mes lèvres et j'eus envie de l’embrasser, là, au milieu de son bureau. Ça aurait été si doux de retomber dans dans ses bras, mais le froncement de sourcils que je vis chez Azrael me découragea. C’était une mauvaise idée, ce n’était pas ce qu’il voulait de moi. Je me mis à triturer nerveusement sur mon bracelet que je portais toujours pour me donner une contenance en regardant mes mains. L’une de ses mains vint chercher mon poignet et je le suivis jusqu’à son bureau pour regarder le dossier en sa compagnie. Il m’indiqua une feuille que je me mis à lire tranquillement, mon enthousiasme de départ fondit comme neige au soleil. J’appuyai mes deux mains sur le bureau pour m’aider à me tenir. Ce qui était arrivé à la jeune sorcière était horrible. Elle avait été torturée par des religieux qui lui avaient brûlé une croix sur le corps et le Blood Circle l’avait fait aussi. Je ne comprenais pas comment on pouvait faire vivre ça à une enfant. Je fermai mes yeux quelques instants, troublée par ce que je lisais. Je passai une main dans mes cheveux, les repoussant de devant mon visage pour être plus à l’aise pour la suite de ma lecture. Perdant ma bataille contre mes boucles, je pris un élastique à cheveux pour les attacher rapidement en un chignon lâche qui ferait l’affaire pour le moment. Ma nuque était libérée ainsi que mon visage. Prenant une grande inspiration, je me remis à ma lecture, les sourcils froncés.

Nous passâme à deux feuilles plus «légères» dans la mesure où elles ne parlaient pas de torture. Étant la plus vieille de sa cellule, elle avait couvé les autres qui étaient avec elle, comme une grande sœur et elle avait gardé le contact avec eux. Je me dis que j’allais lui fournir tous les parchemins qu’elle voudrait si elle avait besoin de leur écrire durant les périodes de vacances. Une victime de son âge était morte dans ses bras là-bas. Je fermai mes yeux, franchement secouée parce que je je découvrais. Cette enfant était d’une résilience impressionnante. Elle avait déjà vécu à son âge beaucoup plus que moi ou même de sorciers plus âgés. Comment faisait-elle pour encore rester debout ? J’étais impressionnée, choquée et découragée, mais impressionnée. Ma lecture terminée, je relevai mon regard vers le sorcier, troublée par ma lecture.  Comment faisait-il pour s’occuper de tous ces gens qui avaient tant souffert. Il baignait dans cette douleur continuellement et pourtant, il arrivait à me sourir. C’était surhumain. Je n’y serais probablement pas arrivée, il fallait un détachement que je n’avais pas. Je ressentais autant de tristesse que de colère en même temps et je soupirai pour en faire sortir le plus possible avant de me mettre à parler.

« Je sais pas comment tu fais pour baigner là-dedans constamment. T’es beaucoup plus fort que moi. Je ne comprends pas comment on peut faire tout ça, à des enfants…merde. Tu m'impressionnes Az’. Comment tu fais pour pas te perdre dans tout ça ? »

Encore tout près du sorcier, je pris l’une de ses mains dans la mienne pour la serrer. Je passai une main sur mon visage en réfléchissant. Je ne sais pas à quoi je m’attendais en venant ici. Il était évident que ce que j’allais apprendre de la vie de Rachel ne serait pas rose, elle arrivait de l’Institut après tout, pas du palais de Buckingham.

« Elle a encore des suivis maintenant ? Je veux dire, psychologiquement, ça va ? On dirait que je sais pas, à part lui préparer une chambre douillette, ce que je peux faire pour rendre la transition plus facile. »

Je regardai le sorcier dans les yeux pour y chercher des réponses que je ne trouvai pas. J’y vis un brun bien sombre, très calme et surtout très attirant. Je restai là à y plonger le temps de deux battements de cœur trop rapide avant de retourner le regard vers les feuilles bien lourdes qui étaient sur le bureau du médicomage. Je me m’y à douter. Avais-je pris la bonne décision ? Étais-je prête à m’occuper d’une jeune sorcière comme Rachel ? Avais-je ce qu’il fallait ? Serais-je assez ?

©️ Gasmask


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Jeu 30 Déc - 15:53


On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

8 janvier 2021
Etre un Yaxley avait toujours provoqué des sentiments très ambivalents chez Azrael. Bien qu’éloigné relativement jeune de toutes les questions de succession et de la pression sociale vis-à-vis de son patronyme, il n’en restait pas moins sensible aux regards que lui lançaient bon nombre de sorciers au sang-pur. Poudlard avait alors été le lieu de tous les affronts : réparti chez les Poufsouffles, d’une gentillesse sans pareille, défendant les sangs impurs, fricotant même avec une sang de bourbe pour finalement, des années plus tard, prendre une position politique à l’opposé de son héritage familial. Oui, vraiment Azrael était un marginal dans son milieu. Bien que de plus en plus de jeunes possédaient une histoire similaire à la sienne, se détachant de ces vieux schémas de pensées où la pureté du sang primait sur tout, il subissait encore bien souvent certaines remarques déplacées de la part de vieux sorciers très conservateurs. Grâce à sa promotion et son poste de chef de service à Sainte Mangouste, Azrael était devenu, en quelque sorte, une personnalité publique. Les investisseurs étaient ravis de financer ce nouveau service de l’hôpital tout comme ils attendaient beaucoup de son équipe pour trouver des solutions afin de palier aux effets des neutraliseurs de magie. Dans toute cette effervescence, il n’était pas rare qu’il reçoive quelques remarques ici et là à l’occasion de dîners et soirées officielles sur sa situation amoureuse, ses intentions concernant une éventuelle descendance ou même encore son opinion politique. Autant de thématiques qu’Azrael s’évertuait d’éluder. Après tout, annoncer ce qu’il pensait de toute la situation pouvait en choquer certains et hors de question d’aborder la question de ses sentiments toujours très présents pour une née moldue. Les vieux de la vieille n’auraient pas compris.

Bien trop préoccupé par la simple idée de pouvoir aider et donner du sens à ses connaissances, c’est tout naturellement qu’il s’était orienté dans un premier temps vers la formation de médicomage puis avait rejoint l’Ordre du Phénix. Une sage décision sachant qu’il avait accès à plus de patients qu’avec l’hôpital mais pouvait aussi mener certaines expériences de façon plus discrète sans toute la rigueur administrative qui régnait à Sainte Mangouste. Son bureau au QG lui offrait également plus de discrétion et un cadre moins aseptisé que celui de l’hôpital qui rebutait bon nombre de ses patients. C’était dans ce cadre là qu’il recevait par exemple Abigail mais également qu’il avait prescrit de nouvelles potions à Ludivine, pouvant plus facilement s’assurer de son état et passer du temps avec elle. La voir ainsi dans son bureau, surtout après qu’elle ait demandé à le voir de façon presque « officielle » avait inquiété Azrael. S’il s’était montré au début relativement calme, son silence face à ses questions maintenant qu’ils étaient face à face l’inquiétait énormément. Et si elle avait fait une rechute ? Et si elle n’arrivait plus vraiment à dormir ? Et si quelque chose s’était passé ? Beaucoup de « et si » qui le rendaient complètement dingue jusqu’à ce qu’elle apaise ses craintes. Ne cachant pas son soulagement, il mit tout de même un point d’honneur à lui répéter qu’il était heureux de l’aider, insistant à nouveau.
« Je suis heureux de pouvoir t’aider Lu’. Tu n’abuseras jamais avec moi. Sors-toi cette idée de la tête. » Dit-il en affichant un large sourire d’une tendresse infinie avant de se diriger vers le meuble contenant les principaux dossiers des patients qu’il avait vus en dehors du cadre de l’hôpital.

Extirpant enfin la bonne pochette, Azrael eut une petite moue songeuse à la réflexion de Ludivine. Il était vrai que même si Rachel n’allait habiter chez elle que quelques mois par an, une certaine forme de soulagement l’habitait à cette pensée. Au moins Vi n’allait pas être complètement seule tout le temps. C’était déjà ça de gagné à défaut de pouvoir vraiment être là pour elle comme il l’aurait souhaité. Dossier en main, il rejoignit son bureau et sélectionna les informations principales, en dissimula d’autres pour préserver le secret professionnel ainsi que l’intimité de la jeune sorcière qui serait placée chez son amour de jeunesse. Une fois que tout fut prêt, un éclair de lucidité le traversa. Il s’apprêtait à lui diffuser des informations sensibles mais il n’avait pas pris la peine de protéger son bureau, ne venant au QG que pour ce rendez-vous. Il allait devoir faire preuve d’inventivité. N’ayant pas énormément d’options à sa disposition, Azrael opta pour la plus simple, une façon également pour lui de retrouver un peu de proximité avec Ludivine. Il vint donc lui murmurer quelques indications au creux de l’oreille, incapable de résister à la tentation de laisser courir son regard sur son visage en s’attardant inévitablement sur ses lèvres tentatrices. Ce simple contact de sa main sur son avant-bras, l’écart qu’il avait réduit entre leur deux corps, faisaient revenir au galop de vieux réflexes, réveillaient de vieilles envies qu’il pensait mortes depuis longtemps. Il en avait suffi de peu. Son odeur, la douceur de sa peau, le souvenir de ses lèvres et de sa chaleur… Un peu de sérieux !

A contre-coeur, Azrael entraina Ludivine à sa suite jusqu’au bureau pour lui présenter les quelques informations dont il disposait sur Rachel et qui pourraient être utiles pour l’accueillir au mieux dans son nouveau chez-elle. Tout en observant ses réactions, le jeune médicomage ne pouvait que constater à quel point lire des horreurs pareilles, imaginer la souffrance ou même accompagner des gens qui avaient vécu le pire était devenu son quotidien. Outre la petite voix qui résidait dans son esprit, Azrael s’était construit une épaisse carapace contre laquelle toutes les atrocités humaines ricochaient sans jamais l’atteindre. Indispensable quand on était dans sa position. Ancien militaire, ancien médecin et chirurgien de l’armée, médicomage, chef de service des victimes d’attaques moldues, actif au sein de l’Ordre du Phénix… Son quotidien se résumait littéralement à cela : les horreurs que l’être humain est capable de faire vivre à son prochain pour des idéaux, pour des différences qu’il estime passibles de mort. Moi je vais pas me plaindre, ça m’arrange bien ! Un peu pris au dépourvu par la question de Ludivine, tant de choses se bousculaient dans son esprit. Certes il n’était plus le jeune adolescent qu’elle avait connu, il avait vécu des expériences traumatisantes, bien pires que tout ce qu’elle pouvait imaginer et pourtant… Pourtant il lui avait toujours caché qui il était vraiment, cette petite voix dans sa tête qui se délectait du malheur et surtout de la souffrance des autres. Azrael n’était pas dupe. S’il résistait si bien à tout ce qu’il voyait et entendait c’était principalement grâce à elle. Là où tous les autres médicomages avaient besoin de faire des breaks, se montraient plus vulnérables, lui faisait office de rock. Impressionnait par sa dévotion et cet aspect inébranlable. Comment le leur dire ? Comment avouer que leur patron n’était rien de plus qu’un détraqué qui prenait plaisir à voir arriver des patients tourmentés ?! Inconcevable !

Azrael se contenta ainsi de doucement serrer la main de Ludivine dans la sienne, le regard perdu sur les feuilles disposées sur le bureau. Il daigna finalement lui répondre quand elle lui posa quelques questions concernant Rachel.
« Il faudra que je me renseigne auprès du service de psychomagie de Sainte-Mangouste mais je pense qu’on doit la suivre à Poudlard. C’est ce qu’il y a de plus logique après ce qu’elle a vécu et compte tenu de son jeune âge. Je me renseignerais pour pouvoir te dire ça rapidement. »
Il finit par relever ses prunelles sombres vers les siennes avec un léger sourire qui se voulait rassurant.
« Tu sais, quand on a vécu un stress et une expérience comme la sienne, avoir un environnement sûr et agréable comme celui que tu vas lui offrir est déjà un énorme plus ! Je te conseille dès le début de te poser pour discuter avec elle. Il ne s’agit pas nécessairement de la faire parler mais simplement de lui montrer que tu peux être là pour elle. Si elle a besoin de quoi que ce soit : parler, une présence dans certains moments, un oreiller ou une couette en plus… Ça peut être des choses toutes bêtes mais quand on a vécu un stress intense, parfois le moindre petit truc peut provoquer des crises d’angoisse. Certains préfèrent le gérer seul, d’autres non… »
Azrael marqua un léger temps d’arrêt, se remémorant lui-même le combat que cela avait été avec son propre stress post-traumatique et tout ce qu’il avait vécu pour s’en sortir. Une expérience qu’il avait scrupuleusement cachée à Ludivine.
« On gère tous le stress de façon différente. Mon service dans l’armée et les choses que j’ai vues m’ont permises d’être un meilleur médicomage aujourd’hui. Je suis plus armé face aux horreurs que je vois au quotidien. Pour Rachel son traumatisme peut s’exprimer d’une manière complètement différente. Elle ne l'a probablement pas encore dépassé en ce qui la concerne. Il va falloir que tu lui laisses de l’espace, que tu apprennes à la découvrir, à la comprendre sans être intrusive pour ne pas la brusquer. »
Bien conscient que cela faisait beaucoup à appréhender, il vint finalement attraper son autre main pour la faire doucement pivoter face à lui et capta son regard avec un doux sourire. Cela ne faisait aucun doute que Rachel allait atterrir entre de bonnes mains. Ludivine était peut-être la personne la plus qualifiée qu’il connaisse à même d’interagir avec un jeune provenant de l’Institut.
« Je suis sûr que ça va bien se passer. Il faut que tu vois ça comme t’occuper d’un animal sauvage un peu apeuré. On ne peut pas en prévoir les réactions, tu ne sais pas trop ce qui peut le faire devenir agressif mais dans le fond, il ne te veut pas de mal, il faut juste apprendre à le découvrir et comment communiquer avec. »
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Ven 31 Déc - 5:09
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« APRÈS AVOIR EXISTÉ POUR GAGNER DU TEMPS, ON SE DIRA QUE L’ON EST FINALEMENT DES ÉTOILES FILANTES »

Depuis mon retour en Angleterre il y a de ça quelques années, j’avais l’impression de seulement exister pour gagner du temps. J’étais là parce qu’il le fallait, mais sans but précis, comme si j’attendais quelque chose, sans savoir ce que c’était.  Je faisais les choses parce qu’il le fallait. J’étais revenue au pays parce que mon père était malade et que c’était la chose à faire. Je l’aimais et je voulais être près de lui si quelque chose lui arrivait. Si les circonstances avaient été différentes, je serais probablement restée à l’étranger à étudier, à prendre de l’expérience de terrain. Cependant, j’étais ici et j’attendais. J’avais une belle vie, je n’avais pas à me plaindre. J’avais une famille qui m’aimait et que j’aimais, des amis que j’aimais autant, un chien merveilleux, mon propre cabinet de zoomagie qui me permettait de bien gagner ma vie et j’avais maintenant un nouveau logement que j’allais pouvoir faire mien. Je connaissais des gens beaucoup moins chanceux que moi, c’est bien ce qui me permettait de bien gérer tout ce qui se passait. Certains vivaient bien pire, je n’avais aucune raison de me plaindre. C’est ce que j’appliquais depuis aussi longtemps que je me souvienne. Ma vie était loin d’être le drame que d’autres vivaient alors je souriais, le plus que je le pouvais. Il y avait bien des moments où je n’en avais pas envie, mais je me disais que certains me considéraient comme une princesse à me plaindre, que je n’avais que des problèmes de bourgeois comme certains moldus que je connaissais le disaient.

