Et c’était reparti pour un tour, une retenue. Ça commençait à bien faire ces histoires, pourquoi à chaque fois ça dérapait, c’est quoi ces personnes qui ne savent pas se contrôler. En plus, il avait fallu un immense contrôle à la demoiselle pour ne pas envoyer chier directement cette satanée Ailsa qui avait osé… non mais parce que quand même faut la tenter celle-là, se faire passer pour une victime auprès du professeur machin chose. Alors que pour Elise, la logique avait été d’essayer de se tirer discrètement, chacun sa technique, une essaie de faire profil bas tandis que l’autre essaie de… tout lui foutre sur le dos. Dans un cas comme dans l’autre, ça n’avait pas fonctionné et voilà qu’elles avaient rendez-vous le lendemain soir. Elise avait très envie de dire qu’en fait, pour sa part, elle avait autre chose de prévu mais bon on ne lui posait pas la question. Par contre, le professeur il avait aussi dit qu’il leur enverrait un hibou pour leur dire le lieu et la punition, alors pour le hibou, ouai, Elise l’avait reçu, donc elle savait le lieu, youhou hein. En revanche, avec l’âge, c’est ça le problème avec les professeurs plus vieux que le château lui-même, ils oublient des détails… Ce qui est dommage c’est qu’il n’avait pas oublié l’heure de colle et comme il avait souligné 3 fois, vraiment histoire de marquer le coup, l’heure de la retenue et le lieu, Elise supposait qu’être en retard n’était pas vraiment une option.

De-là dire qu’elle se pressait, il y a quand même un monde. Non parce que retourner à Poudlard côté château, ça faisait toujours plaisir… n’est-ce pas ? Sauf quand c’est pour rejoindre le professeur dans le hall. Pourquoi le hall ? Déjà que les demoiselles n’étaient pas discrètes, lui aussi voulait se faire remarquer et les remarquer. Une fois dans le château, quelque chose clochait, non pas comme la fois où elle avait été avec Aidan dans un monde parallèle, là c’était très différent. Déjà il y avait des élèves de toutes les maisons, il n’empêche qu’une fois de plus, Elise avait l’impression d’être l’attraction du coin. Les regards se tournaient vers elle mais pas avec une expression moqueuse, ce qui aurait été plus logique et moins flippant, là ils avaient l’air d’être compatissant et ça ne disait rien qui vaille. C’est donc très, très lentement qu’elle rejoignit le point de rendez-vous… tien le gros tas était déjà là. Ah ça c’est l’avantage d’être une boule, Ailsa roulait visiblement très bien dans les escaliers en plus d’être un très bon amortisseur.

La Serdaigle se posta assez loin de la Gryffondor, nul besoin de faire semblant de s’entendre, elle n’avait pas l’intention de lui adresser un mot. Curieuse oui, elle avait bien envie de savoir comment Ailsa appréhendait la chose, mais lui demander, ah non, c’est bon au bout d’un moment Elise prenait de bonnes résolutions comme celle de ne plus adresser un seul mot à la chieuse de service. A la place elle faisait des suppositions mentales de tout ce qu’elle ne voulait pas faire avec, pas aller dans la forêt interdite, ne pas grimper sur un balai, ne pas avoir leurs poignets liés… Ah non c’est bon une fois avec Adèle ça avait suffi, cette fois, elle ne ferait pas d’efforts et lui fracasserait directement un rocher sur la tronche si la punition était la même. Après, elle pouvait relativiser, les professeurs avaient un peu d’imagination. D’ailleurs voilà Dolohov qui arrivait avec cinq minutes de retard… personne ne fera de remarques sur la ponctualité mais c’est bien la peine de souligner comme quoi c’est important si on n’est pas foutu de respecter les horaires. Il avait un immense sourire sur le visage et Elise avait très très envie de lui dire que des fois il ne vaut mieux pas sourire, surtout avec cette tronche, ce n’est pas se rendre service que de faire ça. Mais bon il semblait content de son idée et annonça, sans dire bonjour ni merde sont pas très polis ces profs hein « Puisque vous aviez envie de vous battre. »Alors déjà Elise avait très envie de le couper en disant que non elle n’avait pas eu envie de se battre, elle avait juste voulu que l’autre grosse là, elle se décale mais qu’Ailsa elle avait des petits problèmes moteurs et n’avait pas bougé, elle ne dit rien vu qu’il enchainait « Vous allez vous battre en duel jusqu’à ce que mort s’ensuive. » Elise le regardait les yeux ronds, d’accord, ok, lui il avait complètement pété un boulon, mais voui mais bien sûr s’entretuer mais quelle idée remarquable… il avait un peu zappé que l’époque torture sur les élèves, combats mortels, sorts impardonnable, c’était fini ?

Probablement qu’Ailsa faisait la même tronche qu’Elise, à moins que ce soit une sadique complètement tarée, ce qui était possible aussi, bien entendu. Il n’empêche qu’il reprit la parole, visiblement très fier de lui « Ou alors… » Qu’est ce qui était le pire en fait, qu’il pense vraiment qu’elles allaient sortir leur baguette en disant mais oui mais bien sûr pas de problème j’ai ultra envie d’avoir du sang sur les mains, ou alors le fait qu’il essayait vainement d’instaurer du suspens. « Vous allez pouvoir nettoyer la salle de potion, elle est un peu sale, il y avait un cours de première année. » Non mais sérieusement, c’est quoi ces profs ? Ce n’est pas un scandale d’être aussi feignasse ? Mais bon l’avantage c’est que c’était faisable rapidement. Elise roula donc des yeux avant de s’avancer vers la salle de potion, puisqu’il osait quand même dire qu’il ne les accompagnait pas puisqu’elles savaient où était la salle… Vraiment du haut level dans la feignasserie. Un élève, un Poufsouffle arrêta les deux élèves une fois dans les cachots, les regardant à tour de rôle avec ce petit air indigné « Il ment, c’est pas nous qui avons fait ça, c’est lui. » Elise pencha la tête sur le côté avant de dire, prétentieuse « Oh t’en fais pas, on gère. »

C’est donc confiante qu’elle ouvra la porte. Sa confiance s’évapora en l’espace de quelques secondes, elle referma même aussitôt la porte. Ah non mais là, c’était du grand n’importe quoi… c’était pas un cours qu’il fallait nettoyer, comment il pouvait y avoir autant de bazar… Son imagination devait lui jouer des tours, elle ouvra donc, beaucoup moins rapidement, la porte de la salle de potion, sifflant de mécontentement en constatant que ah non non vraiment c’était un dépotoir. Tout compte fait, peut être qu’il valait mieux communiquer avec Petit Pois. « Il se fout de nous ? » Non mais même avec la magie, ça allait mettre trois plombes… Elles en avaient pour minimum 3h là, trois heures à se supporter… merveilleux.