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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Tattoo in Reverse [Heathbos] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Ven 15 Mar - 20:03
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Heathcliff A. Lovecraft & Erebos Asclépiade

Le soleil se couche paisiblement. L'hiver tarde à retirer son blanc manteau, paresseusement, couvrant de poudreuse les collines enneigées qui entourent Poudlard. Le château se dresse fièrement au milieu des arbres comme saupoudrés de sucre glace, la brise glacé ébranlant les branches lourdes de neige qui s'écrase finalement au sol dans un bruissement sourd. Le professeur se tient à la fenêtre de ses appartements et contemple la surface givrée du lac et le calamar géant qui se prélasse presque langoureusement en jouant des tentacules. Les cours étaient finis depuis une heure et il avait réussi à esquiver les questions perpétuelles de ses élèves de première année pour retrouver le repos bien mérité après une longue semaine de travail. Lentement, il lâche le rideau velouté qui retombe sur le carreau et dissimule les dernières lueurs du jour aux rétines fragiles du brun. Il passe une paume gantée dans ses cheveux pour les plaquer en arrière et roule un moment des yeux, les paupières closes. Un croassement le dérange dans sa rêverie et il se précipite pour déverrouiller la fenêtre et laisser entrer l'animal frigorifié. Lazarus s'ébroue et se contorsionne les ailes et les pattes pour défaire son plumage de la couche de glace qui le recouvre. Heathcliff attrape le corbeau qui se laisse patiemment manipuler et l'emmène près de l'âtre où brûle un feu confortable. L'oiseau se fait papouiller le ventre avant de tendre la patte, fier et réchauffé par le traitement du professeur.

C'était une missive de Valentin. Immédiatement, Heathcliff voit un rictus goguenard fendre son visage horrifique, et étirer ses lèvres pourpres dans ce qui se veut être un sourire radieux. Il recevait des nouvelles très régulière, mais l'éloignement des futurs époux était très difficile, notamment pour le brun qui vivait mal la séparation d'avec sa belle hirondelle. L'université de Poudlard était à Londres et ils ne pouvaient se retrouver que le week-end. Relativisant sur les nouvelles libertés que leur permettait de ne plus avoir de lien de supériorité hiérarchique, il cesse rapidement de ronchonner pour se mettre à rédiger une réponse romantique à souhait à sa fiancée. Alors que Lazarus se prélassait sur son perchoir en face du feu de cheminé, le professeur avait attrapé un morceau de parchemin, une plume et un ruban de satin, et écrivait précautionneusement d'une calligraphie précise et fine. Il racontait sa journée, la rixe entre Gryffondor et Serpentard qui l'avait forcé à faire intervenir Edward et Erebos pour calmer les freluquets, les quatre heures d'alchimie avec les premières années de la fin d'après-midi qui avait mis à bout sa patiente et ce qui restait de sa pédagogie après les quatre passées à ressasser inlassablement les mêmes principes alchimiques pourtant parfaitement clairs et simples à comprendre à ses yeux. Heathcliff était un professeur exigeant, mais il pensait n'être suffisamment strict que pour permettre à ses élèves d'atteindre l'excellence, comme il l'avait lui même toujours recherché.

Il se perd un long moment dans sa rédaction lorsque songer à Erebos lui rappelle son rendez-vous. Il avait trouvé en le professeur de Défense contre les forces du mal un compagnon de fortune bien trop ressemblant pour ne pas être signalé. Même silhouette longue et fine, presque androgyne, même teint pâle rehaussé d'un fard blanc, même yeux cernés de noir et violine, même lèvres couvertes de pigment carmin. Son corps aussi était recouvert de dessin qu'Heathcliff avait eu la curiosité de détailler. Une de leurs nombreuses et loquaces conversations s'était porté sur l'absence de magie dans les encrages qui ornaient le corps du professeur de Défense. Le brun lui avait parlé des tatouages magiques et de la capacité que l'encre magique conférait aux dessins ainsi gravés dans la chair. C'est ainsi qu'il l'avait invité à venir expérimenter ces sensations nouvelles. Heathcliff avait proposé à Erebos de se rejoindre au salon de l'allée des embrumes, devant lequel il l'attendrait à dix-neuf heure ce soir. S'affolant un peu, le professeur d'alchimie réalise qu'il ne lui reste qu'une demi heure pour se préparer et transplaner à Londres. Habilement, il signe la lettre, baise le papier de ses lèvres en guise de cachet et enrubanne précautionneusement le parchemin avant de le confier à Lazarus qui ronchonne pour la forme, pas très enjoué à l'idée de retourner dehors.

La fenêtre claque et directement, l'alchimiste sort de sa torpeur provoquée par l'évocation de sa douce Valentine. Il retire prestement le costume noir très classique mais extrêmement bien coupé qu'il porte pour assurer ses cours et le remplace par une tenue plus approprié aux loisirs : un débardeur noir et un kilt aux armoiries de la famille Rosier au tartan bleu et violet. Il déniche un épais blouson de cuire et l'enfile, plaquant à nouveau ses cheveux en arrière d'un mouvement rapide de la paume. Il ne retire pas les gants de peau de dragon qu'il porte en permanence et furète un peu partout dans la vaste pièce aux couleurs froides, à la recherche de ses lunettes de soleil. Même s'il ferait bientôt nuit, il ne pouvait prendre le risque de laisser ses rétines brûler par l'astre du jour, la lueur du crépuscule mêlée de blancheur immaculée étant particulièrement douloureuse. Il finit par les retrouver et les enfile prestement avant d'accrocher à son kilt le ceinturon portant son étui à baguette en cuir orné d'un grenat. Il croise finalement son regard dans le large miroir qui lui fait face et se détaille un moment. Il lui faut faire quelques retouches dans son apparence pour se montrer aussi parfaitement distingué que d'ordinaire, les affres de la journée passée ayant laissée quelques stigmates à son temps d'opale. Il réajuste le trait de khôl, poudre davantage le front qui avait eu tendance à suinter et dessine la pulpe de sa lèvre inférieure maintes fois mordues pendant le cours des première année.