La première personne à qui je pensais était Soledad qui avait fui le Mexique avec sa famille quand elle était plus petite et dont le père avait été tué par un cartel qui les avait retrouvés. Il y avait aussi Jonas dont les parents étaient morts dans un accident de voiture quand il était plus jeune. Et puis, il y avait Azrael dont la relation avec sa famille était très compliquée. Il avait eu le malheur de naître dans une famille de sang pur très stricte et les décisions qu’il prenait pour diriger sa vie ne plaisaient pas à son père. Un Poufsouffle qui trainait avec une née-moldue, ce n’était pas du tout ce que son père avait attendu de lui. Je savais que mon amour de l’époque avait eu l’esprit troublé, les marques sur ses bras me l’avaient souvent rappelé, mais il l’avait toujours très bien caché. Le garçon que j’avais connu était solaire, bouffon, souriant comme peu et il avait toujours semblé n’avoir peur de rien. Il m’impressionnait à l’époque et à le voir maintenant dans son bureau, il m’impressionnait toujours. L’adolescent était devenu un homme. Le temps avait eu un bel effet sur lui, le rendant plus sûr de lui, plus mûre et, bien que je croyais pas ça possible, plus beau. Le médicomage n’avait jamais été de ceux que l'on pouvait qualifier de beauté naturelle, il n’était pas le héros typique des films hollywoodiens que j’avais souvent regardé avec ma mère. Cependant, il avait un charisme que peu avait et qui attirait l'œil et une simplicité qui le rendait facile d’accès. Il avait aussi la naïveté de ne pas voir qu’il était attirant.

C’était d’ailleurs sa prestance dans son bureau qui m’avait fait oublier de lui répondre en entrant dans son bureau. Sa nouvelle coupe de cheveux lui donnait franchement fière allure, tout comme le reste de sa personne tant qu’à y être, Après avoir eu l’intelligence de lui répondre, il insista en me disant que je n’abusais pas du tout et qu’il voulait m’aider. J’hochai la tête en souriant pour lui montrer que je comprenais. Je le regardai fouiller dans une armoire et en sortir un dossier qu’il emmena vers son bureau. Je m’y avançai et je me mis à la lecture du dossier en sentant la chaleur du corps du médicomage tout près du mien. Dans un autre contexte, cette proximité m’aurait probablement chamboulée, mais les mots que je lisais sur les parchemins prirent le dessus sur tout le reste. Les tortures, les conditions de vie et ce qu’elle avait vu à l’Institut me renversaient. Je savais que ce que je lisais était la réalité, mais je n’avais pas l’habitude d’y être confronté de cette manière. L’attaque chez moi avait été un choc énorme et je ne m’en étais toujours pas entièrement remise. Mon sommeil restait agité, bien que mieux qu’au début, et je restais encore nerveuse, sursautant au moindre bruit trop fort. À la fin de ma lecture, j’interrogeai le sorcier d’ailleurs à ce sujet. Je me doutais bien que son expérience dans l’armée ainsi que son emploi dans ce département à Sainte-Mangouste lui avaient permis de créer une distance entre lui et ce qu’il voyait au travail. Il avait dû voir des choses horribles pour en arriver là et ça me rendait plutôt triste d’y penser.

Je sentis le sorcier serrer ma main en regardant les feuilles et je le regardai alors qu’il me répondait, le regard perdu. Il comptait vérifier si la jeune sorcière avait besoin d’un suivi en psychomagie. Bien que mon amour de jeunesse ne le voyait pas, je lui souris tendrement. Même si le temps avait passé, il restait le même garçon toujours prêt à aider quand on en avait besoin.

« Ce serait merveilleux, merci. C’est bien que l’école offre le service. Ça me rassure un peu. Tu pourras m’envoyer un texto quand tu le sauras. »

Je fis une grimace gênée à mes mots. L’usage du portable n’était pas très sorcier, surtout avec un sang-pur. Cependant, depuis l’attaque à la maison, j’essayais d’éviter tout ce qui pouvait m’identifier comme sorcière pour le monde extérieur. J’évitais donc le plus possible les hiboux messagers. J’habitais maintenant dans un quartier sorcier alors les hiboux étaient monnaie courante, mais je préférais ne pas prendre de risque. Il y avait plusieurs petites habitudes comme ça que j’avais modifiées pour me rassurer. Cependant, je savais qu’éventuellement j’allais devoir reprendre ma vie normalement. Mais pas comme ça, pas maintenant. Les iris sombres d’Azrael se posèrent sur moi, me rassurant tout de suite. Il se mit à me parler de la gestion du stress et des situations traumatiques et je le regardai avec le plus grand des sérieux. Il semblait me parler d’expérience.

« Ça ressemble au plan de base que j’avais déjà. Je me plantais pas trop, je suis contente.

Ce qu’il me disait me rappela la conversation que nous avions eu à propos de nos voyages quand j’étais à l’hôpital. Il m’avait parlé d’une situation dans le désert où il avait dû lancer un sort de protection autour des militaires avec lui pour les protéger en territoire ennemi. Il m’en avait très peu dit, préférant se concentrer sur le beau de son expérience au Moyen Orient. Je savais très bien que la situation là-bas n’avait pas été rose. Après tout, on ne déployait pas l’armée quand tout allait bien. Maintenant qu’Azrael était ici, j’espérais qu’il ait trouvé un environnement sûr et agréable comme il me disait d’offrir à Rachel. Avait-il quelqu’un à qui parler ? Ou bien préférait-il gérer tout ça lui-même ? En avait-il seulement besoin ? Il continua ses explications et je le fixai, curieuse et pensive. Ce qu’il me disait ressemblait à ce que j’avais en tête comme façon de faire. J’allais laisser le temps à Rachel de s’habituer à son nouvel environnement et j’allais voir la suite en même temps qu’elle.

« Je vais lui laisser tout le temps dont elle a besoin. C’est plutôt tranquille à la maison, ça va lui permettre de se recentrer. En tout cas, moi c’est de ça dont j’ai eu besoin pour me retrouver… »

En disant ces mots, je pensais à mon séjour dans les Pyrénées avec Jonas. Avant d’y aller, j’étais incapable de m’arrêter, essayant de travailler le plus possible et d’occuper mon cerveau autant que faire se peut pour ne pas penser à ce qui s’était passé. J’avais essayé de noyer le poisson et la seule chose que ça m’avait permis de faire, c’était de me fatiguer. J’avais dû prendre un temps d’arrêt, un espace hors du temps où je m’étais sentie parfaitement en sécurité pour réfléchir et verbaliser tout ce qui s’était passé. Ce voyage avait été thérapeutique et j’espérais pouvoir reproduire d’une certaine façon cette bulle pour la jeune sorcière, si c’était ce dont elle avait besoin. Le médicomage prit mon autre main et me tourna doucement face à lui et attrapa mon regard de ses prunelles sombres. Je ne pus retenir un sourire en le voyant ainsi. La fin de ses explications atteignirent directement leur cible. J’avais souvent eu à interagir avec des animaux blessés, pas avec des humains qui l’étaient, contrairement au blond. J’allais devoir agir de la même façon. Le sourire que j’avais alla se nicher au coin de mes lèvres, amusée par sa comparaison.

« Touché docteur. Je vais garder ça en tête… »

Songeuse, j’inclinai la tête un peu sur le côté en regardant le médecin. J’appuyai le bas de mon dos sur son bureau, étant à la limite de m’y asseoir. Il tenait toujours mes mains entre les siennes et je me mis à les caresser doucement de mes pouces, par habitude sans réellement en avoir conscience. Une question me trottait dans la tête depuis qu’il s’était occupé de moi à l’hôpital et je me disais qu’il serait enfin temps de la lui poser. Gênée, je passai tout de même le pas et l’interrogeai.

« Dis moi, tu te rappelles de l’histoire que tu m’as racontée à propos d’une tempête de sable et du sortilège de protection que tu as lancé ? Tu m’as dit que tu n’avais pas eu de médailles pour ça… Ça veut dire que tu en avais eu une pour autre chose ? Si ça me regarde pas, t’as qu’à me le dire. C’est juste que…eh bien ce que tu as raconté me semblait assez impressionnant et tu avais l’air de penser que ce n’était pas grand-chose…je…j’essayais d’imaginer ce que tu aurais pu faire de plus et…j’y connais rien. »

J’avais effectivement essayé d’imaginer le jeune homme en mission dans le désert avec la courte histoire qu’il m’avait racontée. Il semblait la considérer comme si c’était la routine alors que pour moi, j’avais l’impression qu’il avait déplacé des montagnes. J’essayais d’apprendre à connaître le nouvel Azrael et j’espérais qu’il me laisserait m’approcher un peu. Je savais que ce que je voulais n’était pas possible, mais juste assez pour que je puisse dire que je le connaissais encore assez bien.

©️ Gasmask


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Sam 1 Jan - 15:26


On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

8 janvier 2021
C’était pour ces moments là qu’Azrael avait décidé de devenir médicomage, sans compter ce que cela pouvait apporter comme soulagement vis-à-vis de sa petite voix morbide bien évidemment. C’était pour aider, pour apporter des conseils et permettre de soulager les souffrances physiques comme morales qu’il avait emprunté cette voie. Celle de l’aide à la personne et des soins. Avec l’attaque subie par Ludivine à son domicile, les nombreux rendez-vous qui en avaient découlé et à présent sa venue dans son bureau concernant une jeune de l’Institut, Azrael était bien heureux de pouvoir lui apporter son aide et son expertise. Déjà qu’il s’en voulait de ne pas avoir été là pour lui apporter l’aide de sa baguette lors de l’attaque, s’imaginer impuissant, incapable de l’accompagner d’une quelconque manière relevait de la torture. Heureusement qu’il était devenu médicomage et qu’il était rentré au pays ! Sans quoi Ludivine aurait été toute seule…
Ôtant cette pensée de son esprit, l’héritier Yaxley s’empara donc du dossier qui les intéressait et après en avoir dissimulé certaines informations qui n’apporteraient rien de bien spécial à Ludivine, il l’invita à venir à ses côtés pour découvrir quelques éléments clefs concernant Rachel. A moins d’avoir son expérience en matière d’accompagnements et de soins à des victimes d’attaques moldues, il était presque impossible de pouvoir ne serait-ce que concevoir ce que la jeune née-moldue avait subi à un si jeune âge.

Pour unique soutien, Azrael se contentait de serrer la main de Ludivine dans la sienne, quelque peu ennuyé de ne pas pouvoir faire plus. Si la perspective qu’elle puisse être famille d’accueil, recueillir un jeune dans le besoin et avoir une compagnie supplémentaire était une bonne chose, le rappel de l’attaque qu’elle avait elle-même subie gênait un peu Azrael. Conscient que ça n’était pas son rôle ni même sa place de l’évoquer, il se contentait de doucement serrer sa main dans la sienne, la caressant par instant de son pouce pour lui apporter une certaine forme de soutien face à la dureté des mots qu’elle lisait. Quand elle lui demanda comment il faisait pour encaisser et supporter la souffrance et l’horreur à laquelle il était confronté au quotidien, Azrael préféra garder le silence. Comment lui avouer qu’il s’en nourrissait ?! Que c’était justement une des raisons plus obscures qui l’avaient poussé à faire ce choix de métier. Ludivine ne pourrait pas le comprendre. Elle s’éloignerait définitivement de lui si elle en venait à apprendre une telle chose. Il s’évertua plutôt à lui donner quelques conseils sur comment accueillir Rachel au mieux dans son nouveau chez-elle. Toutefois, quand elle évoqua le fait de lui envoyer un texto pour la tenir informée si la jeune élève était suivie par un psychomage, Aze fit une petite moue songeuse avant de demander légèrement embarrassé.
« Tu pourras me montrer comment on fait ? J’ai un téléphone mais j’avoue que je m’en suis jamais vraiment servi en fait… Dans l’armée j’en ai pas eu besoin du coup je suis pas franchement à l’aise avec. »
Conscient qu’elle souhaitait utiliser ce moyen de communication pour éviter d’éveiller les soupçons en utilisant un hibou, Azrael réalisait à quel point, bien qu’il ait vécu un temps parmi les moldus, certains aspects de leur vie quotidienne lui échappait complètement. Une chose aussi triviale qu’envoyer un sms lui était inconnue.

Heureusement il pouvait briller sur d’autres sujets comme l’attitude à adopter avec Rachel ou encore les éléments à mettre en place pour qu’elle se sente bien et en sécurité. Si Azrael ne doutait pas une seule seconde que Ludivine en était capable, il s’évertuait plus à la rassurer dans ses choix, lui montrant implicitement qu’elle était sur la bonne voie ce que lui confirma la jeune femme dans ses réponses. Amusé et en même temps rassuré de constater que ses conseils faisaient mouche, il esquissa un sourire avant de s’exclamer.
« Tu as raison de te baser sur ta propre expérience et ce dont toi-même a eu besoin suite à l’attaque. L’essentiel c’est que tu puisses être à son écoute et t’adapter en fonction. »
Comme pour étayer un peu plus ses propos, Azrael prit pour exemple le métier de Ludivine, lui conseillant d’appréhender la situation comme elle le ferait avec un animal blessé. Une comparaison qui sembla bien lui parler, la laissant songeuse pendant un instant. Alors qu’il s’apprêtait à lui demander si elle avait besoin de potions, nounours réconforts ou autres éléments pour faciliter l’arrivée de Rachel, les paroles de Ludivine le surprirent. Azrael ne s’attendait pas à ce qu’elle évoque à nouveau l’histoire qu’il lui avait raconté ce soir là et surtout la mention de la médaille qu’il avait gagné. Malgré le fait qu’ils se côtoyaient depuis son retour du Moyen-Orient, le jeune médicomage n’avait jamais vraiment parlé de son expérience en tant que soldat avec elle. Bien trop soucieux de ne pas l’inquiéter, il avait préféré taire cette période de sa vie. Son ancien amour était simplement au courant des grande lignes : il avait été soldat, il occupait également un poste de médecin et chirurgien militaire, il avait été sur le front, il avait eu quelques blessures et il avait déjà tué. Voilà les seules informations distillées à travers le temps qui avaient percé ses lèvres. Maintenant Ludivine en demandait plus…

