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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Après la pluie, le mauvais temps (Ft Abigail Macfusty) :: United Kingdom :: Écosse :: Les îles :: Iles Hébrides :: Chechen et Chaca
Lilibeth S. Barjow
Lilibeth S. Barjow
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Mer 22 Mai - 21:58


Après la pluie, le mauvais temps
feat Abigail Macfusty

Avant que sa vision ne se fige, Lilibeth tangua de côté, se redressant tant bien que mal en moulinant discrètement des bras pour ne pas s’écraser sur le parterre de la cheminée de Soay. Lentement, elle s’extirpa du réseau de cheminette, prenant soin de s’essuyer les pieds sur un tapis prévu à cet effet, étape qu’une épouse Macfusty omit délibérément.
Soudainement consciente de débarquer chez des inconnues, bien qu’invitée, Lilibeth sentit le poids de ses mains vides. Pour dissiper son malaise, elle entreprit une analyse minutieuse du salon des Macfusty. Si la tribu féline s’approcha avec circonspection, un tonnerre de ronrons finit par éclater. Ravie de leur présence, Lilibeth salua chacun d’eux d’une caresse. Une chouette aux airs malades s’ébroua sur son perchoir, tournée vers le mur. Un couple de niffleur dédaigna de s’approcher, ne lui lançant qu’un regard vaguement intéressé.
La maison, entretenue avec soin, paraissait chaleureuse de prime abord, Lilibeth en oublia presque les événements déroulés quelques minutes plus tôt. Pourtant, le cauchemar de ces élections agissait comme un véritable tord boyaux, un pincement au creux de ses entrailles ne la quittait plus malgré le large sourire qu’elle adressait à ses hôtes.
– Merci pour l’invitation, les remercia-t-elle sincèrement. Après cette séance, je ne me sentais pas de rester seule.
A l’évocation de sa solitude, elle pensa à Rory et à l’animosité ressenti à son égard durant les évènements de la matinée. Son frère agissait toujours en parfait aveugle, considérant que le monde continuait à tourner bien que sorciers et moldus étaient prêts à mettre le monde à feu et à sang rien que pour asseoir leur suprématie. Depuis toujours, il s’évertuait à la protéger et pourtant, pourtant ! Aujourd’hui Lilibeth réalisait que la surprotection dont elle faisait l’objet n’était pas celle dont elle avait besoin.
Peut-être était-ce égoïste, peut-être était-ce la peur qui parlait pour elle. Mais elle aurait préféré que son frère soit présent pour affronter l’Augurey et soutenir l’Ordre du Phénix plutôt que d’opérer en solitaire.
Lilibeth ne voulait pas d’une bulle de protection, elle voulait un statut reconnu chez les sorciers, elle souhaitait renforcer son sentiment d’appartenance au monde dans lequel elle était née et ce, sans la cruauté des purificateurs de sang.
Un nouvel hibou frappa à la fenêtre alors qu’au-dehors, il pleuvait comme vache qui pisse. Positionnée au plus près de la fenêtre en question, Lilibeth se permit de lui ouvrir, le hibou s’engouffra dans la maison, les plumes trempées, et les chats déguerpir aussitôt, dérangés par les gouttes de pluie qui s’égouttaient de son plumage directement sur le sol. L’oiseau messager déposa son message dans les mains de sa maîtresse puis rejoignit sa compagne sur le perchoir ; celle-ci l’accueillit de la plus parfaite des ignorances non feintes.
– Votre maison est très jolie, commenta Lilibeth, tout sourire, tandis qu’une elfe de maison lui réclama sa veste et son sac à main.
La jeune femme s’exécuta en la remerciant. Avec le mauvais temps, elle ne voyait rien de l’île de Soay par la fenêtre.
– Je n’étais jamais venue en Ecosse, admit-elle, déçue par la triste pluie qui accueillait cette première fois. Quel dommage qu’il pleuve, votre jardin à l’air aussi mignon que votre maison.

