Comment on retrouve un loup garou ? Personne ne s’est jamais posé cette question si si ta cousine. Il est évident que ce n’est pas comme avoir perdu un chien ou un chat et mettre des affiches dans la rue.  Surtout que ce soit sous sa forme humaine – encore que, est ce que Greyback était vraiment un être humain aux yeux d’Elise, ça n’est pas dit – ou sous sa forme lupine, comment voulez vous mettre la main sur une photo de lui ?  Bien sûr que non, ça n’était pas arrivé. D’ailleurs son portable, elle ne l’avait jamais sur elle et pour cause, le Blood Circle commençait à être un peu trop haineux pour qu’elle se risque à aller du côté moldu. Ouai c’était presque une nouvelle résolution. Bien entendu, il y a toujours des cas d’extrême urgence où elle acceptait de pointer le bout de son nez côté moldu – par exemple pour aller voir ses grands-parents – mais malgré tout, elle préférait être prudente. Le truc c’est que la prudence d’Elise s’effaçait au profit de sa curiosité. C’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle comprenne. Même lorsqu’elle essayait de passer à autre chose, il y avait toujours cette petite voix dans sa tête qui lui rappelait qu’il y avait une inconnue et personne n’avait placardé sur les arbres de Pré au Lard Loup garou répondant au doux nom de Greyback perdu. Attention, il est un peu agressif Et un peu c’est clairement pour ne pas effrayer les gens.

Alors bien entendu, elle avait plein de choses à faire avec ses études, déjà éviter les travaux de groupes avec n’importe qui dans sa classe. Non parce que le professeur avait eu la brillante idée de vouloir équilibrer un peu les groupes dernièrement, au grand désespoir d’Elise, en séparant les cousines. Oh le mauvais plan, c’est quoi cette idée de merde ? Du coup, elle avait été occupée ces dernières semaines à expliquer à ses camarades qu’en fait, elle préférait encore travailler seule et signer de leurs noms à tous les trois, plutôt que de les entendre jacasser. S’il y en a un des deux qui avait trouvé l’idée géniale, forcément ça lui permettait d’aller faire du footing dans la forêt… parce que oui il y a des gens qui aiment courir, une vraie pathologie d’après Elise. L’autre voulait participer, faisant trainer les choses, ayant toujours quelque chose à redire. Elise n’avait pas trop apprécié mais au moins, ça lui avait permis de se détacher un peu de cette envie d’aller enquêter sur l’autre taré. L’avantage d’être dans la même classe qu’Adèle… le seul avantage, parce que si elle avait pu faire d’autres études ça aurait bien arrangé Elise. C’est qu’elle pouvait scruter le moindre changement chez elle, elle l’avait vécu le coup de se faire fracasser par l’autre barge donc elle était par nature attentive, mais n’avait pu constater aucun changement chez sa cousine, ce qui était un soulagement mais en même temps ne permettait pas à Elise de pouvoir répondre à ses interrogations.

Quant au sujet Aidan et bien, il semblerait que ça se soit amélioré de ce côté-là. Il avait l’air moins fatigué et elle n’avait pas vraiment de raison de remettre en cause sa parole. S’il lui disait que c’était parce qu’il avait trop fait la fête et qu’il allait lever le pied, Elise ne pouvait que le croire. Est-ce que pour autant au fil des jours, elle était passé à autre chose, absolument pas. Déjà, elle savait qu’il y avait un loup-garou dans l’école et donc, il est vrai qu’elle regardait un peu plus les gens que d’ordinaire, essayant de savoir qui c’était dans le seul but de ne jamais croiser sa route… étant donné qu’Aidan avait dit qu’il n’aiderait pas – en plus ils sont même pas foutus d’être serviable, vraiment des chieurs ces loups hein -. Et finalement, elle avait décidé d’étudier le sujet. Ah ça pouvait faire bizarre à tout ceux qui connaissaient bien Elise  et son aversion pour tout ce qui a des poils, des plumes, des écailles, les bestioles en règle générale et les loups de voir Elise commencer à faire main basse sur tous les bouquins de la bibliothèque traitant du sujet. Plutôt que d’étudier ce sujet directement dans la bibliothèque avec le risque que des gens viennent voir ce qu’elle faisait ou viennent lui parler, peu importe, elle décida d’étudier directement dans la salle commune des Serdaigles. Il faisait beau, avec un peu de chance ils seraient tous en train de faire du footing dans la forêt – les malheureux – ou de faire du Quidditch, bref que des activités sportives pour améliorer leurs points combats en vue de l’event d’août et comme ça ils lui foutraient tous la paix.

Au départ, elle s’était installée sur la table, avait sorti son parchemin et sa plume et étalé les livres traitant du sujet. Bon après elle avait pris tout et n’importe quoi et certains livres finirent par terre dès le départ parce que le sujet comment devenir un loup garou déjà l’auteur il prenait les gens pour des neuneus mais en plus ça n’intéressait pas Elise qui serait terrifiée si ça arrivait. Pour le reste, le livre les plus cruelles meutes de Grande Bretagne renvoyaient à un autre livre, qui lui-même renvoyait à un autre livre. La table finit par ne pas être assez grande pour avoir tous les bouquins ouverts en même temps et visible. Le mieux c’était encore de se mettre par terre, oui même si les gens allaient forcément tiquer en voyant ça. Elle s’était donc mise sur la pierre froide mais au bout de deux minutes et après avoir l’impression de geler, elle finit par bouger sur le tapis de la salle commune, poussa le canapé, la table basse, bref elle faisait comme chez elle et le premier qui lui faisait la moindre remarque… elle lui balançait un manuel sur la tronche, comme ça, ça lui passerait l’envie.  Elle feuilletait donc les livres, essayant de glaner des informations intéressantes sur les loups-garous, notant ce qui lui semblait utile – c'est-à-dire pas grand-chose -. C’est dingue que ça soit pas écrit noir sur blanc les comportements des loups-garous, il y a plein d’écrits sur les loups et les chiens, ils auraient pu faire un effort les auteurs et passer aux bestioles qui se transforment en humain 27 jours sur 28. Elle releva la tête brutalement, ne venait elle pas d'entendre un bruit ? Oh pourvu que la personne ne fasse que passer.

La fin avril approche et le soleil commence à montrer des rayons timides au-dessus de l’Écosse. Il n’en faut pas davantage pour que la moitié de l’école se retrouve dans le parc – et toi aussi pour une fois. D’ordinaire, tu profites de ces heures pour t’entraîner, surtout aux sortilèges puisque tu réserves la course à pied (et non, ce n’est pas une pathologie !) aux matins, régulièrement en compagnie de Kayla, qui en plus d’être ta tutorée est devenue une véritable amie au fil des mois. Mais tu y as renoncé. Ton stage chez les Aurors est déjà bien assez exigeant en soi sans que tu en rajoutes une couche. Les premiers jours ont été éprouvants, surtout avec la fatigue qui ne te lâche pas, mais tu as adoré chaque instant. Rose et Sean prennent ton stage au sérieux et te font véritablement travailler. Avec eux, tu as aussi pleinement profité de la salle d’entraînement des Aurors – une sorte de paradis pour sorcier sportif, entre les modules de parkour sur lesquels tu as passé des heures, ravi de découvrir cette activité, et les cibles mouvantes pour s’entraîner aux sortilèges. Et tu as aussi jeté un œil, voire les deux, sur certains de leurs dossiers. En bref, une semaine enrichissante à tout point de vue, qui te confirme que c’est bien la voie sur laquelle tu veux t’engager. En espérant que tu en aies réellement les capacités. Bien que tu aies toujours été sportif et que ta mère t’ait entraîné au combat, il y a quand même une différence de niveau entre eux et toi.

Un soupir t’échappe. Tout cela ressemble à une illusion dorée, comme un rêve que tu toucherais du bout des doigts tout en sachant qu’il va voler en éclats. Imaginer un fuyard et un imposteur comme toi se retrouver en train de travailler pour les forces de l’ordre… c’est plus qu’ironique. Sans parler du fait que, même sans avoir rejoint pour de bon les Aurors, tu les as déjà trahis. Towsen te fait toujours chanter en menaçant de révéler la vérité à ton sujet et t’oblige à mettre le nez dans quelques dossiers pour s’assurer que certains de ses amis Mangemorts ne sont pas inquiétés. Tu as beau chercher, tu n’as aucun moyen de lui échapper, ni de mettre fin à son chantage – pas sans risquer de tout perdre.
Dans le fond, tu sais très bien que penser au futur que tu aimerais te créer te fait plus de mal que de bien, ce n’est pas pour toi. Le mieux que tu puisses faire, c’est te concentrer sur ton objectif de retrouver ta mère et de prendre le reste comme ça vient, en te débrouillant pour survivre comme tu l’as toujours fait.

Un moment, tu te perds dans la contemplation des eaux du Lac noir qui brillent sous le soleil, à peu de distance des rochers contre lesquels tu t’es adossé. Même au repos, tes réflexes sont toujours là : ne jamais laisser la possibilité de te faire surprendre par derrière et trouver un point de chute qui te permette de garder un œil sur les environs. Tu fermes les yeux, savoures la chaleur – encore limitée, il faut bien l’avouer – des rayons du soleil sur ton visage. Il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que tu cèdes à la fatigue et t’endormes pour de bon. Ces dernières semaines, les cauchemars reviennent hanter des nuits, de plus en plus prégnants, de plus en plus angoissants. Tu te réveilles le souffle court, l’esprit peuplé des souvenirs que tu n’arrives pas à oublier, mêlés à des sensations que tu ne reconnais pas. Impossible de te rendormir ensuite, tu es trop mal à l’aise et nauséeux, trop tendu pour espérer retrouver le sommeil. Tu espères que ce n’est qu’une mauvaise passe, que ça s’arrangera bientôt – tu ne peux pas perdre le fragile équilibre que tu as retrouvé, tu arrives à peu près à fonctionner normalement, hors de question de sombrer de nouveau.

Un éclat de rire, suivi d’exclamations joyeuses, te tire de ta somnolence. Tu n’es clairement pas le seul à avoir voulu profiter du soleil. Quelques groupes s’approchent et s’assoient à peu de distance. Des bouts de conversation insouciante te parviennent. Tu n’as pas fui le bruit ambiant du château pour le retrouver à l’extérieur. Tu te redresses. Vu le monde, la salle commune doit être désertée, de même que ton dortoir, tu pourras te poser tranquillement sans avoir besoin de rester en alerte.
À pas tranquilles, tu reviens vers le château et entames l’ascension vers Serdaigle. Le calme règne entre les murs épais, tu savoures le silence. La proximité des autres redevient de plus en plus difficile à gérer, tu t’isoles autant que possible. Tu serres les dents, il faut que tu te reprennes. Tu ne tiendras jamais l’été sinon, surtout dans le monde moldu. Déjà qu’il faut te mettre sérieusement en quête d’un travail pour juillet-août… en espérant de toutes tes forces trouver ailleurs que dans un restaurant ou un bar. Rien que l’idée de travailler dans ces lieux bondés et bien trop bruyants t’angoisse. Tu l’as déjà fait l’année précédente, tu n’avais pas le choix, mais cette année ça risque d’être bien plus dur. Si tu peux t’épargner ça… tu n’es de toute façon pas sûr que tes nerfs y résistent.

Perdu dans tes pensées, il te faut quelques minutes pour trouver la solution de l’énigme – une pas trop compliquée pour une fois, merci le heurtoir en forme d’aigle. Immédiatement, l’allure différente de la salle commune te saute aux yeux. Le canapé a été déplacé, de même que la table basse et sur le tapis… un sourire t’échappe lorsque tu reconnais Elise, installée comme si elle était chez elle et penchée sur les grimoires qui l’entourent. Elle a dû vider un bon rayon de la bibliothèque.

Tu t’approches assez pour jeter un coup d’œil sur les titres. On est loin de la médicomagie à laquelle tu t’attendais. Les loups-garous ? S’il y a bien quelqu’un qui ne supporte pas les bestioles de toutes natures, c’est Elise. Tu la rejoins en faisant un peu plus de bruit et cette fois, ton amie relève la tête. Tu contournes le canapé.

— Wow, mais qui êtes-vous et qu’avez-vous fait d’Elise ? Celle que je connais n’aurait jamais ouvert un livre sur les loups-garous, encore moins une dizaine.

Encore moins Comment devenir un loup-garou.

— C’est pour un devoir de médicomagie ?

Après tout, les loups-garous sont des patients comme les autres, avec juste un petit problème de fourrure à prendre en compte de temps à autre.

Jamais tranquille dans ce monde, c’est dingue. Il était évident qu’il y avait quelqu’un, Elise observa l’intrus qui venait dans SA salle commune oui elle est chez elle clairement Eirian. Elle s’attendait à ce qu’il ne fasse que passer mais il décida de se rapprocher d’elle, un vrai curieux que son camarade Serdaigle. Pouvait-elle le lui reprocher cependant, elle aurait agi de la même façon que lui si elle était rentrée et qu’elle avait vu un de ses camarades de maison entouré de pleins de livres. Si ça n’avait été un Serdaigle parmi tant d’autres, probablement qu’il aurait regardé ce qu’Elise lisait et ça se serait arrêté là, sauf qu’il s’agissait de quelqu’un connaissant bien Elise et bien évidemment, il ne trouva rien de mieux à faire que de relever. Elle lui lança un regard exaspéré tant ses propos à lui étaient vibrant de vérité. Sarcastique, elle rétorqua « Je l’ai enfermé dans une malle après lui avoir pris un cheveu blond et j’ai pris du polynectar pour prendre son apparence. » Et comme elle était stupide et bien elle le balançait à la première personne qu’elle croisait.

Lorsque le regard d’Eirian se posa sur la couverture d’un livre en particulier, Elise fit de même et décida de prendre la parole avant qu’il se fasse des idées « Oh je n’ai pas changé d’avis si tu te poses la question. Je n’ai pas l’intention de devenir un loup-garou. J’ai toujours envie que cette espèce s’éteigne. » Au moins, il était clair avec les propos qu’elle venait de tenir que c’était bien elle, qu’elle n’avait pas pris de coup sur la tête ni quoi que ce soit et que sa curiosité pour ces monstres sans foi ni loi, ne démontrait pas d’une envie soudaine de se faire transformer. Ça n’arriverait jamais.

Il ne comptait pas s’en aller, c’était une évidence. C’était de bonne guerre, pour le nombre de fois où c’est elle qui le gonflait à vouloir le faire parler, il était bien normal que la tendance s’inverse parfois. Elle posa donc sa plume, de toute façon elle n’avait que griffonner que très peu de choses, il ne l’arrêtait donc pas en pleine lancée. « Non, il ne s’agit pas d’un devoir de médicomagie, c’est pour ma culture personnelle. » Dis comme ça, ça pouvait paraître étrange, Elise n’avait jamais semblé s’intéresser aux animaux quel qu’ils soient, la plupart du temps ces derniers l’effrayant au plus haut point. Toutes les personnes qui la connaissaient avaient bien conscience de son désamour pour la faune et ceux qui la fréquentaient régulièrement savaient que le loup garou se situait au sommet des trucs les plus détestés par Elise. Il faut dire qu’avec les loups-garous, elle n’était pas spécialement chanceuse. La première fois qu’elle en avait rencontré un, ça avait été une catastrophe, certes le loup-garou était complètement débile et faisait n’importe quoi, ce qui avait permis à la blondinette de s’en sortir avec uniquement une terreur intense pour ces bestioles… puis ensuite elle avait fait la rencontre d’un loup-garou qui lui avait démontré à lui tout seul que les loups-garous étaient des êtres malsains que ce soit sous leur forme bestiale ou sur deux pattes. Elle frémit, se revoyant planter le couteau dans sa chair pour essayer de l’achever, sous son contrôle à lui, avant de secouer la tête pour éloigner cette vision. « On dit souvent que pour vaincre un ennemi, il faut le connaître. Je crois que les loups-garous sont mes ennemis. » en tout cas, bien plus à ses yeux que les moldus.

