Boire un verre avec Aidan ? Pendant les quelques secondes suivant la demande, Elise l’avait regardée. Comment ne pas être interloquée ? Il y avait de cela bah deux semaines précisément, les seuls mots qu’ils s’échangeaient c’était bonjour et d’autres phrases du style. Alors oui, ils avaient vécu une aventure folle où il avait été son repère… et après ? Après ils étaient retournés à leurs vies, d’ailleurs le lendemain de leur aventure, Elise l’avait cherché plusieurs fois du regard, dans la salle de banquet pour être précise avant de détourner le regard. Ça les avait changés quelque part, ils étaient passés de parfaits inconnus l’un pour l’autre à devoir se compter dessus pour survivre dans un monde qui était tout ce qu’il y a de plus inquiétant, à devoir faire des choix qui la dépassait totalement.  Ce n’était pas de la mauvaise volonté de la part d’Elise si depuis ils ne s’étaient pas arrêtés réellement pour se parler. Quand ce n’était pas Elise qui était accompagnée, c’était Aidan qui était avec ses amis et c’est fou mais Elise n’était pas du genre à venir se pointer comme une fleur. Non elle était plutôt du genre discret et n’avait pas spécialement envie que quelqu’un fasse des allusions à Aidan sur elle. Leurs échanges n’avaient donc jamais duré longtemps, jusqu’à aujourd’hui et sa demande. Et dire que seulement une dizaine de jours auparavant, elle aurait regardé Aidan comme un fou, elle se serait raidit et lui aurait tout de suite dit que non, ce n’était certainement pas possible. Là, c’est avec un sourire qu’Elise répondit par la positive à la demande, sortir après les cours n’était pas un problème, elle n’avait pas trop de mal avec ses devoirs, était assez en avance sur le programme de base et non pas celui un peu aménagé à cause des boulets de sa classe. Et puis se retrouver seule avec Aidan ne lui posait aucun souci. Pour ce qu’elle savait du jeune homme, elle pensait pouvoir dire qu’elle l’appréciait. Puisqu’il était nouveau à Londres de cette année, Elise avait fini par proposer un lieu pensant qu’elle pourrait en profiter pour lui faire découvrir des endroits.

Ils s’étaient donc retrouvés tous les deux en fin d’après midi et Elise l’avait menée à travers les rues de Londres, essayant de lui montrer au passage, des endroits sympas. Le choix avait été néanmoins compliqué, le chaudron baveur aurait été un choix évident mais c’était un peu banal, ses amis avaient déjà dû l’emmener là-bas. Elise avait donc jeté son dévolu sur le monde moldu. Bien des gens auraient trouvé que c’était dangereux d’aller là-bas par les temps qui couraient. Elise n’était définitivement pas la fille la plus prudente au monde il faut croire… mais en même temps, elle était avec Aidan, à eux deux, ils avaient réussi à duper tout un monde arrivant à faire croire qu’ils partageaient leurs idéaux et qu’ils étaient un couple alors qu’ils ne se connaissaient pas. Elise ne voyait pas comment des gens pouvaient les prendre pour des sorciers, quand bien même le secret avait été révélé, surtout que pour elle ça ne changeait pas de toutes ces fois où enfant et même plus tard d’ailleurs, elle avait dû cacher à ses amis moldus ses pouvoirs magiques et il est vrai qu’elle avait une entière confiance en Aidan et à la limite, s’il fallait le couvrir parce qu’il manquait de prudences, et bien, elle serait là, il pouvait compter sur elle, il pourrait toujours compter sur elle.

Une fois à table, sans trop de surprise, la conversation débuta sur leur expérience commune, ce qui les liait l’un à l’autre au fond. Elise adressa un sourire à son camarade qui faisait de l’humour sur le fait qu’elle aurait pu être envoyé là-bas sans lui. Et bien, heureusement que ça n’était pas arrivé en fait, pour peu qu’elle se retrouve en face du véritable Aidan de ce monde parce que son compagnon n’était pas là, Elise aurait sûrement très mal vécu la chose, l’instinct lui soufflait qu’elle n’aimerait pas du tout ce Aidan là . « Je m’en suis remise, quoi que le lendemain, je n’en menais pas large avec mes courbatures. » Un sourire complice se dessina sur son visage, elle ne l’avait pas accusé pour ces douleurs-là, après tout il n’était pas responsable du fait qu’Elise était une petite nature qui n’aimait pas mais alors pas du tout le sport. « Aucun tableau ne m’a fait voyager de nouveau, sinon crois moi que je serais venue t’en parler à mon retour. »

Le regard d’Elise pétilla d’amusement en apprenant qu’il ne gérait pas la monnaie moldue Anglaise, elle fit un signe de la tête pour montrer qu’elle acceptait cette nouvelle mission, après si la seule difficulté du jour était de compter et de payer, ça va elle pouvait gérer. Ce n’était clairement pas un problème pour elle. En revanche ça lui faisait se poser une autre question sur Aidan, elle le connaissait si peu en réalité « Et tu es déjà allé dans un endroit comme celui-là là où tu habitais avant ? » Il n’avait pas l’air de détester les moldus, en tout cas il avait l’air scandalisé lorsqu’ils avaient été ensemble dans l’autre monde par le titre des journaux, mais il y a une différence entre ne pas vouloir d’un monde rempli de mangemorts et apprécier les moldus, Sélénya en était la preuve vivante, elle n’avait pas la mentalité mangemort - heureusement pour Elise d’ailleurs - mais alors dès que ça parlait moldus c’était carrément impossible d’arriver à lui faire entendre raison, elle ne les aimait pas, un point c’est tout. A partir de là, Elise pouvait s’attendre à tout avec Aidan sans être forcément pessimiste. De toute façon, ils n’avaient pas eu le temps de parler d’eux la dernière fois, devant composer avec un presque inconnu sauf que maintenant, il fallait apprendre à se connaître. « Quel effet ça t’a fait de retomber dans l’anonymat monsieur Superstar ? » ça n’avait pas du être trop difficile, vu comment ça avait eu l’air de le gonfler, au moins autant qu’Elise, d’être suivi et interpeler par tout le monde dès qu’ils faisaient le moindre pas ou disaient la moindre phrase. Non pas de doute, cet univers n’avait pas la côte chez Elise.

