Depuis quelques mois que tu revoies Ishan, tu retrouves ton âme d’adolescente. Tu te retrouves même à faire des choses que tu n’aurais jamais faites une vingtaine d’années plus tôt ! Donc sang, c’est si loin que cela ton adolescence ? Ah oui effectivement. Même si tu n’as jamais vraiment su ce que c’était. Tu étais docile à cette époque, bien obéissante. Et tu étais très versée dans les entrainements physiques. A ce moment, tu ne t’intéressais pas forcément aux garçons puisqu’on voulait faire de toi une Auror ! Et avec le recul, tu te demandes même si le patriarche n’aurait pas voulu faire de toi une Mangemort si tu n’avais pas fuis le manoir… Cette simple idée te révulse ! Donc effectivement, tu n’as pas vécu une adolescence classique. Mais ce n’est pas bien grave, tu te rattrapes en la vivant maintenant grâce à Ishan. Les communications par hiboux pour s’organiser. Les petits regards que vous vous lancez parfois lorsque tout le corps enseignant est rassemblé dans le même bâtiment. Cette manière que vous avez de vous cacher malgré le manque évident de discrétion dont fait preuve ton collègue. C’est bien une chose à laquelle tu tiens : que le moins de personne possible soient au courant ! Tu n’as pas particulièrement envie que vos élèves respectifs soient au courant. Surtout qu’il a en cours certains étudiants auxquels tu as enseigné la métamorphose alors il ne manquerait plus que ça ! Tu ne sais que trop bien que les rumeurs vont vite en général alors si une seule personne est au courant, il est évident que tout le monde le saura rapidement, professeurs y compris. Ce n’est pas que tu as honte du professeur de Médecine magique, loin de là. Mais tu as cette habitude d’avoir ton jardin secret et tu tiens donc à le préserver. Hors de question de voir certains de tes collègues te lancer des petits regards entendus, tu n’as franchement pas besoin de ça !

Pour le coup, vous aviez convenu que cette nuit, c’était toi qui irait dans la branche universitaire. Le but n’étant pas non plus d’être trop banale, tu as donc pris le soin de te préparer. Tu enfiles une petite robe noire moulante, couvrant tes épaules et la moitié de tes bras de dentelles. Quant à la longueur, elle arrive juste au dessus du genou. La petite robe noire, un grand classique qui fait toujours son effet au final ! Et puis tu dois bien reconnaitre que tu l’aimes particulièrement cette robe parce qu’elle montre tes tatouages sans trop en dévoiler au final. Certes, les deux petits son visibles mais celui de ton dos n’est visible qu’au travers de la dentelle, ce qui a le don – tu le sais bien – de le rendre encore plus attrayant. Tu coiffes tes cheveux en un chignon bas, pour ne pas être déranger par leur longueur. Tu complètes le tout par une paire de Louboutin. Il faut reconnaitre qu’ils ont un certain sens du style ces Moldus ! Et tes Louboutin, c’est bien une chose de laquelle tu refuses de te séparer, surtout que tu as eu un mal fou à te les procurer. Evidemment, petite touche de maquillage et tout le reste quoi. Dans Poudlard, tu ne t’encombres pas trop. Tu connais les recoins pour passer inaperçue alors tu arrives rapidement au niveau des cheminées. Mais comme tu le sais déjà, ce n’était que la partie facile. Une fois dans le bâtiment universitaire, tu enlèves rapidement tes chaussures et tires ta baguette de ta manche. Tu lâches alors dans un murmure « Lumos ». Cette fois tu vas donc pouvoir aller retrouver ton collègue !

C’était sans compter sur une petite surprise. Tu sursautes en entendant une voix derrière toi, tes cheveux se teintant de violet pastel. Et tu te retournes pour voir Hyacinthe Chang, un de tes anciens élèves. Bon, pour la discrétion on repassera du coup. Tu te racles la gorge pour retrouve rune contenance et parvient rapidement à rendre son blond naturel à ta chevelure. Ton accent revient alors rapidement, à cause de la surprise. « Monsieur Chang ! Bonsoir. Vous ne devriez pas être au lit à cette heure ? » Tu tentes de garder ton calme face à la petite remarque de l’étudiant. Effectivement, tu n’es pas en pyjama… C’est pas faux ! Mais c’est sa remarque suivante qui te fait le plus réagir. Il est évident que tu n’es pas ici pour courir un marathon ! « Röra av skit… » Le juron passe la barrière de tes lèvres et pour le coup, tu es bien contente que Chang ne parle pas suédois. Oh il va bien se douter que c’est du suédois mais de là à en connaitre la traduction… Et tu ne vas certainement pas la lui donner. Pour le moment, tu dois vite trouver une parade. Tu ne peux pas dire que tu viens voir Ishan. Non pas que tu doutes de la discrétion du blonde face à toi mais s’il ne le sait pas, ça t’arrangerait bien. « J’ai… hum… Il fallait que je vois le professeur Patil. Rien de bien méchant, simple question d’ordre médical ! » Tu commences doucement à t’enfoncer dans un micro mensonge. Il va falloir que tu détourne l’attention. « Mais vous monsieur Chang, qu’est ce que vous faites ici à cette heure avancée de la nuit !? » Tu te fais alors enseignante moralisatrice et croises les bras sous ta poitrine. Cela dit, ça ne doit pas être très crédible avec tes chaussures à la main et ton petit mètre soixante…

