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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Sais-tu que là sous ma poitrine, une rage sommeille que tu ne soupçonnes pas? || Euxi II :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Alexis Fawley
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Mer 9 Nov - 22:17
Sais-tu que là sous ma poitrine, une rage sommeille que tu ne soupçonnes pas?
Hôpital Sainte-Mangouste, Février 2021 || EUXI II

Les rumeurs sur le changement de direction à l’hôpital Sainte-Mangouste allaient bon train depuis maintenant quelques semaines. Dr Alexis Fawley n’était pas mécontente de cette décision, compte tenu des manquements incroyables de l’ancien directeur, de ses propos absolument diffamatoires, machistes et manquant clairement de neutralité. Elle avait haï cet homme lorsqu’il était venu lui demander d’être indulgente avec un élève uniquement parce que sa mère était à l’époque vice-rectrice de l’Université. Comme si s’appeler Helios Carrow signifiait que Lexi lui octroierait un quelconque passe-droit. Elle n’était pas ce genre de femme, elle n’était pas ce genre de tutrice non plus : lorsqu’elle estimait qu’un étudiant qui s’applique à devenir médicomage n’obtient pas le niveau d’exigence requis pour exercer ce métier, elle le recalait sans ménagement. Elle avait d’ailleurs été qualifiée d’impitoyable référente par de nombreux étudiants mais elle n’avait jamais cru besoin de se justifier : la médiocrité n’avait pas sa place dans un hôpital et encore moins dans son service. Si les autres médicomages se contentaient d’étudiants limités et disposant de bien piètres compétences médicales, cela les regardait. Mais il était hors de question qu’ils franchissent un jour la porte de la morgue en espérant bénéficier de faveurs de sa part. Elle était intransigeante, elle le savait mais c’était ainsi qu’elle concevait son enseignement et ceux qui espéraient un stage dans son service devait redoubler d’efforts, faire preuve d’ingéniosité et arborer des connaissances pointues et précises sur chacun des domaines étudiés. Elle ne s’était jamais contentée d’être « moyenne » lors de ses études, frôlant l’excellence, redoublant de rigueur et de méticulosité ; alors elle exigeait de même de ses étudiants, cela apparaissait simple. Et pourtant, cet état de fait n’était pas pour plaire à l’ancien directeur, lui qui estimait que chaque élève méritait sa chance -encore plus si celui-ci bénéficiait d’un nom célèbre et que ses parents possédaient un compte bancaire bien rempli capable d’offrir de généreuses dotations à la fondation de l’hôpital-. En soit, certains avaient acheté leurs diplômes grâce à quelques pots-de-vin et l’esprit rigide de la jeune médicomage n’avait jamais pu le considérer et encore moins l’encaisser. Elle espérait simplement que son successeur ne sera pas aussi influençable et opportuniste.

Le Dr Fawley ne s’était pas mêlée aux spéculations grandissantes quant aux différents noms cités pour prendre la tête de l’hopîtal pour plusieurs raisons : premièrement cela ne l’intéressait guère de passer ses pauses cafés à imaginer comment serait le ou la future directrice, deuxièmement, elle était bien trop occupée par son travail pour oser y accorder une quelconque importance. Cette décision serait probablement prise en vas-clos par le conseil d’administration de l’hôpital et les chefs de service n’ayant pas voie au chapitre, Lexi n’avait pas pris la peine de s’y intéresser jusqu’à ce qu’on les convoque pour une réunion exceptionnelle en tout début de matinée dans la salle de réunion pour leur présenter l’heureux élu. Affublée de son éternel thermos de café, Lexi se dirigea à l’heure indiquée et s’installa à sa place habituelle sans daigner offrir un regard à ses autres confrères, donnant uniquement un léger signe de tête à Yaxley, qu’elle appréciait par ailleurs. Lui dire bonjour en était simplement la preuve. Les sièges autour de la table se remplissaient un à un tandis que chacun allait de son pronostic ; le siège principal demeurait désespérément vide pendant que Lexi se contentait de feuilleter la dernière revue de médicomagie légale éditée la semaine passée, annotant les articles intéressants et ignorant ceux dont les informations lui étaient insignifiantes. Lorsque le silence s’installa brusquement dans la pièce, elle releva la tête avant de croiser le regard d’un des membres du conseil d’administration qui s’occupait également des missions liées aux ressources humaines ; celui-ci les informa que l’hôpital avait un nouveau directeur et il s’écarta pour laisser celui-ci entrer dans la pièce. Lexi ne laissa rien paraître mais dans son esprit, l’explosion de ressentiment pour l’homme qui se présentait devant eux fut suffisant pour qu’elle sente son sang bouillir et que le flot de souvenirs savamment enfouis dans son esprit ressurgissent de plein fouet, comme si elle revivait soudainement l’épisode du viol psychique. Elle ne s’était jamais vraiment remise de cette intrusion dans son intimité et dans son passé ; peu de temps après l’épisode, elle avait demandé à Tobias de l’aider à lui enseigner l’Occlumancie ; mission difficile pour quelqu’un d’uniquement Légilimens mais ils avaient eu recours à des techniques alternatives pour y arriver. Se remémorant les séances d’entraînement, Lexi se construisit immédiatement un mur dans son esprit afin d’empêcher Euron d’y pénétrer tout en ignorant si cela serait suffisant pour contrer un esprit comme le sien.

Il n’y avait pas grand-chose à dire sur Carrow. Depuis l’épisode, elle l’avait fui comme la peste, s’indignant des négligences qu’elle avait commises et qui l’avait conduite tout droit dans ses griffes. Elle n’était pourtant pas le genre de femme qu’on déstabilisait facilement, et pourtant… Elle le détestait. Sa nomination au poste de directeur était ce qui pouvait arriver de pire et Lexi avala durement sa salive tandis que son regard perçant le fusillait du regard alors qu’il traversait la salle pour s’installer à la place du directeur de l’établissement. Si elle avait eu des couteaux à la place des yeux, celui-ci serait en lambeaux. Elle le haïssait. La seule raison pour laquelle il était encore en vie, c’était son lien avec Kesabel. C’était l’unique raison. Et lorsqu’il commença son discours de présentation, la jeune femme se rendit compte que sa voix était toujours tout aussi agaçante. Les prochaines minutes allaient être longues, longues avant qu’elle ne puisse sortir de la pièce et se défouler sur ses subalternes afin d’extérioriser sa rage. Il n’y avait pas de mots pour décrire la situation atroce dans laquelle elle se trouvait.


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Mer 30 Nov - 22:06

Sais-tu que là sous ma poitrine, une rage sommeille que tu ne soupçonnes pas ?
Lexi + Euron
En des visions de la sombre nuit, j’ai bien rêvé de joie défunte, — mais voici qu’un rêve tout éveillé de vie et de lumière m’a laissé le cœur brisé.

Il traversait ces couloirs à nouveau. Il les connaissait tous très bien pour avoir exercé entre ces murs, pour y avoir prodigué certains cours, pour avoir effectué des centaines de recherches dans les archives… Sainte Mangouste. Cet hôpital à la renommée qui n’était plus à faire… Il allait devoir apprendre à l’appréhender d’une toute autre manière. Mais il s'adaptait rapidement. Il valait mieux que son équipe soit dotée du même avantage.
Il parvint jusqu’à la salle de réunion ouverte ce matin-là en cette occasion toute particulière : la présentation du nouveau Directeur de l’établissement.

