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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Offenbarung avec deux "F "[ft Doc Fawley] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Lilibeth S. Barjow
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Mer 2 Mar - 8:00
Offenbarung avec deux "F"
Le 27 février 2021,
Emetteur :
Dr Théodosius Goldheaven - Service des Pathologies Orphelines.
Récepteur :
Dr Alexis Fawley, Service de Médicomagie Légale.

Chère collègue,

Ce jour, je reçois Miss Meisinga Offenbarung, trente ans, actuellement sans emploi mais dixit la Miss "ça va changer", venue me présenter une panoplie de potion comme traitement de fond pour prévenir de la fatigue, de la douleur et de l’épuisement.

En effet, Miss Offenbarung affirme qu’on lui a décelé une hémopathie à ses neuf ans, la Defectosanguis, l’interdisant d’utiliser ses pouvoirs magiques au risque de se vider de toute son énergie. Je n’ai retrouvé aucun dossier à l’hôpital la concernant. Selon ses dires, elle aurait été prise en charge par un médicomage de famille intervenant à domicile. Après de brèves recherches, mon secrétariat a appris que le médicomage en question est mort il y a dix ans. Il professait dans les quartiers sorciers pauvres de Londres.

Présentement, Miss Offenbarung me consulte pour le renouvellement de son traitement en me demandant expressément mon avis sur l’efficacité de ces remèdes ainsi que leur composition dont elle ignore tout car elle n’a pas suivi un cursus scolaire normal, l’utilisation d’une baguette lui étant formellement interdite.

Voici la liste des potions et leur posologie prescrite par le médicomage de famille :
- Dodolenfando, une goutte par jour, présentée comme un antidouleur,
- Onépafatigué, une cuillère matin, midi et soir, comme annihilateur de magie,
- Racines de Dynamis, infusée dans un thé noir, au coucher, présenté comme un antidépresseur.

Comme nous le savons, le Dodolenfando, bien que nous ne l’utilisions plus depuis longtemps, est en vérité un puissant sédatif et le Onépafatigué n’est qu’un attrape nigaud vendu chez tous les apothicaires du coin pour les ménagères persuadées qu’elles peuvent faire trois jours de travail en une journée. Quant aux Racines de Dynamis, notre collègue Psychomage m’a assuré qu’ils s’en servent pour les malades atteint de démence, bien qu’en infusion les effets soient amoindris. Après une brève entrevue avec Miss Offenbarung, celle-ci reste vague mais j’ai fini par comprendre que ses parents sont à l’origine de ce suivi médicale. Il va sans dire, que je suspecte les parents de la jeune femme de maltraitances, ce traitement mensonger en étant la preuve, ce pour quoi j’ai conseillé à Miss Offenbarung de vous rencontrer, prétextant que j’ai besoin d’un second avis médical, pour ne pas la rebuter.

Aussi, je précise que Miss Offenbarung refuse d’être examinée, assurant qu’elle est parfaitement en forme.
L’avenir de Miss Offenbarung est entre vos mains. Je vous prie de croire, ma très chère collègue, en mes salutations les meilleures.


T. Goldheaven


0°0°0°

C’est dans le silence mais le cœur battant que je m’installe dans la salle d’attente, la lettre de Goldheaven cachetée de posée sur les genoux. Mon genou hyperactif trahit ma nervosité. Je n’aurai pas dû venir. Comment avais-je pu être aussi stupide ? Mon instinct me dictait d’arrêter totalement ce traitement. Quelle idiote du village accepterait d’ingurgiter des traitements pour une maladie qu’elle n’a pas ? Je veux dire, autre que moi ? Personne. Personne n’accepterait. Ni le ravi, ni l’idiote, pas même le plus jeune des enfants du village. Mais l’espoir perdu au fond de moi (l’espoir fou, appelé aussi « désespoir ») m’a forcé à réclamer un avis médical comme si je m’attendais à ce que les médicomages me révèlent un miracle, l’inattendu, l’incroyable ; Lilibeth Barjow, la première cracmole au monde à pouvoir être guérie. Une recette miracle pour activer mes pouvoirs. Comment peut-on être aussi stupide me demanderiez-vous ? Tout bon sorcier conseillerez d’accepter la situation, être cracmole, ce n’est pas une maladie. Oui mais voilà : tout bon sorcier n’est pas forcément un cracmole et franchement, quand tu ne le vis pas, c’est assez facile d’avancer des arguments pareils. Je pourrai me lever et m’en aller, personne n’en saurait rien. Goldheaven n’aura pas de nouvelle. Fawley n’aura jamais entendu parler de moi.
Je vais faire ça.
Discrètement (je suis seule de toute façon), je décroise mes jambes pour me lever, défroisse ma longue jupe merveilleusement bien repassée, prête à prendre mes jambes à mon cou et la poudre d’escampette. Redressant mon buste pour avoir fière allure lorsque je détends ma belle chevelure, je fixe la porte avec détermination. Toute cette immense mascarade est bientôt terminée. J’esquisse un pas, mon cœur s’arrête de battre, ma vie durant un quart de seconde semble m’avoir quitté : quelqu’un vient d’actionner la poignée d’une porte. Pour faire bonne figure, je me tourne expressément vers la porte qui vient de s’ouvrir, un large sourire vient fendre mon visage courtois et rayonnant.
Pour la détermination, on reviendra.

Bonjour Docteur ! Dis-je la voix claironnante mais l’envie de pleurer au fond de ma gorge. J’éclaircie cette voix qui déraille pour faire bonne figure. Ce n’est pas le moment de perdre contenance. Et c’est d’un œil curieux que j’observe mon interlocutrice sans me défaire de mon sourire.

Une jeune fille de bonne famille bonne à marier se doit de garder le sourire en toute circonstance. Même si présentement elle aimerait jeter l’enveloppe à la figure du médicomage pour s’enfuir à toute jambe. Mais franchement, avec mes hauts talons, je ne suis pas certaine d’aller bien loin.




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Alexis Fawley
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Dim 6 Mar - 19:29
Les médecins, ça sait sur nous des choses qu'on aimerait mieux ne pas savoirService de médicomagie légale, Fin février 2021 || Lilibeth & LexiProfondément plongé dans l’archivage des consultations et des autopsies de la semaine dernière, Lexi ne prête pas attention au directeur de l’hôpital qui pénètre dans son bureau, ce n’est que lorsque son odeur d’eau de Cologne écœurante lui parvient aux narines qu’elle daigne lever la tête lorsqu’il s’adresse à elle. « Docteur Fawley. Je viens de recevoir un courrier de la brigade criminelle. » Fronçant les sourcils, l’ancienne Serdaigle se demande pourquoi il prend la peine de descendre de sa tour d’ivoire pour venir officier dans les tréfonds de l’hôpital afin de lui dire cela. S’attendant à recevoir une soufflante, Lexi se redresse et son regard inquisiteur vient percuter les yeux sombres de son supérieur, prête à entendre ce qu’il a à lui dire. « Vous auriez tardé à leur faire parvenir votre expertise sur l’autopsie de la victime du tueur aux fleurs, ce qui a retardé l’enquête et leur a fait suivre de mauvaises pistes. » Les yeux de la jeune femme se plissent tandis qu’elle perçoit sous ses reproches mal déguisées toute l’insuffisance et l’incompréhension qu’il a pour son travail et la manière dont elle s’occupe de ses patients. « Dites-moi, Monsieur le directeur, vous avez déjà autopsié un corps décomposé depuis quinze mois ? » Se retenant de lui jeter un de ses couteaux à la figure, Lexi regarde la mâchoire de son interlocuteur se décrocher de manière presque imperceptible mais suffisamment pour que Lexi s’en rende compte et qu’un léger sourire s’installe sur ses lèvres. « Non mais… » Elle le coupe. « C’est bien ce que je pensais. Et au cas où vous en douteriez, je ne bâcle pas les conclusions de mes rapports et je suis un protocole scientifique rigoureux. Dès que j’ai pu leur transmettre un rapport exhaustif de l’autopsie de la victime, je l’ai fait. » Le Directeur fronce les sourcils à son tour et la regarde en la prenant de haut, oubliant à quel point il lui doit beaucoup. La dernière soirée de gala a rapporté beaucoup d’argent à l’hôpital et il n’avait à ce moment-là pas tari d’éloges sur son travail. Comme quoi, les choses pouvaient changer si rapidement lorsqu’une instance supérieure vient demander des comptes. « Peut-être que vos autres obligations vous empêchent d’être pleinement à ce que vous faites et qu’à force d’être partout et nulle part à la fois, vous finissez pas être mauvaise dans chacune de vos tâches. » Arquant un sourcil, stupéfaite, Lexi demande : « Je vous demande pardon ? » Ravalant sa salive, prête à se jeter sur lui pour le faire taire, Lexi fait preuve d’un self control hors du commun pour ne pas se laisser submerger par l’émotion qui l’envahit alors qu’il explique à demi-mots qu’elle n’est pas à la hauteur. « Avec l’explosion des subventions pour votre étude de recherche, il m’apparaît qu’il semble difficile de vous demander de poursuivre à la fois vos activités de cheffe de service, de responsable de recherche, en plus d’assurer les consultations sur les suspicions de violences inter et intrafamiliales. » Voyant rouge, Lexi se lève avec une lenteur inégalée et elle s’approche de son directeur. « Vous avez une bien curieuse manière de venir vous plaindre de mon travail, je vous renvoie vers le RH si vous avez la moindre question sur ma charge de travail. Peut-être qu’il serait enfin temps de m’accorder cet assistant que je vous réclame depuis six mois. » Il vient de toucher à une corde sensible. Lexi se donne énormément pour son travail et il est hors de question qu’elle accepte de déléguer certains aspects de sa profession à d’autres collègues. Lorsqu’elle est arrivée à la tête du service, ces subalternes ont rapidement compris que certains domaines étaient chasse gardée. Les autopsies médicolégales atypiques, les consultations pour maltraitances infantiles. Quant aux restes des tâches, ils étaient répartis de manière équitable entre les autres collaborateurs. Lorsque Lexi avait déposé son projet d’étude sur le gène sorcier, évidemment elle avait dû renoncer à certaines activités alléchantes, pour autant, elle n’était pas prête à laisser tomber la consultation sur les violences domestiques. Trop ancrée dans ses propres traumatismes, c’était les seuls rendez-vous où Lexi faisait des efforts pour ne pas paraître totalement froide ; il y avait trop à perdre. « Sur ce, je vous demanderai de ne pas me faire perdre mon temps précieux si vous n’avez rien d’autres à me dire. » dit-elle en se retournant vers son bureau où plusieurs documents venaient de lui être magiquement transmis. Du travail, elle en a à revendre. « Vous connaissez le chemin. » Son départ laisse Lexi de marbre.

