Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Le Midnight Sky, sans l’obscurité de la nuit et sans les néons éclairant la bâtisse et donnant quand même sacrément envie de rentrer pour voir comment c’était à l’intérieur, c’était quand même un peu moins folichon. Chose à ne surtout pas dire aux patrons, au risque de se prendre un regard indiquant merci petit génie pour ta participation. Sauf que si Théo était là, une fois de plus, ça n’était pas pour profiter des numéros, chose qu’il n’avait d’ailleurs pas vraiment fait non plus la première fois qu’il était venu ici. Il n’était pas non plus là pour un rendez vous avec la serveuse-barmaid, il était d’ailleurs bien trop tôt pour qu’elle soit en service. Pas question de boire la moindre goutte d'alcool non plus puisque lui par contre travaillait. S'il avait choisi de venir en pleine journée, ça n'était pas qu'il ne reconnaissait pas les qualités évidentes du cabaret en pleine nuit, ça n'était pas non plus parce qu'il craignait d'être déconcentré par qui que ce soit ah ça c'est une erreur mais il était plus facile de parler à un gérant lorsqu'ils n'étaient pas en plein service, vu ce dont il avait été témoin la dernière fois, il se doutait qu'ils avaient énormément de choses à gérer, pas forcément des bagarres mais tout un tas de choses qu'il ne pouvait même pas imaginer. Dans ces conditions, pas sûr qu'ils soient partants pour répondre à des questions - sans convocation officielles tout du moins - pendant que la soirée battait son plein. C'est ça qu'il aurait dû demander à la jeune serveuse la première fois, à quelle heure c'était plus le calme, quoi qu'elle aurait été capable de ne pas répondre ou de répondre à 5h du mat... aucune chance que Théo soit encore éveillé à cette heure.
Son dossier sur l'affaire qu'il menait, sans être sûr que c'était une vraie affaire, sous le bras, Théo s'approcha d'une personne qui fumait contre la bâtisse. Bien malgré lui, son nez se fronça face à l'odeur de la cigarette, jamais il ne comprendrait les gens qui faisaient ça. En plus l’odeur imprégnait les vêtements, comment ils acceptaient cette odeur sans broncher ? Il faudrait qu'il demande à Alcyone, si possible sans la regarder avec un air réprobateur. En attendant de savior, il s'arrêta devant le type qui leva son nez avant de fouiller dans sa poche et de tendre une cigarette comme s'il avait l'habitude d'être importuné pendant qu'il fumait. Théo fit un geste négatif de la main afin d'indiquer que ça ne l'intéressait pas le moins du monde. Enfin c'était quoi le problème des employés ici de vouloir à tout prix le faire fumer ? « Je ne suis pas venu vous emprunter une cigarette, je voudrais parler à vos patrons. » Un éclair de satisfaction à l'idée de garder ses clopes passa dans le regard du type qui s'empressa de ranger la cigarette, comme si Théo allait changer d'avis tout d’un coup et que, tout compte fait, fumer en attendant de voir les patrons c’était une bonne idée. Une fois la clope rangée, le gars s’intéressa à Théo ou plutôt à ses dires, le questionnant « Aux deux? » C'est fou comme deux mots peuvent vouloir dire tellement de choses, aux yeux de l'employé c'était voué à l'échec cette histoire, à croire que Théo n’était pas assez bien pour intéresser deux personnes à la fois avec son sujet, c’est quand même un peu vexant. Mais bon, il comprenait aussi que les gens avaient d’autres choses à faire, qu’en plus, il les dérangeait peut être pour pas grand-chose, mieux valait-il en monopoliser un seul « Pas forcément, un seul me suffit amplement. » Le type prit une dernière bouffée de cigarette avant de l'écraser au sol, posa un bref regard sur le dossier entre les mains de Théo avant de constater avec un grand sourire « Sacré CV. » Comment ça sacré CV? Mais non mais pas du tout, il faisait fausse route, ce que Théo s’empressa de rectifier « Je viens pas déposer un CV. » Non mais si le gars le présentait comme un potentiel candidat pour un poste, ils allaient dans le mur. L'employé s'arrêta sur le pas de la porte de service, regarda Théo avant de demander « Je dois dire que vous êtes là pour quoi ? » Ah c'est vrai que pour déranger les gens, il valait mieux avoir une raison, sauf que dire je voudrais poser des questions ça faisait très flic et ça ne plaisait pas souvent. « Dites-lui que je voudrais des renseignements. » Au regard de l'employé, il est clair que cette réponse était nulle mais il ne chercha pas à discuter, habitué à obéir ou pressé de retourner à sa pause, Théo ne saurait dire, il n'empêche qu'il disparut à la recherche d'un des deux Giacometti avant de revenir sur ses pas et de demander « Je dis que c'est de la part de qui? » Mais en quoi ça changeait quelque chose, peu importe qui venait, on le recevait non ? Etant donné qu’il n’avait aucune intention de cacher son identité à qui que ce soit, Théo donna son identité à l’employé qui s’éclipsa.
Théo n’eut pas à attendre bien longtemps, en même temps il s’agissait d’un cabaret, pas d’un manoir et en prime, pour que le cabaret tourne, il fallait bien qu’il y ait un gérant présent, au risque que tout ne soit pas prêt à temps. « Venez, elle vous attend. » Ainsi, dans la famille Giacometti, ça serait la sœur, très bien. Tout en suivant l’employé dans le cabaret, Théo chercha une tête connue, Saoirse, Aodhan ou même la serveuse qu’il avait rencontré la première fois et ce pauvre Alan qui en avait pris pour son grade sans raison – enfin si raison il y avait, Théo ne la connaissait pas – mais aucune tête connu. C’est en tournant dans un couloir que Théo n’avait même pas vu la première fois, après que l’employé ait toqué contre une porte en bois et qu’une voix ait répondu à ce signal que les sourcils de Théo se froncèrent. Cette voix, il avait l’impression de la connaître pourtant il n’avait jamais rencontré les Giacometti de sa vie. L’employé ouvrit la porte et les certitudes de Théo s’effacèrent puisqu’il la reconnut « Vous ?! » Il n’en revenait pas et eut besoin quand même de vérifier « Vous êtes Sienna Giacometti ? » Forcément qu’il ne savait plus qui regarder, la demoiselle à une dizaine de pas de lui, l’employé pour qu’il démente en éclatant de rire que ça n’était pas du tout Sienna, bref il lui faudrait un signe CLAIR. Ça ne pouvait pas être elle Sienna, enfin, quelle patronne aurait si peu d’ego pour être considéré comme une serveuse ou une barmaid sans rien dire ?
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Sienna Giacometti
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Sam 8 Juin - 16:51
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Sienna & Théo
Avril 2022
Sérieusement, il fallait faire quoi pour pouvoir travailler tranquillement dans ce cabaret ? C’était simple, depuis qu’elle était arrivée en milieu de matinée, Sienna était interrompue dans son travail toutes les trois minutes et demie. Et oui, contrairement à ce qu’Ezio aimait avancer, elle travaillait, et elle travaillait pour de vrai. C’était bien un grand frère pour dire des choses pareilles sur l’italienne, et d’ailleurs heureusement que c’était son grand frère, du coup elle lui pardonnait. Non sans lui avoir auparavant râlé dessus, ça allait de soi. Parce que du travail, elle en avait, Sienna, et pas qu’un peu. Le cabaret avait beau n’ouvrir au public que dans plusieurs heures, il y avait toujours des choses à faire. Des contrats à relire, des partenaires à rencontrer, des affaires à mener, une équipe à gérer des voleurs à retrouver. Le Midnight Sky ce n’était pas que les spectacles et les paillettes, c’était aussi pas mal de boulot et l’italienne ne l’ignorait pas. Bien évidemment, elle adorait le côté bling-bling de son métier, et elle était vraiment contente que son frère ait porté son choix de commerce sur un cabaret haut de gamme et non pas sur un établissement plus classique, ça aurait quand même été trop ennuyeux pour elle. Le truc, c’était qu’au Midnight Sky, il n’y avait pas que les paillettes qui importaient, ah ça restait important parce que ça participait à faire briller les yeux des clients et surtout à les faire revenir, ce qui était exactement ce que les Giacometti voulaient, mais il y avait tout ce qu’il se passait derrière à gérer. Sans contrats, il n’y avait pas de personnel, mais aussi pas d’alcool à servir, pas de nourriture à cuisiner, pas de service tout court en fait. Alors les paillettes, Sienna devait régulièrement les oublier pour se concentrer sur des choses plus terre à terre, mais des choses qui permettaient à leur business de tourner correctement.
Le seul souci c’était qu’aujourd’hui il lui semblait que tout le monde s’était donné le mot pour l’empêcher de travailler efficacement. Déjà, le cuisinier qui était venu plus tôt pour tester des nouvelles recettes avait absolument tenu à lui faire goûter sa nouvelle tentative de faire du café digne de ce nom. Il avait eu l’air contente de son essai mais Sienna avait dû lui briser le cœur. Ca avait été une catastrophe, évidemment. Le liquide réussissait le miracle d’être à la fois trop épais, et de manquer de goût. Sienna n’avait pas compris comment c’était possible de faire quelque chose d’aussi imbuvable. Elle avait aussitôt abandonné la tasse proposée par son employé en le sommant de ne plus jamais recommencer, le monde ne s’en serait jamais remis. Elle était retournée à son café, qui manquait lui aussi de goût, mais qui au moins ne lui donnait pas envie de se jeter d’un pont. Et puis alors qu’elle avait enfin fini de faire le point de la journée avec Ezio, elle avait reçu un hibou de la part d’Anya lui demandant si elle pouvait échanger son service de la soirée avec celui du lendemain. Ce à quoi Sienna avait répondu qu’elle n’avait qu’à s’arranger avec ses collègues comme une grande fille mais qu’elle avait plutôt intérêt à voir le nombre de serveurs prévu présents ce soir sinon elle débarquerait chez elle en personne pour la rapatrier au cabaret. Anya n’était pas vraiment en odeur de sainteté auprès de ses patrons depuis l’affaire de la caisse, elle avait plutôt intérêt à faire les choses bien. Surtout que Sienna était parfaitement capable de débouler chez elle. Et puis, juste au moment où elle s’était installée, Alan avait débarqué pour lui annoncer que la commande de gin prévu pour le jour-même n’était toujours pas là et elle avait ainsi perdu un temps fou à écrire de nouveaux hiboux à leurs fournisseurs pour que ceux-ci se bougent un peu s’ils ne voulaient pas qu’elle leur colle un procès au derrière pour non-respect de contrat. Rien qu’avec tout ça, le temps avait filé et laissé Sienna avec l’impression terriblement frustrante qu’elle n’avait rien fait de sa matinée. Ce qui n’était pas totalement vrai, elle avait géré des problèmes et répondu à des questions, mais la pile de papiers à traiter qui attendait sur son bureau n’avait pas descendu d’un millimètre et rien que pour ça, elle avait envie de râler.
Ce fut pire encore quand quelqu’un vint frapper des coups à la porte de son bureau. Sienna roula des yeux, elle allait finir par ce qu’elle avait fait pour mériter ça, si ça continuait ainsi. A croire qu’aujourd’hui elle était destinée à ne pas avancer. Par Merlin que c’était lourd. Derrière la porte, ce n’était pas Ezio, elle le savait parce que si son frère se serait éventuellement donné la peine de frapper, il n’aurait pas été jusqu’à attendre une réponse pour rentrer. Or, la porte était toujours close. Signe que la personne de l’autre côté connaissait la politesse. Ou craignait de se faire virer si elle prenait un peu trop ses aises avec elle. Résignée, Sienna reposa sa plume sur son bureau avant d’indiquer à la personne présente qu’elle pouvait entrer. Dale, l’un des commis de cuisine, passa la tête dans l’entrebâillement de la porte et attendit que sa patronne lui fasse un signe de la main pour entrer plus franchement dans la pièce. Il fallait vraiment tout leur dire. Pour l’encourager à parler au plus vite, l’italienne se contenta de hausser les sourcils. Par Merlin, il était payé à travailler, pas à tourner en rond. « Sienna, il y a un certain Théo Greengrass qui veut te voir. » D’accord. C’était toujours bon à savoir mais pour le moment elle ne voyait pas quoi faire de cette information. Ce nom ne lui disait rien. Enfin non, ce n’était pas tout à fait vrai, les Greengrass étaient les membres d’une des familles de sang-pur du Royaume Uni et il lui semblait que le patriarche de l’une des branche venait parfois au Midnight, la partie cabaret, pas le bordel d’ailleurs, mais ses connaissances sur cette famille s’arrêtaient là. Ce qui faisait que la visite d’un Théo Greengrass ne lui semblait pas vraiment être l’évènement du siècle. « Connais pas. C’est un nouveau représentant ? » Ceux avec qui elle était habituée à traiter, Sienna les connaissait tous, ça faisait partie du job. Si c’était le cas, il aurait pu prendre rendez-vous au lieu de débarquer à l’improviste. Ce n’étaient vraiment pas des manières de faire et s’il espérait négocier quelque chose, il démarrait plutôt mal. Dale secoua la tête, réfutant cette supposition. « Non, il dit qu’il veut des renseignements. Je pense qu’il cherche un poste, il a un CV gros comme ça. » Le sorcier lui montra un espace de deux centimètres entre son pouce et son index tout en hochant la tête, un air appréciateur sur ses traits. Apparemment, un tel curriculum impressionnait le commis. Ce qui était bien dommage parce que ce n’était pas vraiment le cas de Sienna. « On n’a pas de poste d’ouvert. » Trancha-t-elle, bien décidée à couper court à toute discussion non nécessaire.
Est-ce que Dale compris le message et opéra un demi-tour pour retourner à sa cuisine où son supérieur avait certainement besoin de lui ? Pas du tout, bien évidemment. Apparemment il fallait tout leur dire à ces employés, c’était dingue ça. Mais où était Anya quand on avait besoin d’elle ? Ah oui, elle ne commençait pas son service avant plusieurs heures et devait donc être chez elle à vaquer à ses occupations. Bon. Dale sembla hésité sur le pas de la porte, fit un petit pas en arrière avant de tenter un « Il a l’air motivé. » qui avait au moins la décence d’être un peu hésitant. Sienna ne camoufla pas le soupir que cette remarque lui inspira. Son premier réflexe fut de signifier au sorcier qu’elle n’en avait absolument rien à faire de la motivation du Greengrass et qu’ils n’avaient pas prévu de sortir un salaire en plus mais elle s’arrêta juste avant. C’était un Greengrass et les Greengrass étaient une grande famille. Pile la cible du cabaret. Les sorciers qu’ils espéraient attirer, c’étaient eux, et c’était aussi sur eux qu’ils comptaient pour faire passer le mot et attirer plus de clients encore. Vexer un Greengrass ne serait pas vraiment dans les intérêts du Midnight Sky et Sienna ne pouvait l’ignorer. Elle roula des yeux. « Bene. Fais-le entrer. » Céda-t-elle finalement. Si cette rencontre était aussi inutile qu’elle le craignait, elle trouverait bien le moyen de se débarrasser du sorcier sans froisser son égo de sang-pur, elle était plutôt douée pour ça. Ce qui ne fallait pas faire pour le bien de son cabaret, quand même. En attendant, elle en profita pour faire un rapide tri dans les papiers qui couvraient son bureau et retourna ceux aux informations les plus sensibles. Les employés du Midnight Sky avaient tous des clauses magiques dans leurs contrats qui les empêchaient de dévoiler des informations épineuses, mais ce n’était pas le cas des visiteurs.
