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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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tu seras viril mon kid (julius) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Fiches anciens membres
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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 15 Jan - 0:00
Julius Lestrange
« Ft. Noah Schnapp »
Quelle est votre allégeance ?
Développer quel camp votre personnage a choisi de rejoindre : Que pense-t-il de cette bataille en sous-main ? A-t-il un avis sur les moldus, les sorciers ? Que pensez-vous de la pureté du sang ? Êtes-vous investi, impliqué ?
Ce n'est pas une chose évidente sur laquelle trancher, n'est-ce pas Julius ? Ta jeunesse te protège pour l'heure et tu ne peux te prononcer sur aucun camp tant que tu es encore enfermé dans la sphère des étudiants collégiens, bien que l'unification toute récente avec ceux de l'université ai amené une foule d'avis bien tranchés sur la question qui pourraient facilement se répercuter sur les âmes des gamins trop faibles ou influençables pour y résister. Ton patronyme, pourtant, est trop évocateur pour que les autres prennent soin de te demander ton avis sur la question ; dans les couloirs du château, on t'imagine déjà porteur de la Marque de l'Augurey. Dans un sens, tu ne peux pas le nier, tu te considères chanceux d'être né du côté magique et d'avoir été bercé au sein de ce monde dès ton plus jeune âge, d'avoir eu des parents qui étaient suffisamment informés pour parer tes erreurs de jeune sorcier lorsque tu faisais de la magie accidentelle, ton métamorphomagisme étant d'ailleurs le meilleur exemple.

Et pourtant, tu ne sais pas d'ou vient le manque d'envie, le manque d'attrait, mais tu n'arrives pas à te visualiser en conquérant de la magie noire. Est-ce le machisme familial qui s'est ancré dans ton cœur et te pousse à ne pas souhaiter rejoindre les rangs d'une femelle, comme ton père lui même ? Ou est-ce la douceur innée qui court dans tes veines, ces étincelles de bienveillances qui scintillent dans ton regard et laissent planer l'impression que tu serais incapable de faire du mal à quelque être vivant que ce soit, en dépit de l'impureté de son sang ? C'est sans doute lâche de ta part mais tu ne veux blesser personne, tu ne veux pas observer dans le regard des autres ce même délavage qui règne dans les tiens et qui te fait baisser les yeux face à un miroir ; et pourtant, tu ne veux pas passer pour un enfant vis à vis de ta familles et de ses proches, tu ne veux pas qu'on te prenne pour un môme encore sensible au cœur mal accroché. Alors tu serres les lèvres, tu encaisses en silence et tu marches sur un fil, parfait petit funambule qui se concentre pour ne jamais tomber d'un côté comme de l'autre ; une chute à droite et ce sera la fin, une chute à gauche et ce sera la honte.

Les moldus t'intriguent. Il réside au creux de ton ventre une certaine crainte de les approcher, séquelles de l'éducation que tu as reçu et lorsque tu t'aventures sur leurs terres dénuées de magie lors de balades dans les quartiers londoniens, l'idée de devoir leur adresser la parole ou de les regarder trop longtemps te presse le cœur comme un étau - mais n'est-ce pas le même sentiment que lorsque tu dois adresser la parole à des sorciers inconnus ? Le monde t'effraie, qu'il soit pourvu ou non de magie ; tu en tiens pour preuve le lieu que tu fréquentes le plus, les bibliothèques. Tu affectionnes le principe du Silence inside qui règne en ces lieux ; que dans le manoir familial, à Poudlard ou chez les moldus, on ne dérange pas une autre personne en se faisant remarquer au sein de ce lieu de culture.

Le nez plongé dans les livres, ton regard scintillant parlant pour toi, tu te plaît dans le rôle de roi du silence, tant il te protège de la crainte de commettre un impair. Et plus tu lis leurs écrits, plus leur monde t'intrigue, plus tu les admires en constatant qu'ils parviennent à se débrouiller sans la moindre once de magie ; ordinateurs, jeux vidéos, télévisions, lignes à hautes tension, ampoules électriques, smartphones, points de suture et bien d'autres choses ; ton cerveau regorge des merveilles qui compose leur vie de tous les jours, de cette explosion de techniques inconnues dans le monde des sorciers qui se sont imprimée dans ton crâne à force de lecture. Oh, Julius, cher Julius… Si tu savais les tortures qu'on te ferait subir au sein même de ta propre famille si l'on venait à se rendre compte de cette déviance.
« Il était une fois un petit prince qui habitait une planète à peine plus grande que lui,
et qui avait besoin d'un ami… »



Derrière l'écran
Pseudo ϟ PRESS START
Age ϟ 25 ans
Scénario ou inventé ϟ Inventé
Comment as-tu connu le forum ? ϟ J'étais inscrite dans le passé, avec Noctis ~
Dernier mot ϟ Un dernier smiley : tu seras viril mon kid (julius) 3634916551

« crédit : gringalet »
Carte d'étudiant n° 6942
Le nom de ma famille est Lestrange et mes parents ont décidés de me nommer Julius Ézéchiel. Je suis né le premier avril 2006, blagueur avant l'heure, dans cette belle ville qu'est Monaco, ce qui fait que je suis aujourd'hui âgé de treize ans. Je suis un sorcier et de ce fait le sang qui coule dans mes veines fait de moi un sang pur, , le cœur battant au rythme d'un ichor immaculé qui a traversé les millénaires pour venir s'échouer au creux de mes veines. Ma famille est plutôt aisée et loin d'être à plaindre compte tenu de notre immense fortune nous vivons dans un château situé au cœur de la forêt de Galloway, à proximité de Castle Douglas, au sein de l'Écosse. Je suis célibataire et d'ailleurs, j'ai une préférence pour difficile à dire, l'amour ne m'a jamais encore vraiment frappé, même si mon regard s'arrête parfois sur les jolies formes des autres ; il paraît que j'ai le temps d'y penser... Je suis un élève de Poudlard et je suis en troisième année. Lors de ma répartition le Choixpeau à décidé de m'envoyer chez Serdaigle/Serpentard. Je suis un élève plutôt excellent, si l'on en croit les notes appliquées sur mes parchemins de travail et mes matières préférées sont les potions, le soin aux créatures magiques, les sortilèges. Lorsque j'ai eu onze ans j'ai eu ma baguette magique et celle-ci est faite en bois d'Érable avec un cœur de crin de sombral et elle mesure 29,42 centimètres. Elle me permet de faire apparaître un diable de tasmanie. comme patronus. C'est elle aussi qui m'aide à combattre mon épouvantard qui prend la forme d'un baignoire qui déborde d'un mélange d'eau et de liquide vermillon, qui rappelle trop le sang pour être honnête avec un riddikulus révélant que la teinte rouge provient en vérité d'un sirop de grenadine. Bien que je ne sois pas encore en sixième année, il m'est arrivé de sentir de l'Amortentia dans le manoir familial ; elle avait la douce odeur de caramel au beurre salé, de lait à la menthe, de cidre chaud et du parfum que dégagent les pages de ces livres que le temps a laissés vivre. Je n'oublie évidemment pas mes rêves et lorsque je me place devant le miroir du rised, je vois mon reflet, plus jeune, le visage un peu plus animé, les yeux un peu moins cernés, mon reflet d'avant l'Incident. Il se trouve que j'ai également, je suis métamorphomage. Ah j'ai failli oublier, l'être qui m'accompagne aujourd'hui est un grand-duc de Blakiston et il se nomme Archimedes en référence à la légende arthurienne. Et pour finir mon allégeance est neutre. C'est comme l'amour, j'ai le temps d'y penser, bien que mon nom parle souvent aux autres avant que mes lèvres ne s'entrouvrent.
  • Caractère



    01 ☯ Tu as toujours été un gamin calme, un gosse sans histoires. T'étais pas un asocial, t'avais pas non plus l'étoffe du clown de la classe, t'étais simplement le petit dernier ; le préféré, aimaient à plaisanter tes frères, celui auquel on ne peut rien refuser. T'étais celui qui se marrait quand tu voyais un petit caïd faire des conneries mais qui aurait été incapable d'en faire le quart. T'étais aimé, Julius, t'avais quelques amis que tu pouvais compter sur les doigts d'une main, plus le genre à traîner avec les adultes qu'avec les gosses de ton âge, mais t'étais heureux, épanoui, alternant les instants de bonheur avec tes petits moments de déprime, tes petits moments de remise en question... puis il y a eu l'évènement, le gros problème qui t'as changé à jamais. Les larmes, les remords, l'éloignement. Tu vis maintenant dans ta bulle, tu t'es mis à haïr le moindre contact humain suspect ou trop prolongé. Tu restes éveillé la nuit et ne somnole que quelques heures, le corps tendu, les nerfs électrisés et le moindre de tes sens à l'affût même au cœur de la nuit. T'es un zombie, quelqu'un qui a besoin d'être sauvé. Et même si tous ignorent ton secret, tout le monde a bien remarqué que t'as changé, que tu t'es renfermé sur toi-même.

    02 ☯ T'as toujours eu l'impression d'être à part, d'être un monstre. Oh, tu as toujours été à l'aise socialement tout en restant parfois un peu timide, mais tu as bien remarqué la façon dont on te regarde, les petits sourires des emmerdeurs de première quand tu te lève pour aller au tableau en cours, ou bien la facilité qu'ont les filles à aller vers toi dans les soirées mondaines tout en repoussant horriblement certains garçons. T'as eu du mal à t'en rendre compte et quand cela t'a sauté aux yeux, c'est devenu insupportable. Tu ne sais même pas si ces pensées sont réelles, si tu n'imagine pas n'importe quoi... mais tu fais des manières, Ju'. C'est ce qu'on t'as déjà dit, c'est ce dont on se moque. Tu es efféminé sans vraiment l'être, ta douceur fait se désintégrer chaque soupçon d'anomalie. Tu es doux dans ses mouvements, le ton que tu emploies est d'une tendresse sans pareille, tu rougis pour un rien, tu n'aimes pas te salir... Est-ce qu'il faut s'en inquiéter, est-ce que c'est grave ou est-ce que les autres déraillent ? T'angoisses, Ju', tu flippes, bordel.

    03 ☯ C'est peut-être con, mais tu es fasciné par l'astrologie. Voir ta grand-mère écouter son horoscope à la radio chaque matin t'as, pour ainsi dire, poussé à écouter le tien dans la foulée lorsqu'on t'envoyait chez elle. Bélier, le signe du feu, l'un des plus énergiques et incontrôlables du zodiaque, fonçant dans le tas en ignorant les avertissements, ascendant Scorpion, signe le plus passionné à tendance sombre, signe présentant des tendances à l'autodestruction. Tu lis ton propre horoscope chaque matin, allant jusqu'à emprunter la gazette que tes amis se font livrer lorsque ton hibou a du retard, et tu sais d'avance si tu passeras une bonne journée ou non. Tu parcours des yeux les prévisions avec attention et pas un seul jour ne peut se lever sans que tu ne puisse les ignorer. Tu y crois dur comme fer, a raison probablement puisque la plupart de ces prévisions finissent par se produire – même si la plupart de tes camarades se moquent, tentent de te convaincre que ce ne sont que des coups de hasard. C'est pareil pour les signification de rêves, mais cela c'est encore une autre histoire.

    04 ☯ Attiré de base par le sport, question d'équilibrer ta gourmandise et de rester en bonne santé, tu as un peu tout testé et si tu continues régulièrement l'escrime, la course et la boxe, tu as notamment trouvé de l'amour à donner à deux sports bien distincts desquels tu ne pourrais pas te décrocher et vers lesquels tu te diriges dès que tu as un moment de libre, y compris durant tes études. Le quidditch et la gymnastique. Pilier du monde magique, tu as commencé le premier avec son père et tes frères quand tu étais gosse, et depuis, tu y joues avec tes potes au cœur des vacances scolaires, deux pintes de Bièraubeurre. T'es ni le plus rapide ni le meilleur à ce jeu, raison pour laquelle tu ne t'inscris pas dans l'équipe du collège. Tu dis que t'y joues principalement pour t'amuser et pas pour gagner, que tu ne vois pas l'intérêt de la compétition sans plaisir... puis faut avouer que voir tes potes se ramasser au sol sans personne pour les retenir comme on le ferait au milieu d'un match professionnel, c'est toujours marrant. La gym, t'as commencé cela gamin aussi. C'était recommandé pour débuter l'entraînement des mômes de sang-pur, leur permettre d'être sportifs, dynamiques et énergiques de façon ludique, c'était parfois organisé en groupe sous la tutelle d'un même précepteur, c'était chiant, aucun gosse dans ton cercle de connaissance n'appréciait cela mais toi, tu l'as vu d'un bon œil, tu as continué à en faire en dehors des cours imposé et toujours maintenant, quand t'as un moment de libre. Là encore, tu fais pas de compets, tu t'entraînes, tu découvres de nouvelles choses, tu t'étires, tu roules, t'enchaînes et tu kiffes comme jamais.

