Tout s'éclairera puisque tu es là [Aidan]

Date d'inscription : 13/01/2019

Tout s'éclairera puisque tu es là

Pupuce

Le monde ne tournait plus rond du tout d’après Elise. Tout se passait mal en ce moment, elle en avait l’impression en tout cas. En fait c’est comme si lorsqu’ils mettaient un pied en dehors de l’école, le monde se déchainait contre les étudiants. Du coup, ça ne lui donnait pas envie de sortir en dehors de l’enceinte de Poudlard, un peu comme si ce bâtiment était le seul lieu qui ne pouvait subir d’attaques. C’était totalement contre nature, ce n’était qu’un amas de pierre entreposées ensemble pour former un château, avec un peu de magie c’est vrai mais cela ne protégeait pas plus Elise ici, que chez elle. Elle ne parvenait pas bien à comprendre ce qui se passait, une partie des moldus semblaient véritablement déterminés à les tuer. Chose complètement débile quand elle y réfléchissait sérieusement puisque les moldus et les sorciers étaient capables de vivre ensemble, elle en était la preuve vivante. Sans parler du fait que certains sorciers étaient des enfoirés de premières pour leurs homologues sorciers, de la même façon que certains moldus se retournaient sans pression contre les leurs. Enfin ça c’était depuis la nuit des temps ainsi, l’être humain adorant visiblement se compliquer la vie. Donc les moldus voulaient leurs morts, les sorciers voulaient les moldus morts enfin en tout cas, c’est la conclusion à laquelle en était arrivée Elise en constatant l’alliance entre les mangemorts et l’ordre du phénix et cette alliance ne la rassurait pas le moins du monde. Les valeurs que véhiculaient les mangemorts ne lui disaient rien qui vaille. Aussi des missions entre Mange Phénix – oui c’était le nouveau du groupe selon elle- ça n’était pas une bonne chose et elle préférait attendre que les élites de la nation se mettent d’accord pour dire que c’était une alliance complètement débile ou plutôt, que s’ils étaient capables de s’entendre alors que ça faisait des années qu’ils se mettaient sur la tronche, ils étaient capable de faire de même avec les moldus… mais bon il semblerait que certaines personnes aient un peu de mal.

Quoi qu’il en soit, si elle était plutôt sceptique sur leurs manières de faire, sa façon de penser n’était pas la seule pensée existante et elle en avait bien conscience. Et si elle avait toujours été une stressée de service pour ses proches – en particulier Amaury – ce dernier n’allant pas aux missions de l’ordre ~~parce que j’ai pas envie qu’il se fasse charcuter~~ tout allait bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce qu’elle éprouve des sentiments pour Aidan et alors lui par contre, il n’était pas dans la même optique que sa copine. Il allait au-devant de graves ennuis et elle comprenait un peu mieux ce stress qui gagnait Sélénya lorsque son père était toujours en mission. Si Elise était habituellement une poissarde et que c’était pour elle qu’il fallait s’inquiéter. Ces derniers temps, elle avait l’impression que celui à qui il arrivait des choses pas chouettes, c’était Aidan.

Elle n’aurait su dire exactement pourquoi, elle le trouvait différent alors bien sûr il n’était pas irascible, il était toujours la même personne et les sentiments qu’Elise éprouvaient pour lui étaient toujours présent, ce n’était pas ça mais il y avait tout de même quelque chose de différent chez lui. Il semblait même quelquefois avoir des espèces de raideurs comme s’il forçait trop sur ses muscles. Alors bien sûr ça ne voulait pas dire grand-chose, Elise était la fille la moins sportive au monde et il lui arrivait très souvent d’avoir mal au dos, mal quelque part, d’en avoir marre de tout – oui ça c’était souvent – mais justement elle se plaignait, tout le monde était au courant lorsque les escaliers lui avaient un peu trop fait la misère en la faisant se trimballer partout. Aidan ne disait rien et elle ne voyait pas l’intérêt de ne rien dire, peu importe la situation elle pouvait peut être lui filer un coup de main, ne serait ce qu’en préparant une potion… oui bon elle n’était pas experte en potion, elle irait voir Hestia pour lui dire qu’elle avait besoin d’aide et la Serpentarde serait ENCHANTE de l’aider, bon d’après Elise, il y avait plus de chance qu’Hestia la dégage de la salle de potion en prétextant qu’elle se débrouillait mieux seule, ce qui était… probablement juste parce qu’Elise avait tendance lorsqu’elle était avec une amie à être distraite facilement et ce n’était probablement pas le but recherché. Bref tout cela pour dire qu’Aidan n’avait aucune raison de ne rien dire. Sauf dans un cas.

C’est ce cas là qui perturbait Elise, elle n’était pas du genre à fliquer les gens, son copain encore moins sinon c’était le risque qu’il lui dise merde et qu’il préfère se tirer en songeant que sa copine était folle. D’ailleurs, elle ne voulait pas en arriver là mais elle se demandait de plus en plus si ça n’avait pas un rapport avec un certain loup garou. Pourtant, elle était bien incapable de dire s’il était moins en forme – d’après elle – depuis qu’elle avait parlé de Greyback à demi mot ou si c’était bien plus récent, peut être parce qu’elle ne scrutait pas assez Aidan. Dans tous les cas, maintenant qu’elle s’était mise cette idée un peu saugrenue, pourquoi Aidan irait faire cela alors qu’elle lui avait dit que c’était dangereux et qu’elle n’avait plus de problème avec Greyback depuis des mois, en tête. Elle n’arrivait pas à passer à autre chose, il fallait qu’elle lui pose la question. Aussi avait elle décidé d’en profiter lorsqu’il reviendrait la voir après cette mission sauvetage. Alors bien sûr, elle ne lui avait pas sauté dessus le soir où il était rentré – ou le matin aucune idée – elle avait vécu plusieurs expériences similaires avec l’Ordre du Phénix alors dans ces moments là seul l’envie de dormir envahissait les gens. Elle lui avait même laissé une journée complète pour souffler mais au bout d’une journée, il était grand temps de poser des questions. Aussi, l’attendit elle dans la salle commune des Serdaigles à la fin de ses cours alors oui, le risque était qu’il doive faire un entraînement de Quidditch, là Elise devait admettre qu’elle était une bien piètre copine, elle retenait plus les soirs où Sélénya avait Quidditch qu’Aidan. Lorsqu’il rentra dans la salle commune, elle était totalement avachie sur un canapé, elle se releva pas de suite, au cas où mais le questionna avant qu’il monte dans son dortoir, se doutant qu’il reconnaîtrait sa voix et qu’il serait vite assuré que c’était bien à lui qu’elle parlait. « Coucou ! Tu as du temps libre pour moi ou tu as un entraînement de Quidditch ou tu as prévu des choses avec tes amis ? »

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— Elise & Aidan

Cela faisait bien longtemps que tes idées de monde idéal s’étaient ternies. Plus le temps passait et plus cette guerre ne semblait pas vouloir avoir de fin ou laisser un espoir de paix germer. C’était une escalade de violences, d’enlèvements, de séquestrations, quand ce n’était pas des fusillades et des morts pour couvrir le sol. Triste époque que la vôtre. Quand tu avais rejoint l’Ordre du Phénix à ton arrivée au Royaume-Uni tu pensais comme ta mère que ce serait pour lutter contre le mouvement des Mangemorts. Tu ne pensais pas avoir à affronter une nouvelle menace, tu ne pensais même pas faire équipe avec les acolytes de la fille du Seigneur des Ténèbres. Toi, si optimiste, si utopiste, tu avais du mal à adhérer à toutes les décisions prises par le monde sorcier. C’était la guerre te disait-on, que c’était comme ça qu’on survivrait. Toi tu n’avais pas envie de survivre, tu voulais vivre. Alors tu refusais de te porter volontaire à ces opérations d’attaques gratuites. Détruire, écraser, massacrer, n’était-ce pas ce dont ils vous accusaient déjà ? Non, il ne fallait pas leur donner raison, guerre ou pas, tu en restais persuadé même si l’espoir de les voir changer d’avis était si mince.

Ta lumière dans ce chaos, c’était Elise. Et pour elle, tu aurais fait n’importe quoi. Et n’importe quoi, c’était exactement ce que tu faisais depuis quelques mois… Comme si la guerre ne suffisait pas, tu avais été te fourrer dans les emmerdes jusqu’au cou. Et ce n’était même pas comme si on ne t’avait pas prévenu… Tu n’avais pas pu t’empêcher. Lorsque tu avais su, tu avais laissé tes émotions prendre le dessus. Tu n’avais pas le syndrome du sauveur, tu ne pouvais juste plus imaginer vivre avec l’idée que ta copine subissait un harcèlement traumatisant. Tu ne pouvais pas être heureux si elle agonisait quelque part des mains d’un type sans scrupules. Tu l’aimais beaucoup trop pour oublier ce qu’elle t’avait avoué ce soir-là. Et qu’importe s’il te fallait souffrir pour ça tant qu’elle échappait à ces angoisses. A ce sujet, tu n’étais pas épargné. Par amour pour elle, tu avais renoncé à tellement de choses. A tes convictions, à tes principes, à ta tranquillité… Tu t’étais enfoncé plus profondément encore dans les mensonges, devant accepter ta seconde nature ou plutôt lui laisser la place quand la lune te poussait à la transformation. Certains soirs tu regardais sinistrement les fioles qu’Anton te faisait encore parvenir, s’accumuler dans cette boîte que tu conservais dans un coin de ton armoire. D’autres soirs, tu retrouvais Dimka pour vider ton sac. C’était désormais le seul à qui tu ne mentais pas et cette transparence te soulageait. Il ne pouvait pas faire grand-chose pour toi, mais tu avais juste besoin de savoir qu’il était là et qu’il t’écoutait.

