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Les remarques désobligeantes, les commentaires à deux balles, je ne les connaissaient que trop bien. On s'était attendu à ce que je me montre sous le même jour que chaque petit gros complexé : timide et réservé, parfait pour jouer les boucs émissaires et les victimes des grands costauds, mais il en était tout autre. Bien loin d'être complexé par ma petite taille et par ma carrure plutôt arrondie, j'aimais en jouer, j'aimais en rire. Même petit je trouvais déjà que ce monde n'avait aucun humour, qu'il ne se laissait pas assez aller, alors j'avais décidé que chaque défaut en moi seraient une cause de plus aux éclats de rires. Car après tout, si mes camarades étaient si méchants et moqueurs c'est qu'eux-même ne se sentaient pas si bien dans leur peau qu'ils le prétendaient. Alors lorsque ce Serpentard avait fini quelque peu salé suite à leur défaite, ses mots, qui d'origine auraient été dit « blessants », n'avait pas eut l'effet qu'il escomptait. Haussant les épaules en me disant qu'il m'insultais pour ne pas avoir à se maudire lui-même, je tapais alors dans les mains des rouge et or de mon équipe qui me félicitaient, un sourire aux lèvres joviale et presque contagieux. « Aller, on s'voit ce soir pour fêter ça ! », me dit un batteur avant que je ne tourne le regard vers la brune qui venait de frapper son coéquipier.

« Ouuf.. Ça doit pas faire du bien ça ! », je lui lance avec un petit sourire en coin.
Puis lui tends la main pour la lui serrer.

« Joli match, Viki ! Un peu plus et vous gagniez aux points ! », dis-je de manière tout à fait bon joueur.

Il est vrai que j'aimais jouer, et encore plus gagner. Mais après tout qui n'aimait pas gagner ? A la seule différence, peut-être, que j'avais toujours su reconnaître le talent de mes adversaires tout autant que ceux de mes acolytes. Il fallait savoir être fair-play, et surtout savoir quand laisser tomber, si on voulait pouvoir un jour se prétendre bon joueur mais aussi bon vivant. C'est une règle que la vie m'avait apprise au fil des années, aussi difficiles étaient-elles passées auprès d'un père alcoolique battant ma mère à l'en faire saigner. Tendre la main aux autres, rester bon et juste, m'avait aidé à éduquer au mieux ma sœur, à lui montrer la différence entre quelqu'un qui fait le mal, et quelqu'un qui fait le bien. Je lui avait montré, et même prouvé, que si un jour elle avait dans l'idée de faire comme mon père ça ne lui apporterait jamais rien de bon, sinon qu'une montagne de personnes prêtes à se mettre sur son dos à tout moment et à lui rendre la vie plus difficile encore. Dans le cas contraire, elle avait finit par comprendre qu'être gentil et reconnaître les valeurs des autres apportait toujours un plus, une réciprocité, une bonne entente et parfois même de très bonnes amitiés. C'était ainsi que je voulais voir cette petite tête blonde rayonner, et c'est ainsi qu'à mon tour je m'étais mis à rayonner par ma bonne humeur constante.

« En tout cas, c'était super de t'affronter, comme toujours ! Les adversaires digne de c'nom ils se font rare ! »

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