 

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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mar 11 Juin - 14:56


Après la pluie, le mauvais temps
feat Lilibeth Barjow & Harail

Je fusillais Harper du regard alors qu’elle sortait de la cheminée sans s’essuyer les pieds. Si je m’habituais à certaines de ses façons (ou son absence de façons), certains détails m’irritaient encore, et davantage depuis que mes hormones de grossesses explosaient chaque jour. J’allais m’énerver quand le concert de ronrons en direction de l’invitée me dissuada. Réactive, comme à son habitude, Bonnie arriva et, d’un claquement de doigts, elle supprima les traces de pas jusqu’à ce qu’Harper se débarrasse de ses chaussures, encore une fois de manière négligée puisqu’elle les lança presque dans l’entrée. Je roulais des yeux en retenant un claquement de langue.

— C’est bien normal. On aurait tous besoin d’un bon remontant avec tout ce qui vient de se passer.

Sauf que le remontant ne m’était pas adressé, hélas. Bonnie récupéra les affaires de Lilibeth qui grommela quelque chose à l’adresse de l’invitée puis fila à la cuisine où elle commença un concert de claquement de doigts. Si la conversation était toujours étrange entre elles, Bonnie et Harper se connaissaient bien maintenant et l’elfe de maison savait ce que sa nouvelle maîtresse allait lui demander, une fois rentrée, aussi, se mit elle directement au fourneau à préparer un repas chaud.
Parce que j’étais la plus adulte du couple, j’ôtais moi-même mes vêtements et me déchaussais pour aller les ranger convenablement. En revenant, Gérard me déposa une enveloppe sèche, épargnée par la pluie par un sortilège contrairement à lui, dans les mains. Il retourna s’ébrouer auprès d’Élisabeth qui se contenta de plisser ses grands yeux impérieux comme la dame qu’elle croyait être malgré ses airs. Depuis l’excursion dans les tunnels de Poudlard, elle semblait encore malade, à moins qu’elle ne fasse exprès pour attirer l’attention ? En tout cas, ça fonctionnait avec Gérard puisqu’il entreprit immédiatement de lui gratouiller la nuque avec son bec, ce qui la fit roucouler.

— C’est pour toi.

Je tendais l’enveloppe à Harper et me tournait vers Lilibeth.

— Il pleut souvent en Écosse, c’est un climat qui demande un peu d’adaptation, mais en effet, le jardin est joli. Je penchais un peu la tête vers la fenêtre en souriant. C’est une excellente excuse pour vous faire revenir ici.

D’un geste amical de la main, je l’invitais à prendre place sur le canapé où Harper décortiquait son enveloppe pour y lire dans un lourd silence son contenu. Je ne m’inquiétais pas de son attitude renfrognée, il lui en fallait peu parfois, et préférais me concentrer sur la sœur de mon frère de cœur.

— Qu’est-ce qu'on peut vous servir à boire ?

J’entremêlais nerveusement mes doigts entre eux.

— Navrée, si je connais très bien votre frère, je suis intimidée de vous avoir sous mon toit.

On se ressemblait, mais elle m’impressionnait quand même. En fait, je savais que le moindre faux pas pouvait m’attirer les foudres de Rory. Non pas que je le craigne lui, on s’était déjà engueulé plus d’une fois pour moins grave, mais ce n’était un moment agréable à vivre pour moi.

— Ah, s’exclama Harper. Les gens sont si fragiles.

Sans plus de commentaire, elle me tendit la lettre dont je me saisissais, les sourcils arqués. En prenant connaissance de ce qui était écrit, j’écarquillais de grands yeux.

— C’est une blague ?

Comme une experte, je vérifiais l’authenticité de la lettre et du sceau.

— Ils n’ont pas perdu de temps, purée…

Les épaules affaissées, je regardais Harper qui époussetait son épaule d’un geste négligé.

— Tu verras qu’ils viendront fouiller la maison, ce serait le bouquet.
— On n’a rien à cacher, ils ne feront que perdre leur temps.

Assuma Harper d’un simple haussement d’épaules avec un détachement si prononcé que je soupçonnais que son renvoi ne la touche plus qu’elle ne voulait l’admettre. Je réfléchis rapidement avec un sourire d’excuse à l’adresse de Lilibeth.

— Ce serait marrant que tu prétendes avoir changé d’avis et qu’ils te réintègrent… ou mieux ! je me redressais. Que moi j’intègre le conseil à ta place, comme si ça allait changer quelque chose !