Une aventure commune les avait uni tous les deux. Bien sûr qu’Elise serait venu lui en parler, rien que pour se plaindre de ses deux merveilleuses amies et de ce qu’elle avait dû subir en étant là-bas. Elle adressa donc un sourire complice à son camarade lorsqu’il lui fit remarquer qu’il était ravi d’apprendre qu’elle l’aurait tenu au courant de ses aventures. En réalité, des aventures, elle avait décidé de ne plus en vivre, elle voulait juste être une étudiante lambda, quelqu’un à qui il n’arrive rien, qui est là juste pour étudier et qui veut réussir, parce que oui c’était uniquement cela qui intéressait Elise, réussir.

A présent, ils devaient apprendre à se connaître, échanger des futilités dans l’espoir d’en connaître un peu plus sur celui qui, l’espace d’un après midi avait été la personne la plus chère à son cœur. Cela commençait par en apprendre un peu plus sur son enfance, son adolescence même et savoir si oui ou non il avait déjà été dans des endroits comme ça. Et bien la réponse était oui et informait au passage Elise sur le fait qu’Aidan était bel et bien ouvert d’esprit et qu’il ne jugeait pas en fonction du fait que les gens soient sorciers ou non, ça n’avait pas d’importance et elle était d’accord sur le fait qu’il fallait vivre les choses. Est-ce qu’elle devait donner sa vision des choses ? Il devait bien s’en douter, sans se connaître, Elise avait décidé de venir en aide aux opprimés alors que ça ne lui apportait pas grand-chose, en réalité si, un retour dans leur monde mais à l’instant où elle avait fait un choix, elle ne le savait pas forcément. « J’aime bien ta façon de voir les choses. »

Il prenait bien la petite boutade comme quoi il était une superstar et il rétorqua tout aussi vite. Elle faisait mine d’être totalement d’accord avec lui, d’ailleurs elle l’était totalement puisqu’ils étaient à l’opposé des idées que proposait Aidan, parce que oui ni l’un ni l’autre n’aimait être sous le feu des projecteurs, jamais ils ne seraient ceux proposant une soirée en l’honneur du ministre… ni de qui que ce soit d’ailleurs. Elle grimaça néanmoins avec l’idée fumeuse de l’ouverture de la soirée par une danse… oui même si c’était très gentil de la part d’Aidan de proposer des cours de danse, Elise lui fit un sourire amusé « Moi, pour ma part, j’avais prévu de ne jamais redanser de ma vie, même si tu es un excellent prof, ce serait mieux d’exercer ton talent avec quelqu’un d’autres. »
Il redevint sérieux à la phrase suivante et elle acquiesça, ce n’était pas pour elle non plus. Sur ce point-là, ils se ressemblaient, bon et sur bien d’autres points mais sur celui-là tout particulièrement et tant mieux parce que si l’un des deux avait apprécié être une star, pour l’autre ça aurait été un véritable calvaire cette après-midi. « Je crois que pour moi aussi, ça fait du bien d’être tranquille et de ne pas avoir une rouquine nous sauter dessus à tout bout de champ… et qui en connait plus sur nos vies que nous. »

Le serveur vint vers eux pour prendre leur commande, un coca pour la demoiselle. Lorsqu’il repartit, un silence prit place entre les deux camarades. Elise lui lança un regard, est ce qu’il était possible qu’ils n’aient rien à se dire ? Pourtant, elle avait envie  de le connaître mais cherchait ses mots, de quoi pouvaient ils bien parler sans que ça ne paraisse bizarre. Elle ne voulait pas spécialement qu’il la trouve bizarre, voire trop curieuse et qu’elle l’ennuie… Non, elle voulait, même si c’était peut être un peu stupide, qu’il garde une bonne image d’elle, qu’elle ne détériore pas celle qu’il avait suite à cette journée ensemble. Il l’aida à ne pas se poser des milliards de questions puisque c’est lui qui posa la sienne. Elise hocha donc la tête « En effet, ce n’est pas très Britannique et oui j’ai passé ma scolarité à Poudlard. » Elle supposait qu’Amaury avait dit avoir fait ses études à Poudlard, elle précisa donc «  Je pense que mêmes s’ils l’avaient voulu, nos parents n’auraient pas pu me séparer d’Amaury, et vice versa. Je suis née sur le sol Anglais mais ma famille vient de France. Mes parents ont préféré quitter le pays pour fonder leur famille ici. » Elle ne mentait pas, taisait une partie de la vérité, non pas parce qu’elle n’avait pas confiance en Aidan, après tout elle avait eu une confiance aveugle en lui lors de cette journée, ça n’avait pas de raison de s’effriter par la suite. C’est juste qu’elle n’assumait pas tellement sa propre famille, les choix des uns et des autres qu’elle jugeait stupide, de sa position bien sûr parce que si c’était elle qui avait dû faire des choix, et bien elle aurait été bien ennuyée… même si elle était persuadée que son choix aurait été Amaury, ce serait toujours Amaury. Elle s’apprêtait à lui faire la même remarque comme quoi son nom ne sonnait pas spécialement Russe mais le serveur revint à cet instant avec leurs consommations… Bon… et bien tant pis pour la question, ils allaient trinquer, ce n’était pas plus mal, les questions pouvaient attendre, ils avaient tout le temps