Tu n’aimes pas particulièrement cette impression d’être prise en flagrant délit comme une adolescente. Mais au moins, c’est un élève qui t’as vu ici et pads un de tes collègues. Donc au moins sur ce plan, tu ne t’en tires pas trop mal. Un élève, il y a toujours moyen d’en tirer quelque chose. Enfin tu ne vas pas non plus marchander, tu n’es pas aussi désespérée que cela. Mais un élève, on peut facilement lui demander de la discrétion parce qu’il y a malgré tout une certaine relation de respect face à un enseignant. Mais avec un collègue, ça n’aurait servi à rien de demander le silence ! Oui, des fois les professeurs sont encore plus gamins que les élèves et deviennent donc des professionnels pour lancer des rumeurs toutes plus farfelues les unes que les autres… Du coup, croiser Chang a quelque chose de presque rassurant. Et puis c’était un bon élément dans ta classe, un de ceux qui ne faisait pas n’importe quoi pour te tester lors de ta première année d’enseignement. Tu ne peux donc pas nier que les élèves de ce genre, tu t’en souviens facilement. Tu hausses légèrement un sourcil lorsque le jeune homme répond à ta question en prétextant un mauvais rêve. Tu ne peux pas forcément critiquer en terme de cauchemar. Mais de là à en profiter pour se balader dans les couloirs… Manquerait plus qu’il se fasse prendre et il serait dans de beaux draps ! Oui, même s’il est désormais université, tu ressens toujours une petite pointe d’inquiétude pour ton ancien élève. Tu sais qu’il est intelligent, tu ne le vois pas prendre des risques de ce genre juste sous prétexte qu’un mauvais rêve l’a tiré du sommeil. Ce genre de situation dans sa globalité a le don de faire ressortir ton côté suédois, ta langue maternelle te revient alors rapidement. Il ne serait même pas surprenant qu’un jour tu engueules quelqu’un en suédois tiens…

Tu tentes de noyer le poisson mais tu te doutes bien que c’est peine perdue. Hyacinthe n’est pas le genre de personne à qui on peut mentir. Et comme tu n’étais pas forcément préparé à cette éventualité, tu n’as pas pu penser à quelque chose de plus concluant. Et à force de voir Ishan, tu ne pouvais pas dire que tu allais voir un autre homme, les rumeurs auraient alors circulées et seraient arrivées jusqu’à ses oreilles. Tu es donc dans une superbe impasse et tu commences à te dire que toute l’école finira par être rapidement au courant de cette situation. Tu hoches doucement la tête à l’explication du blond. Cela ne te surprends pas plus que cela dans le fond. Il était déjà bon élève et avec cet insigne lorsqu’il était de ton côté de l’école alors bon. Tu es tout de même un peu surprise de constater qu’il est seul. Pourtant, les préfets sont généralement par deux ici. « Et votre collègue fait le tour des autres couloirs ? » Mais évidemment, le jeune Chang ne passe pas à côté d’un seule de tes mots. Et voilà qu’il te demande si ce n’est rien de grave ! Tu es en train de te foutre dans un sacré bordel, tout ça pour pouvoir cacher ta relation avec ton collègue… Et toi qui osais te plaindre de son manque de discrétion, c’est toi qui te fais griller ! C’est Sainte Mangouste qui se fout de la charité pour le coup… « Oh non rien de bien grave. Juste un détail par rapport à la Métamorphomagie. » Tu t’enfonces encore plus… Tu viens presque de dire que tu ne connais pas ton don par cœur ! Alors que tu le connais sous toutes les coutures sans le moindre mal et que tu le maitrises… Juste que tu ne maitrises pas tes émotions en toutes circonstance, encore moins depuis que tu te comportes comme une jeune fille au contact du professeur de Médecine magique.

