Trônant au milieu de la pièce, le miroir renvoyait une image que Grigori qualifierait d’intolérable. Une moue désapprobatrice se peignit sur son visage tandis qu’il s’observait sous toutes les coutures avant de secouer la tête. Non, il ne pouvait sortir ainsi, son estime de soi ne le supporterait pas. Alors certes, il y aurait probablement du grabuge, n’était ce pas d’ailleurs ce qu’il cherchait un combat ? Certes pas le moins du monde équitable mais, l’équité était une notion qui lui était de toute façon totalement inconnue. Il ne pouvait pas être porteur de mort, tout en étant habillé ainsi. Bien sûr, c’était lui qui avait choisi ses affaires, essayant d’épargner ses costumes en choisissant une autre tenue. Maintenant, il se ravisait, s’il y avait des gens qui acceptaient de porter des vêtements bons marchés, grand bien leur fasse, il en était bien incapable. Voilà pourquoi il se retrouva de nouveau en costume trois pièces et cela même s’il avait parfaitement conscience que son costume risquait de perdre la vie en même temps que ceux qu’il désirait tuer. La perte éventuelle et presque certaine du dit costume l’attristant bien plus soit dit en passant.

Ce n’était pas l’impulsivité qui le faisait agir, il n’était pas tombé par hasard sur les misérables ayant fait exploser la bijouterie lorsqu’il était dedans. Ça n’était pas non plus une question de justice prendre leurs vies pour les punir d’avoir prix d’autres vies. Non, rien de louable dans la volonté du jeune Dimitrov, c’était une question de vengeance, qui s’en prenait à lui le payait de sa vie, ça n’allait pas plus loin et ça avait pris du temps, beaucoup de temps parce qu’il était patient et peu pressé en réalité. Peu lui importait le temps qu’il avait mis à les retrouver, il savait à la seconde où Alcyone les avait faits transplané Grigori et elle, fuyant une mort certaine, qu’il les retrouverait. Alors oui, il avait commencé à chercher. Une enquête qui l’avait poussé à devoir mettre un pied chez les moldus, à se fondre dans le décor, échanger avec des gens qu’il méprisait en tout point, des gens qui, s’il s’était écouté seraient morts dès qu’ils auraient répondu à ses questions mais son expédition punitive, il la voulait flamboyante, qu’ils ne se doutent de rien et pour cela, il devait ronger son frein, ne tuer personne, se rapprocher millimètre par millimètre, question après question des personnes qu’il souhaitait. Et finalement c’est ce qui est arrivé, il les avait retrouvés, tous les deux, savait où ils habitaient, avec qui, les horaires durant lesquels ils étaient présents. Une fois cela fait, il ne pouvait pas y aller comme ça, non non, il n’était pas idiot la rpgiste doute de cette information, il savait que c’était risqué et le problème était le suivant, il était toujours lié à son débile de frère. Alors, oui en vérité s’il y passait et que Dimka y passait aussi, ça ne posait pas de problèmes de conscience à Grigori, oui c’est moche mais au bout d’un moment il n’allait pas faire semblant, la mort de Dimka, quand bien même ce serait la faute de Grigori et bien ça ne lui posait aucun problème de conscience. Non le véritable problème serait s’il ne mourait pas – ce qui était prévu en fait – mais qu’il était blessé, Dimka aurait toutes les raisons de hurler, surtout quand Grigori lui avait dit quelques mois auparavant que c’était un suicidaire ou quelque chose dans le genre et au final, celui qui les mettait en danger, c’était celui qui râlait… C’était de très mauvais goût tout de même. Donc il avait passé encore un bon mois à chercher un sortilège pour effacer les douleurs… pas pour rendre invincible, il aurait bien aimé mais ça n’était pas possible, dommage. Mais effacer les douleurs serait bien suffisant, ça permettrait de ne rien ressentir de fâcheux au cas où il se faisait tirer dessus et lui permettrait de riposter… C’était donc un plan parfait sur le papier qu’il avait trouvé, essayant au maximum d’éviter les indésirables.

Il restait néanmoins un petit détail, Grigori restait très mauvais joueur, perdre ça n’était même pas une option et pour être sûr de triompher et éviter au maximum les emmerdes, parce que le problème avec les moldus c’est qu’ils ont une volonté de vivre qui les rend insupportables. Le mieux était donc de trouver un partenaire pour se salir les mains avec lui et là la liste n’était pas non plus fofolle. La logique aurait voulu qu’il en parle à Tristan, le problème avec Tristan, c’est que ça avait beau être un meilleur ami du tonnerre, irremplaçable, tout ça tout ça, il n’avait rien contre les moldus… Oui c’est possible et oui, c’est désespérant. Grigori n’avait pas envie d’avoir une personne ayant des scrupules à agir avec lui. Helios, en ce moment, il avait des petits problèmes personnels, Grigori n’était pas sûr qu’il veuille s’engager sur cette voie avec lui. Kiara, ça n’était pas la peine, elle à part lui casser les pieds et essayer de le convaincre que ça n’était pas l’idée du siècle, elle ne servirait pas à grand-chose et il n’avait pas spécialement envie d’avoir son avis sur la question et pour cause, l’avis des gens, oui même celui de Kiara, il s’en tamponnait, il ne demandait pas une permission à qui que ce soit, il agirait, quoi qu’il arrive. Finalement, la personne qui lui vint en tête c’était Tobias, alors oui ça n’était pas les meilleurs amis du monde, loin de là… mais bon vu que les amis de Grigori dans ces cas-là, ne lui serait pas d’une grande aide, autant taper plus haut… Tobias n’avait pas l’air d’aimer grandement les moldus – ou alors qu’est ce qu’il foutait chez les mangemorts – et sûrement que si Grigori expliquait les choses de la bonne façon, il accepterait de venir avec lui.

