Tant de questions pour si peu de réponses. Ce n’était pas comme les examens où il suffisait d’avoir bien travaillé en amont pour être sûr de réussir. Là, c’était beaucoup compliqué, pas de manuels utiles pour être sûre de tout bien comprendre. Ah c’est sûr qu’il existait des traités sur l’amour que ce soit du côté des moldus ou du côté des sorciers, ce sujet semblant passionné mais ça n’était pas évident de se rendre bien compte. Puis alors les traités scientifiques étaient ignobles à ce sujet. A quel moment, les gens avaient envie de savoir que le choix de leur compagnon ou de leur compagne n’était qu’un vaste complot de la part du cerveau qui cherchait la meilleure alliance pour que la progéniture à venir soit la plus résistante possible. Ah non mais la beauté du geste, on oublie totalement et pourquoi Elise était allée mettre son nez là-dedans, c’est une bonne question, elle voulait savoir… et bien des fois mademoiselle de Lestang, mieux vaut-il rester dans l’ignorance.

Et puis d’ailleurs, elle n’avait pas envie d’avoir d’enfants… Enfin c’est pas qu’elle n’en voulait pas du tout, si bien sûr que si mais dans quelques années. Mais dans ces cas-là, est-ce que c’était logique d’être soi-disant amoureux si on n’avait pas envie d’avoir d’enfants tout de suite. Ça y est, elle recommençait à se poser des tonnes et des tonnes de questions, à chercher le pourquoi du comment. Non mais clairement, Elise était complètement paumée et ne savait plus que penser. Forcément, elle avait regardé les autres, ses amis en couple… le souci c’est qu’il y en avait pas non plus 36. Ah non mais franchement aucun effort les potes, entre la cousinehan elle considère Adèle comme sa pote c’est mignon non ?, Hestia et Amber, ça n’était pas l’éclate. Alors pour compenser il y avait Sélénya… mais alors est ce que vraiment Elise pouvait prendre exemple -une fois de plus – sur sa meilleure amie, bah disons que c’était compliqué autant oui Sélénya pour ce qui était d’avoir un couple qui semblait solide, c’était pas mal mais bon ça n’était pas le couple le plus démonstratif du monde, bah non pour les rares fois où Elise les avait vu en public, ils ressemblaient à tout sauf à un couple. Ça n’aidait pas vraiment les affaires de la Serdaigle pour pouvoir prendre exemple. Donc elle devait se fier à rien, super pratique. Sans oublier le fait que ce n’était pas vraiment comme lorsqu’on donne un coup de pied dans quelque chose ou à quelqu’un mais c’est moins sympa direct et qu’on a mal, là c’était quand même un peu moins évident… à moins qu’elle soit vraiment une véritable truffe, c’est possible aussi. Après tout, il semblerait que ça soit évident pour Sélénya, Elise ne voyait pas trop ce qui était évident, excepté le fait qu’Aidan et elle s’entendaient bien, ça oui d’accord, elle reconnaissait, c’était une évidence. En même temps, est ce qu’ils avaient eu vraiment le choix ?  Elise n’en était pas intimement convaincue, se tirer dans les pattes auraient été tout sauf bénéfique.

