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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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The tricky science of muggles - Eirian :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Dim 12 Sep - 11:39
Muggles are so weird...
Fin novembre

Marché aux puces de Camden


Les avant-bras appuyés sur le garde-corps de sa terrasse, Rory observait une tasse de thé à la main, la ville de Londres se réveiller en douceur. Un dimanche matin de novembre comme un autre, morne au possible, un épais brouillard enveloppait le moindre relief à sa portée, glissant dans l’indifférence générale le long de la tamise comme pour se répandre à travers la ville. Il ingurgita le restant de sa tasse et poussa un profond soupir tandis qu’il replaçait les manches de son pull sur sa peau à nue, visiblement affectée par le froid glacial du petit matin. Si le temps était couvert, il ne pleuvait pas. C’est déjà ça… Il rejoignit la chaleur douce de son salon et tout en déposant sa tasse sur la table à manger, son regard se porta sur les nombreux parchemins et objets moldus répartis devant lui. Dernièrement, ses expérimentations en enchantement le poussaient toujours plus loin. Nouvelles techniques, nouveaux sorts, nouvelles finalités recherchées… Les échecs étaient nombreux. Un pas en avant pour cinq en arrière. La frustration commençait à se faire sentir aussi bien dans son attitude que dans ses dernières tentatives. Face à puzzle qui ne parvenait pas à résoudre pour l’instant, son impatience mêlée à de la colère prit finalement le dessus. Cédant à son impulsivité, le jeune Barjow se saisit d’un ordinateur portable calciné suite à sa dernière expérience et le projeta contre l’un des murs du salon, explosant ainsi l’appareil déjà fragilisé.

Face à toutes ses récentes déconvenues, il finit par se saisir de sa besace dans laquelle il fourra un carnet de notes, le téléphone portable qu’il utilisait pour passer incognito parmi les moldus et une liasse de livres sterling. L’objectif de la journée ? Se fournir en nouveaux objets d’expérimentations plus ou moins récents et surtout pouvant faire office de passe-partout. Avant d’enfiler sa veste, Rory prit le temps de fixer contre son avant-bras l’étui de son couteau rétractable. On ne sait jamais sur qui on peut tomber dans les rues de Londres. Si une baguette n’était clairement pas l’arme de défense la plus discrète, compte tenu de son mode de fonctionnement, un couteau en revanche était tout ce qu’il y a de plus commun. Discret et efficace, il se séparait rarement de ce modèle. Il finit par enfiler sa veste en cuir et une fois prêt, un claquement sonore retentit dans son appartement, le voilà partit.

Arrivant dans une petite ruelle isolée de tout passage il prit rapidement le temps d’observer que personne ne l’ait vu puis se mit en marche vers le marché aux puces de Camden. Il était encore tôt mais à peine arrivé dans la rue marchande, une foule de curieux se pressait déjà devant les nombreuses devantures des magasins. Avec le temps, Rory commençait à connaître le lieu comme sa poche, passant des heures et des jours entiers à se perdre dans les rayons étroits des petits commerces à l’odeur de poussière étouffante. Il avait toujours pris un plaisir immense à découvrir des objets toujours plus insolites les uns des autres, observant les moldus qui l’entouraient fouiller les étagères et bacs en quête de LA perle rare. Il ne pouvait s’empêcher par la suite de partir lui-même à la recherche de l’objet tant convoité, passant parfois des jours entiers à tenter de comprendre le fonctionnement et surtout l’utilité de ce qu’il avait déniché. Ils sont bizarres quand même ces moldus…

Rory passa bien toute sa matinée dans divers magasins de Camden. Ordinateurs portables et téléphones d’occasion, réveils matins anciens, rasoirs, ustensiles de cuisine… Il avait écumé une partie de ses adresses favorites pour refaire son stock, remplaçant en priorité les objets détruits dans ses expériences. Dans le lot, Rory avait toutefois trouvé quelques nouveautés en se basant comme d’habitude sur les moldus qui l’entouraient. Son butin en poche, il prit le temps de s’acheter une demie-pizza et prit la direction du parc adjacent au marché aux puces. Une fois installé sur un banc, plus ou moins à l’écart des passages, il sortit de son sac les objets les plus énigmatiques. Dans le lot : une petite boîte d’une quinzaine de centimètres de haut en bois, ce qui ressemblait à une clé usb mais composée de boutons étranges ainsi qu’un drôle objet en plastique vide avec une molette. Une part de pizza dans une main, l’objet dans l’autre, Rory les inspectait soigneusement sous tous les angles, tentant dans un premier temps de comprendre le fonctionnement de l’objet puis l’utilité que ce dernier pouvait avoir pour les moldus. Qu’est-ce que la magie pouvait faire que cet objet remplaçait ?! Un processus parfois long, frustrant, qui lui demandait un temps de recherche considérable malgré les connaissances dont il disposait déjà dans le domaine. Alors qu’il était plongé en pleine réflexion, ayant retiré le tiroir de la petite boîte en bois et actionnait la manivelle, une voix provenant de derrière lui le fit sursauter. « C’est un moulin à café ! » Mais de quoi je me mêle, putain ?! Il reposa sa part de pizza sur le carton dans un profond soupir d’agacement. Il fallait paraître crédible. Si n’importe quel moldu connaissait cet objet sauf lui, Rory devait expliquer sa fascination d’une façon ou d’une autre. Sur un ton plus que désagréable, il commença ainsi à rétorquer, une pointe d’agressivité se faisant sentir dans sa voix. « Merci je suis pas complètement con non plus, je sais ce qu’est un moulin à café ! J’inspectais le mécanis… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que son regard accrocha la silhouette familière qui se tenait derrière lui. Surpris de le voir ici, Rory fronça légèrement les sourcils, jetant un bref coup d’oeil aux alentours. « Eirian ? Qu’est-ce que tu fais dans le coin ? » Tout en replaçant les objets dans son sac, Rory lui fit signe de s’installer à ses côtés. Le fruit du hasard où non, la présence du jeune garçon ici tombait à pic. Sans trop savoir pourquoi, en même temps il n’avait jamais vraiment cherché à savoir, Eirian était incollable quand il s’agissait d’objets moldus. Rory se souvenait encore de la rapidité à laquelle il avait pu lui nommer les différents noms et fonctionnalités de certaines de ses trouvailles qui commençaient à lui faire perdre la tête. A croire qu’il en avait fréquenté bien plus que lui ou limite qu’un de ses parents l’était… Quand il fut assis à ses côtés, Rory reprit donc le moulin à café entre les mains, continuant de l’inspecter sous toutes les coutures et lui demanda, un peu dubitatif. « Pourquoi ils ont besoin d’un moulin pour leur café ? Ils ont pas du café normal ? » Il attendit à peine la réponse d’Eirian qu’il sortit les deux autres objets qui soulevaient bien des questions chez lui et les lui présenta. « Et ça ? Tu sais à quoi ça sert ?! J’ai jamais vu ces trucs… » S’il y avait bien une personne pour l’aider à les identifier c’était Eirian. Ses connaissances couplées à sa nature de sorcier permettaient à Rory de poser tranquillement toutes les questions qui lui passaient par la tête sans paraître complètement fou, attardé ou bien suspect. Idéal !
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Eirian Howl
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Lumos
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Mar 14 Sep - 21:51
The tricky science of muggles
« fin novembre 2020 »
Quelques étincelles jaillissent de ta baguette et s’éteignent presque aussitôt, feu d’artifice mort-né. Un vertige s’empare de toi, tandis que le picotement familier monte de ton nez, accompagné du goût lourd et ferreux du sang. Tu t’assois sur une table de la salle de classe déserte dans laquelle tu as décidé de travailler tes sortilèges, portes un mouchoir à ton nez pour enrayer le saignement et appuies ton front sur ta main libre, inspirant profondément et lentement jusqu’à ce que le brouillard s’estompe. Un juron file entre tes dents serrées. Tu n’arrives pas à t’y faire. Maintenant, au moins, tu sais à quoi sont dues tes sautes de magie, mais cela ne te rassure pas particulièrement. Les ressources du Blood Circle ne cessent d’augmenter et les sorciers te paraissent bien démunis à côté, incapables de contrer l’effet de leur technologie et notamment les neutraliseurs. En ayant passé tout l’été à Londres, tu as sans douté été particulièrement exposé, et tu en paies à présent les conséquences, sans compter tes allers-retours réguliers pour travailler dans les bars. Pour toi qui as toujours adoré les sortilèges et qui as toujours brillé dans cette matière, échouer dans ce qui jusqu’à présent était une évidence est difficile à digérer et particulièrement frustrant. Avec un peu de chance, les effets ne tarderont pas à s’estomper, mais dans l’intervalle, tu te sens quelque peu dépossédé de ta magie. Sensation pour le moins désagréable.
Ton regard court sur les pierres du château, puis sur la neige qui tombe lentement derrière les fenêtres, voilant tout de sa blancheur ouatée et de son silence si particulier. Ta dernière année ne se déroule pas aussi bien que tu l’espérais, tu as en grande partie perdu le sentiment de sécurité que tu éprouvais à Poudlard. À tes yeux, c’était l’endroit où ton père et le Blood Circle ne pouvaient pas t’atteindre. Mais ils ont réussi d’une certaine façon en te privant d’une partie de tes pouvoirs. Même si les derniers mois ont été plutôt calmes du point de vue des affrontements, au-delà de la disparition de Potter dont tu espères qu’il est toujours en vie, tu sens que ça ne va pas durer. Une sensation de malaise diffus ne te quitte pas. Te morfondre sur ta magie vacillante ne résoudra rien, alors il est temps de passer à une activité plus réjouissante.

D’autant que les jours filent à une allure folle : c’est déjà la fin du mois de novembre, Noël est dans un mois à peine, et tu n’es pas très à l’heure dans tes préparatifs de cadeau. Tu as décidé de gâter tes amis ; c’est la moindre des choses après tout ce qu’ils ont fait pour toi cette année, et une façon de les remercier. D’avoir travaillé deux mois pleins au cours de l’été a quelque peu renfloué tes finances, et tant pis si ta décision les font un peu replonger. Sean, Kayla, Sévastian, Abigail, Rose aussi… ils t’ont aidé et soutenu, et pratiquement sauvé la vie – ou du moins t’ont-ils évité de heurter le mur vers lequel tu fonçais, ce qui revient à peu près au même. Tout n’est pas réglé, loin de là, mais tu as l’impression d’avoir cessé de sombrer. La surface est encore loin, mais moins qu’il y a quelques mois, et c’est déjà bien.
Ragaillardi par ces pensées, tu rejoins rapidement la tour de Serdaigle et te prépares à gagner Londres – c’est là que tu as tous tes repères, tu connais les magasins et le plan de la ville surtout, tu sais t’en sortir en cas de mauvaise rencontre. Comme toujours, tu glisses ta baguette dans ton manteau et tu fixes ton couteau à ton bras, évites de laisser ton regard s’attarder sur les lignes blanches bien trop nombreuses qui le strient. Enfin paré, tu rejoins les cheminées particulières qui permettent de gagner Londres. Tu ne te risqueras pas à transplaner, sauf en cas d’extrême urgence.
Au moins, il ne neige ni ne pleut à Londres, même si tu retrouves le gris familier du brouillard d’automne, humide et froid. Les décorations de Noël accrochées au-dessus des rues et peuplant les vitrines essaient d’égayer l’atmosphère, mais elles te paraissent un peu incongrues, compte tenu de la guerre latente. Bien sûr, il faut bien se changer les idées et l’ambiance des fêtes de fin d’année atténuera sans doute la morosité ambiante, mais tu peines malgré tout à te mettre au diapason. Tout te paraît sonner faux, un peu forcé et trop clinquant. Visiblement, les Londoniens ne partagent pas ton opinion, à en croire la foule joyeuse qui peuple les trottoirs. Si tu espérais voir moins de monde un dimanche, c’est raté.
Tout en arpentant les rues et les magasins, tu ne relâches pas ta vigilance, les nerfs en alerte, comme toujours. Éviter de frôler trop de monde, esquiver les passants qui ont l’air prêts à te rentrer dedans plutôt que de dévier de leur route, t’assurer de ne croiser aucun visage connu du Blood Circle, qu’on ne te suit pas non plus… Tes réflexes entraînés depuis treize ans t’aident bien, mais au bout d’une heure de ce petit jeu, la fatigue te prend, s’ajoute à celle qui te pèse sur les épaules depuis des semaines.
Tu n’as pas beaucoup progressé dans ta quête non plus. Il y a des jours sans, et celui-ci a l’air d’en faire partie. Bien que tu aies conscience qu’il ne te reste que peu de temps, tu préfères renoncer. Tu n’as aucune envie de choisir des cadeaux en étant fatigué et énervé, c’est le meilleur moyen de passer à côté de ce qui pourrait plaire à tes amis.

Tes pas te mènent vers un parc que tu connais. Le brouillard s’est levé, mais le temps reste maussade, et tu ne serais pas étonné qu’il pleuve plus tard dans la journée. Au moins es-tu sûr de ne pas croiser grand monde et de pouvoir respirer un peu. Un poids quitte ta poitrine quand tu y entres. Les mains enfoncées dans les poches, ton sac à l’épaule, tu arpentes les allées tout en restant sur le qui-vive. Les rares promeneurs avancent à pas rapides, en route pour une autre destination, d’autres ont le nez plongé dans leur téléphone. Personne ne te prête attention. Au détour d’un chemin, tu tombes sur une silhouette qui te tourne le dos, mais te semble familière. En te décalant un peu, tu reconnais le profil de Rory Barjow, l’ami de Sean. Un sourire te monte aux lèvres lorsque tu remarques ce qu’il tient. Un moulin à café, qui a l’air de retenir son attention. À n’en pas douter, il est allé collecter des objets qui l’intriguent pour tenter d’en comprendre le fonctionnement. Tu t’avances d’un pas, lances à voix haute :

— C’est un moulin à café !

De là où tu es, tu perçois son soupir, et il ne tarde pas à te répondre avec un poil d’agressivité. Tu retiens le « Ah bon, vraiment ? » qui te brûle les lèvres quand il jette qu’il sait très bien ce que c’est. Il te reconnaît à cet instant.

— Salut ! Désolé de t’avoir surpris, j’aurais dû m’annoncer un peu plus.

Tu hausses les épaules quand il te demande ce que tu fais là.

— Il y avait pas mal de monde dans les rues, je cherchais un coin plus tranquille. La matinée a été fructueuse ?

À son invitation, tu prends place à côté de lui sur le banc, après un regard aux alentours. Vous n’êtes pas trop visibles des allées principales, c’est l’essentiel. Rory ne tarde pas à ressortir le fameux moulin à café.

— Oh, si, mais apparemment, le moulin fait ressortir tous les arômes du café, c’est bien meilleur que le café déjà moulu qu’on trouve en magasin. Tu peux aussi adapter la consistance, selon ce que tu préfères. Et c’est comme ça qu’on obtenait du café autrefois, quand il n’y avait pas encore de supermarché.

Tes connaissances en la matière restent limitées, tu n’en as jamais utilisé. À peine termines-tu qu’il exhibe de nouvelles trouvailles de son sac. Tu trouves toujours intéressant la façon dont les sorciers considèrent la technologie moldue… et à quel point ils y sont étrangers aussi. Tu navigues sans mal entre les deux mondes à présent, mais parfois, tu as l’impression d’évoluer sur deux planètes différentes.
Tu reconnais le premier objet au premier coup d’œil, ça faisait longtemps que tu n’en avais pas vu. Quant au deuxième… tu es plus incertain. Un cutter sans lame ? Mais non, c’est trop étroit, et surtout beaucoup trop rond. Le plastique est trop fragile également. Tu reviens au premier.

— C’est ce qu’on appelle un lecteur MP3, c’est pour écouter de la musique. Ça fonctionne comme une clé USB, tu vois ? Tu le branches sur ton ordinateur, tu charges les morceaux dessus et tu peux les écouter partout. Ça commence un peu à dater, c’était surtout utilisé entre 2000 et 2010, par là.

Tu désignes l’espèce de tube à molette.

— Ça, par contre, je vois moins. Tu peux me le passer ?

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The tricky science of muggles - Eirian 21013008104866668 The tricky science of muggles - Eirian M-daille-Eirian

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Anonymous
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Ven 17 Sep - 21:54
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Se retrouver parmi les moldus avait quelque chose de grisant pour Rory. Était-ce car il passait inaperçu, que sa silhouette tout comme son nom de famille n’évoquaient rien aux passants. Peut-être bien qu’il s’agissait de ce sentiment de libération qu’il éprouvait en arpentant les rues mordues de Londres. Celui-là même qui poussait le jeune Rory à s’échapper chez Eliza durant son enfance. Pendant quelques heures il pouvait prétendre être un jeune garçon tout ce qu’il y a de plus normal. Bien loin des sévices de son père et frère aîné, c’était sa bulle d’oxygène. Un lieu pour à la fois s’éloigner de l’atmosphère toxique qu’il régnait chez les Barjow et assouvir sa curiosité sans fin. Adieu pression de se conformer à un idéal auquel il n’adhérait pas. Il pouvait s’autoriser l’espace de quelques heures le luxe de quitter le masque. Un masque qui, avec le temps, était devenu partie intégrante de son identité. Les bulles d’oxygène s’étaient raréfiées, elles avaient éclaté les unes après les autres, le laissant suffoquer. D’une certaine façon il était vraiment devenu un Barjow. A quelques détails prêts.

