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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Help, I lost myself again ✘ Utaya :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Ven 1 Fév - 15:49
Help, I lost myself again.
Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019 Je suis dans un état lamentable. ça faisait bien longtemps que ça ne m'étais pas arrivé. Je sais que ma mère va vouloir m'étrangler, et qu'elle ne sera pas la seule dans cet état là. Elle pourras toujours s'allier avec Utakata, qui lui aussi a probablement envie de m'étriper. J'ai réussi à rentrer dans l'université. J'aurais dû être rentré hier et c'est bien ça le problème. On a du me chercher. Il a du me chercher, puisque finalement j'ai réalisé qu'il tiens à moi. Toujours est-il que j'ai hésiter à passer à l’infirmerie. Je me suis arrêté devant, j'ai réfléchi un instant puis... J'ai décidé d'aller me coucher, plutôt. Il est encore très tôt, le soleil commence à peine à se lever. Comme un corps sans âme, je déambule dans les couloirs de l'université. Je suis frigorifié, j'ai mal partout, j'ai envie de pleurer. Pourtant, je tire encore sur mon collier pour me rassurer. Il tiens encore. Et je suppose que ça veut donc dire que Uta ne m'a pas largué. Pas encore. Il attend sans doute de me voir en vrai pour le faire. J'en ai pas envie.

Après avoir tant bien que mal marmonner le mot de passe de ma salle commune, je me glisse à l'intérieur et descend rapidement les escaliers menant à mon dortoir. Tout le monde ou presque pionce encore. Sans adresser un mot à qui que ce soit, je sursaute en voyant Uta assis sur son lit. Je baisse les yeux, honteux comme un enfant que l'on viens de prendre en flagrant délit, en pleine bêtise. Comme un petit garçon, je regarde mes pieds. J'ai l'impression que ma mère viens de me voir voler un cookie pour grignoter en dehors des repas. Je mordille mon piercing à la lèvre, et fait signe à l'autre de me suivre. Je sais qu'il va sans doute gueuler. Alors autant éviter de réveiller tout le monde. Je ne me suis pas senti si mal depuis des mois. Une rechute, il faut croire. J'ai perdu mon petit air arrogant et suffisant, ce visage de connard qui en énerve plus d'un. Là, je ne suis plus que l'ombre de moi-même. J'ai honte de l'avouer, mais Uta m'a déjà vu dans un sale état. Seulement pas comme ça.

La tête toujours baissée dans la salle commune, je regarde mes pieds et renifle, les mains dans les poches de mon sweat noir dont j'ai retiré tout de même la capuche pour un peu moins ressembler à un détraqueur. Ou a un inferi, je sais pas trop. Un hybride entre les deux je dirais. Je sens l'alcool. Même moi j'en ai conscience. J'ai les yeux rouges et gonflés aussi. Heureusement, je n'étais pas maquillé je suppose que c'est déjà ça de gagné, au moins je ne me suis pas mis du mascara partout. Et j'ai juste envie d'une douche là tout de suite. Mais quelque chose me dit que je ne vais pas y avoir le droit dans l'immédiat... De toute manière, je vais sans doute aller prendre un bain plutôt, dans la salle de bain des préfets. Autant en profiter. Tant que j'ai encore mon insigne. Parce que ça me pend au nez, la déchéance. Si ça se trouve, je vais me faire démettre de mes fonctions. Je n'ai plus qu'à supplier mon directeur de maison, parce que je suis presque certain qu'il va me convoquer plus tard.

« J'ai... J'étais pas bien. Et ça va toujours pas bien, si tu veux la vérité, Uta. » ça ne m'excuse sans doute pas. Mais au moins, il sait pourquoi. Je renifle, me retenant de pleurer tout de suite et d'entrée de jeu. J'ai les cheveux emmêlés, et à l'odeur d'alcool se mêle celle du tabac et du cannabis. Ouais, là comme ça j'ai surtout l'air d'avoir fait la fête et passé une bonne soirée. C'est en parti vrai. « T'étais pas là, j'ai paniqué. J'ai cru que tu m'avais quitté. » Je daigne sortir les mains de mes poches. Je vais devoir l'avouer. De toute manière, j'ai déjà du sang dessus. Et ce n'est pas celui de quelqu'un d'autre. Le corps tremblant toujours, de fatigue, de honte, de froid, de tristesse... Je retire mon haut pour dévoiler mes bras. Je lève les yeux vers Uta et essaye de murmurer des excuses. Mais je n'y arrive pas. Rien ne veut sortir de ma gorge, à part un gémissement étouffé. Un pitoyable couinement de tristesse. Il a sans doute plus mal que moi, non ? Je sens mes jambes commencer à flancher, si bien que je tombe sur le sol, ne parvenant pas à me rattraper à temps sur lui ou sur du mobilier. Et ça y est. Je fond finalement en larmes. C'est trop d'un coup, je suppose.  

« Pardon. J'ai déconné... Uta, pour de vrai cette fois. Je... j'ai mal. » Mal au cœur, surtout. Au final, les plaies ça ne me fait pas tant souffrir à côté de ce que j'ai sur la conscience. L'avantage c'est que je n'ai plus rien à vomir, à part le café que j'ai pris en chemin en arrivant ici. Il mérite clairement mieux que moi. Clairement plus qu'une épave. Dépressif, alcoolique, j'me demande bien moi-même comment j'en suis arrivé là. Je me retiens de ne pas pleurer trop fort. Et ça me fait encore plus mal, de ne pas tout laisser sortir. Mais je ne peux pas me montrer comme ça devant qui que ce soit : « Uta... J'peux pas rester là... Faut pas... faut pas qu'on m'voit comme ça... » Mais le problème, c'est que je n'ai plus la force de marcher tout seul. Je sais que j'arriverai pas à tenir debout convenablement, maintenant que mes jambes ont lâché. « Me laisses pas là comme ça je t'en supplie... » Je me saisis de son pantalon, serrant le tissus à m'en blanchir les phalanges. Je n'arrive plus à retenir un cri qui voulais sortir depuis bien trop longtemps. Merde... Voilà que j'en suis au point où je me dégoûte de moi-même. Si... Si Uta n'étais pas là, ce serait à ce moment-là que je recommencerai à me faire mal. Pourquoi est-ce que je suis comme ça ? « Uta. La... la salle de bain des préfets... S'il te plaît... m'abandonne pas... »

Pourquoi est-ce que je me suis attaché comme ça à un autre être humain, au point de lui montrer mes faiblesses ?... Comment est-ce qu'il peut encore vouloir de moi, maintenant qu'il m'a vu dans cet état ? Nouveau gémissement de douleur. A force, ça va finir par réveiller les gens. Si quelqu'un me voit comme ça... je... J'aurais plus qu'à disparaître pour de bon.  
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Sam 2 Fév - 23:39
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Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019
Il m'a trahi. Même si je tente désespérément de ne pas y penser, de trouver une autre explication à son absence, cette idée se fait lentement mais sûrement une place dans mon esprit. Il m'a trahi, et il est parti. Pourquoi ? Etait-ce si dur que ça d'attendre quelques minutes de plus ? Est-ce vraiment ma faute s'il se croit le centre du monde, s'il pense que je devrais vivre seulement pour lui et laisser de côté les autres aléas de ma propre vie ? J'essaye de me trouver des excuses, mais ai-je vraiment tort de faire ça ? Hyacinthe s'est barré comme un voleur et personne ne l'a vu depuis le début d'après-midi lorsqu'il est parti à Poudlard en même temps que moi. J'ai passé la nuit entière à le chercher dans toute l'université, j'ai même tenté de me glisser dehors avant de me faire rattraper par un prof de je ne sais quoi qui m'a laissé partir sans sanction lorsqu'il s'est rendu compte du problème. Je suppose que ce même prof fera tout pour que Hyacinthe n'ait pas de problèmes en rentrant, s'il est bel et bien sorti dehors et non pas planqué dans un coin à m'éviter. Mais j'en doute. J'ai vraiment passé des heures à écumer toutes les salles de l'université, cherchant même à savoir s'il ne s'était pas glissé dans une autre salle commune. En vain.

Mais est-ce que je veux vraiment qu'il n'ait aucun problème ? Il m'a trahi. Il est sûrement parti se bourrer la gueule, se taper tout ce qui bouge puisque pour une fois je n'étais pas là. J'avais pourtant une très bonne raison d'être en retard, évidemment ; je devais ramasser quelqu'un à la petite cuillère, lui aussi pour des problèmes de cœur...il faut croire que c'est la saison, la nouvelle année semble avoir foutu un coup au cerveau de ceux qui ne pensent qu'avec leur bite. Pourquoi sommes-nous toujours obligés de nous coltiner ces types, nous, les mecs normaux ? C'est comme si ce genre de personnes nous attirait irrésistiblement, comme si nous ne pouvions être heureux qu'avec des trous du cul pareils. Tout ce que je sais, moi, c'est qu'à cause de cet idiot, je commence à sérieusement me poser des questions sur moi-même. Est-ce que je l'ai vraiment mérité ? Est-ce que je n'ai pas donné beaucoup trop d'importance à une personne qui n'en avait pas besoin ? Est-ce qu'il est vraiment bon de s'attacher à quelqu'un ici en sachant que mon temps est compté, en sachant que je reviendrai tôt ou tard dans mon pays en laissant derrière moi cette vie, cette parenthèse que je me suis autorisé en voyageant à l'autre bout du monde ?

Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, et le matin pointe le bout de son nez lorsque j'entends finalement quelqu'un entrer dans la salle commune où je me suis installé pour attendre. Je suis démaquillé heureusement, mais je porte toujours les vêtements de la veille qui ne sont pourtant pas froissés avec le temps passé ici. Ah...je ne me suis pas trompé en me disant qu'il rentrait enfin. C'est lui, n'est-ce pas ? Cette voix rauque, cette démarche irrégulière...et voilà sa foutue tête blonde qui apparaît au coin de la pièce. Evidemment que c'est lui. Pour la peine, je me suis levé de mon fauteuil pour lui faire face, les bras croisés et le visage figé en une expression glaciale. Il a l'air mal en point...mon cœur me dit de le prendre dans mes bras, de le rassurer et d'essayer de le soigner, mais mon esprit suit ma raison qui me dicte de rester à ma place sans lui laisser une seule chance pour le moment. Il m'a fait perdre une nuit entière, et il m'a sûrement trompé par la même occasion. Encore, devrais-je dire, même si je n'ai aucune preuve de son aventure avec l'autre rouquin.

« Bonjour, Hyacinthe. »

Ma voix est définitivement froide. Et lui, il pue la mort. Non, en fait, il sent un mélange de clope, d'herbe et d'alcool bon marché. Alors ouais, il pue la mort, j'avais raison. Je soupire longuement d'exaspération alors qu'il tente de s'expliquer, les mains crispées sur mes bras. Il a cru que je l'avais quitté ? Simplement parce que j'étais en retard d'un petit quart d'heure ? Mais...ma parole, il est con ce type ?! Je n'ai même pas le temps de réagir qu'il se déshabille. Qu'est-ce qu'il veut, qu'on baise ici pour se faire pardonner ? Non...non, c'est pire que ça.

Je ne réagis toujours pas, pourtant mon corps entier bouillonne d'un mélange de sentiments contradictoires. Ses poignets sont dans un état pitoyable, ses vêtements tachés de sang. Il n'arrive même plus à aligner deux mots, à pleurer comme ça il va réveiller toute la fac...on dirait qu'il me fait une crise là, pire encore que celles qu'il se tape lorsqu'il a des examens à passer. Il peine à respirer, et moi, je ne bouge pas d'un poil. C'est comme si son état me paralysait, comme si j'avais envie de fuir mais ne le pouvais pas. Pourquoi est-ce que j'ai donné autant d'importance à ce type ?

« Oui. On y va, avant que tu ne réveilles absolument tout le monde à des kilomètres à la ronde. »

Je suis toujours froid et un peu agressif, mais mon comportement tranche avec mes paroles. Je le prends délicatement dans mes bras comme une petite princesse ; de toute façon, il n'est pas bien lourd, vraiment. Je pourrais le trimbaler comme ça dans toute la fac, mais ce n'est pas si loin que nous allons ce soir. Heureusement, il n'y a personne encore dehors aussi tôt, aussi je peux traverser les couloirs sans me faire emmerder par des élèves curieux ou des profs un peu trop zélés. Je trouve sans mal la salle de bain en question avec ses vagues indications, et y entre avant de finalement le déposer sur une chaise dans un coin. Je ne prononce pas un seul mot, une fois encore. Ce n'est pas encore le bon moment. Si je lui dis quoi que ce soit maintenant, je risque de le briser définitivement. C'est difficile de vivre avec Hyacinthe Chang.

J'ouvre les robinets d'eau colorée et laisse couler le tout dans la baignoire semblable à une petite piscine. J'ai tout de même le temps de déshabiller mon amant, lentement, en faisant attention à ne pas aggraver son état et surtout en essayant de ne pas lui mettre du sang partout. Il tressaille, ressemble à un petit animal blessé toujours parcouru de spasmes et pleurant encore à chaudes larmes. Mais je n'y prête pas la moindre attention. Je suis toujours un bloc de glace, moi qui malgré son état ne peux m'empêcher d'imaginer toutes les horreurs qu'il a pu faire en une nuit de temps. Il a bu, il s'est drogué, certainement pas tout seul. Peut-être s'est-il blessé ainsi parce qu'il a été trop loin et le savait ? Je ne veux pas entendre ses explications. S'il m'a effectivement trompé cette nuit, alors c'est terminé et il le sait. Est-ce qu'il y survivra ? J'en sais rien, et je m'en fous complètement. Je possède un cœur de pierre, merci à Li pour m'avoir forgé le caractère. S'il n'est pas capable de survivre à une rupture, alors il n'a pas sa place sur cette planète. Mais ça...c'est une réflexion que je garde au plus profond de moi tant elle est controversée.

Je me déshabille à mon tour avec pudeur avant de l'inviter d'un air particulièrement sérieux à entrer dans l'eau avec moi. J'ai aussi besoin de me détendre après cette nuit horrible passée dans les couloirs de ce maudit bâtiment, que j'ai même tendance à comparer à une prison à cause de cette stupide interdiction de sortir. Je le regarde dans les yeux, attendant qu'il se calme de lui-même, la main fermée sur la sienne. J'essaye de ne pas écouter mon cœur qui hurle de le voir si mal en point. Au moins, le savon et l'eau vont nettoyer ses plaies...il restera plus qu'à espérer qu'il n'ait pas chopé une merde au passage avant de les recoudre à coup de baguette magique.

« Raconte-moi. Ensuite, je prendrai une décision. »

Il n'arrive pas encore à parler correctement, et j'avoue que ça me saoule un peu. Mais c'est la fatigue qui parle, je ne devrais pas la laisser prendre le contrôle de mes paroles ou je risque de signer l'arrêt de mort de mon aimé. Je ne peux pas seulement assumer ce qu'il s'est passé, il me faut un minimum de contexte. Même si je lui dis la vérité, va-t-il seulement me croire lui aussi ? Nous sommes persuadés tous les deux que l'autre a fait une connerie sans vouloir l'avouer...mais comment pourrait-il croire que je l'ai quitté alors qu'il a un parfait moyen de le savoir ? Je passe mon doigt dans son collier, et esquisse un sourire amer en tirant légèrement dessus. Rien de bien méchant, seulement pour lui faire sentir sa présence. C'est vrai qu'à porter tous les jours la même chose on l'oublie parfois, comme moi qui oublie que j'ai cinquante mille piercings un peu partout sur mon visage.

« Ca, c'est un moyen pour toi de savoir que je suis encore vivant et attaché à toi. S'il m'arrive quelque chose, si je meurs ou une connerie du genre, il se détachera tout seul. Pareil si je décide de te quitter. Il n'y a pas besoin que je sois présent, et de toute façon même si tu fuis j'aurais un moyen de te le faire comprendre. Est-ce qu'il est détaché ? »

Evidemment que non. Mais dans la tête de Hyacinthe, c'est sûrement un bordel monstrueux, pire que dans la mienne. Il s'est imaginé des trucs, difficile de lui faire sortir ça de l'esprit...mais il semble peu à peu se calmer, je ne saurais dire si c'est grâce à l'eau chaude ou à ma présence. En tout cas, il semble déjà plus ouvert au dialogue, c'est ça de pris.

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Dim 3 Fév - 18:45
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Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019 Je suis stupide. Et pitoyable aussi. Il est obligé de me porter, parce que je n'arrive pas à tenir debout. Il n'a rien à faire dans la salle de bain des préfets, il n'y a que nous qui puissions y aller en toute logique, ainsi que les capitaines des équipes de Quidditch. Mais... Je ne dois pas rester seul. Pas dans mon état actuel. Tant bien que mal, je lui donne les indications, puis articule le mot de passe pour nous faire rentrer. Je me sens faible. Épuisé. Physiquement, mais surtout psychologiquement. La nuit a été rude pour moi, bien que Judith et ses amis m'aient fait passer un bon moment. Ce matin, une fois face à la réalité... Je n'ai clairement pas assumé mes actes. Uta est obligé de m'aider, comme un enfant à qui on va donner on bain. C'est un peu le cas, d'ailleurs. Je suis un enfant encore, sur certains points. Pas sur tout heureusement, mais je me rend parfois compte de mon manque de maturité. Surtout émotionnelle. Je ne sais pas quoi faire et Judith avait raison : les gens comme elle et moi, les handicapés des sentiments comme nous ne devraient pas avoir le droit d'être en couple. C'est clairement du masochisme. Surtout que... Je me demande bien ce que Uta peut me trouver, à moi. D'accord, l'emballage est plaisant à regarder. Mais... Je me suis suffisamment ouvert à lui pour qu'il saches parfaitement qu'à l'intérieur, ce n'est pas aussi joli qu'à l'extérieur. Alors... Pourquoi il reste ?...