Son verre à la main à présent, Elise avait le sourire aux lèvres tandis qu’elle le levait en direction d’Aidan, trinquant avec lui, à leur aventure. Néanmoins, très vite, son regard fut attiré par l’entrée du bar, la porte venait de s’ouvrir laissant entrer quelqu’un à la carrure pas très imposante, mais qui avec le halo de lumière du jour derrière se découpait parfaitement dans la pénombre. Quelqu’un qui posait son regard sur chaque personne présente en ces lieux, ceux attablés comme Aidan et Elise, ceux debout proches du bar qui réglaient leurs consommations ou qui récupéraient les boissons, voir même les serveurs qui se mouvaient entre les tables avec une aisance évidence. Lentement, Elise posa son verre sur le bois de la table, son cœur venait de s’emballer. Alors oui, il ne fallait pas particulièrement se fier à Elise ces derniers temps, voire même toujours en matière de peur, elle était ultra réactive, sur la défensive à chaque seconde. Sauf qu’habituellement, il lui suffisait d’une dizaine de secondes pour se dire que tout allait bien. Là, rien ne venait réconforter son cerveau, l’autre avait les mains dans les poches, sa capuche sur la tête et il venait de fermer la porte mais il n’avançait pas vers l’intérieur, ni pour trouver une place, ni pour aller chercher un verre, ne semblait pas chercher quelqu’un en particulier. La question était donc la suivante, pourquoi avoir regardé tout le monde si au final, il ne voulait personne. Un regard d’Elise à droite, puis à gauche, lui apprit que la seule issue possible était la porte qui venait de se fermer. Et maintenant, devait-elle faire part de ses craintes à Aidan ou se taire ? Elle adressa un bref regard à son camarade, si elle ne pouvait pas lui faire confiance après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, à qui le pouvait-elle. Elle murmura donc, penchant sa tête vers lui afin que le bruit des conversations autour d’eux ne couvre pas sa voix « Je crois qu’on a un pro. » Sa phrase, elle ne la termina pas parce qu’un éclair argenté brilla sous la lumière des lustres au plafond. Ok, là ils avaient un problème et Elise se projeta de toutes ses forces – ce qui doit correspondre  à un impact de balle de ping pong – sur Aidan, dans le but de le faire tomber de sa chaise, espérant qu’au sol ils seraient moins des cibles, des cibles de quoi, de qui ?

La danse c’était sûrement un truc inventé pour faire souffrir, ouai non ça c’était la définition du sport flûte. La danse c’était donc un truc inventé pour faire souffrir tout en ayant l’air parfaitement crétin. Alors oui, il existait des exceptions comme Aidan qui n’en souffrait pas et qui en plus n’avait pas l’air crétin mais bon des Aidan ça ne devait pas courir les rues. Quoi qu’à coup sûr Sélénya était de la même trempe et adorait danser… elle adorait le sport en règle générale. C’était ces deux là ensemble qu’il aurait fallu envoyer dans l’univers parallèle, pour sûr qu’ils auraient tellement bien dansé et que ça aurait duré tellement de temps qu’ils n’auraient pas eu besoin d’une demande en mariage et d’un baiser pour sceller cet engagement. Néanmoins, même si ça avait pas été des plus agréables à vivre, ça avait tout de même été une expérience pour le moins enrichissante et Elise avait appris à connaître Aidan ce qui n’était pas plus mal. Elle lui lança un regard rempli de malice quand il lui proposa des cours de Quidditch et répondit à la proposition « J’ai pris des cours de Quidditch il y a quelques années de cela avec la gardienne des Poufsouffle. Sauf que pour être douée au Quidditch il faut s’entraîner et c’était du temps en moins pour l’apprentissage des cours ou les loisirs. J’ai donc fait le choix de ne pas chercher à viser l’excellence…  J’ai dû perdre énormément vu que ça fait plus de deux ans que j’en ai pas fait. » Elise lui offrit un sourire feignant d’être blasée avant de demander « Tu ne peux pas me proposer une activité moins sportive ? Ou alors tu fais une activité sportive et tu me portes sur tes épaules, là promis je ne dirais rien. » Quoi, c’était une proposition digne d’Elise que celle qu’elle lui proposait. Maintenant qu’elle y réfléchissait, heureusement que dans le monde parallèle, elle n’était pas arrivée un jour de match de Quidditch, elle aurait été complètement dégoutée et aurait sûrement eu bien du mal à garder la face… peut être qu’elle aurait été plus lamentable encore que durant la danse puisque cette fois, il n’y aurait pas eu Aidan pour la guider.

Mener une conversation avec Aidan était quelque chose d’étonnant, la première fois qu’ils avaient dû se parler, ils n’avaient que peu de temps pour s’adapter l’un à l’autre, devant composer avec un presque inconnu et n’avaient besoin que de l’essentiel. A présent, il fallait repartir de zéro, ou presque et c’était très étrange pour Elise, qui se pliait néanmoins à l’exercice sans broncher. Parler de son frère n’était pas un problème pour elle mais aussi si Aidan il prend exemple sur les fratries de merde, forcément qu’il veut pas de frère. Elle aurait aimé bavarder pendant de longues minutes avec Aidan, parler de tout et rien, un verre à la main, sauf que les deux rpgistes là, elles en avaient décidé autrement, au grand dam d’Elise qui allait, une fois de plus subir.

Que la Serdaigle devienne parano, ça n’avait rien d’étonnant. Après tout il suffisait de se pencher un peu sur son passé pour s’apercevoir que ces derniers temps, elle subissait beaucoup d’aventures et ça ne finissait pas systématiquement bien. Elle avait donc développé suite aux évènements survenus ces derniers mois, une prudence excessive, et était pour le moins observatrice, essayant d’anticiper toute situation avant qu’elle se produise pour ne plus être prise au dépourvu. Le problème avec cela, outre le fait que c’était compliqué de se détendre lorsqu’on était sur la défensive, c’est qu’Elise était pour le moins réactive, peut être trop. Le gars qui allait être leur plus gros problème, enfin espérons-le, elle l’anticipa, se jetant sur Aidan dans le but de lui venir en aide à lui aussi, pas égoïste pour un sou, pour une fois.