Elle aurait pu se contenter de cela et certainement qu’Eirian n’aurait pas cherché à en savoir plus mais elle avait besoin d’en parler à quelqu’un. Sa vision et son jugement étaient obscurcis par la peur de ces bestioles, il lui fallait un autre avis, il lui fallait des réponses à ses questions. « Tu ne connaîtrais pas un loup-garou à Poudlard ? » Elle décida de ne pas mêler Aidan à cette conversation, sachant qu’il en existait forcément un de loup puisque son petit ami l’avait très clairement sous-entendu mais puisque ce dernier n’avait pas voulu dire son nom, peut être Eirian pourrait l’indiquer à Elise. Il faudrait vraiment que la Serdaigle fasse un peu plus attention aux rumeurs, ça l’aiderait beaucoup pour apprendre des choses mais il faut croire que ça ne l’intéressait pas assez d’écouter les cancans. Pour qu’Eirian puisse lui donner un coup de mains et l’aider à réfléchir, il fallait qu’elle lui donne assez d’informations sur ce qu’elle cherchait. « J’essaie de comprendre ce qui pousserait un loup-garou, à terrifier quelqu’un pendant des mois, pour ensuite ne pas donner signe de vies. » Elle montra de la main différent manuels disposées autour d’elle « J’essaie donc de trouver dans les écrits des auteurs une preuve que ces animaux sont fous et qu’ils oublient au fur et à mesure des choses… comme si le fait de fusionner avec un loup impactait leur esprit et qu’à mesure que le côté loup gagne du terrain et qu’ils deviennent plus cruels et plus vicieux, leur mémoire d’hommes disparaisse. » Le truc c’était que c’était sa façon de penser à elle, en fonction des connaissances qu’elle avait eu au cours de ses expériences avec les loups-garous ou plutôt un seul loup garou. Elle dû cependant reconnaître auprès d’Eirian « Pour le moment, ce n’est pas concluant. » fit une pause avant de se concentrer sur son ami et de demander « Et toi ? Qu’est ce que tu fais dans la salle commune tout d’un coup ? Je pensais que le fait qu’il fasse beau pousserait tout le monde, même les rats de bibliothèques surdoués à mettre leur museau dehors mais il faut croire que j’avais tort. » Elle se demandait ce qui poussait Erian à rentrer, la foule peut être ? Mais bon le parc était grand, il y avait forcément des moyens pour qu’on lui fiche la paix, qu’importe, il pouvait rester avec elle. Elle pouvait faire une pause sur son sujet, ce n’était pas pressé… son loup-garou s’était de toute façon déjà envolé.

Si Elise cherchait de la tranquillité pour ses recherches, c’est raté. En même temps, étalée ainsi au milieu de la salle commune, elle aurait éveillé l’attention de n’importe quel Serdaigle passant dans les parages – surtout dans une maison en partie réputée pour sa curiosité et son amour des grimoires. En ouvrir une dizaine ainsi, c’est voir à coup sûr débarquer une volée d’Aiglons attirés comme les moineaux par des miettes de pain. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un des sujets les moins aimés par la personne qui fait des recherches. À dire vrai, tu ne t’attendais pas à trouver Elise en train de s’intéresser un jour aux loups-garous. En arrivant à sa hauteur, tu ironises sur le sujet et elle te retourne un regard exaspéré avant de te répondre. Non, pas de doute, c’est bien elle.

— En fait, je suis rassuré : aucun usurpateur ne t’imiterait aussi bien.

Au niveau du ton et de l’attitude, parce que clairement, le choix des livres… Mais il y a sans doute une raison derrière cela, et avec la curiosité monte une pointe d’inquiétude. Qu’est-ce qui pourrait pousser Elise à s’intéresser brutalement aux loups-garous ? S’impliquerait-elle autant pour un simple devoir scolaire ? Bon, tu es l’un des mieux placés pour savoir à quel point les devoirs et les tests lui tiennent à cœur, mais quand même… Au moins, elle campe toujours sur ses positions, c’est rassurant en un sens – même si ça l’est moins pour les loups-garous.

— Si tu m’avais dit vouloir changer, j’aurais cherché qui t’avait lancé un sortilège de confusion.

Tu t’abstiens de préciser que ce n’est pas une espèce à proprement parler, elle le sait sans doute aussi bien que toi. Juste une affection qui atteint certains sorciers – tu n’as rien contre eux en soi, la potion tue-loup fait des merveilles… Le problème, c’est ceux qui cherchent à mordre le maximum de personnes possible et les transforment contre leur gré, en toute connaissance de cause. Que des accidents arrivent, soit. Pas des morsures volontaires. Mais bon, tu n’es pas là pour débattre du sujet, tu te demandes surtout ce qui amène Elise à s’y pencher, s’il y a un souci derrière cela.
Tu n’as pas l’intention de tourner les talons de sitôt, même si elle préférerait sans doute que tu la laisses. Ça vaudra pour les fois où c’est elle qui t’a couru après. Tu ne lui as jamais avoué la vérité sur ce qui t’était arrivé, malgré son insistance ; pour autant, tu as bien conscience de ce que tu lui dois, de toute l’aide qu’elle t’a apportée. Du fait qu’elle a été la seule à vraiment s’inquiéter. Ce serait bien pire aujourd’hui si elle n’avait pas été là. Et si elle a des ennuis à son tour, tu seras là pour l’aider.
Sa culture personnelle… Hm, tu as du mal à y croire. C’est rare de se renseigner sur ses phobies et elle ne t’a jamais donné l’impression d’en avoir envie – ce que tu comprends totalement.

— Et pourquoi cet intérêt soudain pour les loups-garous en particulier ?

Tu ne te rappelles pas avoir lu quelque chose sur eux dans les journaux dernièrement. Tu la vois mal se réveiller un matin en décidant d’apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur les loups-garous juste comme ça, parce qu’elle a décidé de se renseigner sur un nouveau sujet et que c’est tombé sur ça par hasard. Non, pour toi, il y a baleine sous gravillon, mais tu espères pour elle que ce n’est pas un trop gros souci. Un souvenir a l’air de lui revenir, elle semble moins à l’aise d’un coup. Connaître ses ennemis, oui… mais cela n’explique pas tout, loin de là. Tu fronces légèrement les sourcils.

— C’est vrai, mais ton aversion pour les loups-garous ne date pas d’hier. Il s’est passé quelque chose pour que tu aies envie d’en apprendre plus ?

Tu ne sais pas si elle a vraiment envie de te répondre. Et étant quelqu’un qui préserve à n’importe quel prix ses propres secrets et problèmes, tu comprendrais qu’elle s’en tienne là et qu’elle t’envoie bouler. Tu ne pourrais même pas insister parce qu’elle aurait tous les arguments pour te faire taire. Mais tu le ferais malgré tout, en sachant très bien l’effet que ça fait, à quel point ça peut agacer quand on est déjà sur les nerfs. Là, tu risques d’éprouver la frustration qui est habituellement celle des autres face à tes propres refus de répondre.

Sa question te prend au dépourvu. Des loups-garous à Poudlard, il y en a forcément, mais 27 jours sur 28 rien ne les distingue des autres étudiants, et à dire vrai tu n’as pas vraiment cherché à te renseigner sur le sujet non plus. Tu n’as pas davantage écouté les rumeurs, du moins pas celles-là. Ce qui peut tourner autour des mangemorts, oui, mais le reste… tu t’en fichais complètement tant que ça ne risquait pas de te porter atteinte. Dans ta vision des choses, les loups-garous n’ont jamais été un danger réel.

— Non, désolé, ça ne me dit rien, je n’ai jamais rien entendu sur le sujet. Tu as entendu des rumeurs ? Quelqu’un t’en a parlé ?

(À quelques mois  près, tu aurais eu une réponse à fournir). Et tu comprends qu’ils ne le hurlent pas (haha) sur les toits vu l’anti-lycanthropie primaire d’une partie de la société sorcière. En tout cas, ça ne te dit rien qui vaille. Elise ne tarde pas à préciser ses pensées. C’est de moins en moins rassurant. Tu t’assois là où il reste de la place sur le tapis, entre les grimoires et les notes de ton amie.

— C’est ce qui t’est arrivé ? Un loup-garou s’en est pris à toi ?

Tu la regardes avec inquiétude. Tout en parlant, tu réfléchis. Ce n’est pas un comportement typique de loup-garou, plutôt celui d’un humain… manipulateur ou autre, et qui a pu profiter de sa nature pour jouer sur les peurs d’Elise. Tu hausses les sourcils en entendant la suite. Ça, ça n’a rien à voir avec les loups-garous et ça ne t’étonne pas qu’elle n’ait rien trouvé sur le sujet. Bon, tu n’es pas un grand spécialiste en la matière, tu n’en as jamais rencontré, du moins pas en connaissance de cause, mais ce ne sont pas tous des monstres sanguinaires. C’est comme partout, tant chez les moldus que chez les sorciers : l’immense majorité vit normalement et il y a quelques psychopathes qui portent préjudice à tout le groupe.

— Alors, je n’en sais pas beaucoup sur le sujet, mais les loups-garous ne sont pas fous et n’oublient rien, pas plus que la moyenne des gens en tout cas. Ils sont humains pratiquement tout le temps, sauf une fois par mois… Si la transformation affectait vraiment leur esprit, ça se saurait, je pense. Celui que tu as croisé est peut-être un cas particulier ?

Quant à ce que tu fais là… Le qualificatif te tire un sourire.

— Le rat de bibliothèque a pris le soleil, je rentre tout juste du parc… Mais justement, l’intégralité du château a eu la même idée, je me suis dit que ce serait plus tranquille ici.

Ce n’est pas qu’une question de monde ou de bruit, mais de vigilance. Bien sûr, elle ne disparaît jamais vraiment, mais elle sera beaucoup moins stimulée ici. De la lassitude aussi, tu n'as envie de voir personne, à l'exception de tes rares amis.

Le regard, pour le moins blasé d’Elise se posa sur son camarade Serdaigle lorsqu’il parla d’être rassuré et qu’un usurpateur ne l’imiterait pas aussi bien. Sûrement qu’un usurpateur ne serait pas si crétin à annoncer directement qu’il avait pris sa place. Elle osait espérer qu’il aurait pris la peine de se renseigner un peu sur Elise avant de la remplacer « Je suis soulagée d’apprendre qu’un ami serait capable de se rendre compte de la supercherie si rapidement. » Au passage, elle rappela qu’elle n’avait pas changé, ne s’était pas prise d’une nouvelle passion pour les loups-garous, loin de là et qu’elle les détestait toujours autant, son avis était donc toujours le même. Elle devait admettre qu’elle ne cherchait à faire aucun effort avec et qu’en effet, Eirian, sous couvert d’humour était dans le vrai lorsqu’il parlait de sortilège de confusion. Il aurait fallu au moins ça pour qu’Elise veuille changer d’avis.

Autant ne pas faire croire à Eirian qu’elle faisait un devoir sur les loups-garous, le risque avec les mensonges, c’est qu’un jour ça risquait de se retourner contre la personne qui le formulait. Après, est ce que c’était totalement vérité que de dire que c’était pour sa culture personnelle ? Tout dépendait des points de vues, c’était un intérêt réel, malsain sans nulle doute mais réelle, elle avait besoin de savoir et de comprendre la mécanique derrière les agissements pour savoir comment agir de son côté, détestant les énigmes non résolues. A la question qu’il posa, le regard d’Elise flotta quelques secondes dans le vague, parce qu’elle avait peur que ça revienne, vivait comme une espèce de sursit, le savourait, il faut bien le reconnaître mais ne se sentait pas pour autant à l’abri et voulait par conséquent essayer de comprendre. Un peu de la même manière qu’Eirian lorsqu’elle lui posait des questions, elle ne répondit pas réellement à cet intérêt soudain pour les loups-garous, il n’était pas si soudain que ça, c’est juste la première fois qu’il pouvait le constater de ses yeux… tout ça parce qu’il préférait être tranquille à l’intérieur plutôt que de profiter des petits papillons et des petites fourmis dehors. Néanmoins, elle ne pouvait pas non plus l’ignorer totalement, n’étant pas comme ça, alors elle préférait faire preuve d’honnêteté elle cherchait à en savoir plus sur l’ennemi. Pourquoi n’avait-elle pas formulé différemment, bien sûr qu’il relevait ce qu’il fallait dans ses propos. Elle hocha prudemment la tête, admettant sans trop de mal que son aversion ne doutait pas d’hier, de deux ans pour être précise. Hochement de tête qui s’arrêta cependant rapidement en entendant la question suivante. Et bien voilà, tout le problème était là, non il ne s’était rien passé, il ne se passait plus rien. Si elle voulait éviter de mentionner le loup-garou qui la soulait pour ne pas que ses problèmes soient reportés sur les autres, sans oublier qu’elle avait soupçonné Aidan par la suite d’être intervenu, si elle pouvait éviter de soupçonner tout le monde, elle ne s’en porterait que mieux. « Si ta question en sous entendue est est ce que j’ai des problèmes actuellement avec un loup-garou, la réponse est non. » précédemment mais pas maintenant.

Dommage, ça ne serait pas Eirian qui pourrait la renseigner sur les loups-garous fréquentant les bancs de l’université, ou de l’école qu’importe Maxime est soulagée de ne pas devenir la cible d’Elise soit dit en passant, elle fait peur la tite blonde qu’elle dit. Pour le reste, c’est elle qui pouvait informé Eirian sur ce qu’elle savait, même si ça n’était probablement pas très utile « Je t’avouerais que je n’écoute pas vraiment les rumeurs sur les gens, ça ne m’intéresse pas, je préfère me faire un avis… souvent négatif, je te l’accorde, sur les gens, toute seule comme une grande. Et oui on m’a parlé d’un loup-garou, Aidan en connaît un mais quand je lui ai demandé le nom, il a pas voulu me le dire donc je me suis dit que peut être éventuellement, tu pourrais me répondre. »  Ce qui était un échec cuisant, on ne va pas se mentir. Ayant une totale confiance en Eirian et ayant aussi besoin d’un œil extérieur, de quelqu’un de très intelligent, Elise essaya de lui fournir un maximum d’informations, tout en essayant de rester détacher de tout cela, comme si cela ne la concernait pas elle personnellement. Il semblerait qu’elle ait réussi à intriguer son camarade puis qu’il s’installa à ses côtés, signe qu’elle avait un allié à présent pour ses recherches. Un allié peut être mais un allié curieux  et perspicace, au regard inquiet qu’il lui lança, elle préféra éviter toute pensée qui partirait dans tous les sens « Je ne suis pas devenu un loup-garou, je n’ai jamais été mordu. » Bousculé ça oui, elle avait subi sans jamais parvenir à renverser la tendance mais elle n’avait pas été mordu. Oh, elle ne se faisait pas d’illusion, s’il avait voulu la mordre, elle n’aurait pas été en mesure d’esquiver quoi que ce soit mais elle était toujours la même et non pas un de ces animaux assoiffé de sang et de massacre.

Ils étaient deux à ne pas connaître grand-chose sur le sujet. Elle retint le petit rire ironique en entendant qu’ils n’étaient pas fous, ah si complètement taré et puis en plus ils persécutaient les gens, des grands malades et les sorciers qui ne faisaient rien pour les détruire, incompréhensible selon Elise, ils attendaient quoi au juste, que toute la population sorcière soit massacrée ou pire qu’elle devienne loup-garou, un futur des plus horrible pour Elise. Néanmoins, elle ne put empêcher le  regard noir lorsqu’Eirian la contredit en parlant du fait qu’ils étaient humains pratiquement tout le temps, elle ne pu s’empêcher de le reprendre « Physiquement oui mais mentalement ce sont des monstres. Tu vas pas me faire croire qu’un truc qui prend possession de ton corps une fois par mois, le reste du temps il est inexistant, je n’y croirais pas. Ils le cachent forcément, pourquoi je l’ignore mais je persuadé que c’est un peu comme s’ils avaient un truc dans le crâne une présence bien plus forte qu’eux qui leur dit quoi faire… on peut pas leur faire confiance. » Un cas particulier Greyback, ah ça oui c’est sûr, il avait quelque chose de particulier, Elise était bien incapable d’anticiper la moindre de ses réactions, il la prenait au dépourvue, était certainement un peu masochiste sur les bords, néanmoins, elle marmonna « Ou alors c’est le seul qui assume être un taré parce que ça fait trop longtemps qu’il est loup ? » Elle fait une pause avant de reprendre Eirian, quitte à ce qu’il s’imagine des choses, autant qu’il soit proche de la vérité tout de même « Je ne l’ai pas croisé, ce n’est pas juste un loup-garou que j’ai croisé, qui m’a dit qu’il était un loup-garou et que je l’ai jugé aussitôt. Ça n’est pas ainsi que ça s’est produit.  »  même si ça aurait pu être tout à fait probable cette version de l’histoire et que les réactions d’Elise auraient pu être semblable à ses réactions actuelles.

