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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Crystal Avery ϟ I once was lost, but now am found  :: Three Broomsticks :: Pensine :: Fiches anciens membres
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 10 Jan - 21:40
Crystal Avery
« Ft. Demi Lovato Ϟ Crédit giphy »
Quelle est votre allégeance ?
Développer quel camp votre personnage a choisi de rejoindre : Que pense-t-il de cette bataille en sous-main ? A-t-il un avis sur les moldus, les sorciers ? Que pensez-vous de la pureté du sang ? Etes-vous investi, impliqué ?
Elle n'a pas connu la guerre, n'étant pas née quand celle ci a éclaté, et étant très jeune lors de la bataille finale qui y a mis fin pour de bon. Pourtant, c'est quelque chose qui la touche malgré tout puisqu'elle se dit que ce combat contre Voldemort aurait pu être le sien. Autant dire que c'est assez ironique, venant d'une Avery. Elle ne comprend pas pourquoi on accorde une si grande importance à la différence, pourquoi les sorciers au sang-pur avaient et ont encore pour certains ce besoin de creuser un tel fossé entre eux et ceux dont le sang est mêlé. Elle a tellement souffert toute son enfance de ressembler aux moldus, de n'avoir aucune once de magie en elle, alors que si le sang n'était pas un handicape social, comme le fait de ne pas posséder de pouvoirs magiques, sa vie aurait été si différente. Alors oui, si elle y avait sa place, le camp qu’elle choisirait serait clairement celui de l’Ordre du Phénix. Pourtant, il semblerait que les derniers événements qu’elle a pu apprendre dans la vie d’une personne qui lui est très chère la feraient hésiter. Elle est perdue au milieu de ses convictions, et ne sait plus vraiment ce qu’elle doit penser de tout cela.
« Petite citation »


Derrière l'écran
Pseudo ϟ Paupau
Age ϟ 26 ans
Scénario ou inventé ϟ rescapée inventée
Comment as-tu connu le forum ? ϟ Bonne question ...
Dernier mot ϟ réponse ici

« crédit avatar »
Dossier ministériel n° 01
Le nom de ma famille est Avery et mes parents ont décidés de me nommer Crystal. Je suis née le 04 aôut 1992 dans cette belle ville qui est Winchester ce qui fait que je suis aujourd'hui âgée de 26 ans. Je suis une sorcière et de ce fait le sang qui coule dans mes veines fait de moi une sang pur. Lorsque j'étais enfant, je n'ai pas été accepté à l'école de sorcellerie mais une préceptrice me donnait cours chez moi Aujourd'hui, je suis la propriétaire et styliste de la boutique Gaichiffon à Pré-Au-Lard, cette situation me permet également de gagner ma vie de manière correct, bien qu'héritière de la famille Avery et de vivre à Pré-Au-Lard. Je suis célibataire et d'ailleurs j'ai une préférence aussi bien pour la douceur des courbes féminines que la virilité masculine. Démunie de pouvoirs magiques, je n'ai pas eu la chance de me procurer une baguette magique. La dernière fois que j'ai pu sentir une potion d'amortentia, elle avait la douce odeur acidulée du citron, et celle plus virile du cuir.. Je n'oublie évidemment pas mes rêves et lorsque je me place devant le miroir du rised, je ne vois pas contrairement à ce qu'on pourrait croire, mon reflet tenant une vraie baguette magique, mais plutôt moi, entourée et aimée de ma famille tout entière.. Ah j'ai failli oublier, l'être qui m'accompagne aujourd'hui est un bouledogue français et il se nomme Gizmo. Et pour finir je prête mon allégeance à personnes en particulier
  • Caractère

