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Phantom of the hospital - Euxi :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Euron O. Carrow
Euron O. Carrow
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Mar 28 Fév - 20:25





Phantom of the hospital
The gates of time have opened,
Now, it's chains are broken.
An ancient force unleashed again
 



☾☾ Sous-sol de Sainte Mangouste - mois d'août - 22h

Euron Carrow n’avait pas levé la tête depuis des heures de ses dossiers de gestion administrative. Assis à son imposant bureau d’un bois d’ébène finement ouvragé et éclairé par des lanternes magiques qui flottaient dans l’air, il refermait les dossiers traités un par un. Être à la tête de l’hôpital Sainte Mangouste demandait une implication hors norme. Pilotage des projets, encadrement des services économiques, logistiques, financiers et les ressources humaines… C’étaient là des tâches bien éloignées de sa vocation première : la médicomagie. Dire que cela lui manquait n’était pas une hérésie. C’était pour cela qu’il s’octroyait le droit, lorsqu’il en avait la possibilité, de s’occuper de certains cas ou bien de personnes qu’il connaissait comme Jaeden Evans ou cas exceptionnel, Kesabel Greyback. Le danois avait beau être peu friand de chaleur humaine, il n’en demeurait pas moins qu’il était lui-même humain après tout. Puis la médicomagie avait ce don de lui faire ressentir le frisson du challenge et la pleine et entière satisfaction du succès de la rémission d’un patient. Il ne regrettait pas sa nomination en tant que Directeur, loin de là. C’était un défi de taille qu’il prenait plaisir à relever mais la part administrative pure n’était pas vraiment sa partie préférée.

Le dernier dossier concernant le budget de l’équipement médicomagique du service des Urgences venait enfin d’être traité et bouclé. La sphère lumineuse magique qui se tenait artistiquement au-dessus d’un artefact taillé dans un cristal noir et qui ressemblait à une main vacilla lors de la clôture un peu vive du dossier. Le Carrow se redressa dans son large fauteuil de cuir noir capitonné de clous dorés en reposant sa tête en arrière. Tendant sa senestre, il cueillit la tasse de thé -encore fumante grâce à un sortilège qui l’empêchait de refroidir- près de lui pour la porter à ses lèvres. La force des saveurs du thé noir dans sa bouche était un délice. Un moment de réconfort bien mérité. Levant son regard vers les hautes fenêtres que les lourdes tentures de velours d’un bleu nuit encadraient, il voyait le jour décliner et les derniers rayons de soleil peindre sur la toile céleste un tableau fardé d’une myriade de nuances. Les yeux dans le vague il pensa qu’il allait pouvoir rentrer chez lui, dans son appartement londonien et passer la soirée au calme devant un bon livre avant d’aller se coucher.

_ Quel programme Carrow… Ironisa-t-il pour lui-même. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas accordé un moment de répit ou une simple distraction. Il s’était tellement focalisé sur sa carrière qu’il s’était interdit bien des plaisirs et à certains moments, lorsque le son du silence se faisait assourdissant autour de lui, alors parfois, il devait l’avouer, il regrettait cette solitude. Avoir une femme n’était pas une priorité administrative, pourtant, sentimentalement -et il se surprenait lui-même à ressentir de telles choses- cette place manquait un peu finalement.
Le son de la tasse de thé rencontrant le bureau se fit bref et lourd. Son regard bleuté se plissa, une ombre y passant et sembla ne plus vouloir s’en aller. Il avait bravé le souhait de son père en refusant le mariage, en refusant d’avoir des enfants et maintenant le sang-pur en ressentait une quelconque fâcherie ? Quelle absurdité !! Quelle absurdité… Ses yeux se sont clos et sa tête se baissa avec lassitude. Les murs qu’il avait levé autour de lui le rendaient intouchable et ce de nombreuses manières.

Deux coups vifs portés contre sa porte le tirèrent de ses sombres pensées et il en fut soulagé. Sans qu’il n’ait le besoin de prononcer le moindre mot, la porte se déverrouilla dans une kyrielle de cliquetis pour s’ouvrir sur Arnold, le responsable de la sécurité de l’établissement. Euron, bien qu’il se tînt à bonne distance derrière son bureau au centre de la grande pièce, vit immédiatement que les traits du gardien semblaient tirés d’inquiétude. Le Directeur enjoignit son employer à approcher tandis que ce dernier, visiblement peu à l’aise, se racla brièvement la gorge.

_ Monsieur Carrow, nous rencontrons un incident dans les étages inférieurs.

Euron n’aimait pas vraiment ce genre de nouvelle. Les incidents devaient être jugulés rapidement pour ne pas devenir de véritables gros problèmes. Mais il se rendait compte que si son employer était venu jusqu’ici, c’était parce que la situation lui avait échappé et ça… c’était inquiétant.

_ Je vous écoute.

_ Un individu s’est présenté à l’accueil pour être pris en charge par les urgences mais peu de temps après, il a disparu. Les agents de la sécurité l’ont cherché partout mais ils se sont fait agresser et ont été retrouvés inconscients vers l’entrée des étages inférieurs.

_ Vous voulez dire, au service de médecine légale ?

_ Non monsieur, encore plus inférieur…

Carrow tiqua. Il y avait plusieurs niveaux de sous-sol il est vrai… mais à part celui de médecine légale, aucun n’était plus utilisés. Il s’agissait davantage de couloirs obscurs et de certaines salles où demeuraient des archives centenaires datant de la création même de l’établissement. Personne n’y mettait jamais les pieds car les gens étaient facilement impressionnés par le peu de luminosité, les sons parfois étranges qui s’élevaient et également par les légendes horrifiques qui traînaient sur le sujet.

_ Je vois. Le Directeur se redressa avant de quitter son large fauteuil. Il attrapa sa baguette avant de la glisser dans la poche arrière de son pantalon pour faire le tour de son bureau et se diriger vers le chef de la sécurité. Allons-y. Tant pis pour le livre.

Ils prirent l’ascenseur jusqu’au premier sous-sol, le niveau de médecine légale. A cette heure-ci, les couloirs étaient très peu fréquentés sinon déserts. Les quelques personnels qu’ils croisèrent saluèrent leur employeur avant de vaquer à leurs occupations et de disparaître. Ce niveau, à la froideur ambiante indéniable, était déjà relativement déstabilisante pour une personne sensible ou les non-initiés. Carrow lui n’en sentait ni gêne ni plaisir car il n’envisageait pas cet hôpital de façon sentimentale, quand bien même il en prenait grand soin.

Le gardien tendit le feuillet à son supérieur, qui se trouvait être la feuille de visite.

_ Thomas Anderson. 38 ans. S’est présenté aux urgences à 18h pour des maux de tête et des douleurs intercostales. Souffre manifestement d’hallucinations auditives et visuelles. Sa lecture prit fin et il fronça les sourcils. Cette brève feuille de route n’annonçait rien de bien rassurant. Il ignorait tout de cet homme et s’il était en délire il pouvait clairement représenter une menace pour lui-même et pour les autres.

_ Monsieur Anderson a-t-il un dossier médical ?

_ On en n’a pas trouvé monsieur. Mais si vous me permettez monsieur Carrow, je suis certain de l’avoir déjà vu dans l’coin, mais y a longtemps.

Euron lui jeta une œillade de biais. Si Anderson était déjà venu, celui signifiait forcément qu’il avait un dossier médical. Le fait que les médecins présents ne l’aient pas trouvé n’était pas normal.

_ Avez-vous déjà prévenu les autorités ?

_ Négatif monsieur. Je préférais vous en informer avant de prendre une décision. Brave fonctionnaire. Une toute autre réponse de sa part aurait été fort peu appréciée… et c’était un euphémisme. C’était à lui de prendre ce genre de décision et pour l’instant, il était encore en pleine réflexion.

Ils traversèrent un dédale de couloirs biscornus avant de se retrouver face à une grande porte où deux hommes de la sécurité se tenaient de part et d’autre, manifestement très nerveux. Cela n’était pas chose commune pour eux de croiser Euron et le regard de l’un d’eux s’attarda sur le Directeur, constatant son apparente décontraction. Bien qu’il portât un pantalon de costume, aucune veste ne le parait et le dernier bouton de sa chemise blanche était ouvert sur son cou large.

Ils le saluèrent chacun leur tour et Euron les observa un instant silencieusement avant de finir par prendre la parole.

_ Messieurs. Avez-vous vu ou entendu notre homme ?

Les deux gardes semblèrent devenir livides et le Carrow leva un sourcil interrogateur.

_ Monsieur Carrow… on a entendu des bruits mais… ça n’avait pas l’air humain.

Euron dut se contenir pour ne pas lever les yeux au ciel ou afficher un air méprisant. Ces légendes absurdes sur une malédiction quelconque avait le don de le fatiguer au plus haut point. Ce n’était pas tant le fait que cet étage pouvait en effet être maudit qui lui posait problème -ils étaient dans le monde magique après tout, tout cela était fort possible- mais c’était davantage que des hommes censés assurer la sécurité d’autres personnes cèdent à la panique juste par la crainte de percevoir quelque chose d’inhabituel. Ce manque de sang-froid le consternait mais il s’occuperait de ce problème plus tard.et aux prochains recrutements, il savait déjà quel type d’épreuve il ajouterait dans sa liste. Mais un problème à la fois.



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EURON O. CARROW


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Alexis Fawley
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Mar 7 Mar - 20:52
Phantom of the hospital
Tréfonds de Sainte-Mangouste, Août 2021 || EUXI III

Procrastiner ne faisait pas partie du vocabulaire du Dr Fawley. Plutôt habituée à faire ce qu’il y avait à faire quand il fallait le faire, Lexi était plutôt de ceux qui avalaient les heures supplémentaires et qui tardaient le soir afin d’achever les tâches qui les incombaient. C’était le cas de beaucoup de médicomages, mais probablement encore davantage pour les chefs de service sur qui la pression des résultats retombaient souvent même si Lexi sentait une amélioration légère mais néanmoins notable de cette pression depuis le changement de direction opéré en début d’année. Il fallait dire que faire des économies dans le domaine de la santé relevait du miracle et les coupes budgétaires de l’an passé n’avaient pas vraiment aidé les équipes à donner le meilleur d’eux-même et à s’impliquer dans la vie de l’hôpital. Heureusement, les choses bougeaient et si les chefs de service ne pouvaient pas obtenir la Lune, avec les justifications nécessaires et des dossiers savamment préparés, il arrivait parfois qu’ils obtiennent de belles surprises. Lexi avait par exemple pu recruter -enfin- cet assistant qu’elle réclamait depuis des mois et avec lui, la dynamique de travail s’était rapidement bien installée. D’une nature très semblable à celle de la jeune femme, il avait compris où se situait sa place et où les limites de son intervention se faisaient. Cela faisait longtemps que Lexi n’avait pas pu se reposer en partie sur quelqu’un, sa fiabilité et sa rigueur avait rapidement impressionné la médicomage. Le recrutement en amont par Euron avait porté ses fruits et Lexi le soupçonnait d’ailleurs de l’avoir sélectionné en pensant au profil qui compléterait suffisamment celui de Lexi pour qu’elle daigne le laisser devenir un élément indispensable dans sa recherche clinique. Peu importait en réalité, cela fonctionnait professionnellement, Sylvan avait trouvé sa place dans l’équipe, c’était le principal.

Lexi bailla allègrement face aux résultats des dernières analyses des patients de son étude. Sa main cherche à tâtons sa tasse de café pour la porter à ses lèvres, ne voulant pas quitter des yeux le tableau qu’elle lisait, de peur de s’endormir devant. Alors qu’elle tentait de trouver une corrélation entre les gènes des patients et le composant H235 injecté la semaine passée, Sylvan réapparut dans la pièce et sa démarche fut suffisamment inhabituelle pour que Lexi relève la tête ; ses yeux se posèrent sur lui alors qu’un pli soucieux s’était créé sur son front. Sylvan avait revêtu sa tenue civile et ne portait plus sa blouse, signe qu’il avait fait demi-tour après un passage aux vestiaires ; elle le regarda fermer la porte comme s’il désirait ne pas être entendu alors que le service était vide de tout autre médicomage. « Alexis. » Il était bien l’un des seuls ici à oser l’appeler par son prénom, preuve en était que leur collaboration fonctionnait. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Ne l’avait-elle pas congédié il y avait de cela trente bonnes minutes ? Que faisait-il encore là ? « Anderson. Il est là. » La jeune femme se releva aussitôt et se rapprocha de lui : « Tu l’as vu ? Tu es certain ? » demanda-t-elle, prenant soudainement la mesure de ces simples mots. Il se contenta d’hocher la tête avant d’ajouter : « L’équipe de sécurité est déjà en train de le chercher, il a attaqué certains membres du personnel et quelques patients. J’ai vu le chef de la sécurité se diriger vers le bureau de Carrow, ça sent mauvais. » Lexi avala sa salive. « Tu t’es occupé de ce que je t’avais demandé ? » Elle n’eut pas besoin d’expliciter ses propos, elle parlait évidemment de la fois où elle lui avait demandé de détruire les données expérimentales et de recherche qu’ils avaient recueillis sur lui. Anderson était en réalité bien connu de l’hôpital et faisait partie des patients qui s’étaient portés volontaires pour les recherches de Lexi. Toutefois, Anderson avait menti sur ses antécédents familiaux et la réaction à l’injection du produit avait été des plus… inattendues. Faisant disparaître les traces de son passage, Lexi s’était alors assurée qu’il ne puisse rien révéler de tout cela en oubliettant l’homme afin qu’il ne puisse pas trahir leur secret. Sans femme, sans famille, qui aurait bien pu deviner qu’il avait fait parti d’un groupe test ? Mais préférant couvrir ses arrières, elle dit : « Il faut le retrouver avant eux. » Faire disparaître le corps ? Pourquoi pas. Sylvan faisait partie des Mangemorts et elle le savait enclin à détourner les règles, voilà pourquoi elle l’appréciait, en dehors de ses compétences indéniables dans la recherche médicomagique. « Je ne sais pas où il a pu se rendre. » Ils quittèrent le bureau de la cheffe de service ensemble et prirent la direction des urgences, dernier endroit où Anderson avait été aperçu. Avant qu’ils n’atteignent les ascenseurs, Lexi entendit la voix d’Euron et intima à Sylvan de se dissimuler derrière un renfoncement pour capter un bout de leurs conversations. Ils savaient déjà que le dossier d’Anderson avait été subtilisé. Merde. Une fois Carrow et l’autre homme hors de portée, Lexi se tourna vers son assistant : « Je vais les suivre et tenter de proposer mon aide. Ils semblent penser qu’il s’est dissimulé dans les archives, peut-être même plus bas. Fais le tour par le service mortuaire et descend vers les anciens monte-charges et vois si tu le trouves avant nous. Je vais essayer de les retenir. » L’astuce était double. Sylvan n’était pas occlumens, il ne savait pas fermer son esprit. Non pas que Lexi soit une experte en la matière mais elle avait des rudiments que Sylvan ne possédait pas et elle saurait si Euron tentait de pénétrer dans sa tête, même s’il n’avait jamais tenté de le faire depuis cette fois-là. Sylvan ne posa pas de question et fit ce qu’elle lui demandait tandis qu’elle s’élançait à la poursuite des deux hommes.