Le sorcier récupéra donc sa baguette, regarda une dernière fois que son costume était ajusté à la perfection puis rejoignit directement le ministère. Il n’avait pas le temps d’attendre une espèce de réunion où les sorciers se réuniraient parce que dans ces moments là c’était bruyant et peu discret. Le ministère c’était très bien et il était facile de trouver le bureau du Towsen. Grigori toqua pour s’annoncer avant de rentrer après avoir pris grand soin de vérifier qu’il n’y avait personne parce que les fouines, ça ne l’intéressait pas des masses. Une fois entré, il attendit qu’on l’invite à s’asseoir, eut la politesse de dire bonjour, tout de même,  avant de demander « Voilà, j’aurais potentiellement besoin de ton aide. Je voudrais savoir si tu es disponible là maintenant pour quitter ton travail ? Si je te dis que j’ai besoin de toi, bien entendu » Ah oui il n’avait plus le temps d’attendre, il s’était préparé pour aujourd’hui, c’était aujourd’hui qu’il voulait agir. Peut être qu’il faudrait lui expliquer le pourquoi du comment avant… mais il ne voulait pas donner d’informations à quelqu’un qui n’avait peut être pas la possibilité – ou l’envie – de l’aider.

Le sorcier se tenait parfaitement droit, observant attentivement Tobias qui eut un sourire. Grigori retint tout commentaire déplacé, tout crispation de mâchoire et évita même d’avoir l’air blasé, c’est dire s’il ne faisait pas de gros efforts sur lui-même. Pour cause, il se répétait, comme un mantra que les mangemorts ne couraient pas les rues, qu’il fallait faire les bon choix stratégiques et que si son affection allait d’abord à Hélios ouai parce qu’Hélios c’est le sang de la veine… il préférait autant avoir quelqu’un de vieux avec lui, pour la sagesse et probablement la discrétion même si pour ce cas, Grigori était mitigé. S’il était pour que son nom ne ressorte pas de cette affaire pour des raisons évidentes de belle famille ayant des petits problèmes d’affections pour les moldus, ça ne passerait pas tellement si ça se savait que lui il avait plus pour ambition de les éradiquer plutôt que de devenir leur ami… Il faut aussi être honnête trois secondes, il y avait bien assez de sorciers sur cette terre si les gens avaient besoins d’amis, pas besoin d’aller chercher la racaille et les moins que rien.

Il eut une légère petite moue en entendant Tobias mettre les pieds dans le plat et bien appuyer là où c’était agaçant pour Grigori qui d’ailleurs avait très envie de nuancer, besoin besoin, c’était vite dit, il préférait avoir quelqu’un avec lui au cas où mais en soi, tuer deux moldus voir leur famille oui je sais Kiara elle a dit on touche pas à la famille. Oh la politesse, il n’en avait que faire si l’autre était occupé mais bon, il était plutôt satisfait qu’on lui donne l’opportunité de s’exprimer. Même qu’il eut droit à un peu d’humour de la part du Towsen, enfin ça ressemblait à de l’humour en tout cas. Oui non effectivement, le service n’était pas uniquement de demander à Tobias de quitter son travail, c’était nul comme aide ça et puis ça ne servait à rien. « Il y a de cela quelques temps, j’ai eu le malheur de me retrouver dans une bijouterie sorcière au mauvais moment. » Déjà rien qu’avec le début rien allait mais bon sang qu’est ce qui lui avait pris d’aller dans une bijouterie et puis d’ailleurs à quel moment l’autre reloue de Kiara, oui oui elle est mignonne ça pas de soucis mais parfois ce qu’elle peut être relou. Bref l’autre reloue, elle avait même pas dit oui pour le mariage direct malgré tout, non mais un scandale, il risquait sa peau et elle et bah elle voulait attendre mais attendre quoi, c’est long d’attendre, Grigori il avait pas le temps d’attendre ou plutôt il n’avait pas envie d’attendre. Il reprit donc, essayant de ne pas se laisser envahir par les sensations de colère ou de peur qu’il avait pu ressentir mais bon, il avait malgré tout serré les poings, comme s’il revivait la scène, c’était plus fort que lui

« Il y a eut une attaque moldu, Blood Circle je suppose mais je n’ai pas vraiment eu le temps de réellement comprendre ce qu’il se passait, je me suis retrouvé projeté à cause d’une. » Comment ils appelaient cet instrument de malheur « bambe ou bombe je ne sais plus. J’étais trop esquinté pour pouvoir tous les démolir et m’en aller. » quand bien même c’est ce qu’il aurait ardemment désiré, il savait faire preuve de patience « J’ai pu en éliminer un seul avant de devoir battre en retraite mais j’ai bien mémorisé la tête des deux autres. » Non, il ne racontait pas cette histoire pour se faire plaindre, d’ailleurs il n’y avait aucun tremolos dans sa voix, aucune variation dans le ton de cette derrière, il était froid et détaché, se contentant d’expliquer les faits. « Je viens de passer ces dernières à semaines à pister ces moldus. Je n’ai pas l’intention de les laisser en vie. » ça n’avait rien à voir avec le fait qu’ils avaient pris des vies, non c’était uniquement une vengeance personnelle, ils s’en étaient pris à lui. Pire que ça, ils l’avaient obligés à collaborés avec Alcyone alors que la petite Greengrass, il n’avait pas du tout envie de la fréquenter, à partir de là, Grigori n’avait pensé qu’à deux choses conquérir Kiara parce que ça restait l’objectif principal, ça il faut bien se le dire mais à cette mission s’était greffé le fait de faire passer de vie à trépas ces imbéciles de moldus. Après un petit temps de silence pour laisser à Tobias le temps de bien comprendre là où il voulait en venir, Grigori finit par reprendre « Je sais où ils vivent, avec qui, je connais leurs emplois du temps et j’ai l’opportunité d’agir aujourd’hui. Ce que je veux savoir, c’est veux tu te joindre à moi pour cette expédition punitive. » cette expédition visant à tuer, très clairement.