Son plan de le faire tomber pour être sous les tables et par conséquent moins vulnérable aux attaques d’un gars dont les revendications et le courant de pensées lui était inconnu, tomba à l’eau. Aidan, bien que pris au dépourvu ne chuta pas, se contentant de poser le verre, de maintenir Elise sur lui. Pour la discrétion de ce fait, on repassera. S’il ne semblait pas indigné par le fait qu’Elise lui saute dessus, il ne comprenait pas non plus ce qu’elle venait de faire, logique. Il lui posa une question à laquelle Elise aurait bien aimé répondre, ça aurait été sûrement plus agréable de l’apprendre de la voix de la demoiselle que de l’espèce de taré qui venait de prendre la parole. Il avait d’ailleurs une voix qu’Elise jugeait comme rocailleuse et très peu rassurante. Non mais à quel moment un type peu prétendre que tout ira bien alors que dans la même phrase il exigeait de tout le monde une immobilité parfaite… et si elle avait envie d’éternuer elle faisait comment ? Personne ne pensait jamais à ça et puis alors Elise ce n’était pas non plus de base la fille la plus coopérante au monde. Elle n’aimait pas être forcée, elle n’aimait pas qu’on la contraigne et lui, il avait l’intention de la contraindre. Est-ce qu’il était nécessaire de répondre à la question d’Aidan en lui annonçant que ce qui se passait et bien c’était que quelqu’un allait leur pourrir leur fin d’après-midi… Franchement ce n’est même pas qu’elle y mettait de la mauvaise foi… mais à chaque fois qu’elle était seule avec Aidan, ça dégénérait et encore poulette t’as pas vu l’event à croire que les deux Serdaigles se portaient la poisse mutuellement, ou alors, soyons optimiste, qu’ils régulaient cette poisse… l’un sans l’autre, ils auraient pu être encore plus dans les ennuis.

Alors qu’Elise comptait le nombre de personnes présentes, son regard papillonnant de droite à gauche dans le lieu, la main d’Aidan vint se glisser dans la sienne, la faisant sourire, bien malgré elle. Ce contact voyageait entre les différentes temporalités et que ce soit dans l’autre monde ou dans celui-ci, Elise y puisait sérénité. Tous les regards étaient à présent focalisés sur l’homme, à moins que ce soit sur la lame argentée qu’il tenait sous la gorge d’une personne et qui brillait sous la lumière artificielle. Chacun prenant conscience d’une chose… le couteau était un danger et l’homme qui la tenait menaçait non seulement leur tranquillité mais aussi leur vie, à commencer par l’homme, livide, qui sentait la lame pressée sur sa gorge.

Evidemment, il y eut un commentaire d’un voisin d’Elise et d’Aidan qui visiblement n’avait rien compris à la scène qui marmonna, certes discrètement à sa voisine, à moins que ce soit son voisin, Elise n’arrivait pas à savoir. « Encore un sorcier qui veut nous massacrer. » Lui… il en tenait quand même une couche, quel sorcier serait assez crétin pour premièrement attaquer avec un couteau… ça sert à quoi de savoir faire de la magie si c’est pour s’enquiquiner avec une arme à blanc. Sans oublier le deuxièmement constituant à venir dans un lieu fréquenté par bon nombre de moldus dans l’espoir de… aucune idée Elise ne voyait pas les motivations d’un sorcier à faire ça, mais en plus d’être seul. Et quand bien même c’était le cas, est ce que c’était vraiment le meilleur moment de râler ? Il n’avait pas un peu l’impression que sa vie était en jeu et qu’attirer l’attention sur lui en parlant, c’était une très mauvaise idée.

Vivre dans l’inquiétude de ce qui pouvait arriver, ça ne plaisait que très peu à Elise. Rester attentiste et ne pas agir, quand bien même c’était moins dangereux d’attendre les revendications du monsieur à la lame, ça ne l’emballait pas. Elle, il lui fallait un plan, quelque chose à quoi se raccrocher pour ne pas céder à la panique, ce qui aurait été très dangereux ici. Pas très envie de voir un lancé de couteau arriver pile sur elle. Elise pencha donc la tête vers l’oreille d’Aidan, ce qui, de loin, pouvait passer pour un câlin entre amoureux, enfin elle supposait. « Il faut qu’on agisse, j’ai pas envie de laisser un cinglé menacer nos vies. » Aux grands maux, les grands moyens « Tu as accès à ta baguette ? Tu penses qu’on serait assez rapide pour éteindre les lumières ? » Est-ce qu’elle n’avait pas été discrète ? Est-ce que c’était le fait que leurs voisins à Aidan et elle parlaient beaucoup quand ils étaient stressés et se plaignaient de tout et n’importe quoi ? Aucune idée, quoi qu’il en soit Elise coula un regard stressé vers le barge qui venait de hurler « Silence sinon je le bute ! » Sincèrement si Elise était sûre de s’en sortir, elle lui aurait glissé que personnellement, n’ayant aucun lien avec ce type, il pouvait le buter, ça ne la perturberait pas outre mesure… mais c’était faux, elle serait traumatisée…

Franchement, le plan d’Elise était pas mauvais, même si le regard d’Aidan vers l’extérieur démontrait qu’il doutait qu’il fasse assez sombre même après avoir lancé un sort. Alors, oui, probablement qu’il y aurait encore assez de lumière pour que chacun puisse voir son voisin. La solution n’était pas tant d’aveugler tout le monde, ni de les terrifier, sinon Elise aurait lancé des sorts un peu plus dangereux. Son but, c’était simplement de perturber l’agitateur assez pour qu’ils puissent tous bouger et s’enfuir. Il y avait cependant autre chose, quelque chose qu’elle n’avait pas pris en compte, elle était tellement focalisée sur le fait d’agir qu’elle n’avait pas fait attention au fait que l’homme au couteau ne menaçait pas quelqu’un pour le plaisir d’être un sadique mais bien pour que chacun soit immobile pendant que lui cherchait quelque chose dans cette salle. Franchement, ça aurait été cool qu’il fasse ça juste pour récupérer un verre en cristal datant d’une certaine époque, ou alors l’assiette sur le mur qui était bien moche mais qui devait être rare.