La vérité, c’est qu’elle était stressée, ne pouvant se raccrocher à rien de ce qu’elle connaissait et puis elle n’était pas friande des bruits de couloirs, ne les avaient jamais écoutés, alors comment dire que se fier à ce que des gens disaient, même des personnes proches d’Aidan ou elle, ça ne l’emballait pas. Sauf qu’ils étaient catégorique et qu’elle, et bien elle n’avait rien vu du tout, forcément, elle s’était toujours dit que ça viendrait comme un coup de foudre. Alors non pas qu’elle pensait que l’amour c’était obligatoirement coup de foudre, mais parce qu’elle s’était toujours dit qu’elle était franchement plus futée que les autres et qu’elle saurait direct qui était le bon – et non pas à cause des études scientifiques, parce que ça craint beaucoup trop -. La douche froide déjà d’apprendre qu’il fallait que les autres lui disent que le gars en question avait des sentiments pour qu’elle se rende compte de quoi que ce soit – bon en même temps au bout d’un moment peut être qu’il aurait fallu donner à Elise un manuel -. Elle n’était sûre de rien concernant Aidan, après tout, c’était facile de se tromper mais une chose était sûre, c’est que ça ne l’avait pas laissé indifférente d’apprendre cela. Et c’est là que ça devenait dangereux, qu’elle le veuille ou non, son cœur s’était emballé. Alors, elle restait tout de même très terre à terre, ne pas se précipiter, ne pas se projeter en se disant qu’elle aimait Aidan plus que bien, que ce n’était pas juste un partenaire de galère puis un ami, il y avait autre chose. Quelque chose qui le rendait différent des autres c’est un loup Elise c’est un loup ! personnes mais c’était bien beau d’en arriver à cette conclusion sur les dires de personnes, elle n’était sûre de rien, si ce n’est qu’elle éprouvait quelque chose et qu’elle n’avait pas envie de se faire de faux espoir.

Elle avait donc mis quelques heures c’est une menteuse, elle a mis plusieurs jours voir semaines à réfléchir à tout ça, jusqu’à ce que ça soit une véritable obsession, elle avait besoin de savoir. Ça ressemblait à une énigme qu’elle avait besoin de déchiffrer, elle détestait réfléchir sur un truc et ne pas être en mesure de pouvoir obtenir la solution. Aussi prit elle la décision d’aller voir le principal concerné. Il ne faut pas croire qu’elle y alla toute guillerette, non, elle était plus qu’inquiète et pour plusieurs raisons, déjà de s’être fait des films – oui non mais aussi c’était pas de sa faute si même ses rêves commençaient à faire n’importe quoi, elle contrôlait pas – ensuite d’avoir l’impression de réfléchir qu’à cela et de trouver des trucs qui confirmeraient les dires de Sélénya et de l’autre débile et au-delà de ça, elle avait peur de sa réaction. Non pas qu’elle pensait Aidan capable de se moquer, non ce serait plutôt le genre à compatir, ce qui est sûrement encore pire parce que ça faisait de lui encore plus un gars bien et donc Elise lui trouvait encore plus de qualités. Elle n’avait pas envie qu’il compatisse, elle, ce qu’elle voulait c’est ne pas se tromper, qu’une fois de plus leur vision des choses soit similaire. Aussi avançait-elle presque à reculons, pour une fois, elle ne savait pas quoi dire et encore pire, elle ne savait pas comment le dire. Avisant la silhouette d’Aidan au loin, elle eut l’impression qu’un poids immense venait de tomber dans son estomac, elle hésitait à repousser l’échéance, un jour de plus, un jour de moins, qu’est ce que ça changerait au juste ? Pourtant, comme pour forcer Elise, lui signifier que si, ce serait aujourd’hui, leurs regards se croisèrent et elle se força à sourire, un peu, stressée avant de le rejoindre. « Est-ce que je pourrais te parler ? » C’était terriblement impoli d’arriver comme cela et de lancer une phrase de la sorte, Elise reprit donc « Bonjour. » Voilà, là c’était beaucoup mieux… enfin un peu mieux. Elle rajouta une contrainte, non parce que c’est vrai qu’elle était pas assez chiante, il fallait en rajouter une couche « en privé ? » Ouai non parce que déjà qu’elle ne respirait pas la sérénité – enfin est ce qu’Elise a un jour respiré la sérénité, je ne pense pas – mais en public ça allait être pire que tout.