« C’est vrai qu’avec l’habitude j’ai un peu perdu la notion de ce qui peut être « impressionnant » pour la plupart des gens. Notre quotidien était tellement dur que protéger mon unité pendant une tempête de sable par un sortilège c’était plus de la routine qu’autre chose. » Dit il avec un léger sourire mi-gêné mi-amusé avant de reprendre.
« J’ai effectivement été décoré. Médaille d’honneur  pour récompenser ma bravoure durant la dernière mission à laquelle j’ai participé. C’est après celle-ci que je suis rentré à Londres. » Bien conscient qu’elle en attendait plus que la simple révélation qu’il avait eu une médaille, Azrael poussa un long soupir en baissant un instant son regard sombre sur leurs mains jointes. D’une certaine façon, il redoutait un peu la réaction de Ludivine à son récit mais se lança tout de même en revenant capter ses prunelles.
« On était en mission de reconnaissance dans un petit village perdu dans les montagnes quand une voiture piégée a explosé. C’était un peu le chaos, y avait de nombreux blessés, j’étais un peu sonné et j’entendais plus rien avec la détonation… Quand j’ai repris mes esprits j’ai tout de suite commencé à soigner mes coéquipiers, utilisant la magie sur ceux qui étaient trop mal en point ou inconscients pour s’en rendre compte. Alors que je m’occupais d’un d’entre eux, une fusillade a débuté. J’ai pu me mettre à l’abris en utilisant le corps de mon coéquipier comme bouclier. J’étais blessé mais ça allait, rien d’insurmontable. La situation était tellement critique que j’ai pas eu le choix. Tout le monde était trop occupé à gérer les tirs venant d’ici et là qu’ils n’ont pas vraiment remarqué que je n’utilisais que partiellement mon fusil. J’ai lancé quelques sorts pour neutraliser certains ennemis et après quelques minutes j’ai réussi à venir à bout de tous les assaillants. Comme j’avais utilisé la magie j’ai jeté un sort d’oubliette à l’entièreté de mon unité ce qui m’a permis de les soigner à l’abris de toute menace quand ils ont repris conscience. Mon officier supérieur en a déduit que j’avais fait acte de bravoure en neutralisant l’ennemi et sauvant un maximum de mes coéquipiers. » Azrael préférait intentionnellement éluder certains détails troublants comme les morts par arme blanche qu’il avait données, les tortures qu’il avait fait subir pour satisfaire cette petite voix sadique qui l’accompagnait et la véritable nature de sa blessure si négligemment évoquée. Un peu embarrassé par cette histoire qui le mettait en avant, lui plus habitué à minimiser son courage et ses bonnes intentions, il vint passer une de ses mains dans ses boucles brunes, dégageant un peu plus son front avant de rationaliser.
« Ils en ont fait un peu des caisses honnêtement. Disons que le fait d’être sorcier m’a clairement aidé. J’utilisais la magie dès que c’était possible. Mon but était surtout d’aider au maximum mon unité et de les protéger pour éviter qu’ils soient blessés ou se fassent tuer. Je pense que tu peux comprendre toi qui es aussi dans les soins au final. Même si c’est avec les animaux c’est un peu pareil. Tu utilises la magie dès que c’est possible si tu peux leur venir en aide. » Lâcha-t-il comme pour se rassurer et minimiser par la même occasion ses actes que beaucoup qualifiaient d’héroïques en zone de guerre. Ludivine le connaissait, toutes les années qu’ils avaient passées l’un avec l’autre lui permettait d’appréhender le caractère modeste et parfois presque timoré d’Azrael. Parfois enclin au syndrome de l’imposteur, il préférait se discréditer, remettant même en question ses qualités et les choses positives qu’il avait faites plutôt que d’en récolter les lauriers.
(c) DΛNDELION
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Lun 3 Jan - 1:31
On a existé pour gagner du temps
Ludivine Tallec
feat.
Azrael Yaxley


 

 



 

 

« APRÈS AVOIR EXISTÉ POUR GAGNER DU TEMPS, ON SE DIRA QUE L’ON EST FINALEMENT DES ÉTOILES FILANTES »

J’avais toujours aimé prendre soin des autres, on m’avait même dit que c’était probablement cette caractéristique dominante qui m’avait placée chez les Poufsouffle. La liste des qualités de la maison des jaunes était longue et me convenait tout à fait. Gentillesse, patience, loyauté, tolérance, modestie, justice…y’en a un paquet et je m’y retrouvais. Je n’avais pas la fougue des Gryffondors, ni l’ambition des Serpentards. Avec le recul, je me disais que les Serdaigles auraient pu me convenir aussi, mais Poufsouffle était le meilleur choix pour moi. Cette maison avait fait de moi qui j’étais en fait. J’avais rencontré des gens comme moi, je m’y étais senti chez moi. Avant d’entrer à l’école, je savais déjà que je voulais devenir vétérinaire. En fait, avant même de savoir que j’étais sorcière, je savais que c’était ce que je voulais faire. J’avais toujours vu mon père faire, il m’avait souvent emmené avec lui au travail où je pouvais l’aider. Bon, on s’entend, je ne faisais pas des procédures avec lui et je n’étais pas avec lui dans la salle d’examen et avec les clients. Cependant, je m’occupais des petits pensionnaires qui restaient pour des soins longue durée. Je nettoyais les cages, nourrissait les bêtes et, le plus important, je leur donnais de l’amour à revendre. Rien de mieux pour soigner les maux que mon père disait à l’époque. Le moral est important dans les soins, peu importe s’ils sont pour des moldus, des sorciers ou bien des créatures, magiques ou non. La médication et les interventions le sont, mais si le moral n’y est pas, les résultats peuvent être plus lents ou difficiles.

En découvrant l’existence des créatures magiques en étant plus jeune, j’avais eu le rêve d’avoir une clinique conjointe à celle de mon père qui aurait soigné autant les créatures magiques que les moldues. Pas de clivage, tout le monde sur le même pied d’égalité avec la même qualité de soins. Cependant, avec le temps, avec le secret magique et éventuellement les tensions développées à cause de la perte de ce secret, j’avais fait le deuil de cette idée. Nos deux mondes n’étaient pas prêts à vivre côte à côte, main dans la main. Certains le faisaient, j’en connaissais plusieurs. Par Merlin ! Ma famille entière en était la preuve. Elle m’avait acceptée comme j’étais sans problème, comme si c’était la moindre des choses. D’autres, par contre, comme la famille d’Azrael, ne voyaient pas cette cohabitation d’un bon œil. Ce n’était pas pour rien que je n’avais jamais rencontré sa famille, mis à part son petit frère que j’avais croisé dans les couloirs de l’école à l’époque. Je savais d’où le sorcier venait, je comprenais les problèmes que je pouvais causer en étant dans sa vie et je lui en avais déjà parlé, à l’époque. Il avait repoussé ces idées d’un coup de baguette en me disant qu’il s’en foutait, que ce n’était pas important et il avait effacé mes inquiétudes avec des baisers. Ça m’avait travaillé pendant un moment, mais avec le temps j’avais compris et je m’étais laissée porter par notre amour, sans me soucier du reste.

C’est aussi avec cette idée en tête que j’avais décidé de prendre un jeune de l’Institut chez moi. Ils avaient été rejetés par leur famille, ne savait ce que c’était de bien vivre et moi, je voulais le leur montrer. Pour y arriver comme il faut, j’étais passée voir Azrael dans son bureau pour y lire ce que je pouvais sur Rachel pour pouvoir l’accueillir comme il se doit à la maison. Le médicomage reprenait de plus en plus de place dans mon esprit à force d’avoir des rendez-vous de suivi avec lui ou bien d’avoir le simple plaisir de sa compagnie quand j’habitais encore ici. Les vacances des fêtes m'avaient fait réaliser que j’avais repris mes habitudes et que je voulais le voir encore plus, je voulais qu’il soit près de moi. Je savais que ce que je voulais n’était pas vraiment réalisable vu notre passif. Par contre, il y avait tout de même moyen pour qu’il reste en périphérie sans que je dépasse les limites. Ma visite dans son bureau entrait dans ce que je considérais comme une visite raisonnable.Près de lui, j’avais lu le dossier de Rachel et j’en avais presque oublié sa présence tellement ce que j’y avais lu était choquant. Torture, décès de proches, vie en cellule…c’était horrible et mon coeur s’était serré autant que ma gorge en lisant tout ça. La main d’Azrael serrant la mienne, je prenais tout le support que je pouvais de sa part en assimilant les informations qui étaient couchées sur les parchemins.

Après mes multiples questions, le sorcier me dit qu’il allait faire quelques recherches pour me trouver les informations que je voulais avoir sur le suivi en psychomagie de ma future protégée. Je ne pus que sourire en me disant qu’Azrael, lui aussi, était un fier Poufsouffle. Gentillesse, patience, travail acharné, il faisait tout ça. Je le voyais à chaque fois que je lui parlais. Quand je lui dis qu’il pourrait m’envoyer un texto pour me donner les informations dont j’avais besoin, je vis son attitude changer un peu, comme s’il était mal à l’aise. Il me demanda finalement de l’aide pour que je lui montre comment faire. Mes yeux s’ouvrirent grand quand je réalisai la bourde que je venais de faire. J’avais assumé qu’en travaillant auprès de moldus, quand il avait fait l’armée, il avait vu et compris comment ça fonctionnait. Il m’avait mentionné avoir un téléphone portable lors de son rendez-vous à la clinique donc j’avais fait quelques additions fautives en ne prenant pas en compte toutes les variables. Il s’en servait peut-être seulement pour faire des appels, qu’est-ce que j’en savais.

« Mais bien sûr, pardon ! Tu vas voir, c’est plutôt simple. Je te montrerai avant de partir. On essaiera ici et tu te pratiqueras avec moi quand je serai partie. »

Par le fait même, nous pourrions prendre des nouvelles autrement qu’en personne, ce qui n’était pas pour me déplaire. Je faisais taire mon côté rationnel qui me disait que ce n’était pas sage de lui en demander autant. Peut-être que pour lui ce n’était pas grand-chose, mais pour moi, c’était beaucoup plus important. Peut-être trop en fait. Souriant à mon amour de jeunesse, j’hochai la tête en l’entendant me dire que je devais être à l’écoute et m’adapter si besoin et m’occuper de Rachel comme d’un animal craintif et blessé. Je savais faire tout ça, ça ne devrait pas être un problème. Le silence s’installant entre nous deux, je finis par poser une question qui me tournait dans la tête depuis notre nuit à l’hôpital. Il sembla surpris que je parle de cette histoire, mais cette réalité était tellement loin de la mienne que je ne pouvais m’empêcher de m’imaginer plein de choses. Je voulais comprendre sa réalité. Il fini par me raconter, m’expliquer ce que c’était. Dès que j’avais su qu’il était devenu militaire, j’avais compris que sa routine était devenue plus dure, sèche et c’est ce qui avait forgé tous les changements que j’avais vu chez lui, autant physiquement que mentalement. La protection de son unité était devenue routinière. Les yeux grands ouverts, j’écoutai les explications qu’il me donna, comme si recevoir une médaille d’honneur n’était pas grand-chose.

Je sentis le sorcier se freiner quelques instants, se demandant probablement s’il devait continuer son récit. J’espérais qu’il le fasse, mais j’assumais que s’il ne le faisait pas, il y avait une bonne raison. Les yeux plantés sur nos mains et un soupir plus tard, il continua son récit et je l’écoutai sagement en caressant ses mains de mes pouces. Voiture piégée, explosion, chaos, blessés…je n’arrivais pas à croire tout ce qu’il avait vu. Il avait utilisé le corps d’un coéquipier comme bouclier. Ma bouche s’ouvrit sous le choc de cette histoire. Il avait été blessé, avait utilisé la magie pour neutraliser ceux qui leur tiraient dessus tout en utilisant une arme moldue. Un oubliette plus tard, il avait pu soigner ceux qui s’en étaient sortis. Je déglutis en assimilant toutes ces informations. Quand je parlais normalement au sorcier, il restait le même. Toujours aussi doux, toujours aussi gentil et souriant, mais je ne comprenais pas comment il pouvait rester ainsi. Je me disais qu’avec des mois à vivre ainsi en situation de stress quasi constant, il serait devenu une ombre de lui-même, mais non, il restait le Azrael que j’avais connu il y avait de ça presque 20 ans. Il enleva l’une de ses mains des miennes pour dégager son front et je ne pus retenir un sourire amusé. Ils en avaient fait des caisses, mais bien sûr. Je lâchai la main qui était restée entre les miennes pour replacer des mèches de cheveux derrière mes oreilles avant de les poser sur mes hanches.

« Mais bien sûr, t’as éliminé la menace, t’as soigné tout ton petit monde, mais t’as raison, c’est rien du tout…Si c’est pas ça de la bravoure, Az’, je sais pas ce que c’est. Il faudrait que tu apprennes à accepter ce qui te revient parfois, c’est pas ordinaire ce que tu as fait, magie ou pas. Tu verrais, ça fait du bien, je te jure. »

Je me moquais un peu du sorcier, mais c’était de bonne guerre. Il avait toujours été ainsi, je l’avais déjà dit, mais il était un Poufsouffle dans l’âme lui aussi. Il était toujours humble, ce qui n'était pas un problème de manière générale. Son problème, en fait, était qu’il ne voulait pas reconnaître l’importance de ce qu’il faisait, comme s’il ne méritait pas de se faire féliciter. Je pris son visage entre mes mains en souriant pour qu’il me regarde pendant que je disais la suite.

« T’as sauvé ton escouade en zone de combat, t’as pas soigné un niffleur tu sais. C’est important ce que tu as fait. »

Je me reculai un peu, lâchant la peau douce des joues du sorcier, pour m’appuyer contre son bureau derrière moi.

« Alors, monsieur le héros, pourrais-je avoir votre téléphone ? Je vais vous montrer le grand savoir moldu de l’usage du portable. »

Légère, je souris à Azrael en attendant qu’il me donne son portable. Il le sortit et le mit dans ma main. Je le regardai quelques secondes et l’ouvris avec facilité. Pas de mot de passe, typique.

« Viens ici, je vais te montrer les bases. Déjà, erreur numéro un, il te faudrait un code pour verrouiller ton téléphone, histoire que personne puisse fouiller dedans si y’a des trucs importants. Bon, c’est pas à toute épreuve, mais fait déjà une petite protection.»

Je tapotai le bois du bureau à côté d’où j’étais appuyée pour qu’il vienne se placer près de moi pour qu’il puisse bien voir ce que je faisais. Je nous trouvais des raisons pour nous rapprocher ? Pas vraiment, il m’avait demandé de lui montrer comment faire. Si en plus je pouvais le sentir contre moi, sagement, j’allais en profiter un peu. Plus n’étant pas possible, je me contentais de ce que je pouvais aller grappiller à gauche et à droite.

©️ Gasmask


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Mar 4 Jan - 18:17


On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

8 janvier 2021
S’il y avait bien une chose qu’Azrael aimait dans son métier c’était le pied d’égalité sur lequel tout le monde se trouvait quand il s’agissait de leur santé. Sorcier ou moldu, sang-pur ou non, homme ou femme, célèbre ou illustre inconnu, plus aucune distinction ne se faisait face à la maladie. Certes, certaines prédispositions génétiques pouvaient exister mais dans la globalité vous n’étiez qu’un humain, un être vivant dont le passé, les idéaux et l’appartenance à tel ou tel groupe n’avaient que peu d’intérêt. Si certains de ses collègues avaient parfois fait preuve de discrimination, pour sa part, Azrael s’évertuait à appliquer le même traitement pour tous. Ce n’était pas parce qu’il provenait lui-même d’une famille de sang-pur qu’il allait pour autant mieux vous traiter si vous faisiez partie de ce groupe très fermé. Il suffisait d’avoir connaissance de son propre parcours personnel pour le réaliser. Placé chez les Poufsouffles, en couple pendant de longues années avec une née-moldue, intéressé par l’univers non magique, il avait servi dans l’armée moldue avant de prendre un poste de médicomage à Sainte-Mangouste. Par Merlin il s’était même engagé au près de l’Ordre du Phénix. Certes il n’allait que très rarement sur le terrain, possédant plus un poste de soutien pour soigner les éventuels blessés après une mission mais il était tout de même investi. Une partie de ses patients les plus intéressants étaient justement dans l’Ordre. Si son engagement auprès de cette organisation était tenu secret, le reste de son histoire était bien connu de tous, accentuant sa disgrâce parmi le cercle très fermé et exigeant des sang-purs.