Il ne fallut pas bien longtemps à Dale pour revenir au bureau de Sienna en bonne compagnie. L’italienne n’avait pas eu assez de temps devant elle pour s’interroger sur ce Greengrass et sur ce qu’il voulait exactement, mais clairement, elle n’aurait jamais pu deviner ce qui l’attendait. Et vu la tronche que tira le sorcier qui suivait Dale en la découvrant, c’était aussi son cas. Les yeux de Sienna s’ouvrirent grands de surprise. Attendez, c’était lui Théo Greengrass ? Le sorcier de la dernière fois au bar ? L’obsédé de la médicomagie et ex de Saoirse ? Oh par Merlin, si elle s’y attendait. « Vous ?! » Son expression de surprise était quand même particulièrement drôle, il fallait l’avouer. Un grand sourire vint aussitôt étirer les lèvres de l’italienne. Ca c’était quand même une situation réjouissante. « Vous ! » Rétorqua-t-elle sur le même ton, particulièrement amusé. Mince, elle aurait pu répondre un « moi ! » qui aurait été parfaitement bien placé, dommage c’était une occasion de loupée. Mais rien que pour voir l’expression qui se peignait sur les traits du sorcier, ce n’était pas bien grave. « Vous êtes Sienna Giacometti ? » La sorcière haussa les sourcils. Qui d’autre ? Enfin, c’était elle qu’il avait demandé, non ? Dale avait bien dû le prévenir de qui il l’emmenait voir. Il n’avait pas de raison de douter ainsi. Sienna ne se serait pas amusée à s’assoir dans ce bureau si ce n’avait pas été elle la patronne. Et elle espérait bien que tous ses employés voyaient les choses de la même façon. Sans se départir de son grand sourire, l’italienne se leva de son fauteuil. Elle ne se donnait pas cette peine pour tout le monde, elle espérait qu’il s’en rendait compte. « Enchantée, Théo Greengrass. » Souffla-t-elle. Tout en lui tendant une main, elle ne cacha pas son air amusé.
En voyant le regard du sorcier passer d’elle à Dale, Sienna retint une expression moqueuse. D’accord, c’était peut-être un peu perturbant de découvrir aujourd’hui qu’elle était la patronne des lieux alors que la dernière fois elle jouait les barman, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de trouver cette situation particulièrement réjouissante. Comme quoi, elle avait bien fait de changer d’avis et de le recevoir. Elle adressa un signe de la tête à Dale pour lui montrer qu’il pouvait disposer. Si le commis eut l’air déçu de ne pouvoir assister plus longtemps au spectacle, il obéit néanmoins et s’en alla s’en demander son reste. Sienna avisa le dossier que le Greengrass portait sous le bras. « Alors comme ça, vous venez déposer un CV ? » Demanda-t-elle innocemment. Enfin, vu la taille du dossier, elle doutait que ce soit de ça dont il s’agisse, mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. « C’est vrai qu’il est plutôt impressionnant. » Ajouta-t-elle en affichant sur ses traits une moue savamment calculée. Oui, il venait à peine d’entrer qu’elle était déjà en train de le chercher, il fallait bien lui rappeler comment elle était, voyons. Ce n’était pas comme s’il avait pris la peine de l’honorer d’une visite depuis la dernière fois. A cette pensée, la moue de Sienna changea. « Enfin, je suis quand même un peu vexée que vous ne soyez pas revenu juste pour le plaisir de ma compagnie. » Elle était aussi prête à le pardonner pour cet impair. Bien évidemment.
Ah il est évident qu’en suivant l’employé le menant jusqu’au bureau de la patronne des lieux, Théo ne s’attendait pas à tomber sur l’employée de la dernière fois. Son cerveau refusait de croire qu’il s’agissait de la même personne, dans un premier temps tout du moins. Il observait l’employé afin qu’il démente, l’information comme quoi la fille qu’ils avaient face à eux était Sienna Giacometti. Avec un peu de bon sens, Théo savait bien que non, personne ne démentirait, elle avait ce grand sourire tellement fière de jouer des tours. Elle était bien trop à l’aise dans cet environnement pour que ça ne soit pas son bureau. En prime, quand bien même elle aurait été la chouchoute des patrons, il doutait fort qu’ils acceptent qu’elle se fasse passer pour l’un d’eux. Peu probable aussi que les Giacometti aient une employée qui ressemble comme deux gouttes d'eaux, avec le même timbre de voix, que mademoiselle Giacometti même si ça aurait été utile. Elle se leva pour le rejoindre, un air toujours amusé sur les traits, non mais ça lui arrivait souvent de faire ce genre de coup aux gens ? Elle était enchantée, rien que ça ? Il attrapa la main qu'elle lui tendait pour la serrer brièvement et répondre « C'est un plaisir de vous rencontrer mademoiselle Giacometti. » Un nouveau regard vers l'employé qui se tenait à ses côtés, c'était son moment pour éclater de rire et dire qu'il allait chercher la vraie Sienna. Il semblerait que ça ne soit vraiment pas le cas puisque Mademoiselle Giacometti fit un signe au fumeur pour qu'il s'en aille, ce qu'il fit mais en traînant un peu les pieds, comme si en mettant plus de temps à atteindre la porte sa patronne allait changer d'avis.
La porte venait à peine de se fermer que la gérante des lieux lui demandait s'il venait poser un CV, Théo la regarda dépité « C'est ce qu'il vous a dit? » Non mais il n'avait rien écouté le petit jeune. Et voilà, elle était lancée à dire qu'il avait un CV impressionnant, non mais elle connaissait beaucoup de gens qui se pointaient pour parler aux patrons avec un dossier de candidature épais de quelques centimètres ? S'il était tenté de rentrer dans son jeu et de dire qu'elle avait été témoin de ses compétences en médicomagie, que ça n'était qu'une toute petite facette de l'étendue de ses compétences, il valait mieux ne pas s'engager dans ce genre de conversations avec elle. Ah, ça serait amusant pas de doute mais ils allaient parler de tout sauf de ce pour quoi Théo était là, une fois pas deux. « Je ne suis pas là pour vous demander un travail. » Sa mère ne s'en remettrait pas s'il lui disait maman j'ai postulé dans un cabaret et j'ai été pris, quand bien même le cabaret était splendide, déjà qu'elle n'appréciait pas vraiment les choix de carrière de son fils, hum de ses enfants en général, là ça serait certainement pire que tout le reste. « Juste comme ça, dans l'hypothèse délirante où j'aurais postulé ici, d'après vous quel poste me conviendrait le mieux? » Non mais quitte à imaginer sa mère faire une attaque, autant aller au bout de l'idée. Ils ne visaient pas l’excellence ? Ce serait quand même un très mauvais calcul d'aligner les billets pour embaucher Saoirse et tout gâcher par la suite en embauchant Théo qui n'avait ni compétences, ni appétence pour le service, la danse ou la cuisine.
Ah, il l'avait vexé en ne revenant pas pour le simple plaisir de sa compagnie ? C'est marrant parce qu'elle n'avait pas l'air particulièrement vexée. Enfin maintenant si, elle avait une petite tête de fille blessée mais il ne la croyait pas le moins du monde. Elle travaillait dans un cabaret, elle voyait des dizaines, peut être des centaines même, de clients tous les soirs, c'était déjà surprenant qu'elle ait mémorisé sa tête... enfin si ça se trouve elle ne le remettait pas le moins du monde et s'amusait des réactions sans savoir quand elle l'avait vu. « J'aurais eu l'air fin si j'étais venu, qu'en constatant que vous n'étiez ni en salle ni au bar, j'aurais demandé à un de vos collègues où vous étiez et qu'en vous décrivant, on m'aurait répondu que vous n'étiez pas une employée. » Mieux valait-il que les choses se déroulent de la sorte. « Ca vous arrive souvent de faire ce genre de choses? » Ca n'était certainement pas assez explicite comme phrase ou plutôt, elle était carrément du genre à faire semblant de ne pas comprendre, raison pour laquelle il ajouta afin qu'il n'y ait aucune ambiguïté « De vous faire passer pour une employée? » C'était quand même incroyable de faire ça, il n'en revenait pas. Étant donné qu'il avait débuté un interrogatoire sur... autre chose que son enquête, et merde ça recommençait, il ajouta « Vous n'avez pas assez de clients qui reviennent pour "papoter" » Théo fit bien entendu le signe des guillemets avec ses doigts « avec vous pour que vous soyez déçue que ça ne soit pas mon cas? » Ca devait plutôt être gonflant ce genre de comportement.
Voulant régler le sujet soirée, arnaque et retrouvailles surprises, Théo montra le fauteuil, histoire qu'elle comprenne qu'il voulait passer à autre choses « Je peux m'asseoir ? J'ai des choses à vous montrer et des questions à vous poser. » Des questions à poser, il sentait que ça allait être compliqué, elle avait un talent indéniable pour changer de sujet, et vu le temps qu'elle avait mis avant de céder pour qu'il puisse soigner son poignet, ça n'allait pas être de la tarte. Allez, avec un peu de chance, elle avait énormément de choses à faire, elle allait vouloir passer à autre chose rapidement, elle allait se montrer très coopérative et ne pas partir dans tous les sens. C'était certainement à Théo de montrer son sérieux et de ne pas la suivre lorsqu'elle changeait de sujet. C'était un plan excellent, raison pour laquelle il hocha la tête, en accord avec lui même.
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Sienna Giacometti
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Lun 17 Juin - 21:56
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Sienna & Théo
Bon, finalement, Sienna n’était pas contre cette interruption. Oui, oui, elle avait toujours du travail et celui-ci n’allait pas se faire tout seul pendant qu’elle vaquait à d’autres occupations. Comme quoi, être une sorcière ce n’était pas si avantageux que ça, la magie ne travaillait même pas à sa place. C’était presque une arnaque. Mais maintenant qu’elle savait qui venait l’interrompre, elle se disait que ses papiers à traiter pouvaient bien attendre un peu. Ce n’était pas comme si elle était en retard dans ce qu’elle avait à faire, de toute façon. Ezio avait beau grandement s’amuser à prétendre le contraire, ce n’était pas vrai, Sienna savait ce qu’elle faisait et elle le faisait bien. Un jour son frère avait intérêt à le reconnaître. Bref, son boulot pouvait attendre parce que le sorcier qui venait de franchir la porte de son bureau était infiniment plus intéressant que tous les contrats et autres devis qu’elle avait à relire. C’était le sorcier de l’autre fois, le médicomage qu’elle soupçonnait de ne pas vraiment en être un, Monsieur Old Fashioned. Oh, c’était clairement plus sympa que de plonger le nez dans des contrats chiants. Surtout qu’il avait l’air surpris de la voir là. Ah il était étonné, il n’avait pas songé que la barmaid de la dernière fois pouvait également être la propriétaire des lieux. Quel manque d’imagination, c’était bien la preuve qu’il ne fréquentait pas assez le cabaret. Sienna n’avait rien prémédité mais ça ne l’empêchait pas de trouver cela très drôle. Le regard du sorcier quand elle lui tendit la main valait toutes les fortunes du monde. Bon, elle exagérait un peu, mais l’idée était là. « C'est un plaisir de vous rencontrer mademoiselle Giacometti. » L’italienne afficha un grand sourire ravi. Bien évidemment que c’était un plaisir de la rencontrer. Même si techniquement ce n’était pas leur première rencontre.
Dale ayant rempli son rôle, Sienna lui fit signe de retourner travailler. Le commis eut l’air un peu déçu de ne pouvoir assister à la suite de la scène mais l’italienne s’en fichait bien. Non seulement ce n’était pas pour ça qu’ils le payaient, mais elle n’avait pas besoin que quiconque espionne ses rendez-vous. Et puis niveau commère, ils avaient déjà bien assez d’Anya, inutile d’en rajouter une deuxième, merci bien. La porte refermée derrière l’employé, Sienna ne put résister à l’envie de chercher un peu son tout nouvel invité. Dale avait supposé qu’il était venu à la recherche d’un emploi et même si Sienna en doutait un peu, elle partit tout de même là-dessus. « C'est ce qu'il vous a dit ? » Il avait l’air tellement dépité, s’en était si drôle. L’italienne réprima un sourire. Dale restait son employé, elle n’allait certainement pas l’enfoncer devant un inconnu. Même si maintenant elle savait qu’il portait le nom de Greengrass. Elle haussa tranquillement les épaules. « Que vous vouliez des renseignements. Sûrement pour un poste. » Lança-t-elle avec nonchalance. Ses prunelles tombèrent de nouveau sur le dossier qu’il avait sous le bras. Il était épais, comme dossier, elle se demandait ce qu’il pouvait contenir et pourquoi ça l’avait amené au Midnight Sky. Ce n’était certainement pas un CV, Sienna le savait bien, mais prétendre le contraire était plus drôle. « Votre CV l’a impressionné. » Elle haussa les sourcils, signe manifeste qu’elle jaugeait l’avis de son commis de cuisine. « Je le comprends. » Elle releva un sourire satisfait vers le sorcier. Ce n’était certainement pas ce qu’il avait envie d’entendre, mais elle, ça l’amusait alors elle ne voyait pas pourquoi elle aurait lâché le sujet. « Je ne suis pas là pour vous demander un travail. » Sienna se retint de rouler des yeux. Il fallait vraiment qu’il gâche tout. Bon, il n’y avait pas de poste d’ouvert de toute façon, mais quand même.
« Juste comme ça, dans l'hypothèse délirante où j'aurais postulé ici, d’après vous quel poste me conviendrait le mieux? » Le regard de Sienna brilla de satisfaction. Oh. Finalement, il ne gâchait pas tout, voilà qui faisait plaisir à entendre. Enfin, en partie, parce que le fait que ça soit délirant de postuler pour travailler au Midnight Sky, ça, ça ne plaisait pas beaucoup à l’italienne. Il se rappelait qu’il parlait à la propriétaire des lieux ou il avait déjà oublié ? Qui disait ça à la patronne, par Merlin… « C’est si délirant que ça de vouloir travailler ici ? » Souligna-t-elle avant de répondre à quoi que ce soit d’autre. Le cabaret était reconnu dans tout le Londres sorcier, les clients se pressaient à leurs portes, les spectacles étaient éblouissants… Et pourtant il trouvait ça délirant de vouloir travailler ici. Ce qu’il ne fallait pas entendre. Aux dernières nouvelles les employés du cabaret étaient tous satisfaits de leurs postes. Enfin, à l’exception de deux exilés, mais ils l’avaient cherché alors ça ne comptait pas. « Serveur. » Décréta-t-elle après un instant de silence passé à observer le sorcier de haut en bas. Elle changeait de sujet sans même sourciller, ce qui n’était pas vraiment étonnant pour Sienna. « Vous m’avez déjà dit que vous ne feriez pas un bon barman et je ne sais pas ce que vous valez en cuisine. » Expliqua-t-elle avec un léger sourire. Elle jaugea de nouveau le Greengrass du regard. « Et vous n’avez franchement pas l’air d’un danseur. » Pas videur non plus. Ce n’était pas qu’il n’avait pas la carrure pour, mais Soren restait plus impressionnant et dégageait davantage une impression de force qui suffisait souvent à désamorcer tout conflit juste quand il arrivait dans les parages. Quant à tout ce qui était administratif, il n’avait ni une tête d’avocat, ni de comptable. Et le reste, Ezio et Sienna géraient à la perfection. Non vraiment, serveur ça lui allait bien. Il était agréable à regarder et pouvait se montrer charmant quand il le voulait, Sienna ne doutait pas que ça plairait beaucoup aux clients. Surtout aux clientes. « Vous auriez un max de pourboire, j’en suis sûre. » Ajouta-t-elle dans un grand sourire. Il fallait bien vendre un peu le poste.