Elle s’y prenait un peu comme un manche à balai aujourd’hui et le pire c’est qu’elle s’en rendait compte. Bien sûr qu’elle avait conscience que sa façon d’aborder Aidan, le choix des mots, rien n’allait. Dans le choix des mots du jeune sorcier, Elise avait d’ailleurs bien senti qu’elle le déstabilisait un tant soit peu. Et encore, il pouvait s’estimer heureux parce que vu l’état dans lequel se trouvait  Elise, il aurait pu être avec des amis qu’elle aurait réagi pareil et ça aurait sûrement été encore moins agréable.

Au moins, il avait rapidement dit oui et elle pouvait chercher un endroit non pas au calme, ça ne suffisait pas, plutôt désert, voilà aucun témoin, ça c’était parfait. En avançant elle cherchait ses mots, ce qui la surprenait elle-même. Habituellement, elle ne manquait pas de vocabulaire, les mots venaient tout seuls, c’était même son domaine d’arriver à toujours renchérir mais là, aucun mot ne venait. Elle en arrivait même au point où elle se disait qu’il aurait été plus intelligent de sa part – et quand Elise ne se trouve pas au sommet niveau intelligence, c’est quand même inquiétant – de demander à Sélénya – non parce que demander à Dimka, même dans ses cauchemars elle ne le faisait pas – quoi dire au juste.

Lorsqu’il tourna pour ouvrir une pièce, Elise hésita quelques secondes avant de le suivre, pas par manque de confiance mais parce que marcher silencieusement c’était quand même bien plus simple, oui même pour elle que de devoir se confier. Sauf que maintenant, c’était trop tard, elle n’avait plus le choix. Elle lui fit quand même un sourire avant de s’aventurer, cherchant encore et toujours ses mots – ce qui la rendait visiblement ultra stressante- puisqu’il la fixait comme si à travers ses regards et ses silences Elise était plus éloquente. Cela ne semblait pas être le cas puisqu’il finit par poser une question. Elle n’eut pas le temps de répondre à la première question qu’il constata que ça avait l’air important. Du point de vue d’Elise, oui plutôt mais le problème c’est que les points de vue, il y en a toujours plusieurs et que c’est impossible de savoir parfaitement comme l’autre va réagir.  C’est cependant à la seconde question qu’Elise répondit. Après tout pourquoi répondre dans l’ordre lorsque l’on peut répondre dans le désordre. « Non ce n’est pas grave, ne t’en fais pas. » Elle essaya même de lui faire un sourire rassurant, surtout parce qu’il avait l’air inquiet. Ce qui n’était pas vraiment l’effet escompté.