Pouvoir ainsi arpenter les rues moldues, partir en quête d’objets toujours plus insolites (aux yeux d’un sorcier), se renseigner sur les avancées technologiques et leur monde, infiltrer leurs universités, laboratoires et institutions… Tout cela n’était possible que grâce à sa boutique. Sans elle, la fascination de Rory pour le monde et les innovations moldues ferait probablement tâche. Un sang-pur, héritier d’une famille de renom qui fricote avec des non sorciers ?! Ce n’est pas sérieux ! Alors qu’avec Barjow & Beurk : bien sûr qu’il a besoin de tout savoir sur eux ! The more the better. Quoi de mieux que des objets moldus à enchanter pour ne pas se faire repérer ? Toujours avoir une longueur d’avance sur la concurrence. Voilà comment il les voyait : de la simple concurrence. Bien loin de se sentir menacé ou même d’être écoeuré par eux et leur absence de magie, il préférait en apprendre le plus possible afin d’être prêt à toute éventualité. Voilà pourquoi il aimait tant fouiner dans les boutiques d’antiquités et dénicher des petites perles rares. Les moldus avaient ce « défaut » de très facilement délaisser leurs innovations passées au profit de nouvelles avant de revenir aux précédentes par… Nostalgie ? Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, pas vrai ?! Ils sont pas logiques ces moldus…

Cette fois-ci encore, la chasse au trésor avait été plus que fructueuse. Une matinée bien rentabilisée qui promettait de nombreuses heures d’expérimentations à présent. Il ne lui restait plus qu’à trouver les parfaites incantations pour ne pas ruiner le fruit de son travail et pouvoir proposer en boutique ces petites nouveautés. Alors qu’il tentait de comprendre l’utilité du premier objet, mangeant progressivement sa pizza, Rory imaginait déjà les utilisations possibles. Il savait de source sûre que cet objet allait dans la cuisine avec une place de choix sur le comptoir. Probablement comme décoration ? Ou du moins avec une utilité réduite et apprécié pour son côté vintage. Peut-être oui… Mais à quoi ce truc peut bien servir ? Alors qu’il entendit la réponse jaillir derrière lui, il afficha un mépris puant, prêt à se débarrasser de l’insolent qui venait l’importuner. Moldus ou sorciers, aucune différence, ni les uns ni les autres ne pouvaient s’empêcher de fourrer leur nez dans les affaires des autres. C’est en découvrant la silhouette d’Eirian qu’il stoppa le flot d’insultes prêt à jaillir d’entre ses lèvres. Il est vrai que si le jeune homme s’était annoncé, Rory n’aurait pas été aussi désagréable avec lui. Sans vraiment faire de remarque à ce sujet il l’invita à s’asseoir à ses côtés, ils étaient deux à rechercher un peu de tranquillité, l’endroit était tout trouvé ! « On peut dire ça oui ! J’ai récupéré un stock d’ordinateurs et téléphones portables d’occasion, pas mal de différents réveils matins un peu vintage, des rasoirs, quelques ustensiles de cuisine plus ou moins décoratifs et trois trucs dont ce moulin à café du coup. » Comprenant difficilement à quoi un moulin pouvait servir pour faire du café puisque les moldus en achetaient déjà du tout fait dans des supers-marchés, il demanda donc à Eirian à quoi exactement servait cet objet, lui qui semblait s’y connaître. Perplexe, sa réponse ne l’aida bien plus. Faire ressortir les arômes ? La consistance ? Il lui parlait en chinois. En même temps au pays du thé… Il fronça légèrement les sourcils puis préféra immédiatement lui présenter la suite de ses trouvailles.

Si Eirian et Rory se connaissaient très peu, surtout par le biais de Sean à vrai dire, l’héritier Barjow avait cependant constaté l’appétence du jeune Serdaigle pour les enchantements ainsi que ses connaissances drôlement poussées du monde moldu. Pourquoi ? Rory ne se formalisait pas de ce genre de détails. Il se foutait bien de comprendre d’où lui provenait son savoir du moment qu’il pouvait l’exploiter au besoin et c’était exactement l’aide que lui apportait parfois Eirian. Quand il ne savait que chercher sur Internet, que ses propres connaissances étaient limitées et que la question semblait beaucoup trop « conne » à poser à un vendeur, il se tournait vers lui. Un dispositif pour écouter de la musique ?! Étonnant. Inspectant le fameux lecteur MP3 sous toutes les coutures, il finit par retirer le petit capuchon cachant la fameuse clé USB. Ça ok, je vois. Son attention se porta à présent sur les différents boutons et la petite molette du dessus. Ce fut le logo « play » qui lui rappela soudain le lecteur CD qu’il avait découvert à l’époque chez Eliza. De ce temps là, toute nouvelle innovation avait quelque chose de tellement révolutionnaire qu’il n’était pas rare que même des moldus les découvrent, fascinés par l’avancée technologique. Une époque bien révolue où il fallait sortir d’une grotte pour ne pas reconnaître un banal lecteur MP3. Rory se contenta donc d’une petite moue, hochant vaguement la tête. Si ce truc remonte au début des années 2000, pas sûr que ça soit bien utile. Qui voudrait revenir à ça quand on peut écouter de la musique en illimité sur son téléphone ?! Un peu dépité, il passa donc à Eirian le dernier objet qui l’intriguait et qu’il n’avait encore jamais rencontré. « T’as jamais vu ce truc ? J’ai trouvé ça à côté de ciseaux et de stylos à plumes. C’est surtout des enfants qui semblaient s’y intéresser. Apparement ça leur est « utile ». Je sais pas si ça peut t’aider comme info… » Rory avait beau regarder l’objet sous tous les angles, il ne parvenait pas à avoir la moindre idée de l’utilité du bout de plastique. Peut-être lui manquait-il une partie pour comprendre ? D’un geste distrait il croqua à nouveau dans sa pizza avant de réaliser. « Au fait, t’en veux un bout ? » Demanda-t-il en présentant le carton contenant les parts de pizza bien chaudes qu’il venait tout juste d’acheter. « Sers-toi si tu as faim. » Son attention se reporta immédiatement sur l’objet qu’Eirian tenait à présent dans les mains, ne parvenant pas à lâcher l’affaire. « Cela dit, il manque peut-être un bout. Il est pas « complet » avec ce machin là qui monte et descend… Ça doit bien servir à faire avancer et descendre quelque chose. » Pensif, il resta silencieux un instant, engloutissant sa part, obnubilé par l’idée de trouver l’utilité de ce drôle d’engin. Rory finit par reprendre la parole en appuyant son dos contre le dossier du banc, reprenant un bout de pizza. « Après si tu connais pas c’est pas grave. C’est pas comme si t’étais un né moldu après tout ! » Lâcha-t-il avec un léger rire amusé. « D’ailleurs, comment tu connais tant de choses sur eux ? T’es sang-mêlé ? » Demanda-t-il innocemment, se fichant au final pas mal de la pureté ou non de son sang, principalement préoccupé et intrigué par la source de son savoir.
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Eirian Howl
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Lun 20 Sep - 21:12
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« fin novembre 2020 »
Traîner dans les rues de Londres après avoir passé un certain temps côté sorcier te crée toujours une impression étrange. Ces derniers mois, tu n’es venu pratiquement que pour le travail ou l’Ordre, et tu n’as guère prêté attention à l’environnement, au-delà de ta sécurité. Tu ne t’y sens pas étranger, non, pas vraiment, parce que ça reste le monde dans lequel tu as grandi et que tu en maîtrises largement les codes, mais tu perçois alors d’autant mieux le décalage entre les univers, la technologie omniprésente d’un côté, l’éclairage permanent, le bruit de la circulation, la foule pressée et brouillonne, les tenues branchées, et la magie de l’autre, les enseignes anciennes, les rues plus petites et plus paisibles, rarement bondées, les robes sorcières et les chapeaux pointus. Comme si d’un pas de côté tu passais du XIXe au XXIe siècle, et c’est étrange de voir comment les deux cohabitent – ou ne cohabitent pas, plutôt –, ça te donne l’impression de changer de plan d’existence. Tu comprends les sorciers qui ont du mal avec la technologie moldue ; pour la plupart, elle n’a juste aucun sens ou fait peur, comme les progrès techniques de la fin du XIXe effrayaient les gens d’alors. Ce n’est même pas un décalage de génération, c’est pire que ça. Une inadéquation complète pour la majorité des sorciers, une incompréhension totale. Et pour les moldus… ils sont peut-être plus habitués à l’idée de la magie, du fait des innombrables textes et films qui l’évoquent, mais le passage au fait qu’elle existe réellement n’est guère évident. Au final, vous n’êtes pas nombreux à être comme toi, aussi à l’aise dans un monde que dans l’autre, à en maîtriser la plupart des spécificités. Même les sangs-mêlés ont souvent grandi dans un environnement empreint de magie, tournés vers la sorcellerie, pour dissimuler au mieux leurs pouvoirs.
Tu te réhabitues sans mal au monde moderne, mais c’est toujours un mystère pour toi la façon dont les sorciers arrivent à… zapper, en quelque sorte, son existence, alors qu’il est tout autour d’eux, que le Chemin de Traverse est en plein cœur de Londres et que les élèves de Poudlard prennent le train à King’s Cross. Alors, certes, le Poudlard Express a une allure ancienne, mais il y a tout le reste autour… Parfois, tu as l’impression qu’ils ne le voient tout simplement pas. Bien peu d’entre eux s’y intéressent, même maintenant que le secret magique est tombé, alors qu’il y aurait tant à gagner si les deux mondes arrivaient à se comprendre, à mieux se connaître, aussi. Mais ça… tu sais bien quelle idéologie a longtemps imprégné le monde sorcier, même sans être au pouvoir, et tout est loin d’être gagné même encore aujourd’hui. Tu t’es pris bien assez d’insultes sur la nature de ton sang pour savoir ce qu’il en est.


Tu aimes la ville, mais elle te laisse toujours un sentiment ambivalent, entre familiarité et danger omniprésent, surtout maintenant que le Blood Circle sait à quoi tu ressembles et que tu peux les croiser au moindre coin de rue. Tu y as passé quelques années globalement heureuses avec ta mère, malgré l’angoisse permanente d’être retrouvés, mais c’est aussi là que tu as tenté de survivre quand tu t’es retrouvé seul et à la rue. À présent, tu en connais la majorité des recoins, explorés pendant tes nuits et tes journées d’errance, et tu sais les exploiter pour fuir, tu sais où trouver les immeubles en travaux ou les squats où te réfugier. C’est ce qui fait que tu y restes malgré le danger, que tu ne tentes pas ta chance dans d’autres grandes villes du pays, où le Blood Circle est peut-être moins présent. Enfin… la pensée te frappe à retardement. C’est peut-être du passé tout ça ? Sean t’a proposé de t’accueillir pour les vacances de Noël. Peut-être que ça s’étendra à l’été prochain aussi ? Tu n’as pas osé lui demander, mais tu l’espères.

Tu te laisses porter par tes pas, tes idées de courses en tête, sans vraiment réussir à te focaliser dessus. Sans rien trouver qui te convienne non plus. Rien ne va, rien n’est assez bien. Et les décorations clinquantes, les cris des enfants, les adultes pressés que tu dois sans cesse éviter te hérissent les nerfs. Non, vraiment, c’était une mauvaise idée de venir un dimanche, mais en semaine, ce sera plus compliqué. Un soir peut-être ? Cette impression de perdre du temps te frustre et n’arrange pas ton humeur. Tu finis par renoncer, tu n’arriveras à rien de bon, et tu ne veux pas que ta nervosité se retrouve dans tes choix. Tes amis méritent mieux que ça.
Tu atterris dans un parc où tu es sûr de trouver un peu de calme en cette saison, surtout avec la grisaille qui s’étend encore sur Londres. Enfin, un peu de calme et de silence. Tu inspires profondément en remontant les allées et ton agitation s’apaise. Ta vigilance ne diminue pas en revanche, mais elle ne le fait jamais, ton corps sans cesse à l’affût de la moindre anomalie, du moindre bruit inattendu, du moindre mouvement, du moindre changement autour de toi qui pourrait appeler une réaction immédiate.

Au détour d’une allée, tu reconnais Rory Barjow, en train d’étudier un moulin à café, sans doute après une matinée fructueuse dans les rues de Londres. Tu ne le connais que très peu, après l’avoir rencontré chez Sean l’été précédent. Assez pour savoir qu’il se passionne pour les objets moldus et qu’il est doué pour les enchantements – ta spécialité à toi aussi, tu as toujours majoré en sortilèges et tu adores en découvrir de nouveaux, épluchant sans fin les grimoires de la bibliothèque de Poudlard. Tu restes cependant méfiant : tu connais son nom, sa famille, leur réputation, la boutique sur l’Allée des Embrumes. Son amitié avec Sean est un point positif, certes, mais certainement pas assez pour que tu renonces à ta prudence. En conséquence, tu acceptes de lui parler des objets moldus pour qu’il te montre quelques enchantements en échange – même si pour l’instant tu restes un peu sur ta faim.

Ton intervention te vaut une réponse désagréable avant qu’il ne te reconnaisse. Tu admets que tu n’apprécierais pas non plus qu’on te prenne par surprise ainsi – si tant est qu’on puisse encore réellement le faire. Tu t’installes à ses côtés. Matinée plus que fructueuse, effectivement. Il est l’un des rares sorciers à s’intéresser à ce point au monde moldu et surtout à sa technologie. Il y en a vraiment peu qui ne te regardent pas avec de grands yeux quand tu parles d’ordinateur.

— Ah oui, c’est riche et plutôt diversifié, tu vas avoir de quoi faire. Tu as déjà des idées ? Ou c'est seulement pour les étudier ?

Tu lui expliques le rôle du moulin à café, mais il n’a pas l’air plus convaincu que cela. Tu n’y connais pas grand-chose non plus, tu te contentes très bien du café de supermarché, et à Poudlard… les rares fois où tu en prends, tu ne sais pas trop d’où il vient.
Au tour du lecteur MP3. C’est presque étrange d’en revoir un, maintenant que pratiquement tout passe par les Smartphones. À la limite, pour ceux qui fonctionnent à pile, cela peut leur accorder une plus grande autonomie que les téléphones, mais si c’est pour écouter en boucle les cinq ou six heures de mêmes chansons… À l’époque, pourtant, c’était révolutionnaire, tellement plus pratique que les baladeurs CD qu’on trouvait encore.
Quant au dernier objet… Tu restes un peu perplexe. Sans ce que contenait le tube de plastique, c’est compliqué de définir son usage. Il se trouvait à côté de stylos à plume. Un objet scolaire, donc ? Ça t’évoque quelque chose, comme les porte-mines qu’on fait glisser pour obtenir plus de mine à mesure qu’elle s’abîme. Et puis… Il y avait des gommes qui allaient avec. Des gommes en tube.
L’objet en main, tu fais jouer la molette. Ça pourrait bien être ça.

La voix de Rory te tire de ton examen. Il te propose des parts de pizza, tu secoues la tête. Il est encore un peu tôt pour que tu aies faim. Et même si tu t’es stabilisé de ce côté-là, tu ne prends pas de risques.

— Non merci, c’est gentil. J’ai peut-être une idée pour ce truc.


Alors que tu sors ton téléphone, il précise que ce n’est pas grave si tu ne connais pas. « Ce n’est pas comme si t’étais un né-moldu ». Comme si c’était absolument inenvisageable. Un Barjow qui s’intéresse à la technologie moldue, certes, mais qui n’oublie pas pour autant les idées de sa famille. Tu serres les dents, te concentres sur ta recherche. Bingo. Ses paroles suivantes ne te plaisent pas davantage. Sang-mêlé, bien sûr. Tu relèves la tête, lui rends la gomme vide. D’abord, ce sujet-là.

— Oui, il manque une bonne partie. C’est une gomme, en fait. C’est pour effacer tout ce qui est crayon papier. Tu la fais descendre à mesure que le bout à l’extérieur s’use. Mais là, il te manque toute la gomme qui aurait dû être à l’intérieur.

Tu marques une légère pause. Tu n’as pas l’intention de nier, tu t’es assez battu dans les couloirs de Poudlard au fil de ta scolarité pour faire ravaler leurs insultes aux sang-pur – et le fait d’être bien meilleur qu’eux en sortilèges a toujours eu le goût d’une revanche satisfaisante. Qu’ils t’accusent donc de ne pas être un sorcier après ça ! Alors, certes, dans le contexte actuel, tu ne le hurles pas sur les toits, tu n’es pas idiot avec les mangemorts qui rôdent et qui voudraient bien te remettre à ta place, mais tu ne détournes pas le sujet quand ça vient sur le tapis. Tu reprends plus froidement, en le regardant en face.

— Par contre, je suis bien un né-moldu et je ne connaissais rien au monde magique avant d’arriver à Poudlard. Est-ce que ça te pose un problème ?

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Jeu 23 Sep - 20:54
Muggles are so weird...
Dans le bordel organisé qui régnait dans son arrière boutique, Rory avait pris la fâcheuse et merveilleuse idée d’entasser une multitude d’objets moldus. On y trouvait de tout. Des plus banaux aux plus originaux et inutiles. Son préféré ? Le repulpeur de lèvres japonais. Il n’y avait aucune utilité scientifique prouvée à ce simple objet en plastique qu’il n’avait jamais osé placer dans sa bouche tellement l’odeur de pétrole qui s’en dégageait lui donnait la nausée mais le simple concept l’amusait énormément. Décidément, la vanité ne connaissait pas de camp. Moldus comme sorciers, ils avaient tous recours à des petits « trucs » pour modifier leur apparence ou gommer les signes de l’âge. La magie aidant ces petites transformations de façon bien plus efficace, cela allait sans dire. C’était donc pour répondre à cette fascination que toute une partie de ses étagères étaient dédiées à stocker ses trouvailles moldues pour les utiliser par la suite dans ses expériences ou tout simplement les étudier. Si se rendre sur le terrain faisait partie intégrante de son travail en tant qu’enchanteur, comprendre les mécanismes, analyser et expérimenter occupait également une grande partie de son temps. Une perte de ressources et d’énergie selon son père qui n’avait découvert que très tard l’intérêt que son héritier portait à la technologie moldue. Une honte même ! A la question « pourquoi ? », la réponse pleine de pragmatisme de Rory avait clôt une bonne fois pour toute le débat : l’argent. Voilà un des rares points communs entre Barjow père et fils. L’appât du gain. Les chiens ne font pas des chats, n’est-ce pas ?! Si Rory était principalement attiré par l’ingéniosité moldue, leur façon de répondre à un problème par leur inventivité et la technologie dont ils disposaient, il ne perdait pas de vue les bénéfices qu’il pouvait en retirer.