    Ϟ 01. Ϟ Elle s'est forgée son caractère par ce qu'elle a vécu, a su faire une femme forte de cette fillette « rejetée » parce qu'elle n'entrait pas dans les codes de la société. Ϟ 02. Ϟ Elle est déterminée à se battre pour les droits des gens comme elle et son audace l'aidera à venir à bout de combat, tout comme son entrain, sa force de vivre. Ϟ 03. Ϟ Elle est indépendante, ne laisse personne lui dicter ses lignes de conduite, peut se montrer très désagréable et arrogante avec ceux qui essaient. Ϟ 04. Ϟ Pourtant, ça ne fait pas moins d'elle une personne extravertie, car le contact humain, elle aime ça et n'a pas peur d'aborder les gens, elle a besoin de parler, de rire, parce qu'elle a tellement manqué de ça pendant dix huit ans de sa vie. Ϟ 05. Ϟ Elle sait être une oreille attentive et cherchera même des solutions, se montrera de bons conseils si cela entre dans ses capacités, même si elle aura tendance à le faire de façon abrupte. Ϟ 06. Ϟ Elle sait se montrer patiente, ne s’arrêtera pas sur un échec, recommencera encore et encore jusqu'à arriver au bout de ses objectifs, quitte à se perdre sans le vouloir, et ça se vaut aussi dans ses ambitions. Ϟ 07. Ϟ Elle est prête à tout pour montrer de quoi elle est capable, pour prouver que ce ne sont pas les différence qui font l'infériorité, que ce n'est pas parce qu'elle est dénuée de pouvoirs magiques qu'elle ne vaut rien pour autant. Ϟ 08. Ϟ Elle est révoltée, la frustration de ne pas être comme les autres lui sort par tous les pores de sa peau et elle n'a aucune gêne à le crier haut et fort. Ϟ 09. Ϟ C'est le rejet qu'elle a vécu qui l'a rendu rancunière, parce qu'en grandissant elle a su comprendre qu'elle n'est pas inférieure aux autres.
  • Pensine

    Entre tes petits doigts, un morceau de parchemin chiffonné par l'usure. Tu le défroisses du mieux que tes tremblements le permettent, puis y plongent ton regard pour la énième fois depuis des jours. Déjà, l'humidité trouble ta vue, t'obligeant à cligner fort des paupières pour laisser rouler une, puis deux larmes sur tes joues. Bientôt, tu ne les retiens plus du tout, et le flot détrempe ton visage d'enfant malheureuse. L'une des gouttes s'écrase sur le dessin, là où l'on voit clairement une fille et un garçon s'étreindre de leurs bras en fil de fer. En dessous, les quelques mots inscris à l'encre font monter de la colère en toi, cette colère que tu ressens à chaque fois, quand tu comprends qu'ils ne sont que mensonge. « Je serai toujours là pour toi, Crystal. » D'un coup brusque, le parchemin retrouve sa forme de boule grossièrement froissée. Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi Nathaniel t'a-t-il laissé croire tout ce temps qu'il serait toujours là pour toi, lui. Que peuvent bien dire tout ces petits mots échangés sous le petit espace de la porte de ta chambre, si c'est pour ne plus te donner aucune nouvelle du jour au lendemain ? Tu le voyais tellement différent des autres. Il était le seul à venir secrètement te rendre visite, à travers une porte, alors que tu étais toujours enfermée dans ta chambre, à tourner en rond comme un lion dans une cage. Ses petits mots te faisaient tellement de bien. Ce n'était souvent pas grand chose. Rarement des déclarations d'amitiés, plus souvent des petits dessins, mais qui te faisaient sourire, les seuls instants où ton visage s'illuminait. Tu pensais qu'il t'aimait, lui, qu'il n'en avait que faire que sa cousine soit démunie de pouvoirs magiques. Combien de jours ont passé depuis le dernier échange avec Nathaniel ? Depuis combien de jours te sens-tu aussi seule, certainement plus que jamais ? Tu ne peux t'empêcher d'espérer, comme la fillette que tu es, qu'il reviendra gratter à la porte, ce soir, ou demain soir, et pourtant, au fond de toi, tu sais déjà que ce dessin que tu tiens entre tes doigts sera le dernier. Que c'est douloureux, pour une enfant de sept ans de se rendre compte que votre seul ami se moquait de vous tout ce temps, ou vous a tout simplement oublié.