Avant de se mettre à parler, la demoiselle s’avança jusqu'à un bureau afin de grimper dessus et s’asseoir, pour peu que la discussion dure un peu, elle n’allait pas vraiment apprécier de rester debout. Elle regarda le jeune homme devant elle avant de se lancer. « Je ne sais pas comment te dire ça. Il faudrait peut-être que je commence depuis le début pour mettre de l’ordre dans mes pensées. Suite à notre première aventure, j’ai parlé à Sélénya de ce qui s’était passé dans les détails. Et évidemment, elle m’a taquiné au sujet du baiser qui n’était pas vraiment un baiser n’est-ce pas ? » Non mais elle avait besoin de savoir, de vérifier qu’elle n’avait pas été la seule à trouver cela trop étrange et trop forcé pour être agréable, la magie n’avait pas spécialement opéré ce jour-là. Sans oublier qu’elle ne pensait qu’à rentrer et qu’elle n’avait pas envie de bécoter quelqu’un pour cela.  « Puis il y a eu la soirée du bal masqué en juillet ou je n’avais pas envie de te foutre la honte donc j’ai passé une après midi à apprendre à danser chez Sélénya et heureusement pour toi parce que je t’assure que c’était une catastrophe au début. Là encore elle m’a taquiné mais c’était pas la même chose. J’avais l’impression qu’elle en savait plus qu’elle ne voulait bien me dire. » Elise passa une main dans ses cheveux, oui c’était cela qui était déroutant surtout, Sélénya avait l’air d’en savoir bien plus sur les propres sentiments d’Elise que la principale concernée. Cette dernière poussa un soupir « Et puis il y a eu l’été qu’on a passé ensemble. » Bon d’accord pas tous les jours non plus, ce n’est pas ce qu’elle disait, non Elise avait été un électron cet été, faisant plus de sport sur deux mois que durant toute sa vie. Elle avait d’ailleurs pris des couleurs à force d’être au soleil – bon après c’est sûr qu’elle a passé plus de temps à glandouiller sur sa serviette de plage qu’à vraiment faire du sport mais c’est un détail ça –  « C’était bien, j’étais bien quand j’étais avec toi. » Elle se sentait obligée de le préciser, voulant qu’il se rende bien compte qu’elle était tout à fait sérieuse, que ce n’était pas arrivé d’un coup d’un seul comme une envie de fraise, ça avait été sur la durée, petit à petit elle s’était rendue compte qu’elle passait d’excellents moments avec lui et elle s’était même surprise à en demander un peu plus. « J’ai vu Dimka récemment. » Ah le fameux Dimka, l’emmerdeur au possible d’Elise, la personne qu’elle avait avant cet été le plus envie d’étrangler au monde  quoi que, non même là ça n’avait pas été lui, Greyback gagnait la palme d’or de la personne la plus insupportable au monde pour Elise. Il n’empêche qu’avant cet été, Dimka était le plus chiant des Dimitrov, mais alors depuis qu’elle avait dû se la jouer apprentie médicomage pour Alcyone et constater au passage que s’il y a plus de cinq ans d’études, ce n’est pas pour apprendre par cœur le nom de toutes les maladies qui existe, Grigori remportait la palme du plus gros fils de chien de la terre.

Certainement la raison pour laquelle la hargne d’Elise était bien plus modérée dans sa voix lorsqu’elle parlait de Dimka. « Je crois que cette discussion était nécessaire, alors je t’arrête avant que ton esprit parte dans tous les sens, nous ne sommes pas amis, ce n’était pas une discussion agréable. C’est juste qu’elle m’a ouvert les yeux sur ce que moi je ressentais. » Elle fit une petite pause, juste le temps de reprendre son souffle parce qu’elle parlait beaucoup trop et puis finalement elle enchaîna « Alors certes, pour les deux personnes que j’ai cité, c’est hyper évident, ça coule de source, nia nia nia. Pour moi ça l’est beaucoup moins mais je pense que tu dois le savoir, j’éprouve des sentiments pour toi Aidan. » Est-ce qu’elle devait préciser que ce n’était pas de façon amicale dont elle parlait ? Non quand même c’était évident.

Tout ceci était terriblement stressant pour Elise. Non mais autant faire des exposés, parler en public, ce genre de choses, ça ne la dérangeait pas. Autant là, bonjour  la panique. Elle savait ce qui était bien plus embêtant cette fois-ci, l’avis d’Aidan, ce qu’il pensait d’elle, cela comptait. Là où habituellement, Elise n’avait pas besoin que les gens l’apprécient, bien au contraire. Il faut dire que les ¾ des gens, elle se moquait éperdument de la vision qu’ils avaient d’elle puisque de toute façon dès qu’il s’agissait de trucs qu’elle jugeait important c’était elle d’abord et après les autres, que les autres, ils étaient tous complètement débiles et que par conséquent leur avis n’avait que très peu d’importance, voir pas du tout. Sauf qu’il y avait le dernier quart, celui qui comptait pour Elise et là par contre, aie aie aie, leur avis était plus qu’important et un jugement de leur part était douloureux à vivre.