Nous échangions un sourire entendu, Harper et moi. Notre complicité était évidente même sans mots échangés. Je revenais à Lilibeth et lui tendait la lettre afin qu'elle prenne connaissance à son tour de son contenu.

— Pardon pour cet imprévu… le train est en marche, on dirait. Et on est tous embarqués dedans de gré ou de force.

Je soupirais en m’enfonçant dans le canapé. Dans un réflexe qui manifestait mes tourments, je frottais délicatement mon ventre quelque peu arrondi, jusque-là caché par mon haut trop ample. Pour autant, je refusais de me laisser aller et retrouvais rapidement mon sourire, surtout que Bonnie arriva avec les boissons, non sans râler une politesse.

— Ne prenez pas garde, elle est de mauvaise-foi.

M’adressai-je à Lilibeth en parlant de Bonnie qui roula des yeux et retourna à la cuisine. Je souris. On aimait trop se taquiner.

— Comment va Rory ? Voilà longtemps que je n’ai pas eu de ses nouvelles.

Depuis notre accident lors de la pleine lune de juin, en fait. Ce qui ne m’étonnait pas, mais je m’inquiétais pour lui quand même.


 

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Mer 21 Aoû - 20:59


Après la pluie, le mauvais temps
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Après ces quelques échanges de politesses et l’invitation évidente de repasser par Soay, Abigail l’invita à s’installer autour de la table basse afin de prendre une collation. Une collation “remontante”.  Elle confia qu’un café fort lui ferait grand bien, les claquements de doigts de Bonnie l’avertirent qu’elle avait saisi. Le professeur de sortilèges s’octroya un moment pour découvrir son courrier. Le professeur de soins aux créatures magiques se tordait nerveusement les doigts. La séance au ministère l’avait-elle secoué à ce point ? Ce n’était pas la séance mais bel et bien la présence de Lilibeth qui l'impressionnait. Quoi ? Elle ? Elle ! Qui n’avait jamais atteint le mètre soixante ? La jeune femme s’apprêtait à répliquer lorsque Harper tendit la lettre à son épouse.
Il se passa un moment où l’attention de Lilibeth alla de l’une à l’autre, ses émotions oscillant entre l’inquiétude et l’incompréhension. Quand Abigail lui passa la lettre, Lilibeth parcourut rapidement celle-ci du regard, cligna plusieurs fois des paupières, puis la tendit machinalement à Harper pour la lui rendre. Comme le disait si bien Abigail, le train était en route. Ce départ faisait mal au cœur. Bonnie pourrait-elle ajouter une bonne dose de whisky dans son café ? Existait-il une version écossaise de l’Irish Coffee ?
“Ne soyez pas désolée, articula-t-elle enfin. Nous sommes tous dans le même bateau”. Elle tenta un sourire rassurant mais eut finalement l’impression de grimacer. Bonnie déposa les boissons sur la table, n’apprécia pas vraiment le ton enjoué avec lequel Lilibeth la remercia, puis s’en retourna aux fourneaux.
“Et si nous commençions par nous tutoyer ? proposa Lilibeth. Ce serait un bon début pour apprendre à se connaître de façon moins protocolaire. Plus convivial, on va dire.
– Excellente idée ! approuva Harper en s’affalant sur le canapé”.
Etait-ce les yeux de Lilibeth qui lui jouaient des tours où la directrice des Gryffondor faisait la tête ? Lilibeth se demanda si c’était à cause d’elle ou de la lettre.
“Je crains de n’avoir pas plus de nouvelles. Depuis le mois de juin il est… comment dire. Distant. Plus que d’habitude, je veux dire. Ce n’est peut-être pas glorieux mais j’ai cessé d’insister pour l’aider”.
Quand on ne veut pas d’aide et bien… on ne veut pas d’aide.
“Rory a toujours été quelqu’un de très spécial”.
Harper poussa une exclamation pour manifester son assentiment. Quelque chose entre le rire et le cri. Pouvait-on “pousser de rire” ? Bref, Lilibeth se concentra sur ses hôtesses. L’une paraissant plutôt soucieuse et l’autre carrément pas. La contrariété abima soudain les traits de son visage qu’elle voulait détendu. En parlant de Rory, une pensée, fort désagréable, venait de lui traverser l’esprit.
“Pensez-vous que le ministère effectuera une perquisition chez moi ?”
L’angoisse porta ses doigts à ses lèvres.
“Ils vont fouiller dans toutes les affaires de Rory. Et alors, et alors…”.
Alors c’était la poule aux œufs d’or. Par sa faute, Rory serait arrêté, jugé, peut-être emprisonné.
“Je n’aurai jamais dû assister à cette foutue séance, je regrette tellement,
pleurnicha-t-elle.
Hébétée, Harper ouvrit grand la bouche avant de franchement s’exprimer :
“Rory a plus d’un tour dans son sac. Il suffit de le prévenir. Nous devrions le faire immédiatement”.
Ces dernières paroles s’adressaient à Abigail.
Lilibeth, quant à elle, était totalement navrée, abattue, triste et abattue. Je l’ai déjà dit ? Alors, Bonnie apparut en un claquement de doigt pour lui resservir une bonne rasade de café noir.
 