Par chance, Azrael avait trouvé un cadre sûr à Sainte Mangouste et parmi les membres de l’Ordre du Phénix. Peu importait son statut ou encore la réputation de sa famille du moment qu’il faisait bien son travail et contribuait au bien commun. Si preuve il fallait que le jeune héritier Yaxley était éloigné des idées puristes de sa famille, il se contentait de rappeler son service militaire parmi les moldus et toutes ces vies sauvées d’un côté comme de l’autre. Ça avait le don de clouer le clapet de bon nombre de ceux qui pouvaient avoir quelque chose à redire sur sa légitimité ou ses réelles intentions. Heureusement, au sein de l’Ordre Azrael n’avait plus rien à prouver. Médicomage, ancien soldat, spécialisé dans le maniement des armes moldues ainsi que les techniques de combat et tortures, il lui arrivait bien souvent d’accompagner des nouveaux et proposer des formations. Pas étonnant qu’on se tourne vers lui pour des conseils ou qu’il soit souvent sollicité pour ses différentes expertises. Si aujourd’hui la présence de Vi dans son bureau était purement professionnelle, Aze ne pouvait s’empêcher d’espérer secrètement qu’elle s’était tournée vers lui et non un autre médicomage de l’hôpital pour passer du temps en sa présence. Un espoir qu’il savait stupide, complètement égoïste et surtout irréaliste. Pourquoi, après toutes ces années, après ce qu’il lui avait fait subir, Vi voudrait-elle à nouveau de lui de cette manière ?! Impossible. T’es complètement aveugle mon pauvre, ça devient embarrassant à force ! Tu vois pas à quel point elle cherche ta présence ?! Normal, elle a besoin de moi pour son suivi. Ouiiiiii bien sûr ! Trouves-toi des excuses, c’est bien plus simple que d’admettre et réaliser qu’elle peut toujours avoir des sentiments pour toi mais que tu flippes trop pour faire quoi que ce soit. Même si, et je dis bien « si », elle avait des sentiments pour moi je ne peux rien faire. Tu es toujours là. Je suis toujours… Moi. Avec tout ce que ça implique. Ben voilà, qu’est-ce que je disais ! Tu es flippé…

Gardant le rendez-vous le plus professionnel possible en dépit des quelques regards qu’il pouvait lui lancer, perturbé par sa proximité et le contact de sa main pour la rassurer, la conversation prit un tournant un peu plus personnel auquel il ne s’attendait pas quand Vi évoqua de lui transmettre certaines infos par SMS. Relativement gêné d’avoir à admettre qu’il n’y connaissait rien, Azrael lui demanda alors son aide. Comme il s’y attendait, elle fut quelque peu surprise d’apprendre qu’il ne savait pas s’en servir. Il connaissait les téléphones portables depuis plusieurs années maintenant et s’en était procuré un relativement récent il y a peu. En revanche, utiliser l’appareil autrement que pour recevoir des appels et prendre des photos ou vidéos… Mission impossible. Même dans l’armée, rares étaient ses coéquipiers qui en avaient un sur le terrain, se contenant de téléphones satellites ou des quelques ordinateurs mis à leur disposition gratuitement à la base. Tout en affichant un très léger sourire gêné, Azrael hocha de la tête à la proposition de Vi, reconnaissant qu’elle puisse ainsi l’aider. C’était du Ludivine tout craché, toujours prête à rendre service et apporter son soutien, exactement comme quand ils s’étaient rencontrés à Poudlard où elle lui avait servi de tutrice les premiers temps de son arrivée au château. Un moyen de plus pour te rapprocher d’elle, parfait. Tu arrêtes, oui ?! C’est pour lui donner certaines infos en plus sur Rachel, c’est tout. Bien sûr ! Prends-moi pour un con aussi. Je te parie tout ce que tu veux que vous allez discuter par SMS. Elle a dit « pratiquer avec moi », ça veut tout dire. Tu te fais des films là… Elle est juste gentille, c’est Vi, elle est comme ça avec tout le monde. On verra bien.
Se recentrant sur la raison pour laquelle la jeune sorcière était venue le voir, Azrael lui donna tous les conseils dont il disposait pour que l’intégration de Rachel dans sa nouvelle famille d’accueil se passe au mieux, mettant de côté ses sentiments et son attrait pour Ludivine l’espace de quelques minutes. Une intégration dont il ne doutait pas du succès compte tenu du métier de Vi et de sa grande sensibilité. Rachel allait être entre d’excellentes mains avec elle. Alors qu’il s’apprêtait à lui demander si elle n’avait pas d’autres questions, la question que lui posa soudain Vi le surprit. Depuis qu’ils s’étaient revus en 2018, Azrael n’avait qu’à de rares occasions évoqué son service militaire, distillant ici quelques infos à Ludivine quand elle lui posait des questions. Soucieux d’être honnête avec elle, il lui détailla donc les circonstances de sa dernière mission tout en restant raisonnable dans les détails, celle-là même qui lui avait valu sa médaille d’honneur. Comme à chaque fois qu’il évoquait son passé de militaire, les expressions de Ludivine avaient quelque chose d’amusant et d’attendrissant à la fois. Il voyait bien qu’elle était impressionnée et peut-être même inquiète par le déroulé de son récit bien qu’il ne lui était jamais rien arrivé de trop grave. Après tout, il était encore là pour en parler. Si par réflexe Azrael préféra diminuer la bravoure de ses actes, les paroles de Vi eurent dans un premier temps pour simple effet de l’amuser. Mécanisme de défense habituel comme à chaque fois qu’on souhaitait le féliciter pour quoi que ce soit. Il n’aimait pas ça. Toute cette attention, cette reconnaissance, les louanges. Certes, apprendre qu’il recevrait une médaille l’avait comblé de bonheur, la cérémonie en grande pompe beaucoup moins. Pour toute réaction à sa tentative de lui faire prendre conscience de son geste, Azrael leva les yeux au ciel avec un large sourire amusé, le ton de la voix de Vi se prêtant à cette attitude détachée qu’il gardait en permanence.
« Je veux pas finir par avoir la grosse tête. J’ai juste fait mon travail et je continue de le faire actuellement. » Il n’était pas rare qu’Aze soit souvent récompensé d’une manière ou d’une autre pour les services qu’il rendait. Ça avait été le cas à l’armée de nombreuses façons et ça l’était encore aujourd’hui à l’hôpital. On l’avait nommé chef de service, des sommes d’argent conséquentes avaient été allouées à son travail pour tenter d’éliminer les effets des neutraliseurs de magie, il continuait de sauver de nombreuses vies… Juste le boulot quoi.
Alors même qu’il s’apprêtait à rajouter quelque chose, le contact des mains de Vi sur ses joues le stoppa net, faisant manquer un battement à son coeur qui repartit de plus belle. Elle fait quoi exactement là ?! En un claquement de doigt son expression se fit plus sérieuse, plongeant ses prunelles sombres dans celle de Vi, la gorge sèche, incapable de dire quoi que ce soit. Pendu à ses lèvres, il hocha de la tête, un peu perdu par ce geste et l’état dans lequel cela le mettait. Elle avait ce don, cette capacité de lui faire perdre la tête par un simple contact. Ça en devenait absurde. Un peu décontenancé, Azrael baissa les yeux quand elle retira ses mains de son visage, son coeur se serrant douloureusement alors que ses joues se teintaient de rose.

Encore un peu sous le choc de ce geste auquel il ne s’attendait pas, il sortit son téléphone portable de sa poche pour le lui tendre. On se concentre, c’était rien, ça ne voulait rien dire. Cette bonne blague putain… Un peu décontenancé par les premières paroles de Vi, il fronça les sourcils, pas bien sûr de ce que pouvait signifié un code pour protéger son téléphone. C’était quoi ? Un truc à dire pour que le téléphone puisse s’ouvrir juste pour lui ?! Non sans une certaine gêne, il vint se placer à côté d’elle, bien obligé d’être proche de Vi pour voir ce qu’elle faisait sur l’écran. Tout dans ce rapprochement avait de quoi le perturber, surtout après le geste qu’elle avait eu envers lui. L’odeur de ses cheveux, la chaleur que dégageait son corps, la proximité de son visage, son regard… Non non non ! Concentres-toi, c’est le téléphone qui nous intéresse. Fixes le téléphone, ça sera plus simple. Les sourcils toujours froncés, Azrael hocha de la tête avant de relever ses prunelles vers Vi. La vue de son doux visage et de ses lèvres tentatrices si proches fit chavirer son coeur. Putain !
« C’est quoi exactement comme code ? Je dois dire une phrase ou écrire une phrase pour pouvoir l’utiliser ? Comment je fais si quelqu’un d’autre à la même que moi ? » Demanda-t-il en fixant à présent l’écran de son téléphone, visiblement un peu perturbé par cette proximité entre eux. Bien décidé à se concentrer uniquement sur l’objet de la leçon, il vint alors pointer du doigt différents icônes sur l’écran qui possédait encore le fond d’écran de base.
« J’utilise que l’appareil photo, je sais comment aller dans la galerie, Internet aussi et pour écouter les messages si j’ai manqué un appel. Par contre j’aimerais bien mettre un fond d’écran aussi. J'ai une super photo avec Formol mais je sais pas comment on fait. » Lâcha-t-il avec une petite grimace embêtée alors qu’il allait relever les yeux vers elle mais se réfréna.
« J’ose pas aller dans un magasin. C’est sûr ils vont savoir que je suis sorcier. Je préfère éviter de m’attirer des ennuis. » Si à une époque se faire conseiller en boutique était une option viable, par les temps qui couraient avec les membres du Blood Circle c’était devenu un acte presque suicidaire.
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« APRÈS AVOIR EXISTÉ POUR GAGNER DU TEMPS, ON SE DIRA QUE L’ON EST FINALEMENT DES ÉTOILES FILANTES »

Dans le bureau d’Azrael, mes yeux se régalaient de sa présence. Depuis qu’il était revenu en périphérie de mon existence en 2018, je réapprenais à le connaître. Quand nous étions encore ensemble, à l’époque, je ne m’inquiétais de rien en ce qui le concernait. J’avais des inquiétudes adolescentes normales, les B.U.S.E., les A.S.P.I.C., est-ce que ma tenue convenait pour le bal…ce genre de choses. Je finissais toujours par avoir d’excellents résultats et le blond avait toujours dit que mes tenues étaient impeccables. J’aurais porté un vieux pyjama qu’il aurait probablement dit la même chose de toute façon. Je nous avait toujours pris comment étant sans fin, alors je n’avais jamais eu peur de lui dire bonne nuit ou au revoir parce que je savais qu’il serait là le lendemain. Maintenant, j’avais l’impression de voler les moindres petits moment que j’avais avec lui et je me demandais constamment si j’allais pouvoir le revoir, s’il serait encore là le lendemain. Malgré ces quelques inquiétudes, je n’avais pas l’impression que 10 ans étaient déjà passés. Je reconnaissais ses yeux si sombres et son coeur si bon. J’avais l’impression que si nous le voulions, nous pourrions encore passer des nuits à discuter. Cependant, vu les limites de notre nouvelle amitié qui me semblait si compliquée, nous ne le faisions pas. Il avait bien passé la nuit avec moi à l’hôpital, mais je savais que ça ne se reproduirait pas. Nous n’en n’étions plus là, il n’en était plus là.

Je fus surprise de voir que le sorcier ne savait pas vraiment comment fonctionnait les téléphones portables, mais je le rassurai en lui disant que je pourrais lui montrer les bases sans problème un peu plus tard, Après toute l’aide qu’il m’avait apportée depuis l’attaque chez moi, c’était la moindre des choses que je regarde son téléphone portable. Le support ne se comparait pas, mais c’était tout de même un bon départ. Laissant les questions numériques pour plus tard, je me concentrai sur les divers conseils que me donna Azrael. Je savais déjà tout ça, en fait, je me rendis compte en fait que ce dont j’avais besoin, c’était surtout d’être rassurée. Soledad avait fait le gros du travail,je prenais maintenant un deuxième avis qui pouvait, en même temps, m’informer sur qui était Rachel White. Ce qu’elle avait vécu ne faisait pas nécessairement d’elle qui elle était, mais connaître son bagage me permettrait de pouvoir m’adapter en cas de besoin. Rester dans le noir aurait pu me donner du fil à retorde. Là, je savais quoi dire et ne pas dire et comment agir avec elle. Ces détails étant maintenant réglés, je décidai de satisfaire ma curiosité en lui posant une question qui me démangeait depuis quelques semaines. Il ne me cacha rien, à tout le moins c’est ce que je me dis. Je l’écoutais sagement, impressionnée et choquée par son récit. Ce qu’il avait vécu me renversait à chaque fois que j'apprenais de nouvelles bribes de ses périples.

Comme à son habitude, alors que j’avais l’impression que l’ancien militaire avait soulevé des montagnes, il minimisa les actions qu’il avait posées. Il n’avait jamais apprécié recevoir des compliments ou des louanges quand il les méritait. J’avais souvent eu l’impression qu’il avait un syndrôme de l’imposteur, comme s’il devait compenser pour quelque chose et qu’il considérait que ce qu’il faisait ne méritait pas d’être reconnu. Comme à mon habitude, je laissai de côté les mots d’Azrael qui le minimisaient. Si seulement il avait pu se voir à travers mes yeux, il aurait vu à quel point il brillait. Il rayonnait comme personne et il semblait vouloir rester dans l’ombre, toujours. Comme s’il ne méritait pas la lumière du soleil. Je le regardai, moqueuse alors qu’il détournait le regard vers le plafond en souriant. Je le reconnaissais bien là encore une fois, il n’avait pas changé malgré tout. Je lâchai un petit rire alors qu’il me disait qu’il ne voulait pas avoir la grosse tête. Je doutais que cela devienne un de ses défauts. Je repris par contre mon sérieux par la suite de son discours. Me rappelait-il à l’ordre en me disant qu’il travaillait en ce moment. Je me mordis la lèvre. Effectivement, ce n’était pas une rencontre sociale, il travaillait. Il fallait que j’utilise ma tête au lieu de réfléchir avec mon cœur.