Une fois dans l'eau chaude du bain, je renifle et baisse les yeux. Je vais devoir tout lui expliquer. Et j'ai horreur des questions. Il le sait. Mais je n'ai pas vraiment le choix, n'est-ce pas ?... Je retiens un petit couinement étouffé quand il tire légèrement sur mon collier, précisant que j'ai réagi de manière impulsive sans réfléchir. Comme souvent, quand il est question de sentiments. Je ne sais pas les gérer. Et... c'est vrai, je fais souvent des choses stupides dans ces moments-là, parce que je ne comprend rien à la psychologie de mes congénères bipèdes. Je renifle et baisse les yeux, tend le bras pour chercher mes cigarettes dans mon sweat et en allumer une pour me calmer. J'ai encore les mains qui tremblent, avec la fatigue même si le bain me réchauffe.

« J'ai paniqué. J'ai cru que tu m'avais quitté. Je me suis monté la tête tout seul. Je me suis demandé pourquoi je m'étais attaché. Je me suis dit que c'était normal, que tu veuilles me quitter, maintenant que tu sais qui je suis. Je me suis dit que je valais pas la peine d'être aimé. Que... Je le méritais pas. » C'est dur d'en parler. Pourtant, j'en ai discuté avec Judith et ses amis. Pas aussi en détails, pas au point de confier toutes mes insécurités. Mais ça m'a fait du bien, sur le coup. ça m'a clairement empêché de faire une trop grosse connerie. Les regrets m'ont juste rattrapé ce matin. « J'étais vraiment pas bien. Tu... Tu sais très bien que c'est juste les apparences. Que dans le fond, j'ai pas confiance en moi. J'ai jamais eu confiance en moi. Alors... J'suis parti, avec mes idées noires. J'ai acheté une bouteille, des lames de rasoir et j'ai décidé de me saouler avant d'en finir. Mais... J'ai rencontré quelqu'un par hasard. J'pense que c'est peut-être le destin, même si je crois pas trop à ce genre de conneries, c'est un truc de bonnes femmes ça. » Je marque une pause pour renifler et décide de poursuivre après un soupire :
« Elle s'appelle Judith. Elle est moldue et elle a voulu savoir pourquoi j'avais une sale gueule. Alors, je lui ai dit que mon copain avait raté un rendez vous, que je pensais que tu m'avais plaqué. Elle m'a dit que non, que j'm'étais surement fait des idées, et que je devais vraiment... beaucoup tenir à toi pour me mettre dans un état pareil. Judith aussi, elle est pas très douée avec les sentiments. Elle sait pas trop où elle en est avec sa copine. Du coup, on est allé dans un bar, rejoindre des amis à elle. Des moldus aussi. On a discuté toute la nuit. Et ça m'a fait du bien. ça m'a empêché de vraiment faire une énorme... bêtise. Et de me mettre les idées au clair. » Je tire de nouveau sur ma cigarette et regarde Utakata très sérieusement, serrant faiblement sa main dans la mienne. Je ne suis pas capable, de serrer plus. Mais l'intention y est : « C'est ce matin, que j'ai eu une rechute. Parce que je me suis rendu compte que... Si Judith avait raison, tu devais vraiment tenir à moi. Et que... J't'ai fais du mal, en disparaissant. Comme j'ai fais du mal à ma mère. Parce que... je... j'suis un putain d'égoïste. Du coup... J'm'en suis fait à moi-même. Par habitude... Parce que... C'est ce que je fais, quand j'fais du mal à quelqu'un et que j'm'en rend compte. Quand... Quand j'me rend compte que j'suis vraiment détestable. » Ma voix se brise de nouveau et je déteste ça. Je sens les sanglots, qui nouent la gorge. Et c'est une sensation horrible, bien qu'elle soit familière. Trop familière à mon goût. Je baisse de nouveau les yeux et murmure à demi : « J'ai tenu ma promesse. Celle que... J't'ai faite au tout début. J'ai vu personne d'autre, avant que tu poses la question. Et je te le jure. Vraiment, j'ai rien fait avec qui que ce soit. Ni avec Judith, ni avec personne d'autre. »

J'essuie mes nouvelles larmes en reniflant, et termine ma cigarette avec une certaine hargne. J'ai pas envie de chialer. Pas encore. J'ai déjà assez pleuré. D'ailleurs, je dois avoir les yeux vraiment rouges. Je glisse la main sous l'eau et grimace en voyant que j'ai sali l'eau du bain avec mon sang. Merde. « Je suis détestable. Et j'en ai conscience. J'ai pas la moindre qualité. J'vais t'apporter que le malheur, Uta, parce que je ne sais rien faire d'autre dans mes relations. Tu me mérites pas. Tu mérites clairement mieux que moi. » Je l'sais bien que j'ai un problème. Ma sœur me dit souvent que je suis égoïste, que je me complaît dans mon malheur et que je suis austère par envie. Mais c'est plus compliqué que ça. J'pense pas le faire exprès, d'être malheureux, alors que j'ai pourtant pas de vraie raison de l'être. Les psychiatres ont dit que c'était une dépression, mais j'ai arrêté les cachetons à cause des effets secondaires assez rapidement. J'aurais peut-être pas du. Je reste silencieux, à regarder le mur et renifle : « Tu le sais en plus, que si j'suis un connard, c'est pour pas que les gens s'attachent à moi. Parce que j'veux pas souffrir. Mais toi, t'es là quand même. Et je comprend pas. Et ça va m'rendre dingue à force. »  
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Mar 12 Fév - 18:47
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Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019
Je l'écoute patiemment et calmement. Peut-être trop calmement d'ailleurs, puisque ce n'est pas dans ma nature d'être autant silencieux face à lui. Je suis peut-être tranquille comme type, mais Hyacinthe a le don de me mettre très vite sur les nerfs pour des raisons toujours plus stupides les unes que les autres. Bref, c'est bien la première fois que je le laisse raconter des conneries sans l'interrompre, que ce soit par des insultes pas bien méchantes ou des baffes dans la gueule. Pourtant, c'est pas l'envie qui manque ; mais je n'ai pas envie de le revoir pleurer comme une merde, étant donné sa sensibilité d'aujourd'hui. Ca doit être aussi un contrecoup de la cuite qu'il s'est prise cette nuit. D'ailleurs, je me demande comment il a fait pour rentrer tout seul au final...parce que s'il est resté avec des moldus, il ne leur a clairement pas demandé de le ramener à un endroit qui n'est pas censé être connu de leur monde. C'est con, hein ?

Il me promet qu'il ne m'a pas trompé, pas même avec cette fille qui de toute façon est casée avec une autre. Mais je ne suis pas con, je sais que ça ne veut rien dire...je n'ai que sa parole, mais je doute qu'il ait osé le faire. Il sait ce que ça signifie, et ce serait comme signer son arrêt de mort si j'en crois son état actuel. Comme quoi, il y a des choses qu'on ne peut changer. Je soupire longuement, et l'invite à se coller à moi. Maintenant que je suis rassuré sur ce qu'il a fait, je peux bien le laisser se rapprocher. Je sais que ça ne se fait pas trop dans notre culture à tous les deux, surtout la mienne, mais j'emmerde la politesse et l'éthique. Je préfère quand même le rassurer de la sorte.

« Ces lames...tu les as encore sur toi ? Ou tu les as laissées quelque part là où tu étais ? »

Autant s'en assurer maintenant. Je ne veux pas risquer une rechute alors qu'il est ici, avec moi. Déjà parce qu'il risque d'en crever ce con, mais aussi parce que j'ai autre chose à foutre que de le ramasser à la petite cuillère à chaque fois que je suis en retard de cinq minutes à un rendez-vous. Je suppose que de toute façon, même si ça finit par s'arranger aujourd'hui, il y aura forcément une rechute à un moment donné. Un peu comme ces alcooliques qui arrivent à plus ou moins se sevrer, mais qui retombent dans la boisson au moindre obstacle. D'ailleurs, je pense qu'il est alcoolique, ce type. Ce n'est pas normal de boire autant à son âge, n'est-ce pas ? Alcoolique et dépressif...il a raison, je ne devrais pas être avec lui. Et pourtant, me voilà. Pourtant, je le garde dans mes bras contre mon torse, et ne pense même pas à fuir de cette pièce. Je suis peut-être un peu con, ou peut-être que j'ai trop d'empathie...ce serait une première, moi qui ait souvent tendance à m'éloigner des problèmes des autres. Je suis très individualiste pour un japonais quand j'y pense.