Elle t’avait prévenu, et les signes avant que tu ne conclues ce pacte lui donnaient tous raison. Entrer en contact avec Kesabel Greyback c’était faire une croix sur ta petite vie soi-disant normale. Mais qu’importe, hein ? Ça en valait la peine non ? Si tu la voyais sourire au détour d’un couloir, si elle te regardait avec cet air serein, alors tu pouvais bien sacrifier quelques soirées ? Si elle n’avait plus à s’inquiéter pour ses proches ou de ces entrevues, alors tu pouvais bien prendre quelques coups pour elle. Quelques coups… Clairement tu n’avais pas été habitué à ça et tu ramassais pas mal. Tu souffrais parfois en silence, n’osant trop dévoiler ce qui t’était arrivé. Oui Elise était en médicomagie et elle aurait pu t’aider, mais s’il y avait bien une personne à qui tu ne voulais rien dire, c’était bien elle. Ha tu savais très bien que si elle apprenait ce que tu avais fait, elle n’allait pas bien le prendre. Et si en plus elle creusait plus loin la nature de ton arrangement avec Greyback, tu étais au plus mal. Tu ne contrôlais déjà pas grand-chose dans cette histoire, la situation ne pouvait pas t’échapper complètement. Alors tu ne disais rien, arrangeant ce que tu pouvais à ta manière et lorsque ça allait mieux tu savais que c’était pour subir bientôt de nouveau.

Pourtant ce n’était pas à cause de la meute et de son chef que tu avais enduré de nouvelles souffrances la veille. C’était de ton plein gré que tu avais rejoint la nouvelle opération de sauvetage décidée par le conseil. Sauver des innocents, voilà bien une chose pour laquelle tu avais envie de te battre aux côté de l’Ordre du Phénix. Tu n’étais pas un guerrier, mais tu savais que tes facultés lupines pouvaient être utiles. Tu savais pertinemment que ce ne serait pas simple et tu avais récolté de nouvelles blessures et plaies en portant secours aux sorciers retenus prisonniers. Cette fois au moins, tu n’avais pas eu à te rafistoler avec les moyens du bord et tu avais pu bénéficié de soins à Sainte-Mangouste, te permettant au passage d’éliminer des blessures et marques plus anciennes. Sur place ta mère t’avait rejoint, t’assénant son sermon à coup de « je te l’avais bien dit ». Oh si seulement elle savait dans quoi d’autre tu t’étais engagé… Par amour pour une fille en plus… Elle te tuerait littéralement elle-même. Toutes ses recommandations, tous ses conseils que tu balayais parce que finalement on ne contrôlait pas son coeur comme on contrôle un balai. Viendrait-elle te dire aussi « Je te l’avais bien dit » si un jour tout ça t’éclatait à la figure ?

Et puis tu étais retourné au château si calme, loin de toute cette folie meurtrière. Tu avais repris ta vie en attendant la prochaine missive, la prochaine pleine lune, le prochain truc qui t’arracherait à tes études, à ta routine. Les cours avaient repris comme si de rien n’était, parce qu’on ne pouvait pas se permettre d’annuler à chaque fois que le conseil d’administration invitait les sorciers à lutter contre le Blood Circle. Tu avais essayé de rester concentré, mais les choses dont tu avais été témoin la veille te revenait en mémoire et te noircissait les idées. Pouvait-on encore avoir envie de devenir avocat quand derrière les grilles du château, le monde volait en éclat ? C’est en retournant dans ta salle commune que tu retrouvas le sourire. Elle était exactement ce qu’il te fallait en cet instant. Tu n’avais plus qu’une envie la serrer dans tes bras, l’avoir tout contre toi et l’embrasser.

- Hey ! J’ai tout le temps que tu veux et je peux t’assurer qu’après hier, on ne m’aurait vu à aucun entraînement de Quidditch.

Ok tu aimais le sport, mais tu n’étais pas invincible. Tu avais besoin de souffler et de te poser, si tu ne voulais pas craquer. Quant à voir des amis, c’est vrai que c’était une de ces excuses que tu sortais le plus facilement. Tout ça pour aller voir tout sauf des amis en plus…

- Je n’ai rien de prévu ce soir, ajoutas-tu avant de la rejoindre sur le canapé où elle s’était installée.

Tu lui volas un baiser, avant de glisser ton bras derrière ses épaules et de l’attirer contre toi. Tu le pensais, c’était elle ta lumière, elle ton réconfort quand tout était trop sombre.

- Tout va bien ? Lui demandas-tu alors.

MAY

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Pupuce

Pour ce qui était d’avoir tout le temps qu’elle voulait en sa compagnie, Elise était satisfaite, plus que satisfaite même et lui adressa un sourire. Sourire qui se figea un peu lorsqu’il parla de la veille. Elle comprenait aisément ce qu’il ne disait pas à haute et intelligible voix. Elle avait subi par trois fois le Blood Circle, quatre même si elle comptait la fois où elle avait bu un verre avec Aidan et que ça avait dégénéré. Sauf que jamais au grand jamais elle ne s’était mise en danger volontairement pour protéger des gens. Etait ce de la lâcheté de sa part que de se dire qu’elle n’avait pas le moindre intérêt sur un champ de bataille, il y avait plus de chance, si elle était venue hier que ça soit elle qu’il faille secourir en plus des prisonniers. Elle préférait se dire qu’elle serait bien plus utile en vie que morte et en retrait des combats – pour le moment – afin de sauver des vies grâce à la médecine. Si c’était son opinion, cela ne semblait pas être celle d’Aidan qui avait décidé d’y aller et qui, d’après ce qu’il disait n’avait pas vécu une soirée des plus tranquilles. En tout cas, assez mouvementé pour qu’il dise, même après coup, qu’il n’aurait pas été au Quidditch. « ça devait être une sacré journée si cela t’aurait empêché de monter sur ton balai. »

Si elle s’attendait presque à ce qu’il lui dise avoir des choses de prévue avec des amis, ce ne fut pas le cas puisqu’il la rejoignit pour s’installer sur le canapé. Si elle se redressa pour lui laisser une place, elle s’arrêta dans son mouvement puisque les lèvres d’Aidan vinrent se poser sur les siennes rapidement, ce qui la fit sourire avant de répondre à la phrase qu’il venait de prononcer « Maintenant, tu as quelque chose de prévue. Rester avec moi. » Si Elise lui laissa le temps de s’installer comme il le souhaitait, elle termina contre lui et posa sa tête contre l’épaule de son petit ami, restant silencieuse quelques instants, réfléchissant sur comment aborder les choses avec lui au juste.

Son silence sembla troubler Aidan puisqu’il lui posa une question. Elle l’observa quelques instants avant de pousser un long soupir. Le soupir n’était pas celui d’une personne blasée, plutôt une personne qui ne savait pas exactement comment se lancer. Le mieux, c’était encore de commencer par la veille. « J’aimerais te dire que je suis soulagée que tu ailles bien suite à hier mais je n’en sais rien. » Elle lui adressa un timide sourire « Enfin, je constate que tu te tiens debout et que tu n’as pas l’air de boiter mais ce qui t’es arrivé là-bas, je n’en ai pas la moindre idée. » Fallait il lui poser les questions ou comprendrait il par les phrases d’Elise qu’elle avait envie de savoir.
Leurs routes ne faisaient pas que se croiser au détour d’un chemin. Elles étaient étroitement mêlées et elle ne voulait pas qu’il se coupe d’elle. Il voulait qu’elle se confie mais lui de son côté semblait penser qu’il pouvait s’abstenir de la mettre au courant. « Tu sais que je fais partie de l’Ordre du Phénix Aidan, qu’il y a des rapports, des comptes rendus, voire même que tu n’es pas le seul étudiant à t’être rendu là-bas et qu’il y a donc de fortes chances que je sache ce qui s’est passé pour toi, même si tu as à cœur de me protéger ? » Parce qu’il était question de ça n’est ce pas, ne pas lui dire les choses pour la protéger. A quoi bon, il savait très bien que l’imagination d’Elise était fertile et qu’il y avait fort à parier que cette dernière soit pire que la réalité. Fallait-il qu’elle aille voir Eirian pour savoir ce qui s’était passé là-bas ou demander à Sélénya, probablement qu’elle en avait parlé avec Greengrass qui, lui, n’était pas un cachotier ~~oh que si~~ ou Aidan allait il comprendre qu’elle ne lâcherait pas.

Puisqu’ils étaient lancés sur une conversation qui n’allait certainement pas plaire à Aidan, ce qui était compréhensible, Elise décida d’embrayer sur le second sujet, celui qui fâchait. Elle se redressa, néanmoins, elle ne se décolla pas pour autant de lui, elle était avec lui et voulait rester avec lui. « Il y autre chose que je voudrais aborder avec toi. Il est possible que tu me prennes pour une fille un peu parano et je m’en excuse. » Un sourire se dessina sur les lèvres d’Elise, un sourire penaud avant qu’elle ne reprenne « En janvier, je t’ai parlé de mes problèmes avec un loup-garou. » Au cas où il n’était au courant de rien et qu’elle inventait « Il ne s’est rien passé avec lui, ne t’en fais pas. » C’était d’ailleurs ça qui la perturbait, un peu étrange d’ailleurs qu’elle soit perturbée de ne plus voir Greyback, ça aurait dû la remplir de joie mais ça n’était pas ça. Elle avait un terrible pressentiment, comment quelqu’un qui l’avait fait suer et trembler pendant un an avait pu disparaître du jour au lendemain sans qu’il n’y ait aucune explication. Elle embraya donc « Depuis quelques temps, il n’y a plus de loup garou dans ma vie. Il a totalement disparu du jour au lendemain. C’est une chose que je n’explique pas. » Se pourrait il qu’il soit mort sous les balles moldues ? Elise n’y croyait pas une seule seconde mais il est vrai que ça pouvait arriver, nul n’était à l’abri par les temps qui couraient sauf que voilà, Elise avait la sensation que ce loup miteux était encore vivant, bien trop fourbe pour se faire avoir. Non elle avait beau n’être sûre de rien, elle pressentait que ce n’était pas ça « Mais tout cela tu le sais n’est ce pas ? » Voilà comment elle comptait savoir les choses, avec une question ambigue, soit il comprenait cela dans le sens tu le sais parce que tu as quelque chose à voire là dedans, chose qui prouverait son implication dans une histoire avec Greyback, soit il comprenait ça dans le sens parce que tu me surveilles, dans le sens veille à ce qu’il ne m’arrive rien, et auquel cas Elise pourrait presque en déduire qu’il ne savait rien ou qu’il faudrait qu’elle fouine un peu plus. Le mieux pour savoir, c’était encore d’attendre sa réponse.