Tu comprends bien vite qu’il n’est pas dupe lorsqu’il t’avoue que tu es une piètre menteuse. Cela t’arrache un léger rire malgré toi. Non, Serpentard n’aurait sans doute pas été ta maison. La répartition est tellement différente à Durmstrang dans tous les cas que tu ne saurais même pas om tu aurais finis si tu avais étudié à Poudlard. Chang te glisse également une petite information supplémentaire, t’apprenant ainsi avoir passé un an en Norvège. « Une mauvaise Serpentard hein… La répartition est bien différente à Durmstrang. Nous sommes dans des clans. Et autant vous semblez faire un excellent Serpentard, autant là-bas vous auriez pu être dans le clan Tempête. Donc juste par cela, je vous confirme que Serpentard n’aurait pas été ma maison. » Enfin dans tous les cas, ton secrest est plus ou moins découvert désormais… Tu ne sais pas mentir, du moins pas sans préparation. Tes missions d’infiltration, tu les as toujours réussis avec brio pourtant ! Mais il faut bien admettre que tu commences à rouiller un peu. Parce que bon, cela fait déjà un moment que tu as quitté ton poste d’Auror et sans entrainement, ce n’est plus trop ça la discrétion. « Bon… Chang, je sais que je suis mal placé pour vous demander cela. Mais puisque vous m’avez découverte… Je tiens à ce que cela reste le plus discret possible. » Après tout, puisque tu ne peux pas cacher ton secret, autant demander la discrétion de la seule et unique personne au courant à l’heure d’aujourd’hui.

Tu n’as pas l’habitude de ce genre de situation. Tu t’enfonces, tu changes de sujet, tu tentes de noyer la sirène alors que dans le fond, tu sais bien que cela ne sert à rien. Surtout avec Hyacinthe Chang en fait, tu le connais assez en l’ayant eu comme élève. Et lorsque tu vois le jeune homme s’appuyer contre le mur en t’observant, tu sais d’office que c’est peine perdu. Mais tout de même, tu continues. Après tout, puisque Chang te parle des maisons de Poudlard tu peux bien lui donner quelques infos sur les clans de ton ancienne école. La répartition est totalement différente, en trois clans. Mais juste avec cette réflexion, il est évident que tu n’aurais pas du tout été à Serpentard ici. Peut-être plutôt Gryffondor ? Bien que… Tu ne peux pas vraiment juger, tu ne t’es pas forcément intéressée aux particularités de chaque maison. Tu préfères t’intéresser à la personne même parce que tu penses que le plan humain prime sur le reste. Et être dans des maisons qui semblent opposés ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir d’affinité entre deux personnes. D’ailleurs, tu en sais quelque chose. Dans ton cas, ça marche même beaucoup mieux avec une personne totalement différente de toi. La preuve, avec Eliael, qui était dans le même clan que toi, ce n’était que du sexe. Mais avec Ishan, c’est l’extrême opposé. Parce que tu te sens bien, parce que tu profites et parce que tu deviens l’adolescente que tu n’as en fait jamais été de toute ta scolarité.  Alors depuis ce moment, tu penses encore plus que le mélange des genres est une bonne chose. Cela permet d’être avec des gens qui sont complémentaires et non pas un simple miroir de vous-même. Oui, être professeur et accepter tes sentiments, ça te fait peu à peu réfléchir.

Enfin pour l’heure, tu n’as pas d’autre choix que d’admettre que tu n’es pas ici juste pour un avis médical. Après tout, foutue pour foutue… Et puis tu sais bien que tu ne risques pas grand-chose avec Chang, il n’a amais été le genre d’élève à colporter les rumeurs. Tu te sens pourtant un peu vexée par son petit rire et te retiens donc à grand peine de lui faire des remontrances. Parce que tout de même tu restes une enseignante et qu’il te doit donc le respect. Mais après tout, c’est toi qui te comporte comme une adolescente alors tu n’es pas forcément bien placée pour le blâmer. Tu dois bien reconnaitre que vu de l’extérieur, la situation doit vraiment être amusante. Tu hoches pourtant la tête lorsqu’il accepte de garder ton secret. Bon, au moins à ce niveau, tu ne risques pas grand-chose. C’est déjà un bon point, tu auras l’esprit tranquille. Au moins pour quelques temps. En lâchant un soupir, tu remets alors tes chaussures. De toute façon, tu doutes que quelqu’un d’autre traine dans les couloirs à cette heures alors tu ne risques plus de te faire prendre puisque c’est déjà le cas ! C’est presque un soulagement pour toi de retrouver un peu de hauteur. Non pas que tu te sentes petite mais quand même… Sauf que finalement, tu as quand même des chances de subir quelques moqueries. Hyacinthe propose de t’escorter, ce qui te fait écarquiller les yeux. Euh… Non ? Avortez la mission ! Tu ne pensais pas du tout que le jeune homme voudrait t’escorter ! Tu commences à connaitre le chemin. Enfin tu ne vas pas non plus lui dire que ce petit manège dure depuis quelques mois déjà… Il va falloir que vous trouviez une autre solution si ça continue. Peut-être l’appartement du professeur de Médecine Magique ? Finalement, tu n’as pas trop le choix puisqu’il prend déjà la bonne direction.