« Arrête tes conneries, Chang...il y a bien une raison pour laquelle je suis avec toi, non ? »

Il se dénigre, et c'est assez étrange d'en être témoins lorsqu'on sait que ce type est l'incarnation de l'arrogance en temps normal. J'avais raison au début, ce comportement n'est qu'un moyen de cacher ses blessures...parce qu'en réalité, il n'a aucune assurance. Il n'a aucun juste milieu, et c'est en ça que vivre avec lui est fatigant. Mais j'ai signé pour ça...je savais à quoi m'attendre en l'acceptant, quand bien même nous nous sommes mis ensemble presque au tout début de l'année. J'ai eu des retours, des commentaires d'un peu tout le monde qui me mettaient chaque fois en garde contre lui. J'ai appris beaucoup de choses sur son passé à l'école, et je me suis posé un tas de questions. Il n'était visiblement pas méchant, pourtant tout le monde le détestait là-bas. Il ne faisait pas de mal comme son cher cousin, mais se comportait comme un putain de connard avec tout le monde. Avait-il des amis là-bas ? Peut-être les mêmes qu'ici, des gens bizarres qui savent composer avec ses humeurs. Mais ces gens le connaissent-ils réellement ? Savent-ils qu'il est sur un fil, à manquer de tomber dans les ténèbres à chaque pas ? J'en doute. Je connais ce genre d'individu. En un sens, il est très asiatique même s'il a des manières occidentales. Il ferait un bien meilleur japonais que moi, lui qui se plaint pourtant souvent de mon manque de communication sur mes sentiments et véritables pensées. C'est l'hôpital qui se fout de la charité.

« Tu veux quand même pas que je te liste tout ce qui fait qu'on est ensemble, si ? T'es insecure à ce point ? »

Je plaisante, mais en vérité je ne sais pas moi-même ce qui est le déclencheur de ma présence à ses côtés. Est-ce une volonté de protéger quelqu'un pour me sentir légitime ? Une simple coïncidence qui fait que j'avais seulement besoin d'une personne et qu'il se trouvait là à cet instant ? Quelle réponse pourrait lui convenir ? Je soupire longuement, et tente de trouver les mots. Putain, c'est pas facile de communiquer avec ce type.

« Déjà...tu n'es pas un connard en permanence. En fait, tu l'es seulement en public, quand tu mets ton masque d'arrogance pure. C'est quelque chose que je connais déjà, c'est...culturel chez moi, en un sens. Tu es toujours différent avec les gens que tu ne veux pas connaître, comparé à ton comportement avec ceux que tu acceptes près de toi. Chez moi, on a même un nom à poser sur cette façon d'être...le tatemae et le honne. Ce que tu montres aux autres, contre ce que tu es réellement. Et moi...ton comportement à mon égard aurait pu être une erreur. Lorsque tu m'as embrassé la première fois, tu m'as montré ton honne. Tu as essayé de te rattraper mais c'était trop tard, et tu le savais. Si j'avais été un connard, j'aurais pu m'en servir contre toi...mais à la place ça m'a attendri, ça m'a donné envie d'avoir ta confiance pour qu'enfin tu te dévoiles face à moi. »

Mes doigts attrapent délicatement son menton pour le forcer à me regarder dans les yeux. Je sais que c'est difficile pour lui dans ce genre de situation, mais je veux qu'il fasse un petit effort.

« Je t'aime. C'est pas une insulte, un juron ou je ne sais quoi. C'est la vérité. Je t'aime, parce que je vois en toi ce que tu refuses de voir. Je pourrais te poser la même question à mon sujet...pourquoi est-ce que tu m'as accepté ? Pourquoi avoir accepté mes conditions au début ? Je t'ai forcé à l'abstinence pendant un mois, ne t'ai pas forcément traité avec justice, et je t'ai intentionnellement fait du mal lorsque je sentais que tu étais en train de douter. Alors pourquoi être resté ? »

Cette question n'a pas réellement de réponse, ou tout du moins celle-ci varie en fonction du moment où elle est posée. C'est toujours difficile de dire pourquoi on est tombé amoureux d'une personne, quand on l'avoue seulement. Hyacinthe a encore du mal à prononcer ces trois petits mots, ce simple « je t'aime » qu'il m'accuse de ne pas ressentir. Au moins, j'apprécie la valeur de ses paroles lorsqu'il les prononce finalement.

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Mer 13 Fév - 11:50
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Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019 Je passe le plus clair de mon temps à mentir, mais Uta... Je n'arrive pas à être malhonnête avec lui. Je ne sais pas pourquoi. C'est sans doute ces foutus sentiments qui m'en empêchent. « C'est encore dans ma veste. » C'est pour lui que j'avais arrêté, c'est à cause de lui que j'ai recommencé. A cause de moi-même surtout puisque je me suis fait des films tout seul comme un grand. Comment est-ce que j'ai pu être aussi bête ?! Je me demande ce qui m'est passé par la tête pour que j'associe retard à rupture. Je ne sais pas qui il est allé consoler, mais je n'ai pas spécialement peur qu'il m'ait trompé. S'il m'a demandé d'être fidèle c'est qu'il l'est aussi n'est-ce pas ?... En temps normal je m'en foutrais bien que mon partenaire aille voire ailleurs, puisque je fais la même chose. Mais là, c'est lui qui a demandé l'exclusivité. Sans doute pour éviter les jalousies mal placées.

Je me blottis dans ses bras quand il m'y invite et ferme les yeux pour me reposer tout en l'écoutant. Mon camarade a vu clair dans mon petit jeu. Il sait que je ne suis pas juste un gros enfoiré, que c'est juste les apparences. Que dans le fond je suis un intello un peu sensible, et c'est tout. C'est ça la vérité : Hyacinthe, surdoué et perturbé. Hyacinthe qui comprend rapidement une équation, mais qui reste perplexe dès qu'il est question de relation humaines. C''est peut-être pas un handicap reconnu, mais c'est tout de même pesant à force. Les autres ne sont pas comme ça, à part peut-être Carrow qui est elle aussi handicapée comme moi à ce niveau-là. Elle est intelligente elle aussi, c'est bien pour ça qu'elle est une amie. Judith non plus est pas bien douée en sentiments, et elle aussi est assez futée. Alors c'est peut-être une malédiction, à la quelle les gens dotés d'une intelligence supérieure ont à faire face.

J'ai pourtant été aimé et choyé dans mon enfance. Je ne peux pas dire le contraire. Mes deux parents étaient présents pour moi, m'expliquaient les choses quand j'avais des questions, m'emmenaient jouer au parc même si moi j'y allais à reculons pour éviter les autres enfants. Hyacinthe le solitaire. Même quand la famille Prewett nous gardaient Nymphea et moi, je restais en retrait. Ils étaient tous sorciers, et moi ?... A l'époque, on me pensait moldu. Je me sentais sale, rejeté, différent, pas comme tout le monde à cause de cette non magie. On me disais pourtant que ce n'étais pas bien grave, que ça ne m'empêcherais pas de faire tout ce que je veux de ma vie, que j'étais intelligent et que j'aurais sans doute moi aussi une belle carrière dans le monde moldu. Mais ça ne me convenais pas. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai commencé à être malheureux. Quand Nym' a manifesté de la magie, que moi je ne faisais rien du tout.

On pourrais croire que ça se serait arrangé, quand j'ai moi aussi manifesté mes pouvoirs. Quand j'ai reçu ma lettre, et que je suis monté dans le Poudlard express un an avant toute la petite bande de gamins avec qui j'ai grandi. Mais non. Quand le choixpeau a annoncé Serpentard, j'ai tout de suite su que j'y serais seul, que les autres ne seraient pas avec moi et qu'une fois encore j'étais différent du reste. Je me suis fait des amis dans ma maison. Et même dans d'autres maisons aussi. Mais je n'étais pas dans la norme, pas dans cette normalité avec laquelle j'ai grandi en étant gamin. Je dis toujours que je ne veux pas être comme tout le monde, que je m'en fiche d'être un peu bizarre et atypique. Mais dans le fond... J'aurais peut-être été plus heureux, si j'avais été à Serdaigle avec Nymphea. Maman aurais été fière de moi aussi, puisqu'elle me voyais déjà là-bas et qu'elle a tout de même eu un sacré choc en me voyant descendre du Poudlard express avec une cravate verte.

Utakata, lui aussi, sait ce que ça signifie d'être différent. Pas pour les mêmes raisons, mais dans le fond, il ressent sans doute la même chose. Sauf qu'au lieu de s’apitoyer sur son sort comme moi, il a décidé de se battre. De faire de sa différence un moteur pour avancer. Les psychiatres moldus m'ont diagnostiqué une dépression, m'ont prescrit des cachets que je n'ai pas pris bien longtemps. Je crois que... Je dois juste vivre avec. Même si je sais très bien que je n'ai aucune raison d'être malheureux comme ça, je le suis tout de même. Et c'est ça le pire. Je me dégoûte, et ça me rend encore plus mal dans ma peau d'être comme ça sans rien pouvoir y faire. Bien entendu, il y a des moments où ça va. Des moments où je rigole tout de même, des moments où j'apprécie la vie. Mais ça reviens toujours.