En réalité, la question s’arrêtait là, puisque le Midnight Sky n’avait pas besoin d’autres serveurs. Ce qui voulait dire que Théo était là pour tout autre chose. Le problème, selon Sienna, c’était qu’il n’était pas non plus venu pour retrouver le plaisir de sa compagnie. Depuis le soir où elle avait joué les barmaids, il n’était pas revenu au Midnight, d’ailleurs. L’italienne trouvait que c’était un peu vexant quand même, elle était pourtant d’une compagnie absolument délicieuse. « J'aurais eu l'air fin si j'étais venu, qu'en constatant que vous n'étiez ni en salle ni au bar, j'aurais demandé à un de vos collègues où vous étiez et qu'en vous décrivant, on m'aurait répondu que vous n'étiez pas une employée. » Sienna le regarda, absolument pas convaincue par son explication. Les autres employés lui auraient dit qu’elle n’était pas une juste simple employée, oui et ? En réalité, il cherchait la patronne des lieux. Elle ne voyait pas trop où était le problème. « Un peu de ridicule n’a jamais tué personne. » Déclara-t-elle avec un nouveau haussement d’épaules. Et encore, ridicule, il fallait le dire vite. Sienna trouvait que ce n’était quand même pas la fin du monde que d’apprendre de la bouche de quelqu’un d’autre qu’elle n’était pas exactement une employée. « Ca vous arrive souvent de faire ce genre de choses ? » La sorcière eut un sourire. Elle en faisait plein, des choses, il allait falloir qu’il soit un peu plus précis parce que pour le moment elle avait une myriade de réponses à sa disposition et certains choix l’amusaient plus que d’autres. Pas sûr cependant que le Greengrass partage son avis. « De vous faire passer pour une employée ? » Sienna arqua un sourcil. Oh, mais c’était que ça le travaillait vraiment cette histoire. Dans quelques minutes il allait lui reprocher de lui avoir menti et de l’avoir trahi. Non mais quelle idée. Vraiment, il en faisait des tonnes pour pas grand-chose, et surtout pour quelque chose qu’il aurait pu éviter lui-même. « Je me suis fait passer pour une employée ? » Pour un (faux) médicomage, c’était quand même Sainte-Mangouste qui se fichait de la charité. C’était lui qui avait tiré des conclusions sur son poste tout seul comme un grand, elle n’y était pour rien. « J’ai remplacé un barman qui ne pouvait plus travailler, je ne me suis jamais fait passer pour qui que ce soit. » Expliqua-t-elle. S’il lui avait demandé son nom ou son poste, elle aurait pu lui répondre. Mais il ne lui avait pas posé de questions et maintenant il s’estimait floué. Ahlala, l’égo ça se froissait vite quand même. Au contraire de celui de Sienna qui passait un excellent moment. « Je travaille ici, je travaille juste pour moi-même. » Précisa-t-elle en ponctuant les deux derniers mots d’un grand sourire.
Tout ça n’allait certainement pas beaucoup plaire au sorcier, mais ce n’était pas vraiment comme si Sienna s’en préoccupait. Elle n’avait absolument rien fait de mal. Et même si ça avait été le cas, elle n’avait jamais été du genre à se laisser ronger par la culpabilité. C’était un sentiment inutile. « Vous n'avez pas assez de clients qui reviennent pour "papoter" avec vous pour que vous soyez déçue que ça ne soit pas mon cas ? » Allons bon, maintenant il mimait des guillemets avec ses mains. Elle devait comprendre quoi, par ce geste ? Papoter c’était bien ce qu’ils avaient fait la dernière fois, non ? Ce n’était pas non plus un gros mot. Décidemment, M. J’ai-une-éducation avait de bien drôles de manières. En plus, il était un peu en train de remettre en doute le fait qu’elle soit de bonne, non d’excellente, compagnie et que les clients pouvaient avoir envie de revenir juste pour la voir. Franchement, ce n’était pas très sympa. « Vous vous inquiétez de la concurrence ? » Rétorqua-t-elle avec un sourire en coin, juste parce qu’elle savait que cette simple question allait le faire réagir. Si les clients revenaient après avoir discuté un peu avec elle, c’était qu’elle avait bien fait son travail alors elle n’allait pas s’en plaindre. Bon, après ça dépendait des clients, certains étaient affreusement lourds et elle trouvait toujours un moyen de filer juste après leur arrivée, mais sinon, c’était une victoire comme une autre pour le Midnight Sky. « Ca dépend. Certains clients viennent trop… Et d’autres pas assez. » Elle croisa son regard, amusée de ses remarques tout sauf subtiles qui allaient certainement le scandaliser plus que de raison. Vraiment provoquer le sorcier était une activité des plus réjouissantes. Sienna n’était pas mécontente de le voir là, même si ce n’était pas pour le plaisir de sa compagnie qu’il était venu -un scandale- ça rendait sa matinée plus sympa.
D’un geste, le Greengrass désigna l’un des fauteuils qui faisait face à son bureau. « Je peux m'asseoir ? J'ai des choses à vous montrer et des questions à vous poser. » Sienna le jaugea une seconde, son regard passant de son dossier mystérieux qui ne contenait pas de CV, à son visage. Il venait bien pour des renseignements, mais pas ceux qu’avaient imaginé Dale. Ni quoi que ce soit de lié à un contrat ou un partenariat, sinon il l’aurait précisé dès le début. Et aurait pris rendez-vous, comme tout le monde. En le voyant hocher la tête, Sienna eut une expression amusée. « Vous êtes en train de répondre à votre propre question ? » Demanda-t-elle avec un sourire ironique. Ca avait tout l’air d’être le cas. Elle fit un geste de la main pour lui indiquer qu’il pouvait s’assoir et alla prendre place sur son propre fauteuil. Elle s’y installa confortablement, comme si cette discussion n’avait rien d’un entretien officiel. Et de fait, pour le moment, ce n’était pas le cas. « Si ce n’est pas pour ma plaisante compagnie que vous êtes là, c’est pour les cocktails ? » Lança-t-elle en songeant à leur conversation de la dernière fois. Bien sûr que non, il n’était pas là pour ça, mais être sérieux c’était surfait. Théo Greengrass n’était pas un partenaire du Midnight Sky, Sienna ne voyait pas quelle conversation sérieuse il pourrait vouloir avoir avec elle. Sûrement aucune qui serait dans l’intérêt du cabaret, alors autant en profiter un peu. Elle lui fit un sourire. « Désolé, on ne propose pas de cours pour apprendre à faire les cocktails. C’est le délire des moldus, pas le nôtre. Et je ne partage pas les secrets du Midnight. » Ce qui était d’autant plus vrai maintenant qu’il savait qu’elle en était la propriétaire. Elle se saisit de sa tasse de café pour en boire une gorgée et soupira de déception face à ce breuvage toujours pas assez fort. « De toute façon, je persiste à dire que c’est le Old fashioned qui vous va le mieux. » Elle l’avait toujours dit.
En pénétrant une nouvelle fois sur les lieux de son enquête, Théo ne s'était pas attendu à être si surprit. C'est bien simple, il ne maîtrisait plus rien, Sienna Giacometti se révélait être la demoiselle avec qui il avait échangé la première fois qu'il était ici, ce qui était quand même une sacré nouvelle et qui expliquait à elle toute seule que Théo ait l'air un peu paumé. Mais ça n'était pas la seule surprise, voilà que maintenant il était supposé qu'il venait pour un job. Ça n'avait aucun sens, surtout qu'il lui avait dit à ce jeune homme qu'il ne venait pas pour un travail. Théo roula des yeux lorsque Sienna, après avoir regardé le dossier que tenait Théo, osa dire que le CV avait impressionné son employé, quoi que le pire fut encore lorsqu'elle fit la remarque qu'elle comprenait. Non mais il ne fallait pas s'enflammer de la sorte, quoi qu'au regard plutôt brillant, à moins que ça soit son sourire, il semblerait que Sienna n'ait pas changé pour un sou, elle adorait se payer la tronche des gens, un brin déstabilisante la demoiselle. Quoi qu'il en soit, Théo préféra rester sérieux et ne surtout pas s'engager dans ses blagues, il n'était pas là pour un travail.
S'il n'avait pas l'intention de changer de travail une nouvelle fois, aimant bien trop l'adrénaline du sien, rien empêchait Théo de se renseigner, puisqu'il avait affaire à la patronne, il pouvait bien lui demander où elle le verrait... quel serait le poste avec lequel il ferait criser sa mère. Avant de répondre à sa question, Sienna reprit ses mots, cherchant à comprendre ce qu'il y avait de délirant à travailler ici. « Tout d'abord, pour ce que j'ai pu constater la première fois que je suis venu ici, la moyenne d'âge de votre établissement prendrait une sacré claque. Ensuite, je suis un brin trop guindé pour ce genre de travail. » Il fit une moue l'air de dire qu'il se connaissait bien « Oh et le plus important, ma mère ne s'en remettrait pas. Elle remettrait en cause l’éducation qu'elle nous a inculqué, ferait la tronche en répétant à tous les repas du dimanche que j'exagère, bla bla bla. » Il entendait déjà les reproches dans sa voix. Oh, il avait oublié la seconde chose la plus importante après le fait de ne pas rendre encore plus dingue sa mère « Oh et j'ai un travail qui me plaît. » Oui c'est peut-être ce par quoi il aurait dû commencer, cette raison suffisant amplement à trouver délirant le fait de bosser ici.
Ainsi, de tous les emplois de son cabaret, celui – selon Sienna – qui serait le plus adapté à Théo serait celui de serveur. S’il était un peu surprit, sans qu’il n’ait besoin de lui demander, elle s’expliqua sur ce choix, il lui avait confié qu’il ne ferait pas un bon barman, il hocha la tête, il serait soit trop généreux, soit un peu maladroit et les finances de Sienna risqueraient d’en pâtir. Elle ne savait pas ce qu’il valait en cuisine, oh bah ça c’était facile pas grand-chose, il avait été habitué à être servi par tout un tas d’elfes de maisons, il n’avait pas cuisiné beaucoup de fois et ça n’était pas élaboré pour un sou. Chose qu’il ne mentionna pas pour ne pas lui donner du grain à moudre. Il eut un petit rire lorsqu’elle ajouta qu’il n’avait pas l’air d’un danseur « Pas ce genre de danse en effet. » Il savait danser, bien sûr, éducation oblige mais pour avoir vu les numéros du cabaret la dernière fois ou avoir assisté à des représentations de Saoirse il y a de cela des années, il savait qu’il ne valait pas un clou. Par contre serveur, ce n’était pas génial comme métier. Il eut une grimace en entendant parler de pourboire, ça n’était vraiment pas la carrière dont il rêvait. « C’est le moment de préciser que je sais jouer du piano ? » Il n’avait pas fait attention au décor, ignorant s’il y avait un piano, il faut dire qu’il avait été accaparé par son enquête… bon d’accord pas du tout par son enquête, plutôt par la barmaid qu’il voulait soigner.
Barmaid qui en réalité n’était autre que la propriétaire des lieux, ça faisait un peu tache de ne pas savoir à quoi ressemblait la patronne. Il lui lança un regard peu convaincu lorsqu’elle fit remarquer qu’un peu de ridicule n’avait jamais tué personne. « Ou alors ils ne sont plus là pour en parler. » D’accord, ça n’était pas une très bonne réponse, il ajouta donc « Je n’aime pas être ridicule. » Au cas où elle en doutait, et là, il se sentait forcément ridicule, il avait papoté avec une employée et elle se révélait être la patronne, forcément, il ne trouvait pas ça très cool. Il hocha la tête lorsqu’elle lui posa une question, oui c’est exactement ce qu’elle avait fait. Il n'avait pas besoin qu’elle lui fasse un récapitulatif de la soirée, il était là, il savait très bien qu’elle avait remplacé le barman. Elle travaillait pour elle-même, comme cette formule était bien trouvée « Vous ne vous êtes pas empressé de le dire justement, bien au contraire vous avez dit que vos patrons vous adoraient. Quelle patronne dit ça si ce n’est vous ? » Ca n’était pas le sujet du jour, il s’en fichait de ce qu’elle avait dit, il devait avancer sur son enquête « Ne répondez pas, c’est une question qui n’exige aucune réponse. » Il ne voulait pas papoter de ça avec elle, il voulait mener son enquête à bien.
Sienna n’était pas d’accord visiblement, elle voulait discuter du fait qu’il ne soit pas revenu pour elle, elle voyait tout un tas de clients, elle n’allait pas dire qu’elle s’en était réellement aperçue. Comment ça s’il s’inquiétait de la concurrence « N’importe quoi, je faisais juste remarquer que vous côtoyez beaucoup de gens dans votre cabaret et qu’il doit y avoir un nombre non négligeable de ces gens qui reviennent. » Ce qui permettait aux affaires des Giacometti de fonctionner à plein régime. Allons bon, voilà que maintenant il y avait des clients qui venaient trop souvent et d’autres pas assez. Leurs regards se croisant et l’air enjouée de la demoiselle démontrait que trop bien qu’elle s’éclatait à ses dépens. « Je tacherais de m’en souvenir et de venir moins souvent vous importuner. » Oh il se doutait qu’elle ne parlait pas de ça mais vu qu’elle se payait sa tronche, faisant mine de ne pas comprendre ce qu’il lui disait, il pouvait tout à fait faire pareil. Histoire de montrer qu’il était tout à fait sérieux et qu’il ne voulait pas le moins du monde l’importuner, Théo demanda s’il pouvait s’installer afin qu’ils puissent commencer à discuter de ce pourquoi il était venu. Si elle était un peu coopérative, ça pouvait aller très vite, il suffisait qu’il reste focus sur son sujet et qu’il ne la laisse pas dévier, facile en théorie. Aie, ça commençait mal, elle se moquait de nouveau de lui, il la regarda blasé mais puisqu’elle lui indiquait le fauteuil, il s’installa sans un mot.