C’était cette même ingéniosité, cet intérêt non dissimulé combinés à ses talents en enchantements qui avaient fait de lui la référence qu’il était à présent. Quand même le Ministère de la magie fait appel à vos services pour penser et confectionner des artefacts, c’est plutôt bon signe. Rory avait d’ailleurs récemment accepté la mission qu’un membre du Conseil, William Ombrage, lui avait confiée. Un travail de taille, complexe et dont les répercutions pourraient être significatives pour le monde sorcier dans sa lutte contre le Blood Circle. Cela faisait un peu moins de deux semaines qu’il travaillait d’arrache pied dessus, ne sortant que très rarement de la boutique ou de son appartement pour s’aérer l’esprit. Quand il était sur un projet, Rory perdait facilement la notion du temps et de l’espace. Incapable de se situer, de ressentir la fatigue ou la faim. Généralement il fallait qu’il se blesse bêtement dans un retour de sortilège, un sort avorté ou une explosion pour daigner faire une pause et fermer l’oeil quelques minutes. Ombrage ne s’était pas trompé en lui confiant cette mission. Au delà de l’intérêt pour les siens, Rory travaillait principalement pour le défi que cela représentait et… Surprise, surprise : l’argent. Bah quoi ? Y a pas de mal à penser à soi, non ? Cette petite escapade dans le Londres moldu était donc une véritable bouffée d’air frais, une rupture avec les jours passés à tester et expérimenter. Bien que la fatigue se lisait sur ses traits tirés, il gardait une certaine forme d’énergie, principalement alimentée par sa soif de connaissances et de découvertes. Sa curiosité maladive avait d’ailleurs été en partie étanchée suite à toutes ses trouvailles de la matinée.

Contrairement à son habitude, Rory avait opté ce jour là pour un déjeuner dans le parc jouxtant le marché aux puces de Camden, prenant ainsi le temps d’observer son butin et notamment trois objets qu’il n’avait jusque là jamais encore rencontré. Du moins c’est ce qu’il avait prévu de faire avant qu’on ne l’interrompe. Une ingérence que Rory accueillit par sa légendaire agressivité verbale pour finalement se rendre compte que l’importun n’était autre qu’Eirian. S’ils s’étaient déjà croisés à quelques reprises, se rencontrant par l’intermédiaire de Sean, l’héritier Barjow avait toujours fait preuve de méfiance envers lui, notamment depuis qu’il témoignait un intérêt croissant pour les enchantements qu’il pratiquait. Entre secret professionnel et manque de confiance légendaire, il n’avait jamais vraiment fourni d’aide significative à Eirian, préférant rester évasif et profiter des connaissances du jeune homme. Véritable source d’informations pour tout ce qui touchait au monde moldu, Rory avait pris l’habitude de faire appel à lui dès qu’il se retrouvait coincé dans ses recherches et hypothèses. Cette fois-ci, pas besoin d’aller à sa rencontre. Le hasard fait bien les choses ! Il obtint donc immédiatement la réponse à sa question bien que cela ne l’avançait guère sur l’utilité d’un moulin à café. A la question d’Eirian concernant ses trouvailles du jour, Rory secoua dans un premier temps la tête. « Je connais déjà tous ces objets, c’est pour travailler dessus et les proposer en boutique. Ça va être du grand classique : espionnage, modification de l’humeur et des sentiments sans passer par une potion et altération des perceptions. Cela dit, j’ai réussi à trouver un PC qui remonte au tout début des années 2000 et j’avoue que je suis curieux de découvrir la différence qu’il peut y avoir avec les versions modernes. » Un travail un poil rébarbatif mais qui payait et intéressait toujours. Il suffisait de voir le nombre de commandes qui s’accumulaient pour un ordinateur ou un téléphone portable enchanté. Par contre trouver quoi faire d’un moulin à café c’était une autre histoire.

Quand il fut question du lecteur MP3, la première réaction de Rory fut le dépit, il changea bien vite d’avis, percevant le potentiel inexploité d’un objet vintage tel que celui-ci. Si ses clients venaient principalement le voir pour les potions, poisons et enchantements d’objets, certains étaient avant tout à la recherche d’une perle rare. L’objet peu commun, enchanté ou non, qui possédait une histoire. Ce lecteur MP3 désuet avait donc tout pour plaire : c’était un morceau d’histoire dans l’évolution de l’écoute de musique moldue, un petit bijou de technologie refourgué au second plan. Il voyait déjà à quel type de client il allait pouvoir sortir son baratin. Ces vieux sorciers avides de pièces rares, d’antiquités sur lesquelles s’extasier et exhiber lors de soirées mondaines. Ils étaleraient leurs présupposées connaissances dans le domaine pour épater la galerie, se faisant mousser avant de ranger l’objet jusqu’aux prochains visiteurs. Génial putain ! Ça va partir à prix d’or cette merde. Il ne restait plus qu’à espérer que le dernier objet que même Eirian semblait ne pas connaître soit aussi « vieux » et à présent peu utilisés par les moldus. Face à son air dubitatif, Rory tenta de l’aider en lui donnant quelques indications de la section dans laquelle il l’avait trouvé. Une gomme ? C’est quoi ce truc encore ? Bien que le sorcier lui fournisse quelques explications quand à l’utilité de la fameuse gomme en question, le concept même lui échappe. Rory sortit donc son téléphone portable et chercha à son tour des images de gomme afin de mieux se rendre compte de l’objet dans son ensemble. Il fit rapidement défiler les résultats jusqu’à tomber finalement sur le tube vide qu’il tenait dans ses mains. « Ah ! Bah oui… C’est original comme machin. » lâcha-t-il en continuant d’observer le bout de plastique dont il faisait avancer et reculer la molette dans un geste répétitif presque compulsif.

Bien loin des préoccupations qui semblaient à présent agiter Eirian, Rory finit sa part de pizza, rangeant son téléphone dans sa poche. Le porte-gomme dans les mains, réfléchissant à ce qu’il allait bien pouvoir en faire, les paroles du jeune homme lui firent l’effet d’un choc. Né-moldu ?! Il manqua de s’étouffer avec le morceau de pizza qui lui restait en bouche, toussant un peu pour mieux pouvoir avaler sa bouchée. Sans cacher son étonnement, il reporta son attention sur Eirian. « Me poser un problème ? Pourquoi ça me poserait un problème ? Parce que je suis un sang-pur ?! » Un bref rire quitta ses lèvres tandis qu’il leva les yeux au ciel, signe de l’agacement que de telles insinuations pouvaient faire naître en lui. « C’est pas parce que je m’appelle Barjow qu’automatiquement je suis un partisan de la pureté du sang et toutes ces conneries élitistes et arriérées. Il me semblait simplement avoir entendu dire que t’étais sang-mêlé, c’est tout. » Rory marqua une brève pause, en profitant pour ranger le lecteur MP3 ainsi que le porte-gomme dans le sac posé à ses pieds. Il pouvait comprendre la défiance d’Eirian à son égard. La pureté du sang était un sujet sensible, notamment pour ceux qui en étaient dépourvus. S’il n’avait jamais eu à se poser la question, Rory savait les discriminations auxquelles les sang-mêlés et nés moldus devaient faire face. Combien de fois avait-il pris leur défense à Poudlard quand des sang-pur se liguaient contre de pauvres innocents ?! Bien loin de les défendre par conviction, l’injustice était son principal moteur. Il se devait d’intervenir face à une injustice pareille. « En tout cas, je trouve ça cool. Pouvoir profiter ainsi des deux mondes sans être complètement étranger à l’un des deux… J’imagine par contre que ça a dû te faire un petit choc en découvrant tes pouvoirs, non ? Tu l’as pas trop mal vécu ? » Rory était fasciné par le concept même de, du jour au lendemain, voir sa vie basculer drastiquement pour apprendre qu’on était bien plus qu’un simple humain lambda. Passer de moldu à sorcier c’était quand même quelque chose !
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Eirian Howl
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Mar 28 Sep - 23:00
The tricky science of muggles
« fin novembre 2020 »
Les sorciers ne s’intéressent que peu au monde moldu – et tu comprends leur retrait, les nécessités qui ont conduit à la mise en place du secret magique. Le Blood Circle ne date pas non plus d’hier ; cela fait des siècles que ses membres traquent les pratiquants de la magie. Tu as encore en tête les récits de ton père, à l’époque où tu te voyais en preux chevalier tueur de sorciers. À l’inverse, ils attendent une connaissance presque exhaustive de leur monde de la part des nés-moldus, et le moindre signe d’ignorance est traité avec perplexité et condescendance. Lors de ta première année à Poudlard, tu l’as pris comme un défi, et tu as passé des heures dans la bibliothèque à essayer de rattraper les connaissances de base de tes camarades, à comprendre les coutumes de ce monde dont tu ne savais rien – en dehors de ce qu’en disait le Blood Circle, mais ta mère a été assez sage pour ne pas y accorder beaucoup d’importance et te transmettre seulement ce qui lui paraissait certain. C’est-à-dire bien peu de choses.
Pourtant, tu es convaincu que les deux mondes auraient beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Beaucoup à mettre en commun aussi. Ils ont bien plus de points de ressemblance qu’ils ne le pensent. Au fond, sorcier ou moldu, la nature humaine ne change pas. Que ce soit pour soigner ou pour tuer, pour comprendre le monde ou fausser un peu les apparences, se déplacer plus vite ou gagner en confort, chacun a mis en œuvre ses solutions avec sa méthode : la technologie d’un côté, la magie de l’autre. Les aspirations sont globalement les mêmes, les envies et les ambitions aussi.
En combinant les sciences moldues et la magie, il y aurait certainement moyen de progresser dans nombres de domaines. Car si la seconde a l’avantage en matière de transport par exemple – rien ne peut battre le transplanage en termes de déplacement individuel – les premières l’emportent largement pour tout ce qui est communication. Tu adores ton hibou, mais un SMS restera toujours plus rapide qu’une lettre. Sans même parler de l’immensité d’Internet et des sources d’informations qu’on y trouve… La Gazette du Sorcier ne fait pas vraiment le poids. Il y a des avantages et des inconvénients à chacun, mais l’association des deux pourrait être fantastique – ou achever de détruire la planète, ce qui paraît quand même le plus probable.
Certes, la magie ne s’entend pas très bien avec l’électronique de pointe, mais cela laisse malgré tout beaucoup d’opportunités. Mais évidemment, il est plus simple de se faire la guerre que d’essayer de se comprendre ; l’un des chemins est plus court et plus direct que l’autre. Et ce n’est pas près de changer. Pourtant, les nés-moldus comme toi ou certains sangs-mêlés sont bien la preuve qu’il est possible de grandir en ayant un pied dans les deux mondes et de bien s’en sortir – tu ne citeras pas ton propre cas en exemple, mais tu en as croisé, à Poudlard, des élèves qui n’avaient aucun souci de part et d’autre. La plupart font cependant le choix d’une vie dans le monde magique, laissant de côté le moldu, là où ils n’ont pas besoin de dissimuler leur baguette ni de faire attention à leurs paroles. Ta soif d’apprendre et de comprendre, ton envie de connaître le monde auquel tu appartenais tout en ne perdant aucun lien, ou le moins possible, avec celui de ta mère t’ont toujours fait garder un pied de chaque côté malgré le danger. Que ton père te force à vivre uniquement du côté sorcier, tu le vivrais comme une défaite et comme un renoncement. Il a déjà bien assez d’emprise sur ta vie sans que tu en rajoutes.
Mais tu as croisé plus de sourcils haussés que d’acceptation face à ce choix, des « pourquoi » informulés, sans parler du rejet évident de la majorité des sang-pur, pour qui cette technologie n’a aucun sens. Même aujourd’hui, alors que la compréhension du monde moldu est cruciale pour les combats à venir, tu as l’impression que les sorciers n’y prêtent guère attention. L’Ordre a beau être plus ouvert que le reste de la société sorcière, peu de choses vont en ce sens. Pourtant, sans connaissances plus précises, les sorciers ne pourront pas l’emporter, la magie ne pallie pas tout, d’autant plus avec les progrès du Blood Circle pour contrer vos pouvoirs.

Ces pensées joyeuses et optimistes guident tes pas tandis que tu t’éloignes des rues passantes de Londres pour gagner en tranquillité. En cette période de l’année, tu es peu à près sûr que les parcs seront déserts. Ou presque. Tu reconnais Rory Barjow à distance et le rejoins, voilà qui s’accorde avec tes pensées du moment. Tu ne sais pas vraiment d’où lui vient sa fascination pour la technologie moldue, mais il s’y intéresse bien plus que l’immense majorité des sorciers. Un domaine dans lequel tu tends à l’aider, même si tu restes sur tes gardes. D’autant que tu as bien conscience ses réponses à tes demandes concernant les enchantements restent vagues. Tu t’y connais bien mieux que pas mal de monde, et tu en retires surtout l’impression qu’il t’utilise pour accroître ses connaissances sur le monde moldu tout en te faisant miroiter de la pacotille en échange. Alors, certes, tu n’attends pas qu’il te révèle tous ses secrets, mais si la situation ne se rééquilibre pas, ton aide se fera plus rare. Tu n’aimes pas particulièrement qu’on te prenne pour un imbécile. Bien sûr, il pourrait trouver ses informations sans toi, mais tu lui fais quand même gagner beaucoup de temps. Généralement, tu connais déjà l’objet et il t’est plus facile de trouver les compléments d’information éventuels.

Concernant la plupart de son butin du jour, il sait déjà quoi en faire. Espionnage et modification de l’humeur… Autant le premier, tu n’as pas de mal à saisir l’idée générale, autant le second te paraît un peu plus nébuleux dans cette situation. Tu fronces les sourcils.

— C’est-à-dire modification de l’humeur ? Tu utilises quel genre d’objet pour ça ?


Ce ne doit pas être les sortilèges les plus simples à intégrer non plus. Un PC du début des années 2000… Tes souvenirs sont assez flous, tu te souviens de machines relativement imposantes, aux écrans qui n’ont plus grand-chose à voir avec ceux de maintenant. Le monde a tellement changé en vingt ans… et même si les objets se ressemblent, ils n’ont plus rien à voir en termes de puissance et de taille, à l’image de ces disquettes qu’on utilisait autrefois et qui ne pouvaient contenir qu’un peu de texte. C’était vraiment une autre époque, ça paraît presque incroyable à présent quand on voit notamment la puissance des téléphones.

— Je ne vais pas te gâcher le plaisir pour l’ordinateur, je te laisse découvrir ça.


Le MP3 semble moins enthousiasmer le sorcier au premier abord, bien qu’il soit de la même époque. Mais c’est vrai que son usage est plus limité et que les appareils actuels l’ont rendu obsolète. Tout est pratiquement devenu multifonction. Il n’y a peut-être que les liseuses qui gardent un usage spécifique. Quant au tube de plastique dont tu finis par retrouver l’usage, tu te demandes bien ce qu’il va pouvoir en tirer. Une gomme n’a guère de valeur, encore moins ce qui la protège. Mais l’objet n’est pas vraiment connu dans le monde des sorciers où on n’utilise quasiment que des plumes et de l’encre. Les sorciers n’ont pas non plus toujours la bonne échelle de perception des objets qu’ils rencontrent.

— Ce n’est pas très utile en l’état, malheureusement. Je ne sais pas si des recharges se vendent, pour remettre une gomme à l’intérieur. C’est sans doute plus rapide de racheter l’ensemble à chaque fois.


La conversation dérive vers ton sang, et tu ne peux t’empêcher de te crisper face à la façon dont il repousse l’idée que tu puisses être un né-moldu. Comme toujours. Tu as trop souvent entendu les sang-pur à ce sujet. Sang-de-bourbe. Tu ne devrais pas être à Poudlard, tu n’y as pas ta place, tu n’es pas un vrai sorcier. Voire pire encore. Le nombre de fois où tu t’es retrouvé à prendre la défense d’élèves plus jeunes, harcelés par des plus âgés sur la nature de leur sang… Tu rétorques que c’est pourtant bien le cas, pas une once de sang magique – enfin, si, mais un peu trop loin dans l’arbre généalogique pour que tu aies la moindre idée de qui il s’agit. Surtout vu les familles respectives de tes parents – une ironie que tu en es venu à apprécier. Rory s’étouffe à moitié avec sa pizza, tu restes sur tes gardes, prêt à réagir selon la façon dont il le prend. Pourquoi ça lui poserait un problème ? Vous êtes deux à lever les yeux au ciel. Le sang, la proximité de sa famille avec les Mangemorts, le soutien discret à Voldemort, leur commerce pas très net… Les arguments sont plutôt nombreux, mais pour l’heure tu t’en tiens à celui du sang.

— Notamment, oui. De ce que j’ai pu constater, ce n’est pas particulièrement apprécié de la majorité des… partisans de l’idéologie du sang.

Tu évites de dire sang-pur. Merlin, que tu détestes ce mot et ce qu’il porte d’idéologie ! Pur. Cette dénomination trahit tous les préjugés que véhicule encore la société sorcière. Il suffirait de dire « mes parents sont moldus » si jamais la question venait à se poser, surtout pour ceux qui débutent totalement dans le monde de la magie, mais en dehors de ça… vous êtes tous des sorciers, point barre. Mais ce n’est clairement pas demain que la situation évoluera de ce point de vue – et le conflit ne fait que cristalliser les différents courants qui traversent la société.

— Alors, c’est tant mieux que tu ne partages pas ces idées. Je ne sais pas qui a pu te dire ça, mais cette personne s’est trompée.

Tu es plutôt d’accord avec la suite.

— Oui, c’est l’avantage, je connais très bien les deux et je les comprends, je n’ai pas de mal à passer de l’un à l’autre. Et c’est presque étonnant du coup de voir à quel point la majorité des gens sont étrangers à l’un des deux…

Tu hausses les épaules, évoques la vie de né-moldu sans histoires que tu es censé avoir vécue.