_ Bonjour à tous. Je suis Euron Carrow, votre nouveau Directeur.

Il se tenait debout face à eux, un léger sourire étirant ses lèvres fines tandis qu’il posait ses yeux sur chacune des personnes présentes. Son inflexible stature parée d’un costume chic parfaitement soigné dont les sombres nuances accentuaient sa grandeur et sa largesse d’épaules. Son regard azur était affûté telles des lames et son sourire emprunt d’une légère froideur lui donnait un air inaccessible. Euron Octavius Carrow ne laissait place ni au doute ni au hasard. Tous ne se sentirent pas à leur aise lorsqu’il les observa. D’ailleurs, il passa ses œillades sur chacun d’entre eux sans omettre Alexis sans pour autant réagir à l’hostilité palpable qu’elle pouvait dégager.

Déboutonnant sa veste de la main droite, il prit place au fauteuil qu’on lui avait alloué avec une aisance saisissante, plaçant devant lui un dossier fourni. C’était à se demander s’il n’avait pas été Directeur depuis toujours.

_ Je vous rassure, je ne compte pas discourir pendant des heures, j’irai droit au but. En tant que médicomage et enseignant à l’université de Poudlard, j’ai déjà été amené à travailler avec certains d’entre vous et je suis ravi de pouvoir continuer en tant que Directeur de cet établissement de renom qu’est Sainte Mangouste. Cette nouvelle charge que m’a confié le Conseil est d’une importance majeure et je compte honorer sa confiance. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une guerre oppose actuellement le monde sorcier à celui des moldus par le biais du Blood Circle. Bien malheureusement pour nous, ce dernier a su faire preuve d’ingéniosité en inventant notamment des armes capables de nous priver momentanément de nos pouvoirs.

Le Mangemort demeurait d’un calme parfaitement olympien malgré la sensibilité du sujet.

_ Quelles armes avons-nous trouvé pour nous défendre ? Ou pour les frapper ? Pas la moindre. Nous sommes un Département majeur dans ce conflit et je compte bien changer la donne cette année. Nous devons épauler le monde magique et c’est pourquoi j’ai décidé d’une nouvelle ligne à suivre pour certains services. Je rencontrerai donc chacun d’entre vous pour lui faire part des différents changements qui seront ou non opérés... Et je suppose que vous avez une bonne raison pour vous lever alors que je n’ai fini pas de parler docteur Dyers.

Le Directeur avait terminé sa phrase sans regarder l’insurgé, sa voix demeurant posée mais glaciale. Lorsqu’enfin il tourna son visage aux traits rudes sur l'incriminé en question, il plissa subrepticement ses yeux, comme s’il réfléchissait.

_ Chef du service de pathologies et sortilèges il me semble ? Vous avez visiblement quelque chose à faire partager.

Le médecin qui s’était levé leva le menton et garda sa contenance, visiblement bien heureux d’être au centre de cette attention toute particulière.

_ Nous ne sommes pas une branche militaire. Notre rôle n’est pas de faire la guerre.

Le Carrow ne sembla aucunement fâché par cette sentence allant légèrement à l’encontre de ses instructions. Il croisa ses doigts sur la table, défendant naturellement son point de vue mais sans regarder ledit Dyers. Non, il s’adressa clairement à tous les autres membres de l’assemblée.

_ Vous ne désirez pas nuire à autrui. Je le comprends. Ce n'est pas pour cela que nous nous sommes engagés en devenant medicomages vous et moi. Hélas la guerre nous pousse à agir et réagir. Nous devons protéger le monde sorcier et utiliser nos connaissances en sciences magiques dans ce but.

_ Ce n'est pas une raison pour nous demander de nous attaquer aux moldus.

Cette fois, le Carrow planta ses prunelles glacées dans ceux du médicomage réfractaire et son ton se durcit.

_ Pas des moldus. Le Blood Circle. Je vous prie de bien vouloir respecter cette distinction.

Il s’enfonça davantage dans son large fauteuil, gardant ses doigts mêlés devant lui, un air interrogatif au visage.

_ Donc si je schématise, vous vous sentiriez plus à l'aise avec vous-même et moins coupable de soigner des enfants extraits d'un centre de réhabilitation du Blood Circle sachant tout ce que cela implique pour eux plutôt que d'empêcher les tortionnaires de construire ces centres. J'ignore comment qualifier avec le plus d'exactitude cette façon de penser. Attentisme ? Couardise ?

_ Comment pouvez-vous ainsi travestir mes propos. Je suis un homme d’honneur, j’ai des valeurs, moi, monsieur Carrow.

Le Mangemort inclina légèrement sa tête, tiquant sur cette attaque à peine voilée.

_ Bien sûr, c’est important d’avoir des valeurs…

D’un geste sans empressement, il ouvrit le dossier devant lui et feuilleta quelques pages avant de prendre une profonde inspiration.

_ Docteur Dyers. J’ai étudié les chiffres de chacun des services de l’hôpital. Les vôtres sont nettement meilleurs que ceux de vos collègues. Je dois vous féliciter.

Le chef du service de pathologies et sortilèges en rougit d’orgueil et sa voix se fit soudain plus doucereuse, tandis qu’il croisait les bras sur son torse.

_ Et bien merci.

Euron sourit.

_ Oui. Du moins le pensais-je avant d’essayer de comprendre comment vous pouviez atteindre de tels objectifs à la différence de vos confrères.

On put sentir soudain le vent tourner.

_ J’ai donc pu constater que vous aviez réduit les dépenses de votre service en licenciant notamment une partie de votre personnel. Essentiellement des femmes dont la plupart étaient seules avec enfants à charge. Est-ce que je me trompe ?

Interdit, Dyers demeura pétrifié, le rouge de la honte montant à ses joues.

_ Mais vos « valeurs » vous interdisent de vous en prendre aux membres du Blood Circle. Je comprends que s’en prendre à des femmes isolées soit un challenge plus à votre hauteur.

_ J...

_ Néanmoins, soyez rassuré. J’ai personnellement contacté ces personnes et elles sont ravies de reprendre leur place, d’autant plus lorsque je leur ai appris que vous ne seriez plus leur chef de service.

Le regard qu’il lui jeta fut soudain bien moins diplomate et dans sa voix poignait une certaine menace.

_ Je vous remercie de vous êtes levé docteur Dyers. Le chemin jusqu’à la porte n’en sera que plus rapide.

Aucun autre mot ne fusa. Euron se détourna de lui et referma ce dossier définitivement. Aussi le médecin, dont le corps semblait fondre sur place, se dirigea vers la porte, hébété et silencieux, lâchant un dernier regard derrière lui. Il venait de perdre son job et la face. Mieux valait pour lui de ne pas renchérir ou se défendre car la patience du Directeur était clairement limitée.