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Abigail MacFusty
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Jeu 29 Aoû - 14:49


Après la pluie, le mauvais temps
feat Lilibeth Barjow & Harail

Lorsqu’Harper s’affala sur le canapé, je hochais la tête en signe d’assentiment à la proposition de notre invitée, et dans un geste tendre, je plaçais une main sur la nuque de mon épouse pour la caresser, plonger mes doigts dans ses cheveux courts ou gratifier sa peau de quelques légers massages. Si la tendresse et le besoin de proximité se trahissaient dans ce mouvement, cela me permettait également de réfléchir posément. Être contre Harper, la toucher, avait toujours eu cet effet étrange, alchimique dans mon corps. Je pris une profonde inspiration et regardais la sœur de mon frère de cœur lorsqu’on en vint à parler de lui, non sans froncer les sourcils à la mention de la distance qu’il avait mise entre lui et le monde entier. Quoiqu’il en soit, je n’étais pas surprise. Si Rory faisait bien des mystères, ce n’était pas non plus la première fois qu’il prenait des distances… et dans tous les cas, ça n’était pas sur lui que notre choix de parrain s’était arrêté. Nous avions nos raisons, et Lilibeth l’étayait merveilleusement.

Une pensée déforma les traits de la jeune femme. J’arrondissais les yeux sans pour autant cesser mes caresses sur la nuque et les épaules d’Harper.

— Inutile de trop s’inquiéter, je pense. Comme dit, Rory a plus d’un tour dans son sac, je le vois mal exposer des affaires frauduleuses chez vous ou dans son magasin. Il doit sûrement garder ça bien sous clé. Néanmoins…

Je jetais un coup d’œil entendu à Bonnie qui, après nous avoir servi, m’apporta un parchemin, une plume et un encrier.

— On n’est jamais trop prudent… surtout face à cette nouvelle situation.

À regret, je lâchais la peau douce et chaude de mon épouse pour me pencher en avant et commencer à rédiger quelques mots sur le parchemin.

— Oublie pas de lui demander de nous dire au revoir si jamais il décide de partir trop longtemps.
Je relevais une œillade interrogative à Harper, puis compris après un instant. Je fis la moue. Elle insista.
— Moi aussi je sais faire la gueule comme lui.
— Vous êtes des gamins…

Quoique non sans un léger rictus amusé, je rajoutais un post-scriptum en bas du parchemin. Entre deux mots, je levais à la volée les yeux vers Lilibeth.

— Ne t’en fait pas pour lui ni pour les… pseudos conséquences de ta présence ce soir au Ministère. Tu étais dans votre droit. Tu n’as rien fait de mal.

Je serrai les dents parce que j’hésitais à ajouter.

— Rory ne peut pas t’enfermer… pas plus que votre père en avait le droit.

Et quand bien même je comprenais l’envie de Rory de protéger cette sœur si fragile et naïve, il ne pouvait pas tout le temps être derrière elle pour un oui ou pour un non. La convocation au Ministère de ce soir était pour tout le monde concerné dans le monde magique. Si Rory l’avait boudé, c’était son problème. Toutefois, j’étais surprise que Lilibeth ose se montrer, elle qui était toujours si discrète, si éloignée de tout ça. En réalité, je la connaissais depuis si longtemps par l’intermédiaire de Rory uniquement, que je la voyais un peu comme une poupée de cristal sous cloche, bien protégée de tous les aléas du monde. Je ne l’enviais pas.