Elle n’avait pas entièrement eu tort en s’installant dans la salle commune des Serdaigles même le rat de bibliothèque qu’était Eirian avait eu envie de mettre le nez dehors et était allé dans le parc. Mais, il avait rebroussé chemin pour être tranquille. Elise eut un petit rire « Et là encore, pas de chance pour toi, quelqu’un a eu exactement la même idée, se mettre ici pour être tranquille. Je suis contente que tu sois remontée néanmoins, ton esprit logique et détaché des loups-garous pourra m’aider et contrecarrer ma vision un peu négative des loups-garous. » et c’était plus simple aussi d’avoir quelqu’un qui acceptait de l’aider et qui n’en saurait pas assez, lui non plus, pour pouvoir se mettre en danger par la suite.

Le regard blasé d’Elise sur toi te tire un sourire. Certes, pas besoin d’être un grand sorcier pour comprendre que c’est bien elle malgré l’étrangeté de la situation. Et même si quelqu’un arrivait à prendre son apparences, tu doutes qu’il arrive réellement à reproduire son si charmant caractère – ou alors, avec de bons préparatifs avant, et dans ce cas, tu aurais de quoi t’inquiéter à son sujet. Mais là, tout va bien.

— Ce serait inquiétant autant pour toi que pour moi si je ne m’en rendais pas compte.

Tu mettrais en doute ta santé mentale encore plus que tu ne le fais déjà. Ou alors, tu ne mériterais pas le nom d’ami, voire moins encore, comme le peu d’enthousiasme d’Elise pour les créatures magiques de tous poils et de tous crocs est relativement connu. Pas de passion soudaine pour les loups-garous, c’est déjà ça, mais ça explique encore moins ses recherches.
Sa culture personnelle, tu as du mal à y croire. Ça arrive à tout le monde de se renseigner sur un sujet ou un autre, évidemment, tu le fais assez régulièrement… mais pas sur les sujets que tu fuis à tout prix, ce serait un peu comme retourner le couteau dans la plaie. Ou alors, elle est plus courageuse que toi, et c’est un moyen d’affronter ses peurs, mais tu ne crois pas tellement aux livres pour cela. Surtout vu les horreurs qui s’écrivent encore parfois sur les loups-garous, comme s’il s’agissait de monstres sanguinaires. Bien sûr, certains le sont, comme le sont certains sorciers ou moldus. C’est une question de caractère, pas de nature.
Quand tu lui demandes si elle a eu à faire à un loup-garou, elle se tend, le regard dans le vague, et ça ne te plaît. Si un loup-garou s’en est pris à elle… Tu essaies de te raisonner. C’est peut-être seulement ta tendance à sauter directement aux conclusions dramatiques, parce que tu as des soucis d’ajustement. Elle ne te répond pas directement, et c’est aussi une esquive que tu maîtrises, vu le nombre de fois où tu l’as pratiquée.
La suite ne te rassure pas pour autant. « Actuellement ». Ça veut dire qu’il y a eu quelque chose dans le passé. Qui s’est peut-être terminé, mais la poursuit encore.

— Mais tu en as eu dans le passé.

Tu ne fais même pas semblant de poser la question. Tu hésites à pousser plus loin, elle n’a peut-être pas envie de s’attarder dessus. C’est peut-être un peu risible qu’un pro de la non-communication comme toi encourage les autres à se confier, mais tu sais justement à quel point c’est compliqué de toujours devoir se taire. Et que laisser les problèmes mijoter jusqu’à devenir un chaudron bouillonnant n’est pas l’idée du siècle, même si tu la pratiques allègrement. Alors, même si tu n’es pas le mieux placé pour aider les autres, tu es prêt à faire ce que tu peux. Et hors de question de laisser une amie dans les ennuis.
Ce qui part mal, tu n’as aucune idée des loups-garous qui pourraient étudier au sein de l’école (et en vrai, il ne parlerait pas de Maxime sans son accord, il s’amuse pas à révéler les secrets des autres ni à les pousser sous le bus).

Elle n’écoute pas les rumeurs, toi non plus, surtout sur ce genre de sujet. Tu préfères largement te faire un avis par toi-même, d’autant que les critères des autres ne sont pas forcément les tiens, et les rumeurs déforment beaucoup trop les choses, c’est pratiquement impossible de remonter jusqu’à la source. Tu ne retiens que les informations qui te paraissent valables – et ces derniers temps, elles sont surtout axées sur les allégeances des uns et des autres, tout ce qui a trait au conflit. Et il y a peu de gens qui retiennent l’attention d’Elise, tu te rappelles encore bien les années de collège passées dans la même classe.

— Je n’y prête pas attention non plus, ce ne sont souvent que des bêtises… Désolé, non, je n’en connais pas.

Mais il y en a donc bien dans l’école. Tout cela continue de te préoccuper et tu prends place à côté d’elle, ce sera plus facile pour échanger. Face à tes inquiétudes, elle te rassure. Elle n’est pas devenue un loup-garou, n’a jamais été mordue. Dans le cas contraire, elle ne le prendrait sans doute pas aussi bien. Tu en profites pour revenir à ce qu’elle disait un peu plus tôt.

— C’est déjà une bonne chose. Est-ce que tu veux parler de ce qui s’est passé entre ce loup-garou et toi ?

Le risque de te faire envoyer bouler est toujours grand, mais au moins elle sait que tu es là pour écouter si elle en a besoin.
Tu n’as jamais étudié les animaux magiques – si tant est que les loups-garous entrent réellement dans cette catégorie. Tu ne connais que le minimum sur eux, ce que tu as découvert en feuilletant des ouvrages ici et là dans tes premières années à Poudlard, quand tu rattrapais toutes les bases du monde magique.

Elle te jette un regard noir lorsque tu lui rappelles qu’ils sont humains pratiquement tout le temps, sauf un jour par mois. Son opinion te paraît trop tranchée, tu n’as jamais entendu dire ni lu que le loup se manifestait en dehors de la pleine lune, même à l’intérieur de la tête de la personne. Que ça joue sur ses sens, peut-être, mais que ce soit une présence permanente… tu en doutes. Et même si c’était vrai, ça ne ferait pas d’eux des monstres pour autant.

— Rien ne dit que le loup reste présent le reste du temps. Je ne connais pas grand-chose sur eux, mais il n’y avait rien qui l’indiquait dans ce que j’ai lu, alors que ce ne serait pas un détail. Et rien ne dit non plus qu’il les contrôle, ça se verrait s’ils avaient des réactions animales… ou des réactions fortes. Je veux dire, on est incapables de savoir qui est un loup-garou dans l’école, c’est bien qu’ils agissent comme n’importe qui d’autre ? Et même si le loup revenait de temps en temps… ça n’en ferait pas des monstres. Surtout avec la potion tue-loup qui fonctionne bien.

Le loup qu’elle a rencontré a l’air d’être assez gratiné pour qu’elle en garde un tel regard sur les loups-garous dans leur ensemble.

— On peut totalement être un psychopathe sans être un loup. C’est plus la personne, le problème, que le loup en lui-même.

De fait, elle n’a pas fait que le croiser. S’il ne l’a pas mordue ni transformée, cela laisse quand même un large éventail de possibilités, que ce soit lié au loup-garou ou pas. Les loups-garous qui utilisent leurs pouvoirs pour s’en prendre aux autres, ça ne te manquait pas.

La salle commune est sans doute l’un des endroits les plus calmes du château pour le moment – et c’est bien pour ça que tu as rebroussé le chemin après avoir pris le soleil moins longtemps que tu ne l’espérais.

— Vu qu’on a eu la même idée, c’en était une très bonne. Et je le vis bien, tu ne cries pas et tu ne cours pas partout comme les autres, ça reste bien plus tranquille.

Tu souris, mimes des guillemets avec tes doigts.

— « Un peu » négative ? Je ne te ferai pas changer d’avis sur eux, mais à ton service pour t’aider. Qu’est-ce que tu cherches exactement ?

C’est vrai que ça serait inquiétant dans les deux sens, il avait raison. Mais tout allait bien, c’était bien elle et Eirian n’avait pas été dupé par n’importe qui. Elle n’avait pas changé non plus, n’était pas tombé sur la tête en se levant ce matin et depuis grosse passion sur les loups-garous. Non, elle était toujours autant horrifiée par ses bestioles mais elle se devait de se renseigner. C’était important pour sa santé mentale de comprendre comment les animaux fonctionnait. Bon il semblerait que dire à Eirian qu’elle faisait cela pour sa culture personnelle, ça ne prenait pas. Il exagérait aussi à bien la connaître, mince il ne pouvait pas être un peu plus naïf comme garçon ? ça éviterait à la demoiselle d’avoir l’impression d’être un livre ouvert pour lui.

Une nouvelle preuve qu’Eirian savait lire en elle et entre les ligne, lorsqu’Elise évoqua le passé pour parler de ses problèmes avec les loups garous, la phrase que prononça Eirian ne laissait place à aucun doute, il n’était pas dupe. Il ne posait aucune question, se contentant d’énoncer un fait, elle avait eu des problèmes avec un loup-garou dans le passé. Elle le regarda quelques secondes, puisqu’il ne servait à rien de nier, elle ne nierait pas mais fit le choix de ne pas répondre, puisque ça n’était pas une question, il n’attendait pas de réponse de sa part.
Par contre, elle, elle posait des questions voulant savoir s’il connaissait un loup garou parmi les étudiants. Et bien il faut croire qu’Eirian ne serait pas l’informateur d’Elise à ce sujet. De la même façon qu’Elise ne prêtait attention aux rumeurs, se fichant un peu de tout le monde excepté sa propre personne et ses amis, bien entendu, sans oublier son petit ami, heureusement elle ne l’oubliait pas. La blondinette poussa un soupir dépité en entendant Eirian dire qu’il ne connaissait pas non plus de loups-garous. Une fois de plus, elle faisait chou blanc ce qui est pas plus mal la seule chose qu’elle savait de source sûre grâce à Aidan c’est qu’il y en avait un. Si ça se trouve, ce loup-garou en question connaissait Greyback et il lui avait demandé de surveiller Elise jusqu’à ce qu’il ait besoin d’elle. Un frisson de déplaisir parcourut le dos de la demoiselle, il faudrait qu’elle observe un peu plus par-dessus son épaule même si ça faisait d’elle une parano.

Eirian sembla revoir ses plans puisqu’il s’installa à côté d’elle. Elle vécu d’ailleurs cet acte avec un grand plaisir, ça faisait du bien de ne pas être toute seule et Eirian était toujours de bonne compagnie, probablement parce qu’il parlait peu, ce qui permettait à Elise de parler beaucoup elle de son côté. S’il n’était pas la personne la plus curieuse de la terre, aux yeux d’Elise en tout cas, enfin si mais les personnes l’intéressaient moins que les livres, par exemple. Aujourd’hui, il semblerait qu’il ait décidé d’être curieux ou peut être qu’il s’intéressait tout simplement à elle parce qu’avoir des problèmes avec un loup-garou ça n’était pas courant comme problème. Elle hésita quelques secondes sur comment aborder le problème avant de répondre par l’affirmative « Je veux bien. Ce loup est venu me trouver parce qu’il avait besoin d’information sur quelqu’un. » devait elle dire qui, elle songeait que non, n’ayant pas spécialement envie qu’il  relie la cousine d’Elise à un loup-garou « J’ai essayé de ne divulguer aucune information mais il n’a pas apprécié que je fasse ma maligne et nos entrevues ont été on ne peut plus musclé et j’ai pas fait le poids. » En même temps pas besoin de lui faire un dessin, Elise était la personne la moins sportive au monde, monter les escaliers ça l’épuisait donc se battre avec un loup-garou, un machin taillé pour tuer, dépecer et musclé comme pas permis, oui elle avait perdu, à chaque fois, mais elle avait tenté de résister. « Puis du jour au lendemain il a arrêté de venir m’embêter… sans raison. » Elle n’avait pas besoin d’en dire plus, il se doutait certainement que c’était pour ça qu’elle voulait en connaître un peu plus sur le comportement des loups garous parce qu’elle ne parvenait pas à expliquer ce comportement, il ne pouvait pas s’être envolé tout de même.

Alors qu’elle théorisait les loups garous, partant du principe que c’était tous des sales bêtes qu’il fallait éviter à tout prix, Eirian décida de les défendre. Non mais il le faisait exprès pour frustrer Elise, elle ne voyait que ça. Pour elle aucun loup n’avait jamais assumé ce qu’il était au fond, un monstre, pas facile de reconnaître qu’on a une petite voix dans la tête qui nous pousse à vouloir massacrer tout le monde. Par contre, il avait raison « Je n’ai rien lu là-dessus non plus pour le moment… Comme s’ils étaient tous des cachotiers. » ce qui leur ressemblait bien d’après Elise. ça se verrait s’ils avaient des réactions animales ou fortes, elle le regarda blasé « Oh d’après moi c’est exactement ce qu’il avait des réactions animales et fortes. » mais bon, si ça n’était pas dans les livres, c’est que ça n’était pas vrai c’est ça ? Par contre c’est vrai qu’elle avait oublié ce détail, impossible qu’il y ait un loup-garou à Poudlard alors ? Aidan s’était trompé et il n’y avait peut être pas de loup-garou à Poudlard. « D’après moi, c’était un monstre Eirian, il ressemblait à un humain mais je peux t’assurer que c’est un monstre et peut être qu’au fil des décennies la potion tue loup ne fait plus effet, je ne sais pas moi, je me dis qu’une espèce d’accoutumance se créée et c’est foutu derrière ? » ou ça n’avait jamais marché et ils faisaient tous semblant pour que les sorciers les trouvent sympathique ?

Bien sûr qu’on pouvait être psychopathe sans être un loup, le problème c’est quand on était psychopathe à la base et qu’en plus on devenait loup, il n’y avait plus rien à faire. Elle restait persuadé que le problème était surtout les loups. Si elle espérait avoir des réponses à ses questions sur le pourquoi du comment ce taré l’avait laissé, ele espérait aussi ne plus jamais avoir à croiser le moindre loup-garou de sa vie.

Elle plaisanta un petit peu  au sujet qu’il ne pouvait plus être tranquille en paix à cause d’elle qui avait eu la même idée que lui à savoir venir dans la salle commune. Elle étouffa un rire en l’entendant dire qu’elle n’était pas comme les autres, ne courant pas et ne criant pas « En effet, je suis plus studieuse, déjà si tu me vois courir un jour, c’est qu’il y a un danger sinon j’évite de courir. » c’était même tout l’inverse, moins elle avait à bouger mieux elle se portait. Enfin, ça dépendait aussi, quand il y avait un objectif à la clé, oui elle bougeait. Mais oui, en règle général, c’était toujours plus tranquille.
Elle leva les yeux au ciel quand il se paya sa tête avec le fait d’être un peu négative « D’accord, je suis complètement négative à leur sujet. » Il était perspicace, il ne la ferait pas changer d’avis, personne ne le pourrait elle en était convaincue « J’essaie de comprendre pourquoi un prédateur comme un loup-garou lâcherait sa proie après l’avoir embêté pendant plus d’un an et demi. » et hop une nouvelle information au passage, ça durait depuis plus d’un an. « J’ai pris tous les livres que j’ai trouvé sur le sujet mais j’avoue que pour le moment, je ne trouve pas grand-chose. A deux on devrait s’en sortir mieux non ? »

Ouf, Elise est toujours Elise, pas d’usurpation à craindre, même si son intérêt soudain pour les loups-garous a de quoi surprendre. Tout en plaisantant, tu ne peux t’empêcher de te demander ce qui la pousse à y consacrer l’après-midi, alors qu’elle a certainement ses cours à travailler – et une place de tête de classe à conserver. Tu as l’impression qu’elle n’est pas hyper ravie que tu viennes mettre le nez dans ses affaires, mais il y a aussi plus discret que la salle commune de la maison pour être tranquille. Les salles de classe sont désertes le week-end – et de façon générale dès que les cours sont finis. Pour le coup, personne ne serait venu la déranger là-bas avant un moment. Certes, la météo jouait pour elle, mais ton aversion de la foule et du bruit a fini par l’emporter sur les bienfaits de la nature et du soleil. Il y aura sans doute d’autres journées comme celle-ci où tu pourras mieux en profiter. Et tu n’es pas mécontent de tomber sur elle, alors qu’elle a l’air d’avoir des soucis.