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 10 Jan - 22:15
Votre histoire
« petite citation »

Ta plume dans la main, tu as les yeux rivés sur ton parchemin, mais n'écoutes pas le cours que ta mère te dicte. Tu penses que c'est injuste, qu'on n'a pas le droit de t'enfermer comme ça, de te couper du monde sous prétexte que tu sois différente, que tu ne sois pas comme les autres enfants. Tu n'as pas eu une enfance difficile, tu étais même aimée de tes parents, petite, fruit d'un amour incompréhensible par certains. Oui, parce que voyez vous, deuxième Madame Avery, ta mère, est beaucoup plus jeune que Monsieur Avery. A l'époque, les critiques fusaient même « Pfff, regardes, elle pourrait être sa fille », « C'est scandaleux, il vient de perdre sa première femme. ». Mais bon, tout ça, ça ne l'a pas empêché de l'épouser et de lui faire un enfant, du moins, ce qu'il croit. Oui parce que si officiellement tu es la deuxième fille légitime de Arsène Avery, officieusement, tu es le fruit de la liaison secrète entre Meliana Rosier Avery, ta mère et ton oncle, mais ça, personne n'est au courant. Personne, à part tes géniteurs, qui ont d'ailleurs mis fin à leur liaison peu avant ta naissance. Alors tu as grandie, et c'est à croire que tu as été punie pour les faits de ton père, puisque démunie de pouvoirs magiques. Alors tu vois les enfants de ton âge aller à Poudlard, comme tu as vu ton demi-frère et ta demi-sœur y aller aussi quand tu étais toute petite. Ils t'ont dit tellement de belles choses sur cette école que tu rêves d'y aller aussi, que tu rêvais encore de recevoir ta lettre un peu avant Septembre malgré les dires de ta mère, qu'une enfant comme toi n'y a pas sa place, parce que ce sont les règles, c'est la loi qui le veut, et il en sera ainsi. Alors tu grattes ton parchemin du bout de ta plume, ta tête appuyée sur ton autre main. Et tu répètes cela six heures par jour, depuis la prétendue rentrée, parce qu'il faut bien te scolariser. Mais tu n'as pas envie de faire d'efforts, tu veux juste aller à Poudlard, faire comme les autres, comme ton cousin Nathaniel à peine plus vieux que toi, et ça agace ta mère qui trouve ton comportement capricieux « Tiens toi bien s'il te plaît, regarde un peu de quoi tu as l'air ! ». Tu ne réponds rien, mais tu te redresses tout de même, un peu pour ne pas attirer les foudres de ta mère. C'est dur pour une petite fille, d'être un rejet de la société, mais ça l'est peut être bien plus de se sentir rejetée par ceux qui sont censé vous aimer, vous protéger, quoique vous soyez.