    05 ☯ Un problème, une maladie, une dérive mentale... On appelle cela de différentes façons, beaucoup s'en moquent quand ils en sont témoins mais ne connaissent pas la réelle signification de ton problème. Tu entends ta narratrice, tu la vois quelques fois. Tu ne sais pas comment qualifier cela, tu ne sais pas d'où cela vient, si ce problème est apparu comme cela par erreur ou s'il a été provoqué par des décennies de consanguinité, mais c'est présent, de façon instable et irrégulière. Elle peut se taire durant des mois et revenir d'un seul coup tous les jours pendant de longues semaines. Quand t'étais vraiment un gosse, on pensait que c'était normal, que t'avais besoin de t'inventer un ami imaginaire pour combler le vide, plus tard on a pensé que t'avais besoin de te raccrocher à quelque chose après l'incident, pour ne pas sombrer totalement. On disait que cela passerait, que cela finirait par s'effacer, mais c'est resté, comme un moyen de contrôler ton existence un tant soit peu. Paraît que tout le monde en a un ou une, c'est ce qu'elle dit, même si les autres n'en ont pas forcément conscience, tu ne sais pas. Avec le temps, tu as commencé à garder cela pour toi, à détourner le regard lorsqu'elle apparaît dans ton champ de vision, à parler à voix basse lorsque tu dois lui répondre, parce que tu n'arrives pas à t'en décrocher même si c'est pas normal. C'est peut-être elle qu'écrit les horoscopes que tu consultes avec autant de minutie chaque matin, t'as jamais demandé, cela te fait flipper, mais elle est là, à connaître ton passé, à jouer avec ton avenir et à en discuter quand elle a envie d'apparaître, toujours sur un ton désinvolte. T'inquiètes, Ju', j'suis là mais je te ferais pas de mal… Pas trop.

    06 ☯ Tu es un incorrigible gourmand. C'est l'un des rares traits de caractère qui n'a pas changé, tu es toujours autant attiré par les sucreries que lorsque tu étais petit ; Suçacides, souris glacées, fondants du chaudron, cornes de licornes bretonnes en sucre t'attirent toujours autant que les lemon square, shortbreads, carrot cakes et autres Victoria sponge. Cela faisait sourire, on disait souvent que ce n'était pas la collection de cartes qui t'intéressait le plus dans les chocogrenouilles – et maintenant que tu y réfléchis, tu avais une certaine tendance à offrir les cartes en question à tes frères aînés ou aux autres gosses que tu voyais dans les soirées mondaines, parfois même aux adultes que tu aimais bien. C'est un peu con en y songeant avec le recul, c'est pas comme s'ils en auraient eu quelque chose à faire ; la plupart de ces cartes ont du finir à la poubelle rapidement tant ce genre de cadeau n'avait aucun intérêt, mais c'est vrai qu'il fut un temps tu t'intéressais tellement à la confiserie que tu ne voyais pas grand-chose à faire de la collection associée, à part la faire passer dans d'autres mains.

    07 ☯ Tu as une curiosité et une envie d'apprendre insatiable. Des quatre mômes de ta fratrie, t'étais sûrement le plus chiant quand t'étais gamin, parce qu'avant l'événement, tu avais tout le temps une question au coin des lèvres qui brûlait de sortir et tu passais ton temps à interroger tes aînés, tes parents, les adultes dans les soirées de sang pur. Alternant questions banales pour un mioche telles que pourquoi le ciel est bleu ? et insolites, trop décalées et matures comme comment est-ce que la magie parvient à se manifester extérieurement si elle est concentrée dans le sang ? Parfois t'avais des réponses, souvient t'étais envoyé paître après un roulement d'yeux vers le ciel et un profond soupir. T'as fini par te rabattre sur les livres de l'immense bibliothèque familiale pour découvrir le monde, avec un léger regret au début parce que t'aurais voulu que quelqu'un s'intéresse à toi et prenne le temps de t'expliquer plus qu'autre chose – mais tu l'as fait quand même, et t'y as pris un plaisir plutôt inattendu au fil du temps. Les sciences, l'écriture, les langues étrangères, les potions, la métarmorphose, les créatures magiques, tous les thèmes te sont passés devant les yeux et tu t'acharnes à en découvrir davantage chaque jour avec une excitation et une passion inépuisables. Tu t'en sers même dans la vie de tous les jours, notamment concernant la littérature de laquelle tu es passionné. Tu files des noms issus de tes romans ou auteurs favoris à tout ce que tu croises sur ton chemin. T'as appelé quatre elfes des cuisines du collège D'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis, t'as baptisé, sans même savoir s'il existe, le calmar géant du lac de Poudlard Nemo en référence à Jules Verne, t'as appelé un des bébés sombrals de la forêt interdite Beedle à cause du conteur. Tu prends même pas forcément des références magiques pour le coup, cela te fout clairement la honte et cela te mets mal à l'aise au nom de tes ancêtres, mais tu pioches au hasard dans ce qui t'accroche le plus au sein de la bibliothèque familiale ou celle de Poudlard et tu kiffes, réunissant ta passion pour la littérature à celle pour les créatures magiques, dont t'es plus proche que des gens.

    08 ☯ Tes joues s'enflamment au moindre sourire que t'accordent les filles, ton corps frissonne à chaque fois que le fils de la meilleure-amie de ta mère t'effleure le bras. Tu n'es jamais sorti avec personne. C'est sûrement ta pire honte, cela te percute souvent en tête ; tu penses à ces garçons de ton âge qui embrassent des filles à longueur de journée, à ces adultes qui ont les mains baladeuses et qui semblent avoir tout vécu. Tu te sens minable, toi qui découvre seulement tes premiers frissons, tes premiers émois, toi qui n'est pas amoureux et ne l'a jamais été, même si tu as souvent les pupilles qui s'arrêtent sur de beaux cœurs. C'est un secret, c'est un mystère, un opprobre dont tu n'as jamais parlé tant il te semble inacceptable. Tu n'assumes pas alors quand te demande si tu as une copine, tu te dérobes souvent en inventant une ex, cette fameuse fille avec qui tu as rompu parce que le courant ne passait plus entre vous, parce qu'elle n'était plus aussi cool qu'avant. Cela te fait passer pour un con, mais au moins, tes potes savent la vérité. Ce n'est pas compliqué à deviner, en même temps.

    09 ☯ Une envie de liberté qui électrise tes veines, une volonté d'émancipation qui enflamme ton myocarde. Tu voudrais plus que tout être indépendant. Avoir ta propre baraque, ton propre compte à Gringotts, payer ton propre balai, faire tes propres choix. Tu détestes avoir tes frères et ton père sur son dos même si, tu en as étrangement bien conscience, ils ne pensent pas forcément à mal. Tu claques à peine la porte de l'enfance et tu aimerais déjà dire au revoir à la vie d'adolescent pour saluer la vie d'adulte. Cela ne sort pas extérieurement, cela reste dans ton crâne parce que t'es obligé de l'admettre même si cela te fait sacrément chier, t'as une gueule de bébé qui pousse tout le monde à te prendre pour un gosse, consciemment ou non. Tu voudrais être plus grand, Ju'. Plus viril, plus fort, plus musclé. T'en as ta claque d'être une serpillière, d'avoir le corps trop filiforme, la bouille trop malicieuse, d'être aux antipodes de ce qui attire les ados de ton âge. Tu restes silencieux, tu laisses courir quand tes aînés t'appellent demi-portion, te demandent  comment va le bébé de la famille, mais tu n'en pense pas moins. Cela te révolte intérieurement, tu te dis que tu partiras sans un regard dès que sonnera la minute de ta majorité, mais tu sais à peine faire des pâtes et t'as pas les économies pour un elfe de maison, alors cela va s'avérer compliqué, t'es le premier à t'en rendre compte... En attendant, tu traînes seul dès que t'en as la possibilité, tu cherches refuge chez des potes, tu passes certaines nuits sous le toit d'autres quand on t'en donne l'autorisation.


  • Pensine

    C'est étrange. Barbouillé de diverses couleurs, quoique principalement rouge. La mention excellent racer – high speed est inscrite sur les deux côtés et trois objets ronds semblent maintenir le tout en place ; tu fais glisser tes doigts le long de cet étrange item, déduisant rapidement en la retournant et en observant un trou qu'un quatrième de ces ronds, qui semblent composés de caoutchouc, est manquant.
    C'est cassé.
    Peut-être qu'on peut le réparer ? Ton père, ton oncle et même ton frère aîné sont suffisamment forts en magie pour connaître au moins un sortilège qui pourrait réparer le dommage causé à cette chose. Tu retournes à nouveau l'objet dans ce qui te paraît être son bon sens de fonctionnement, la partie composée de métal et d'un petit carré de plastique transparent vers le haut et les ronds de plastiques vers le bas. Tu ne peux t'empêcher d'en caresser un, et tu constates avec étonnement que tu parviens à le faire glisser le long de ton index. Cela bouge ! Tu poses ton ongle le long du rond et tu exerces une pression vive pour voir si tu parviens à le faire se mouvoir davantage et tu retiens un cri émerveillé en constatant que le rond en question se mets à rouler à toute vitesse sur lui même pendant une bonne dizaines de secondes avant de ralentir et de s'arrêter. Tes yeux éclatent d'une lumière admirative, tes lèvres s'entrouvrent sous le coup de l'enthousiasme avant de se figer dans un puissant sourire. C'est formidable ! Tu n'as jamais rien vu de tel durant tes cinq années d'existence ! Pourquoi n'as-tu jamais vu cette Merveille dans le magasin de jouets du Chemin de Traverse que tu as eu l'occasion de visiter deux ou trois fois, quoique ta famille sois plus friande de l'Allée des Embrumes ? Hm… Peut-être que ce n'est pas un jouet, à la réflexion ? Mais quand même, c'est impressionnant ! Il faut absolument le réparer ! Tu glisses cette alliance de métal, de plastique et de caoutchouc dans la poche de ton short avant de courir de toute tes forces vers le Manoir, ta découverte encerclée par les doigts de ta main droite afin qu'elle ne chute pas lors de ta course.

    Ton père n'est pas présent, de même que tes deux frères aînés – les vacances scolaires se terminent et ils ont du partir sur le chemin de traverse pour effectuer leurs achats en vue de la rentrée, dont la liste a été réceptionnée deux jours auparavant. Il n'y a que Rodolphus, occupé à lire un ouvrage sur la magie noire dans le salon, sans doute parce qu'il fallait que quelqu'un reste non loin de toi malgré les quelques elfes de maisons qui grouillent dans le Manoir. Tu hésites, te cales le long d'un mur de la pièce en l'observant – tu ne devrais peut-être pas le déranger. Tu ne le dirais pas en face de lui parce qu'il est ton oncle et que tu le respectes, mais il te fait peur. Il est tellement éloigné de ton père malgré leur fraternité, lui qui est d'une violence calme et calculée, qui s'étend sur le long terme, là ou Rabastan obéit à des coups de sangs, montant vite dans les tours mais redescendant tout aussi vite. Tout à tes pensées sur l'idée que tu ne devrais sans doute pas le déranger et que tu devrais quitter la pièce en attendant le retour de ton père, tu n'as pas remarqué qu'il a posé son livre sur la table posée à côté du fauteuil et qu'il a commencé à te fixer. ❝ Tu as besoin de quelque chose ? ❞ Ah ! Trop tard pour reculer, Julius. Ton cerveau se fige, et un dernier instinct te glisse que tu ne devrais peut-être pas lui montrer ta découverte mais la curiosité et l'envie de voir la merveilleuse découverte réparée se fait plus forte. Tes doigts se glissent dans la poche renfermant la trouvaille et c'est en la pressant pour te rassurer que tu t'avances vers ton oncle. ❝ Hm, oui. J'ai trouvé cela dans les bois ? ❞ Tu ressors ta main droite, dévoilant ton nouveau trésor – et ton regard s'illumine quand il réapparaît dans ton champ de vision, trop sans doute ; tu ne remarques pas que le visage de ton oncle s'est assombri. Tu as les yeux fixés sur l'objet, insensible à ce qui se passe autour de toi, et tu pointes aussitôt le vide composé par l'absence du quatrième rond. ❝ C'est cassé juste là, et euh… Je sais que tu étais en train de lire et que je te dérange mais… est-ce-que-tu-pourrais-le-réparer ? ❞ Tu as parlé vite, tu as parlé bas, la crainte commençant à remonter le long de ton ventre. Car, entre temps, tu as relevé la tête vers lui et tu as eu l'occasion de saisir les brefs signes de la rage froide et sourde dont il fait preuve lorsqu'il doit torturer. Son regard assombri, ses lèvres serrées… Tu déglutis, cherchant à comprendre ce que tu as fait de mal et comment le réparer mais avant que tu n'ai pu suffisamment analyser la situation, il t'a déjà empoigné par l'épaule pour t'attirer vers lui, à une telle proximité que tu pourrais déceler chaque étincelle de haine qui anime son regard. ❝ N-non ? Mais c'est joli… S'il te plaît, est-ce que tu pourr- ❞ ❝ C'est une voiture, Julius. ❞ Tes yeux s'embrument sous le coup de l'incompréhension. Une quoi ? ❝ Une voiture ❞ répète t-il en captant ton trouble. ❝ Ce sont ce que les moldus, ces porcs, utilisent pour se déplacer. ❞ Ton visage se décompose lentement. Tu as amené un objet moldu au cœur du manoir. ❝ Mais… C'est super petit ? C'est impossible de se déplacer avec c- ❞ Encore une fois, tu n'as pas le temps d'achever ta phrase mais ce ne sont pas ses mots qui te coupent ; son autre main, celle qui ne te ceinture pas, fends l'air et vient s'imprimer dans une trace rouge vif sur ton visage. ❝ C'est un jouet, imbécile ! Une version miniature faite pour leurs sales gamins ! ❞ Un tourbillon d'horreur se déclenche dans ton estomac. Tu fais un pas en arrière mais il maintient suffisamment son emprise sur ton bras pour t'empêcher de fuir. ❝ Ce n'est pas la peine d'essayer de te sauver. Tu vis ici et je finirais par te tomber dessus à un moment quoi qu'il arrive alors autant en finir. ❞ Il te tire encore un peu plus. Tu peux sentir son souffle se perdre dans tes cheveux – et lui, Julius ? peut-il entendre ton cœur battre sous la pression de l'angoisse ? ❝ Tu vas être puni. Je vais te faire passer l'envie de ramener de nouveau un objet impur dans cette maison, tu peux en être certain. Vas dans ta chambre, je viendrais te chercher. ❞ Ses doigts se desserrent, mais la liberté te laisse un goût amer dans la bouche.