_ Sachez que j’estime chacun d’entre vous à sa juste valeur. On ne devient pas chef de service à Sainte Mangouste sans talent ni travail, j’en ai conscience. Je ne vous demanderai jamais davantage que ce que vous pouvez m’offrir et sachez que je ferai tout mon possible pour obtenir le matériel et le financement nécessaires à vos recherches et l’exercice de vos fonctions. En revanche, je vous demande une totale implication durant cette crise que nous traversons.

_ Je vais commencer les entretiens par le service médico-légal avec le docteur  Fawley. Merci à tous pour votre temps et votre attention. Ma porte reste ouverte si vous avez la moindre question.

Tandis que chacun se levait pour quitter la salle de réunion, l’index d’Euron tapotait la table devant lui. Enfin, il leva les yeux pour les planter dans ceux de la jeune femme. Le sourire ténu qui étirait ses lèvres n’enlevait rien à la sévérité de son regard perçant. Enfin seuls, il reprit.

_ Docteur. Dit-il simplement avant de poser ses coudes sur la table en joignant ses mains. Auriez-vous des suggestions ou des souhaits concernant le nouveau cap instauré ?

Leur passif ne semblait pas le déranger outre mesure car il s’adressait à elle comme il ferait avec n’importe lequel de ses confrères. Du moins, c’est ce qu’il laissait paraître.

(c) princessecapricieuse


EURON O. CARROW


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Jeu 1 Déc - 23:28
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Hôpital Sainte-Mangouste, Février 2021 || EUXI II
Cette présentation tournait déjà au vinaigre. Lexi affrontait déjà son irrésistible envie de se lever et de quitter l’assemblée telle la femme hautaine qu’elle avait toujours été, comme si le nouveau directeur ne méritait pas sa présence. Euron Carrow emplissait déjà toute la pièce de son aura et prenait possession des lieux comme s’il en avait toujours été le maître. Cette suffisance, bien que commune à Lexi, suffit pour l’agacer et ses mains quittèrent la table pour aller serrer furieusement les plis de son pantalon afin de ne pas immédiatement lui sauter à la gorge. Pas maintenant. Pas en présence de témoins, lui intimait son esprit. Elle aurait tout le loisir de le tuer plus tard. Mais quand ? Maintenant qu’il était son supérieur hiérarchique, qu’il allait être médiatisé et déjà annoncé comme étant le nouveau directeur de l’hôpital, Lexi ne voyait pas comment elle pourrait mettre son plan machiavélique à exécution. Immédiatement, dans sa tête, lui revinrent les souvenirs de la mort du père de Tobias et de la manière dont elle avait disséminé son corps aux quatre coins de l’Europe et eut la soudaine envie d’en faire autant avec lui. De manière tout aussi brutale, se souvenant de son pouvoir de Légilimens, Lexi s’efforça de fermer son esprit à l’éventuelle attaque psychique qu’il aimerait sans doute lui lancer ; fabriquant tout autour d’elle une barrière de protection bien mince face à la puissance de l’onde de choc qui la traverserait sûrement si jamais il décidait de s’en prendre à elle, elle ne laissait néanmoins rien paraître, en dehors de ce regard furieux et flamboyant qu’elle lui offrait, mais cela n’était guère bien différent de son regard habituel teinté de dédain.

Lorsqu’il s’éternisa sur un discours savamment préparé, elle observa attentivement chacun de ses traits, scruta habilement ses lèvres qui s’ouvraient et se fermaient en débitant un flot de paroles insuffisamment synthétisé pour la jeune femme qui aimait aller à l’essentiel. Et blabla blabla et blablabla. Pourtant, il avait annoncé ne pas souhaiter discourir pendant des heures mais Lexi avait bien l’impression qu’il monopolisait la parole avec son désir de mêler l’hôpital à la lutte contre le Blood Circle. Arquant un sourcil, Lexi était mitigée. Sainte-Mangouste s’était toujours voulue apolitique, exerçant un droit de réserve sur la guerre ; soigner tout le monde faisait partie du serment que tous les médicomages prêtaient à l’entrée dans leurs fonctions. En définitive, certains services étaient déjà liés à l’évolution des mœurs et des blessés puisque Yaxley dirigeait depuis bien un an désormais le nouveau service destinés aux victimes du Blood Circle. Lexi elle-même dirigeait une étude cherchant à évaluer la prévalence et l’incidence de la magie dans la population tout-venante afin de mieux comprendre les différents enjeux politiques et sociétaux actuels. Cette pression du « résultat », elle connaissait, pour en avoir été la victime par l’ancien directeur, qui lui-même, était très nerveux à cause de l’influence du Conseil qui bridait ses moindres faits et gestes. Que pouvait vraiment faire l’hôpital en plus de cela ? Ils étaient déjà en sous-effectif, manquaient de moyens et effectuaient pour certains des gardes illégales qui ne respectaient pas les temps de repos préconisés par le code du travail. Si Carrow pensait pouvoir régir les choses, il se fourrait le doigt dans l’œil. La seule différence notable avec l’ancien directeur était probablement le fait que Carrow avait fait partie de la maison ; il avait été lui aussi en bas de l’échelle et connaissait les réalités de terrain. Mais la jeune médicomage savait pertinemment que cela n’était guère suffisant et lorsqu’un mégalomane accédait au pouvoir, il en oubliait très souvent d’où il venait et comment il avait du se battre pour en arriver là. Probablement que Carrow n’avait pas eu besoin de passer sous le bureau pour obtenir ce poste et que son nom célèbre avait joué en sa faveur.

Alors qu’elle tentait de déterminer comment elle allait bien pouvoir se soustraire à sa nouvelle politique managériale de l’hôpital, le regard de Lexi fut attiré par Dyers qui se levait pour défier Carrow. Lexi détestait l’homme, elle détestait le médicomage, elle détestait tout de lui et pourtant à cet instant précis et pour la première fois de son existence, elle se trouva être en accord avec lui. L’hôpital n’avait pas vocation à participer à l’effort de guerre, pas dans le sens où Carrow l’entendait, en tout cas. Dyers s’enfonça néanmoins rapidement en faisant l’amalgame entre les moldus et le Blood Circle, ce à quoi son nouveau supérieur répondit férocement. Il avait toujours eu cette faiblesse d’esprit d’imaginer qu’il n’y avait rien à tirer parmi les moldus et cette façon de penser l’avait souvent conduit à des altercations légitimes avec la jeune Fawley, qui défendait bête et ongle l’usage de pratiques médicales moldues dans le cas de pathologies magiques. Les deux approches ne s’excluaient pas forcément. Dyers avait toujours considéré la médicomagie légale comme une sous-branche de la médicomagie, qui ne méritait pas ses titres de noblesses, notamment en lien avec le fait que la plupart des actes réalisés dans ce service l'étaient sans magie. Un constat difficile à assimiler pour Lexi et qui les avait souvent mené à l’affrontement. Dans tous les cas, la suite de l’échange entre Dyers et Carrow captivait l’assemblée qui observait le duel en jonglant d’un homme à l’autre et Lexi savait pertinemment que certains étaient déjà en train d’effectuer des paris sur celui qui en sortirait vainqueur. Connaissant les deux hommes, Lexi n’eut pas grand mal à parier sur Carrow, même si elle le haïssait tout autant que Dyers, si ce n’était davantage. Mais Dyers était un homme qui aimait l’autorité, qui aimait se montrer et prendre de haut les autres -surtout les femmes- ; il avait sévi en totale impunité avec l’ancien directeur qu’il avait réussi à se mettre dans la poche, probablement en arborant une belle recette sur les économies réalisées depuis son entrée au service. Mais il n’avait jamais eu d’adversaire à sa hauteur. En dehors de Lexi. Qui ne laissait rien passer. Qui ne laissait personne lui dicter sa conduite. Qui ne supportait pas qu’on vienne remettre en question son travail, qu’elle savait rigoureux et méticuleux.