« Toi ? Avoir la grosse tête ? On aurait tout vu. »

Je pris le visage du médicomage entre mes mains pour lui parler le plus sérieusement du monde et son air devint tout de suite plus sérieux. Je doutais que mes paroles atteignent leur but, j’avais passé des années à lui répéter la même chose sans succès. Cependant, je me disais qu'une graine semer pourrait éventuellement germer. Ses prunelles sombres se fixèrent au miennes et je lui souris en lui répétant l’importance de ce qu’il avait fait. Une fois mes paroles dites, je me reculai et pris place sur le bureau de l’héritier Yaxley. Une fois installée, je vis le rouge sur les jours d’Azrael et ses yeux penchés vers le sol. Je devais l’avouer, voir cette couleur sur son visage me fit du bien. Malgré que notre relation soit terminée depuis longtemps, j’étais encore capable de le faire réagir un peu, c’était flatteur. Je ne pus retenir le rouge de monter à mes joues en le remarquant. Préférant me concentrer sur ma tâche, j’invitai le sorcier à venir s’asseoir près de moi pour que je puisse lui montrer les subtilités de son téléphone portable tout en espérant que mes joues reprennent leur couleur normale. Le téléphone en main, je l’ouvris et je mentionnai au sorcier qu’un mot de passe serait plus que nécessaire pour protéger son appareil.

Alors que Bou s’installait à côté de moi, je sentis sa chaleur si familière contre mon bras. Mes yeux se posèrent sur le visage du sorcier qui était tout près pour voir ses réactions alors que je lui parlais. Je vis ses sourcils se froncer, montrant une grande réflexion. Ses mimiques m’avaient manqué, autant que sa chaleur que j’avais toujours trouvé rassurante et ses yeux dans lesquels j’aurais pu me plonger durant des heures. Sachant très bien que je ne le pouvais pas, je détournai les yeux vers le cellulaire. Je devais me concentrer sur l’appareil, c’était tout. Il m’interrogea sur ce que je voulais dire par code et je me rendis compte que j’allais devoir partir des vraies bases pour pouvoir expliquer tout ça au sang-pur.

« Non, en fait c’est généralement un symbole que tu peux tracer du doigt sur l’écran ou bien un code à quatre chiffres que taperais pour ouvrir ton téléphone. C’est à toi de voir ce que tu préfères en fait. Pour ce qui est des autres, ça ne change rien. Ce code est bon pour un seul appareil. Regarde bien. Je vais aller dans les paramètres ici en cliquant sur l’onglet avec le petit engrenage, ensuite tu vas sur ce petit cadenas qui dit écran de verrouillage et sécurité. Tu vas cliquer sur « écran de verrouillage » et là tu peux décider de ton code. »

Faisant les choses tout en parlant, j’ouvris les paramètres et me dirigeai vers l’onglet qui nous permettait de sélectionner un code d’accès.

« Tu préférerais quoi ? Personnellement j’ai pris un code à quatre chiffres si ça peut t’aider à choisir. Ça peut être une date pour t’aider à t’en rappeler. J’ai pris l’année de naissance de mon père. »

Revenant à l’écran d’accueil en comprenant que le sorcier voulait me montrer quelque chose, je l’écoutai alors qu’il m’indiqua certains icônes de l’écran d’accueil. J’hochai la tête alors qu’il m’expliquait ce qu’il savait utiliser. Nous ne partions pas de rien, c’était au moins ça.

« On regardera pour ton fond d’écran après avoir choisi son mot de passe. On peut passer directement par la galerie alors on ira chercher ta photo avec Formol. Fais pas cette tête. Je vais te montrer tout ça en deux temps trois mouvements. Et puis, je suis beaucoup mieux qu’un conseiller de toute façon. Pas de pression, je peux répéter autant que tu veux et en plus tu me paies pas et j’essaie pas de te vendre quoi que ce soit. T’es gagnant sur tous les plans. »

Je souris en regardant le doux visage d’Azrael qui était tout près du mien. Mes yeux rêveurs passèrent de ses yeux à ses lèvres le temps de quelques secondes où je me sentis faiblir, voulant l'embrasser tendrement. Du nerf, par Merlin. Mon cœur se serra quand je détournai mon regard vers l’écran du téléphone.

« On va retourner dans les paramètres choisir ton mot de passe. Tu te souviens comment y aller toi-même ? »

Je tendis le cellulaire au sorcier en souriant timidement. J’allais devoir calmer mes ardeurs et rester professionnel un minimum. Ce n’était pas une situation de travail pour moi, mais je devais respecter les limites qu’il devait y avoir entre nous, même si cela me peinait. C’était mieux de l'avoir juste un peu que pas du tout.

©️ Gasmask


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Jeu 6 Jan - 18:46


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Ludivine & Azrael

8 janvier 2021
Nombreux étaient ceux qui pensaient que, parce qu’Azrael avait été dans l’armée moldue pendant deux ans et demi il était devenu un expert de la société non magique. Ces personnes n’avaient clairement pas conscience de ce que cela pouvait signifier d’être sur le terrain en zone de guerre. Ils n’avaient pas accès aux récentes technologies et ne passaient clairement pas leur temps devant la télévision ou sur un ordinateur. Non, ce qu’Azrael avait appris sur le monde moldu c’était surtout grâce à Vi et sa famille. C’était eux qui avaient pendant de nombreuses années étanché sa soif de curiosité, lui apprenant diverses choses notamment les fonctionnements technologiques de certains appareils indispensables comme un ordinateur, un appareil photo, une télévision, une voiture même. Il y avait découvert Internet et son univers si vaste que ça lui en donnait le tournis. Il n’avait cependant pas eu le temps d’explorer les nouveaux téléphones portables. Petits bijoux de technologie. Azrael en avait fait l’acquisition d’un avant son entrée dans l’armée histoire de ne pas paraître pour un fou sans. Si au final il ne s’était servi que de la fonctionnalité appareil photo et vidéo, délaissant complètement les appels et messages, cela restait un petit objet dont il ne se séparait jamais. Aujourd’hui encore, bien qu’il s’agisse d’un nouveau modèle, Azrael avait fait le choix d’en posséder un ainsi qu’un ordinateur portable et un appareil photo. S’il s’intéressait peu à l’actualité du monde moldu, ses nouveautés incessantes et ce que cela pouvait apporter à sa vie que la magie ne pouvait pas, il aimait posséder quelques « indispensables » plus par loisir qu’autre chose.

Ainsi, retrouver Vi dans le rôle de sa professeure de technologie moldue le plongeait dans une certaine forme de nostalgie délicieuse où des bribes de souvenirs heureux lui revenaient par vagues. La gentillesse de son ex petite amie en devenait presque douloureuse tellement elle était d’une pureté sans pareille. Elle aurait pu lui proposer un autre moyen de communication ou lui indiquer une personne à même de l’aider mais non. Elle se proposait de le faire elle-même. Elle est parfaite de toute façon…  Ôtant bien vite cette pensée de son esprit, Azrael se concentra à nouveau sur le sujet de leur conversation, s’évertuant à lui livrer la raison pour laquelle il avait été décoré d’une médaille d’honneur. Minimisant les faits, comme à son habitude et rationalisant pour ne surtout pas passer pour le héros qu’il se refusait d’être. Il avait utilisé la magie quand les autres  en étaient dépourvus. Le combat n’avait pas été équitable. Pouvait-on encore vraiment affirmer qu’il était un héros, qu’il méritait d’être décoré ?! Azrael en doutait. Il tenta donc de plaisanter sur le sujet, faisant face à une Vi bien déterminée à l’aider à accepter les reconnaissances qu’il pouvait recevoir. Sa réponse était parfaite. Amusante, touchant exactement là où il fallait pour le faire réfléchir sans le blesser. Elle avait toujours su comment laisser sa marque, elle ne l’avait pas perdu ça. En revanche, le geste qu’elle eut envers lui, ça Azrael ne s’y attendait pas. Un peu pris de court, son expression changea du tout au tout, son coeur s’accéléra dans sa poitrine et il la fixa sans un mot, littéralement hypnotisé par la douceur de ses mains sur son visage, leur proximité, la beauté de ses traits, son sourire, ses lèvres… Embrasse-la. Non mais tu délires complet !!!

Libéré de son contact, ses joues se teintèrent de rouge, son regard se fit fuyant tandis qu’il cherchait nerveusement son téléphone dans ses poches pour finalement le lui tendre. C’est venant se positionner à ses côtés qu’il remarqua tout de même que Vi rougissait également légèrement, un peu rassuré par la perspective qu’il pouvait encore provoquer des sentiments ambigus chez son ancienne amante. Bien déterminé à se concentrer uniquement sur sa leçon de technologie moldue et ne pas se laisser distraire par la présence réconfortante du corps de Vi à ses côtés, il s’efforça de garder son regard rivé sur l’écran du téléphone, sans grand succès. Déjà un peu perturbé par cette histoire de code mystérieux supposé protéger les intrusions, il émit une supposition bien vite corrigée par la zoomage qui lui montra ensuite la marche à suivre pour pouvoir décider du fameux code. Tandis qu’elle lui expliquait le tout, Azrael tentait de se concentrer du mieux qu’il pouvait, profondément perturbé par la chaleur de son corps en partie collé au sien et de l’odeur délicate qu’elle dégageait. Sourcils froncés, il l’écouta méticuleusement, se répétant intérieurement les quelques éléments clefs. Paramètres. Petit engrenage. Petit cadenas. Verrouillage et sécurité. Ecran de verrouillage. Ça avait l’air simple comme ça. En revanche, face à la multitude de choix, Azrael fut un peu perdu. Haussant les sourcils, il accueillit son exemple avec un certain soulagement mais bien vite rationalisé. Il ne pouvait décemment pas mettre sa propre date de naissance. C’était trop simple à craquer si on le connaissait. L’option de mettre celle d’un proche semblait plus intéressante effectivement. Pour se laisser le temps de la réflexion, il lui indiqua rapidement ce dont il était déjà capable en terme d’utilisation de son propre téléphone tout en lui demandant un nouveau conseil.

Amusé par sa remarque sur les conseillers en boutique de téléphonie lui extirpa un léger sourire en relevant ses prunelles sombres vers elle. Oh putain non… A l’instant même où ses iris percutèrent celles de Vi, son coeur manqua un battement, détournant presque instantanément le regard en fronçant à nouveau les sourcils. Comment faisait-elle pour le mettre dans tous ses états si facilement ? Sa simple présence contre lui en devenait presque insupportable tellement elle lui rappelait ces moments de douceur passés à deux quand il pouvait céder autant qu’il le voulait à l’appel de ses lèvres et de sa peau. Il avait été si distrait par sa propre gêne qu’il n’avait pas remarqué que le regard de Vi s’était également attardé sur ses lippes, bien trop obnubilé par ses sentiments contradictoires. Cherchant à tout prix à se ressaisir, il se redressa légèrement sur le bureau comme pour mieux y prendre appui et tenta de se concentrer sur ce qu’elle lui demandait.
« Ok. Alors. La petite roue… Puis le cadenas avec verrouillage et sécurité et… Ecran de verrouillage ! » S’exclama-t-il en cliquant à chaque fois sur l’onglet correspondant. Victorieux, l’écran de choix du mot de passe apparut alors, le laissant une fois de plus face à sa propre réflexion.
« J’imagine que mettre ma propre date d’anniversaire n’est pas conseillé du coup… » Il finit par opter par la solution qui lui semblait la plus viable et plus pratique, une date qu’il était sûr de ne pas oublier car même encore aujourd’hui elle avait son importance à ses yeux. Il entre donc une première fois 1203 puis une seconde fois avant de relever les yeux vers Vi avec un maigre sourire un peu gêné.
« Comme ça c’est plus dur à deviner et au moins tu connais mon code pour les futurs leçons… »
Ohhhhhhhhhh utiliser sa date de naissance ! Même moi j’y avais pas pensé dis donc. Bien vu putain ! C’est que tu es un sacré séducteur ma parole. Je t’en pensais pas capable dis donc. Arrête. Ça ne veut rien dire voyons. C’est juste plus pratique. Ouiiiii bien sûr ! Tu me la fais pas à moi tu sais Aze.
« Du coup pour mettre le fond d’écran tu disais qu’il fallait aller dans la galerie, c’est ça ? » Demanda-t-il tout en cliquant sur la bonne application et atterrit sur divers dossiers classés dont un s’intitulait « Formol » sur lequel il cliqua. On pouvait y voir différents clichés du petit rat dans diverses situations, parfois accompagné d’Azrael notamment quand Formol dormait dans son cou ou sur une partie de son oreiller. L’héritier Yaxley finit par cliquer sur une photo le représentant avec Formol sur l’épaule dans une mise en scène très travaillé.
« J’ai pas mal travaillé sur cette photo pour réussir à la prendre seul avec Formol. Qu’est-ce que tu en penses ? J’aimerais pouvoir l’utiliser comme fond d’écran. Celui de base du téléphone devient un peu lassant à force. » Dit-il avec un maigre sourire, relativement embarrassé de lui montrer ce cliché dont il était pourtant fier mais l’avis de Vi comptait tant pour lui qu’il en devenait soudain gêné, presque anxieux qu’il ne lui plaise pas.
« J’avais tenté de trouver des explications sur Internet mais je pense que c’était pas pour le bon modèle de téléphone car j’ai pas retrouvé comment faire sur le mien. » Ajouta-t-il comme pour noyer le poisson, souhaitant le plus rapidement possible faire la manipulation pour passer aux messages écrits afin qu’elle n’ait plus à regarder son cliché avec Formol. Putain pourquoi il a fallu que je lui demande ça… Je suis con c’est pas possible. Arrêtes un peu ! Au contraire. Tu veux une preuve qu’elle pense toujours à toi de cette façon ? Tu vas l’avoir maintenant. Tu n’as juste qu’à bien regarder et arrêter de te trouver des excuses.
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Ven 7 Jan - 15:16
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« APRÈS AVOIR EXISTÉ POUR GAGNER DU TEMPS, ON SE DIRA QUE L’ON EST FINALEMENT DES ÉTOILES FILANTES »

J’avais commencé ma vie en pure moldue. Mes parents n’ayant jamais su que la magie existait avant que les premières traces se fassent sentir autour de moi, ils apprirent tout ce que ça impliquait en même temps que moi avec l’aide de représentants du ministère de la magie et surtout via les parents de Soledad. Sans eux, ma vie aurait probablement été plus compliquée. Non pas que  mes parents auraient été mauvais, rien de tout ça. Seulement, tout comprendre aurait été plus compliqué. Là, la transition avait été faite en douceur et j’avais pu devenir pas à pas la sorcière que j’étais maintenant. Pour le devenir, par contre, j’avais surtout vécu à la moldue. Mes parents étaient moldus, ils ne pouvaient donc pas faire autrement. Avant de me rendre à Poudlard l’année de mes 11 ans, j’avais été à l’école moldue pour recevoir une instruction classique, j’avais appris les mathématiques, la lecture, la grammaire et j’avais fait mes devoirs. J’avais eu des tâches ménagères et j’avais reçu de l’argent de poche. J’avais dû ramasser ma chambre à la main, faire du lavage et j’avais aidé mon père à sa clinique. J’avais appris à cuisiner et jardiner, je passais le temps à jouer avec les animaux résidant à la clinique de mon père et je passais le temps en lisant des romans un peu partout ou en écoutant de la musique. Quand le temps fut venu pour moi de me rendre à l’école de magie, les moments où je retournais à la maison restaient les mêmes. J’avais des tâches ménagères, je passais du temps avec mes parents et je lisais toujours mes romans moldus que j’aimais tant et j’écoutais toujours de la musique bien moldue.