Ce que ses paroles ne tardent pas à confirmer. Des ennuis dans le passé, mais qui la travaillent encore. Elle te regarde sans répondre, tu soutiens son regard. Elle ne nie pas, parce qu’il n’y a sans doute rien à nier devant l’évidence. Mais tu n’as pas posé de question et elle ne développe pas. Si tu es volontaire pour aider, tu hésites toujours à t’immiscer dans la vie privée des autres tant qu’ils n’en parlent pas d’eux-mêmes. Les questions attirent souvent d’autres questions en retour, et tu passes assez de temps à éviter qu’on t’en pose pour ne pas provoquer d’occasions supplémentaires. Et Elise serait totalement légitime de fuir tes interrogations, vu que tu esquives les siennes depuis des années, refusant d’expliquer ce qui t’est arrivé. C’est plutôt elle qui t’interroge pour savoir si tu connais des loups-garou à Poudlard. Statistiquement, il y en a forcément, mais tu n’as jamais cherché à savoir de qui il s’agissait. « Pour vivre heureux, vivons cachés », c’est une de tes devises, et tu n’as pas l’intention d’aller fouiner dans les vies des autres tant qu’ils ne sont pas un danger ou une menace pour toi. Et jusqu’à preuve du contraire, les loups n’en sont pas. Les rumeurs stupides qui peuvent circuler dans l’école ne t’intéressent pas non plus. Elle soupire. Est-ce qu’elle espère recueillir des informations auprès d’un autre loup-garou ? Ou retrouver celui qui s’en est pris à elle ? Tu n’es pas sûr qu’elle réagirait bien face à un élève en sachant qu’il est un loup.

Tu t’installes, décidé à comprendre ce qui lui arrive. Elle est ton amie, tu n’as pas l’intention de la laisser avec ses ennuis, même si tu ne vois pas trop comment l’aider pour l’instant. Toute cette situation a l’air bien nébuleuse, comment est-ce qu’elle a pu s’attirer des problèmes avec un loup-garou alors qu’elle fuit les créatures magiques comme la peste ? L’un d’eux qui aurait repéré sa peur et décidé de s’amuser avec ? Mais ça n’explique pas vraiment qu’elle ait besoin de faire des recherches sur eux. Lorsque tu l’invites à te parler de ce qui s’est passé, elle hésite avant de répondre par l’affirmative.

D’accord, elle n’était pas la personne visée à l’origine, mais un moyen d’obtenir ce que le loup cherchait, ce qui n’est pas plus enviable comme rôle. Elle ne te dit pas de qui il s’agissait et pour l’instant ça n’a pas vraiment d’importance, tu passeras son entourage en revue plus tard si nécessaire. Tu grimaces en entendant la suite, dur de faire le poids face à un loup en colère – et ça ressemble bien à Elise de faire la maligne même dans ces circonstances. C’est le genre de bestioles qu’il vaut mieux approcher avec les bonnes protections et ce n’est pas toujours suffisant. Tu la détailles, mais évidemment ce n’est pas comme s’il allait y avoir quoi que ce soit de visible.

— Il ne t’a pas fait trop de mal ?

Et ça s’est arrêté du jour au lendemain. Surprenant, en effet. Tu parcours du regard les livres étalés autour de vous, sans être certain que la réponse s’y trouve.

— Il a peut-être trouvé un autre moyen d’obtenir les informations qu’il cherchait ou une personne plus facile à faire parler, et du coup ça ne lui était plus utile de s’en prendre à toi ? Tu sais pourquoi il voulait des renseignements sur cette personne ? Ça pourrait expliquer une partie de son comportement. Mais c’est bizarre qu’il ait complètement disparu, tu n’as aucune info sur lui ?

Devant les paroles d’Elise, tu te décides quand même à prendre la défense des loups-garous. L’attitude de l’un d’eux ne fait pas celle de l’espèce, d’autant qu’avec la potion, ils ne représentent plus aucun danger. Alors, certes, tous ne veulent pas la prendre, et ce sont en général les plus dangereux, ceux qui abusent de leur statut de loup pour transformer d’autres personnes. Elle admet cependant qu’elle n’a rien lu qui confirme ses théories. Des cachotiers, hm, hm.

— Les sorciers connaissent les loups-garous depuis des milliers d’années. Bon, ça ne fait pas longtemps qu’on essaie vraiment de les comprendre, mais de telles choses se seraient sues, certains nous ont quand même appris beaucoup de choses sur leur espèce, ils n’auraient pas caché ça.

Tu penses à des gens comme Lupin, ou Bill Weasley – oui, tu as lu à peu près tout ce qui te tombait sous la main sur l’époque d’Harry Potter. Ils étaient du côté de l’Ordre, luttaient contre des loups-garous comme Greyback… S’ils avaient eu des informations de ce genre, ils les auraient partagées. Tu comprends en effet que les réactions de son agresseur lui aient paru fortes et violentes. Tiens, d’ailleurs, il ne cachait pas sa nature, alors que les loups-garous se montrent discrets sur le sujet en général.

— C’est étrange aussi qu’il ne t’ait pas caché qu’il était un loup-garou, d’habitude ils ne s’en vantent pas. C’était pour que la personne sur qui il se renseignait sache qu’il était à sa recherche ?

Logique qu’elle le prenne pour un monstre, mais pour toi, ce n’est toujours pas la faute de la lycanthropie.

— Je n’y connais pas grand-chose en créatures magiques, je dois dire, mais on le saurait si la potion tue-loup diminuait avec les années, non ? Je veux dire, on a plusieurs dizaines d’années de recul dessus maintenant.

Vous plaisantez pour alléger un peu l’atmosphère, et tu ris quand elle confirme qu’elle ne court pas. Ça, c’est bien un truc qui vous oppose, tu as toujours couru, autant par nécessité que par goût, et tu descends régulièrement courir dans le parc le matin, souvent avec Kayla. Mais on ne fait pas moins sportif qu’Elise.
Elle ne nie pas ses a priori à l’égard des loups-garou, il aurait été difficile de faire autrement en même temps sans mentir éhontément. Un an et demi ? Tu ne caches pas ta surprise devant la durée. Effectivement, ça fait un bon moment, ce qui rend d’autant plus surprenant le fait qu’il ait brutalement arrêté.

— On peut regarder, mais je reste convaincu que c’est un problème de personne, pas de loup-garou. Qu’est-ce que tu voudrais faire ensuite si on trouve l’information ? Tu n’as pas l’intention de le retrouver ?

Quand c’est la personne la plus cachotière au monde qui posait des questions, était il seulement possible de parvenir à lui cacher quoi que ce soit ? Autre question du même acabit, comment pouvait elle refuser de répondre à ses interrogations si elle de son côté espérait depuis des années qu’il réponde aux siennes ? Il fallait bien qu’un des deux Serdaigles fasse un effort et il semblerait que ça soit à Elise de le faire en premier lieu. De ce fait, elle essayait au mieux de ne pas mettre trop d’affect dans ses propos, un peu comme si l’histoire qu’elle racontait était celle d’une autre personne. C’était un peu plus facile comme ça, elle était une conteuse et non plus une victime jusqu’à ce qu’Eirian décide de lui rappeler que c’était bien l’histoire d’Elise qu’elle racontait. Elle observa son ami sans savoir quoi répondre « Physiquement, je pense qu’on se remet de tout. C’est plutôt mon mental qui a changé. » Elle énuméra sur ses doigts « Déjà que les soirs de pleine lune, je n’était pas rassurée, là je n’ose plus sortir de chez moi. Je ne suis pas un loup garou et je surveille la lune comme si j’allais me transformer à chaque fois. » ce qui heureusement n'était pas le cas « La moindre personne qui marche derrière moi, que ça soit dans la rue ou même dans un couloir, ça me tend, je veux à tout prix m’écarter de cette personne. Et je ne te parle même pas du fait que je pense nécessaire de toujours avoir un couteau sur moi parce que j’ai beau être une sorcière, une sorcière carrément talentueuse et modeste et bien face à un loup garou cinglé, je ne suis rien, je ne vaux rien et je n’arrivais rien à faire. Donc si ça fait mal de constater cela » Mais physiquement effectivement, elle n’avait rien gardé comme séquelle et ça n’était pas plus mal, rien que de s’imaginer en loup-garou et bien ça lui donnait mal au cœur.

En réalité, c’était une chance qu’Eirian soit avec elle. Si elle n’avait pas songé à le mettre au courant, c’était plutôt une chance qu’il soit là. Il lui permettait de poser des questions auxquelles elle n’aurait même pas songé avant ça. Elle tapota du doigt sur un manuel avant de répondre, certaines questions étant plus compliquée  que d’autres. « Trouver quelqu’un plus facile à faire parler que moi, alors ça c’est facile à trouver. Je ne suis pas sûr qu’il le souhaitait, sinon il l’aurait fait bien avant. » ça ne collait pas d’après elle, d’après Elise, il aimait bien trop avoir un sentiment de toute puissance sur Elise, ça l’amusait et il obtenait ce qu’il voulait. Pourquoi aurait il changer cela ? « Non, je ne sais pas pas pourquoi il voulait des renseignements, ça semblait important. On ne peut pas dire  qu’on communiquait beaucoup lui et moi. » Quant à la question avait-elle des informations sur lui, là aussi, ils ne discutaient pas beaucoup. « Je sais que c’est un loup-garou, qu’il a tendance  à être violent, pas qu’avec moi d’ailleurs. Il a l’air de ne pas craindre la mort et il sait tuer, c’est une certitude. » Elle frémit se souvenant de ce moment horrible où il s’était poignardé en expliquant à Elise comment tuer. Un taré, elle n’oublierait jamais cette scène. A part ça niveau info, à part son nom elle n’avait rien mais elle le taisait volontairement pour éviter que les gens se mettent en danger en voulant régler cette histoire pour aider Elise.

Enfin, Eirian ne semblait pas réellement le genre de personnes à vouloir à tout prix aider Elise. Preuve en est, quand bien même elle parlait traumatisme, il trouvait le moyen de défendre ces sales bestioles imbues de leurs personnes. De la même façon qu’il essayait de la convaincre, elle tentait de faire la même chose « Eirian, si tous les Serdaigles étaient des psychopathes ayant la volonté de tuer tout le monde, tu crois vraiment qu’on serait assez idiot pour le dire ? » Et bien logiquement, pour peu que les loups garous ne soient pas des gros débiles – ce dont elle doutait un peu – ils n’avaient aucun intérêt à dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Elle se moquait éperdument des loups qui auraient soi disant dits des choses sur leur espèce, ils pouvaient bien dire ce qu’ils voulaient, pour elle ça restait des enfoirés de première.

Elle n’avait pas non plus oublié que les gens normalement constitués évitaient de dire qu’ils étaient loups-garous. La raison était logique, les gens risquaient de les buter mais lorsque la personne en face était Elise, une fille ayant un trouillomètre très évolué et qui la paralysait totalement, quel intérêt de lui cacher son côté lupin. Elle secoua la tête négativement à sa question « Non justement, je crois qu’il ne voulait pas et même si ça avait été le cas, c’est raté. » Elle avait tenue sa langue et Adèle n’était au courant de rien. Elle espérait d’ailleurs que Greyback n’avait jamais eu l’intention de mettre au courant Adèle qu’il était là parce que sinon, vraiment il aurait dû être plus clair.

Elle lui lança un regard désabusé lorsqu’il parla de sa non connaissance en créatures magiques « Eirian, dès que je vois un animal je panique, je supporte pas d’aller dans la volière parce que j’ai peur de me faire attaquer, tu te doutes bien que moi non plus je n’y connais rien en créature magique. » disons qu’elle avait eu des bonnes notes parce qu’elle ne supportait pas d’avoir de mauvaises notes mais ça n’était pas vraiment les choses qu’elle avait gardé dans sa mémoire. Pourtant il avait probablement raison, la potion tue loup ne devait pas diminuer les effets avec le temps. Il faudrait qu’elle questionne Hestia à ce sujet, l’air de rien… quoi que mauvaise idée, elle allait se douter qu’Elise ne posait jamais des questions pour le plaisir de faire la conversation… et possiblement elle allait enquêter et comme elle était proche d’Adèle … mauvaise idée… mais aller voir un autre prodige des potions, c’était hors de question. En attendant, puisqu’elle ne pouvait contredire Eirian, elle se contenta de reconnaître en ronchonnant « Tu as probablement raison, ça ne doit pas être lié à la potion. Le temps n’a probablement aucun impact, ça doit être juste la salive de loup qui empoisonne l’esprit. » Voilà toujours tout ramener à ces loups de merde.

Un problème de personne, pas de loup garou. Très bien et bien s’il fallait lui accorder cela, même si elle n’en pensait pas un mot, Elise haussa les épaules « Très bien, on va dire que c’est juste ce loup-garou le problème, si ça peut te rassurer. » Est-ce qu’il ne doutait pas un peu de la réponse ? Autant elle était trouillarde, autant la lâcheté ce n’était pas son truc « Ce n’est pas de ma responsabilité de m’assurer qu’il ne fait subir cela à personne d’autres et pour cela je dois comprendre comment fonctionne son cerveau de détraqué. Tu penses que je suis en mesure de le tuer ou je risque de me faire tuer avant ? » Oh elle sentait d’ores et déjà que sa réponse n’allait pas lui plaire.

Tu as de la chance qu’Elise soit moins têtue que toi quand il s’agit de ses secrets – ou alors elle est plus encline à demander de l’aide quand elle en a besoin. Ce qui est aussi un avantage comparé à toi, qui es tout autant incapable de te confier – malgré toutes les questions posées ces dernières années – que de dire que tu ne gères pas tout seul, malgré tous tes efforts. Ou alors elle se dit que ce serait contreproductif de jouer au même jeu que toi. Tu réfléchiras à tes propres attitudes un autre jour, ce n’est pas la question du moment. Elle commence à livrer son histoire avec le loup-garou et tu t’inquiètes des conséquences. Tu lui laisses le temps de trouver ses mots pour te répondre.
Physiquement… il y a donc eu agression physique. Tu n’es pas forcément d’accord qu’on puisse se remettre de tout de ce point de vue, certaines blessures font autant de mal au corps qu’à l’esprit, mais de nouveau, ce n’est pas le sujet et tu n’as nullement l’intention de discuter ses ressentis. La suite te fait grimacer. Tu ne vois que trop bien ce qu’elle traverse, cette crainte perpétuelle d’une agression, que les personnes autour d’elle ne soient pas aussi innocentes qu’elles en ont l’air. La nécessité d’être armé aussi. Tu ne diras pas le contraire, tu as commencé à porter ton couteau en plus de ta baguette, juste au cas où, pour pouvoir t’adapter au mieux à chaque situation. Mais ça fait partie de ta vie, ce n’est pas normal que quelqu’un comme Elise en vienne là, fasse face à ces angoisses et à ce manque de confiance en elle devant son ennemi.

— Je suis désolé que tu vives tout cela… Je comprends ce que tu ressens et ce n’est pas le genre d’angoisse dont il est facile de se débarrasser. Et même si c’est douloureux de te retrouver impuissante face à ce loup-garou, ça ne remet pas en cause tes compétences, tu restes une excellente sorcière. Si je peux faire quoi que ce soit pour t’aider avec ça, n’hésite pas. Est-ce que tu peux être entourée dans les moments qui t’angoissent le plus ?