Et ça, ça ne s'arrange pas avec le temps, bien au contraire. Tu prends des années, tu grandis, mais n'en restes pas moins solitaire. Pourtant, tu es une jeune fille pleine de joie de vivre, mais pour la mettre en pratique, il faudrait que tu vois du monde, et ce n'est pas en restant entre quatre murs que ça arrivera, vois-tu. Tes parents ont honte de toi, de ce que tu es. Ils ne te le disent pas, mais tu le sens, tu le sais, tu le vois bien qu'ils ne sont pas comme avec les jumeaux, qu'ils ne sont pas non plus comme quand tu étais petite. Mais tu comprends, être une cracmole n'est pas conforme d'une famille comme celle des Avery, ni des Rosier. Ce n'est pas normal, c'est presque une tare. Donc oui, tu comprends, mais ce n'est pas pour autant que tu ne leur en veuilles pas. Tu aimerais dire que tu les détestes, parce que c'est ce que tu ressens au plus profond de toi, tu aimerais leur dire que tu préfères être ce que tu es plutôt que ce qu'ils sont, eux. Mais tu n'y arrives pas. Alors tu exploses, hurles intérieurement, envoies valser tout ce qui a le malheur de croiser tes mains, c'est tout ce que tu trouves pour te défouler, mais ça ne fonctionne pas. Tu as tant de choses en toi, tant de haine, d'incompréhension, de tristesse, et toutes ces émotions entremêlées, tu n'as personne à qui les confier. Oui, les jumeaux sont adultes maintenant, ils ne vivent plus au manoir, ont leur vie à eux, chacun de leur côté, et ont même des enfants. Il y a Alexa et Andréa, les jumelles de Sebastian, et il y a Esteban aussi, le fils de Sirana. Tu étais tellement contente, cinq ans plus tôt, quand tu avais appris la naissance de Esteban, tu t'étais dit que tu ne serais plus seule, que tu aurais quelqu'un à surveiller, que tu pourrais prendre soin de lui, et te lier avec aussi, parce que dix ans de différence, ce n'est pas grand chose, finalement. Mais ça, ce n'est pas possible, parce que même les jumeaux, tu ne les vois plus, alors pensez bien que leurs enfants, encore moins. Mais aujourd'hui, tu suspectes que ce ne soit pas qu'un hasard, qu'eux aussi, ont voulu s'éloigner de toi, qu'ils te voient comme les autres te voient, une erreur de la nature, mais tu t'en fiches, tu mettras tout en œuvre pour t'en sortir de ton côté, tu en as la force, et quelque part, c'est eux qui te l'ont donné.

Les années ont encore filées, et tu ne peux plus rester dans cette atmosphère où tu ne te sens plus à ta place. Tu es si seule, et pourtant tu étouffes. Tu as l'impression de vivre avec des étrangers, étrangers qui ne te regardent même plus, qui ne font plus attention à toi. Ta mère a même arrêté de te donner des cours, ça n'a pas duré bien longtemps d'ailleurs, elle a très vite fait appel à un précepteur pour s'occuper de cette tâche qu'elle considérait comme une corvée. Avec le recul, ce n'est pas une si bonne chose. Tu n'aimais pas la manière dont ta mère te donnait cours. Tu n'aimais pas cette façon qu'elle avait de te parler avec froideur même quand tu faisais quelque chose de bien. Mais aujourd'hui, tu as le sourire, tu te retient même de rire aux éclats, de crier sous tout les toits que voilà, tu t'en va, tu quittes tout, du moins le peu que tu as. Oui, tu profites de ta majorité acquise pour enfin t'installer chez une grand-mère que tu ne connais pas si bien mais qui a su te tendre les bras. Alors, la tête contre le hublot de l'avion, tu souris, encore et encore, tes joues deviennent même douloureuses, mais ce n'est rien, tu jubiles à l'idée de la nouvelle vie qui t'attend, de cette nouvelle vie que tu imagines, où tu rattraperas le temps perdu, et te forgeras, sans doute.