D’accord, il l’admettait, il était totalement vieux jeu, mais pourquoi elle s’avachissait comme si la conversation ne méritait pas qu’elle soit concentrée, ça n’allait pas du tout. Elle commença déjà à changer de sujet, il retint un soupir, plutôt que de chercher le sujet pour lequel il était venu et les évoquer un à un, le mieux était certainement de l’écouter, il allait forcément répondre. Il semblerait que Sienna ne soit pas exactement du même avis que Théo, elle ne proposait pas de cours pour apprendre à faire les cocktails, très bien c’était enregistré. Elle ne partageait pas non plus les secrets du Midnight « Je ne suis pas là pour boire un cocktail, vous avez vu l’heure qu’il est ? Je ne veux pas non plus apprendre à les faire et je ne veux pas vous soutirer des informations sur votre cabaret. » Pour en faire quoi d’abord ? Elle lui prêtait vraiment de drôle d’idées. Et ça y est, elle était reparti avec le cocktail qui lui allait le mieux. « Pouvons nous, nous concentrer deux minutes sur mon dossier ? » Avant qu’elle ne commence à compter les secondes dans sa tête, c’était tout à fait le genre de la maison, Théo embraya avec la suite « Je suis auror de profession. » Naturellement, il sortit son badge de sa poche vu que c’était la reine du scepticisme et pour qu’elle évite de crier au scandale « Je suis aussi diplômé en médicomagie, j’ai un parcours un peu particulier mais ce n’est pas le sujet, sachez juste que je savais ce que je faisais la dernière fois. » Il n’avait pas mis son poignet en péril… bon en même temps, il ne risquait pas de se prendre les patrons dans les dents que tu crois mon ami, que tu crois puisque la patronne était déjà avec lui. « Je voudrais savoir si vous connaissiez cet homme. » Il attrapa son dossier, sans montrer le contenu de celui-ci à Sienna afin d’en sortir une photo et de la poser devant elle pour qu’elle puisse la voir.
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Sienna Giacometti
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Sam 29 Juin - 22:56
La curiosité est encore un vilain défaut
Sienna & Théo
C’était fou comme cette visite-là, Sienna ne pouvait pas exactement dire qu’elle commençait du bon pied. Il fallait dire que si la surprise du Greengrass en la découvrant était particulièrement amusante, elle était aussi un brin vexante. Surtout parce qu’il s’emblait avoir du mal à s’en remettre. Allons bon, c’était si surprenant que ça qu’elle ne soit pas une simple serveuse ou barmaid mais bel et bien la patronne des lieux ? Ce n’était pourtant pas si déconnant que ça, si ? Elle ne pouvait pas avoir à ce point une tête de serveuse. Quand même, c’était le XXIe siècle, le sorcier aurait dû pouvoir apprendre son statut sans afficher un air autant effaré sur les traits. Enfin, il ne fallait pas oublier que c’était un Greengrass, Sienna savait que c’était là une des grandes familles de sang-pur du Royaume-Uni, ce n’était sûrement pas étonnant qu’il réagisse ainsi en comprenant qu’elle n’était pas juste une employée, ça devait être dû à son éducation. En revanche, qu’il ose affirmer qu’il serait délirant de travailler pour le Midnight Sky, Sienna était à peu près sûre que ça ne faisait pas partie des bonnes manières qui avaient dû lui être inculquées par sa famille. Sérieusement, personne ne lui avait dit qu’on n’insultait pas à demi-mot un établissement en face de sa propriétaire ? C’était quand même du plus mauvais effet. L’italienne allait finir par remettre en cause ce qu’il lui avait dit la dernière fois, ça n’était pas vraiment digne d’une bonne éducation. Qu’il le pense, si ça lui chantait -même si Sienna n’était vraiment, mais alors vraiment, pas d’accord- mais franchement, ça ne se disait pas trop et elle n’hésita pas à le souligner. « Tout d'abord, pour ce que j'ai pu constater la première fois que je suis venu ici, la moyenne d'âge de votre établissement prendrait une sacré claque. Ensuite, je suis un brin trop guindé pour ce genre de travail. » L’italienne haussa un sourcil, comment ça tout d’abord ? Voilà qu’il avait préparé un argumentaire sur pourquoi c’était délirant de travailler dans un cabaret, ce qu’il ne fallait pas entendre. Son âge, l’italienne ne voyait pas en quoi il était important, il n’était pas désagréable à regarder, c’était ça le plus important. Enfin, pour l’instant Sienna entendait surtout qu’il se sentait trop bien pour travailler ici. S’il était trop guindé pour travailler au Midnight, ça voulait dire que l’établissement ne lui semblait pas à la hauteur. Ce qui était une sacrée bêtise car le Midnight Sky était tout de même un cabaret de luxe. Quand on occultait la partie bordel des sous-sols bien sûr, et encore même là l’établissement faisait les choses avec classe.
Ah, à la moue que fit le sorcier, il n’avait pas fini son argumentaire. « Oh et le plus important, ma mère ne s'en remettrait pas. Elle remettrait en cause l’éducation qu'elle nous a inculqué, ferait la tronche en répétant à tous les repas du dimanche que j'exagère, bla bla bla. » Ce fut au tour de Sienna de faire la moue. Donc selon la mère Greengrass, l’éducation et le choix de métier étaient foncièrement liés. Et, toujours selon elle, travailler dans un cabaret voudrait donc dire avoir une mauvaise éducation. Hum, les serveurs du cabarets allaient apprécier une telle affirmation, ça c’était sûr. Une femme charmante, à n’en pas douter si elle savait lol. « Oh et j'ai un travail qui me plaît. » Ah oui, médicomage obsédé à l’idée de soigner des sorcières qui n’ne avaient pas réellement besoin. Plus qu’un travail ça avait l’air d’être une obsession pour lui. Sienna savait bien que certains considéraient leur métier comme une véritable vocation, mais là ça avait quand même été au-delà de ça. « J’ai cru comprendre. » Souffla-t-elle un peu distraitement. Au moins, celui là était un argument qu’elle pouvait entendre. Elle aussi, elle aimait son emploi et elle n’en changerait pour rien au monde. Même si elle adorait enquiquiner Ezio en affirmant qu’elle allait finir par changer de boulot s’il ne cessait de lui râler dessus. Ce qu’elle ne ferait jamais bien entendu. Non seulement parce qu’elle adorait gérer le Midnight, mais aussi parce que faire râler son frère ainé était un peu comme une raison de vivre. « Et vous faites toujours tout pour plaire à votre mère ? » Ajouta-t-elle, juste pour être sûre. La réponse lui semblait évidente, mais elle préférait demander. En attendant, elle le voyait bien serveur au cabaret. Pas en cuisine, pas au bar, et certainement pas sur scène. Même si Sienna n’était pas une professionnelle de ce domaine, même elle pouvait voir que le rôle du danseur de cabaret n’était pas fait pour lui. « Pas ce genre de danse en effet. » Elle hocha machinalement la tête. Bien sûr qu’il devait savoir danser, ça avait dû faire partie de son éducation. Des trucs chiants comme la valse quoi. Vraiment pas ce qu’il fallait au Midnight. « C’est le moment de préciser que je sais jouer du piano ? » Bien évidemment qu’il jouait du piano, c’était un truc tellement cliché chez les sang-pur d’ici. Ignorant sa grimace -sérieux qu’il insulte directement le cabaret, ça ira plus vite- Sienna lui adressa un regard un brin étonné. Après avoir crié au scandale à l’idée de travailler au cabaret, voilà qu’il entrait enfin dans le jeu. C’était un peu tard, mais mieux valait tard que jamais. L’italienne fit semblant de réfléchir « Hum, ça pourrait sûrement donner quelque chose. » Elle lui jeta un coup d’œil avant d’ajouter joyeusement « Je suis sûre que le costume queue de pie vous va à merveille. » Oui, oui, les musiciens du cabaret n’en portaient pas, mais inutile de le lui dire.
Décidemment, le fait qu’elle soit la patronne des lieux, et non pas la barmaid semblait le travailler. Plus que de raison, selon Sienna, mais il avait l’air d’avoir un petit côté obsessionnel alors ce n’était pas vraiment étonnant. Ca lui posait problème qu’elle l’ait laissé croire qu’elle était juste une employée parmi tant d’autre. Soi-disant que s’il avait appris la vérité par la bouche de l’un des employés du Midnight, il en serait mort de honte. N’importe quoi, au pire il se serait sentit un peu ridicule, il n’y avait pas de quoi en faire tout un foin. « Ou alors ils ne sont plus là pour en parler. » Sienna lui renvoya son regard sans même avoir besoin d’en faire des tonnes. Ah oui, carrément, il en était là. Selon lui, un peu de ridicule pouvait vraiment tuer quelqu’un. Il devait donc vivre dangereusement tous les jours. « Vous avez pas l’impression d’exagérer un tout petit peu ? » Argua-t-elle en levant sa main droite pour lui montrer un espace minime entre son pouce et son index. Voilà, comme ça. Et c’était elle, la reine de l’exagération qui disait ça. « Je n’aime pas être ridicule. » La sorcière étouffa une expression amusée. Non, vraiment ? Avec les reproches qu’il était en train de lui faire, ce n’était pas vraiment la nouvelle du siècle. Si Sienna avait dû parier sur la question, elle aurait pu empocher une très, très, jolie somme. Ce qui était bien dommage, elle adorait voir son compte en banque se remplir. Et là, ça aurait été d’une facilité déconcertante. « Oh ? Je n’avais pas bien compris. » Souffla-t-elle dans un grand sourire, absolument pas concernée par l’affront terrible qu’aurait pris son égo. Elle s’était dit quoi un peu plus tôt sur la nécessité de ne pas vexer un Greengrass ? Oups, trop tard.
Mais c’était de sa faute aussi, il lui faisait des reproches alors qu’elle n’avait rien fait de mal. Ce n’était tout de même pas de sa faute s’il s’était fait des idées tout seul. C’était lui qui avait tiré la conclusion qu’elle était serveuse, elle ne l’avait jamais prétendu. Et maintenant il essayait de lui faire retomber ça dessus, ah ce n’était vraiment pas du jeu. « Vous ne vous êtes pas empressé de le dire justement, bien au contraire vous avez dit que vos patrons vous adoraient. Quelle patronne dit ça si ce n’est vous ? » Mais c’était qu’il était désagréable quand même. Comment ça, si ce n’était elle ? Mais justement, Sienna était bien capable de dire ce genre de chose. Mieux encore, elle l’assumait parfaitement et ne voyait absolument pas le problème. « Ne répondez pas, c’est une question qui n’exige aucune réponse. » Quoi ? Ah non, voilà qu’il recommençait avec ça. Poser des questions et ne plus assumer ensuite. Décidément, son éducation si parfaite avait quand même de jolie lacune. Ses parents ne lui avaient apparemment pas appris à assumer ses propos. S’il ne voulait pas entendre la réponse, il ferait mieux de ne pas poser la question. « Bien sûr que ça exige une réponse ! Ca a l’air de terriblement vous travailler, je m’en voudrais si vous perdez le sommeil à cause de ça. » Rétorqua Sienna sans attendre. Elle lui adressa une moue compatissante comme si l’idée qu’il perde le sommeil la peinait réellement. Après, il pouvait tout à fait perdre le sommeil à cause d’elle pour d’autres raison, ça ne la dérangeait pas. Mais pour le moment, elle avait une question de la plus haute importance à répondre. Peu importe ce qu’il en disait. « Je ne vois toujours pas en quoi j’ai menti. Mon frère m’adore, ce n’est pas un mensonge. » Bon, il y avait tout de même un point à préciser. « Il vous dira le contraire, mais il ne faut pas le croire. » Elle fit un petit geste de la main pour balayer ses propos. « Quant à moi, bien sûr que je m’adore aussi. Ca s’appelle l’estime de soi, vous devriez essayer c’est plutôt sympa. » Et surtout, Sienna ne voyait toujours pas en quoi c’était un problème.
Alors qu’elle lui offrait l’opportunité de se racheter en lui disant qu’il était venu spécialement pour la voir, le sorcier ne s’en saisit même pas. « N’importe quoi, je faisais juste remarquer que vous côtoyez beaucoup de gens dans votre cabaret et qu’il doit y avoir un nombre non négligeable de ces gens qui reviennent. » Sienna haussa les épaules. C’était un peu le but de tout commerce, il fallait dire, que les clients reviennent, sinon ça n’avait pas grand intérêt de se démener à gérer un business comme le Midnight Sky. Comme d’habitude, il ne rebondissait pas vraiment à ses propos et ses provocations, mais c’était comme ça. Ce qui n’empêcha absolument pas Sienna de continuer à s’amuser un peu. « Je tacherais de m’en souvenir et de venir moins souvent vous importuner. » L’italienne roula des yeux. Quitte à entrer dans son jeu, il aurait au moins pu le faire de manière positive. L’éducation si vieux jeu de ses parents avait clairement quelques lacune. « Oh, vous allez donc me priver de votre si agréable présence. » Souligna-t-elle, un sourire flottant sur ses lèvres. Surtout que c’était dans son intérêt que de s’assurer qu’elle reste de bonne humeur, c’était lui qui était venu jusqu’ici de son propre chef. Et puisqu’il était venu sans rendez-vous, ou sans s’annoncer à l’avance, ça voulait dire qu’il voulait quelque chose. Autant ne pas vexer la personne à qui on avait besoin de parler. Ah, et il voulait s’assoir, signe de plus qu’il n’était pas là pour rien. A son air blasé, elle répondit en papillonnant innocemment des cils. Bien évidemment, Sienna chercha à savoir ce qu’il voulait exactement. Peut-être la recette du cocktail si parfait qu’elle lui avait préparé la dernière fois. « Je ne suis pas là pour boire un cocktail, vous avez vu l’heure qu’il est ? Je ne veux pas non plus apprendre à les faire et je ne veux pas vous soutirer des informations sur votre cabaret. » Roh, une déception de plus. D’accord, il n’aurait rien eu de tout ça, c’était une certitude. Sienna voulait bien jouer et s’amuser, mais pas aux dépends du Midnight Sky. Mais tout de même, il aurait au moins pu faire un peu semblant. Installée dans son fauteuil, la brune posa sur lui un regard plein d’ennui. « Vous êtes toujours aussi ronchon ? Je ne savais pas que les sang-pur apprenaient ça à leurs enfants, ça doit être un truc d’anglais. » Franchement, les anglais, elle ne leur enviait pas grand-chose jusqu’à présent.
« Pouvons nous, nous concentrer deux minutes sur mon dossier ? » Alors ça ce n’était franchement pas très drôle. Théo Greengrass n’était donc bel et bien pas ici pour le plaisir de sa compagnie. D’accord, Sienna n’en avait jamais vraiment douté, encore moins quand elle l’avait vu débarquer dans son bureau. S’il avait voulu chercher sa compagnie, il n’aurait eu qu’à venir au cabaret pendant les heures d’ouverture, mais apparemment ça n’avait jamais été dans ses plans. Tant pis pour lui. Bref, elle avait bien compris qu’il n’était pas là pour elle, mais ça avait quand même été plus sympa de l’enquiquiner avec ça. « Ce n’est donc pas un CV. » Glissa-t-elle avec un sourire en coin, histoire de pouvoir continuer de l’embêter un peu. « Je suis auror de profession. » Si Sienna arqua un sourcil son attitude ne démontra rien de plus et elle conserva son air détendue. Il était auror. Voilà qui ne l’arrangeait pas beaucoup. Vu leurs activités en sous-sols, avoir un auror dans les parages n’était pas vraiment l’idéal. Néanmoins, vu qu’il n’avait pas débarqué en défonçant les portes ou avec des papiers l’autorisant à fouiller partout, c’était qu’il ne devait pas y avoir de raison de s’inquiéter. Du moins pas encore. Sienna nota tout de même de faire attention à ce qu’elle disait. Pas qu’elle avait pour habitude de révéler l’existence du bordel à tout va, d’ailleurs. « Je suis aussi diplômé en médicomagie, j’ai un parcours un peu particulier mais ce n’est pas le sujet, sachez juste que je savais ce que je faisais la dernière fois. » Ah tiens. Sienna tendit la main pour récupérer le badge de M. l’auror. Ca n’avait peut-être pas été son intention de le lui donner, mais tant pis, elle voulait voir. L’objet en main, elle en soupesa le poids et l’examina sous toutes les coutures. Elle nota dans un coin de sa tête le nom et le numéro inscrit dessus, si jamais ça pouvait servir. Avec un auror dans les parages, il valait mieux être prudent. « J’avais donc raison, vous n’êtes pas médicomage. » Lança-t-elle en faisant tourner le badge entre ses doigts, pas vraiment pressée de le rendre. Au moins il était bon de savoir que son instinct ne lui avait pas fait défaut. « Heureusement que vous avez quelques restes. » Elle eut un bref sourire amusé, un peu ironique même. Surtout heureusement pour lui, que cela soit clair.