Fronçant les sourcils en voyant une lettre du Dr Goldheaven sur le dessus de la pile, la curiosité de Lexi est soudainement aiguisée. Pourquoi un médicomage du service des pathologies orphelines lui envoie une patiente ? Ce n’est pas commun. En vérité, cela est arrivé si peu de fois depuis que Lexi travaille ici qu’elle peut aisément les compter sur le doigt de la main. Goldheaven est connu pour son sens pratique, pas franchement imaginatif et s’il demande conseil à Lexi, c’est qu’il doit y avoir une raison bien particulière. Lisant son courrier, un pli se forme sur son front au fur et à mesure qu’elle en parcourt le contenu. Piquée à vif, la jeune femme prend note des incohérences relevées par son collègue et une fois qu’elle en a terminé la lecture, elle quitte son bureau.

Dans la salle d’attente, une patiente fait volte-face lorsque la jeune médicomage ouvre la porte. Brune, la trentaine, l’air jovial au premier abord. « Miss Offebarung ? » Lorsqu’elle confirme son identité, Lexi lui dit : « Je vous invite à me suivre. » Loin de l’amener dans les pièces froides abritant la morgue et les salles d’autopsie aseptisées, Lexi et sa patiente traverse plusieurs couloirs avant de s’installer dans un autre cabinet de consultation, plus intimiste, moins formel, plus chaleureux. Un bureau et une table d’occultation et dans un coin de la salle, plusieurs fauteuils confortables. Désignant ceux-ci d’un doigt, Lexi invite la patiente à s’y installer. S’asseyant à ses côtés, son regard se pose sur la jeune femme et elle lui sourit doucement. « Dr Alexis Fawley, je suis là pour vous aider. On m’a demandé de vous recevoir. » Lexi n’a pas une grande maîtrise de la langue allemande mais ses connaissances sur la religion moldue le sont davantage. Offebarung. Traduction apocalypse. Lexi n’est pas du genre à laisser ce type de signe lui échapper. La patiente lui tend l’enveloppe du Dr Goldheaven, lettre qu’elle a déjà lu et dont elle a déjà pris connaissance il y a quelques minutes. Lexi ne prend pas la peine de l’ouvrir et la pose sur le fauteuil d’à côté. « En quoi puis-je vous aider Madame ?» Alors que la jeune femme pose ses yeux sur la lettre du Dr Goldheaven, Lexi sourit doucement et dit : « J’aime bien me faire ma propre opinion. Surtout pour un second avis, cela nous permet également d'avoir une vision plus objective. » C’est faux. Ce qu’elle veut savoir, c’est comment la jeune femme va lui présenter les choses. Depuis le temps qu’elle côtoie des personnes victimes de maltraitance, elle sait comment celles-ci ont tendance à minimiser les sévices vécus, voire même les dissimuler totalement. Quant à « Miss Offebarung », Lexi n’est pas certaine qu’elle en soit bien consciente. C’était tout le principe de ces consultations, savoir démêler le vrai du faux. Lexi est plutôt du genre perspicace mais la plupart de personnes maltraitées savent très bien déguiser les choses, pire, ils ont souvent tendance à défendre leurs bourreaux. Lexi en sait quelque chose, même après quinze ans, elle demeure parfois encore sous l’emprise d’un cadavre. Sous l’emprise de son père. Alors les maltraitances intrafamiliales, elle en connaît un rayon. Cette consultation, c’est sa thérapie. Sa manière à elle d’aider, à sa manière. « Qu’est-ce qui vous amène ? »
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Graviora manent

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Mer 16 Mar - 8:17
Offenbarung avec deux "F"
Le 27 février 2021

Lilibeth aura bientôt neuf ans. Assise dans le bureau de son père, elle observe avec curiosité les tapisseries ornant les murs et les objets entreposés tantôt sur des tables d’appoint, tantôt sur le sol. D’ordinaire, il lui est formellement interdit d’entrer dans cette pièce. Mais aujourd’hui est un jour particulier. La porte s’était ouverte ce matin, a contrario du Père furibond qui la maltraitait depuis bientôt un an, c’est d’une main aimante que Papa l’avait entrainé hors de sa chambre. Lili était aux anges. Ca y est. C’est fini. Il n’est plus méchant. Je vais prendre mon petit-déjeuner puis digérer dans le jardin. Comme avant.

Installe-toi là, lui ordonne-t-il d’une voix paisible.

Combien de temps s’était-il écoulé ? Pour son estomac d’enfant affamé au petit matin, une éternité semble torturer ses entrailles. Papa l’avait laissé seule. Elle n’a rien le droit de toucher. Il ne s’agirait pas de l’énerver à nouveau. Lili doit tout faire pour plaire à son papa pour redevenir la petite princesse qu’il aimait tant. Et quelque chose lui dit que c’est bien parti.

Papa revient avec un homme replet, les cheveux gominés et une paire de lunette ronde calée sur son nez. Sans la saluer, lui jetant tout juste un regard, ils se postent de part et d’autre du bureau de papa en chuchotant à voix basse. Lili pourrait écouter mais elle préfère s’imaginer ce qu’elle va manger au petit-déjeuner. Les tartines noyées dans la confiture lui manquent tant.

Enfin, le Docteur Schwindler et Papa s’approchent enfin d’elle. Lili les observe en souriant. Comme personne se décide à parler, elle lance, tout sourire, la voix claironnante :

Je peux aller manger maintenant ?

Le visage du docteur est parcouru de mimiques. Papa arbore un rictus qui fait perdre son sourire à Lili. Soudain, elle a un doute. Un gros doute. Dans l’ombre des deux silhouettes, les tartines et la belle vie se sont littéralement envolées.

Nous avons un tout nouveau régime pour toi, déclare son père sur un ton affreusement sarcastique. Un régime que tu suivras.

Pas la peine de proférer des conditions menaçantes, ce n’était ni une question, ni une affirmation, juste un ordre. Le monde de Lili s’écroula comme un château de carte sous le vent, comme un château de sable sous les pieds des enfants. Pendant quelques minutes, elle avait cru au soleil mais tout était redevenu noir. Sauf, sauf… sauf si elle exécute les ordres à la lettre. Comme ça, papa finira par être fière d’elle pour l’aimer comme avant.

0°0°0°

Miss Offenbarung ?
Oui c’est moi, répond-t-elle d’une voix mal assurée.
Je vous invite à me suivre.

C’était une erreur. Ou plutôt une idée de merde. C’était franchement une idée de merde. La voilà qui talonne la médicomage dans des couloirs aussi stériles qu’austères. Elle aurait pu s’enfuir, déclarer que c’était une erreur. Mais une fois la blouse blanche dans la place, on se sent tout petit, incapable de dire non. L’effet blouse blanche. Je ne sais pas vous, songe-t-elle, mais moi quand je vois des blouses blanches j’ai l’impression de devenir une elfe de maison obéissante tellement je suis impressionnée. Les mages noirs devraient porter des blouses blanches plutôt que des capes et des capuches sombres. Ils parviendraient à assouvir le monde entier rien qu’en vous appelant par votre prénom.

La femme la conduit dans une pièce plus accueillante. Une désagréable sensation s’empare des entrailles de Lili. Deux jolis canapés moelleux à proximité d’une table d’auscultation. Du joli pour mieux vous faire accepter ce qu'il va se passer. Mais tout va bien se passer, n’est-ce pas ? Tout va bien se passer. Installée sur les canapés, la médicomage commence par se présenter.

Dr Alexis Fawley, je suis là pour vous aider. On m’a demandé de vous recevoir.
Lili avale sa salive.
En quoi puis-je vous aider Madame ?
Madame ? Voilà une dame qui sait flatter une autre dame. Le regard hésitant de Lili se pose sur la lettre du Dr Goldheaven. Peut-être était-ce une connaissance de son père qui l’aurait reconnu. Peut-être était-ce un piège dans lequel elle s’était lancé à pied joint. Peut-être qu’elle ne sortirait plus jamais de ce joli bureau.

J’aime bien me faire ma propre opinion. Surtout pour un second avis, cela nous permet également d'avoir une vision plus objective.
Parfait ! Elle ne connait pas le contenu de la lettre, Lili va pouvoir lui mentir à foison. Lili froisse l’enveloppe pour l’enfouir négligemment dans son sac à main. La douceur du sourire du Docteur Fawley la rassure un peu.