Un coup d'oeil à sa montre à gousset l'informe qu'il n'a que cinq minutes pour transplaner avant d'être en retard à son rendez-vous. Heathcliff sort du château en quittant les cachots où est situé son appartement et remonte dans le grand hall. A cette heure, la plupart des élèves devaient être dans la grande salle ou dans leurs salles communes. Le couvre feu était déjà effectif et il dut passer devant le bureau du concierge pour ne pas déclencher les habituels sortilèges d'alarme qui enchantaient la grande porte. Il ferme son manteau de cuir auparavant laisser ouvert et critique mentalement l'idée d'avoir porté un kilt, bien que ses chaussures montantes laissaient finalement peu de peau exposée au froid. La morsure du givre attaque ses cuisses et il rejoint Pré-au-Lard par le petit chemin qui traverse le parc d'un pas vif. Il est déjà en retard lorsqu'il arrive au de-là de la barrière magique qui protège le château. D'un geste souple de la main, il ouvre l'étui et attrape la baguette de charme qu'il agite prestement en transplanant. Il atterrit au bout de l'allée des embrumes, au niveau de l'apothicaire. Il n'a que quelques pas à faire pour rejoindre Erebos Asclépiade qui l'attend, parfaitement ponctuel, devant la devanture du salon de tatouage magique. La neige ne tombe pas à Londres, contrairement à l'Ecosse recouverte de poudre blanche. Et il y fait moins froid. Retirant ses lunettes de soleil qui deviennent inutiles dans l'obscurité de la ruelle, il hoche la tête respectueusement.

"Erebos, ravi de te voir. J'espère que tu n'as pas eu trop de mal à gérer la crise qu'on fait tes élèves et ceux d'Edward en plein milieu du couloir."
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Dim 17 Mar - 0:21
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« Heathcliff & Erebos »
Ϟ 01 février 2019, Allée des embrumes Ϟ Une très bonne raison. C'est la seule chose qu'il me faut pour demander le divorce à ma femme. Malheureusement, je suis coincé en sa compagnie. Avec cette sorcière que je n'aime pas, cette sorcière dont je ne partage pas les convictions. Pour le week end, je suis rentré à Londres. Demain nous irons à la fête foraine avec mon fils Charon et tant pis si ça ne lui plaît pas. Je suis sa mère ce n'est pas une raison valable pour dire non. Je suis son père, et j'ai envie que mon enfant de cinq ans ait le droit de monter sur un manège pour s'amuser. La guerre froide a été déclarée il y a bien longtemps entre elle et moi. Le jour même de notre mariage arrangé je dirais. Il suffit de voir la tête qu'elle a fait quand elle m'a vu débarquer. On lui avait promis un jeune homme de sang-pur, venant d'une vieille famille dont l'histoire remonte à l'antiquité grecque. On lui avais promis un fourchelang, on m'as sans doute décrit comme un grand brun, en omettant volontairement quelques détails sur mon apparence. Ou pas, puisque le marché à dû être conclu il y a bien longtemps entre nos deux familles.

Parti en Amérique, officiellement pour y voyager et découvrir les traditions magiques de ce pays en étant à peine diplômé. Officieusement, parce que j'étais tombé amoureux d'une moldue. Je suis devenu perceur dans ce salon, après les premiers trous effectués sur moi-même pour m'entraîner. Aux lèvres et aux oreilles, pour voir un peu à quel point la peau peut être résistante. Mes collègues qui officiaient comme tatoueurs se sont ensuite empressés de commencer à encrer ma peau pâle, à ce qu'ils disaient les couleurs ressortaient bien dessus. Ma capacité à cicatriser rapidement les a d'ailleurs toujours beaucoup fascinés. Et en deux ans là-bas, j'ai eu tout le temps de commencer une belle collection. Alors forcément quand je suis rentré mes parents ont trouvé que c'était le moment idéal de me marier. Voyons Erebos, à ton âge tu n'es toujours pas casé ?... Vingt ans, ça commence à faire tard pour se marier, si ça continue on va dire que tu es gay. Tu sais ce qu'on dit en plus sur les grecs. C'est plus ou moins cette bonne excuse que m'avais sorti ma mère. Que les voisins commençaient à parler, à commérer sur le petit dernier de la famille qui contrairement à ses aînés n'avais pas été marié dès sa majorité. Le petit dernier qui en plus est un fourchelang, c'était vraiment suspect dans le quartier.

Avec ma nouvelle apparence, mes parents ont du être soulagé que ce soit déjà trop tard pour reculer. Que ma promise devrait dire oui pour ne pas perdre la face, pour sauver l'honneur de sa famille malgré mon aspect. J'ai donc dit oui moi aussi, tout simplement parce que je n'avais pas le choix ni le courage de dire non et de faire face à tous les commérages qui s'en seraient suivit. J'avais déjà compris bien jeune que le mariage, je n'y échapperai pas. Mais naïvement, j'avais espéré qu'elle et moi nous pourrions tout de même finir par nous aimer vraiment, comme ça a été le cas pour mes parents. Maman étais à l'époque surtout ravie de partir vivre au soleil en crête, plutôt que de rester au royaume-uni chez les Yaxley. C'est peut-être ça qui a du aider ?... En tout cas, nous sommes cinq enfants. On n'en fait pas autant quand on ne s'aime pas n'est-ce pas ?... Ils se seraient arrêtés au premier garçon, au lieu d'en faire trois autres derrière, dont une paire de jumeaux. Moi, je crois que je n'étais d'ailleurs pas vraiment prévu. Je suis né relativement tardivement.