De nouveau adossée dans son fauteuil, Sienna regarda le Greengrass ouvrir son dossier. Elle était curieuse de savoir ce qu’il y avait dedans, ce qui pouvait pousser un auror à venir jusqu’au Midnight Sky non pas un, mais deux fois. « Je voudrais savoir si vous connaissiez cet homme. » Donc il cherchait quelqu’un. Ou plutôt quelqu’un avait des ennuis. Hum, tant que ce n’était pas son frère, Sienna ne pouvait pas dire qu’elle se sente vraiment inquiète pour ce sorcier. Quoi, chacun ses problèmes. D’ailleurs, elle ne chercha pas à regarder la photo, pas tout de suite. Elle continua de jouer avec le badge de l’auror pendant de longues secondes avant de finalement relever le regard pour croiser celui du Greengrass. « Oh, vous voulez que je réponde cette fois-ci ? » Demanda-t-elle en feignant un air surpris. Expression qui ne dura qu’une seconde avant qu’un sourire n’étire lentement ses lèvres. « Pardon, j’attendais que vous me sortiez votre spécialité, le fameux non, finalement ne répondez pas. » Reprit-elle en utilisant une voix plus grave sur ces derniers mots pour imiter le ton du sorcier. Un éclat d’amusement brilla dans ses prunelles tandis qu’elle l’observait, satisfaite d’elle. Oui, oui, elle provoquait un auror, ce n’était peut-être pas ultra malin, mais il l’avait cherché. Il passait son temps à ne pas assumer ses questions, il fallait bien que ça se retourne contre lui à un moment où à un autre. La photo qu’il avait posé sur son bureau, Sienna n’y avait jeté qu’un coup d’œil rapide, juste assez pour y voir la silhouette d’un homme entre deux âges. Pas assez pour se faire une vraie idée. « Pourquoi vous vous intéressez à ce type ? Laissez-moi deviner, lui aussi il ment sur le métier qu’il fait ? » Elle eut un nouveau sourire. Elle parlait de lui, pas d’elle. Elle, elle n’avait pas menti, c’était lui qui avait tiré des conclusions hâtives. Bien sûr elle savait que ce n’était pas pour ça qu’il était là, à l’interroger sur cet homme, mais tant qu’elle ignorait le lien que cela pourrait avoir avec le Midnight et si cela risquait de retomber sur son business, alors elle n’avait aucune intention de s’engager dans quoi que ce soit. « Il vous a servi un mauvais Old fashioned ? » Demanda-t-elle sur une inspiration, en pointant son badge d’auror sur le Greengrass. Elle secoua la tête, dépitée à cette idée. « Vous avez raison, il faut lui retirer sa licence immédiatement. » Elle aurait dû le prévenir de ne pas aller à la concurrence.
Il y a des carrières que Théo n’envisagerait pas et travailler dans un cabaret en faisait parti. Oh, ça pouvait ne pas plaire à la propriétaire des lieux mais tout le monde n’était pas fait pour ce genre de travail. Il fallait être aimable en toute circonstance, même si certaines personnes n’étaient pas de bonne compagnie. Chaque personne était dépendante du travail fourni par les autres. Il était bien trop vieux pour se reconvertir, il aimait son travail en prime. Sans oublier le plus important, il voulait éviter que sa mère meure prématurément en apprenant une nouvelle lubie. Sienna releva d’abord le fait qu’il avait un travail qui lui plaisait, elle faisait erreur sur son emploi, il ne parlait pas de soigner les gens même si c’était important aussi. Il lui aurait sans doute révéler qu’elle faisait fausse route mais elle lui posa une question sur sa mère, la deuxième personne la plus importante du monde de Théo. Il hocha la tête avant de se reprendre et d’être un peu plus honnête « J’essaie en tout cas. Certains de mes choix lui déplaisent, forcément. » ses fréquentations, ses copines, son métier « Mais j’admets aimer lui faire plaisir. Est-ce mal selon vous ? N’avez-vous jamais essayé de rendre fière vos parents par les choix que vous avez fait ?» Certainement qu’elle les avait invité lors de la toute première représentation, qu’elle avait scruté leurs visages en espérant voir que ça leur plaisait, attendant même un félicitation ma fille. Si sa mère, ses parents plutôt avait trouvé qu’acheter un cabaret était une erreur, qu’importe la raison, le prix, le fait que ça soit à perte au début, qu’ils lui avaient dit que photographe c’était mieux, n’aurait-elle pas pris en compte leur avis, Théo était curieux de savoir, il ne pouvait quand même pas être le seul à songer ainsi, si ?
Ils discutèrent de l’emploi fictif de Théo dans cet endroit, s’il savait, il était évident que ça n’était pas le même genre de danse que Saoirse et qu’il attirait beaucoup moins les regards, ce qui allait très bien à Théo. L’idée d’attirer des pourboires parce qu’il était maté, c’était clairement ça dont elle parlait, c’était déstabilisant, déplaisant même. Comment les gens faisaient pour accepter cela ? C’était une bonne question. Il sentit le regard de la propriétaire des lieux se poser sur lui après qu’il ait évoqué savoir jouer du piano, elle sembla réfléchir et quelle réflexion, le costume queue de pie lui allait à merveille, elle ne venait pas sérieusement de se faire une représentation mentale de Théo dans ce genre de costume, ouille. « Les costumes queues de pie que vous avez doivent être réellement différent de ceux que j’ai en tête, sinon vous ne diriez pas que ça me va à merveille. Je crains que ça n’aille à personne. » D’ailleurs le gars qui avait inventé ça devait être un sacré fumeur ou un alcoolique pour s’être dit que c’était parfait.
Puisqu’ils étaient lancés sur le sujet cabaret, employé, Théo aborda le fait qu’elle avait omis de lui dire la première fois, comme c’est pratique, qu’elle ne travaillait pas ici, elle possédait l’endroit. C’est totalement différent tout de même. Enfin elle avait sous-entendu que ses patrons l'appréciaient, personne ne disait ça de son frère et soi. S'il sentait qu'elle avait envie de répondre, il essaya bien de lui faire comprendre que ça n'était pas utile, il roula des yeux lorsqu'elle prétendit qu'elle s'en voudrait qu'il perde le sommeil, elle veillait beaucoup trop sur ses nuits. Il sourit, bien malgré lui, en entendant la demoiselle dire que son frère l'adorait, il n'en doutait pas une seconde, c'était le lot de tous les frères normalement. Ah, il dirait le contraire ? Bien sûr que Théo ne le croirait pas, qui travaillerait avec sa sœur s'il ne l'adorait pas ? Il fallait tout de même une sacrée entente pour bosser ensemble. Le côté grand frère de Théo prit le dessus tandis qu’il rouspétait contre ce frère qu’il ne connaissait pas le moins du monde « Il exagère s’il vous dit jamais qu’il vous aime. » Quant à elle, elle s'aimait bien, sans blague ? Que répondre à ça ? Ils ne seraient pas d'accord, il abandonna le sujet, sentant qu'elle trouverait toujours le moyen de rétorquer.
Un autre sujet vint rapidement prendre la place, la présence du sorcier sur le lieu de leur rencontre, elle rouspétait presque qu'il ne soit pas revenu plus tôt et pas dans le seul but de la voir. Elle n'avait pas assez de monde qui venait la voir ? Il n'y croyait pas vu comme le cabaret avait été rempli la première fois. Il ne doutait pas non plus qu'elle excellait et que bien des gens revenaient parce qu'elle se montrait accueillante, charmante même. Certains clients venaient trop souvent, d'autres pas assez ? Délibérément, Théo essaya de la contrer et ne put retenir un petit rire en constatant que ça ne plaisait pas vraiment à la sorcière. Elle rétorqua bien rapidement et puisqu'il l'honorait de sa présence, elle chercha à connaître les raisons de sa présence. Il balaya de quelques phrases ses propos, il n'était pas là pour boire, bien trop tôt, il ne voulait pas d'une formation barman, s'il l'avait voulu, il aurait demandé la dernière fois, même s'il était difficile de savoir qui aurait eu plus tendance à accepter une employée ou une patronne ? Elle arrivait l'exploit de rendre cette question obsolète. Oh et il ne souhaitait soutirer aucune information. Voilà que le fait d'être honnête le rendait ronchon, c'était un truc d'anglais « Ils vous ont appris quoi vos parents à vous? » L’autodérision non stop ?
Même s'il était très intéressé pour en connaître un peu plus sur la demoiselle et son éducation, il ne fallait pas qu'il se détourne de son objectif, raison pour laquelle il mentionna son dossier, elle le provoqua avec cette histoire de CV, il fit non de la tête et se décida à lui dire que s'il était là c'est parce qu'il était Auror. D'après sa réaction, il n'avait pas la tête de l'emploi, à moins que ça soit parce qu'elle était persuadée qu'il était médicomage, ce qui n'était pas tout à fait faux, ni tout à fait vrai. Il lui présenta son insigne dont elle se saisit... euh ? D'accord, il lui laissa, préférant se justifier sur les soins qu'il lui avait prodigué. Il fit la moue, ne sachant que répondre oui ou non. Elle enchaina sans qu'il n'ait réussi à trouver quoi répondre, heureusement qu’il avait quelques restes ? Il eut le même sourire ironique qu’elle avant de répondre « Pourquoi ? J’aurais eu des problèmes avec la patronne qui m’a gentiment donné son poignet sans que je n’ai besoin d’insister ? » Ah ça 0 insistance, elle avait été si rapide à lui tendre son poignet.
Il y eut un gros blanc après que Théo ait demandé pour le gars sur la photo. Alors il aurait été ravi de se dire que c'est parce qu'elle était très concentrée mais si Sienna était concentrée sur une chose, c'était sur le fait de jouer avec son insigne. La patience étant une vertu, Théo attendit et c'est dingue mais quand elle croisa son regard, il sut qu'elle allait répondre à côté de la plaque. Est ce qu'il voulait répondre ? D'après elle, s'il la fixait dans un silence religieux, c'était pour quoi ? Et ça y est, elle était de nouveau lancée, elle ne s'arrêtait donc jamais ? « Jolie imitation. » Il ne pourrait pas lui enlever qu'elle était douée pour la provocation et puis qu'elle s'amuse de la situation n'avait rien de négatif « Pas cette fois-ci, cette fois j'espère une réponse. » On ne pouvait pas dire qu'elle s'empressa de dire si oui ou non elle l'avait vu. Non ça aurait été bien trop facile. Est-ce que lui aussi mentait sur son métier « Ah! Vous admettez donc que c'était un mensonge que vous m'avez servi. Merci pour votre honnêteté. » Oh pas sûr que ça soit d'elle dont elle parle mais il fallait bien qu'il se défende. Est-ce que le type lui avait servi un mauvais cocktail ? Théo secoua la tête négativement sans dire un mot puisqu’elle enchaina avec le fait que sa licence devrait lui être enlevée « Bien sûr que non, il ne m’a rien servi, sinon je serais venu avec lui afin que vous lui fassiez une formation. Je sais vous ne faites pas de formation cocktail mais imaginez s’il empoisonne tout le monde avec ces recettes, ce serait votre devoir de sauver l’humanité non ? » Il en faisait peut être un peu beaucoup là « J’essaie d’être arrangeant, je ne peux pas enlever sa licence à quelqu’un parce qu’il est mauvais, surtout si je connais une personne serviable pour lui apprendre à concocter des cocktails. » Le fait qu’elle parle de licence pouvait à la fois tout dire et à la fois ne pas dire grand-chose « Vous le connaissez, c’est un de vos concurrents qui essaie de s’emparer de vos recettes ? » Décidément si ce mec torturait des gens et venait EN PLUS ici pour piquer les recettes, c’était vraiment une personne infréquentable. De ce qu’il avait l’impression, elle semblait physionomiste puisque lui, elle se souvenait de lui. Si elle daignait lui filer un coup de main, elle pourrait certainement fait bondir son enquête… le problème c’était de savoir si elle était disposée à le faire.
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Sienna Giacometti
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Sam 13 Juil - 11:32
La curiosité est encore un vilain défaut
Sienna & Théo
Ah, si M. Greengrass ne voulait pas venir travailler au Midnight Sky, c’était aussi parce que sa mère ne s’en remettrait pas. Ce qu’il ne fallait pas entendre, franchement, Sienna en apprenait tous les jours. A croire que travailler dans un cabaret était la pire chose au monde et que l’image de sa famille ne s’en remettrait jamais. Pourtant le Midnight était un établissement de luxe bien connu des sorciers fortunés et jouissait d’une réputation plus qu’enviable. D’accord, l’image n’était peut-être pas aussi immaculée dans le bordel des sous-sols, mais aux dernières nouvelles le sorcier n’en connaissait pas l’existence, et ce n’était pas là que Sienna lui avait imaginé un poste. Dans tous les cas, serveur ce n’était peut-être pas l’emploi du siècle, mais il ne fallait pas exagérer, il y avait pire. Après, si le sorcier s’appliquait à toujours faire plaisir à sa mère, l’italienne ne pouvait plus rien pour lui. « J’essaie en tout cas. Certains de mes choix lui déplaisent, forcément. » Sienna arqua un sourcil. Tiens donc, le fiston n’était donc pas si parfait que ça, finalement. Voilà qui était intéressant à entendre. Maman Greengrass était un peu trop exigeante, et lui, pas aussi dévoué qu’il ne l’avait laissé entendre. « Comme lesquels ? » Demanda-t-elle aussitôt. Elle était intriguée, même si elle doutait d’obtenir une réponse. Ou plutôt, d’obtenir une réponse réellement intéressante. Mais ça valait le coup d’essayer. « Mais j’admets aimer lui faire plaisir. Est-ce mal selon vous ? N’avez-vous jamais essayé de rendre fiers vos parents par les choix que vous avez fait ? » Sienna fit la moue. Mal, elle n’aurait pas été jusque-là, mais elle savait d’expérience qu’il était aisé de se perdre soi-même quand on faisait tout pour plaire à ses parents. Elle avait déjà donné, elle avait déjà répondu à des exigences qui ne lui convenaient pas, et cela faisait partie des rares souvenirs auxquels elle préférait ne plus songer. « Bien sûr. » Admit-elle avant de reprendre sans attendre. « Mais je préfère m’assurer de me rendre fière moi-même, c’est encore plus gratifiant. » Surtout quand ses parents n’étaient plus présents pour quoi que ce soit.