    __________


    ❝ Non, s'il te pl- ❞ Tu n'as pas le temps d'achever ta phrase ; il a profité de l'entrouverture de tes lèvres pour y enfoncer la manche de ta chemise en guise de bâillon. Tu manques de t'étouffer, un haut le cœur contractant ton estomac et soulevant ta cage thoracique au moment ou le tissu effleure ta luette, stimulant une envie de vomir que la terreur a fait naître au creux de ton ventre quelques instants auparavant. Tu le repousses du bout de la langue avec l'énergie du désespoir, pour dégager le fond de ta gorge tout sans le faire ressortir pour autant ; tu tiens à le garder en bouche, à le mordre de toutes tes forces pour séparer les deux rangées de tes dents, parce que tu as le sentiment qu'elles vont éclater si elles entrent en collision l'une contre l'autre au vu de ton angoisse intense. Rodolphus se décale, enfouissant sa main dans tes cheveux et la laissant glisser le long de ta nuque, le long de ton dos, avec une lenteur calculée et ô combien angoissante – le contact de ses doigts serpentant ta colonne vertébrale et dévalant sur ta peau nue t'électrise, paralysant presque ton cerveau… Presque ? Es-tu encore en état de ne serait-ce que réfléchir un minimum, Julius ? Tu ne possèdes même plus l'instinct de fuite qui anime les animaux dans une situation critique, qui les incite à protéger leur vie envers et contre tout ; tes jambes n'obéissent plus, figées comme dans cette chose que les moldus appellent le ciment et qui durcit à la vitesse de la lumière. Tu serais même bien incapable de marcher – alors courir, alors réfléchir ? Tu parviens seulement à contracter tes omoplates sous la pression d'une terreur intense, lorsque la main de ton oncle s'insinue entre eux, avant qu'il ne cesse de la faire glisser contre ta chair. Il se décale de nouveau, se rapproche de la cheminée au sein de laquelle des flammes intenses ton crépiter le bois – et l'Objet. Ton regard te fige sur l'instrument de ferraille en question, que ton oncle a saisi par le manche, dévoilant un sceau rougi par le feu et composé d'un L manuscrit, d'une couronne et d'une fleur de lys. ❝ Sais-tu de quoi il s'agit, Julius ? ❞ Tu trouves la force d'incliner brièvement la tête à travers les éclats de terreur et de désespoirs qui t'éclatent la cervelle, t'empêchant de penser autrement que de façon mécanique. C'est l'emblème des Lestrange, l'icône utilisée pour marquer les Abraxans que certains membres de votre lignée élèvent avec brio. Sa main droite dégage le fer, la gauche vient attraper tes deux poignets et les ramène réunis au niveau de ta nuque. Tu t'estimes soudainement heureux d'avoir le tissu de ta chemise enfoncé dans la bouche – tu as l'horrible sentiment que ton cœur, tes tripes et ton cerveau s'enfuiraient par ta gorge si ce n'était pas le cas. Tu fermes les yeux, serres les dents, tentant une ultime fois de faire taire les élans de terreur qui se percutent au creux de ton ventre.

    Et puis tu hurles.
    La souffrance te déchire le corps en même temps que tes dents déchirent le bâillon de fortune. Il a plaqué prestement l'objet rougi par les flemmes au centre de ta colonne vertébrale, juste en dessous des omoplates. Le corps qui tremble. La brûlure qui semble ne jamais vouloir cesser. La sensation d'être léché par des millions de flammes, d'être piqué par des milliers d'aiguilles. Ton corps et c'est seulement lorsque tu te laisses glisser sur le sol que tu réalises qu'il a enlevé, qu'il n'a du le laisser en place qu'une poignée de secondes malgré la souffrance qui ne diminues pas, malgré les étoiles qui scintillent devant ton regard et les éclairs de douleurs qui font orage dans ton crâne et ton cœur. Ton myocarde va péter, ta respiration va lâcher à force d'être saccadée. Tu ne sais pas au bout de combien de temps tu parviens enfin à bouger pour te lover sur toi-même, le corps encore agité de tremblements et les yeux toujours révulsés, mais finis par y parvenir.
    Il est encore là. Plus pour longtemps. Il crie le nom d'un elfe de maison et la bête s'empresse d'apparaître, sale, couverte de haillons mais docile. Il lui ordonne de t'emmener dans ta chambre pour que tu puisses réfléchir sur ta faute à l'abri des regards et, avant que la créature ne s'exécute, se penche vers toi pour te glisser quelques mots au creux de l'oreille. ❝ Je vais te dresser, moi. Je pense que tu as compris que je ne veux plus jamais voir un seul objet moldu dans cette maison, mais je recommencerai si cela s'avérait nécessaire. Et bien sûr, pas un mot de tout cela, n'est-ce pas ? ❞ Tu redresses encore une fois la tête en signe approbateur, dans un effort intense, parce que tu ne sais pas ce qu'il fera si tu refuses mais tu ne veux pas l'imaginer un seul instant.
    Ses pas résonnent dans la pièce. Il s'est relevé, il retourne lire. À travers tes pensées agitées, ton crâne bourdonnant encore de douleur, ne captant même pas les paroles de l'elfe qui cherche à te consoler et s'appitoie sur le sort de son pauvre jeune maître, tu retiens une leçon, pas forcément la bonne, pas forcément la mauvaise.
    La prochaine fois que tu feras une découverte, tu la garderas pour toi.




serdaigle ☯ Tu aurais préféré rejoindre les bancs des étudiants de Serpentard comme tout Lestrange qui se respecte mais ton apprentissage, plus solitaire qu'ambitieux a été décisif. Tu te référais au contenu des livres plus qu'à la parole des autres, tu t'appuyais sur l'auto-construction et la satisfaction personnelle davantage que sur la sociabilité et la recherche d'alliés pour se propulser vers les plus hautes sphères… ton caractère a fait pencher la balance du maître de cérémonie pour un blason bleuté. Tu avais mis le doigt dans l'engrenage de la connaissance des années auparavant, mais la décision du choixpeau t'as fait défaut cependant, provoquant pour la première fois de ta vie un sentiment de déception et d'inaccomplissement dont tu cherches à combler le désarroi que tu ressens encore. Serdaigle, c'était pas un rêve, c'était un second choix ; certes préférable aux traîtres Gryffondors et aux inutiles Poufsouffles, mais incapable de ne pas te laisser un sentiment d'amertume dans le cœur, parce que t'aurais voulu être à la hauteur des espérances de ta famille. N'aurais-tu pas pu t'épanouir mentalement au milieu des vipères ? D'où venait donc la faille qui t'avais propulsé au sein des érudits ? Un silence pesant pendant quelques secondes, et puis des applaudissements qui se font entendre sur ta droite, timides au départ puis gagnant progressivement en intensité à la manière de la musique de l'Antre du roi sur la montagne. Tu glisses du tabouret, le regard plongé vers le sol, te dirigeant de façon mécanique vers l'endroit d'ou viennent les acclamations. On te fait une place, on t'adresse quelques sourires et on commence à discuter avec toi. Tes nerfs se relâchent. Ton corps se détends. Ton regard cesse de temps à autre de fuir le monde qui t'entoure pour se poser sur une partie de ses composants. Peut-être que tu n'arrives pas à mettre le doigt sur la faille, parce qu'il n'y en a aucune ?

serpentard ☯ Il y a des choses qui ne se gomment pas. Il y a des choses que l'on transmets à ses enfants qui vont bien plus loin que le physique. Ce sont des traits de la famille Lestrange qui se sont infiltrés dans tes veines, à commencer par ton ambition, aussi sourde et inconnue des autres soit-elle. Tu voudrais bouffer le monde par la racine, tout savoir de ses offrandes, être boulimique de connaissance. Cela se terre au creux de ton ventre, comme une envie que ton étoile brille bien plus haut que les astres de tout ceux qui se moquent de toi, qui rigolent de tes manières. Il faut croire que tu es intelligent puisque tu étais un Chapeauflou, que l'ancestral outil de répartition a longtemps hésité avant de finalement trancher pour les attentes familiales. C'était sans doute inévitable, tant tu es rongé par l'envie d'exceller, redoublant d'efforts pour t'adapter dès que quelque chose t'intrigue sans être compréhensible dès le départ. C'est ce qu'on attendait de toi, que tu ailles gonfler les rangs des verts et argent, c'était la voie familiale toute tracée et ne t'en déroberais visiblement pas. Un vague sourire se dessine sur ton visage ordinairement inquiet lorsqu'une ovation résonne à ta gauche, les vipères montrant leur enthousiasme à l'approche de ta venue. C'est mieux comme cela et puis c'est normal, qui ne se serait pas attendu à ce que tu les rejoigne au vu de ton nom de famille ? Au moins, tu les rendra fiers, ces ancêtres dont tu cherches à glorifier l'héritage.

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Mer 15 Jan - 0:00
Votre histoire
« l'homme ne se construit qu'en poursuivant ce qui le dépasse »





    Premier Acte :
    La fratrie


Lazare, Valerian, Mérida et toi. Quatre gamins ce n'est pas banal dans une même lignée de sang-pur, conservatrice qui plus est, même en prenant en compte le fait que Mérida et toi êtes jumeaux et que vous n'auriez dû en conséquence n'être normalement que trois et pour ne rien améliorer, vous êtes séparés en âge. Ta sœur et toi êtes venus au monde onze ans après Lazare, l'année de son entrée à Beauxbâtons, et six ans après Valerian ; malgré tout, vous avez réussi à vous accorder, avec tes frères du moins. Votre père n'est pas réellement présent – les hommes de la lignée Lestrange sont attachés aux traditions et ne s'occupent pas de leurs progénitures. Il revient aux femmes l'éducation des filles, aux elfes et aux précepteurs celles des garçons. Même s'il l'avait souhaité, même s'il n'avait pas été enchaîné corps et âme à cet héritage machiste, Rabastan n'aurait de toute façon pas pu participer à votre vie quotidienne ; il passait sa vie à l'extérieur, à esquiver une justice qui en voulait à son frère aîné. Il n'avait jamais précisé, devant toi du moins, qu'elle lui en voulait peut-être aussi et tu étais persuadé dans ton enfance que tout le mal émanait de Rodolphus. Les premières années de ta vie furent donc centrées sur les modèles qu'étaient Valérian et, lorsqu'il rentrait du collège pour les vacances, Lazare. Oh il y avait bien d'autres hommes, qui apparaissaient de façon épisodique dans ton champ de vision mais leur venue était insignifiante – on ne devait pas te présenter trop souvent aux hommes de la famille Lestrange tant que tu n'aurais pas passé l'épreuve d'entrée dans la lignée l'année de tes dix ans – et tu devrais attendre d'aller vivre en Écosse pour connaître de réelles attaches masculines comme ton oncle maternel ou ton parrain. Ce fut ainsi Lazare qui t'appris les rudiments de l'équitation en compagnie des chevaux ou, plus noble, des Abraxans avec lesquels la familiarisation était plus délicate. Une partie de votre famille élevait entre autres sombrals et hippogriffes des chevaux ailés et vous en possédiez à Monaco une dizaine de spécimens. Dès lors qu'il avait un moment de libre, ton aîné te prenait avec lui et vous lançait au triple galop, sur la terre comme dans les airs ; tu adorais ces moments, admirant autant la puissance de votre monture et l'alliance d'élégance et de force dont elle pouvait faire preuve, que la capacité de Lazare à contrôler les rênes tout en te maintenant pour t'éviter de chuter ou que les paysages qui s'étendaient tout autour de vous.