Les couloirs qui menaient aux services inférieurs étaient d’une impressionnante froideur et même Lexi se surprit à frisonner, elle pourtant si habituée aux températures extrêmes de son service. Elle suivit au loin la faible lueur que dégageaient les baguettes de ceux qu’elle poursuivait et arriva derrière eux pile au moment où les deux gardiens prenaient la parole. Pas l’air humain? Que voulaient-ils dire ? Se pourrait-il qu’Anderson ait eu une réaction encore plus violente que celle qu’elle avait elle-même observée ? Cela ne pouvait être vrai. Elle leva sa baguette qu’elle alluma pour signaler sa présence et dit le plus naturellement du monde : « Messieurs. Que se passe-t-il ? S’agit-il d’une réunion top secrète dans cette partie pourtant inoccupée de l’hôpital ? J’ai vu de la lumière, j’ai cru qu’il y avait un problème. » Lexi se tourna vers les deux gardes qui réexpliquèrent avoir cru entendre des bruits et Lexi fit mine d’arquer un sourcil. « Un bruit vous dites ? »  Elle les scruta attentivement tandis qu'ils ne semblaient guère pressés de s'élancer dans la recherche de ce fameux bruit. Même en sachant de quoi il en retournait, Lexi fut impressionnée par leur médiocrité et leur manque de courage. Cela ne cassait pas trois écailles à un dragon.

Elle se tourna vers Euron, posant véritablement les yeux vers lui pour la première fois depuis son arrivée. Elle ne l’avait pas vraiment revu depuis l’opération de Kesabel et même si Lexi s’était sentie en position de faiblesse face à lui, elle avait depuis pris conscience qu’il avait également montré des signes de vulnérabilité durant celle-ci, même si à ce moment-là, elle était bien trop inquiète pour Kesabel pour s’en rendre compte. Il lui avait montré un autre visage ; il l’avait appelé par son surnom, ils s’étaient tutoyés l’espace d’un court instant. Ces éléments semblaient peut-être à peine palpables et risibles pour tout un chacun mais pour une personne aussi fermée que la jeune femme, c’était une évolution notable. Il l’avait aidé à sauver leur ami commun et cela avait malgré eux tissé un lien profond entre eux, qu’elle ne parvenait pas encore à définir. Était-ce de la reconnaissance ? De la confiance ? Elle n’en savait rien du tout, c’était encore bien trop tôt pour le dire. « Je peux apporter mon aide. Je pense que ma baguette pourrait vous être utile. » dit-elle sur un ton teinté par un poil d'impertinence et de quolibets, compte-tenu de l'apparente angoisse du personnel déjà sur place. Toutefois, la proposition de Lexi était inhabituelle et seul quelqu’un qui la connaissait vraiment saurait déceler que si elle tentait de s’inviter dans les recherches sans s’imposer, c'était parce qu'elle était impliquée. Euron en était-il capable ? Ils se parlaient rarement en dehors du travail mais il avait eu accès à des parties d’elle qu’elle dissimulait avec une profonde inflexibilité. Pour autant, cela paraissait évident pour ses proches, Lexi n'offrait ses services que si cela lui rapportait quelque chose, sinon, cela n'avait aucun intérêt. Elle se fichait bien des soucis des autres. Par ailleurs, elle avait ce tic au visage, au dessus de sa paupière, qui s'installait lorsqu'elle était inquiète ; tout cela était des signes, des signes qu'elle n'était pas là par hasard. « C'est assez rare qu'on ose de rendre plus loin que mon service. » commenta-t-elle, comme pour tenter de rationnaliser sa requête.

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Euron O. Carrow
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Jeu 9 Mar - 16:09






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☾☾ Sous-sol de Sainte Mangouste - mois d'août - 22h

Le début de la conversation ne lui plaisait pas. Tout cela était beaucoup trop vague, beaucoup trop incertain… les données qu’il avait récoltées étaient maigres et il avançait à l’aveugle. Clairement, cette situation ne sentait pas bon et cela l’exaspérait au plus haut point. Agir sans savoir où il mettait les pieds n’était ni prudent, ni intelligent et il y avait du fait peu de chance que leur intervention se révèle efficace. Le danois sentit une tension naître dans son ventre, celle de la contrariété. Il détestait l’ingérence et faire appel au Ministère pour régler cette histoire n’était pas une bonne chose. Non seulement il n’aurait plus aucun contrôle sur la situation et serait en plus soumis au jugement des hautes sphères qui, il le savait, seraient impitoyables, quand bien même il avait nombre de hauts fonctionnaires comme amis. Il voyait de là déjà la scène… comment avait-il pu laisser un dossier disparaître ? Son équipe manigançait donc dans son dos ? Cette trahison était un manque criant de jugement voire de compétence… A ces pensées, la tension dans ses tripes grandit jusqu’à se muer en une colère sourde mêlée à de la frustration. Mais avait-il le choix ? Euron Carrow n’était pas couard pour un sous mais pas inconscient non plus. Mettre en péril la vie de ses hommes dans une opération dont il ignorait tout…

Le Directeur de Sainte Mangouste ferma un instant ses yeux bleus en prenant une profonde inspiration. Son exaspération put se ressentir dans le souffle qui suivit puis il leva ses paupières, déterminé. Tant pis, il assumerait et tenterait de sauver ce qui semblait être une cause perdue.

_ Arnold, vous allez… Commença-t-il avant d’être interrompu par une voix qui venait de derrière lui et qu’il connaissait bien.

Lexi a écrit:
« Messieurs. Que se passe-t-il ? S’agit-il d’une réunion top secrète dans cette partie pourtant inoccupée de l’hôpital ? J’ai vu de la lumière, j’ai cru qu’il y avait un problème. »

Euron observa la jeune femme un instant. Ils ne s’étaient pas vraiment revus depuis leur intervention sur Kesabel et n’avaient pas non plus parlé. Il ignorait comment elle avait vécu cette situation dans laquelle ils s’étaient retrouvés et comment elle le percevait à ce jour. Pas que cela ait la moindre importance à vrai dire. Carrow n’avait pas besoin qu’on l’aime et ne s’inquiétait pas non plus qu’on puisse le détester. Tout ce qu’il souhaitait, c’était que chacun garde sa place avec l’efficacité qu’il requerrait de ses agents. Mais en réalité, il sentait bien que ce n’était plus vraiment le cas avec la médicomage. Une part de lui-même, profondément enfouie sous des strates incalculables de logiques, de sang-froid et de réflexion avait cette envie irrationnelle de la voir, d’échanger… et de lui plaire. Euron s’extirpa de lui-même de ses pensées qu’il chassa d’un bref mouvement de la tête. Posant une main sur sa hanche, l’autre se hissa jusqu’à son visage où il serra l’arête de son nez entre son pouce et son index en fermant les yeux et en lâchant un autre soupire.

Lexi a écrit:
« Je peux apporter mon aide. Je pense que ma baguette pourrait vous être utile. »

Tiré de ses pensées par la médicomage en question, Euron fronça légèrement ses sourcils en posant ses yeux d’un bleu glacial sur Fawley. Posant sa deuxième main sur son autre hanche, le Directeur observa la jeune femme de façon particulièrement intense. Alexis pouvait parfois le surprendre mais là c’était carrément troublant, voire déplacé. Depuis quand le Docteur Fawley s’intéressait-elle à autre chose que ses propres intérêts ? Non pas qu’il jugea cela mal, il était fait du même bois, mais il avait sondé son esprit, son passé, ses émotions, il avait partagé avec elle des moments intenses et perturbants et on pouvait dire sans se tromper qu’il était l’une des personnes qui la connaissait le mieux en ce bas monde, que cela lui plaise ou non. A cela, ajoutons que le Mangemort avait une sensibilité toute particulière avec le mensonge ou même l’omission alors à cet instant précis, ses sens s’étaient immédiatement mis en alerte.

Lexi a écrit:
« C'est assez rare qu'on ose se rendre plus loin que mon service. »

Mais bien sûr… pensa-t-il. Si elle avait pu lire dans ses pensées, elle aurait vu les lèvres de son Directeur s’arquer en un rictus un brin railleur. Contrairement à son habitude, cette fois Euron la sondait sans vergogne. Pas de façon magique, mais juste parfaitement… humaine. Son intérêt venait d’être éveillé. Alexis Fawley savait quelque chose. Alexis Fawley lui cachait quelque chose. Ce petit tressaillement au-dessus de sa paupière trahissait sa nervosité pourtant quasi imperceptible. Il le sentait comme un requin flaire une goutte de sang à des lieues de lui et cela changeait tout…

Arnold sembla inquiet à la phrase de la nouvelle venue.

_ Heu Docteur… nous devrions peut-être faire appel aux autorités avant d’intervenir… nous ne savons pas ce qui nous attend derrière ces portes…

Les prunelles glaciales d’Euron Carrow soutinrent le regard havane de la légiste encore un moment qui sembla durer une éternité. Il voulait qu’elle réalise qu’il savait. Il voulait qu’elle sente qu’il avait le pouvoir de transmettre l’affaire aux autorités et la mettre dans de sales draps. Alors oui, lui aussi serait éclaboussé par… il ne savait quoi… mais que valait-il mieux ? Une action risquée qui pouvait leur nuire si quelque chose se passait mal ? Ou bien déléguer directement sans prendre de risque mais perdre la main sur ce qui allait ressurgir ?

Arnold lui, transpirait déjà. Son Directeur et Fawley se regardaient sans échanger le moindre mot et tous étaient suspendus aux lèvres d’un homme qui refusaient d’émettre la moindre consigne.

_ Monsieur Car…

_ Nous allons faire deux groupes de deux. Arnold et vous -il désigna l’un des gardes- vous irez par la droite, le Docteur Fawley, qui nous a si gentiment proposé son aide et moi-même prendront l’autre aile. Il me semble inutile d’alerter les autorités pour un seul homme, quand bien-même serait-il en proie à des hallucinations. Toutefois, il ne semble pas inoffensif étant donné qu’il a agressé deux personnes donc soyez sur vos gardes mais n’utilisez vos baguettes que pour immobiliser. Les premiers à le trouver lanceront un sortilège pour prévenir l’autre groupe et tenteront de ne pas le perdre de vue. Soyez discrets et fouillez chaque pièce que vous verrouillerez après inspection.

Euron avait brisé le silence pesant en une seconde pour déverser un flot de consignes, quittant par la même Fawley des yeux. Il semblait en parfaite maîtrise de la situation et de ses nerfs, ce qui rassura un peu les pleutres présents mais pas assez pour les empêcher de pâlir à l’idée d’entrer dans ce sous-sol à la mauvaise réputation…

_ Vous, vous resterez ici à garder la porte pour vous assurer que notre homme ne s’échappe pas. Si la situation venait à évoluer, je prendrai l’initiative de prévenir la police magique. Moi et personne d’autre. Est-ce que tout est bien clair pour tout le monde ?

Son ton était impératif mais après tout, il était maître en sa demeure et montra clairement qu’il n’était pas disposé à discuter et les gardes s’en rendirent parfaitement compte. Ils n’avaient pas le choix et ils acquiescèrent tant bien que mal en prenant place.

Le Mangemort prit sa baguette et s’avança vers les portes doubles au bois vieilli et lorsqu’il les tira, elles grincèrent dans un crissement sinistre et perçant. Les deux gardes tressaillirent et déglutirent en tenant leur baguette, avant d’avancer.

Devant eux, un large couloir se séparant en deux boyaux distincts. De vieilles appliques rouillées clignotaient de temps à autre et diffusaient une couleur orangée vieillie et peu agréable. Le sol était sale, jonchés de papiers et de poussière et les murs étaient auréolés de traces d’humidité çà et là. Il se demanda si les feuilles avaient toujours été là ou si c’était le fugitif qui s’était amusé à mettre le bazars, même si cela n’avait pas grande importance. Plus loin, après la jonction des deux couloirs étroits et biscornus, on distinguait des portes en bois, la plupart ouvertes vers l’intérieur.

Arnold et le garde s’en furent donc vers le couloir de droite tandis qu’Euron ouvrait la marche vers le couloir opposé. Baguette en main, il passa la première porte et attendit qu’Alexis s’y engouffre pour se placer juste devant elle, faisant clairement barrage. Le coude posé contre le mur, sa main frottait son front, comme s’il avait un début de mal de crâne avant de passer dans ses cheveux pour les plaquer en arrière dans un soupire.

_ Je vous écoute Fawley. Et surtout, n’omettez aucun détail. Nul besoin de préciser sa demande, elle savait pertinemment ce qu’Euron voulait entendre.

Bien qu’il ne semblait pas résolu à la laisser se soustraire à sa demande, le regard qu’il avait sur elle n’était pas réellement sévère et semblait même plutôt indulgent… jusque-là. Mais peut-être que si elle s’obstinait à lui mentir, il en serait tout autrement.



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Lun 20 Mar - 12:48
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Tréfonds de Sainte-Mangouste, Août 2021 || EUXI III

Quelque chose n’allait pas. Si la jeune femme était habituée à gérer des situations plutôt rocambolesques, il fallait bien l’avouer, le fait qu’Anderson ait remis les pieds ici n’était pas anodin. Quelque chose avait mal tourné et Lexi détestait ne rien maîtriser. Elle était plutôt le genre de personne à être constamment dans le contrôle, ce qui lui permettait également de ne pas se laisser surprendre par le moindre imprévu ; tout gérer était épuisant mais en définitive, cela évitait de se retrouver dans une situation telle que celle dans laquelle elle se trouvait actuellement. L’inquiétude mêlée à la frustration d’avoir laisser échapper l’un des maillons de la chaîne rendait la médicomage très frustrée ; aller à la rencontre de ceux qui s’étaient lancés à la poursuite d’Anderson lui apparut comme étant la meilleure des options, quand bien même c’était probablement celle qui l’exposerait le plus. Prête à courir le risque, espérant que Sylvan ait le temps d’effectuer la mission qu’elle lui avait confiée, elle se dirigea vers Euron et ses associés.

C’était étrange de revoir son directeur, qu’elle n’avait pas vraiment recroisé depuis l’opération de Kesabel, même s’ils avaient eu l’occasion de veiller ensemble à son chevet ; deux médicomages pour vérifier ses constantes, il avait été entre de bonnes mains. Probablement les meilleures de l’hôpital, en réalité. Depuis, embourbée dans d’autres galères aussi bien professionnelles que personnelles, Lexi n’avait jamais pris le temps de reparler de ce qu’il s’était passé dans cette salle des urgences alors qu’ils avaient ensemble enfreints un bon nombre de procédures et de protocoles inhérents à ce service.  De vagues sentiments contradictoires s’étaient crées en elle après cet évènement, comprenant aisément que sans lui, Kesabel serait probablement mort sur la table d’opération ; ses blessures étaient trop grandes et en toute humilité, quatre mains avaient été nécessaires pour le soigner. Se sentir redevable envers Euron était un sentiment nouveau, un sentiment qu’elle détestait par ailleurs, n’aimant pas avoir une quelconque dette envers qui que ce soit. Mais en ce qui concernait Euron, c’était différent ; il était probable qu’il ressente la même chose qu’elle en définitive puisque Kesabel était également son ami. Il l’avait aidé parce qu’il voulait sauver le loup-garou et non pas pour de mauvaises intentions, ce qui permettait à Lexi de ne pas trop se sentir tributaire d’une dette trop importante envers son directeur. Pour autant, elle ne pouvait s’empêcher d’être reconnaissante envers son appui lors de l’opération, de son aide lorsqu’elle avait flanché et du soutien qu’il lui avait apporté ; c’était difficile à admettre, difficile à dire, voilà peut-être une des raisons pour lesquelles elle n’avait pas cherché à lui reparler avant cela. Cela la mettait dans un terrible embarras. Pour autant, ils avaient créé une sorte de connivence, certes ténue, mais qui avait de l’importance pour la médicomage après leur passif tumultueux.

