Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

-55%
Le deal à ne pas rater :
Coffret d’outils – STANLEY – STMT0-74101 – 38 pièces – ...
21.99 € 49.04 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
I'll be there in your darkest nights - Ludael II :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 14 Déc - 10:55


I'll be there in your darkest nights
Ludivine & Azrael

Soirée du 21 novembre 2020

Comme tous les soirs depuis un peu plus d’un mois maintenant, Azrael venait d’enchaîner une seconde garde à l’hôpital. La situation politique était telle, notamment avec l’enlèvement de Potter, que son service était en alerte rouge, toujours prêt à recevoir des sorciers violemment attaqués par certains extrémistes moldus. Une tension palpable qui obligeait l’héritier Yaxley et toute son équipe à être sur le qui-vive. Ils n’avaient pas droit à l’erreur, toutes les urgences non magiques passant par eux. Par chance, certains soirs étaient plus calmes que d’autre comme aujourd’hui. Quelques malchanceux s’étaient retrouvés dans leurs urgences suite à une bagarre qui avait mal tournée dans le Londres moldu à la sortie d’un bar mais mis à part ça, aucune réelle attaque du Blood Circle n’était à déplorer pour l’instant. Bien qu’il restait encore quelques heures avant que la journée ne se termine réellement, pour Azrael c’était bel et bien la fin de sa longue, beaucoup trop longue journée. Il n’avait qu’une seule hâte : rentrer chez lui et retrouver Formol. D’un pas las et tout en baillant longuement, le chef de service se dirigea vers son bureau du sixième étage en passant machinalement sa main dans ses boucles blondes pour dégager son front. Une fois dans l’espace qui lui était réservé, lui offrant intimité et calme, son dos vint s’appuyer contre la porte, fixant le plafond avec un profond soupir. Même si les journées étaient bien loin de se ressembler, depuis quelques temps Azrael ressentait une forme de profonde lassitude. Comme s’il lui manquait une partie de lui-même sans qu’il sache réellement quoi ni pourquoi. Tout lui semblait plus dur, moins naturel.

Bien décidé à ne pas accorder plus d’importance que cela à ce sentiment, Azrael prit place devant son bureau et sortit un bout de parchemin ainsi que sa plume à papote. Cette dernière ayant subi un enchantement bien spécifique, se mit à écrire toute seule la date ainsi que l’heure exacte avant qu’il ne commence à lui dicter son rapport concernant les interventions effectuées, les sorciers examinés ainsi que les traitements préconisés pour certains patients récurrents qui n’avaient rendez-vous qu’avez lui. Une tâche longue et rébarbative mais qui lui donnait l’excuse parfaite pour terminer son service auprès des patients un poil plus tôt. C’était un peu comme son petit rituel quand il avait enchaîné deux gardes d’affilées de finir en rédigeant son rapport. Les pieds posés sur son bureau, la tête rejetée en arrière, il lançait en l’air et rattrapait une petite balle de baseball qui l’avait accompagnée pendant tout son service militaire au Moyen-Orient. Un sport auquel son unité se livrait quand ils n’étaient pas déployés sur le terrain afin de relâcher la tension. Des moments d’allégresse dans l’horreur constante de la guerre. Plus il la manipulait, la faisant glisser entre ses paumes pour sentir les coutures unissant la pièce de cuir, plus un petit sourire nostalgique s’imprimait sur ses lèvres avant de la relancer dans les airs par une vrille du poignet. A la fois plongé dans ses souvenirs et énumérant les blessures subies par un jeune sorcier qui avait fait l’erreur de provoquer un moldu trop alcoolisé dans un bar, Azrael n’entendit pas qu’on toquait à sa porte. Ce fut quand il vit apparaître la tête rousse de l’infirmière Shelly qu’il se stoppa dans son geste et son récit.

« Qu’est-ce qu’il y a Shelly ? Je fais mon rapport, ça ne peut pas attendre demain ? » Demanda-t-il dans un profond soupir fatigué. Il y avait une raison pour laquelle tout le monde venait le voir : Azrael avait la réputation d’être un médicomage appliqué, sérieux, consciencieux et brillant. Son expérience avec les moldus lui offrait un panel d’actions plus large, des alternatives plus créatives et une meilleure compréhension de « l’ennemi ». C’était également sans compter sur sa bonne humeur légendaire et son sourire emblématique qui le rendait apprécié de tous, du moins presque tous coucou Lexichou. Un peu gênée face à l’attitude légèrement différente de son supérieur, l’infirmière secoua doucement la tête, serrant contre son torse un dossier. Azrael se redressa correctement et prit un peu sur lui pour la mettre à l’aise. « Je t’écoute Shelly. » Répondant au sourire que lui accordait le chef de service, elle prit enfin la parole. « Une jeune femme vient d’être admise dans nos urgences Blood Circle. Son domicile a été la cible d’une attaque. Elle vous réclame. » Sans attendre la suite de ce qu’elle avait à dire, Azrael coupa court en annonçant. « Mon service est terminé, c’est le Docteur Martins qui prend le relais. Pourquoi tu ne lui présentes pas le dossier ? » Qu’on le réclame ou non, Aze avait fini sa seconde garde après une première déjà bien éreintante, il n’allait pas rempilé pour plusieurs heures juste car on voulait qu’il soit là. « C’est que… » bafouilla Shelly un peu plus hésitante. « Vous aviez été très clair. Si une jeune femme correspondant à votre description et répondant au nom de Tallec Ludivine se présentait aux urgences nous dev… » Vi ?! Se levant d’un bon de sa chaise, l’expression d’Azrael passa du tout au tout. Jusque là légèrement ennuyé et visiblement peu intéressé, il afficha un sérieux qu’on ne lui connaissait que dans les cas les plus gaves. Toutefois, fait surprenant, la colère faisait aussi son chemin sur ses traits angéliques. « Il fallait commencer par là ! » S’agaça-t-il en la rejoignant de l’autre côté du bureau et saisit le dossier qu’elle tenait encore. « Quand et dans quel état est-elle arrivée ?! » Demanda-t-il en s’emparant de sa baguette et glissa dans les poches de sa blouse blanche différents objets qu’il avait toujours l’habitude d’avoir avec lui pour certaines consultations sensibles. « Elle est arrivée il y a cinq minutes. Ses vitales sont stables, elle est recouverte de sang mais aucune blessure apparente. En état de choc intense. Docteur Marks est en train de l’examiner en salle 6. » Attaque à domicile, couverte de sang, choc intense… Putain putain putain PUTAIN c’est pas vrai ! Pas elle ! Pourquoi ?! Autant de questions qui tournaient dans sa tête, accentuant cette colère qu’il sentait bouillonnait au plus profond de lui, alimentant par la même occasion son inquiétude.

Sans plus attendre, Azrael quitta son bureau, dossier en main et suivit par Shelly qui trottinait derrière lui pour tenter de s’adapter au rythme infernal imposé par le chef de service. « Je vous envoie le nécessaire pour faire la radio et les premiers éléments si elle a été victime d’un neutraliseur. » Une bonne prise d’initiative de l’infirmière qui disparu derrière lui à une des intersections tandis qu’Aze se débattait avec lui même. Tu vois, à ne pas vouloir faire partie intégrante de sa vie. Toujours à rester dans la périphérie. Le bon mec trop gentil qui n’a pas vraiment de place définie. Voilà ce que tu risques. La perdre. Définitivement. C’est ça que tu veux ?! Tu t’en mordras les doigts, tu pourras pas le supporter… Tu es trop faible pour ça… Non, tu finiras par sombrer, encore et encore… REVEILLES-TOI PUTAIN ! Les poings serrés jusqu’à faire blanchir ses phalanges, Azrael tenta de se contenir comme il put, son expression se durcissant à chaque seconde. Enfin arrivé devant la porte de la salle d’examen numéro 6, il y pénétra avec une certaine précipitation, provocant la surprise du jeune médicomage qui n’eut le temps de dire quoi que ce soit.
« Je prends le relais Marks. » Resté debout proche de la porte, il attendit d’être seul avec elle pour se rapprocher, attirant un des tabourets pour se poster face à elle. Assise sur le rebord du lit, son regard semblait vide, perdu dans des abysses insondables, revivant probablement l’enfer qu’elle venait d’expérimenter. Azrael s’assit face à elle, attrapant avec délicatesse ses mains dans les siennes pour tenter d’attirer son attention et la sortir de sa torpeur.
« Vi… » Souffla-t-il, incapable de s’empêcher de prononcer ce petit surnom si lourd de significations entre eux. La situation était si critique qu’il n’avait pas réfléchi, l’intensité de ses sentiments pour elle avec leur lot d’inquiétude et de colère pour ce qu’il lui était arrivé resurgissait.  D’un oeil expert, il sonda rapidement ses vêtements recouverts d’un sang qui n’était visiblement pas le sien, témoin silencieux de l’horreur qu’elle avait dû vivre. Ses prunelles sombres se reportèrent vers elle après quelques secondes et face à son absence de réaction, Azrael sortit une petite fiole de sa poche. Il retira le bouchon de la potion d’Amortentia qu’il déposa sur la table de chevet à côté du lit. Guettant sa réaction, il se laissa aller à un geste peu professionnel et qu’il n’avait pas eu avec elle depuis de nombreuses années. Ses mains quittèrent les siennes pour venir se poser sur la nuque de Ludivine, ses pouces élisant domicile sur ses joues encore fraîches de l’air hivernal qui régnait à l’extérieur. Il vint finalement appuyer son front contre le sien créant ainsi une connexion un peu plus intime ainsi qu’un contact familier auquel elle pourrait se raccrocher. Les yeux clos, la gorge nouée et le coeur endolorit d’imaginer ce qu’il s’était passé chez elle, Azrael murmura à nouveau.
« Sweet Pea… Je suis là… Tu es en sécurité ici… Tu n’as plus rien à craindre. » Tentant lui-même de se calmer, Azrael gardait les yeux clos, son souffle était calme. Il pouvait sentir l’odeur de la chevelure dorée de Vi subtilement flotter jusqu’à lui se mêlant à sa propre perception de la potion, aggravant inconsciemment sa peine. Ses pouces effectuaient de petits vas et vient sur sa peau si délicate, cherchant à progressivement la ramener ici et maintenant pour qu’elle puisse lui raconter ce qu’il s’était passé. Il n’avait qu’une seule hantise : qu’elle ait subi des traumatismes internes et qu’il les découvre trop tard. Ce fut quand il perçut l’amorce d’un mouvement chez Vi qu’Azrael ouvrit les yeux, décollant doucement son front du sien pour plonger ses prunelles dans les siennes. Ses mains restées sur sa nuque, son visage à quelques centimètres du sien, il souffla d’un air profondément inquiet.
« Vi ? Comment tu te sens ? Tu as mal quelque part ? Parles-moi… » La supplia-t-il du regard, cherchant une fois de plus à déceler le moindre petit signe d’une forme de souffrance physique qu’elle n’aurait pas encore conscientisé.  
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 14 Déc - 23:36
I'll Be There In Your Darkest Nights
Azrael & Ludivine

« When everything was broken, the devil hit his second stride. But you remember what I told you, someday, I'll need your spine to hide behind for fear of moments stolen »
Du bruit. Il y avait tellement de bruit dans ma tête et partout autour de moi. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas avoir du calme ? Je ne savais pas si j’entendais ce qui se passait vraiment autour de moi ou bien si je me rappelais les sons. Une lame perçant la peau, les bois de mes meubles qui craquaient à cause des bris, leurs cris, les jappements de Mademoiselle, nos cris, les coups de feu, le son des os brisés de l’homme que j’avais envoyé dans le mur…tellement de sons. Et les odeurs…des odeurs auxquelles je n’avais pas l’habitude : la poudre brûlée sortant des armes et l’odeur métallique du sang. J’avais opéré des créatures magiques, j’avais déjà senti du sang, mais jamais comme ça. Je ne comprenais toujours pas ce qui s’était passé. J’avais réagi, c’est tout ce que j’avais fait. J’avais protégé Garnet d’une balle qui la visait, j’avais envoyé un homme dans mon mur, brisant les cadres qui s’y trouvaient au passage, j’avais sorti Jonas de là avec ma chienne et je nous avais emmenés en sécurité. Des flash de couleur me venaient en tête. Le roux des cheveux de Garnet qui essayait de nous protéger, le blanc du visage des propriétaires du sang perdu et le rouge de ce sang qui s’étendait sur mon plancher et qui éclaboussait les murs, mes vêtements et mes mains. Je n’avais pas réalisé de quoi j’avais l’air avant qu’on nous prenne en charge et je ne le vis que bien plus tard. Je nous avais fait transplaner en lieu sûr pour pouvoir contacter l’Ordre. Quand ils arrivèrent, j’abandonnai tout.

Je perdis le contact avec tout ce qui passait autour de moi. Quelqu’un d’autre pouvait gérer, moi, je ne pouvais plus rien. Je nous avais sortis de là, la suite je la laissais aux autres. Mes parents ! Quelqu’un pouvait s’occuper de mes parents ? Je parlai à un membre de l’Ordre qui était venu à notre rencontre pour qu’ils les préviennent, pour qu’ils les protègent. Et si je les avais mis en danger ? Et si ? Tellement de si ? On me demanda si j’étais blessée, si j’avais mal quelque part, mais je ne savais pas quoi répondre. Je ne savais pas, je ne savais rien. Je regardai mes mains et je vis le sang qui les tachait. Je me mis à les frotter frénétiquement, essayant de les nettoyer, mais c’était sec, c’était sale. Je regardai autour de moi et je vis Jonas qui semblait se faire poser les mêmes questions, mais il répondait en me regardant, il semblait plus solide, plus en contrôle de ses moyens. Moi, là, je n’arrivais à rien. Mademoiselle gémissait à mes pieds, ne comprenant pas ce qui se passait, mais détectant probablement très bien ma détresse. Je la caressai, distraite en essayant de comprendre ce que je devais faire. Ça fourmillait autour de moi, ça se parlait, mais j’étais tenue à l’écart. Peut-être voyaient-ils que je n’étais pas en état ? Je n’en savais rien. En fait, je ne savais rien.

On nous fit transplaner tous les deux à Sainte-Mangouste et on me dit que l’Ordre allait s’occuper de mon chien. Je ne dis rien, je ne savais même pas qui me parlait. L’information m’atteignait sans que je ne la retienne. Ils auraient pu me faire ce qu’ils voulaient, je ne me serais pas obstinée. Je fixais le vide en me frottant les mains, sans plus. Arrivée à Sainte-Mangouste, on me plaça dans une salle le temps de me faire enregistrer, on me demanda mon nom et le membre de l’Ordre qui m’avait emmenée répondit à ma place. Il dit tout à ma place. Je m’étais assise à côté de Jonas pour attendre, m’appuyant contre lui avant qu’on ne l’emmène dans une salle. Alors que ne paniquai, une infirmière vint me rassurer en me disant qu’ils allaient bien s’occuper de mon cousin et que je devais la suivre. Elle me posa plusieurs questions auxquelles je ne pus répondre. Je les entendais, mais je ne les assimilais pas. Je n’assimilais rien. Odeurs, bruit, couleurs, trop de choses se passaient en même temps dans ma tête. Le seul vrai instant de lucidité vint quand l’infirmière ouvrit une porte et m’installa sur un lit pour m’examiner. Elle me parlait, mais je n’entendais rien. Je la regardai vaguement et je réalisai qu’ils allaient m’ausculter. Qui c’était cette sorcière ? L’infirmière me demanda si j’avais mal quelque part et je hochai la tête que non. Est-ce que j’étais blessée ? Même réponse. J’en savais rien rien. Je me regardai et je vis ma chemise crème couverte de sang. J’étais sale, terriblement sale. Je me mis à frotter ma chemise et mes mains en alternance pour me nettoyer, sans succès. Cette vision rougeâtre rendait tout ce qui se passait si réel, trop réel même.

« Est-ce qu’Azrael travaille ? »

Un petit moment de lucidité passa. Il travaillait bien ici, peut-être qu’il pourrait venir ? Est-ce qu’il y en avait d’autres dans l’hôpital, j’aurais peut-être dû être plus précise. M’avait-elle seulement entendue ? Avais-je parlé ou seulement pensé ces mots ? J’étais confuse, loin dans ma tête. Je ne connaissais pas les sorciers autour de moi et ça me rendait nerveuse. Je préférai retourner dans ma bulle de nettoyage, frottant mes mains l’une contre l’autre, essayant d’effacer les traces de ce qui s’était passé. L’infirmière sortit alors qu’un sorcier entrait d’un pas décidé. Mais je ne vis rien de ça. Je ne voyais que le sang sur ma chemise, le sang sur mes mains et le poing énorme que j’avais dans le ventre. J’étais sale et perdue dans mes pensées. Je revoyais le cou percé par la dague de Garnet, le sang qui sortait de la plaie par jet, ayant performé une artère, je revoyais la flaque de son sang s’étendre dans mon salon. Je revoyais le corps, que j’avais propulsé dans un mur, se désarticuler alors qu’il retombait au sol dans un son de mort. Je revoyais ses images encore et encore, essayant de leur donner un sens, mais ça ne venait pas. On prit mes mains, sûrement pour les examiner et je me laissai faire. L’odeur de sang et poudre prenait toute la place me donnant presque des hauts le cœur.

