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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Tainted Love || Mereath VII :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Lun 1 Avr - 22:19
Tainted Love

Sometimes I feel I've got to,  run away I've got to get away from the pain that you drive into the heart of me. The love we share seems to go nowhere. And I've lost my ligh for I toss and turn I can't sleep at night


Les larges portes du manoir crissent et se referment paresseusement derrière son dos et à cet instant elle se demande si elles se rouvriront un jour pour elle. Dans une claquement sourd la manœuvre se termine et un silence lourd et froid se fait autour d'elle. Faisant lentement volte face elle dépose un regard éteint sur les armoiries qui trônent au centres des deux portes, elle en distingue les contours, les subtilités comme si elle ne les connaissait pas déjà par cœur, comme si elles n'avaient pas illustré déjà depuis des générations avant elle le nom qu'elle portait. Un nom à double tranchant qui l'avait bercé toute sa vie et qu'elle affectionnait malgré ses sombres ascendances, un nom qu'elle s'apprêtait dorénavant à délaisser au profit de celui de Lovecraft depuis qu'elle avait accepté d'épouser Heathcliff, de son vrai nom Armand Rosier.

C'est avec un air las que la jeune fiancée détourne le regard des armoiries de sa propre famille pour poursuivre son chemin à travers le jardin autour du manoir. Mérope n'avait jamais vraiment «désobéi » à sa mère, elle avait toujours fait en sorte d'être le joyaux parfait dont elle rêvait, élève brillante aux manières exquises et à la tenue irréprochable, descendante unique au sang précieux.

Pourtant aujourd'hui elle avait désobéi. Pire même, elle avait trahi. Elle avait désobéi en mettant son destin entre les mains d'un homme  et elle avait aussi désobéi en mettant en lui une confiance aveugle et désespérée. Elle avait trahi à l'instant même où elle en était tombée amoureuse, elle trahissait à mesure que l'amour qu'elle lui portait la forçait à le désirer toujours plus ardemment que la fois précédente. Un désir qui l'avait doucement amenée à la traîtrise ultime qu'elle avait commise en acceptant de l'épouser. Daphnée Greengrass n'avait pas su entendre les supplications de sa fille d'essayer de la comprendre ni même les raisons qui l'avaient poussée dans les bras d'Heathcliff Lovecraft. Elle n'y avait vu qu'un acte de pure déloyauté qu'elle n'avait pu tolérer venant de la chair de sa chair, une tromperie à la hauteur des mensonges et manipulations d'un sang - mêlé monstrueux dont les intentions étaient forcément ailleurs que dans la concrétisation d'un amour aussi impromptu que véritable entre un professeur et son ancienne élève. «Ouvres dont les yeux Mérope il ne t'aime pas, c'est ton héritage qui l’intéresse.» « Ce parvenu pourrait être ton père ! Son sang doit être aussi souillé que le nom qu'il porte c'est ainsi que tu veux finir ? »  «Je ne t'ai pas élevée pour que tu engendres une descendance bâtardisée »  « Tu n'est qu'une enfant naïve tu me déçois tellement.»   Ses paroles tournaient et se retournaient dans l'esprit de la jeune femme à lui en donner migraines et insomnies depuis le jour où Armand était venu présenter ses respects à sa mère et ainsi lui demander officiellement la main de sa fille comme il est d'usage chez les sang – purs. Cette rencontre avait été un échec et une erreur, une erreur dont Mérope payait les conséquences chaque fois qu'à présent elle passait cette porte. Un jugement sans appel qu'elle avait pourtant aujourd'hui encore accepté de supporter lorsque son aïeux lui avait demandé de la rejoindre au manoir «seule.» comme stipulé dans sa lettre.  Ainsi l'enfant prodige d'hier, dégringolant de son piédestal doré avait été reçue avec l’indifférence qu'on réserve aux étrangers puis ensuite jetée dehors avec la froideur connue des nuisibles.

Ravalant ses larmes et sa rage la jeune Mérope poussa un soupire tout en rabattant vers l'arrière un pan de mèches dorées qui cachait son teint rendu blafard par les cernes qui fonçaient le dessous de ses yeux. Elle inspire profondément en réajustant son capuchon sur ses cheveux avant de transplaner.

