Gros défaut que celui de mademoiselle de Lestang, peut-être un jour apprendrait-elle que la curiosité et bien ça attire des ennuis. Pour une fille qui aimait apprendre des choses, cette leçon, elle ne rentrait tout simplement pas dans son crâne. C’était plus fort qu’elle, une irrésistible envie de tout voir, de tout connaître. La seule chose qui changeait c’était les partenaires, comme si, pour se donner bonne conscience, il était nécessaire d’en changer, afin que chacun se dise que les ennuis ça allait, ce n’était pas trop, alors que si, Elise les collectionnait. C’est bien simple, à chaque fois que sa curiosité prenait le dessus ça finissait mal, elle s’était retrouvée à subir un feu d’artifice qui lui avait bousillé les tympans en salle de potions parce qu’elle avait lancé son encrier dans un nuage rose suite à l’échec d’une potion. Elle s’était retrouvée dans un monde parallèle avec un gars qu’elle connaissait à peine, parce qu’elle avait touché un tableau qu’elle ne connaissait pas. Non vraiment, Elise n’était pas ce qu’on appelait une chanceuse. Encore que, de son point de vue à elle, ce n’était pas vraiment génial parce qu’elle n’était pas réellement courageuse, que la plupart du temps elle avait la trouille et qu’en plus c’était jamais avec des personnes qu’elle connaissait bien qu’elle avait ce genre d’aventures, ça aurait été beaucoup plus simple si ça avait été Sélénya, bien que cette dernière ne soit pas des plus courageuses, ou même Amaury, même si pour le coup Amaury en ce moment il avait l’air ultra occupé.
Au moins, aujourd’hui la partenaire des découvertes, ce ne serait pas une Serpentarde avec qui elle avait été longtemps en froid, ce ne serait pas un presque inconnu, ce serait Philynn. L’excitation était donc à son comble. Difficile de rester concentrée sur les cours dans ces conditions, elle avait envie que ça se termine vite, peut être parce qu’aujourd’hui le professeur interrogea la stressée de service de la classe. C’était l’enfer de subir cela, elle avait appris sa leçon, c’était une certitude, le problème c’est que la panique ça la faisait dire des bêtises, bafouiller, reprendre son souffle, paniquer et Elise et bien elle n’avait pas la patience nécessaire, elle était crispée sur sa chaise avec une furieuse envie de balancer quelque chose sur cette andouille pour qu’elle arrête de dire heu toutes les deux secondes. Néanmoins, elle n’en fit rien parce que taper les gens ça attire les ennuis, qu’elle en avait ras le bol d’être collé avec des chieuses et qu’elle avait autre chose à faire après les cours que de traîner dans une salle avec un professeur qu’elle aimait bien mais pas au point de vouloir rester en tête à tête avec.

Lorsqu’enfin le cours s’arrêta, après que l’interrogatoire – vraiment on aurait dit que c’était une criminelle la stressée tellement elle bafouillait -, Elise en avait plein la tête… Elle n’avait rien appris, comment elle pouvait être en médicomagie et ne rien apprendre de ses journées, tout ça à cause d’une classe de glandus. Au moins, en voyant l’expression dans le regard d’Adèle, elle constatait qu’elle aussi en avait ras le bol de passer ses journées assise sur une chaise à espérer que ça se passe mieux que la veille… Bon après, c’était peut être que les cousines prenaient beaucoup d’avance, parce qu’elles avaient le temps, parce qu’elles aimaient bosser et qu’elles n’avaient pas l’impression d’avancer, alors que si, ça avançait bien assez vite pour la plupart des neuneus mais vu qu’Elise ne leur parlait pas à eux, difficile pour elle de se rendre réellement compte.
Il lui restait un peu de temps avant l’heure fatidique de la découverte. Elise remonta donc à son dortoir déjà pour déposer ses affaires parce qu’à moins de rencontrer un troll – ce dont Elise n’avait pas du tout envie – et lui balancer un livre en pleine tronche, avec l’espoir un peu vain que celui-ci l’assomme et bien non se trimballer ses cours ne serviraient pas à grand-chose. Une fois libérée de ses affaires, il fallait se changer parce que bon sang de bois qu’il faisait froid dans les couloirs, ouai ouai bientôt le printemps peut être mais en attendant la bâtisse ne semblait pas être au courant qu’il devait faire chaud dans les couloirs. Et déjà qu’à cause de la fête foraine où Elise s’était pris un petit feudeymon dans les dents, elle avait du louper des cours – ce qui avait été un véritable traumatisme pour la petite Serdaigle qui n’aimait pas du tout perdre une seule minute de cours alors 5 jours… l’enfer – ce n’était pas pour se taper maintenant qu’elle était là un gros rhume et puis pour sûr que l’infirmier allait être casse bonbon au possible et refuser – rien que pour la souler – qu’elle retourne en cours. Non, vraiment très peu pour Elise d’être malade, elle avait donc enfilé un énorme pull, au diable le charme, il valait mieux la chaleur puis elle avait filé pour ne pas être en retard.

Une fois sur les lieux, elle attendait Philynn, plus ou moins patiemment, surtout avec un livre qu’elle avait dégoté à la bibliothèque quand elle avait su qu’elle partirait en expédition avec elle. Lorsque sa camarade la rejoignit, clairement ça se voyait qu’elle n’avait attendu que ça toute la journée ce qui fit sourire Elise, elle lui tendit le manuel qu’elle avait trouvé – après avoir fouillé de fond en comble cette satanée bibliothèque – « Salut ! Alors tu vois là-dedans ils parlent de super passage secret, très difficile à trouver… mais bon très difficile, on s’en fiche on a tout le temps qu’il nous faut et puis si on oublie le couvre-feu… c’est pas si grave tant qu’on se fait pas attraper. » Elle tapota du doigt le bouquin avant de dire « Je pense qu’on devrait commencer par les sous sols ! » Pas d’objection de la part de la Serdaigle ? Très bien et c’était parti, chaud devant les gens. Pour la fille pas très sportive qu’était Elise en règle générale, l’excitation des découvertes la rendait bien active, si elle ne courait pas dans les escaliers, c’était uniquement pour ne pas que Philynn la perde de vue, ce qui est totalement couillon puisque de toute façon, Philynn n’était pas idiote, loin de là et qu’elle savait où se trouvait le sous sol mais qu’importe. Une fois arrivée tout en bas, Elise éclaira les alentours avant de demander « A ton avis faut faire quoi ? Toucher le mur en espérant qu’un passage secret s’ouvre ? Bouger les lampes, faire les deux ? » Elle s’approcha du mur en attendant une réponse… ça avait l’air un peu poussiéreux, il faut croire que personne n’avait eu l’idée de prendre le manuel à la bibliothèque avant elles deux… décidément les gens n’étaient pas très curieux.