Soudain, l’odeur laissa place à autre chose, une odeur de sapin, de pois de senteur et de pivoine qui me détendit un peu. Ça me ramena tranquillement à la réalité. Mes mains furent libérées et je commençai à nouveau à les frotter l’une contre l’autre, essayant de ne plus me sentir aussi sale. Je pris une grande inspiration de ce parfum si agréable et je sentis des mains dans mon cou, un front contre le mien. Je reconnaissais cette sensation, ce souvenir était lointain, mais il était là. Le front s’appuya sur le mien et je pris une nouvelle inspiration. On me parla, doucement, je connaissais cette voix, très bien. Je revins à la réalité et mes yeux qui fixaient le sol depuis mon arrivée se levèrent vers le visage qui était tout près du mien. Azrael, il était là, il était venu. Je me mis à trembler, la panique reprenant le contrôle de mon être. Ses mains réconfortantes qui caressaient mon visage ne pouvaient rien contre ça. Tout était trop réel. J’écoutai ses mots, il était là. Je plaçai mes mains rouges sur les siennes, m’agrippant à lui comme à une bouée de sauvetage pour ne pas me noyer. Sweet Pea, j’avais toujours adoré quand il m’appelait comme ça. J’essayai de calquer ma respiration sur la sienne qui était calme, mais je n’y arrivais pas. Trop d’émotions m’engloutissaient : de la colère, de la tristesse, un sentiment d’impuissance épouvantable et de la culpabilité à n’en plus finir. Jonas aurait pu y rester, mes parents étaient peut-être en danger et moi j’étais là à être incapable de me gérer. J’étais une honte. Le front du médicomage se décolla du mien et je vis ses yeux sombres et inquiets me scruter alors qu’il gardait ses mains sur ma nuque. Il me demanda si j'étais blessée et ne pus retenir un sanglot.

« J’en sais rien, je sais pas…Je crois pas…Jonas..il était avec moi ! Il va bien ? Je veux dire, il tenait debout, mais je sais pas…ils sont partis avec lui. S’il lui est arrivé quelque chose…je…je…»

Les larmes commencèrent à couler alors que j’imaginais déjà le pire. Je savais qu’il n’était pas mort, mais tout était tellement arrivé vite que j’aurais pu manquer quelque chose. Et si j’avais manqué quelque chose  Et si ? J’avais parlé très rapidement, comme sortie soudainement de ma torpeur en réalisant que Jonas était peut-être blessé, lui. Et s’il avait été blessé par ma faute ? Si quelque chose lui était arrivé sans que je le vois, je ne sais pas ce que je ferais.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 15 Déc - 20:33


I'll be there in your darkest nights
Ludivine & Azrael

Soirée du 21 novembre 2020

Vivre pendant plus d’un an dans le stress constant de ne pas savoir de quoi votre lendemain ou même la minute d’après sera fait, si les visages familiers que vous connaissez seront toujours là, si vous serez toujours en vie… Cela vous change un homme. Cet état d’incertitude, l’angoisse que d’un moment à l’autre tout pouvait brutalement basculer avaient longtemps accompagné Azrael après son retour du Moyen Orient. Plus que les images de corps mutilés, l’extrême violence ou la dureté des combats, c’était le manque d’adrénaline qui le rendait fou. Toujours sur ses gardes, le jeune médicomage avait constamment la sensation que quelque chose de grave allait se passer. Il anticipait des balles lui sifflant près des oreilles, une assourdissante explosion, un réveil brutal où une partie de ses coéquipiers seraient réduits en vulgaire lambeaux de chair… À la place il faisait face à un quotidien d’une violente banalité. Les combats acharnés où le moindre écart pourrait vous causer la mort étaient remplacés par des salles d’urgence où l’attendaient des blessés par balle ou à l’arme blanche. Rien d’aussi spectaculaire que sur le front, rien d’aussi dangereux et surtout rien qu’il ne pouvait véritablement soigner. Si au Moyen-Orient il n’avait recours à la magie qu’à de rares occasions, profitant de la confusion générale, à Sainte Mangouste c’était la norme. Azrael faisait tout de même figure d’exception. Il pouvait lui arriver, sur certaines procédures d’appliquer les méthodes moldues apprises sur le terrain. Des techniques décriées par certains mais force était de constater que ses patients s’en tiraient merveilleusement bien. Petit plus : ça lui apportait une plus grande satisfaction de les traiter « à la moldue », calmant cette petite voix morbide qui lui polluait son mental.

Depuis son retour, Azrael cherchait sa dose d’adrénaline de diverses façons : en fréquentant certaines morgues dont il soudoyait les employés, en se livrant à certaines techniques non magiques sur ses patients, en assistant à des combats illégaux ou des courses de motos magiques, soignant ainsi les éventuels blessés directement sur place. Tout était bon pour être confronté à ce rush, ce danger, cette menace que quelque chose tourne mal, qu’il n’ait plus que son instinct sur lequel compter. On aurait pu croire qu’il ait rejoint l’Ordre du Phénix pour se battre, se retrouver en première ligne et en découdre. Il n’en était rien. Comme pour son travail à l’hôpital et les soins qu’il prodiguait gratuitement aux hommes présents au White Thestral, Azrael était là pour aider. Si au passage il pouvait en tirer un certain bénéfice en apaisant ses pulsions obscures : tant mieux ! Le combat, le terrain, tout ça était bien derrière lui, il ne voulait plus redevenir cet homme froid, calculateur et cruel qu’il avait été une fois confronté à l’ennemi. Il ne pouvait plus accorder autant de place à sa maladie dévastatrice. C’était également pour cette raison qu’il s’évertuait à rester seul. Après ce qu’il avait entrevu un jour de onze novembre, le poussant ainsi à mettre un terme à sa relation avec Ludivine, il ne pouvait plus faire la même erreur. Il ne voulait plus tomber amoureux, baisser sa garde et laisser qui que ce soit gagner son coeur. Qui sait ce qu’il serait capable de faire ?!

En dépit de toutes ces bonnes résolutions, force était de constater que ses pensées le ramenaient systématiquement à une seule et même demoiselle : Vi. Malgré leur rupture, malgré les années, malgré la distance qu’il y avait eu et qui demeurait encore entre eux, Azrael se souciait plus que de raison de son bien-être. Raison principale pour laquelle il tentait avec autant de ferveur de l’oublier. Savoir qu’elle faisait parti de l’Ordre du Phénix n’avait fait qu’empirer son obsession. En plus de se débattre avec ses sentiments pour la jeune femme, il s’inquiétait pour elle. A chacun de ses services il redoutait de plus en plus d’être alerté de sa présence. Dès que l’unité à laquelle il avait été nommé chef avait vue le jour, Azrael avait tenu à briefer son personnel.  Jour comme nuit, présent ou non, occupé ou non, si Ludivine était admise, il devait en être alerté immédiatement ! Cela lui avait valu quelques déplacements inutiles pour des jeunes femmes correspondant à sa description physique dans des états critiques mais au moins il avait pu les sauver. Ce soir là, la simple évocation de son nom le fit bondir. Furieux que l’infirmière n’ait pas eu la jugeote de commencer par là, lui faisant probablement perdre de précieuses minutes, Azrael s’était rué en direction de la salle d’examen où son ancien amour de jeunesse était ausculté. Pas de blessures apparentes. Etat de choc. Sang. Ces termes tournaient en boucle dans son esprit tandis qu’il essayait vainement d’imaginer ce qui avait bien pu se passer pour qu’on ose l’attaquer à son domicile.

A l’instant même où ses prunelles sombres se posèrent sur sa silhouette frêle et prostrée, Azrael sentit son coeur bondir de douleur dans sa poitrine. Un mélange indescriptible de rage et d’inquiétude venait de le submerger tel un tsunami s’abattant sur la terre. Il était dévasté, anéanti qu’elle ait eu à subir pareil traumatisme. S’il avait pu, il aurait pris sa place en un battement de cils, lui au moins avait été formé pour encaisser, réagir et agir. Azrael devait à présent faire une des choses qu’il faisait le mieux : s’occuper des autres et en urgence. Sans manières il congédia un de ses médicomages et vint se saisir des mains de Vi avant de finalement les placer sur sa nuque et collant son front au sien, priant pour que la potion d’Amortentia la réveille doucement de sa torpeur. Ce fut quand il la sentit prendre une profonde respiration qu’Azrael se douta qu’elle allait revenir à elle-même, ses mains s’accrochant désespérément aux siennes et la voilà. Profondément soulagé, un long soupir lui échappa avant de se reculer pour mieux la regarder, essayant comme il pouvait de lui apporter son soutien. Il pouvait lire la détresse dans son regard, la peur dans ses membres tremblant et cette profonde confusion alors qu’elle se mettait à pleurer de façon presque incontrôlable. Jonas ?! Putain mais c’est pas vrai… Il retira l’une de ses mains de sur la nuque de Vi pour se saisir de sa baguette et ouvrit la porte de la salle. Immédiatement, Shelly qui se tenait à l’extérieur, ayant apporté plus de matériel que nécessaire, se précipita à l’intérieur avec deux chariots chargés de potions, instruments magiques et autres.
« J’ai besoin que tu me fasses un rapport complet de l’état de Jonas Tallec ! Ils ont été admis ensemble. C’est un moldu. Tout de suite ! » La pressa-t-il d’un ton plus autoritaire que d’ordinaire. La jeune femme sortit en courant de la pièce pour aller chercher les informations qu’il souhaitait. Bien qu’inquiet pour le cousin de Ludivine, Azrael savait qu’on l’aurait tenu informé s’il avait été en mauvais état. Une autre des directives auxquelles ses subordonnés devaient se plier.

Tenant désespérément à la réconforter, Azrael souffla doucement et d’un coup de baguette, intensifia l’odeur de la potion pour aider à la calmer, séchant les larmes de Vi du bout des doigts. Inévitablement, ses yeux se reportèrent sur ses vêtements et ses mains tâchées. Un nouveau sortilège lui permit de faire revenir ses habits à leur couleur initiale, le débarrassant également de l’odeur ferreuse du sang. Azrael avait appris que suite à un événement traumatique, il était préférable de mettre la personne en confiance, de la débarrasser de stimuli visuel rappelant trop violemment le trauma. Il s’assura qu’elle n’ait aucune coupure ou autre petites blessures avec un sort informulé. Rien ! Par Merlin merci ! Constatant qu’elle se frottait toujours nerveusement les mains, il versa un peu d’eau dans une coupelle métallique, y plongea une gaze pour commencer à doucement lui ôter le sang.
« Je suis sûr qu’il n’a rien… On m’aurait prévenu si c’était le cas. Vous avez bien fait de venir. C’est un membre de l’Ordre qui vous a emmené ? Mademoiselle est avec eux ? »
Demanda-t-il alors qu’il se rappelait avoir lu la présence d’un troisième homme qui était parti une fois l’admission faite. Azrael était curieux de savoir qui remercier une fois qu’il se serait assuré que Vi allait mieux. Pour ce faire, il continua de doucement laver ses mains, frottant avec délicatesse le sang séché sur ses doigts, nettoyant avec minutie ses ongles pour faire partir la moindre trace d’hémoglobine. Son expérience de médicomage et notamment celle de chirurgien dans l’armée l’aidant grandement dans cette tâche. Il connaissait les bons gestes à avoir pour tout faire partir, qu’elle n’ait plus la moindre trace. Alors qu’il s’attaquait à présent à sa main gauche, Shelly refit son apparition. « Docteur Yaxley ? » Il lui fit signe de la tête d’approcher et elle tint le dossier ouvert sous ses yeux, lisant consciencieusement le rapport de l’état de Jonas. Un large sourire soulagé finit par se glisser sur ses lèvres et alors qu’il reportait son attention sur Vi, l’infirmière quitta la salle.
« Il va bien. Le transplanage et le choc de l’attaque l’ont pas mal secoué mais rien de grave. Tu n’as pas à t’inquiéter. » Souffla-t-il en captant ses prunelles, continuant de laver sa main. « Il est entre de bonnes mains. On va lui faire passer quelques examens de routine pour être sûr mais il n’est pas blessé. »

Une fois les mains de Vi débarrassées de toute trace de sang, il releva ses prunelles vers elle, l’inquiétude abritant à nouveau son regard. Il ne l’avait jamais vu ainsi, si fragile, si vulnérable, si brisée. Azrael se sentait si impuissant que cela lui arrachait le coeur de douleur. Désespéré à l’idée de lui apporter un tant soit peu de réconfort, il vint à nouveau reposer son front contre le sien, resserrant doucement l’étreinte de ses doigts sur sa nuque, leur nez se frôlant doucement pour un petit baiser esquimau comme ils adoraient le faire dans leurs moments les plus intimes. Il reposa sa baguette sur ses genoux et vint lentement caresser sa joue, attrapant par moments quelques mèches de ses cheveux pour les enrouler autour de son index. Une façon de la rassurer tout en calmant sa propre inquiétude.
« Je vais rester avec toi toute la nuit pour que tu ne sois pas seule… Tu vas pouvoir te reposer et demain matin je ferai venir un psychomage mais avant il va falloir que je te fasse passer un ou deux examens, d’accord ? Simple procédure de routine. Ça sera vite fini je te le promets. » Souffla-t-il avant de se reculer pour capter son regard, replaçant une de ses longues mèches blondes derrière son oreille pour finalement lui sourire tristement. Sa main glissa dans la poche de sa blouse pour en sortir une petite boite métallique. Il l’ouvrit et en présenta le contenu à Ludivine. A l’intérieur, des petits nounours magiques en gélatine étaient composés d’une puissante potion de réconfort, destinés à faire retrouver le calme aux patients les plus en état de choc ou si troublés qu’il leur était impossible de bouger ou parler. Il en préleva un de la couleur préférée de Vi et le lui tendit.
« Tiens, mange ça, tu vas te sentir un peu mieux. » Lui promit-il avec un léger sourire en coin. 
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 16 Déc - 22:02
I'll Be There In Your Darkest Nights
Azrael & Ludivine

« When everything was broken, the devil hit his second stride. But you remember what I told you, someday, I'll need your spine to hide behind for fear of moments stolen »
Je m’étais impliquée auprès de l’Ordre du Phénix pour soutenir Soledad. Je croyais en leur vision, nous avions la même, mais je n’avais jamais cru pouvoir énormément leur offrir mis à part mes bonnes intentions, ma baguette et mes mains. En tant que née-moldue, je comprenais l’importance de ce qu’ils faisaient, surtout par les temps qui couraient. J’avais vécu les regards de sang pur et leurs piques quand j’étais encore d’âge scolaire. Ça ne m’avait que très peu affectée à l’époque. Je savais ce que je valais et leur mépris me coulait dessus comme de l’eau sur le dos d’un canard. Maintenant, tous les sorciers étaient menacés, l’implication de tous était donc encore plus importante. J’aidais aux soins quand la situation le demandait, mais il y avait déjà des médicomages et des infirmiers impliqués, alors Azrael et Théo n’avaient que très peu besoin de moi. Je mettais tout de même la main à la pâte en circulant incognito dans les milieux pour écouter ce qui se passait autour. J’avais pu ramener des informations utiles. Cette implication depuis l’automne 2018 avait mis du piquant dans ma vie que je trouvais ennuyeuse et terne. Cependant, j’avais toujours gardé une distance avec ce que je faisais. Ça me concernait, j’en avais conscience. Par contre, je n’avais jamais vraiment réalisé que je pouvais être à risque. J’avais fait quelques missions qui s’étaient toutes bien déroulées puisque les équipes avaient été bien composées. Je pensais donc n’avoir rien à craindre.