Quand j'ai dû moi aussi faire un enfant, après des années passées à fuir à l'étranger en ayant comme bonne excuse mon travail, ma mère s'était empressée de me dire qu'il fallait sans doute le faire naître en été, pour qu'il soit Fourchelang. Charon et moi sommes Fourchelang et nous étions tous les deux du mois de juin. Cette superstition de bonne femme m'a énervé. Heureusement, ma femme et moi avons vite réussi à concevoir un hériter. Un petit garçon, encore mieux. Que j'ai nommé Charon, en insistant lourdement, en honneur de feu mon neveu. Charon II Asclépiades, aujourd'hui âgé de cinq ans et sujet de discorde entre ses parents. Sa mère ne veut pas que je l’amène en sortie demain, sous prétexte qu'il y aura tout un tas de moldus et que ce n'est pas correct. Moi ?... Je refuse d'élever cet enfant dans la haine. Et je refuse aussi de lui imposer un mariage arrangé, au nom de la pureté. Je préférerai qu'il termine avec une fille, du même statut que lui, pour respecter la tradition. Pour ne pas foutre en l'air d'un coup environ 1500 ans d'héritage. Mais c'est ce que j'ai failli faire, à dix neuf ans quand Abigail m'a annoncé qu'elle attendais un enfant de moi. J'ai failli rester avec elle, assumer un bâtard impur, mais comme un lâche j'ai fait ce en quoi je suis le plus doué : j'ai pris la fuite.

Il faudra aussi que tu dises à Jupiter d'arrêter de me suivre partout, tu sais que je n'aime pas ça. Les serpents qui peuplent la maison, deuxième discorde majeure dans notre couple après l'éducation de Charon. Elle croit que c'est simple, de dire non à un Cobra ?... Caressant la tête du dénommé Jupiter, un magnifique cobra naja je soupire longuement. L'élevage et la détention de basilic étant interdits, ma famille a du se résoudre à d'autres moyens de pression. Mon café à la main et le visage tiré par la fatigue, je murmure quelques paroles que seul le Serpent puisse comprendre, lui demandant de faire attention à ne pas trop venir voir ma femme. L'animal me répond qu'elle n'a pas à lui dire quoi faire, qu'elle n'est de toute manière pas une vraie Asclépiades. Que c'est Charon qu'il suit plutôt qu'elle, puisque je leur ai demandé à tous de veiller sur mon fils, qui est mon digne héritier. « C'est vrai qu'elle ne vous comprend pas, toi et les autres... Tu ne fais que ton devoir Jupiter, mais ça ne lui plaît pas. »

Combien de fois est-ce que j'ai pu songer à demander à l'un des remparts de la mordre, ou de la dévorer pour les plus gros spécimens ?... Mais ce serait tout de suite extrêmement suspect. La seule chose qui puisse me retenir de demander une telle chose à mes familles, c'est nôtre enfant. Il n'a pas à grandir sans parents, si je tuais sa mère j'irais à Azkaban et on le confierai à quelqu'un d'autre dans ma famille. Très probablement à Phobos qui est au royaume uni aussi, Phobos mon aîné qui l'élèverai dans la haine des sorciers qui n'ont pas un sang pur. C'est ce qu'il nous inculquait, à son fils et moi quand nous étions enfants. Charon premier du nom et moi avons reçu une éducation raciste au possible. Je ne veux pas que Charon II ait à entendre les mêmes choses.

L'horloge du salon sonne sept heures et je relève les yeux par réflexe pour m'en assurer. Le petit est déjà au lit, ma femme est dans son bain et notre elfe de maison s'occupe de faire la vaisselle. Moi, je compte sortir cette nuit. J'ai d'ailleurs ma bonne excuse du jour pour ne pas rester au domicile familial : un rendez vous avec un collègue, professeur d'alchimie, également un ancien de Serpentard. Mais surtout, celui qui en ma compagnie fait pleurer de terreur certains premiers années impressionnables à cause de son allure. D'une traite je termine ma tasse de café et la rapporte à l'elfe dans la cuisine, qui me demande si je compte rentrer tard. Je n'en ai aucune idée, mais pour une fois ce n'est pas une maîtresse que je rencontre. « Je ne sais pas. Mon collègue et moi avons beaucoup de travail. » De travail. Tu parles. Ce soir, je vais découvrir de nouvelles sensations et peut-être même en retrouver d'anciennes qui me sembleront familières.

J'enfile rapidement un manteau, pour me protéger du froid de la nuit fraîchement tombée. Le climat de la capitale est plus doux que celui de l'écosse, mais tout comme les serpents, j'ai moi aussi le sang froid et un attrait pour la chaleur. Macabre mon Boa me regarde. Elle sait que je ne peux malheureusement pas la prendre avec moi. Presque quatre mètre de serpent, c'est tout de même encombrant. Je lui adresse un sourire complice, et sors de la maison dans le jardin, pour transplaner. Direction l'allée des embrumes. Je suis pile à l'heure, ponctuel comme à mon habitude. Quelques minutes plus tard, un cracment sonore au loin m'indique que quelqu'un vient également de transplaner. J'esquisse un sourire en voyant la silouhette familière d'Heathcliff, son visage aussi blême et inquiétant que le mien avec quelques années de plus. « Ah... M'en parles pas de ces morveux. Avec Edward, on commence à se dire qu'on s'est fait entuber et qu'on aurais jamais dû accepter le poste pour ne pas avoir à gérer leurs sautes d'humeurs d'adolescents immatures et boutonneux. » Je soupire en souriant tout de même et pousse la porte de l'échoppe. « De ce que j'en ai compris, c'était encore une histoire de garçons jaloux l'un de l'autre vis à vis d'une fille. Pour changer. Tu sais comment ils sont à cet âge là. »