En commençant à partager ma vie avec Azrael, son monde sang-pur et mon monde moldu commencèrent à se mélanger. Il m’apprit certaines nuances de son univers que je ne connaissais pas très bien, y étant extérieur. Ces nuances n’étaient pas nécessairement positives considérant d’où il venait, mais ça m’avait tout de même été utile à comprendre le monde magique que je ne connaissais pas parfaitement. Lui, de son côté, désaltérait sa curiosité en ma présence et, quand il avait franchi le pas et qu’il était venu à la maison, avec mes parents. Je me souviens encore de sa tête quand il avait regardé la télévision avec moi pour la première fois. La « magie » que les moldus pouvaient faire le fascinait. Où étaient les gens que nous regardions ? Comment faisait-on pour si bien les voir ? Même moi je n’avais pas pu répondre à toutes ses questions et mon père était venu à la rescousse expliquer les concepts d’ondes que je ne comprenais pas très bien de nos jours. Nous étions déjà sortis en famille en voiture et je m’étais rendu compte que même ça c’était nouveau pour lui. Les moindres détails que je considérais comme étant la base devenaient de nouvelles expériences pour le jeune Yaxley. Quand j’avais eu mon permis de conduire moldu, j’avais emprunté la voiture de mon père, avec sa permission bien sûr, et j’avais emmené mon petit copain de l’époque faire un tour. L’objectif n'était pas seulement de nous promener en voiture, mais bien de passer du temps tous les deux seuls. Si seulement mes parents avaient su…

Je dis ça, mais mes parents étaient loin d’être bêtes, ils ne le sont toujours pas d’ailleurs. Ils connaissaient bien mon petit ami de l’époque et l’appréciaient énormément. C’est bien pour ça qu’après quelques années ensemble, ils avaient accepté qu’il vienne passer une bonne partie des vacances estivales et le temps des fêtes avec nous s’il le voulait. Ils devaient bien se douter qu’après quelques années ensemble, nous faisions un peu plus que nous tenir la main, il dormait bien à la maison après tout. Cependant, tout avait toujours été dans le respect, personne n'empiétait sur l’espace de personne. Nous n’avions parlé de ça qu’une fois avec ma mère. On avait parlé de protection, de respect, de l’importance de connaître ses limites et je l’avais rassurée. Tout avait toujours été fait comme il se doit, les limites avaient toujours été respectées. Je ne le lui avais jamais dit, mais j’avais découvert mes limites avec lui, en douceur, sans peur. Ça avait été parfait et il n’y avait pas de raison que ça change. Avec le temps, il s’était intégré comme un membre à part entière de notre famille, comme Jonas l’avait fait. Mon père avait été content d’avoir un garçon intéressé à accumuler son savoir moldu et ma mère en avait fait de même. Elle était une photographe amateur, faisant de la photo dans ses temps libres et Azrael avait semblé apprécier ce hobbie et il s’était déjà un peu amusé avec un appareil de ma mère. J’avais toujours gardé ce portrait en tête en me disant que c’était ce que je voulais pour l'avenir. Mes plans avaient changé avec le temps.  

Malgré ces changements, je me retrouvais là, près d’Azrael et je me sentais incapable de me sortir de son champ magnétique. Il m’attirait à lui comme une pièce métal sur un aimant. À chaque fois que nous nous séparions, à chaque fois que je le quittais, je devais me forcer pour ne pas retourner parce que je ne pouvais pas garder mes yeux loin. L’alchimie que nous avions me suppliait de rester à chaque fois, mais ce n’était pas possible. Je parlais de notre alchimie, mais il n’y avait malheureusement plus de nous. Il n’y avait que deux entités séparées et je devais me forcer à garder cette information en tête alors que nous étions l’un contre l’autre pendant que je montrais au sorcier quelques trucs avec son téléphone portable. La première étape était de protéger son appareil des yeux indésirables. Je lui montrai les étapes à faire pour atteindre son objectif et il semblait très concentré en regardant ce que je faisais les sourcils froncés.Essayant de clarifier la situation pour le sorcier, je lui donnai l’exemple du code de sécurité de mon propre cellulaire et son visage se détendit un peu. Je regardai Azrael alors qu’il levait les yeux vers et après un très bref contact, il détourna son regard rapidement. Mon coeur se pinça, mais je compris. Nous n’en étions plus là passer de longues minutes à nous regarder, à nous toucher et à simplement exister dans les bras l’un de l’autre alors que je caressais ses cheveux et que je respirais son odeur si distinctive en ayant un feu ardent dans mon ventre. La chaleur que son corps dégageait me ramenait à ces moments de transcendance que nous partagions à l’époque où ses mains caressaient encore ma peau nue.

Je sortis de mes pensées inappropriées quand le médicomage gigota à côté de moi pour se replacer confortablement sur son bureau. Il prit le téléphone que je lui tendais et je le regardai suivre les étapes que je lui avais donné pour arriver à entrer un mot de passe pour protéger son téléphone. Je le vis cliquer sur tous les bons icons pour finalement arriver là où il devait choisir les chiffres qu’il voulait. Je lui souris, contente de voir qu’il avait déjà tout compris d’un coup.

« T’as tout compris, c’est génial ! »

J’écoutai la réflexion du blond à propos de sa date de naissance et j’hochai la tête pour lui confirmer qu’effectivement ce n’était pas ce qu’il y avait de plus sage à utiliser. Mon cœur se serra et je ne pus retenir un sourire gêné quand je le vis entrer ma date de naissance, le 12 mars. Il me regarda avec ce qui semblait être la même gêne et je me demandai ce que nous faisions. Il aurait pu entrer la date où il avait récupéré Formol, celle de son départ au Moyen Orient ou bien celle de son retour. Ça aurait pu être n’importe quels chiffres, mais il avait choisi ceux-là. Ce n’était pas anodin quand même. J’hochai la tête aux explications du sorcier, ne sachant plus sur quel pied danser.

« C’est moins évident que ta date de fête, c’est certain. »

Toujours le téléphone en main, je regardai mon ancien amant ouvrir la galerie comme je le lui avais dit de faire. J’hochai la tête pour confirmer ce qu’il disait et je me mis à regarder avec curiosité les photos qui y étaient entreposées. Il y avait plusieurs dossiers qui semblaient bien classés et je fus impressionné de le voir. Il ne se débrouillait pas trop mal pour un sorcier. Il cliqua sur un dossier du nom de son rat et je ne pus me retenir de sourire tendrement. Le dossier était rempli de photos de Formol, seul ou bien avec son propriétaire, un peu partout dans leur appartement.Je le vis blotti dans le cou du sorcier, mais la photo disparut rapidement pour laisser place à une photo qui ne semblait beaucoup plus travaillée. Azrael s’était donné sur celle-là.

« Ça se voit, c’est superbe. L’éclairage, les couleurs, c’est vraiment top. Je suis contente que t’aie continué la photo, ma mère disait que tu avais l'œil et clairement elle se trompait pas. Ça ferait un super fond d’écran. »

Je vis la gêne sur le visage du sorcier et je ne pus me retenir de lui sourire doucement. Encore là, je savais ce qui allait arriver, je lui avais fait un compliment, il allait dire que ce n’était pas grand chose, qu’il y avait encore du travail à faire et j’en passais. Je ne pouvais rien faire contre ça et je trouvais ça à la limite charmant. C’était Azrael, ça ne changerait pas, c’était rassurant, malgré les années, il restait lui-même. Je l’écoutai me dire qu’il avait cherché des instructions pour accomplir sa tâche, mais sans succès.

« Tu permets ? »

Avec la permission de mon amour de jeunesse, je pris le téléphone entre mes mains, me rapprochant du cliché réussi. Je me mis à expliquer tout en faisant les étapes une à une en même temps.

« Tu vois les trois petits points dans le haut de l’image à droite ? Il faut cliquer là-dessus. Là tu vois un paquet d'options, il faut cliquer sur «Définir l’image en tant que ». Répertoire c’est si tu veux mettre une photo pour un contact qui est sur ton téléphone. Par exemple, si tu mettais une photo de moi à mon numéro, tu verras ma photo quand je t’appelle. Toi, ce que tu veux c’est « Papier peint ». »

Je cliquai sur l’option en question et je sortis de la galerie pour revenir sur la page d’accueil du téléphone et montrer le résultat. Il y avait là la photo du blond assis au sol avec Formol qui se promenait sur son épaule. Maintenant, nous arrivions à la dernière étape, les messages. J’allai dans les contacts et je vis que mon numéro n’y était pas. Nous avions communiqué de vive voix quand j’habitais au QG ou bien via hibou. Il n’avait pas encore eu besoin de mon numéro. Je voyais qu’il y avait tout de même d’autres numéros alors je me dis qu’il savait comment entrer les numéros.

« Je vais commencer par entrer mon numéro de téléphone, ça va aider. »

Quand ce fut fait, je me rendis dans le répertoire et je commençai mes explications tout en lui montrant quoi faire.

« En cliquant sur mon nom dans le répertoire, tu vois mon numéro là et à côté tu vois un téléphone, une caméra et une bulle. Pour écrire un texto, il faut cliquer sur la bulle. En bas c’est écrit «message de clavardage». En cliquant là, le clavier apparait et tu peux écrire ce que tu veux. Le petit bonhomme sourire à côté te donne l’option d’envoyer de petites images si t’en as envie. Tu veux essayer ? »

Je tendis le téléphone à son propriétaire en lui souriant, amusée par la situation. J’étais contente de pouvoir lui montrer deux-trois choses même si ce n’était pas particulièrement important. Il m’avait aidé plus que de raison après l’attaque chez moi, c’était donc la moindre des choses que je l’aide quand je le pouvais. Et puis, je ne savais pas lui dire non. Je ne l’avais jamais pu et je doutais que je le puisse un jour.

©️ Gasmask


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Jeu 13 Jan - 9:37


On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

8 janvier 2021
Quand on y pensait, une introduction à la vie moldue c’était un peu comme ce qu’avait dû vivre Ludivine et sa famille en découvrant l’univers sorcier. Si la magie facilitait bien des choses il faut l’avouer, ne pas pouvoir l’utiliser à la maison avant sa majorité rendait la vie plus simple, presque comme si cette dernière n’existait pas. Bien sûr, dans sa famille fortunée, Azrael avait accès à tout un tas de dispositifs qui lui facilitait l’existence. Leurs trois elfes de maisons étaient là pour s’occuper de son frère et lui ainsi que du manoir familial. Ils pouvaient donc leur demander ce qu’ils souhaitaient sans avoir à enfreindre la loi. Dès qu’ils devaient se déplacer, les portoloins ou le transplanage de son père leur était bien utile pour se rendre d’un point A à un point B. Ainsi, bien qu’il aimait se l’imaginer, son train train quotidien avant de véritablement se rendre dans la famille de sa petite amie de l’époque, n’avait rien d’un moldu. A moins d’être relativement aisé voire même riche, ils n’avaient pas d’équivalent d’elfe de maison pour préparer la nourriture, laver la vaisselle, ranger la maison… Tout devait être fait à la main. Un détail qui l’avait marqué et qui s’était répété à l’armée quand pendant quelques mois on lui avait confié la tâche herculéenne d’être de corvée de repas. Heureusement que pour le reste du campement il n’était pas seul sinon ils auraient tous été à la diète…

Azrael avait beau être fasciné et aimer la magie, sans cette dernière il savait qu’il n’était rien. Se faire à manger ça n’était pas envisageable, se déplacer à la moldue était trop contraignant pour lui, la vie de tous les jours semblait plus complexe. Il n’y avait que la communication qu’il trouvait plus sympathique et efficace en comparaison avec les hiboux. De là à la maîtriser entièrement et ne pouvoir utiliser que cette dernière, il y avait encore un monde. Si pendant sa période à l’armée Azrael avait pu faire illusion, il s’était surtout bien caché pour utiliser sa baguette dès que la situation le permettait, incapable de s’en passer pour faciliter son quotidien et surtout sauver des vies. A présent de retour à la vie de civil et dans son univers, Aze pouvait bénéficier de la présence de la belle Vi pour l’aider et le guider dès qu’il s’agissait de technologie moldue. Son ancien amour de jeunesse et sa famille avaient toujours su faire preuve d’une grande patience dès qu’il les assaillait de mille et unes questions, complètement étranger à leur monde. Lui le petit sang-pur issu de la haute société sorcière devait passer pour un demeuré aux yeux des autres. Par chance, Vi et ses parents ne l’avaient jamais jugé et avaient même accueilli ses questions avec beaucoup d’amusement et de bienveillance. Une vraie chance.

Ainsi, tous deux appuyés côtes à côtes sur son bureau, Azrael avait l’impression de remonter le temps quand Vi lui montrait comment utiliser tel ou tel appareil. La seule différence, et de taille, résidait dans la façon dont il pourrait la remercier, dans les petites interludes de douceurs qu’il ne pouvait plus se permettre, peu importe combien cela le démangeait. C’était fini les petits bisous au coin des lèvres, replacer un de ses longues mèches blondes derrière son oreille, enfouir son nez dans son cou pour y déposer un baiser… Il devait se contenter de sa présence, de sa chaleur, des rapides regards qu’ils échangeaient tout en contrôlant les pulsions qu’elle lui évoquait. Le coeur lourd, Azrael préférait se concentrer sur l’essentiel : la leçon que Vi était en train de lui donner. Maîtriser l’envoi de messages allait leur permettre de plus facilement communiquer sans la mettre en danger, il se devait de faire attention et retenir ce qu’elle lui expliquait. Sans grande difficulté il retint donc la marche à suivre afin d’ajouter déjà un code secret pour déverrouiller son téléphone. S’il n’y voyait pas grande utilité, après tout les informations que contenaient l’appareil n’avaient rien de « sensible », il écoutait sagement Ludivine. Elle en savait clairement plus que lui à ce sujet. Il reproduisit le chemin et ajouta un code, celui de l’anniversaire de Vi, après avoir expliqué sa logique. Un raisonnement que validait la jeune sorcière. Comme quoi, niveau logique, magie ou non, c’était la même chose.

Déjà une bonne chose de faite, ils allaient pouvoir passer à la suite. Avant d’oublier, Azrael évoqua avec elle la question de son fond d’écran et pour se faire lui montra la photo en question, assez embarrassé et intimidé par l’attitude si bienveillante de Vi. Son compliment teinta une seconde fois ses joues d’un léger rose, il n’avait plus ses bouclettes qui lui descendaient sur les yeux pour partiellement se cacher. A la place, le sorcier se passa nerveusement la main dans ses cheveux blond cendré avant de lui jeter un bref coup d’oeil.
« La photo était un bon moyen de distraction à l’armée. » Se justifia-t-il en éludant ainsi le compliment qu’elle venait de lui donner. Il faut dire aussi que cela concernait une photo qui le mettait directement en scène. Azrael aurait clairement été plus à l’aise s’il lui avait montré un simple cliché de paysage ou de Formol seul. Il tendit donc son téléphone à Vi après qu’elle le lui ait demandé. Scrutant une fois de plus le moindre de ses gestes, il tenta de retenir l’ensemble des manipulations bien que cela lui semblait énorme. Comment allait-il tout retenir c’était un mystère ! S’il se rassura en se disant qu’il n’allait pas changer de fond d’écran de si tôt et qu’au pire il pourrait toujours redemander à Vi, pour l’envoi de textos il lui fallait être attentif et pouvoir tout reproduire. La mine sérieuse, les sourcils froncés, Azrael restait très concentré, se contentant de hocher de la tête à toutes ses explications.
« Oh super ! Merci Lu’. » S’exclama-t-il avec un léger sourire quand elle revint sur l’écran principal pour lui montrer son nouveau fond.