C’était jusqu’à ce que la sécurité de ma maison soit violée. Cette auteur de sang, de métal, me prenait encore au nez, les couleurs vives me revenaient par éclairs, l’éclat brillant de la lame de Garnet qui perçait  les gorges, les gargouillis du sang des défunts qui passaient de l’autre côté et les craquements des os brisés me ramenaient sans cesse chez moi. Je n’y étais plus, je le savais, mon subconscient le savait, mais mon cerveau rejetait l’information. Mon cœur battait trop vite, tout allait trop vite alors que moi-même je ne faisais rien. J’existais, péniblement. La seule chose que je me pensais capable de faire était de nettoyer les mains. Capable, c’était vite dit, je frottais mes mains pour les nettoyer sans arriver à quoi que ce soit. Je n’avais pas pu protéger ma maison, je n’avais pas pu éviter l’attaque, on m’avait repérée. J’avais mis la vie de mes proches en danger. Jonas se faisait examiner dans une autre pièce à cause de moi. Je n’avais pu éviter le pire et je n’arrivais même pas à nettoyer mes foutus mains. J’étais une sorcière et je ne pensais même pas à utiliser ma baguette. C’était honteux. Je restais prostrée sur le lit de la chambre d’examen, ne réagissant à rien, ne répondant à rien. Je n’aurais su dire ce que j’attendais. J’existais, sans plus.

Je me laissai faire alors qu’on me prenait les mains et qu’on me touchait la tête sans vraiment réaliser ce qui se passait. C’est le parfum dans l’air qui me ramena un tant soit peu dans la réalité. C’est là que je vis qu’Azrael était là. C’était lui qui avait pris mes mains, c’était son front qui était contre le mien et c’était ses mains qui me caressaient les joues. Les émotions devinrent fortes, trop fortes pour moi. Je m’accrochai au médicomage, ce qui le fit soupirer et reculer. Mes yeux s’accrochèrent aux siens alors que je tremblais dans mon incapacité à tout gérer. Les pleurs vinrent et je ne pus les retenir alors que je demandais des nouvelles de Jonas. C’était tout ce à quoi je pouvais penser. S’il lui était arrivé quoi que ce soit, je n’aurais pu me le pardonner. D’un coup de baguette rapide, le blond ouvrit la porte pour demander des nouvelles de mon cousin à une infirmière qui entrait avec du matériel. Il avait utilisé un ton que je ne lui connaissais pas. Je réalisai que son travail était sérieux et qu’il le faisait avec le même sérieux. Ce n’était pas l’Azrael joueur que j’avais connu à l’époque, je faisais la rencontre de l’homme de terrain dont il m’avait déjà parlé. Celui qui était allé au Moyen Orient, qui avait appris la discipline, qui savait maintenant se battre et qui savait gérer la pression. Cette nouvelle facette du sorcier m’aurait intrigué dans un autre contexte. Cependant, là, ce n’était pas de la curiosité que je sentais, mais bien de la gratitude et du soulagement. Il semblait en contrôle de ce qui se passait et c’était ce dont j’avais besoin. De la stabilité, une ancre, une bouée à laquelle je pouvais m’accrocher.

L’odeur de sapin et de pois de senteur s’amplifia alors que les doigts d’Azrael venaient effacer les larmes de mes joues. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Inspire. Expire. J’essayai de calmer ma respiration et les bouffées de parfum m’aidaient à prendre, de peine et de misère, pied dans la réalité, mais je sentais toujours l’odeur ferreuse du sang qui tachait mes mains et mes vêtements. J’étais là, dans la pièce, mes mains se frottaient l’une contre l’autre et j’existais, sans plus. Souvenir du craquement des bris et des os cassés, des coups de feu, des cris, flash de couleurs. Mes yeux étaient baissés vers le sol et je vis le sang se retirer de ma blouse, aspiré par la baguette de mon amour de jeunesse. Je levai les yeux vers lui, le regard vitreux et plein de gratitude tout en me frottant les mains. Doucement, le blond s'assit à nouveau devant moi pour me nettoyer les mains, à la moldue. Je me mis à apprécier le contact de l’eau, de la gaze et surtout des mains rêches d’Azrael. Je vis le sang quitter mes mains, petit à petit, frottement après frottement. Il essaya de me rassurer en me disant qu’il aurait été mis au courant s’il était arrivé quoi que ce soit à Jonas. Comment l'aurait-il su ?  Il venait d’apprendre qu’il était ici.

« Je crois oui, je me souviens pas trop, c’est très flou. Il m’ont dit qu’ils prenaient Mademoiselle, elle doit être au QG. »

Je regardai les mains d’Azrael nettoyer les miennes avec douceur. Le son du clapotis de l’eau dans le bol me détendait autant que le son de sa respiration calme sur laquelle j’essayais de calquer la mienne. Mes ongles y passèrent et je ne pus que ressentir un grand élan de gratitude et d’amour envers le sorcier. Par Merlin qu’il me manquait. Depuis que je l’avais revu à la clinique, j’avais toujours été prudente, je ne devais pas franchir une ligne par accident, par réflexe. C’était il y avait des années que nous n’étions plus ensemble, mais parfois, quand je le voyais au QG par exemple ou bien chez mes parents, j’avais le réflexe de vouloir lui dégager le visage pour voir ses yeux sombres. Je devais retenir mes mains. Mes pensées furent ramenées loin de mes souvenirs quand la porte s’ouvrit en me faisant sursauter. Mon corps se crispa alors que l’infirmière qui était venue un peu plus tôt entrait dans la pièce un dossier à la main. Je pris une grande inspiration pour me calmer. Je fermai mes yeux alors qu’Azrael s’occupait d’elle. Mon cœur se mit à battre très fort dans ma poitrine en attendant le verdict. Dès que le médicomage me dit que mon cousin allait bien, un grand poids se retira de mes épaules. Je m’en voulais toujours de l’avoir mis dans cette situation, mais au moins il n’avait pas été blessé à cause de moi. J’ouvris mes yeux et je vis le grand sourire du blond. Ses prunettes à la limite du noir vinrent chercher les miennes. Il était entre de bonnes mains, il avait raison. Mon regard descendit vers ses mains qui s'affairaient sur la mienne avant de remonter vers ses yeux.

« Merci…vraiment. »

Je le regardai avec tendresse alors que son attention était portée sur mes mains. Un claquement provint de la pièce à côté de nous et je sursautai encore une fois en regardant autour de moi nerveusement. Flash de couleurs, claquement d’armes à feu, cris. Mon cœur battait la chamade et voulait sortir de ma poitrine. Sentant probablement ma panique, le médicomage appuya à nouveau son front contre le mien, plaçant ses mains à la racine de mes cheveux. Son nez vint se frotter contre le mien, comme à l’époque. Mon cœur gonfla dangereusement dans ma poitrine. Je pris une grande inspiration pour essayer de reprendre le dessus et je humai l’odeur des cheveux bouclés du jeune homme. Ça n’avait pas changé ça aussi. Ces vieux souvenirs essayèrent d’enterrer les nouveaux, mais le choc revenait toujours au galop, refusant de me laisser tranquille une seule minute. Le sang, le bruit, les cris… La main d’Azrael me ramena à la réalité alors qu’il caressait ma joue avant que sa main finisse sa route dans mes cheveux. Je ne pus retenir un sourire tendre en le regardant. À un autre moment, j’aurais probablement essayé de garder mes distances un peu plus, mais mon cerveau à ce moment-là ne me le permettait pas. Il avait besoin de rassurance, de confort, de bien-être et il savait très bien que le médicomage pouvait pallier à ce problème. Je ne réfléchissais plus avec ma tête, mais bien avec mon corps.

Mon cœur se serra alors que mon amour de jeunesse me disait qu’il allait rester avec moi pour la nuit. Je n’avais même pas réfléchi à la suite de choses. J‘avais supposé que j’allais sortir de Sainte-Mangouste ce soir-là, mais pour aller où ? Je n’avais plus de maison, plus d’endroit où aller. Je ne pouvais pas aller chez mes parents, c’était l’évidence même. Mes yeux se perdirent dans le vague alors que mon cerveau commençait à travailler à toute vitesse. Je pourrais contacter Soledad, lui demander de lui emprunter son sofa quelques jours. Mais après ? Pas question que je retourne dans cette maison, je ne pouvais pas. J’allais devoir déménager, j’allais devoir recommencer en neuf ailleurs. Je sentis la main d’Azrael placer une mèche de mes cheveux derrière une oreille, ce qui me ramena à la réalité. Je posai ma main sur la sienne pour la serrer en souriant tristement.

« T’es pas obligé Azrael, tu dois avoir beaucoup de travail, il faut pas te retenir pour moi…Pour ce qui est des examens je te fais confiance, je te laisse faire tous les examens qu’il faut. »

Je regardai le sorcier prendre une boîte dans sa poche et en sortir un ourson bleu clair, tirant un peu sur le mauve, ma couleur préférée. Je saisis la friandise entre deux doigts, ne posant pas plus de questions que ça. S’il me disait que j’allais me sentir mieux, c’est que c’était vrai. Je mâchai l’ourson gélatineux et un goût de baie avec un petit quelque chose de floral agita mes papilles gustatives. Je sentis une grande chaleur m’envahir, comme si une grande couverture venait de me couvrir entièrement. Je pris une grande inspiration en regardant mes mains nouvellement propres avant de lever mes yeux tristes vers mon amour de jeunesse.

« Merci…Je n’ai plus de maison Aze…Je peux pas retourner là-bas…je vais faire quoi ? »

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 18 Déc - 9:39


I'll be there in your darkest nights
Ludivine & Azrael

Soirée du 21 novembre 2020
Depuis aussi loin qu’il s’en souvienne, Azrael avait toujours pris des décisions ou eu des actions qui avaient surpris son entourage. Il avait pris l’habitude d’être là où on ne l’attendait pas, se forgeant ainsi la réputation de quelqu’un de lunatique et impétueux. Ces surprises devinrent bien vite un trait de caractère à proprement parler que son père découvrit en même temps que ses pulsions morbides qui se développèrent après l’incident. Si avec le temps une certaine forme de régularité s’installa dans sa personnalité, la seule et unique contante changeante était bien ces prises de décisions éclairs parfois complètement irrationnelles. Il se réveillait en pleine nuit et n’arrivait pas à dormir ? Pourquoi ne pas aller explorer la forêt interdite en quête du territoire centaure pour leur demander des conseils sur son devoir d’astronomie ! Cinq élèves plus âgés sang-purs s’en prenaient à un né-moldu sans que personne ne fasse rien ? Pourquoi ne pas aller les mettre au défi d’un duel de sortilèges ? Azrael était toujours plein de bonnes idées de ce type. Bien souvent guidé par sa petite voix interne assoiffée d’adrénaline, à l’époque il expérimentait, cherchait à sa façon avec l’innocence d’un gamin de 15 ans, comment canaliser la voix macabre dans sa tête. Il avait, avec le temps, habitué tout le monde, y compris Ludivine, à ses décisions sorties de nul part qui pouvaient souvent se retourner contre lui. La plupart du temps il ne lui arrivait rien. Bien loin de se qualifier de courageux, quand Azrael décida de s’engager dans l’armée moldu, pour le coup même lui fut surpris. Si Vi avait été là…  Si Pretty Vi avait été là tu ne l’aurais jamais fait. Tu te serais dégonflé ou elle t’aurait supplié de ne pas le faire et tu aurais cédé. Tu ne serais pas devenu l’homme que tu es maintenant si tu n’étais pas parti. Tu serais moins fort, moins méticuleux, avec moins de sang-froid et incapable de te défendre face à un agresseur autrement qu’avec ta baguette. Tu as raison…  Bien sûr que j’ai raison ! Par contre tu aurais dû m’écouter pour Pretty Vi…

Se retrouver ainsi à l’hôpital en tant que chef de service, médicomage en charge des victimes d’attaques moldues était tout ce qu’il y a de plus logique pour Azrael. A l’instant même où il avait posé les pieds à Poudlard il savait qu’il voulait aider les autres. Quoi de mieux que de les soigner pour leur venir en aide ? C’était tout simplement parfait ! Il pouvait contribuer au bien être des autres tout en voyant des choses d’une violence extrême. Se retrouver dans ce service avait été une évidence pour Aze. Si on ne l’avait pas propulsé à sa tête, il aurait demandé à y être affecté. Depuis son arrivée à Sainte-Mangouste, le jeune Yaxley avait soigné un nombre incommensurable de sorciers en urgence vitale suite à des altercations avec des moldus. Le secret sorcier révélé, ce qui au début n’était que des cas isolés devint de plus en plus fréquent notamment avec les différentes attaques essuyées par le monde magique. Si de nombreux médicomages avaient été à ses côtés pour porter secours aux victimes, aucuns n’étaient vraiment préparés à cela. Il était un des rares, grâce à son passif de médecin militaire moldu, à pouvoir agir vite et efficacement. Des performances et un sang-froid qui semblèrent taper dans l’oeil de ses supérieurs il faut croire.
Plus les attaques se multipliaient et plus Azrael redoutait de croiser ses proches sur les lits d’hôpitaux. Il guettait sans cesse avec appréhension les tableaux d’admissions des différents services, espérant ne jamais y voir leurs patronymes. Il avait pu parfois aider Tobias sur certaines de ses blessures mais ça n’était jamais rien d’officiel, le sorcier souhaitant garder une certaine forme de discrétion, à la fois vis-à-vis de l’administration mais également de Lexi. Allez savoir pourquoi…

Etre alerté que Ludivine était là suite à une attaque c’était son pire cauchemar qui se réalisait. Ce qu’il avait toujours redouté était en train de se produire et il n’avait rien pu faire pour l’empêcher. Si par miracle la jeune femme n’avait rien et présentait un « simple » traumatisme lié à ce qu’elle venait de vivre, la tristesse d’Azrael semblait sans fin. Il était encore trop tôt pour lui pour ressentir de la colère mais il savait pertinemment que sa petite voix intérieure ne le laisserait pas tranquille sur ce point là. Un tel acte appelait vengeance mais avant tout il devait prendre soin d’elle, la remettre doucement sur pieds même si les séquelles seraient présents pendant encore un temps. Pour la faire revenir au moment présent, Azrael eut donc recours à ses souvenirs corporels. Des odeurs familières et plaisantes, le contact de sa peau, le son de sa voix… Il faisait appel à cette époque si loin de toute forme de violence, où il n’y avait que leur bonheur et leur amour pour les bercer dans leur quotidien. Par chance, Ludivine répondit plutôt bien à ces stimuli, ouvrant les yeux et réussissant à parler. En revanche ce qu’elle prononça en premier lui fit froid dans le dos. Jonas était là aussi. Si les ordres d’Azrael concernant Vi étaient clairs, il avait toujours imposé à son personnel d’annoncer les différentes priorités dans un groupe d’arrivées. Certains codes avaient été mis en place pour que les choses soient claires. Shelly aurait-elle oublié de lui préciser la présence du cousin de Vi ? Etait-ce volontaire car il n’avait rien ?! Qu’importe ! Azrael n’attendit pas une seconde de plus pour demander un rapport complet sur l’état de Jonas avant de reporter son attention sur elle. Préoccupé par sa santé mentale, il commença par intensifier l’odeur de la potion et entreprit de la nettoyer passant de ses vêtements à ses mains. Il avait constaté d’un rapide coup d’oeil que le médicomage qui l’avait accueilli avait pris la peine de faire des prélèvements du sang sur ses vêtements et mains. Sait-on jamais s’ils pourraient remonter sur une des cellules du Blood Circle. Occupant son esprit avec le geste répétitif de la gaze sur sa peau, il tenta de la faire parler et eut un léger hochement de tête en parlant de Mademoiselle.
« Ils vont bien s’occuper d’elle, j’en suis sûr… »