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— Elise & Aidan

Une sacrée journée ? Est-ce que voir une armée de molosses débouler pour vous arracher un bout faisait rêver ? Est-ce que se retrouver la peau déchirée et le muscle touché par un stupide piège à loup c’était tranquille ? Et ne parlons pas des moldus et de leur envie de vous en faire baver… Oui on pouvait qualifier ça d’une sacrée journée. Et en même temps, jamais tu n’avais pensé qu’il vous suffirait de sonner à la porte et de demander gentiment qu’on libère les prisonniers. Tu savais que tu y allais pour en baver et cela t’avait un peu agacé que des sorciers plus âgés te regardent de haut quant à ton envie de porter secours à des innocents. Tu avais fait ta part, tu t’en étais parfois même mieux sorti que certains. Oui ça n’avait pas été simple, mais parce que ça ne l’était pas il fallait rester planqué et attendre ? Non tu pouvais aider, tu le faisais. Oui tu savais aussi que ça ne plaisait pas à Elise et tu ne faisais pas ça pour la contrarier. Ça t’aurait rendu malade qu’elle aussi se lance dans ce genre d’opérations. Elle ne manquait pas de courage et savait relever ses manches pour se sortir de sales situations, mais ce n’était pas une guerrière. Tu n’avais peut-être pas plus l’allure d’un combattant cela dit. Bon ok, ça n’avait pas dû être un moment agréable pour elle aussi…

Tu la rejoignis, plus léger à l’idée de passer un moment avec celle que tu aimais. Tu souris en l’entendant et tu la laissas s’installer contre toi. A choisir, tu préférais cent fois plus être avec elle qu’à un entraînement de Quidditch. Le calme retomba et tu te demandas soudain si elle allait bien. Avait-elle besoin de te parler de quelque chose ? Son soupir ne te rassuras pas vraiment. Pour toi ça voulait dire qu’effectivement, elle avait quelque chose à te dire et qu’il se pouvait que la conversation ne soit pas forcément agréable à entendre. Tu la laissas finalement commencer sans l’interrompre, cherchant où elle voulait en venir. Pourquoi voulait-elle revenir sur la mission du conseil ? Pourquoi n’était-elle pas complètement rassurée de te voir revenir en entier ? Tu fronças les sourcils et l’observas un moment. Elle voulait que tu lui racontes ce qui s’était passé là-bas ? Ça ne t’était pas venu à l’esprit. Il n’y avait rien de joyeux dans cette histoire. La guerre c’était sinistre. Pour le coup tu ne lui avais pas volontairement caché ce que tu avais eu à affronter à l’institut. Peut-être étais-tu tellement habitué à lui cacher de choses que tu ne pensais même plus à lui parler du rôle que tu jouais pour l’Ordre. Lorsqu’elle commença à parler des rapports ou d’aller interroger d’autres personnes, tu sortis de ton silence. Oh non, il ne valait mieux pas qu’elle se mette à fouiller là-dedans. Il ne valait mieux pas qu’elle se mette à fouiller tout court d’ailleurs.

- Ok, ok, pas besoin d’aller interroger la moitié de l’école pour savoir ce que j’ai fait hier. Je ne pensais pas que ça te tenait à coeur à ce point, désolé. Alors si ça peut te rassurer déjà j’étais très bien entouré, j’étais avec des Aurors, notre directeur, ton prof et Eirian.

C’est vrai que niveau équipe tu étais bien tombé et tu avais franchement pu compter sur Eirian pour te dépatouiller de ce maudit piège. Chacun dans ce groupe s’était assuré de ne laisser personne en retrait et tout le monde était rentré sauf.

- Nous avons dû gérer des chiens de garde. Je n’ai pas eu de chance ~~dés à la con~~ et je me suis retrouvé coincé dans un piège au sol, mais ne t’en fais pas à Sainte-Mangouste ils font du bon travail et je n’ai plus rien. Bien sûr, des membres du Blood Circle sont venus défendre les lieux, mais nous avons quand même réussi à passer. Dans les chambres, il y avait des drôles de bonnes femmes en robes noires, mais elles n’étaient pas bien dangereuses… On a fait sortir plusieurs prisonniers et c’est à peu près tout en fait.

Qu’elle n’aille pas s’imaginer que tu avais été torturé pendant des heures ou que tu t’étais retrouvé battu par des moldus. C’est vrai que d’autres avaient subi pire que toi et que deux heures à Sainte-Mangouste n’avaient sans doute pas suffi à les remettre sur pied, mais toi tu allais bien.

- Tu sais, j’ai entendu des récits de gens enfermés là-bas, ceux qui avaient encore de la force pour raconter et ils ont vécu bien pire durant tout ce temps que moi durant cette soirée, commenças-tu, ça te dérange que je participe à ce genre d’opérations ? Finis-tu par lui demander après quelques hésitations.

Vous n’aviez jamais vraiment discuté de votre engagement pour l’Ordre du Phénix, ni de ce que ça impliquait pour vous. Évidemment tu ne ne lui avais pas demandé son avis pour la veille. Tu t’étais porté volontaire sans te poser de questions sur ce qu’elle en pensait. Alors plutôt que de supposer comment elle vivait tes décisions, tu préféras lui poser la question.

Elise bougea légèrement et tu replaças affectueusement une de ses mèches derrière son oreille. Visiblement c’était le soir des sujets sérieux et quand elle aborda cette histoire de paranoïa, tu restas vigilant. Oui parce qu’elle avait cette tendance à craindre que tu la prennes pour une folle, que tu ne la croies pas etc etc. alors que ce n’était jamais le cas. Alors parano ? D’accord elle avait aussi tendance à imaginer le pire, et peut-être que ça ne t’aurait pas dérangé si toi de ton côté tu ne lui cachais pas une grosse partie de ta vie. Tu l’encourageas du regard, autant être fixé et savoir ce dont elle voulait tant te parler. Tu tâchas de ne rien laisser paraître lorsqu’elle te reparla de son loup-garou. Tu te dis qu’au pire cela pouvait passer pour de l’inquiétude à l’idée qu’elle ait pu subir à nouveau. D’ailleurs était-elle toujours harcelée ? Il t’avait donné sa parole, mais tu ne pouvais pas t’en assurer à cent pour cent et demander à Elise si elle était toujours le souffre-douleur de Greyback risquait de la faire se poser des questions. Enfin visiblement pas besoin de toi pour ça, des questions elle en avait quand même. La paranoïa d’Elise s’avérait hélas être pour toi une sacrée bonne intuition. Ce n’était donc absolument pas le moment de la laisser trouver une brèche. Si elle apprenait que tu y étais pour quelque chose dans la fin de son harcèlement avec Greyback, elle allait découvrir ce que tu avais fait pour ça et remonter jusqu’à ton secret. Et tu n’osais imaginer la suite. Il fallait que tu gardes ton sang-froid et que tu fasses taire ses doutes. Tu fronças les sourcils faisant mine de ne pas comprendre où elle voulait en venir.

- Je ne suis pas sûre de te suivre, Elise, je suis content qu’il ne se passe plus rien, mais comment pourrais-je savoir que tes problèmes avec ce loup-garou sont terminés ?

Voilà faire l’idiot pour le moment et te préparer à la suite. La soirée tranquille et reposante, tu laissais tomber si tu voulais avoir une chance de poursuivre ta relation avec l’Aiglonne. Si tu te plantais, tu n’aurais plus jamais d’autres moments avec elle. Plusieurs émotions te traversaient à ce moment. Tu étais soulagé de savoir que tout ce que tu avais sacrifié pour elle, n’était pas pour rien et en même temps tu craignais qu’elle ne l’apprenne. D’accord sacrée coïncidence que tout s’arrête après qu’elle t’en ait parlé, mais tu avais bien passé des mois sans savoir qu’elle subissait les coups d’un loup-garou, tu pouvais tout aussi bien ignorer que tout cela avait cessé non ?

MAY

Date d'inscription : 13/01/2019

Tout s'éclairera puisque tu es là

Pupuce

Peut être qu’Elise était un tout peu flippante – et flipette – puisque le fait de dire que si Aidan se la jouait cachotier, elle allait se débrouiller pour récupérer les informations ailleurs, cela sembla fonctionner. Elle se retint de sourire, ne voulant pas paraître prétentieuse mais elle était bien contente d’avoir eu gain de cause aussi facilement. Sourire fictif qui disparut lorsqu’Aidan osa dire qu’il ne savait pas que ça lui tenait à cœur… Etant donné qu’ils étaient ensemble, qu’elle tenait à lui, si Elise s’intéressait à ce qui pouvait lui arriver. C’était même la base de toute relation, qu’elle soit amoureuse ou non de vouloir savoir ce qui s’était passé. Néanmoins, elle n’intervint pas, le tacler serait contre productif, sans parler du fait que ça ne serait pas forcément sympathique. A la place, elle écouta ce qu’il avait à dire. Si elle s’attendait à ça. Aidan savait visiblement s’entourer des bonnes personnes. C’était même un soulagement pour Elise de savoir qu’il avait été avec des gens si compétents, ça plus le fait qu’il était en face d’elle, elle supposait que tout s’était passé relativement bien. Oui le mot relatif avait son importance, ça ne se passait jamais à merveille dans ce genre de missions et même quand tout semblait aller très bien, il y avait toujours un problème.
Des chiens ? Voilà, c’était exactement ce qu’Elise sous entendait lorsqu’elle parlait de problème. Mais qui possède des chiens et qui utilise ces sales bestioles pour aller d’attaquer d’autres personnes. Non mais heureusement qu’elle n’avait pas mis les pieds là-bas, elle aurait hurlé au moindre machin avec une gueule et des crocs qui se serait approché un peu trop près d’elle. Et si Elise pensait que les chiens c’était déjà le problème majeur de l’aventure, qu’Aidan l’avait dit direct parce qu’il n’avait aucune tension à faire monter, il ne racontait pas une histoire, elle se trompait lourdement. Bah oui pourquoi ne pas rajouter des pièges… donc c’est officiel les moldus ~~le staff~~ avait complètement pété un boulon. Franchement, ça ne culpabilisait pas vraiment Elise sur le fait de ne pas y être allée. Elle eut un sourire sans joie lorsqu’Aidan tenta de la rassurer avec les propos sur Sainte Mangouste. Oui alors à partir du moment où il mentionnait Sainte Mangouste c’est que c’était relativement grave ce qu’il avait eu et donc non, elle n’était pas rassurée. Bien sûr elle comprenait que c’était indispensable et que si elle avait été prisonnière, elle aurait apprécié qu’on vienne la tirer de là mais ça ne l’empêchait pas de trouver ça très dangereux et d’être plus qu’inquiète pour Aidan. Il fallait juste se rassurer en se disant que s’il en parlait si facilement, c’est qu’il n’était pas tellement traumatisé.