Effectivement, Grigori devait bien admettre que de toute façon, les bijouteries ça n’était pas un endroit dans lequel on le verrait souvent, sans que ça soit une torture non plus, il n’appréciait pas l’endroit. Déjà parce que c’était presque toujours exclusivement féminin et donc ça cancanait mais en plus, elles avaient cette fâcheuse tendance à lui sauter dessus pour le conseiller. Si c’était sympathique sur le papier, il voulait qu’on lui foute la paix et il était assez grand pour demander des conseils s’il en avait besoin. Il admit donc sans trop de mal « Non, en effet mais je crois que là,  j’ai passé un cap du mauvais moment à passer. » un bref sourire flotta sur ses lèvres. S’il était tenté de dire qu’on ne le reverrait pas de si tôt dans une bijouterie, étant donné qu’il n’avait pas abandonné l’idée d’épouser la demoiselle Macmillan, il savait qu’il devrait y retourner tôt ou tard – avec une grande préférence pour le tôt – afin de lui trouver une bague. Il ne pouvait vivre dans la peur que ça se reproduise et il était partisan de l’adage combattre le mal par le mal. Afin de ne surmonter cette peur qu’il sentait malgré tout tapis au fond de lui, il allait se débarrasser des personnes responsables de cette peur afin qu’elle disparaisse.

Sauf que voilà, si son idée était clairement établie dans sa tête, qu’il savait ce qu’il voulait, il demeurait quelqu’un de prudent, n’oubliant pas en tout premier lieu que sa vie ne lui appartenait pas entièrement et autant, il n’aimait pas son frère du tout… autant se mettre dans des ennuis et que par ricochet les conséquences de ses actes fassent du mal à Dimka, ça l’emmerdait royalement. Non pas qu’il soit réellement attristé par l’idée de faire souffrir son frère, ça il s’en moquait cordialement, mais c’était le risque que ce dernier décide aussi de faire la même de son côté et comme Grigori n’avait aucune confiance en son frère, rappelons quand même que cet imbécile s’était fait allumer par des moldus pour protéger sa copine… quel imbécile. Non mieux valait il faire preuve de prudence et mettre toutes les cartes de son côté pour ne pas que ça dégénère et ne pas avoir l’autre crétin de première qui commence à n’en faire qu’à sa tête. Bien entendu, Grigori aurait pu lever le pied et ne pas se lancer à corps perdu dans ses idées de vengeances mais il était bien trop impacté émotionnellement pour envisager ne serait ce qu’une seconde ne rien faire. Tant pis, il assumerait les conséquences de ses actes si ça dérapait et que Dimka lui passait un savon, qu’il aurait mérité. De toute façon, il était persuadé que tout se déroulerait bien, il ne voyait pas comment ça pourrait rater, il s’était préparé à ça et s’il demandait à Tobias de l’accompagner, ça n’était absolument pas parce qu’il doutait de lui-même, c’était pour palier à toute éventualité, préférant être trop prudent que pas assez.

Le sorcier face à lui avait d’ailleurs parfaitement saisi où il voulait en venir, mais posa malgré tout la question pour être sur qu’il ne faisait pas fausse route, Grigori hocha la tête rapidement. Oui, c’est ça, il voulait qu’il se joigne de lui. Son regard s’enflamma l’espace d’un instant tandis que Tobias utilisait le terme besoin d’aide, s’apprêtant à dire que ça n’était pas le cas, il n’avait pas besoin d’aide, il savait ce qu’il faisait et aurait pu se débrouiller seul, il le ressentait dans chaque parcelle de son être qu’il en était capable et que c’était d’un excès de prudence. Sauf qu’il pouvait le penser ça, mais pas le dire, qu’importe les raisons pour lesquelles Tobias le suivait, ça pouvait être parce qu’il le prenait pour une personne timorée, ça ne devait pas avoir d’importance pour Grigori. Peu importe la manière d’arriver à ses fins, la façon dont les gens le voyaient, tant qu’il obtenait ce qu’il voulait. Il ravala donc sa frustration, gardant le silence avant d’esquisser un pâle sourire en entendant dire que ça pouvait être sympathique. Hum, Grigori n’aurait pas exactement dit cela de la sorte, c’est juste qu’à ses yeux, c’était obligatoire. En revanche, il haussa un sourcil, demander si gentiment ? Et bien il en fallait peu à Tobias pour l’occasion parce que Grigori n’avait pas fait tant d’efforts que cela pour se montrer sympathique.

Il se leva donc, s’apprêtant à partir sur le champ avant de se faire interpeler par Tobias. Serait il possible que quelqu’un soit plus maniaque que lui et ait besoin de se changer pour aller tuer deux imbéciles finis s’en étant pris à la personne la plus rancunière et déterminée de la terre ? Pas du tout, heureusement pour l’humanité d’ailleurs, il parlait de sa baguette. Grigori cligna des yeux, interdit. Sur la multitude de sortilèges possibles, pourquoi se cantonner à trois pauvres sortilèges tout claqués au sol ? Le problème n’était d’ailleurs pas les sortilèges en eux même, très franchement, Grigori trouvait ça très classe un sort et pouf plus personne en face… les deux autres l’intéressant beaucoup moins. Contrôler le libre arbitre d’un ennemi… pourquoi faire, autant le tuer et n’avoir aucune chance de rébellion, quant au doloris… ça aussi à part montrer qu’on est sadique, ça n’avait pas grand intérêt selon lui, surtout qu’il restait persuadé que sous-estimer son ennemi était la pire bêtise à faire, le risque de déclencher une haine chez lui et risquer des représailles, très peu pour lui, il agissait efficacement pour ne rien risquer. Donc voilà déjà deux sorts sur trois qu’il ne voulait utiliser. Mais alors il fallait se rendre compte du problème, ils étaient interdits ces sorts, pour lui c’était une aberration de risquer des années d’enfermements – surtout que comme il va voir ses parents régulièrement, il sait très bien comment est la prison – pour un ennemi. Non non, lui il préférait faire le fourbe et utiliser d’autres sortilèges en apparence inoffensif pour tuer. Néanmoins, chacun était libre d’agir en son âme et conscience et si Tobias préférait se faire chier à devoir aller chercher une autre baguette pour pouvoir tuer, blesser, torturer, manipuler, en toute impunité, c’était son choix. Selon Grigori c’était de l’inconscience pure et dure mais il ne dit rien se contentant de hocher la tête, étant très peu d’accord avec le terme prudent mais ça n’était pas lui qui risquait d’être attrapé avec une deuxième baguette qui aurait lancé des sortilèges impardonnables.