Il pensait en l’occurence à Abigail et sa formation similaire à celle de Vi. S’il y avait bien une personne au QG pour s’occuper de sa chienne c’était elle. Azrael ne se faisait pas trop de soucis à ce sujet là. C’était plus l’état de choc dans lequel Ludivine se trouvait qui le perturbait. Il put sentir tout son être se tendre quand Shelly pénétra dans la pièce telle une furie, lui extirpant un soupir d’agacement. Tant bien que mal, Aze tenta de rassurer Vi en continuant le mouvement répétitif pour laver ses mains, découvrant par la même occasion que Jonas n’avait rien. Un poids en moins sur ses épaules. Une préoccupation qui s’envolait. Tout en lui accordant un petit sourire, Azrael continua de la laver, peiné de la voir ainsi sursauter au moindre bruit. Sa tâche terminée, il se permit de venir à nouveau poser son front contre le sien pour qu’elle s’apaise, les ramenant des années en arrière quand plus aucune barrière ne se dressait entre eux. S’il laissait parler son coeur, il contrôlait le moindre geste qu’il pouvait avoir à son égard, ne souhaitant pas rendre cette soirée plus perturbante qu’elle ne l’était déjà. Après ce bref moment de douceur, Azrael recula légèrement son visage pour lui expliquer ce qui allait se passer. Hors de question de la maintenir dans le flou plus longtemps. A ses paroles, Vi eut une réaction qu’il ne comprit pas. Il fronça automatiquement les sourcils en la dévisageant, peiné qu’elle ose penser qu’il l’abandonnerait lâchement.
« Tu rigoles j’espère ? » Demanda-t-il avec sérieux, sondant ses prunelles comme s’il pourrait y déceler la vérité. « Il est hors de question que je t’abandonne. Tu es ma priorité numéro 1. Je te quitte pas de la nuit. » Clarifia-t-il en préférant ne pas lui avouer que de toute façon il avait fini sa longue journée de travail et n’était plus de service. Vi passait avant tout. Qu’elle puisse penser qu’il reprendrait son travail comme si de rien n’était lui faisait mal au coeur. Etaient-ils à ce point des étrangers l’un pour l’autre ? Histoire d’extirper cette pensée de sa tête, Azrael sortit sa boîte de nounours magiques pour lui en donner un. Au moins avec ça elle se sentirait physiquement un peu mieux. Rien ne pourrait remplacer les séances avec le psychomage qu’il allait lui prescrire mais pour ce soir, ça ferait l’affaire. Ses prunelles rencontrèrent les siennes et s’emplirent à leur tour d’un puissant sentiment de tristesse. Son monde venait de voler en éclat et il se sentait si impuissant. Comment l’aider ? Comment lui apporter un tant soit peu de réconfort ? Il reprit ses mains dans les siennes, caressant doucement le dos de ces dernières.
« On va trouver une solution… Je vais envoyer un hibou à l’Ordre ce soir mais je suis sûr que tu pourras rester au QG le temps de trouver un nouveau logement. Il y a toujours quelqu’un là-bas et avec tous les sortilèges de protection et d’accès qui sont posés et renouvelés tu n’y risqueras rien. Je viendrai également te voir dès que j’ai un moment pour que tu te sentes moins seule. » Il marqua une brève pause pour lui accorder un tendre sourire un peu triste avant de déposer un baiser sur le dos de sa main. « Il faudra que je vois ça avec eux mais on pourra également jeter un sort de protection sur tes parents et Jonas afin d’être sûrs qu’il ne leur arrive rien. Et puis, quand tu auras trouvé quelque chose on s’occupera de le protéger comme il se doit pour que tu puisses te sentir chez toi. »

Une solution de repli en attendant de pouvoir trouver quelque chose de plus permanent. Azrael eut un léger soupir peiné et finit par se lever du tabouret, gardant les mains de Vi dans les siennes pour l’inciter à le suivre.
« Viens… » Lui souffla-t-il en l’attirant doucement vers l’un des chariots chargés d’équipements en tout genre. Il se saisit d’un gros appareil photo antique ainsi que d’un large rouleau au papier très fin. Sans un mot, il posa le papier au sol et vint la placer dos au mur avant de dérouler le papier d’un simple coup de baguette. Ce dernier se colla au mur derrière Ludivine.
« Je vais te faire passer une radio scanner. Je vais te prendre en photo avec cet appareil, surtout ferme bien les yeux quand je te le demande et ne les réouvre pas avant ! Tu vas d’abord te tenir face à moi, les bras le long du corps puis tu te placeras dos à moi. On aura ensuite une image parfaite pour voir si tu as quelque chose de cassé ou une blessure qu’on n’aurait pas vue à l’examen. »
Azrael se recula, appareil en main et se posta au centre de la pièce, pointant la lentille photo vers elle.
« Ferme les yeux. » Demanda-t-il en faisant de même et après quelques secondes il prit la première photo/radio. « Tourne-toi dos à moi et gardes bien les yeux fermés. » Il prit la seconde photo et attendit une bonne dizaine de secondes. « C’est bon ! Tu peux rouvrir les yeux et te rasseoir sur le lit si tu veux. » Dit-il en venant face au papier collé au mur. Un coup de baguette et il fit apparaitre en premier la radio de ses os, inspectant le tout en détails avant de passer à une vision différente ressemblant plus à un scan de ses organes puis à une version en infrarouge. Après quelques instants il tapota le papier qui s’enroula sur lui-même et s’installa à nouveau sur le tabouret. « Tout va bien. Tu n’as aucune fracture, pas de lésions internes ou externes. Je vais te prescrire une boîte de nounours magiques et des séances avec le psychomage de l’hôpital. Il est excellent, tu peux me faire confiance là dessus… » Souffla-t-il en cherchant un bout de parchemin et une plume à papote dans la table de chevet attenante au lit. Une fois le matériel en place, Azrael commença à dicter.
« La patiente Tallec Ludivine est arrivée ce… » Il s’interrompit pour regarder la date et l’heure. Son coeur manqua un battement quand il réalisa le jour. Lui qui s’était senti mal depuis un moment comprenait enfin la raison. C’était « l’anniversaire » de leur rupture. Quelle ironie ! Elle se faisait attaquer aujourd’hui ! Les sourcils légèrement froncés, il n’osa pas croiser son regard et fut forcé d’annoncer à voix haute pour la plume qui attendait toujours. « 21 novembre 2020 à 20h48. Traces de sang étranger sur les mains et les vêtements. Echantillons à faire analyser. Pas de contusions, blessures ou fractures après radio scanner. La patiente va passer la nuit à l’hôpital avant de consulter le Docteur Reyes demain matin. Je lui prescris dix séances renouvelables afin de traiter le stress post-traumatique engendré par l’attaque subie à son domicile ainsi qu’une boîte de gummies au réconfort. » Un nouveau coup de baguette et le parchemin s’enroula sur lui-même avant de glisser sous la porte de la chambre pour aller se déposer sur la pile de parchemins déjà présents au bureau des infirmières.
« Comment tu te sens ? Un peu mieux ? Tu peux en avoir un autre si tu veux. » Dit-il en lui montrant la boite contenant les nounours posée à ses côtés sur le lit. « Tu as soif, faim, froid ? Tu veux te reposer ? »
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 18 Déc - 23:56
I'll Be There In Your Darkest Nights
Azrael & Ludivine

« When everything was broken, the devil hit his second stride. But you remember what I told you, someday, I'll need your spine to hide behind for fear of moments stolen »
J’avais toujours été quelqu’un de posé. Dans mes plus jeunes années, j’avais été quelqu’un de très timide qui aurait préféré passer entre les murs et la peinture plutôt que de faire des vagues. Je m’étais fait un petit cercle d’amis et il me suffisait amplement. Soledad, qui avait été répartie chez les Gryffondors, Alexis pendant un temps et Azrael. Mon copain de l’époque, lui, faisait plus de vagues. Toujours à faire le pitre et à prendre des décisions sans nécessairement les réfléchir. Au début, c’était le genre de choses qui m’inquiétaient, mais avec le temps j’avais pris l’habitude. Je savais qu’il ne se mettait pas en danger, sauf quand il décidait de défendre l’honneur d’un né-moldu comme il l’avait déjà fait. J’en étais venue à en sourire quand le blond me racontait ses épopées de la journée ou de la nuit. Ma propre vie avait été tranquille, mais j’avais vécu des aventures à travers lui. Puis, il m’avait laissé et j’avais fait mes propres aventures, mes propres expéditions, à la hauteur de ce que je pouvais faire. Je n’avais pas fait la guerre ou appris le maniement des armes. Je n’en avais jamais eu l’intérêt. J’étais partie autour du globe pour découvrir différentes créatures magiques. J'avais été dans les îles Fidji découvrir l’habitat naturel des crabes de feu, j’avais été en extrême orient voir les demiguises et j’avais été observer une réserve d’éruptifs en Afrique du sud. Ça, pour moi, c’était partir à l’aventure. Ça, pour moi, c’était vivre des émotions fortes.

Ce qui m’avait menée à Sainte-Mangouste, ça, je ne considérais pas ça comme des émotions fortes, ce n’était pas non plus une aventure. C’était un traumatisme, un coup de réalité que je n’avais pas vu venir et que je n’avais pu esquiver. J’étais sonnée comme je ne l’avais jamais été. Je n’étais pas capable de verbaliser quoi que ce soit, mais j’avais besoin de soutien, de quelqu’un sur qui me tenir et pour engourdir la douleur et me faire traverser tout ça. Cependant, tout était trop frais, je n’avais pas le recul pour réfléchir à mes réels besoin à long terme. J’étais dans le ici et maintenant. L’univers, Merlin ou je ne sais qui avait fait qu’Azrael était dans l’hôpital quand j’y étais arrivée et il était venu me servir de point d’ancrage dans la réalité. Son odeur, sa peau, sa voix, le tout mélangé avec une bouteille d’Amortentia m’avaient ramenés dans la salle où il semblait vouloir s’occuper de moi. Il commença par nettoyer mes vêtements d’un coup de baguette et ensuite s’occupa délicatement de mes mains. Lui expliquant que Mademoiselle était parti avec un membre de l’Ordre, le médicomage me rassura en me disant qu’ils s’occuperaient très bien d’elle durant mon absence. Je me mis à espérer qu’Abigail soit au QG pour pouvoir s’occuper de ma chienne. Même si la sorcière était spécialisée dans les dragons, elle saurait très bien s’occuper de mon chien.

« Si Abigail est là, elle pourrait s’en occuper. Je vais la contacter tout à l’heure, pour être certaine…»

J’avais parlé d’un ton morne, comme si j’avais été ailleurs en regardant dans le vague. C’est le sursaut qui me fit sortir de mon état second, en alerte. Probablement pour m’aider à me calmer, le sorcier vint coller son front à nouveau contre le mien et je ne pus me retenir de prendre une grande inspiration de son odeur, ce qui me ramena des années en arrière, là où le plus  grand problème que j’avais c’était de savoir quel résultat j’allais avoir à un test ou bien quel robe j’allais porter au bal de Noel. Cet intermède de calme s’arrêta quand mon amour de jeunesse m’expliqua la suite des choses. Je le vis me dévisager comme si je venais de dire la pire des idioties. Il avait probablement autre chose à faire que me regarder dormir. À une certaine époque, je ne m’en serais pas formalisée, mais là, il me surprenait. Je ne rigolais pas, non. Il y avait tellement de gens dans ce bâtiment qui avaient besoin d’aide que je m’étais dit qu’une fois rassuré sur ma condition il aurait passé son chemin. Ça ne semblait pas être le cas, au contraire. Il me parlait comme à l’époque. Je ne comprenais pas comment je pouvais être sa priorité numéro encore aujourd’hui. Des milliers de litres d’eau avaient dû couler sous les ponts depuis le temps, non ?

« D’accord, pardon. Je ne voulais pas te choquer. Je ne veux juste pas te retenir si t’as autre chose à faire. »

Alors que je parlais, je ne pus retenir un petit rouge à mes joues. J’aurais tendance à dire que c’était flatteur d’être considérée comme sa priorité, mais flatteur n’était pas le bon mot. C’était plus que ça. J’avais surtout une sensation de manque, d’envie. Ma tête et mon cœur avaient mal, trop d’émotions et de sensations en même temps et j’avais de la difficulté à gérer. Les souvenirs positifs et heureux s’entremêlaient avec ce qui venait de se passer. Je pris un ourson en gélatine et je sentis rapidement le calme et la chaleur m’envahir. Le surplus semblait se tenir à distance et moi je flottais. Ici et maintenant, il n’y avait rien d’autre. Mes yeux rencontrèrent les siens et je me sentis un peu apaisée. Sa présence restait rassurante malgré le manque. Le magicomage prit mes mains entre les siennes et les caressa tendrement. Ma gorge se serra le temps de quelques secondes avant que je puisse lui sourire. Ce que ces mains m’avaient manqué. Toujours rassurant, toujours présent, toujours prêt malgré notre passif. Je n’avais jamais rencontré un homme aussi bon que lui. Il tenta de prendre le contrôle, de me rassurer en prenant les rênes que je lui laissais avec plaisir. Je ne me sentais pas apte à prendre des décisions ce soir-là. Je voulais juste … être. Sans plus. Je l’écoutai donc sagement, un peu distraite, étant surtout concentrée à absorber la sensation de ses mains sur les miennes. J’hochai la tête en levant les yeux et en lui serrant un peu plus fermement les mains pour lui passer ma gratitude, il pensait à tout : l’Ordre, Jonas, mes parents, ma maison. Il voyait à long terme..

« Oh, oui. J’y avais pas pensé, c’est vrai. Merci Aze’, je sais pas comment te remercier. T’es pas obligé de faire tout ça. »

Je me mis à caresser ses mains de mes pouces à mon tour. Comprenait-il seulement l’importance de ce qu’il faisait pour moi à ce moment-là ? Mon cœur tambourinait à toute allure dans ma poitrine. Mes résistances tombaient, je ne voulais plus lutter malgré que ma tête sache très bien que je le devais. Ma tête me disait oui et mon cœur me disait non. Je mis fin à ma lutte interne, ce soir-là, ça n’avait plus d’importance. Je voulais penser à moi, seulement à moi. Jonas allait bien, l’Ordre allait s’occuper de mes parents, on s’occupait de Mademoiselle, il ne restait plus que moi. Je me mordis la lèvre inférieure en voyant ce qui devait suivre comme une montagne. Mes yeux s’ouvrirent grand quand je vis le sorcier se lever, mais il garda mes doigts entre les siens. Raffermissant un peu ma prise, je le suivis, à sa demande. Je restai dos au mur en regardant le blond installer un appareil photo et le reste du matériel qui l’accompagnait. J’écoutai les explications avec le plus grand soin et je restai sagement sur place. Je regardai le médecin s’installer derrière l’appareil et je fermai les yeux quand il me le dit. Je fis une petite rotation à sa demande, dos à lui tout en gardant les yeux fermés. Quand ce fut terminé, je rouvris mes yeux et m’éloignai du papier au mur sans retourner au lit. Je préférai regarder le sorcier travailler, comme il l’avait fait avec moi quand nous nous étions revus à ma clinique. Je souris doucement quand je l’entendis me dire que je n’avais aucune lésion interne. Tout allait bien, physiquement à tout le moins. Je ne répondais plus trop de ma tête par contre.

Je repartis à pas lents vers le lit où je m’étais installée un peu plus. Au lieu de rester au bout, je vins m’adosser à la tête du lit, plaçant un coussin dans mon dos et ramenant mes genoux vers ma poitrine. Azrael revint vers le lit et prit une plume à papote dans la tête de chevet qui était tout prêt. Fermant mes yeux pour me détendre, j’écoutai le sorcier dicter. Je sourcillai et ouvris mes yeux alors qu’il nommait la date pour son rapport. C’était ce jour-ci, il y a de ça plusieurs années que nos chemins s’étaient séparés. Mon coeur se serra ainsi que ma gorge. Rien de bien ne se passait jamais les 21 novembre. Je regardai le parchemin passer sous la porte alors que le blond prenait des nouvelles de mon état. Je souris tendrement face à cette attention.

« Ça va un peu mieux oui, grâce à toi. Je vais attendre un peu avant d’en reprendre, je voudrais pas abuser. J’ai pas faim, j’ai l’estomac noué, mais je serais pas contre un truc à boire. J’ai la bouche sèche. »

Ma gorge et mes lèvres réclamaient de l’eau. Les émotions, les pleurs et le temps avaient fait que j’étais probablement un peu déshydratée. Je regardai mon ancien amour de jeunesse, songeuse. S’il voulait passer la nuit ici, en regardant le mobilier, je me rendis compte qu’il allait être très inconfortable sur une chaise de bois. Décidant de me lancer, je souris au jeune homme.

« Si tu comptes passer la nuit ici, j’aurais une condition. Viens me rejoindre ici. Assois toi près de moi...»

Je tapotai la place à côté de moi en souriant.

« Tu pourras être confortable et on pourrait discuter un peu, ça me changerait les idées. T’en penses quoi ? S’il-te-plaît…»

Passer la nuit avec lui ainsi, assise à côté de lui bien sagement serait d’un grand réconfort. Ce ne serait pas comme à l’époque, mais ça me rapprocherait d’un temps où tout allait bien et où je pouvais dormir tranquille. Je devais l’avouer, j’avais peur de ce que la nuit me promettait.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 20 Déc - 12:18


I'll be there in your darkest nights
Ludivine & Azrael

Soirée du 21 novembre 2020
Bien qu’habitué à traiter des patients gravement blessés, à deux doigts de la mort ou dans une détresse mentale telle qu’il était dangereux de les laisser seuls ne serait-ce qu’une minute, être confronté à la présence d’une des personnes les plus importantes à ses yeux dans son service perturbait profondément Azrael. Il gardait son sérieux et son professionnalisme mais il ne pouvait que constater à quel point ses émotions d’ordinaire froides et son sang-froid le laissant de marbre l’avaient abandonné. En proie à l’inquiétude et la colère, il laissait parler sa profonde affection pour Ludivine, se permettant des gestes complètement inappropriés. A la fois envers une patiente mais surtout compte tenu de la relation « amicale » qu’ils entretenaient depuis son retour en Angleterre. S’ils n’avaient jamais pris le temps de se poser pour en discuter, encore englués dans le traumatisme de leur rupture malgré les années, Azrael continuait de marcher sur des oeufs en sa présence. Incapable de se défaire de son attirance mais surtout de son amour pour la jeune zoomage, il gravitait en périphérie de sa vie, hésitant à y revenir pleinement de crainte de la décevoir mais surtout de la blesser une fois de plus. Rien n’avait changé. Il était toujours lui. Il entendait toujours cette voix qui lui susurrait des pensées macabres, il était attiré comme un aimant par le morbide et craignait certaines réactions qu’il pouvait avoir. Le souvenir des tortures sur les ennemis au Moyen-Orient était encore vivace dans son esprit. Qu’est-ce qui lui garantissait qu’il ne pouvait pas craquer un jour et perdre le contrôle envers ceux qu’il aimait ?!