Je n’ai pas besoin d’aide, répond Lili qui voulait remettre les choses parfaitement au clair. Si elle devait mourir aujourd’hui, autant montrer qu’elle n’a pas l’intention de se démonter même si l’envie irrépressible de pleurer lui tiraille la gorge. A neuf ans on m’a découvert une hémopathie soignée à l’aide d’un traitement. Je suis incapable de me servir de magie sans me vider de toute mon énergie. Le traitement booste mon système immunitaire et ma vitalité pour pallier aux éventuelles manifestations de magie indésirable. Vous savez, comme lorsqu’on se met en colère et que nos cheveux prennent une teinte rouge. Ce genre de manifestation pourrait me tuer.

A vrai dire, elle se sent parfaitement à l’aise dans son mensonge maintenant.

Je suis venue réclamer des conseils sur mon traitement, mais je crois que je me suis trompée…

Elle noue ses mains sur ses genoux qui recommence à remuer nerveusement. Triturant ses doigts, elle fait mine de chercher ses mots, en vérité son désir est de tromper le docteur quant à son comportement.

… cette maladie est incurable, déclare-t-elle en relevant la tête vers la médicomage. J’ai cru, pendant un instant… que les choses aient changé, qu’il puisse vraiment exister un remède. Je m’excuse pour le dérangement.

Elle se lève.

C’était idiot.

Alors ça Lilibeth Scylla Barjow, c’est du grand art. Bravo ! Une pirouette et voilà qu’elle s’en sort.

D’autant plus que ma maladie s’est stabilisée grâce au traitement. Tant que je n’utilise pas de magie, tout va bien.

Tant qu’elle ne raconte pas qu’elle est une cracmole, tout va. Son œil aperçoit la porte de sortie et elle fait un pas pour s’y diriger, comme si de rien n’était. Mais comme elle est très polie, elle tend une main pour saluer le Docteur Fawley (covid) avant d’être congédiée.

Merci encore de m’avoir reçu docteur.





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Alexis Fawley
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Lun 11 Avr - 20:03
Les médecins, ça sait sur nous des choses qu'on aimerait mieux ne pas savoirService de médicomagie légale, Fin février 2021 || Lilibeth & LexiCe n’était pas une demande banale. La lettre du Dr Goldheaven était tout sauf banale effectivement et en la lisant, les préoccupations actuelles de la jeune médicomage s’envolent pour se concentrer exclusivement sur les mots qu’il a pris la peine de coucher sur ce parchemin. Parmi tous ces collègues, Goldheaven est probablement l’un des plus rigides, suivant à la lettre le protocole et il n’était pas connu pour ses extravagances, et encore moins pour des demandes abusives de recherches complémentaires. Alors dans les faits, Lexi n’est que peu habituée à travailler avec lui ; pour autant, elle le sait, s’il a pris le temps d’écrire ses interrogations, c’est qu’il sait que son expertise peut lui être utile, sinon, il ne s’en serait pas donné la peine. Une fois Miss Offenbarung dans le bureau, assise sur l’un des canapés, Lexi se présente. Elle omet immédiatement de dire qu’elle est la cheffe du service de médicomagie légale ; nulle raison de faire peur à la jeune fille. Étrangement, ce service n’a pas bonne presse et la plupart des patients qui y séjournent y restent pour toujours. Certes, la plus grande partie des activités du service consiste à autopsier les corps des défunts mais on oublie également souvent que les médicomages de ce service sont également habilités à effectuer des expertises médicolégales sur des patients vivants ; sévices physiques et sexuels, violences domestiques et conjugales, maltraitance. Dans le cas de Miss Offenbarung, il faut dire que cela semble bien spécifique et bien particulier. Peut-être un cas de Münchausen par procuration ? Ce type de trouble factice, induit la plupart du temps par les parents qui obligent leur enfant à subir de nombreux examens médicaux pour soigneur une maladie tout autant imaginaire, est plutôt rare et difficile à détecter ; pour autant, Lexi se doit d’envisager toutes les options et elle cherche désespérément les raisons qui peuvent pousser des parents à en arriver à de telles extrémités afin de recueillir l’attention et la bienveillance du corps médical. La jeune femme estime qu’il est bien plus aisé d’envisager de ne pas se reproduire plutôt que de malmener son enfant ainsi ; voilà peut-être une raison pour laquelle elle ne souhaite pas enfanter. Puis qui a envie de s’enfermer à vie avec un parasite qui nous colle aux basques ? Mais c’est un autre débat qui s’amorce alors Lexi se reconcentre sur la situation qu’on lui demande d’évaluer.

Première étape : mettre la jeune femme en confiance. Et il faut l’avouer, cela n’est pas toujours aussi évident que cela en a l’air. La plupart des patients victimes de maltraitance ont une aversion particulière pour toute personne qui porte une blouse blanche, pour toute personne travaillant de près ou de loin en milieu hospitalier ; soit parce qu’ils considèrent qu’ils n’ont pas besoin d’aide ou bien parce qu’ils imaginent qu’on ne pourra rien faire pour eux. Dans les deux cas, Lexi intervient pour leur montrer qu’il y a d’autres alternatives possibles. Pour autant, les premiers mots prononcés par la demoiselle assise en face d’elle suggère qu’elle n’est pas vraiment encline à la discussion. Très rapidement, les mécanismes de défense qu’elle met en place pour se protéger s’érigent tout autour d’elle et Lexi perçoit chacun d’entre eux. Elle écoute néanmoins de manière particulièrement patiente son discours, et appliquée, elle commence à prendre quelques notes sur les propos de la jeune femme. « Effectivement, votre enfance n’a pas du être simple du tout. » commente-t-elle mais son interlocutrice ne lui laisse pas le temps d’en dire davantage. Elle exprime rapidement qu’elle s’est trompée et Lexi feinte la surprise : « Comment ça trompée ? » Les marques de nervosité assaillent Miss Offenbarung et Lexi se retient d’arquer un sourcil. Imagine-t-elle la berner avec ces quelques mots ? Appliquant l’option de bons nombres de patients véritablement maltraités, Miss Offenbarung tente de fuir. Lexi n’a pas d’autres mots pour qualifier ce qui est en train de se passer. Après tout, pourquoi se donner la peine de venir jusqu’ici pour partir à peine arrivée dans le bureau ? Lorsqu’elle relève la tête, s’excusant et cherchant à quitter les lieux, la jeune femme lui tend la main pour lui dire au revoir mais Lexi ne s’en saisit pas et ne se lève pas non plus. Elle se contente de dire : « Vous savez, Miss Offenbarung, les dernières avancées en médicomagie laissent présager qu’il serait peut-être utiles de réactualiser votre dossier. Après tout, si vous avez été diagnostiquée à 9 ans, il me semble que vous avez bien grandi depuis et les doses prescrites ne sont peut-être plus en adéquation avec votre vie actuelle. » Elle ajoute : « Ou même vos besoins actuels en réalité. » Askip ça va changer, si Lexi se souvient bien de la lettre de son confrère alors qu’il évoquait la vie professionnelle de la patiente. Est-elle tellement sous l’emprise de son tortionnaire qu’elle n’a jamais pu avoir une vie à elle ? Pas d’école, pas de métier. Vit-elle en vas-clos ? Autant de questions qui traversent l’esprit de la médicomage.

Mais Lexi n’a pas dit son dernier mot et n’en est pas à son premier coup d’essai. Certains patients résistent plus que d’autres. C’est tout à fait normal après tout. Un sourire sympathique s’installe sur le visage de la jeune femme et elle reprend : « Vous ne me dérangez pas, c’est mon travail vous savez, et si je peux contribuer à un mieux-être, je le fais volontiers. » C’est un coup de bluff, et un coup de bluff du tonnerre. Rien ne dit que cela va fonctionner. « Asseyez-vous, je vous en prie. Racontez-moi comment sont apparus vos premiers symptômes. » Désignant une console à droite de la pièce, elle demande : « Vous voulez quelque chose à boire ? Du thé ? Du café ? » Tentant d’amener un climat de confiance avec sa patiente, Lexi se demande si cela va fonctionner, après tout, elle n’est pas connue pour sa bienveillance légendaire. Pour autant, la volonté d’aider cette femme est véritable, surtout si elle est la proie d’infâmes bourreaux.
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La médicomage demeure assise. Face au médecin, Lili est debout, la main tendue dans le vide. C’était bien tenté Lili, merci d’avoir essayé ! Un sentiment de malaise s’empare de la jeune femme qui déglutie avec difficulté, emprise d’incertitude quant à la conduite à tenir pour s’extirper de ce bourbier. Après tout, elle n’est pas obligée de rester ici, rien ne l’oblige à répondre aux questions du docteur Fawley. Jusqu’à preuve du contraire, Lili a consulté le docteur Goldheaven de son plein gré et, c’est de son plein gré le plus entier qu’elle peut faire machine arrière. Pourquoi hésiter ? Ses jours ne sont pas en danger. Rappelons qu’en vérité, la jeune femme n’est touchée d’aucune maladie, et malgré les supplices qu’elle a enduré durant des années, sa santé est de fer. Désormais, elle n’est plus le jouet de son bourreau. Elle s’est enfuie pour devenir une jeune femme indépendante, désireuse de mener sa vie comme elle l’entend, dans la joie, la bonne humeur et la liberté la plus totale. S’enfuir du manoir Barjow pour finalement se laisser impressionner par des blouses blanches, tout ça à cause d’une regrettable méprise ? Lilibeth Scylla Barjow est libre, libre d’aller et venir, libre d’avoir toqué à la porte du docteur et de s’être trompée, libre de repartir si elle le souhaite, comme elle le souhaite, quand elle le souhaite. C’est donc tout naturellement que Lilibeth Scylla Barjow se rassoit sur le divan moelleux, croisant les jambes dans la plus parfaite des élégances, réajustant sa longue jupe pour qu’elle recouvre ses chevilles. Simple question de style.