Ce n’était pas ça du tout, Elise en était à compter jusqu’à 5 dans sa tête et en était à trois d’ailleurs. A 5 elle comptait sortir sa baguette et compter sur l’effet de surprise pour pouvoir se tirer fissa. Sauf qu’à trois donc, qu’est ce qui se passa, monsieur huluberlu prononça elle est là ? Ah pourvu qu’il parle pas d’elle… Elle coula un regard angoissé vers huluberlu qui parlait dans… un talkiewalkie ? Non mais sérieux… euh 21ème siècle, les portables, c’est déjà ringard et tout le monde est passé au smartphone pour jouer à Pokemon Go et à Harry Potter Go et  lui son moyen de communication c’était un mot difficile à prononcer et puis à écrire, je t’en parle pas. Comment quelqu’un pouvait le prendre au sérieux d’abord et puis ils s’étaient dit quoi lors de la réunion ? J’ai trouvé un gadget mon vieux, tien toi bien ça a une portée de dix mètres c’est FOR MI DABLE. Au secours quoi…

Bon ce n’était pas le temps de plaisanter, même si franchement, Elise le jugeait le gars en question. Sa pote venait d’arriver, l’égalité des sexes tout ça, c’est génial mais alors pour le coup là il y aurait pu avoir équité sur les armes, déjà qu’un couteau c’est pas la joie, mais alors elle… elle avait une arme à feu, mais c’est la fête, allez et puis le troisième lascar c’était quoi qu’il possédait ? Un bazooka… non mieux une arbalète histoire de patauger dans l’irréel au possible. Elise glissa un regard vers la madame, puis vers Aidan… ils avaient agi ensemble dans le monde parallèle pour protéger des gens dont ils ignoraient tout juste parce qu’ils trouvaient ça plus humain. Là, c’était leur monde, un monde réel, les gens qui mouraient étaient réels c’était sûr, aucun risque que les deux camarades laissent cela arriver.

Tout se passa extrêmement vite, contrairement aux minutes précédentes où tout avait été finalement, calme, puisque c’était de la reconnaissance de la part de huluberlu. La femme fut attrapée par l’autre avec son arme à feu, difficile de résister lorsqu’on voir une arme se pointer sur votre corps et elle fut jetée au sol, à moins qu’elle soit tombée, Elise n’était sûre de rien. En revanche, ce qu’elle savait c’est qu’ils devaient agir… personne ne semblait décider à vouloir le faire. C’était comme d’habitude, plus on est nombreux et plus on pense que c’est l’autre qui doit agir. Et ce qui devait arriver, arriva… La personne au sol venait d’être accusée d’être une sorcière. Merci le petit groupe de barge qui avait foutu la merde lors de la fête foraine voilà que des gens s’improvisaient chasseur de sorciers… parce que oui, vu le professionnalisme dont les personnes avaient fait preuves lors de la fête foraine, les deux lascars face à Aidan et Elise n’étaient que des amateurs, des amateurs armés, des amateurs dangereux mais des amateurs quand même.

La personne au sol se défendit, comme elle pouvait mais c’était sa parole contre celle de deux personnes avec des armes, forcément que les avis allaient être pour les assaillants plutôt que pour l’assaillie. Sincèrement qu’elle dise la vérité ou non, Elise n’en savait rien et s’en moquait, elle n’allait pas laisser quelqu’un se faire attaquer devant elle. Chacun chuchotait autour d’eux, à son voisin, comme si tout d’un coup, plus personne n’avait peur des deux êtres armés, bande de tarés et égoïstes en plus. Aidan en profita pour lui glisser qu’ils pouvaient agir mais qu’alors, ils pouvaient être identifiés comme des sorciers à leur tour. Est-ce que le risque en valait la chandelle ? Elise avait des amis moldus, elle avait toujours pris garde à ce que personne sache pour elle et c’était devant des parfaits inconnus qu’elle devait se révéler ? Elle n’était pas convaincue, vraiment pas et puis elle avait peur, peur qu’en voulant agir, elle mette Aidan sacrément en danger et qu’elle ne puisse pas le sauver s’il venait à prendre une balle perdue parce qu’elle avait fait le choix d’intervenir.

Son regard se posa donc son camarade tandis qu’il émettait une deuxième vérité, s’ils agissaient, ils devraient l’emmener et au moins la femme serait qu’ils étaient. Et si c’était un piège si le but de cette pseudo chasse aux sorcières n’étaient pas une façon d’en attraper des réels qui voudraient venir en aide à cette femme. Si c’était le cas, Aidan et Elise fonçaient droit dans la gueule du loup. Elle plongea son regard dans celui de son partenaire lors des missions comme ça, il avait l’air autant convaincu qu’elle que c’était ce qu’ils devaient faire malgré tout, agir. Elise essaya au mieux d’évacuer toute la peur qui l’envahissait, sa main serra celle d’Aidan avant qu’elle ne hoche la tête. « On prend le risque. On l’emmène avec nous. » Pour cela, il leur fallait un plan, un plan en béton mais un plan qui n’impliquait pas forcément qu’ils fassent usage de magie et malheureusement, pour cela, il fallait devenir le centre d’attention… Super, elle qui avait adoré l’être dans le monde parallèle, voilà qu’elle remettait le couvert, elle s’écarta d’Aidan, se laissant glisser sur sa chaise avant de demander aux agresseurs. « Moi j’ai quand même des doutes… Si c’était une sorcière, pourquoi viendrait-elle ici ? Les sorciers doivent bien se douter qu’ils ne sont plus les bienvenues dans notre monde. Pourquoi ferait-elle ça ? » Alors que son but premier ça avait été de mettre le doute dans la tête des gens, voir même des assaillants, le regard du gars au couteau se planta sur elle, assassin tandis qu’il lui hurlait dessus « Tu nous accuses de mentir ?! » Ah ouai non mais aussi, ils étaient tombés sur des débiles, mais c’est pas possible de discuter avec ces gens, ils ont pas de cervelles. Elise se retint de faire de l’ironie, se contentant de dire « Non, je demande juste des preuves avant d’accuser quelqu’un de sorcellerie et de l’emmener au bûcher. » Et là, la fille de lui répondre avec suffisance « On l’emmène pas au bûcher, on est pas des chiens, une balle dans la tête ici et on en parle plus. » D’accord… niquel… des débiles. Au moins, Elise et Aidan étaient fixés, s’ils n’agissaient pas, ils allaient l’exécuter froidement devant tout le monde. Elle coula un regard rapide vers son partenaire tandis que les autres neuneus demandaient si quelqu’un d’autre doutaient de leur bonne foi, se détournant ainsi d’Elise au passage… vraiment jusqu’au bout des boulets eux.