Il attendit patiemment que Tobias revienne, regardant son bureau attentivement. Peut être devrait il lui proposer son aide en retour s’il avait beaucoup de dossiers ? Il verrait à la fin de cette mission. Une fois qu’il fut revenu et qu’il eut dit qu’il le suivait, Grigori hocha la tête avant de s’emparer de son poignet et de transplaner en plein Londres moldu. Néanmoins, signe qu’il n’était pas imprudent et suicidaire mais aussi qu’il avait préparé son coup, il atterrit dans une ruelle déserte… enfin déserte les trois quarts du temps, il y avait bien un SDF qui passait de temps en temps, souvent la nuit mais s’il avait été là aujourd’hui et bien il aurait été éliminé sans autre forme de procès. Il pouvait remercier sa bonne étoile la rpgiste de Kiara surtout qui a dit on tue pas les innocents puisqu’il n’était pas là aujourd’hui. Grigori lâcha le poignet de Tobias pour ouvrir la voie d’un pas tranquille. Du bout des doigts il désigna la maison à gauche d’eux. « Le premier moldu à tuer se trouve ici, il possède une femme, deux enfants et un chien du genre malinois, je dirais. » Il n’était pas spécialiste des chiens. C’était d’ailleurs le fait qu’il ne vive pas seul qui embêtait le plus Grigori, il ne ferait qu’alimenter la haine contre les sorciers s’il les laissait en vie, dans un même temps, il ne voulait pas spécialement les tuer, se moquant totalement d’eux. « Normalement, seul le chien et le maître sont ici aujourd’hui. » Il n’avait aucune idée de l’agressivité du chien et était contre l’idée de le tuer mais si ça se jouait entre eux et le chien et bien un accident était si vite arrivé. C’était le côté facile de l’expédition, le tuer serait un jeu d’enfant, voilà pourquoi il commençait par là pour que les deux sorciers se mettent en confiance… Ce serait plus dur par la suite. D’un sortilège, il fit sauter les différents verrous, d’abord celui du portail… Puis ceux de la maison qui résistèrent. Tant pis pour la porte, il fit fondre les gonds puisque monsieur se la jouait système anti sorciers sur les verrous… pauvre truffe. La porte s’écroula dans un fracas lorsqu’aucun gond ne la soutint plus. Grigori se tourna vers Tobias « Dans ma tête, on était plus discret mais bon, tant pis, il sait qu’on est là maintenant. » Il entra donc.

Encombrante la famille ? Hum, les morts ne parlent pas. Il suffisait donc de les achever et il ne risquait plus d’être encombré par quoi que ce soit. Mais bon, il aimait le travail fait proprement, préférait isoler sa proie à la manière des prédateurs pour ne risquer aucun imprévu. Il tourna la tête pour observer son camarade du jour qui lui posait une question. Sa première fois ? En quoi ça le concernait, ils n’avaient pas vocations à devenir les meilleurs amis du monde et il n’aimait pas parler de lui à des presque inconnus. En revanche, s’il préférait être cachottier, ça n’avait pas d’intérêt lorsque la personne à ses côtés risquait d’être le témoin d’un assassinat. Assassinat qui ne chagrinait pas plus que cela monsieur Dimitrov par ailleurs. Il répondit évasivement malgré tout, comme quoi, on ne change jamais vraiment qui nous sommes « Si la question ait ai-je déjà été impliqué de près ou de loin dans la mort d’un être vivant quel qu’il soit, c’est possible. » Il n’avait pas besoin de savoir de toute façon, sa seule crainte étant de savoir si Grigori allait oui ou non être en mesure d’aller au bout. Il retint un petit rire sarcastique, il serait vraiment débile s’il entraînait quelqu’un avec lui sans être en mesure d’aller au bout. Sans parler du fait que ça risquait de revenir aux oreilles de ses parents et qu’il serait la honte de la famille. Jamais il n’aurait pris le risque que ça arrive.

En revanche, les plans qui capotent pour une histoire de machins anti-magie, ça arrivait un peu au hasard. Il eut un sourire tandis qu’il reconnaissait que ça n’était pas exactement comme ça qu’il avait imaginé les choses et que son camarade en rajouta une couche en disant qu’il ferait mieux pour le prochain portail. « J’ai toujours rêvé de devenir serrurier, faire fondre le métal par la magie, vraiment ça a une certaine classe. » Il avait trouvé sa voie là, non ?
De toute façon, il n’avait pas vraiment eu l’intention d’être discret, il trouvait ça plutôt amusant en réalité que la personne sache qu’ils étaient là, qu’il était là et qu’elle stress ou cherche à se préparer pour rien. Ce qu’il n’avait pas anticipé en revanche c’est que le premier à se pointer serait le chien. S’il ne réagit pas, ce n’est nullement parce que Grigori manquait des réflexes, juste que pas une seule seconde il n’avait eu l’intention de tuer l’animal. Cette façon de penser n’était visiblement pas celle de Tobias, l’animal fut stoppé en pleine course par un éclair vert, s’écroula au sol, son regard n’ayant même pas eu le temps de devenir vitreux. Il observa son acolyte, évitant de faire la moindre remarque, au pire ça n’était qu’un chien. « Sacré réflexe. » Il enjamba la carcasse de l’animal, partant à la recherche de l’escalier.

Si lui était un silencieux par nature, Tobias semblait plus enclin à la communication, le Serpentard tourna une nouvelle fois la tête vers lui tandis qu’il posait son pied sur la première marche d’escaliers. Un honneur, il n’en avait pas la moindre idée mais il avait très envie de le faire. Faire attention aux balles, hé franchement ce serait pas un génie Tobias, faire attention aux balles hé mais heureusement qu’il était là pour informer Grigori sur les armes des moldus, un peu plus et le sorcier aurait été pris au dépourvu. Non mais vraiment, il avait l’air d’être un débile ayant fait son plan sur un coup de tête sans prendre le maximum de précaution au préalable, s’il savait qu’il n’y avait ni femme, ni enfants, mais un clébard sur les lieux, bien sûr qu’il était au courant que le type avait une arme à feu, il pouvait même citer le modèle et définir à quelle vitesse allait les balles. Il n’avait pas l’intention de se faire tirer dessus, il tapotait du bout des doigts la rambarde à chaque fois qu’il posait un pied dessus, essayant au maximum de faire grincer les marches d’escaliers sans y parvenir une seule seconde, la maison n’était pas assez vieille pour que cela fonctionne. En revanche, ce qui fonctionnait, c’était le tapotement de doigt, ça faisait un son léger mais terriblement reconnaissable et ce qui devait arriver arriva. Le moldu se pointa. Néanmoins soit trop tôt, soit trop tard pour que Grigori puisse réaliser son plan initial. Il dût donc projeter l’arme du moldu à l’autre bout du couloir.

