Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Des miroirs dans la boue [Ft. Zephir T. Malefoy] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 7 Oct - 13:36
    Un mois… C’était si court et si long à la fois… Le temps s’écoulait toujours, invariable et inaltérable, comme le fait l’eau d’un fleuve. La météo suivait son cours, elle aussi, passant de grosses averses à de plus calmes, comme c’était le cas pour le moment : une fine bruine fraiche qui coulait inlassablement depuis plusieurs dizaines de minutes.
    Je n’étais pas des plus heureux en ce jour gris. Il fallait dire, aussi, qu’étant issu d’un pays de soleil et de chaleur, ce genre de météo avait tendance à me miner le moral… en soi, cela me donnait une excuse pour ne pas avoir à m’expliquer, parfois.

    Un mois… et je revenais ici après tout ce temps, comme s’il ne s’était rien passé, comme si tout était toujours comme avant… Je finis par arriver sur le pas de la porte et là, sans savoir exactement pourquoi, je me mis à hésiter. Entrer ou ne pas entrer ? Qu’avais-je à perdre, au fond ? Pas grand-chose, sinon rien, mais l’hésitation était tangible. Et peut-être nécessaire, à vrai dire, puisqu’elle me permettait de me poser quelques questions auxquelles je n’avais, ces trente derniers jours, pas prêté attention plus que cela.

    Avions-nous dérapé ? Avions-nous agi sous une impulsion autre que celle du simple désir ? Avions-nous seulement besoin d’en discuter aujourd’hui ? Je pouvais encore faire demi-tour… ou juste acheter ce dont j’avais besoin et m’en retourner, comme si de rien n’était.

    Le ciel sembla s’assombrir d’un coup et le tonnerre gronda. Levant les yeux vers les nuages, je n’eus pas à réfléchir plus longtemps. Si je voulais éviter de me prendre cet orage sur le coin de la figure, il me fallait passer la porte de chez l’apothicaire. Je finis donc par céder, sous la pression grandissante de ces pluies de plus en plus fortes.
    Quand j’ouvris la porte, le son caractéristique d’un carillon tintinnabula. L’apothicaire était donc prévenue de ma présence dans sa boutique.
    En attendant son arrivée, je furetais un peu dans le magasin, observant les bocaux, les plantes séchées et les pots contenants des ingrédients que je ne pourrais jamais trouver nulle part ailleurs. Enfin, si, j’aurais très bien pu aller chercher ailleurs ce dont j’avais besoin, mais je n’avais aucune envie de faire une telle infidélité à mon ancienne étudiante.

    Je me souvenais fort bien d’elle, en cours. Parmi des tas de jeunes imbéciles, elle était appliquée et travailleuse, curieuse et avide d’apprendre… Elle correspondait alors parfaitement à l’idée que je me faisais de ce que devait être une étudiante. Et puis, elle était si assidue qu’elle poursuivait régulièrement son apprentissage, en cherchant à en savoir toujours plus…
    Moi qui n’avais jamais voulu avoir de préférence parmi mes étudiants, il m’était impossible aujourd’hui de repenser à cette jeune fille sans être touché par son abnégation.
    J’avais appris, par après, que miss Malefoy cachait un lourd secret, une malédiction, en réalité, et j’avais fait tout mon possible pour lui venir en aide. Je n’étais pas un surhomme, mais je faisais ce que je pouvais, à mon niveau et avec les moyens dont je disposais…

    Quand j’entendis le bruit de pas de Zephir se rapprocher, venant de l’arrière-boutique, je me tins de façon à faire face à la demoiselle lorsqu’elle entrerait dans la pièce où je me trouvais.

    Un mois… d’un coup, cela ne me semblait pas si long… je savais que j’allais retrouver la radieuse et pétillante Zephir que je connaissais… et si elle ne l’était plus, j’osais espérer que je pouvais être à la hauteur pour lui rendre le sourire.


    « Mademoiselle Malefoy…» Je souriais. Je n’aurais pas pu faire autrement. Au fond de moi, cela me faisait plaisir de me trouver ici, et pas seulement parce qu’il était en train de pleuvoir à grands seaux au-dehors… J’étais heureux à l’idée de voir la jeune femme, simplement.