Bon, peut-être qu’ils auraient dû réfléchir à un plan ensemble, ça aurait au moins évité à Elise d’avoir cette impression, franchement désagréable, d’avoir fait une petite boulette. En même temps, elle gagnait du temps, le but c’était toujours de gagner du temps dans les prises d’otages, c’est ce que le professeur il disait dans la casa de papel… bon d’accord il était du côté des preneurs d’otages et Elise était donc l’emmerdeuse finie de l’histoire. Après, il faut se dire ce qui est, ce rôle, elle le tenait merveilleusement bien. C’était dangereux, elle le savait, elle le sentait dans ses veines, ce frisson glacé, l’adrénaline et pourtant elle ne pouvait pas s’en servir. Elle avait vu Bambi, lorsque toutes les pintades FAISAN ELISE PUREE ! étaient sur le sol, une d’elle avait voulu fuir et PAN la balle, le corps sans vie qui tombe. Non, il y a des fois où courir n’était clairement pas une solution. Elle le voyait aussi dans le regard d’Aidan ce danger, elle aurait voulu lui dire que tout allait bien, qu’elle maîtrisait la situation mais non, elle ne la maîtrisait pas, elle était une adolescente avec certes une baguette pouvant à tout moment faire le sort fatal, mais elle restait une adolescente, son inquiétude première ça devait être de ne pas être dépassé au niveau des notes par Adèle, oui pardon de ne pas redoubler… exactement ce qu’Elise a voulu dire. Le danger, elle le voyait aussi dans le regard de ces agresseurs, ils avaient beau être à quoi cinq mètres de la Serdaigle, elle savait qu’elle s’était mise dans la panade, un couteau ou une balle… Aucune des deux solutions ne lui plaisait. Son regard balayait le visage des deux personnes qui la fixait comme si elle était… une sorcière en fait. Quelque chose lui soufflait qu’eux ils avaient pas trop aimé que Gandalf survive dans les mines de la Moria. Par contre, Elise avait été utile sur un point, certes sa façon d’agir avait été stupide, mais elle avait réussi son coup puisqu’elle avait réussi à choquer les gens autour d’eux. Ah c’est une chose de détester les sorciers… d’ailleurs quel passe-temps incroyable… wouahou… qu’est ce que ça devait être l’éclate le soir alors ma chérie tu as fait quoi ? J’ai traqué merlin l’enchanteur… ça en jette tellement. Parce que ouai des deux, Elise trouvait la fille beaucoup plus inquiétante. Bref c’est une chose de détester les sorciers, c’en est une autre

Et alors qu’elle pensait qu’elle s’en était sortie, qu’elle avait distillé le doute dans les esprits, que personne ne ferait rien  à cette dame, l’homme bougea. Merveilleux monsieur testostérone, Elise n’aurait pas du tout aimé qu’il l’attrape comme ça. Alors oui, c’est vrai qu’à côté de la mort par balle, ça devait pas être ultra douloureux. Tout le monde se demandait ce que préparait cette madame, des gâteaux empoisonnés, du pudding à l’arsenic… En tout cas sûrement quelque chose d’ultra dangereux car tout d’un coup, tout le verre explosa. Ouh… ça c’était pas très gentil non plus. Le verre fut propulsé sur les gens proche de ses fameuses bouteilles et des éclats de verre dans la peau, non Elise n’a pas testé et ne testera pas parce que c’est bon mon perso c’est pas un punching ball. A moins qu’on est une castafiore dans le bar… il y avait de la sorcellerie là-dessous. Génial comme façon d’intervenir… sûr à 100% que c’était pas du Aidan, beaucoup trop dangereux pour que ce soit lui. Ce qui voulait aussi dire qu’il y avait un autre sorcier ici, qu’est ce qu’il fichait là ? Bonne question, super Elise avait décidé de ce bar pour que ce soit cool tranquille, au final ils se tapaient des moldus cinglés et un sorcier qui se fichait des conséquences, merveilleux… pas une lumière celui-là. C’était la panique, comment en aurait-il pu être autrement, les moldus avaient peur, les agresseurs n’étaient pas sereins, cherchant qui avait agi… Alors par contre pourquoi ils pensèrent que c’était Elise ? Mais très bonne question, d’accord elle le fixait pendant qu’il se faisait encorder, mais elle n’avait pas ouvert la bouche, pas pointé sa baguette sur lui, alors merci. Sous le choc, Elise ne bougea pas, elle vit l’éclat argenté se rapprocher dangereusement mais il ne lui vint pas à l’esprit de s’écarter, la peur sûrement. Elle ne dû son salut qu’à Aidan, elle le savait, il l’attira contre elle et elle resta contre lui incapable de s’en détacher, crispée, ayant vu la mort de près cette fois-ci. Oui, il fallait se remettre, il avait besoin d’elle, pas d’un poids qui tremblait comme une feuille, terrifiée mais c’était plus fort qu’elle. Peut être que s’il la gardait contre lui suffisamment longtemps, ses pensées négatives s’envoleraient, elle arriverait à oublier que c’était la merde.