Valerian grandit et il lui fut permit quelques semaines avant tes quatre ans de t'emmener monter lorsque Lazare était au collège ; son fort pourtant, bien qu'il pratiquait l'équitation avec brio, était l'escrime et tu préférais largement manier l'épée ou le fleuret que les rênes en sa compagnie. Tu pouvais passer des heures avec lui à croiser le fer avec lui, tant vous étiez animés par la même passion malgré votre différence d'âge et de taille. À toutes heures de la journée, on pouvait vous observer combattre à coup de lames dans les jardins de la luxueuse demeure dès que l'un ou l'autre avait un moment de liberté. Il n'y avait donc que Mérida que tu ne voyais que très peu. Elle était une fille ; à elle l'apprentissage de la dentelle et de la bonne tenue d'une demeure, à toi celui des armes et des chevaux, ailés ou non. Tu ne la croisais qu'aux repas que vous preniez seuls dans les cuisines, en compagnie des elfes de maison, puisque vous n'aviez pas encore six ans et que vous n'étiez pas conviés à rejoindre les adultes tant que vous n'auriez pas atteint l'âge de bien vous tenir en leur compagnie. C'était donc le soir, l'espace d'une seule heure, que votre complicité gémellaire pouvait s'exercer. Tu l'aimais bien, en dépit du fait que tu passais dix fois, cent fois plus de temps avec tes aînés et tes précepteurs qu'avec ta jumelle, l'apprentissage du monde primant sur une quelconque connexion sororale. Tu n'avais pas besoin pourtant d'être en sa compagnie pour sentir ta présence. Il te semblait pourtant qu'elle était toujours avec toi et qu'il y avait dans ton cœur quelque chose qui t'indiquait quand elle allait mal et quand elle allait bien, des effluves de bonheur et tristesses qui apparaissaient pour animer ton myocarde sans crier gare. Tu ne en parlait jamais, tu ne lui posait pas la question pour savoir si elle ressentait la même chose – les hommes et les femmes ne devaient trop discuter, puisqu'ils ne semblaient pas à amenés à se rencontrer. C'était ainsi, et puis tu étais suffisamment ravi d'apprendre la vie en compagnie de tes frères pour l'accepter, pour ne pas trop regretter. Les deux derniers arts de la noblesse, la danse et les mathématiques, échouaient quand à eux à des précepteurs triés sur le volet ; avec ses quatre disciplines l'éducation de ta petite enfance aurait du être complète mais l'on décida que les enfants Lestrange devait être plus précoces que les autres et on y rajouta la boxe, la gymnastique avant que tu ai atteint tes six ans, sans oublier évidement le vol sur balai – mais tu n'appréciais pas autant cela que l'équitation. La pression rigide du bois et la position unique du balai n'avaient rien à envier à la souplesse des rênes et à la prestance d'un animal galopant sur la terre ou s'évadant dans les airs. Tu aimais le Quidditch, pourtant. S'il avait pu en exister une version équine, ta vie aurait été merveilleuse ; en attendant, tu étais heureux.

Et puis un jour il y a le drame.
Un jour il y a un accident à la con, un elfe qui doit laver ta sœur et qui la laisse seule quelques minutes, parce que ta mère l'a appelé pour effectuer une tâche, un jour elle glisse dans la baignoire en voulant y monter seule et s'éclate contre le robinet en or massif. Un jour, il y a ce crâne fracturé, ce visage exsangue et ces eaux dont les teintes vermillons ne semblent pas vouloir s'écouler à travers le siphon. Ce jour là tu hurles à t'en péter les cordes vocales, ce jour là tu chutes sur le sol, convulsant comme si tu venais de succomber à la folie, ce jour là tu perds la moitié de toi-même lorsqu'on te fait transplaner pour t'emmener à la morgue de l'hôpital et que tu t'accroches à elle. Et tu parles, tu peux pas fermer ta gueule, tu lui répète sans cesse qu'elle doit tenir, qu'elle peut pas vous laisser pas comme cela, qu'elle n'a pas le droit de mourir, pas dans une putain de baignoire ni sur la table en métal de la morgue, qu'elle doit tenir, ce jour là elle ne tenait déjà plus, pourtant. Un jour il apparaît dans le Manoir Lestrange situé à Monaco des eaux dont les teintes cramoisies hanteront tes nuits pendant des mois, dont les reflets rougeâtres se dessineront à travers tes paupières dès lors que tu fermeras les yeux, plus longtemps encore que la vision du corps pâle et inanimé de Merida qu'on couvre d'un drap blanc en attendant de le clouer entre quatre planches. Longtemps, ces eaux ensanglantées te sont restées en tête, martelant ton crâne et tes pensées de lueurs rouges sombres, parce qu'elles reflétaient le puits sans fond de la solitude que tu devais ressentir. Longtemps, tu as hurlé de terreur, contraignant les elfes à user de leurs pouvoirs au moment de te laver pour te maintenir en place et puis finalement, l'année suivante, quelques semaines précédant ton cinquième anniversaire vous avez déménagé pour la grande-bretagne. Tu ne sais pas trop pourquoi. Était-ce la présence de la mort qui angoissait ta mère, ou est-ce qu'elle ne supportait plus de voir tes nerfs lâcher plutôt que les siens, mais elle ne parvenait plus à traîner dans les couloirs de la demeure de luxe des Lestrange. Alors il n'y a que Lazare qui reste en zone francophone le temps d'achever ses deux dernières années d'études à Beauxbâtons, ne vous rejoignant que durant les vacances scolaires ; Valerian et toi êtes emmenés en Écosse par votre mère, cette chère Cassiopée.



    Deuxième Acte :
    La mère


Cassiopée se retrouve seulement avec toi cette année là, au sein d'un des manoirs de la famille Lestrange situé au royaume-uni ; on lui accorde une terre située en Écosse dont le domaine est assez vaste. Lazare est retourné à Beauxbâtons, Valerian a fait son entrée à Poudlard ; vous êtes seuls, comme deux âmes à la recherche d'une trinité dont le manque se fait encore bien trop ressentir malgré un déménagement et un changement total de climat du à la traversée de la manche. Ici, tout est trop grand ou peut-être trop inconnu et si tu continues de pratique l'équitation, affectionnant la présence des chevaux et des Abraxans, tu ne parviens pas à y trouver le même plaisir qu'avec tes frères. L'escrime est également laissée au second plan, la pratique sans Valerian manquant d'intérêt et aucun précepteur n'arrivant à t'y fasciner autant que que lui ; tu ne t'y consacres plus que pendant les vacances. Il ne reste que la gymnastique que tu pratiques avec assiduité, de même que le vol sur balai en compagnie de tes cousins ou d'amis ; le reste se poursuit par habitude, moins par passion. Cette année là, tu passes davantage ton temps à te perdre dans les grands bois, fasciné par l'interminable forêt que surplombe le Manoir et dont une partie vous appartient. Tu fais aussi connaissance progressivement avec les hommes ; le frère de ta mère, celui de ton père, ton parrain également et tu constates que si tu as moins de fougue et moins d'activités, tu ne t'ennuies pas pour autant. C'est cette année là que les choses dérapent, peut-être à cause de la mort de Mérida qui t'angoisse encore, peut-être à cause de la flétrissure infligée par Rodolphus un jour ou il se trouvait au Manoir, tu ne sais pas. Ta mère te surprends un soir en larmes dans ta chambre et elle défie les traditions. Ses doigts fins se perdent dans ses cheveux, glissent sur tes joues pour effacer les preuves de ta tristesse – et de ta faiblesse, peut-être, sans doute. Tu as presque six ans et en raison de ton sexe comme de ton rang, tu ne devrait pas pleurer, tu ne t'y serais pas abaissé si tu avais songé un seul instant que tu serais dérangé à cette heure tardive d'ailleurs. Elle ne prononce pas un mot pourtant, elle ne juge pas ; elle se contente de caresser ton visage avec une douceur insolite, provoquant une sensation de chaleur inattendue qui remonte de ton ventre jusqu'à ton cœur – et l'idée que les femmes ne devraient peut-être pas être mise à l'écart fait son chemin dans ton esprit à la vitesse de la lumière. Jamais personne ne t'avait montré ce genre d'affection auparavant, sans doute parce que tu as été principalement entouré par tes frères et qu'un héritier Lestrange ne montre pas ses sentiments. C'est un truc de femmes, cela et pourtant, c'est… agréable ? Sûrement parce que c'est inconnu, d'ailleurs. La raison revient te percuter le crâne comme un cognard, pourtant, et tu songes à te relever pour couper court à ses consolations maternelles, pour fuir ce contact indigne de ta lignée, mais elle te retient – tu hésites. Peut-être que c'est elle qui a besoin d'être consolée ? Tu n'as guère le temps d'y réfléchir ; elle t'attire contre elle, enfouit ton visage contre son épaule gauche, recommence à perdre ses doigts dans tes cheveux. ❝ Cela va aller, mon ange. ❞ Les mots, les gestes, tout t'électrise dans un sens totalement inconnu, si différent de Rodolphus lorsqu'il effleurait ta peau quelques semaines auparavant pour te punir. Tu t'abandonnes à ce contact tellement plus beau, tellement plus doux, intrigué parce que tu n'as jamais rien connu de tel mais heureux malgré tout, et puis la suite devient floue. La fatigue, la tristesse, font des instants suivants un trou noir, avec en dernier souvenir le fait de te sentir soulevé dans les airs, toujours blotti contre elle – surpris. Tu as toujours entendu dire que les femmes ne possédaient que peu de forces, quoique ton poids plume rende la chose plus aisée.

Et puis c'est le lendemain. Tu te réveilles en pyjama, la panique nouant ton estomac lorsque tu te rends compte que tu es posé dans un lit qui n'est pas le tien, dans une chambre qui n'est pas la tienne. Tu te redresses d'un bond, observant ce lieu inconnu, moins vaste que ta propre chambre, plus restreint même que la salle ou sont rangés tes jouets. Elle est là, debout, appuyée contre une commode à côté d'une immense fenêtre, déjà habillée. Elle revient faire glisser ses doigts le long de tes joues, t'interroge pour savoir si tu as bien dormi – et ton cœur manque un battement lorsqu'elle te surnomme de nouveau son ange. Tu angoisses un peu plus, cherchant à reconstituer le fil de événements et bondissant hors du lit en prétextant que tu ne devrais pas être là. Tu songes avec inquiétude que Rodolphus, peut-être même Rabastan, entreraient dans une rage folle en apprenant que tu as transgressé un interdit, que tu as approché une femme – et tes pensées doivent être semblable à un livre ouvert puisqu'elle reprends la parole. ❝ Ce n'est pas grave, ils ne sauront pas. Ils n'étaient pas là cette nuit et nous n'avons pas besoin de le leur avouer. ❞ Tu restes sur place, un peu figé, ne sachant pas quoi répondre et encore moins comment te sortir de ce mauvais pas – c'est le réveil qui te sauve. Il sonne brièvement et tu fais volte face pour regarder l'heure, constatant qu'il est déjà six heures trente et que ton précepteur de mathémathiques arrivera dans moins d'une cinquantaine de minutes. Tu sautes sur l'occasion pour t'esquiver, tandis qu'elle laisse échapper avec douceur que tu peux revenir quand tu veux, si jamais tu es triste. Tu balbuties un bref ❝ Je sais pas si j'ai le droit. ❞ avant de filer hors de la pièce. Tu y reviens le soir même. Le lendemain. Le jour suivant. Les nuits s'enchaînent, les semaines et les mois filent. Parfois, Rabastan annonce son retour et tu gagnes ta chambre personnelle, souvent tu prends sa place aux côtés de celle qui t'as mis au monde. C'est agréable, c'est affectueux, c'est regrettable que tu n'ai pas connu ce genre de moments plus tôt. Parfois elle t'effleure, caresses ton visage pour t'apaiser et faciliter ton sommeil, souvent elle te laisses t'endormir sans te toucher. Et puis, moins souvent. Les occasions de caresser tes cheveux, tes joues, ta nuque, tes épaules, deviennent plus fréquentes. Tu laisses faire, tu aimes bien sentir ses doigts rouler contre ta peau – c'est agréable d'être sujet à ce genre d'affection. Tu pourrais presque l'appeler maman dans ce genre de moments.

À un moment, à la chute du printemps, tu tombes malade. Tu ne saurais plus dire comment mais tu te retrouve cloué dans ton lit. Le médicomage effectuant une visite à domicile pose des potions infectes sur ta commode, recommande de ne pas te couvrir pour faire baisser l'accès de fièvre qui te ronge. Cette nuit là, tu dors nu contre elle – pour faire baisser l'accès de fièvre, évidemment. Les jours passent et la maladie avec eux, la fièvre tombe mais tu restes nu la nuit, pourtant. Elle évoque ta fragilité et l'approche de l'été, la chaleur qui pourrait de nouveau t'affecter. Tu laisses faire, c'est toujours agréable de sentir ses doigts glisser contre ta peau, ses ongles descendre et remonter le long de ta colonne vertébrale, parfois plus haut, parfois plus bas, mais toujours avec une douceur sans pareille. Le retour des vacances scolaire est pénible – pour la première fois de ta vie, tu en voudrais presque à Lazare et Valerian de revenir dans ton champ de vision et d'en écarter l'auteure de tes jours qui s'efface de nouveau, d'autant plus que ton père réapparaît également pour profiter de ses héritiers et reprend ses droits dans le lit conjugal le temps d'une douzaine de semaines.
L’été se passe et dans les feuillages, le rouge de mûres vire au noir. Les choses reprennent ce qui semble être leur cours naturel, avec tes frères au collège, ton père absent la plupart du temps et ne revenant que pour des soirées mondaines ou avec ses amis, ton oncle maternel et ton parrain redevenant les principales figurines masculines qui t'entourent. Tu prends l'habitude de passer tes journées comme si les nuits n'existent pas – elle t'apprends qu'il ne faut pas en parler. Tu en bouillonnes d'envie tant ce sentiment d'être aimé est fort et te donne envie de le partage avec le monde entier mais tu approuves malgré tout ; la leçon de Rodolphus porte ses fruits, tu ne dévoiles plus rien.
Et le temps file, entre les nuits dans ta chambre lorsque Rabastan ou tes frères annoncent leurs retours et celles dans la sienne quand ils sont en dehors du Manoir. Les caresses se poursuivent, parfois avec ses doigts, souvent avec les tiens, parfois avec tes lèvres, souvent avec les siennes ; quelque chose t'échappe ou t'a échappé depuis trop longtemps mais tu ne parviens pas à mettre le doigt dessus, alors tu continues de laisser faire – et puis elle dit que tu es mignon, que tu es son ange, qu'elle t'aime et tu as envie, tu as besoin qu'elle t'aime, parce qu'elle le fait avec une douceur semblable à personne au monde. Trois ans s'écoulent. Tu occupes tes journées avec tes précepteurs, l'apprentissage des langues étrangères et des langues mortes, des sciences et de la biologie, de l'histoire du monde magique entre autres s'ajoutant aux quatre disciplines nobles que tu apprenais dans ta petite enfance. Ta passion pour l'équitation et l'escrime revient et tu t'entraînes plus que jamais, même si elles ne parviennent pas à égaler l'attrait que tu as pour la gymnastique et puis une nuit, la bulle éclate.