 
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Mer 20 Mar - 20:18
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Heathcliff A. Lovecraft & Erebos Asclépiade

Erebos se tient là, devant la devanture du salon de tatouage version sorcier. Sa silhouette longiligne et svelte est moins imposante que celle du professeur d'alchimie qui arrive à sa hauteur. Heathcliff tend une paume gantée que le professeur de défense devra serrer pour le saluer poliment bien qu'ils se soient déjà croisés dans la journée sans pour autant en prendre la peine. Un rictus goguenard déforme sa bouche en un sourire charismatique mais inquiétant qui étire ses lippes épaisses couvertes de pigment gras et fend son visage blafard. La réponse d'Erebos est grandiloquente et aussi cynique que parait le brun qui vient à sa hauteur. Il pousse un soupire et sourit quand même en détaillant la cause de rixe. Il s'agissait d'une histoire de coeur -ou de fesses ?- qui avait tiraillé les adolescents et provoquer cette bagarre sempiternelle entre rouge et or, et vert et argent. Contrairement aux maisons qui éprouvaient de l'aversion l'une pour l'autre, Edward et Erebos s'entendaient très bien et faisaient tout ce qu'il pouvait pour que leur entente s'étende davantage aux élèves de leurs maisons respectives. En vain néanmoins. Heathcliff entre dans la boutique sur les pas de son collègue qui se dirige instinctivement vers le comptoir. Il reconnait dans le coin du salon, au niveau du premier poste de travail, la silhouette de Nikolaï, le sorcier russe auteur de la plupart des oeuvres qui ornent sa peau.

Nikolaï était un vieux sorcier qui avait dépassé la soixantaine et qui avait pris sous sa coupe un apprenti, russe également, Sergeï, qui lui même avait choisi un apprenti d'une vingtaine d'année, Antoine, d'origine française à en entendre les sonorités. Ils utilisaient la même technique d'ensorcellement pour le tatouage et les mêmes encres magiques dont la fabrication s'était transmise de maître à apprenti après de longues et épuisantes séances d'entraînement et de perfectionnement pour parvenir à en maîtriser toutes les variantes. A présent, Sergeï était aussi doué que le vieux Nikolaï pour confectionner l'encre et il en apprenait les secrets à Antoine qui se montrait exceptionnellement doué pour un jeune de son âge. Il était évident qu'il avait un avenir très prometteur dans le milieu. Nikolaï se tenait accouder à son établi, là où il confectionnait le mélange d'encre avant de s'installer à la table de tatouage. Il se retourne en entendant la porte s'ouvrir et en sentant le froid mordant s'incruster dans la boutique. Son regard est d'abord glacial, jusqu'à ce qu'il reconnaisse Heathcliff et que sa figure devienne paternelle et presque tendre. Nikolaï avait vu grandir Heath à travers toutes les épreuves qu'il avait traversé, il avait encré son corps à chaque escapade funeste ou chaque macabre découverte, chaque épopée fantastique, chaque merveilleuse réalisation.

Le professeur d'alchimie lance un salut en russe et se rend à la hauteur du tatoueur pour l'étreindre virilement. L'homme plus petit mais plus robuste, lui rend son accolade avec rudesse et lui répond d'une voix rendu rauque par les feuilles de tabac et la consommation excessive de vodka. Ils échangent les quelques mots que le brun est capable de formuler dans la langue slave avant de passer à l'anglais.

"Bien bien et toi, Nikolaï, comment vont les petits ? Antoine est toujours en pleine apprentissage de l'encre ? Que devient-il depuis la dernière fois que je suis venu ? J'imagine qu'il va bientôt être autonome dans ses préparations ? Peut être que la prochaine fois je lui laisserais un morceau de ma cuisse que je projette de finaliser depuis quelques années cette fois. Oui, le quart médian du quadriceps, exactement."

Le tatoueur lui répond avec un fort accent russe en lui donnant des nouvelles du petit apprentis français, l'assurant qu'il serait surement apte à lui terminer sa cuisse d'ici à quelques mois. Il se retourne brusquement, fait volte face et fourrage un moment dans les différentes fioles qui s'aligne sur l'établis. Il trouve finalement un flacon rempli d'un liquide translucide que Heathcliff identifie sans peine puisqu'il s'agit de son réconfortant de toujours. Il sort trois gobelets qui sont en réalité des éprouvettes à encre neuves et les remplie du délicat nectar au trois quart. Le professeur d'alchimie prend sa fiole et en donne une à Erebos qui comprend qu'il vaut mieux trinquer avec le vieux Nikolaï s'il voulait faire bonne figure.