***

Il fait toujours plus frais en Ecosse qu'au sud de l’Angleterre à Londres où à Liverpool. Le vent balaye avec plus de véhémence ses mèches restées en dehors de son capuchon ainsi que les feuilles mortes dans le parc du manoir Rosier. Traversant l'allée elle atteint une nouvelle double porte ornée de blasons qui s'ouvre lorsqu'elle s'y présente. Le hall d'entrée des Rosier est immense et majestueux, décoré avec goût mais d'un autre âge dans des teintes foncées de pourpres et autres cramoisis sûrement tout à fait aux goûts de son actuel détenteur.  La hauteur sous plafond de la pièce semble d'autant plus immense qu'elle se mesure par l'importance d'un escalier de marbre s'étendant sur plusieurs étages.

A peine entrée et son capuchon rabattu sur ses maigre épaules des petits pas rapprochés se rapprochent de la jeune femme. Aussitôt surgit de la pièce adjacente Prudence Lovecraft, une petite femme replète au sourire charmant et indéfectible. «Oh Mérope je vous ai entendue arriver ! Je pensais que vous ne viendriez plus à cette heure » Adoptant un air aussi serein que possible elle rend à son adorable futur belle-mère le sourire rassurant qu'elle mérite. «Bonjour Mrs Love.. Prudence. Pardonnez moi j'ai eu cours plus tard que prévu aujourd'hui, vous savez ce que c'est.. » Elle acquiesce légèrement toujours en souriant. « Vous avez l'air épuisée ma petite, voudriez vous une tasse de thé ? Je viens d'en faire. » «Je vous remercie mais je pense que je vais monter mon reposer, la semaine a été dure. »  D'un air bienveillant, Prudence tend doucement sa petite main frêle vers l'escalier « Il vous attend là haut » Mérope acquiesce silencieusement avant de se diriger vers les marches qu'elle commence à gravir sous les yeux attendris de la maîtresse des lieux.

Une fois hors de sa vue elle presse le pas et atteint l'étage suivant où se situent les appartements d'Armand. Une fois devant la porte elle hésite à frapper, ce nouveau quotidien à deux étant encore complètement nouveau pour elle puis se résigne à entrer déposant ses affaires dans l'entrée ainsi que son capuchon sur le porte manteau et sa baguette à côté de l'étui vide de celle d'Armand. Elle esquisse quelques pas dans la pièce qui semble déserte et impeccablement ordonnée. «Armand ? Tu es là ? » Prononce t-elle doucement à travers les autres pièces de l'aile. Au loin par la fenêtre, le soleil semble se baigner dans les eaux claires du lac qui a vu naître il y a quelques mois de ça la promesse de leur alliance future.

rainmaker
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Sam 20 Avr - 20:18
Tainted Love
Heathcliff A. Lovecraft & Merope V. Greengrass

Une énième sonnerie sonne le glas d'un cours de quatre heures avec les premières années des différentes maisons et Heathcliff soupire d'aise alors que les étudiants replient rapidement leurs affaires. L'après-midi avait été interminable et comme chaque vendredi, la promesse de la délivrance apparaissait comme un éden inaccessible qu'il semblait se battre pour mériter. Ses yeux se ferment alors que ses doigts pincent l'arrête de son nez et qu'il presse sur ses paupières, las d'avoir parler des heures durant pour tenir en haleine son jeune public. L'enseignement avait toujours paru pour lui une sorte d'eldorado réservé aux plus méritants. Quand il avait finalement eu le droit d'occuper ce poste de professeur à Poudlard, il avait ressenti une joie immense et une grande vanité d'avoir été ainsi l'élu parmi des dizaines de postulants. Il n'aurait pas dit qu'il était fait pour enseigner, mais il lui semblait n'avoir jamais été aussi épanoui que depuis qu'il occupait ce siège à la chaire d'alchimie. Le néant navrant de ce savoir manquant chez les jeunes générations lui donnait un travail draconien qu'il appliquait sans rechigner à part pour ce dernier cours du vendredi après-midi. Auparavant, les cours étaient les moments privilégiés où il pouvait observer à loisir sa dulcinée au su et à la vue de tous. Désormais, ils lui semblaient bien sans saveur alors qu'il ne croisait plus la figure angélique aux orbes polaires de sa chère et tendre fiancée.