Elle hocha la tête lorsqu’il lui fit la remarque que les personnes ayant eu le malheur de se faire attraper par les moldus, ceux pour qui Aidan ainsi que tous les autres, avait mis sa vie en danger, avaient connu pire. Pour le coup, même si c’était franchement désagréable pour eux, Elise était bien tentée de dire encore heureux. Il manquerait plus que ça, que les sauveurs se fassent démolir pour constater qu’au final les prisonniers buvaient tranquillement le thé, traités comme des princes. Après une seconde d’hésitation, Elise fit non de la tête. « La question ne se pose même pas en réalité, tu fais ce que tu veux ou plutôt ce que tu penses devoir faire et tu n’as aucun compte à me rendre et encore moins de choix à faire en fonction de moi. Tu agis très bien, oui ça m’inquiète et c’est bien normal mais non, ça ne me dérange pas. » Elle fit une pause avant de dire moqueuse « En revanche, ça me dérangerait beaucoup que tu reviennes blessé, débrouille-toi pour que ça n’arrive pas surtout sinon, je te préviens d’avance, je t’enquiquinerais beaucoup. »

En parlant de l’enquiquiner. Il y avait un autre sujet à aborder, c’était important pour la suite. Afin d’éviter qu’Elise en vienne à le soupçonner d’agir dans son dos, certes pour son bien, mais dans son dos quand même, chose qu’elle n’apprécierait pas des masses, surtout quand elle lui avait demandé expressément de ne rien faire. Le sujet Greyback fut donc lancé et Elise évita de scruter toutes ses réactions comme pour chercher des preuves, la confiance, il fallait travailler sur la confiance et pas sûr qu’il aurait adoré le fait qu’elle cherche à mettre des mots sur chacune des réactions qu’il aurait pu avoir. Lorsqu’il prit la parole, elle fronça le nez. Oui vu de l’extérieur, c’est vrai qu’on pouvait avoir du mal à suivre, elle n’avait peut être pas été assez précise. Elle évita de passer une main dans ses cheveux – surtout parce qu’il venait de les remettre en place et qu’elle se voyait mal réduire tous ses efforts à néant – se contentant d’avoir cette petite moue un peu contrariée, signe qu’elle réfléchissait sur comment formuler les choses pour que ça soit assez clair sans que ça soit accusateur. « Cela faisait un an et demi que j’avais des problèmes avec lui, régulièrement et cela malgré le fait que j’essaie par tous les moyens à ma portée de faire en sorte qu’il me lâche la grappe. Il y a eut un seul changement perceptible au cours de cette période mais rien qui ne laisse présager qu’il ait tout d’un coup la volonté de me laisser en paix. » Elle replaçait volontairement le contexte, parlant lentement pour bien montrer que ce n’était pas un sujet qu’elle lançait au pif sur la table, sans avoir étudié ce puzzle sous plusieurs angles. Puis, elle reprit, le regardant de nouveau après avoir fixé un peu le feu de cheminée « Je t’en ai parlé et tout d’un coup, plus rien. Alors ça n’a pas été le lendemain de notre discussion qu’il m’a laissé en paix, tu te doutes bien que sinon je serais venue te voir avant mais la coïncidence bien que plausible, me semble un peu compromise. Et il y a toi… qui me semble différent. Alors pas différent mentalement, dieu merci tu n’as pas changé mais tu sembles un peu plus fatigué ? » Voilà, elle s’arrêta sur ça, elle ne demandait pas d’explications, tout du moins, pas pour le moment, se contentant de le regarder et d’attendre ce qu’il avait à dire non pas pour sa défense, elle ne l’accusait pas mais au moins pour qu’il lui prouve qu’elle était à côté de la plaque et que son imagination lui jouait des tours.

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Pas besoin de te supplier ou de te menacer pour obtenir le récit de tes aventures de la veille. Si on pouvait appeler ça des aventures. Même si des gens avaient été sauvés des expériences abominables des moldus, tu n’avais pas du tout l’impression d’avoir été un héros comme dans les romans policiers sorciers que tu lisais. Tu avais certes évité des dangers, mais tu en avais subi d’autres. Tu n’avais pas plus brillé qu’un autre finalement. Tu avais juste participé à cette opération parce que tu pouvais le faire. Tu avais ressenti le besoin de venir prêter main forte, même si tu y risquais ta peau. Et forcément, tu en vins à te demander ce qu’en pensait Elise. Etait-elle d’accord avec ça ? Avec le fait que justement tu prenais des risques assez importants ? Le fait que c’était aussi ta vie et ta liberté que tu menaçais en participant à ce genre de missions ? Tu étais parfaitement conscient de tout ça et tu restais prudent. Tu aurais pu dire que tu en avais vu d’autres, mais avouer cela à Elise n’aurait pas été très malin de ta part. L’Aiglonne te répondit que ces décisions ne la dérangeaient pas. Bien sûr elle était inquiète de ce qui pourrait t’arriver, mais elle ne voulait pas influencer tes choix.

- Dans ce cas, j’essaierais à l’avenir de venir te faire le récit détaillé dès mon retour, lui assuras-tu.

Tu lâchas un petit rire en l’entendant te menacer si jamais tu revenais blessé d’une de ces opérations.

- Ha bon, tu n’as pas besoin de cobayes pour t’entraîner dans tes études ? Lui demandas-tu en essayant de garder ton sérieux. Bon d’accord très bien, très bien, je dirais donc aux moldus la prochaine fois de m’épargner pour éviter que ma copine me harcèle au retour…

Tu la regardas amusé. A vrai dire ça t’arrangeait aussi de revenir sans coup et blessure, mais les moldus eux s’en moquaient, surtout ces Blood Circle persuadés d’affronter des monstres sanguinaires. Heureusement pour elle, qu’elle ignorait aussi tout ce que tu subissais avec la meute. Enfin sauf si elle continuait à se poser trop de questions… Ha Elise et ses histoires de paranoïa. Tu avais beau être un fabulateur de première, c’était tout à fait autre chose de mentir à celle que tu aimais. Parce que ça te pesait, que toi aussi tu aurais aimé avoir une relation normale et que tu aurais aimé ne pas avoir à jouer avec sa confiance. Mais si tu lui disais tout, elle te lâcherait et toi tu n’avais pas envie de la perdre. Tu savais que tu étais égoïste et que tu ne pourrais pas éternellement réussir à lui dissimuler la vérité. Aujourd’hui déjà, elle commençait à émettre des doutes. Alors pour vivre encore un peu plus longtemps cette histoire, tu mentis. Tu jouas les ignorants, faisant mine de ne pas voir ce dont elle parlait. Pourvu que sa question en soit vraiment une, pourvu que ce ne soit pas rhétorique, que tu puisses encore endormir ses soupçons si tu le pouvais. Tu te rassuras comme tu pouvais, te disant que la conversation ne serait sans doute pas aussi calme si elle avait découvert ne serait-ce que ce que tu avais fait pour Greyback.

Vu sa mine après ta réponse, tu savais que cette conversation n’était pas terminée. Elle replaça alors le contexte. La théorie de la coïncidence n’avait visiblement pas l’air de lui convenir et pourtant c’est bien sûr celle-ci que tu allais devoir jouer. Tu n’avais pas de meilleures cartes à jouer. C’est vrai qu’après presque cinq mois, tu t’étais dit que le sujet n’ayant plus été abordé, tu étais loin de tout soupçon. Erreur, elle avait juste pris le temps de réfléchir à la situation, de l’étudier et d’en faire ses déductions. Elle avait aussi eu le temps de voir peu à peu comment cette décision t’affectait. Et bien sûr que tu ne pouvais pas continuer à faire illusion aussi facilement qu’avant. Ça t’affectait physiquement, mais aussi moralement. Peut-être que pour le reste du monde ça continuait d’être banal, mais Elise n’était plus une anonyme dans la foule. Partager cette proximité avec quelqu’un ça impliquait de se rendre compte plus vite que quelque chose clochait et c’était bien pour cette raison que ta mère t’avait toujours conseillé de ne pas t’attacher et de ne pas avoir des relations durables. Pour jouer le rôle de l’innocent, il te fallait repousser l’angoisse qui montait.

- D’accord, répondis-tu dans un sourire qui se voulait confiant, donc tu t’es dis que j’y étais pour quelque chose ?

Première chose à faire quand on était accusé de quelque chose que l’on voulait nier, c’était de ne surtout pas se montrer coupable. Réfuter les insinuations, les prendre à la légère, adopter un ton non pas moqueur, mais confiant, à l’aise… Tu étais habitué à l’art de la tromperie depuis tout petit. Les mécanismes se mettaient naturellement en place. C’était ta manière de te protéger. Plus tard, tu culpabiliserais probablement comme tu ne l’avais jamais fait auparavant. Tu culpabiliserais de continuer à empiler les mensonges dans votre relation.

- Je comprends, mais je n’y suis pour rien, affirmas-tu sans fuir son regard.

Deuxième chose. Il ne fallait surtout pas s’étaler en justifications. Quelqu’un qui n’avait rien à se reprocher n’avait pas besoin de sortir une plaidoirie digne d’un grand procès. Et d’ailleurs si tu ne savais rien, pas besoin d’inventer des causes possibles. Tu aurais pu supposer qu’il était mort, ou qu’il avait été arrêté, ou alors qu’il avait trouvé un autre « jouet » ce qui en quelques sortes était le cas, mais tu n’en fis rien.