Se tromper. Se tromper ça veut dire se tromper. Lili reste un moment sans voix, laissant le docteur Fawley tergiverser quant à un possible réajustement de son traitement, évoquant que le dosage des potions est possiblement erroné au vu du nombre incalculable d’années qu’il s’est passé depuis que les doses ont été appliquées. Que voulez-vous répondre à ça ? Lilibeth n’a rien à dire, se contentant intérieurement de prier sa mère, ses ancêtres, dieu s’il existe ou même Lucifer, du moment qu’on lui souffle un moyen de se sortir de là. Manquerait plus que la médicomage apprenne la fausse identité qu’elle a servie, histoire de placer la cerise sur le gâteau suprême du malaise. Les besoins actuels ? Qu’est-ce que le docteur voulait signifier ? Est-ce que ces fraîches paroles seraient porteuses d’un message ? Peut-être. En attendant, Lili n’a pas assez de jugeote pour lire entre les lignes. Cette réplique ne présage rien de bon. Quelques mimiques sur ses lèvres trahissent la nervosité de la cracmole.

Je.. Euh.. Balbutie-t-elle avant de porter le poing devant sa bouche pour s’éclaircir la gorge. Je veux bien un peu de thé sans sucre ni lait, s’il vous plait.

Lili tient particulièrement à préserver sa ligne absolument parfaite. Ce n’est pas avec du sucre sur les flancs et du gras sur les fesses qu’elle attirera la perle rare à marier. Laissant la médicomage à son service, Lili tente de rassembler ses esprits pour trouver une solution afin de se sortir de ce merdier. Comment en est-elle arrivé là déjà ? Ah oui, elle avait sauté à pied joint, de son plein gré, dans une marre de connerie. De la connerie à l’état pur, brute. Ainsi donc, le docteur ne lâche rien, parfaitement calme, absolument aimable, mue dans la patience et la détermination profonde de « l’aider ».

J’avais à peu près huit ans. Peut-être neuf, répond-t-elle enfin en détournant le regard. Demi-mensonge, demi-faute. Ils sont apparus… avec mes premiers signes magiques. Elle se masse les tempes. On pourrait croire qu’elle tente de se souvenir. En vérité, Lili, noyée dans son mensonge, panique totalement. Je jouais dans le jardin alors qu’il venait de pleuvoir. Dans ma course effrénée, j’ai remarqué au dernier moment une grosse flaque de boue. Comme j’ai une sainte horreur de souiller mes chaussures, j’ai réussi à le téléporter sur l’autre rive de la flaque. Mes chaussures étaient indemnes, ouf ! Elle mime une main lui essuyant le front puis éclate de rire nerveusement. L’instant d’après, je m’étais évanouie. Sans tomber dans la flaque, heureusement, précise-t-elle comme si c’était important. La seconde fois, j’ai cru que mon frère ne rentrerait jamais de Poudlard. Mon ourse en peluche s’est transformé en son portrait craché. Ça m’a rassuré l’espace d’une seconde car la seconde d’après, je tombais littéralement dans les pommes.

Note pour plus tard : écrire des romans.

C’est comme ça que mon père a réclamé des examens au médicomage de famille. Un vieux grincheux, aigri et bourru qui n’avait pas grand-chose à faire dans un métier aussi proche de l’humain.

Au moins, ça, c’est la vérité.

Je souhaite véritablement stopper ces potions, dit-elle soudainement, parlant à vive allure. Je me sens capable de maîtriser mes élans magiques pour ne pas sombrer endormie. Je suis plus forte qu’on ne le croit. Je me suis toujours débrouiller sans magie, je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas continuer. Vraiment, docteur, je vous assure, je me suis emballée, terriblement trompée…

Trompée ça veut dire trompée, je vous l’ai déjà dit ?

… j’ai agit sans réfléchir. Ce sont des dragées de Bertie Crochu sans sucre ? Demande-t-elle en désignant de l'index un sachet de Bertie à peine ouvert.

C’est qu’elle n’a jamais eu le droit ni l’occasion d’en manger. Avec avidité, elle lorgne sur le sachet de friandise comme s’il s’agissait d’un trésor, retrouvant un temps soit peu sa bonne humeur et ses airs de petites filles.

Sans vouloir abuser de votre gentillesse, naturellement…





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Alexis Fawley
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Les médecins, ça sait sur nous des choses qu'on aimerait mieux ne pas savoirService de médicomagie légale, Fin février 2021 || Lilibeth & LexiLa partie s’avère serrée. Dr Fawley a l’habitude des patients récalcitrants qui refusent la moindre aide médicale sous prétexte qu’on peut tout à fait se soigner en buvant du jus de Goyave, mais elle a encore davantage l’habitude des patients dans le déni des faits de violence qu’ils subissent. Non pas qu’ils ne souhaitent pas aller mieux ; pour la plupart, ils le désirent ardemment et espèrent que cela s’arrête, mais pour les autres, ils ne se considéraient pas en tant que victimes. L’une des tâches du service de médicomagie légale est d’effectuer des expertises pouvant venir certifier les violences subies, peu importe de quel ordre sont les dites-violences. Lorsqu’on en vient à signifier à un patient que ce qu’il vit s’apparente à de la violence physique, domestique ou sexuelle, les réactions pouvent s’avérer virulentes. Certains s’effondrent en reconnaissant les faits, d’autres au contraire vont contredire l’expertise afin de ne surtout pas incriminer l’agresseur. Et puis dans certains cas, il y a ceux qui ne se rendent compte de rien. Miss Offenbarung semble être de ceux-là ; peut-être que sa naïveté la protège du reste. C’est le pressentiment de Lexi mais rien de dit que cela soit la vérité. Après tout, elle en sait bien peu sur elle-même si la lettre de son confrère lui en a déjà appris beaucoup.

Lorsqu’elle se lève, Lexi ne bouge pas. Elle s’en doute, si elle se redresse de son fauteuil, la jeune femme va s’éclipser. En tout cas, c’est peut-être la blouse ou le fait qu’elle soit Docteur qui inspire une certaine marque de respect à l’autre parce que Miss Offenbarung se réinstalle confortablement à la place qu’elle lui a attribué. Elle s’assoit d’une manière absolument élégante, faisant penser à Lexi qu’elle a dû grandir dans une grande famille, ce genre de famille qui inculque des manières à sa progéniture. Peut-être une famille de Sang-Pur mais rien dans son nom de famille n’indique qu’elle le soit, si tant est que ce nom soit son véritable nom. Un véritable mystère. S’enquérant de quelques questions afin d’éclaircir quelques points, Lexi propose une boisson chaude avant de poursuivre. Du thé sans sucre. Réprimant une grimace à l’idée que certaines personnes apprécient de l’eau chaude dans une tasse, elle se lève néanmoins pour le lui préparer et lui donne la tasse brûlante avant de se servir un café pour elle-même. Il paraît que c’est parfois plus simple ainsi, surtout si les patients se sentent un peu comme chez eux. Improvisant en permanence, Lexi se contente d’écouter le flot de paroles qui sort soudainement de la bouche de la jeune femme. La première chose qui lui vient à l’esprit, c’est que sa vie doit être chiante si sa seule préoccupation c’est de craindre pour la propreté de ses chaussures. Son histoire est totalement foireuse. Si cela s’est vraiment passé comme elle raconte, la manière dont elle l’expose ne la rend pas forcément très crédible. Et il y avait certains signes. Elle détourne les yeux, se masse les tempes comme si elle cherche à réfléchir ou à mentir ? Lexi ne comprend pas bien l’intérêt qu’elle aurait de mentir sur cette histoire ? Second mystère. Néanmoins, Lexi sourit à l’évocation de la deuxième fois, elle trouve cette histoire relativement en adéquation avec ce qu’elle perçoit de la jeune femme. Un monde de bisounours. « Effectivement ! Vous avez dû avoir de sacrées frayeurs avec ces évanouissements. » dit-elle, compatissante. Et alors qu’elle amorce la suite de son histoire de vie en expliquant que ces deux évènements avaient entraîné des examens médicaux plus approfondis, Lexi acquiesce lentement. Il est vrai que ce n’était pas si commun que cela de s’évanouir suite à la réalisation d’actes de magie si minimes. « Je suis désolée que vous soyez tombée sur un médicomage comme celui-ci. Malheureusement, la formation en médicomagie n’est pas ce qu’elle est maintenant. Avant l’Université, celle-ci laissait davantage à désirer. » Souriant tristement à cet état de fait, omettant de dire que certains de ces nouveaux collègues étaient tout aussi incompétents que leurs aînés, elle avale une petite gorgée de son café, mettant de l’ordre dans ses idées.

Alors qu’elle allait commencer à poser quelques petites questions, la cheffe de service n’en a guère le temps. Miss Offenbarung se lance rapidement dans une explication de ce qu’elle désire réellement. Arrêter son traitement. En voilà une idée qu’elle est bonne songe Lexi puisque de toute manière, les potions qu’elle prend sont soit de vulgaires attrape-nigauds (rien de scientifiquement démontré, rien de scientifiquement élaboré. Une vaste fumisterie) ou soit un traitement inadapté aux symptômes qu’elle a décrit. Bouillonnant à l’intérieur à l’idée même qu’on ait pu volontairement faire boire à cette femme ces concoctions pendant des années, Lexi se permet d’hocher la tête doucement lorsqu’elle évoque cette idée. « Pourquoi dites-vous que vous vous êtes trompée ? Je pense qu’au contraire, vous avez bien fait de venir. Si vous vous débrouillez sans magie, il n’est effectivement peut-être pas utile de continuer la prise de ce traitement dans sa totalité et nous allons pouvoir revoir la posologie ensemble. » Elle ajoute qu’elle a agi sans réfléchir et Lexi ne sait pas quoi répondre. Une vive contradiction que cette femme. Un pas en avant, deux pas en arrière. Des mensonges probablement entre les deux. Lexi se rend compte que quelque chose lui échappe, qu’un élément de la chaîne lui manque pour que les pièces du puzzle s’imbriquent mais pour le moment, elle se contente d’établir une liste de questions qui lui paraissent importantes.