Maintenant qu’elle les avait rejoint, Lexi tenta de jouer habillement sa partition, espérant que son aide soit vécue comme salutaire et qu’il ne la renvoie pas dans son service. S’il savait tout d’elle à cause de la violente intrusion dans son esprit, l’inverse n’était malheureusement pas réciproque, ce qui obligeait Lexi à faire preuve de ses autres talents pour tenter de comprendre son langage corporel. Son froncement de sourcils, ses yeux qui la dévisageaient qui cherchaient probablement à lire en elle, la manière dont ses mains venaient appuyer sur ses hanches… Lexi sut qu’il n’était pas dupe, ou du moins, il était clair qu’il comprenait aisément qu’elle n’avait pas tout dit et qu’elle ne proposait pas son aide par bonté d’âme et simplement parce qu’elle était charitable. Cela pouvait éventuellement passer avec la sécurité, mais pas avec lui. Alors que leurs regards se croisaient, elle comprit qu’il savait. Immédiatement, elle tenta de créer une barrière entre son esprit et le sien tout en sachant qu’il n’avait nul eu besoin d’entrer dans sa tête pour le déduire. Elle rompit le contact visuel et tenta de se concentrer sur les gardes pour ne pas se trahir davantage. Lexi ne put s’empêcher de soupirer face à leur couardise ; leurs inquiétudes révélaient beaucoup d’eux-même et elle était assez stupéfaite de constater qu’ils n’étaient pas friands d’aventure pour un sou. On parlait tout de même d’un seul homme alors qu’ils étaient cinq. Lexi ne doutait pas des compétences d’Euron et encore moins des siennes, ils avaient donc un avantage considérable sur Anderson qui n’était rien de plus qu’un quadragénaire facilement maîtrisable. Du moins sous sa forme humaine. Que se passait-il réellement ? C’était ce qu’elle devait découvrir… Et cela allait être difficile de compter sur l’aide des pleutres qui frissonnaient déjà. C’était exaspérant, voire même très inquiétant.

Le plan proposé ensuite par Euron était simple et étrangement, elle ne fut pas surprise de se retrouver en équipe avec lui. Son fonctionnement, elle commençait à le comprendre puisqu’il était étrangement similaire au sien et elle aurait probablement opté pour la même option si elle avait été aux commandes. C’était frustrant de constater qu’il pouvait lire en elle sans avoir besoin de pénétrer dans son esprit et cela rendait les choses encore plus difficiles. Les ordres que Carrow donnait étaient clairs et chacun avait son rôle à jouer dans cette partie ; lorsqu’il insista sur le fait que lui seul avait le pouvoir de prévenir les autorités, Lexi se mordit légèrement la lèvre. Qu’il puisse vouloir la protéger d’une bévue lui traversa l’esprit et elle se demanda si elle ne sur-interprétait pas trop son comportement. Peu importait, il fallait désormais avancer derrière ces vieilles portes. Les yeux grands ouverts, aux abois, Lexi était sensible au moindre bruit, au moindre mouvement mais il n’était pas aisé de se repérer dans ce dédale de couloirs sombres ; la cheffe de service ne s’était jamais demandée ce qui allait au-delà de ces murs et sa première pensée fut que c’était un endroit parfait pour des expériences morbides comme dans les films des moldus. Insalubre, dépourvu de lumière en dehors de celles de leurs baguettes et de vieux luminaires, humide. Mais cela n’empêcha pas la fine équipe d’avancer groupée jusqu’à ce que le large hall se sépare en deux ailes bien distinctes ; Lexi fermait la marche, regardant ça-et-là les détritus sur le sol, tentant de déterminer quelle part de l’histoire de l’hôpital se tenait là. Il y avait des factures, des semblants de dossiers médicaux, des feuilles de notes, des feuilles de présence, tout cela était dépourvu de la moindre organisation, ce qui témoignait bien du caractère plus que vétuste des lieux.

Le début de l’inspection se fit en silence que Lexi qualifierait d’apaisant. La parole était souvent inutile dans ce genre de missions et cela lui permettait de se concentrer au maximum sur les indices que lui offraient ses sens. Euron ouvrit une porte et se décala pour la laisser passer et lorsqu’il l’empêcha d’aller plus loin et que leurs corps se frôlèrent, elle releva les yeux vers lui ; « Qu’est-ce que vous faites ? » demanda-t-elle alors qu’elle savait pertinemment ce qu’il faisait. Il avait néanmoins attendu qu’ils soient seuls pour la questionner, ce qui laissait suggérer que l’espoir que cela reste entre eux demeurait. Mais pour combien de temps ? Le regard perçant d’Euron posée sur elle, Lexi défiait celui-ci sans aucune difficulté, sans aucune peur. D’un ton des plus innocents mais avec un sourire crispé, elle dit : « Et qu’est-ce qui vous fait croire que je sais quelque chose ? » Tout était tellement solennel dans un contexte où la promiscuité de leurs corps aurait pu suggérer l’inverse. Elle ne lui laissa pas le temps de répondre, c’était inutile. « C'est compliqué. » Elle soupira faiblement tandis qu’elle cherchait un moyen de se défaire de cette mauvaise posture. Il était l’obstacle entre Anderson et elle ; pour autant, à cet instant précis, elle en oubliait presque son patient. Ce qui se jouait là dépassait de loin cette histoire ; il s’agissait davantage de la confiance qu’ils avaient l’un envers l’autre et si celle-ci n’en était qu’à ses balbutiements, Lexi se demandait s’il était sage de se murer dans le silence. Elle avait déjà fait le choix une fois de lui refuser l’accès à des explications orales et il s’était alors passé de sa permission pour avoir les informations qu’il nécessitait. Refusant de revivre ça à nouveau tandis que sa maigre barrière psychique s’érigeait encore une fois face à l’esprit impénétrable d’Euron, elle réfléchissait à la manière de présenter les choses. Se mordant nerveusement la lèvre inférieure tout en continuant de fixer les yeux bleus de son directeur, Lexi concéda : « Que dire de plus que tu ne sais pas déjà ? Cela ne sert à rien de prétendre que je ne sais pas de qui il s’agit. » Elle ne se rendit même pas compte que comme lors de l'opération, elle était repassée par le tutoiement, plus propice à ce genre de confidences. Ou plutôt aux menus détails. C’était ce qu’il souhaitait. Chaque détail. « Il faisait partie de mon étude, j’ai du l’exclure des données pour raisons expérimentales. » Elle ajouta : « Il a menti sur ses antécédents médicaux et il a fait une réaction à l’injection. » C’était simple, c’était concis, et c’était vrai. « La véritable question, c’est plutôt, qu’est-ce qu’il fait ici maintenant. » Et là était le détail qu’elle avait volontairement omis mais qu’il ne tarderait pas à découvrir, elle ajouta faiblement : « Je l’ai oublietté. Pour des raisons... pratiques. » Cela expliquait sans doute le reste. Mais Lexi avait investi beaucoup de temps, d’argent et de nombreuses ressources pour mener à bien cette recherche, risquer de tout perdre pour une seule erreur… Euron faisait partie des Mangemorts et si quelqu'un pouvait comprendre qu'il était parfois plus simple de jouer avec les limites de la morale pour avancer, c'était bien lui. Mais en plus d'être Mangemort, il était son directeur et elle savait avoir commis une faute professionnelle. Mais faute avouée, à demi-pardonnée nan ? Mais qui s'embarrassait de cela maintenant qu'ils étaient en guerre et que la pression ministérielle rendait les choses vraiment difficiles à gérer?  « Je veux savoir ce qu’il fait là, c’est tout. Et pourquoi il est revenu. » Euron était toujours là à la fixer et elle ne détournait pas le regard non plus ; il s’affrontait en chiens de faïence et Lexi se demandait qui des deux allaient céder en premier. « S’il faut que je te neutralise pour le découvrir, je le ferai. » Audacieuse, oh oui, elle l’était. Elle était aussi une vaillante combattante, mais tout cela il le savait déjà. Dans un murmure, elle demanda: « Tu vas m'aider ou.... » Ou quoi ? La dénoncer ? La virer ? Quelle option allait-il choisir ? Elle ne termina pas sa phrase. Elle attendait la sentence. La décision. Son jugement.

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Mar 4 Avr - 21:42





Phantom of the hospital
The gates of time have opened,
Now, it's chains are broken.
An ancient force unleashed again
 



☾☾ Sous-sol de Sainte Mangouste - mois d'août - 22h

La violence de leurs échanges passés avait instauré entre eux un système de communication particulier. Rien entre eux n’était simple. Leur caractère respectif rendait leur relation très délicate et si Euron était toujours d’un calme à toute épreuve, il était indéniable que certaines discussions pouvaient rendre une situation plus dangereuse qu’une pièce remplie de barils de poudre à canon visitée par un pyromane suicidaire. Mais depuis Kesabel, les choses avaient pris une tournure différente et peut-être bien davantage que ce à quoi il s’attendait.
Faisant face à la médicomage dont il avait barré la route pour la contraindre à tout lui raconter, il ne broncha pas d’un pouce lorsqu’elle lui demanda ce qu’il faisait là, face à elle, empiétant sur son espace vital. Loin de lui l'idée de nier que cela était une façon claire de lui signifier qu'il était physiquement déterminé. L’avantage, c’est qu’il savait Alexis assez intelligente pour le comprendre, quand bien même il n’ouvrait pas la bouche. Cela dit, cela pouvait également être un inconvénient dans certaines circonstances.

Lexi a écrit:
« Et qu’est-ce qui vous fait croire que je sais quelque chose ? »

Il ne prit aucunement la peine de répondre, essuyant cette rebuffade d’un battement de cils. Elle n’esquiverait pas, c’était une certitude. D’ailleurs, elle renonça vite. Plus que ce qu’il avait imaginé. Il était maintenant clair que quelque chose avait changé chez elle à son encontre.

Lexi a écrit:
« C'est compliqué. »

Non. En d'autres temps, elle n'aurait jamais lâché le morceau, quitte à les plonger tous deux dans l'impasse.

Lexi a écrit:
« Que dire de plus que tu ne sais pas déjà ? Cela ne sert à rien de prétendre que je ne sais pas de qui il s’agit. »

Ce n’était pas tant son aveu qui fit tiquer le Directeur de Sainte Mangouste… non… il savait qu’elle cachait des choses et rien ne pourrait le convaincre du contraire. En revanche, qu’elle passe au tutoiement lui fit un effet bien plus significatif, bien davantage qu’il n’aurait voulu l’avouer. Pourquoi cela le perturbait donc autant ? Ce n’était pas la première fois qu’ils avaient réduit la distance de la sorte mais lors de l’opération de Kesabel, les choses étaient différentes et la pression toute autre. Qu’elle utilise ce mode de communication avec lui dans ces circonstances témoignait d’un évident changement.

Lexi a écrit:
« Il faisait partie de mon étude, j’ai du l’exclure des données pour raisons expérimentales. »

La confidence aurait pu le satisfaire et finalement à bien y repenser c'était le cas. Néanmoins, les dires de la jeune femme n'étaient guère rassurants, loin de là. Quelques mots suffirent pour lui faire prendre conscience de l'ampleur du problème. Fawley, expérimentation loupée, comptes à rendre au Conseil, éventuelles sanctions et retombées judiciaires. Merde.

Lexi a écrit:
« Il a menti sur ses antécédents médicaux et il a fait une réaction à l’injection. »

Euron demeurait impassible et prêtait à la légiste une oreille particulièrement attentive. Plus elle dévoilait les détails de l'affaire qui les intéressait, plus il prenait conscience de l'ampleur du problème. Heureusement qu'elle avait cédé pour tout lui avouer. S'il avait découvert cette affaire par ses propres moyens, Alexis Fawley l'aurait vu au moins une fois vraiment très en colère et leur relation se serait invariablement soldée par une impasse et pas dans la douceur. Mais il n’était aucunement dans l’émotionnel. Bien qu’il demeurait silencieux, son esprit travaillait à toute allure pour trouver une solution à cet épineux problème.

Lexi a écrit:
« S’il faut que je te neutralise pour le découvrir, je le ferai. »


Euron ne réagit pas ni ne souleva le moindre sourcil. Il se contenta de la regarder en silence.

Lexi a écrit:
« Tu vas m'aider ou.... »

Les secondes s’égrainèrent avant qu’il ne daigne répondre. Le Mangemort prit une profonde inspiration et croisa ses bras sur son torse en se repositionnant, toujours face à elle. Cette femme avait décidément l’art de le mettre dans les situations les plus délicates.

_ On va devoir trouver Anderson tous les deux. Même Arnold ne devra rien savoir. On l’attrape, on l’enferme, on se débarrasse des gardes et on avise. Le fait que tu l’aies oublietté et qu’il soit tout de même revenu ne m’inspire rien de bon. Est-ce que tu sais à quoi on doit s’attendre, excepté une attitude manifestement agressive ? Penses-tu pouvoir le raisonner ?

Carrow avait finalement opté pour le tutoiement à son tour, et contrairement à ce qu’il avait imaginé, cela lui sembla… naturel. C’était ça le plus inattendu au final. Etaient-ils faits pour s’entendre finalement ?

Le tirant de ses pensées, un hurlement étrange et glaçant perça le calme ambiant. Des tirs de sortilège se firent entendre avant qu’un cri ne s’élève. Lui qui voulait tout prendre en main et évincer les gardes… c’était plutôt compromis. Croisant le regard de la médicomage, il inclina la tête, manifestement contrarié et quitta sa position pour sortir d’un pas rapide mais pas précipité. Se dirigeant vers le second couloir, Carrow gardait sa baguette en main, s’arrêta au croisement pour jeter un coup d’œil dans le couloir adjacent où on entendait le combat faire rage. Au même instant, un flot de lumière traversa l’ouverture où se trouvaient les gardent, Arnold se faisant projeter contre le mur. Assommé, le chef de la sécurité tomba mollement au sol, inconscient. Difficile de savoir si c’était l’œuvre d’Anderson ou bien un sort perdu…
Un second hurlement retentit et cette fois, il était clair qu’il s’agissait d’un cri de douleur. Euron quitta sa position pour se diriger vers l’origine du bruit. La pièce d’archive dans laquelle ils parvinrent était plongée dans le noir. A peine entrèrent-ils qu’une silhouette repoussa violemment les obstacles sur son chemin –essentiellement des casiers en métal et du mobilier- dans un fracas effroyable pour s’enfuir. Il passa la porte du fond dans un grognement plaintif, laissant les deux médicomages en présence du garde, allongé par terre inanimé. La vitesse à laquelle la scène s’était déroulée ne leur avait pas laissé le temps de réagir plus rapidement. S’ils ignoraient à quoi ils avaient à faire avec exactitude, il était clair que ce n’était pas amical.

Une large boule de lumière s’extirpa de la baguette du Directeur tandis qu’il approchait de la silhouette allongée au sol. Le garde était en mauvais état. De larges blessures parsemaient son corps sans vie et le sang s’écoulait pour former une mare vermeille. S’accroupissant près du garde, Euron poussa un léger soupir en fermant ses paupières sans vie, saisies de terreur. Pour le coup, il avait eu raison d’avoir peur. Le Directeur n’était pas un tendre et ne versait que peu dans les émotions mais il tenait à ses employés. Il était leur responsable et il ne s’était pas attendu à devoir faire face à une telle menace.