Il attend encore qu'un dernier traînard ramasse ses parchemins et ses plumes pour fermer d'un mouvement souple du poignet la porte de sa salle de classe. Il regroupe à son tour l'attirail qui jonche son bureau et range le tout dans une mallette en peau de dragon qu'il porte à la ceinture comme l'étui de sa baguette dans lequel il la range d'un geste maniéré. Finalement, il se rend à ses appartements où l'attendent copies à corriger et devoirs à lire d'un oeil attentif. Il ouvre la porte d'un même mouvement souple du poignet et la laisse se refermer délicatement dans un petit claquement sec. Ses gestes sont rapides, précis, il sait parfaitement ce qu'il a à faire et ce qui doit être fait avant de pouvoir enfin rentrer au manoir. Alors il s'affaire en silence, ses pas feutrés frottant les semelles de ses cuissardes à plateforme sur le parquet en chêne massif de la pièce. Il rattroupe ses vêtements de la semaine, le travail qu'il aura à faire ce week-end et quelques divers babioles qu'il entasse dans une malle sans fond sans prendre grande attention à ses gestes. Il est distrait, son esprit fugace voyageant à nouveau sur les courbes et les angles du visage poupin qu'il rêvait d'admirer de ses yeux vairons intriguant. Leur correspondance pouvait bien être quotidienne, l'éloignement du aux études de Valentine à l'université de Poudlard à Londres était difficile à supporter pour tout deux. Ils se retrouvaient pourtant immanquablement tous les week-end au manoir Rosier, demeure illustre et chatoyante de sa noble famille reniée.

Il referme le couvercle de la malle et la rétrécie d'un sortilège pour la faire tenir dans une poche de la cape qu'il jette sur ses épaules. Comme toujours à Poudlard, les protections magiques empêchaient quiconque de transplaner, il devait donc soit emprunter le réseau de cheminette, ce qu'il abhorrait par dessus tout, soit se rendre à Pré-au-Lard où il pourrait aisément se rendre en Ecosse, aux abords d'Iverness, sur les bords du Loch Ness où se trouvait son manoir. Il décide par gain de temps, de passer par la cheminette de son bureau attenant à ses appartements vidés par ses soins. Il prend une poignée de poudre verte dans le petit écrin qui trône sur le manteau de la cheminée et la laisse tomber dans les flammes qui prennent une jolie couleur amarante, pourléchant les pieds de l'immense et monstrueux professeur qui devait se courber bien bas pour tenir dans l'âtre. D'une voix claire et rauque il annonce "Manoir Rosier" et se sent immédiatement happé par le conduit qui l'aspire tout entier. La sensation désagréable prend finalement fin lorsqu'il arrive dans une cheminée dans laquelle il peut aisément tenir debout, dans la salle de bal près du grand salon de réception du manoir. Presque instantanément, une elfe de maison arrive à son encontre et commence à vainement épousseter la carcasse gigantesque du propriétaire des lieux. Du haut de sa stature, il semble que la petite créature est encore plus minuscule que ridicule avec son plumeau désuet.

"Merci Dita, merci, ça ira. Où est Madame Lovecraft, que je la salue ?"

L'elfe s'incline bien bas, son petit nez effleurant le sol en marbre de la salle de bal alors qu'elle indique que Madame Prudence prenait le thé dans la salle de musique. Le professeur traverse deux pièces en enfilade, respectivement le grand salon de réception et le petit salon plus intime, traverse le hall aux proportions aussi démesurées que son propriétaire, passe devant l'escalier de marbre, et suit un long corridor desservant la grande bibliothèque, le cabinet de curiosité, le petit cabinet et finalement, la salle de musique. Il se retrouve dans une pièce haute de plafond d'où surplombe une coupole de verre laissant les lueurs du jour qui s'éteint mollement filtré sur le parquet d'ébène. Les meubles en acajou forment un arc de cercle autour d'un piano à queue duquel provient une mélodie lancinante des touches s'actionnant toutes seules alors que la baguette de Prudence s'agite doucement dans l'air. La petite sorcière se tient sur un sofa en velours bleu nuit, un admirable plateau de thé accompagné de mignardises françaises sur le guéridon en face d'elle, les yeux clos, la tête penchée sur le côté en suivant la mesure en tapant du pied, chantonnant du bout des lèvres. Heathcliff interrompt sa rêverie et la salue d'une bise tendre sur la joue.