Dans tous les cas, Sienna ne voyait pas ce que cela avait de dégradant de travailler comme serveur. C’était un boulot comme un autre, et dans un endroit tel que le Midnight Sky, c’était même plutôt bien vu. En plus, suivant les clients, ça pouvait apporter pas mal de pourboires et de ça, elle n’avait jamais entendu le moindre employé se plaindre. S’il préférait se la jouer pianiste, puisqu’apparemment il maîtrisait le piano comme à peu près tous les enfants de sang-pur, ça pouvait toujours se faire. Le cabaret pouvait toujours avoir besoin d’un pianiste à costume queue de pie, la grande classe. « Les costumes queues de pie que vous avez doivent être réellement différent de ceux que j’ai en tête, sinon vous ne diriez pas que ça me va à merveille. Je crains que ça n’aille à personne. » Ah, l’idée ne semblait pas le convaincre. Comme c’était étonnant, Sienna ne s’y était pas attendue à celle-là. A croire qu’il aimait la contredire juste pour le plaisir de la contredire. Pourtant il devait être habitué aux costumes habillés et autres vestes portées juste pour les grandes occasions. Ce qui voulait dire assez régulièrement chez les sorciers de sang-pur, Sienna le savait bien. « Je préfèrerais en être la juge. » Déclara-t-elle tranquillement, elle était sûre qu’il exagérait ou disait ça uniquement pour l’enquiquiner. Peut-être même les deux à la fois. En tout cas, il ne lâchait pas l’idée qu’elle lui avait menti sur son emploi, et elle non plus ne comptait pas lâcher la moindre once de terrain. Déjà parce que c’était très moche de l’accuser de la sorte, encore plus sur son propre terrain, et ensuite parce que ce qu’il avançait était totalement faux. Tout simplement. Jamais Sienna n’avait prétendu quoi que ce soit, c’était lui qui s’était fait des idées tout seul. Même lorsqu’elle avait dit que ses patrons l’adoraient, elle n’avait absolument pas menti. Ezio l’adorait, oui oui, même s’il aimait surtout affirmer le contraire, Sienna n’en doutait pas une seule seconde, que le Greengrass ne se laisse pas berner. « Il exagère s’il vous dit jamais qu’il vous aime. » L’italienne eut un sourire amusé face à cette réaction brute. Oh, était-ce qu’elle avait dit ? Son invité du jour paraissait ne pas apprécier cette idée. Sûrement que pour réagir ainsi il était lui-même un grand frère. « Oh, mais il me le dit. » Elle eut un grand sourire satisfait. Il fallait cependant préciser un point qui avait son importance. « A sa manière. » En lui râlant dessus dès qu’il ouvrait la bouche par exemple, et elle le lui rendait bien en l’enquiquinant dès qu’elle le pouvait. C’était leur manière d’être et s’ils avaient toujours envie de tenir un business ensemble, c’était la preuve que ça fonctionnait parfaitement. Sienna n’avait pas besoin d’autre preuve.
Un autre qui râlait, c’était Théo Greengrass. Un point en commun avec Ezio dont Sienna se serait bien passé, elle avait bien assez d’un râleur dans sa vie mais bientôt ce sera deux, allez c’est cadeau, elle aurait largement préféré que le sorcier aille un peu plus dans son sens. Franchement, qu’avait-il à perdre à dire qu’il était venu jusqu’au cabaret juste pour le plaisir de sa compagnie ou jouer un peu le jeu ? Rien, voilà. En plus, ça aurait fait plaisir à l’italienne alors ça aurait été tout bénef. Mais non, il fallait qu’il se la joue désagréable, démontrant que son éducation si parfaite avait certainement comporté des leçons sur comment se montrer ronchon en toute circonstance. « Ils vous ont appris quoi vos parents à vous? » Un rire s’échappa des lèvres de l’italienne qui l’observa un instant en silence depuis l’autre côté de son bureau. Mais dis donc, c’était que ça ressemblait un peu à de la provocation, ça. Aurait-elle piqué sa fierté de sang-pur anglais avec sa remarque ? Ce n’était pas impossible, elle se souvenait parfaitement des réactions offusquées de Silas Beurk lorsqu’elle s’était amusée à critiquer l’aménagement du manoir Malefoy. Néanmoins elle ne s’en préoccupa pas plus que ça, l’égo du sorcier n’était pas vraiment ses affaires. Par contre, il montrait qu’il pouvait avoir du répondant, et ça, ça lui plaisait beaucoup plus. « Ils m’ont appris à ne pas me laisser faire. » Rétorqua-t-elle, un sourire venant étirer le coin de ses lèvres. Elle espérait bien qu’il n’en doutait pas depuis leur dernière rencontre. S’il avait fini par obtenir ce qu’il avait voulu d’elle -son poignet, ce qui n'était pas exactement le plus intéressant chez elle, qu’on se le dise- ça n’avait pas été sans résistances du côté de l’italienne. Les parents Giacometti lui avaient également appris plein d’autres choses en plus de ça, mais Sienna jugeait que la plupart auraient fait dresser les cheveux sur la tête du sorcier et que le reste n’aurait pas été très sage à dévoiler car relié à la mafia. Autant s’arrêter là, d’autant que ça lui semblait un bon résumé. Le plus important en quelques mots seulement.
Enfin Sienna en appris un peu plus sur le sorcier qui lui faisait face. Oui oui, elle savait bien maintenant qu’il s’agissait de Théo Greengrass et ça lui permettait de tirer pas mal de conclusions intéressantes, mais il y avait encore pas mal de points d’ombres qu’elle avait bien envie d’éclaircir. Ainsi, elle avait eu raison depuis le début, il n’était pas médicomage. Qu’il ait été médicomage était un argument qui ne fonctionnait pas vraiment avec l’italienne. Il ne travaillait plus comme médicomage, mais comme auror, ce qui voulait dire que peu importe ce qu’il disait, il n’était pas médicomage. Point. La preuve, elle tenait son badge d’auror entre ses mains, pas décidée à lui rendre toute seule. Par Merlin, heureusement qu’il n’avait pas empiré l’état de son poignet la dernière fois. « Pourquoi ? J’aurais eu des problèmes avec la patronne qui m’a gentiment donné son poignet sans que je n’aie besoin d’insister ? » Oh, mais c’était qu’il la provoquait encore. Sienna s’arrêta un instant de jouer avec le badge en métal pour lui adresser un regard. Il avait l’air d’insinuer qu’avoir des problèmes avec elle ne lui faisait pas peur. C’était quand même dommage, et la preuve qu’il ignorait à qui il parlait exactement. Dans le domaine de qui il avait mis les pieds. « Non. Vous auriez eu des problèmes avec les deux patrons. » Répondit-elle lentement. C’était quand même important à signaler. Ezio avait peut-être une manière spéciale de dire à sa petite sœur qu’il l’aimait, mais quand il s’agissait de la défendre alors il sortait les griffes sans hésitation. Ou plutôt sa baguette et ses poings. Vu la réaction de M. Bonnes manières, il était clair qu’il prenait tout ça bien trop à la légère. Il était peut-être temps de lui ouvrir un tout petit peu les yeux. « Vous m’avez demandé ce que j’ai appris de mes parents. Vous auriez dû me demander ce que j’ai appris de mon frère. » Oh, l’enseignement des Giacometti avait été complet et nécessaire, mais celui d’Ezio avait été tout autre. Et d’autant plus important. « Mon coup de genou, voilà ce que j’ai appris de mon frère. » Sourire provoquant aux lèvres, Sienna plongea son regard dans celui du brun. Avec de rouler brièvement des yeux. « Et mon crochet du droit aussi, mais vous n’avez pas eu l’occasion de l’admirer. » Il était quand même temps qu’il comprenne que se mettre les Giacometti à dos était la pire des idées.
Ceci étant plus clair, Sienna s’intéressa un peu plus à la raison de la présence du Greengrass. Enfin, à sa manière. La photo du sorcier qu’il lui présenta, elle y jeta à peine un coup d’œil et préféra garder le silence plutôt que de répondre à ses questions. Quoi, depuis la dernière fois il ne cessait de l’interroger puis de revenir sur ses paroles et de refuser d’entendre ses réponses, elle avait pris l’habitude. Pourquoi cette fois-ci ça aurait dû être différent. Elle en profita donc pour le défier un peu tout en le fixant, avide de ses réactions et surtout pas peu fières de ses provocations. « Jolie imitation. » Sienna hocha la tête, fière d’elle. Elle n’en avait pas douté une seule seconde. « Merci. » Comment ça elle en faisait des tonnes ? Mais pas du tout. Elle s’amusait et ne voyait pas pourquoi elle devrait s’en priver. « Pas cette fois-ci, cette fois j'espère une réponse. » Allons bon, cette fois le sorcier voulait véritablement qu’elle réponde. Comme quoi, les miracles arrivaient vraiment. « Quel changement. » C’était qu’elle n’était pas habituée, Sienna, il fallait qu’elle se fasse à l’idée. Bien, puisqu’elle devait répondre, elle s’intéressa d’un peu plus près au sorcier qui avait eu la mauvaise idée d’attirer l’attention des aurors. Ou plutôt, elle chercha à savoir ce qu’il avait bien pu faire pour ça. Comme mentir sur son métier, par exemple. Juste une supposition parmi tant d’autres. « Ah ! Vous admettez donc que c'était un mensonge que vous m'avez servi. Merci pour votre honnêteté. » Sienna ouvrit de grands yeux face à la verve soudaine du sorcier. Quelques secondes filèrent avant qu’elle ne laisse échapper un éclat de rire. Oh oui, il était définitivement en train de la chercher et c’était extrêmement drôle parce qu’il était en train de s’enfoncer tout seul. Comme si elle allait se laisser faire aussi facilement. Pas une seule fois, Sienna n’avait proféré le moindre mensonge, il était quand même temps qu’il le reconnaisse. Surtout qu’il ne pouvait pas en être dit de même pour lui. « Oh, mais je n’admets rien du tout. S’il y a un menteur ici, ce n’est pas moi. » Déclara-t-elle tranquillement. Parce qu’elle n’avait rien à admettre, tout simplement. Ce qui faisait que le menteur c’était lui. Jolie éducation, encore une fois. « Je ne faisais que souligner votre mensonge, M. Le-médicomage-qui-n’en-est-pas-un. C’est moche de mentir vous savez, moi qui pensais que vous étiez mieux élevé que ça… » Elle fit la moue, faussement déçue de cette conclusion. Les valeurs des sang-pur anglais, c’était quelque chose quand même.
Bon, le sorcier de la photo n’avait pas menti sur son métier, d’accord. C’était déjà mieux que l’auror, il fallait le souligner. Si ce n’était pas ça, qu’est-ce que c’était ? Un mauvais cocktail ? Sienna était d’accord, ça devait être puni très sévèrement, leur monde était vraiment un endroit dangereux. « Bien sûr que non, il ne m’a rien servi, sinon je serais venu avec lui afin que vous lui fassiez une formation. Je sais vous ne faites pas de formation cocktail mais imaginez s’il empoisonne tout le monde avec ces recettes, ce serait votre devoir de sauver l’humanité non ? » Quoi ? Et puis quoi encore ? Ce n’était pas Sienna qui écumait les cabarets à la recherche de pauvres âmes à soigner, hein. Si le sorcier voulait se la jouer bienfaiteur, grand bien lui fasse, de son côté, l’italienne ne voyait pas en quoi c’était sa responsabilité. Ce n’était pas elle l’auror. « Hum, l’humanité peut très bien se débrouiller sans moi. » Souligna-t-elle avec un haussement d’épaules. L’altruisme, ce n’était pas exactement son truc. Du moins pas gratuitement. « C’est vous l’auror, non ? » Elle haussa un sourcil pour souligner son propos et remua le badge qu’il lui avait cédé. C’était donc son devoir d’empêcher cet homme d’empoisonner tout le monde avec des cocktails mal fait. « J’essaie d’être arrangeant, je ne peux pas enlever sa licence à quelqu’un parce qu’il est mauvais, surtout si je connais une personne serviable pour lui apprendre à concocter des cocktails. » Mais c’était qu’il était plein de surprise tout d’un coup, le Greengrass. Ou alors il était en pleine désillusion. Ca c’était fortement possible. Sienna, serviable, ça en arracha presque un rire à l’italienne. Oh, dommage que son frère ne soit pas présent pour entendre ça, nul doute qu’il se serait bien marré aussi. Peut-être qu’elle pouvait l’appeler et demander au brun de répéter. Ezio adorerait cette blague, elle en était sûre. « Et cette personne serviable, c’est censé être moi ? » Elle pointa le badge vers elle pour illustrer sa question. Non mais autant être sûr, ce n’était pas très clair tout ça. « Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? » Elle était quand même bien curieuse de voir d’où ça venait exactement. Quelle image Théo Greengrass pouvait bien avoir d’elle.
« Vous le connaissez, c’est un de vos concurrents qui essaie de s’emparer de vos recettes ? » Sienna leva un regard étonné vers l’auror. Non pas parce qu’il avançait que le sorcier de la photo pouvait être un concurrent à la recherche d’informations pour surpasser le Midnight Sky, non ça, ça pouvait arriver et Sienna était prête à y faire face. La concurrence et l’espionnage n’étaient pas à prendre à la légère dans leur domaine, c’étaient des choses qui arrivaient et les autres établissements de nuit auraient été bien stupides de ne pas chercher à savoir ce que le Midnight proposait. Ce qui l’étonnait, c’étaient les tout premiers mots du Greengrass, la conclusion qu’il semblait tirer tout naturellement de ses propos. Alors qu’elle n’avait absolument rien dit d’intéressant. « Je n’ai jamais dit que je le connaissais. » Souligna-t-elle. Elle n’avait même pas besoin de remonter le fil de la conversation pour le savoir. D’ailleurs, elle avait à peine regardé la photo. Même pas assez longtemps pour enregistrer les traits de la personne. C’était volontaire, bien sûr, ainsi elle n’aurait pas besoin de mentir si besoin était. L’attitude nonchalante de l’italienne était parfois calculée, surtout quand un auror entrait dans la pièce. Cet homme, Sienna ne savait pas encore qui il était, ni pourquoi le Ministère s’intéressait à lui, mais ça ne pouvait pas être positif. Si un auror était là, à chercher à l’interroger, elle, c’était que ça devait être un client. Et donc que toute cette histoire pouvait toucher le cabaret. Restait à savoir si c’était de près ou de loin. Une information qui changerait tout, et pour laquelle Sienna devait évoluer avec prudence pour obtenir les informations qui l’intéressaient avant de lâcher quoi que ce soit. Elle devait savoir où elle mettait les pieds. Mais d’abord, il y avait quelque chose qu’elle devait souligner. « C’est fou ça, vous me posez des questions auxquelles vous ne voulez finalement pas que je réponde. Et quand je peux parler, vous entendez tout autre chose. » Elle eut une expression vaguement amusée et définitivement ironique. Ce n’était pas la première fois que le sorcier interprétait son attitude et ses paroles comme il l’entendait, c’est-à-dire n’importe comment. Encore une fois, il se faisait des idées, et encore une fois, il avait tort. Pas très pratique tout ça. Elle l’interrogea du regard. « Vous vous en rendez-compte, j’espère ? » Si ce n’était pas le cas, il y avait de quoi s’inquiéter. En plus d’un autre point à prendre en compte : « Ca doit être un peu handicapant pour un auror. » Conclut-elle en secouant distraitement le badge du sorcier.