Passant son pouce sur ses lèvres, il leva les yeux sur Alexis.

_ Bien. Au moins à présent nous sommes fixés sur le fait qu’Anderson ne peut être raisonné.

Se relevant, il roula ses épaules. Cette mission venait de prendre une toute autre dimension. Soit. Ils n’avaient plus le choix de toute manière.

_ Je vais oublietter Arnold et le ramener à l’entrée. On s’accordera sur notre version quant à la disparition de notre… ami… Dit-il en regardant la première victime. Par chance, le Mangemort qu’il était avait une certaine flexibilité avec les méthodes peu conventionnelles.
Il fit quelques pas vers Arnold avant de s’arrêter net dans son élan. Toujours baguette à la main, il se tourna à moitié pour faire face à la légiste.

_ N’agis pas sans moi.

Il serait bien mal venu pour la légiste de partir seule à la recherche de la créature, mais Euron savait que Fawley était capable de tout. Il espérait juste qu’elle continuerait à lui accorder sa confiance car ils ne seraient pas trop de deux pour faire face à cette situation délicate.
Mais il sembla que la jeune femme avait compris le message étant donné qu’elle semblait l’avoir attendu. Il avait chargé le garde de la porte de mener Arnold aux urgences et d’y rester et de ne parler à personne de leur mission. Carrow lui avait fait comprendre qu’il valait mieux pour lui qu’il garde sa langue derrière ses dents s’il voulait la garder intacte. Vu la lueur dans ses yeux, le message avait l’air d’être bien passé.

_ J’ai scellé les portes menant à ton service. Il n’y a plus aucune autre sortie où Anderson pourrait s’échapper. -n’est-ce pas !!! xD- Allons-y.

Il s’assura d’un coup d’oeil que la jeune femme était prête et n’attendit pas plus longtemps. Baguette au poing, il se dirigea par la porte qui avait vu s’engouffrer l’étrange monsieur Anderson.
Tapotant contre l’une des appliques accrochées au mur, le Directeur murmura un sortilège et toutes les lampes magiques s’enflammèrent en un instant, plongeant le couloir dans une lumière pâle, légèrement clignotante. Quelle ambiance étrange. Ce couloir n’était guère différent de ce qu’ils avaient vu auparavant, excepté que le sol était recouvert d’une épaisse moquette rouge. Un choix de décoration… clivant. Une multitude de portes s’ouvraient à nouveau devant eux et Euron affaissa ses épaules devant l’ampleur de la tâche. Fouiller toutes les salles demanderait un temps fou et ils n’étaient que deux…
C’est alors que la moquette sous leurs pieds se mit à bouger… Euron fronça ses sourcils, acérant son regard.

_ Rassure-moi… est-ce qu’on voit la même chose ?
Aucune peur ne s’était immiscée dans le ton de sa voix, juste une curiosité incrédule. Au fond du corridor, le tissu sembla s’arracher du sol. Les clous qui fixaient la moquette volèrent en éclat et la forme de vague se rapprochait d’eux à toute allure. D’un mouvement net du bras, le Directeur envoya un Reducto qui traversa la pièce dans un éclat fulgurant de lumière avant de se heurter à la vague, la pulvérisant.

Un instant plus tard, une silhouette surgit du sol, furibonde et hostile… et aussi ectoplasmique… le fantôme à la mortelle pâleur, enrubanné de bandages qui traînaient au sol, laissant deviner son visage émacié et ses grands yeux inquiétants.

_ Hey !!! Qui vous a permi d’abimer ma belle, ma précieuse moquette !!!! JE VAIS VOUS DEVORER MISERABLES MORTELS !!!!!

Mais le fantôme n’étaient pas tombé sur deux débutants tout juste sortis de l’oeuf. Euron inclina la tête vers Lexi, sans quitter le fantôme des yeux, l’observant non sans curiosité.

_ Il y a bien un fantôme finalement.




CODAGE PAR AMATIS




EURON O. CARROW


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Alexis Fawley
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Lumos
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Ven 14 Avr - 23:28
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Tréfonds de Sainte-Mangouste, Août 2021 || EUXI IV
Euron regardait Lexi d’une manière qui aurait probablement mis mal à l’aise n’importe qui, qui aurait probablement fait flancher n’importe qui. Mais pas la jeune médicomage. Peut-être parce qu’elle était habituée à ne pas se soumettre à l’autorité de qui que ce soit, frôlant toujours les limites afin de ne pas se trouver dans une position fâcheuse. Peut-être aussi parce de part son expérience, son histoire de vie et sa personnalité, elle avait appris à ne jamais dépendre de qui que ce soit pour avancer. Les autres, elle n’en avait jamais eu peur. Elle avait pourtant eu des différents avec certains collègues au caractère aussi impétueux que le sien mais elle avait toujours réussi à s’en sortir. En ce qui concernait Monsieur Carrow, les choses semblaient bien différentes parce que leur relation était teintée d’affects ambivalents et que Lexi ignorait souvent sur quel pied elle devait danser avec lui. Pour autant, depuis ce qui était arrivé à Kesabel, le positionnement de la jeune femme avait quelque peu changé. Elle devait l’admettre, même si cela l’obligeait à rebattre les cartes sur ce qu’elle pensait savoir et connaître d’Euron, il n’était pas exactement celui qu’elle imaginait. Leur première véritable discussion s’était soldée par une altercation plutôt violente à laquelle Lexi avait eu du mal à se remettre et qui avait, sans aucun doute, perverti et entaché la vision qu’elle avait de lui. Pour autant, d’autres arguments allaient en faveur d’une amélioration de leurs échanges et l’opération de Kesabel avait été l’un d’entre eux. A posteriori, après l’adrénaline liée à la crainte de perdre son meilleur ami et lorsqu’elle avait été plus à même de repenser et réfléchir à ce qu’il s’était passé, Lexi avait réalisé qu’il était autant attaché au loup-garou qu’elle et qu’il avait mis sa vie en danger, tout comme sa posture de directeur en venant jouer les chirurgiens dans le bloc opératoire des urgences. La manière dont il avait tout emmagasiné en lui, la manière dont il s’était retiré de la salle pour ne pas qu’on le voit flancher, avait convaincue Lexi qu’il était probablement allé au bout de lui-même pour sauver leur ami, au détriment de sa propre santé. Et ça, cela était suffisant pour que Lexi lui offre une seconde chance d’entrer dans son monde à elle. Le bénéfice du doute. C’était ainsi qu’il fallait appeler ce qui tourmentait la jeune femme depuis des semaines.

Chez Lexi, la confiance se bâtissait habituellement lentement, sûrement et durablement. Pourtant, coincée et au pied du mur, les aveux sur Anderson sortirent plus vite de sa bouche qu’elle ne l’aurait imaginé. Ce n’était pas la confiance qu’elle avait en Euron qui était en jeu, mais plutôt le jugement de Kesabel. C’était étrange de le dire ainsi, mais la loyauté qu’elle avait envers son meilleur ami la forçait à reconsidérer le cas d’Euron, tout en sachant que s’il avait tenu à la séparer du reste du groupe de recherche et s’il cherchait maintenant à lui faire avouer ce qu’elle savait, c’était probablement parce qu’il était également en mesure d’outrepasser les lois qu’elle avait elle-même bafouées. Ou non d’ailleurs. Elle soufflait, par crainte d’avoir franchie des limites qu’il ne saurait tolérer mais avec le secret espoir que leur rapprochement récent ferait pencher la balance en sa faveur. Elle s’adressait à un homme qui faisait partie des mangemorts mais pour qui le respect de loi semblait important et nécessaire ; elle le concevait et elle savait qu’elle venait de prendre en risque inconsidéré en le lui avouant de la sorte mais Lexi avait rapidement dressé les plus et les moins. Si elle ne lui avait pas donné elle-même les informations, il serait venu les chercher lui-même à la source et leur relation ne s’en serait jamais relevée. Par ailleurs, cela aurait probablement également signifié son renvoi de Sainte-Mangouste pour faute grave. Et l’attachement certain qu’elle avait pour son travail lui avait fait considérer toutes les options.

Lorsqu’elle eut terminée son explication, leurs yeux se confrontèrent à nouveau avec plus d’ampleur et plus de conviction que précédemment. Écarter Euron de son chemin ne serait pas chose aisée et elle le savait ; il était un homme à la carrure imposante et dont elle ne connaissait que peu les capacités physiques même si elle espérait qu’elles soient moindres que ses capacités mentales. Qu’allait-il faire ? Elle l’ignorait et les secondes passèrent dans une lourdeur inqualifiable après qu’elle ait quémandé son appui. Lexi ne faisait jamais cela, elle ne demandait jamais de l’aide. Qu’il mette autant de temps à lui répondre lui fit regretter un instant ses décisions, craignant soudainement d’avoir mal-interprété les prémisses d’une relation plus positive. Elle se contenta d’attendre même si plus les secondes s’égrenaient et plus elle se sentait mal à l’aise. Lorsqu’il inspira fortement et prit une position moins offensive, Lexi sut qu’elle avait réussi à le rallier à sa cause. Ou du moins, qu’il n’allait pas s’opposer à elle. Évoquer le fait que personne en dehors d’eux ne devaient savoir ce qui était arrivé à Anderson la rassura et elle souffla également, permettant à son cerveau de reprendre les réflexions que ce qu’ils devaient faire. « Je ne sais pas, je ne comprends pas ce qu’il fait là, j’ai pourtant vérifié qu’il avait tout oublié de son passage chez nous. » Une attitude agressive ? Elle se frotta la nuque, réfléchissant à toute vitesse : « Il a tenté de frapper mon assistant après l’injection tout en poussant des hurlements dignes de l’étage psychiatrique. J’ai du le sédater dans un premier temps. Après ça, des manifestations physiques sont apparues : poussée extrême de poils, durcissement de l’épiderme, regard flottant et jaunâtre, dents acérés. Je lui ai administré la fiole annulant les effets de l’injection. Je ne sais pas s’il est possible de le raisonner, il ne me paraissait pas très coopérant après l’annulation des effets indésirables. Il divaguait. Il tenait des propos incohérents. » Elle posa sa respiration avant de reprendre : « C’est en faisant quelques recherches plus approfondies que je me suis rendue compte qu’il avait menti sur ses antécédents familiaux et médicaux. » Étant donné les indices fournis par Lexi à son supérieur, il pouvait aisément comprendre de quoi il s’agissait. Probablement un homme avec un gène récessif de lycanthropie ou autre créature magique… Lexi n’avait guère eu le temps de pouvoir investiguer davantage. Alors qu’ils réfléchissaient ensemble à la conduite à tenir dorénavant, un hurlement glaça les oreilles de la jeune médicomage tandis qu’un autre cri des plus terrifiants s'élevait à son tour. Dégainant immédiatement sa baguette, Lexi se contenta d’arquer un sourcil tandis que son regard croisait celui d’Euron ; il fallait agir maintenant. Se précipitant jusqu’au couloir d’où s’élevait la menace, ils arrivèrent juste à temps pour assister au vol spectaculaire d’Arnold contre le mur.

Alors que Lexi vérifiait qu’il n’était pas mort en prenant sa tension, un énième hurlement retentit dans l’obscurité et celui-ci était bien différent du premier ; si le premier avait été un cri d’alarme, celui-ci ressemblait bel et bien à une manifestation d’une douleur très intense. Se dirigeant vers la source du bruit, Lexi collant de près son directeur, ils arrivèrent devant la salle des archives mais l’obscurité s’y était engouffrée. Allumant l’extrémité de sa baguette, Lexi se  tenait prête ; prête à en découdre, prête à arrêter Anderson, prête à réagir à la moindre chose étrange qui se passerait dans cette pièce. Mais la chose fut plus rapide qu’elle malgré le sortilège de stupéfixion qu’elle lança sur l’ombre menaçante mais qui ne parvint pas à atteindre sa cible. Alors qu’Euron allumait à son tour sa baguette, leur offrant une meilleure visibilité, la vue du corps du garde étendu sur le sol ne laissait guère présager la possibilité qu’il survive. Les battements de cœur de Lexi s’accélèrent lorsqu’Euron confirma ce qu’elle savait déjà en fermant les paupières du macchabée. Ne pouvant détacher les yeux de la victime, Lexi sut qu’elle était responsable. Elle avait été responsable d’un nombre incalculable de morts depuis quelques années lors des recherches illicites qu’elle menait pour son propre compte mais à chaque fois, ses cobayes étaient morts pour une seule et même raison : pour la science et Lexi avait toujours tenu à leur offrir un mort digne. Qui avait-il de digne là-dedans ? Alors qu’elle était dans des pensées, laissant une pointe de culpabilité l’envahir, elle leva les yeux vers Euron qui l’observait déjà. « D’accord. » se contenta-t-elle de dire alors qu’il proposait d’oublietter Arnold. Alors qu’elle allait poursuivre les recherches pour retrouver Anderson, Euron lui intima de ne pas agir sans lui et elle se contenta d’hausser les épaules sans dire quoi que ce soit, murée dans un silence qui ne lui ressemblait pas vraiment. Les morts, elle était habituée à en voir et elle n’en avait dans la plupart du temps rien à faire. Pourquoi celui-ci lui faisait-il quelque chose ? « C’est noté. » déclara-t-elle, impuissante alors qu’elle aurait préféré en découdre seule avec Anderson. Il ne manquerait plus qu’Euron soit blessé par sa faute… Elle sursauta alors que cette pensée lui traversait l’esprit : depuis quand se préoccupait-elle de son bien être ? Une moue désapprobatrice s’empara de son visage tandis que son esprit se souvenait qu’il n’était pas bon de se préoccuper des autres : cela n’apportait rien de constructif et cela déconcentrait la jeune femme. Et pourtant, cette pensée, elle l'avait belle et bien eue... Elle soupira faiblement, chassant cette idée de sa tête. Elle laissa son directeur s’affairer à sa tâche et inspecta la pièce jusqu’à ce qu’il ne revienne ; le laps de temps fut assez court si bien qu’elle n’eut pas vraiment le temps de découvrir quoi que ce soit. Lorsqu'il parla de son service, son regard se posa soudainement sur Arnold. « Il n’y aurait pas grand monde à tuer là-haut, tu sais bien. » dit-elle d’un ton sarcastique mais qui était empreint d’une certaine pointe d’auto-flagellation.