A présent qu’ils entraient dans le vif du sujet, Aze fit d’autant plus attention à ce qu’elle lui expliquait, essayant tant bien que mal de tout retenir. Il y avait bien une certaine forme de logique là dedans, il lui fallait simplement trouver les bonnes associations d’idées pour comprendre et retenir comment envoyer ces fameux messages. Vi semblait si à l’aise que ça en était presque déconcertant. Quelques moyens mnémotechniques et une tentative de compréhension de ce langage qu’elle semblait maîtriser sans problèmes plus tard, Aze se saisit du téléphone en faisant la moue. Ses prunelles sombres vinrent capter celle de Vi comme pour y chercher une certaine forme de réconfort et peut-être même des encouragements. Il se devait d’assurer. Dans un bref soupir comme pour se donner de la constance, il reporta son attention sur l’écran de son téléphone et alors qu’il ajustait sa prise, appuya par inadvertance sur le bouton central, revenant à l’écran d’accueil.
« Oh non ! » S’exclama-t-il, la mine complètement dépitée. L’instant de panique ne dura qu’une fraction de seconde avant qu’il ne se ressaisisse, se grattant légèrement la tête, mettant ainsi un peu de désordre dans ses cheveux ondulés.
« Bon… » Marmonna-t-il tout en scannant les icônes présents. Il repéra bien vite la bulle sur laquelle il cliqua et face au nouveau menu se présentant à lui, Azrael prit quelques secondes pour essayer de comprendre la prochaine marche à suivre. Visiblement, il n’était pas allé dans le bon endroit, du moins pas là où elle lui avait montré comment faire juste avant. Tout en anticipant une potentielle réaction de sa part, il posa une main sur la sienne tout en continuant de scanner l’écran des yeux.
« Me dis rien ! »
Finalement, Aze repéra le petit stylo sur une feuille en haut à droite et appuya dessus pour faire face au dernier écran qu’elle lui avait montré. Fier de lui, le sorcier afficha un immense sourire plein de candeur avant de se tourner vers Vi. Amusé, il se pencha légèrement en arrière pour cacher l’écran à Ludivine et commença à rédiger un message. Tout en écrivant quelques lignes, il s’amusait également à découvrir la quantité de petites images qui pouvaient venir agrémenter son texte. Ça laissait la porte ouverte à pas mal de créativité que les parchemins par hiboux ne permettaient pas. Après avoir écrit son message il se retrouva bien vite bloqué. Comment l’envoyer à Vi ?! Il lui fallut quelques secondes pour repérer le « A : » en haut du message et il put trouver facilement le numéro de Ludivine qu’elle venait de rentrer. Après avoir envoyé le message, il afficha un nouveau sourire rayonnant de malice en relevant ses prunelles vers elle.
« Je crois que tu as un message… » Dit-il alors avec un petit rire complice. Il lui laissa le temps de prendre son téléphone pour lire le SMS qu’il venait tout juste de lui envoyer et lâcha en la regardant avec une certaine tendresse.
« Merci encore Lu’, ça doit être tellement évident pour toi ce genre de choses… J’imagine que c’est comme l’expliquer à un gamin de 5 ans ou un papi de 80 piges. »

Contenu du SMS:
(c) DΛNDELION
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Dim 16 Jan - 4:18
On a existé pour gagner du temps
Ludivine Tallec
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Azrael Yaxley


 

 



 

 

« APRÈS AVOIR EXISTÉ POUR GAGNER DU TEMPS, ON SE DIRA QUE L’ON EST FINALEMENT DES ÉTOILES FILANTES »

Je me rappelle encore du premier séjour qu’Azrael avait fait chez mes parents il y a de ça plus d’une décennie. Quand mon petit ami de l’époque était arrivé chez mes parents, il avait semblé arriver d’une autre planète. Non pas qu’il avait jugé ce que nous faisions et ne comprenait pas. Il avait plutôt semblé surpris de tout ce que nous faisions nous-mêmes: le lavage, la cuisine, le ménage. Tout en fait ! Ça nous avait tous bien amusés tout en le rendant encore plus charmant. Il avait été comme un enfant s’émerveillant de toutes les petites choses qui semblaient évidentes. J’avais bien expliqué à mes parents que certains sortilèges ménagers pourraient les aider et qu’une fois majeur je pourrais les faire à la maison, mais ils avaient toujours refusé. Ils ne rejetaient pas ma magie, au contraire. Par contre, ils avaient leurs façons de faire et voulaient les garder. Il n’avait jamais rechigné le travail et mon père m’avait déjà dit qu’il semblait presque content de faire quelque chose, de participer à la vie de la maison, comme s’il ne l’avait jamais fait avant. Il m’avait déjà expliqué l’implication des elfes de maison chez lui ainsi qui faisaient qu’en soit, personne n’avait à faire quoi que ce soit en fait. Ça laissait beaucoup de temps pour les hobbies et le repos, mais éventuellement, je m’étais dit que ça devait devenir long.

Me retrouver là à expliquer le fonctionnement du téléphone au blond me replongeait dans ces souvenirs lointains qui avaient été à la limite de l’oublis avant qu’il ne revienne dans mon entourage. Appuyés sur le bureau du médicomage, nous travaillions sur son téléphone portable et le passion de main à main pour y faire quelques manipulations. Sentant la chaleur du corps de Bou contre mon moi, je me concentrais le plus possible sur ce que je devais lui montrer plutôt que sur mes souvenirs de l’époque qui me ramenaient à des baisers volés et à des caresses dans mes cheveux qui me forçaient à répéter parfois certaines instructions puisque l’attention du garçon n’était pas nécessairement seulement sur ce que je racontais. Ça ne m’avait jamais dérangé, au contraire. Me sentir attirante à ce point m’avait toujours fait du bien, je m’étais toujours sentie spéciale à ses yeux alors que je m’étais toujours considérée plutôt ordinaire. Ce jour-là, dans le bureau du QG, il n’y avait aucune chance pour que ça arrive, nous n’en étions plus là dans nos vies. Je l’aurais voulu, mais Azrael en avait décidé autrement. À la place, nous étions tous les deux attentifs à la tâche en cours : maîtriser son téléphone portable. Je lui avais montré comment mettre un code pour protéger la sécurité de son appareil et il avait mis mon anniversaire. Je n’étais pas surprise qu’il se rappelle de la date, je me rappelais de la sienne après tout. Cependant, j’étais surprise qu’elle ait assez d’important pour devenir un code d’accès. Je rougis un brin en réalisant ça, mais je chassai cette idée loin dans ma tête en me disant que c’était une combinaison de chiffres que personne ne risquait de trouver. La date d’anniversaire d’une ex-copine qui remontait à dix ans, ce n’était pas la première chose qui allait venir en tête.

Cette étape faite,  nous passâmes au fond d’écran du cellulaire. Je jetai un coup d'œil à la galerie photo rapidement alors que mon amour de jeunesse cherchait le cliché qu’il désirait. Voyant la mise en scène du sorcier avec son rat, je ne pus retenir un sourire et je lui fis quelques compliments. Il avait du talent, l’oeil pour faire de beaux clichés. Je vis que mes paroles l’atteignaient alors que ses joues se teintaient de rose et qu’il se passait une main dans les cheveux, comme à chaque fois qu’il était mal à l’aise. Il m’expliqua qu’à l’armée il s’était souvent occupé en faisant de la photo et je me mis à imaginer le sorcier, en treillis dans le sable à prendre des photos sur sa base. Qu’avait-il vu qui pouvait attirer son intérêt ? Un oiseau dans le ciel ? Une tempête de sable ? Des amis jouant au foot ? Les possibilités étaient infinies et j’aurais été curieuse de voir ces clichés. Une fois la photo placée en fond d’écran, je montrai l'œuvre en place en souriant.

« C’est rien. Et puis, je me demandais, si tu as encore les photos dont tu parlais, si je pourrais les voir un jour, j’aimerais voir ce que c’était. Si tu veux bien sûr…»

Gênée par ma demande, je posai les yeux sur le bout de mes chaussures le temps d’un battement avant de remonter mon regard vers les iris sombres du sorcier en souriant. Je commençais à être fatiguée de marcher sur des œufs avec Azrael. C’était moi qui me mettait la pression puisque je me rendais compte que j’aurais voulu reprendre nos vies entrelacées et que ce n’était pas possible. Mais lui, il ne devait pas se mettre cette pression. Je voyais parfois quelques élans de gêne de sa part, mais ce n’était pas grand chose. J’aurais pu faire comme si de rien n’était, mais mes sentiments m’auraient trahie et je ne voulais pas mettre le sorcier dans cette position. C’était à moi de gérer. J’avais vieilli, j’avais pris en confiance depuis que nous nous étions quittés. Je savais me tenir droite et m’assumer. Cependant, parfois, quand j’étais en la présence du sorcier, j’avais l’impression de régresser, de revenir l’adolescente qu’il avait connue, la jeune femme en plein épanouissement qu’il avait aidée à se découvrir. Me sortant de mon malaise qui en était presque physique en sentant le parfum du médicomage m’emplir la tête, je lui montrai comment envoyer un texto peut-être un peu trop rapidement. Concentrée sur ma tâche j’avais fait vite et j’avais tendu l’appareil à son propriétaire pour voir s’il avait compris. Alors qu’il le récupérait, je le vis faire une moue découragée et je lui souris pour l’encourager.

« Tu vas gérer, t’en fais pas. »

Alors que je disais ces mots, Bou lâcha un petit cri découragé alors que je voyais l’écran d’accueil reprendre sa place sur l’écran. Je grimaçai un peu avant de le voir se concentrer. Là, je le reconnaissais bien. Les problèmes ne duraient jamais avec Azrael et je pouvais comprendre que dans l’armée, cette caractéristique avait dû être essentielle et lui avait probablement fait mériter sa médaille. Sur une échelle beaucoup plus petite, j’écoutai le blond marmonner en se grattant la tête. Appréciant ce que je voyais, je me perdis dans la contemplation du sorcier. Les sourcils froncés, l’air concentré, ses yeux noirs ne quittaient pas l’écran et moi je ne le quittais pas des yeux. Ses cheveux plus courts laissaient le visage du sorcier plus dégagé et ça me plaisait beaucoup. J’avais longtemps eu l’impression qu’il essayait de se cacher sous sa crinière bouclée qui lui avait valu son petit nom de Bou. Là, je pouvais bien voir ses traits doux, ses yeux sombres et expressifs qui avaient toujours eu la faculté de m’engloutir complètement. À ce moment, ce qu’ils exprimaient c’était de la concentration et du défi; il comptait résoudre le problème. Ne prêtant pas trop attention à ce que l’ancien Poufsouffle faisait, je fus surprise en sentant sa main se poser sur la mienne. Sursautant un peu, je sortis de ma contemplation en hochant la tête. Je ne dirai rien. Depuis l’attaque chez moi, j’étais encore très nerveuse et les sursauts étaient monnaie courante. Ils l’étaient de moins en moins, mais ils arrivaient encore. Je m’en voulus de ma réaction et fis comme si de rien n’était. De toute façon, la réaction de fierté d’Azrael chassa rapidement tout malaise qu’il aurait pu y avoir. Je ne pus retenir un sourire amusé en le voyant cacher son écran de mon regard. Je détournai le regard pour jouer le jeu, observant un mur bien sagement. J’entendis la voix du sorcier m’indiquer un nouveau message tout comme la vibration de mon propre portable qui se trouvait dans la poche de mon manteau. Croisant les prunelles du sorcier en feignant la surprise, je pris mon téléphone et baissai le regard vers lui pour y lire le message. Je ne pus retenir un petit rire. Il s’était lâché dans les emojis, il avait tout compris. Je commentai tout en lisant. Je tapai une courte réponse de mon côté et l’envoyai rapidement.

« Ouais, je vois ça. Je crois que t’as reçu un petit quelque chose toi aussi. »

Je lui laissai quelques instants pour regarder le message avant de continuer. Sentant la main du sorcier toujours sur la mienne, je la pris pour la serrer tendrement alors qu’il me parlait.

« C’est rien du tout, tu le sais très bien. Tu me demandes de l’aide quand t’as besoin, ça ne change pas ça. Et puis, en vrai, ça a été plus simple d’expliquer à toi qu'à mon père, je te jure. Il s’ennuie des téléphones à fil coller au mur. »

Sentant ma mission accomplie et mes questions répondues, je me dis qu’il était peut-être temps pour moi de partir. Il devait avoir beaucoup de travail et moi je devais apprendre à mettre des limites. Je ne pouvais plus passer comme ça seulement pour le plaisir. En fait si, je le pouvais, mais pas trop longtemps. Probablement que le sorcier n’était pas dérangé plus que ça par ma présence, mais moi, j’avais besoin de couper un peu pour ne pas retomber dans mes vieilles habitudes. Et puis, j’avais de la préparation à faire. J’avais donné mon nom pour une mission de reconnaissance pour l’Ordre et j’allais probablement recevoir des nouvelles de tout ça d’ici peu. Quand je disais de la préparation, c’était me rentrer tout ça dans la tête. Je me rappelais ce que mon père m’avait déjà dit à propos des accidents de voiture, il fallait se mettre rapidement au volant pour ne pas rester effrayé à long terme de la conduite. C’était ce que j’avais fait ici. Je m’étais mise disponible pour la prochaine mission de reconnaissance. Je ne savais pas trop ce que c’était, mais on m’avait dit que c’était sans risque et que pour reprendre du service, ce serait idéal. Il ne me manquait plus que les détails que j’allais aller chercher dès que possible.

« Tu dois avoir beaucoup de travail, je te dérangerai pas plus longtemps. Il faut que j’aille voir si j’ai reçu des infos pour une mission de reconnaissance que je devrais faire bientôt. On m’avait dit que j’aurais des nouvelles dans la journée. Je vais aller voir dans le bureau en bas si c’est là, sinon ça devrait arriver chez moi j’imagine…»

Je me mordis la lèvre, nerveuse, avant d’hausser les épaules en remettant mon portable dans ma poche de manteau. Je commençai à jouer avec mon foulard que je commençai à entortiller autour de mon cou, me préparant à partir. J’anticipais un peu cette mission à venir, je ne savais pas elle se passerait avec qui et ce que je devrais aller observer, mais considérant que ce n’était que du repérage, il n’y avait pas de raisons pour que ça se passe mal, si ?