Un instant, Sienna jaugea le Greengrass en silence. Décidemment, cette visite prenait une tournure tout à fait différente de celle à laquelle elle s’était attendue, mais ce n’était pas vraiment pour l’inquiéter. Elle était habituée à marcher au bord du précipice. Elle avait connu pire. Elle aurait toujours connu pire. Finalement, elle se pencha en avant pour se saisir de la photo ramenée par l’auror. Elle s’en saisit de sa main libre, bien sûr, toujours pas décidée à lui rendre son badge. Il était joli, en métal brillant et ça lui occupait les mains. Au lieu de regarder la photo, elle la tourna pour qu’elle fasse face à l’auror. « Alors, qu’a-t-il fait, ce sorcier, pour avoir les aurors aux fesses ? » Demanda-t-elle tout en reprenant sa position confortable dans son fauteuil, malgré tout curieuse d’en savoir plus.
Ca ne faisait que deux fois qu'il passait du temps avec mademoiselle Giacometti et pour la deuxième fois, elle arrivait à détourner complètement le sujet de la conversation. Il avait beau le savoir, ça n'était pas si évident que ça de ne pas répondre. Il ne chercha pas un instant à nier le fait qu'il aimait bien faire plaisir à sa mère, ni même qu'il y a des fois où ça ne fonctionnait pas. Évidemment, la propriétaire qui ne manquait pas de curiosité, c'est une évidence, chercha à savoir quels choix déplaisaient à sa mère. Ils ne se connaissaient pas assez pour qu'il passe du comportement problématique de sa mère lorsqu'il ramenait ses copines à la maison, Sélénya pourrait sans doute confirmer, mieux valait-il parler de tout autre chose. « Mon métier lui déplaît fortement. Elle aurait préféré que je reste médicomage. » Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, ça n’était pas trop grave selon lui de lui déplaire à ce sujet. « J'aime mieux être sur le terrain, je pense que ça l'inquiète. » n'était ce pas là le rôle des parents que d'être inquiet en permanence pour leurs enfants ? Comme c'était un échange entre eux, il chercha à avoir son avis sur la question est ce qu'elle n'essayait pas de faire plaisir à ses parents ? Si elle ne nia pas ce point, elle rajouta quelque chose, elle voulait se rendre fière elle, c'était un très bon état d'esprit. Quelque chose lui soufflait qu'elle y arrivait très bien, elle ne semblait pas être personne à douter d'elle.
S'il était évident qu'elle adorait son cabaret, il ne travaillerait jamais pour elle, peu importe la qualité des costumes. Surtout que ceux des pianistes étaient souvent bien moche, selon les critères de Théo, ça n'allait à personne. Elle ne pouvait pas affirmer que ça lui irait à merveille et y croire, il haussa un sourcil lorsqu'elle lui indiqua préférer être seule juge. « Je crains de ne pas pouvoir satisfaire votre curiosité. » Pouvoir ou plutôt vouloir. Il n'était pas là pour jouer au pianiste mais bien parce qu'il enquêtait, même si ça ne se voyait pas trop pour le moment. Elle n'était pas non plus là pour admettre qu'elle l'avait mené en bateau la première fois avec son métier et que ses paroles, dans aucun contexte ne pouvaient vouloir dire qu'elle était une employée. En plus, voilà que son frère ne lui disait pas qu'il l'aimait, quel frère indigne, non mais la fierté ça va bien cinq minutes mais aux membres de sa famille c'est quand même indispensable de leur dire qu'on les aime. Ah, il s'était mépris semble-t-il, il lui disait, fiou... à sa manière. Ouai non, désolé ce frère était complètement nul.
Contrairement au sujet principal du jour qui n’était pas vraiment abordé, pour le moment, il y avait un sujet qui revenait très souvent : l’éducation des parents. Tout ça parce qu’il était honnête avec elle en disant qu’il n’était pas revenu pour le plaisir de la voir. Certes, il aurait pu dire ça, se faire bien voir et tout et tout, mais derrière bonjour l’hypocrisie vu qu’il sortirait forcément son dossier – pas franchement des plus remplis malgré l’épaisseur. Il chercha donc tout naturellement à savoir ce que ses parents lui avaient appris, des choses véritablement très différentes des parents anglais visiblement. Sa phrase eut le mérite de la faire rire et elle n’eut pas à réfléchir beaucoup pour rétorquer qu’ils lui avaient appris à ne pas se laisser faire. « Moi qui pensais que c’était naturel chez vous… Ils ont merveilleusement bien réussi. » Elle ne lâchait rien cette fille, c’était incroyable, même quand il s’agissait de sa santé et que le bon sens aurait voulu qu’elle dise oui pas de problème, par principe elle lui avait tenu tête. En parlant des soins, vu qu’elle insista sur le fait qu’il n’était pas médicomage, comme si ses compétences s’étaient envolées en changeant de métier, et qu’il aurait eu des problèmes avec les patrons, ça avait quelque chose de risible. Elle lui avait passé son poignet au final, si vraiment problème il y avait eu, qu’il avait merdé, elle pouvait peut être s’en vouloir à elle-même de céder si « facilement ». Non, visiblement, elle voulait vraiment qu’il la craigne – ce qui ne fonctionnait pas le moins du monde – et qu’il craigne la réaction de son frère aussi. Dans les deux cas, soyons honnête, Théo n’était pas inquiet, parce qu’en réalité, quand bien même il aurait fait une erreur, il se serait platement excusé, s’en serait voulu et aurait tout fait pour réparer cette erreur. Il n’avait pas agi par arrogance ou pour se faire bien voir mais bien parce qu’il avait voulu aider. Il la regarda un peu intrigué lorsqu’elle lui indiqua qu’il aurait dû lui demander ce qu’elle avait appris de son frère, oh ça sentait pas super bon ça, son coup de genou ? Mais c’est que ça ressemblait grandement à une menace ça, valait mieux pas faire d’erreur de diagnostic avec elle. Ah, en plus de son coup de genou, il lui avait apprit son crochet du droit, qu’effectivement Théo n’avait pas eu l’occasion d’admirer. « Je crois que je suis content de ne pas avoir eu à admirer votre crochet du droit, surtout si j’étais la cible. » Au passage, il était aussi ravi de ne pas s’être loupé mais ça, c’était déjà évident donc zéro raison de le dire mais surtout le dire à haute voix ça aurait raisonner comme un aveu qu’il ne savait pas ce qu’il faisait alors qu’à aucun moment la guérison de la gérante n’était due à du hasard.
Puisque tous les sujets avaient été évoqués, ils pouvaient se concentrer sur la raison pour laquelle il était ici. Est-ce qu’elle connaissait seulement le mot concentration, mince elle regardait à peine la photo, c’est quand même vachement mieux pour reconnaître la personne de vraiment la regarder avec attention. En plus, voilà qu’elle se payait sa tronche, rah mais il n’allait jamais s’en tirer avec cette fille. Et voilà qu’ils digressaient de nouveau et qu’elle évoquait son propre mensonge, enfin, ils n’étaient pas vraiment d’accord sur cela. Mieux valait-il ne pas rétorquer sur l’éducation, ils n’avanceraient jamais, autant lui laisser le dernier mot et essayer de se concentrer sur le type de la photo. Elle avait l’air de penser qu’il servait de mauvais cocktail et que c’était une crime, le jour où on enverrait les aurors pour s’occuper des mauvais cocktails, c’est que le monde allait vachement bien. Si ce jour arrivait, mieux valait il envoyer le sorcier en formation auprès de l’interlocutrice de Théo plutôt que de l’enfermer. La solidarité de Sienna pour sauver l’humanité était proche de zéro, c’était lui l’auror. « Et c’est vous la spécialiste en cocktail. » Elle pouvait l’aider, elle était serviable non, ça n’était pas grand-chose de former quelqu’un, si ? surtout quand la formation permettait de sauver l’humanité. Comment ça qu’est ce qu’il lui faisait dire qu’elle était serviable. Théo la fixa perplexe « J’ose espérer que dans un cas d’empoisonnement de l’humanité par négligence et manque de compétences, vous agiriez afin d’éviter que tout le monde meurt. » Non mais c’était une question de bon sens « Si ce n’est pas parce que vous êtes serviable, peut être que la gloire vous intéresse plus ? » C’est vrai ça, c’était intéressant de savoir quelles étaient ses motivations pour aider quelqu’un, pas pour l’empêcher de perdre sa licence en tout cas, ni pour sauver tout le monde.
Ne lâchant donc pas sur son enquête, Théo chercha à savoir si elle le connaissait, s’il était un de ses concurrents ? Si seulement la réponse pouvait être oui oh et puis si elle pouvait savoir dans quel établissement il travaillait, comme ça Théo pourrait débarquer là-bas et avancer grandement son enquête. Elle doucha ses espoirs, elle n’avait jamais dit qu’elle le connaissait. En même temps, elle n’avait sans doute pas remarqué mais elle ne disait pas grand-chose, il fallait bien qu’il émette des hypothèses pour qu’elle puisse confirmer, bon dans ce cas de figure, elle infirmait surtout, dommage, ça aurait été cool. Non mais, elle était incroyable cette fille, c’était lui le problème, mais par la barbe de Merlin, elle se rendait compte de ce qu’elle disait. Elle était pas foutue de prendre la photo dans ses mains pour l’observer convenablement, contrairement au badge de Théo qu’elle semblait adorer, allez savoir pourquoi. Elle parlait de cocktail comme si c’était le sujet de la conversation et elle osait dire qu’il ne voulait pas qu’elle réponde. Non mais cette fille, il y aurait sa photo à côté du mot culot dans le dictionnaire que ça n’étonnerait pas Théo. Et déjà qu’il avait l’impression de nager en plein délire et qu’alors qu’elle avait TOUT le loisir de répondre à sa question, elle n’en faisait rien, elle trouva le moyen de faire pire, oui c’est possible. Elle tourna la photo vers lui, ce qui déjà est pas mal dans le genre du j’ai pas bien compris le principe de je dois regarder la photo, mais en plus, et là c’était le pompon, elle lui posait une question, inversant totalement les rôles et n’aidant en rien à l’avancée de tout ça. Théo la regarda, complètement ahuri « Ce qu’il a fait ou non, ça ne vous concerne pas vraiment. Vous, vous avez juste à me dire si oui ou non vous l’avez déjà vu ici et dans le cas où la réponse est oui, s’il vient régulièrement et si vous connaissez sa fréquence de visite. » Enfin, certainement que ça la concernait si les propos indiqués dans le dossier étaient véridiques et qu’il se servait de cet endroit comme base pour faire son trafic ou plutôt mettre en place ce trafic. Sauf que dans l’hypothèse où elle ne l’avait jamais vu, Théo n’avait aucune raison de répondre à sa question, déjà que même si elle l’avait déjà vu, il n’avait pas d’intérêt à répondre si ce n’est assouvir la curiosité de la gérante. « Vous savez, moi je sais très bien à quoi il ressemble, pour pouvoir répondre, le mieux ce serait que vous tourniez la photo vers vous. » Histoire de faire un peu avancer l’enquête de Théo et qu’ils ne perdent pas des heures pour pas grand-chose.
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Sienna Giacometti
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Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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IRL
Lumos Je rp en : #5F9EA0 Mon allégeance : va à mon frère plus que tout, aux mangemorts par intérêt
Mar 23 Juil - 22:29
La curiosité est encore un vilain défaut
Sienna & Théo
Ainsi M. Greengrass n’était pas le fiston parfait aux yeux de sa très chère mère. Les sang-pur anglais n’étaient peut-être pas si différents que ça de ceux d’Italie, finalement. Bon, il fallait dire que Théo Greengrass était également un menteur, alors il était plutôt évident qu’il ne devait pas être si parfait que ça aux yeux de sa mère. Même si Sienna était prête à parier que maman Greengrass préfèrerait briser sa baguette que de l’avouer. Ca semblait être un passage obligatoire pour un parent que de défendre sa progéniture envers et contre tout, même si celle-ci aimait à raconter des mensonges à des inconnues à peine rencontrées dans des cabarets. Enfin, apparemment, ce n’était pas à cause de ce choix-là que Greengrass mère avait des raisons de râler, mais plutôt sur celui du métier de son enfant. Elle aurait préféré qu’il reste médicomage, ce qui faisait particulièrement sens pour l’italienne. Déjà ça n’aurait pas fait de son fils un menteur, un point très important selon la sorcière. Mais en plus, de ce qu’elle savait, les Greengrass faisaient partie de ces familles peuplées de mangemorts. Toujours un peu étrange d’avoir un fils qui choisisse littéralement la chasse au mangemort comme profession. Hum, c’était peut-être un peu tendu pendant les repas de famille. Ah non, selon lui sa mère était surtout inquiète lorsqu’il était sur le terrain, pas d’un conflit de loyauté. Maman avait peur que fiston se blesse, mais par contre, qu’il en vienne à arrêter papa ça ne la faisait pas sourciller ? Franchement, c’était d’une logique toute relative pour l’italienne qui avait toujours évolué dans un milieu aussi peu fréquentable que celui des mangemorts. Sienna fit la moue, ils étaient un peu étranges ces anglais quand même, leur sens des priorités la laissait clairement perplexe. La preuve, non seulement le sorcier trouvait aberrant de travailler au Midnight Sky -n’importe quoi- mais en plus il critiquait les costumes des pianistes et pensait qu’il aurait l’air ridicule dedans. Clairement, Sienna préférait être seule juge de ce point mais il ne partageait pas son avis. « Je crains de ne pas pouvoir satisfaire votre curiosité. » Nouvelle moue de la part de l’italienne, vraiment il ne faisait aucun effort c’était dingue quand même. Elle roula des yeux. « C’est bien dommage. » Décréta-t-elle. Néanmoins, elle ne perdait pas espoir, il s’était déjà passé des choses plus étranges dans sa vie.