Elle décida d’être la plus précise possible et  remonta donc le temps jusqu’à leur première vraie rencontre – et la on est content qu’ils n’aient pas mis cinq ans à se rendre compte de leurs sentiments sinon bonjour la longueur du rp – Il faut dire que ça avait très certainement commencé là, avec ce couple un peu infernal dont ils avaient dû endosser le rôle et qui leur avait appris à se faire confiance très rapidement. Forcément parler de cette journée, c’était évoquer pour la première fois avec lui – non parce que sinon Sely en a déjà entendu parler depuis X temps mais estimons nous heureux, pas Amaury – ce  qui avait eu lieu entre eux et qui avait emmené Elise à se poser moult question : le baiser. Selon elle par contre ce baiser n’était le déclencheur de rien du tout, elle n’était pas tombée amoureuse à cause – ou grâce – à un baiser – surtout qu’en plus elle n’avait pas  spécialement kiffé – mais bien suite à ces moments, nombreux moments passés avec lui.

Lorsqu’elle évoqua la soirée de juillet, le sourire qu’Aidan avait au visage avait quelque chose de rassurant et comme dans es moments de stress intense, toute note positive est bonne à prendre Elise lui en fut réellement reconnaissante. Probablement que s’il avait levé les yeux au ciel comme pour dire qu’elle s’enflammait la pitchoune, Elise aurait arrêté net de s’exprimer mais, encouragé par ce sourire, elle poursuivit son histoire jusqu’à cet échange qu’elle avait eu avec Dimka. Etrange d’ailleurs de se dire que sur tous les étudiants présents à Poudlard, outre sa meilleure amie mais ça encore c’est logique, ce soit un des gars qu’Elise aimait le moins au monde qui vienne lui ouvrir un peu, beaucoup, les yeux. Après elle était familière du personnage, il y avait toujours le risque qu’elle n’ait aucune chance avec Aidan et que Dimka ait fait ça pour le plaisir de l’embêter mais bon cette solution lui semblait incroyablement tordu, oui même venant de Dimka. Il n’avait aucune raison de la détester à ce point et pas sur que blesser Elise volontaire ça soit la solution la plus intelligente au monde, non parce qu’il devait bien se douter qu’elle se vengerait la mistinguette.

Ne déviant pas de son sujet, Elise alla jusqu’au bout, peut être sa diction fut plus rapide à mesure qu’elle évoquait les choses, pas pour être débarrassé, débarrassée de quoi en plus, ses sentiments n’allaient pas s’envoler, plutôt pour être certaine d’aller au bout.

Puis, il y eut un court moment de silence pendant lequel Elise n’était pas ultra sereine. Alors elle ne craignait pas du tout qu’il n’explose de rire en croyant à une blague, à la façon dont il s’était comporté depuis qu’elle était venue le trouver aujourd’hui, il savait qu’elle ne plaisanterait pas et que c’était quelque chose qui lui tenait à cœur – c’est le cas de le dire – qu’elle voulait aborder. Et autant contrairement à ce qu’avait laissé sous-entendre Sélénya puis Dimka, elle n’était pas persuadée qu’il ait des sentiments amoureux, autant elle ne s’inquiétait que très brièvement qu’il se montre détestable on a pas tous Tristan comme crush après tout… et heureusement

En même pas trente seconde, il réagissait, réactif le Serdaigle n’est-ce pas ? Il lui attrapa les mains avec un sourire qui la rassurait un peu. Personne ne souriait quand il avait une nouvelle toute pourrie à annoncer, bon sauf Elise mais Elise de base ça n’était pas une personne adorable qu’on se le dise, faire chier le monde c’était un peu spécialité. Elle l’observa intriguée, très très intriguée lorsqu’il prit la parole. Le tout ce temps faisant un peu tiquer Elise. Alors comment dire, ce n’est pas que ce n’était pas mignon, si si adorable mais la question qui se posait c’était depuis combien de temps ses sentiments à lui, envers elle, avait changé et autre question tout aussi importante, voir plus, combien de temps les aurait il encore gardé pour lui si Elise n’avait pas fait le premier pas ? Elle ne lui en voulait pas, ça non mais, de quoi avait il si peur, d’être éconduit ? Oui bon ça peut se comprendre et probablement connaissant le personnage qu’Elise aurait à coup sûr manqué de tact. Oui mais en même temps le tact c’est relou. Il n’empêche que pour l’avoir expérimenté, ça n’était pas agréable de ne pas savoir ce que l’autre pensait, surtout quand on a Sélénya en meilleure amie en fait et que cette fille, c’est simple, elle ose tout, bonjour le stress à côté.