    Je n’avais pas besoin de beaucoup de choses et j’aurais sans doute tout aussi bien pu envoyer un hibou avec une liste de fournitures à me faire parvenir, mais j’avais préféré opter pour une solution moins impersonnelle, peut-être parce que, au fond, j’avais aussi juste envie de voir la jeune femme.
    Nous n’étions pas devenus si proches pour rien, elle et moi, et je songeais que nous ne pouvions pas non plus rester éternellement sans nous reparler… Il aurait été tellement dommage de perdre ce lien que nous avions, elle et moi.
    Je ne me confiais pour ainsi dire jamais sur ma vie privée… et c’était à cette jeune personne que j’avais ouvert mon cœur et mon histoire, c’était à elle que j’avais parlé de ma douleur intense et sans fin… Je ne lui avais, certes, pas tout raconté dans les détails, mais elle savait que j’avais beaucoup perdu et que je n’étais pas devenu tel que j’étais par ma simple volonté, je m’étais battu pour ne pas sombrer… comme elle-même avait dû se battre aussi de son côté.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 10 Oct - 19:47

Des miroirs dans la boue
Zephir Malefoy feat Phobos Asclépiades.

 




Boutique de l'Apothicaire │15h39 │ 5 jours avant la pleine Lune
Zephir aimait plus que tout l'été. Ce n'était pas pour le soleil, les températures estivales, les vacances ou autres festivités, non, elle appréciait cette période de l'année pour sa tranquillité. Terrée dans sa boutique, elle ne subissait pas les assauts constants de jeunes sorciers comme en automne et sa clientèle régulière était très souvent en congés. Zephir se retrouvait alors seule. Merveilleusement seule, entourée de fioles, potions, extraits de plantes, concoctions et autres merveilleux ingrédients. Cette plénitude était décuplée les jours de pluie comme aujourd'hui. Fenêtre ouverte, la jeune louve avait établi ses quartiers dans l'arrière boutique. De toute façon, par un temps pareil personne ne s'hasarderait à passer la voir alors autant en profiter pour refaire le stock de potions.
La table devant elle était envahie d'ingrédients divers et variés à tel point que même elle avait du mal à s'y retrouver. Heureusement que sa baguette était là pour l'aider. Trois chaudrons sur le feu, un énorme grimoire des concoctions magiques sur les genoux, Zephir était confortablement installée dans son vieux fauteuil, son renard blanc Oscar couché à ses pieds. Il lui suffisait de brefs mouvements de baguette ou de simples ordres pour que les gouttes glissent dans la mixture, que les pattes ou autres ailes se brisent et que les cuillères touillent. Une méthode peu conventionnelle mais si efficace !

Installée de la sorte, elle se souvint des remarques que lui avait fait son ancien professeur, Monsieur Asclépiades, ou Mister A comme elle s'amusait à l'appeler dorénavant. Ses réprimandes et sa surprise devant son système qu'il jugeait à l'époque peu sérieux et très approximatif la faisaient sourire. Aujourd'hui cela ne lui posait plus de problèmes du moment que le travail était bien fait. Cette simple pensée fit naître en elle un sentiment étrange : mélange entre gêne et plaisir. Par la barbe de Merlin, qu'est-ce qui pouvait bien la mettre dans cet état ? Pas facile de se lancer dans une séance d'introspection quand un rien venait la distraire. A peine essayait-elle de se remémorer sa dernière entrevue avec le professeur que la louve attirait ses pensées vers un autre sujet, puis un autre, puis un autre sans lui laisser de répit. Frustrée, Zephir finit par se résigner. C'était peine perdue. Elle ne faisait pas le poids face à elle et par chance, le carillon la rappela à l'ordre.