Ils échangent quelques banalités, Prudence exhibant la magnifique collection de pâtisseries et notamment de macarons que Gowan a ramené de sa dernière virée à Paris. Heahtcliff s'enquit de la présence de son fils au manoir, ce à quoi sa mère lui répond qu'il se trouve dans les serres et qu'il travaille sur un nouveau filtre de mandragore plus corsé. Décidant de ne pas déranger sa descendance dans son travail, il conclut d'un signe de tête qu'ils se verraient au dîner et qu'il n'était pas nécessaire de l'interrompre. De plus, Valentine allait bientôt arriver et il n'avait qu'une envie, sentir son petit corps fluet contre son torse, se repaître de son odeur délicate de jasmin et s'enivrer de la douceur de ses boucles blondes lors d'une étreinte salvatrice. Heathcliff prend donc congé de Prudence qui reprend sa douce mélopée alors qu'il passe le seuil de la salle de musique. Il remonte le couloir à l'inverse et retrouve l'escalier qu'il gravit paresseusement jusqu'au premier pallier. Il prend à droite puis remonte un nouveau corridor jusqu'à parvenir à l'entrée de l'aile ouest désignant ses appartements. Il retire sa cape, prenant au creux de sa paume la malle rétrécie, délasse ses cuissardes et défait la boucle de l'étui à baguette qu'il porte à la ceinture. Il garde son catalyseur en main et rejoint la chambre au coeur de l'aile où il déballe précautionneusement ses affaires, répartissant d'un sortilège de lévitation les différents objets soit dans la chambre, soit dans le bureau.

Heathcliff avise l'heure et se remémore que Valentine avait dit qu'elle rentrerait plus tard ce vendredi. Il s'autorise donc un instant de délassement. Il se dévêtit progressivement, retirant la cravate qui sert sa gorge, puis la veste de costume, le veston, la chemise qu'il déboutonne lentement. Il s'extirpe de son pantalon en cuir qui colle à ses cuisses fuselées et se débarrasse de son sous vêtement pour se tenir droit, nu, devant l'immense miroir de la salle d'eau. Il se dévisage un moment, posant sa baguette sur le bord du lavabo, alors qu'il suit du regard les lignes des différents tatouages qui semblent feuler sous la caresse aérienne de sa paume qui effleure lascivement son corps. Il s'attarde quelques instants avant de glisser dans la douche à jet. Heathcliff se prélasse sous l'eau chaude de longues minutes, laissant son visage ruisseler et répandre ses pigments sur le sol avant d'être balayer par une nouvelle salve de jet. Finalement, il sort encore humide de la douche et se rend vers le hammam qu'il avait fait aménager au fond de la pièce. Il actionne le mécanisme et la vapeur se répand partout alors que la douce effluve de la menthe poivrée parvient à ses narines. S'oubliant dans ses rêveries qui portent le doux prénom de Valentin, il s'endort presque dans la vapeur brûlante, assis sur le banc de granit, et c'est une voix familière qui le sort de sa torpeur.