Lorsqu’elle interrompt son fil de pensée pour lui demander si elle peut se servir dans les dragées de Bertie Crochu, Lexi redresse la tête et fait virevolter tranquillement le paquet jusqu’à elle. Il faudra penser à remercier les soignants du service qui les ont placées là, songe Lexi, comme si elle en avait quelque chose à faire, alors qu’elle s’en fiche comme de sa première chemise. Mais peu importe, cela va faire rester sa patiente, et ça, ce n’est pas rien. Elle n’est pas certaine d’arriver à la retenir autrement. L’énigme s’épaissit. En la regardant, Lexi lui donne à peu près son âge et cela fait bien vingt ans que l’ancienne Serdaigle n’a pas regardé un sachet de friandise comme la jeune femme est en train de le faire. Cela date de son entrée à Poudlard, pour ainsi dire… C’était il y a une éternité. « Servez-vous, au contraire. » Et tandis qu’elle pioche dans le paquet, Lexi commence à poser d’autres questions. Pendant qu’elle a la bouche pleine, elle ne pourra pas lui signifier son envie de s’en aller. « Donc si je comprends bien, ce médicomage vous a prescrit ces potions afin de contrer les effets indésirables que pourraient occasionner une exposition à la magie. » Elle demande : « Avez-vous déjà tenté de réduire la posologie ? Avez-vous vu senti des différences particulières ? » Faisant mine d’être allée trop vite, Lexi pose sa tasse sur la table basse et attrape un dossier vierge. « Pardonnez-moi, je manque à tous mes devoirs. Avant de rentrer dans les détails, pouvez-vous me rappeler votre nom, votre date et lieu de naissance svp Miss ? J’aurai également besoin de vos antécédents médicaux, avez-vous déjà été traité pour d’autres pathologies ? Vous avez tout à l’heure mentionné un frère. Les membres de votre fratrie sont-ils également atteints de cette maladie ? Souvent c’est héréditaire. » Lexi ment un peu, histoire de savoir si sa patiente la pipote. Il faut dire que dans le domaine du mensonge, Lexi est également une championne du monde. Ce n’est pas au vieux dragon qu’on apprend à cracher du feu.
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Offenbarung avec deux "F"
Le 27 février 2021

Voilà un beau bourbier dans lequel Beth pataugeait gaiement en suçotant des dragées de Berties Crochu. Depuis qu’elle avait perdu son trône de princesse au manoir, la jeune femme n’était plus autorisée à manger en dehors des repas. Son récit d’approuvé par le docteur, Lilibeth se félicite intérieurement qu’on reconnaisse que le gros bourru de médicomage qui l’avait gavé de potions inutiles n’était qu’un incompétent. D’ailleurs, le docteur Fawley confirme sa médicamentation d’inutile, rassurant Lilibeth qui, de toute manière, ne prenait plus rien depuis son départ du manoir. Le premier dragée s’avère un délice bien que la lavande sans sucre c’est un peu comme rentrer dans les toilettes en prenant une inspiration la bouche grande ouverte. Lilibeth adore les fleurs, alors elle attrape une seconde friandise dans l'espoir de tomber sur coquelicot. A la première interrogation du docteur, Lili avait haussé les épaules, comme une enfant qui souhaitait éviter le sujet, mise au pied du mur avec ce raisonnement évident. Que pouvait-elle lui répondre ? Vous avez raison, auscultez-moi, constatez que j’ai menti, en vérité je suis une cracmole. Au fait, peut-on déceler une cracmole à l’auscultation ? Le questionnaire du docteur Fawley s’affine, Lilibeth tente par tous les moyens de garder contenance.
« Je ne prends plus rien depuis le premier février, avoue-t-elle en haussant à nouveau les épaules. Je n’ai rien ressenti puisque les potions ne servaient à rien. Je suis rassurée que vous approuviez mon choix, docteur, déclare-t-elle en lui lançant le plus beau de ses sourires. Une fatigue ponctuelle ces derniers temps dû au surmenage m’a poussé à demander un remontant à une amie. Sans alcool, je veux dire, précise-t-elle pour être certaine qu’il n’y est pas d’ambiguité.
Manquerait plus que le docteur pense qu’elle se livre à des beuveries pour oublier ses soucis. Mais ce n’est pas nécessaire pour que la situation se complique. Son interlocutrice se pare d’un dossier tandis que l’esprit de Lilibeth est occupé à analyser le goût du dragée surprise se baladant dans sa bouche.
- Offenbarung avec deux F, Meisinga, comme la mésange, répond-t-elle spontanément.
Si elle donnait naissance à une fille, c’est ainsi qu’elle la nommerait. Un si joli prénom.
- Je suis née le quatre avril milles neuf cent quatre vingt onze, à Londres. Je n’ai pas d’autres pathologies, mes règles sont régulières, j’ai un teint de pêche, mes cheveux et mes ongles sont solides. Je mesure 1m57 pour 47 kilos, mon poids est stable, ma taille malheureusement aussi, glousse-t-elle, amusée par sa blague pas drôle.
Lilibeth a toujours rêvé d’une taille mannequin avec une longueur de jambes interminables. Quand le docteur Fawley mentionne son frère, Lilibeth gobe tout rond le dragée, l’obligeant à boire une longue gorgée de thé fumant pour ne pas s’étouffer.
- Epinard, déclare-t-elle pour essayer de garder contenance. Je suis la seule malade…
Une idée lui traverse soudain l’esprit.
- Enfin, j’étais.
Lilibeth s’efforce de mimer un air triste, son ton prenant une tournure un peu plus dramatique.
- Mon frère jumeau Abel est mort il y a quelques années. Abel, avec un seul B.
Elle prend le temps de boire une nouvelle gorgée de thé en levant le petit doigt en l’air, son œil lorgnant avec avidité la coupe de dragées surprises. Elle en a déjà mangé deux, ce ne serait pas poli.
- Mon frère aîné, Cory, vit le plus normalement du monde, dit-elle en chassant rapidement cet horrible ton déprimant capable de repousser tous les bons partis à marier à un kilomètre à la ronde. Vous allez m’ausculter ? Demande-t-elle soudainement, l'air contrarié ».
C’est un peu comme mettre les deux pieds dans le plat, mais de manière assumée, voyez-vous ? Avec cette dernière question, Lili ne sait pas trop si elle cherche à se rassurer ou se flageller pour l’étendue des mensonges proférées outrageusement à l’égard d’une médicomage aujourd’hui. Et encore, si elle savait qui était Lexi Fawley…





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Lun 11 Juil - 18:34
Les médecins, ça sait sur nous des choses qu'on aimerait mieux ne pas savoirService de médicomagie légale, Fin février 2021 || Lilibeth & Lexi
Il allait falloir faire preuve de doigté. La jeune femme semblait totalement embourbée dans une situation qui la dépassait et Lexi avait à cœur de comprendre ce qui l’amenait véritablement. Les questions de maltraitance infantile étaient chasse gardée depuis qu’elle était à la tête du service. Lexi avait un avantage que d’autres médicomages n’avaient pas, elle savait ce que c’était, elle avait elle-même vécu dans la peur, l’angoisse, l’attente, l’espoir qu’un jour cela changerait. La résilience, elle n’y croyait pas. Pour les autres peut-être mais pour elle, c’était trop tard, comme pour la plupart de ses proches. Lexi se rendit compte avec une affreuse boule au ventre que les gens qu’elle aimait le plus avaient eux aussi subi ce type d’atrocités, comme si elle n’était attirée que par ceux qui pouvaient la comprendre : Kesabel, Tobias et même Rory. Chacun à sa façon, chacun avait sa propre histoire, son propre traumatisme mais pour autant, planaient sur eux une épée de Damoclès ; ils n’avaient jamais vraiment réussi à se sortir du cercle vicieux dans lequel ils avaient tous grandi, gardant les séquelles parfois inconscientes de leur passé. En ce qui concernait Lexi, elle conservait de son enfance cette angoissante latente de n’être jamais assez, de n’être que le second choix, celui qu’on fait par défaut, faute de mieux. Il y avait aussi cette peur de faire confiance, en lien avec ses inquiétudes précédemment citées. Prendre le risque de faire confiance à quelqu’un, c’était aussi prendre le risque qu’il nous trahisse ou qu’il nous laisse tomber pour quelqu’un d’autres. Voilà pourquoi la jeune femme possédait un cercle d’amis très restreint afin d’éviter d’alimenter ses failles narcissiques.