Elle eut un timide sourire, ce qui était probablement stupide puisqu’à la façon dont il avait tourné sa phrase précédente, elle était certaine qu’il ne dirait rien de négatif, lorsqu’il prit la parole de nouveau. D’ailleurs, on va faire une pause dans le rp parce que c’est moi qui décide et que je veux  faire une pause là pour parler des sensations que vivaient Elise actuellement. Une sensation très étrange. Contrairement à bien des gens, elle connaissait déjà la sensation d’être en osmose avec quelqu’un, ayant Amaury depuis sa naissance non sans blague ? et qui de mieux qu’un jumeau pour tout partager – sauf le fait qu’on trompe sa copine, ça il s’était bien gardé de le dire à Elise[/strike] Il n’empêche que ce soulagement qu’elle vivait actuellement après non seulement avoir dit ce qui lui pesait sur le cœur mais surtout que ce soit partagé, c’était très différent et ultra plaisant comme sensation, bien loin de tout ce qu’elle avait déjà expérimentée. Et au vu de cette sensation de bien être qui l’envahissait, elle n’osait imaginer son état s’ils avaient eu tort et qu’Aidan était totalement hérmétique à Elise. Ce n’était pas le cas et au-delà du fait qu’elle était franchement soulagée, elle était tout simplement transportée par cette sensation de bien être. Lorsqu’il l’informa du fait que les moments qu’ils avaient passé ensemble étaient importants, elle fut bien tentée de rajouter et intense mais ce serait sûrement gâcher le moment alors elle ne dit rien, se contentant de le regarder les yeux brillants de plaisir à l’évocation du fait qu’elle était important pour lui.

Il décida de revenir sur un point qu’elle avait évoqué précédemment le baiser. Ah ce fameux baiser qui avait tellement perturbé Elise, était-ce là son premier baiser, ou ne valait-il pas la peine qu’elle l’appelle comme ça. Ce n’était déjà pas à l’époque le fait que ce soit Aidan le problème, juste que ce soit si plat… C’est triste à dire.  La vision qu’il en avait était similaire à celle d’Elise, il n’en avait pas eu envie non plus, chose qu’elle avait ressenti, et en plus ils n’étaient pas tranquilles… tien tien, tranquille comme aujourd’hui ? Oh, il avait souvent rêvé de l’embrasser de nouveau ? Oh purée, il faudrait qu’elle dise à Sélénya qu’elle n’avait peut-être pas tort… qu’Elise n’embrassait peut-être pas comme une pas douée, enfin si ça forcément, mais que visiblement Aidan n’avait pas non plus était dégouté. Oui, elle venait de soupirer de soulagement, la nouvelle étant visiblement importante pour Elise et puis il rajouta une deuxième phrase qui eut tôt fait de rassurer Elise, un baiser n’avait pas de valeur s’il n’était pas désiré. Elle pencha la tête, décidant d’être honnête avec lui, du début à la fin « C’était la première fois que j’embrassais quelqu’un et j’avais vu plein de film moldus avec des baisers et je sais pas je m’attendais à autre chose, alors j’étais déçue de moi, que ça se soit passé comme ça et que ça puisse compter alors qu’on ne le voulait pas et, je crois aussi que même si à l’époque, je n’éprouvais rien de particulier pour toi, tu ne te sois pas dit mais quelle catastrophe. Et puis alors quand les sentiments ont commencé à changer, bonjour l’inquiétude que tu penses réellement ça. » Elle fit une petite pause avant de reprendre « Aidan, quand tu dis tout ce temps, c’est combien de temps ? Et pourquoi tu es pas venue m’en parler ? » Il fallait qu’elle sache, qu’elle puisse mettre chaque pièce du puzzle à sa place. Et maintenant, qu’est ce qu’ils devaient faire, mince elle avait pas pensé au fait que la réponse puisse être positive, elle n’avait donc pas anticipé comment réagir et au feeling ça craignait un peu non ? Ouai le mieux c’était de faire confiance au plus expert des deux, parfait.