Un dernier regard à l'état de ses potions, un dernier ordre donné pour tout arrêter temporairement et la voilà partie en direction du téméraire de la journée. Un client en six heures, c'était tout à fait correct quand on y pense. La curiosité de découvrir le visage de celui ou celle qui avait bravé la pluie pour faire ses emplettes fut très vite remplacée par la surprise. Sous le choc l'espace de quelques secondes, Zephir était assaillie de brides de souvenirs. Un baiser langoureux. Des caresses osées. Une étreinte sensuelle. Le visage de Phobos. Voilà d'où lui venait ce sentiment étrange quand elle avait pensé à son ancien professeur. Comment en étaient-ils arrivés là ? Que lui cachait la louve ? Avec un peu de chance elle soutirerait quelques informations supplémentaires du professeur, jouant de son air assuré.
« Mister A. ! Que me vaut le plaisir ? » lança-t-elle avec le sourire. Certes elle était contente de revoir son ancien professeur d'université pour qui elle avait toujours eu beaucoup d'admiration et à présent de l'affection, cependant la sensation de passer à côté de quelque chose la perturbait.

Plus pour meubler son propre inconfort, elle s'empressa d'enchaîner tout en regagnant le comptoir, cherchant de cette façon à gagner du temps et mettre en même temps un peu de distance entre eux. « Très sincèrement je ne m'attendais pas à voir quelqu'un aujourd'hui. Vous êtes mon tout premier, et à mon avis, mon unique client pour la journée. » conclut-elle en se plaçant face à la caisse. A chaque fois que ses yeux se posaient sur la silhouette de son ancien professeur, des vagues de souvenirs la submergeait, fissurant toujours plus la façade assurée qu'elle affichait. Ce n'était pas la première fois que la louve lui cachait des choses, qu'elle agissait dans son dos, façon de parler. Alcool, proximité de la pleine lune : cocktail gagnant pour laisser libre court à des pulsions bien enfouies. L'embarras garanti pour la pauvre et « innocente » Zephir refaisant surface.

@destiny.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 10 Oct - 22:47
    Je n’avais pas mis les pieds dans cette boutique depuis un bon moment… pas au point d’en oublier l’odeur caractéristique, un mélange de parfums d’herbes et de décoctions en tous genres… J’aimais ce genre d’odeurs, elles avaient quelque chose de rassurant, parce qu’elles étaient connues et qu’elles se rappelaient à moi à l’instar d’un souvenir fugace comme un autre.
    Je n’avais pas été en contact avec la jeune apothicaire depuis plusieurs semaines… et si j’avais hésité à plusieurs reprises à lui envoyer un hibou, je m’étais chaque fois repris, jusqu’à ce jour où, n’ayant plus de racine d’asphodèle ni de poudre de valériane.
    C’était donc un besoin quelconque qui m’amenait, mais en chemin, je m’étais remémoré les moments que nous avions partagés la dernière fois, Zephir et moi, et je ne pouvais qu’en sourire.

    J’avais un peu de mal à me rappeler des détails qui nous avaient poussés dans les bras l’un de l’autre, toujours est-il que la soirée que nous passions ensemble, à converser autour de quelques verres, s’était terminée dans des draps.
    Alors, venir ici, après cette nuit-là… je n’y étais pas insensible. Il fallait reconnaître, aussi, que Zephir Malefoy était une jeune femme dotée de multiples attraits. J’avais appris à aimer parler avec elle, au fil du temps, alors qu’en cours, je me serais parfois contenté de la reluquer… Allez savoir ce qui s’était passé, à force d’insistance et de curiosité intellectuelle de sa part, la jeune fille qu’elle était alors avait réussi à éveiller en moi le désir de rester en contact avec elle. Nos échanges étaient toujours intéressants et enrichissants et, entre nous, j’y prenais vraiment plaisir. Jamais je n’aurais cru que je puisse tomber par hasard sur une étudiante comme elle : il n’y en avait pas deux pareilles.

    C’était ce genre de rencontre qui me confortait dans mon choix de laisser tomber, en partie, le bistouri pour consacrer une bonne partie de mon temps à l’enseignement. Il m’avait fallu un certain temps pour m’adapter à cette vie professionnelle, mais je ne regrettais pas. J’étais bien plus pénard dans ce rythme de vie, puisque donner cours était pour moi bien moins stressant que de sauver des vies à chaque minute qui passait. Je n’avais pas réussi à quitter Sainte-Mangouste tout à fait, m’y résoudre n’était pas à l’ordre du jour.