La jeune Offenbarung, quant à elle, ne semblait pas spécialement angoissée ni même inquiète. Elle n’avait pas le profil typique des victimes de violences domestiques ou familiales mais Lexi savait fort bien que certains étaient plus doués que d’autres pour dissimuler leurs fragilités. En tout cas, la patiente semblait déterminée à offrir à la médicomage un souvenir impérissable. Toutes ses actions laissaient Dr Fawley perplexe même si elle savait très bien le cacher. Elle la regarda s’emparer des dragées surprises de Bertie Crochue avec avidité, comme un enfant à qui on annonce que le Père-Noël passera en avance. En effet, l’immaturité psychoaffective de la patiente semblait prévaloir sur sa volonté de conserver une attitude neutre. Où avait-elle grandi et comment ? Ses relations aux autres avaient-elles étaient biaisées par des événements traumatiques liées à son enfance ? Il y avait tant à creuser et la jeune femme allait devoir être maline pour ne pas la brusquer. L’opposition de Miss Offenbarung est passive puisqu’elle répondait aisément à toutes les questions posées même si en face, son interlocutrice s’interrogeait sur la véracité des propos. Il allait falloir recouper les informations et mesurer l’incohérence des propos ; la tâche était ardue mais Lexi n’en était pas à son coup d’essai. « Ah. » Donc elle avait arrêté son traitement. En soit, ce n’était pas une mauvaise idée étant donné qu’il ne lui était probablement d’aucune utilité. « Je ne dis pas que j’approuve ce choix, je dis que vous avez bien fait de venir me voir pour qu’on puisse réadapter la posologie ou trouver un autre traitement plus adéquat. Dans tous les cas, le fait que vous n’ayez aucun effet secondaire suite à l’arrêt du traitement est rassurant. » Lexi attrapa un dossier, y nota le nom de la patiente avant de reprendre les aspects administratifs. Dans la case évaluation, elle écrivit IΨA accompagné d’un point d’interrogation, puis y ajouta un L et un D après que Miss Offenbarung ait repris la parole. Logorrhée et Digressions.

Lexi ne parvenait pas à mettre le doigt dessus mais il y avait quelque chose qui la dérangeait chez la patiente. Quelque chose qu’elle n’arrivait pas à cerner, qu’elle n’arrivait pas à expliquer. Elle avait l’impression qu’elle était en face d’une adolescente en réalité, une ado désinhibée à qui on venait d’ouvrir le monde et qui ne savait pas vraiment se tenir. Elle lui donnait des informations totalement inutiles, allant parfois jusqu’à un niveau de précision plutôt futile. Expliquant par exemple qu’Abel s’écrivait avec un seul B. Façon ça n’existait pas vraiment Abel avec deux B, non ? L’esprit de Lexi vagabonda furtivement en repensant à la légende de Caïn et d’Abel, en se demandant quelle famille de sorciers donnait des noms de personnages bibliques à ses enfants mais elle se recentra rapidement sur le reste de la conversation. Un frère décédé donc. Si elle ne mentait pas, bien évidemment. Miss Offenbarung expliqua ensuite que son frère ainé Cory vivait normalement. La sonorité lui mit la puce à l’oreille. Un froncement de sourcil plus loin, Lexi regarda ses notes. Abel. Cory. Les symptômes. L’âge présumé de la patiente. Pourquoi elle agissait comme si elle avait douze ans. L’immaturité. Les traitements en lien avec une soi-disant hémopathie incurable qui empêcherait d’utiliser la magie. Et si elle ne pouvait pas utiliser la magie tout court ? Non. C’était impossible. Ce n’était pas possible. Tout à coup, les rouages de son cerveau s’enclenchèrent et elle perçut différemment toutes les phrases de la patiente.

Elle ne répondit pas immédiatement à la question de la jeune femme, ses pensées retournant quelques mois en arrière lorsque Rory lui avait parlé de Caïn. De Caïn et… de Lilibeth. Des sévices subis, des altercations entre les deux frères, du caractère de Lilibeth trop idiote pour se rendre compte que son aîné était un monstre. Il y avait tant de questions qui se bousculaient dans son esprit tandis que certaines de ses incompréhensions semblaient s’éclairer grâce au prisme de ce qu’elle pensait avoir peut-être découvert. Elle scruta son visage, tentant d’y déceler un semblant de ressemblance avec Rory ; ils avaient la même teinte de cheveux et une certaine similarité dans la forme de la mâchoire. « Bien sûr, si vous y tenez. » Lexi montra du doigt la table d’auscultation dissimulée derrière un joli paravent aux couleurs estivales. « Je vous laisse vous déshabiller Miss Offenbarung. » dit-elle le plus innocemment possible, feignant de regarder ses dossiers. Elle attrapa sa baguette et à l’aide d’un sortilège informulé, fit apparaître la liste de naissance du mois d’avril 1991. Juste au cas où. Au cas où quoi Lexi ? se demanda-t-elle. Lilibeth était-elle à ce point stupide pour donner sa véritable date de naissance ? C’est déçue qu’elle constata qu’il n’y avait pas de petites filles nées à la maternité de Sainte-Mangouste ce jour-là, seulement deux petits garçons. S’était-elle trompée ? Ou alors Lilibeth était plus maline qu’elle en avait l’air ? Elle allait devoir investiguer davantage. Elle referma le registre avant de constater que la jeune femme n’avait pas bougé. « Et bien ? » Si cette femme était réellement Lilibeth Barjow, il y avait fort à parier que son frère n’était absolument pas au courant de cette démarche et Lexi n’avait pas vraiment envie d’être celle qui le lui apprendrait, ne voulant pas subir son courroux. Mais avant d’alerter Rory, il fallait qu’elle en soit certaine. Peut-être qu’elle se montait la tête toute seule, peut-être qu’elle faisait les liens qu’elle avait envie de voir. Peut-être qu’elle faisait une grave erreur de lecture et d’interprétation. Comment en avoir le cœur net ? Devait-elle le lui demander directement ? Lexi se refusa à utiliser cette méthode, le risque que la jeune femme s’échappe était trop grand. « Je peux commencer par une prise de sang sans contact si vous préférez, comme cela je pourrais éventuellement vous prescrire des vitamines pour votre fatigue occasionnelle. » Après tout, cela faisait partie d’une de ses demandes détournées. Peut-être fallait-il qu’elle passe par là pour obtenir davantage d’informations. Une seule chose était sûre, Lexi ne la laissera pas sortir d’ici avant qu'elle ne sache sa véritable identité. Ce rendez-vous prenait soudainement une toute autre tournure.
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Offenbarung avec deux "F"
Le 27 février 2021
La situation n’est pas aussi catastrophique qu’elle en a l’air. Sans nul doute, cette médicomage est bien plus compétente que ce chien galeux collant aux basques du père Barjow. Une vague de culpabilité tenaille Lilibeth face à l’odieux mensonge servit à la gentille docteure Lexi Fawley. Lilibeth a la désagréable sensation de lui faire perdre un temps précieux qu’elle pourrait occuper à sauver des vies bien plus menacée que la sienne. Et si elle avouait la vérité ? Faute avouée à demi pardonnée. A l’évidence, la jeune femme est désormais dans l’impasse. Son imagination est incapable de fomenter une pirouette pour s’extirper de ce grotesque bourbier. Elle dégrafe son chemisier, l’air pensif en suivant les instructions du Docteur. Sa jupe d’allongée sur une chaise de manière à s’assurer qu’elle ne se froisse pas, elle étend par-dessus son haut avant de s’installer, en sous-vêtements, sur la table d’auscultation. Triturant nerveusement ses mèches de cheveux, elle laisse la médicomage l’ausculter, tendant les bras si nécessaire, respirant bien fort lorsqu’on lui demande, tirant même la langue.
Contrairement à son frère Rory, le corps de Lilibeth ne présente aucun stigmate de violence corporelle, n’ayant jamais subi de coups assez violents pour en garder les cicatrices. Les bleus et les ecchymoses finissent toujours par disparaître de la peau. C’est plutôt dans votre tête que ça laisse des traces. Barjow sénior et son défunt fils Caïn, prenaient un malin plaisir à blesser son corps sans laisser de traces, transformant ce jeu sordide en un challenge d’un genre nouveau. Dans le fond, qu’importe les cicatrices, du moment que les coups marquent l’esprit, n’est-ce pas ? La seule preuve qu’elle conservait de sa maltraitance est un déplacement de sa cloison nasale, imperceptible à l’œil nu (du moins, au sien). Un jour, en s’enfuyant, elle avait trébuché sur un pan de moquette, retombant lourdement (et douloureusement) sur des marches d’escaliers. Son nez avait craqué. Elle avait tellement craint que son père cherche à le lui remettre en place manuellement qu’elle n’avait rien dit, se contentant de faire croire à un simple écoulement de nez. Elle avait aussi beaucoup craint que ce craquement d’os ne la défigure. Pendant plusieurs jours, elle avait observé son reflet dans le miroir pour suive la progression de la cicatrisation. Avec appréhension, elle craignait que son visage soit modifié. Quel ne fut pas son soulagement à la disparition de la douleur en découvrant que son long nez fin était toujours aussi long et aussi fin. Elle observait une certaine gêne l’hiver venu mais comme cela ne la défigure pas, elle se contente de disposer d'une réserve complète de mouchoir dans son sac à main.
Retournant son attention sur la médicomage, elle acquiesce lorsque celle-ci lui suggère une prise de sang, non sans contrariété, certaine que l’analyse sanguine révélera son absence de magie et de concert, son mensonge. Empêtrée dans sa bêtise jusqu’au cou, Lilibeth ne sait plus si la découverte de son secret est une bonne ou une mauvaise chose. Rory sera furieux. Et si elle faisait promettre au médecin de ne rien révéler ? Le secret professionnel, tout ça… Et si la révélation de son secret la protégeait d'Henry Barjow ? Peut-être que Ste Mangouste, sous couvert de Ministère de la Magie, mettra en place une protection pour que Lili vive en toute sécurité, sans craindre le courroux de son père. Naïvement, elle s'en convainc presque. L'espoir vous inspire tant de bêtises.
« Une cure de fer me ferait le plus grand bien, admet-elle dans l’espoir de détourner l’attention. Mes règles ont tendance à être abondante. L’analyse sanguine dure combien de temps ? Demande-t-elle, masquant difficilement l’inquiétude nettement visible sur son visage plus pâle qu’à l’ordinaire ".
Rory va me tuer, songe-t-elle. Je n’aurai qu’à dire m’être faite hospitaliser pour un malaise et, lorsque je me suis éveillée, le mal était déjà fait. Oui, je vais dire ça. C’est bien.