— Un gros choc, même. Je me suis longtemps demandé ce qui m’arrivait, et mes parents aussi, avant qu’on ait enfin l’explication. C’était plutôt un soulagement de comprendre, en fait. Un peu effrayant aussi, parce que pour nous, la magie, c’était des histoires pour enfants, rien de réel. C’est vraiment un changement de monde, oui, dans tous les sens du terme.

Tu laisses passer un temps, puis tu reprends :

— Et toi ? Qu’est-ce qui t’a poussé à t’intéresser à ce point à la technologie moldue ? Je connais… la réputation de ta famille, ce n’est pas quelque chose qui a l’air de leur parler.


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Anonymous
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Mar 5 Oct - 21:00
Muggles are so weird...
Si Rory était né avec les deux pieds bien ancrés dans le monde sorcier, le manoir familial des Barjow en plein coeur de Londres se dressait en véritable pied de nez adressé aux moldus. Bien loin de se douter que derrière les épaisses portes austères de cette demeure dont ils ne connaissaient presque rien sur ses occupants se trouvait un monde magique. Rempli de potions, d’artefacts, d’objets obscurs parfois mortels, d’incantations, d’enjeux sur la pureté du sang et de créatures tout droit sorties de comptes de fées. Inimaginable à l’époque. Synonyme de fantastique, de livres pour enfants et autres croyances attribuées à ceux qui tentaient de fuir le monde « normal ». Normal. Un mot qui n’avait que peu de sens au final. Une idée, un concept que Rory appris bien vite à relativiser. Si pour les moldus leur monde était la norme, la normalité, lui, avait accès à une autre version de l’histoire. Il existait entre deux univers qui n’entraient quasiment pas en contact. Son père avait eu beau lui bourrer le crâne avec des concepts prônant la pureté du sang et la haine des moldus, Rory nourrissait une fascination sans égale pour ceux qui habitaient la petite impasse du quartier pavillonnaire. Ceux-là même qui ne pouvaient invoquer la lumière ou le feu à l’aide d’un sortilège, qui se soignaient avec des médicaments et utilisaient l’avion ou le train pour se déplacer. Un monde qui lui semblait à la fois plus complexe mais en même temps si vaste et fascinant. Leur ingéniosité pour répondre à des problématiques si triviales pour les sorciers, leur constante envie d’améliorer la technologie existante pour aller toujours plus loin dans leur confort de vie… Il n’en fallait pas plus à son esprit curieux pour être conquis.

Il en voulait encore et toujours plus. A chacune de ses sorties dans le monde moldu, de nouvelles questions, fascinations et obsessions naissaient en lui. Il y avait toujours cette chose qu’il voyait, dont il entendait parler ou qu’il ne connaissait pas. Impossible de passer à côté. Faire face à l’inconnu n’avait jamais été son fort. Rory avait ce besoin presque viscéral de comprendre, de savoir, d’être au fait des choses. Un travail constant, sans fin, une quête qui était devenue partie intégrante de son métier actuel. Dans le cas du jeune Barjow, la curiosité appelait certes toujours plus de questions mais faisait surtout naître de nouvelles idées. A partir de ses découvertes, il inventait, façonnait, repensait et innovait. Un travail de déconstruction pour redonner une nouvelle utilité à des objets utiles pour les moldus mais délaissés par les sorciers. Une tâche lucrative aux vues des pages remplies de commandes à honorer qui rythmaient son temps. Si pour la plupart elles étaient « basiques », certaines constituaient un véritable défi d’ingéniosité afin d’arriver au résultat attendu. Principale raison pour laquelle il aimait toujours avoir une certaine longueur d’avance et passait une grande partie de son temps libre à se renseigner, dénicher de nouveaux objets ou bien encore expérimenter certains enchantements. Ses trouvailles du jour allaient lui permettre de continuer dans ce sens et proposer quelques artéfacts insolites en boutique pour des cadeaux de fêtes de fin d’année plus originaux et décalés.

Par chance, la présence du jeune Eirian dans le parc allait lui faciliter la tâche. Rory avait toujours été agréablement surpris par sa vaste connaissance du monde moldu. Automatiquement, il en était arrivé à la conclusion que le garçon était sang-mêlé. A moins qu’on le lui ait dit ?! Oui mais qui… ? Qu’importe. De toute façon, quand cela ne le concernait pas directement, Rory ne retenait pas ce genre de détails. Égoïste ? Oui, vous avez tout compris ! Il laissa donc Eirian lui expliquer la fonctionnalité d’un moulin à café, bien qu’il n’en saisissait pas la véritable utilité puis découvrit à quoi servait les deux objets restants dénichés le matin même. Trois achats avec un faible retour sur investissement. Il allait falloir creuser contrairement à ses autres trouvailles. La question du serdaigle l’amusa légèrement et alors qu’il croquait dans sa dernière part de pizza, Rory hocha doucement de la tête avant de lui expliquer. « Tu peux utiliser beaucoup de choses pour modifier l’humeur. Tout dépend de la charge de magie que tu souhaites y intégrer, des effets désirés et de la capacité de l’objet. » Il déposa le morceau de pizza pour se saisir d’un des réveils matin achetés et tira sa paire de gants en cuir noir de la poche de sa veste. « Un réveil matin pourra être un bon influenceur d’humeur puisque tu le gardes généralement à côté de ta tête quand tu dors. En fonction du modèle, s’il est plus ou moins ancien par exemple, on pourra plus facilement l’enchanter pour modifier significativement l’humeur. Des vêtements comme des gants en revanche sont plus intéressants. Ils sont en contact avec la peau en continu pendant de nombreuses heures et vont mieux diffuser les effets. » Il déposa les deux exemples sur le banc avant de finir sa part pour conclure. « Tout est une question de dosage en fait. La prochaine fois je pourrais te montrer quelques exemples concrets si tu veux. » Avec toutes ses années d’expérience au compteur, Rory savait instinctivement à présent quels objets risquaient d’imploser ou même de brûler si on les enchantait ou qu’on y injectait une trop grande quantité de magie. Il ne comptait plus le nombre d’ordinateurs, téléphones portables et autres qui avaient fini leur existence dans ses poubelles. Ainsi, un PC des années 2000 allait être à la fois excitant et délicat, raison pour laquelle il esquissa un petit sourire pensif aux paroles d’Eirian, bien conscient du challenge.

L’avantage des marchés aux puces moldus c’était justement qu’il pouvait tomber sur des perles mais parfois les déceptions s’avéraient plus nombreuses. Heureusement, Rory avait toujours plus d’un tour dans son sac. Le lecteur MP3 dépassé et le fameux distributeur à gomme allaient finir leur vie chez des sorciers fascinés par les innovations moldues. L’héritier Barjow ne doutait pas de sa capacité à les revendre à prix d’or, épiloguant sur la rareté à présent de tels objets, le côté vintage, le symbole de l’inventivité et de la technologie moldue sans cesse en expansion. Oui, ça va partir en un claquement de doigts. « Même vide je vais pouvoir le vendre. Au moins maintenant que je sais de quoi il s’agit, ça me permettra d’éviter ce type d’objet à l’avenir. A part le filer à un passionné, je n’y vois pas de grande utilité. » Rapidement, la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques temps déjà fini par lui échapper, ne réfléchissant pas aux conséquences et surtout aux révélations qu’elle pourrait apporter. C’est vrai ça, après tout, où est le mal ?! Si Rory s’attendait à une simple confirmation sur la nature de son sang, découvrir qu’Eirian était un né moldu le surpris. Non pas qu’il trouvait cela inconcevable ou rebutant, non. Il était plus… Étonné disons. Juste étonné. Il s’était lui-même convaincu que le jeune homme avait du sang sorcier. Cette découverte n’en était que plus intéressante encore ! Cela dit, évoquer ce sujet avec lui, héritier d’une grande lignée de sang-pur irlandais à l’idéologie sombre et anti-moldus pouvait être quelque peu… Délicat ?! Oui, disons cela : délicat ! Rory mit donc les choses à plat, préférant rassurer Eirian sur sa mentalité et son absence d’animosité envers les nés-moldus. Ce fut avec une certaine fascination qu’il l’écouta lui parler de son expérience. Découvrir sa nature sorcière, le monde magique. Tant de révélation qu’il concevait difficilement. Après tout, Rory avait toujours baigné dans cet univers. C’était « normal » pour lui. A l’inverse, l’étrange, le bizarre était de ne pas manifester de pouvoirs magiques. Le cas de sa jeune soeur Lilibeth en était l’exemple parfait. Cracmol dans un monde de sang-pur. La honte pour la famille. La violence. Le secret lourdement caché pour que personne ne soit au courant. Deux mondes, deux univers.

« Ma famille n’est pas trop portée sur les moldus non, c’est le moins qu’on puisse dire. » lâcha-t-il avec un léger rire en détournant le regard. « Aujourd’hui encore, malgré tout l’argent que génère la vente d’artefacts à partir d’objets moldus, mon père voit d’un très mauvais oeil que je vende de telles « atrocités » comme il dit. » Rory marqua une brève pause en inspectant les environs, s’assurant que personne ne puisse les entendre discuter de sujets reliés au monde sorcier. S’il était loin de s’impliquer dans la lutte contre le Blood Circle, il préférait ne pas attirer l’attention sur lui. Du moins pas sur ces sujets là. « Le manoir familial dans lequel j’ai grandi était dans un quartier moldue. Mon père voulait qu’on connaisse « l’ennemi ». Il nous arrivait très souvent de jouer avec les autres enfants de notre rue et c’est là que j’ai commencé à m’intéresser à leurs jouets, leurs jeux, ce qui leur semblait si banal et qui me faisait passer pour un gamin étrange. » Il ne put s’empêcher d’avoir un léger sourire amusé en se rappelant de l’effet que lui avait fait la télévision ou même encore les jeux vidéos. Le choc avait été immense. « J’imagine que ça a dû te faire pareil quand tu t’es retrouvé sur le Chemin de Traverse et à Poudlard ensuite. Tant de choses à découvrir d’un coup surtout que toi c’était ta nouvelle vie un peu… »
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Eirian Howl
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Dim 10 Oct - 21:12
The tricky science of muggles
« désolée, je suis partie un peu loin, j'espère que ça ira ! The tricky science of muggles - Eirian 1885401136 »
Tu as beau être né-moldu, l’existence du monde sorcier n’a jamais vraiment été un secret pour toi. Dès ta plus jeune enfance, tu as vu tes parents partir en mission, et tu n’étais pas très vieux quand ils t’ont révélé que les magiciens et créatures magiques des contes de fées existaient réellement, même si tu ne les voyais pas. Ils ne prenaient pas trop de risques même si tu en parlais à l’école : la magie était à ce point impensable pour les moldus à l’époque que tu serais seulement passé pour un enfant à l’imagination débordante, un peu trop nourri aux dessins animés en tous genres. Ils t’ont demandé le secret ; ton père avait ce regard qui indiquait que tu n’avais pas intérêt à discuter ce qu’il disait ni à essayer de passer outre ses ordres – tu imaginais sans mal la punition qui s’en serait suivie, il était déjà assez brusque sans que tu aies besoin d’en rajouter. Même si tu ne saisissais pas tout, tu comprenais que c’était important et dangereux et que tes parents risquaient leur vie pour protéger les gens sans pouvoirs magiques. Ils étaient des chasseurs de sorciers, chargés de les traquer et de débarrasser le monde de ces abominations. Parce que les sorciers étaient des monstres assoiffés de sang, bien sûr, qui ne songeaient qu’à tuer et à s’en prendre à ceux qui n’avaient pas de pouvoirs. La preuve, ils avaient tué les parents de ton père alors qu’il était encore enfant – ce n’est qu’à Poudlard, en entendant parler de la première guerre contre Voldemort que tu as vraiment réalisé ce qui avait dû se passer. Ton père avait entrepris de les venger et il t’entraînerait à ton tour pour que tu puisses défendre les autres.
À l’époque, tu te voyais comme une sorte de chevalier sans peur et sans reproche, qui protègerait le monde de ces abominations cruelles. Avec Robin et Victor, vous passeriez vos vies à vous battre ensemble, une fois que tu serais assez grand pour les rejoindre. Dans ta tête, les sorciers ressemblaient à des créatures monstrueuses, ils n’avaient pratiquement pas forme humaine sauf quand ils changeaient d’apparence pour mieux tromper leurs victimes (tu avais effectivement une imagination débordante, nourrie par tout ce que tu entendais au sein du Blood Circle et qui prenait une dimension encore plus fantastique dans tes rêveries d’enfant – parce que tes parents étaient des héros, bien sûr, ils n’auraient pas fait de mal à des innocents). Alors, tu avais accueilli avec joie et concentration, déterminé à faire de ton mieux, les premiers entraînements avec tes parents et Victor, les débuts des arts martiaux, les armes à feu adaptées à ta taille d’enfant. Mais évidemment tout a changé le jour où tes pouvoirs sont apparus, où tu as compris que toi aussi, tu étais un sorcier, même si tu ignorais pourquoi et comment. Les mois passés dans la peur, en espérant que tes parents ne s’en rendent pas compte, à guetter les premiers signes de transformation en monstre qui signeraient ta perte irrémédiable. Puis, le jour où ils se sont manifestés malgré toi, la haine et la rage de ton père qui t’ont cloué sur place. La fuite, le monstre noir qui grandissait en toi et qui te terrifiait tandis que tu faisais tout pour réprimer tes pouvoirs – tu as failli développer un Obscurus, mais ça aussi, tu l’as compris des années plus tard, à Poudlard. Il t’a fallu des mois et des dizaines de conversations avec ta mère pour accepter que non, tu n’étais pas un monstre, non, tu n’allais pas faire du mal aux autres contre ta volonté, non, ce que tu avais entendu et compris n’était pas la vérité – évidemment, il existait de méchants sorciers, mais ce n’était pas le cas de tous. Tu as eu du mal à t’y faire – ta mère t’avait soutenu le contraire par le passé, que tu en sois un aussi n’aurait rien dû changer à son avis et tu ne voulais pas qu’elle fasse semblant pour te rassurer. Mais les choses ont fini par se stabiliser, tu as fini par accepter ton identité de sorcier, et tu as gardé en tête que les idées des uns et des autres pouvaient être totalement biaisées. Que ce soit le Blood Circle au sujet des sorciers ou les sorciers au sujet des moldus. Les préjugés que tu as entendus à Poudlard… Mais c’est normal en un sens, tant les deux univers restent étrangers l’un à l’autre, tant les sorciers, les seuls au courant des deux versants de la réalité il n’y a encore pas si longtemps, ont pris soin d’ignorer ce qu’il se passait de l’autre côté. Et maintenant, la guerre complique naturellement les choses.
C’est rare de croiser des sorciers, sans même parler de sang-pur, qui s’intéressent autant à la technologie moldue, qui s’y intéressent vraiment, assez pour l’étudier et la voir autrement que comme des jouets pour enfants. Rory fait un peu figure d’exception parmi les sorciers que tu as rencontrés, même si tu as déjà croisé des sang-mêlé à l’aise des deux côtés, et tu es curieux de la façon dont il transforme les objets, leur trouve une nouvelle utilisation ou parvient à les vendre aux sorciers. Et lorsqu’il sèche sur le rôle d’un objet, tu ne rechignes pas à lui en expliquer l’utilité quand tu le peux. Tu ne connais pas non plus toute la technologie de ton monde de naissance, surtout avec les mois passés à Poudlard, mais tu as toujours veillé à ne pas t’en éloigner. C’était important pour toi, tu te sens appartenir autant à l’un qu’à l’autre et tu ne voulais pas non plus t’éloigner de ta mère – avec qui tu as abondamment partagé tes découvertes magiques. Elle était curieuse de connaître la réalité derrière les idées du Blood Circle, désireuse aussi de t’accompagner dans cet univers, même si elle ne pouvait pas t’y guider. Avec un pincement au cœur, tu chasses les souvenirs de cette époque. Tu la retrouveras.

Pour l’instant, tu restes sur ta tâche d’expliquer au sorcier le rôle d’un moulin à café qui n’a pas l’air de le convaincre. Tu ne peux pas tellement lui expliquer au-delà du fonctionnement de l’objet, n’étant toi-même pas assez amateur de la boisson pour chercher à faire la différence entre cafés de grande surface et café moulu maison. Tandis qu’il entame sa dernière part de pizza, tu l’interroges sur les enchantements autour des changements d’humeur. Tu regrettes que tout cela ne soit pas davantage abordé à Poudlard. Tu as bien sûr fait des recherches de ton côté, expérimenté quelques sortilèges, testé quelques idées, pas autant que tu l’aurais voulu. Il y a juste… trop de choses. Les cours, l’Ordre, le boulot, ta fatigue, l’énergie que tu déploies quotidiennement pour maintenir ta façade d’étudiant sans histoires, pour qui tout se passe bien tant dans sa famille que dans ses études, pour lutter contre toi-même. Parfois, tu imagines comment les choses auraient pu être, si certains événements pouvaient être effacés, si tu étais encore le garçon brillant, en avance dans plusieurs matières, d’autrefois – tu as beau t’en sortir toujours honorablement, ce n’est plus pareil –, mais tu évites de t’y attarder, ça ne fera pas avancer ta situation. Quoi qu’il en soit, les sortilèges et enchantements restent ta branche de la magie favorite, et tu ne perds pas une occasion d’en apprendre plus. Pour une fois, il semble plutôt en verve d’explications et prend en exemple un réveil et ses gants.
Tu n’aimes pas particulièrement l’idée de manipuler les sentiments des autres, même pour leur propre bien, mais la théorie t’intéresse toujours et tu suis avec intérêt. Les paramètres sont nombreux à prendre en compte, qu’il s’agisse de l’ancienneté de l’objet ou autres caractéristiques, de l’effet recherché et de la proximité avec la personne. Les bijoux doivent faire de bons candidats aussi – tu as quelques souvenirs d’un certain collier d’opale. Tu n’as guère de doute sur les utilisations destructrices qu’on peut faire, comme toujours, mais il y a sans doute tout autant moyen de créer des enchantements positifs. Sans parler des objets enchantés pour alerter en cas de menace ou à utiliser comme moyen de défense.