    Au fur et à mesure que mes pensées allaient et venaient, le temps avait passé et Zephir avait fait son apparition, toujours aussi rayonnante et charmante. D’elle émanait quelque chose qui me semblait ne pas être qu’une simple affaire de phéromones.
    Je lui souris en entendant ce drôle de surnom dont elle m’avait affublé il y a de cela quelque temps déjà.
    J’étais donc son premier client de la journée ? voilà qui était très étrange… l’apothicaire du Chemin de Traverse jouissait d’une réputation qui la précédait : rapide, efficace, serviable… Il était donc impossible que cet état de fait soit autre chose que le fruit du hasard à mes yeux.


    « Si je suis le seul client de la journée, je vais tâcher d’être à la hauteur de cela et faire en sorte que vous ne perdiez pas votre journée. »

    L’heure n’était pas venue de refaire tout mon stock, mais si cela pouvait faire plaisir à la jeune femme, je pouvais bien prendre une commande un peu plus importante que celle que j’avais prévue au départ.
    Je m’appuyais sur le comptoir comme je l’avais fait, un mois auparavant, quand nous avions consommé assez d’alcool pour ouvrir nos cœurs. Encore aujourd’hui, j’avais du mal à réaliser tout ce que j’avais pu confier à Zephir.


    « Comment allez-vous, Zephir ? » Je l’avais toujours vouvoyée, je ne me voyais pas me mettre à la tutoyer maintenant… et même si le sujet me brûlait les lèvres, je ne me voyais pas briser la glace brusquement.

    J’avais repensé plus d’une fois à cette nuit-là. En y songeant, je m’étais retourné la situation mille et une fois dans la tête. L’alcool aidant, ce soir-là, nous ne nous étions pas vraiment posé de questions… Était-ce simplement une conséquence d’un excès d’alcool qui nous avait poussés à coucher ensemble ? Je n’étais pas certain de connaître la réponse. Il m’était déjà arrivé plusieurs fois de coucher avec des étudiantes ou d’avoir juste envie d’elles… mais avec Zephir, ce n’était pas la même chose. Je ne me sentais pas comme d’habitude… comme s’il me fallait mettre des mots sur ce qui s’était passé…


    « On peut discuter un peu ? » Voilà, j’allais vite être fixé. Et je préférais cela.
    Quand il se passe quelque chose de charnel entre deux adultes consentants qui vont être amenés à se voir plus ou moins régulièrement, il est normal et logique de mettre les choses au clair.


    « J’aurais peut-être dû vous rendre visite plus tôt, Zephir, je me rends compte que j’ai laissé passer trop de temps avant de venir. »

    Cela ne changeait, au fond, pas grand-chose à la situation, mais depuis un mois, je ressentais le besoin de venir et, jusqu’à aujourd’hui, je n’avais pas eu le courage de me rendre chez l’apothicaire.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 28 Oct - 18:07

Des miroirs dans la boue
Zephir Malefoy feat Phobos Asclépiades.

 




Boutique de l'Apothicaire │15h39 │ 5 jours avant la pleine Lune
La mémoire et Zephir ça faisait deux. Depuis sa transformation, la jeune femme avait longtemps perdu pied, errant entre réalité et fiction. C'était la louve qui faisait sa loi, s'imposait sur le mental de la sang-pur et contrôlait ses moindres faits et gestes. Rien de plus facile que de dominer, façonner et convaincre un esprit aussi malléable que le sien. Le père Malefoy lui avait déjà sacrément mâché le travail il faut dire. Elle n'avait eu qu'à poser ses valises et prendre possession des lieux. Rien de bien étonnant donc de constater chez elle des pertes de mémoire, un changement brutal dans sa personnalité ou bien encore un discours incohérent. Zephir alternait entre la personnalité de la louve et la sienne. Deux mondes diamétralement opposés s'affrontant dans un seul et même corps frêle. On comprend mieux que certains la croient bipolaire...