Résigné à n’être qu’un souvenir pour Ludivine, il ne pouvait cependant se contraindre à l’abandonner quand elle avait besoin de soutien et d’une présence familière. Si sa belle Vi aurait préféré être accompagnée par Soledad ou même Jonas, il était malheureusement le plus qualifié pour lui apporter les soins dont elle avait besoin dans cet instant précis. La peur et l’inquiétude l’avait toutefois poussé à se montrer plus proche, moins distant, retrouvant quelques mécanismes de leur relation passée. Bien trop obsédé par le besoin viscéral qu’elle puisse se sentir en sécurité, Azrael entama un long et lent processus de mise en confiance avec la potion d’Amortentia, le contact de son front sur le sien, le nettoyage de ses vêtements et de ses mains… Vi avait besoin de se raccrocher à une réalité moins violente, plus douce même si le lien qui les unissait n’était qu’un vague souvenir à présent. Tout en évoquant Mademoiselle, il la rassura à nouveau.
« On le fera ensemble oui mais je suis sûr qu’Abi se fera un plaisir d’en prendre soin… Ils ont même probablement dû la prévenir déjà. »
Connaissant l’autre zoomage qu’il avait parmi ses patientes régulières mais surtout secrètes, Azrael savait qu’ils pouvaient compter sur elle et sa bonté de coeur. Trop obnubilé par la nervosité encore trop présente à son goût de Vi, il reprit un contact plus intime avec elle dans l’espoir de la calmer et l’extraire de ses souvenirs traumatisants. S’il voulait vraiment pouvoir lui venir en aide, il devait cependant s’assurer qu’elle allait bien au moins physiquement. Après lui avoir expliqué les examens qui suivraient, son expression se durcit aux propos tenus par la belle. Comment pouvait-elle douter de sa volonté quasi maladive à être présent pour elle ?! Surtout quand elle en avait le plus besoin ! Peu convaincu par ses justifications, il garda les sourcils légèrement foncés et rétorqua le regard rivé sur les mains à présent propres de Vi.
« Tu ne me retiens pas. J’ai toute une équipe derrière moi pour s’occuper des patients présents. Ce soir et aussi longtemps qu’il le faudra c’est toi ma patiente. Tu ne me feras pas changer d’avis… » Souffla-t-il en redressant ses prunelles sombres vers elle sur cette dernière phrase. Ludivine connaissait le caractère borné de son ancien petit ami. Une fois qu’il avait une idée derrière la tête, impossible de la lui extraire. Elle allait devoir le supporter à ses côtés pour cette nuit ainsi que ses nombreuses visites dans les semaines qui allaient suivre. Impossible qu’il l’abandonne lâchement après ce qu’elle venait de vivre.

Se positionnant une fois de plus en véritable rempart contre le stress de la gestion qu’impliquait cette attaque à domicile il lui proposa plusieurs solutions. L’Ordre, l’état de santé de Jonas, ses parents, où elle allait loger… Azrael était suffisamment habitué à gérer des situations délicates que les idées lui venaient naturellement, apportant un soutien supplémentaire en lui caressant doucement les mains. C’était sa façon de lui montrer, sans avoir à le dire, qu’elle pouvait compter sur lui, qu’il était là malgré la nouvelle dynamique entre eux. Un doux sourire laissant transparaître toute la tendresse qu’elle lui inspirait habita ses lèvres en la sentant serrer doucement ses mains dans les siennes en réponse à ses propos.
« J’ai envie de faire tout ça pour toi Vi… » Murmura-t-il pour toute réponse, ses prunelles sombres se plongeant dans ces beaux yeux qu’il aimait tant. Espace suspendu hors du temps, il voulait s’imprégner de cet instant où, vaguement soulagée de constater que tout allait bien se passer, Ludivine se laissait aller. Les petites caresses qu’elle effectuait avec son pouce sur le dos de ses mains lui procuraient de puissants frissons, faisant battre son coeur un peu plus vite dans sa poitrine. Incapable de réfréner les vagues de souvenirs qu’elle provoquait, Azrael tenta de se distraire en se levant pour l’entraîner avec lui. Il ne pouvait s’adonner au luxe de repenser à ce qu’ils avaient été. Pas maintenant. Pas ce soir. Pas alors qu’il n’était pas complètement sûr qu’elle allait bien.
Avec beaucoup de douceur il lui expliqua l’examen qu’il souhaitait lui faire passer et la marche à suivre pour qu’il puisse l’effectuer en toute sécurité. Une fois les explications finies et le matériel en place, Azrael procéda à la radio scanner et vint examiner les résultats, soulagé de constater que tout était en ordre. Il n’aurait qu’à se soucier du traumatisme psychologique qu’elle venait de subir. Un poids en moins. Afin de finaliser l’examen et acter le traitement préconisé, il se muni d’un bout de parchemin et sortit la plume à papote pour dicter à voix haute la situation, ses observations et conclusions. A peine arrivé à la date, un profond malaise s’installa en lui, son coeur et sa gorge se serrant douloureusement. Chaque année c’était la même chose. Ce jour où il avait pris la terrible décision de mettre fin à leur relation était resté profondément ancré en lui, devenu un véritable souvenir traumatique. Tant bien que mal il chercha à faire illusion pour ne pas rajouter une inquiétude ou des questionnements supplémentaires à Vi et transmit le document aux infirmières d’un coup de baguette.

Un nouveau mouvement de poignet lui permit d’apporter de la salle de bain présente dans la salle d’examen un grand verre rempli d’eau fraîche à sa demande qu’il lui tendit avant de demander, toujours inquiet de pouvoir lui apporter tous les soins nécessaires.
« Tu avais mangé avant l’attaque ? Je ne veux pas que tu passes la nuit à jeun. Ton corps a besoin de toutes ses forces pour se remettre du stress. »
Tout en prononçant ces quelques mots, il cherchait dans les poches de sa blouse blanche une nouvelle petite boite. Plus grande que celle contenant les nounours, il l’ouvrit pour y chercher une petite pilule très spécifique avant que son attention ne soit accaparée par les paroles de Vi. Redressant subitement la tête dans sa direction et rencontrant son petit sourire, il sentit son coeur manquer un battement. Elle voulait qu’il vienne avec elle dans le lit ?! A ses côtés ?! Lui qui était prêt à la veiller sur son tabouret se retrouvait un peu bête. La fixant sans un mot, ne pouvant que constater que vu la largeur du lit ils seraient nécessairement collés, Azrael tenta de se rassurer. Ça va aller. Elle a juste besoin de quelqu’un pour la rassurer. C’est tout. Elle ne me voit plus comme ça. C’est sûr. Ah oui ? C’est vraiment sûr ?! Elle te l’a dit ? Chut !
Tout en se raclant nerveusement la gorge, Azrael lui tendit la petite pilule qu’il avait trouvé.
« Tiens, pour t’apporter la dose de nutriments et minéraux nécessaires. »
Il déposa la pilule dans la main de Vi avant de baisser les yeux un instant. D’un geste nerveux, ses doigts glissèrent entre les boucles blondes qui cachaient son front, les triturant légèrement pour finalement lâcher.
« Tout ce que tu voudras… »
Histoire d’être un peu plus à l’aise, il retira sa blouse blanche qu’il déposa sur le tabouret, dévoilant sa tenue très professionnelle : une chemise pas entièrement boutonnée bleu nuit sur un jean noir. Azrael vint donc s’asseoir à ses côtés. Comme il s’y attendait, la largeur du lit l’obligea à se coller à elle, épaule contre épaule, après une légère hésitation il prit doucement sa main dans la sienne, lui jetant un léger regard du coin de l’oeil.
« Ça va ? Je t’écrase pas trop ? Les lits sont pas vraiment adaptés pour contenir deux personnes côtes à côtes. » Dit-il dans un petit rire amusé, bien conscient tout de même de ce qu’il se produisait parfois derrière certaines portes closes de son service. Une pensée qui, inévitablement, le ramenait à l’époque où, afin de l’aider à se changer les idées il aurait probablement eut recours à des méthodes encore plus intimes pour la réconforter. Bien que plaisante et teintée d’une certaine douceur, cette simple idée lui faisait mal au coeur, rappel brutal qu’il ne pourrait plus jamais la toucher ainsi.
« Au fait ! Je t'ai pas raconté ce qu'a fait Formol l'autre jour ! »
Petite tentative pour noyer sa gêne de se retrouver ainsi collé à elle dans le même lit et les souvenirs que cela faisait remonter.
« J'avais pu dormir quelques heures chez moi après une longue nuit de garde et, comme toujours, il vient se mettre à côté de moi, sur mon oreiller. Je me réveille après plusieurs heures et là impossible de le trouver. Je cherche partout mais rien. Comme j'étais à la bourre pour un rendez-vous au QG je me dis que je le chercherais mieux en rentrant. Je transplane donc, je vais dans mon bureau pour voir un jeune et là, pendant le rendez-vous, Formol sort de la poche de mon manteau et se met à se balader dans la pièce sous le regard étonné de mon patient. Au début j'ai pas compris pourquoi il me regardait comme ça et c'est en sentant Formol grimper le long de ma jambe que j'ai compris. Je crois que c'était sa façon de me dire que je travaille trop. » Conclut-il en rigolant, espérant que cette petite histoire pourrait lui changer les idées et faire naître un nouveau sourire sur son beau visage.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 21 Déc - 14:10
I'll Be There In Your Darkest Nights
Azrael & Ludivine

« When everything was broken, the devil hit his second stride. But you remember what I told you, someday, I'll need your spine to hide behind for fear of moments stolen »
Je n’avais jamais été le genre de personne qui aimait faire des vagues. J’avais toujours préféré la discrétion, observer ce qui se passait autour de moi et apprécier les petits moments. J’aimais les choses simples : les balades au bord de l’eau, lire un bon bouquin avec un thé et une couverture chaude, faire la grasse matinée ou un bon repas cuisiné à la maison. Les grandes batailles héroïques ce n’était pas pour moi. Il en fallait, je le savais, surtout en ce moment, mais je préférais rester en périphérie et prêter mains fortes. L’idée de mon implication au sein de l’Ordre du Phénix découlait de ce désir d’aider. Soledad avait eu quelque chose de concret à offrir: ses visions. Moi, j’avais seulement eu mes bonnes intentions, ma baguette et ma débrouillardise dans le monde moldu. Je pouvais me fondre parmi eux parce que j’étais comme eux, là étaient mes racines. J’avais fait ce que je pouvais pour aider notre cause, du meilleur de mes capacités sans vraiment réfléchir aux conséquences. Je faisais ce qu’il fallait et le reste, jusqu’à présent, m’avait peu importé. J’avais gardé la réalité à distance en croyant que ça ne qu’aucun mal ne pouvait m’arriver. De toute façon, j’avais toujours été prudente, j’avais couvert mes traces, je m’étais cachée et je n’avais jamais donné mes vraies informations. Je n’avais jamais pris aucun risque. Depuis l’automne 2018, c’était ce que j’avais cru. Là, à Sainte-Mangouste, je me rendais compte que je m’étais surestimée. Je n’étais pas un soldat, je n’étais pas apte à faire tout ça. Je n’étais qu’une pauvre sorcière qui avait eu les yeux plus grands que le ventre.

En arrivant à l”hôpital, j’aurais pu dire que je n’étais pas capable de sentir quoi que ce soit. J’avais été en flottement, incapable de réfléchir de façon cohérente. Mes pensées tout comme mes émotions avaient eu tendance à partir dans tous les sens, me laissant peu de chance pour me poser. La lumière, les couleurs, les bruits et les odeurs, tout m’avait dérangée. Tout m’avait poussée à rester dans ma tête, à me protéger des menaces extérieures qui auraient pu se jeter sur moi. Une carapace et du mutisme, rien de mieux pour éviter de sentir la douleur. Ça, ça avait été sans compter sur l’intervention d’Azrael qui avait su me ramener les pieds sur terre, petit à petit, avec la douceur que je lui connaissais. Malgré notre rupture qui remontait à plusieurs années, nous avions encore de l’affection l’un pour l’autre. Depuis son retour au pays, nous nous étions remis à nous apercevoir, à nous parler poliment, gravitant l’un autour de l’autre sans nous impliquer plus qu’il ne le fallait. J’étais restée prudente, toujours, mais ça n’avait pas été facile. J’avais fait preuve de beaucoup de retenue pour ne pas retomber dans de vieilles habitudes. Retenir mes mains pour ne pas qu’elles ailles se perdre dans ses cheveux était une bataille de tous les instants, mais je le faisais. Malgré cela, le médicomage restait fidèle à lui-même, avenant, doux et surtout il était prêt à m’aider encore une fois.

Le sorcier avait proposé de voir mon père, de l’aider à gérer la douleur et la fatigue à l’aide de potions alors même que nous venions de nous revoir. Il n’avait pas pris le temps de réfléchir, il l’avait proposé, comme si c’était la moindre des choses alors qu’en fait, ce n’était pas le cas. Et puis, après ce rendez-vous, il m’avait envoyé un bouquet de pois de senteur, mes fleurs préférées. Ce n’était pas un acte classique de patient. J’avais seulement fait mon travail, j’avais été payée. Il n’avait pas besoin de faire ça, mais il l’avait tout de même fait. Pourquoi ? La seule raison que j’avais trouvé était que c’était Azrael, il était comme ça. Il prenait soin des autres, il prenait soin de moi. Il avait nettoyé mes mains, mes vêtements et m’avait rassurée pour m’aider à me calmer. Il avait fait son travail, mais pas seulement. J’étais à peu près certaine qu’il ne pouvait pas agir comme ça avec tous ses patients. Par contre, ça m’importait peu, ses méthodes fonctionnaient alors je le laissais faire ce qu’il voulait. Je voulais endormir la douleur, la honte et la peur. Alors que je disais que j’allais contacter Abigail un peu plus tard pour voir si elle pouvait s’occuper de Mademoiselle, le blond me dit que nous pourrions le faire ensemble et qu’elle était peut-être déjà au courant. C’était possible, pourquoi pas.

« D’accord, merci. »

Sourire timide, gratitude dans les yeux, je ne savais que dire de plus. Comme à une certaine époque, j’avais l’impression que le sorcier me sciait les jambes. Il  ne semblait pas y avoir de problèmes, tout était simple, comme s’il ne voulait pas que quoi que ce soit me rende plus nerveuse que je l’étais déjà. Je sursautais au moindre bruit, s’il fallait en plus que sois nerveuse pour la gestion du reste, je ne serais jamais sortie de l’auberge, Azrael insista encore sur l’absence de problème quand il m’expliqua que je ne le retenais pas. Ce soir-là, j’étais sa patiente. Ses yeux s’accrochèrent aux miens à ces mots et je ne pus retenir un sourire gêné alors que mon cœur se serrait. Il était vraiment un sorcier exceptionnel. Non pas qu’il était puissant ou avait un don exceptionnel. C’était seulement sa façon d’être. Son nom sang-pur n’avait jamais changé ce qu’il était, un sorcier au grand cœur. Tête brûlée, certes, et impétueux, mais qui avait les valeurs à la bonne place. J’avais toujours eu de la difficulté à croire qu’un garçon comme lui puisse s’intéresser à une sorcière comme moi. Ça avait toujours dépassé l’entendement, mais j’en avais profité, le temps que ça avait duré. J’en profitais aussi maintenant, ses mains caressant les miennes, se front appuyé sur le mien, tout ça ne voulait rien dire, c’était clair pour moi. mon ancien petit ami me calmait au meilleur de ses capacités et la vie reprendrait son cours normal éventuellement. Mais pas ce soir-là. Là, je regardais son sourire tendre et ses yeux me couvrir avec le plus grand des plaisirs.