- Quant à la fatigue, hum j’admets que je ne me ménage pas beaucoup en ce moment…

Inutile de faire semblant ou de nier ce point. Tu pouvais te défendre et nier bien des choses, mais certainement pas prendre Elise pour la dernière des idiotes. Tu la ressentais cette fatigue, tu essayais de faire avec, de conjuguer encore tes nouvelles obligations avec ce semblant de vie normale.

- Le Quidditch avec les derniers matchs, l’Ordre, merci le Blood Circle, les cours, tu as vu la prof… Je devrais peut-être ralentir sur les soirées entre amis en fait.

Sauf que ces soi-disant soirées tu ne pouvais pas les annuler, tu ne pouvais pas t’y soustraire. Alors tu sortais juste cela comme ça, histoire de montrer que cette fatigue était banale. Tu ne faisais juste pas attention à ton rythme de vie comme d’autres personnes de ton âge, c’était ta justification. Pas le choix pourtant tu allais devoir continuer à tenir le rythme jusqu’aux vacances d’été.

- Il y avait autre chose dont tu voulais me parler ?

Troisième chose, changer de sujet si c’était possible. Il fallait le faire de manière subtile et le mieux c’était encore de la laisser choisir. Il y avait juste à prier déjà pour qu'elle en change et ensuite pour que celui-ci t’arrange et s’éloigne de ces sujets un peu trop épineux pour toi.

MAY

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Elle ne demandait rien de plus en réalité, qu’il la tienne au courant de ses aventures un peu dangereuses. Oh quoi qu’il y avait autre chose en réalité, qu’il ne s’immisce surtout pas dans sa vie et qu’il se mette en danger pour elle. Ça c’était quelque chose qu’elle ne voulait pas vivre ou alors si mais dans le cadre d’une mission qu’ils auraient ensemble, s’ils en avaient une, ce qu’Elise ne souhaitait pas tellement ayant conscience que Aidan serait sûrement plus concentré par le fait qu’il n'arrive rien à sa copine plutôt que par le danger qui pesait sur sa tête. D’ailleurs, ce n’était pas une question d’être en couple ou non, c’était sa personne qui était comme ça, qu’il soit amoureux ou non n'aurait rien changé, il l’aurait protégé quoi qu’il arrive. Néanmoins, il ne fallait pas courir plusieurs lièvres à la fois et Elise avait obtenu une première victoire. Elle évita néanmoins d’avoir ce sourire triomphal qui aurait été un peu contre productif, se contentant d’un simple « Merci Aidan, c’est important pour moi. » Parce qu’elle était attachée à lui et qu’elle ne voulait pas un monde où chacun avait ses secrets. Alors bien sûr, elle avait été la première à en avoir, en même temps pas simple moralement d’admettre qu’ELLE était mise à mal par un loup et qu’elle n’arrivait pas, malgré toutes ses idées, tous ses efforts et toute sa volonté à s’en débarrasser mais maintenant, tout cela était derrière eux et c’était sur l’avenir qu’elle voulait se tourner.

Aussi, le menacer s’il ne revenait pas entier c’était pas mal, ça avait ce côté un peu bon enfant parce qu’il était évident qu’elle ne serait pas vraiment en mesure de lui râler dessus s’il souffrait. Ça eut au moins le mérite de le faire rire. Elle l’observa tandis qu’il parlait de cobaye, comment dire, ça n’était pas exactement la personne qu’elle voulait comme cobaye. Oui, il en fallait certainement mais qui prenait son copain comme cobaye au juste « Je vais me passer de cobaye si c’est toi, je te préfère en forme. » comme pouvait en témoigner son inquiétude et sa volonté qu’il fasse attention à lui. Elise roula des yeux tandis qu’il lui faisait judicieusement remarquer qu’il n’était pas réellement maître de son destin lors de ces journées où la seule règle semblait être abîmer l’autre ou être abîmer… autrement dit une façon de percevoir les choses qui était aux antipodes de la morale d’Elise. « D’accord, tu as raison, ça n’est pas vraiment de ton ressort. Il vaut mieux que tu évites d’aller demander quoi que ce soit aux moldus, ils risqueraient de te faire payer ce qu’il prendrait pour de l’affront. » Elle fit une pause avant de dire tout sourire « Pas de chance pour toi, tu devras supporter le harcèlement de ta copine à ton retour. » Il n’avait pas l’air d’être trop traumatisé par Elise ou alors il cachait son traumatisme par des regards amusés.

Enfin cet air amusé, il n’allait pas le garder longtemps parce qu’Elise était rentré dans un sujet beaucoup moins festif, encore que se faire casser la tête par des moldus, ça n’avait rien de festif mais parler Loup garou tout en soupçonnant Aidan d’avoir sa part de responsabilité là-dedans, c’était certainement moins joyeux encore. Il ne comprenait pas où elle voulait en venir, qu’à cela ne tienne, Elise allait se débrouiller pour qu’il sache exactement ce qu’elle pensait et pourquoi elle le pensait. Une fois qu’elle eut terminée, Aidan prit la parole pour lui poser une question où il était impossible pour Elise de nier cela, elle n’aurait jamais entamé le sujet si elle n’avait pas des soupçons, parler pour parler d’accord mais sur des sujets intéressants, pas sur des terreurs. « L’idée m’a effleuré l’esprit en effet. » Un effleurement qui ressemblait plus à une obsession d’ailleurs au fil des jours mais c’était certainement un détail. Aidan n’avait pas l’air de trouver Elise gonflée, il prenait ça avec le sourire, ce qui était malgré tout un soulagement, s’il avait fait la tronche Elise aurait certainement culpabilisé d’avoir provoqué non pas une dispute mais un malaise entre eux.

Il n’y était pour rien donc ? Voilà qui était une très bonne nouvelle pour la Serdaigle. Non pas qu’elle ne voulait pas être aidé, ça bien sûr que si mais Greyback était loin d’être une victime – ah ça – si elle ne sous estimait pas vraiment Aidan, en tout cas elle l’espérait, il n’en demeurait pas moins vrai qu’elle restait persuadée qu’il n’avait aucune chance contre le loup-garou et qu’il se mettrait en danger. Qu’il dise ne rien avoir là-dedans c’était donc rassurant pour Elise qui n’aurait donc pas à craindre que son copain soit croqué -.

Toute cette histoire, toute cette inquiétude qu’elle ressentait pour lui, couplé au fait qu’elle ne voyait plus Greyback venir la tourmenter n’était dû qu’au fait qu’Aidan ne se ménageait pas. Elle le regarda les yeux ronds, il était sérieux là ? Il déballa toutes ses occupations, tout ce qui expliquait, selon lui qu’il soit fatigué. Elle croisa les bras tout en faisant la moue, surtout à sa dernière phrase « Sans blague et il faut que moi je m’inquiète pour que tu te dises que le fait de tout faire à la fois, ça n’est pas forcément la meilleure idée que tu aies eue. » Le naturel d’Elise revint au galop, si le loup-garou n'était pas le sujet central de la discussion, il était remplacé par un sujet d’autant plus important, les études. « Aidan, la fin de l’année arrive à grand pas et tu es en train de me dire que tu es crevé parce que tu fais des soirées ? » Ne pas critiquer Dimka, ne pas critiquer Dimka même si c’était lui qui à coup sûr l’entraînait dans ces soirées de merde… Ah ils étaient beau les Serdaigles, les rois de la fête par contre derrière, ils se tapaient des cernes de pandas et ils avaient des copines qui s’inquiétaient… Bon d’accord, la plupart devait faire les soirées avec leurs copines mais étant donné qu’Elise n’était pas ce genre de filles et que les soirées ça ne l’emballait pas des masses, c’était tout aussi bien que son copain y aille sans elle. Par contre, étant donné l’importance qu’elle-même avait pour ses notes qui frôlaient la perfection, il était hors de question qu’elle laisse Aidan sombrer. « Est-ce qu’il faut que je te guette dans la salle commune tous les soirs pour que tu rentres et que tu ne sois pas fatigué ? » Oh qu’il ne se méprenne pas, elle était tout à fait sérieuse à ce sujet et c’était une question tout à fait rhétorique, elle allait le surveiller qu’il le veuille ou non.

Autre chose dont elle voulait lui parler. Euh… en dehors de ses suspicions qui n’étaient rien d’autre que les fabulations d’une jeune étudiante stressée à l’idée qu’il arrive quelque chose à son copain et qu’il se soit mis en danger en se rapprochant d’un loup-garou sociopathe et psychopathe à la fois avec un brin de connerie en prime, non rien de spécial. Elle secoua donc la tête avant de se recaler bien comme il fallait contre lui. « Il y a cependant quelque chose que je n’explique pas. Il ne m’a pas lâché pendant des mois… Pourquoi tout d’un coup ? » et le pire c’est qu’elle n’aimait pas être dans le flou, ne pas tout savoir et c’est là que ça devenait dangereux parce qu’elle avait envie de se renseigner. « Tu connais un loup-garou à Poudlard ? » Aux grands maux, les grands remèdes, même si ça lui déplaisait d’aller papoter avec une sale bête, il fallait bien qu’elle trouve quelqu’un pour la renseigner… sauf qu’Elise et bien elle était centrée sur elle-même – ce qui était déjà un emploi du temps de folie – elle ignorait donc pas mal de choses sur ses petits camarades… peut être qu’Aidan lui serait au courant et pourrait la renseigner.

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Était-ce parce que tu n’avais pas l’habitude de penser à partager certaines choses sensibles ou était-ce parce que jusqu’à présent tu n’avais jamais eu à t’engager dans ce genre de missions dangereuses ? Tu menais peut-être trop de batailles à la fois, ça n’aidait pas à se concentrer sur les choses évidentes. Et il était évident qu’Elise s’inquiétait pour toi si tu prenais des risques. Tu pouvais au moins prendre le temps de la rassurer à ton retour et lui raconter ce que tu avais vécu. Il valait sans doute mieux aussi qu’elle ait ta version plutôt que celles d’autres un peu plus dramatiques. Tu n’édulcorais pas, mais certains avaient tendance à en rajouter des tonnes. Il n’était pas nécessaire de faire marcher l’imagination déjà bien fertile de l’Aiglonne plus que nécessaire. Tu lui garantis donc de venir la tenir informée au retour de ce genre d’opérations. Ce que tu ne pouvais pas lui garantir en revanche, c’était l’état dans lequel tu reviendrais. Bien sûr tu étais vigilant, mais tu ne te pensais pas invincible. Tu plaisantas avec elle sur ce sujet, lui suggérant de servir de cobaye pour ses études et bizarrement elle préférait d’autres cobayes plutôt que toi. Tu ris encore en l’entendant conclure sur le fait que tu la supporterais en cas de casse. Tu espérais bien que Sainte-Mangouste ferait le travail avant qu’elle ne te tombe dessus, si cela devait arriver. Bon évidemment si elle était à l’hôpital à ce moment, c’était foutu pour toi.