Alors qu’ils continuaient de se toiser en chiens de faïence, Carrow s’arrêta sur les chiffres de son service, révélant adroitement la manière dont les dépenses avaient été gérés dans le service de Dyers. Amusée par la tournure que prenait les choses -tant bien même qu’elle détestait que ce soit Carrow qui le remette à sa place-, elle assistait à l’affrontement inégal qui avait lieu entre les deux hommes et dont Dyers ressortirait défait. Cette perspective était des plus reluisantes pour Lexi. Et lorsqu’il fut remercié sans autre forme de ménagement, il chercha d’abord le soutien de ses condisciples dont certains baissaient les yeux pour éviter son regard, d’autres regardaient ailleurs, et certains, comme Lexi, le fixait avec une intensité qui ne laissait présager rien de bon pour lui : ce n’était pas d’elle qu’il obtiendrait quoi que ce soit et les déboires qu’il avait eu avec la médicomage étaient connus de chacun. Lexi, dont le visage exprimait rarement ses sentiments, laisse apparaître sur ses lèvres un sourire narquois de le voir ainsi démis de ses fonctions. Son esprit revanchard bien ancré, Lexi estima alors que son ami Phobos, que Dyers avait remplacé, était vengé.

Si l’attention des autres chefs de service se dirigea à nouveau vers Carrow lorsqu’il continua son discours, le regard de Lexi persistait à fixer cette porte désormais close, se remémorant avec délectation la déchéance d’un adversaire peu coriace mais dont elle n’avait pas réussi à de débarrasser depuis sa prise de poste. Elle se retourna vers son nouveau directeur que lorsqu’il prononça son nom de famille et immédiatement, le mur de brique qu’elle s’était forgé dans son esprit pour pallier à une éventuelle attaque se renforça. Chacun se levait et Lexi se sentit soudainement pris au piège, certaine qu’il avait fait exprès de la choisir en premier afin de la déstabiliser, afin qu’elle ne puisse pas se préparer à cet entretien, afin qu’elle perde à nouveau la face devant lui. Mais cela n’arrivera pas. Elle se contentera d’être professionnelle, ce qu’elle était, tout en lui adressant un regard des plus sombres. Nombreux étaient ceux qui avaient fui face à ses yeux havanes dans lesquels se reflétaient toute son intransigeance et sa dureté. Leurs regards s’affrontèrent et s’entrechoquèrent et Lexi ne baissa pas les yeux -plus jamais-. Docteur commença-t-il avant de lui demander si elle avait des suggestions ou des souhaits à lui transmettre. Une des mains de Lexi se dirigea vers sa cuisse à laquelle était accrochée une sangle invisible sur laquelle se trouvaient plusieurs lames de couteaux affûtés. Cherchant le réconfort de la froideur de l’un d’entre eux, Lexi effleura du doigt une des lames avant de retrouver son amertume habituelle tandis qu’elle s’évertuait à maintenir les barrières psychiques entre elle et lui. « Monsieur Carrow. » Elle le toisa de son regard perçant et demanda : « A moins qu’il faille vous appeler Monsieur le Directeur désormais ? Je me contenterai de Monsieur Carrow si vous le permettez. » Effrontée, évidemment. Elle ne manquait pas d’audace, ni d’assurance malgré le fait qu’elle ait perdu le dernier affrontement qui les avait confronté. Le combat avait été inéquitable puisqu’elle était en position de faiblesse, blessée, avec un trou béant dans l’abdomen. Les mois avaient passé depuis. Même si Lexi ne s’était toujours pas remise du fait qu’il ait posé ses mains sur elle pour la soigner, elle avait désormais occulté ce fait, ne se rappelant que du viol psychique qu’elle avait subi parce qu’elle avait osé lui résister. Qu’il essaie seulement de pénétrer à nouveau dans son esprit ; le couteau qu’elle détenait dans ses doigts finirait probablement entre ses deux omoplates et elle les considérera alors comme quittes. « Mes suggestions et mes souhaits concernant ce nouveau cap semblent bien mitigés et malheureusement ils risqueraient d’heurter votre sensibilité. » Elle n’était pas totalement d’accord avec les décisions prises de manière unilatérale alors qu’à son humble avis de petite cheffe de service, un remaniement tel que celui-ci aurait mérité une concertation collégiale. Elle continua donc sur cette lancée : « Par ailleurs, il me semble que votre requête nécessite davantage de temps pour y réfléchir autour d’un groupe de travail approprié et dédié à cette problématique avec des personnes volontaires et souhaitant s’investir dans ce type de projet, ce qui n’est clairement pas mon cas. » Après tout, elle avait autre chose à faire que de réfléchir pour les autres. Autant donner immédiatement son état d’esprit. Elle ne le soutiendra pas dans ce projet. « En effet, j’estime que je donne assez de mon temps et de ma personne pour l’hôpital et pour la cause que vous semblez défendre. Mes travaux de recherche avancent et viennent d’obtenir des donations très intéressantes, avec l’appui certain de votre prédécesseur qui semblait tout aussi pressé que vous d’obtenir un quelconque résultat, dans l’espoir que cela puisse aider à la lutte contre le Blood Circle. » Pour autant, il fallait demeurer prudent. « J’attire votre attention sur le fait que des recherches telles que celles que je mène s’inscrivent dans une démarche rigoureusement scientifique et médicale et que cela demande du temps. Je ne tolérerai aucune forme de pression ou d’attentes concernant les résultats. Mon équipe et moi-même travaillons d’arrache-pied avec les moyens que nous avons et je mets tout en œuvre afin de parvenir à une découverte importante. Voilà ce que vous devez savoir sur ma motivation. » C’était la première partie de sa réponse mais il y avait encore tant de choses à dire. Elle reprit tout en continuant à le toiser sans ménagement : « Quant au service de médicomagie légale, vous n’êtes pas sans savoir, puisque vous avez les chiffres dans votre beau dossier, que celui-ci s’inscrit dans la continuité du projet que j’ai rédigé à mon arrivée en tant que cheffe de service et que son budget est à l’équilibre depuis que je le dirige. Et sans licenciement de qui que ce soit. » Lexi tut le fait qu’elle avait fait fuir certains anciens médicomages du service à cause de son caractère impétueux mais depuis qu’elle avait constitué elle-même son équipe, sur la base de personnes fiables et comprenant sa manière de travailler, les conditions de travail étaient acceptables. « Et si vous souhaitez davantage de renseignements sur mon implication dans la crise que nous traversons, lisez donc dans mes pensées, nous gagnerons du temps. Cela semble vous avoir si bien réussi jusque-là. » reprocha-t-elle tandis que la flamme brûlante de l’épreuve qu’il lui avait fait subir demeurait aussi ardent dans son esprit qu’au premier jour. Elle le provoquait ouvertement. Et sans aucune honte. Ni aucune crainte.