Une nuit, Rabastan revient à l'improviste, parce qu'il est chez lui, parce qu'il n'a pas à prévenir à l'avance en envoyant un hibou, il revient avec l'idée de lui faire un enfant et il découvre qu'elle l'a remplacé par leur enfant. Cette nuit là, tu files en courant dans ta chambre et tu t'allonges à plat ventre sous ton lit, mais ni la distance ni les index que tu enfonces de toute tes forces dans les creux de tes oreilles ne parviennent à atténuer les hurlements qui résonnent deux étages plus haut.
Les jours passent. Ta mère disparaît de ton champ de vision – pour de bon, semble t-il cette fois, pas par effacement comme elle pouvait le faire quand tu étais réellement petit. Rabastan t'observe. Tu sens qu'il voudrait parler mais qu'il ne sait pas quoi dire. Tu te renfermes sur toi-même, prends la décision de ne plus jamais rien faire sans avoir soigneusement analysé chaque ressort de la situation – tu ne sais pas ce que tu as fait de mal, mais tu as pété quelque chose dans le système et plus jamais, tu ne commettras cette erreur. Un jour, ton père se décide à parler pourtant. Il vient s'asseoir à tes côtés dans ta chambre, les mains serrées, les poignets agités – il parle vite et tu ne l'interrompt pas, conscient qu'il a du ruminer cela pendant longtemps avant de venir vers toi et qu'un seul mot de ta part foutrait en l'air toute sa tentative.  ❝ Ta mère et moi avons décidé de nous séparer. Enfin je pense que tu t'es rendu compte qu'elle ne vivait plus ici, mais tu sais que nous ne pouvons pas divorcer à cause de notre sang-pur, n'est-ce-pas ? Cela n'empêche pas qu'elle devait partir après ce qu'elle a fait. ❞ Silence. Tu n'oses pas demander ce que tu as fait de mal et il ne parvient pas à te dire que tu n'y es pour rien. Il est comme cela, Rabastan. Plus doué avec les gestes qu'avec les mots et pourtant pas très tactile non plus, dans l'affectif du moins. Il doit se forcer malgré tout, se faire violence en se disant que tu en as besoin parce qu'il passe son bras droit par dessus tes épaules et te secoue brièvement. ❝ Eh… cela va aller. Tu pourras aller vivre avec Lazare, maintenant qu'il est à l'université et qu'il a un appartement sur Londres, ce sera bien pour Valerian et toi. Il y a William, Phoebus, tes cousins aussi… Tu ne seras pas tout seul. ❞ Tu laisses glisser ta tête sur son épaule, seul contact que tu parviens à supporter pour le moment – et pour longtemps. Ton regard est vague, distrait, ton cœur s'est paumé – tu as beaucoup pleuré ces derniers temps, en silence, la nuit, incapable de trouver le sommeil. ❝ Et moi, hm… J'essaierais de venir plus souvent pour te voir, demi-portion. ❞ Il secoue une nouvelle fois tes épaules et tu inclines la tête en signe approbateur, conscient que c'est le maximum qu'il puisse faire qu'il puisse faire, en ce moment et pour toujours. Il se relève, frotte nerveusement ses mains, semble sur le point d'ajouter quelque chose, se rétracte et quitte la chambre après un dernier regard sur toi, inquiet. Guérir va être compliqué… peut-être plus pour lui que pour toi. Tu te laisses retomber sur le lit, attrape ton oreiller du bout des doigts pour enfouir ta tête à l'intérieur et être en paix mais tu es bientôt distrait par un sifflement. Tu redresses la tête, balayant la pièce du regard. Une fille est sortie de nulle part, brune, vêtue à la moldue, pas très grande – plus que toi, cependant, elle doit taper un mètre soixante-cinq. Tu te relève complètement, envoyant valser l'oreiller, surpris, anxieux, les cheveux se teintant d'un bleu azur. ❝ Salut, Julius. Je suis ta narratrice. ❞ Ton cœurs loupe un battement. Qu'est-ce que c'est que cela, encore ? ❝ … ❞ Décidément cela s'enchaîne. Et dire que tu pensais que les problèmes s'arrêteraient au moins un temps avec le départ de la sœur de Phoebus.



    Troisième Acte :
    L'oncle maternel


Phoebus est là ce soir pour le ring game ; tu n'en attendais pas moins de lui, connaissant son affection pour le Poker. Tu te tiens à l'écart des joueurs, sur un fauteuil, le nez plongé dans une édition récente de vie et habitat des animaux fantastiques, le regard terne, le visage fermé ; ton père a une sacré main et tu ne tiens pas à le trahir. Tu ne balaies la table de jeu des yeux que brièvement depuis, d'autant plus que les joueurs ont tendance à se coucher maintenant que la Rivière est passée. Tu te redresses un peu, observant la trésors actuellement mis en jeu. Beaucoup d'argent bien sûr mais également une montre en or sertie de verre saphir, une boîte de cigare gurkha black dragon et… un être humain, sûrement moldu, peut-être cracmol, assommé ou shooté, à l'alcool ou au chloroforme, ligoté malgré son inconscience et balancé dans un coin de la pièce au début de la soirée. Ce genre de mise a beaucoup être fréquentes compte tenu de la passion pour la torture qui anime chacun des joueurs, tu as toujours autant de mal à les regarder, notamment au niveau des poignets, là ou les cordes serrées à l'extrême ont entamé la chair. Tu te redresses légèrement sur le canapé, quittant ton livre des yeux tandis que le dernier tour de mise arrive et que les mains se dévoilent. Des trois restants encore en jeu, Yaxley est le plus minable, exhibant un simple brelan de dames. Tu ne parviens pas à t'empêcher de sourire quand ton père annonce son carré d'as, le corps presque tremblant, agité de fierté et d'impatience, mais cette marque d'émotivité redescends rapidement face à la main que déclare Phoebus.
Quinte Flush au neuf de trèfle. Tu te laisses retomber dans le canapé, dégoûté, reprenant ton livre pour camoufler ta déception derrière les pages, maudissant ce jeu d'argent, maudissant ce coup de malchance absolu ; tu ne parviens même pas à te consoler avec l'idée que tu n'auras pas à entendre tout au long de la nuit les éclats de voix déchirés par la souffrance de l'homme attaché puisque ton père ne l'a pas emporté et n'en fera pas son jouet personnel cette fois-ci. Tu ravales ta colère malgré tout, sur un appel du frère de ta mère en face duquel tu refuses de montrer ta frustration. Tu reposes le livre, te lèves rapidement pour l'observer ; il tient la montre en or massif par ses cornes supérieures. ❝ Elle te plaît ? ❞ Tu hoches la tête dans un mouvement approbateur, incapable de décrocher ton regard du scintillement qui rayonne de l'objet. Phoebus a un rire amusé, se lève pour venir ébouriffer tes cheveux et tu t'oblige à le laisser faire, à ignorer ce frisson de panique qui te dégouline le long de la colonne vertébrale face à un contact humain imprévu. ❝ Alors elle est pour toi mon grand. Tu as un goût sûr, c'est de famille. ❞ Derrière lui, Rabastan semble vouloir protester mais se retient. Tu sais ce qu'il voudrait dire, qu'elle est trop belle, trop précieuse pour un gamin, même pour son gamin ; plus pour décourager le Malefoy de te faire des cadeaux que par réelle conviction que tu n'en prendra pas soin, d'ailleurs. Mais elle est déjà accrochée à ton bras sur lequel elle flotte, mal adaptée à un poignet d'enfant, surtout au tien qui est encore plus filiforme que les autres – mais Phoebus n'a pas le temps ni l'idée d'agiter sa baguette pour lancer un réducto, le bracelet se rétracte de lui-même pour parvenir à la taille nécessaire. ❝ Voilà, elle va grandir avec toi, maintenant. Et attends ! Il n'y pas que cela. ❞ Il pivote légèrement, faisant volte face pour dériver son regard sur ton père, un sourire aux lèvres. ❝ Comme j'ai également remporté le moldu, tu permets que j'emmène mon neveu ce soir ? On va s'amuser avec cette petite bestiole. ❞
Oh, non.
Non, non, non, non, non. Tout, mais pas cela… Ton cerveau se fige en un millième de seconde, ton corps se raidit, ton visage devient un instant exsangue – et tu n'oses même pas imaginer la couleur de tes cheveux ou de tes yeux qui ont du réagir sous le choc.  ❝ Je ne sais pas… Il est encore jeune, il n'a pas neuf ans. ❞ Vaine excuse. À ton âge, Lazare, Valerian et un bon nombre des types présents à la table de ce soir possédaient déjà plusieurs années d'expérience en ce qui concerne la torture, dues à l'aide de leurs familles ou de leurs proches, que ce soit sur les animaux ou les humains. Tu fais pâle figure à côté ; toi, qui n'a qu'une approche théorique de la torture, qui connaît les rudiments de la souffrance humaine qu'on enseigne dans les livres historiques et de magie noire sur le bout des doigts mais qui n'a jamais fait couler la moindre gouttelette de sang, tu es considéré comme très en retard. Phoebus souffle, laisse retomber ses mains pour les claquer sur ses cuisses, comme s'il attendait avec impatience que Rabastan avoue que ses paroles ne sont qu'une vaste blague. ❝ Jeune ? Enfin, tu n'es pas sérieux ! Il n'apprendra jamais avec ce genre d'excuses, souviens-toi tout ce que ses frères savaient faire à son âge. ❞ Ton père te fixe, cherches à mettre des mots sur son trouble – bien sûr, il sait que tu es différent, tu es presque certain qu'il l'accepte même s'il doit en être extrêmement déçu, mais lui, c'est lui. Comment l'expliquer aux autres ? Il ne trouve rien qui puisse te sauver la peau, le pauvre, alors il se contente de chercher à repousser plutôt que d'annuler. ❝ Demain, plutôt. Ce soir, il doit f-. ❞ ❝ Ce soir, il ne doit rien. ❞ Rodolphus fait craquer ses jointures. ❝ Phoebus a raison, l'éducation de Julius n'a que trop tardé sur ce point et il faut bien commencer quelque part. Il ira. ❞ Rabastan doit serrer les dents, enrager de devoir se soumettre, mais étrangement, il n'en laisse rien paraître. L'aîné a parlé, ton père doit s'y plier de gré ou de force – et toi aussi. Tu détournes la tête pour camoufler ton trouble lorsque ton oncle maternel virevolte de nouveau dans ta direction pour te regarder avec joie – il ne pense pas à mal évidemment, il ne se rends pas compte, il veut juste te faire profiter d'un de ses jouets pour te faire plaisir. Phoebus est comme cela. Depuis le jour de ton arrivée en zone britannique, il ne perds pas une seule occasion de te faire des cadeaux, parfois bien trop coûteux, parfois bien trop gênants. Tu tangues entre deux émotions, à la fois exalté parce que tu sais qu'il tient à toi et que tu accroches son attention mieux que personne, à la fois dégoûté parce qu'une partie de toi est consciente qu'il le fait également parce qu'il ne peut pas supporter William.