Si seulement tu pouvais conclure le sujet suivant avec la même légèreté… Sauf qu’Elise abordait exactement l’un des sujets que tu aurais préféré qu’elle n’aborde jamais. Ton implication dans sa relation désastreuse avec Greyback. Tu le savais, elle n’allait pas du tout bien le prendre que tu te sois mêlé de ce problème. Elle t’avait expressément demandé d’éviter de te mettre dans les ennuis pour elle. Chose que tu n’avais bien évidemment pas faite tant l’idée que quelqu’un la brutalise te rendait malade. Outre le fait qu’elle ne soit pas du tout ravie que tu sois allé voir Greyback, c’était surtout le risque qu’elle ne découvre ton secret. Autant dire que ce serait la cerise sur le gâteau et que le bonheur tel que tu le connaissais avec elle en ce moment volerait en éclats. Si parfois l’idée de lui dire la vérité te traversait l’esprit, c’était souvent la peur qui l’emportait avant même que tu n’essayes d’aborder le sujet. Et là clairement l’angoisse avait rappliqué au triple galop et la première chose que tu pensais devoir faire c’était nier tout en bloc. Il fallait que tu te comportes comme si tu ne savais rien, que tu fasses preuve de légèreté et que tu arrives à détourner le sujet. En bref tu allais mettre en place tes stratégies habituelles quand il s’agissait de tromper le monde autour de toi. Et tu allais faire ça une fois encore avec Elise, avec celle que tu aimais, celle pour qui tu n’étais pas censé avoir de secrets…

Non seulement tu dissimulais la vérité, mais en plus tu n’hésitais pas à mentir. Voilà son loup-garou ne la harcelait plus et c’était juste un coup de chance, une heureuse coïncidence. Ta fatigue ? Des erreurs de jeunesse… Elles étaient la meilleure excuse du monde et nul doute qu’aux yeux d’Elise pour qui les études étaient plus qu’importantes, ça allait passer. Pour passer, ça passait, bien trop même. Quitte à choisir, tu préférais te faire réprimander pour une histoire de soirées entre potes, bien que tu aurais préféré que cette raison soit la bonne. Tu aurais préféré partager un verre avec tes amis plutôt que d’effectuer les sales besognes de Greyback. Tu haussas les épaules avec un air coupable lorsqu’elle te fit remarquer que la fin de l’année et donc les examens arrivaient à grands pas. Quoi ? Elle voulait te surveiller maintenant ? Surtout pas !

- Je ne pense pas que ce soit nécessaire Elise, je vais lever le pied ne t’en fais pas.

Hors de question qu’elle te guette. Tu étais mal si tu devais passer ton temps à l’éviter. Toute cette histoire allait t’exploser à la figure… Ça ne devait pas arriver, c’était un des points de ton accord avec Greyback. Foirer tes examens n’était pas possible. Les soirées à excès entre amis passeraient peut-être pour beaucoup de monde, mais pour ta mère ça ne passerait pas. Et elle aussi, il valait mieux qu’elle ne mette pas son nez dans tes affaires. La pleine lune n’était sans doute pas négociable, mais le reste tu tenterais de le négocier au moins pour juin.

Bon et maintenant, il fallait vraiment changer de sujet. Ou pas. Visiblement Elise n’en démordait pas que son loup ne puisse tout simplement pas la lâcher comme ça. Ce sujet te mettait sur les nerfs et tu n’avais pas envie de faire un faux-pas avec la fatigue et la peur. Bon dans ce cas il te faudrait choisir toi-même d’aborder un sujet qui la ferait cogiter, quelque chose qui la perturberait assez pour dévier de tes propres sujets sensibles ? Ha tu n’aimais pas l’idée de la jouer comme ça… Tu ne fus pas assez rapide cependant et déjà elle te posa la question à laquelle tu ne t’attendais pas du tout. Si tu connaissais un loup-garou à Poudlard…~~ha ha ha la bonne blague~~ Tous ? Pourquoi elle te posait cette question d’abord ? Elle les détestait. Mentir ou mentir à moitié ?

- Peut-être, oui, commenças-tu prudemment, mais comme beaucoup, il préfère que ça ne se sache pas. Il n’a pas envie de perdre ses amis ou qu’on le regarde comme un monstre. Pourquoi tu me demandes ça ?

Mentir à moitié. Peut-être était-ce aussi un moyen de montrer à Elise que tous les loups n’étaient pas des meurtriers, des êtres dangereux à absolument éviter et à… rejeter ? Tu n’allais peut-être pas la faire changer d’avis en claquant des doigts, mais si tu pouvais au moins lui montrer que tous les loups-garous n’étaient pas comme Greyback, ce serait déjà pas mal. Est-ce qu’Elise pourrait un jour accepter ce que tu étais ? Au vu des discours qu’elle te tenait, cela paraissait plutôt tenir de l’utopie plus qu’autre chose.

MAY

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C’était un avenir qu’elle n’aurait pu imaginer que celui d’avoir à s’inquiéter pour quelqu’un. Enfin, il était certainement logique de s’inquiéter pour les gens que l’on aime… elle même s’inquiétait relativement souvent pour ses proches, les gens qui comptaient mais c’était des inquiétudes de la vie courante. Là, avec l’inquiétude qu’elle avait ressenti pour Aidan, Elise se rendait compte qu’il ne suffisait plus de faire des métiers à risques pour que les gens s’inquiètent pour leurs proches et pas pour des tracas de la vie ou des accidents. Vivement que cette guerre cesse parce qu’elle n’avait pas envie qu’il arrive des choses à Aidan. Elle menait le même combat que lui bien sûr mais elle s’inquiétait plus pour les autres que pour elle. Il faudrait qu’elle fasse avec de toute façon.

En revanche vivre avec des soupçons, elle ne pouvait pas faire avec et il avait bien fallu qu’elle pose la question à Aidan plutôt que de le soupçonner sans raison. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui dise qu’il était derrière tout ça, elle s’était plutôt attendue à devoir le scruter pour voir si quelque chose le trahissait. Ce n’était pas du tout ce qu’il venait de se passer. Monsieur était un fêtard, alors oui ça n’avait rien de péjoratif, enfin presque pas ou plutôt Elise était bien amie avec Alcyone et Sélénya qui de base étaient des fêtardes. Il n’empêche qu’elle n’était la petite amie de ni l’une, ni de l’autre et n’avait donc jamais constaté aussi nettement l’air fatigué sur les deux demoiselles. Et bon sang que ça la faisait flipper de se dire qu’Aidan passait peut être à côté de son année pour de l’alcool et des cernes de pandas. Bien sûr qu’elle voulait le surveiller pour ne pas le laisser sombrer, c’était bien son rôle non ? Elle lui lança un regard dépourvu de tendresse lorsqu’il lui parla de lever le pied, qu’elle ne s’en fasse pas ? C’était un peu tard, tout de même « Très bien, je ne le ferais pas. » Elle devrait peut être essayer de mettre la main sur ses manuels scolaires, certes ça ferait une charge de travail supplémentaire à Elise mais si c’était pour son copain, elle n’y voyait pas d’inconvénient.

Pour autant si le sujet fatigue d’Aidan était résolu et qu’il avait de bonnes explications, Elise restait le genre de personne qui détestait ne pas avoir de réponses. Alors elle avait bien une réponse à ses questions mais c’était qu’une minuscule réponse, le flou était encore bien présent et ça l’enquiquinait. Elle voulait savoir ce qu’était devenu son loup. Elle ne voulait pas se permettre de souffler si c’était pour que Greyback arrive dans son dos et la persécute, c’était hors de question, les faux espoirs ça n’était pas le truc d’Elise. Elle voulait donc savoir s’il avait connaissance d’un loup-garou dans les couloirs de Poudlard. La réponse d’Aidan était pour le moins évasive, peut être oui, ça voulait dire quoi ça, peut-être, ce n’était donc pas sûr ? Comment il pouvait être pas sûr, soit il en avait connaissance, soit non. Ah pardon, il en connaissait parfaitement bien un mais il ne voulait pas lui dire qui était cette personne. Elise n’était pas perturbé outre mesure par cette information, de toute façon, si elle avait envie de savoir, il n’y a pas à se poser la moindre question, elle saurait. Il lui faisait quoi là Aidan au juste ? C’était quoi cette vision qu’il avait d’Elise au juste, d’accord, elle n’aimait pas les loups en même temps elle avait eu plusieurs mauvaises expériences avec des loups et par conséquent, elle ne les appréciait pas. En revanche que son copain la pense capable d’aller pourrir la réputation de quelqu’un alors qu’elle comptait se servir de ce quelqu’un, c’était légèrement abusé. « Tu t’attends à ce que je me balade avec un panneau machin est un loup-garou ? Tu m’as déjà vu lancer des rumeurs ou les alimenter Aidan ? » Bah non puisqu’elle était égocentrique – oui c’est pas une qualité mais dans ce cas de figure c’est utile – elle ne s’intéressait pas assez aux gens pour aller s’enquiquiner à balancer à tout le monde que quelqu’un était un loup garou… bon elle par contre comptait bien éviter cette personne jusqu’à la fin de ses jours mais elle n’était pas amie avec ~~oh non c’est même pire~~ donc où était le problème ? Pour ce qui était d’être un monstre, oui c’est exactement ce qu’elle pensait mais bon, elle avait un peu d’éducation tout de même « Je ne compte pas lui dire de but en blanc oh au fait je déteste les loups-garous vous êtes des sales bêtes pour moi, je sais me montrer hypocrite quand j’ai besoin de la personne. » qu’Aidan sache qu’elle n’aimait pas les loups, que ses amis et sa famille le savent aussi, c’était logique mais un parfait inconnu pour Elise, il n’avait pas besoin de savoir quoi que ce soit. Pourquoi elle demandait cela, oh bah pas pour le plaisir de connaître des loups, loin de là « Je voudrais savoir si le loup garou est mort et je me disais que si moi je n’étais pas en mesure de le savoir » et qu’elle n’avait pas spécialement envie d’aller au devant de gros ennuis, elle se disait qu’un loup n’aurait probablement pas les mêmes ennuis. « Je pense qu’il y a un espèce de code d’honneur du loup, un peu comme le code d’honneur du sorcier contre les moldus. » bon contre ça n’était pas exactement contre les moldus, Elise n’avait rien contre les moldus, c’est juste que s’il fallait faire un choix, entre des gens qui exigeaient la mort de toute fibre magique et les autres, elle choisissait les autres. Elle supposait, à tort ou à raison que c’était un peu pareil chez les loups qu’ils étaient tous ensemble… une famille de barges avec des crocs et des griffes qui se réunissaient à chaque pleine lune pour torturer des petits innocents qui n’avaient rien demander. « Et que le loup que tu as l’air de connaître et donc tu me caches sciemment l’identité pouvait m’informer et me dire si oui ou non mon loup-garou est vivant. » Elle espérait tellement que ce loup serait mort d’ailleurs. Enfin pour savoir tout cela, il fallait qu’elle arrive à obtenir un nom de la part d’Aidan et après promis elle le laissait tranquille.