Elle ne peut sans doute pas être toujours en compagnie de ses proches, mais si ça peut être le cas dans la plupart des situations, ça l’aidera peut-être à reprendre confiance. Et à voir que tout n’est pas cause de danger – ça te va bien de dire ça, alors que la proximité de tes propres condisciples, que tu côtoies depuis des années, te met sur les nerfs. Et ça ne sert pas à grand-chose de lui dire de ne pas se laisser dévorer par ses craintes, parce que tu sais très bien que ça entre dans le domaine de l’irrationnel et qu’il ne suffit pas de le vouloir pour s’en sortir. Tu ne peux que compatir à ce qu’elle traverse et espérer qu’elle s’en sorte rapidement. Sinon… il reste l’option psychomage. Elle sera peut-être moins réfractaire que toi, mais tu en doutes un peu.

Tu t’efforces de cerner un peu plus la situation pour l’aider. Le loup s’est donc bien volontairement acharné sur elle alors qu’il aurait pu se faciliter la vie. Sans doute un petit jeu pervers de prédateur, au sens large, pour lui, il doit être le genre de type qui se réjouit de la peur d’autrui et de la provoquer. Le portrait qu’elle en dresse confirme tes impressions. Un tueur, pour compléter le tableau, merveilleux, mais ça ne te surprend pas tellement vu ce qu’Elise en dit depuis le début de la conversation. Est-ce qu’elle te dit tout à son sujet, tu n’en sais rien. Elle doit sans doute pouvoir le décrire physiquement, ce qui pourrait aider à l’appréhender – et permettre de porter plainte auprès des Aurors, aussi. Tu n’as pas l’impression qu’elle l’ait fait, sans savoir si c’est par souci de protéger la personne sur laquelle le loup-garou cherchait des informations ou par crainte, ou les deux.

— Tu pourrais le décrire en détail ? Les Aurors ont peut-être des informations sur lui, il a pu déjà se faire remarquer, avoir d’autres victimes… Je vais bientôt faire un stage chez eux, je peux essayer de me renseigner, si tu veux. Je trouverai peut-être des éléments… ou je peux leur demander aussi, sans préciser d’où ça vient.

Tu n’aimes pas tellement l’idée de fouiller dans leurs dossiers – mais ça te paraît déjà une bien meilleure cause que le chantage auquel te soumet Towsen. Tu ne sais pas ce qu’il va te demander de regarder, mais tu n’as aucune envie de trahir Sean O’Malley alors qu’il t’accueille comme stagiaire et que tu as déjà eu l’occasion de participer à une mission de l’Ordre avec lui. Mais tu n’as pas le choix, tu ne peux pas prendre le risque que le Mangemort révèle à tout le monde ta véritable identité.

La discussion dévie sur vos divergences de points de vue sur les loups-garous. Tu comprends la peur qu’elle en a, mais ça ne peut pas s’appliquer à toute l’espèce. Mais ce n’est sans doute pas la chose à dire alors qu’elle te parle de ses peurs. Vous essayez tous les deux de convaincre l’autre du bien-fondé de votre point de vue.

— Non, mais nous ne le sommes pas… et les loups-garous ne le sont pas non plus. Surtout que ceux qui se font mordre contre leur volonté ne seraient pas du même avis que les autres, ils essaieraient d’expliquer ce qui se passe avant qu’il ne soit trop tard.

Tu glisses une main dans tes cheveux, soupires.

— Je suis désolé, je ne veux pas remettre en question ce que tu ressens, je veux t’aider… mais c’est pour ça aussi que j’insiste. Je ne cherche pas à minimiser ce que ce loup t’a fait, mais je crois vraiment que la réponse n’est pas dans l’espèce. C’est comme… si un moldu se fait attaquer par un sorcier, ou un sorcier par un moldu, ça ne veut pas dire que tous les moldus ou tous les sorciers sont des monstres à abattre, tu vois ? Même si la personne victime en a l’impression, et ça ne remet pas en cause la violence de ce qu’elle a vécue.

En tout cas, il ne cherche pas à dissimuler son appartenance aux loups-garous alors que la plupart d’entre eux s’efforcent de rester discrets. Il est donc assez sûr de lui et de son pouvoir pour l’affirmer haut et fort. Tu ne connais pas de loup-garou, mais c’est le genre de comportement qui te rappelle un peu Fenrir Greyback, le loup-garou mangemort qui se vantait de son statut lupin et profitait de l’immunité donnée par Voldemort pour tuer et transformer les gens. Bon, revenir sur des événements d’il y a vingt ans n’aidera pas la conversation en cours.

Aucun de vous deux n’est particulièrement doué en matière de créatures magiques, c’est une option qui t’aurait intéressé, mais il y en avait d’autres qui te parlaient encore plus, et il a bien fallu faire des choix. Au moins, tu n’en as pas peur, du moins, ce n’est pas une phobie – parce que bon, ne pas avoir peur d’une acromentule, par exemple, ça dénote surtout une inconscience totale du danger. Tu hoches la tête devant ses paroles, tu comprends pleinement son problème.

Ton argument sur la potion tue-loup a l’air de porter, tu le vois à la réponse boudeuse qu’elle te fait. La salive de loup… Bon, tu préfères ne pas réagir, vous avez tous les deux votre idée sur la question, et ce n’est pas tout de suite que tu la feras changer d’avis à ce sujet. Elle te concède aussi le fait que c’est un problème de personne, d’un ton qui sous-entend largement qu’elle ne le pense pas.

— En fait, que ce ne soit qu’une personne, ça ne me rassure pas non plus. Parce que ça ne le rend pas moins dangereux et que ça veut dire qu’il sait parfaitement ce qu’il fait.

Quant à l’empêcher de s’en prendre à d’autres, c’est louable comme intention, mais… Sa question te tire une moue, tu baisses les yeux sur les ouvrages éparpillés autour de vous. Mais tu n’as pas l’intention de lui mentir, même si elle risque de ne pas apprécier. Tu n’as pas l’impression qu’elle soit une combattante, elle ne participe pas au club de duel. Alors, certes, elle pourrait s’entraîner hors de l’école, mais tu sais très bien qu’elle n’est pas sportive.

— Écoute… Vu ce que tu en dis et ce qu’il t’a fait, il est clairement dangereux. Je ne vais pas te mentir, je ne crois pas que tu puisses en venir à bout, si douée sois-tu, surtout seule. Il risque de devenir encore plus dangereux si tu l’attaques directement, ou décider qu’il n’a plus rien à perdre et tout faire pour se débarrasser de toi. Je suis toujours partant pour t’aider à le retrouver, mais il y a d’autres moyens de le mettre hors d’état de nuire, si on peut le faire arrêter et juger, par exemple, il ne pourrait plus s’en prendre à d’autres.

Il n’y pouvait rien si elle vivait cela. En fait personne n’y pouvait rien, le problème n’était même pas Elise, ce n’était pas une action qu’elle avait faîte ou une parole qu’elle avait dîtes. Parce que ça, dieu sait qu’Elise était très douée pour se mettre les gens à dos en les insultant – en même temps ils étaient crétins, la faute à qui ? Certainement pas celle de la Serdaigle -  Non le seul problème avec Elise c’était d’être la cousine d’Adèle. Quelque chose qu’elle maîtrisait totalement, un matin elle s’était réveillé et si je me trouvais une cousine. Non vraiment, la cousine n’était pas sa tasse de thé, surtout qu’en plus, elle lui faisait de la concurrence en cours, rien allait avec elle. Pour autant, est ce qu’elle lui en voulait d’avoir un loup-garou sur son dos, absolument pas. Autant elle pouvait en vouloir à Adèle pour tout un tas de trucs, autant le fait qu’un barge veuille des infos sur elle, là ça aurait été de la mauvaise foi. Elise était donc de mauvaise foi les trois quarts du temps mais, il y a des fois où miracle, elle faisait un effort et n’en voulait pas à la personne. Oui ça arrive c’est beau hein.
En effet, comme il disait si bien, ça n’était pas le genre d’angoisse dont elle pouvait se défaire. En même temps, Elise ne pouvait se débarrasser d’aucune de ses angoisses. Elle avait abandonné l’idée depuis longtemps, s’habituant à être effrayée pour pas grand-chose et puis, rien ne l’empêchait de fuir ses peurs habituellement ou de les écraser, enfin encore fallait il que la peur soit plus petite qu’elle parce qu’autant écraser une araignée, c’était simple, autant écraser Greyback, tout de suite c’était pas la même histoire, elle ne levait pas les pieds assez haut, faudrait pas se froisser un muscle quand même. Ça n’enlevait rien à ses compétences de sorcières ? Elle n’en était pas si sûre. Théoriquement, oui c’était une excellente sorcière mais à quoi servait la théorie si en pratique elle n’était même pas capable de lancer le moindre sort à quelqu’un qui la menaçait. Elise observa Eirian, hésitante, est ce qu’il pouvait l’aider ? Peut-être « Eventuellement, si je trouvais le moyen de récupérer un de ses cheveux pour faire du polynectar. » Oui alors, en étant parfaitement honnête, elle irait voir Hestia pour qu’elle s’en charge. Autant se servir des capacités des uns et des autres. Si elle arrivait à faire ça, alors peut être qu’Eirian pourrait l’aider en prenant l’apparence de Greyback mais bon comme en ce moment elle ne voyait plus le loup-garou, pour son plus grand plaisir bien sûr bien qu’elle soit constamment sur le qui-vive, s’attendant à chaque seconde à ce qu’il vienne lui pourrir la vie, ça risquait d’être pour le moins compliqué de récupérer un cheveu. Quant à la question d’être entourée dans les moments qui l’angoissaient « Qu’est ce que tu appelles moments qui m’angoissent le plus ? Si c’est les soirs de pleine lune, sache que je ne mets pas un pied en dehors. » Est-ce que la protégeait, ça elle n’en savait rien. S’il parlait pas en règne général, pas évident, Elise aimait sa tranquillité, donc non, elle n’était pas entourée continuellement et heureusement.

Le décrire en détail, bien sûr qu’elle pouvait le décrire précisément. Enfin, Eirian la connaissait tout de même, la Serdaigle avait une excellente mémoire en temps normal alors autant dire qu’un gars qui lui pourrissait la vie, elle ne risquait pas de l’oublier de sitôt. Tiens, une nouvelle personne qui lui conseillait d’en parler aux aurors. Alors ce n’est pas qu’Elise n’avait pas confiance en cette profession mais il faut dire ce qui est, vu comme ils étaient compétents face au Blood Circle qui faisait suer le monde sorcier depuis même pas cinq ans, elle doutait franchement qu’ils puissent faire quelque chose face à un Greyback qui menait sa petite vie de psychopathe bien tranquillou. Sans parler du fait que le monde sorcier, niveau corruption c’était le top du top et pour peu que Greyback ait des amis hauts placés, Elise foncerait droit vers les ennuis. « Je t’avoue que je ne fais que moyennement confiance en des inconnus, trop peur que ça nous retombe dessus mais si tu peux laisser traîner une oreille, je serais contente d’avoir ton aide. Pas besoin de te le décrire, dis toi que si tu entends parler lors de ton stage d’un loup taré 90 % de chance que ça soit le mien » [strike] ou celui de la cousine qui a aussi des ennuis avec un loup-garou ahlala c’est de famille [strike] Elle précisa quand même, tenant à ce qu’Eirian ne s’attire pas d’ennuis « Sois prudent si tu enquêtes, si ça vient à ses oreilles, je pense que les conséquences pour nous deux seraient désastreuses. » parce qu’à moins qu’il soit demeure si un étudiant était sur ses traces, il se douterait que les ennuis venaient de l’étudiante qu’il avait précédemment enquiquiné.

Alors qu’elle tentait de lui prouver par A plus toutes les lettres de l’alphabet que les loups-garous c’était une espèce de taré, en prenant l’exemple qu’ils étaient unis dans leur sadisme, comme les Serdaigles le seraient s’ils étaient tous des psychopathes en puissance, Eirian fit la remarque très juste que justement les Serdaigles ne l’étaient. Oui non mais ça c’était une affaire entendue, elle le savait bien qu’ils étaient pas tous tarés. Si elle plaignait les gens qui se faisaient mordre contre leur gré, même si très franchement elle ne voyait pas comment on pouvait choisir de devenir loup-garou. Malgré tout, peut être que ça abimait quelques neurones et qu’après ils devenaient tous fous à lier. Si ça n’était pas immédiat et bien elle n’avait aucun argument pour étayer sa théorie. Elle avait bien saisi le fait qu’il n’essayait pas de minimiser le calvaire d’Elise, en même temps, si ça avait été le cas, selon la perception de mademoiselle susceptible, bien sûr, elle l’aurait envoyé bouler depuis belle lurette. Juste, lui semblait ne pas en avoir en horreur les loups-garous, oui non mais il avait vu trop de films petit où les loups-garous étaient les héros, la réalité était bien plus sombre mai c’est sûr que sans avoir rencontré de loups-garous, c’est pas évident de se rendre compte à quel point les films sont loin de la réalité. Par contre, il marquait un point avec son histoire d’attaque sorcier et moldu… est ce qu’il était obligé d’avoir raison, c’était d’un agaçant. Elle céda de mauvaise grâce « d’accord il doit bien y avoir un loup-garou dans le lot qui n’est pas cinglé par rapport à ses autres camarades.  C’est le loup qu’on ne voit jamais, juste. »  Oui céder mais pas trop quand même, faut pas exagérer.

Non mais même quand elle cédait, bien que pas toujours convaincue par ce qu’elle disait, voilà qu’il était enquiquinant en disant que ça ne le rassurait pas. Non mais d’après lui, est ce qu’Elise avait l’air parfaitement rassurée, est ce que vraiment c’était normal qu’elle passe une après midi à étudier les loups-garous et pas la médicomagie, non bien sûr que non. Au moins ils étaient d’accord sur un point, Greyback, enfin même si Eirian ne savait pas que c’était Greyback bien que ses pensées l’emmènent non loin de la vérité, savait ce qu’il faisait et il prenait plaisir à faire cela. Qu’est ce qu’elle avait songé déjà, que la réponse qu’Eirian lui fournirait ne lui plairait et bien dans le mille émile. Sa réponse elle était bof, oui, il était dangereux, oh ça va elle aussi elle pouvait être dangereuse si elle avait les bonnes armes. Peut être qu’elle devrait essayer de contacter Lyrae ou Artémis – quelle idée de merde que d’aller faire ami ami avec le Blood Circle – pour récupérer des machins anti magie afin de mettre hors service Kesabel… Encore que, si elle lui ôtait sa magie, déjà il serait énervé contre elle, ce qui ne changerait pas de d’habitude, mais est ce qu’il ne demeurait pas plus fort qu’elle-même dans ce cas de figure ? Ah merde, bien sûr que si. Est-ce qu’Eirian était obligé de remuer le couteau dans la plaie ? Elise lui lança un regard où devait certainement se refléter tout l’amour du monde. Tout faire pour se débarasser d’elle, c’est fou mais cette idée ne plaisait pas vraiment à la blondinette. Et sinon le plombeur d’ambiance il avait des bonnes nouvelles ?  Le faire arrêter… oui alors en théorie cool mais en pratique, Elise craignait que ça fonctionne pas comme ça « Sauf qu’il a arrêté de m’embêter. J’ai aucune preuve de ce que j’avance, les gens qui me connaissent savent très bien que je suis une pétocharde. Comment veux tu que des adultes me croient et puis je ne pense pas non plus qu’il soit à son coup d’essai Eirian, il doit savoir comment déjouer les pièges. Ou alors il a senti le vent tourner et s’est dit qu’il risquait trop gros à m’enquiquiner. Mais comment il a pu se dire ça ? Tu crois qu’Aidan pourrait être allé le voir ? » ça avait changé à cette période là mais son copain lui avait dit ne pas être responsable et puis Greyback aurait il vraiment laissé un adolescent comme Aidan dicter sa loi, elle n’y croyait pas une seule seconde. Rah ! Cette histoire la rendait folle.