Texto:
©️ Gasmask


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Mar 18 Jan - 19:49


On a existé pour gagner du temps
Ludivine & Azrael

8 janvier 2021
Si pour beaucoup de sorciers la technologie moldue ne valait pas la peine qu’on s’y intéresse, Azrael n’était pas de cet avis. Sans grande surprise, il allait donc à l’encontre des croyances de sa famille. Pour eux, sang-purs idéalistes et traditionnels, les moldus n’avaient rien à leur apporter. Bien sûr, lui n’était pas d’accord. Cela aurait pu être source de disputes mais ça n’avait jamais été le cas. Son père l’avait rapidement écarté de la succession et son frère avait reçu pour ordre de ne pas spécialement porter attention aux faits et gestes de son aîné. Azrael était intouchable. Pourquoi ? Il n’en avait pas la moindre idée mais il se savait chanceux comparé à ces autres enfants de sang-pur condamnés à suivre le chemin tout tracé pour eux ou subir un sort peu enviable. Ainsi, Aze nourrissait une passion grandissante pour cet univers dépourvu de magie dont il ne connaissait absolument rien. L’inventivité des moldus était formidable, fascinante à observer. Ils avaient des solutions pour tous les problèmes qu’ils rencontraient. Certes la magie était plus efficace pour la majorité des tâches mais Azrael ne pouvait qu’admettre son admiration devant les méthodes employées pour rendre leur quotidien plus agréable. Vi en guide experte de ce monde dont il ne savait rien, elle lui avait longuement expliqué ce qu’elle pouvait, son père prenant bien souvent le relais pour les détails plus complexes. Sa curiosité ne connaissait aucunes limites. La découverte d’Internet sur les téléphones portables lui ouvrit ainsi encore plus de portes.

C’était d'ailleurs grâce à cela qu’Azrael avait pu passer inaperçu pendant tout ce temps dans l’armée. Sans la magie d’Internet, son ignorance de certaines choses basiques aurait attiré les soupçons. Si sa baguette aidait dans certains cas, notamment pour les urgences vitales, ce n’était pas elle qui allait lui apprendre à manoeuvrer un pick-up ou encore faire fonctionner un téléphone cellulaire. Le sorcier avait donc dû apprendre sur le tas, en cachette et à l’abris des regards indiscrets pour se fondre dans la masse des soldats moldus. Il y avait donc quelque chose d’amusant à constater que malgré les années d’apprentissages ardus de son côté, certaines tâches encore basiques comme changer un fond d’écran ou envoyer un SMS lui échappaient. Après tout, quand on côtoie non stop les seules personnes à même de recevoir ces messages digitaux, à qui d’autre en envoyer ?! C’était donc avec une certaine touche de nostalgie qu’Azrael se replongeait dans les souvenirs de ses leçons de technologies moldues passées aux côtés de sa douce Vi. Si la plupart du temps l’instant s’étirait en longueur, le sang-pur ayant le plus grand mal à se concentrer pleinement sur la leçon plutôt que sa charmante enseignante, aujourd’hui la dynamique n’était plus la même. Il devait justement faire preuve d’un sérieux exemplaire s’il ne voulait pas retomber dans ce vieux schéma qui n’était plus d’actualité. Peu importait à quel point il mourait d’envie de la toucher et de retrouver un contact plus intime avec son ancien amour de jeunesse.

Par chance, Azrael se prêtait au jeu. Après tout, il avait toujours aimé relever les défis et cette fois-ci il se devait de le relever haut la main. Vi le regardait ! Il retint plutôt facilement la procédure pour installer un code pour accéder à son téléphone et laissa la belle zoomage lui installer son nouveau fond d’écran avant qu’elle ne lui explique comment envoyer les fameux messages. La remarque de Vi concernant le cliché qu’il avait pris avec Formol eut pour effet de le faire rougir, toujours aussi gêné de recevoir un compliment, surtout quand ce dernier provenait d’elle. Quoi de mieux donc que d’éluder comme il pouvait le sujet avant d’afficher un léger sourire face à l’intérêt qu’elle semblait porter à ses clichés. S’il était gêné de lui avoir montré cette photo car elle le mettait en scène lui directement, montrer les clichés pris de la nature du Moyen-Orient ou même encore certaines scènes de vie sur la base étaient moins problématique. Sans se départir de son sourire, il lâcha alors que ses prunelles glissaient sur elle, profitant de la gêne de la sorcière pour l’admirer discrètement.
« Avec plaisir voyons ! Ça te permettra de te faire une meilleure idée de la beauté des paysages qu’il y a là-bas. » Dit-il avant qu’elle n’enchaîne pour lui montrer ce qui les intéressaient : la procédure pour envoyer des messages écrits. Si au début il eut du mal à comprendre comment elle avait ajouté un numéro, la vitesse avec laquelle elle alla sur la démarche pour les SMS le laissa quelque peu perplexe sur sa capacité à reproduire la démarche. Azrael n’était cependant pas du style à se laisser abattre. Téléphone en main, il eut malgré tout le malheur de faire une fausse manipulation et se retrouva sur l’accueil. Plutôt que de se laisser aller à la panique ou pire encore au découragement, il prit les devants en lui demandant de ne surtout pas l’aider, sa main venant se poser sur la sienne par vieil automatisme. Bien trop concentré sur son téléphone pour remarquer le regard de Vi se posant sur lui et guettant la moindre de ses réactions, Azrael tenta de comprendre la logique derrière toutes les options, les différents symboles et quelques termes auxquels il faisait face pour réussir à envoyer son tout premier message.

Enfin victorieux, le sorcier put rédiger son texto avant de l’envoyer à Vi et lui annoncer fièrement qu’elle avait de la lecture. Sans se départir de son large sourire lumineux, Azrael l’observa avec amusement. Son coeur se serra en l’entendant rire, partagé entre admiration et amère nostalgie. Quand elle lui indiqua également qu’il avait un message, son regard se reporta sur l’écran et, par chance, il n’eut qu’à cliquer sur la nouvelle notification pour ouvrir sa réponse. Si c’était encore possible, son sourire s’élargit un peu plus, apportant ce côté pétillant à ses iris pourtant si sombres. L’espace d’un instant il prêta attention à leurs mains, son pouce ayant par réflexe commencé à effleurer les doigts de Vi glissés sur sa paume. Alors qu’il l’écoutait, un petit rire lui échappa, imaginant parfaitement Maximilien se débattre avec cette nouvelle technologie qui devait le dépasser. Si lui, sorcier avait déjà un peu de mal, un moldu plus âgé peu habitué devait être complètement perdu.
« J’imagine oui ! La technologie moldue va tellement vite que j’imagine que si on se tient pas au courant on peut vite être dépassé. » Lâcha-t-il avec le sourire avant de finalement ranger son téléphone dans la poche de son jean. Impossible de lui dire à quel point il était heureux de savoir qu’à présent il pourrait communiquer encore plus facilement avec elle. Sans compter qu’il avait l’excuse parfaite pour qu’il lui envoie des messages : les clichés pris au Moyen-Orient. Un bon moyen de garder le contact maintenant qu’elle n’habitait plus dans le QG de l’Ordre et qu’il n’avait pas de « bonne raison » de la voir. Certes, son message laissait sous-entendre qu’elle était ouverte à une bieraubeurre, qu’importe l’occasion mais tout de même… Azrael ne voulait pas abuser. Pris dans ses dilemmes internes, le son de la voix de Vi le ramena à la réalité. Les sourcils légèrement froncés, il s’apprêtait à lui dire qu’elle ne le dérangeait en rien et qu’il avait toujours du temps pour elle quand elle évoqua une mission de reconnaissance. Ça serait possible que… ? Intrigué, il se redressa de contre son bureau et le contourna pour ouvrir une lettre qu’on lui avait remise à son arrivée et qu’il n’avait pas encore eu le temps de consulter. Il ouvrit la missive en silence et ne put réprimer un large sourire en découvrant que la mission à laquelle devait participer Ludivine se déroulerait avec lui. Si d’ordinaire Azrael n’allait pas sur le terrain, il était toujours volontaire pour aider lors de missions annexes où sa connaissance des méthodes d’infiltration ou bien la discrétion était de mise. Les membres de l’Ordre avaient probablement dû juger que suite à l’attaque subie par Ludivine et le fait qu’il ait depuis toujours été présent pour elle, Azrael était la meilleure personne pour l’accompagner. Tout en lui tendant le courrier, le sorcier lui annonça finalement, incapable de cacher sa joie.
« Il semblerait qu’on va faire cette mission tous les deux. Une simple mission de reconnaissance pour confirmer la position de hangars qui seraient utilisés par les membres du Blood Circle. Ça va être tranquille, idéal pour te remettre doucement dans le bain. Je te propose que le soir même on se rejoigne au QG avant de transplaner sur place comme ça on arrive ensemble. Ça te va ? » Demanda-t-il alors qu’il avait déjà en tête l’équipement indispensable avec lequel il se rendrait sur place et celui qu’il confierait à Ludivine afin de s’assurer de sa protection et qu’il ne lui arrive rien dans le cas, très peu probable, où ils tomberaient sur des ennemis une fois sur place. Même si bon, la probabilité que ces entrepôts dans la campagne au nord de Londres soient utilisés était très faible.
(c) DΛNDELION
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 19 Jan - 23:44
On a existé pour gagner du temps
Ludivine Tallec
feat.
Azrael Yaxley


 

 



 

 

« APRÈS AVOIR EXISTÉ POUR GAGNER DU TEMPS, ON SE DIRA QUE L’ON EST FINALEMENT DES ÉTOILES FILANTES »

Je ne pus retenir un sourire quand le sorcier me dit que ça lui ferait plaisir de me montrer les photos de son périple au Maghreb. Je savais que ce n’était pas vraiment un séjour, plutôt une mission en fait. Dès que je le pouvais, j'interrogeais un peu plus le blond sur ce qui se passait là-bas, ce qu’il avait vu. L’idée d’un Azrael militaire avait fini par faire son chemin dans ma tête, mais elle restait tout de difficile à croire, c’était loin de ce que j’avais imaginé pour son avenir. Cependant, si c’était le chemin qu’il avait choisi de prendre, c’est qu’il y avait une raison, il l’avait voulu et en avait ressenti le besoin. Il était maintenant de retour en terre anglaise et il semblait bien, épanoui dans son travail et avec son rat. J’aurais aimé qu’il le soit aussi avec moi, mais je me contentais de ce que je pouvais avoir, des moments volés à droite à gauche en sa compagnie, comme ce jour-là. Je savais que j’allais éventuellement pouvoir en avoir un autre puisque je voulais voir ses photos Il pourrait me les envoyer par texto, maintenant que je lui montrais comment faire, mais nous aurions tout de même une communication. Nous pourrions nous parler de façon moins sporadique, ce qui me faisait plaisir. Je n’habitais plus au quartier général depuis quelques jours à peine alors mes chances de croiser le sorcier étaient plus minces.

Le sujet des photos étant réglé, il ne restait que l’étape des textos et je fis mes explications peut-être un peu trop rapidement, mais le sorcier se mit tout de même à la tâche de m’écrire un message. J’étais complètement déconcentré par la seule présence d’Azrael, de ses traits concentrés, de ses prunelles sombres qui pouvaient tout avaler sur leur passage, pour vérifier s’il s’en sortait bien. En même temps, je me disais qu’il allait me le dire si ça n’allait pas. À l’inverse, il me dit de ne rien lui dire, me laissant l’embarras de le regarder à ma guise. Finalement, je sentis une vibration dans ma poche alors que le blond me disait qu’un message était arrivé. Le sourire réjoui du sorcier me réchauffa le cœur et je répondis du même coup par un petit message ouvrant la porte à une rencontre non fortuite pour une bièraubeurre. Ça me faisait du bien de penser qu’il était ouvert à ce qu’on se voit de cette façon, nous faisions du chemin. Nous redevenions des amis qui pouvaient se côtoyer sans avoir mal. Du moins, lui, il se sentait capable de me côtoyer, il avait fait du chemin, plus que moi. Il était passé à autre chose alors que j’étais encore coincée à essayer de l’oublier. Je disais ça, mais je crois que je ne le voulais pas vraiment.

J’avais essayé, j’avais laissé la chance à d’autres hommes, mais rien ne m’avait été comparable à Azrael. Il y avait toujours quelque chose qui manquait. On m’avait déjà dit que c’était dans ma tête et je ne pouvais pas leur donner tort. Ils n'étaient pas désagréables, ils n’étaient pas laids, ils n’étaient pas de mauvais sorcier…ils n’étaient seulement pas Azrael. Je m’étais résignée à ce que mon amour de jeunesse reste loin de cette sphère alors je laissais toujours la porte ouverte à ce qu’on me surprenne, à ce qu’un autre homme soit à sa hauteur, mais ce n’était toujours pas arrivé. À voir le grand sourire et les yeux pétillants du sorcier qui était si fier de son succès, je me dis que ce n’était pas prêt d’arriver. Le sorcier était solaire malgré le poids qu’il semblait traîner derrière lui. Il était marqué, autant physiquement que psychologiquement. J’avais pu voir ça souvent lors de mes années passées à ses côtés. Ses bras montraient un poids, une douleur énorme même s’il ne l’avait jamais laissé paraître. Il avait été troublé, pendant un temps ça avait passé et après j’avais perdu le contact. Maintenant, tout ça importait plus. Nous étions des amis et nous pouvions rire aux commentaires de l’un et de l’autre. C’est d’ailleurs ce que je dit le médicomage quand je lui dis que mon père avait des difficultés avec les nouvelles technologies.

Je lâchai un petit rire au commentaire que mon amour de jeunesse passa sur mon père. Il le connaissait assez bien pour imaginer ce à quoi ça pouvait ressembler. Sentant la fin de notre rencontre, je vis le blond ranger son téléphone et je vis de même avant de commencer à nouer mon foulard comme il faut. Alors que je parlais de la mission à laquelle je devais participer, je vis les sourcils du médicomage se froncer tout en allant ouvrir une lettre encore fermée. Je ne comprenais pas ce qu’il faisait, surtout le sourire qui s’agrandissait de plus en plus sur ses lèvres. Je pris le parchemin qu’il me tendait et je le lus tout en écoutant ce qu’il me disait. La missions que je devais faire serait donc avec lui. En apprenant cette nouvelle, la pression sur mes épaules diminua de moitié. Finissant de lire le courrier, je levai les yeux vers le sorcier. C’était une très bonne nouvelle et mon coeur papillonna quelques instants dans ma poitrine. Rien ne pourrait arriver de mal si j’étais avec l’ancien militaire. Une mission de reconnaissance en plus, rien n’annonçait un quelconque drame.

« Je suis contente, ça me rassure. Une reconnaissance comme ça, avec toi en plus, ça devrait bien se dérouler, t’as raison. Ça me va, je viendrai ici après le travail pour laisser Mademoiselle. Tu pourras m’envoyer un texto pour me dire l’heure à laquelle tu veux que nous partions. »

Amusée, je rendis la lettre à Azrael avant de commencer à boutonner mon manteau. Je plaçai mon foulard autour de mon cou comme il faut et je me dirigeai tranquillement vers la porte de son bureau. Savoir que la mission se déroulerait avec lui avec quelque chose d’excitant. J’allais devoir bien me préparer. Ce n’était que du repérage, mais quand même. Arrivée à la porte, je l’ouvris avant de me retourner. Une pensée fugace et un brin audacieuse me passa par l’esprit. Je me retournai et m’appuyai contre le cadre de la porte pour faire mes au revoir.

« Passe une belle soirée Azrael… Ta coupe de cheveux te va très bien, on voit mieux ton visage, Ça te donne un je-ne-sais-quoi de plus. Bye. »

En voyant le visage surpris du sorcier alors que je le complimentai, je souris malicieusement avant de partir chercher ma lettre de convocation à la mission et après transplaner chez moi, en sécurité, à Grodric’s Hollow. Je savais que recevoir n’avait jamais été quelque chose de simple pour le blond, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Il était beau, il fallait rendre à César ce qui lui revenait.
©️ Gasmask


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On a existé pour gagner du temps - Ludael III
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