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Tout s'éclairera puisque tu es là

— Elise & Aidan

Mener de front tes nouvelles obligations et toutes celles que tu avais déjà ne t’avait jusqu’alors pas semblé impossible. Mais à présent que les examens approchaient, tu commençais à douter. Était-ce la fatigue qui te pesait ? La peur tout simplement que tout finisse par s’écrouler ? Tu étais plutôt du genre futé, pas un génie non plus, mais un grand bosseur. Ce train de vie devait forcément peser sur tes résultats scolaires malgré tes efforts pour sauvegarder les apparences. Peut-être pas de manière drastique, sinon ton directeur de maison n’aurait pas manqué de te convoquer pour savoir de quoi il en retournait ou si tu avais besoin d’aide. Hélas, tu ne pensais pas qu’on puisse t’aider pour te sortir de l’accord que tu avais accepté. Tu t’engageais auprès d’Elise à lever le pied. Si elle se mettait à te surveiller, tu ne pourrais pas relâcher la pression. Si elle mettait le nez dans tes affaires même si ça partait d’un bon sentiment, tu risquais de devenir fou à redoubler d’attention, à l’éviter. Fort heureusement, elle abandonna son idée et tu dissimulas ton soulagement.

Soulagement qui fut de courte durée cependant. Même si tu étais visiblement mis hors de cause dans la fin de ses ennuis avec Greyback, elle ne voulait pas passer à autre chose. Tu aurais aimé qu’il en soit autrement, mais au fond à sa place tu ne te serais pas contenté de théories et d’hypothèses. Tu aurais aussi aimé connaître la vérité. Sauf que maintenant elle te demandait si tu connaissais un loup-garou à Poudlard. Quelle ironie. Bien sûr! Juste à côté d’elle… Plus tu avançais et plus tu avais l’impression de la trahir. A chaque fois qu’elle te parlait de sa peur et de sa haine envers ton espèce, tu encaissais tout en te demandant si finalement elle n’avait pas raison. N’étais-tu pas un monstre de lui cacher la vérité, alors que tu savais ce que représentaient les loups-garous pour elle ? Tu étais égoïste de ne pas mettre fin à cette mascarade. Non, tu avais de l’espoir. L’espoir qu’un jour elle puisse envisager que les lycans n’étaient pas tous des créatures à fuir. Alors tu saisis l’opportunité au vol. Parler d’un camarade maudit par la lune et lui souffler tes craintes à travers lui. Malheureusement voilà qu’elle comprenait de travers tes propos. Ha ce n’était pas gagné.

- Non, Elise, ce que je veux dire c’est qu’il n’appréciera sans doute pas que je l’ai trahis. Il se peut tout simplement qu’il nie tout en bloc et refuse de t’aider. Je sais bien que tu ne t’acharneras pas sur lui, mais lui il ne le sait pas.

Elle n’éventerait pas le secret, mais elle le fuirait ensuite comme la peste après avoir obtenu ce qu’elle voulait. Elle te fuirait. Tu ne trahirais personne à Poudlard pour la demande Elise. Évidemment qu’en plus ça se retournerait contre toi… Il ne faudrait que quelques minutes à ce camarade pour renvoyer l’Aiglonne vers toi. Sa remarque suivante t’arracha une grimace que cette fois tu ne réussis pas à dissimuler. Non vraiment, pour la faire changer d’avis, il te faudrait du temps… Et ce temps, tu te rendais compte que tu finirais par en manquer avant d’avoir pu la convaincre de quoi que ce soit. Maintenant elle t’expliquait pourquoi elle avait besoin de connaître un loup et tu réfléchis. Elle voulait vérifier que Greyback était mort et était persuadée qu’un loup-garou serait donc en mesure de lui apporter la réponse.

- Je vois, mais ce n’est pas dit qu’il le connaisse en fait. Je crois savoir qu’il préfère une vie tranquille loin de ce genre d’ennuis…

C’était ta vie avant. Une vie tranquille, prenant garde de bien préserver les autres de ta nature lupine, de ne mettre personne en danger, évitant tes congénères qui eux revendiquaient leur supériorité et se fichaient de faire des victimes. Avant tu ne connaissais pas Greyback, avant tu ne prenais pas tous ces risques.

- Il… C’est pas un mauvais type tu sais, il fait de son mieux. Il a pas choisi d’être ce qu’il est.

Tu défendais quoi au juste ? L’ancien toi sans doute… Parce que tu n’avais plus vraiment l’impression d’être quelqu’un de bien. Non bien sûr tu n’arriverais jamais à la cheville de Greyback en matière de sale type, mais tu t’enfonçais dans les mensonges, tu agissais par égoïsme, tu avais abandonné des principes essentiels pour respecter ta part du marché… Et ta défense avait quelque chose de pitoyable face aux convictions d’Elise.

- Écoute si tu veux, je lui demanderais pour toi. Ça m’évitera des ennuis et à lui aussi et tu auras plus de chances d’avoir une réponse.

Tu ne lui donnerais pas de nom, même pas celui de Maxime qui ne s’en retournerait pas beaucoup de voir une fille débarquer pour lui demander des services lupins ~~oui oui, je rigole en écrivant ça~~. La vérité, c’est que tu voulais aussi contrôler l’information. Ça te touchait de bien trop près pour que tu laisses Elise chercher par elle-même. Voilà, tu allais gérer. Et tu te laissais le temps de réfléchir à une explication plausible. Pas trop longtemps, parce que butée comme elle était, si elle te laissait faire, elle finirait par se débrouiller à nouveau par elle-même. Tu ne pourrais pas inventer qu’il était mort, elle pouvait le croiser pour x raisons. Greyback n’était pas non plus quelqu’un qui faisait profil bas, elle pouvait très bien en entendre parler.

- Maintenant, rassure-moi tu n’as pas envie de passer la soirée à discuter de sujets déprimants quand même ?

Était-ce une tentative un peu désespérée de changer de sujet ? En vérité, tu n’avais pas envie de continuer à lui mentir ce soir. Tu avais envie de parler de sujets moins épineux pour toi. Tu avais envie de profiter un peu de sa présence, tu voulais penser à autre chose qu’au moment où elle finirait par découvrir la vérité. Parce que tu t’étais fait une raison. Soit tu te résignais à la quitter pour tenter de préserver ton secret, soit elle finirait par comprendre.

- On pourrait par exemple… parler de tes projets pour l’été ?

Après tout, les vacances scolaires même si elles te paraissaient encore loin à cause de ce que tu endurais, n’étaient finalement pas si éloignées que ça. Voilà un sujet que tu étais prêt à aborder avec elle. Tu voulais bien rêvasser avec elle à de belles vacances.

MAY

Date d'inscription : 13/01/2019

Tout s'éclairera puisque tu es là

Pupuce

Bon, il allait lever les pieds et c’est tout ce qu’Elise demandait qu’il fasse gaffe. De toute façon, si elle le laissait tranquille et acceptait de ne pas être sur son dos h4, ça n’est pas pour autant qu’elle ne serait pas attentive à ce que son copain faisait. Elle voulait bien être sympathique mais ça n’était pas pour autant qu’elle laisserait son copain faire n’importe quoi avec ses études et même si les fêtes c’était quelque chose de plaisant – pour la plupart des gens – les cours c’était mille fois plus importants et puis vu la tête de panda d’Aidan, il était sûr qu’il fallait qu’il lève le pied. Il aurait tout le temps de profiter une fois ses études terminées.

Le sujet Aidan pas en forme terminé, celui de son lien avec le fait qu’Elise n’ait plus à subir le loup garou ayant été écarté par le jeune homme et Elise n’ayant aucune raison de mettre la parole de son copain en douce, ne restait alors qu’un seul sujet qui la taraudait. Qu’était devenu ce foutu clébard? Il avait trouvé quelqu’un d’autres à persécuter ? Elise ne pouvait être parfaitement soulagée alors qu’elle ne parvenait à comprendre ce qui avait bien pu se passer dans la tête de ce fumier et puis elle se voyait mal demander à Adèle si elle n’avait pas rencontré récemment un loup ~~ah bah justement Elise...~~. Elle voulait comprendre et pour comprendre elle avait besoin d’un loup-garou. Enfin dans sa tête c’était la seule façon d’obtenir les réponses à ses questions et Aidan étant plus populaire qu’elle - et surtout s’intéressant bien plus aux gens qu’elle - il paraissait logique à Elise de demander à ce dernier s’il ne connaissait pas un loup et là, la désillusion. Très vite il devint évident qu’Aidan connaissait bel et bien un loup garou mais sa façon de sous entendre qu’Elise ferait n’importe quoi de ce secret était fort déplaisante. Enfin, mince il la connaissait la Serdaigle, ils étaient ensemble assez régulièrement pour qu’il se soit rendu compte qu’elle était rarement en train de colporter des rumeurs. Ah qu’elle juge tout le monde soit oui mais plus dans sa tête que verbalement mais jamais elle n’avait balancé des choses et qu’Aidan la pense ainsi avait quelque chose de désolant.