Il était grand temps qu’il apprenne à ce moldu qu’il s’en était pris à la mauvaise personne. Il vit l’inquiétude dans son regard. Ah, bah oui, pas facile de se montrer dominateur lorsqu’il n’y avait pas des petites bombes pour faire exploser les gens. Il l’immobilisa le temps de monter les escaliers, lentement, un pied après l’autre jusqu’à se retrouver sur le palier à ses côtés. Son regard plongea dans celui de son nouveau meilleur ami « Je suis venu pour te tuer. » Il regarda les escaliers, vérifia que Tobias n’était pas dans les marches et donna une légère impulsion de la baguette pour le faire dégringoler tête la première, compta à chaque fois que sa tête heurtait les marches jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un son. Il se pencha au-dessus de la balustrade mais étant donné qu’on est jamais trop prudent et que pour être sur que quelqu’un ne puisse plus faire de tort, il faut être sûr qu’il soit mort. Il fit donc léviter le corps pour recommencer une seconde fois l’expérience et une fois qu’il fut certain que le moldu était mort et bien mort, il descendit les marches bien plus rapidement jusqu’à se pointer devant Tobias « Tuer ne me pose aucun problème, je ne supporte pas qu’on contrecarre mes plans et ces trois là l’ont fait, deux sont morts, allons chercher le troisième, tu viens ? » Prochaine direction la demeure d’un mec complètement timbré et ayant un problème avec la sécurité, peut être un épisode traumatisant avec les sorciers précédemment, bah malgré sa prudence excessive, il allait y passer, Grigori et Tobias ne le louperaient pas.

Mais quelle curiosité mal placée. Si Grigori n’avait pas répondu clairement à la question, ce n’est pas qu’il jouait à ni oui ni non, mais bien parce qu’il n’avait pas envie de répondre. Ça ne concernait personne d’autres que lui ce qu’il avait fait avant aujourd’hui et ce qu’il ferait après. S’il avait eu envie de  se confier à quelqu’un à ce sujet et bien, il serait allé voir Hélios ou Tristan, oui non pas Kiara, ça il valait mieux éviter, elle aurait essayé de le baratiner avec les deuxièmes chances ou un truc du genre et alors Grigori n’avait pas envie de donner de secondes chances à des gens qui avaient essayé de lui ôter la vie. Il ignora les propos de Tobias sur ses espérances, il n’était toujours pas enclin à répondre à la question, seul l’avenir pourrait répondre à la question du Towsen. Ça ne viendrait pas de la bouche du Dimitrov qui se confiait très peu aux gens et encore moins aux gens en qui il n’avait aucune confiance.

Alors pour le coup, l’ambition de Grigori n’avait pas le moindre rapport avec les serrures. Ce que lui voulait, c’était une date pour son mariage à venir. L’attente était invivable. Il faut dire qu’il ne maîtrisait pas grand-chose, il était moteur, forcément puisque ça le concernait mais il n’était pas le seul aux commandes et c’est bien ce qui l’embêtait. Mais bon, il fallait faire avec, essayer de ne pas trop y songer pour ne pas se dire qu’il fonçait dans le mur et qu’il était le seul à ne pas s’en rendre compte. Une fois encore, il ne répondit pas à son camarade plus âgé. Après tout, il pouvait bien penser de Grigori que c’était un serrurier, ça n’empêcherait pas le jeune homme de dormir cette nuit. Pas plus que tuer l’empêcherait de dormir d’ailleurs. Bon par contre, il  n’était pas certain d’apprécier que l’on tue des animaux. Enfin tout dépendait de l’animal et de l’agressivité de ce dernier mais bon, ce chien avait l’air d’être pure race – même si très franchement je suis pas certaine que Grigori soit un expert – pourquoi le tuer. Tobias aurait-il peur des animaux par hasard ? Possible, il ne poserait pas la question parce que ça c’était un coup à ce que l’autre réponde bien sûr que non, ne serait ce que par fierté, la réponse pouvant ne pas être sincère, Grigori ne la poserait tout simplement pas.

De toute façon, il avait quelque chose d’autre sur lequel se concentrer, la présence de sa victime sur les lieux. Plus rien n’avait d’importance si ce n’est cette espèce de vengeance qu’il souhaitait accomplir. Tout se passa sans encombre, ce qui n’avait rien de bien étonnant, Grigori savait ce qu’il voulait, il savait aussi ce qu’il valait, ce que l’autre en haut valait, il le prenait par surprise, plus ou moins. La personne se doutait forcément de la présence de quelqu’un, d’ailleurs fort probable qu’il pense que c’était des sorciers, vu la paranoïa actuelle. Et en prime Grigori avait assuré ses arrières en demandant à quelqu’un de venir au cas où il avait merdé sur un point, peu probable mais il ne voulait rien laissé de côté. A partir de là, Grigori pouvait être confiant et dérouler son programme sans craindre quoi que ce soit. Une certaine satisfaction s’empara de lui, une fois qu’il eut constaté la mort du moldu, la satisfaction d’un devoir accompli. On ne s’en prenait pas à lui sans qu’il n’y ait de riposte par la suite.