"Za vashe zdorovie"

Heathcliff descend d'une gorgée l'éprouvette et étire un moment sa mâchoire pour en délier les muscles. La chaleur moite dans son gosier est presque aussi satisfaisante que lorsqu'il s'égare à déguster son gin le plus fin, mais plus âcre avec la vodka. Il n'en ferait pas son pécher mignon. Le professeur d'alchimie repose sa fiole qui porte la marque de son rouge à lèvre sur l'établis et désigne Erebos du plat de la main. Heathcliff défait son manteau de cuir et l'enchante pour qu'il aille tout seul se pendre au porte manteau dans l'entrée. Il dévoile ses bras encrés à Erebos qui le voit le plus souvent en costume lorsqu'il est en cours, et rarement dévêtu. Les runes, les lettrages et les dessins sur ses bras frémissent tous d'aise, ondulant le long de ses os pour enserrer les muscles de l'avant-bras du sorcier. Sur ses doigts, les différentes calligraphie forment autant de bague ceignant ses phalanges et son poignet se trouve enroulé d'une élégante vipère à tête plate qui semble saluer Erebos en sifflant muettement. En se retournant vers Nikolaï et Sergeï qui venait de passer la tête par l’entrebâillement de la porte, Heathcliff dévoile la queue du python qui démarre à la racine de ses cheveux dans le bas de sa nuque, et court le long de son corps jusqu'à se perdre sur une cuisse fuselée. Le reptile rampe à chaque mouvement de l'ossature massive d'Heathcliff et chaque sursaut des muscles de son dos, la tête restant bien cachée sous le kilt du professeur d'alchimie. Il hoche pensivement la tête avant de s'exprimer.

"Voici mon ami, Erebos Asclépiades. Il est professeur de Défense contre les forces du mal à Poudlard. Il est déjà adepte de l'art du tatouage mais il n'a expérimenté que l'usage moldu. Il n'a jamais eu connaissance du tatouage version sorcier, de l'encre magique et de ce qu'elle provoque. J'ai pensé que te l'amener était une bonne solution, qu'en penses-tu Nikolaï ? Tu peux faire quelque chose pour lui ?"
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Jeu 21 Mar - 12:38
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« Heathcliff & Erebos »
Ϟ 01 février 2019, Allée des embrumes Ϟ Pour m'être plus d'une fois rendu dans des endroits que l'on juge peu fréquentables, je sais en reconnaître un lorsque je le vois. Ce salon de tatouage semble glauque au possible, le type derrière le comptoir a l'air de sortir tout droit d'une mafia quelconque et je parviens à identifier la langue dans la quelle mon collègue converse : du Russe. Pourquoi pas après tout, je ne le parle pas du tout, à part peut-être un mot ou deux. Je n'ai jamais eu l'occasion de voyager dans cette contrée, qui je dois l'avouer ne m'attire pas forcément. J'ai vraiment horreur du froid, la chaleur me plaît beaucoup plus. ça dois surement être mon côté méditerranéenne qui parle, ou alors le sang de Fourchelang. Tout comme les rampants, je préfère largement m'étaler au soleil pour y lézarder pendant des heures à ne rien faire, que de me couvrir et tout de même grelotter de froid quand il fait moins de quinze degrés. Frileux au possible, la peau toujours froide, je cherche en permanence le moindre petit rayon de soleil pour m'y mettre. Comme quand je dois surveiller la récréation à Poudlard, qu'on m'envoie dans la cour pour que je supervise les élèves et puisses intervenir en cas de problème de comportement, ou d'un accident. C'est vraiment le pire ça d'être dehors en plein hiver pendant vingt minutes ! Je ne comprend pas pourquoi les enfants et les adolescents sortent tout de même pendant leur pause, quand on a de la neige jusqu'aux chevilles pourtant. Voire jusqu'aux mollets, quand il a vraiment beaucoup neigé.

Avant de déménager au royaume-uni pour le travail de mon père, je n'avais jamais vu le moindre flocon de ma vie. Il faut dire qu'en Grèce, le climat n'y est pas propice du tout. Nikolaï puisque c'est visiblement son nom a un fort accent Russe, tout droit sorti d'un film de mafieux comme j'avais l'habitude de parfois en regarder quand je sortais encore avec Abigail, m'ayant initié à la télévision moldue. Malgré son air rustre et son accent, il n'a pas l'air forcément méchant. Je me fige pourtant en voyant qu'il nous sort de quoi boire, de la Vodka j'imagine, pour rester dans le ton et dans le folklorique. Le regard que me lance Heathcliff me fait comprendre qu'il serait plus poli de boire mon verre pour ne pas contrarier notre hôte du jour. Seulement... Je ne bois pas d'alcool. Je ne fume pas non plus. Traumatisme lié au travail de médicomage de mon paternel qui insistais lourdement sur les effets nocifs de l'alcool et de la fumée de cigarette, j'ai un mode de vie très sain et n'ai jamais consommé ce genre de substances, à part une fois pour essayer quand j'étais bien plus jeune et le mal de crâne que j'avais eu le lendemain, après seulement un verre de bière, m'a définitivement passé l'envie de retenter l'expérience. Pourtant je me force à sourire, prend le verre en main, qui s'avère être un gobelet pour l'encre de tatouage, et le lève avant de répondre :« Skoutelovariskos. »

Bien entendu, personne ici ne semble parler grec, ni connaître les usages que nous avons en crête. Personne ne me répond donc ki ego ‘ntisteko ‘mesos. Mais c'était prévisible. Mon collègue alchimiste lui trinque en Russe avec Nikolaï, du moins, je suppose par déduction que c'est la manière de le dire vu la situation. Je fais mine de tremper mes lèvres dedans, et manque déjà de vomir rien qu'en sentant l'odeur sous mon nez. Je dépose le contenant d'encre encore plein du liquide transparent l'air de rien, priant tout au fond de moi pour que le tatoueur ne soit pas offusqué. En voyant Heathcliff se déshabiller, je fais de même, tandis qu'il s'occupe de me présenter finalement. Je retire d'abord mon écharpe dans la quelle je me suis enroulé pour ne pas attraper un rhume. Puis mes gants fourrés qui me tiennent chaud. Puis mon long manteau noir. Et enfin mon gilet, pour rester en pull over. Le Russe semble surpris que je ne connaisse pas l'art magique du tatouage. Pour tout de même le rassurer sur ma capacité à supporter les aiguilles, je relève aux trois quart les manches de mon pull noir pour dévoiler mes bras, eux aussi tatoués. Maintenant que ma gorge est également découverte, que mes gants sont retirés, ma peau déjà bien encrée est exposée.