Tu prends mentalement note de tout ce que te dit Elise, tout en essayant de lui apporter ton soutien. Tu comprends ce qu’elle ressent, d’autant qu’elle se retrouve impliquée dans cette histoire de façon indirecte. Elle n’a rien fait pour chercher les ennuis, ce sont plutôt les ennuis qui l’ont trouvée, et de ton point de vue, c’est encore pire. Le loup-garou avait vu en elle un moyen d’obtenir des informations sur la personne qu’il cherchait – proche, ami ou connaissance, elle ne te l’a pas dit. Tu n’as pas vraiment besoin de l’information, au-delà de la curiosité, le tableau est déjà assez clair en soi, et tu comprends qu’elle veuille préserver la personne concernée. Toujours donner le moins d’informations possible et si on est obligé d’en céder quelques-unes, s’en tenir au strict minimum, c’est une façon de faire à laquelle tu adhères totalement. Bon, tu le fais aussi avec tes amis, ce n’est peut-être pas ainsi que la majorité des personnes fonctionnent, mais tu as depuis longtemps établi que tes réflexes étaient complètement à côté de la plaque pour ce qui concerne les relations. Tu as toujours du mal à en nouer – oh, tu es gentil, attentif, pas de souci, mais ce n’est pas pour autant que tu livreras le moindre élément à ton sujet. Tes relations importantes se comptent sur les doigts d’une main, et tu as de la marge. Parce que tu n’arrives pas vraiment à faire confiance, à baisser tes barrières, à te dire que d’autres peuvent accepter et comprendre ton histoire.
Tu compatis aux angoisses d’Elise, sans être sûr de pouvoir lui apporter de solutions à ce sujet. Tu sais qu’elle a peur des animaux, alors un loup-garou… ça ne peut qu’être pire, d’autant que le rapport de force est clairement en défaveur des humains. Tu lui proposes ton aide, elle hésite avant de parler de Polynectar. Elle sait aussi bien que toi que tu n’es pas un grand potioniste et qu’il vaut mieux éviter de te confier des potions délicates – sous peine de se retrouver au mieux avec un mélange raté, au pire une nouvelle variété de poisons. Ça a toujours été ton grand regret, cette incompréhension face aux potions, comme s’il te manquait un déclic que tu n’es jamais parvenu à trouver. Elle a sûrement quelqu’un d’autre en tête pour cette phase de son projet – enfin, tu l’espères, mais si elle pense à toi, c’est un non direct, tu veux l’aider, pas aggraver ses problèmes.

— Pourquoi du Polynectar ? Qu’est-ce que ça t’apporterait que quelqu’un puisse se transformer en lui ? S’il a décidé de te laisser tranquille, ce qui est une bonne chose, tu risques d’en avoir pour un moment.

Tu reviens sur les moments qui l’angoissent, si elle a du soutien dans ces instants – si c’est une solution qui lui convient. Mais d’expérience, ce n’est pas forcément une bonne idée de se retrouver seul face à ses peurs.

— Oui, par exemple. Je me doute que tu ne sors pas, mais est-ce que tu as quelqu’un avec toi dans ces moments, pour te soutenir ? Ça peut aider de pouvoir en parler, ou simplement de ne pas être seul.

(Oui, oui, c’est bien Eirian qui dit ça, vous pouvez imprimer, encadrer et le lui ressortir pour le mettre face à ses contradictions, mais c’est plus facile d’aider les autres que de régler ses propres problèmes.)
Tu lui demandes à quoi ressemble son agresseur et si elle a pensé à en parler aux Aurors. Tu penses rarement aux autorités dans ce genre de circonstances, mais il faut croire que presque deux ans d’études pour rejoindre justement les Aurors commencent à changer ta vision des choses. Tu vas devenir une de ces personnes qu’on n’ose pas forcément contacter, dont on craint les réactions face à une affaire sensible ou face auxquelles on redoute de ne pas être pris au sérieux. Bien sûr, tu ne seras pas parfait, mais tu es déterminé à te montrer le plus ouvert possible. Et vu ta filière, tu ne peux pas ne pas faire cette suggestion à ton amie. C’est le plus simple et le plus logique dans ces circonstances, et elle n’a pas à se faire justice elle-même, ni à enquêter toute seule.
Elle ne fait cependant que peu confiance à des inconnus, tu peux comprendre. Mais l’aperçu que tu as eu de Sean est plutôt favorable, d’autant qu’il fait partie de l’Ordre du Phénix. Le stage te permettra de mieux le connaître. Après, la société sorcière est loin d’être parfaite, tu en es bien conscient, et tu ne te fais pas beaucoup d’illusion sur le fait que ça ne doit pas être très différent du côté moldu. Même si la majorité sont honnêtes et font bien leur travail, il y a toujours un noyau pourri qui sape le travail des autres – l’idée te met particulièrement mal à l’aise, parce que c’est justement ce que Towsen attend de toi.

— Compte sur moi, je laisserai traîner les deux oreilles ! Je sais que tu ne veux pas trop m’en dire, mais ça aiderait quand même d’avoir une ou deux infos en plus pour être sûr, si je tombe dessus. Mais je resterai attentif à toutes les mentions de loup que je croiserai.

Elle te met en garde. Tu n’as pas l’intention de la mettre davantage en danger.

— Ne t’en fais pas, je resterai prudent et discret. Je n’ai aucune envie qu’il revienne s’en prendre à toi.

Le débat s’engage ensuite sur les loups-garous en tant qu’espèce et tu t’efforces de montrer à Élise qu’ils ne sont pas différents de n’importe quel autre groupe de population relié par une même particularité. Ils ont chacun leur caractère, leur façon de vivre, bref, ils sont autant d’individus et non un groupe de monstres sanguinaires qui ne pensent qu’à tuer. Tu ne la feras pas changer d’avis, pas en une conversation, mais tu défends ta position. Certes, elle a rencontré un pervers ou un psychopathe, mais cela ne signifie en rien que les autres le sont. Tu n’en connais pas toi-même, mais statistiquement il y en a forcément à Poudlard et s’ils étaient de tels monstres, ils ne seraient pas difficiles à identifier. Elle ne croit pas vraiment à tes arguments, mais sa peur n’est pas rationnelle non plus, et son vécu n’aide pas à rationaliser les choses.
Tu finis par trouver un point qui la fait réfléchir en opposant les sorciers et les moldus. Ce n’est pas parce qu’un membre d’un groupe en veut à ceux de l’autre que tous les autres agissent de la même façon. Elle cède sans vraiment céder, et ça te fait sourire.

— Voilà. Sauf qu’il y a beaucoup de loups qu’on ne voit pas, on remarque juste ceux qui se démarquent et agissent mal.

Pour autant, Elise a l’air d’être tombée sur un loup bien gratiné et ça ne te rassure pas – surtout si ça la pousse à étudier réellement les loups-garous, quelque chose qu’elle ne ferait jamais en temps normal. Tu réponds honnêtement à sa question de savoir si elle ferait le poids face à son ennemi. Ça n’a pas l’air de lui plaire, mais c’est l’un des (rares) sujets sur lesquels tu ne mens pas. Tu souris innocemment face au regard noir qu’elle te lance. Désolé, si elle ne voulait pas savoir la vérité, il ne fallait pas demander. Ou alors s’adresser à quelqu’un d’autre. Tu proposes la voie de la justice, celle en laquelle tu t’efforces de croire, parce que de ton point de vue, c’est la seule qui peut arrêter les cycles sans fin de violence, mais Elise est plus que sceptique. La justice parfaite n’existe sans doute pas, mais si personne n’essaie d’avancer dans la bonne direction… tes tendances à vouloir changer le monde refont surface régulièrement, mais tu sais bien que ça prendra des années et des années. La société sorcière est fondée sur beaucoup de préjugés et de privilèges, certains commencent à faiblir, mais le chemin est encore bien long.
La mention d’Aidan te surprend, il doit certes savoir qui est le loup-garou, Elise a dû lui en parler… mais tu ne le connais pas assez, à part qu’il prend un malin plaisir à te faire patienter au lieu de te donner les informations que tu lui demandes.

— En général, c’est aux enquêteurs de trouver des preuves. Et que tu aies des peurs ne change rien au fait que tu as vécu des choses graves !

Mais tu as bien conscience qu’il suffit de tomber sur la mauvaise personne pour se faire envoyer bouler.

— D’accord, on oublie les Aurors pour le moment. Même si ce loup-garou n’est pas un débutant, il n’est pas invincible pour autant, il a forcément des points faibles et il peut commettre des erreurs. Quant à Aidan… je ne sais pas. Il avait des moyens de le retrouver ? Mais je ne sais pas si ton ennemi aurait pu céder aussi facilement à la menace. Ou alors, Aidan avait des arguments pour le convaincre mais…

Tu ne doutes pas que l’Aigle ait des ressources mais à ce point…

— Ça paraît étrange quand même. Il t’a dit qu’il voulait s’en charger ?

Si Elise essayait de vaincre ses peurs, enfin, cette peur-là, non parce qu’une épreuve à la fois. Il semblerait qu’elle ait omis un tout petit détail, Greyback ne l’embêtait plus. Du coup, pour faire du polynectar sans pouvoir toucher la personne et récupérer un de ses cheveux, ça allait être un peu plus compliqué. Elle observa son ami tandis qu’il faisait remarquer qu’elle allait en avoir pour un moment, oui, elle n’avait pas vu les choses ainsi. « J’avais pas songé au fait que pour faire du polynectar, il me fallait voir la personne. » Mieux valait il être honnête avec Eirian et qu’il ne pense pas une seule seconde qu’Elise allait essayer de retrouver le loup-garou qui l’avait malmené. Aux autres questions aussi il fallait qu’elle réponde, elle mit quelques secondes supplémentaires néanmoins, voulant mettre ses idées en ordre « Polynectar pour que la personne ait l’apparence d’un de mes pires cauchemars. » elle avait cependant l’impression que ses cauchemars évoluaient tout le temps, la mort d’Amaury la traumatiserait toujours mais maintenant elle avait une trouille immense du feu et en plus les loups-garous la traumatisait, c’était quand même grave d’avoir autant de peur, personne ne pouvait lui en prendre une ou deux par charité ? « Si quelqu’un se transformait en lui et que je m’habituais, non pas à sa présence mais à lui lancer des sorts, peut être que je pourrais enfin me défendre s’il réapparaissait dans ma vie. C’est pas facile d’être impuissante alors que je suis capable en temps normal de lancer des sorts. J’ai combattu le Blood Circle, ils me faisaient moins flipper qu’un loup garou, c’est grave quand même d’avoir moins peur d’un type avec une arme à feu. » Ils étaient humains, elle était là toute la différence, Elise pouvait anticiper un peu mieux les réactions humaines. « Mais comme tu le dis si bien, je suis tranquille pour le moment, je ne peux donc pas faire cela et c’est peut être pas plus mal. » difficile à dire, elle n’avait pas toutes les réponses à ses propres questions.

Puisqu’ils en venaient aux journées qui la faisaient le plus angoisser à savoir les pleines-lunes. Elise pouvait affirmer qu’elle était la prudence incarnée et qu’à aucun moment quelqu’un pourrait prétendre l’avoir vu dehors un de ces soirs. Est-ce qu’elle avait du soutien, indirectement oui. Elle n’en parlait pas pour ne pas avoir à effrayer ce soutien mais oui, elle n’était pas seule. « La plupart du temps je suis avec Amaury, c’est la personne qui calme au mieux mes angoisses et si je peux éviter qu’il se fasse bouffer un soir de pleine lune au passage, ça m’arrange. Je ne lui en ai pas parlé pour autant, j’aurais peur qu’il veuille régler le problème tout seul et qu’il se fasse tuer. » Déjà que se remettre de la mort de son jumeau paraissait quelque chose intolérable à Elise, mais si en plus il mourait parce qu’il avait voulu la protéger, c’était pire que tout.

Non, Elise n’avait parlé à aucune autorité compétente et ce malgré le fait que Thalia ait proposé la même chose il y a longtemps de ça. L’avis d’Elise n’avait visiblement pas changé et elle n’y avait pas été, pas plus qu’elle n’irait là. Néanmoins, si Eirian pouvait laisser traîner une oreille, ça arrangerait bien Elise, sait on jamais qu’elle pourrait être informée rapidement. Elle fit la moue devant sa demande qui ne manquait pas de logique, si elle voulait être aidée, elle allait devoir faire un effort aussi de son côté « Tu voudrais savoir quoi ? » Elle faisait un pas vers lui, voulant bien coopérer un petit peu puisqu’il voulait l’aider. Il la rassurait un peu en parlant de prudence et de discrétion, par contre la raison différait totalement du côté de chacun des sorciers présent « A la rigueur, je préfèrerais qu’il s’en prenne à moi plutôt qu’à toi, surtout que ça serait à cause de moi. » Après ça l’arrangerait aussi Elise que Greyback ne revienne pas l’asticoter, elle devait aussi l’admettre, surtout qu’il serait en colère à coup sûr et elle n’aimerait pas cette future entrevue.

Par la suite, ils discutèrent des loups-garous non pas en tant qu’individu mais en tant qu’espèce et pour Elise ça revenait au même, ils étaient tous sanguinaires, un peu comme le fait que tous les humains marchaient sur deux pieds, une caractéristique de l’espèce, on ne pouvait rien faire contre cela. Si le parallèle avec la guerre moldu et sorcier fut cité par Eirian, obligeant Elise à moduler son propos, elle restait convaincue que la majorité des loups-garous étaient des bargeots. Elle le regarda comme si son but était de réveiller ses pires cauchemars, comment ça il y avait beaucoup de loups qu’on ne voyait pas. Parce qu’il y en avait plusieurs à Poudlard ? Oh bordel, si ça se trouve il y en avait dans sa classe, il faudrait qu’elle fasse attention à ceux épuisés après les nuits de pleine lune et qu’elle les évite comme la peste. Elle qui croyait –sans trop y croire – que les loups-garous étaient en voie de disparition, voilà qu’Eirian mettait les pieds dans le plat en lui soufflant que non. Elle marmonna « Si en plus, ils manipulent et font genre qu’ils sont bien sous tout rapport, quelle belle bande d’enfoiré. »

Elle n’avait pas envie de parler de ses problèmes avec des inconnus, pas envie soit d’être vu comme une petite chose qu’il fallait aider et qu’on la regarde avec pitié ou alors qu’on ne la prenne pas au sérieux. Elle ne parvenait d’ailleurs pas à dire ce qui l’embêtait le plus. Elle n’eut pas besoin d’argumenter plus longtemps, il abandonna de lui-même les Aurors, une très bonne nouvelle pour Elise, se concentra sur Greyback. Il n’était pas invincible, ça c’est fort probable, personne ne l’est, le problème c’était qu’elle ne parvenait pas à trouver ses points faibles. « Le problème c’est qu’ils sont jamais marqués sur le front des gens les points faibles et encore moins les erreurs qu’ils peuvent faire. » Il fallait surveiller les gens de fou pour voir leurs erreurs et Elise était loin d’être comme ça, plus concentrée sur ses cours qu’autre chose. Puisqu’ils en venaient à parler d’Aidan, à cause d’Elise, bien entendu, Eirian se révélait efficace, étant la vision extérieure, pouvant réfléchir à des choses auxquelles Elise n’avait pu penser car trop impliquée certainement. Est-ce qu’il avait des moyens de le retrouver, Elise regarda Eirian avec les yeux ronds, incapable de répondre à cette question avec certitude. D’ailleurs ça n’était pas bien grave, il y avait les paroles suivantes, que pourrait offrir Aidan à un type comme Greyback, parce que oui, il était évident pour Elise que son petit ami ne menacerait jamais personne. « Il est vrai, ça paraît étrange. Non, il ne m’a rien dit qui laissait présager cela mais je me dis que moi à sa place, je n’aurais rien dit et j’aurais tenté d’agir quand même. Sauf que tu as raison quels arguments ? L’argent, je ne vois pas Aidan soudoyer les gens avec de l’argent et je ne vois pas l’autre barré accepté des sous… si c’est le cas, j’aurais peut être du m’endetter sur 20 ans et le payer pour me défaire de cette menace toute seule. » Alors bien sûr elle ne pouvait savoir les clés que possédaient Aidan, la seule chose qu’elle pouvait demander à Eirian c’était « Tu crois aux coïncidences toi ? Parce que je trouve ça gros mais il ne va pas se griller et je ne peux pas le cuisiner au risque de faire voler mon couple en éclat. » Ce qu’elle ne voulait pas, bien entendu.