Il voulait faire tout ça pour moi. Son murmure et ses yeux sombres me figèrent sur place, comme hypnotisée. Comment avions-nous pu en arriver là ? Nous nous connaissions sur le bout des doigts, mais agissions, en dehors de ce soir-là, comme des étrangers. Qu’était-il arrivé pour que cette rupture nous brise ?  Ce cours instant suspendu me ramenait en arrière, comme si rien n’avait changé. J’aurais tellement souhaité que ce soit le cas. Je lui caressai les mains avec mes pouces à mon tour, laissant aller la tendresse que j’avais pour lui. Je ne voulais plus me retenir, pas maintenant. Demain serait un autre jour, mais ce soir-là, je ne voulais plus réfléchir, être logique et cohérente. Je voulais enterrer la peur et si c’était ce qu’il me fallait, j’allais me mouiller. Le moment passa alors que j’allai me placer dans un papier collé au mur pour prendre une radio. Je suivis les consignes du médicomage à la lettre, ce qui nous permis à tous les deux d’être un peu rassuré puisque physiquement je n’avais rien. Il ne me resterait plus qu’à me soucier de ma tête, plus tard. Pour le moment, l’effet de l’ourson réconfort faisait son travail, je verrai le lendemain comment j’allais vraiment. Alors que je me dirigeais vers mon lit, le verre d’eau que j’avais demandé arriva. Je le pris des mains d’Azrael pour en boire une bonne gorgée alors qu’il m’interrogeait sur mon dernier repas. Qu’est-ce que j’avais mangé ?

« J’ai mangé un bol de soupe ce midi et j’ai grignoté quelques noix cet après-midi… J’ai pas l’estomac vide, ça va t’en fais pas. »

Probablement que la faim allait venir éventuellement, mais à ce moment-là, je ne sentais pas le besoin de manger. Je vis le sorcier fouiller dans ses poches pour en sortir une nouvelle boîte. En même temps, je lui demandai de venir avec moi sur le lit et ma demande sembla le surprendre. Je pouvais comprendre, j’osais un peu. Sa tête revint rapidement vers moi et il resta sans mot le temps de trois battements de cœur. Je ne pus retenir une moue amusée alors qu’il se raclait la gorge pour reprendre ses moyens. Il me tendit une pilule en m’expliquant ce qu’elle faisait. Je la mis dans ma bouche et la fis passer avec une gorgée d’eau. Alors que je reposais le verre sur la table de chevet à côté de moi, je vis le blond passer une main dans ses cheveux, vieux réflexe de nervosité dont il n’avait pu se départir malgré les années. Un pincement de culpabilité vint m’assaillir, je n’aurais pas dû lui demander ça, j’avais dépassé les limites. J’allais m’excuser et lui dire de laisser tomber, que je n’avais pas réfléchi quand il me dit qu’il allait faire ce que je voulais. La gratitude prit la place de la culpabilité alors que je regardais le médicomage enlever sa blouse de médecin pour laisser la place à un ensemble très distingué qui lui allait à ravir, une chemise bleu bien ajusté, qui montrait les effets de son entraînement militaire, avec un pantalon noir. Ce qu’il était beau. Il n’avait jamais réalisé qu’il l’était, du moins, du temps où nous étions ensemble. À chaque fois que je l’avais complimenté, il avait semblé surpris. Il ne comprenait pas ce qu’il dégageait et encore là, il ne semblait pas le voir.

Le lit craqua un peu alors que le sorcier s’installait près de moi. Il dû se coller à moi, par manque d’espace et sentir sa chaleur contre la mienne me fit du bien. À ma surprise, Azrael prit ma main en me jetant un coup d'œil pour me demander si ça allait. Je serrai la main du médicomage dans la mienne tout en déposant ma tête sur son épaule qui, je me rendis compte, était plus massive qu’à l’époque.

« T’en fais pas, tout va bien. Juste te sentir là, comme ça, ça me fait du bien. »

C’était effectivement le cas. Ma mémoire sensorielle avait pris le dessus et me rappelait les nombreux moment où nous nous étions installés ainsi, à Poudlard autant que chez mes parents pour discuter, étudier ou simplement exister l’un pour l’autre. Je pris une grande inspiration, humant l’odeur du sorcier qui me ramenait à d’autres activités auxquelles nous nous étions souvent adonnés, mais auxquelles je ne pouvais me permettre de penser à ce moment. Ce n’était plus possible, j’avais fait mon deuil de ça il y a longtemps et j’allais peut-être devoir le refaire après cette proximité. Je calquai ma respiration sur celle du blond gardant mes yeux fermés quelques instants, jusqu’à ce qu’il se mette à me raconter une histoire. J’ouvris mes yeux et je ne pus retenir un sourire tendre en tournant ma tête pour regarder le sorcier. Sa relation avec Formol était vraiment adorable, tout comme lui-même l’était. Je lâchai un petit rire en entendant l’aventure de son rat qui était devenu un passager clandestin le temps de quelques heures.

« Si tu doutais encore de l’affection de Formol, j’espère que tu comprends qu’il t’aime ce rat. Il a peut-être voulu comprendre ce que tu faisais quand t'es pas là. Ce sont des créatures curieuses ces petites boules de poils. »

Je fis un grand sourire au sorcier avant de reposer ma tête sur son épaule. Je restai en silence quelques instants à apprécier le moment de calme que nous vivions tous les deux. C’était paisible et doux, comme à l’époque. Nous existions, pour mon plus grand plaisir. J’étais pensive, curieuse. Le sorcier comptait rester avec moi pour la nuit, autant en profiter pour s’ouvrir un peu non ?

« Tu veux bien me dire comment c’était au Moyen Orient ? J’ai toujours été curieuse, j’y suis jamais allée, j’ai pas osé. Ça a l’air magnifique, dangereux, mais magnifique. Le plus loin que je suis allée c’est l’Asie. »


Ça me manquait de voyager, je pourrais le faire en écoutant ses récits, qui sait.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 22 Déc - 13:50


I'll be there in your darkest nights
Ludivine & Azrael

Soirée du 21 novembre 2020
Servir les autres au détriment de sa propre santé. Voilà ce à quoi Azrael avait décidé de dédier sa vie. Une cause noble dans laquelle il était prêt à se plonger corps et âme, ne faisant que peu de cas de son propre état. Après tout, pouvait-il seulement se considérer comme « saint d’esprit » alors même qu’il entendait une petite voix macabre à longueur de journée ?! Rien n’était moins sûr. Les moldus enfermaient des gens en asile pour moins que ça… Côté sorcier ? Il y avait bien quelques cas ici et là mais la majorité des exemples auxquels il avait été confronté consistait à isoler la personne en la qualifiant « d’habitée ». Du moment qu’elle ne faisait de mal à personne on lui foutait la paix. Mais lui dans le lot ?! C’était bien là tout le problème. Une des raisons qui l’avait poussé à se tourner vers la médicomagie, plus tard vers l’armée et surtout à couper les ponts avec ses plus proches amis, rompant même avec sa chère Sweet Pea était cette voix toujours plus pressante. Il craignait être un danger pour les autres et accessoirement pour lui-même. Les nombreuses traces de mutilations couvrant la peau laiteuse de ses avant-bras en étaient la preuve. Il avait donc pris le seul chemin qui lui semblait viable. A la fois pour calmer ses pulsions morbides et au passage se racheter une conscience. Il pourrait avoir une certaine forme d’utilité dans ce monde. Sauver des vies, soulager la souffrance et apporter sa contribution à certains combats. Voilà ce qu’il y avait derrière ses nombreux engagements. Voilà ce qu’il avait à apporter aux autres : ses connaissances, son expertise et son vécu. Inutile de rentrer dans les détails en parlant de ce que sa petite voix en retirait d’intéressant…

Sa mission venait toutefois de prendre une tournure à laquelle il ne s’était jamais attendu. Il avait déjà soigné Ludivine quand ils étaient à l’université et qu’il débutait ses études. Cependant, ça n’était jamais quelque chose de bien grave. Un petit rhume qu’il faisait passer avec une potion, une légère blessure suite au contact avec un animal magique un peu récalcitrant qui lui permettait de tester différents sortilèges ou onguents. Rien de trop sérieux. La réalité ne le rattrapa que tard toutefois. Paradoxalement, si pendant l’armée son quotidien était littéralement de faire face à la mort, sa perspective était pire. Quand il avait recroisé Ludivine par hasard, pris au piège à cause d’une consultation pour Formol dans son cabinet, la nouvelle du cancer de son père lui avait fait un choc. Cet homme qu’il avait toujours adoré et admiré, le père de sa chère Vi, était gravement malade. Rien de plus naturel donc que de proposer son aide pour au moins espérer le soulager s’il ne réussissait à le guérir de cette maladie qui semblait même échapper au contrôle de la médicomagie. Azrael avait alors commencé à expérimenter, tester, innover maintenant qu’il avait l’accord de Maximilien. Des étapes et un dur labeur qu’il cachait à son ancien amour de jeunesse pour ne pas la perturber ou lui donner de faux espoirs quand à leur relation qu’elle devait, dans tous les cas, déjà considérée comme du passé.

Ce soir, alors qu’elle avait atterri dans la partie urgences de son service, Azrael ne s’était pas posé plus de questions que cela. Toutes ces questions qui polluaient son esprit semblaient bien futiles face à la détresse mentale dans laquelle se trouvait Vi. Il n’avait pas le temps de se demander si son geste était approprié, s’il ne renvoyait pas le bon message, ne trahissait pas ses sentiments encore bien présents pour elle. Ludivine avait besoin de lui, besoin d’un médicomage, besoin d’une présence rassurante et quelque chose qui puisse l’extraire de sa terreur. Il avait été cette ancre la reliant à la réalité. Cette petite oasis de douceur, du moins l’espérait-il. Azrael s’était donc évertué à doucement mais sûrement la rassurer, lui ôter les traces encore bien visibles de l’attaque pour répondre à la moindre de ses questions par une solution calme et posée. Tout allait bien se passer. Voilà le message qu’il voulait lui transmettre. Bien évidemment il était incapable de le lui garantir à 100%. Il n’avait aucun contrôle là dessus mais il pouvait lui assurer qu’ils feraient tout leur possible pour tenter de la protéger, elle et ses proches. Les membres de l’Ordre avaient cette belle qualité : ils formaient une sorte de seconde famille où tout le monde se serrait les coudes en cas de besoin. Tout ce que lui pouvait faire pour elle c’était d’être là, de lui apporter douceur et réconfort en utilisant cette proximité qui lui était toujours douloureusement familière. Une douce torture qui semblait fonctionner sur Ludivine. Elle parlait, bien que sursautant encore à certains sons, il lui extirpait quelques sourires, elle se laissait même aller à caresser ses mains de ses pouces. Il était sur la bonne voie.

Les examens passés, Azrael avait un énorme poids en moins sur les épaules. Il ne restait plus que l’évaluation du psychomage à la première heure le lendemain matin. Lui seul pourrait être en mesure de déterminer le nombre de séances dont elle aurait besoin pour commencer à doucement s’en remettre. Un travail long, fastidieux auquel lui-même ne s’était pas plié. Après tout, Aze se voyait mal expliquer que son traumatisme à lui résidait dans le manque de violence et le retour à une vie « normale ». Il n’y avait rien de bien cohérent dans tout cela. Le médicomage avait donc dû faire face seul à son stress post-traumatique, gérant de son mieux à l’aide de quelques expéditions clandestines dans des morgues moldues pour être en contact avec des cadavres gravement mutilés et pratiquer quelques actes chirurgicaux purement symboliques. Il lui manquait cette sensation. Revenant au temps présent, assis sur son tabouret aux côtés de Ludivine, il s’enquit de son état tout en lui faisant parvenir un verre d’eau à l’aide de sa baguette. Peu convaincu par la réponse qu’elle lui donna, il commença alors à fouiller dans une des poches de sa blouse pour en extraire une pilule qui règlerait pour l’instant ce problème. Vu le traumatisme qu’elle avait subi, si elle avait vomi suite au choc, Azrael ne voulait pas qu’elle se retrouve en hypoglycémie pendant la nuit ou commence à se sentir mal quand l’effet de l’ourson se dissiperait. Sans trop faire attention à sa dernière petite phrase, il gardait les sourcils froncés alors qu’il cherchait la pilule en question dans la boîte métallique qu’il venait tout juste d’extraire de sa blouse. Extirpé de ses préoccupations par la demande inédite de Ludivine, la surprise fut telle qu’elle lui ôta pendant un temps la voix. Oh putain putain PUTAIN ! MAIS OUI ! C’EST ÇA QU’ON VEUT PUTAIN ! Calme-toi bon sang… Ça veut rien dire, elle veut juste être gentille. C’est pour pas que je passe la nuit sur le tabouret. Tu parles, ouai ! C’est ta présence qu’elle veut surtout ! T’as pas vu comment elle te caressait les mains et les petits sourires qu’elle te lance. Je te l’ai déjà dit mais tu veux pas m’écouter. Elle a pas tourné la page. N’importe quoi.
Il lui tendit la pilule avant de passer sa main dans ses mèches blondes tombant sur son front, embarrassé et complètement confus par la tournure qu’était en train de prendre les événements. Quoi en penser ? Quoi en déduire ? Incapable de trouver une explication purement logique à tout cela, Azrael finit par céder à sa demande et retira juste sa blouse blanche avant de la rejoindre. Quitte à passer la nuit à deux dans un petit lit d’hôpital, autant y être un minimum à l’aise.

A présent installé à ses côtés, collé à elle par manque d’espace, Azrael vint tout de même doucement se saisir de sa main comme pour lui apporter ce petit soutien supplémentaire. Il prit le soin de lui demander s’il ne l’écrasait pas trop, osant à peine tourner la tête vers elle pour ne pas constater que son visage était dangereusement prêt du sien. Son coeur manqua un battement quand il la sentit poser sa tête contre son épaule et serrer sa main dans la sienne. Le pire était à suivre… AH ! Qu’est-ce que je t’avais dit ?! C’est de toi dont elle a besoin ! Bon, maintenant passe ton bras autour de son épaule. Non. Allez ! Non ! Mais bordel de merde, passe ton putain de bras autour de son épaule je te dis ! Elle est pas à l’aise là voyons… NON ! Par Merlin, t’es pas croyable. Elle pourrait se foutre à poil devant toi que tu ferais rien en fait. Vi se mettra plus jamais nue devant moi de toute façon… Le problème est vite résolu. Tu veux parier ? … Non ! Parce que tu sais que j’ai raison ! Tais-toi. J’ai raison. Tu me fatigues.
Pour toute réponse, Aze eut un léger sourire un peu gêné et souffla. « Tant mieux alors… » Que pouvait-il dire de plus alors que tout lui rappelait l’époque où ils étaient ensemble et partageaient ce contact si innocent en apparence qui avait, plus d’une fois, mené à quelque chose de plus charnel. S’interdisant d’y penser, il se concentrait sur leurs jambes, le bout du lit ou même le mur face à eux. Tout pour ne surtout pas la regarder, ne pas penser à elle de cette façon, ne pas céder à un nouveau geste, nouveau contact qui pourrait le compromettre. Ludivine n’avait pas besoin de lui comme ça. Il devait se faire une raison, il représentait le passé pour la belle zoomage. Cherchant plus à se distraire lui-même qu’autre chose, Azrael lui raconta sa dernière anecdote avec Formol. Elle connaissait à un peu connaître les frasques de son rat qu’elle avait traité à quelques reprises pour des petites affections. Cette anecdote devrait au moins un peu l’amuser.