— Je vois… Une question de dosage qui vaut aussi pour la durée de vie de l’enchantement, j’imagine ? Certains doivent s’épuiser plus vite que d’autres, tous les objets ne doivent pas conserver et renvoyer la magie de la même façon non plus, selon leur matière, la quantité d’électronique qu’ils contiennent…

Ça doit demander une bonne sensibilité d’évaluer quelle quantité de magie infuser dans quoi… et aussi un bon nombre d’expérimentations ratées.

— Je serais très curieux de voir ça concrètement, oui ! Les enchantements qu’on étudie ne vont pas aussi loin et c’est dommage. Même la bibliothèque finit par avoir ses limites.


Bien sûr, les dangers sont évidents… mais les voir en cours permettrait justement de désamorcer une partie du problème. Parce que transformer un objet en un autre, faire sautiller une tasse ou la faire mordre celui qui essaie d’y boire, c’est amusant un moment, mais ça reste peu utile au-delà du divertissement provisoire. Tes propres expériences étaient plus intéressantes. Si seulement tu avais plus de temps…
La récolte du jour de Rory n’est pas des plus satisfaisantes. Tu n’es pas sûr qu’il puisse en tirer grand-chose… du moins, ces objets n’ont pas beaucoup de valeur côté moldu, mais tu dois bien avouer que tu n’as aucune idée de la façon dont cela fonctionne côté sorciers, à quel point certains peuvent se laisser leurrer par le vernis de la technologie. Mais après tout, les objets vintage font fureur, peut-être que ça peut en faire partie. Rory confirme qu’il pourra vendre la gomme bien qu’elle soit vide. Tu confirmes d’un hochement de tête : ça n’a pas beaucoup d’utilité en soi.

La conversation dévie bientôt sur ton sang et tu te crispes un peu. Ce n’est pas un secret, sinon tu n’aurais pas montré ta connaissance du monde moldu à Rory, mais la façon dont il amène le sujet te rend méfiant. Il désamorce cependant rapidement la situation, certifiant que cela ne lui pose aucun problème. Tu veux bien lui accorder le bénéfice du doute sur ce point. Tu évoques ta prétendue découverte du monde magique, la surprise que cela a été, le fait que tes parents et toi ne compreniez rien aux phénomènes qui t’entouraient, puisque la magie n’existait officiellement pas à l’époque. Ce basculement si difficile à imaginer pour les sorciers, puisqu’ils connaissent leur univers et que, même s’ils ignorent beaucoup de choses du monde moldu, ils savent qu’il existe. À ton tour, tu l’interroges sur sa famille, ce qui l’amène à s’intéresser au monde moldu. Il confirme que les siens n’ont pas vraiment changé. « Atrocités », « abomination »… d’un monde à l’autre, le vocabulaire ne change pas.

— Je vois… C’est presque surprenant qu’il t’ait laissé développer cette branche du coup. J’ai l’impression que la société sorcière évolue, mais les changements sont longs à se mettre en place.

Et le conflit n’améliore pas les choses, naturellement. Les alentours sont toujours déserts. La grisaille et les températures fraîches n’encouragent pas les balades dans les parcs, surtout une fin de matinée de week-end. Quand il détaille l’environnement dans lequel il a grandi, tu comprends mieux comment il a pu s’intéresser aux objets moldus. Ça te tire un sourire.

— Son idée s’est un peu retournée contre lui. J’imagine le choc en découvrant les avancées moldues, les consoles… Mêmes les choses plus simples comme les vélos.

Tu imagines sans mal à quel point il devait détonner parmi les autres.

— Ah oui, clairement ! Mes parents ont eu du mal à croire le sorcier venu leur expliquer la situation, je te laisse imaginer leurs têtes en arrivant sur le Chemin de Traverse. Les baguettes, les hiboux, les grimoires… ça faisait presque caméra cachée géante. Comme si tout ça était une immense blague,
tu ajoutes, incertain qu’il connaisse le concept de caméra cachée. Et Poudlard… c’est déjà impressionnant pour les sorciers, alors pour moi… Mais comme tu dis, c’était une nouvelle vie. Je ne pouvais pas faire demi-tour, agir comme si ça n’existait pas. Je me suis adapté et j’ai juste mis les bouchées doubles pour rattraper tout ce qui semblait si élémentaire aux autres. Et maintenant, je reste à l’aise des deux côtés.



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Jeu 14 Oct - 21:02
Muggles are so weird...
Il y avait tout un monde entre le fait de grandir parmi les moldus et celui de simplement les fréquenter de temps en temps sans y être né. Un fossé creusé par la peur, l’ignorance et parfois même le mépris que Rory s’était toujours évertué à combler, reniant instinctivement toutes les paroles dont son père pouvait l’abreuver. Caïn avait choisi une voie différente. Diamétralement opposée de son petit frère. A ses yeux, les moldus étaient bien ces êtres inférieurs, une vermine simplement bonne à réduire en esclavage dont les sorciers n’avaient rien à apprendre. Il fallait préserver leur identité secrète. Cacher leur existence, leurs pouvoirs et les éliminer dès que l’occasion se présentait. Se mêler à eux, leur porter un quelconque intérêt était signe de faiblesse, véritable insulte à la pureté de leur sang. Voilà ce que papa Barjow leur inculquait, les propos que Caïn recrachait machinalement à qui voulait bien l’entendre. Bien évidemment, quand il s’agissait de semer la terreur dans leur quartier moldu, le jeune garçon faisait figure de véritable brute, s’en prenant à quiconque lui jetait le moindre regard qu’il estimait « irrespectueux ». Tout le monde du coup… Rory faisait office de petit ange à ses côtés. Une famille, deux visages. Toujours là pour prendre la défense de ceux auxquels Caïn et sa bande s’attaquaient, il n’avait aucun mal à encaisser les coups et à en rendre. Après tout, la violence qu’il subissait à la maison ne faisait que se déplacer dans la rue. Rien de nouveau de ce côté là. Une attitude qu’il reproduisait également au sein de Poudlard, défendant bec et ongle quiconque pouvait être victime d’injustice, principalement les nés moldus sans défense et vulnérables.

Etre né du côté des sorciers était clairement une chance pour Rory. Sa vision du monde était « complète », à moins qu’une autre société secrète d’individus bien plus puissants qu’eux ne cache leur existence, il avait à la fois accès à la magie et à la technologie du monde moldu. Pourquoi s’en priver ? Pourquoi la rejeter ? Mais surtout pourquoi l’éluder complètement ? Tant de choses intéressantes pouvaient être imaginées en combinant les deux. Une perspective et des idées novatrices qui lui valurent la gifle du siècle par son père. Comprenez bien : le second fils Barjow qui ose évoquer la possibilité de créer des objets hybrides sorciers et moldus pour les vendre dans la boutique familiale… Ça fait tâche. Qu’importe qu’il ait seulement huit ans, son père ne se priva pas pour le « corriger » face à sa clientèle aux valeurs très puristes. Il était loin de se douter que quand Rory reprendrait la boutique, seul héritier mâle restant après l’assassinat de Caïn par des moldus, il lui ferait l’affront de mettre à exécution ses idées. Un choix qu’il imposa par la force de ses poings, Barjow senior devenu trop faible pour avoir un quelconque ascendant physique sur son fils. C’était donc non sans une certaine fierté que Rory avait commencé à proposer ses créations, diversifiant par la même occasion sa clientèle et dépoussiérant l’image encore bien sombre de la famille Barjow.

Si l’idée d’enchanter des objets moldus était loin d’être novatrice, cette dernière n’avait été que guère utilisée et les techniques ne figuraient pas dans les manuels et grimoires facilement accessibles. Rory s’était armé de patience et de beaucoup d’efforts pour réaliser ses premiers enchantements sur des objets technologiques moldus modernes. Un travail de longue haleine qui avait rapidement payé. Sa compulsion à la perfection jouait enfin en sa faveur. Des connaissances et un savoir-faire qui attiraient les convoitises, le respect et surtout une nouvelle clientèle toujours plus exigeante et curieuse. Du putain de pain béni. Ainsi, Rory ne dévoilait que peu de choses sur sa manière de travailler, les enchantements précis qu’il utilisait ainsi que ses secrets de fabrication. L’intérêt qu’avait témoigné Eirian a de nombreuses reprises pour ses réalisations l’intriguait plus que cela ne le flattait. Habitué à se méfier de toute tentative d’espionnage de la part de ses concurrents, Rory savait qu’il ne pouvait se fier à personne et ce même s’il avait rencontré le jeune sorcier par l’intermédiaire de Sean. Mieux vaut prévenir que guérir, pas vrai ?!
Lorsque ce dernier le questionna sur l’utilisation qu’il allait faire de ses trouvailles, l’héritier Barjow ne vit aucun mal à évoquer avec lui les possibles modifications qu’il prévoyait. Après tout, il s’agissait là d’enchantements « classiques » bien que potentiellement avancés pour des novices. La remarque que formula Eirian en réponse à ses explications eut pour effet de provoquer un léger sourire chez Rory. Bien que méfiant et sur la réserve, il resta silencieux pendant quelques secondes, son regard sombre posé sur le jeune homme perspicace. Il est malin le petit… « Effectivement… La nature même de l’objet va déterminer beaucoup de choses dont notamment la durée de vie de l’enchantement et la puissance de ce dernier. Principale raison pour laquelle ce n’est pas donné à tout le monde de faire un travail correct et efficace. » Oui, Rory se jetait clairement des fleurs ! Il savait être un des meilleurs. Si même le Ministère de la magie faisait appel à ses services dans l’enchantement et la confection d’artefacts dans leur guerre contre le Blood Circle c’était bien car ses talents n’étaient plus à prouver. « Tu trouveras peu de choses au final dans les grimoires… La clef réside plus dans l’expérimentation. Tu as déjà essayé d’enchanter toi-même certaines choses pour aller au-delà de ce qu’on t’apprend à Poudlard ? » Il se souvenait encore des longues heures passées à faire ses tests, manquant bien souvent d’incendier les lieux qui accueillaient ses expérimentations clandestines. Très rapidement il était devenu un habitué de l’infirmerie suite à des tests ratés qui s’étaient retournés contre lui. Des échecs indispensables pour en arriver là où il était aujourd’hui.

Bien que l’appât du gain motivait très souvent les nombreuses fabrications de Rory, sa curiosité prenait systématiquement le dessus. Ainsi, il avait beau découvrir que certaines de ses trouvailles n’allaient pas pouvoir lui servir, il trouvait consolation dans le simple fait d’avoir appris quelque chose de nouveau. L’avantage quand on a une soif débordante d’apprendre j’imagine… Le sujet des objets moldus restant l’amena bien vite à évoquer la source des connaissances d’Eirian en la matière. Si insinuer qu’il ne pouvait pas être de sang moldu avait été formulé en toute innocence par Rory, la tension que ces simples mots provoqua chez lui ainsi que la révélation de ses origines provoqua un petit choc chez le sorcier de sang pur. Allez savoir pourquoi il s’était mis cette idée dans la tête… Il y avait quelque chose d’assez ironique de partager la vision étriquée de son père à un né moldu aux aptitudes prometteuses. Imaginer son père constater ce simple fait avait le don d’amuser Rory. Il le visualisait parfaitement s’étrangler de rage en apprenant que ce gamin si doué, voir même plus que lui un sang-pur à la lignée parfaite, pouvait réaliser des enchantements complexes. Oui, Rory jubilait. Il savait pourtant qu’il ne pourrait jamais prendre véritablement Eirian sous son aile, du moins pas officiellement dans la boutique. Si son père venait à l’apprendre, les conséquences seraient catastrophiques. Aussi bien pour le jeune Serdaigle que pour Lilibeth. Hors de question de mettre leur vies en danger ! « Je ne lui ai pas vraiment laissé le choix. » se contenta de répondre Rory à la surprise d’Eirian. Non, Barjow senior n’avait pas eu son mot à dire, les poings de son héritier avaient affirmé son choix. « Disons que les moeurs évoluent doucement. C’est devenu un peu plus populaire de détenir de la technologie moldue. Plus pour ce qu’on peut en faire avec de la magie par contre… Pas vraiment pour leur utilisation première. Ça c’est plutôt nos générations qui s’y intéressent. » Comme le vintage était à la mode chez les moldus, le moldu était à la mode chez les sorciers les plus fortunés. Véritable paradoxe qui réussissait pourtant à bien remplir les poches de Rory. On va pas se plaindre, loin de là !

« Les vieux cons n’admettent jamais qu’ils ont tort. Sorciers comme moldus, là dessus je pense qu’on est tous égaux niveau stupidité et ego. » Non, Barjow senior ne s’intéressait pas mais alors PAS DU TOUT aux technologies moldues. Il ne se tenait pas au courant de ce qu’il se faisait, partant du principe que de toute façon ça n’allait pas pouvoir les inquiéter… Grave erreur. Les moldus, eux, surtout quand ils découvraient le monde sorcier ne devaient pas avoir autant d’aprioris. Un concept complexe à appréhender pour lui qui avait toujours baigné dans cet univers où plus rien ne le surprenait vraiment. Ainsi, se mettre à la place d’Eirian et ses parents l’amusait, faisant naître un maigre sourire sur ses lèvres. « J’imagine que maintenant que le secret sorcier a été levé ça a dû faire le même effet à toute la population… Même si ça peut faire peur à une partie. C’est pour ça que tu fais Protection magique à l’université d’ailleurs ? On doit pas trop aborder l’univers des moldus dans tes cours je pense… » Si l’université avait certains avantages, les compétences et connaissances abordées étaient loin d’être au niveau, beaucoup trop superficielles et datant d’une époque révolue. « D’ailleurs, si tu veux de l’aide pour les enchantements, t’emmerde pas avec les grimoires. Par contre ne passe surtout pas à la boutique ! Si mon père te croise et apprend que t’es un né moldu… J’préfère éviter que tu assistes à ça. » Ça vaut mieux ouai…
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Sam 30 Oct - 22:11
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« fin novembre »
Cela fait un moment que tu as compris que Blood Circle et Mangemorts ne sont pas si différents au fond, seulement les deux faces de la même pièce. La même idéologie, la même haine de l’autre et de la différence, la même volonté d’écraser et de dominer… Le même rejet d’un côté des moldus, nés-moldus et des Cracmols, de l’autre, des pouvoirs magiques. Ton père t’aurait tué pour ce que tu es, comme les parents de Garnet l’ont vendue aux Mangemorts parce qu’elle est Cracmolle. C’est peut-être cela que tu hais le plus chez eux, les enfances qu’ils saccagent et sacrifient au nom de leurs idées, ce mépris total de la vie de celui qui n’entre pas dans leurs cases étriquées.
Entre les deux camps, il n’y a que les moyens qui diffèrent, et l’avantage peut-être que le Blood Circle a acquis au fil de ses siècles d’existence, en traquant les sorciers dans l’ombre, créant des lignées aussi solides et anciennes que certaines familles de sang-pur. C’est étrange, parfois, de te dire que tu aurais pu être comme ces étudiants dont tu méprises les idées, la magie en moins et les armes à feu en plus. Que tu aurais pu être, comme ton frère aîné, le digne fils de ton père, comme te l’a dit Robin il y a quelques semaines, comme s’efforcent de l’être les sang-pur que tu croises. Descendant de deux familles influentes, neveu de George Kane, tu aurais eu ta place toute trouvée au sein de l’organisation. Ton père t’aurait appris à traquer les sorciers et à les tuer ; ton arme à feu serait devenue une extension de toi-même ; tu aurais verrouillé tes états d’âme, fait ce qu’on exigeait de toi parce que c’était ta voie, le chemin tracé pour toi, ton héritage.
Ou peut-être pas.
Robin prend de la distance avec son propre père. Carl aussi s’est éloigné des chemins tracés pour lui. Aurais-tu suivi leurs pas ou serais-tu resté dans ceux de Maxwell ? Tu ne le sauras jamais, même si vu ton caractère, ta répugnance à tuer, à ne pas franchir la ligne alors que tu en as les compétences, tu n’aurais peut-être pas été ce fils parfait. Souvent, tu te demandes ce que Victor pense de tout cela. À quel point il te hait pour lui avoir volé sa mère ; à quel point il veut te voir mort ou transformé en cobaye. Il l’a certainement revue depuis que ton père l’a capturée. Elle a dû lui dire ses remords de ne pas avoir pu l’emmener dans votre fuite. Est-ce qu’il pouvait l’entendre ?
Quoi qu’il en soit, c’est peut-être parce que tu sais que tu aurais pu être comme eux que tu pardonnes de moins en moins les sang-pur pour leurs idées. Tu t’es toujours opposé à eux dans les couloirs de Poudlard, que ce soit pour te défendre ou pour protéger d’autres élèves. S’il y a bien une chose que tes parents t’ont transmise, en sus de tes pouvoirs, ce sont des aptitudes au combat – et les entraînements qui vont avec, assurés par ta mère pendant des années avec la volonté affirmée de t’apprendre à éliminer tes ennemis. Bien sûr qu’il y a la pression familiale, les violences parentales, souvent, le terreau dans lequel on a grandi depuis son enfance, ce qui ressemble souvent à du lavage de cerveau. Mais bon sang, ils sont à Poudlard depuis leurs onze ans, ils ont eu l’occasion de croiser des nés-moldus, d’apprendre l’histoire du monde magique, d’ouvrir les yeux sur la réalité ! Bien peu le font, bien peu s’éloignent de l’histoire de leur nom ou tentent d’en écrire une nouvelle, de redorer les blasons ternis. Tu as beau savoir que les apparences peuvent dissimuler beaucoup de choses, il faut bien avouer que tu as rarement eu l’occasion d’être détrompé. Il y a quelques rares exceptions : Sévastian, Hestia, peut-être, que tu as si mal jugée. Rory. Rory Barjow, un nom qui ne t’inspirerait aucune confiance et pourtant… Enfin, non, tu ne lui fais pas confiance, mais tu as eu l’occasion de voir qu’il est à l’opposé des idées de sa famille, dans ce qu’il laisse transparaître – et en général, les sang-pur ne se privent pas d’étaler leurs pensées. C’est assez rare pour être intéressant, sans parler évidemment de son talent pour les enchantements.