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En des visions de la sombre nuit, j’ai bien rêvé de joie défunte, — mais voici qu’un rêve tout éveillé de vie et de lumière m’a laissé le cœur brisé.

Euron Carrow savait pertinemment à qui il s’adressait. Il connaissait mieux qui quiconque en ce bas monde la personne qui se tenait en face de lui pour avoir fouillé les tréfonds de son esprit, allant jusqu’à la source même de son être, l’endroit où la sang-mêlée elle-même redoutait de pénétrer. Il savait ce que faisait sa main sous cette table, sur sa cuisse, sans trembler et il pouvait même deviner la sensation que cela lui procurait. En s’insinuant en elle, il n’avait pas uniquement sondé ses souvenirs bruts mais également sa façon de penser, sa façon de se protéger et surtout… de ressentir. Se permettait-elle d’y songer ? S’y intéressait-elle ? Il n’avait aucun doute sur la réponse.

Si Alexis Fawley était prête à dégainer sa lame pour la lui planter entre les deux yeux, elle avait affaire à un sorcier tout aussi coriace, pas moins redoutable, à qui il ne faudrait pas plus de temps pour se saisir du morceau de cèdre qui lui servait d’arme. Face à elle, il savait que baisser la garde pouvait être fatal et il était un homme prévoyant. La petite pièce de réunion sembla soudain bien trop petite pour supporter la tension qui émanait des deux médicomages. Ni l'un ni l'autre n'était du genre à céder du terrain et s'ils devaient s'affronter, la violence de ce duel serait sans le moindre doute fracassante.

Le regard brun de la jeune femme brillait de défis et de hargne, plus encore que lors de leur dernière entrevue… et pourtant cette dernière fut fort peu courtoise… Lorsqu’elle prononça son nom il ne sourit pas d’un pouce, il n’esquissa aucun mouvement de curiosité, de moquerie. Son visage carré et ses traits froids n’exprimèrent la moindre raillerie ni la moindre satisfaction. Il demeura impénétrable et parfaitement flegmatique et ses yeux ne quittèrent pas les siens un seul instant. Agir autrement aurait été une marque de faiblesse ou de mépris. Or, aujourd’hui, ce n’était pas son but. Après tout, il devenait son nouveau patron, l’épreuve se suffisait à elle-même.

La suite de cet échange fut… intéressante. La jeune femme aurait pu se montrer bien plus virulente dans son discours, il s’y était préparé. Était-il déçu par tant de maîtrise de soi et de professionnalisme ? Ce n’était pas le cas. Fawlay était parfaitement glaciale et chacun de ses regards semblait vouloir le percer de mille traits et pourtant, la passion pour son travail transparaissait malgré tout. La moindre des choses était donc de lui rendre la pareille.
Son regard acier se fronça ostensiblement tandis qu’il l’écoutait. La santé de Sainte Mangouste lui importait sincèrement ainsi que chacun de ses services, dont le sien…

_ Les résultats du service médico-légal sont satisfaisants et je ne remets pas en cause vos motivations, vos chiffres sont là pour attester de votre efficacité. J’ai également constaté que vos recherches dans le domaine de la génétique étaient en de bonnes voies. Ce sujet m’intéresse et je ne saurai que trop vous encourager à poursuivre vos efforts en ce sens.

Marquant une courte pause, il reprit.

_ J’ai pleinement conscience que le travail dans ce domaine demande beaucoup de temps et de moyens. Je ne souhaite pas faire preuve d’ingérence. En réalité je dirai même que je préférerais éviter de devoir m’imposer, qu’importe le service et je pense que tout le monde ne s’en portera que mieux. Vous connaissez mieux vos équipes que moi et savez comment gérer votre travail. Vous ne me verrez jamais intervenir dans vos affaires tant que les efforts fournis seront à la hauteur de ce que j’exige de chacun d’entre vous : une totale implication.

_ Mais ne croyez pas que la confiance que j’accorde à votre travail vous dispense de résultats. Je ne suis pas ici pour faire beau ou donner l’impression à l’opinion publique que le Conseil essaie vaguement de se montrer impliqué. Je vais faire bouger les lignes. Je ne laisserai rien au hasard et je ne laisserai rien ni personne se mettre sur ma route.

_ Si vos besoins évoluent, quel que soit le domaine, vous n’aurez qu’à me transmettre vos demandes et suggestions.

Il baissa de nouveau la tête sur son dossier qu’il replaça très légèrement. Pour lui la conversation s’arrêtait là…

Lexi a écrit:
« Et si vous souhaitez davantage de renseignements sur mon implication dans la crise que nous traversons, lisez donc dans mes pensées, nous gagnerons du temps. Cela semble vous avoir si bien réussi jusque-là. »

Enfin, elle parla de cet « épisode ». Euron posa de nouveau les yeux sur elle, leva ostensiblement le menton, son regard se faisant plus incisif. Son empressement à revivre une attaque si traumatisante était révélatrice d'une incontestable ruse dans laquelle elle pensait pouvoir le piéger. Elle semblait si sûre d'elle… Dans quel écueil était-elle prête à se jeter pour provoquer la chute du Carrow ?
Elle s'était faite provocante et sa posture rappelait celle d'une tigresse prête à fondre sur sa proie. Mais ce n'était pas une proie qui lui faisait face et faire trembler le Mangemort n'était pas aisé. Un mince sourire, poli, étira ses lèvres mais il ne répondit pas à son appel à l'affrontement, demeurant impassible. A cet instant précis, il n'était pas la personne qu'elle avait rencontrée lors de leur dernière entrevue. Il n'était pas non plus l'ami de Kesabel. Il était son patron et ne dévierait certainement pas de la ligne de conduite qu'il s'était fixé.

_ Je n'en ferai rien mademoiselle Fawley. Il est vrai que je suis un homme qui tolère mal les secrets, quand bien même ce ne sont pas les miens. Ma curiosité est parfois mal placée mais je ne ferai plus usage de cette méthode sur vous.