Tu compatis aux peurs d’Elise tout en cherchant comment l’aider. Son projet de faire du Polynectar risque de rencontrer un léger contretemps puisque le loup-garou ne vient plus la voir – et comment aurait-elle fait pour l’approcher suffisamment près pour lui subtiliser un cheveu sans qu’il le remarque ? (Et question annexe, comme c’est un loup-garou, est-ce qu’il y a les mêmes contre-indications que pour les poils d’animaux ou pas ? Dans l’absolu, il est humain en dehors de la pleine lune, mais c’est un point intéressant à vérifier – mais tu t’égares un peu loin du sujet pour le coup. Enfin, ça vaudra quand même le coup de se poser la question si Elise met la main sur un cheveu, parce que les conséquences ne sont pas simples à gérer et vu l'affection de ton amie pour les animaux, autant éviter qu'elle se retrouve avec de la fourrure.) Elise semble se rendre compte que son plan est compromis, tu hoches la tête lorsqu’elle confirme. Et pour le moment, il vaut mieux que le loup-garou reste loin d’elle. Elle n’a pas l’air de vouloir se mettre en quête de lui, tant mieux. Cela ne pourrait que lui apporter des ennuis supplémentaires.
Tu n’es pas sûr non plus que ce soit une bonne idée de faire apparaître devant elle l’un de ses pires cauchemars. C’est brutal comme moyen de se confronter à ses peurs – mais ce n’est pas à toi de juger la façon dont les autres souhaitent régler leurs problèmes, tu es loin d’être un exemple en la matière. Peut-être qu'un électrochoc peut fonctionner, mais ça te paraît violent quand même - mais ça aurait sans doute plus d'effet que ta technique habituelle de ne surtout pas te confronter à tes propres peurs et de tout enfouir au fond de toi en espérant que ça ne refera pas surface. Tu ne recommandes pas vraiment. Il faudrait pouvoir en parler à un psychomage, ils doivent avoir des techniques pour aider à gérer ce genre de peurs, mais tu ne sais pas si ton amie serait très réceptive à cette idée - bon, que tu la proposes, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité parce que tu veux moins que tout en approcher un mais... tu sais que ça peut être une bonne solution.
Élise précise sa pensée : que quelqu'un se transforme en son ennemi pour qu'elle puisse lui lancer des sorts. Moui. Tu as beau être son ami et vouloir faire beaucoup pour elle, te laisser agresser sans réagir... tu aurais du mal. L'entraîner à se battre, oui, aucun problème, juste subir des sorts, hum.
Tu secoues la tête.

— Non, ce n'est pas grave d'avoir plus peur d'un loup-garou que d'une arme à feu. Les deux peuvent être mortels en soi, selon la personnalité de celui qui tient l'arme ou de celui qui se transforme en loup. Ce genre de peur ne se contrôle pas, ce n'est pas rationnel... c'est... normal de sentir ce que tu ressens dans ce contexte. Je comprends à quel point c'est dur à vivre, mais tu n'as pas à t'en vouloir pour ça, ça ne te rend pas faible. Est-ce que tu as déjà pensé à consulter un psychomage ? Ça pourrait peut-être t'aider pour gérer ta peur. Je n'y connais rien, mais ils doivent avoir des techniques pour apprendre à l'apprivoiser et à ne pas se laisser déborder.

Tu approuves la suite.

—Je pense que c'est mieux que tu ne te lances pas là-dedans pour le moment. Profite déjà d'être en paix.

Tu espères que le loup-garou ne reviendra jamais la voir et qu'elle réussira à prendre de la distance par rapport à cette menace.
Vous évoquez les jours de pleine lune, tu lui demandes si elle a du soutien ces jours-là. Elle est souvent avec son jumeau, c'est sans doute la meilleure chose qui soit.

— Oui, c'est plus prudent que vous restiez tous les deux à l'abri. Vous n'avez rien à gagner à l'approcher, il est trop dangereux.

Elle ne souhaite pas non plus parler du problème aux autorités, ce que tu comprends là aussi. Tu veux bien zyeuter à droite et à gauche pour voir si tu croises des informations intéressantes, mais pour cela il te faut des éléments plus précis que « un loup-garou ».

— Tu ne veux pas me donner son nom… mais au moins une description physique ? Des signes particuliers ? Quelque chose qui me permettrait de le reconnaître, si je croise un rapport à son sujet…

Sa remarque te fait sourire. Toi, tu préférerais qu'il s'en prenne à toi plutôt qu'à elle, tu es entraîné à te défendre et... c'est mieux dans ce sens-là.

—L'inverse pour moi, être en Protection magique m'a beaucoup appris en défense. Je ne le sous-estime pas... mais je suis bien préparé.

Vous en venez à parler des loups-garous de façon générale, en tant qu'espèce et tu les défends autant que tu peux : comme chez les humains, on peut trouver des psychopathes sans que cela signifie qu'ils le sont tous. Elise ne croit pas à ce que tu lui expliques, mais comme tu l’as dit, on est dans le domaine de la peur, les réactions ne sont pas toujours rationnelles… mais tu essaies quand même de défendre les loups-garous, pour qu’elle puisse entendre un discours différent sur eux. Cela ne remet évidemment pas en question la violence de celui qui s’en est pris à elle et de ce qu’il lui a fait.
En revanche, lui dire qu’on croise des loups sans le savoir n’était sans doute pas la meilleure des idées. Mais… c’est vrai. Il y en a certainement à Poudlard, c’est statistiquement impossible qu’il en soit autrement, mais ils ne le hurlent pas sur tous les toits. Ce que tu peux comprendre, vu les discriminations qu’ils peuvent encore rencontrer même si la situation a bien évolué au fil des dernières décennies. Bon, tu ne vas pas continuer sur cette voie-là.

— Ils ne manipulent pas, ils se contentent de vivre leur vie comme tout le monde… avec juste le changement à la pleine lune, mais en dehors de ça, ils ne sont pas différents de toi et moi.

Tes arguments en faveur des Aurors ne touchent pas Elise et tu abandonnes cette piste pour le moment, tu verras bien si tu arrives à trouver des informations par toi-même. Oui, les points faibles des gens sont rarement visibles, c’est plutôt quelque chose qu’on essaie de dissimuler en général.

— J’avoue, ce serait bien pratique, mais ça voudrait dire que les nôtres sont visibles aussi.

La discussion dérive vers Aidan, tu ne comprends pas très bien comment il pourrait se trouver impliqué là-dedans, ni comment il aurait pu négocier avec le loup-garou à moins de pouvoir lui apporter quelque chose, mais quoi ? Tu ne connais pas très bien le Serdaigle, pas suffisamment en tout cas pour répondre à cette question. Ton amie n’a pas l’air très sûre d’elle non plus. Quant à ce qu’Aidan agisse dans son dos… ça oui, c’est possible, c’est le genre d’attitude que des proches peuvent avoir. Mais la question du comment bloque. Comment est-ce qu’il aurait pu convaincre le loup-garou de renoncer, surtout ce qu’en dit Elise sur son côté menaçant et dangereux ? Tu espères que le Serdaigle n’est pas allé se fourrer dans les ennuis jusqu’au cou.

— Oui, il aurait pu tenter d’agir. Mais j’avoue que je ne vois pas… Je n’ai aucune idée de ce qui pourrait convaincre ce loup-garou et qu’Aidan pourrait lui offrir. C’est vrai que le timing est intrigant, les coïncidences peuvent exister même si celle-ci est troublante. Il n’y a rien qui a changé dans son attitude ces derniers temps ?

Tu ne veux pas l’encourager à fouiller dans les affaires de son petit ami ni mettre son couple en péril. La situation ressemble à une impasse.

Pour avoir des plans qui fonctionnent, il faut parfois passer par des plans complètement délirant. Tous les plans ne peuvent fonctionner dès le début, ça se saurait si des gens avaient 100% de bonnes idées.  Bon celle de faire une potion polynectar pour appréhender au mieux les loups-garous et savoir comment les vaincre n’était visiblement pas la meilleure idée qu’elle ait eu dans sa vie et Eirian étant doté d’une intelligence supérieure à la moyenne, forcément il mettait le doigt sur ce qui ne fonctionnait pas dans l’idée de son amie et Elise fut bien obligée de reconnaître qu’il avait raison. De plus elle ne savait pas comment elle réagirait si quelqu’un prenait l’apparence de Greyback, ce serait quand même dommage qu’elle fasse une crise de panique – dommage et totalement possible- parce qu’elle verrait un de ses pires cauchemars si ce n’est son pire cauchemar en face d’elle.  Mais elle pensait que combattre le mal par le mal ça pouvait éventuellement l’aider. Elle n’était sûre de rien, peut être que ça ne marcherait pas. Eirian avait l’air septique d’ailleurs, il faut dire que même par amitié, ça n’était pas évident d’accepter de se transformer en loup-garou enfin en loup-garou sous sa forme humaine, bien entendu parce que si c’était sous sa forme loup-garou elle ne savait pas comment l’autre se comporterait. Tandis qu’elle faisait part de ses doutes à son ami, ce dernier essayait de relativiser et de la rassurer. Ce n’était donc pas plus grave d’avoir peut des loups-garous que des armes à feu. Pas pour autant que les armes à feu avaient la côte chez les sorciers en ce moment. Il marquait un point tout dépendait de la personne qui détenait l’arme à feu et comme Elise était persuadée que tous les loups-garous étaient des psychopathes alors que tous les moldus n’étaient pas forcément des fous furieux, le choix était vite fait, elle savait très bien qui était le plus dangereux. Est-ce qu’elle avait pensé à consulter un psychomage ? Elle cligna des yeux avant de secouer la tête négativement et essaya de s’en sortir par une pirouette « Non mais je suppose qu’ils ont beaucoup à faire en ce moment avec toutes les personnes qui doivent être terrifiés par le Blood Circle, on ne croise pas des loups-garous tous les quatre matins. » Heureusement pour la santé mentale d’Elise d’ailleurs « En attendant que ces affrontements cessent, je pense que je vais devoir me débrouiller toute seule. » Oui, le terme qui convenait le mieux à Elise à cet instant était certainement lâche mais c’est un détail.

En attendant elle pouvait toujours dire à son camarade qu’elle ne tenterait pas de mettre son plan à exécution, peut-être parce qu’il n’était pas parfaitement abouti, Eirian semblait valider ce plan, il faut croire qu’il n’avait pas envie de prendre l’apparence de Greyback, comme c’était étonnant. Bien sûr qu’elle avait des soutiens, Amaury était certainement son soutien le plus important et elle faisait en sorte d’être avec lui lors des pleines lunes. Elle toussota quelques secondes avant de reconnaître « Ce n’est pas lui qui risque de l’approcher, il n’est au courant de rien, sinon je suis sûre qu’il se mettrait en danger pour me protéger. » et c’était quelque chose qu’elle voulait à tout prix éviter, si elle pouvait partir du prince que ses amis – ou son copain – l’écouteraient et n’iraient pas se mettre en danger, Amaury était une des pires tête de mule qui soit, il dirait oui mais il n’en ferait rien.
Elle secoua la tête négativement à sa question sur le fait de donner son nom, effectivement, elle ne voulait pas le donner. Il voulait une description physique ou des signes particuliers. Disons que ça n’était pas l’exercice le plus facile mais il n’avait pas tort si elle voulait qu’Eirian l’aide, elle était bien obligée de lui fournir quelques éléments sinon ça ne rimerait à rien. « Tu as raison. Je peux tenter de te faire une description. Il est grand comme ça. » Elle se mit sur la pointe des pieds pour tenter d’estimer au mieux la taille du loup-garou. « Il possèdes des cheveux très sombre, des yeux tout aussi sombre. » Est-ce que ça définissait le pelage du loup, ça aussi c’était une très bonne question, comment était défini le pelage, en fonction de la couleur des cheveux, des yeux, ou autre chose ? En attendant il y avait un autre élément à prendre en compte « Il se déplace comme si le monde lui appartenait et qu’il était au-dessus de tout. » Oui c’est sûr que ça n’était pas un détail physique mais c’était bon à savoir, si seulement l’arrogance dont il était pourvu pouvait le mener à sa perte mais il semblerait qu’il n’ait pas de faiblesse malgré tout, ce qui était dommage pour tout le monde. « Il a une longue cicatrice sur sa joue. Certainement que quelqu’un aura eu plus de cran que moi et aura presque réussi à le tuer. » Presque ça n’était pas suffisant, ça avait dû le rendre complètement paranoïaque comme type et encore plus sur ses gardes, chose qui n’arrangeait les affaires de personne bien entendu. « Est-ce que c’est mieux comme description ? Le reste de son physique n’est pas si différent d’une autre personne. » et c’était bien là tout le problème des loups-garous, ils ressemblaient à des êtres humains normaux, pour peu qu’ils soient un peu manipulateur, il était difficile de les différencier d’autres gens. Elle eut un sourire en entendant dire que lui de son côté préférait qu’il s’attaque à lui plutôt qu’à Elise, c’était le propre des amis que de vouloir qu’il n’arrive rien à l’autre. En revanche, est ce qu’elle était convaincue qu’il ne le sous estimait pas ? Il n’était sans doute pas facile d’évaluer la force de quelqu’un sans l’avoir rencontré. Elle se contenta de répondre « Lui aussi il est bien préparé. » même en le prenant au dépourvu, elle n’avait réussi à rien, c’est dire. Après, c’est vrai qu’Eirian était meilleur qu’Elise de part les chemins qu’il empruntait mais est ce que ça suffisait, elle n’en était pas persuadée.

Alors qu’ils évoquaient les loups-garous, un sujet passionnant et surtout très inquiétant du point de vue d’Elise. Eirian lui apprit qu’il y en avait certainement à Poudlard, ça voulait dire qu’il y avait forcément des psychopathes dans les parages. Elle eut forcément un coup de chaud, il fallait qu’elle soit plus prudente et qu’elle évite les gens bizarres. Le problème c’est que ça faisait beaucoup de gens à éviter et comment être sûre qu’ils étaient bizarres parce qu’ils étaient des loups garous ? ça n’était pas simple et pour le coup, Eirian était loin d’être un allié, pour lui ils étaient pareils qu’eux. Oui alors jusqu’à preuve du contraire Elise n’avait jamais essayé de bouffer personne – oui c’est qu’à la pleine lune mais ça n’est pas une excuse. Elle n’essayait même pas de le convaincre se contentant de renifler avec un dédain certain. Et en prime alors qu’elle avait une idée géniale, que les points faibles des gens soient visibles sur leur tête ce qui serait bien pratique, il gâcha tout en annonçant que ça serait pareil pour tout le monde et que leurs points faibles à eux seraient visible aussi. Vu comme ça, c’était ENCORE une idée de merde.

Puisqu’ils étaient lancés sur les confidences d’Elise, elle évoqua le fait que depuis qu’elle avait parlé  de Greyback à Aidan, tout avait changé. Si ses suspicions étaient réelles, Aidan avait démenti mais ça ne l’empêchait pas de trouver cela bizarre. Le truc c’est qu’Eirian marquait un point, cela paraissait peu probable qu’un simple étudiant – sans offense Aidan – puisse offrir quelque chose à un adulte. Surtout que pour ce qu’elle en savait, il n’était pas propriétaire d’une immense fortune. Après il était vrai qu’elle ne s’était pas trop renseigné sur la fortune de la famille Fleming, ça faisait un peu Gripsou sinon, elle ne sortait pas avec Aidan parce qu’il était riche mais bien parce qu’elle était amoureuse. Est-ce qu’il y avait des choses qui avaient changé ces derniers temps. Elle fit une moue bizarre, fronçant les sourcils tandis qu’elle réfléchissait  « Il y a bien eu une période où il était bien plus fatigué mais il m’a dit qu’il allait lever le pied que c’était dû au Quidditch et aux cours. A part ça il n’y a rien de particulier. Tu penses qu’il serait possible que le loup-garou s’en prenne à lui et qu’il ne me le dise pas ? » Oh pourvu que ça ne soit pas ça et si c’était le cas, elle ne voyait pour pas pourquoi il ne lui dirait pas et pire que tout, comment lui venir en aide… Quelle poisse que les loups-garous existent quand même, pire que des araignées ces trucs là.