À Poudlard, les cours portent surtout sur des enchantements de base : faire voler un objet, changer sa couleur, le transformer en autre chose avant de lui rendre son aspect originel – même si tu n’as pas vraiment vu l’intérêt de transformer un animal en verre à pied. C’est sans doute pratique si tu reçois à dîner et que tu es un peu court en vaisselle, mais sinon… En tout cas, les professeurs n’abordent pratiquement pas les enchantements durables, ceux qui imprègnent les objets et peuvent leur donner un autre usage. Sans aller jusqu’au collier assassin, il y a de multiples possibilités, ne serait-ce qu’en matière de protection face à des sortilèges d’attaque. Mais non, ce n’est pratiquement jamais venu sur le tapis et, à ta grande surprise, tu as aussi constaté que ça ne passionnait pas forcément tes camarades. Tu y as vu l’un des défauts des sorciers : l’habitude de ne compter que sur leur baguette, de n’avoir besoin que d’un mot ou deux pour plier la réalité à leur volonté. Alors, passer des heures à trouver l’enchantement parfait pour un objet, à essayer de le faire fonctionner, à mettre au point tous les paramètres, sans même parler de le faire sur un objet d’origine moldue, sur de la technologie, alors que la magie et elle ne sont pas de grandes amies… disons que tu comprends que ça n’attire que quelques personnes et que ce soit un domaine de spécialistes. Mais c’est dommage.
Tu te doutes bien que Rory ne révélera pas ses secrets au premier venu. Ce serait de la dernière stupidité. Cependant, si tu peux glaner quelques éléments pour ton bénéfice personnel, tu ne t’en priveras pas. Les sortilèges et enchantements ont toujours été ta passion, tu t’es aussi penché sur les moyens de créer de nouveaux sorts, poussé par tes facilités dans ces domaines. Tu aurais pu réussir, peut-être, s’il n’y avait pas eu… tout le reste. Si tu n’étais pas obligé de te battre jour après jour pour survivre. Si tu avais encore l’énergie d’autrefois et ta confiance en toi ; si tu n’avançais pas sur un fil en permanence.

Rory détaille un peu ce qu’il compte faire avec ses trouvailles et tu commentes sur ce que tu déduis de la façon de fonctionner des enchantements. Il ne te répond pas immédiatement, le regard fixé sur toi, puis il confirme.

— C’est logique… Et j’imagine mal le nombre d’expérimentations pour trouver comment accorder un objet et un enchantement. Puis, je pense que ce travail de recherche n’intéresse pas forcément tous les sorciers, c’est moins rapide que de jeter un sort…

Mais plus subtil et sans doute plus efficace selon les utilisations que l’on veut en faire. Rory confirme que les grimoires ne te mèneront pas très loin. C’est le sentiment que tu avais.

— Pas récemment, mais oui, il y a quelque temps. Ce n’était rien de très avancé, c’était déjà pour voir les mécanismes et si j’y arrivais. Malheureusement, je n’avais pas la disponibilité pour y consacrer le temps nécessaire.

Tu faisais de même avec les sortilèges. Il y a tellement de choses que tu aimerais faire et dont tu sens qu’elles t’échappent, parce qu’il y a la fatigue, tes problèmes au quotidien, le Neutraliseur maintenant… De plus en plus souvent, tu regardes en arrière, vers celui que tu étais avant, l’adolescent en fuite, mais décidé à s’en sortir, à explorer toute la magie qui lui passait à portée de main, avec sa prédilection toujours marquée pour les sortilèges et les enchantements. Les mois et les années ont filé, avec la nécessité de survivre, les boulots à droite et à gauche après les cours, dans le monde moldu pour ne pas attirer l’attention des sorciers, tes efforts pour continuer de fonctionner normalement. Tu avais l’impression de commencer à aller mieux en début d’année avant que tout ne manque de s’écrouler au printemps. Tes efforts pour inverser la tendance te maintiennent à peine à la surface. Tu ne sais pas ce qui te coule, mais tu ne parviens pas à t’en débarrasser. Cependant, ça commence à s’arranger un peu avec l’hébergement offert par Sean et les secrets qu’il garde, comme ceux que tu as confiés à Kayla. Tu veux croire que tu peux y arriver.

Tes connaissances du monde moldu éveillent l’intérêt de Rory, et tu finis par admettre que tu es né-moldu. Tu ne le clames pas partout, mais tu ne le nies pas non plus. Lorsque tu t’étonnes que son père l’ait laissé faire comme il l’entendait, la réponse évasive te suffit pour comprendre que ça n’a sans doute pas été très propre.

— Je vois… Peu importe d’où vient l’objet, du moment qu’il offre un support efficace pour les enchantements. Même nos générations ont du mal avec la technologie pour elle-même, je le constate souvent.

Tu te rappelles encore ta discussion avec Helios, comment tu as essayé de lui expliquer le rôle d’un téléphone portable, sans qu’il ait l’air particulièrement convaincu de son utilité. Sa remarque suivante te tire un sourire.

— Ça, clairement ! C’est bien le problème.

Tu évoques ta « surprise » en découvrant le monde magique, celle de tes prétendus parents. Mais c’est un choc qui a été celui de toute la population au moment de la levée du secret magique. Tu hoches la tête, parcours du regard le parc si paisible, toujours désert. La plupart des gens vivent encore leur vie normalement, pourtant. Sans les fanatiques de part et d’autres, il y aurait certainement eu moyen de faire cohabiter les deux mondes. Les gens comme toi, les sang-mêlé sont bien la preuve que c’est possible.

— Oui, ça fait peur à pas mal parce qu’ils ne connaissent pas ce monde et ne le comprennent pas. Comme certains sorciers ne comprennent pas les moldus et préfèrent se couper d’eux… Mes études…

C’est la survie d’abord, qui t’a fait choisir cette voie, c’était celle qui te donnerait le plus d’armes au sens propre pour l’avenir. Mais c’est aussi le mélange entre intellect et combat, ces deux facettes qui font partie de toi, et enfin un moyen de faire vivre tes espoirs de paix. C’est drôle d’un certain côté. Ton père voulait faire de toi un tueur et un combattant – et tu ne peux pas renier cette dernière partie. Tu ne seras juste pas dans le camp qu’il imaginait et tu emploieras tes talents autrement. Tu ris doucement, comme pour te moquer de toi-même.

— C’est surtout parce que j’ai un petit fond idéaliste, qui se dit qu’il y a toujours moyen d’arranger les choses, de faire progresser la justice. Je reste réaliste, évidemment, mais si je peux apporter ma petite pierre…

Un sourire plisse tes lèvres tandis que tu hausses les épaules.

— Ils ont introduit l’étude des techniques de défense moldues cette année. Et rendu l’étude des moldus obligatoire au collège aussi. Il était temps, même si j’avoue que je ne sais pas vraiment de quelle façon c’est enseigné.

Tu voulais te renseigner à ce sujet, même la meilleure des idées peut se faire dévoyer selon la façon dont elle est appliquée.

— Ce sont des progrès, mais comme toujours, ça se fait lentement. Et les dérives sont toujours possibles.

Tu te retournes vers Rory en entendant sa proposition. Il te propose vraiment de t’aider pour les enchantements ? Tu ne sais pas comment réagir tout d’abord, pris au dépourvu – toujours quand quelqu’un t’offre quelque chose. Au moins, la fin t’aide à revenir à la réalité. Non, tu n’as aucun mal à imaginer ce que Barjow père pourrait te faire s’il te mettait la main dessus.

— Merci beaucoup pour la proposition, ce serait avec grand plaisir ! Je comprends pour ton père… ne t’en fais pas, je ne viendrai pas à la boutique.

C’est un peu frustrant de devoir plier, mais tu t’es assez pris la tête avec des Mangemorts ces derniers temps, Towsen en tête, pour ne pas en rajouter et tu n’as pas franchement besoin d’ennuis supplémentaires.





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The tricky science of muggles - Eirian 21013008104866668 The tricky science of muggles - Eirian M-daille-Eirian

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falling to the depths

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Dim 7 Nov - 20:45
Muggles are so weird...
Si pour beaucoup de sorciers nés dans l’univers très « fermé » et exclusif des sang-purs côtoyer des moldus et nés-moldus était vu comme dégradant et ne représentait rien de plus qu’une perte de temps inutile, Rory se démarquait du lot. Bien loin d’estimer être le seul de sa pureté de sang à s’intéresser à cet autre monde, il ne s’en cachait pas, assumant pleinement la fascination que cette autre réalité exerçait sur lui. Toutefois, inévitablement et pour son grand regret, que ça soit à Poudlard comme partout ailleurs dans le monde sorcier, les évocations liées au monde sans pouvoirs n’étaient que maigres. Pas étonnant que pour certains les moldus soient des créatures inférieures tout juste bonnes à être asservies quand d’autres voulaient carrément les éliminer sans même se préoccuper des technologies qu’ils possédaient. De belles conneries ouai… Une étroitesse d’esprit qui menait à la situation dans laquelle ils se trouvaient. Cette guerre idéologique que l’espèce humaine semblait reproduire pour un oui ou pour un non, trouvant toujours un ennemi à battre, une différence à craindre et des idéaux à défendre. Avant moldus contre sorciers c’était Occident contre Orient ou Ordre du Phénix contre Mangemorts… Simple question de perspectives et de préoccupations.

Pouvoir ainsi osciller entre les deux mondes sans se préoccuper de sa sécurité, dissimuler sa nature sorcière en arpentant les marchés aux puces, déjà bien renseigné sur ce qu’il pouvait y trouver avait ses avantages. Rory avait appris comment se fondre dans la masse, ne pas éveiller les soupçons et faire illusion. Un subterfuge qui trouvait parfois ses limites comme aujourd’hui avec certains objets tout ce qu’il y a de plus banal mais qui se heurtaient à son ignorance. Des trouvailles de plus ou moins grandes qualités dont il allait tout de même pouvoir tirer profit. Si la plupart de ses sorties étaient sources de plaisir, elles avaient toutes une finalité commerciale, celle-ci ne faisait pas exception. Se retrouver donc à discuter enchantements au beau milieu d’un parc moldu avec des objets tirés d’un marché aux puces avait quelque chose d’assez incongru. Cela n’avait rien d’un lieu habituel, et encore moins sûr, pour évoquer des sujets pareils. Pourtant, le temps hivernal et l’heure durant laquelle sa rencontre avec Eirian se déroulait, aidait grandement à la discrétion de leur échange. Il y avait un aspect passionnant à discuter enchantements pour Rory. Bien plus qu’un simple gagne-pain, c’était une véritable passion qu’il nourrissait depuis tout petit. L’une de ses plus grosses et premières vraies punitions était d’ailleurs liée à ces objets qu’il ne pouvait s’empêcher de subtiliser dans le bureau de son père pour tenter d’en comprendre le fonctionnement. Il en déclenchait les mécanismes, démontait et testait les artefacts qu’il pouvait trouver jusqu’au jour où son paternel lui était tombé dessus. Une raclée dont il se souvenait encore aujourd’hui. « C’est sûr que ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut beaucoup de ténacité et de patience pour en arriver à un résultat satisfaisant. Surtout quand on ne se contente pas de reproduire des enchantements basiques… J’imagine que l’imagination et l’inventivité sont également de mise. » Ça, Rory en savait quelque chose. Il suffisait de voir son laboratoire d’expérimentations quand il se lançait sur un projet. Des heures et des heures passées à trouver le bon dosage de magie, les bonnes combinaisons de sorts, calculer différents paramètres pour enfin faire fonctionner le tout. Ne pas avoir peur des échecs, savoir tenir bon et ne jamais lâcher prise étaient donc des qualités à posséder pour faire un bon enchanteur. Un challenge qu’il avait su relever, non sans mal d’ailleurs. « A l’occasion tu me montreras ce que tu sais faire. » Dit-il simplement sans arrière pensée. Pour être honnête, Rory était curieux de découvrir les capacités du jeune sorcier. Si ce dernier s’intéressait tant à ce domaine c’est qu’il devait bien se défendre en la matière ou du moins posséder quelques idées originales.

Les révélations qui suivirent rendirent Rory un peu plus curieux au sujet du Serdaigle. Ses nombreuses connaissances du monde moldu s’expliquaient un peu mieux à présent. Bien que fasciné qu’il ait découvert son propre univers de façon brutale à son entrée à Poudlard, l’héritier Barjow gardait son habituelle retenue, pouvant paraître relativement froid et un brin hautain au premier abord. S’il n’adhérait pas aux idéologies puristes, ses vieilles habitudes avaient la vie dure. Rory s’estimait toutefois heureux d’avoir eu la « chance » de vivre dans un quartier moldu. L’enseignement de son père s’était clairement retourné contre lui. Dommage ! Malgré tout, il ne pouvait que constater l’ignorance affligeante de certains en ce qui concernait des appareils pourtant « normaux » dans le monde moldu. Qu’un sorcier en 2020 ne sache pas ce qu’était un téléphone portable ou un ordinateur était consternant. Les utiliser était une chose mais simplement les reconnaître ou avoir eu vent de leur objectif en était une autre. Il eut un profond soupir et hocha donc de la tête à la réponse d’Eirian, marmonnant plus pour lui-même qu’autre chose. « Y a des perdus des deux côtés… » Tous ces pauvres gosses enfermés dans leurs manoirs, biberonnés aux idéologies puristes et perdus dans les rues de leur propre ville. Quelle inconscience. Surtout en temps de guerre ! Le secret sorcier était levé, impossible de revenir en arrière alors pourquoi continuer de faire comme si de rien n’était ?! Néanmoins, Rory pouvait concevoir que la révélation ait pu être un choc pour beaucoup, notamment côté moldus. Passer de fiction à réalité. Se retrouver catapulté dans un monde dont on ignorait tout, où il fallait apprendre les codes comme l’avait pu faire Eirian… Ça n’était pas une mince affaire ! Il était de loin le mieux placé pour en parler, pour partager son expérience sur le sujet. Attentif à ses propos, à son récit, Rory se contenta de vaguement approuver de la tête, les mots d’Eirian le laissant pensif. On en revenait à l’ignorance qui était entretenue d’un monde à l’autre. Une belle façon de manipuler les foules et façonner des extrémistes. Heureusement qu’il y avait des gamins comme lui pour vouloir arranger les choses. Rory était beaucoup trop égoïste pour vouloir faire quoi que ce soit. Il ne se sentait même pas concerné par toutes ces histoires. Du moment qu’il pouvait vendre potions, poisons, artefacts et autres objets magiques dans sa boutique ça lui allait. Prendre position dans toute cette folie ne l’inspirait guère. « Heureusement qu’il y a des gens comme toi qui souhaitent s’impliquer et essayent de faire bouger les choses… Je t’avoue que je suis relativement sceptique. J’ai du mal à voir comment faire évoluer et surtout améliorer la situation actuelle. Surtout en jouant simplement sur l’aspect sorcier de la justice. » Oui clairement, l’optimisme c’était pas son fort. Encore moins quand on abordait les questions de la nature humaine. Il était un parfait exemple d’égocentrisme après tout. Heureusement qu’il n’adhérait pas aux idéologies mangemorts…