Il semblerait plutôt qu’elle ait compris de travers. Oh, il ne voulait pas lui dire pour ne pas trahir le loup-garou en question. Elise fronça les sourcils, ça se comprenait à moitié. Bien sûr qu’il se planquait, pas facile d’être un cabot. En revanche qu’il nie tout en bloc, ça la faisait doucement rire, si Aidan était sûr de lui, qu’un loup-garou remette en question sa parole, il se ferait recevoir par la Serdaigle. «Comment tu l’as su toi? Il te l’a dit ou tu l’as deviné, parce que si tu l’as deviné, je peux faire croire que moi aussi.» Ah quoi que l’argument se tenait, si l’autre neuneu se braquait et ne voulait rien dire, elle serait bien avancée tien. Au moins, Aidan avait confiance en elle et ça c’était plaisant, il savait qu’elle ne ferait rien.
La grimace qu’il fit suite aux paroles d’Elise sur les loups, la demoiselle l’interpréta comme le fait que forcément, c’était son ami le loup – non mais de toute façon les amis d’Aidan étaient un problème pour Elise, ça n’était pas nouveau – et qu’elle insultait presque son ami. Elle lui lança un regard penaud même si elle préférait qu’il sache ce qu’elle pensait. Allons bon monsieur son ami le loup voulait une vie tranquille. Non mais elle se moquait que sa vie soit cool pépère ou non elle avait juste besoin d’un renseignement, il utilisait juste son flair de clébard pour repérer Greyback et c’est tout. C’était pas la mer à boire et elle savait très bien qu’ils repéraient les odeurs de loin puisqu’elle avait subi ce flair. Elle s’étrangla en l’entendant dire que ça n’était pas un mauvais type, il ne servait visiblement à rien d’argumenter que ça restait un loup-garou, quelqu’un ayant comme volonté de massacrer les gens dont la moindre morsure pouvait être fatale. Non ça n’était pas un gentil petit agneau et non elle n’avait pas confiance en ce potentiel chic type qui pourrait lui trancher la gorge. Elle préféra garder le silence jusqu’à ce qu’Aidan lui vienne en aide et qu’il lui propose d’aller parler à son super pote pour en savoir plus. Elle lui adressa un grand sourire avant de poser ses lèvres sur les siennes pour le remercier de cet effort qu’il acceptait de faire pour elle, même si le baiser fut accompagné de quelques mots «ça serait adorable de ta part. Je suppose qu’il est inutile de te demander de faire attention avec les loup-garous?» Oh non il n’avait pas l’air de les détester lui.

Il semblerait que les sujets de ce genre ne soient pas faits pour plaire à Aidan. Elise esquissa un sourire avant de le rassurer «Non, c’est bon j’ai fait le tour de tous les sujets déplaisants. Quoi qu’attends je t’ai déjà parlé du fait que je n’aimais pas les araignées ?» Oui là c’était uniquement pour l’enquiquiner, elle n’avait aucune envie de discuter bestiole à huit pattes. Il faut bien dire ce qui est, le sujet d’Aidan était cent fois mieux que celui d’Elise. «D’accord, je l’admets, parler de vacances c’est mieux que tous les sujets que j’ai pu choisir ce soir.» En même temps, elle se posait des questions il fallait bien qu’elle en parle à quelqu’un et qui de mieux qu’Aidan pour répondre aux questions qu’elle se posait sur lui. «Cet été donc. Il est fort probable que je parte avec mes parents et mon frère trois semaines en Italie, à moins que cette année ça soit l’Espagne j’en ai pas la moindre idée. Ensuite j’avais prévue de passer le reste de l’été avec mon amoureux si tu veux tout savoir. Encore faudrait il que je sache ce qu’il a prévu de faire durant l’été de son côté ?» Après tout ils étaient en vacances et il serait dommage qu’ils ne profitent pas de ces dernières pour se voir plus souvent. Encore qu’Elise exagérait grandement en pensant cela, elle voyait son copain tout les jours mais c’était différent, dans un cadre scolaire, elle était beaucoup moins disposée à passer du temps avec lui parce qu’elle était occupée à devenir la meilleure médicomage de sa promotion – oui encore et toujours – et elle ne pouvait sauter des séances de révisions sous prétexte qu’elle était amoureuse, les études c’était bien trop important pour qu’elle se relâche, c’était son avenir qui se jouait.

Spoiler:

INRP IRL

Tout s'éclairera puisque tu es là

— Elise & Aidan

Ce n’était peut-être pas l’idée du siècle finalement d’aller défendre ta nature à travers un soi-disant autre loup de l’école. Tu allais finir par t’emmêler les pinceaux entre tes sentiments, ta condition de loup et le fait de préserver ton secret. Et pire, la conversation prenait une direction qui ne te plaisait pas vraiment. Est-ce que c’était possible de déconstruire toutes les certitudes d’Elise à propos des loups-garous ? Sa question te perturba. Est-ce qu’on pouvait deviner que tu étais un loup-garou ? Avant, tu aurais juré que non. Tu faisais bien trop attention à brouiller les pistes et à faire croire à la vie la plus normale qui soit. D’ailleurs si Dimka avait su c’était parce que tu le lui avais dit. Un secret pour un secret. Maintenant ? Tu n’étais plus certain d’être aussi vigilant. La fatigue, le stress, ton comportement pouvaient facilement t’amener à faire des erreurs. Et Elise… Elise qui a trop te fréquenter, à trop mieux te connaître finirait par comprendre.

- Il me l’a dit, répondis-tu alors en pensant à ce qui s’était passé avec Dimka.

Oui tu avais grimacé en l’entendant qualifier ton espèce. Tu repensais aux mots de Greyback lorsque tu étais venu négocier pour qu’il laisse Elise. Il avait tout de suite compris qu’en plus de la tranquillité d’Elise tu espérais qu’elle finisse par ne plus avoir une vision négative des loups-garous. Tu l’entendais encore te dire que c’était peut-être déjà trop tard… Tant pis, tu cherchas à te défendre quand même, tu ne pouvais pas ne pas tenter le coup, tenter d’essayer de lui faire voir la situation sous un autre angle. Vu sa réaction, tes mots n’avaient pas du tout eu l’effet escompté. Non même pas un doute. Elle semblait résolument convaincue que le loup était naturellement mauvais. Bon c’était inutile d’insister ce soir là-dessus. Autant proposer de lui apporter toi-même l’information qu’elle souhaitait. Tu lui ferais croire que tu avais servi d’intermédiaire et tu lui expliquerais quelque chose de plausible pour qu’elle arrête de se focaliser sur son ancien tortionnaire.

- C’est complètement inutile, lui dis-tu dans un sourire, je ne risque rien du tout avec lui, ne t’en fais pas.

Maintenant, changer de sujet et vite. Tu allais finir par transpirer de stress à mesurer tes paroles, à réfléchir à tes réponses et à contrôler tes émotions et tes réactions. Avec la dernière mission de sauvetage, tu avais juste envie de souffler, de décompresser, mais finalement les problèmes ne semblaient jamais bien loin. Tu dissimulas ton soulagement quand l’Aiglonne abandonna enfin les interrogatoires angoissants. Tu levas un sourcil en la voyant cependant reprendre sur le sujet des araignées. Tu allais lui dire que ça ne t’étonnait pas vraiment, qu’à force tu commençais à saisir que les bêtes et elle ça faisait deux, quand tu perçus son air un peu amusé. Ha elle n’était pas sérieuse ! Tant mieux parce que parler phobie, ça ne te disait pas grand-chose non plus. Oui parler des vacances, super sujet de conversation. Mieux que les autres ? Oui sans aucun doute, mais de la part de la jeune femme, ce n’était pas très étonnant non plus. Tu t’y attendais un jour ou l’autre à affronter ses questions, viendrait juste le jour où tu ne pourrais plus lui mentir ou détourner les soupçons comme ce soir.

Tu écoutas ses projets avec un sourire. Un voyage à l’étranger en famille donc, et dans une destination au soleil en plus, voilà qui était bien plus sympathique que le projet « découvrir que son copain était un loup-garou ». Cet été, elle t’ajoutait même à son programme et ton sourire s’élargit plus encore.

- Oh je crois que ton programme se combinera très bien au mien, lui répondis-tu. De mon côté, je retournerais certainement une semaine en Russie pendant les congés de ma mère. Enfin… si elle se souvient encore de ce que signifie le mot « congés » ~~de toute façon elle aura pas le choix, j’ai décidé qu’elle se pétait la jambe dans un autre rp cet été xD~~. Nous irons voir Anton, je ne sais pas si je t’ai déjà parlé de lui ? Il a aidé ma mère lorsqu’elle a débarqué en Russie et il est un peu comme mon grand-père en fait.

Il était en effet prévu des petites retrouvailles familiales pour l’été. Le reste hélas, tes obligations envers Kesabel Greyback et la meute ne cesseraient pas avec les vacances scolaires. Pas de trêve estivale pour la meute, mais tu aurais bien plus de facilités à combiner tes obligations dues à ton accord et ta vie personnelle. Avec les cours en moins, passer du temps avec Elise se ferait sans aucun problème. Tu aurais peut-être à jongler un peu, mais tu y arriverais.

- Voilà, ça me laisse pas mal de marge pour passer du temps avec toi !

En espérant que ton secret ne t’éclate pas à la figure d’ici là, sinon clairement ton programme allait se transformer en pire été de ta vie. Tu fixas Elise du regard, te demandant quelles pensées défilaient dans son esprit maintenant. Tu la serras un peu plus fort dans tes bras avant de venir l’embrasser doucement. En cet instant, toi tu espérais qu’il y aurait encore beaucoup d’autres baisers et d’autres moments de tendresse avec l’Aiglonne.

MAY

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