— Qu’est-ce qui t’a poussé à répondre à cette convocation ?

Je risquais une œillade vers Harper, consciente que cette question pouvait se retourner contre moi. Après tout, elle m’avait demandé de ne pas venir, parce que les risques étaient grands aussi bien pour moi que pour Jackette. Évidemment, j’avais désobéi, car l’avenir du monde magique m’importait bien trop. Pour autant, Harper ne releva pas, ou ne voulut pas relever, car elle n’eut aucune réaction, mais je la connaissais trop bien pour me douter qu’elle n’avait rien entendu. Elle voudrait sûrement que nous parlions de tout ça plus tard, en privé.
Dans un petit soupir las par anticipation, je signais et montrais le parchemin à Harper qui haussa un sourcil.

— Qu’est-ce que tu voudrais que j’en fasse ?
— Je ne sais pas, tu ne voudrais pas lui faire un petit bisou ?

Harper réfléchit avant de se redresser et de prendre la plume.

— T’as raison.

Je souris en voyant, ou plutôt en devinant, ce qu’elle écrivait, puis je tendais le parchemin à Lilibeth au cas ou elle aurait voulu noter quelque chose à son tour.

— En tout cas, ça m’a fait plaisir de te rencontrer ici. Et désolée pour la dernière fois, pendant les votations, on ne s’est vues qu’en coup de vent, la situation à ce moment était compliquée… je levais les yeux au plafond. Cela dit, elle l’est tout autant maintenant…

Délicatement, j’attrapais ma tasse de thé pour en boire une gorgée. Immédiatement la chaleur et le parfum me firent du bien. Quand Bonnie apporta les cookies, je me ruais dessus comme si je n’avais pas mangé depuis trois semaines, un peu à l’instar de mon épouse qui elle, mangeait tout le temps comme si elle était affamée. Les épouses MacFusty n’avaient plus aucune grâce. Mais elles s’en fichaient bien.
Je repassais ma main sur la nuque d’Harper et recommençait tendrement mes caresses et massages alors que Bonnie se chargeait de plier la missive et de préparer Gérard, non sans grommeler. Gérard, lui, hulula, mécontent de devoir déjà quitter sa chère Elizabeth malade.

— Aïe !

Je ramenais vivement ma main devant moi sous la vive douleur qu’avait provoquée la morsure de… Muriel. Juchée sur les épaules d’Harper, la niffleuse reniflait dans ma direction avec frénésie et me foudroyait du regard.

— Ah, tu me mords toi, maintenant ? Tu n’auras pas ta ration de croquettes !

Choquée, la niffleuse porta une petite patte palmée contre sa poitrine et fit mine de s’évanouir contre Harper qui réagit à peine quand elle roula de son épaule jusqu’à ses cuisses aussi théâtralement que dans une mauvaise comédie romantique. Moi, je me massais la main en vérifiant que je ne saignais pas (heureusement, non).

— Tu ne pourrais pas lui expliquer que je ne vais pas te voler à elle ? Ça devient embêtant, là…

Demandais-je à Harper non sans faire la moue. Muriel était la première créature qui me donnait vraiment du fil à retordre alors qu’elle, elle avait toute sa bénédiction. D’ordinaire, c’était l’inverse.

 

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Lilibeth S. Barjow
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Mar 24 Sep - 21:43