Mais ce n’était guère le moment de tergiverser davantage, il fallait désormais chercher le responsable de cette pagaille. Se dirigeant vers l’endroit où Anderson s’était enfui, les yeux de Lexi mirent plusieurs secondes à s’adapter à la lumière qui venait de s’allumer. Chaque détail, chaque ressenti comptait. Attrapant de sa main libre une lame aussi tranchante que possible, entrant dans un état d’hypervigilance, Lexi était à l’écoute de tous ses sens, prête à dégainer un sortilège ou à lancer son couteau à la moindre manifestation suspecte. Alors que le sol se mettait à trembler, Lexi jeta un coup d’œil à ses pieds en soupirant fortement. « Oui, je crois savoir ce que c’est. » Elle arqua un sourcil face au spectacle ahurissant qui se tenait devant eux et qui aurait probablement fait trembler de peur n’importe quel couard. Mais pas la jeune femme. « J’ai déjà vécu ça. » Pas ici, pas en ces lieux ; mais elle se souvenait fort bien de la sensation de froideur et des habitudes pour le moins étonnantes de certains spectres… Elle avait côtoyé Peeves pendant des années à Poudlard et c’était typiquement le genre de plaisanterie qui l’amusait. Euron et Lexi levèrent leurs baguettes en même temps alors que des morceaux de moquette et de clous se dirigeaient vers eux, chacun y allant de son sortilège. Reducto pour Euron, Protego pour Lexi, leur offrant une protection relativement efficace. La créature responsable de ce capharnaüm ne manqua pas de se manifester et leur hurla une petite menace à la figure. Levant les yeux au ciel, n’ayant pas la moindre crainte, Lexi rangea temporairement son couteau, bien inutile face à un ectoplasme. « Et un fantôme pour le moins effrayant, c’est bien notre vaine ! » répondit-elle à Euron, maniant l’ironie aisément, presque amusée de se retrouver dans cette situation pour le moins grotesque. Le fantôme, tiraillée entre deux feux, ne comprenant pas bien s’il était pris au sérieux ou non, commença à hurler : « Pauvres fous ! Vous devriez avoir peur du grand RASPOUTINE qui peut vous tuer d’un simple regard ! » Raspoutine, vraiment ? C’était cela son nom de fantôme ? Étant donné les bandages qui recouvraient son épiderme, probablement que la momie aurait été plus appropriée.

Citation :
Oui - Le fantôme se laisse facilement entourlouper par de la parlotte, il est vraiment concon
Non - Le fantôme n'aime pas tellement qu'on se fiche de lui et essaie de les attaquer

Lexi fronça les sourcils en demandant : « Allez-y donc. » Le fantôme fronça ses sourcils translucides et tenta littéralement des les fusiller du regard. Prenant un air contrarié, Lexi ajouta : « Mince, vous nous regardez depuis déjà quelques secondes, je ne ressens aucun changement dans mon corps qui signifierait la crise cardiaque. J’imagine que vous n’avez pas souvent l’habitude de vous entraîner. » Autant rationaliser les choses. Le fantôme ne pouvait pas les toucher et ne pouvait encore moins les faire mourir de terreur : face à deux personnalités comme Lexi et Euron, il valait mieux montrer davantage d’assurance et de maîtrise. Décidant de tourner la situation à leur avantage, Lexi commença à le complimenter : « Pourtant, je ne saurai que m’incliner devant vous et saluer votre effort, vous semblez mettre du cœur à l’ouvrage. » La mise en scène était médiocre mais aurait très bien pu fonctionner face à des sorciers bien moins chevronnés. « Je dois bien l’avouer, j’ai bien failli me laisser prendre. Je ne saurai vous conseiller que de continuer à soigner votre approche, je pense que vous avez de l’avenir en tant que fantôme terrifiant. » Embêté, le fantôme s’arrêta brutalement et demanda : « Vous croyez ? » Lexi venait pourtant de lui signifier quelques secondes auparavant qu’il n’avait rien d’effrayant mais celui-ci plongeait dans son entourloupe sans aucun problème. « Oh j’en suis persuadée ! » Le fantôme redevint suspicieux et demanda : « Mais vous n’avez pourtant par l’air d’avoir peur ! » Lexi sourit faiblement, paraissant compatissante : « Vous savez, on roule notre bosse depuis déjà des années et on est devenu insensible à beaucoup de choses. Mais avec davantage de technique, vous arriverez probablement à vos fins. » Lexi et le fantôme parlementèrent encore pendant quelques instants et lorsqu’elle comprit qu’il n’était qu’un spectre bien solitaire, Lexi conclut : « Écoutez, ce qu’on va faire, c’est que mon ami et moi continuons notre inspection de l’étage car un des gardes s’est aventuré un peu trop loin. Dès que nous l’aurons retrouvé, et quand nous serons revenus à la surface, nous, on fait votre pub discrètement. On vous enverra d’autres personnes en quête de sensations. » Le fantôme semblait soudainement ravi à la perspective d’avoir un peu de compagnie sourit aux deux jeunes gens et il demanda : « Mais où est donc ce garde ? Peut-être que je peux vous aider à la trouver ? Et je pourrais-je lui faire peur à mon tour ?! Maintenant que je suis bien entraîné sur vous ! » Amusée d’avoir su emmener le fantôme exactement là où elle souhaitait l’emmener, Lexi exagéra sa réaction : « Oh mais je suis certaine qu’il adorerait ça ! Peut-être pourriez-vous nous aider à le retrouver ? Avec vos immenses facultés et avec la possibilité de traverser les murs, cela serait un jeu d’enfants pour vous ! » Après tout, s’ils pouvaient chercher à leur place et leur éviter de tout retourner… Le fantôme leur promit de chercher sur l’aile Ouest tandis qu’Euron et Lexi se dirigeaient vers l’aile Est. « On pourrait peut-être l’engager pour les spectacles des enfants malades, je pense qu'il a des facilités pour toucher un large public. » dit-elle à Euron alors qu’ils étaient à nouveau seuls, esquissant un sourire entendu.

Changeant diamétralement de sujet, elle demanda soudainement: « Anderson, si on le retrouve, qu'est-ce qu'on en fait ? » C'était une question à laquelle il valait mieux réfléchir dès maintenant. « S'il est incontrôlable, il faudra peut-être s'en charger. » Même passée maître dans cet art, ce n'était jamais une partie de plaisir.

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Mer 26 Avr - 20:58





Phantom of the hospital
The gates of time have opened,
Now, it's chains are broken.
An ancient force unleashed again
 



☾☾ Sous-sol de Sainte Mangouste - mois d'août - 22h

Euron avait écouté patiemment tous les détails qu’Alexis pouvait lui apprendre sur Anderson. Pourquoi avait-il donc menti ? Dans quel but ? Son silence lui avait coûté cher mais il ne serait pas le seul à payer l’addition. On ne pouvait pas aller en arrière alors autant aller de l’avant et tenter de réparer au mieux ce qui pouvait l’être. Pour le reste, il y avait la technique de la dissimulation.

Lorsqu’il s’était accroupi près du cadavre du garde, le Carrow avait croisé le regard de la médicomage et bien qu’il n’eut rien dit à ce sujet, il ne put que s’en étonner. Fawley montrait rarement ses états d’âme et pourtant c’était là ce qu’il percevait. Cette mort ne la laissait pas de marbre, pas qu’Euron était complètement insensible au sort de ce jeune homme, mais il ne s’embarrassait pas de ses émotions.
Cette mort était certainement injuste mais si on regardait le côté purement factuel des choses, cela les arrangeait. Moins il y avait de témoins, mieux ils se porteraient. Sa réponse morne et son visage fermé le surprenait encore mais s’il le nota, il ne voulut pas le lui faire remarquer.

Alexis a écrit:
« Il n’y aurait pas grand monde à tuer là-haut, tu sais bien. »

Était-ce là un trait d’humour ? Le Carrow Garda ses yeux sur la médicomage avant qu’un léger rictus étira ses lèvres tandis qu’il passait près d’elle mais sans relever. La jeune femme entra à sa suite dans le long couloir, saisissant au passage une lame aiguisée. Elle s’était manifestement faite à l’idée qu’Anderson était très probablement perdu et était prête à aller jusqu’au bout pour l’arrêter et réparer son erreur, même s’il était sans doute injuste de la lui imputer.

Alexis a écrit:
« Et un fantôme pour le moins effrayant, c’est bien notre veine ! »

Euron n’avait pas bronché, ses yeux demeurant ancrés sur l’ectoplasme à l’humeur rageuse, malgré tout il ne savait que penser de cette situation. Il était là, terré dans les niveaux les plus obscurs de Sainte Mangouste au côté d’une Alexis Fawley à l’humeur clémente et quelque peu railleuse. Il n’aurait su dire pourquoi cela le perturbait mais il était évident que cela l’impactait d’une façon qu’il aurait évidemment niée. Mais il ne devait pas se déconcentrer ni perdre son objectif de vue. S’il ne voyait pas encore Anderson, le fantôme était leur prochaine épreuve. Euron n’éprouvait pas la moindre crainte envers cette créature car les sorciers étaient habitués dès le plus jeune âge à composer et vivre parmi eux, du moins, c’était le cas chez les Carrow. Alexis ne semblait pas non plus en difficulté vu sa réflexion bourrée d’ironie dont la subtilité sembla mettre le fantôme en déroute.

« Pauvres fous ! Vous devriez avoir peur du grand RASPOUTINE qui peut vous tuer d’un simple regard ! »

Raspoutine ? Vraiment ? Grigori Efimovitch Raspoutine avait été un ami de la famille Carrow et Euron lui-même en avait souvent entendu parler lors des repas de famille, notamment lorsque son grand-père leur faisait l'honneur de les visiter. Le vieil homme avait personnellement côtoyé le funeste et illustre personnage mystique et avait l'orgueil de l'avoir eu comme ami. Alors même s'il ne l'avait pour sa part jamais connu, Euron en avait tant entendu à son sujet qu’il était difficile de l’abuser et de toute façon, il était presque certain que la légende slave ne ressemblait pas à cela.

Le Mangemort pouvait faire preuve de patience selon les situations, mais c’était loin d’être sa qualité première. Cela lui demandait bien trop d’effort et d’indulgence pour un résultat souvent peu satisfaisant. Face à cet énergumène, son torse se gonfla d’irritabilité et sa poigne se raffermit sur sa baguette. Si l’ectoplasme avait l’avantage de ne pas être affecté par les attaques physiques, il en était bien autrement de la magie. Même s’il ne pouvait pas le tuer aux vues du fait parfaitement ennuyant qu’il était déjà mort –et pourtant pas assez-, le Directeur était en capacité de le bannir ou de l’enfermer, chose qui ne lui poserait aucun problème de conscience.

C’était d’ailleurs ce qu’il avait l’intention de faire lorsque la sorcière à ses côtés opta pour une stratégie bien différente : la manipulation. Comprenant très vite où la médicomage voulait en venir, il la laissa prendre les choses en mains. Le maniaque du contrôle qu’il était n’était pas habitué à laisser une telle chose se produire mais il devait bien avouer qu’elle maîtrisait bien son sujet. Le sang-pur lui jeta une œillade tandis qu’elle développait son jeu et découvrait une nouvelle facette de sa personnalité.

Alexis a écrit:
« Je dois bien l’avouer, j’ai bien failli me laisser prendre. Je ne saurai vous conseiller que de continuer à soigner votre approche, je pense que vous avez de l’avenir en tant que fantôme terrifiant. »

Si le Carrow n’avait pas rangé sa baguette -et ne comptait clairement pas le faire- il croisa ses bras sur son torse avant que sa main libre ne se pose sur sa mâchoire. Ce qu’il voyait, et plus précisément ce qu’il entendait manqua de lui arracher un sourire impromptu. Ses doigts contre sa bouche en dissimulaient les prémices. Il ne voulait surtout pas jeter au feu de si beaux efforts… D’ailleurs, il se ressaisit en reportant son regard diaphane et froid sur le fantôme qui, par la grâce de Merlin tombait dans le panneau. Au même instant, la créature spectrale se tourna vivement sur les deux sorciers. Heureusement, Euron avait repris tout son sérieux et ses bras leur place le long de son corps.

« Vous croyez ? »

Le Mangemort haussa un sourcil, plussoyant ainsi les dires de sa comparse sans faire transparaître le moindre doute sur ses traits.

« Mais vous n’avez pourtant pas l’air d’avoir peur ! »

Ce sursaut de lucidité, il fallait l’avouer, le surprit.

Alexis a écrit:
« Écoutez, ce qu’on va faire, c’est que mon ami et moi continuons notre inspection de l’étage car un des gardes s’est aventuré un peu trop loin. Dès que nous l’aurons retrouvé, et quand nous serons revenus à la surface, nous, on fait votre pub discrètement. On vous enverra d’autres personnes en quête de sensations. »

Carrow jetta son regard sur la médicomage, tentant de déceler s’il s’agissait là d’une blague ou si elle comptait vraiment ouvrir cette partie de l'hôpital aux badauds curieux et se retint in extrémis d’émettre son véto de vive voix… et pourtant… cela le démangeait tellement…

« Mais où est donc ce garde ? Peut-être que je peux vous aider à la trouver ? Et je pourrais-je lui faire peur à mon tour ?! Maintenant que je suis bien entraîné sur vous ! »

Cette fois, il était réellement impressionné et ne doutait pas que l'amener jusque là avait été le but de la médicomage depuis le début. Ses prunelles azurées ne trahirent pas une seule parcelle de ses pensées et pourtant… l’admiration inusitée qu’il ressentait pour l’intelligence de la jeune femme n’aurait très certainement pas manqué d’arracher un commentaire bien senti à cette dernière à son encontre. Quelques mois plus tôt, cette ruse aurait sans nul doute hérissé ses défenses, amenant à dresser contre elle une méfiance plus accrue mais étrangement, à cet instant, ce n’était pas le cas.

Le fantôme Raspoutine en lambeaux promit donc de fouiller l’aile Ouest, réduisant considérablement le travail colossal qui les attendait.

Alexis a écrit:
« On pourrait peut-être l’engager pour les spectacles des enfants malades, je pense qu'il a des facilités pour toucher un large public. »

Evoluant aux côtés de la jeune femme, Euron observait avec attention la première pièce sans la regarder.

_ Et toi pour faire de la politique. Tu es saisissante.

Il tiqua. Venait-il réellement de dire ça ? Il préféra ne pas la regarder. Peut-être que Fawley n’avait pas entendu ou peut-être que cela ne l'interpellerait pas. Pourquoi cela devrait-il l'interpeller de toute manière ? Peut-être parce qu’Euron Carrow ne faisait que très peu de compliments et que les lâcher ainsi était inapproprié au regard de leur relation actuelle. Même s’ils s’étaient un peu rapprochés, il restait son supérieur hiérarchique et ils n’étaient pas assez intimes pour se permettre une telle réflexion. Il serra les dents, comme s’il ne pouvait décemment plus faire confiance à sa propre langue. Cela n’arrivait jamais. Carrow était réfléchi, l’opposé d'une personne inconséquente et impulsive.

Alexis a écrit:
« Anderson, si on le retrouve, qu'est-ce qu'on en fait ? »
« S'il est incontrôlable, il faudra peut-être s'en charger. »

_ S’il nous en laisse l’opportunité, je ne suis pas opposé à une tentative pour le raisonner. Si tu y tiens.

Dit-il tout en avançant, baguette au poing. Bien sûr, tout serait plus facile si l’ancien patient se calmait et se laissait faire. Euron ne doutait pas que Lexi mettrait tout en œuvre pour résoudre le cas d’Anderson. Néanmoins, même s’il n’était pas mal intentionné à l’origine, s’il restait ancré dans son délire, il demeurerait un danger pour les autres. En vérité, le Directeur de Sainte Mangouste ne nourrissait guère d’espoir concernant ce patient. Il était clair qu’il avait vrillé et le Mangemort opterait de lui-même pour la méthode la plus radicale. Mais ce n’était pas son patient alors dans la mesure du raisonnable, il laisserait Alexis juger par elle-même.