Le plan d’Elise de concocter du Polynectar pour que quelqu’un prenne l’apparence du loup-garou et qu’elle s’entraîne ensuite à se défendre face à lui ne t’emballe pas vraiment, tant par la violence du procédé que par la difficulté de la mise en œuvre – et c’est cela qui t’en sauve. Maintenant que le loup-garou a disparu de la circulation, difficile de récupérer un cheveu, en veillant à ce qu’il ne s’agisse pas d’un poil de loup égaré. Ton amie a l’air de se rendre compte des défauts de son plan, heureusement, et admet que tu as raison. Tant mieux. À dire vrai, tu redoutais sa panique face à l’apparition de son ennemi ; celui qui en prendrait l’apparence risquerait de recevoir un retour de flamme assez sévère et si tu es disposé à aller loin pour tes amis, surtout en situation de danger, il y a des risques que tu n’estimes pas nécessaires de prendre.
Elle trouve ridicule d’avoir davantage peur d’un loup-garou que des armes à feu, mais tu réfutes ses paroles : aucune peur ne l’est, il n’y a pas à juger des ressentis et, comme toujours, cela relève de la nuance. Il peut y avoir des loups-garous plus dangereux que des moldus armés et vice-versa. Tu finis par soulever l’hypothèse du psychomage, moins risquée que celle du Polynectar. Elise secoue la tête, arguant qu’ils doivent être davantage préoccupés par les victimes du Blood Circle que par d’éventuels autres patients. Hmmm, ça ressemble typiquement au genre d’excuses que tu pourrais toi-même invoquer dans le même genre de circonstances. Pour l’instant, tu esquives le sujet, soulagé de réussir à masquer assez bien tes difficultés pour que personne ne mentionne l’idée.

— Je ne pense pas que ça les empêche de recevoir d’autres personnes en consultation. Il y en a qui sont venus à Poudlard, l’infirmier doit toujours avoir leur contact si nécessaire. Je ne te demande pas de te décider maintenant… mais garde cette idée dans un coin, d’accord ? Je pense que ça t’aiderait.

Oui, oui, toujours l’hôpital et la charité. Pour l’heure, elle préfère se débrouiller seule et tu hoches la tête. C’est son choix. Une nouvelle idée te traverse soudain l’esprit, presque aussi dangereuse que celle du Polynectar, même si elle implique moins de risques pour la personne-témoin. Tu hésites à en parler ; tu n’es toujours pas certain que mettre Elise devant son agresseur lui apporte le moindre bien. Cela ne ferait que réactiver sa peur. Mais si elle arrive à le maîtriser… peut-être que cela l’aidera. Encore faut-il que l’homme soit sa plus grande peur et elle redoute déjà la majorité des animaux. Tu tergiverses encore un instant, puis finit par proposer à voix basse :

— Et un Epouvantard ? Tu penses que ça pourrait fonctionner ? Il y en a parfois dans le château. Mais ce serait sans doute aussi très difficile pour toi… Non, oublie, ce n’est pas une bonne idée.

Tu évoques ses soutiens. Bien sûr, Amaury vient en premier lieu, tant mieux qu’elle ne soit pas seule pour affronter la pleine lune. Elle ne lui a cependant pas tout dit au sujet de son agresseur, afin qu’il ne se jette pas dans la gueule du loup… littéralement. C’est une bonne précaution. L’homme a l’air bien assez dangereux pour ne pas lui courir après et risquer davantage de représailles.
Tu es entièrement disposé à l’aider, mais Elise refuse toujours de te donner le nom du loup-garou. Sans information, tu ne pourras pas aller très loin. Tu lui demandes alors au moins une description de l’homme pour avoir quelque chose à quoi te raccrocher autre que « c’est un loup-garou », ce n’est pas encore quelque chose que tout le monde crie sur les toits. Elise cède et te livre une description succincte de son adversaire, grand et des cheveux sombres, ça ne va pas te mener très loin, dans l’absolu, tu réponds presque à la description, et ne serait-ce qu’à Poudlard, il doit y avoir un paquet d’étudiants qui collent. La suite est bien plus intéressante, tu prends note de sa démarche, tu vois plutôt bien à quoi ça peut ressembler comme allure, et c’est plus parlant. De même que la cicatrice sur sa joue, ça, c’est un signe distinctif marquant, plutôt rare pour le coup. Tu mémorises soigneusement ces éléments. Tu hoches la tête :

— Oui, ça me donne assez d’éléments pour le reconnaître si je tombe sur un portrait de lui ! Je ne te garantis rien, mais je garderai l’œil ouvert pendant mon stage, j’essaierai d’en savoir plus. Avec ce que tu en dis, il a peut-être déjà un casier ou été signalé.

Tu t’efforces de la rassurer : non, tu ne sous-estimes pas cet homme. Tes études te donnent un avantage à ce sujet, même si tu ne te montes pas la tête non plus. Tu n’es pas une tête brûlée sur le terrain, tu sais ce que tu fais en général. Et les douze ans de cavale t’ont donné de nombreux réflexes. Globalement, tu sais survivre, c’est peut-être même la seule chose dans laquelle tu te débrouilles, tenir un peu plus longtemps à chaque fois, même si c’est très loin d’être optimal. Tu hoches la tête lorsqu’elle dit qu’il est bien préparé : tu prends note de l’information.

Tes arguments sur le fait que l’immense majorité des loups-garous ne sont pas un danger ne convainquent pas Elise, loin de là. Tu peux la comprendre, vu son expérience en la matière. Mais dans ce cas, tu devrais haïr tous les moldus et ce n’est pas le cas. Au moins, elle les a entendus, et tu espères que ça restera dans un coin de son esprit, qu’elle les retiendra.

Elle aborde le sujet d’Aidan, à qui elle a aussi parlé du loup-garou. Ce dernier a cessé de s’en prendre à elle peu de temps après. La coïncidence est effectivement troublante, mais tu ne connais pas suffisamment Aidan pour savoir s’il a pu intervenir d’une façon ou d’une autre. Non, le plus étrange, ce serait que le loup-garou ait cédé après qu’il l’a contacté. Comment est-ce qu’il a pu obtenir gain de cause ?Des appuis familiaux ? Qu’est-ce qu’il aurait pu proposer à un loup-garou adulte en échange de la paix pour Elise ? Surtout que celui-ci avait l’air particulièrement décidé à lui pourrir la vie. Plutôt que de s’éclaircir, le mystère ne cesse de s’épaissir. Sa fatigue peut venir aussi de ses missions pour l’Ordre ; tu ne sais pas si Elise est au courant qu’il en fait partie. Si tu ne caches pas particulièrement tes idées ni ton allégeance, ce n’est pas le cas de tout le monde.

— Oui, la période est difficile pour tout le monde. Hmm, tu m’as dit que ce loup-garou s’en prenait à toi parce qu’il voulait apprendre des choses sur un de tes proches… Qu’il s’attaque maintenant à Aidan au lieu de toi l’éloignerait de son objectif, non ? Après, s’il a vraiment eu un moyen d’intervenir, ça aurait pu détourner sur lui l’agressivité de cet homme… Et dans ce cas, il ne t’aurait rien dit pour te protéger, éviter que tu t’inquiètes… ? Honnêtement, je ne sais pas, Elise. Je ne le connais pas assez pour savoir ce qui a pu se passer.

Ton impuissance t’agace, tu aurais aimé en faire davantage pour elle, plutôt que d’avancer des hypothèses sans aucune certitude.

Bon, d’accord, le polynectar c’était une idée qui laissait à désirer, pas une mauvaise idée en soit mais une idée qui laissait à désirer pour des raisons sommes toutes logiques. La personne qui prendrait du polynectar aurait beau être quelqu’un qu’Elise affectionnait en temps normal, une fois avec l’apparence de Greyback, ça se passerait tout de suite moins bien. Elle risquait de mal réagir et pas sûr que la personne en face apprécierait beaucoup qu’Elise l’agresse physiquement. Donc oui, mieux valait il abandonner cette idée. En revanche, est ce qu’elle avait envie d’aller voir un psychomage, absolument pas. Elle n’avait rien contre cette profession, ils avaient une grandeur d’âme qu’elle ne contestait pas, il fallait au moins tout ça pour écouter les gens raconter leurs problèmes alors qu’ils ne se connaissaient ni d’Eve, ni d’Adam. Non très peu pour elle cette histoire, elle n’avait pas envie de raconter sa vie. Si elle en parlait à très peu de gens autour d’elle, c’est bien qu’elle ne voulait pas que ça se sache, n’assumant pas le moins du monde de ne pas avoir de contrôle sur la situation. En plus, à l’heure actuelle, les problèmes ou ex problèmes que pouvaient avoir une demoiselle avec les loups-garous, ça devait leur passer au-dessus, ils avaient mieux à faire, le Blood Circle leur envoyait pleins de petits sorciers tout emballés dans du papier cadeau, enfin imagé bien entendu, aucun Blood Circle ne s’enquiquinerait à emballer un sorcier dans du papier cadeau… trop fatiguant pour eux. Non, ils avaient sûrement mieux à faire, elle allait très bien elle, à la rigueur juste un peu stressée mais on ne va pas embêter les gens parce qu’on est stressé. Erian, c’était le genre d’ami qui ne lâchait rien, ça peut être génial dans une compétition inter maison, pour survivre, tout ça tout ça mais lorsqu’il s’agissait de contredire Elise, tout de suite, elle trouvait ça moins sympathique et s’efforçait, tant bien que mal, de ne pas le regarder avec une envie de l’étriper. Oui, bah ça va, ils avaient d’autres personnes en consultations, la faute à qui s’il y avait des lourds qui pensaient que leurs problèmes de merdes valaient la séance ? Ah mais qu’ils soient venus à Poudlard ça ne changeait rien au fait qu’Elise n’avait pas spécialement envie d’aller les voir. Quant à l’infirmier, si on parlait du même infirmier, c’était le gars de sa meilleure amie, Elise serait bien stupide d’aller dire au gars de sa meilleure amie des choses qu’elle ne disait pas à la meilleure amie. C’était un coup à ce que ça fuite par mégarde et que ça créée des petites tensions. Oui, oui Eirian ne demandait pas de décider maintenant, ah mais pourtant c’était tout décidé. Garder cette idée dans un coin de son esprit… ouai non ça prenait de la place pour des informations plus utiles. Elle allait l’oublier aussi vite qu’il l’avait eu cette idée, même si elle hochait la tête pour ne pas le vexer.

Autant sur l’idée du psychomage, on repassera, c’était une idée qu’Elise n’aimait pas du tout, autant l’idée numéro deux, en vrai, ça n’était pas une mauvaise idée. D’accord, Elise devait même reconnaître que c’était une excellente idée, un épouvantard, mais pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt. La dernière fois qu’elle avait eu affaire à un épouvantard, il n’avait pas pris l’apparence d’Amaury qui avait longtemps été son épouvantard attitré, pourtant elle avait toujours autant peur de la mort de son frère ou d’être séparé de lui mais l’épouvantard s’était emparé de sa peur la plus récente, le feu, merci le Blood Circle pour la peur du feu d’ailleurs mais à l’époque elle n’avait pas Greyback comme problème. Maintenant qu’il était là, il était probable que ça soit lui. Il faudrait qu’elle tente. Elle regarda Eirian comme s’il disait n’importe quoi « Que ça soit difficile, c’est sûr mais c’est pas grave. C’est une très bonne idée au contraire. Je vais me mettre en quête d’un épouvantard, merci Erian. » Oui, ça n’était probablement pas ce qu’il avait espéré mais ce qui se gérait avec de la magie, Elise n’en avait pas tellement peur, elle pouvait s’en débarrasser aisément, alors qu’une araignée, impossible de s’en défaire.

Pour les soutiens, Elise n’en était pas dépourvue, elle restait cependant persuadée que moins d’information elle donnait, plus ses proches étaient en sûreté. Eirian faisant parti de cette catégorie, elle n’allait certainement pas tout lui déballer. Comment pourrait-elle se regarder dans un miroir si elle apprenait que son ami était mort pour avoir fouiné un peu trop proche du monde obscur des loups-garous. Pour autant, recevoir de l’aide sans donner d’information, ça n’était pas possible, à moins bien sûr qu’Eirian soit en capacité de lire dans les souvenirs d’Elise, ce qui ne serait clairement pas une bonne chose, surtout pour garder son jardin secret. Elle s’occupa donc de décrire de façon succincte le loup-garou, pas assez précis pour que le sorcier puisse partir en quête de cette personne – enfin elle l’espérait sincèrement – mais assez pour qu’il puisse le reconnaître s’ils se croisaient. Selon Eirian, il avait assez de détails pour pouvoir le reconnaître, il ne garantissait aucun résultat durant son stage. Elle n’en attendait pas plus, juste qu’il jette un œil s’il trouvait ou non des informations. Elle était sceptique sur le fait que le loup-garou en question ait un casier où que des signalements le concernant aient pu être fait. Oh elle ne se pensait pas seule victime, il devait avoir cassé les pieds de biens des gens avant elle et il casserait les pieds de bien des gens après.  Tout résidait dans le fait suivant selon Elise : si les gens parlaient, si elle parlait, ils seraient supprimés, pourquoi s’embêter avec des rumeurs si on peut éliminer la menace et vivre sa petite vie tranquille. Peut-être qu’elle se trompait et qu’Eirian trouverait des choses, elle ne pouvait que lui faire confiance et espérer. Elle ne manqua cependant pas de mentionner le fait que Greyback était préparé et qu’il valait mieux ne pas le sous-estimer.

Comment, dans ce cas de figure, pouvait il espérer convaincre que les loups-garous n’étaient pas tout des fous furieux. Mieux valait-il enterrer ce sujet une bonne fois pour toutes, elle n’y croyait pas et il serait impossible de la convaincre. A la place, toujours sur le sujet loup-garou, elle évoqua les coïncidences troublantes, elle en avait parlé à son petit-ami, pas franchement de gaieté de cœur, uniquement parce qu’il s’était retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment et que l’état d’Elise était assez troublant pour qu’elle ne puisse s’en sortir en balivernes. Peu de temps après cette discussion, Greyback qui la faisait suer durant des mois, voire même des années, avait cessé tout contact. Si l’idée était fort agréable, il pouvait revenir à tout instant et les coïncidences ça n’existait que trop rarement pour que la Serdaigle soit convaincue. Eirian semblait trouver la coïncidence un peu grosse aussi, par chance, il réfléchissait à toute allure, ça se voyait à sa mine. Il finit par donner son avis sur la question. Elise passa une main dans ses cheveux, un brin soucieuse. C’est ce qu’elle avait dit, que le type voulait des informations sur Adèle, informations qu’elle donnait, mais uniquement quand la souffrance physique était trop forte pour qu’elle parvienne à résister. S’attaquer à Aidan l’éloignait de son objectif. Sur le principe, c’était vrai, sauf dans le cas logique où Aidan avait à cœur de répondre aux questions sans rechigner, pour protéger Elise, partant du principe qu’il valait mieux donner les informations lui afin de ne pas mettre en danger sa copine, c’était tout à fait possible. Comme il était possible qu’il n’ait rien dit pour la protéger et qu’elle ne s’inquiète. Elise se releva, refermant les livres d’un coup de baguettes « Je crois que le mieux ce serait d’aller le confronter directement. Merci pour ton aide Eirian, désolée ne pas tout te dire mais je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose. » Elle eut un sourire moqueur « Et si un jour je vais voir un psychomage, tu seras le premier informer mais je serais toi, j’y compterais pas trop. Tiens moi au courant si tu trouves quelque chose et je te préviendrais si j’ai du nouveau. »