Ces pertes de conscience passagères bien souvent au bénéfice de la jeune femme, la mettaient parfois dans des situations fort gênantes comme c'était le cas à présent. Assaillie par les bribes de souvenirs, Zephir tentait de remonter le fil de ce qui lui semblait être un mauvais tour de la louve. Comment par la barbe de Merlin aurait-elle pu se livrer à des actes de la sorte avec son ancien professeur ?! Elle qui avait toujours admiré Phobos, le voyant comme un puit de savoir auquel elle adorait étancher son insatiable soif de connaissances, concevoir que de telles choses avaient pu se produire entre eux ça faisait beaucoup à digérer. Fidèle à elle-même, l'héritière Malefoy s'empressa donc de parler, histoire de ne surtout pas se faire démasquer. Il fallait garder la face, ne surtout pas lâcher prise, quitte à faire appel à sa nature lycanthrope pour l'instant aux abonnés abscents.

« Si je suis le seul client de la journée, je vais tâcher d’être à la hauteur de cela et faire en sorte que vous ne perdiez pas votre journée. »
Un léger sourire vint animer ses lèvres, jetant un nouveau coup d'oeil au déluge qui avait lieu derrière les épais carreaux de son échoppe. Qui voudrait mettre le nez dehors par un temps pareil, surtout pour venir chez l'apothicaire ? Des circonstances qui étaient bien loin de déranger Zephir, trouvant toujours quelque chose à faire de ces temps morts à la boutique. Pour être tout à fait honnête, elle aurait même préféré être littéralement débordée, que les lieux soient noirs de monde, qu'un imprévu pointe le bout de son nez du moment que ça pouvait lui éviter une éventuelle discussion « sérieuse » avec son ancien professeur. Elle redoutait qu'il faille parler de cette nuit dont elle n'avait qu'un vague souvenir.
« Comment allez-vous, Zephir ? » Le plus naturellement du monde, elle haussa légèrement les épaules en s'asseyant sur la chaise haute, gardant ainsi une certaine distance avec Phobos. Si Zephir n'avait jamais été douée pour mentir, le lycan, lui, excellait dans la tromperie. « Je n'ai pas à me plaindre... J'ai récemment reçu une livraison absolument fabuleuse en direct d'un élevage de dragons, on a reçu une commande avec des potions relativement complexes pour l'hôpital Sainte-Mangouste et je continue mes expérimentations... Et vous ? Pas trop ennuyé par les vacances ? » Il lui fallait apporter un maximum d'informations susceptibles de l'intriguer pour espérer diriger son attention sur un domaine qu'elle maîtrisait et qui n'allait pas la mettre dans l'embarras. Le boulot. Il n'y avait rien de mieux ! En grande perfectionniste, elle était capable de discuter des heures durant de concoctions, potions, onguents, ingrédients, plantes... Un sujet qu'elle savait intéressant aux yeux du professeur. Malheureusement pour elle, il n'avait pas la même vision pour leur entrevue.
« On peut discuter un peu ? »