« Je suis désolé. » Cette excuse, elle sent le purin. Clairement. Mais au moins, elle est sincère. Je suis désolé, de l'avoir inquiété. Je suis désolé, de m'être imaginé le pire. Je suis désolé, de lui avoir fait du mal. Et surtout, je suis désolé d'être ce que je suis. Désolé d'être moi-même. Je renifle et me redresse pour le regarder moi aussi. Je crois que je ne serais pas capable de lui faire le même genre de déclaration que ce qu'il vient de me faire. « Et... Je t'aime aussi. » Je rougis comme un enfant, baisse les yeux et fixe l'eau du bain. Je ne l'ai jamais dit. A part à mes parents, mais ce n'est pas le même genre de je t'aime. Je me sens un petit peu bizarre. Pas mal, pourtant. Mais plutôt... Soulagé. Comme si je venais de me retirer un poids de mes épaules. C'est que je dois vraiment le penser, non ?... C'est rassurant. Je ne voulais pas dire je t'aime sans le penser vraiment. Et je ne pensais pas qu'un jour j'aurais vraiment des sentiments, qui seraient réciproques. Je croyais en avoir pour Thomas. J'en avais sans doute. Mais lui n'en avais pas. Je ne suis pas gay, qu'ils me répétaient tout le temps. Alors que deux jours avant, nous partagions le même lit lui et moi. Thomas était un sale con. Judith a raison. Et je dois tirer un trait sur cet enfoiré, pour pouvoir avancer avec Uta.

Lentement, toujours aussi hésitant qu'un enfant, je me rapproche de mon petit ami, et déposer un baiser sur sa joue. Le genre de petit bisou chaste et innocent, mais qui au finale veut sans doute dire bien plus qu'un échange passionné. Un geste tendre, au quel je ne suis pas forcément habitué. Parce que je n'avais jamais eu envie de faire ce genre de choses-là avec un partenaire. Mais Uta n'est pas un partenaire : il est bien plus que ça. Bien plus qu'un type avec qui je m'envoie en l'air occasionnellement. C'est même l'inverse, ce n'est pas occasionnel, c'est récurent. Mais je ne crois pas que ce soit pour ça, que je l'aime. « Je t'aime... Parce que tu m'acceptes comme je suis. Même si j'aime pas tes questions parfois. Au final... Tu me connais. Vraiment. Et t'es quand même resté. »
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Mar 19 Fév - 20:55
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Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019
Il a encore ses lames. Pourquoi est-ce que ça m'étonne ? Je soupire longuement, mais préfère ne rien dire. A quoi bon ? Je ne peux pas le réparer dans sa tête s'il ne le souhaite pas, c'est lui et lui seul qui doit combattre cette envie peut-être pas si passagère. Je ne suis là que pour l'obliger à mener ce combat, à garder la tête hors de l'eau et à ne pas se laisser capturer par la créature invisible mais massive qui vit au quotidien avec lui.

Nous restons un instant comme ça, dans le silence de la salle de bain, à simplement profiter l'un de l'autre. J'essaye de ne pas trop penser, mais c'est plus fort que moi. Des tas d'idées sombres et parfois hors sujet passent dans mon esprit, figent les traits de mon visage en une expression dure. Il a ses secrets, j'ai les miens. Il ne veut parfois pas parler avec moi, sous prétexte que je ne pourrais pas comprendre je suppose...alors je respecte ce choix, mais en échange, je lui planque pas mal de trucs. C'est normal après tout, tout le monde a le droit d'avoir son jardin secret...tant que celui-ci n'empiète pas sur la vie de couple.

Alors que j'allais proposer de quitter cette piscine qui fait office de baignoire, il me prend de court en s'excusant. Ah, Hyacinthe qui s'excuse sincèrement, c'est rare...il faut savoir apprécier ces mots à leur juste valeur. Mais pourtant, les voilà détrônés aisément par les quelques mots qui suivent. Je le fixe avec des yeux ronds, surpris, mais pas dans un sens négatif. Il est...adorable. On dirait un gamin un peu timide, qui ne sait pas trop y faire avec les sentiments et qui avoue à son amoureux qu'il l'aime. C'est un peu le cas ici...sauf qu'il est adulte et qu'il est quand même plus expérimenté qu'un enfant, n'est-ce pas ? Je souris d'un air niais lorsqu'il m'embrasse chastement sur la joue. Si on m'avait dit quand j'étais encore à Maho que je retournerais de moi-même à l'école une fois adulte et que j'aurais un petit ami, j'aurais ri jaune, sans mauvais jeu de mots.

« Allez...viens. Il commence à faire froid, on sort. En plus ça va être l'heure du petit déj, t'as besoin de ton café, non ? »

Je lui souris avec bienveillance, et lui vole un baiser à mon tour avant de m'éloigner pour sortir de l'eau. Je frissonne d'un coup ; la salle n'est pas chauffée malheureusement, et comme elle est grande et humide, il caille franchement ! J'attrape ma baguette et marmonne un accio en direction des serviettes un peu trop loin à mon goût. Je m'emmitoufle vite dans l'une d'elle, tends l'autre à Hyacinthe et me sèche les cheveux avec une troisième qui traînait par là. Me voilà donc tout ébouriffé tel un porc-épic ! Je crois qu'il aime bien cette vision, parce qu'il pouffe légèrement de rire. Ca me rassure, il commence à aller mieux. Ma présence n'y est sûrement pas pour rien, mais je ne vais pas me jeter des fleurs plus longtemps !

« Tu voudras sortir aujourd'hui, ou tu préfères dormir ? Interdiction de réviser pendant des plombes je te préviens d'avance, sinon je te fais avaler un flacon entier de somnifères ! »

Il râle mais je suis sérieux et ferme là-dessus. Je n'ai pas envie de réparer encore une fois les pots cassés alors qu'il m'est possible de rattraper le tout ! Je sais qu'il a déjà révisé hier avant de sortir, alors il devrait être prêt. De toute façon il n'a pas d'examens n'est-ce pas ? Et il a toute la journée pour réviser, ça ne dérange pas s'il ne fait ça que ce soir ! Je me rhabille en vitesse, trop heureux de couvrir mon corps que j'ai encore du mal à exhiber, et mets les serviettes à sécher dans un coin avant de vider l'eau du bain-piscine. Ni vu, ni connu. Je n'ai théoriquement pas le droit d'être là, après tout. Avant de redonner sa veste à mon aimé, je prends la liberté de fouiller ses poches pour en sortir quelques lames de rasoir, que je fourre dans ma propre veste en faisant attention à ne pas me couper avec. Il ne manquerait plus que ça !

« Alors ? Grande Salle ou Salle Commune, monsieur le Préfet-en-Chef ? »

Les majuscules sont audibles dans ma voix, et j'avoue que j'en joue légèrement. Malgré ses sérieux problèmes psychologiques, je sais que ça lui fait plaisir d'avoir de l'importance, même si c'est dérisoire d'être préfet-en-chef. Je baisse les yeux sur ses poignets encore sanglants, réalisant soudainement qu'ils n'ont pas cessé de s'écouler. Ah...il va d'abord falloir faire quelque chose pour ça, le sang, ça tache. Je lui prends doucement la main et l'entraîne vers les dortoirs sans poser de questions, évitant soigneusement les élèves dans les couloirs. Je ne veux pas répondre aux questions, et de toute façon lorsque nous sommes ensemble, personne n'ose trop nous adresser la parole. J'ai de quoi l'aider dans mes affaires, habitué que je suis des blessures en entraînement ou autres. Vestiges de Maho, il semblerait.

Quelques minutes plus tard, le voilà rafistolé comme il se doit, les poignets désinfectés et bandés aussi bien que si un professionnel était passé par ici. Mon savoir-faire serait presque effrayant pour quelqu'un qui ne connaît pas mon histoire, mais qu'importe ! Au moins, il se montre utile dans ces moments-là. Même si j'aurais préféré qu'il en soit autrement.

« Viens. »

Voir d'autres gens lui fera du bien, quoi qu'il puisse en penser. Je l'amène donc petit déjeuner à la Grande Salle, ma main tenant fermement la sienne sans aucune gêne. Les gens ici sont habitués à nous voir ensemble désormais, ce n'est plus un secret pour personne. J'avoue que j'ai presque de quoi en être fier, j'ai entendu plusieurs fois des gens murmurer que je devais être sacrément doué pour dégeler le chinois qui fait flipper tous les petits jeunes...pourtant, je ne fais rien de particulier, vraiment. Je l'oblige juste à être plus humain et à accepter ses sentiments.