Une fois à la hauteur de Tobias, il en profita pour revenir sur le questionnement qu’avait pu avoir Tobias à son égard, oui il savait tuer et non, il ne rechignait pas à le faire quand cela servait son intérêt. Le reste du temps, il faut bien l’avouer Grigori laissait les autres se salir les mains pour lui. Ah si ça les éclatait tous de se mettre en danger, grand bien leur fasse, lui tenait à sa vie et n’avait pas l’intention de la sacrifier… même pour une noble cause la rpgiste dit mon cul pour les personnes qu’il aime, il sacrifierait sans problème sa vie . La remarque de Tobias fit sourire légèrement Grigori « Disons qu’il y a une multitude de façon de tuer des gens. Il y a un contrôle sur trois sortilèges seulement, à nous d’être assez inventif pour tuer sans les utiliser. » Il suffisait d’utiliser sa cervelle et d’avoir un peu d’imagination. Etant donné le fait qu’il ne semait pas les cadavres derrière lui, il pouvait même se débrouiller pour ne jamais utiliser la même méthode afin qu’il soit compliqué de remonter jusqu’à lui. Encore que, à l’heure actuelle, est ce que vraiment les sorciers ronchonneraient si les mangemorts éliminaient des moldus qui de toute façon s’en prenaient aux sorciers… bon ouai, il y aurait forcément des sorciers un peu idéaliste pour dire que c’était pas bien. Ce genre de personnes qu’il faudrait enfermer avec les moldus armés, ça les calmerait tous un peu.

Il avançait d’un pas tranquille pour sortir de la maison lorsque Tobias lui parla de s’en occuper lui. Il s’immobilisa sur le champ, tournant la tête pour le regarder comme s’il était devenu fou. C’était sa vengeance, ces personnes s’en étaient prises à lui -bon et à d’autres personnes mais elles sont mortes RIP les morts. Il n’avait pas, mais alors pas du tout, envie de laisser qui que ce soit descendre le prochain moldu à qui ils allaient rendre visite et c’était ce qu’il s’apprêtait à dire à Tobias. Sauf qu’au moment où il ouvrit la bouche, il prit conscience d’autre chose. Peu importait qui tuait le moldu, seul le résultat comptait. Tobias avait accepté de le suivre, sans émettre la moindre objection, alors qu’ils n’étaient pas spécialement amis. Grigori pouvait faire un effort et le laisser agir, tant que le moldu mourait, il aurait sa vengeance. « Très bien, le prochain c’est toi qui t’en charge. » Il pencha la tête sur le côté en entendant parler d’une époque ancienne, c’est simplement qu’il répondit « Je n’étais pas né à cette époque. C’est quelque chose que j’aurais aimé vivre en effet. » et si cette époque ne s’était pas arrêtée, ses parents ne seraient sûrement pas à Azkaban, il ne pouvait donc que partager la façon de penser de son aîné. « Un jour ça reviendra, peut être pas comme tu l’as connu mais la façon dont agisse les moldus et certains sorciers servent nos intérêts. » et tant qu’il y aurait des familles pour faire perdurer ces traditions, il y aurait une chance pour que les mangemorts puissent reprendre ce qui leur revenait de droit : le pouvoir.

Après avoir dû faire des détours à cause d’endroits où la magie ne fonctionnait pas méga bien – chieurs de moldus – Grigori réussi à les mener à un endroit en dehors de la ville, à la campagne. Ils se situaient devant une propriété qui pouvait rivaliser avec la demeure des Dimitrov en terme de taille. Quelqu’un qui ne manquait ni d’argent, ni de personnes vivant sous son toit, manque de bol… des domestiques à ne plus savoir qu’en faire. Oui, ça allait être beaucoup plus chiant et il préféra informer directement Tobias, sait on jamais « Pour ce que j’en sais, ils sont au moins dix à l’intérieur en temps normal et ils ont l’air de toujours s’attendre à ce que les sorciers les attaquent. Cinq c’est le nombre le plus bas qu’on puisse avoir et c'est aujourd'hui. » D’après lui ils faisaient des réunions tout le temps ce qui expliquait qu’il y ait toujours du monde. Il avait choisi le jour où normalement, sauf erreur de sa part – ce qui paraissait peu probable – il y avait le moins de gens, n’aimant pas trop les combats équitables ou en sa défaveur. « Après toi. » Il s’occupait de couvrir ses arrières de son côté… pour le moment en tout cas.

Est-ce que vraiment l’importance du débat sur la façon de tuer des moldus, ou pas d’ailleurs, avait sa place, Grigori en doutait fortement. D’ailleurs, il n’avait pas l’impression d’avoir demandé son avis à Tobias sur la question. Il retint un petit rire sarcastique en entendant parler d’élégance. Alors soyons honnête deux secondes, l’élégance pour tuer, il n’en avait rien à faire. A ses yeux, seul le résultat comptait, comme souvent d’ailleurs avec Grigori, et le résultat était là, il avait voulu tuer sans que personne ne puisse remonter à lui et c’était chose faite, la personne était morte et aucun moldu ne serait en mesure de dire qu’un sorcier l’avait abattu. En soi l’inverse ne l’aurait presque pas dérangé, que les moldus sachent ou non qu’un sorcier était passé dans le coin. C’était plutôt les représailles qui embêtait le Dimitrov. Ils étaient en pleine guerre avec les moldus, quand bien même il les méprisait, il reconnaissait – parce qu’il n’avait pas le choix – qu’ils étaient capable de coups d’éclats et de mettre à mal le monde sorciers avec leurs armes. Il ne voulait pas donner à ces cloportes une rage supplémentaire et qu’ils s’amusent à se venger à leur tour parce qu’un de leur précieux combattant était mort. C’était la raison pour laquelle lui était là, se venger de l’affront qui lui avait été fait – et de la perte d’un de ses costumes préférés -  rentrer dans une spirale de vengeance sans fin ne lui plaisait pas outre mesure. Sans parler du fait que finir à Azkaban ça n’était pas vraiment une ambition pour Grigori, marcher dans les traces de sa famille, peut être mais pas à ce point, il faut pas exagérer. Par conséquent s’amuser à utiliser des sortilèges de mort et risquer l’enfermement oh bah ça ne l’éclatait pas des masses, n’en déplaise à Tobias. La seule chose qu’il pouvait dire pour réfuter les arguments de Tobias était la suivante. « En attendant que ce jour arrive, je pense qu’il est judicieux que je fasse preuve de prudence plutôt que d’arrogance. »  Il s’en sortait merveilleusement bien avec d’autres sorts, pourquoi mettre la puce à l’oreille des autorités en demandant un permis et en utilisant des sorts par la suite, que cette erreur lui semblait grossière en réalité.