Pour lui, le sujet était donc clos. Ce n'étaient pas là des excuses mais un simple fait. Euron Carrow ne demandait jamais ni pardon ni permission, même si toute règle possédait ses exceptions…


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Persuadée que cela était son but depuis le début de la coincer sans qu’elle n’ait le temps de se retourner, Dr Fawley ne se laissa pas démonter par son nouveau directeur quoi que ça pourrait être sympa, bon ok je sors. S’il lisait dans ses pensées, il savait mieux que quiconque l’avis tranché qu’elle avait de lui. Pourtant, leur relation n’avait pas débuté ainsi ; Lexi avait même eu tendance à apprécier l’enseignant et le pédagogue qu’il avait été lors de ses études de médicomagie et elle avait été sensible à sa manière de dispenser les cours. De nature solitaire et discrète, elle n’avait jamais cherché à se rapprocher de lui, dissociant l’étudiante qu’elle était et l’universitaire qu’il incarnait. Après l’obtention de son diplôme, ils avaient gravité dans les mêmes sphères sans pour autant que celles-ci ne se rejoignent et cela lui avait bien convenu. Elle avait même appris après coup, qu’il connaissait Kesabel et qu’il pouvait lui rendre parfois quelques services. Si cela avait suscité un profond sentiment de jalousie chez la jeune femme, elle ne l’avait jamais laissé véritablement paraître, le dissimulant tout au plus profond de son être. Et pourtant, aujourd’hui, elle ne se cachait plus pour laisser voir le dégoût qu’il lui inspirait. La crainte qu’il ne pénètre à nouveau dans son esprit était plus ténue qu'il y a quelques années parce qu’elle savait qu’elle avait d’autres armes à sa disposition pour le contrer si cela s’avérait nécessaire. Son faible mur mental n’était pas des plus solides mais serait suffisant pour l’alerter de l’intrusion ; il ne suffirait ensuite que de rompre le lien psychique en lui balançant une lame en plein milieu de la poitrine. Par courtoisie, elle évitera le cœur, évidemment. Carrow était médicomage de formation et même s’il était maintenant directeur, il savait encore très bien soigner les plaies et saura se sauver. L’idée qu’il puisse la démettre de ses fonctions si elle mettait son plan à exécution lui était soudainement bien égal. Elle pensait même avoir un avantage sur lui : l’opinion publique et le Ministère avaient misé beaucoup d’argent sur elle et sa recherche, la licencier maintenant serait probablement contre-productif. Quant à Kesabel, même si Carrow et lui étaient amis, Lexi était persuadée qu’il était plus attaché à son amitié avec elle qu’avec lui ; il bouderait probablement qu’elle l’ait tué, mais il comprendrait. Voilà les pensées qu’il pourrait trouver dans son esprit ravagé si jamais il était en train d’y fouiller.

Lexi s’évertuait à demeurer aussi glaciale qu’elle l’était avec la plupart de ses collaborateurs pendant toute la durée de son monologue. Elle n’était pas femme à perdre son sang-froid et les années l’avaient aidé à se construire une carapace rigide contre laquelle se heurtaient bien des sorciers. Pourtant, Carrow bénéficiait d’un pouvoir tout particulier sur elle, ayant pu lire et déceler qui elle était véritablement sous ce mépris et cette maîtrise de soi ; une femme dont le destin l’avait faite basculer dans la noirceur du monde. Elle le regardait fermement, avec une dureté qui lui était propre et la plupart des hommes se liquéfiaient sur place lorsqu’elle les regardait ainsi, surpris par la ténacité dont elle se savait maître et qui déstabilisait les plus solides d’entre eux. Mais pas Euron Carrow. Il était fait du même bois de baguette qu’elle, elle le savait ; il était de ceux dont rien ne perturbait, rien ne surprenait et dont les émotions étaient verrouillées pour ne jamais rien laisser paraître. C’était d’une importance vitale ; pour Lexi, il s’agissait de se faire respecter mais aussi d’inspirer la crainte, la peur. Toujours dans le but de repousser la moindre once d’émotions qui aurait pu la toucher. Pourtant, Euron Carrow lui inspirait bien des choses et la colère en était la première. Tout transparaissait par son regard havane. Si son corps ne laissait rien paraître, ses yeux auraient pu le tuer. Elle l’écouta reprendre chacun des éléments qu’elle venait d’énoncer en donnant ses propres arguments, apportant quelques précisions. Il tentait de la flatter dans un premier temps, mais l’ego de Lexi ne s’en préoccupa aucunement ; elle se contenta d’arquer un sourcil, comme lorsqu’elle était agacée. Une manifestation physique qu’il ne tardera pas à découvrir chez elle tant elle était récurrente.

« C’est étrange, j’ai pourtant l’impression que vous me sommez de m’investir davantage alors même que la charge de travail nécessite des renforts humains dont je suis pour le moment toujours dépourvue, malgré les relances incessantes effectuées auprès de votre prédécesseur. Lui aussi était pressé d’obtenir des résultats sans pour autant offrir les moyens financiers et humain qu’exigent ce type de travaux. Pour un administratif ne connaissant rien des réalités de terrain, je ne pouvais pas vraiment en attendre davantage. Mais vous...  » Lexi laissa une pause s’installer entre eux avant de reprendre, un vague sourire narquois aux lèvres. « Être en haut de l’échelle vous a-t-il fait oublier ce que vos subalternes vivent au quotidien ?  » Elle ne connaissait que trop bien ces bureaucrates qui, dès qu’on leur offrait un peu de pouvoir, oubliaient tout de ce qu’était la vie des petites mains, celles qui faisaient vraiment tourner les services, celles qui faisaient véritablement avancer les recherches. Si Lexi s’estimait au-dessus de ces vulgaires subordonnées, elle ne mésestimait pas le travail qu’ils effectuaient, sachant qu’ils étaient indispensables aux véritables chercheurs, ceux qui étaient le cerveau de l’histoire mais qui ne pouvaient pas se dédoubler même s’ils étaient des bourreaux de travail qui ne comptaient pas leurs heures comme Lexi. « Je n’ai que faire de vos désirs et soyez bien certain que rien ne me mettra sur votre route, si tant est que vous n’êtes pas sur la mienne.  » Ils étaient là, à se regarder en chien de faïence, aucun des deux ne semblaient vouloir lâcher. Entêtés, ils l’étaient. Elle ne savait pas à quel point il pouvait l’être mais Lexi, en plus d’être têtue, pouvait s’avérer très incisive. Un trait de caractère qui n’avait jamais plu à l’ancien directeur, qui n’appréciait que peu les têtes brûlées.

Faisant apparaître un dossier à l’aide de sa baguette magique, elle le fit glisser vers lui avec une désinvolture bien équivoque. « J’avais déjà soumis mes besoins à votre prédécesseur début janvier lors de mon rapport bi-annuel. » Dans ce dossier bleu, Carrow trouvera deux feuillets : l’un jaune précisant les besoins en matériel du service de médicomagie, l’autre rouge relevait les manques inhérents à son activité de chercheuse ainsi qu’une fiche de poste pour une demande de collaborateur dûment rédigé par ses soins. L’ancien directeur lui avait toujours refusé l’embauche d’un assistant de recherche, malgré les fonds débloqués récemment. « Je vous remerciai de les étudier avec la plus grande attention. » C’était tout, l’entretien touchait déjà à sa fin. Quelques minutes, tout au plus. Lexi en était plutôt satisfaite, n’ayant pas envie que celui-ci s’éternise au-delà du raisonnable.