Après la pluie, le mauvais temps
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Lilibeth se mordilla l’ongle puis se souvint tout à coup que sa manucure était parfaite et que c’était franchement malpoli de se ronger les ongles en public, en plus d’être dégoûtant.
Aux paroles rassurantes d’Abigail, elle acquiesça en marmonnant, consciente de la véracité de ces paroles, bien que l’angoisse demeurait, tenace. De toute manière, le ministère annonçerait sa venue par hiboux. Ou pas. De toute manière, hormis deux chats d’appartements parfaitement non magiques, elle ne possédait rien d'illégal. Pour quelle raison évidente s’inquiéter ? Elle espérait de tout son cœur n’être pas seule au moment de la fouille du duplex. Et si les gens du ministère n’étaient pas gentil avec elle ? Et s’ils savaient qu’elle était cracmole ? Et si c’était des mangemorts malavisés, des méchants prêts aux méchancetés gratuites ? La peur qu’elle ressentie se transforma en sueur froide, sa tension chuta un instant, l’aidant à lui faire reprendre contenance. Hors de question de s’évanouir chez ses hôtes et de les inquiéter. Pour les agents du ministère, il lui fallait un plan, voilà tout. Lilibeth cligna des paupières, reprit une position plus confortable sur son fauteuil et observa sans la voir Abigail qui rédigeait un parchemin à l’attention de Rory. L’aigreur d’Harper la surprit, Lilibeth n’étant pas au fait de la brouille avec Rory, et elle n’aurait jamais fait la relation entre sa propre disparition il y a des années de ça et la disparition actuelle de Rory. La jeune femme ne se risqua pas à demander pour quelle raison Rory ferait la tête, et elle se demanda soudain si c’était à cause d’elle-même, son souci s’agrandit. Abigail rajouta une tartine de paroles rassurante, Lilibeth finit par retrouver le sourire. Puis la remarque tomba.
Evidemment que les épouses savaient. Elles devaient certainement savoir. Rory et elles étaient proches, pourquoi n’aurait-il pas évoqué sa captivité et sa condition de cracmole ?
“Eirik Barjow n’avait pas le droit de l’enfermer en effet, dit-elle enfin. C’est bien pour ça que je me suis rendue à la convocation. Même libérée, Rory veut quand même que je garde mon secret. Mais je n’en ai plus envie, ça me donne la sensation d’être encore prisonnière. Et puis, je vis majoritairement chez les moldus maintenant. Au quotidien je ne me sens pas en danger, et je n’ai pas le cœur à rompre avec la communauté sorcière tout ça parce qu’on ne m’a jamais laissé l’occasion d’y trouver ma place”.
Elle haussa les épaules, soudain honteuse de toutes ces révélations à cœur ouvert. Après tout, elle les connaissait à peine, et surtout qu’à travers les histoires rapportées par son frère. De belles histoires d’amitié qui, à l’époque, la faisaient rêver.
Gentiment, Abigail lui tendit le parchemin, mais Lilibeth n’avait rien à noter pour son frère. Elle la remercia et lui rendit le parchemin, prit en charge par le hibou, pas franchement heureux de quitter sa belle. La niffleuse en profita pour monopoliser l’attention. Apparemment, elle était aussi culottée et exubérante que sa maîtresse, et n’hésita pas à s’en prendre à Abigail pour protéger sa précieuse.
“Une si jolie créature. Ca ne devrait pas avoir de problème pour se trouver un mâle, déclara Lilibeth, de but en blanc, sans prendre de gant”.
Muriel tourna un museau furieux dans sa direction, se retourna et leva bien haut sa queue pour lui montrer son fondement. Lilibeth en rougit presque. Harper s’esclaffa et, pour finir, Lilibeth lui tira la langue.
“Pourquoi votre situation est si compliquée ? finit-elle par demander, ne pouvant plus tenir”.

 

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Mer 30 Oct - 19:58


Après la pluie, le mauvais temps
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Tandis que je me contentais de sourire face à la prise de marque de Lilibeth, songeant que ce genre de discours déplairait sûrement à son frère, Harper se redressa à côté de moi et s’exclama.

— Tu as raison, ne te laisse pas faire, on n’a qu’une vie, il faut en profiter.

Toujours pragmatique, à voir le côté positif des situations les plus difficiles. C’était ce que j’aimais chez mon épouse. Ça, et tant d’autres choses. Pour étayer ses propos, je déglutis.

— Vous êtes majeure et vaccinée et vous faites les choses en toute conscience. Je comprends la réticence de Rory, parce que je pense qu’elle est davantage inquiète que pour une raison d’autorité sur vous, comme vous l’avez déjà vécu… pour autant, ça ne lui donne pas le droit de vous interdire de vivre et de déambuler dans le monde sorcier. Rompre serait si triste, nous n’aurions pas pu faire beaucoup connaissance, et je le regretterai amèrement.

Je lui adressai un timide sourire teint d’une profonde bonté avant de reprendre.