Et te voilà donc parti pour un trajet qui te semble d’avance embarrassant, comme si ton propre père t’escortait. Tu esquisses un léger sourire à la première réplique de ton ancien élève. Pas assorti hein ? C’est vrai que sur le plan physique, vous êtes chacun l’archétype de vos origines. Il a le teint basané, les cheveux et les yeux sombres des indiens tandis que tu es à toi seule le cliché de la suédoise avec tes cheveux naturellement blond et tes yeux bleus assortis d’une peau très claire. Tu ne sais pas forcément si on peut parler de sentiment. Oui, tu es bien avec Ishan. De là à lui dire des mots d’amour ou lui chanter une sérénade, c’est encore différent. Mais ce sont les actes qui comptent non ? Donc finalement, peut-être bien que tu as des sentiments. Tu hausses un sourcil à sa confidence, lui lançant un regard à la dérobade. Alors comme ça il a quelqu’un maintenant ? Tu comprends rapidement qu’il s’agit d’un garçon. Non pas que cela te choque vraiment, juste que tu n’es pas vraiment habituée à ce genre de situation. Mais après tout, il fait bien ce qu’il veut ! Tu hoches à nouveau la tête lorsqu’il t’apprend que c’est un élève de l’école japonaise et qu’il est dans l’équipe de Quidditch de Serpentard. Tu ne suis pas forcément les matchs avec autant d’assiduité que certains mais tu te tiens tout de même au courant. Alors tu arrives à voir de qui il s’agit grâce au premier match de l’année scolaire. « Qu’est-ce qui vous fait dire que vous n’êtes pas assortis ? Encore pour le professeur Patil et moi-même, je peux comprendre votre point de vue. Il est rare de voir un indien et une suédoise ensemble après tout. » Tu butes un peu sur le mot ensemble, n’étant pas habituée à parler ouvertement de cela. « Mais il semblerait que vous soyez tous les deux d’origine asiatique. Auriez-vous d’autres divergences ? » Certes, tu sais qu’on ne peut pas comparer tous les asiatiques entre eux. Pour toi, ce serait comme comparait un suédois et un norvégien, ce n’est pas la même chose ! Mais puisque tu es vouée à te faire escorter, autant en profiter pour prendre quelques nouvelles. Tu ne revois pas assez souvent tes anciens élèves et tu te rends compte que pour certains, cela est intéressant de les revoir dans un contexte tout autre. Parce que tu es une enseignante mais tu n’es plus vraiment leur enseignante. Ont-ils alors plus facilement tendance à se confier ? « Si vous voulez parler de certains… Sujets, je ne vous en tiendrais pas rigueur. Après tout, je ne suis plus vraiment votre professeure. » Tu adresses alors au jeune homme un sourire avenant. Parce que ce n’est pas toujours évident pour les jeunes de parler avec leurs parents. Parce que des fois, une personne extérieure mais de confiance, ça fait du bien. Et à force d’enseigner, tu dois bien reconnaitre que tu as appris à écouter. Alors autant mettre à profit ce que tu as appris. Tu tentes alors une petite boutade. « Si c’est un problème de taille, effectivement je suis avantagée comparée à vous étant donné que je porte régulièrement des talons. Mais même comme cela, je comprends très bien ce que cela fait d’être plus petit que l’autre ! » Non pas que Chang soit petit mais sans trop savoir pourquoi, tu supposes que c’est lui le plus petits des deux… Ils sont de plus en plus grands ces jeunes !