A tout juste trente quatre ans, je n'ai déjà plus beaucoup d'espace disponible. Il faut dire que j'ai presque tout fait d'un coup en Amérique pour les bras. Ensuite au Japon pour le dos ainsi que les jambes, et Luca Zabini y a aussi ajouté sa touche pour le torse. Comme quoi, j'ai bien raison de penser que Nikolaï est un mafieux, puisque l'Italien fait parti de la Cosa Nostra. Une organisation criminelle sorcière Italienne. Je ne suis pas impliqué dans les affaires du rital, qui est pourtant avec le temps devenu un bon ami, mais j'y suis tout de même un peu lié simplement à cause de notre relation. Peut-être que Nikolaï aussi est un mafieux ?... En tout cas, l'homme à la voix rauque me demande si j'ai encore de la place quelque part en rigolant, et ce que je voudrais. J'esquisse un sourire poli, et acquiesce d'un signe de tête entendu :

« J'ai encore de la place sur les jambes. Et j'aimerai une représentation de Méduse. » Le Russe fronce les sourcils, et me demande quel genre de Méduse. Lui pense à l'animal marin et je commence à rire, bientôt suivi par les deux autres : « Non, pas l'animal. La gorgone de la mythologie, la femme avec des serpents sur la tête, qui changeait en pierre les héros d'un simple regard. » C'est assez logique que je veuille rajouter cette gorgone quelque part, quand on y réfléchit. Je suis grec, fourchelang également. Mais ça, le tatoueur n'en sait rien. Un peu gêné, à cause de ma timidité naturelle, je joue avec mes piercings et touche la cuisse où j'ai prévu de faire ça par dessus mon jean noir : « J'ai un rapport particulier avec ces histoires. »

Sans en dire forcément plus je lance un regard à Heathcliff en espérant que lui au moins, ait compris de quoi je parle. Il est au courant de tout ça, pour m'avoir déjà vu avec mon Boa Macabre plus d'une fois dans les couloirs de l'école, pour avoir trouvé des écrits d'un de mes ancêtres en Alchimie, un Paneb, un parent éloigné du côté égyptien hérité de ma grand-mère paternelle. Le vieux tatouaueur sort une feuille froissée pour noter mes idées, et me demande si j'ai une idée du visage que je souhaite donner à Méduse : « J'aimerai qu'elle soit jolie, et effrayante à la fois. » un de apprentis, le plus jeune sort finalement de son trou pour raccompagner son client à la porte. Il nous salue à son tour convenablement, et je tique en entendant son accent. Pour le coup, lui n'est pas Russe. Français peut-être ? C'est très léger, il doit être ici depuis un moment pour avoir réussi à gommer son accent. Il se penche pour regarder la feuille où le propriétaire à noter ses idées, et murmure un petit oh très intéressé. Nikolaï confirme que c'est plus dans les cordes de ce dernier, Antoine. Après tout même chez les moldus chaque tatoueur a son style de prédilection, pourquoi est-ce que ce serait différent chez les sorciers ? Pourtant, Nikolaï prétend être plus à l'aise avec les serpents que le jeune homme. Prenant sur moi pour sortir de ma zone de confort et vraiment parler à ces deux inconnus en pleine discussion, je murmure qu'ils peuvent très bien s'y mettre à deux s'ils veulent, mettre leur travail en commun. Malheureusement, je n'ai pas parlé assez fort je crois. Foutue nature d'introverti.
 
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Dim 31 Mar - 20:12
Tattoo in Reverse
Heathcliff A. Lovecraft & Erebos Asclépiade

Méduse. Connaissant Erebos, son ascendance grecque et son don de fourchelangue, il n'y avait rien d'étonnant. Nikolaï commence à griffonner hasardeusement sans trop savoir comment orienter ses traits sur une feuille de parchemin. La plume va et vient, laissant une ébauche loin d'être satisfaisante sous les yeux attentifs des deux professeurs. Sergeï, beaucoup plus habituée aux larges pièces sans subtilité, abandonne bien vite son intérêt au profit du verre de vodka qui traîne sur l'établis. Antoine qui raccompagnait un client sans le moindre bruit, s'approche et s'intéresse à l'oeuvre du vieux russe. Immédiatement, sa frénésie artistique s'empare de lui et il ne tient pas en place. Heathcliff imaginait sans même que Méduse inspirait davantage le jeune apprenti que le maître aguerri. Sans risquer de brusquer son ego, Antoine se glisse derrière Nikolaï et attrape une feuille de papier et un stylo moldu. Il se tient les genoux arqués, le dos courbé et les yeux cernés de lunette à quelques centimètre du papier. Il a l'air d'un geek moldu avec sa chemise à carreau en flanelle ouverte sur un tee-shirt blanc, ses gros carreaux aux montures épaisses, sa coupe aléatoire de cheveux châtains et ses cicatrices de bouton d'acné sur le front. Mais rapidement les traits fusent et le croquis s'esquisse.