Pour autant, son caractère impulsif et son besoin irrémédiable de lui rappeler pourquoi elle se montrerait odieuse avec lui refit surface avec une facilité déconcertante. Elle avait soudainement besoin de lui montrer qu’elle n’était pas la femme faible qu’il avait soigné cette fois-là ; le combat n’avait pas été loyal puisqu’elle était blessée lorsque cela était arrivé. Mais aujourd’hui, en totale possession de ses moyens, avec des heures et des heures d’entraînement psychique et physique, le caractère flamboyant de Lexi laissait démontrer une personnalité aussi sûre d’elle qu’impitoyable. C’était un avertissement mesuré, à peine voilé. Qu’il essaie à nouveau de se frotter à elle et il verrait. Le sourire qui s’installa sur ses lèvres ne plut pas à la médicomage ; lui aussi était sûr de lui, que c’était agaçant. Mademoiselle. PARDON ?! « Dr Fawley. » le reprit-elle aussitôt. Ou Madame, éventuellement. Mademoiselle. Ce mot sonnait comme une insulte à ses oreilles. « Vous m’en voyez ravie. » dit-elle sans détourner les yeux. « Je me demande bien pourquoi, cela ne vous a pas dérangé, cette fois-là. À moins que le fait que je sois aujourd'hui en totale possession de mes moyens vous empêche de prendre ce risque. » Fixant d’un air désapprobateur cet homme qui s’avérait être son patron, Lexi n’avait que faire de paraître désobligeante. Elle n’avait pas peur d’être virée. Il ne le pouvait pas fonctionnaire tout ça tout ça lol.
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Mar 20 Déc - 20:35

Sais-tu que là sous ma poitrine, une rage sommeille que tu ne soupçonnes pas ?
Lexi + Euron
En des visions de la sombre nuit, j’ai bien rêvé de joie défunte, — mais voici qu’un rêve tout éveillé de vie et de lumière m’a laissé le cœur brisé.

Il ignorait ce qu’il y avait de plus distrayant dans ce face-à-face à la placidité sanguinaire. Que la jeune femme se perde dans des turpitudes psychologiques qu’il devinait à travers ses yeux sombres ou cette imperceptible et pourtant inaliénable force qui la maintenait à sa place, l’empêchait de prendre son arme pour lui faire tout le mal qu’elle rêvait de lui faire.
Oui, il est vrai qu’Euron avait utilisé son pouvoir de Légilimencie sur elle. Oui, c’était moralement discutable, comme attaquer physiquement une personne plus faible le serait, ni plus ni moins. Qu’importe la moralité si le but est légitime. Le sien l’était… il l’était toujours. Il n’était pas homme à s’appesantir sur le passé. Lui-même n’était pas si revanchard à bien y repenser. Les affres et la douleur ne sont là qu’une leçon de plus dont il tirait à chaque fois les enseignements et pleurer sur eux était véritablement une perte de temps et d’énergie.
Alors d’une certaine manière, il trouvait cette rancœur à son égard bien exagérée. Mais les sensibilités étaient différentes, tout comme les différentes façons de vivre un traumatisme. Il n’y avait aucune chance pour qu’il en ressente le moindre regret ou la moindre empathie. Il était lui-même passé tant de fois par cet outrage qu’il lui semblait aujourd’hui presque banal. Presque.
Il apprécia cependant que Fawley agisse en conséquence de ce qu’il lui avait infligé. Elle s’était confrontée à une épreuve et semblait s’être armée pour éviter de revivre le même échec. C’était une chose qu’il respectait, car elle ne fuyait pas devant l’adversité, même si dans ce cas précis, cela était vain.

La relation que ces deux protagonistes partageaient était parfaitement singulière et bien qu’il gardait un masque d’une imputrescible froideur, sans que le moindre dessein ne s’en échappe, d’autres projets le taraudaient.

Il était inutile pour lui de s’attarder sur chaque coup de griffes. D’une part parce qu’elles étaient fort nombreuses et d’une autre parce qu’il se refusait à entrer dans le jeu stérile des diatribes aboutissant à une escalade qui le mèneraient indubitablement face à un mur. Or, ce n’était pas ce qu’il avait prévu pour elle.

Lorsqu’elle lui tendit le dossier, Carrow ne manqua pas de l’ouvrir pour, d’une œillade, en parcourir l’essentiel. Il n’avait pas eu connaissance de celui-ci et ce simple fait le contrariait à un point qui semblerait peut-être démesuré pour une personne fort peu scrupuleuse ou non perfectionniste. L’ancien Directeur méritait son mépris, aujourd’hui plus que par le passé. Un quasi imperceptible sourcilement le fit froncer son regard d’azur tandis qu’il releva ses yeux sur la jeune femme.

_ Mon prédécesseur m’a tout l’air d’avoir simplement utilisé la méthode de classement vertical concernant votre rapport biannuel, ce qui à mon sens est au bas mot attentatoire envers votre travail ainsi qu'envers l'intégrité de Sainte Mangouste. Cela va sans dire que j’étudierai les rapports fournis par chaque service avec la plus grande intention docteur Fawley, soyez-en assurée.

Sur ce, il referma ledit dossier car il n’était pas l’heure pour lui de s’y plonger.

_ J’attire néanmoins votre attention sur le fait que si l’administration consent à fournir des efforts sur le plan financier comme humain, vous serez en mesure d’en assumer les implications, ce qui signifie, limiter les défections au sein de votre service.

S'il semblait peu enclin à la riposte, il n'en était pas moins clair et déterminé. Quoi qu'elle puisse croire, attendre ou imaginer, rien ne la mettrait à l'abri d'une confrontation directe. Si ses désirs de revanche venaient à prendre le pas sur son travail, il était certain qu'il la traiterait avec bien moins de prévenance que lors de leur dernière rencontre, bien qu'elle pensa certainement qu'il n'en avait eu aucune...

Aussi, bien loin d’ignorer l’antipathie de son prédécesseur concernant la jeune femme, il avait pu lire les différentes notes la concernant, loin d’être dithyrambiques, mais rapportant avec une précision qu’Euron jugea déplacée et partiale du nombre d’abandon de poste concernant exclusivement son service.

_ Pour cela je vous transmettrai les dossiers des prétendants aux postes vacants pour que vous puissiez effectuer votre sélection.

Cette méthode aurait l’avantage de limiter fortement les mécontentements et les discordances entre le personnel et la pointilleuse cheffe de service. En cela qu’ayant elle-même fait son choix, elle devrait en assumer toute la responsabilité si la collaboration devait s’avérer infructueuse ou conflictuelle. Mais il ne se faisait pas de soucis sur ce point car son intérêt était ailleurs.

Il demeura silencieux un instant en scrutant le regard de bronze du médicomage. Un sourire subtil étira ses lèvres.

_ Mettons cartes sur table docteur Fawley. Mon but est de faire progresser la recherche. Si je n’honore pas les exigences du Conseil, cela signifiera que vous n’aurez pas honoré les miennes. Je ne vais pas vous cacher que ces dernières sont d’ordinaire très élevées et peu peuvent s’enorgueillir de me satisfaire et encore moins m’impressionner. Néanmoins, je tiens à vous rassurer, je n’attends pas de vous ce que vous ne pouvez me donner. Je sais distinguer l’envisageable de l’impossible.

Un nouveau sourire, cordial, mais clairement provoquant étira ses traits.

_ Je vous remercie pour votre attention docteur. Je reviendrai vers vous lorsque j’aurai fini d’étudier votre dossier ainsi que ceux de vos collaborateurs.

Le Directeur se leva de son fauteuil et ajusta brièvement son costume, mettant ainsi fin à leur entrevue si étrange et glaciale.