Tu ne sais pas forcément comment aborder ce genre de situation. Personne n’a jamais osé te parler de ses amourettes. Pourtant tu ne cries pas non plus sur tous les toits que tu es du genre volage. Et puis tu as tout de même des principes ! Jamais plus d’un homme à la fois, juste que tu refuses de t’attacher. Ou plutôt tu le refusais jusque là. Alors évidemment, tu n’es pas forcément la mieux placée pour parler de sentiment ou même de relation qui puisse être jugée comme stable. Parce que tu ne peux pas le nier : ta relation revêt de plus en plus quelque chose de stable avec ishan. Parce que tu n’as pas envie de partir, parce que pour une fois, tu es prête à te laisser envahir par les sentiments. Mais tu n’oseras pas forcément le dire parce que ce n’est pas dans tes habitudes. Parce que tu n’as jamais connu cela. Et que tu dois bien le reconnaitre, personne n’aurait pu se donner que tu serais capable de construire un semblant de relation avec le professeur de Médecine magique. Vous semblez tellement différents ! Il a été marié alors que tu n’as connu que des aventures. Il a eu une famille soudée alors que toi, tu n’as connu que les mauvais traitements dans ton enfance avant de n’apprendre que bien plus tard qui est vraiment ton père. Il a toujours su qui il était alors que toi tu l’ignorais pendant la majeure partie de ta vie. Alors non, tu n’es pas bien placée pour parler de longue relation. Mais tu commences à être capable de parler de sentiments naissants, de découverte d’une relation. Parce que c’est bien le cas en revanche. Tu découvres ce que tu n’aurais jamais attendu jusque là. Et aussi étrange que cela puisse te paraitre, tu aimes cela.

Tout en marchant, tu écoutes ton ancien élève. Tu esquisses un léger sourire face à sa réaction. Il semble donc avoir mal interprété tes propos. Il est vrai qu’on entend souvent parler des tous les asiatiques qui se ressemblent mais jamais des nordiques. Pourtant, le cas est bien le même. La seule différence ? Les asiatiques sont plus nombreux que les nordiques. « Oh ne vous méprenez pas Monsieur Chang ! Je comprends ce genre de situation. Il est frustrant pour une Suédoise d’être prise pour une norvégienne ou une russe ! Certains pensent que nous nous ressemblons tous alors que non... Donc je comprends ce que vous pouvez ressentir quand on vous dit que les asiatiques sont tous les même ! » Tu tentes de montrer à ton ancien élève que toi aussi tu parles assez facilement. Bon d’accord, tu ne parleras pas non plus de ta vie sentimentale ni de ta vie familiale. Les deux auraient de quoi faire frémir pour le coup ! Tu hausses tout de même un sourcil quand le jeune homme explose de rire. Tu ne penses pas avoir dis une bêtise pourtant et tu sais que dans certaine relation, le moindre argument est bon pour foutre le bazar. Puis tu as déjà utilisé des excuses bien pire que cela donc bon, tu serais mal placée pour juger. Tu hausses doucement les épaules quand il se permet une petite remarque sur votre différence de taille à Ishan et toi. Effectivement, tu es toute petite à côté de lui, au point que tu n’as que deux solutions pour l’embrasser : monter sur le divan ou le lit ou bien le choper par le col pour le forcer à descendre d’un cran ! L’avantage par contre c’est que tu dois sans doute être un poids plume pour lui au final. Enfin il n’a pas forcément besoin de te porter, tu es une grande fille après tout.

Tu esquisses un léger sourire lorsque le blond admet qu’il y a tout de même des similitudes entre son petit-ami et lui. Toi, tu n’es pas forcément très portée sur les gens qui te sont trop semblables. La preuve, malgré la durée de ta relation avec Eliael par exemple, tu sais très bien que cela n’aurait jamais marché dans le fond. Par contre les intérêts communs sont toujours bons à avoir. Cela peut faire la conversation après tout. « Nous ne sommes pas du tout semblables avec le professeur Patil. Vous l’avez dis vous-même Hyacinthe, les points communs ne sont pas évidents au premier abord entre lui et moi ! Pourtant ça semble fonctionner. Même nos vies avant de devenir enseignants n’ont pas grand-chose à voir. Donc ne vous inquiétez pas trop. Laissez dire, l’important c’est que vous soyez bien non ? » Tu as presque l’impression de vouloir te rassurer toi-même en disant cela. Mais c’est vrai, il vaut mieux penser à soi et ne pas se soucier des autres dans ce genre de situation non ? Finalement, vous arrivez devant la porte du professeur. Tu ne sais pas si tu dois être soulagée ou t’attendre au pire. Tu sens qu’il y en a un qui va bien rire ce soir… « Et bien Monsieur Chang, je vous remercie de m’avoir escorté ! Mais je pense que maintenant je ne risque plus rien du coup. » Tu toques alors à la porte. Pourvu qu’Ishan ne se moque pas, pourvu qu’il ne se moque pas….