Chère Sirana,
Voilà deux ans que je vis en Italie, mais ça tu le sais déjà, puisque tu m'as écris. Je sais que Grand-mère en a parlé à notre mère, alors j'imagine que tu as dû le savoir par elle. Ma vie a beaucoup changé, je respire enfin, tout simplement. Ici on ne me juge pas, on ne me met pas à l'écart, on m'a même expliqué que je ne suis pas anormale parce que je suis différente. C'est justement cette différence qui est importante, parce qu'elle me rend unique, et en réalité, tout le monde est différent, et heureusement. Mais je ne vais pas te faire tout un discours là dessus, ce n'est pas le sujet. Je voulais simplement que tu saches que je vais bien, Grand-mère est vraiment très gentille. Tu savais que c'était une grande styliste en Italie, toi ? Elle m'a initié, et je trouve ça fascinant. J'en sais presque autant qu'elle maintenant, je suis devenue vraiment très douée avec les crayons et les croquis. Tu sais, en prenant du recul, je me suis rendu compte que si ces dernières années, nous nous sommes éloignées, c'est peut être tout simplement à cause de nos modes de vies différents. J'ai longtemps pensé à tord que tu ne m'aimais pas, comme les parents ne m'aiment pas, et en lisant ta lettre je me suis rendu compte que j'avais faux sur toute la ligne. Je m'excuse d'avoir pu pensé tout ça, d'avoir pu te haïr autant. Tu sais, il y a quelques temps, j'aurai pu m'excuser d'être née cracmole, mais ici, j'ai appris que je ne dois pas le faire, je n'ai pas à m'excuser de l'être. Alors je sais que tu ne me déteste pas, mais que malgré tout, tu penses comme les autres des gens comme moi, mais en fait, je m'en fiche pas mal. Tu peux bien penser ce que tu veux de ça, je n'ai pas envie de t'en vouloir, parce que c'est la faute du gouvernement, c'est lui qui dicte des choses sur nous, et tout ça, ce sont des conneries, mais vous les sorciers, vous êtes aveuglés. Je voulais aussi te dire que je reviens en Angleterre, j'estime avoir passé suffisamment de temps ici, je peux rentrer l'esprit en paix. Du coup, je tenais à te prévenir que tu risque de me voir devant ta porte, mais ne t'inquiète pas, je ne resterai que le temps de trouver du travail, enfin, si tu es d'accord bien sûr, et si ce n'est pas le cas, si tu ne veux pas de moi, préviens moi rapidement, de manière à ce que j'établisse un plan B. Je prend la route la semaine prochaine, tu as quelques jours pour me répondre, et j'espère que tu le feras.
Ça me fait tellement de bien de te parler à nouveau.
J'espère à bientôt.
Crystal, ta petite sœur

Épanouie, tu plonges ton regard dans celui du petit garçon qui t'a posé une question toute aussi étonnante que les autres, mais tu en as tellement l'habitude, que tu lui souris, et ne t'étonne même plus. Alors tu lui réponds, parce que ça te fait plaisir, et aussi parce que tu sais que de toute manière, il ne lâchera pas. Tu le connais bien maintenant, ce petit. Depuis ton retour en Angleterre, tu lui donnes des cours pour le préparer à Poudlard, mais en fait, tu soupçonnes ses parents de vouloir simplement le refiler à quelqu'un pour souffler un peu, parce qu'il faut l'avouer, en plus d'être une pile, ce petit est une sacrée pipelette. Mais tu ne leur en veux pas pour ça, tu les aime bien, les MacMillan, ce sont des gens fort sympathiques, du moins de ce qu'ils sont avec toi. Tu es tellement heureuse d'être tombée sur cette annonce dans la Gazette du Sorcier, tu ne changerais de job pour rien au monde, même si tu sais que ce n'est que temporaire. En Italie, tu as eu envie de suivre la trace de ta grand-mère, de devenir une créatrice de vêtement aussi douée qu'elle. Autant dire qu'elle t'a bien formée, c'est la meilleure chose que tu puisses faire sans pouvoirs magiques et tu rêves à présent d'avoir ton atelier rien qu'à toi, avec tes propres couturières, tes vendeuses, et même si cela t'obligerait à quitter les MacMillan un jour ou l'autre. Mais tu n'y penses pas pour l'instant, apprécies l'instant présent, d'autant plus qu'en échange, ils ont aimablement proposé de te loger, ce qui te laisse le temps de te construire doucement et d'épargner de l'argent. Et puis, tu l'aimes beaucoup leur garçon, tu le trouves tellement attachant, même s'il peut devenir très vite insupportable. Mais en réalité, tu n'as pas ce problème avec lui, déjà parce que tu sais être extrêmement patiente, mais surtout parce qu'il t'offre tout ce dont tu as manqué pendant ses années passées.