Cela n’avait donc pas été une évidence le fait que ce baiser, qui n’était pas tellement un baiser mais bon qui avait tout de même eu lieu, soit le premier d’Elise? Très étrange que tout ceci, bon en même temps, elle de son côté n’aurait jamais pu dire si c’était le premier ou le... ne surtout pas donner un chiffre ou un nombre, cela valait mieux, d’Aidan. Quoi qu’il en soit, il y a quelque chose qu’elle pouvait dire au jeune homme qui s’était senti si mal «Je le faisais à contrecoeur certes mais tu n’étais en rien responsable, nous étions obligés de jouer nos rôles pour le bien du plus grand nombre et ce n’était pas la chose la plus désagréable du monde.» Non, Elise pouvait dire qu’elle avait connu des choses désagréable - voir douloureuses – au cours de l’année qui venait de s’écouler mais décemment, le fait que leurs lèvres se touchent dans un monde parallèle, c’était loin, très loin de ce qu’elle pouvait trouver horrible comme expérience. Sur le moment, ça lui avait déplu, oui mais après coup, c’était surtout la vision que pouvait avoir Aidan d’elle qui l’avait pour ainsi dire inquiétée. Il répondit d’ailleurs à cette inquiétude aujourd’hui, elle lui adressa un sourire tandis qu’il lui ôtait cette idée de la tête, elle n’était donc pas une catastrophe, voilà qui était une bonne chose. Elle esquissa un sourire en l’entendant dire qu’elle aurait pu dire la même chose «Je ne me le suis jamais dit, à mes yeux, le problème venait forcément de moi, pas de toi. Et ne t’en fais pas, je t’en ai bien plus voulu d’avoir essayé de partir sans moi la seconde fois que pour le baiser.» Elle lui adressa un sourire un brin moqueur tout de même.

En parlant de second voyage, c’était à peu prêt à ce moment là qu’Aidan s’en était rendu compte, ah oui, bien avant Elise ne se rende compte de quoi que ce soit, en même temps, Elise à ce sujet avait semble-t-il des œillères. Il sembla hésiter quelques secondes et la demoiselle de son côté le regardait sans être insistante, attendant juste de voir ce qu’il voulait dire et elle s’en serait voulue qu’il ne dise rien puisque c’était adorable. Elle se contenta de le regarder sans un mot, se familiarisant tout doucement avec cette sensation qui la réchauffait de l’intérieur.

Bon le fait d’être ramené sur terre fut extrêmement rapide. S’il n’avait rien dit c’était sa faute à elle. Alors bien sûr, il ne le dit pas comme ça mais clairement, pas besoin d’être un petit génie pour savoir que le problème venait des réactions qu’elle avait pu avoir lors de ce premier voyage. Pour le coup, cette fois-ci, elle intervint «Je suis désolée d’avoir réagi comme ça la première fois Aidan, ce n’était pas juste pour toi.» Alors oui, elle aurait pu lui donner des explications du pourquoi elle avait mal réagi mais elle n’en fit rien, parce qu’il ne méritait tellement pas qu’elle se trouve des excuses, elle avait mal agi, il fallait assumer, un point, c’est tout. Non, ça ne lui semblait pas idiot, elle s’était bien mis la pression de son côté pour un baiser, à partir de là, tout était possible et rien était stupide. De plus, vu la trouille qu’elle avait eu en venant lui parler de ses sentiments, cette peur que Dimka et Sélénya se soient trompés et qu’il ne partage pas ce qu’elle ressentait, elle pouvait aisément comprendre qu’il ait peur, même si, elle ne l’aurait probablement pas fui, quand bien même elle n’aurait rien éprouvé comme sentiment amoureux, ils étaient amis enfin en tout cas elle l’avait toujours considéré comme un ami et ne voulait pas le blesser. Cela ne servait probablement à rien de dire qu’elle ne l’aurait pas fui, déjà parce qu’elle n’en savait rien, il n’avait peut être pas tort en plus, sur le fait qu’elle panique, oui c’était tout à fait le genre de la demoiselle et de toute façon elle ne voulait pas qu’il se dise qu’elle lui reprochait quoi que ce soit, le passé était ce qu’il était et ça n’enlevait au rien fait que de toute façon, c’était l’avenir qui intéressait grandement pas Elise pas ce qu’ils auraient pu potentiellement ou non faire.