Cette aile de l’hôpital était nettement plus délabrée et même sinistrée. Le parquet comportait de nombreux trous où des lames avaient été arrachées par endroits. A d’autres, la moisissure avait dévoré le bois et chaque pas provoquait un long grincement plaintif. Les murs eux non plus n’avaient pas été épargnés. Lorsque le papier n’était pas arraché, des trous perçaient la brique çà et là, laissant au sol de multiples débris. Certains candélabres étaient trop abîmés pour donner la moindre lumière, plongeant dans l’ombre quelques pans entiers de pièces. On retrouvait également des lits et du matériel d’un autre âge renversé dans un bazar sans nom. Il était évident qu’il y avait eu des heurts dans cet endroit car des traces de sortilèges ayant frappé les parois étaient visibles. Ces murs recelaient une histoire sur laquelle ils n’avaient pas le temps de s’appesantir.

_ Pourquoi n’ont-ils pas pris le temps de restaurer cette aile… marmonna-t-il pour lui-même. La magie permettait pourtant de faire des miracles et en très peu de temps… A moins que notre ami Raspoutine les en ait empêché. Sa curiosité était piquée et il faudrait qu’il se plonge dans les archives de l’hôpital lorsqu’ils seraient remontés.

Au même instant, sans le moindre signe avant-coureur, une créature humanoïde et lupine s’extirpa de l’ombre pour se jeter sur Euron, toutes griffes dehors. Le sorcier, bien qu’il fût sur ses gardes, dût reculer pour éviter le premier coup et heurta son épaule à une armoire derrière lui dont les portes s’effondrèrent sous le choc. Trop occupé à ne pas se faire taillader par la créature, il ne sentit pas la douleur mais il eut à peine le temps de bouger le bras pour lancer un sort d’expulsion qui repoussa violemment le monstre dans l’ombre où il sembla disparaître, non sans lui arracher un bref gémissement. La seconde qui suivit, Raspoutine surgit à son tour en claironnant :

_ Aucun garde dans l’aile Ouest ! AHH un monstre !!!

Le Mangemort pesta intérieurement contre l’ectoplasme sans cervelle qui tombait à pic pour détourner leur attention de la véritable menace. Enchaînant ses attaques, Anderson -ou ce qui en restait- se rua à nouveau sur les sorciers en profitant bien évidemment de l’apparition soudaine du spectre.

_ A droite ! S’écria-t-il dans l’espoir qu’Alexis saurait réagir assez vite pour contrer son attaque.

La célérité d’Anderson sous cette forme était bien supérieure à celle des médicomages et il esquivait les sorts d’une façon spectaculaire. La bête bondissait vivement de façon aléatoire, tant qu’il était ardu de prévoir son prochain mouvement. Le sorcier se rendit compte qu’elle cherchait à approcher Fawley. D’un mouvement large du bras, Euron balaya la salle, le sortilège ramassant une masse d’objets inanimés avant de les projeter sur le monstre, telle une pluie de projectiles pendant que Raspoutine poussait des hurlements, manifestement terrifié par l'horripilante bestiole qui avait pénétré son antre. Si son but n’était pas de le tuer -il avait donné sa parole qu’il lui laisserait une chance après tout- il parvint tout de même à le ralentir, laissant ainsi au docteur Fawley toute la latitude pour l’immobiliser. C’était pour elle l’occasion de lui sauver la vie. La dernière chance.



CODAGE PAR AMATIS




EURON O. CARROW


Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
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Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Sam 13 Mai - 22:42
Phantom of the hospital
Tréfonds de Sainte-Mangouste, Août 2021 || EUXI IV
Pour la première fois depuis ce qu’il lui semblait des années, Lexi avait du abaisser sa garde et confier à Euron Carrow toutes les menus détails concernant le sujet Anderson. Si elle avait dans un premier temps souhaité patienter et garder les informations pour elle, la vague sur laquelle Euron et elle surfaient depuis quelques semaines l’avait forcé à revoir ses priorités. Après tout, si Euron était en capacité de l’aider, pourquoi se priverait-elle de son appui ? Si elle avait l’habitude de faire cavalier seul, cette fois, elle avait décidé d’opter pour une stratégie totalement différente : la confiance envers autrui n’était pourtant pas dans ses habitudes et elle avait joué gros en divulguant à son directeur ce qu’elle avait fait : elle avait joué son poste et sa réputation. Hors, Lexi n’avait guère beaucoup d’autres choix de carrière. Elle aimait son travail, elle aimait son rôle de cheffe de service et son étude clinique avait pris une part prépondérante dans son existence. Alors pourquoi avait-elle tout risqué ? Après tout, c’était quitte ou double et Carrow aurait très bien pu la congédier sur le champ. Peut-être réservait-il encore son jugement d’ailleurs, qui saurait le dire ? Quoi qu’il en soit, le sort de Lexi n’était plus entre ses mains mais entre celles de l’homme qui se tenait à ses côtés alors le moins qu’elle pouvait faire désormais, c’était de limiter la casse. S’ils parvenaient à venir à bout d’Anderson sans que tout cela ne s’ébruite, elle avait une chance de conserver son poste, voilà pourquoi ils s’aventurèrent précautionneusement dans les méandres des sous-sols de Sainte-Mangouste, à la recherche du dit-patient. Le temps pressait car Anderson avait déjà fait des victimes et même si Lexi ne rechignait jamais à tuer quelqu’un habituellement, c’était usant de devoir couvrir ses traces donc encore valait-il mieux ne pas tuer la personne en question. Quoi que… Le garde étant mort, il y avait un témoin en moins dans cette affaire, ce n’était peut-être pas une si mauvaise chose même si Lexi se sentait inconsciemment responsable. Responsable mais non coupable, voilà que son esprit lui intimait et lui répétait. Rassérénée par cette idée, ils se mirent à chercher Anderson. C’était sans compter l’apparition aussi soudaine qu’inattendue d’un des ectoplasmes des sous-sols. C’était presque une légende urbaine dans les couloirs et de vieilles légendes continuaient d’effrayer les jeunes internes au début de leurs cursus alors savoir que ce mythe était une réalité était somme toute plutôt divertissant.

Raspoutine avait choisi la mauvaise cible. Face à Lexi et Euron, il ne pouvait rien, leurs âmes étaient déjà bien trop corrompues par leurs expériences passées et rien de ce qu’il pourrait faire ne serait de nature à les effrayer. Pourtant, il se donnait du mal faux mdr mais là il était loin, bien loin, ne serait-ce qu’hérisser un seul poil des deux médicomages. Alors qu’Euron songeait probablement à chasser le fantôme à l’aide d’un sortilège approprié, Lexi se demanda s’ils ne pouvaient pas l’utiliser à leur avantage. Après tout, il devait connaître chaque recoin de l’étage dans les moindres détails et manquant de temps, Lexi imagina qu’il était plus simple de le mettre à leur botte. Étant donné la médiocrité et la naïveté du fantôme, cela ne fut pas bien difficile de l’entourlouper. Même Euron, que Lexi voyait de biais, semblait s’amuser du jeu auquel elle se pliait pour retrouver Anderson. Une fois l’esprit parti, un sourire narquois et satisfait s’installa sur le visage de la jeune femme : cela avait été relativement facile. Certes, il avait fallu qu’elle imagine des arguments infaillibles pour flatter le fantôme. Rien de bien difficile en soit. Cela ne semblait pas être l’idée d’Euron puisqu’il qualifia l’exploit de saisissant. Non. Ce n’était pas l’exploit qui était saisissant, c’était elle. Abasourdie par ce compliment très soudain, elle se tourna vers lui quelques instants tandis qu’il l’ignorait totalement, comme obnubilé par la pièce qu’ils étaient en train de fouiller. D’un air nonchalant, elle déclara : « Parce que tu en doutais réellement ? » Elle ricana légèrement. Lexi n’était pas n’importe qui. Même si elle connaissait ses limites, elle avait appris à tirer profit de ses compétences et de sa cervelle : n’est pas major de promotion qui veut, n’est pas chef de service qui veut. Euron pouvait aisément le comprendre lui aussi ; étant devenu directeur, il avait lui aussi les capacités nécessaires pour ce poste à responsabilité. « Par contre, la politique, très peu pour moi. Tu sais bien que je suis incapable de ne pas mâcher mes mots. » C’était l’un de ses défauts (ou une de ses qualités), cela dépendait grandement du curseur sur lequel on se plaçait. « Et les réunions interminables m’ennuient. Je suis une femme de terrain. » finit-elle par avouer. « Merci néanmoins pour le compliment. » Elle tut le fait que cela n’arrivait pas si souvent. S’il avait laissé son inconscient parler, il était probable qu’il soit déjà en train de le regretter. « Ça me touche. » Maudissant à son tour son esprit d’avoir osé dire cela sans prendre la peine d’y réfléchir, Lexi commença elle aussi une inspection très poussée d’un des éléments de la pièce, comme pour dissimuler sa gêne. Elle n’aimait pas être prise au dépourvu, elle détestait faire preuve de si peu de retenue, elle qui était habituée à être en total contrôle la plupart du temps. Elle pouvait parfois se laisser aller à être elle-même lorsqu’elle était avec ses proches ou encore avec ses amis. Mais Euron n’était pas un ami. N’est-ce pas ? Qu’était-il en réalité pour la jeune femme ? Si son opinion sur lui avait évolué au fil de leurs rencontres et de leurs échanges, Lexi ne parvenait pas à déterminer le nom ou l’adjectif qui qualifierait leur relation. Atypique semblait convenir. Bien plus que professionnelle ou même amicale.

Souhaitant minimiser son embarras, elle s’empressa de demander ce qu’ils feraient d’Anderson une fois qu’ils l’auront retrouvé. C’était une question importante et Lexi préférait autant qu’ils en discutent au préalable même si elle pensait connaître la réponse d’Euron. S’il l’avait aidé, c’était probablement pour ne pas que l’affaire s’ébruite au-delà du sous-sol, donc la mort serait potentiellement préférable pour dissimuler plus efficacement les traces. Qu’elle ne fut pas la surprise de Lexi lorsqu’il contredit ce qu’elle avait imaginé en proposant de le raisonner, si cela était possible. « Je ne dirai pas que j’y tiens absolument mais… » Elle prit soin de choisir ses mots : « Compte tenu des réactions incontrôlables obtenues après l’injection d’un des composants de ma recherche, il me paraîtrait indispensable de pouvoir démêler ce qui est vraiment de l’ordre de la recherche ou ce qui était au final indépendant de celle-ci. » Des fins purement scientifiques donc. « Et je ne veux pas qu’une affaire de disparation soit mêlée de près ou de loin à mon étude, cela pourrait grandement compromettre les participations volontaires. » Des raisons purement pratiques également. Cette recherche, c’était son bébé, elle se saignait au laboratoire quasiment tous les jours alors qu’on puisse douter de son intégrité touchait Lexi plus que de raison.

Ils progressèrent en silence dans une des ailes de l’hôpital et une mine dégoûtée s’installa sur le visage de la jeune médicomage. L’endroit, déserté depuis des décennies, avait perdu de sa superbe et on s’imaginerait bien dans une maison hantée tant les moisissures, l’odeur et les bruits semblaient faire partie des lieux. De vieilles lumières grésillaient encore mais ne laissaient guère de place à l’improvisation ; on ne voyait pas plus loin que le bout de son nez alors Lexi lança un Lumos afin de mieux appréhender ses recherches. « En même temps, qui voudrait venir consulter ou être hospitalisé ici ? » Lexi connaissait bien ce soucis, son propre service était au sous-sol de l’hôpital et déjà, il y avait une certaine appréhension des patients à y pénétrer (du moins ceux qui y arrivaient en vie). Les morts, quant à eux, n’en avaient probablement rien à faire. Cette partie de l’histoire de Sainte-Mangouste ne l’intéressait pas du tout et elle se contentait de faire ce qu’elle avait à faire, à savoir, chercher des traces du passage d’Anderson. Alors qu’elle se baissait pour observer une trace laissée sur le sol, une forme diffuse sortit de nulle part et se jeta sur Euron. « Euron ! »  Le cœur de Lexi s’emballa immédiatement alors qu’elle pointait sa baguette sur l’animal pour le neutraliser ; son premier sortilège rata sa cible alors qu’Euron et la créature s’effondraient au sol suite à la violence du choc. Son palpitant tambourinant contre sa poitrine sous l’effet de l’adrénaline, Lexi se décala juste à temps pour éviter la bête qu’Euron avait réussi à expulser. Se précipitant vers son directeur, Lexi se pencha vers lui, ignorant totalement Raspoutine qui venait de réapparaître et qui offrait en réalité une diversion idéale pour lui permettre de secourir Euron. Elle n’eut pas le temps d’arriver jusqu’à lui. Raspoutine, en plus d’être un très mauvais ectoplasme, ne semblait pas intéresser le jeune loup. L’avertissement d’Euron permit à Lexi de réagir et de lancer un sortilège de protection efficace sur lequel le corps difforme d’Anderson rebondit, le propulsant à l’autre bout de la pièce. Le répit fut de courte durée car le geste de Lexi sembla l’énerver et le mettre dans une rage folle. Euron utilisa ce qu’ils avaient sur le terrain pour tenter d’arrêter Anderson mais les milliers d’objets projetés sur lui ne semblaient avoir aucune incidence, ce qui rendait la créature encore plus féroce.

Citation :
Oui - Lexi parvient à neutraliser Anderson assez aisément
Non - Anderson est incontrôlable, il faudra le tuer

Sans réfléchir, Lexi dut passer à la vitesse supérieure : « Bombarda. » L’explosion du mur derrière Anderson, entraînant l’effondrement de celui-ci sur Anderson sembla le neutraliser, du moins pour quelques instants. Alors qu’il remuait encore parmi les décombres, Lexi s’écria froidement : « Incarcerem. » Les cordes le serraient si fort que la créature commença à gémir sous le supplice. Si la cheffe de service avait une idée derrière la tête pour le faire parler, elle ne pouvait rien faire tant qu’il était sous cette forme et les gémissements qui s’échappaient de ses babines étaient des plus agaçants. Alors pour finir, elle lança un dernier sortilège : « Stupefix. » Le combo magique. Figeant Anderson dans cet état, Lexi s’assura qu’il ne pouvait s’échapper avant de rejoindre à la hâte Euron qui semblait recouvrir ses esprits après la violente chute de tout à l’heure. « Tout va bien ? » Sans demander aucune permission et sans prendre le temps d’attendre une réponse, les doigts de Lexi vinrent palper le torse et le squelette de son supérieur afin de s’assurer que tout était bien en place et qu'il ne souffrait d'aucune fracture. Ce geste se fit si aisément que cela lui semblait soudainement naturel alors même qu’elle avait toujours mis un point d’honneur à éviter les contacts physiques entre eux. Terminant sa rapide auscultation, un soupir de soulagement s’échappa malgré elle de ses lèvres. « Cela m’aurait emmerdé de devoir justifier ta mort auprès du conseil d’administration. » tenta-t-elle de dire afin de tenter de se dédouaner de ce qu’elle venait de faire. Croisant son regard, leurs yeux s’entrechoquèrent brutalement et Lexi ne trouva aucune autre remarque sarcastique à lui offrir. Déglutissant doucement, elle rompit le contact visuel au moment où elle se rendit compte que c’était trop difficile à supporter : pourtant d’ordinaire, elle n’avait aucun mal à le défier ou même à lui lancer un regard sévère.