« Rien que dans l’intitulé des cours on dirait que vous allez étudier une autre espèce ennemie… C’est prometteur. » soupira-t-il en levant les yeux au ciel. Ou comment formater une jeunesse et la dresser contre une autre partie de la population. Ça part en couille toute cette histoire. « Limite faudrait faire des systèmes d’échanges entre Poudlard et certaines grandes écoles moldues. Là pour le coup ça pourrait faire voir les choses sous un angle différent. Les petits gosses aux idéaux puristes se retrouveraient bien cons sans leur baguette face aux gamins moldus. » Un bref rire sadique lui échappa, repensant à sa propre enfance. Combien de fois avait-il assisté à des bagarres entre Caïn et les enfants du quartier… Même quand il était entré à Poudlard, il rageait de ne pouvoir utiliser la magie pendant les vacances pour mettre une raclée aux autres enfants qui se moquaient de lui. Au moins avec des échanges étudiants chacun serait remis à sa place et pourrait gagner en perspective.
Il profita de la question des cours d’histoire moldue pour revenir sur les enseignements magiques prodigués à Poudlard et notamment les enchantements qu’Eirian semblait tant apprécier. Sans trop y accorder d’importance ni même plus réfléchir que cela à la question, Rory lui proposa naturellement de l’aider. Si son art était peu répandu et certaines de ses créations secret défense, il prenait quand même un certain plaisir à échanger avec de jeunes sorciers. Eirian n’avait rien d’une menace, il pouvait donc lui apporter son aide, dans la mesure du possible. « Si je peux te donner un conseil, je pense que de façon générale tu devrais éviter l’Allée des Embrumes. A ton âge maintenant je ne t’apprends rien en te disant que c’est clairement mal réputé, surtout pour un né moldu. » Une triste réalité qu’il subissait au quotidien. En reprenant la boutique de son père, Rory avait non seulement reprit sa clientèle mais également l’emplacement dans cette foutue rue mal famée qui entachait sa réputation. « Tu n’auras qu’à m’envoyer un hibou si tu veux t’entraîner à un enchantement en particulier. On pourra faire ça chez moi car j’ai pas mal d’objets que j’aimerais te faire inspecter également. » Echange de bons procédés voyons.
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Eirian Howl
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Lumos
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Mer 10 Nov - 19:20
The tricky science of muggles
« fin novembre »
En tant que né-moldu, il ne t’a pas fallu longtemps pour être confronté à l’idéologie des sang-pur à Poudlard. Au départ, tu croyais que tu y serais à ta place, que ce serait davantage ton monde que celui des moldus, que tu serais en sécurité – en bref, que tu serais pleinement un sorcier. Et tu l’es évidemment. Oh, tu restais méfiant quand même, décidé à éviter les pièges des illusions, et bien t’en a pris. Tu as vite vu que l’univers des sorciers n’était pas exempt des mêmes préjugés que celui dont tu venais. Ils étaient juste inversés, mais c’était les mêmes idées, le même genre de haine, de rejet et d’insultes. Heureusement, ce n’est pas la majorité des sorciers qui est concernée, mais tu as trop souvent entendu résonner le sang-de-bourbe sur tes pas. Tu as vite compris que pour certaines familles, certaines idéologies, tu ne valais rien et que certains préféreraient te voir mort – mais, au fond, ça ne changeait pas grand-chose, ton père veut te coller une balle dans la tête depuis tes sept ans, alors des sorciers… Ça t’a juste donné une motivation supplémentaire pour ne pas baisser ta garde, même si tu n’en avais pas vraiment besoin, vivant déjà sous une fausse identité, même dans le monde des sorciers. La paranoïa de ta mère était plutôt une bonne chose.
Tu étais curieux aussi de croiser d’autres nés-moldus, pour savoir comment ça s’était passé pour eux qui avaient grandi dans des familles normales. Pour peaufiner tes propres mensonges aussi, en t’inspirant de leur vécu, de la façon dont leurs proches avaient vécu la découverte de leurs pouvoirs. Tu n’as jamais compris que le Ministère les laisse aussi longtemps dans l’ignorance, secret magique ou pas. C’est le plus sûr moyen de provoquer des drames, et tu espères que ce sera au moins quelque chose de positif qui sortira de la rupture du secret. Au moins, les parents sauront.
Tu ne t’es jamais laissé faire par les sang-pur – tu n’étais pas à l’origine des bagarres mais quand on te cherche, on finit généralement par te trouver, et tu as toujours pris un plaisir un peu coupable à vaincre ces sang-pur imbus d’eux-mêmes à coups de sortilèges alors qu’ils se vantaient de leur supériorité magique sur toi. Pour autant, tu n’as jamais franchi certaines limites, désireux de ne pas rompre ta politique de ne pas faire de vague et de ne surtout pas attirer l’attention sur toi. Et pour être honnête, tous ne sont pas à éviter, tu en as croisé certains qui sont devenus des amis, comme Elise. Au fond, tu méprises surtout leur fermeture d’esprit, la façon dont ils refusent absolument tout ce qui vient du monde moldu, comme si cela allait les souiller, eux ou leur magie. Même en venant d’une famille comme la tienne, même avec les coups du sort, tu sais que les deux mondes ont énormément à apprendre l’un de l’autre, qu’ils gagneraient à se comprendre au lieu de se faire la guerre. Pour autant, tu n’es pas naïf : l’histoire de l’humanité est assez peuplée de conflits en tous genres pour que celui-ci n’ait rien d’une surprise, juste une évidence un peu absurde.

Quoi qu’il en soit, tout cela t’a permis d’être pleinement à l’aise dans les deux mondes. Tu n’as jamais coupé le lien avec la technologie moldue, désireux de ne pas t’éloigner de ta mère, de garder cette partie de ton héritage, et tu as rattrapé ton retard du côté des sorciers. Maintenant, c’est extrêmement rare que tu te retrouves pris en défaut sur un des fondamentaux du monde magique. Si besoin était, tu n’aurais pas de mal à te faire passer pour un sang-mêlé ayant grandi côté sorcier. C’est plus surprenant de la part d’un sorcier comme Rory : même les sang-pur qui font des efforts ont souvent l’air déplacés, peu à l’aise, et se fondent difficilement dans la masse. Au mieux, ils ont l’air d’étrangers un peu perdus, ce que contredit rapidement leur accent. Rory s’en sort plutôt bien de ton point de vue, il fait illusion la plupart du temps, sauf lorsque certains objets lui atterrissent entre les mains, te rappelant à quoi point le décalage entre les mondes est grand. Le renseigner ne te dérange pas, surtout si cela permet d’évoquer les enchantements.
Tu jettes fréquemment des regards autour de toi, t’assurant que vous êtes toujours seuls. Tu n’aimes pas particulièrement parler de magie en plein air, mais ta simple présence est aussi un danger pour le sorcier à côté de toi. Ils commencent à être nombreux à présent, les membres du Blood Circle capables de t’identifier, depuis que ta photo a circulé. Tous n’ont pas forcément l’air de savoir pourquoi Maxwell Lancaster te cherche, mais ils ont compris qu’il te voulait à tout prix. Pour les sorciers, tu mets ça sur le compte de tes missions pour l’Ordre : tu es souvent sur le terrain, c’est normal qu’ils aient fini par te repérer.
Pour l’heure, vous êtes tranquilles, les alentours sont déserts, et tu essaies de creuser le sujet des enchantements avec le jeune homme. Jusqu’à présent, tu lui as surtout apporté ton aide sans recueillir beaucoup d’informations en échange. Il souligne la patience nécessaire pour arriver à créer de bons enchantements, tu hoches la tête lorsqu’il parle d’imagination et d’inventivité.

— Oui, ça me paraît essentiel. C’est de la création, il faut arriver à appréhender le monde de façon un peu différente, ne pas se laisser leurrer par les acquis pour voir au-delà… C’est une forme d’exploration concrète des possibilités de la magie.


Ça t’intéressait beaucoup avant – ça t’intéresse toujours, même si le temps te file entre les doigts. Tu voulais créer des sortilèges aussi, explorer toutes les possibilités fascinantes offertes par la magie, comprendre ses mécanismes, la façon de lier un mouvement, un mot, à une idée, à une nouvelle façon de tordre la réalité… À l’époque, tu ne doutais pas que tu en étais capable, tu as toujours tes notes et tes idées quelque part, au fond de ta malle. Un goût amer s’attarde dans ta gorge et tu t’efforces de le chasser. Pourquoi est-ce que c’est si compliqué de remonter la pente ? Pourquoi tes angoisses ne te lâchent-elles pas ? Ce n’est pas l’Ordre, ni les missions. Ce n’est pas la guerre, cette guerre-là, tu la vis depuis treize ans. Juste une accumulation, un trop-plein comme le pensait Kayla ? Tu n’en sais rien.
Tu souris à Rory.

— Avec plaisir.

La conversation dérive vers ta nature de né-moldu que tu ne caches pas. Tu guettes les réactions de Rory, sa froideur. S’il le prend mal, tu seras vite fixé. Mais malgré cette apparence, il se montre plutôt curieux de savoir comment tu as découvert le monde sorcier, et tu sors les fables habituelles. Il soupire lorsque tu soulignes que le refus de l’autre est présent des deux côtés.

— Des perdus, c’est vite dit… Personne ne leur interdit de se servir de leur cerveau, d’ouvrir les yeux et de regarder le monde autour d’eux. Les sang-pur voient une multitude de sang-mêlé à Poudlard, les nés-moldus ne sont pas très nombreux, mais on est là quand même… Je sais que leur éducation n’est pas très tournée vers la liberté de penser, mais à un moment, c’est de l’aveuglement pur et simple. Il n’y a plus rien qui justifie l’ignorance, encore plus maintenant que le secret magique est tombé. Je comprends le choc pour le monde moldu, ils ont plus de raisons d’avoir du mal face à cet univers entièrement nouveau, avec en sus la propagande gouvernementale… La majorité se tient plutôt en retrait, finalement, ce qui laisse la place aux extrémistes.

Il n’y a pas besoin de faire le mal soi-même pour que le mal prospère dans une société, il y a juste à laisser faire, à fermer les yeux par-ci par-là. Le pire à tes yeux, ce sont les parents qui s’abreuvent à cette idéologie, qui dénoncent leurs enfants et les livrent au Blood Circle. Ou aux Mangemorts pour certains Cracmols.
Tu évoques ton engagement, qui ressemble à une goutte d’eau dans l’océan. Mais tu refuses aussi de rester sans rien faire. Tes intentions en entrant dans l’Ordre n’étaient pas toutes très louables, tu avais aussi besoin qu’on assure tes arrières, de ne pas être totalement isolé alors que le Blood Circle avait failli t’avoir. Mais tu veux quand même croire à une meilleure justice, à un monde où les idéologies ne domineront pas. La société sorcière a amorcé des changements bien trop lents à ton goût, les derniers pas en direction des nés-moldus étaient bons, mais ils auraient dû être faits il y a des années, pas maintenant, pas contraints par la guerre. Tu hausses les épaules devant le commentaire de Rory.

— Je fais ce que je pense avoir à faire. Ce sera long, bien sûr, mais il faut bien commencer quelque part. C’est quand même fou que si longtemps après la disparition de Voldemort, le monde sorcier ait si peu évolué. Oh, je sais bien qui occupe les postes de pouvoir… mais il serait temps que cela change aussi. Pour la justice, ce serait aussi du côté moldu… mais c’est sûr qu’il y a du chemin !


Il y a clairement de quoi assainir les coulisses de la politique des deux côtés. Même si tu ne te fais pas beaucoup d’illusions là non plus. Même Potter, avec l’aura qu’il avait après la mort de Voldemort, n’a pas vraiment changé les choses. Tu ne devrais pas en dire tant devant Rory, mais tu t’es déjà confronté à certains Mangemorts sur le sujet. Un sorcier de plus ou de moins, ça ne changera pas grand-chose.

— Clairement ! Rien que le titre du cours donne une idée de l’orientation… et avec les temps actuels, ça peut tourner au désastre. À moins d’avoir un professeur qui s’y connaît vraiment…

Tu ne peux que croiser les doigts sur le sujet. En revanche, tu trouves son idée de système d’échanges extrêmement intéressante. Ce serait en effet l’occasion de permettre aux sang-pur et aux sorciers en général de découvrir l’autre monde en immersion, et dans un cadre assez familier. Même si les matières ne sont pas les mêmes, une école reste une école. Pour avoir aidé Helios Carrow qui s’était retrouvé privé de sa magie suite à une bataille contre le Blood Circle, tu as pu constater qu’il n’en menait pas large – mais pour être toi-même frappé par les neutraliseurs, tu sais que ce n’est pas évident de naviguer dans le monde magique dans ces conditions. Si les sorciers peuvent sans mal se retrouver dans une école moldue, des moldus à Poudlard auraient bien plus de mal à circuler dans les couloirs, sans même parler des cours.

— Oui, ce serait vraiment idéal pour découvrir l’autre monde par soi-même, son fonctionnement… mais je ne suis pas sûr que ce soit possible avec le contexte actuel. Il y a un an, ça aurait sans doute été encore possible, mais maintenant… Les extrêmes des deux côtés jettent de l’huile sur le feu.

La proposition d’aide de Rory te convient parfaitement ; les grimoires trouvent bien trop vite leurs limites, rien ne vaut l’expérimentation, mais si tu peux gagner du temps en ne partant pas de zéro… tu prends bien volontiers. Il te met en garde contre l’Allée des Embrumes, tu hausses les épaules avec un sourire désabusé.

— Je sais bien, je n’y mets pratiquement jamais les pieds. Et je ne parlerais de mon sang à personne là-bas. D’ailleurs… tu n’as pas essayé de rapprocher ton magasin du Chemin de Traverse, pour élargir ta clientèle ? Ou c’est trop compliqué ?

Vis-à-vis de la clientèle, de son père… Qu’il n’ait pas laissé le choix à celui-ci sur la nouvelle direction de la boutique était une chose, changer un emplacement connu depuis des décennies, une autre. Et au fond, tu te doutes bien qu’il doit faire des choses pas très nettes, l’Allée des Embrumes reste quand même une bonne protection. Il te propose de lui envoyer un hibou et de venir chez lui ensuite. Ça te plaît moins, mais tu vois mal quoi lui proposer à la place. Tu n’as même pas besoin d’une main entière pour compter les personnes chez qui tu es entré ces dernières années, et tout date de ces derniers mois. Tu ne montres rien de ton appréhension.

— Ça marche, je ferai ça ! Je suis curieux de voir ce que tu as pu trouver d’autre…

Et de voir les utilisations qu’il peut en faire aussi, même si tu restes bien conscient qu’il ne t’en dira que le minimum.


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Dim 28 Nov - 15:33
Muggles are so weird...
Si la boutique Barjow&Beurk n’était plus à présenter, c’était en partie grâce aux héritiers qui avaient repris l’affaire familiale. Portée par la nouvelle génération, cette échoppe au passé sulfureux redorait son blason malgré sa localisation sur l’Allée des Embrumes. Une adresse qui, si elle avait longuement dérangé Rory, finissait par lui convenir à mesure que les années passaient et que sa clientèle s’agrandissait. Bien loin des simples badauds qui arpentaient le quartier sorcier de Londres, l’héritier Barjow se réservait des acheteurs de premier rang. Néophytes enthousiastes, experts, curieux, sorciers aisés issus de la haute société ou encore clients anonymes cherchant de la discrétion… Tous savaient pertinemment ce qu’ils venaient y chercher : excellence, inventivité, originalité et secret professionnel. De part son éducation mais également son caractère, Rory Barjow était l’homme de la situation. Qu’il s’agisse de ses potions, poisons, enchantements ou artefacts, la méthodologie était la même. Ses créations s’entouraient d’une aura presque mystique laissant planer le plus grand des doutes sur les détails de leur élaboration. Raison principale pour laquelle il avait pris l’habitude de travailler seul : garder ses formules et sortilèges à l’abris de la concurrence. Rares étaient ceux qui connaissaient certains de ses secrets. Si quelques employés pouvaient réaliser certains poisons et potions, en matière d’enchantements personne ne devait le déranger quand il travaillait. Ainsi, se retrouver à en discuter avec quelqu’un qui lui était étranger comme Eirian avait de quoi éveiller sa suspicion. Certes, le jeune sorcier connaissait Sean, il l’hébergeait même ! On est jamais trop prudent… Une logique qui expliquait le déséquilibre dans lequel leur relation se trouvait bien souvent. Si Eirian l’aidait à identifier et comprendre le fonctionnement d’objets moldus dont il ignorait tout, Rory n’apportait que très peu d’informations en terme d’enchantements. Une dynamique bancale qu’il allait devoir rectifier s’il voulait continuer de bénéficier des connaissances du Serdaigle. Rory entreprit donc de lui expliquer certaines des utilités qu’il allait attribuer aux objets chinés le matin même sans pour autant rentrer dans les détails. Il faut dire que le lieu ne se prêtait pas vraiment à des explications et encore moins à une démonstration. Si le jeune héritier avait déjà eu de nombreux stagiaires en potions et poisons, il n’avait jusque là accepté personne pour les enchantements. Un sujet trop complexe pour qu’il ait véritablement la patience de transmettre ses précieuses connaissances. Toutefois, plus il échangeait sur le sujet avec Eirian et plus il percevait en lui une logique qu’il partageait. Sa réponse lui extirpa un bref sourire en coin accompagné d’un hochement de la tête. Y a du potentiel… Curieux de ses capacités après la réponse qu’il venait de lui fournir, Rory jugea donc bon de lui proposer à l’occasion une entrevue pour explorer ses compétences. Bien qu’il restait discret sur ses techniques et enchantements, il ne voyait pas comme une menace le fait d’aborder les bases avec un élève aussi brillant qu’Eirian.

Quelle ne fut donc pas sa surprise quand il découvrit la nature moldue du sorcier à ses côtés. Bien loin de considérer les « sang-impurs » incapables de pratiquer correctement la magie, Granger en était le parfait exemple, c’était plus son aisance et sa maîtrise apparente du monde sorcier qui le fascinait. Un parcours de vie qu’il avait du mal à appréhender, lui qui n’avait connu que l’univers clos des sang-purs, leur idéologie étriquée et toutes les possibilités offertes par la magie. Heureusement qu’il avait eu accès au monde moldu et leur technologie regorgeant d’inventivité sans quoi il aurait probablement mal tourné comme beaucoup. Ceux-là même à qui il avait collé de nombreuses raclées à Poudlard, allant à l’encontre des idéaux de son paternel. Pas étonnant donc qu’il ne mâche pas ses mots concernant les puristes et extrémistes résidant des deux côtés. « Comme tu le dis, côté sorcier il n’y a plus rien qui justifie l’aveuglement dans lequel certains continuent de s’enfermer. J’ai moi-même grandi dans une famille de sang-purs ultra conservatrice partisane de l’idéologie Mangemort et pourtant je n’y adhère pas, je n’ai pas rejoint leurs rangs. Au contraire même, je tabassais ceux qui s’en prenaient aux nés-moldus et sang mêlés. C’est plus une question d’ouverture d’esprit et d’intelligence à ce niveau là. En revanche niveau moldu je te rejoins… C’est de l’ignorance pure et dure et comment les blâmer ?! Pas étonnant que certains tombent dans l’extrémisme et qu’ils en viennent à élire un parti comme celui au pouvoir. » Ce que Rory se cachait bien d’avouer c’était les nombreuses raisons pour lesquelles il était si farouchement opposé à l’idéologie puriste dans laquelle il avait pourtant grandi. Bien loin de vouloir une égalité entre moldus et sorciers pour un monde meilleur, l’héritier Barjow préférait rester en retrait, tirant le meilleur des deux mondes pour son petit bénéfice personnel. Il évoqua tout de même avec Eirian le contexte dans lequel il évolua plus jeune, le stratagème de son père de s’installer dans un quartier moldu et sa fascination débordante pour les technologies moldues. Un univers qu’Eirian devait bien connaître. Probablement la raison pour laquelle il avait pris cette orientation dans ses études. Un combat vain selon lui, formulant sans aucune gêne ses doutes sur la capacité de quelques individus à remodeler leur monde gangrené par la haine, la peur et l’incompréhension. Amusé par l’apparente détermination d’Eirian, un bref sourire vint étirer ses lippes. « Sinon, un bon petit enchantement sur certains hauts dirigeants sorciers comme moldus et tu modifies doucement les choses dans le sens que tu souhaites. C’est peut-être pas très moral mais au moins c’est plus efficace et rapide que de faire changer les mentalités en profondeur. Pas sûr qu’on puisse véritablement se payer le luxe d’attendre que les choses évoluent d’elles-mêmes… Il suffit de voir l’escalade de violence dans laquelle on se trouve. » Rory avait beau ne pas s’intéresser à la politique et encore moins prendre position en choisissant un camp, cela ne l’empêchait pas pour autant de se tenir informé de la situation. D’une certaine façon, avec les nombreuses commandes qui lui étaient passées par le ministère ou même certains sorciers engagés, Rory était impliqué dans ce conflit. Pas étonnant qu’il soit partisan de la manipulation magique pour en arriver à l’apaisement, c’était son domaine d’expertise et un des seuls moyens qu’il estimait véritablement efficace pour régler le problème.