« Il sait me le montrer à sa façon oui… Quand je suis à mon appart’, il veut tout faire avec moi et me suit partout : dans le lit, dans la salle de bain, dans la cuisine. Tu devrais le voir, il est trop mignon, l’autre jour il s’était endormi dans la poche d’un sweat que j’avais, j’ai pas eu le courage de le réveiller alors que j’avais une réunion avec la direction de l’hôpital. Du coup je l’ai emmené avec moi. Il était confortablement installé dans ma poche pendant toute la réunion. » Lâcha-t-il avec un large sourire venant creuser ses fossettes, s’aventurant même à légèrement tourner la tête pour capter son regard. Un moment de calme finit par s’installer entre eux, Azrael fermant à son tour les yeux, reposant son crâne contre le coussin placé dans son dos. Il réalisait tout juste que cela faisait à présent deux jours entiers qu’il n’avait pas quitté l’hôpital, ayant enchaîné une garde puis l’autre. S’il avait pu se reposer ici et là, la fatigue commençait à se faire sentir. Hors de question toutefois de céder si facilement au sommeil. Ludivine était sa priorité et il ne s’autoriserait pas de s’assoupir avant qu’elle ait pu s’endormir et qu’il soit sûr qu’elle ne fasse pas de cauchemar. Rappelé par le doux son de sa voix, un petit sourire étira ses lèvres.
« C’est vrai que c’est une région du monde assez dangereuse et pourtant si belle et variée ! J’ai été déployé dans diverses zones de conflit avec des types de paysages différents. Montagnes, plaines, littoraux… C’est si différent de ce qu’on a ici en Angleterre que tu ne peux qu’être constamment émerveillé. La nature est complètement différente et si étonnante. Malgré le climat très sec et chaud la journée puis glacial la nuit, il y a énormément de vie. Des fleurs magnifiques, des arbres majestueux, surtout dans les montagnes, et tellement de créatures magiques. Tu adorerais cette région du monde, j’en suis sûr. » Dit il en glissant son pouce sur sa main avec un léger sourire. « Une fois dans une mission, on était pris en pleine tempête de sable non loin de la mer. Ça devenait dangereux pour nous car on savait qu’on était en territoire ennemi donc on devait absolument trouver un abris pour éviter d’être pris pour cible. Pendant que mon unité essayait de se repérer avec les instruments moldus, je me suis éclipsé pour utiliser ma baguette et créer un bouclier de protection. C’est là qu’au milieu de la tempête je suis tombé nez à nez avec une femelle fléreur et sa portée, complètement perdus. J’ai fait tout mon possible pour les aider à en sortir en utilisant un sort de dissipation sur le sable. A chaque fois que je croisais une créature magique ça me faisait toujours un peu plus penser à toi… »
Ah oui donc toi tu veux pas passer ton bras autour de son épaule mais tu lui avoues clairement que tu pensais toujours à elle pendant la guerre ?! Bravo la cohérence. Merde…
Tentant de noyer un peu le poisson, Azrael enchaîna bien rapidement avant de demander.
« Tu es allée dans quels pays en Asie ? C’est une partie du monde que j’aimerais bien visiter également. En tant que touriste par contre. » Précisa-t-il avec un léger sourire un peu amusé, espérant que sa distraction fonctionne, du moins sur le moment.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 22 Déc - 20:51
I'll Be There In Your Darkest Nights
Azrael & Ludivine

« When everything was broken, the devil hit his second stride. But you remember what I told you, someday, I'll need your spine to hide behind for fear of moments stolen »
J’aurais voulu pouvoir m’allonger là et juste oublier le monde. La réalité m’avait rappelée à elle pour me montrer que le monde n’était pas aussi beau que je le voulais. Il y avait de la laideur un peu partout, je le savais. J’avais seulement toujours préféré l’ignorer. Je me disais que ce n’était pas nécessaire dans ma vie, alors pourquoi lui donner de l’importance. C’est ce que mes parents m’avaient appris quand j’étais plus jeune. Ça avait surtout pris son importance quand la notion de sang-de-bourbe me fut connue. Le monde sorcier m’avait été appris par Soledad, sa famille au départ et le reste m’était venu alors que je fréquentais Poudlard. J’y avais rencontré des personnes merveilleuses, d’autres qui l’étaient moins et celles-là, je les avais gardées à distance. J’avais toujours agit ainsi, laissant couler sur moi ce qui ne m’importait pas. J’aurais voulu agir encore ainsi ce soir-là. J’aurais voulu rester dans ma tête, m’y plonger tête première pour retrouver les souvenirs heureux qui y étaient entreposés. Des soirées en famille, mon premier baiser, ma première nuit avec Azrael, un coucher de soleil en Afrique du Sud ou un lever de soleil au Japon. Tout aurait été plus doux que de penser à ce qui venait de se passer chez moi. Je ne voulais pas y penser, mais j’avais été incapable de penser à autre chose. Les couleurs étaient trop vives, les sons étaient trop forts, les odeurs trop puissantes pour que je puisse les éloigner par moi-même. C’était sans compter l’aide qui arriva pour me sortir de ma torpeur terrifiante.

Mon ancien petit ami était arrivé à la rescousse comme il l’avait toujours fait. Le médicomage s’était souvent occupé de moi lors de nos années ensemble, mais il n’avait jamais eu à s’occuper de moi dans une situation de crise comme celle-là. Son passé avait toujours été bien mystérieux pour moi, il en parlait très peu, me disant seulement qu’il enviait ma famille qui était beaucoup plus saine que la sienne. J’avais vu ses bras marqués, nous en avions un peu parlé, assez pour me rassurer et pour le rassurer. Il n’en était plus là, c’est tout ce que j’avais eu besoin de savoir. J’avais été là, il avait pu me parler s’il en avait senti le besoin. Ces marques blanches sur sa peau douce m’avait fait de la peine. Comment un garçon aussi vivant, souriant et heureux avait pu en arriver là. Ça m’avait brisé le cœur. Il avait eu des démons, je m’en étais rendu compte et j’avais pris sur moi de faire en rempart entre lui et eux. Je voulais le faire sourire, je voulais le voir rire, je voulais le voir bien. Ça avait été ça à l’époque et malgré notre rupture, c’était encore ça. Depuis que je l’avais revu à la clinique, il avait pris l’initiative d’aider à soigner mon père, à le rendre plus confortable. Le blond avait toujours tout fait pour aider les autres, comme s’il devait prouver quelque chose aux autres. Il m’avait impressionnée à l’époque et il le faisait toujours.

Depuis ce fameux rendez-vous il y a de ça plus d’un an, j’avais gardé le sorcier à proximité, le plus que le permettait ce que nous étions devenus. De simples amis ? Dans une certaine mesure, mais j’avais pour lui une tendresse supplémentaire que je ne pouvais pas lui partager. Je m’étais gardée une gêne quant à ce que je lui partageais, jusque là. Cette catastrophe, cette peur qui m’habitait, était la raison que je me donnais pour combler ce trou, ce manque que j’avais. J’allais relier nos deux espaces séparés, pour un soir seulement, juste pour le moment. Je reprenais, pour me réconforter, mes souvenirs que j’avais laissés à l’abandon. J’allais réparer la fracture, rien de bien compliqué, un peu de tissu pour bander la blessure le temps d’une soirée, que je puisse me reposer et après je replacerais tout à sa place, dans la mesure du possible. C’était probablement une mauvaise idée, mais c’était la seule chose que je voulais après les examens qu’Azrael m’avait fait passer. Je pris la vitamine que le sorcier me donna, la fis passer avec de l’eau. L’ourson m’avait rendu la légèreté qui m’habitait habituellement, les soucis et les inquiétudes me semblaient bien loin. Je voulais du bien être, c’était tout ce que je demandais et je le demandai, littéralement, à mon ancien petit ami. Voudrait-il venir près de moi ? À voir sa réaction, il ne s’y était pas attendu. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il était probablement passé à autre chose il y avait de ça plusieurs années.

Il vint tout de même s’installer à mes côtés, faisant craquer le matelas qui ne semblait pas prêt à soutenir nos deux corps. Mon cœur sauta un battement quand il prit ma main et je me mis à respirer plus aisément que depuis mon arrivée à l’hôpital. Je le rassurai, lui disant que j’étais très bien et j’enchainai les paroles aux actes en appuyant ma tête sur son épaule. Je pris une grande inspiration, sentant son odeur qui me fit le même effet que l’ourson qu’il m’avait donné un peu plus tôt. Ma main dans la sienne, je la serrai tendrement en la caressant du pouce en ne faisant qu’exister, confortable, comme dans une boule de coton. Je l’écoutai me raconter une des dernières aventures de son rat et je lui dis que son rat l’adorait. Depuis que je l’avais traité alors qu’il n’avait que quelques semaines, je l’avais vu à quelques reprises et le lien entre eux-deux n’avait fait que se raffermir. Il me le confirma avec une autre histoire. Je souris doucement alors que j ‘imaginais bien le petit rat le suivre partout. Je l’imaginai endormi, comme il me le décrivait, dans une poche de son chandail. Je lâchai un petit rire en l’imaginant assistant sagement, de sa cachette, à la réunion avec les patrons de l’hôpital.

« Il n’a pas bougé de là ? J’imagine la tête de tes patrons s’ils avaient vu Formol pointer le bout de son museau. Ça aurait été particulier. »

Je tournai ma tête vers Azrael et mon regard croisa brièvement le sien, m”enveloppant toute entière dans leur noirceur. Il y avait bien longtemps que je ne les avais pas vus d’aussi proche. Ils étaient toujours aussi beaux, lumineux malgré ses iris à la limite du noir. Il était usé sur les bords, mais il était un vrai chef d'œuvre. Il débordait de lumière, comme un soleil complètement saturé, dégoûtant au sol. Ses fossettes, toujours aussi charmantes qu’à l’époque, me firent sourire à mon tour. Le calme, c’est ce qui nous entourait. J’oubliais les bruits ambiants, il n’y avait que nous, là, à ce moment précis. Je reposai ma tête sur son épaule et je laissai le silence nous entourer de ses bras réconfortants. Après quelques minutes de repos, j’interrogeai l’ancien soldat sur le Moyen Orient. C’était un territoire intriguant et attirant, mais redoutable vu les conflits qui y régnaient. C’est ce dernier point qui m’avait gardée à distance. Sans pouvoir y aller, je me disais qu’Azrael qui avait visité ce territoire pourrait m’en parler. Je savais bien qu’il ne s’y était pas rendu pour faire du tourisme, mais il avait tout de même vu ce que c’était. Je levai les yeux vers lui alors qu’un doux sourire s’accrochait à ses lèvres qui m’appelaient à grands cris. Je me concentrai sur son récit plutôt que sur mes désirs. Il avait vu du pays, plusieurs types de paysage. Je fermai les yeux alors qu’il me décrivait ce qu’il avait vu, ainsi, je pouvais essayer de l’imaginer à mon tour. Le terrain sec, de jolies fleurs, de grands arbres épars, des montages…plein de magnifiques choses à regarder. J’aurais aimé y être, s’il n’y avait pas eu les multiples zones de combat qui avaient attirées le blond. Je sentis le pouce du médicomage se promener sur ma main et je baissai les yeux vers nos mains enlacées, laissant un sourire nostalgique s’installer au coin de mes lèvres.

« J’en doute pas, ça a l’air splendide. Je t’envie un peu, je l’avoue. »

J’écoutai ensuite le médicomage me parler d’une mission en pleine tempête de sable. Il me parla du danger d’être trop visible de la recherche d’abri en territoire ennemi. Je stressais un peu alors que les mots continuaient de venir à mes oreilles. Je n’en revenais toujours pas que mon ancien petit ami aient vécu ça. Ça se voyait, dans sa façon de se tenir, sur son corps qui était plus costaud et dans le sérieux qu’il semblait avoir acquis. Mais malgré ces preuves, je restais toujours surprise. Je n’aurais jamais cru cela possible de sa part, mais la vie était ainsi. Nous avions changés tous les deux, nous avions vieilli, nous étions de vrais adultes maintenant, plus des adolescents ou des jeunes adultes qui avaient des plans flous de l’avenir. Nous pouvions nous raconter des aventures que nous avions vécues, malheureusement, chacun de notre côté. Je me doutais bien que l’histoire que le blond me racontait allait bien se terminer puisqu’il était assis à côté de moi, mais je restais nerveuse de savoir quelle était la finalité. Il avait risqué sa vie pour protéger son équipe par la magie. Je le reconnaissais bien là, prêt à tout pour son entourage. Mon coeur se serra un peu alors qu’il me disait avoir vu des fléreurs perdus, qu’il les avait aidés et surtout qu’il avait pensé à moi quand il avait vu des créatures magiques. Un peu plus tôt, il m’avait dit qu’il en avait vu beaucoup. À quel point avait-il pensé à moi quand il était là-bas ? Était-il vraiment passé à autre chose comme je le pensais ?

« Je suis fière de toi, tu m’impressionnes. Tu les as sûrement sauvés. Ton équipe et les fléreurs je veux dire. T’es un héros Aze’...j’ai souvent pensé à toi aussi je t’avoue. Je me demandais où tu étais, ce que tu faisais, si tu étais heureux. Maintenant, je sais que tu étais un héros à l’étranger. C’est spécial »

Je bougeai doucement ma tête sur l’épaule du médicomage, me détendant encore plus. Elle retrouvait la place qu’elle avait longtemps occupée, confortable, comme à l’époque.Je fermai mes yeux, me reposant un peu plus, sentant la fatigue me gagner petit à petit. Les émotions avaient été fortes durant la journée et ça commençait à me rattraper maintenant que j’étais plus calme. Je revins à moi alors que le médicomage me demandait où j’étais allée en Asie.

« Je suis allée en Birmanie dans un refuge pour les demiguises, j’y ai travaillé pendant quelques mois. Ce sont vraiment des créatures particulières, très douces, très timides. C’était situé près du delta de l’Irrawaddy. Nous étions complètement entourés de montagnes, c’était magnifique. J’ai passé quelque temps au Laos, près du mont Ra Cao à étudier les Re’em. Ils sont très rares, mais on m’avait parlé d’un homme qui pouvait me les montrer, si j’en étais digne. Je lui ai fait comprendre que mon intérêt était seulement scolaire, je n’en avais pas après eux. J’ai donc pu passer deux semaines avec eux. Je suis aussi allée à Hokkaido dans un territoire protégé pour les Occamys…j’ai beaucoup aimé passer du temps là-bas. J’ai dû y être un peu plus de six mois. Je suis certaine que tu aimerais y aller. Si t’as su voir de la beauté dans le désert, là-bas, ça t’aurait envouté. Le travail n’était pas simple, mais ça en a vraiment valu la peine. »

Je jetai un coup d'œil à Azrael, pétillante à raconter mon périple en Asie. Mes yeux en brillaient de plaisir. Je lâchai un bref soupir avant de reposer ma tête contre son épaule. Ce que ça me manquait tout ça. Pour le moment, c’était du passé. Peut-être qu’un jour je pourrais repartir comme ça, mais pour le moment, ma famille avait besoin de moi et c’était la seule chose qui importait. Les événements de la journée avaient rendu ma situation un peu plus incertaine, mais ça ne changeait rien. Même si je devais rester à  distance d’eux pendant un temps, aucune chance que je quitte le pays, pas avec les problèmes qui pleuvaient dernièrement. Mes yeux se fermèrent doucement alors que ma tête s'allourdissait en pensant à mes voyages, aux beaux paysages et à Azrael avec qui j'aurais aimé les partager.

(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 24 Déc - 12:55


I'll be there in your darkest nights
Ludivine & Azrael

Soirée du 21 novembre 2020
La raison pour laquelle Azrael redoutait tant de croiser ses proches à Sainte Mangouste tombait sous le sens. Malgré la peur de les découvrir dans un état de santé incertain, il se savait capable de prendre soin d’eux, de les soigner avec professionnalisme et une attention toute particulière. Son expérience dans l’armée avait été idéale pour cela. Plus d’une fois il avait été confronté aux blessures plus ou moins graves, parfois même à la mort, de ses camarades. Des hommes et des femmes avec qui il vivait au quotidien, passait littéralement tout son temps avec. Il avait appris à mettre l’affect de côté, tourner son inquiétude et leur amitié en force pour mieux faire son travail, réfléchir efficacement et plus vite dans l’urgence. Un véritable challenge qu’il avait été en capacité de relever et qui, maintenant, s’avérait d’une grande utilité dans son quotidien. Azrael était devenu un meilleur médicomage grâce à la guerre, grâce aux moldus. Une constatation qu’il se gardait bien de partager avec certains de ses collègues, bien au fait des tensions politiques de plus en plus grandissantes dans le pays, divisant l’opinion et causant la mort de nombreux sorciers. Preuve en était : Ludivine, sa belle petite Sweat Pea, malgré son sang moldu, avait atterri dans ses urgences suite à une attaque du Blood Circle à son domicile. Un cauchemar devenu réalité.