Pour le reste, elle était d’accord, elle non plus ne voulait pas gâcher ce qu’il y avait entre eux, elle tenait à lui et pour le coup, elle aurait été complètement dégoutée, triste aussi, s’il n’avait rien voulu de plus qu’une amitié avec elle. Ce n’était pas le cas et ça évitait à Elise de devoir se consoler dans de la bouffe – et en insultant Dimka parce que c’est sûr qu’il en aurait pris pour son grade le sale gamin - «Je comprends ce que tu veux dire, je ne voulais pas non plus que ça change entre nous, enfin si mais pas comme cela aurait changé si ça n’était pas réciproque.» Oui, il fallait reconnaître qu’un coup de pouce des meilleurs amis respectifs avait certainement fait accélérer les choses, ah pour sûr que sinon il y était encore à la saint Sylvestre, les deux Serdaigles  - un peu à cause d’Elise, on est bien d’accord -  

Elle regarda Aidan approcher sa tête de la sienne, il faut avouer qu’elle n’était pas ultra sereine, la peur de mal faire, celle qu’il regrette de l’avoir embrassé, le fait de ne pas être sûre de maîtriser quoi en gros. Son regard se riva dans celui de son partenaire tandis qu’il l’appelait par son prénom avant de la prévenir qu’il allait l’embrasser, lui demandant d’intervenir si elle n’avait pas l’intention de partager ce baiser. Non, elle ne l’arrêterait pas, si elle l’arrêtait maintenant, c’était toute son avancée sur ses propres sentiments qu’elle mettait au placard, ce n’était pas le but. Pas question de faire un pas en avant pour trois en arrière, elle était sûre d’elle… enfin presque. Elle souffla toute proche de ses lèvres, ne sachant pas trop s’il attendait vraiment des paroles que dans le cas où elle le repousserait, même si en vrai, Elise était plus du genre à tourner la tête l’air de rien plutôt que de dire non. Là, elle était capable de prendre la parole « Je ne t’arrêterais pas. » Le son fut étouffé par les lèvres qui se posèrent sur les siennes et le moins que l’on puisse dire c’est qu’en effet, ça n’avait rien à voir avec la première fois où leurs lèvres étaient rentrées en contact, les protagonistes étaient les mêmes mais ça s’arrêtait là. Contrairement à ce que Sélénya lui avait dit lorsqu’elles avaient parlé premier baiser, Elise avait elle la certitude qu’elle était amoureuse et si, les papillons ils étaient là.  Et effectivement, la première fois n’avait pas compté, la première fois elle était nulle, celle là était beaucoup plus intéressante parce que pour la toute première fois, ce n’était pas Elise et Aidan mais bien un véritable nous.  Cela valait la peine d’attendre tout compte fait et oui, Sélénya avait eu raison, une fois de plus, Elise s’en serait voulu d’embrasser des gens sans ressentir ne serait ce qu’un quart de ce qu’elle ressentait pour Aidan. Un baiser ne vaut la peine d’être échangé que si les sentiments sont partagés.