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Dim 18 Sep - 18:46
Les médecins, ça sait sur nous des choses qu'on aimerait mieux ne pas savoirService de médicomagie légale, Fin février 2021 || Lilibeth & Lexi
La jeune docteure Falwey ne savait plus comment réagir, face à une situation aussi inédite que stressante à ses yeux. Sa dernière discussion avec Rory concernant sa jeune sœur datait de quelques semaines et Lexi s’était heurtée à un mur, un mur froid et sans perspective. La médicomage n’était pas dupe, mais n’avait pas insisté, après tout les affaires de famille de Rory ne la concernaient guère même si elle détestait cordialement le patriarche Barjow pour les traitements qu’il avait fait subir à son fils. Solidaires dans le club pas si fermé des enfants maltraités, Lexi et Rory avaient trouvé là un autre de leurs points communs. Alors évidemment, la maltraitance de son ami ne la laissait pas indifférente. Quant à Lilibeth, Lexi ne savait pas grand-chose d’elle en dehors du fait qu’elle était Cracmole et que tout le monde l’imaginait avec une maladie rare et incurable qui la forçait à demeurer au domicile familial. Évidemment, lorsqu’on voyait cette jeune femme pleine d’ardeur et de vitalité, on comprenait aisément qu’il s’agissait là d’un mensonge impertinent pour dissimuler la honte d’avoir engendré une Cracmole dans une famille de Sang-Pur. Lorsque Lilibeth Miss Offenbarung se déshabilla et s’installa sur la table d’auscultation, Lexi prit soin d’examiner chaque recoin de son épiderme à la recherche de sévices. Elle avait à plusieurs reprises eu l’occasion de détailler les marques et les blessures de Rory mais dans son souvenir, elle se rappelait qu’il lui avait dit que ni Caïn, ni leur père n’avait jamais touché à un de ces cheveux puisqu’il s’était toujours évertué à s’interposer. Ce n’était donc guère étonnant qu’elle ne porte pas sur elle les stigmates d’une enfance violente. Procédant à un examen neurologique approfondi, celui-ci ne donna rien et confirma son hypothèse. Elle n’avait pas non plus le profil caractéristique des victimes et n’avait eu aucune réaction physique lors de l’auscultation. « Examen clinique normal. » commenta-t-elle à mi-mots. Tout l’intérêt de la prise de sang désormais. Au moins pour déceler une quelconque maladie magique ou autres particularités sanguines qui lui permettraient d’étayer son hypothèse. Et Lexi ne parlait plus là d’une quelconque hypothèse diagnostique, elle était persuadée que le motif de consultation était totalement bidon. « Vous pouvez vous rhabiller, Miss. » Elle évoqua la prise de sang et la patiente ne s’y opposa pas.

S’engouffrant dans la brèche que la jeune femme lui offrait, Lexi se contenta d’acquiescer lorsqu’elle expliqua qu’elle risquait parfois l’anémie à cause de ses menstruations. Nullement intéressée par ce type de détails, la cheffe de service se contenta de répondre : « Nous allons vérifier tout cela. Vous avez déjà un dossier chez nous ? » demanda-t-elle. « Ou vos analyses étaient réalisées à domicile par votre médicomage de famille ? » Tentant de recouper les informations que la patiente lui distillait au fur et à mesure de l’entretien, Lexi faisait ce qu’elle pouvait pour obtenir des éléments plus probants. « Je vais procéder à la prise de sang, vous pouvez fermer les yeux si vous le souhaitez, cela ne durera pas longtemps. Quant à votre question, l’analyse est plutôt rapide, ne vous inquiétez pas. » Lexi éluda ce qu’elle voulait dire par rapide : cela pouvait être cinq minutes, une heure, une demi-journée. Cela dépendait du référentiel de chacun. En réalité, ce type d’analyse pouvait être fait en 8 minutes exactement, mais cela, la patiente l’ignorait probablement et c’était un atout considérable pour la médicomage. « Puis-je commencer Miss ? » Le consentement de la patiente obtenue (plus ou moins vu son visage pâle), Lexi leva sa baguette et trois petites fioles s’emplir de sang. Elle les fit rapidement disparaître et les envoya directement en analyse. « N’hésitez pas à reprendre un biscuit, après la prise de sang, c’est important. » Cela n’était absolument pas nécessaire et la quantité de sang collectée était bien trop infime pour qu’elle le ressente mais ce n’était pas l’objectif de la manœuvre. Les rouages de son cerveau étaient en plein ébullition et elle ne cherchait qu’une seule chose : amadouer la patiente afin de mieux comprendre pourquoi elle était là et qui elle était.

Lexi colla une des étiquettes du prélèvement sur le dossier qu’elle avait elle-même créé pour la patiente et en relisant la date qu’elle avait inscrite pour sa naissance, elle releva soudainement la tête. Aucune femme n’était née à l’hôpital le jour de la prétendue naissance de Miss Offenbarung. Son instinct lui intima de vérifier immédiatement le registre de déclaration d’état civil, après tout, c’était obligatoire de déclarer une naissance, que l’enfant soit né en milieu hospitalier ou à domicile. D’un coup de baguette, faisant apparaître les documents du mois d’avril 1991, Lexi y trouva l’information qu’elle soupçonnait. Il y était écrit en toutes lettres : Naissance le onze avril mille neuf cents quatre-vingt-onze au manoir familial de Miss LILIBETH SCYLLA BARJOW, d’IILIZA et d’HENRY BARJOW. Lexi referma immédiatement le livret et son cœur débuta sa folle frénésie. Ainsi Lilibeth Barjow était assez stupide pour donner sa véritable date de naissance. Ne s’étant pas trompée sur le caractère puéril de la jeune femme, Lexi fut surprise des risques qu’elle prenait aujourd’hui. Était-ce la raison pour laquelle Rory était perturbé lors de leur dernière entrevue ? S’inquiétait-il déjà pour sa cadette, en mal de liberté ? Lexi n’en savait rien et ignorait la démarche à suivre : lui rentrer dedans directement en lui disant qu’elle savait ou continuer de jouer au jeu que Lilibeth avait amorcé. Elle n’en savait encore rien. Ses yeux se relevèrent vers la jeune femme et elle demanda d’une voix douce qui ne lui ressemblait assez peu : « Si vous me disiez la véritable raison de votre venue, Madame, peut-être que nous gagnerons du temps. Qu’en pensez-vous ? » C’était peut-être un peu brutal mais Lexi avait du mal à contenir son inquiétude. Rory n’était pas au courant de cette petite virée, c’était certain et Lexi n’avait pas vraiment envie d’être celle qui le lui apprendrait.
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Lun 10 Oct - 7:25
Offenbarung avec deux "F"
Le 27 février 2021
Plongée dans ses retranchements tandis que le docteur Fawley l’auscultait, Lilibeth se souvenait. Elle se souvenait de l’épreuve humiliante des auscultations médicales de son enfance où un médicomage indélicat ne prenait pas de gant, et encore moins de formule de politesse. L’adolescence d’arrivée, elle se souvenait à quel point ses mises à nue était éprouvante, tant pour sa pudeur que pour les remarques désobligeantes dont elle était l’objet. Maigrichonne. Chétive. Genoux noueux. Disproportionnée. Barjow senior ne regardait pas mais riait aux commentaires venimeux du médicomage de famille. Ici, le docteur Fawley procédait avec respect, réclamant son consentement, l’examinant avec douceur. Lilibeth a l’impression d’avoir vécu hors du temps et de l’espace, quelque part en enfer. Aujourd’hui, alors qu’elle regrettait d’avoir franchit les portes de Sainte Mangouste pour avoir la confirmation que son traitement est inutile, il lui semble de s’être plongée dans un bain d’humanité. C’est un peu comme si elle appartenait désormais au bon monde. Une vague de soulagement balaie toute la morosité de son être qui venait de s’emparer d’elle. Elle relève la tête en direction du Docteur Fawley qui venait de s’adresser à elle. Qu’avait-elle dit ? Immergée dans ses songes, Lilibeth n’avait pas écouté. La médicomage procède à une prise de sang, lui explique la prochaine étape puis lui indique qu’elle peut se rhabiller.
- Pas de biscuits, merci, c’est mauvais pour la ligne ! Plaisant-elle en retrouvant son sourire.
Dans le dos du docteur, Lilibeth reboutonne sa chemise et défroisse inutilement sa jupe impeccablement lisse. Réflex ! Difficile d’expliquer les sentiments qui l’assaillent. Est-ce du soulagement ? Est-ce de la peur ? La voix douce de Lexi Fawley résonne à nouveau dans la pièce, mettant fin à son hésitation. Qu’entendait-elle par-là ? Se doute-t-elle de quelque chose ? Lilibeth perd son joli sourire. Son regard se rabaisse vers le sol tout en avalant péniblement sa salive. Doit-il dire la vérité ? Rory serait furieux. Peut-être… peut-être pourrait-elle révéler une part de vérité ? Une demi-vérité, un demi-mensonge. La contrariété est nettement visible sur son visage, Lilibeth ne s’en cache pas. Comment le pourrait-elle ? Face à une impasse, elle cherche la solution du moindre mal. Elle commence par balbutier une réponse, puis se reprend :
- Je suis cracmole. On m’a prétexté une maladie pour le dissimuler. Je continue de prendre le traitement qu’on m’a imposé, comme par habitude ou… par espoir.
Ses espoirs de petite fille. L’espoir de récupérer l’amour de son père. L’espoir de retrouver la place qu’elle méritait au sein de la famille Barjow. L’espoir de pouvoir vivre comme tout le monde. Mais les miracles, ça n’existe pas. Pas pour ça.
- Je suis profondément désolée de vous avoir menti et fait perdre votre temps, ajoute Lilibeth en descendant de la table d’auscultation. J’avais besoin d’entendre que ce traitement est inutile, quand bien même je le savais… j’en avais besoin pour passer à autre chose. Il n’y a pas d’espoir, n’est-ce pas docteure ?
Les joues rosies par cet aveu, Lilibeth récupère son sac à main sur le fauteuil.
- Personne ne doit savoir que je suis venue. Ça pourrait se savoir et ça pourrait me retomber dessus.