Tout le monde bougeait autour d’eux, elle en avait conscience, pas qu’elle regardait la scène, non pour le coup, elle avait la tête contre le torse de son camarade et les yeux bien fermés. En revanche si le sens de la vue ne fonctionnait pas, elle entendait très bien les gens bouger. Courir partout… c’était pas une bonne idée, ils allaient se faire tirer dessus. Puis soudain, il n’y eut plus les bras d’Aidan la maintenant contre lui. Elise ouvrit donc les yeux pour voir la chose la plus invraisemblable du monde… Sérieusement, il comptait faire quoi avec une carafe balancer sur plus de dix mètres, bah non mais ça c’est un peu comme les moustiques, ça fait du bruit, ça embête, ça picote mais au final on s’en tape. Elle regardait, ahurie Aidan, puis la moldue qui les regardait maintenant… super… entre le premier qui leur lançait un couteau et elle, qui avait une arme à feu… Ah non mais le couple Aidan-Elise, du grand art… dans le genre on s’attire des emmerdes mais on s’aime bien quand même, ils étaient EXCELLENTS.

Il lui parla, le temps qu’elle comprenne ce qu’il venait de dire – avec le brouhaha hein, c’est pas qu’elle a des problèmes d’auditions – Il venait de l’attraper, de nouveau pour l’emmener au sol. Si on demandait à Elise, il n’aurait jamais dû la lâcher mais bon son avis, tout le monde s’en cogne hein c’est plus drôle de la terrifier. Elle resta sur le sol quelques instants, le temps de se remettre de ses émotions, de toute façon sous la table ils étaient grave bien… hyper discret – enfin non pas trop- mais surtout ils voyaient les pantalons ou les jambes à l’air libre des gens et pouvaient donc suivre leur déplacement, ce qui est ultra pratique. Elle murmura à Aidan « Si ça se trouve, elle a pas vu que c’était toi… et puis soyons franc, il y a plus de chances qu’ils s’en prennent à leur sorcière qu’à nous. » Ouai sauf qu’on parle de chance. Mot qui cette année n’est pas vraiment celui qui définit au mieux les aventures d’Elise, non elle il y a trois lettres devant ce fameux mot MAL, tout se passait mal et c’était de la grosse malchance. Et pour donner raison à cette merveilleuse malchance, s’arrêta devant l’endroit où ils étaient cachés, deux chaussures. D’ailleurs petit apparté mais mettre des chaussures blanches quand on a prévu de faire sauter la cervelle de quelqu’un c’est une faute de goût, le sang ça tâche et ça part très mal sur le tissu. Alors après, est ce qu’il était vraiment nécessaire qu’Elise tire le vêtement d’Aidan pour lui montrer que quelqu’un s’était arrêté devant eux… non pas forcément… est ce qu’elle le fit ? Bah oui parce qu’elle trouvait ça hyper logique dans sa tête.

Oh et puis l’autre vantard quoi, ça c’est les sportifs, faut toujours qu’ils essaient de faire les fiers et montrer qu’ils ont des muscles, il souleva la table, mais pas très doué d’ailleurs, comme il s’y prit, aucune idée mais ça tapa l’arrière de la tête d’Elise qui eut un léger petit cri de douleur bon en vrai elle a du dire une petite insulte Et puis c’est dingue, il était pas sensé être attaché lui ?! Ah pardon, c’était la fille… Elise la regarda bouche bée, le seul truc que son esprit voulait bien dire c’est purée… elle a des jambes très très moches. Sauf que ça ne la sauverait pas de savoir qu’elle avait des jambes moches. La moldue pointa lentement, son arme à feu sur le front d’Aidan. Ok, ils étaient foutu, Elise prit donc sur elle, malgré la frayeur que ce geste faisait naître en elle, l’impression que son monde, que sa couverture, tout, venait de voler en éclat mais elle pointa sa baguette sur la femme qui menaçait son ami. « Si vous appuyez sur la détente. Je fais en sorte que l’eau présente dans votre corps augmente de température, lentement, très lentement et je recommencerai jusqu’à ce que je me lasse et que je vous laisse mourir dans d’atroce souffrances. »  

De toute façon, il prenait déjà les sorciers pour des monstres, autant jouer le jeu qu’ils voulaient. Le regard de la femme se posa sur elle, certainement pour vérifier que l’objet que tenait la demoiselle était bien une baguette, deux secondes où Aidan n’était plus la priorité de la barge. Deux secondes, ce fut suffisant pour qu’Elise prononce « Stupéfix » d’une voix tremblante tellement elle avait la trouille qu’en faisant ça le doigt appuie sur la détente et que sa bêtise tue son camarade.

Bon, il faut reconnaître qu’Elise qui faisait preuve d’optimisme, ce n’était pas des plus courant. Même à elle, ça lui semblait louche et peu cohérent. Aidan n’était pas décidé à laisser Elise espérer. Non, il prit la parole pour la stopper direct dans ses espoirs. Les sourcils de la demoiselle se froncèrent, malheureusement, il avait raison elle le savait. Depuis le début, ils agissaient n’importe comment ces deux humains. Ils avaient une envie, tuer un sorcier, sauf qu’aucun plan n’était monté pour en arriver à cet objectif. Du coup, le moindre grain de sable dans l’engrenage mettait à mal leur plan. Il y avait du bon à cela, la femme n’était pas encore morte, mais il y avait aussi du moins bon, ils devenaient agressifs en voyant que tout ne se déroulait pas parfaitement comme prévu. Sans oublier le fait que leur plan qu’ils devaient songer infaillible avait été mis à mal par deux adolescents, de quoi rendre fou. Et folle, cette femme l’était, elle venait de délaisser sa " proie " pour venir jusqu’aux adolescents qui lui manquaient de respect. Sauf que là encore, elle se retrouva face à un os. Aidan et Elise se connaissaient, ils étaient venus ensemble, ils agissaient ensemble et à aucun moment il était possible d’en atteindre un sans que l’autre ne soit là à lui venir en aide. Si quelques minutes auparavant, ça avait été Aidan qui était intervenu pour venir en aide à son amie, là c’était à Elise d’agir.