— Et de plus, ça donnerait raison au Blood Circle qui refuse de voir que le monde magique n’est pas que dangereux. Il y a tant de beautés qu’ils ignorent…

En poussant un soupir, je passais distraitement ma main sur ce ventre qui commençait à s’arrondir. La situation politique, la guerre, nous avait beaucoup préoccupées avec Harper. Fonder une famille durant cette période, était-ce vraiment judicieux ? Mais y avait-il seulement un bon moment ? À attendre, nous prenions le risque de ne jamais rien faire. Autant agir. La positivité d’Harper m’avait, une fois de plus, contaminée et rassurée. Pour autant, je n’aimais guère aborder ce sujet dans mon état, car je sentais que cela décuplait mes peurs et mes angoisses concernant Jackette. D’ailleurs, je sentais mon épouse approuver mes dires bien qu’elle se servait allégrement en bouchées de cookies, mâchonnant sans aucune grâce.

— Sa place il faut se la faire.

Commenta la directrice des Gryffondor. À grands mots les grands moyens. Je pouffais.

— Peut-on vous aider d’une quelconque manière pour vous aider à trouver votre place dans le monde sorcier ?

Avant de me servir à nouveau d’une gorgée de thé, je renvoyais Gerard avec la missive malgré ses hululements mécontentant et la grimace d’Elizabeth de voir son cher compagnon s’en aller loin de lui. Ce pauvre hibou me donnait du fil à retordre avec sa santé depuis notre excursion dans les égouts de Poudlard. Pourvu que je parvienne à améliorer sa santé rapidement.
Puis, après avoir repris ma place, une Muriel se donna en spectacle à mon grand désespoir et au plus grand amusement d’Harper. Tss, le soutien de mon épouse restait très arbitraire. Comme dans une tentative de soutien, Lilibeth intervint, et la réaction de la niffleuse ne se fit pas prier. Je retroussais le nez.

— À trop fréquenter les chats, on dirait que tu en deviens un. Ça expliquerait beaucoup de choses concernant Théodor, tient.

Muriel échappa un petit couinement indigné, mais moi, je la regardais en haussant les sourcils d’un air désemparé.

Mais on est tous un peu fou à notre manière, n’est-ce pas ?

Que pouvais-je dire ou faire d’autres ? Cette petite créature se comportait comme la plus énigmatique des niffleuses, et par tous les esprits, j’étais une experte ! Mais face à elle, je me retrouvais aussi pantoise qu’une élève de première année qui échouerait lamentablement à son examen. Je relevais le menton pour m’adresser à notre invitée, quittant Muriel du regard qui se pelotonnait contre Harper.

— Harper l’a sauvé d’une situation difficile dans la Forêt Interdite. Depuis, Muriel la vénère, mais à contrario, semble… jalouse de ma proximité avec mon épouse. Je baissais les yeux sur la niffleuse qui faisait la sourde oreille. Plus jalouse que moi en tout cas… mais je n’aime pas utiliser ce terme en parlant des créatures ou des animaux, c’est très anthropomorphique.

Encore une fois, en bonne spécialiste, je ne pouvais m’empêcher d’avoir certaines théories, mais peut-être que Muriel allait ébranler toutes mes connaissances.

— Je ne demande qu’à améliorer la situation, mais elle ne semble guère encline à le faire. Pas même avec Théodor, notre niffleur mâle. Pourtant, je suis de votre avis, c’est une belle niffleuse qui ne devrait pas avoir de problème pour se trouver un mâle.

Prudente à ses mots que je souhaitais avant tout encourageants, je reculais légèrement le visage histoire d’anticiper un saut furieux de la part de la créature. Pourtant, je ne désirais qu’être encourageante. J’aimais Muriel et je pensais sincèrement qu’elle était une niffleuse exceptionnelle. Cela dit… peut-être qu’elle ne le savait que trop bien ? Un petit sourire se peignit sur mes lèvres.

— Peut-être a-t-elle besoin d’encouragements ? Cela dit, je suis mal placée pour donner des leçons d’amour.