Le professeur se lève rapidement, sort de la cabine de hammam et noue une serviette autour de ses reins. Il passe une paume dans ses cheveux humides et les porte en arrière d'un geste appliqué alors que son visage lisse des habituels artifices lui sourit dans le miroir. Il prend sa baguette, réflexe après des années à se méfier de la nature profonde de sa véritable lignée, et se rend dans le salon de la suite, d'où la fenêtre donne sur les ruines de l'église et du cimetière du château d'Urquhart, lieu sacré et consacré où il lui demanda de l'épouser quelques mois auparavant. Elle est là, petite poupée dans son écrin de cristal. Il s'attarde un peu à la regarder. Elle avait le temps pâle, la mine éteinte et les yeux fatigués. Une inquiétude noue immédiatement les entrailles du professeur qui se précipite à sa rencontre et l'étreint avec force, noyant sa figure angélique aux orbes polaires contre la peau moite et brûlante de son torse. Dans un silence sépulcrale, il glisse une paume dans le creux de sa nuque et penche sa tête pour la forcer à le regarder de toute sa stature. Un baiser tendre coule sur ses lèvres, pétales de nacre satinées et immédiatement c'est comme si tous les tourments de la terre venait de prendre fin. Il oublie quelques secondes son anxiété à la voir dans cet état et savoure uniquement le goût sirupeux et suave de sa bouche lorsque sa langue joue avec la sienne un balai qu'elles connaissent si bien.
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Dim 23 Juin - 22:51
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La pièce reste plusieurs minutes désespérément vide malgré ses appels. Peut-être Armand était-il encore en tain de travailler dans son bureau de l'autre côté de l'aile et ne l'avait-il pas entendu arriver ? Après tout lui aussi avait ses obligations, son fardeau à porter. Elle hésite un moment à tenter de le rejoindre, de le chercher mais elle renonce vite comme retenue par une force invisible qui inhibe ses envies et lacère ses pensées.

Elle baisse les yeux tristement et se tourne en silence vers la fenêtre dont elle s'approche d'un pas léger mais las. Les rayons du soleil viennent doucement éclairer son teint blême alors que ses orbes translucides légèrement aveuglées par la clarté se déposent de l'autre côté de la rive du lac sur les ruines de la petite chapelle oubliée reposant entre les tombes et dont les plus anciennes ont les pieds dans l'eau. D'ici elle entendait presque le bruit léger des flots venir doucement pourlécher ces pierres centenaires, le sifflement d'une brise d'été dans la cime des arbres, les craquements sourd de la vieille bâtisse en proie à la nature en fleur. Tant de petits détails encrés dans sa tête et dont la musique, les couleurs, venaient donner une saveur toute particulière à la beauté de la scène qui s'était déroulée en ces lieux.

Elle se souvenait de chacun de ses mots comme si elle les avait apprit par cœur, elle se souvenait de chacune de ses mimiques, de chacun de ses regards débordant de cet amour qu'ils avaient vu naître en eux et dont la force avait autant su reconsolider les morceaux de leurs âmes éparpillés que les distancer un peu plus à chaque instant passé ensembles de toute forme de raison, comme aveugles, face à l'incompatibilité évidente - du moins aux yeux du monde et des lois - de leurs êtres respectifs.

Souvent la douceur de ces réminiscences qui la berce se retrouve bousculée, noircie lorsqu'elle s'associe malgré elle avec le discours assassin de sa mère. Elle revoyait avec une exactitude quasi photographique son changement d'expression dès qu'elle avait comprit que ce professeur de Poudlard n'était aucunement venu en tant que représentant de l'école pour parler avec elle de l'avenir de sa brillante fille chérie. Elle entendait encore l'amertume dans sa voix, le dédain dans ses réponses, la colère et la haine à peine cachés derrière les irréprochables bonnes manières d'une Lady digne de ce nom auxquelles elle s'était agrippé avec une ardeur inouïe pour ne pas perdre la face malgré son désarroi. Derrière son flegme de surface et ses répliques cinglantes mais toujours maîtrisées Mérope avait pourtant su voir les grandes iris bleutées de sa mère noircir à mesure que ses traits droits et presque exempts de défauts venaient se déformer sous la rage. De mémoire jamais elle ne l'avait vu ainsi et encore moins envers sa propre fille, elle qui  avait toujours été jusque là le trésor de sa vie, un joyau inestimable qu'elle avait soigneusement poli durant de tant d'années jusqu'à la perfection, un diamant qu'il n'avait pas hésité à salir outrageusement entre ses mains assassines.

Ces yeux, ces mots, elle les voyait, les entendait sans arrêt nuits et jours, jours et nuits, les yeux ouverts, les yeux fermés, depuis des semaines.