Il n’y eut aucun coup de feu, elle avait craint que ça arrive mais non, pas de bruit assourdissant, seul le souffle d’Aidan qui s’échappait de ses lèvres démontrant son soulagement. Les deux camarades regardèrent un instant la femme au sol, Elise était tendue. C’était la première fois qu’elle s’en prenait à quelqu’un en dehors du cadre scolaire. Ça faisait bizarre de se dire que cette femme était au sol à cause d’elle, même si elle ne regrettait pas d’avoir agi. Elle avait sauvé Aidan, c’était tout ce qu’il fallait retenir de cette aventure. Elle n’avait pas détaché son regard de sa victime lorsqu’une voix se fit entendre dans l’habitacle. Cette voix, elle ne l’avait jamais entendu de sa vie, ce n’était pas celle d’Aidan. Le sorcier était donc resté, bah dis donc, il n’était pas des plus réactifs, il leur avait laissé faire tout le boulot. La demoiselle tourna la tête pour l’observer tandis qu’il effaçait les mémoires des deux moldus mais aussi de la probable sorcière, pas question qu’il touche l’esprit d’Elise, s’il pointait sa baguette sur un des deux Serdaigles, elle utiliserait de nouveau sa magie contre quelqu’un. Là où Elise ne bougeait pas, craignant qu’en bougeant, ils n’attirent l’attention, Aidan ne semblait pas de cet avis, bon en même temps, il était logique, bien sûr que l’homme savait qu’ils étaient là. Aussi, lorsqu’il lui tendit la main, Elise se laissa aider et lui offrit un véritable sourire, toute lassitude envolée, lorsqu’il la remercia. A son tour, elle chuchota pour lui répondre, son visage s’étant refermé sous l’inquiétude « J’ai eu peur qu’il t’arrive quelque chose, de ne pas être assez rapide ou menaçante. Je suis soulagée. »

L’homme se rapprocha d’eux. Elise le détailla attentivement, son regard ne brillait d’aucune émotion, là où elle avait pu lire tout un panel d’émotion dans le regard de son partenaire. Cet homme ressemblait à un mercenaire, comme s’il avait l’habitude d’agir contre les moldus. Un instant, le regard d’Elise se chargea de défi, personne ne lui disait ce qu’elle devait faire. Si elle avait envie de finir son verre, elle le finissait et ce n’était certainement pas un sorcier qui avait mis trois plombes à agir qui allait la forcer à faire quoi que ce soit. Pourtant, aussi vite que son esprit de rébellion était arrivé, il s’effaça en l’entendant anticiper le futur. Oui, il est vrai qu’Elise n’était pas des plus emballées à l’idée de devoir s’expliquer avec des moldus. Elle hocha donc la tête pour montrer qu’elle avait parfaitement compris la mise en garde. C’est ensemble qu’Aidan et elle se dirigèrent vers la sortie avant qu’une question ne lui vienne à l’esprit, elle s’immobilisa, se tourna vers l’homme, désigna la victime des deux autres au sol, avant de demander « Est-elle une sorcière ? » Elle aurait voulu quelque part qu’il dise oui, que le manque de prudence de la femme soit la raison de tout ce cirque, pourtant l’homme secoua la tête négativement. Le cœur d’Elise se serra, une chasse aux sorcières venaient de commencer et personne n’était réellement en sécurité. C’était au bon vouloir des agresseurs et des gens paranoïaques, ce n’était pas une bonne nouvelle.

Probablement qu’elle allait se tenir à l’écart du monde moldu pendant quelques temps. Elle n’était pas certaine que ça évolue positivement tout ça mais, en attendant, mieux valait il ne pas provoquer le destin et continuer à traîner dans les rues de Londres côté moldu. Elle devait avoir l’air un peu perdu dans ses pensées puisqu’Aidan lui posa la question, elle leva les yeux vers lui. Etait-elle seulement en état de transplaner rien était moins sûr. « Tu peux nous faire transplaner tous les deux ? Je n’ai pas spécialement envie de rester dans le Londres moldu mais je ne suis pas certaine d’être capable de transplaner. » Elle poussa un léger soupir avant de lui dire « Je ne pensais que les moldus réagiraient ainsi à l’annonce de l’existence du monde sorcier. Ça m’inquiète un peu, j’ai des amies qui sont moldues. Est-ce que ça devient mes ennemies uniquement parce que j’ai des pouvoirs magiques ? » Elle se tut l’espace de quelques secondes avant que sa curiosité ne la pousse à demander « Et que va-t-il se passer pour les moldus qui ne détestent pas les sorciers ? Est-ce qu’eux aussi vont être en danger ? Je commence à me dire que Sélénya avait peut-être raison de vouloir les éviter si à chaque fois ça se termine ainsi, c’est inquiétant. » Toutes ses questions, elle savait la réponse, seul l’avenir le dirait, sauf que ça ne l’empêchait pas de s’inquiéter, elle voulait savoir tout de suite… pas vivre d’autres ennuis pour le comprendre. Finalement, elle glissa « Je suis désolée de t’avoir mise en danger en venant ici. » Bien sûr, elle savait qu’il ne la tenait pas pour responsable mais sans elle, il ne serait jamais venu ici.