Alors que les deux mangemorts s’éloignèrent de la maison dépossédée de toute forme de vie, ils discutèrent de l’époque du seigneur des ténèbres, l’âge d’or des mangemorts pour le coup et des débuts de l’Augurey. Une époque où Grigori avait plutôt confiance aussi, il devait l’admettre, puis il avait appris que l’Augurey, ce leader que tous suivait était en réalité une femme… Ouai, super Grigori était ravi. Et alors les hypocrites qui disaient oui mais ça change rien que ça soit une femme tant que la cause est belle… mais quelle bande de branquignols, oui peut être sur le papier, la cause était belle, ça il voulait bien le croire mais on parlait d’une personne qui leur avait caché pendant X mois, voire années qui elle était et très franchement à part dire faîtes-ci, faîtes-ça, elle ne faisait pas grand-chose la minette voire elle ne se mettait pas spécialement en danger… Grigori n’était pas convaincu qu’il voulait cette personne pour leader mais puisque ses parents ne semblaient pas voir le problème et qu’il avait confiance en leur jugement soyons honnête qu’il est con serait plus le terme approprié  il suivait, se posant des questions et n’appréciant clairement pas le fait qu’une fille soit au pouvoir – surtout quand elle foutait rien – mais il participait à son niveau à cette lutte.

Le plus jeune des deux se faisait guide touristique pour les mener au point numéro deux, là où ce serait, logiquement plus compliqué. Tandis qu’il donnait un maximum d’informations, n’étant pas pour la rétention, surtout quand il y avait un risque d’être potentiellement tué, sinon bien sûr que si il était capable de faire preuve de rétention d’informations. Tobias trouva le moyen de la ramener sur le fait d’être efficace. Nul besoin d’être un génie en sous-entendu pour comprendre ce à quoi il faisait allusion, au chien de tout à l’heure. Le Serpentard le regarda et rétorqua sans se démonter une seule seconde. « Je ne tuerais pas un chien, ni aucun animal si j’ai la possibilité de le mettre sur la touche. Ce n’est pas une question d’hésiter, je n’hésitais pas, je te l’affirme, je ne l’aurais pas tué et je ne tuerais pas plus les chiens de cette maison si chien il y a. » Autant être franc avec Tobias, il faisait ses choix comme il le voulait et s’il décidait de ne pas tuer un chien qui n’était responsable de rien sinon d’être la propriété de gens inutiles, c’était son droit. Si Tobias de son côté voulait les tuer, grand bien lui fasse mais la mort pour ces animaux ne viendrait pas de la baguette de Grigori, excepté s’ils étaient en danger de mort et que c’était eux ou le chien et qu’il fallait réagir vite. Tobias pouvait bien penser ce qu’il voulait, le Dimitrov s’en moquait éperdument.

Grigori suivait son aîné à travers le jardin, observant autour d’eux, s’attendant à tout instant à ce qu’un tireur ne vienne faire le troubleur de fête mais rien ne se passa. Il faut croire que les moldus étaient moins prudents que ce qu’il aurait cru. Cela arrangeait d’ailleurs bien ses affaires. Il laissa à Tobias le soin d’ouvrir la fenêtre. Tandis qu’il passait délicatement par la fenêtre, prenant bien garde à ne pas abimer son costume en se prenant des éclats de verres dessus – sans parler du fait qu’en vrai ça doit pas faire du bien mais bon visiblement c’est pas la priorité de Grigori – Tobias ne trouva rien de mieux à faire que de faire tomber un moldu sans aucune discrétion, c’est bien la peine d’être ultra discret avec la fenêtre si au final on fait tomber un corps lourdement au sol. Mais c’est qu’en plus il se la pétait avec son un de moins, bien qu’ayant très envie de répliquer ah ça aurait été compliqué de ne pas être au courant vu le boucan Grigori ne fit pas le moindre commentaire, il valait mieux. Pas plus qu’il ne fit de commentaire sur le fait que ça va, il ne s’était pas trop foulé, le type avait été plus surpris que lui et qu’en prime, il n’était pas armé, aucune raison de faire le fier. Et puis d’ailleurs, à quel moment c’était devenu une compétition ?

Observant les lieux, une question existentielle se posait étant donné la grandeur du bâtiment. Par où aller, parce qu’autant quand la maison était d’une taille raisonnable, retrouver des gens était facile mais là il y avait un couloir pour aller à gauche, un autre pour aller à la droite, Grigori hésita quelques secondes avant de demander à Tobias à voix basse « ça te dit si on va par là ? » il préférait jouer la carte de la prudence en ne prenant la décision seul et que l’autre relou lui reproche mais aussi en étant discret non parce que deux contre dix, même en se croyant invincible, ce qui n’était pas vraiment le cas de Grigori, le risque qu’ils perdent la vie ou qu’ils soient blessés n’était pas à prendre à la légère. Cette fois, il se montrait discret, essayant de faire le moins de bruit possible. Il y avait quelque chose qui n’était pas normal d’après Grigori, dix personnes ça n’est pas silencieux, surtout quand il n’est pas sensé y avoir d’ennemis. Il fronça les sourcils, se pourrait-il qu’il se soit trompé et qu’il n’y ait personne en ces lieux ? Il n’y a qu’en montant les escaliers qu’ils sauraient, aussi gravit-il les marches une à une assez rapidement. Une fois en haut, il se retrouva face à deux portes fermées, pourquoi fallait-il toujours que les portes soient fermées. D’un signe de la main, il invita Tobias à rester en retrait, pour peu qu’il y ait un danger derrière ses portes, mieux valait il qu’un seul des deux soit visible et en danger.