J’interrogeais Harper du regard qui fit la moue et détourna le visage. Je connaissais que trop bien sa position concernant Muriel et ses conquêtes, mais je ne pouvais m’empêcher de la taquiner sur le sujet de temps en temps. Avec Lilibeth, peut-être trouverai-je une alliée ? Peut-être que cela pourrait pousser Muriel à être plus sympathique avec moi ? Ou pas…

 

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Lilibeth S. Barjow
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Ven 15 Nov - 7:29


Après la pluie, le mauvais temps
feat Abigail Macfusty

Les encouragements des deux épouses, légitimes, sages et bons, ne parvinrent pas à la convaincre totalement. Bien sûr qu’elles avaient raison. En d’autres circonstances, Lilibeth n'aurait pas eu besoin de faire un choix. Mais les mangemorts profitaient de la guerre contre le Blood Circle pour propager leurs idées et leur autorité, et tant que l’augurey avait le pouvoir, les gens comme Lilibeth n’étaient pas en sécurité chez les sorciers. Heureusement qu’il lui était plus facile de se fondre dans la masse chez les moldus. Après plus d’une année passée à leur contacte, Lilibeth avait appris d’eux, était devenu comme eux. Seul le duplex lui rappelait son rattachement au monde des sorciers, ainsi que les malices et les potions d’Arondella au travail. Elle aurait bien voulu passer définitivement dans la partie moldue, pour seconde Achiléo, mais Arondella assurait qu’elle avait besoin de quelqu’un qui connaisse les sorciers, elle peinait à recruter. Les jeunes et les sans emplois avaient des exigences. Lilibeth, elle, à son embauche, avait fait peu de cas des exigences, tout ce qu’elle voyait, c’était qu’on lui offrait un emploi sans lui demander de curriculum vitae, de diplômes et d’expérience. Une aubaine. Et un toit, avant d'atterrir chez Rory.
La niffleuse occupa le centre de l’attention. Elle nourrissait une jalousie féroce à l’encontre d’Abigail. Un sourire en coin se dessina sur le visage de Lilibeth. En un sens, elle se sentait un peu comme cette nifleuse, en mal d’amour, raccrocher à ceux qui la sauvait, prête à tout pour défendre sa place, si ce n’était que de nature, Lilibeth n’était pas jalouse. Bien sûr, elle enviait, ô combien, avant et maintenant, la position des autres semblant toujours plus dorée que la sienne.
Combien d’heure avait-elle passé à écouter les récits que Rory lui narrait, serré tout contre lui. Ses aventures avec ses amies, ici présentes, les balades avec Abigail, les bagarres avec Harper. La liberté et la justice. Pendant qu’elle restait indéfiniment cloîtré dans sa chambre, à lire des romans à l’eau de rose pour vivre par procuration.
Combien de fois soupirait-elle d’aise en voyant ses mamans, des clientes attablées avec leur chérubin, à leur beurrer des tartines au petit-déjeuner dans la salle de l’auberge de Chez Jack la Ripaille ? Ses papas qui venait fêter une bonne note à grand coup de boisson sucrée, parce qu’ils l’avaient promis, c’était le deal. Ces amoureux qui venaient trinquer devant un verre de champagne, juste pour le plaisir d’être ensemble après une rude journée de travail. Elle soupira.
Muriel semblait aux prises de ses craintes, comme enfermée dans une prison. Mais d’une prison, on peut s’en libérer, ça, Lilibeth le savait.
“L’avantage dans l’amour, finit par décréter Lilibeth, c’est qu’on a de la place pour y mettre du monde”.
Et peut-être que le monde disposait d’une place pour elle ? Et d’un cœur, quelque part. La situation l’inspirait plus qu’elle ne l’aurait cru. Pour un peu, elle en écrirait un roman.
“C’est dommage de te raccrocher à une maîtresse, Muriel, quand tu pourrais en avoir deux. Deux à partager, c’est l’assurance de pouvoir disposer d’une certaine tranquillité. Tu n’aimerais pas avoir Harper pendue à tes basques toute la sainte journée ?”.
Théodore soupira dans son coin. A l’en croire, le niffleur, lui, aimerait bien y être constamment pendu, à ses basques. Muriel, elle, considéra différemment cette vision des choses en tournant lentement la tête vers Lilibeth, la jaugeant, les petites billes qu’étaient ses yeux la scrutant des pieds en remontant vers la tête. Certainement que la niffleuse suspectait une entourloupe. On ne changeait pas sa nature en un quart de seconde. Son attitude amusa Lilibeth qui finalement se servit un cookie, celui que Harper avait bien voulu laisser.

 

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