Il ne faut que quelques minutes à Antoine pour réaliser une esquisse de Méduse parfaitement satisfaisante. Le visage de la Gorgone était fin, féminin, lisse et hargneux à la fois. Beauté glaciale à la terreur sourde, elle était aussi magnifique qu'effrayante, un couronne de cheveux où chaque mèche est un reptile aux regards acérés et aux courbes serpentines, ornant son visage magnifique. Antoine avait parfaitement compris la demande de Erebos et s'il n'était pas le plus expérimenté des trois tatoueurs, il avait pourtant mérité le droit de s'approprier ce client tout particulier. Fier de son ébauche, il la montre au grec, attendant un verdict de sa part. Personne à part Heathcliff a entendu Erebos proposé une trêve et une alliance entre l'ancien et le jeune, mais il trouve plus amusant de ne rien dire et de laisser le combat de l'ego plein de maturité se faire contre la jeunesse talentueuse. Nikolaï grommelle mais finalement il cède en brassant l'air de sa large paume en signe de reddition. Ce serait au gamin de faire ses classes sur la cuisse du grec. Comme pour se chercher une contenance, le vieux russe s'adresse à nouveau à Heathcliff. Bien sur, il avait une énième idée de détails à préciser sur l'oeuvre gigantesque que représentait son corps tout entier. Heathcliff décale une bretelle de son débardeur et montre l'omoplate gauche qui n'a pas encore d'encrage. Nikolaï le jauge et ronchonne pour la forme en commençant à griffonner l'autre face de son rouleau de parchemin.

Le professeur d'alchimie laissait le génie créatif de son tatoueur fait ouvrage et il était impatient de voir ce qu'il lui aurait préparé. Les derniers travaux sur Heathcliff était des hirondelles, fines et fluettes, qui butinaient sa chair à de multiples endroits. Sans doute Nikolaï s'inspirerait de son précédent travail pour lui proposer quelque chose qui correspondrait parfaitement avec ce qu'il recherchait. Et il a bien raison de faire confiance au maître car en quelques minutes, il a esquissé le squelette d'une hirondelle, aux ombrages magnifiques, tenant entre ses ailes un magnifique saphir qui semble scintiller sur le parchemin. Pendant à la bague de fiançailles qu'Heathcliff a offert à Valentine, il lui paraît presque parfait d'avoir penser à cette image. Immédiatement, le professeur d'alchimie hoche la tête et se laisse entraîner à la suite du russe qui l'installe à son poste de travail. Il rehausse la table de tatouage pour remonter le dossier pour qu'Heathcliff puisse l'enjamber et se positionner à califourchon, ses larges cuisses nues frottant sur le cuir alors que son ventre et son torse reposait contre le dossier. De l'autre côté d'un paravent, Antoine installait Erebos. Heathcliff interpelle Nikolaï en russe pour qu'il retire la séparation, permettant au grec et lui de se voir pendant le processus. Le professeur d'alchimie retire son débardeur et s'appuie mollement contre le coussin, s'installant en pendant la tête pour croiser le regard d'Erebos.

"Et bien mon ami, te sens-tu prêt pour cette nouvelle expérience ?"

La question était rhétorique. Erebos avait bien l'habitude des aiguilles et le fait qu'elles soient ensorcelées ne changerait pas grand chose à la sympathique et familière douleur de la morsures des piquants sur la chair. Dans son dos, Nikolaï prépare la potion d'encre magique, ses gestes assurés et sur dénotant avec la précaution toute particulière que prend Antoine en faisant de même. Il est dans le dos d'Erebos mais Heathcliff le voit parfaitement pesé chaque geste, chaque mouvement méticuleux en effectuant ses préparations. L'enchantement de l'encre est l'étape la plus compliquée car il faut induire dans le maléfice, l'énergie particulière qui devra animer le dessin et le fluide magique qui parcourra chaque ligne, chaque courbe, chaque remplissage coloré. Méduse promet d'être une plus grosse pièce que l'hirondelle d'Heathcliff, et l'expérience de Nikolaï contraste avec la jeunesse d'Antoine, mais les deux professeurs auront une bonne partie du processus en commun. Dans l'ambiance chaleureuse et convivial du salon de tatouage, Sergeï vient finalement rejoindre le reste de l'équipe, servant des vodka à la volée aux clients comme aux tatoueurs. L'atmosphère se fait plus rieuse et joviale, les deux maîtres chambrant gentiment leur apprenti qui restait toujours aussi concentré sur sa tâche. Finalement, le vrombissement familier des aiguilles se fait entendre et c'est Nikolaï qui commence à encrer le dos d'Heathcliff alors qu'il pousse un soupire d'aise à la sensation qui l'étreint.
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Ven 5 Avr - 14:50
Tattoo in reverse
« Heathcliff & Erebos »
Ϟ 01 février 2019, Allée des embrumes Ϟ Les tatoueurs semblent finalement se mettre d'accord entre eux. C'est le jeune Antoine qui s'occuperas de ma cuisse ce soir. Avec une application et une concentration certaine, le jeune homme dessine Méduse. Le dessin me conviens très bien, c'est tout à fait ce que j'imaginais pour ce tatouage, l'apprenti a bien compris ce que je voulais. Méduse est belle et féminine, délicate et impitoyable à la fois. Il ne me questionne pour le moment pas sur mon choix, se contentant d'exprimer on art dans l'esquisse dont il peaufine quelques détails. Quand tout est prêt, et que Heathcliff choisit également un motif à ajouter à sa collection, nous nous dirigeons tous les deux vers l'arrière du salon de tatouage. Je retire mon jean noir pour que l'apprenti puisse se mettre au travail, restant simplement en boxer. J'ai déjà quelques encrages sur mes jambes mais le Français aura tout de même de la place sur ma cuisse droite pour exprimer son talent. Je ne suis pas un canevas facile pour les tatoueurs. Ce n'est pas que je suis un client compliqué ou trop exigeant, mais plutôt un sujet déjà bien rempli, où il faut trouver de la place pour s’exprimer au milieu de tout ce qu'il y a déjà. Luca avait peiné aussi à trouver quelques centimètres carrés de peau vierge lors de notre rencontre, mais je ne regrette pas ce qu'il m'a fait. Par réflexe, je passe une main dans mon dos et caresse ce tatouage ayant sellé notre amitié sous la laine de mon pull, noir comme le reste de mes vêtements.