Retournant auprès d’Anderson, elle relâcha le sortilège de stupéfixion pour observer la condition physique de son patient, que Lexi découvrait plus précisément pour la première fois, était inquiétante. On avait bien à faire à une forme mi-humaine, mi-lupine ; ni totalement humaine, ni totalement louve. C’était des plus étonnants. « T’as déjà vu ça ? » demanda-t-elle à son directeur, après tout il avait davantage d’expérience qu’elle mais en avait-il en zoomagie ? « J’ai pourtant fait des tas d’expériences sur les loups-garous, mais ce genre de forme mixte, c’est la première fois. » La créature se mit soudainement à trembler, comme si toute la tension dans son corps se relâchait : « Il convulse. » N’ayant pas le matériel pour faire quoi que ce soit ici, Lexi se contenta de replacer le sortilège de stupéfixion afin de plonger Anderson dans un état léthargique, ce qui le stabilisera le temps qu’ils sachent quoi faire. « Qu’est-ce qu’on fait ? » finit-elle par demander. « S’il peut se transformer sans pleine lune, on ignore tout de ce qu’il est. » Cela nécessitait du temps, du personnel, et des moyens pour percer ce mystère. En avaient-ils ? Plongée dans une profonde ambivalence entre l’achever maintenant ou tenter de comprendre ce qui lui était arrivé, Lexi avoua : « Pour la première fois de ma vie, je me sens dépassée. » Cette confession était des plus difficiles à encaisser.

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Phantom of the hospital
The gates of time have opened,
Now, it's chains are broken.
An ancient force unleashed again





☾☾ Sous-sol de Sainte Mangouste - mois d'août - 22h

Le docteur Fawley pouvait être une véritable teigne et sa langue plus tranchante qu’une lame. Il avait déjà expérimenté ce comportement glacial et à de nombreuses reprises. Qu’il lui était étrange de l’entendre rire. Elle qui était si revêche, ou si indifférente envers lui, riait maintenant à ses observations et à ses boutades.

Il ne sembla pas réagir tandis qu’elle lui parlait de ce que la politique lui inspirait. Si elle avait l’esprit assez affûté pour ça, le comportement était une toute autre histoire et dans la politique ça faisait tout : la diplomatie et l’apparence. L’intelligence était même bien secondaire tant qu’on avait une forte propension au verbiage. C’était d’ailleurs ce qu’Euron déplorait le plus dans ce milieu. La richesse et la qualité des arguments laissaient parfois à désirer.

Alexis a écrit:
« Merci néanmoins pour le compliment. »

Ses sourcils se froncèrent ostensiblement mais ce n’était que par l’expression de son trouble car malgré son espoir, elle avait clairement entendu ses mots. Bien sûr qu’elle avait entendu ! Qu’imaginait-il ? Qu’elle était peut-être devenue sourde entre deux étages ? Quelle étrange et parfaitement détestable sensation que celle de vouloir se fustiger soi-même. Soit. Elle le remerciait donc… rien de très anormal dans une conversation polie entre deux personnes civilisées.

Alexis a écrit:
« Ça me touche. »

Cette phrase, si banale, eut sur lui l’effet d’une bombe. Il leva son regard froid sur elle pour capter son regard. Il voulait l’étudier, savoir si elle était réellement sincère. Était-ce un autre trait d'humour ? Cela n'en avait clairement pas l'air. Elle sembla soudain très occupée à observer la pièce. Euron finit par détacher les yeux de la jeune femme. Lui aussi devait rester concentré.

Alexis a écrit:
« Et je ne veux pas qu’une affaire de disparation soit mêlée de près ou de loin à mon étude, cela pourrait grandement compromettre les participations volontaires. »

Il ne pouvait que la comprendre. La recherche était un secteur où il était difficile de lever des fonds car il fallait en général parvenir à intéresser des profanes. Il fallait présenter des projets détaillés avec les perspectives de résultats et le nom du responsable de recherche était mis en cause; si les résultats étaient décevants, il en partirait indubitablement. En plus de cela, comme Lexi le disait si bien, les participations volontaires en prendraient un coup et il y aurait moins de tests et donc moins de résultats. Un véritable cercle vicieux.

En ce qui concernait Anderson, quelque chose avait provoqué un changement radical de son anatomie et de son comportement. Rien ne disait que c'était dû aux essais cliniques du docteur Fawley. Il n'y avait qu'une forte présomption mais ça ne constituait certainement pas une preuve, même s'il serait surprenant que cela ne soit pas en rapport. Mais en tant que médicomage, le Carrow avait appris à ne rien laisser au hasard et à ne pas se contenter de "peut-être ".

Après qu’Euron eut envoyé tout ce qu’il avait sur la créature, Lexi parvint à repousser Anderson qui entra dans une rage folle que sa force sur-développée rendait parfaitement redoutable. Mais la créature était tombée sur plus coriace que lui. Le Bombarda que lança Fawley traversa la pièce, la baignant dans une aveuglante lumière avant que la magie ne percute le mur qui se trouvait derrière le monstre, les briques et le plâtre s’effondrant sur l’homme animal, le laissant gisant au sol. Des cordes enroulèrent bientôt son corps pour s’assurer qu’il n’était maintenant plus une menace. Lorsque Lexi s’approcha du corps qui bougeait encore, Euron fronça ses yeux au bleu d’acier. Des mots de mise en garde manquèrent de faire bouger ses lèvres lorsque la jeune femme figea la menace en la stupéfixant. C’était un bon réflexe. Ils ignoraient toute l’étendue de sa puissance après tout.

Le Carrow ne pouvait qu’être soulagé. Anderson était maintenant sous contrôle et il pouvait souffler. Ce simple mouvement lui arracha une grimace de douleur qui lui fit clore un instant ses paupières. Peut-être avait-il un peu trop présumé de sa résistance… Lorsqu’il les ouvrit à nouveau, la jeune femme se dirigea vers lui. Il porta sur elle un regard légèrement froncé de curiosité et lorsqu'elle porta sa main sur lui, touchant son torse et ses membres supérieurs, le médicomage figea ses prunelles sur son visage. Il sentait le contact de sa main sur son corps mais ne pouvait se détacher de ses yeux. Ce contact était étrange. Lui-même ne savait comment le qualifier. Euron Carrow n'était pas un habitué des contacts physiques. Il était peu tactile de nature. Cela allait de pair avec son côté secret et austère qu'il cultivait depuis son plus jeune âge. Sentir les doigts de Fawlay se balader sur lui, c'était briser une barrière que peu s'autorisaient à franchir. Et le plus troublant, pour lui-même, était sans doute qu'il n’éprouvait pas le désir que cela cesse…

_ Je vais bien. Répondit-il simplement d’une voix atone, sans pouvoir détacher ses yeux de son ancienne élève.

Alexis a écrit:
« Cela m’aurait emmerdé de devoir justifier ta mort auprès du conseil d’administration. »

Non. Il n’y crut pas une seule seconde. Pas une seule. Et c’était bien ça le problème. Elle se justifiait et montrait les signes d'une personne clairement mal à l'aise… l'aveu du corps qui tendait vers le sien. Pour une fois, qu'elle lui mente ne le mit pas en colère car ce mensonge avait un côté étrangement agréable.

Carrow avait toujours tout contrôlé et à cet instant, tout semblait lui échapper. Il pouvait se vanter d’avoir un esprit brillant mais là ça ne lui était d’aucune aide. Les relations humaines n’étaient malgré tout pas son domaine de prédilection.

Lorsqu’elle se retourna, Euron souffla… et croisa le regard du fantôme qui restait là, un sourcil levé, en train de le toiser d’une façon qui ne lui plaisait pas du tout. L’ectoplasme venait d’assister à la scène, sans la moindre pudeur et le Directeur se demanda réellement s’il n’allait pas lui faire payer son manque de discrétion. Il préféra finalement l’ignorer. Euron devait sortir cette histoire de sa tête et se remettre au travail. Moins les choses traîneraient, mieux ce serait pour tout le monde. Compartimenter, s’organiser et agir. C’était ainsi qu’il gérait sa vie et rien ne devait le détourner de son objectif.

Suivant Alexis de près, il lui prêta une oreille attentive. Le sorcier tenait toutefois sa baguette assez fermement dans sa main pour réagir le plus vite possible si Anderson venait à faire le moindre geste brusque.

Alexis a écrit:
« T’as déjà vu ça ? »

_ Jamais... du moins, pas sous cette forme lupine. Confirma-t-il sans quitter la créature des yeux. Il resta cependant nébuleux sur le sujet.

Alexis a écrit:
« J’ai pourtant fait des tas d’expériences sur les loups-garous, mais ce genre de forme mixte, c’est la première fois. »

Devant l’impuissance d’Alexis, Euron se radoucit. Étant semblable à elle et à ses niveaux d’exigence, il savait que ce qu’elle vivait à l’instant présent était d’une extrême pénibilité.

_ Écoute. Quelque chose s’est passé. On ne sait pas quoi. Si ça se trouve sa mutation n’a rien à voir avec tes expériences, ou bien c’est dû à une variante extérieure. Il faudrait étudier son cas. Cela implique de justifier les dépenses auprès du Conseil et donc dévoiler qu’il a fait partie de tes recherches. On ne sait pas comment ils pourraient interpréter ça et il manquerait plus que l’information sorte pour alerter l’opinion publique.

Il patienta quelques secondes reporta son attention sur la créature à la respiration forte et sifflante.

_ Et il est évident qu’il souffre.

_ Il faudrait parvenir à le faire sortir. Le garde à l’entrée va nous gêner. Je voulais éviter qu’il voit quoi que ce soit… Je vais devoir…

_ Un autre monstre !!! Oh par Merlin !!! Cette fois vous allez mourir dans d’atroces souffrances !!!

Euron se retourna d’un seul coup , sa baguette pointant vers la direction indiquée par l’ectoplasme tandis que son autre bras se plaça instinctivement devant Alexis pour la tenir derrière lui. Un second ? Comment était-ce possible ? Anderson n’était-il pas seul ? Quelle chance y avait-il pour qu’une autre créature mutante se soit glissée à cet étage aujourd’hui ? Le Mangemort observait les lieux avec minutie mais rien ne semblait bouger dans ce clair obscur étrange créé par la lueur des candélabres à la faible lumière Si l’autre c’était fichu de lui, d’une façon ou d’une autre, déjà mort ou non, il allait amèrement le regretter.

Ses yeux au bleu glacial recherchaient néanmoins le moindre signe d’une éventuelle menace. Si le fantôme ne mentait pas, le problème était bien plus grave que ce qu’il avait imaginé. Les doigts tenant fermement la baguette, il manqua de faire payer l’ectoplasme avant qu’un bref mouvement n’attire son attention au niveau du trou où Anderson s’était glissé un peu plus tôt. Il ne perdit pas un seul instant. Le sortilège fusa en direction du mur. D’un mouvement large du bras, il arracha sans une once de délicatesse la silhouette de l’ombre avec quelques briques au passage, élargissant la plaie béante de la façade, la dévoilant alors entièrement sous leurs yeux. Sylvan flottait en l’air juste devant eux, ses yeux se posant sur les deux médicomages avec un mélange de stupeur et de gêne. Que faisait-il ici ? Dans la tête d’Euron, cette nouvelle information passa par tous ses filtres de raison à une vitesse vertigineuse.

_ Monsieur Acton. Que diable faites-vous ici…

Le temps d’une seconde s’écoula avant qu’il ne reprenne.

_ Docteur Fawley… il semble que vous ayez omis de m’informer d’un détail… Dit-il d’une voix qui ne laissait rien présager de bon. Il doutait que son assistant ait agi de sa propre initiative et repensait à l’attitude de la légiste lorsqu’elle s’était présentée spontanément devant l’entrée de l’étage maudit. La menace étant tout de même dès lors nulle, il se redressa mais ne reposa pas Sylvan pour autant, préférant nettement le laisser poireauter là-haut, suspendu dans le vide, affrontant le regard sévère et froid d’un Directeur peu enclin à l’indulgence et qui tolérait mal les oreilles indiscrètes. Cela méritait des explications…. Mais cela signifiait également qu’il y avait manifestement une autre sortie.




CODAGE PAR AMATIS





EURON O. CARROW


Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
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Alexis Fawley
Alexis Fawley
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Lumos
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Sam 17 Juin - 20:17
Phantom of the hospital
Tréfonds de Sainte-Mangouste, Août 2021 || EUXI III

Compte tenu de la situation, être sur la réserve aurait été de mise. Lexi se demandait encore si elle avait eu raison de tout avouer à son directeur ou si elle aurait mieux fait de tenir sa langue. Néanmoins, plus les minutes passaient et plus elle se confortait dans l’idée qu’elle avait choisi la meilleure des options. Non seulement Euron ne semblait pas outré par ses mensonges -ou plutôt par ses omissions, elle n’avait jamais réellement menti, elle s’était seulement contentée de taire les faits qui lui étaient reprochés, voilà toute la différence- mais en plus de cela, il l’aidait dans sa quête pour retrouver Anderson. Leur relation avait tellement changé en six mois qu’il lui avait paru tout à fait ordinaire de se questionner sur l’issue qu’aurait l’échange et si Lexi n’excluait pas le fait que le couperet s’abattrait peut-être sur elle après quand tout serait terminé, mais pour le moment, elle profitait de l’accalmie. Cet instant marquait peut-être un tournant dans leur relation. Après tout, après avoir avoué ses torts, après avoir manipulé un ectoplasme, voilà qu’Euron et Lexi en venaient à plaisanter sur la politique et sur les compétences qu’auraient la médicomage dans ce domaine. Probablement aucune, Lexi avait bien trop la langue acérée pour ce genre de milieu, là où la fourberie était de mise. Elle ne pourrait jamais se taire et encore moins se laisser faire, faire comme si. Pourtant Euron semblait penser que si, ce qui troubla suffisamment la jeune femme pour le remercier. Lexi ne remerciait jamais personne et en soi, la situation était déjà des plus inédites. Lexi estima qu’il était plus judicieux de clore là la conversation et débuta une inspection très méthodique de la suite de la salle. Pourquoi était-ce si difficile de laisser paraître la moindre émotion…

Les deux comparses n’eurent néanmoins pas le temps d’en débattre davantage puisque la personne qu’ils cherchaient dans ce dédale de couloir surgit enfin. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Anderson n’avait nul envie de négocier, nul envie de parler. Son corps tout entier semblait être en proie à la folie, une folie des plus meurtrières puisqu’il s’attaqua sans plus attendre. Euron fut la cible toute désignée de sa première attaque et lorsqu’il fut envoyé au tapis, Lexi sentit ses forces se décupler ; il fallait l’arrêter avant qu’il ne fasse plus de dégâts et surtout… ressentant pour la première fois des tressaillements d’inquiétude dans le creux de ses tripes, Lexi s’évertua à terminer le combat dans les plus brefs délais afin de s’enquérir de l’état de santé de son… directeur. Le toucher n’avait pas été prémédité et pourtant, ce fut ce qui lui sembla être le plus naturel afin d’évaluer ses blessures. Ce qui était étonnant, c’était son geste. Ce qui l’était davantage, c’était qu’Euron ne l’arrête pas. Les secondes s’égrenaient sans qu’aucun ne bouge, sans qu’aucun ne parle ; leurs yeux étaient résolument tournés l’un vers l’autre sans qu’aucun ne daigne rompre le contact jusqu’à ce que cela soit trop insupportable à gérer pour la jeune femme. Ne comprenant pas pourquoi elle était aussi troublée par une simple auscultation -car il s’agissait bien d’une simple auscultation, n’est-ce pas ?-, elle préféra se dérober, se dissimuler derrière une remarque sarcastique pour ne surtout pas avoir besoin de justifier son acte. Il allait bien, c’était ce qu’il prétendait et lorsqu’il se releva, un léger soupir de soulagement s’échappa des lèvres de la médicomage.