Bien que peu habitué à parler politique, évitant d’ordinaire d’aborder des sujets de la sorte, il possédait pourtant quelques idées notamment en terme d’éducation. Rory partagea ainsi l’une de ses réflexions à Eirian, se doutant qu’il devait déjà avoir entendu ce concept parmi les moldus qui le pratiquaient déjà entre eux. Certes l’idée n’était pas parfaite, de nombreux éléments étaient à prendre en compte notamment la question de l’utilisation de la magie mais le concept lui plaisait bien. Et puis, pourquoi se limiter aux étudiants ? Un bon moyen de régler les questions de sensibilisation et d’éducation au monde moldu et magique serait d’introduire des professeurs issus de l’univers en question. Après tout, qui de mieux pour parler de l’histoire moldue à des sorciers qu’un véritable moldu, dépourvu de pouvoirs ou non ?! En revanche, Eirian avait juste sur un point : le contexte actuel n’était clairement pas propice à de telles expérimentations. « Il est vrai qu’avec les récents événements ça serait presque suicidaire. Le moindre petit incident pourrait mettre le feu aux poudres… Cela dit, je vois mal ce qui pourrait amener à un apaisement des tensions. » Rory et son optimisme légendaire ! S’il était admiratif de la nouvelle génération et la volonté de certains de construire un monde meilleur, son statut privilégié de sang-pur et le profit indéniable qu’il retirait de cette guerre étaient bien loin de le pousser à un engagement pour contribuer à l’apaisement des tensions. Son seul domaine d’action se résumait au soutien qu’il pouvait apporter à certains sorciers aux grandes ambitions comme Eirian justement. Raison pour laquelle il lui proposa son aide et le mit en garde contre certaines fréquentations douteuses qui pourraient aisément lui causer du tort. Il ne lui apprenait rien de nouveau mais en tant qu’héritier d’un Mangemort reconnu et influent, Rory ne savait que trop bien ce dont son père et les extrémistes puristes étaient capables. S’ils étaient prêts à éliminer certains des leurs pour leurs absences de pouvoirs, le sort réservé à des sorciers nés-moldus était pire… « C’est plus prudent effectivement… On ne sait jamais si qui on peut tomber dans ce coin du Londres sorcier. » Il marqua une brève pause avant de reprendre, la question de la localisation de sa boutique était toujours délicate. « Au tout début quand j’ai repris la boutique c’était l’idée mais finalement j’ai vite abandonné le projet pour plusieurs raisons. L’enseigne avait trop mauvaise réputation. J’ai eu pendant quelques temps la même clientèle que mon père et son ancien associé mais la rumeur que je proposais bien plus s’est vite propagée. On a toujours une image de produits assez sombres et douteux pour les non-initiés mais ça m’arrange personnellement. Ça m’évite de voir débarquer de simples curieux qui n’y connaissent rien. Ceux qui viennent savent pourquoi ils sont là et les nouveaux clients ont entendu parler de nous et de notre mentalité progressiste. En plus, on vend très très bien et on a trop de commandes sur les bras. Plus de clients impliquerait plus d’employés… » Une expansion que l’héritier Barjow comme Beurk ne souhaitaient pas, préférant maîtriser la production ainsi que garantir une certaine forme de discrétion pour leur clientèle. Ils étaient nombreux à venir et ne demander à traiter qu’avec Rory ou son associé, chacun possédant son domaine d’expertise et les secrets qui leur incombaient. Mélanger plus amplement des sorciers lambdas à des plus extrémistes reviendrait à un suicide professionnel quand on sait la précaution avec laquelle ils devaient traiter les clients « impurs » pour ne pas causer de problèmes. Si certains venaient en parfaite connaissance de cause, Rory préférait éviter à Eirian de mal tomber. Lui proposer de venir s’entraîner chez lui était donc la solution la plus viable bien qu’elle pouvait surprendre compte tenu du fait qu’ils se connaissaient peu. « Parfait ! Tu n’auras qu’à venir avec un objet en particulier si tu veux que je te montre comment l’appréhender. Je te montrerai après quelques techniques différentes pour combiner charge magique et technologie moldue. » Tout en parlant, Rory rangea dans son sac le lecteur mp3 obsolète, le moulin à café ainsi que le distributeur de gomme. Des antiquités dont il devait évaluer le réel coût avant de les proposer à certains acheteurs friands de petites curiosités moldues. « Prévois une paire de lunettes de protection et des vêtements que tu n’as pas peur de salir par contre… Les expérimentations peuvent être facilement salissantes. Le mieux c’est une blouse de potionniste si tu en as. » Lâcha-t-il avec un léger sourire amusé. Il suffisait de voir l’état dans lequel il ressortait de certaines séances d’expérimentations pour comprendre ses conseils. Patience et détermination étaient la clef pour progresser. Ne pas avoir froid aux yeux également. « J’espère que tu as le coeur bien accroché. » Conclut-il simplement, quelque peu curieux de tester les compétences ainsi que le sang-froid d’Eirian quand l’un de ses tests exploserait littéralement entre ses doigts.
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Eirian Howl
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Dim 12 Déc - 17:26
The tricky science of muggles
« fin novembre »
Il t’a fallu du temps pour faire la paix avec ta nature de sorcier avant ton entrée à Poudlard, des heures de discussion avec ta mère qui a eu un mal fou à te convaincre que non, tu n’étais pas un monstre – ce que tu ne comprenais pas, surtout, c’est pourquoi elle avait changé d’avis à cause de toi. Si tous les sorciers étaient des abominations, que tu en sois un aussi ne remettait pas cela en cause. Elle a reconnu qu’elle s’était trompée au sujet de la magie, tu as fini par l’écouter et la croire. Et le monstre noir dans ta tête a disparu – ce n’est que bien plus tard que tu as compris que tu avais failli devenir un Obscurus à force de rejeter tes pouvoirs, de refuser de toutes tes forces qu’ils se manifestent.
Mais c’est véritablement à Poudlard que tu as découvert ce que signifiait pratiquer la magie et que tu t’es perdu dans les sortilèges. Ton amour pour eux n’a pas disparu avec les années, au contraire. Que ce soit en métamorphose, en sortilèges et enchantements, en défense contre les forces du mal… tu adorais ces matières dans lesquelles tu excellais – et il faut bien avouer que ça t’a aidé à surmonter ta déception face à tes échecs en potion. Ça et la botanique, il y a toujours eu quelque chose qui t’échappait, un coup de main que tu n’as jamais réussi à prendre et tes meilleures potions sont au mieux passables. Alors que les sortilèges… tu as toujours eu une affinité avec eux et ta légère forme de synesthésie t’a bien aidé à ce sujet, tu vois le moment où les couleurs s’alignent, où tu sens que le sortilège sera parfaitement exécuté, et ça a toujours été un grand plaisir, ce qui t’a fait pleinement accepter ta nature de sorcier et, surtout, te l’a fait aimer. Tu pourrais toujours vivre sans magie, mais ce serait comme t’arracher une part de toi, un morceau de ton âme, et tu es déjà bien assez frustré de la perte partielle de tes pouvoirs que tu subis à cause du neutraliseur. Heureusement, ils n’ont pas entièrement disparu comme ceux d’Abigail, tu n’es pas sûr que tu aurais pu continuer à étudier pendant ces semaines qui commencent à devenir des mois et tu espères que ça prendra bientôt fin, que tu recouvreras la pleine maîtrise de tes capacités. La magie reste ta meilleure arme face au Blood Circle, tu ne peux pas te permettre d’avoir une faiblesse supplémentaire.
Ton attrait pour les enchantements est ce qui t’a poussé à offrir ton aide à Rory Barjow – que tu n’aurais sans doute jamais approché s’il n’avait pas été ami avec Sean, étant donné la réputation sulfureuse de sa famille et leurs accointances avec les Mangemorts. Qu’il sache que l’Auror t’héberge te contrariait, alors tu t’es aussi efforcé d’agir comme si tout cela était parfaitement normal. À Poudlard, l’enseignement de cette matière est toujours resté très scolaire, on vous apprenait les sortilèges, mais jamais à transformer réellement les objets, jamais à créer de nouveaux enchantements, et ça t’a toujours manqué. Tu as bien essayé par toi-même, tu comptais pousser les choses bien plus loin en septième année… et puis est arrivé ce qui est arrivé, et les enchantements sont passés au dernier rang de tes préoccupations quand tu n’arrivais même plus à suivre les cours normaux, où seule comptait la survie, tenir une journée de plus sans t’effondrer. C’est resté un regret. Même en Protection magique, qui offre pourtant un large enseignement en sortilèges, ce n’est pas abordé.

Alors, pouvoir en parler ainsi avec Rory est comme une porte qui s’entrouvre et que tu n’as pas l’intention de laisser se refermer. C’est la première fois que vous en discutez véritablement. Le sorcier a peut-être senti que sans cela il risquait de perdre l’aide que tu lui apportes régulièrement. Tu veux bien lui expliquer le monde moldu, mais tu n’es pas un pigeon non plus. La conversation reste en surface, bien sûr, même désert, le parc ne se prête pas vraiment à un échange approfondi sur le sujet dont tu imagines sans mal l’ampleur. Il te propose de voir tout cela concrètement, et tu acceptes. C’est aussi une nouvelle occasion de faire quelque chose qui te plaît, sans mettre d’impératifs de survie derrière. Bien sûr, toute nouvelle compétence est bonne à prendre dans ta situation, mais ce n’est pas que cela et ça change tout. C’est comme les bulles de paix, loin des ennuis, que t’offre Sévastian, les moments de détente avec Kayla… ce sont ces heures-là qui te rappellent que tout ce que tu fais n’est pas vain, qu’il y a autre chose derrière la simple nécessité de rester en vie. Ça te donne une direction à suivre, des souvenirs trop précieux pour les perdre, l’envie de les voir se multiplier.

Vous dérivez ensuite vers ta nature de sorcier, que Rory accepte sans trop de mal, simplement surpris que tu ne sois pas sang-mêlé comme il l’avait imaginé. Le fait est qu’avec les années, tu es devenu parfaitement à l’aise dans les deux mondes, tu as rattrapé le retard accumulé avant Poudlard sur les connaissances fondamentales du monde sorcier. Il partage ton avis sur l’aveuglement de certaines familles sorcières. Tu peux comprendre la crainte de voir bouleverser des habitudes prises depuis des décennies, voire des siècles, une façon de vivre, mais tu n’acceptes pas la haine qui en découle. L’immense majorité des moldus n’ont aucune envie de s’en prendre aux sorciers – et vu le nombre de créatures magiques qui rôdent ici et là, avoir des personnes capables de les gérer n’est pas un mal. Rory a rejeté l’idéologie mangemorte, au point de défendre les nés-moldus et sang-mêlé. Tu hausses un peu les sourcils, tu ne l’imaginais pas s’investir ainsi.

— Oui, l’absence de communication entre les deux mondes a aggravé les choses, c’est arrivé si brutalement… Et les sorciers ne maîtrisent pas assez la technologie moldue pour pouvoir l’utiliser efficacement et contrer la propagande du gouvernement.


Il y a bien Raphaël et ses vidéos, mais cela reste une goutte d’eau face au boulevard que les médias offrent à Kane et à son idéologie. Ça reste toujours perturbant de te dire que c’est une partie de ta propre famille qui est derrière tout cela. Tu culpabilises parfois, même si tu n’y es absolument pour rien, essaies d’apporter ce que tu peux à l’Ordre, à la fois parce que tu es convaincu de faire le bon choix et parce que tu tiens à montrer que tu es vraiment dans leur camp. Tu t’ouvres un peu sur tes idées à Rory qui sourit en retour.
L’idée de t’insinuer dans la tête de certains pour les manipuler te met mal à l’aise. Oh, tu comprends l’idée, mais la fin ne justifie pas toujours les moyens. Qu’est-ce qui vous différencierait alors de ceux que vous combattez ? Qu’est-ce qui empêcherait la personne capable de manipuler les dirigeants politiques de gouverner pleinement dans l’ombre, de s’emparer à son tour du pouvoir ? L’éducation donnée par ta mère t’a donné conscience de cette fragile ligne de crête qui sépare l’acte nécessaire de la violence gratuite et inutile. Tu l’as surtout vu avec les arts martiaux, elle t’a appris à doser tes coups, à toujours savoir dans quelle intention tu frappais, pour blesser ou pour tuer, et cette limite-là, tu ne l’as jamais franchie. Ça viendra certainement un jour, vu la vie que tu mènes et le métier que tu as choisi, mais tu préfères que ce soit le plus tard possible. Tu refuses de devenir un tueur comme ton père.

— C’est peut-être plus rapide, mais je ne suis pas sûr que ce soit plus efficace, ça ne changera pas les mentalités, les problèmes resteront présents et reviendront à la surface à la moindre occasion. Je crois davantage au long terme pour ce genre de choses… même si l’escalade n’est pas près de s’arrêter pour le moment.

Blood Circle comme Mangemorts se font un plaisir de jeter des tonneaux d’huile sur le feu. Son idée d’échange entre écoles sorcières et moldues te plaît beaucoup, ce serait une excellente solution pour aider les deux mondes à se comprendre. Puis si des sorciers enseignaient l’histoire magique côté moldu, des professeurs moldus pourraient enseigner la leur côté sorcier… Chacun saurait parler de sa culture.
Tu ne peux qu’approuver lorsque Rory indique qu’il ne voit pas ce qui pourrait amener un apaisement des tensions. D’autant plus avec la disparition de Potter. La situation devient inextricable, tu sais que ça va bientôt exploser et tu ne vois rien non pour arrêter cette course qui va droit dans le mur. Aucun des camps n’écoutera les appels à la raison et à la discussion. Et pourtant, la cohabitation entre les deux mondes est possible, les sang-mêlé comme les nés-moldus en sont la preuve dans la majorité des cas.

— Je ne vois pas vraiment non plus…

Certes, tu veux croire à la possibilité de la paix, mais tu n’en restes pas moins lucide sur les événements.
Rory te met en garde sur l’Allée des Embrumes, tu sais malheureusement que certains sang-pur ne rêvent que de pouvoir te remettre à ta « véritable » place à leurs yeux. Tu ne seras jamais un sorcier à leurs yeux. C’est si ironique qu’eux te rejettent pour tes origines moldues tandis que ton père te traque pour tes gènes sorciers. Aussi impur et honteux pour l’un que pour les autres. Comme toujours, ils sont deux facettes de la même pièce.
Rory développe les raisons pour lesquelles il a laissé sa boutique à son emplacement actuel. Il a réussi à changer un peu l’image du magasin aux yeux des sorciers, même s’il garde la réputation de s’adresser à certains initiés. Effectivement, il n’a pas l’air du genre à vouloir s’encombrer de simples curieux. Au-delà de son talent pour les enchantements, il te paraît efficace, décidé à s’adresser à des personnes qui savent de quoi elles parlent et ont une idée de ce qu’elles veulent, plutôt qu’à perdre du temps en renseignant des visiteurs. Et visiblement, ça marche, il a l’air d’avoir du succès. Tu comprends bien qu’il joue sur les deux tableaux, satisfaisant la clientèle sang-pur tout en s’ouvrant à d’autres qui ne trouveraient pas grâce auprès de la première. Et on ne lui demande sans doute pas les premiers objets venus. Si tu es toujours décidé à ce qu’il te montre les bases des enchantements, tu ne le sous-estimeras pas.
L’idée de venir chez lui te met toujours autant profondément mal à l’aise, mais il n’y a pas d’autre solution. Là aussi, tu resteras sur tes gardes. Le programme qu’il t’annonce est cependant très prometteur. Plus qu’à réfléchir à un objet à apporter – peut-être quelque chose qui serait adapté aux enchantements de protection, vu les temps qui courent.

— Très bien, j’apporterai quelque chose. J’ai hâte de découvrir tout cela !


Mélanger magie et technologie moldue serait l’idéal, ces objets passeraient inaperçus chez les non-sorciers. Tu hoches la tête devant ses consignes, en prenant bonne note.

— Oui, j’en ai une !


Elle ne t’a pas beaucoup servi depuis trois ans, ce sera l’occasion de la ressortir – tu as rarement fait exploser des potions, mais tu vois sans mal les dégâts que cela peut causer. Les précisions de Rory attisent ta curiosité devant ce monde qui s’ouvre à toi, tu prends tout cela très au sérieux, les dangers sont bien réels. Mais ce sont au moins des risques que tu es capable d’appréhender et auxquels tu peux faire face. Tes réflexes sont toujours bons tant que ta peur des contacts ne prend pas le dessus. Et pour le coup, il y a peu de risques.

— Normalement, oui, tu réponds à Rory.

Tu ne cherches pas à te vanter, c’est inutile, et tu as une idée juste de tes compétences. Il a rangé les objets que tu lui as expliqués en le rejoignant, et il est grand temps que tu bouges, d’autant que le froid commence à s’insinuer sous tes vêtements. Cette discussion t’a cependant changé les idées et ouvert de nouvelles perspectives que tu as hâte d’explorer.

— Il va falloir que j’y aille. C’était un plaisir de t’avoir croisé !



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