Merde.
Presque automatiquement, l'instinct prit le dessus. Il n'était plus question de laisser Zephir gérer la chose. Adieu embarras, bienvenu confiance ! Un bref haussement de sourcil vint animer son visage alors qu'elle prenait un air surpris face à cette demande qui semblait sortir de nulle part. Le plus naturellement du monde, elle répliqua donc, ne cachant pas sa surprise feinte à merveille. « Bien sûr, de quoi souhaitez-vous parler ? » La formulation, le ton employé, voilà autant d'éléments sur lesquels elle pouvait s'appuyer pour justifier son étonnement. À présent, tout n'était plus que calcul, simulation, crédulité apparente. On n'était certes qu'à cinq jours de la pleine lune mais le lycan venait de se réveiller face au stress engendré par la situation. La pauvre petite Zephir n'aurait pas pu tenir bien plus longtemps sans son aide. « J’aurais peut-être dû vous rendre visite plus tôt, Zephir, je me rends compte que j’ai laissé passer trop de temps avant de venir. »
Un nouveau froncement de sourcil et voilà qu'elle se levait de sa chaise, ouvrant son livre de commande qui se trouvait sur l'étagère dans son dos et feuilleta l'ouvrage avant de s'arrêter sur une ligne. Son regard accrocha à nouveau celui du professeur. « Trop de temps ? Votre dernière commande remonte à un mois et demi. D'ordinaire vous ne passez à la boutique que tous les deux mois ou bien s'il vous manque quoi que ce soit on reçoit un hibou de votre part. Vous aviez besoin de quelque chose de spécifique ? Votre hibou se serait perdu ? » C'était presque jouissif. A jouer la surprise, plongée dans ses lignes de commandes, dans sa logique commerciale, elle réussissait presque à se convaincre qu'elle ne voyait pas de quoi il voulait parler. La simulation ultime. La perfection presque tangible. Tout était bon pour éviter ce sujet qui lui semblait important d'aborder. « Ah ! Mais j'y pense. Peut-être que mon patron vous a parlé de notre fameuse livraison de larmes de dragon ! Laissez-moi vous chercher ça, vous allez être surpris par la qualité ! » Aussitôt dit, aussitôt fait, elle disparu dans l'arrière boutique pour revenir quelques instants plus tard avec une minuscule fiole qu'elle lui mit sous le nez. Avec une telle distraction elle espérait qu'il se résonne à parler de choses plus légères.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 28 Oct - 22:13
J’étais censé acheter quelques petites choses, mais si j’étais venu en personne, c’était pour une toute autre raison. Tout simplement, après un mois sans nouvelles de la jeune femme, je commençais tout de même à me demander si je n’avais pas merdé quelque part.
Quand je la vis sourire, je sus immédiatement que ce n’était pas le cas, que la demoiselle ne m’en voulait pour rien et que je pouvais donc essayer de discuter avec elle comme nous l’avions si souvent fait.
Je n’avais pas souvent de relation spéciale avec les étudiants, tout simplement parce que la plupart d’entre eux n’avaient pas le moindre intérêt : ils étaient maladroits, bêtes et immatures. Surtout les étudiants de sexe masculin, mais ça, c’était habituel. Il fallait toujours un peu plus de temps aux garçons pour acquérir une certaine conscience et une certaine notion de la responsabilité. Quant aux étudiantes… celles qui m’intéressaient n’étaient souvent que des jolies filles, et je me fichais pas mal de ce qu’elles pouvaient dire ou penser.
En réalité, Zephir avait toujours été à part. Il arrivait, une fois de temps en temps, que parmi le lot d’étudiants imbéciles se cachât une perle rare. Miss Malefoy était de ces perles. Intelligente, curieuse, avide d’apprendre et d’une persévérance sans faille. A coup sûr, si j’étais passé à côté d’elle sans la remarquer, elle m’aurait couru après pour me poser des questions pratico-pratiques sur un sujet d’étude ou un autre.

Ne sachant pas trop par où commencer, je m’étais dit que j’allais être comme d’habitude, le quinquagénaire poli et bienveillant qu’elle connaissait.
« Il faudra que vous me montriez tout cela ! Je suis toujours curieux de découvrir les avancées de vos recherches… » Des vacances ? moi ? Ah oui, en effet… « Après l’attaque du Ministère, il a fallu un petit temps pour qu’on puisse nous enlever les fameux bracelets inhibiteurs de magie. J’ai dû vivre comme un moldu pendant plus de deux semaines. » J’eus un sourire un peu bizarre. « C’était un peu comme partir en vacances en camping quand on est habitué au luxe et aux serviteurs, en quelque sorte. »

Avec tout ça, évidemment, j’avais passé une bonne partie de mes vacances à étudier ces fichus bracelets, en espérant pouvoir briser leur effet dès que les moldus reviendraient à la charge. Mais ce n’était pas si évident que cela et, même si nous étions une équipe de quelques éminents sorciers, il n’avait pas semblé possible de trouver une parade idéale, chacune de celles que nous envisagions comportant des inconvénients plus ou moins importants.