[Oui] Il y a du monde qui les attend derrière les portes
[Non] Pour le moment il n’y a pas de comité surprise mais ça ne saurait tarder

C’est fou quand même ce que les gens ont toujours un avis sur tout, même quand ça ne les concerne pas. Le sortilège de la mort existait, à la bonne heure, les gens l’utilisaient, quelle belle jambe cela lui faisait, ils ne savaient pas se débrouiller sans pour tuer, quelle belle brochette d’incapable. Il existait dans ce bas monde une myriade de sortilège. Donner la mort pouvait être effectué de tout un tas de façon et on venait l’enquiquiner parce qu’il n’avait pas envie d’être dans une liste tenue par on ne sait qui et dans laquelle il devrait justifier pourquoi il avait donné la mort ? Il devait risquer qu’à tout moment on lui prenne sa baguette parce quelqu’un qui ne savait pas comment il passait, pourquoi il agissait ou quoi que ce soit d’autres, l’avait jugé indigne de tuer. Il devait risquer de finir à Azkaban parce que des imbéciles utopiques qui voulaient vivre d’amour et d’eau fraiche pouvaient le décider. Non mais ça c’était hors de question. Il ne voulait pas jouer ce jeu, il ne voulait pas être arrogant au point de croire que sous prétexte qu’il avait un oiseau présage de mort sur le bras, il était intouchable. Il haussa les épaules avec un dédain évident pour la question qui lui était posé « Peu importe la façon de faire. Seul le résultat compte, qu’ils soient tous morts, ils pourraient même être écrasés par Hippogriffe en colère et que je n’aie rien à voir avec cette histoire que je serais satisfait quand même. Je trouve ça presque décevant en réalité d’utiliser un sortilège qui fait tout le travail plutôt que sa tête si tu veux tout savoir. »  Mais certaines personnes aimaient la facilité, les prisons du monde magique étaient remplis de gens arrogants ayant voulu le titre de mage noir, qui se pensaient plus intelligents que tout le monde et au-dessus des lois. Grigori préférait jouer la carte de la prudence, accomplir les choses à sa manière et passer entre les mailles du filet, pour une fois qu’être invisible pouvait être utile.

A la question de Tobias, il se tourna vers ce dernier, le regardant comme s’il était complètement crétin – ce qui aux yeux de Grigori est certainement le cas soit dit en passant – « Oh à ton avis, si j’avais un plan tu te dis pas que je te l’aurais donné avant même de rentrer dans cette demeure ? » Il en tenait quand même une sacré couche le petit génie, c’est incroyable d’être monté si haut en ayant la moitié des neurones qui fonctionnent. « J’aurais pu connaître les plans en enlevant un domestique, en le torturant pour qu’il me révèle jusqu’à la position du moindre vase dans cette maison mais j’ai joué la carte de la discrétion. Mon but étant qu’ils ne se doutent pas qu’ils m’avaient tous au cul et que j’allais les éliminer un par un et tapisser leur magnifique demeure de rouge vermeil. » parce que les gens quand ils étaient paranoïaque étaient dangereux car réagissant de manière imprévisible. Il prit une profonde inspiration « A la rigueur, nous aurions pu avoir un plan des lieux en croisant le domestique tout à l’heure mais ton appétence pour le sortilège de la mort nous a fait rater cette fenêtre. » Voilà qu’ils se mettent bien d’accord sur le fait que Grigori réfléchissait avant d’agir, qu’il n’agissait que lorsqu’il était sûr de sa réussite et qu’il ne se mettait pas en danger inutilement. Connaître les plans d’une maison de moldue où les gens étaient là 24h/24 7j/7 et où il ne pourrait faire des repérages sans se faire tirer comme un lapin. Si encore il était capable de jouer le petit moldu, il aurait pu se faire passer pour un de ces débiles pour rentrer ici, mais il en était incapable, il les détestait beaucoup trop pour pouvoir jouer ce rôle.

Voilà, ils allaient faire ça, se repérer au bruit, brillante idée et logique en même temps. Tobias savait donc réfléchir ça n’était pas qu’un bourrin utilisant sa baguette pour tuer tout le monde et comptant sur le pari risqué qu’il était plus rapide à prononcer un sort que les gens à le viser et le tuer. Un pari risqué si ce n’est suicidaire pour peu que l’ennemi soit réactif et c’est fou mais Grigori avait beau trouver les moldus méprisables, mentalement défectueux et tout ce qui s’en suit, si une famille de lions peut réussir à tuer un éléphant ou une girafe, plusieurs moldus étaient largement en capacité de tuer un sorcier imprudent et cela même s’il était mage noir. Là où il n’était pas d’accord avec Tobias, c’est lorsqu’il parlait d’une victime au singulier. Ah ça non, cet endroit était rempli de moldus, il était hors de question qu’ils s’en sortent, en prime ceux là de moldus leur but dans la vie ça n’était pas de remplir leur frigo de bouffes à la fin du mois mais de tuer des sorciers. Les éliminer tous, c’était un devoir et ça aiderait les sorciers dans leur lutte contre les moldus. « Je vais nous faire gagner un temps considérable. Prépare-toi Tobias, tu vas devoir mettre un bouclier autour de nous deux. » Il laissa deux secondes à son camarade pour se préparer avant de pointer sa baguette sur la porte devant-lui ayant bien compris qu’ils étaient face à un couloir avec des portes fermées tout du long de ce couloir pour un peu d’intimidé et pour étouffer le bruit. « Destructum. » Il regarda les différentes portes de bois exploser sous le sort, le bois étant projeté de ci-de là à chaque fois qu’une porte explosait sous le sort de Grigori jusqu’à ce qu’il y ait une marée de gens derrière une porte qu’il venait de faire sauter. Il y eut une seconde de battements, la surprise peignant leur traits, il faut dire que des portes qui explosent c’est quand même impressionnant et puis aussi qu’ils avaient un long couloir où il n’y avait rien et au bout de ce couloir, ils pouvaient tous voir un homme en costume pointant une baguette sur eux. L’instant d’après, ils avaient tous dégainés leurs armes et tiraient… Pourvu que Tobias soit réactif sinon c’était la mort assuré pour les deux sorciers, Grigori n’ayant clairement pas le temps de cesser son destructum pour faire un protego, trop peu de secondes s’étaient écoulées entre le moment où il avait explosé la dernière porte et celui où ces cloportes de moldus avaient tiré.