« Si tu veux, on pourra sortir un peu à Poudlard aujourd'hui aussi. Je trouve le lac plus sympa que la fac, et il n'y aura personne vu qu'on est dimanche. D'accord ? Ca te plairait ? Si tu retournes te coucher, le problème c'est que tu vas être décalé, tu sais...et comme on a cours demain, c'est pas le bon plan... »

Aujourd'hui, je ne dois pas le quitter d'une semelle. Pas après ce qu'il m'a montré, pas après s'être dévoilé à ce point. Il serait capable de faire de la merde une fois de plus, de me faire une frayeur en replongeant par crainte que je lui fasse du mal. C'est con, un Chang. Sa sœur est quand même moins handicapé que lui à ce sujet ! D'ailleurs, c'est étrange comme différence dans la même famille, non ? Je n'ai pas de frère ou de sœur, alors je ne pourrais pas comprendre mais...il ne me semble pas avoir vu ça ailleurs, à part dans des familles recomposées. Je devrais demander à d'autres...mais je ne connais pas grand-monde ici, j'avoue que je ne m'intéresse pas aux autres. Erebos pourrait peut-être m'éclairer sur le sujet, mais nous ne parlons pas tellement famille lui et moi...pour ma part, étant au courant de sa perte d'il y a plusieurs années, je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie qui ne semble pas refermée. Et je ne veux pas trop parler des Taira par habitude, de peur d'être traité comme un paria une fois de plus. Mauvaise habitude d'enfance, n'est-ce pas ?

« Mange au moins un petit quelque chose pour me faire plaisir, Hyahya. S'il te plaît. »


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Mar 19 Fév - 22:22
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Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019 « Oui. » éloquence quand tu nous tiens. Oui, j'ai besoin de mon café. Voire même de deux ou trois. J'en ai déjà pris un sur la route. Mais ça ne suffira pas à me booster pour la journée. Je sors de l'eau en sa compagnie, m'enroulant dans la serviette qu'il me tend en frissonnant. Mes vêtements ne sont pas forcément très propre, mais je ne vais pas redescendre en serviette de bain dans notre salle commune, non ? Quand il me demande où je veux prendre mon petit déjeuner je hausse les épaules. ça n'est égal, tant qu'il y a du café et que c'est calme. Je n'ai pas spécialement besoin de bruit aujourd'hui. Remarque, même d'habitude je préfère le silence, mais ce matin encore plus, vu la gueule de bois que j'ai.

Uta tiens à me soigner et je ne ronchonne pas. Ce n'est pas nécessaire et je n'en ai pas le courage. Je suis épuisé, je n'ai pas envie de le contredire, pas envie de me disputer. Après avoir eu les poignets bandés, je change mes vêtements pour mettre quelque chose de propre et de chaud surtout. La fatigue et le contre coup de ma nuit passée à picoler me font trembler de froid. Je crois que je vais avoir besoin de beaucoup de café. Et de beaucoup d'eau aussi. Puis un bon jus d'orange... Une fois un jean propre et un pull bien trop grand enfilé, j’emboîte docilement le pas à Uta pour aller prendre le petit déjeuner. On pourrais croire que je fais la gueule, mais non. Je me force pourtant à lui sourire quand nous nous installons à table tous les deux et le remercie d'un murmure quand il me sert une bonne grosse tasse de café noir, comme je l'aime. J'en bois sans doute trop, si je continue comme ça je vais risquer l’infarctus.

Soleil et gueule de bois ne font pas très bon ménage, mais en effet : pourquoi pas ne pas aller près du Lac du Collège ? C'est le week end, on peut très bien naviguer entre la faculté et Poudlard. « Je vais envoyer un hibou à ma mère. Elle va forcément savoir, pour hier soir. Je préfère prendre les devants, pour minimiser l'engueulade et peut-être éviter la beuglante. » Elle va encore péter un câble à cause de moi. Mon père va encore faire une crise de nerfs. Ma sœur diras que je suis un idiot. Vu toutes les bêtises et tous les soucis que je cause à ma famille, on pourrais croire que j'en ai rien à foutre. Mais c'est faux. C'est même l'inverse. Même si mes relations avec mon père et Nymphea ne sont pas les meilleures du monde, ils restent quand même de mon sang.

« On iras voler de la nourriture dans les cuisines. On fera un pic nique. Qui ne terminera pas mal cette fois-ci j'espère. J'essayerai de ne pas te transformer en mouton si tu m'embrasses au bord du lac aujourd'hui. » J'esquisse un sourire amusé en prenant une gorgée de café. C'est vrai qu'on est pas forcément parti du bon pied Utakata et moi. Le jour de la rentrée, quand il a entendu mon nom de famille après que je me sois présenté à lui et aux autres nouveaux, il a hurlé CHANG ! Et m'a dévisagé comme si j'avais un truc dégueulasse sur le visage, genre, du jus de Mimbulus Mimbletonia qui pue très fort. Mais non, c'est juste parce qu'il a fait la connaissance de mon cousin dans son école au Japon. Ce même cousin qui quand j'étais gosse me mettais du riz dans les trous de nez en me traitant d'erreur de la nature car on me supposait moldu comme mon père. Finalement j'ai voulu m'expliquer avec le Japonais, savoir pourquoi il me voyais de cette manière-là. Mais ça n'as fait qu'empirer les choses, puisque j'ai paniqué comme un abruti. Uta m'a embrassé, de manière un peu impulsive. J'ai pris peur, je me suis défilé, je l'ai transformé en mouton et je me suis barré comme un voleur. Mais je m'en suis voulu, d'avoir agi comme ça. J'ai eu des remords, moi qui n'en ai habituellement jamais. Si bien qu'à ma demande une nouvelle fois, j'ai demandé à ce qu'on s'explique tous les deux en privé, pour que je puisses lui présenter mes excuses. Je me suis mis à pleurer, comme un abruti, mais il m'a accepté. Sauf que les conditions... étaient très dures pour moi. Pas de relations intimes tant que lui ne l'aurais pas décidé, et surtout une monogamie absolue. On s'est battu, quand il a cru que je l'avais trompé, à cause des on dit et des bruits de couloir. Et depuis ?... Depuis ça va mieux entre nous. Du moins, jusqu'à mon pétage de câble d'hier soir.      

« Puis j'irais me coucher tôt je pense. Demain ce sera une longue journée de cours... Surtout qu'on a sortilèges dès le matin. » Je m'en serais bien passer j'avoue. Mais au moins, ce cours pratique me permet de m'améliorer en parallèle du club de duel. Vu mes activités en dehors de l'école et cette guerre qui risque d'exploser ce n'est finalement peut-être pas une mauvaise chose. Et j'ai un cours en commun avec Utakata, du coup. Ce qui est aussi une bonne chose, même si du coup il y a aussi ma petite sœur et que c'est du coup un peu moins bien. Comparer les deux enfants Chang... Je me demande si le professeur Dolohov le fait. Certains professeurs ont fait des remarques à ma benjamine, en soulignant que : votre frère aîné Hyacinthe avais de très bons résultats. Avec le recul, je me rend compte que ça n'a pas dû être facile pour elle, de passer derrière moi. Derrière Hyacinthe, le premier de la classe, le petit génie, l'enfant prodige qui a obtenu tous ses APIC avec un Optimal. Je soupire et prend une longue gorgée de café avant de me servir un jus d'orange. Pour faire plaisir à Uta, bien qu'il m'ait appelé Hyahya et que j'ai horreur de ce surnom affectueux, je prend aussi des pancakes dans mon assiette. Hyahya. C'est mignon. ça ne me va pas vraiment je trouve. Mais c'est mieux que mon roudoudou non ? Je ne devrais sans doute pas m'en plaindre. « Manges toi aussi. Tu sais que ça m’inquiète quand tu manges pas. »    
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Lun 25 Fév - 13:37
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Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019
La crise est passée, jusqu'à la prochaine qui pourra être plus violente encore. Je ne sais pas si je pourrais tenir la distance comme ça, mais pour le moment je trouve que je m'en sors plutôt bien. Pour contrôler ses problèmes, je ne dois pas laisser transparaître les miens. Je dois être fort pour deux. Oublier mes problèmes d'intégration, mes petits tracas du quotidien, ma difficulté dans certaines matières notamment à cause de la barrière de la langue, ma timidité maladive face aux inconnus, mon besoin de faire mes preuves, mon inquiétude quotidienne quant à ma famille pour la première fois si loin de moi. Il n'est pas censé savoir que tout ça se bouscule dans ma tête et doit continuer à croire que je suis un type lambda, qui ne fait pas de vagues, simple et sans histoires. Je me force à sourire pour ne pas perturber Hyacinthe, mais ce sourire se transforme vite en grimace à la mention d'une beuglante de sa mère.