Si Lexi préférait soudainement s’intéresser à Anderson, c’était bel et bien pour masquer la gêne qui s’était emparée d’elle et elle s’appliqua à émettre de nombreuses hypothèses quant au sort qu’il fallait lui réserver. Ce qui était étonnant, c’était le côté inédit de la chose : ni Lexi, ni Euron n’avaient jamais rien vu de tel. Lexi était une femme brillante, Euron avait roulé sa bosse et était un grand ponte en médicomagie, que tout ceci leur soit étranger ne présageait rien de bon. Anderson était une énigme, une énigme qu’il leur fallait résoudre. Mais rapidement. Cela rendait les choses encore plus difficiles et très pénibles à vivre pour une femme comme Lexi qui adorait les choses rationnelles. Lexi détestait l’imprévisibilité et tout ce qu’elle ne pouvait maîtriser de manière générale. Elle était une femme qui aimait avoir le contrôle, en chaque instant, à chaque moment. Alors cette sensation de ne rien pouvoir contrôler était des plus décevantes et des plus déstabilisantes. Regardant Anderson avec une profonde perplexité, elle releva les yeux vers Euron lorsqu’il suggéra que tout cela n’avait peut-être rien à avoir avec elle et avec ses expériences. C’était effectivement une des explications qu’elle avait envisagées. Après tout, tous les autres sujets allaient bien… « C’est vrai que le composant n’a eu aucun effet secondaire sur le reste de l’échantillonnage. » Alerter l’opinion publique… C’était bien la dernière chose qu’elle souhaitait. « Non, ça risque de compromettre la suite de mes recherches et la réputation de l’hôpital pourrait en être impactée... » Il y avait gros à perdre. Lexi souffla péniblement, faisant la liste des pour et des contre lorsqu’Euron ajouta qu’il semblait souffrir. Lexi hocha la tête, pensive. Elle n’aurait aucun scrupule à l’achever si cela était nécessaire mais elle avait besoin de quelques minutes pour réfléchir, pour penser à ce qu’elle comptait faire. Les propos d’Euron la rassurèrent, il lui laissait libre choix, il la laissait choisir ce qu’elle estimait être le mieux pour elle. Mais qu’est-ce qui était le mieux pour Anderson ? Lexi n’avait jamais eu aucun état d’âme à manipuler et torturer ses sujets d’expérience par le passé alors pourquoi le cas d’Anderson serait différent ? Alors qu’Euron envisageait plusieurs options et suggérait qu’ils devaient prêter attention aux gardes présents à l’entrée, Raspoutine s’agita brusquement (d’ailleurs Lexi avait carrément oublié qu’il était là) et hurla qu’un second monstre se dissimulait dans l’ombre. Si Euron avait regardé la médicomage à cet instant précis, il aurait pu percevoir sur son visage un air particulièrement abasourdi, voire ahuri par la situation. Anderson était le seul sujet d’expérience ayant ressenti des effets indésirables durant les tests, comment pouvait-il y avoir un second sujet touché ? À moins que…

Alors qu’elle allait expliquer à Euron qu’il n’y avait probablement pas besoin de s’inquiéter, il eut un geste protecteur envers elle en la plaçant derrière lui (ce qui vexa Lexi d’ailleurs, n’était-elle pas capable de se défendre par elle-même?) et elle n’eut guère le temps d’en dire davantage, un sortilège fusa et Sylvan apparut, flottant dans les airs. Lexi se mordit la lèvre ; décidément, rien ne se passait comme elle l’avait imaginé. Euron demanda ce qu’il faisait là mais rapidement, il fit de lui-même les calculs qui s’imposaient dans sa tête et se tourna vers elle, demandant une explication à sa présence. Remarquant qu’il était repassé au vouvoiement, Lexi comprit qu’il reprenait là son rôle de supérieur hiérarchique, loin de ce qu’il venait de se passer quelques minutes auparavant. « En ai-je véritablement besoin ? » C’était une véritable question. Après tout, Sylvan Acton n’était-il pas son assistant de recherche ? Son bras droit ? Celui sur qui elle se reposait sans réfléchir ? Ce qui, pour Lexi, était un véritable exploit, elle qui n’avait jamais compté sur personne d’autres que sur elle-même. Elle regarda Euron, peu encline à lui mentir après ce qu’ils venaient de vivre, se rappelant que la franchise lui avait été bénéfique. Elle ne tenait pas à rompre le semblant de lien de confiance qu’ils avaient établi. « Il ne m’a pas semblé pertinent de t’en informer. Quitte à être renvoyée et remerciée, autant que je sois là seule tenue pour responsable. » C’était sans précédent. Alexis Fawley était prête à tomber pour un autre. Sa loyauté n’avait jamais été à prouver lorsqu’il s’agissait de l’un de ses proches. « C’est moi la responsable de l'étude clinique. Sylvan n’a fait qu’essayer de me couvrir. Je lui ai demandé de chercher Anderson sur l’entrée  est, celle qui servait à l’acheminement des monte-charges. » Lexi regarda Sylvan, toujours en l’air et demanda à Euron : « Peux-tu le faire descendre ? » Elle se tourna ensuite vers lui et elle ajouta : « Il a ma confiance, si c’est ce qui t’inquiète. » évidemment. Lexi le savait fort bien, un secret détenu par de nombreuses personnes avait davantage de risque d’être découvert mais fallait-il que Sylvan soit sacrifié pour autant ? « Je m'en porte garante. »

Anderson grogna légèrement et Lexi se tourna vers lui. « Quant à lui... Je peux peut-être faire quelque chose, vérifier par moi-même si certains détails ne nous auraient pas échappé. Je connais un endroit. » Sa pièce secrète... Dans son propre appartement. Celle dans laquelle elle avait mené tant de recherches et réalisé tant d'expériences avant que celles-ci ne soient rendues officielles. « Si jamais cela dégénère, je l'achèverai moi-même et je détruirai toutes les preuves. » Euron était un Mangemort, Sylvan aussi, la perspective d'un meurtre ne les émouvraient pas, voilà pourquoi elle parlait soudainement sans détour.

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Graviora manent

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Lun 26 Juin - 15:01






Phantom of the hospital
The gates of time have opened,

Now, it's chains are broken.

An ancient force unleashed again





☾☾ Sous-sol de Sainte Mangouste - mois d'août - 22h


Patiemment, sans un mot, le Directeur écoutait Alexis s’expliquer sur cette situation. Observant Sylvan flotter devant lui, Carrow demeurait impassible, gardant ses yeux d’un bleu froid rivés sur le jeune homme. L’oubli de la mention de son assistant dans l’histoire n’était pas si dramatique mais Euron détestait les surprises, bonnes ou mauvaises. Ne pas savoir lui enlevait une part de contrôle sur la situation et c’était une chose qu’il exécrait particulièrement. Cette leçon était davantage pour lui que poour elle. Il aurait dû se manifester bien plus vite à son goût. Fawley fit amende honorable et si cela ne changeait rien à cet oubli, cela eut tout de même pour effet d’apaiser le courroux du danois. Il n’avait ni l’intention de renvoyer Fawley, ni d’accepter sa démission. Il n’était nul besoin d’évoquer de telles extrémités et ne rebondit d’ailleurs pas sur le sujet.

En réponse, il se contenta de relâcher la pression sur Sylvan en le reposant au sol, accédant à la demande de la médicomage, sans le quitter des yeux. Sur le front de l’assistant, une goutte de sueur perla tandis qu’il réajustait la position de ses lunettes d’une main légèrement tremblante. Il savait que sans l’intervention du docteur Fawley, il n’aurait pu échapper à quelque chose de fort déplaisant.

Alexis a écrit:
« Il a ma confiance, si c’est ce qui t’inquiète. »

_ Je n’suis pas inquiet. Je pense qu’il mesure la gravité de la situation et les répercutions qui s’ensuivraient si cela venait à se savoir. Je pense également inutile de préciser qu’il devrait en assumer les conséquences. Personnellement.

Alexis a écrit:
« Je m'en porte garante. »

Euron plissa subrepticement ses sourcils tandis que sa tête se tournait très légèrement vers elle, sans la regarder. Après un bref instant où il avait gardé le silence, il releva ses yeux sur Sylvan.

_ J’espère qu’il réalise la valeur d'une telle chose.

Le sujet Sylvan était désormais clos. Euron ne rangea pas sa baguette pour autant. Il se tourna vers Anderson et Lexi. La détermination de la sorcière était tout à son honneur. Bien qu’Euron avait pour la médicomagie une grande dévotion, il gardait un œil froid, logique et dénué de sentiment sur la plupart des événements. A ses yeux, l’étude du cas d’Anderson ne justifierait pas le temps et le coût occasionnés. Mettre un terme à sa vie protégerait à coup sûr l’établissement et mettrait accessoirement fin à ses souffrances inutiles. Mais Lexi était tenace. Elle souhaitait l’étudier dans un cadre à part de celui de l’hôpital. Le Carrow n’y voyait pas d’inconvénient dans la mesure où…

_ Il te faudra prendre de sérieuses précautions pour le maintenir sous contrôle. Il ne doutait pas qu’elle le savait, néanmoins il tenait tout de même à lui rappeler sans détour. Les enjeux étaient beaucoup trop important. Même si un problème survenait en dehors de l’hôpital ils n’échapperaient pas aux retombées. Et elle risquait sa propre vie… Bref, Euron n’était pas franchement chaud pour cette solution, mais c’était le choix de Lexi alors il le respecterait.

_ Très bien... Acheva-t-il. Nous sommes quatre à savoir. Je vais m’occuper des gardes. Par là il entendait Arnold leur chef, qui avait subi un choc et qu’il avait dû exfiltrer de l’étage et celui de l’entrée et de la victime de Anderson. Je vais également avoir une discussion avec notre ami Raspoutine.

Le fantôme, dont la tête ectoplasmique dépassait du mur en transparence et qui avait observé la scène de loin, ouvrit grand ses yeux, pas franchement ravi de ce qu’il entendait, même s’il ignorait la signification de ces mots. On le vit d’ailleurs disparaître progressivement derrière la cloison défoncée, espérant sans doute se faire oublier et ignorant que c’était peine perdue.

_ Je vais passer en premier pour vous libérer le passage. Après cela tu pourras faire passer Anderson jusqu'au lieu de transplanage. Ensuite je reviendrai pour tout remettre en ordre.

Alexis semblant d'accord avec ce plan, acquiesça tandis que le Directeur passa près d'elle en direction de la porte qui menait vers le couloir central desservant la sortie de cette aile de l'hôpital.

Étrangement, Raspoutine semblait avoir totalement déserté le complexe. Mais le Mangemort n'était pas dupe. Il pouvait sentir son regard peser sur son épaule. Cela ne le dérangeait pas et s'occuperait de chaque problème un à un. Lorsqu’il parvint à l’entrée qu’il avait scellée un peu plus tôt, un simple sortilège leva la barrière magique. La garde se tenait toujours là, près de Arnold, toujours inconscient. Lorsqu’il vit revenir le Directeur, le soulagement se lisait sur son visage tandis qu’il se redressait respectueusement.

_ Monsieur ! Il avait hâte de partir, Euron pouvait aisément le ressentir.

Le médicomage approcha pour s’accroupir près du chef de la sécurité. Son état était stable mais il l’avait sciemment maintenu dans cet état pour être certain qu’il ne se réveillerait pas en panique en clamant qu’il avait vu une bête qui venait de tuer l’un de ses collègues. Baguette en main, il passa au-dessus de son corps, distillant une douce lueur dorée. Ce premier sortilège n’avait pas vocation à le soigner mais plutôt à lui faire oublier les derniers instants de son état conscient… sortilège auquel il mêla un autre petit détail, le genre de chose que seuls les Légilimens chevronnés pouvaient mettre en oeuvre. Au même moment, l’étrange cortège apparut, comprenant le docteur Fawley, Sylvan et Anderson lévitant, ligoté magiquement et poussant des grognements sourds à chaque souffle. Le garde perdit ses couleurs, observant la scène qui se déroulait sous ses yeux sans y croire vraiment.

_ Que… que… Incapable de terminer sa phrase, choqué par la bête qu’il voyait passer devant lui.

Euron posa sa main sur son épaule et l’homme sursauta à ce contact. Le Directeur de Sainte Mangouste avait au visage un air serein et impassible lorsqu’il levait sa baguette devant le visage du jeune homme à l’air hébété.

_ Oubliette. Dit-il simplement tandis que l’étrange escorte disparaissait au détour du couloir, comme si elle n’avait jamais existé. La lueur dorée s’atténuant, Euron relâcha la pression sur le gardien avant de s’agenouiller près d’Arnold qu’un sortilège de soin sortit de sa torpeur.

Le chef de la sécurité se releva avec l’aide d’Euron tandis que les deux hommes s’interrogeaient du regard.

_ Monsieur Carrow…

_ Vos souvenirs sont flous, c’est normal, vous avez été victime d’un empoisonnement. Les deux hommes, confus, ouvrirent grand leurs yeux, leur air trahissant la confusion totale qui les frappait.

_ Comment...

Euron poussa un soupir, léger tandis qu’il posait ses mains sur ses hanches, son visage se montrant soudain ennuyé.

_ Par le jeune monsieur Davies.

_ Davies ? Mais… pourquoi ?

_ Parce que vous l’avez surpris tous les deux en plein trafic de potions dans les sous-sols. Il vous a attaqué et vous vous êtes défendu. Il semble que plusieurs potions non stabilisées se soient brisées. Celles-ci contenaient certainement de puissantes neurotoxines, d’où votre confusion.

_ Davies ?! Non c’est… attendez… Arnold frottait son crâne endolori et sourcils froncés, et relava un regard plus sombre sur Euron. Par Merlin… je me souviens je crois… Nous avons été dans les sous-sols car des agents avaient été agressés par un homme… On s’est retrouvé avec Davies à le chercher, on s’est séparés et puis quand on a voulu le rejoindre, Davies essayait de déplacer les potions et il nous a attaqué…

_Il semble que l’homme en question soit son complice venu récupérer la marchandise. Il s’est malheureusement enfui.

_ Attendez… Oh mon dieu… j’ai voulu me défendre et je l’ai touché…

Le Carrow demeurait froid mais baissa les yeux un instant avant de les poser de nouveau dans ceux du chef de la sécurité.

_ Votre témoignage corrobore ce que j’ai constaté sur les lieux, il s’agissait là tout simplement de légitime défense. Vous n’aviez pas le choix. C’était lui ou vous.

Il patienta un bref instant avant de reprendre.

_ Allez vous faire soigner. Prenez quelques jours pour vous reposer, je m’occupe de cette affaire.

_ Merci monsieur Carrow… merci beaucoup…

Les deux hommes se retirèrent, le pas lent et accablés. Euron les regarda s’éloigner, fixement avant de se retourner vers les portes menant à sous-sol maudit. Il vit une silhouette ectoplasmique s’effacer soudain et il prit une profonde inspiration avant de s’y diriger d’un pas décidé. Il ne rentrerait certainement pas chez lui cette nuit.




CODAGE PAR AMATIS





EURON O. CARROW


Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
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