Une fois installé sur le fauteuil, je laisse mon collègue alchimiste demander à ce que l'on retire la séparation qui, il est vrai, est inutile dans ce genre de moments. Je n'ai jamais vu Heathcliff déshabillé, et la réciproque est vraie. Mais nous sommes tous les deux suffisamment tatoués pour ne pas être pudiques dans ces moments là. Ce n'est pas comme quand je suis avec une femme, où j'ai tendance à me cacher quelque peu par moments, pudeur et timidité obligent. Ce soir, c'est simplement de l'art. J'observe Antoine préparer l'encre avec des gestes méticuleux qui contrastent avec ceux du Russe qui s'occupera de mon collègue, plus assurés sans pour autant être brouillons ou précipités. Le jeune apprenti veut faire les choses bien, et j'apprécie le temps qu'il prend pour s'assurer que l'encre et bien enchantée. Cette magie semble assez complexe, c'est la conclusion que j'en tire en les observant préparer les mélanges. Quand on me propose une nouvelle Vodka, je refuse poliment en souriant. Je n'ai déjà pas bu la première. Antoine lui ne refuse pas, mais pour autant il dépose le verre à côté surement pour ne pas risquer d'être ivre lorsqu'il va me tatouer.

J'adresse un sourire au Professeur Lovecraft qui pourtant me tourne le dos, et acquiesce timidement, toujours dans la retenue comme à mon habitude. « J'ai hâte. » Je n'ai pas été me faire tatouer depuis longtemps, la dernière fois remonte à cet été, autant dire que plusieurs mois se sont écoulés. Cette sensation de douleur qui est devenue familière et rassurante, même source d'un certain plaisir, me manque et c'est avec une impatience certaine que j'ai hâte de la retrouver. Quand Antoine a enfin terminé ses petites expériences et qu'il se saisit du dermographe j'esquisse un sourire satisfait. L'apprenti à la chemise à carreaux trempe l'aiguille et le vrombissement me fait frémir. Je ferme les yeux et retiens un grognement contrairement à Heathcliff qui lui ne se prive pas de faire savoir qu'il aime ça. Le premier picotement est toujours le meilleur, on l'apprécie un peu moins après quelques heures, mais j'ai suffisamment d'expérience en la matière pour connaître mes limites en douleur. Surtout que la cuisse n'est pas l'endroit le plus sensible que j'ai encré sur mon corps, la gorge et le torse étaient bien pires, sans parler des côtes et des coudes où il n'y a rien pour protéger les os juste sous la peau fine et sensible.

Je ne regrette pas d'être venu ce soir. Parfaitement immobile pour laisser le jeune Antoine travailler tranquillement, je glisse mes bras derrière la tête pour être confortablement installé. Passant ma langue sur les lèvres, vieux réflexe de nature serpentine à ce qu'il paraît, j'observe mon collègue se faire tatouer lui aussi tout en sirotant son second verre de Vodka. C'est alors qu'Antoine décide de m'interroger et que les deux autres semblent eux aussi intéressés de connaître l'histoire derrière mon choix de tatouage, Sergeï enchérissant d'un : oui c'est vrai, pourquoi Méduse ? Tous le trois me rappellent le Runespore du Professeur Carrow, la jeune Eris qui parle beaucoup trop parfois, les trois têtes qui se répondent l'une à l'autre en se chamaillant joyeusement. « Je suis Grec. » Mais cette explication ne suffit pas, j'aurais très bien pu opter pour un autre mythe de la mythologie hellénique. « Je suis aussi un descendant d'Herpo l'infâme. Il a une carte chocogrenouille. C'est le tout premier des Fourchelang et le créateur du basilic et des Horcruxes. J'ai... Hérité de sa particularité. » Intrigués de croiser un fourchelang, les trois tatoueurs relèvent tous le tête vers moi attendant visiblement quelque chose. Antoine stope même ses aiguilles pour espérer m'entendre parler dans ce dialecte, tout droit hérité de la magie noire semblerait il. Spécificité génétique tout de même rarissime qui même dans ma famille saute souvent plusieurs générations. Pour preuve, sur cinq enfants je suis le seul à la posséder dans ma fratrie, cette drôle d'habilité qui glace le sang à certains sorciers. Je me racle la gorge et me concentre. C'est parfois difficile pour moi de l'exprimer quand je n'ai pas un serpent ou un autre fourchelang en face de moi :  mais ça beaucoup ne le comprennent pas. Après quelques instants tout de même, voilà que je me met à parler. Si pour moi les sons que j'émettent ne semblent pas étranges, j'ai appris qu'aux oreilles des autre sorciers les sifflements glacent le sang. A en juger par Antoine qui a la chaire de poule sur les avants bras, j'ai visiblement réussi à parler naturellement. L'un des tatouages du professeur d'alchimie, un serpent, sort également la tête de sous sa ceinture pour venir me regarder étrangement. J'esquisse un sourire amusé et rigole pour tenter de détendre l'ambiance : « Promis, je n'ai insulté la mère de personne, je vous ai juste dis bonsoir. »
 
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Tattoo in Reverse [Heathbos]
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