    Quatrième Acte :
    Le parrain


William t'apprend à contrôler cette malédiction innée avec une patiente proche de la sainteté. S'il est à ton avis probablement blasé par la lenteur avec laquelle ta progression s'effectue, il n'en a jamais rien laissé paraître. Tu tires désespérément sur une mèche de cheveux pour l'amener devant ton regard. Turquoise, encore, toujours, la couleur de ton angoisse – cette capacité ne finira donc jamais de t'ennuyer ? Quand tu étais plus jeune, elle était un fardeau qui t'empêchait de sortir à l'extérieur en vertu du code du secret magique ; désormais elle est une plaie due à ton inquiétude constante. L'incident a compliqué les choses, te rendant encore plus instable qu'auparavant et tu passes dorénavant par toutes les couleurs de l'arc en ciel tout au long de la journée. Tu ne sais pas qui a décidé à l'époque que cela suffisait – Rabastan s'est-il dit stop de lui même ou a t-il obéi à une suggestion glissée par son frère aîné, ce cher Rodolphus ? Tu n'en sais rien, mais tu sais que tu dois te mettre à la contrôler de gré ou de force ; c'est la raison pour laquelle William est venu aujourd'hui comme depuis plusieurs mois, pour passer du temps avec ce que les gens appellent un don et que tu vois davantage comme une malédiction, plutôt que pour passer du temps avec toi. Tu n'as pas soupiré quand tu l'as su, tu étais même plutôt soulagé de savoir que tu passerais à l'avenir ces moments de torture que sont l'apprentissage du contrôle de soi avec quelqu'un que tu apprécies plutôt que seul dans ton coin – et tu étais fier aussi, de savoir que tu passerais du temps avec cet homme que tu apprécies, fier et heureux au point de t'être juré que tu ferais tout ton possible pour te contrôler ! ❝ Si je puis me permettre une remarque, certes un peu tardive comme cela fait presque un an que vous avez commencé, est-ce que ce ne serait pas un échec sur toute la ligne ? ❞ Ton regard se décale légèrement vers la gauche de ta chambre et tu profites d'un moment d'inattention de William qui s'est relevé et balaie les lieux du regard pour laisser échapper quelques mots dans un souffle inaudible, en misant sur l'idée qu'elle parvient à lire sur les lèvres. ❝ Mais pff, tais-toi, narratrice. ❞ Cinq mots et tu fais l'impasse sur elle, recentrant ton attention sur ton parrain en même temps que ce dernier reporte ton regard sur toi. Tu contractes ta cage thoracique, inspirant tant bien que mal pour redonner à tes cheveux leur teinte naturelle, pour prouver à l'homme en face de toi que tu n'es pas totalement incapable. La mèche que tu as vrillée entre ton pouce et ton index pour la ramener devant tes iris semble suivre le bon chemin puisqu'elle redevient châtain clair. Yes ! Tu es sur la bonne voie ! mais… Qu'en est-il du reste de ton crâne, au fait ? Est-ce que tu as réellement réussi à reprendre ton calme ou est-ce que l'apaisement n'est que partiel ? Tu maudis le manque de miroir dans la pièce, cette absence qui se fait encore plus cruellement ressentir qu'à l'ordinaire. Une vague d'angoisse bouillonne dans ton estomac, ton corps entier s'électrisant d'un accès de panique soudain lorsque tu constates que tu ne peux pas vérifier soigneusement la teinte de chaque millimètre de la toison ornant ton crâne et observer la preuve de ta réussite. Eh. Attends une minute. Angoisse ? Panique ? ❝ Ahahahahah ! Jpp, t'es génial. ❞ Elle est sérieuse de rigoler dans ce genre de moment ? Tu te retiens de justesse de bondir pour aller étrangler quelqu'un que tu es le seul à voir et qui d'ailleurs, ne doit pas être plus consistant qu'un fantôme – rester en place, ne pas passer pour un fou en cédant à la pression. Tu soupires nerveusement, inspirant à nouveau pour l'ignorer. Tu n'as  étrangement pas de mal à le faire d'ailleurs, entièrement concentré sur un autre problème : ton visage s'est enflammé, tandis qu'une grimace gênée venait se glisser sur tes lèvres. La mèche que tu prends en exemple a repris cette teinte azurée qui te donne le sentiment d'avoir de l'eau de mer en face des yeux – tu soupires, baissant les yeux en question vers le sol et relâchant l'emprise sur ta crinière avec une moue piteuse. ❝ Je vais jamais y arriver… Je suis trop nul. ❞ Tu serres brièvement les points, fait des moulinets avec tes poignets, n'osant même plus lever les yeux sur lui. Tu imagines difficilement quelle déception ce doit être pour un homme comme lui d'avoir un filleul comme toi, mais tu pressens en revanche que le sentiment est sûrement très désagréable à supporter – est ce que tu pourras un jour être à sa hauteur ? Tu en doutes fortement. Cela fait bien dix mois, peut-être un an, qu'il a commencé à te former et tu n'arrives même pas à contrôler tes cheveux. Tu voudrais plus que tout au monde le rendre fier pourtant, tu voudrais lui donner des raisons positives de t'avoir pour filleul mais il n'y a rien à faire, tu es désespérant – et désespéré… ❝ Tu n’es pas nul, Julius. Tu dois juste apprendre… ❞

Sa main droite vient se nicher sur son épaule gauche ; tes nerfs se tendent en subissant ce contact, tu as un léger sursaut tu dois faire un effort ultime pour réussir à le supporter – tu n'y parviens que parce que tu fais réellement confiance à William, que tu es persuadé qu'il ne te fera jamais de mal, encore moins contre ton gré. Il s'agenouille pour être à ta hauteur et tu ne parviens pas à décrocher ton regard du sien, capturant chacun de ses mots pour les étudier avec précaution. ❝ La première chose à faire, c’est contrôler tes émotions. C’est utile tous les jours, pas seulement pour éviter de changer ta couleur de cheveux sans le vouloir… On va commencer par ça. ❞ Sa main quitte ton épaule, vient se joindre à l'autre. Il te glisse l'idée d'une technique de respiration et de gestuelle basique, en trois temps, qu'on lui avait apparemment appris dans sa jeunesse. Tu écoutes, observateur attentif – il est loin le temps ou tu pensais que ta métarmorphomagie était une malédiction… tout paraît tellement plus simple quand William en parle. ❝ Maintenant, ferme les yeux et pense à des cheveux châtains. Concentre-toi uniquement là-dessus… ❞ Tu t'exécute, ton estomac se contractant par réflexe quoique la confiance diminue fortement la crainte qui t'envahit. Avec une autre personne, tu aurais refusé de clore les paupières et de perdre totalement le contact d'un sens envers le monde qui t'entoure, mais ton parrain est comme Rabastan ; un tremplin de confiance pour lequel tu pourrais tout faire. Ils ne peuvent pas te faire de mal, eux. ❝ N’ouvre pas les yeux avant que je te le dise. ❞ Il effleure à nouveau ton épaule en y posant sa main et ton corps ne s'agite plus contrairement à la première fois. Tu te concentres uniquement sur ses idées, tentant mentalement de t'imaginer en face d'un miroir avec les cheveux normaux, châtains. Tu cherches à caler ta respiration sur un rythme normal, ne joignant pas encore les mains, d'autant plus attentif à tout ce qui t'entoure que tu es privé de façon éphémère de ce qui est sans doute le sens le plus important. Tu ne sais pas au bout de combien de temps ton parrain réagit, pour te demander de rouvrir les yeux, une minute, dix minutes ? Tu soulève tes paupières, te réhabituant à la lumière après avoir eu une zone noire teintée de points rouges et jaunes devant les yeux pendant un certain temps et tu le regardes, tentant de sourire. Tu ne demandes pas si tu as réussi. Tu ne demandes pas s'il est déçu de toi. Il n'y a que quatre mots qui te viennent en tête, que tu prononces dans un souffle, que tu n'es même pas sûr qu'il parviendra à capter. ❝ Ne me laisses pas. ❞ Tu baisses légèrement les yeux, te concentrant à nouveau sur ta respiration. Tu aimes bien William. Tu lui fais confiance, au point que tu penses parfois que personne d'autre que lui ne pourrait t'approcher pour te faire contrôler cette chose à mi-chemin entre le don et la malédiction dont la nature t'a doué. Il n'y a qu'un seul point négatif dans tout son être, c'est qu'il est relativement proche de Rodolphus.



    Cinquième Acte :
    L'oncle paternel


Rodolphus t'emmène à Paris, ce printemps là. Ton dixième anniversaire arrive et avec lui, l'épreuve d'entrée dans la famille qui a lieu en France pour réunir le maximum de membres de la lignée. Tu as le ventre rongé par la trouille rien qu'en y pensant ; les séances de pratiques qui ont lieu régulièrement depuis l'année dernière, depuis ce fameux soir ou Phoebus a remporté un moldu au Poker et déclenché la fin de ton apprentissage théorique de la torture, ne t'ont pas donné le goût du sang, que ce soit en compagnie de Rabastan, Rodolphus ou William. Tu trouves ce liquide immonde et poisseux, puant et salissant – trop difficile à enlever à sur les vêtements et il n'est rien que tu ne supportes moins au monde qu'une chemise constellée de tâches. Tu as beau avoir déjà assisté à des scènes de tortures, tu sais que celle qui se déroulera devant toi dans quelques toi sera plus extrême que tout ; ce n'est rien pourtant, en comparaison de ce qui t'attendras à ta majorité, lorsque tu devras toi-même torturer un être humain devant la famille. Tu ravales ce sentiment à l'extrême, pour ne pas leur faire honte, pour ne pas les décevoir et tu fais du mieux que tu peux pour les satisfaire tous, mais tu en es écœuré au plus profond de toi. En cela, les deux rituels d'entrées te font peur – tu n'envies pas le moment de tes dix-sept ans mais celui de tes dix ans te tords tout autant le ventre. Rodolphus est un bourreau hors pair et tu te demande comment tu parviendras à le supporter de le voir à l'acte jusqu'à crever un être humain ; on a déjà torturé mais jamais tué devant toi. Tout le monde attends de toi que tu réussisse avec brio ton entrée officielle dans la lignée, même en dehors de la famille proche. Il est temps de devenir bon fils, bon neveu, bon frère et bon filleul, en dépit de la trouille qui te rattrape à chaque instant. Elle a pris le dessus à un moment, tu es allé jusqu'à en parler à Rodolphus, sachant parfaitement qu'il te désapprouverait, mais ne pouvant faire autrement que de l'attraper au vol un bref instant pour le supplier, avouant que tu ne voulais pas le faire. Quelques mots échoués au creux de ton oreille, te menaçant des pires sévices si tu manquais à ton devoir d'héritier, avaient alors achevés de te convaincre. ❝ Je vais mettre les choses au clair. Il n'y aura le soir de ton anniversaire que des bourreaux et des victimes. Mais nous pouvons régler le sujet directement si tu préfères, je peux annoncer au patriarche que c'est toi que je démembrerais plutôt que des moldus pour cette fête. ❞ avait-il déclaré avant de t'abandonner de nouveau en compagnie de tes jeunes cousins et de rejoindre les hommes, les vrais.
Vient le jour de tes dix ans. Le fameux nombre à deux chiffres, la moitié de l'âge qu'il faut pour être un homme chez les Lestrange. Le jour ou les garçons de la famille définitivement l'enfance depuis des siècles aux yeux de ta lignée. Rabastan ne s'est pas déplacé pour l'occasion. Tu sais qu'il ne voulait pas venir, qu'il craignait d'y assister mais son absence te terrifie, encore plus que toute l'assemblée qui te regarde et attends, encore plus que la vision des cordes épaisses qui traversent les bouches des deux victimes, un homme et un jeune garçon, déchirant depuis longtemps sûrement les commissures de leurs lèvres au vu du sang séché qui colle sur leurs joues, leurs mentons. Tu ne peux pas en vouloir à ton père de n'être pas venu te soutenir – si tu renonces, si tu ne parviens pas à supporter la vue de ce que Rodolphus s'apprête à faire, ce sera toi qu'on ligotera et dont on tranchera la chair. Tu as beaucoup tremblé ces derniers jours, tu en aurais même pleuré si l'ombre de Rodolphus n'avait pas traîné presque constamment dans ton sillage, marchant sur tes talons pour être à l'affût du moindre signe de faiblesse et t'en punir en conséquence. Résigné, parce qu'il faut bien commencé quelque part, tu fixes Rodolphus s'agenouiller près des jambes de l'adulte, laissant sa baguette courir le long de l'arche longitudinale du côté droit avant de l'agiter rapidement ; tu as appris, tu ne sais plus de qui cependant, au cours de l'année qui s'est écoulée que sous les pieds, il y a des nerfs directement reliés au cerveau et qu'il s'agit d'une partie particulièrement sensible, c'est donc la meilleure façon pour lui de commencer son spectacle. La chair cède, du sang perle immédiatement à la surface sous la forme de petits points pour commencer, puis d'une ligne bien définie qui roule le long du talon pour s'échouer sur le sol de marbre. Tu te fais violence pour ne pas reculer et rester concentré sur la tâche de ton oncle, capturant chacun de ses gestes, les yeux exorbités et le corps figé, transi d'horreur. C'est eux ou toi, te répètes-tu sans cesse pour ne pas sombrer dans l'inconscience ou vomir tripes et boyaux, ce qui provoquerait assurément le rejet de la communauté qui t'entoure. Tes nerfs se tendent sous la pression de l'angoisse mais, puisque tu redoutes plus ton sort que celui des moldus, tu continues de fixer la scène avec terreur. Ton oncle crève par ci l'œil gauche de l'adulte, il tranche par là le pouce droit de l'enfant. À un moment, il te semble qu'il écarter les pans de son pantalon comme pour exiger une faveur buccale de la part d'une des victime, mais tu n'en es pas sûr. Ton cerveau se fait violence pour maintenir ton corps en place, ordonnant à la rétine de passer au second plan et de ne pas capter trop d'image pour éviter que tu ne tombes dans les vapes. Ton esprit s'embrume de plus en plus, tu ne sais pas bien ce que fait ton oncle mais il le fait visiblement bien, puisque l'auditoire semble satisfait, laissant échapper des murmures ou des sifflements admirateurs résonner autour de toi. Et cela s'enchaîne. Du sang, des larmes, des hurlements étouffés. Tu continues d'observer la scène, te faisant violence pour la supporter. Ne pas faillir, ne pas détourner les yeux une seule seconde. C'est eux ou c'est toi…