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Alexis Fawley
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Lun 31 Oct - 21:16
Les médecins, ça sait sur nous des choses qu'on aimerait mieux ne pas savoirService de médicomagie légale, Fin février 2021 || Lilibeth & Lexi
La jeune femme qu’elle avait en face d’elle n’était pas qui elle avait prétendu être. Elle n’était pas Miss Offenbarung. Lexi aurait peut-être dû suivre son intuition dès le départ, celle qui lui avait laissé entendre que ce nom était des plus étranges. Mais après tout, elle était ici pour effectuer son travail et quand il s’agissait de la consultation pour violences familiales ou domestiques, Lexi était des plus prudentes. Beaucoup de patients choisissaient d’utiliser de faux noms afin qu’on ne puisse pas avoir de traces de leurs consultations médicales : parfois pour les dissimuler à leur entourage tortionnaire, parfois parce qu’ils avaient honte de se rendre à l’hôpital pour cela. Peu importait la manière, peu importait les mensonges, le service de médicomagie légale recevait chaque personne dans son individualité et ne cherchait pas à savoir si les faits énoncés étaient des mensonges ou non, seuls l’examen clinique et la subjectivité du ressenti du médicomage comptait. Lexi pouvait affirmer sans crainte que le sien ne l’avait pas trompé. C’était Miss Lilibeth Barjow qui se tenait devant elle, aussi innocente que cela soit possible. Le peu d’informations que la jeune Fawley avait sur elle concordait avec ce qu’elle venait de voir durant les quelques minutes du rendez-vous. Elle ne pouvait pas la laisser partir. Se demandant ce qu’elle devait faire, tandis que Miss Barjow se rhabillait, Lexi écrivit une missive rapide à l’intention de son ami Rory. LB est à avec moi au travail. Besoin de ton assistance immédiate. AF.. Suffisamment clair pour Rory mais du charabia pour quiconque tomberait sur ce message. Elle fit partir la missive avant que Lilibeth soit revenue de son côté. Combien de temps faudrait-il au message magique pour parvenir jusqu’à Rory ? Quelques minutes assurément. Si tant est qu’il soit bel et bien à Londres. Lexi l’espérait vivement car elle le savait, elle ne pourrait pas la retenir très longtemps. Ensuite, elle lui demanda de lui dire la vérité, pour faciliter les choses. Si elle avait tout, peut-être serait-elle plus encline à demeurer auprès d’elle en attendant gentiment que Rory vienne à elles ?

Et Lilibeth déballa son secret tout en continuant de dissimuler son identité, ce que la jeune femme pouvait comprendre. Même si elle savait qui elle était, Lexi garda le silence. Ce n’était pas le moment de dévoiler cette carte et cela risquait de faire fuir la patiente plus rapidement encore. Lexi, compatissante, s’exprima à son tour :  « Je suis désolée que l’on vous ait fait subir cela, Miss. Sincèrement. Vous n’êtes pas malade. Aucun de ces traitements ne seraient efficaces pour vous aider, malheureusement. Je vous recommande l’arrêt total de ces potions. » Lorsque Lilibeth s’excusa pour ses mensonges, le Dr Fawley haussa les épaules doucement.  « Vous n’avez pas à le faire. Ce que l’on vous a fait subir est contraire aux pratiques médicales et aux recommandations des bonnes pratiques en ce qui concerne les Cracmols. C’est moi qui m’excuse pour l’incompétence de votre médicomage de famille. » Lexi savait, parce qu’elle était suffisamment amie avec Rory pour le savoir, que leur médecin familial n’était probablement pas le seul responsable de ce mensonge ; Henri Barjow l’était tout autant. Réprimant une envie de vomir afin de demeurer professionnelle, Lexi resta assise lorsqu’elle commença à récupérer ses affaires. Si elle ne se levait pas, Lilibeth n’amorcerait probablement jamais son départ, elle serait trop gênée pour le faire.  « Malheureusement, il n’existe aucun traitement, Mademoiselle. Je suis désolée. » Elle sourit doucement à la jeune femme et sortit l’un des dépliants d’un tiroir attenant à son fauteuil.  « Attendez Miss. Ce que je comprends c’est que vous vivez seule avec votre secret depuis des années. Mais vous n’êtes pas seule. Bien au contraire. » Lui tendant le fascicule, obligeant Lilibeth à amorcer un pas vers elle pour s’en saisir, Lexi continua :  « L’hôpital accueille de nombreux patients Cracmols et les aident à s’accoutumer à la vie dans les deux mondes : moldu ou sorcier. De part votre condition, vous êtes au carrefour entre les deux Mademoiselle, mais vous êtes loin d’être la seule dans votre cas. Nous pouvons vous aider. » Mais le voulait-elle vraiment ?  « Certaines séances sont anonymes et ne nécessitent pas d’inscription au préalable. Si vous ne voulez pas que votre famille sache que vous faites cette démarche, cela ne tient qu’à vous. » Lexi se garda bien de lui parler de son étude sur le gêne clinique. Si cela avait été une autre patiente, elle aurait sauté sur l’occasion. Mais c’était la jeune sœur de Rory et à ses yeux, cela excluait cette possibilité. Donnant de nombreuses autres précisions sur ce programme qui ressemblait grandement à un groupe de soutien, Lexi espérait qu’elle parviendrait à la retenir. Mais la jeune femme n’était pas douée pour occuper le temps et les minutes passaient, et plus le temps s’écoulait, plus elle sentait que sa patiente lui échappait. Rory ne sera jamais arrivé à temps et elle ne pouvait tout de même pas l’enchaîner ici… Tenaillée entre sa loyauté envers son ami et la volonté de conserver une crédibilité au sein de son service, Lexi n’aura pas d’autres choix que d’accepter son départ lorsque Lilibeth le voudra ; elle était à court d’arguments.
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Sam 26 Nov - 17:15
Offenbarung avec deux "F"
Le 27 février 2021
La sensation qu'une cascade d'eau glacée dégringolait sur ses épaules, lui glaçant le dos, enleva toute la chaleur habituelle dont Lilibeth faisait preuve. L'espace d'un instant, avoir commis cet aveu lui retira toute étincelle d'espoir, comme si l'amour n'existait plus ou qu'un détraqueur passait dans les parages. Prendre connaissance de la missive écrite par le docteure à l'attention de son frère aîné aurait pu l'achever. Mais Lilibeth ne se doute de rien, pas plus qu'elle soupçonne la volonté de Lexi de la retenir ici.
Lilibeth n'a pas l'intention de s'attarder. Son sac à main sur l'épaule, elle défroisse à nouveau, nerveusement, sa robe impeccablement repassée.  D'une oreille attentive, elle écoute les mots rassurants de la médicomage. Pas malade. Les traitements sont inutiles. Pas de solution. Les pratiques médicales qu'elle a subies, pas normales. En somme, Lilibeth avait entendu tout ce dont elle avait besoin d'entendre. Le docteur Fawley la retient en sortant d'un tiroir un dépliant. D'un signe de tête, Lilibeth semble approuver ses paroles, par pure politesse en vérité. Participer à ce genre de programme, aussi anonyme soit-il, revient à prendre un énorme risque. Et des risques, elle en a assez pris aujourd'hui.
— Je vous remercie pour votre aide, Docteure. J'y réfléchirai, assure-t-elle en s'emparant du dépliant qu'elle jette dans son sac à main. Je suis un peu bousculée, admet-elle, confuse et désolée. Excusez-moi encore pour tout ce cirque, et merci pour votre compréhension. Je commence de plus en plus à vivre parmis les moldus, cela m'est plus facile. Ca ira ! Précise-t-elle en regagnant le sourire.
Les grises mines, ce n'est pas ça qui attire les bons partis. Imaginez un peu qu'un d'eux se balade dans les couloirs blanc de Ste Mangouste ? Elle salut la médicomage d'une poignée de main avant de s'en retourner d'où elle venait.
Tandis qu'elle regagne la sortie de l'hopital, le poids de la cascade d'eau glacée commence à s'allourdir sur ses épaules. Son estomac se contracte si bien qu'elle à l'impression qu'il tente d'emporter son oesophage avec lui dans sa tourmente. Ses yeux bleus océans rougissent, elle doit fournir un incommensurable effort pour forcer ses yeux à ne pas se plisser. Pleurer reviendrait à abîmer son maquillage.  Se concentrant sur sa respiration pour contenir ses larmes, elle se jure de pleurer tout son content dans son coussin une fois arrivée à la maison. Elle n'avait qu'une envie, c'est de se blottir en pyjama sous sa couette, ses deux chats pour lui tenir compagnie, avec une infusion sans sucre brûlante, un paquet de mouchoir et l'obscurité pour étouffer sa peine.
Evoquer l'aide qu'on pourrait lui apporter, avouer son statut de cracmole, fut aussi difficile que de recevoir une paire de claque bien mise. Au moins, Lilibeth n'avait pas douté un seul instant de l'honnêteté du docteur Fawley, remarquant bien la différence de comportement avec le seul médicomage de famille qu'elle avait connu. C'était donc cela, un véritable docteur.
Poussant les portes de l'hopital, Lilibeth inspire un grand bol d'air frais. Tout ira bien. Non seulement elle l'avait assuré à la médicomage mais, qui plus est, elle s'en faisait la promesse.




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