Prendre soin d’elle avait toujours été un rituel qu’Azrael aimait même si cela signifiait qu’elle était malade. L’excuse parfaite pour se montrer encore plus attentionné, passer plus de temps avec elle, la dorloter, se faufiler la nuit dans son dortoir pour lui apporter un peu de douceur quand elle se sentait fiévreuse. A l’époque, la maladie n’était qu’un concept innocent, passager et sans graves conséquences. Aujourd’hui, alors qu’il la retrouvait dans son service, Vi n’avait plus un simple rhume, une petite grippe ou une gastro, c’était pire. Elle était atteinte d’un mal contre lequel il ne pouvait rien faire si ce n’est lui apporter son soutien moral et physique. Même là dessus il était limité. Leur nouvelle relation l’empêchait de laisser libre cours à toute l’affection et tout l’amour qu’il éprouvait encore pour elle. Bridé dans ses gestes et dans ses paroles, Azrael avait composé de son mieux. Grâce à un mélange de professionnalisme et de petites attentions, il l’avait ramenée dans le moment présent, s’était efforcé d’apaiser son esprit en éliminant les rappels marquants des événements de la soirée tout en vérifiant qu’elle n’avait rien physiquement. Tenir ses mains, effleurer du bout des doigts sa joue ou doucement appuyer son front contre le sien. Voilà à quoi il était réduit. Lui qui mourrait d’envie de la serrer dans ses bras, de la couvrir de baisers, de longuement caresser sa belle chevelure blonde et l’envelopper de douces paroles. Rien de tout cela ne lui était possible. Il franchissait déjà de nombreuses limites en se montrant plus tactile que jamais avec elle. C’était juste pour ce soir, juste pour qu’elle se sente un peu mieux, juste pour la rassurer… Demain tout redeviendrait comme avant, « normal », froid et distant. Une constatation qui lui arrachait le coeur mais autant en profiter pour les quelques heures où ça pouvait durer.

Quelle ne fut donc pas sa surprise quand elle lui demanda de le rejoindre dans le lit. Si elle sollicitait sa présence à ses côtés c’était purement médical, non ? Il n’y avait rien à comprendre en plus, rien à déceler comme message caché… Azrael préférait ignorer sa petite voix intérieure qui lui hurlait qu’il était aveugle, qu’il se voilait la face et que Vi n’attendait qu’une seule chose : qu’il fasse un pas vers elle. Inconcevable pour l’ancien soldat qu’il était. Il lui avait brisé le coeur une fois, pourquoi voudrait-elle revenir vers lui au risque de ressortir une fois de plus blessée ?! Se l’interdisant formellement, il vint prendre place à ses côtés, se saisissant malgré tout de sa main dans la sienne, petit signe de sa présence et du soutien qu’il lui apportait en dépit de leur simple « amitié » affichée. Malgré la nervosité qu’il ressentait à être si proche d’elle, retrouver ce contact si familier, naturel et d’une douceur émouvante était soulageant. Vi semblait moins stressée, plus détendue, c’était presque comme s’il ne s’était rien passé. Il retrouvait les mêmes mécanismes qu’à l’époque, son pouce caressant sa main et glissant sur ses phalanges en lui racontant des petites anecdotes pour la faire sourire. Cette fois-ci, il cherchait son sourire pour plusieurs raisons : lui changer les idées, détendre l’atmosphère et atténuer sa propre nervosité. Quoi de mieux que de parler des frasques qu’il vivait avec Formol. Si Vi n’avait pas eu énormément l’occasion de le fréquenter, il lui avait suffisamment raconté de petites anecdotes de ce style pour qu’elle puisse se faire une idée du caractère attachant du rat. Petite récompense supplémentaire : Azrael réussit à la faire rire. Quand le son cristallin de son amusement retentit jusqu’à ses oreilles, le médicomage ne put s’empêcher d’afficher un large sourire, son coeur se serrant douloureusement dans sa poitrine.
« Il a dormi en boule dans ma poche pendant la majeure partie du temps et sinon il s’amusait à se promener sur mes genoux sous la table. T’imagines bien que j’étais un peu nerveux à l’idée qu’il commence à m’échapper pour leur grimper dessus. Ça aurait été un peu moyen. » Dit-il dans un nouveau petit rire attendri par le souvenir de ces péripéties avec Formol.

A l’instant où ses sombres prunelles pétillantes de nostalgie croisèrent celle de son premier amour, Azrael sentit son coeur se serrer douloureusement dans sa poitrine. Etre si proche d’elle, pouvoir détailler les traits de son visage, sentir son odeur et admirer son regard l’envahissait d’une sensation de manque presque insupportable. Il n’avait plus qu’une envie : glisser son bras autour de ses épaules et déposer un doux baiser sur le bout de son joli petit nez comme à l’époque. Quand tout était plus simple, plus naturel et moins douloureux. La question qu’elle lui posa permis à Azrael de se concentrer sur autre chose, détournant le regard de son doux visage. Il lui raconta alors avec passion ce qu’il avait vu, les types de paysages qu’il avait rencontré et partagea même avec elle cette petite anecdote avec la famille de fléreurs prise au piège dans la même tempête de sable qu’eux. La réaction de Ludivine l’amusa, lui rappelant à quel point ce qu’il avait vécu pouvait sembler extraordinaire d’un point de vue extérieur quand pour Azrael ça avait perdu tout aspect sensationnel. Tout en continuant de doucement laisser aller son pouce sur sa main, il murmura avec un sourire attendri.
« Tu sais ça n’était pas grand chose ça… Je n’ai pas eu de médaille. Du moins pas pour ça. »
Il marqua une brève pause, ces quelques mots se répétant encore et encore en boucle dans son esprit : j’ai souvent pensé à toi. Pendant tout ce temps il avait eu une place dans son esprit. Elle ne l’avait pas oublié. Tout en laissant un bref petit soupir lui échapper, Azrael murmura doucement en fermant les yeux.
« Je ne faisais que mon travail. C’était difficile, jamais très joyeux mais il y avait des moments plus calmes où on pouvait s’amuser. Penser à toi apportait un peu de douceur à mon quotidien. » Avoua-t-il à demi-mots, n’osant pas croiser son regard, préférant garder les paupières closes tellement cet aveux l’embarrassait et mettait à nue toute l’affection qu’il lui portait encore malgré les années. Pour noyer le poisson, il lui demanda de lui raconter quelques unes de ses propres histoires à l’étranger, curieux de découvrir les belles expériences qu’elle avait pu vivre de son côté.

A mesure que Vi lui racontait ses histoires, un large sourire étira progressivement ses lèvres et creusant ses fossettes, à la fois heureux pour elle et séduit par tout ce qu’elle avait vu. Il voyageait un peu grâce à ses mots à défaut d’avoir pu le faire en sa compagnie. Tous ces animaux magiques, toutes ces belles expériences qu’elle avait vécues… Ça le laissait rêveur lui qui avait soif d’aventure. Son regard croisa à nouveau le sien, admirant avec joie son air enthousiaste qu’elle affichait naturellement. Azrael vint alors poser doucement sa joue contre le haut sa tête, fermant les yeux à son tour.
« Je suis heureux pour toi Lu… Savoir que tu as pu explorer tant de paysages, rencontrer des gens passionnés comme toi et être au contact de créatures magiques. Ça dû être tellement enrichissant. » Souffla-t-il alors qu’un calme inédit s’installait progressivement en lui.
Au bout d’un certain temps, les lumières magiques de la pièce s’affaiblirent pour complètement s’éteindre quand Ludivine puis Azrael s’endormirent côtes à côtes sur le petit lit de la salle d’examen. Les heures passèrent quand, alerté dans son sommeil toujours partiel suite à son expérience dans l’armée, le médicomage sentit Ludivine commencer à doucement s’agiter à ses côtés. Aux aguets, il se réveilla complètement quand cette dernière sursauta, sortant probablement d’un cauchemar. Agissant par instinct, Azrael passa finalement son bras autour de ses épaules pour tendrement l’attirer contre son torse et s’allongea complètement dans le lit en l’enlaçant. Sa joue posée contre son front, il entreprit de doucement caresser ses cheveux, lui répétant d’une voix rassurante.
« Je suis là Sweat Pea. C’était juste un mauvais rêve. Tout va bien, rendors-toi… »
Sans relâcher son étreinte, il la berçait doucement, ses doigts glissant entre ses mèches blondes, envahi par son odeur si délicate. Azrael avait beau avoir le coeur qui battait à tout rompre dans sa poitrine, à la fois stressé par l’état de Vi et perturbé par leur contact, il affichait une assurance à toute épreuve pour mieux l’apaiser.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 24 Déc - 23:07
I'll Be There In Your Darkest Nights
Azrael & Ludivine

« When everything was broken, the devil hit his second stride. But you remember what I told you, someday, I'll need your spine to hide behind for fear of moments stolen »
Je devais l’avouer, quand j’avais été avec Azrael, à l’époque, j’avais beaucoup apprécié être dorlotée. Je n’étais pas une princesse, je ne l’avais jamais été. Je n’avais jamais eu peur de me salir pour aider mon père à soigner des bêtes dans des fermes, à aider une vache à mettre bas ou bien à mettre de l’huile de coude dans le travail. Quand j’avais été en Afrique ou en Asie, les lieux étant généralement des réserves naturelles, je ne vivais pas dans des hôtels, j’avais le strict minimum et j’avais apprécié m’en contenter. Ça m’avait permis de renouer avec l’essentiel et m’avait aussi aidée à relativiser certaines situations que certains pouvaient considérer comme de grands problèmes, alors qu’en fait c’était surtout un problème de bourgeois comme le disait si bien ma mère. Cependant, j’avais aussi été capable d’apprécier les différentes attentions que le sorcier avait eues pour moi à l’époque. Des potions de soin aux nuits de réconfort volées à l’insu des autres, malade ou pas, il n’avait jamais rechigné à passer du temps avec moi, sans crainte d’attraper ma fièvre par exemple. Il avait toujours été là, fidèle au poste. Il ne fallait tout de même pas croire que je n’étais pas reconnaissante, cette danse s’était toujours dansée à deux entre nous. J’avais pris soin du sorcier quand il en avait besoin aussi, et pas seulement. J’avais toujours aimé lui caresser les cheveux, lui voler un baiser à la volée ou bien l’aider à se détendre de toutes les façons possibles ou à réviser avant et pendant les examens.

Ce soir-là, par contre, je ne m’étais pas nécessairement laissée aller à tout ce que j’aurais voulu. Azrael et moi n’étions plus ensemble depuis des années et les limites de notre amitié étaient encore chambranlantes, comme si nous étions en train de construire le balai en plein vol. Le blond avait tout de même osé. Il avait tenu mes mains, avait collé sa tête à la mienne et avait caressé mes joues. Là, par contre, ce ne fut pas lui qui rendit floue notre limite à tous les deux, mais bien moi. J’avais décidé que mon bien être et mes envies du moment passaient avant nos limites personnelles. Nous étions tous les deux des adultes alors nous étions capables de faire la part des choses entre ce que nous étions et un partage de réconfort momentané. Je saurais faire la part des choses j’imagine. Et puis, l’objectif n’était que de l’avoir assis près de moi pour me donner un peu de sa chaleur humaine. En mon fort intérieur, je savais très bien que j’aurais voulu plus que ça. Ravoir le sorcier dans mon entourage avait allumé des feux que j’avais cru éteints depuis longtemps. Cependant, je ne me faisais pas d’idées, Azrael m’avait fait comprendre il y a longtemps que notre histoire n’était plus possible, alors je comptais me contenter de tout ce que je pouvais aller grappiller.

J’avais réussi à convaincre le médicomage de venir avec moi et je sentis tout de suite la différence quand il se colla près de moi. Ma main dans la sienne pour me réconforter, je me rendis compte que mon corps n’avait pas perdu l’habitude de l’avoir tout près. C’était étrange, comme de retrouver un ami perdu depuis longtemps, mais agréable et facile. Je jetai un coup d'œil à nos doigts enlacés et je ne pus me retenir de sourire en les voyant. Ma respiration se ralentit aussitôt, me rendant plus calme. Je ris doucement en entendant l’aventure de Formol qui avait joué les pirates en abordant un pull du sorcier. Il me rassura en me disant que son rat était bien resté invisible aux yeux de ses patrons. Il avait dormi et s’était promené sagement sur les genoux de son propriétaire. Quel sage ce rat !

« J’imagine très bien oui. »

Les yeux sombres du sorcier croisèrent les miens et j’y restai fixée quelques secondes, un sourire doux sur les lèvres. J’aurais voulu l'embrasser à ce moment, les effets de l’ourson réconfort chassant toutes mes peurs et mes angoisses. Son parfum m’entourait tout autant que sa chaleur qui me ramenait à une époque bien lointaine où il n’y avait que bonheur et simplicité entre nous deux. Je changeai la tension de place quand je sentis que les limites commençaient à tirer. Mon regard parti d’un côté, le sien et l’autre. Je fermai même mes yeux pour mieux imaginer les paysages que le médicomage me décrivaient. Ça semblait magnifique et très attirant si on laissait de côté les zones de combat qui l’avaient menées là-bas. Je me voilais la face un peu en laissant cette idée de côté, mais c’était de ça dont j’avais besoin ce soir-là. Je voulais de bonnes nouvelles, de belles histoires, de quoi me permettre de beaux rêves durant la nuit. Alors que j’étais impressionnée par son acte qui me semblait héroïque, il joua les humbles en me disant que ce n’était pas grand-chose. Il insinua qu’il n’avait pas gagné de médaille pour cet acte-là. Il en avait donc reçu pour autre chose ? Il était donc un soldat décoré pour en rajouter une couche ? Plus nous parlions, plus je découvrais une nouvelle facette du sorcier. J’apprenais à le connaître, petit à petit, et j’appréciais ce que je découvrais. Il n’était plus l’adolescent que j’avais connu il y a longtemps, il était maintenant un homme.

Ne me laissant pas le temps de poser de questions sur cette médaille mystérieuse, je notai l’information à quelque part au fond de ma tête pour l'interroger un peu plus tard. Il me mentionna que dans la confusion engendrée par la guerre qu’il avait vue et faite, il y avait eu de beaux moments, des moments calmes et des moments où il se permettait de penser à moi. Je jetai un coup d'œil au sorcier qui me tenait toujours la main et je vis ses yeux fermés. Ne pouvant voir ses prunelles noires et y sourire, je fis une légère pression de ma main sur la sienne avant de le caresser du pouce. J’avais apporté de la douceur dans son quotidien là-bas et lui le faisait à ce moment-là en me faisant cet aveu. Était-ce encore le cas ? Apportais-je encore de la douceur à son quotidien ou bien c’était seulement des pensées qu’il avait à l’époque pour se réconforter en zone de guerre ? À le sentir comme ça contre moi, je me disais qu’il y avait peut-être encore un peu plus que ce que nous laissions tous les deux paraître. Je me mis à raconter mes propres histoires et je regardai le blond tout au long. Je vis son sourire s’agrandir petit à petit jusqu’à ce que ses fossettes apparaissent. Mon coeur se serra en les voyant. Ce qu’il était beau.

Mon récit terminé, j’appuyai à nouveau ma tête contre l’épaule du sorcier et je sentis sa tête venir se reposer sur la mienne. Il me parla de mes expériences qui avaient dû être enrichissantes et c’était effectivement le cas. Je n’avais aucun regret. Aucun mis à part qu’il n’ait pas été là. En même temps, d’un autre côté, me serais-je découvert de la même façon s’il m’avait accompagnée ? Serais-je la même maintenant ? Sûrement pas. C’était un mal pour un bien quand on prenait du recul. Maintenant tous les deux silencieux, mes yeux se fermèrent et mon souffle devint de plus en plus tranquille jusqu’à ce que je finisse par m’endormir paisiblement appuyé sur Azrael. Mes songes étaient bercés de créatures magiques, de jolis paysages lointains et de moi partant à la découverte de ces nouveaux horizons. Cette paix prit fin quand les créatures autour de moi commencèrent à mourir les unes après les autres à cause de balles venant des armes des moldus qui nous encerclaient. Prise au piège, je ne savais plus quoi faire et je me figeai, me sentant impuissante puisque je n’avais pas ma baguette avec moi. La panique me prit, mon rythme cardiaque s’accéléra jusqu’à ce que je finisse par me réveiller, dans le noir dans un endroit que je ne reconnaissais pas. Je n’étais pas chez moi ! Que se passait-il ? Nerveuse, je me mis à regarder autour de moi, ne voyant rien dans la noirceur de la pièce. J’allais bouger quand j’entendis la voix d’Azrael qui était tout près de mon oreille. Je sentis ses bras venir m’entourer et m’installer contre lui, comme à l’époque. Je me forçai à ralentir ma respiration tout en entendant les douces paroles du sorcier. Il était là, tout allait bien, ce n’était qu’un mauvais rêve. Je sentis sa main passer dans mes cheveux et je retins quelques larmes en prenant de grandes inspirations. Il était là, tout allait bien. Je me rapprochai le plus possible du médicomage, sentant son torse sous ma tête, entendant son cœur battre rapidement. Tout allait bien, il était là. Un de mes bras vint l’entourer, m’y agrippant comme à une bouée de sauvetage. Il était là, tout allait bien. Je n’avais rien à craindre. C’est avec cette idée en tête, en sentant Azrael tout contre moi que je finis par me rendormir quelques minutes plus tard. Mon sommeil fut agité, mais le sorcier était là, faisant un rempart sécurisant contre mes peurs.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Revenir en haut Aller en bas
I'll be there in your darkest nights - Ludael II
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-