« Tu crois qu'elle serait au courant ? On est à la fac, non ? Pourquoi est-ce qu'ils préviendraient tes parents alors que t'es adulte ? C'est un peu con je trouve... »

Je comprends aisément qu'on puisse fliquer à ce point un enfant, un adolescent à la rigueur. Qu'on fasse ça au collège, c'est normal, surtout dans un contexte politique tel que le nôtre. Après tout nous sommes des sorciers, nous avons un pouvoir spécial qui implique de grandes responsabilités et il faut surveiller ceux qui ont le plus de risque de faire des erreurs de jugement, de laisser parler leur colère à travers la magie. Mais à l'université, sérieusement ? Nous sommes adultes et responsables, à ce rythme-là, autant prévenir la famille d'un travailleur du ministère quand il arrive en retard au boulot ! Que diraient-ils dans ces cas-là ? Ils feraient sûrement moins les malins. Enfin je suis sûrement trop jeune pour juger, il paraît que tant qu'on a toujours la vingtaine, notre parole vaut autant que celle d'un gamin de dix ans.

« Fais ce que tu veux, mais si tu lui écris...essaye au moins de ne pas être trop arrogant et demande-lui pardon, ce sera toujours mieux que de dire que tu ne regrettes rien et que tu t'en fous. »

Je n'arrive pas à croire que je sois obligé de lui dire ça comme ça, comme si c'était un gamin à éduquer. Finalement, peut-être que c'est pas plus mal de continuer le suivi de certaines personnes...la maturité n'arrive pas toujours avec la majorité, je m'en rends compte tous les jours lorsque je côtoie mon petit ami. Mais suis-je finalement plus mature que lui ? J'ai aussi des moments de gamineries pour ma part, durant lesquels je retombe un peu en enfance pour le simple plaisir de me faire chouchouter. Mais ce n'est qu'un instant parmi tant d'autres, et ça n'a pas de conséquences néfastes sur ma vie. Hyacinthe en revanche...continue de faire sa crise d'adolescence, comme on l'appelle. Ca signifie qu'il peut très bien décider de s'enfuir de nouveau pour faire quelques conneries. Sauf qu'en tant qu'adulte, les conséquences sont plus graves que s'il était toujours enfant...mais ça, il ne vaut mieux pas l'évoquer.

« Bonne idée. Surtout si tu m'assures que je vais pas finir par brouter de l'herbe encore une fois ! »

Je laisse échapper un petit rire. Je préfère le prendre à la rigolade, cette histoire invraisemblable, même si sur le coup j'étais en colère et ne voulais pas lui pardonner. Nous aurions pu devenir ennemis, se regarder chaque jour en chien de faïence tout en étant sexuellement attirés l'un pour l'autre...mais le fait est que nous avons fini par nous réconcilier, grâce à lui je l'avoue qui a fait un effort considérable en ce sens. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

« Sortilèges, hein...au moins je m'entraîne à éviter les éclairs, ça aide pour les cognards sur le terrain. »

Rien que de penser que demain à huit heures nous serons tous les deux dans une salle de classe devant le professeur le plus flippant de toute l'université, je ressens une flemme immense parcourir mon corps et faire chuter de trois points ma tension. Mais ça, ce n'est pas très important. Suivant les conseils de mon petit ami, je dévore un ou deux scones comme si je n'avais rien avalé depuis plusieurs jours. C'est normal ; j'ai passé la nuit debout moi aussi, c'est comme si je n'avais rien mangé de toute une journée, et je commence à en ressentir les effets. Je ne rate jamais un repas, après tout ! Ce n'est pas mon genre de m'affamer en cas de souci, même si je mange beaucoup moins dans ces moments-là au point d'inquiéter Hyacinthe. Mais c'est...spécial, on va dire.

Nous passons par les cuisines avant d'emprunter la cheminée, direction le château de Poudlard et plus particulièrement le vaste lac qui offre une vue sublime. La fatigue me rattrape moi aussi, j'ai l'impression de ressembler à Thaddeus...je pourrais m'endormir là, en plein milieu du chemin ! Au lieu de ça, je prends mon courage à deux mains et descends au bord du lac, pour m'installer au pied d'un arbre. Pas n'importe quel arbre, évidemment ; celui-là même qui nous a abrité il y a plusieurs mois de cela, lors de notre tout premier pique-nique, qui a été témoin d'un discussion profonde de deux mecs bourrés et d'un baiser volé. Cette fois cependant, j'ai catégoriquement refusé la présence d'alcool. Il est en train de décuver, et je n'en ressens pas l'envie. Alors tant pis, ce sera du jus de citrouille...et du jus de pomme pour ma part, puisque la citrouille m'écoeure un peu. Il est tôt, mais nous sommes déjà installés pour le pique-nique.

« J'espère qu'elle ne t'enverra pas de beuglante...tu sais, j'en ai jamais reçu personnellement. Au Japon on a tendance à régler nos soucis discrètement, et...de toute façon, j'ai jamais rien fait qui justifierait ce genre de choses. Ma famille est assez tolérante il faut dire. »

Les beuglantes sont un truc que j'ai découvert ici, lorsque durant un repas un élève en a reçu une qui a violemment explosé devant son visage. C'était bruyant, trop pour mes petites oreilles, et un peu humiliant pour tout le monde. Je n'aimerais pas en recevoir, c'est clair.

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Mer 27 Fév - 13:59
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Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019 Aller à Poulard c'est finalement une bonne idée. Pour beaucoup de sorciers au Royaume-uni, cette école s'apparente plus à une maison qu'à un lieu d'enseignement. On y passe sept ans, loin de nos parents que nous ne voyons que deux fois par an en moyenne : une fois à Noël et une fois en été. On y passe notre adolescence, on s'y fait des amis qui du coup deviennent des personnes très proches. Alors retourner à Poudlard c'est un peu comme rentrer à la maison. Je ne suis pas certain que Utakata aurait le même point de vue que moi pour son école. Surtout parce que ça s'est assez mal passé pour lui là-bas, à cause de mon super cousin et de ses fantastiques amis. Depuis que nous nous fréquentons lui et moi, j'ai appris que le sujet étais tabou et qu'il valait mieux ne pas trop en parler. C'est la même chose pour moi, il y a des sujets sur lesquels je n'ai pas envie de discuter. Pourtant, nous n'avons plus beaucoup de secrets. L'essentiel a été dit, et nous avons tous les deux décidé de rester avec l'autre, tout en connaissant nos défauts et nos peines.

Il fait frais ce matin, et même en étant bien couvert, je frissonne au bord du lac avec mon petit ami. C'est probablement la fatigue qui y joue. Toujours est-il que je reste silencieux, pour le moment. Je me contente de fouiller dans mon sac et d'en sortir un bocal de confiture vide. Il ne semble pas vraiment comprendre pourquoi je me trimbale avec ça, mais il ne va pas tarder à y voir plus clair. Je sors ma baguette, me racle la gorge pour éclaircir ma voix et marmonne un sortilège que beaucoup d'élèves de Poudlard connaissent : après deux essais, j'arrive à mettre des petites flammes bleues dans le bocal, que je dépose entre nous. Ramenant mes genoux contre mon torse, je soupire et regarde le lac au loin : « On est beaucoup à utiliser ce sortilège en Hiver à Poudlard. Il fait froid, il neige, et quand on doit passer par l'extérieur pour se rendre en cours, on est bien contents d'avoir ça avec nous. Les mères en préparant les valises nous mettent des pots de confiture vides, pour qu'on puisse se réchauffer un peu. Pendant ma première année, je n'avais pas compris pourquoi maman m'avait donné un pot vide et avais insisté pour que je le garde. Je me disais qu'elle étais folle, que ça ne me servirais à rien, que c'était juste un truc bon à finir à la poubelle. Puis j'ai compris, quand il a commencé à faire froid. Une fille qui était plus vieille que moi m'a montré comment faire dans notre salle commune. C'était la préfète de l'époque, elle a donné un petit cours express aux premières années de Serpentard quand l'hiver a vraiment commencé. Du coup, après je m'en suis voulu d'avoir pensé que ma mère avait perdu la tête avec son bocal vide. J'ai tout de suite écrit un hibou pour la remercier de m'en avoir mis un dans ma valise en Septembre. »

Je me demande s'il fait froid à l'école Japonaise ? Utakata a grandi dans le Nord du Japon, juste en face de la Russie. Il est habitué, et il se couvre du coup beaucoup moins que moi en règle générale. Il a moins froid, met juste un pull là où j'enfile plusieurs couches. Il me dit qu'il fait bon, quand on a trois ou quatre degrés dehors. J'esquisse un sourire amusé, et me blotti un peu contre lui et contre mon pot de confiture qui commence à bien nous réchauffer. « On faisait des batailles de boules de neiges quand on était gosses dans la grande cour de Poudlard. Quand j'étais en quatrième année, c'est devenu sérieux, on a déclancher une guerre entre les quatre maisons sans vraiment le vouloir. Une guerre de boules de neiges, en soi personne n'en serait mort. Mais pour nous, savoir quelle maison allait en sortir victorieuse, ca avait autant d'importance que de savoir qui allait sortir son épingle du jeu dans un conflit géo politique très important. C'était super sérieux. On établissais des stratégies, pour rattraper les autres maisons. On a fini deuxièmes, Serdaigle a gagné, parce que leur préfet a réussi à lancer une boule de neige en plein dans la tête du capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard. » Ce sont des bons souvenirs, qui me font sourire. A l'époque de la bataille pourtant, j'étais furieux que ma maison ait eu la seconde place. Après tout, les verts et argent sont connus pour avoir un fort esprit de compétition. Heureusement, cette année-là, nous avons dépassé Serdaigle à la coupe de Quidditch. Une belle revanche. Et le match aussi était beau, je m'en souviens encore assez bien.