Les yeux dans le brouillard, tu penses à ce qu'il vient de se passer, à ce que tu viens de subir durant plusieurs jours sans revoir la lumière, et laisse couler tes larmes, impuissante. Peut-être n'aurais-tu jamais dû revenir d'Italie, un an plus tôt. Peut-être n'aurais-tu jamais dû retrouver ce pays, l'Angleterre, qui de ta vie n'héberge que le pire. Et le pire, c'est certainement ce que tu viens de vivre là, dans une salle d'interrogatoire froide et lugubre du ministère de la magie. Pour la première fois de ta vie, tu t'en veux d'être ce que tu es, une vulgaire cracmole qui aurait pu éviter cet enfer si tu avais eu des pouvoirs. L'espace d'un instant, tout ce que tu as construit autour de ce que les autres considéraient comme une faiblesse s'effondre, et tu ne vois que le mal, tu ne vois que ton incapacité que t'a donné ta nature. Tu ne comprends même pas ce qu'on te reprochait, pourquoi on te parlait de complot, de secret révélé. Tu ne comprends pas le besoin d'employer de telles manières qui ne sont pour toi rien d'autres que de la torture. On ne t'a même pas touché, même pas effleuré un seul de tes cheveux, et pourtant tu te sens salie, meurtrie, broyée. Tu as l'esprit tant rempli de toutes les horreurs qu'on t'a fait vivre, mais en même temps si vide. Tu ne veux plus te battre, tu ne veux plus vivre après ça. Tu demeures tel un fantôme pendant plusieurs jours, peut-être plusieurs semaines qui te paraissent une éternité. Mais peu à peu, tu relèves la tête, et un beau jour, fermes les yeux quelques instants, et quand tu les rouvres, effaces de ta mémoire toutes ces horreurs qui font de toi cet être sans vie qui ne te ressemble pas. Non, tu n'as pas le droit de laisser tomber, tu dois faire de ces instants douloureux la route vers une victoire personnelle. Tu t'es fait la promesse durant tant d'années de changer les idées face aux cracmols, de prouver que vous n'êtes pas inférieurs aux autres et tu continueras de te battre sans relâche.

L'horizon est calme, apaisant. Rien ne laisse penser qu'il y a eu un terrible massacre ici, quelques années après ta naissance. Que des vies ont été prises, que d'autres sont blessées à jamais. L'école ne ressemble plus à ce qu'elle était après, elle n'est plus une ruine comme sur les archives que tu as pu voir, elle est tout simplement comme avant la bataille, au temps où les jumeaux étaient élèves à l'école, comme tes parents avant eux. Et pourtant, malgré la victoire du monde magique contre le plus grand mages noires de tout les temps, dans l'atmosphère plane encore et pour toujours l'horreur qu'elle a connu. Tu te perds dans l'étalage de tissus tous plus colorés les un que les autres, et la première voix qui se fait entendre te sort de ta pensée que tu as pour toutes ces victimes. Tu te retournes, fixes  la table de styliste un peu plus loin, et te satisfais de ça, parce que tu as réussi ce que tu voulais. Oui, tu te satisfais de toi-même, d'être enfin propriétaire de ta boutique de vêtements au sein du village le plus sorcier d'Angleterre, de dessiner tes propres créations, comme tu le rêvais il n'y a pas si longtemps, et que malgré tout ce qu'on t'a dit à l'époque, tu y as enfin ta place. Alors tu prends ça un peu comme une vengeance personnelle, une vengeance qui ne fait que commencer et pour laquelle tu es prête à te battre encore plus, et ne laisseras plus personne te dire que tu n'es rien d'autre qu'une maudite cracmole.
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