Son cœur se serre et lui coupe la respiration au point qu'elle se sent comme à l'étroit dans son propre corps, comme s'il se transformait en une camisole de force férocement serrée autour de ses poumons. Elle déglutit longuement, la gorge sèche avant de s'éloigner de la fenêtre pour revenir vers le petit salon aménagé derrière elle composé d'un luxueux sofa en bois d'ébène sculpté et surplombé de larges assises habillées d'un velours émeraude, deux deux fauteuils assortis ainsi que d'une table basse aux pieds forgés de dorures vieillies dont le plateau de verre épais supporte déjà un service à thé ancien assorti à un petit écrin dans lequel sont impeccablement alignés des macarons à la violette à en juger par la couleur, ses préférés, évidemment.

Dans d'autres circonstances cette énième attention aurait largement suffit à lui arracher ce sourire plein d'innocence qu'il aimait tant mais ce soir le cœur n'y était décidément pas. Encore une fois la Serdaigle ravale ses larmes, ses yeux attirés par son propre reflet mimant ses gestes dans un miroir mural près d'elle. Elle distingue avec une certaine désolation la pâleur grisâtre de sa mine défaite ainsi que la lueur éteinte de ses orbes anormalement creusées de cernes. Des bruits de pas se font entendre alors qu'elle tente vainement de mettre un ordre présentable dans ses mèches dorées que les vent a maltraité et il apparaît enfin. Dans son plus simple appareil ou presque, les cheveux humides coiffés en arrière, dépourvu de ses artifices habituels et faisant d'elle une nouvelle fois l'unique contemplatrice de cette nudité du corps, de l'apparence et de l'âme qui n'appartenait qu'à elle de voir dans l'intimité la plus profonde qu'était la leur. Des effluves d'huiles essentielles s'échappent de sa direction et de fines gouttes d'eau perlent et glissent le long de son torse dont la pâleur de la peau offre une toile d'une virginité parfaite aux œuvres chimériques couvrant son corps.

Autour d'eux le silence se fait pourtant lorsque leurs regards se croisent les mots ne sont plus d'aucune utilité, il sait. Traversant d'à peine une enjambé la distance qu'il restait entre eux il l'attire presque furieusement contre son corps à demi nu, refermant ses bras immenses autour du corps si frêle de sa bien aimée et la serrant fermement sans jamais la blesser. Le plats de ses mains minuscules posé de chaque coté de son nombril elle enfoui un instant son visage au creux de son torse, les yeux clos, humant profondément l'odeur de sa peau sur laquelle elle dépose un léger baiser. Son corps frissonne légèrement lorsqu'elle sent la paume de sa main remonter doucement dans son dos jusqu'à sa nuque qu'il agrippe doucement pour ramener son regard inquiet vers le sien. Enfin, comme répétant les pas d'une danse dont leur deux corps connaissent toutes les subtilités et au fur et à mesure qu'il se penche sur elle, elle se glisse avec légèreté et toujours contre son corps sur la pointe des pieds, franchissant les derniers centimètres séparant ses lèvres des siennes. La douceur de ce contact l'électrise autant qu'il installe en elle un délicieux sentiment de sécurité qui apaise un instant les maux qui la rongent. Presque instantanément son cœur se remet à battre avec vigueur dans sa poitrine, propulsant  le sang dans ses veines et dans ses membres engourdis, l'air emplissant ses poumons jusqu'à éclater tandis que sous ses larges paumes parcourant son corps ses sens s'éveillent enfin.

Pourtant, à mesure qu'il vient la chercher, approfondissant le baiser dans un soupire non dissimulé contre ses lèvres, mélangeant le désir et l'ultime soulagement, tandis que d'un seul baiser il l'a fait renaître tel un bouton de rose éclosant sous la rosée du matin elle sent son cœur à nouveau se fendre d'une culpabilité qui lui tord les entrailles, une culpabilité aussi brûlante que l'amour qu'elle lui porte, une sensation de malaise à hauteur du plaisir qu'il pouvait faire naître en elle lorsqu'il l'embrassait, lorsqu'il l'a touchait. Prenant une forte inspiration comme pour se donner du courage elle se recule, mettant fin au baiser, cachant tant bien que mal sa gêne et le malaise du paradoxe qui se jouait en elle. Doucement, presque comme un acte manqué elle croise en silence les bras contre sa poitrine comme pour former une sorte de barrière, comme si ses maigres bras et sa volonté vacillante pouvaient l'empêcher un instant de la consumer toute entière s'il le voulait.

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