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Cet échange était d’un ennui mortel. Placide. Inintéressant. Lexi aurait presque pu dire qu’elle était totalement indifférente à cette conversation et qu’elle y répondait de manière intellectualisée et professionnelle. Mais la discussion était empreinte d’une certaine amertume liée aux évènements passés. Il en faudrait du temps pour que la jeune Fawley se déride. Ce temps n’arrivera peut-être jamais ; elle était bien trop entêtée, bien trop rancunière. Elle ne pardonnait pas facilement, encore moins un acte de violence psychique gratuite qu’elle avait subi par sa faute. Il était entré au plus profond de son âme, de son cœur, de ses souvenirs. La faille de son passé, les blessures de son enfance, la base de la construction de sa personnalité aussi antipathique. La raison pour laquelle elle ne se laissait pas approcher aussi facilement, la crainte qu’elle avait de s’attacher, de prendre ce risque ridicule qui ne servait à rien. Elle avait besoin de constance dans sa vie et sa constance à elle, elle l’avait trouvé dans ses amitiés, dans des liens inébranlables et indéfectibles. Les relations éphémères, très peu pour elle. Elle se protégeait de tout, de chacun, laissant jamais une personne inconnue pénétrer dans son existence sans une bonne raison. C’était ainsi qu’elle s’était construite, c’était ainsi qu’elle avait bâti sa personnalité. Alors qu’on vienne fouiller dans les tréfonds de son âme afin d’y découvrir ses plus noirs secrets… C’était bien trop difficile, bien trop douloureux de savoir que quelqu’un d’autres avaient eu accès à ces informations qu’elle cherchait à dissimuler plus que quiconque. Que ce soit Carrow la rendait malade. Jamais elle ne pourrait lui pardonner cette intrusion.

Se concentrant sur ce qu’elle pouvait retirer de bon de cet entretien en dehors de la colère, elle lui tendit le dossier qu’elle avait monté il y a de cela quelques semaines, à l’occasion de la nouvelle année. Ce dossier faisait un état des lieux très détaillé des besoins matériels et humains que nécessitaient le service de médicomagie légale ainsi que les recherches qu’elle dirigeait. Tout cela avait déjà été consignée et Lexi n’en avait eu aucun retour, que ce soit un retour par oral ou par écrit. Rien de bien étonnant. La politique managériale du prédécesseur de Carrow était davantage descendante ; il ordonnait, ils exécutaient. Le reste n’avait que peu d’importance à ses yeux et les requêtes personnelles n’étaient évaluées que si elles revêtaient un intérêt à son échelle personnelle. Les besoins des équipes étaient sous-estimés, sous-évalués, et surtout, il n’en avait que faire. Au moins, Carrow faisait semblant de s’y intéresser lui ; Lexi pourrait juger ses compétences et ses intentions uniquement sur le long terme. « Très bien, j’attends votre retour dans ce cas. » dit-elle sans une once d’émotion dans sa voix tout en étant satisfaite. « Cela apparaît évident. » ajouta-t-elle lorsqu’il explicita le fait que plus de moyens signifiaient également davantage d’implication. « J’attire votre attention sur le fait que le service de médicomage légale est, historiquement, le service subissant le plus de turn-over. Le positionnement au sous-sol, le manque de lumière naturelle, la froideur des locaux inhérente à la pratique mortuaire ainsi que la pénibilité liée au travail avec les défunts lui-même affectent beaucoup les salariés qui ressentent régulièrement le besoin, au bout de quatre à cinq ans, de changer de service. » Lexi ne comprenait pas ce besoin, peut-être parce qu’elle était davantage à l’aise avec les morts qu’avec les vivants et qu’elle se plaisait à vivre recluse dans les tréfonds de l’hôpital. Mais cela ne concernait que sa vision des choses et elle pouvait tout à fait comprendre que cela ne soit pas le cas de tous ses employés. « Vous n’avez pas besoin de moi pour savoir qu’il y a eu un nombre important de demande de changement de poste suite à mon arrivée au service. Certains n’apprécient pas qu’une femme soit aux commandes. » déplora-t-elle. C’était une partie des motifs des départs. « Encore moins une femme de caractère aussi intransigeante. » Elle se redressa et noua sa chevelure épaisse en un chignon strict. Tout en effectuant ce geste, elle ne put empêcher un sourire amusé de naître sur ses lèvres. Elle n’était pas vraiment appréciée dans l’hôpital parce que sa rigueur et sa méticulosité la rendait redoutable mais elle préférait encore être craint et respecté qu’on vienne mettre du désordre dans son service. « Passés les premiers mois et l’adaptation des employés à mes méthodes et ma manière de travailler, je dirai que les effectifs sont stables. » Cela lui paraissait important d’apporter cette précision. Lexi n’était pas du genre à apprécier qu’on vienne effectuer la moindre remarque sur son travail. Lorsqu’il ajouta qu’il ferait une pré-sélection des candidats avant de lui soumettre la liste, Lexi se contenta d’un hochement de tête. Cette méthode fonctionnait. Après tout, l’équipe qu’elle avait elle-même constitué pour sa recherche était quasiment la même qu’au début ; lorsqu’elle pouvait s’assurer des compétences des personnes qui travaillaient avec elle, le nombre de défections, comme il les avait appelés, diminuait drastiquement.

Alors que la discussion semblait arriver à sa conclusion, Carrow réaffirma sa volonté d’honorer les exigences du Conseil, ce qui ne manqua pas de faire apparaître un pli soucieux sur le front de la jeune femme. Elle-même n’avait que faire du Conseil et de leurs volontés de tout régir. Seul comptait son bénéfice personnel. Celui auquel elle aspirait depuis toujours. Et même si son bénéfice personnel pouvait servir au plus grand nombre, Lexi n’en oubliait pas le fait qu’elle avait besoin de temps. Presser les équipes étaient inefficaces, inutiles et stupides. C’était en réclamant des progrès rapides que l’on faisait des erreurs, que les études longitudinales perdaient de leur intérêt et que la balance bénéfice-risque penchait en défaveur des chercheurs. Qu’il ne comprenne pas cela la rendait furieuse même si elle ne laissa pas sa colère l’envahir, se contentant de le fixer avec tout le dédain qu’il méritait. « Je vous ferai parvenir très prochainement le diagramme de Gantt ainsi que le calendrier prévisionnel de l’étude que je mène. Ainsi nous pourrons peut-être nous mettre d’accord entre ce qui est possible et envisageable en termes d’objectifs à court, moyen et long terme. »

Concluant sur cet aspect, Lexi estima n’avoir rien de plus à ajouter. Carrow non plus. Puisqu’il se leva. Elle en fit de même et ajouta : « Parfait. » Elle le toisa et termina sur un ton glacial, relativement semblable à celui utilisé lors de tout l’entretien, mais cette fois, sa voix était subtilement teintée d’une pointe d’ironie. « Je vous remercie de m’avoir reçue, Monsieur Carrow. » Elle prit alors congé et se réfugia dans son service ; tandis que des émotions contradictoires l’envahissaient soudainement. Il l’avait mise dans une situation délicate en la sommant de rester directement après sa présentation mais le professionnalisme de Lexi n’était plus à prouver. S’il avait espéré la déstabiliser, il s’était trompé.

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