Rabastan se bat avec son frère à votre retour de France – tu n'en saisis pas le motif, mais les sorts fusent d'abord, les coups de poings ensuite. Les vacances de Pâques sont finies, Valerian est retourné à Poudlard, Lazare à l'université et tu n'as jamais autant regretté d'être seul qu'en voyant ton père et ton oncle se foutre sur la gueule, éclatant les objets de verre en se propulsant mutuellement contre les armoires et les miroirs, tentant de s'étrangler l'un l'autre et faisant couler chacun le sang de son frère. Tu es recroquevillé dans un coin de la pièce, le corps agité de tremblements, coupant parfois ta respiration saccadée pour leur hurler de s'arrêter, mais les tentatives sont vaines, ils sont beaucoup trop enragés l'un contre l'autre. Rabastan finit par prendre le dessus – il est plus jeune, plus sanguin et nerveux, plus apte à vaincre lors d'un combat à main nues, là ou Rodolphus remporterait davantage un duel mental. Tes tremblements se calment progressivement à cette vision ; tu es rassuré pour ton père, certes amoché mais beaucoup moins que son aîné qui peine à reprendre son souffle, adossé contre un mur, un genou au sol. Rabastan appelle un elfe de maison avec rage et la créature apparaît, ses yeux brillants légèrement lorsqu'elle comprends que la rage de son maître ne la prends pas pour cible. ❝ Raccompagnes le. ❞ ❝ Ce n'est pas la peine. ❞ Rodolphus serre les dents, se relève le plus prestement possible pour ne pas donner l'illusion qu'il manque d'endurance. ❝ Je m'en vais. Considères qu'à partir de maintenant, tu n'as plus de frère. ❞ ❝ Mais quel frère ? Tu n'as pas de couilles, tu es plutôt une sœur. ❞ Les deux Lestrange se toisent et dans leurs yeux respectifs, tu ne distingue que la haine et le mépris. Un instant, tu redoute que cette nouvelle étincelle mettre le feu aux poudres, que la violence recommence mais non. Rodolphus se contente de cracher sur le sol, aux pieds de ton père, avant de quitter les lieux. L'elfe de maison se voit assigné de la mission de le surveiller jusqu'à ce qu'il ai franchi les grilles du Manoir et Rabastan va s'adosser contre un mur, dos à toi. Tu te redresses, rongé d'inquiétude, ton myocarde parvenant difficilement à reprendre un rythme normal et tu vas le rejoindre, glissant tes doigts entre les siens. Il se retourne, surpris.  ❝ Tu es blessé… ❞ Il passe son bras par dessus ton épaule dans un geste protecteur, te secoue brièvement, soupire, récupère sa baguette tombée au sol et l'agite pour réparer les éléments de verre, redresser les armoires et les tables, remettant la pièce en ordre en un temps record ; ô magie, merveilleuse magie. Il attrape une chaise, se pose dessus négligemment. ❝ Viens là, microbe. ❞ Tu lèves les yeux au ciel – c'était bien la peine d'endurer le rituel pour qu'on continue à te traiter en gamin – mais tu t'avances malgré tout, inquiet pour lui. Il saigne et son œil gauche tique dangereusement comme s'il était en train de devenir au beurre noir. Il doit avoir très mal. ❝ Bon. Je t'ai parlé de l'Augurey au cours de cette année, tu t'en souviens ? ❞ Delphini. Tu hoches la tête, reconstituant brièvement le fil des événements. L'ex-femme de Rodolphus, décédée dix-huit ans en arrière, avait fait un enfant au Lord Noir, sous les ordres duquel Rodolphus lui-même servait. Une fille, dont le nom commence à faire surface depuis quelques mois, bien que personne ne connaisse son identité en dehors des anciens mangemorts – c'est, tu en as rapidement eu écho, le nom que se donnaient ls serviteurs du Lord en question. ❝ Tu te souviens également que chez les Lestrange, nous ne nous soumettons pas aux femmes ? ❞ Nouvelle approbation de ta part. ❝ Bon. Alors tu comprendras. Ton oncle a décidé de rejoindre le renouveau des Mangemorts et d'agir sous les ordres de cette femelle. Cela ne regarde que lui s'il manque de dignité à ce point, mais il a également voulu entraîner Lazara dans sa déchéance et cela je ne l'accepte pas. Je l'ai expliqué à tes frères durant les vacances et je te le dis maintenant, aucun de mes enfants ne se pliera aux commandements d'une femme. Je t'égorgerais et je creuserais moi-même ta tombe plutôt que de te voir tomber aussi bas, tu m'entends ?! ❞ Il a attrapé brusquement tes épaules et dans son regard luit de nouveau la rage, la seule chose que tu ne veux pas scintiller dans ses yeux, la seule chose qui t'insupporte. Tu ne veux pas qu'il te haïsse, tu ne veux pas le décevoir, pas lui. Alors tu inclines la tête en signe approbateur plusieurs fois d'affilée et sa pression se relâche, permettant à ton corps de se détendre.
À partir de ce moment, tu ne croise plus la route de Rodolphus. Il quitte ton champ de vision, à ton plus grand soulagement, car ton oncle t'effrayait plus que tout au monde, plus que le sang, plus que les cris, plus que le contact humain. Il s'écoulera deux ans avant qu'il ne revienne au Manoir, avant que les choses ne s'améliorent entre les deux frères sûrement avec l'aide de William ; à ce moment là, tu es entré au collège et tu es amené à beaucoup moins le rencontrer. Même durant les vacances, tu le trouve sur ton chemin beaucoup moins qu'auparavant car, s'il leur arrive de se supporter cordialement, quelque chose à claqué dans leur fraternité. Plus rien ne sera comme avant et Rodolphus ne sera jamais pardonné par Rabastan.



    Sixième Acte :
    Le père


Rabastan est appuyé contre la commode de ta chambre. ❝ C'est bon. Je crois que je n'ai rien oublié. ❞ Il laisse échapper un léger rire, vient effleurer tes cheveux du bout des doigts pendant que tu agite avec triomphe la baguette récemment acquise pour faire glisser la fermeture éclair de ta valise et la boucler ainsi. ❝ Ce serait malencontreux, effectivement, tu ne reviendras ici qu'en Décembre. Putain… Je pensais que cela n'arriverait jamais mais cela y est. Ma crevette entre au collège. ❞ ❝ Eh ! Arrêtes, j'suis grand ! ❞ ❝ Vraiment ? Eh bien on va voir cela ! ❞ Il pose sa baguette sur ta table de chevet, crache dans ses mains, se les frotte et se place en garde haute. Tu l'imites et vous enchaînez pendant quelques minutes les uppercut et les directs courts ou long avant qu'il ne t'attrape pas les épaules, te secouant un peu puis encadrant ton visage avec ses mains, repoussant tes cheveux en arrière. Il y a quelque chose d'étrange dans son regard, une étincelle dont tu ne parviens pas à déceler la provenance et que tu n'avais encore jamais remarqué. ❝ Cela va se passer. Et de toute façon, Valerian est encore là bas pour un an. ❞ ❝ Aucun problème, j'ai pas besoin de lui ! En plus mon horoscope s'annonçait super bien ce matin, je suis sûr d'aller chez les Serpentards ! ❞ Il hoche la tête, maintient encore un peu la pression sur ton visage avant de changer brusquement de pose, attrapant ta nuque sous son bras gauche en te prenant par surprise et frictionnant le haut de ton crâne avec les phalanges repliées de sa main droite. Tu te tortilles comme un ver dans une vaine tentative pour te libérer de son étreinte, pendant qu'il laisse échapper un nouveau rire qui résonne dans la pièce. ❝ Arrêteeeeeeeeeees ! C'est pas drôle ! ❞ Il continue son petit jeu pendant une trentaine de secondes avant de te relâcher brusquement, continuant de hocher la tête, un vague sourire sur les lèvres – tu captes cette image au vol, l'imprime dans ton esprit. C'est tellement rare de le voir sourire… ❝ Allez, files. Lazare va passer pour vous emmener Val' et toi à King's Cross avant d'aller à l'université. ❞ Tu inclines brièvement la tête, attrapant ta valise en évitant de le regard pour ne pas faire preuve d'une émotion un peu stupide – tu es anxieux à l'idée de le quitter. Tu te contentes donc de tourner rapidement les talons après avoir posé sa valise sur le sol et rangé ta baguette magique dans ta poche droite. ❝ Eh, microbe ! Même si tu ne peux pas aller chez Serpentard… Limite juste la casse en évitant d'aller chez les bouffons rouges ou jaunes. Mais Serdaigle, c'est peut-être mal non plus. ❞ Tu te figes légèrement alors que tu étais sur le point de franchir la porte, tu tournes brièvement la tête pour changer ton angle de vision sans le poser totalement sur ton père pour autant. ❝ Aucun problème je t'ai dit, j'ai eu des prédictions du tonnerre pour cette journée ! ❞ Tu redresses la tête pour regarder de nouveau droit devant toi, levant le pouce droit au dessus de ta tête pour le rassurer une dernière fois avant de disparaître dans le corridor, suivi par ta valise.

Il ne s'en était sûrement pas rendu compte et toi non plus mais en quelques minutes, vous aviez été plus proches que lors des onze dernières années. Le bruit de ta valise roulant dans le corridor du second étage du Manoir Lestrange signait la fin de ton enfance bien plus que le rituel subi un an et quelques mois en arrière, n'en déplaise à l'appellation microbe qui devait encore bien trop souvent franchir la barrière des lèvres paternelles dans les années à venir.
Tu craignais pour lui qu'il ne réconcilie avec ton oncle. Jusqu'à présent, il l'avait repoussé et Rodolphus n'était plus revenu au Manoir mais tu ne pouvais t'empêcher de songer qu'il avait maintenu la distance principalement pour te protéger. Assis sur la voie 9 ¾, observant du coin des yeux Valerian discuter avec quelques unes de ses connaissances et regrettant de ne pas avoir de contact arrivé en avance comme lui, tu songes distraitement. Tu redoutes de voir ton père retourner dans le sillage de son aîné parce que ce sera le seul membre de la famille qu'il pourra désormais voir à volonté. ❝ Tu te poses trop de questions, p'tite tête. Laisses faire les choses, ce qui doit arriver arrivera. ❞ Soupir. ❝ Tu ne peux vraiment rien faire ? ❞ ❝ Alors oui mais en fait non, moi j'interviens pas avec les narrateurs des autres gens pour un élément aussi sensible. La politique, la divergence d'opinion, je m'en occuperais bien si j'étais un oncle éloigné au cours d'un repas de famille pour les fêtes de fin d'année mais là en tant que gonz' sur le quai d'une gare avec un gamin de onze ans, sans dinde et sans champagne, c'est mort. ❞ Tu hausses les épaules, détournes le regard – que répondre à cela, sérieusement ? ❝ Allez c'est bon, t'as l'air au bout de ta vie là, penses à autre chose. Et puis fais lui confiance, il t'aime bien, il va pas tout foutre en l'air comme cela. ❞ ❝ Je suis ravi de voir que tu arrives à sortir des trucs positifs de temps à autre, narratrice. ❞ ❝ Ouais, ben on ne dirais pas, caches ta joie. ❞ Nouveau mouvement d'épaules, tu hésites un bref instant et tu souris malgré tout. C'est sans doute vrai que Rabastan t'aime bien. C'est un peu étrange de savoir qu'un homme avec une réputation de bourreau sanguinaire peut manifester de l'affection – mais il y a des gens comme cela qui sont à la fois le yin et le yang, qui possèdent dans leur âme une face plus cachée que celle de la lune, quoiqu'en pense le reste du monde.



    Septième Acte :
    L'univers


Le reste du monde c'est une question plutôt floue. L'humanité t'angoisse pas mal, d'autant plus que ton entrée au collège t'a fait comprendre que tu n'as pas un patronyme évident à porter. Tu possèdes sur les épaules le poids de siècles sadisme, de meurtres, d'effusion de sang, de viols et diverses tortures. Il bat dans tes veines et dans le regard des autres la souffrance de l'humanité qui va de pair avec la lignée Lestrange, en France comme en Australie, au cœur des États-Unis comme en Asie.  Votre lignée n'a pas de frontières ; il n'y a que le Sang qui compte, envers et contre tout, l'origine ou la couleur de peau de son enveloppe physique n'est que secondaire, bien qu'il soit vrai que la majeure partie de votre famille soit implantées dans les contrées francophones. Les autres savent mieux que toi certains ressorts de cruauté de ta lignée ; on t'a trop couvé, Julius, et ce n'est que depuis ton entrée à Poudlard que tu connais le mépris, toi qui a grandi avec l'idée que ton ascendance était crainte mais respectée. Comme la vie est cruelle et comme la nature est ironique d'avoir envoyé la douceur même dans une lignée violente, qui te noue les tripes et te serre le cœur dès qu'un de ses membres t'annonce que tu dois partir en chasse avec lui. Cela se lit dans le regard des autres, qui t'évitent. Ta lignée est violente, alors tu dois être violent toi-même. Tu tâches de t'en sortir quand même, esquivant les autres collégiens, surtout ceux qui ont compris que tu es faible et maniéré, qu'il est facile de t'en faire baver. De toute façon tu n'es pas entré au collège pour te faire des amis. Tu jetted un caillou dans le lac noir – un instant tu te demandes si Nemo, comme tu as baptisé le Calmar géant, s'intéresse aux galets. ❝ Sans doute. Les hommes s'acharnent à percer les mystères de la mer, alors les créatures maritimes doivent s'intéresser à ceux de la terre. ❞ Tu te laisse glisser dans l'herbe fraîchement coupée. L'odeur est agréable, l'air est frais, malgré un soleil puissant. ❝ Sympa la météo du jour. Heureusement, cela fait un truc cool dans l'actu parce que la grande-bretagne en ce moment, c'est pas cela. ❞  ❝ Le temps sera bientôt pourri. C'est la fin de l'été… Le reste, on a le temps d'y penser. ❞ Septembre 2019 s'achève et tu restes sur la météo. Tu ne tiens pas à parler des événements, surtout que tu n'es pas concerné. Rabastan tient pour le moment, il n'a pas rejoins le renouveau des mangemorts, même s'il s'entend de nouveau avec son frère. Il tient bon, digne de sa lignée. Tu tâcheras de l'imiter, tu es fier de lui aussi et dans un sens, tu voudrais lui ressembler. Avoir un idéal et le suivre coûte que coûte.
Ce serait vraiment cool.


Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
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Mer 15 Jan - 5:38
Yeaaaaaaah !!!

Re-bienvenue mon Juju tu seras viril mon kid (julius) 8298856

tu seras viril mon kid (julius) 2181205557

J’ai hâte de lire cette fameuse fiche sur laquelle tu planches !
N’hésite pas si tu veux mettre ton amour de parrain dans l’histoire, je le prendrai comme un honneur ! tu seras viril mon kid (julius) 3358874030
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Mer 15 Jan - 6:52
Oh my merlin ce titre !! tu seras viril mon kid (julius) 3358874030
(Re)Bienvenue à toi tu seras viril mon kid (julius) 8298856
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Mer 15 Jan - 16:22
Merci Willy tu seras viril mon kid (julius) 2357130225
J'espère vraiment que la suite de la fiche te plaira tu seras viril mon kid (julius) 1616589981 Et bien sûr que tu auras une belle place dans l'histoire, c'est déjà prévu héhé tu seras viril mon kid (julius) 794825412 tu seras viril mon kid (julius) 1192356147

Oh Deirdre, j'adore ton choix de prénom (cela n'a peut-être aucun rapport avec ton choix mais je suis fan de la mythologie celtique) ainsi que l'avatar tu seras viril mon kid (julius) 1616589981 Et oui, Eddy de Pretto c'est la vie tu seras viril mon kid (julius) 3570364663 J'aime beaucoup ses chansons et sa voix tu seras viril mon kid (julius) 8298856
Merci tu seras viril mon kid (julius) 2181205557
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Leah O'Malley
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Lumos
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Mon allégeance : L'ordre du phénix côté moldu
Mer 15 Jan - 16:43
Eh beh c'est qu'on ne t'attendais pas de retour si tôt tu seras viril mon kid (julius) 1848932734 j'espère que tu vas mieux ? tu seras viril mon kid (julius) 1616589981

Rebienvenue ici en tout cas tu seras viril mon kid (julius) 8298856

Et courage pour la fiche de ce nouveau perso tu seras viril mon kid (julius) 3038106599








Récompenses:
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Mer 15 Jan - 17:21
Je pensais pas non plus que ce serait si tôt mais ma motivation est revenue en flèche d'un seul coup tu seras viril mon kid (julius) 1616589981 Oui cela va mieux merci, je suis contente d'être de retour tu seras viril mon kid (julius) 3570364663
Merci tu seras viril mon kid (julius) 227061687 tu seras viril mon kid (julius) 227061687
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Mer 15 Jan - 17:46
Mhon merci tu seras viril mon kid (julius) 8298856 Tout le mérite revient à @Siobhan O'Hara c'est elle qui a choisi tu seras viril mon kid (julius) 836441773 et complètement d'accord pour Eddy, j'ai tout un perso en tête basé sur ses chansons, elles sont tellement parfaites tu seras viril mon kid (julius) 3533268422 (sur ce j'arrête de flooder sur ta fiche et je veux un lien entre fan d'Eddy tu seras viril mon kid (julius) 1848932734 si c'est une raison très valable de demander un lien
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Raphaël Millet
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Lumos
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Mer 15 Jan - 17:56
Bon retour à toi Nocti... Julius tu seras viril mon kid (julius) 1848932734 Et bonne chance pour la suite de ta fiche !



tu seras viril mon kid (julius) TGJMiPbF_o
tu seras viril mon kid (julius) Bj2uxCaw_o

Spoiler:


tu seras viril mon kid (julius) D9XJKsXQ_o


tu seras viril mon kid (julius) Blason-Oiseau-tonnerre
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Mer 15 Jan - 18:23
Re bienvenue tu seras viril mon kid (julius) 836441773 tu seras viril mon kid (julius) 836441773
Bon courage pour ta fiche ! Je viendrai certainement t'embêter pour un petit lien tu seras viril mon kid (julius) 1460222910
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Mer 15 Jan - 18:54
Oh d'acc Deirdre tu seras viril mon kid (julius) 3570364663 C'était un bon choix de scénario alors tu seras viril mon kid (julius) 1616589981
Sérieux ? :o C'est trop cool, j'aimerais beaucoup connaître ce perso quand tu le mettras à l'oeuvre alors héhé tu seras viril mon kid (julius) 8298856
C'est la meilleure des raisons oui oui tu seras viril mon kid (julius) 3570364663 (en vrai on a déjà prévu un rp en mp avec Alexander en partant de cela, c'est génial tu seras viril mon kid (julius) 233741475) Je veux carrément un lien avec toi aussi tu seras viril mon kid (julius) 2357130225

Héhé, merci beaucoup Rafiki tu seras viril mon kid (julius) 1848932734 C'est cool de te revoir tu seras viril mon kid (julius) 3570364663

Ielou tu seras viril mon kid (julius) 8298856 Bon, ce perso a peu de chances de te faire danser (aucune en fait vu son jeune âge tu seras viril mon kid (julius) 233741475) donc je reviens malheureusement en rompant ma promesse tu seras viril mon kid (julius) 855979679 tu seras viril mon kid (julius) 1558278603 Mais un jour j'aurais un DC et je mettrais ce serment en oeuvre tu seras viril mon kid (julius) 2357130225 tu seras viril mon kid (julius) 2357130225
Oui, viens m'embêter quand tu veux pour un lien tu seras viril mon kid (julius) 1616589981
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Mer 15 Jan - 19:07
@Ielena Dimitrova Moi je veux bien te faire danser ! je rendrai service à mon p'tit filleul Juju et je me réjouirai de l'instant présent tu seras viril mon kid (julius) 3591612274

Et toi, @Julius E. Lestrange , je t'apprendrai à danser.
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Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Lumos
Je rp en : #107058
Mon allégeance : ma soeur Thalia et moi-même. C'est déjà pas mal
Mer 15 Jan - 20:14
Et voilà j'ai la chanson dans la tête c'est terrible je vais jamais m'en défaiiiire tu seras viril mon kid (julius) 544686074

Sinon je te souhaite la re-bienvenue par ici ! tu seras viril mon kid (julius) 8298856

J'ai hâte de découvrir ce que tu nous réserves avec ce petit Julius tu seras viril mon kid (julius) 836441773 Bon courage pour cette nouvelle fiche !


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Mer 15 Jan - 21:15
Ahlala William, le sauveur de ces dames, toujours là quand elles ont besoin d'aide tu seras viril mon kid (julius) 1848932734
Avec plaisir pour la danse, cela promet un joli rp tu seras viril mon kid (julius) 233741475 tu seras viril mon kid (julius) 3570364663

Désolée Hestia tu seras viril mon kid (julius) 233741475 Mais elle est tellement bien cette chanson aussi, c'est un plaisir de l'avoir en tête tu seras viril mon kid (julius) 2788554588
Merci tu seras viril mon kid (julius) 1616589981 J'espère que la fiche te plaira du coup tu seras viril mon kid (julius) 8298856
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Adèle de Lestang
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Lumos
Je rp en : #666699
Mon allégeance : Neutre
Mer 15 Jan - 21:35
Rebienvenue parmi nous! tu seras viril mon kid (julius) 1616589981
Bon courage pour ta fichette!



There's been trials and tribulations
You know I've had my share
I know exactly where I'm going
Getting closer and closer every day
by wiise



Les petits trucs:
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Mer 15 Jan - 22:08
Un bébéééééééééééééé tu seras viril mon kid (julius) 836441773

C'est beaucoup trop mimi comme prénom Julius ♥

Re-bienvenue du coup si j'ai tout bien compris ^x^ Et bon courage pour finir la fichette.

(Et oui moi aussi j'ai la chanson en tête maintenant... je crois que t'as fait carton plein tu seras viril mon kid (julius) 233741475 )
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Mer 15 Jan - 22:56
Merci Adèle tu seras viril mon kid (julius) 2357130225

Oh, Lucky, très bon choix d'avatar tu seras viril mon kid (julius) 8298856
En effet, j'ai tapé dans le monde des petits tu seras viril mon kid (julius) 2788554588 Même si irp Juju va vouloir jouer au grand et pas supporter qu'on lui rappelle qu'il est un minimoys tu seras viril mon kid (julius) 233741475
Merci tu seras viril mon kid (julius) 8298856 Et oui c'est un rebienvenue tu seras viril mon kid (julius) 3570364663

(ahah, j'avoue que j'ai fait un strike là, je m'y attendais pas du tout en plus :o Mais c'est cool, on va pouvoir ouvrir un fan-club d'EDP dans le coin tu seras viril mon kid (julius) 2788554588)
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Amber Towsen
Amber Towsen
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Lumos
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Mon allégeance : Neutre, quand bien même mes parents soient des Mangemorts.
Jeu 16 Jan - 11:52
Bienvenue par ici !
J'aime beaucoup le passage sur l'horoscope non, non, je ne fais pas pareil à l'écoute à la radio le matin, paaaas du tout tu seras viril mon kid (julius) 1730883610 tu seras viril mon kid (julius) 1730883610
En vrai, je trouve ça rigolo à écouter avant d'aller en cours ou au boulot. Si ça dit un truc positif, ça motive, je trouve tu seras viril mon kid (julius) 1069354108


smoke as black as charcoal fills into our fragile lungs 'cause when our demons come dancing in the shadows to a game that can't be won. everyone gather around for a show

(c) anaphore
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Jeu 16 Jan - 16:08
Merci tu seras viril mon kid (julius) 3570364663
Oh c'est cool tu seras viril mon kid (julius) 8298856 ahah, on peut s'entendre la dessus alors tu seras viril mon kid (julius) 233741475
Je plussoie, c'est sympa quand c'est le cas tu seras viril mon kid (julius) 2788554588
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Amber Towsen
Amber Towsen
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Lumos
Je rp en : #0099ff
Mon allégeance : Neutre, quand bien même mes parents soient des Mangemorts.
Jeu 16 Jan - 17:20
C'est vrai ahah tu seras viril mon kid (julius) 1730883610

En tout cas, bon courage pour finir cette fichette tu seras viril mon kid (julius) 3533268422


smoke as black as charcoal fills into our fragile lungs 'cause when our demons come dancing in the shadows to a game that can't be won. everyone gather around for a show

(c) anaphore
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Jeu 16 Jan - 19:19
Héhé tu seras viril mon kid (julius) 2788554588

Merci beaucoup tu seras viril mon kid (julius) 2357130225
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Nymphéa E. Chang
Nymphéa E. Chang
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Lumos
Je rp en : goldenrod
Mon allégeance : Ordre du Phénix
Jeu 16 Jan - 23:31
Oh c'est tooiiii !!!!! Contente que tu sois revenue !!! tu seras viril mon kid (julius) 2357130225 tu seras viril mon kid (julius) 2357130225 tu seras viril mon kid (julius) 2357130225 Et avec un personnage super cool en plus. Il nous faut un lien.

Au moins, Julius n'embêtera pas Nymphéa lui..Quoique, je ne parle pas trop vite. tu seras viril mon kid (julius) 1848932734

Courage pour ta fiche !!! tu seras viril mon kid (julius) 2515695364


Never Surrender
We’re a phoenix rising from the ashes fighting. Our courage climbing. We’ll never, never surrender. This is our battle. Won’t stay in the shadows now. Living for tomorrow. We’ll never, never surrender - Liv Ash, Never Surrender
(c) 0tsana




Spoiler:
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Ven 17 Jan - 9:57
Re-bienvenue ! tu seras viril mon kid (julius) 1460222910
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Ven 17 Jan - 12:34
Nymphéa tu seras viril mon kid (julius) 3280841801 Contente de te retrouver aussi tu seras viril mon kid (julius) 180035719
Oh, je suis contente que Ju' te plaise tu seras viril mon kid (julius) 1616589981 Il nous faudra clairement un lien oui oui tu seras viril mon kid (julius) 2357130225  tu seras viril mon kid (julius) 933607020
Et non voyons, il est tout sage, il l'ennuiera pas tu seras viril mon kid (julius) 1460222910 tu seras viril mon kid (julius) 1460222910 Mais si jamais, lui au moins elle pourra se défendre contre, c'est un Minimoys tu seras viril mon kid (julius) 2788554588 Il est loin de la carrure de Noctis qui devait bien faire deux tête de plus que Nymph' tu seras viril mon kid (julius) 233741475
Merci tu seras viril mon kid (julius) 714380051

Merci Owen tu seras viril mon kid (julius) 3570364663 tu seras viril mon kid (julius) 8298856
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Dim 19 Jan - 17:19
Haaaaaan mais c'est qu'il est chou ce coco !
J'ai bien hâte de voir ce que tu vas en faire

Bon retour par ici tu seras viril mon kid (julius) 3038106599
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tu seras viril mon kid (julius)
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