Mais il fallait qu’on parle. Après ce qui s’était passé, il fallait bien, à un moment donné, prendre les choses en main et se poser les bonnes questions pour aboutir à des conclusions pleines de bon sens… Cependant, ma jeune amie embrayait sur des sujets de conversation qui ne faisaient que m’éloigner de la raison pour laquelle j’étais là, au départ.
J’entrais donc dans son jeu, en me disant que j’arriverais bien à aborder la question plus tard, mais que ce n’était peut-être juste pas le moment, pour l’instant. Zephir me parlait comme si j’étais un simple client habitué. Comme s’il ne s’était rien passé. Je ne savais pas exactement si cela signifiait que le sujet était clos avant même d’avoir été abordé ou si elle comptait éluder mes questions avant même que je ne les pose.
Je la regardais donc s’affairer dans son registre, les bras croisés sur mon torse, comme si j’attendais juste qu’elle ait terminé.


« Zephir… Je n’avais pas envie d’envoyer Hermès. » Déjà parce que mon hibou avait un sacré caractère et qu’il n’aurait tout simplement pas daigné accepter de transporter un parchemin par du temps pareil, ensuite parce que j’avais envie – ou besoin, je ne savais pas trop – de venir moi-même.

« Je vous en achèterai sans doute, surtout si elles proviennent de ce fameux élevage… » Et voilà, la jeune femme venait de s’éclipser dans l’arrière-boutique, m’abandonnant dans le magasin comme un pauvre type perdu.
Néanmoins, la demoiselle ne tarda pas à revenir, m’agitant sous le nez une fiole bleutée qui semblait luire comme un trésor. Je tendis la main pour la prendre.
« Ce sont celles d’un magyar à pointes ? »

Devant pareil trésor, n’importe quel médicomage aurait littéralement fondu sur place. La rareté des larmes de dragons était telle que je tenais une véritable fortune entre les mains. Cette minuscule fiole avait autant de valeur que deux mois de salaire d’un secrétaire au bureau des aurors. Et elle ne devait pourtant pas contenir plus de cinq ou six larmes des grands reptiles.

Je restai quelques instants comme interdit. Méritais-je seulement de tenir un tel trésor ? J’avais, certes, une très bonne opinion de moi-même, mais là, il s’agissait de quelque chose de bien trop précieux.
Je finis par déposer la fiole dans les mains de miss Malefoy, non sans lui effleurer la peau au passage, évidemment, c’était l’occasion rêvée d’amener le sujet.


« Cela vous dérange si on s’occupe de mes achats après ? » J’avais plongé mes yeux couleur havane dans son regard juvénile.

Avec les années, j’avais un bon entrainement pour la gestion de mes pensées. Occlumens, j’étais capable de fermer mon esprit et de rester concentré sur ce qu’il fallait, quand il le fallait. Mon père m’avait enseigné cela il y a bien longtemps et je m’en servais plus ou moins régulièrement, encore aujourd’hui.
Je n’avais pas lâché la main de la jeune femme et je ne la quittais pas du regard. Je ne savais pas comment commencer la conversation, mais il le fallait bien.
« Zephir, je ne peux pas faire comme s’il ne s’était rien passé. Pas avec vous. »

Avec toutes les autres, je m’en foutais, vraiment, mais pas elle. Cette jeune fille était différente, elle avait acquis mon respect. Alors, je me sentais un peu dans l’obligation de venir lui exprimer mon point de vue sur tout cela et sur tout ce que nous nous étions dit ce soir-là où tout avait basculé.

« Vous m’en voulez encore ? » Je supposais, à tort ou à raison, que son attitude ultra professionnelle dénotait une certaine rancœur à mon égard. Si elle m’en voulait, cela justifierait tout, n’est-ce pas ? Elle me voyait sans doute comme un type qui avait profité de la situation, simplement.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Revenir en haut Aller en bas
Des miroirs dans la boue [Ft. Zephir T. Malefoy]
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-