« Une fois aussi, j'ai failli finir en colle parce que j'avais fait des seins à un bonhomme de neige. A qinze ans, on est bête n'est-ce pas ?... Mais je cours assez vite, le concierge n'a pas eu le temps de voir qui avait fait ça. Je l'ai juste entendu hurler, et je rigolais avec les autres, planqué derrière un pilier de la cour intérieure. » Nouveau sourire. Finalement, en y réfléchissant je me rend compte que j'ai beaucoup de bons souvenirs à l'école. Surtout en hiver, quand il y a de la neige partout. Je me retourne vers Uta, et dépose un baiser chaste sur sa joue. Je n'ai envie de rien. Juste de me reposer, et d'être avec lui. Et c'est assez rare pour être noté... D'habitude, j'aurais tenté quelque chose d'un peu plus poussé qu'un simple bisou innocent. Mais pas aujourd'hui. « Et toi ?... Tu as de bons souvenirs de l'hiver ? Pas forcément à l'école d'ailleurs, mais je suppose que chez tes parents il doit pas mal neiger non ? » Vu la position géographique, c'est évident. Il ne va pas faire très chaud en plein mois de Décembre ou de Janvier. Mais la neige, quand on a la chance d'en avoir et qu'on est enfant, on en profite souvent plus que quand on est adulte, Et c'est un peu la même chose pour tout, finalement. Quand on est encore un enfant, on profite plus des choses toutes simples.
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Dim 17 Mar - 10:34
Help, I lost myself again.
Utakata & Hyacinthe
13 Janvier 2019
Je regarde Hyacinthe préparer son petit pot de flammes d'un air fasciné. Je n'ai jamais utilisé ça personnellement, puisqu'en vivant au cœur d'un hiver sibérien pendant quatre mois dans l'année, je me suis habitué au froid sans souci depuis ma plus tendre enfance. En fait, c'est plutôt la chaleur de l'été qui m'incommodait à l'école. Mahoutokoro est placé sur une île au sud de l'océan pacifique, sur la route des cyclones et surtout sur celle des vents des tropiques, chauds et humides à souhaits, qui transformaient notre parc en une forêt tropicale pleine de bestioles. Heureusement, la magie a prouvé un bon nombre de fois son utilité ; nous étions protégés par un dôme là-dedans, un peut comme Poudlard j'imagine, qui repoussait les moldus assez fous pour s'aventurer par ici et nous permettait de ne pas mourir à la première tempête. Si les plus âgés n'avaient aucun souci à se protéger, il ne faut pas oublier que nous abritons également des gamins à partir de sept ans, qui ne peuvent utiliser leur magie que de façon instinctive. Au moins, j'ai appris un certain contrôle de mes pouvoirs là-bas...c'était le but, non ?

Mais je divague. J'acquiesce simplement pour lui signifier que j'ai compris. C'est visiblement un souvenir d'enfance ça, d'adolescence plutôt, et chaque fois qu'il fait mention de cette période de sa vie, je vois une nostalgie douce l'envahir. Ses lèvres s'étirent de quelques millimètres seulement, pas assez pour que tout le monde le remarque, mais assez pour que moi je puisse le voir. C'était sûrement une autre époque, un moment où il avait toujours des rêves qu'il pensait accessible. Il n'avait pas encore rencontré son connard d'ex petit ami, le norvégien aux goûts douteux, il n'avait pas encore connu l'échec professionnel, n'avait que ses examens à se soucier ; ce qui était déjà bien suffisant, étant donné le personnage, puisqu'il stresse depuis la nuit des temps apparemment. Je parie qu'il était dans le même état quand il était petit à l'école moldue !

Je laisse échapper un petit rire à son récit de bataille. C'est autre chose qu'une véritable guerre, mais l'esprit de compétition est tout de même là et j'ai appris que les Serpentard avaient tous la rage au ventre comme moi. Nous sommes prêts à tout pour parvenir à nos fins...aussi, je hausse un sourcil à l'annonce de leur défaite. Concrètement ils n'ont pas perdu, mais c'est se fourvoyer que de croire qu'un Serpentard saura se contenter de la deuxième place. Ils ont dû bien déprimer à l'époque, puis se ressaisir en constatant qu'au moins ils ont pu battre les Gryffondor. C'est le plus important, non ? En plus, les rouges semblent avoir le même esprit de compétition que nous...mais préfèrent foncer dans le tas. Ca passe, ou ça casse. Là, en l'occurrence, ce n'est visiblement pas passé !

« Moi...je n'ai pas vraiment de bons souvenir de l'école. Mais de l'hiver...ah, tu sais chez moi l'hiver est beaucoup plus violent qu'ici. On a souvent plus d'un mètre de neige, sans magie on resterait bloqués dans les maisons ! »

A l'école, mon seul véritable bon souvenir serait mes cours particuliers avec Erebos. La bibliothèque aussi, ce moment où je me suis mis en tête de me rebeller une fois sorti de Maho. J'aimais beaucoup un petit coin du parc aussi...un endroit déserté de tous à cause des plantes un peu effrayantes, qui se sont vite habituées à ma présence en l'espace de sept longues années. Mais l'hiver ne touchait pas cette partie du globe, je n'ai jamais vu de vraie neige à Maho il me semble. Seulement de l'artificielle une ou deux fois, quand les professeurs nostalgiques ont décidé de changer la météo eux-mêmes. Ca n'avait pas tenu très longtemps, juste le temps d'avoir un joli paysage et de faire plaisir aux enfants. Je soupire en m'adossant à l'arbre, puis ferme les yeux fatigués par la forte luminosité de l'endroit. Le désavantage d'un ciel d'hiver, je présume.

« Je jouais souvent dans la neige avec ma famille là-bas. On construisait de véritables œuvres d'art, tu sais ? On se faisait même des concours de sculpture, mais mes cousins trichaient souvent en utilisant leur magie pour créer ce qu'ils voulaient. Mais ce n'était pas que ça, la neige...il fallait aussi qu'on travaille pour déblayer le village. Les adultes pouvaient utiliser la magie pour ça, mais ils préféraient nous laisser galérer à la main, nous les plus jeunes. Pour nous apprendre le sens de l'effort. On ne se plaignait pas, c'était amusant...ça me manque un peu, j'avoue. »

L'hiver rend nostalgique, je suppose que c'est normal. Il ne neige pas aujourd'hui, mais il fait quand même frais...froid si j'en juge par les grelottements de Hyacinthe. Il faut dire qu'il manque de sommeil, et moi aussi. Nous ne devrions pas tarder à rentrer, aujourd'hui doit être une journée tranquille. Je vais devoir l'empêcher de travailler ses cours, et ça par contre...ça risque d'être plus compliqué que prévu. Mais ce n'est pas encore le moment d'y penser. Je ne veux pas imaginer l'énième dispute que cela pourrait engendrer, à la place je préfère me dire qu'il m'écoutera sagement ou que la fatigue aura raison de lui au bout de deux minutes. Je n'ai pas envie d'avoir un malaise sur les bras, eh ! Il manquerait plus que ça...je pense qu'il m'a assez fait de frayeur pour le reste du mois. Du moins j'espère, je ne veux pas imaginer qu'il puisse faire d'autres conneries du genre voire pire ! Si je dois l'emmener à l'hôpital, je ne le lui pardonnerai pas.

Grignotant un bout en le fixant des yeux, je me demande ce que j'ai fait pour le séduire. Pourquoi moi, et pas un autre. Pourquoi alors qu'il dit lui-même que je ne suis pas très beau, alors que je l'ai martyrisé au début d'après ses dires, pourquoi m'a-t-il choisi ? Peut-être qu'il lui manquait simplement un cadre...un peu de résistance, lui qui parvient toujours à obtenir ce qu'il souhaite dans la minute. Je l'ai bien cerné, je crois. Mais je dois m'en occuper maintenant, il me fait confiance. Je dois le connaître par cœur, mieux que lui-même, pour anticiper les crises. Mais ah...l'amour que je lui porte est assez puissant pour compenser ce léger désagrément. Il le mérite bien après tout ça, n'est-ce pas ?

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