Plutôt que de faire des efforts pour aller un peu dans le sens de la sorcière, son invité du jour -invité qui s’était imposé tout seul d’ailleurs mais là n’était pas la question- préférait se soucier de sa relation avec son frère. Apparemment, le fait qu’Ezio ne lui dise pas qu’il l’aimait le perturbait au plus au point, ce que Sienna prit pour la confirmation qu’il était lui-même un grand frère. Il semblait bien trop investi sur la question pour que cela soit totalement détaché. Elle le rassura tout de même, Ezio le lui disait à sa manière un peu rustre et elle n’avait de toute façon absolument aucun doute sur la question. Finalement, ce n’était pas uniquement son grand frère qui l’intéressait mais toute son éducation. Il fallait dire que lui-même s’était vanté d’avoir une certaine éducation, même si Sienna émettait quelques doutes sur ce point, il était sûrement normal qu’il lui renvoie la question à un moment ou à un autre. Certainement une question d’éducation ça aussi, la politesse, les bonnes manières, tout ça, tout ça. Ou alors c’était parce qu’elle l’avait piqué en annonçant que ses parents lui avaient appris à être un râleur hors pair. Dans tous les cas, Sienna ne se priva pas d’une occasion de s’amuser un peu. Au fond, elle n’exagérait même pas, ses parents l’avaient élevé dans le milieu de la mafia, ils lui avaient fait côtoyer la Cosa Nostra, bien sûr qu’ils lui avaient appris à ne pas se laisser faire. Ce qui, aujourd’hui, lui était bien utile. « Moi qui pensais que c’était naturel chez vous… Ils ont merveilleusement bien réussi. » Un grand sourire vint étirer les lèvres de l’italienne. C’était que ça ressemblait fortement à un compliment ça. Peut importe comment le Greengrass l’entendait, elle choisit de l’interpréter ainsi. Un compliment, c’était très bien, il était quand même plus que temps, dis donc. « Merci. » S’exclama-t-elle, absolument ravie. « Ils avaient une excellente base sur laquelle travailler, mais ils peuvent être fiers d’eux. » Ajouta-t-elle dans un immense sourire, pas gênée pour un sou de se lancer des fleurs de la sorte. Vu le milieu dans lequel elle avait grandi et celui dans lequel elle continuait d’évoluer, c’était important qu’elle ne se laisse pas faire. Et Sienna mettait un point d’honneur à ce que ce soit le cas.
Il avait pu s’en apercevoir de lui-même, il avait tout de même bien galéré à obtenir son poignet pour la soigner la dernière fois. Maintenant, Sienna savait qu’elle avait eut raison de ne pas lui céder facilement, il n’était pas médicomage. Il l’avait été, certes, mais il ne l’était plus et dans ce contexte, elle trouvait l’usage du passé particulièrement important. Elle ignorait depuis combien de temps il n’était plus médicomage exactement mais l’important n’était pas là. L’important c’était qu’il avait tout de même de bon reste et qu’il n’ait pas empiré l’état de son poignet. Clairement, il ne prenait pas la mesure des ennuis qui lui seraient tombés dessus si ça avait été le cas alors Sienna entreprit de lui faire un petit exposé rapide. Si les parents Giacometti lui avaient appris à ne pas se laisser faire -ce qui aurait aussi pu fonctionner dans ce contexte, d’ailleurs- Ezio, lui, lui avait appris à se battre. Devant l’air intrigué du sorcier, elle lui rappela son coup de genou. Son fameux coup de genou qu’il avait lui-même pu admirer et dont il avait reconnu lui-même qu’il était redoutable. Sans parler de son crochet du droit, lui aussi était particulièrement redoutable. Ah, Ezio pouvait être fier de lui, sa petite sœur savait parfaitement se battre, désormais, et elle pouvait même utiliser ce point pour démontrer par A+B à un inconnu que ce n’était pas une bonne idée de l’abimer. « Je crois que je suis content de ne pas avoir eu à admirer votre crochet du droit, surtout si j’étais la cible. » Sienna accueilli cette réponse d’un sourire satisfait. Il avait l’air de mieux prendre la mesure des choses et elle n’en était pas mécontente. Elle voulait bien être gentille et plaisanter, mais la sous-estimer était une erreur. Autant qu’il en soit conscient, ainsi il ne pourrait pas dire qu’il n’était pas prévenu. Elle eut même une expression amusée lorsqu’il parla d’être la cible de son crochet. « Sur ce point-là, je ne vous contredirai pas. » Ils étaient enfin d’accord sur quelque chose, ça valait le coup de le souligner. Elle lui sourit avant de hausser innocemment les épaules. « Même si tout le monde vous dira que c’est un spectacle à ne pas louper. » A vivre c’était sûrement autre chose, mais Sienna ne se préoccupait pas trop de l’avis de ceux qu’elle devait frapper. Si elle en arrivait là c’était qu’ils ne méritaient pas qu’elle s’inquiète de leur opinion après tout.
Tout comme elle ne se souciait pas vraiment de la survie de l’humanité, ayant d’autres hippogriffes à fouetter que de préoccuper de millions de gens qu’elle ne rencontrera jamais. Si l’homme que l’auror recherchait était un mauvais fabriquant de cocktails et que rien qu’avec ça, il menaçait la terre entière, ce n’était pas vraiment son problème. Qu’ils lui enlèvent sa licence, lui interdisent de vendre le moindre verre, et l’affaire serait réglée. Pourquoi faudrait-il que cela soit le problème de Sienna ? Aux dernières nouvelles c’était le Ministère de la magie qui cherchait des informations sur cet homme, pas elle. Elle n’avait rien à voir dans cette affaire. Enfin, pas directement, parce que sinon il était évident que l’ancien -emphase sur ancien- médicomage ne se serait pas déplacé jusqu’au Midnight Sky. Et de toute façon, c’était lui l’auror, le chasseur de mage noir, le gardien de l’équilibre dans leur monde si perturbé ces derniers temps. « Et c’est vous la spécialiste en cocktail. » Sienna haussa les sourcils l’air de dire Et ? histoire de le pousser à développer un argumentaire qui ne vint pas. Elle ne voyait toujours pas en quoi ça la regardait précisément. Si toute l’humanité était menacée à cause d’un seul type aux mauvais cocktails, alors elle ne pouvait pas grand-chose pour l’humanité. Celle-ci méritait peut-être de s’éteindre. « J’ose espérer que dans un cas d’empoisonnement de l’humanité par négligence et manque de compétences, vous agiriez afin d’éviter que tout le monde meure. » Ah oui, carrément. Est-ce qu’il n’essayait pas un peu de se la mettre dans la poche ? Avec tout ça, Sienna commençait à se poser la question. Quelques minutes plus tôt elle était une vile menteuse et voilà que maintenant le sort de l’humanité reposait sur ses épaules. C’était quand même un sacré grand écart. « Votre foi en moi me touche beaucoup. » Et elle était aussi très mal placée, mais ce n’était pas la peine de le décevoir avec ça tout de suite, il s’en rendrait compte bien assez tôt. Ou pas, puisqu’il s’imaginait qu’elle était du genre serviable, à offrir des cours de mixologie à tout le monde alors que certains devraient juste avoir interdiction a vie de toucher a un shaker. Elle était quand même curieuse de savoir d’où le sorcier tenait cette impression, si elle avait été agréable avec lui, elle n’avait pas non plus eu l’impression de lui donner une telle image d’elle. « Si ce n’est pas parce que vous êtes serviable, peut être que la gloire vous intéresse plus ? » Ah, apparemment, elle n’aurait définitivement pas de réponse à sa question, comme c’était étonnant. Complètement détachée de la question, Sienna haussa les épaules. « Ca dépend, la gloire me remboursera le temps perdu à faire le travail des aurors ? » Elle ponctua sa question d’un sourire en coin parfaitement ironique, signe qu’elle ne se ferait pas avoir aussi facilement.
Malgré les apparences, ce cher Theo Greengrass n'était pas la juste pour le plaisir d'une petite visite -ce que Sienna continuait de trouver particulièrement nul- et elle-même avait encore du travail qui l'attendait. Le sujet principal de la visite revint donc sur le tapis et le moins que Sienna puisse dire c'était que tout cela était bien décevant. Maintenant que le sorcier voulait de ses réponses, il ne l'écoutait pas. Ou plutôt, il entendait ce qu'il avait envie d'entendre et tirait ses propres conclusions. Le truc, c'étaient qu'elles étaient fausses ses conclusions, sur toute la ligne, ce qui était clairement une mauvaise habitude de sa part que Sienna ne manqua pas de souligner. Ca ne devait tout de même pas être très pratique pour un auror, pas sûr que ses supérieurs apprécient beaucoup. En tout cas, à l’italienne ça ne lui plaisait pas trop mais le sorcier n'eut même pas la décence de s'en excuser. L'italienne retint un soupir, elle s'en doutait depuis le début que son éducation n'était que du flan. Très bien, elle passa donc à autre chose. « Ce qu’il a fait ou non, ça ne vous concerne pas vraiment. Vous, vous avez juste à me dire si oui ou non vous l’avez déjà vu ici et dans le cas où la réponse est oui, s’il vient régulièrement et si vous connaissez sa fréquence de visite. » Ses prunelles plantées sur lui, Sienna fronça les sourcils. Oh, mais qu’il était désagréable tout d’un coup. Il s’entendait parler ? On ne parlait pas comme ça aux gens voyons. Ou du moins, pas a Sienna. Sa mère n’aurait pas été fière de lui en cet instant, c’était une évidence. Pour un peu, la sorcière aurait pu croire qu’il cherchait à lui donner des ordres. Alors qu’ils étaient dans son cabaret, dans son bureau. Elle se faisait des idées, bien évidemment. « Vous savez, moi je sais très bien à quoi il ressemble, pour pouvoir répondre, le mieux ce serait que vous tourniez la photo vers vous. » Sienna le considéra en silence un instant. Alors ça, elle n'aurait jamais pu y penser seule dis donc. Regarder la photo, franchement jamais ça ne lui serait venu à l'esprit. Il fallait dire que ça aurait bien arrangé les affaires de l'auror, mais pas les siennes. Du moins pas tant qu'elle n'en savait pas plus. « Ah bon ? » souffla-t-elle distraitement, à mi-voix. Ce fut ce moment que Cérès choisit de sortir de sa sieste dans le tiroir à la droite de Sienna et pointa le bout de son museau sur le bureau avant d'y grimper. « Oh Cérès, tu tombes bien. » La ratte beige et blanche s'étira paresseusement avant de venir renifler les doigts de sa maîtresse qui tourna la photo vers l'animal. « Tu le connais, toi, ce sorcier ? » Cérès posa ses petites pattes griffues sur la photo avant de s'en désintéresser tout aussi vite pour aller essayer de grignoter le badge de l’auror. Apparemment, la réponse était non.
Avec un haussement d’épaules, Sienna laissa retomber la photo sur le bureau. Si elle y jeta un coup d'œil ce ne fut encore une fois qu'une seconde, elle préférait largement se concentrer sur le sorcier à qui elle adressa un sourire avant de s’adosser plus confortablement dans son fauteuil. « Ca ne me concerne pas ? » Elle arqua un sourcil pour ponctuer sa question mais ne laissa pas le temps à l'auror d'y répondre. Ce n'était pas utile c'était une question purement rhétorique. « Oh, je crois au contraire que ça me concerne totalement. » Et s'il ne voyait toujours pas pourquoi alors son supérieur au Ministère avait du souci à se faire parce que niveau déduction ce n'était quand même pas si compliqué que ça. Peut-être aurait-il dû rester médicomage finalement. En plus, sa mère aurait continué d'être fière de lui. Enfin, ce n'était pas bien grave, Sienna était d'accord pour lui expliquer. « Ca fait deux fois que vous venez dans mon établissement à la recherche d’informations sur cet homme. Non seulement ça veut dire que vous savez déjà s’il vient ici ou pas, et je parierai plus sur la première option, mais en plus qu’il a dû faire quelque chose de plutôt moche pour qu’un auror prenne la peine de se déplacer deux fois. » Exposa-t-elle tranquillement. Elle contempla le badge en métal entre ses mains, Cérès avait fini par s'en désintéresser après avoir compris qu'elle ne pouvait pas le croquer. Ca n'avait donc aucun intérêt pour elle. Sienna était plutôt d'accord, elle ne voyait pas l'intérêt d'avoir un auror muet dans son bureau. « Si c’est un client du Midnight, alors ça concerne le Midnight. » Elle croisa le regard du sorcier, ses prunelles accrochèrent les siennes. CQFD, non ? Pas besoin d'avoir fait des tonnes d'études pour le comprendre. Les aurors n'avaient pas le nom du Midnight Sky dans leurs dossiers pour rien, il n'allait pas lui faire croire le contraire. « Et tout ce qui concerne mon cabaret me concerne, vous devriez le savoir. » Du moins, maintenant qu'il savait qu'elle était parmi les patrons des lieux. Si ce sorcier recherché par les aurors avait un lien avec le cabaret, elle voulait le savoir avant de s'engager à quoi que ce soit. Dans ce genre de situation, la moindre parole pouvait être retournée contre elle et il était hors de question qu'elle mette son business en danger.
C’était quand même parfaitement logique de raisonner ainsi et Sienna savait que si les aurors avaient davantage besoin de gros bras que de cervelle pour effectuer leur métier, elle savait aussi que cet auror en particulier avait également fait des études de médicomagie. Ce qui voulait dire qu’il était loin d’être bête. Donc soit il manquait cruellement de logique, et c’était quand même très inquiétant pour le Ministère de la magie, soit… Eh bien, elle préférait la première option. Parce que la deuxième option… « Vous essayez vraiment de me prendre pour une idiote, hein ? » Lâcha-t-elle sans autre forme de procès. Est-ce qu’elle était fâchée à cette idée ? Sienna ne saurait pas trop le dire. Oh, ça lui déplaisait fortement qu’on la prenne pour une idiote, mais de là à se dire fâchée… Peut-être était-elle plus intriguée qu’autre chose, au final. Amusée du culot du Greengrass. « C’est donc ça, votre technique secrète d’aurors ? » Elle eut un petit sourire en coin. Autant clarifier les choses tout de suite parce qu’elle sentait que comme d’habitude elle n’allait avoir aucune réponse. « Me prendre pour une sorcière stupide et croiser les doigts pour que j’oublie que si vous êtes là c’est que votre affaire touche mon établissement et que vous me devez quand même quelques explications avant que je n’ouvre la bouche pour peut-être vous aider vous ? » Elle ponctua sa tirade d’un petit haussement de sourcils. Ca lui paraissait un peu bancal comme plan, mais ce n’était pas elle l’auror. Merlin seul savait ce que leurs supérieurs les encourageaient à faire. « Ca fonctionne, d’habitude ? » Autant se renseigner, elle ne pouvait tout de même pas être la seule sorcière à sentir que M. l’auror essayait de la lui faire à l’envers quand même. Elle était curieuse, alors elle espérait bien avoir le droit à une réponse, cette fois. « Hum, j’espère que vos supérieurs n’attendent pas après vos résultats sur cette enquête, je crains qu’ils ne finissent déçus. » Du moins, s’il continuait de la croire stupide.
Leur première rencontre aurait dû être un indice suffisant pour se dire que mener une enquête serait compliqué. Elle avait le chic pour changer de sujet et s'il voulait des réponses à ses questions, il était bien obligé de répondre à celles de la sorcière ou de s'intéresser un peu à elle, ce frère qui semblait incapable de dire clairement je t'aime, comme si ne pas le dire rendait les sentiments moins fort. Les gens avaient parfois une logique toute relative. Il l'interrogea aussi sur ce que ses parents lui avaient appris et c'est fou parce que ce qu'elle lui répondit, il aurait juré que ça venait d'elle. Il ne pouvait nier que si ça venait d'eux, ils avaient parfaitement réussi et devaient, parfois, s'en mordre les doigts à l'heure actuelle. Il les complimenta tous les trois du coup et le sourire que lui renvoya Sienna semblait sincère. Si le compliment sembla lui plaire, elle en rajouta bien évidemment une couche, la base était excellente, ça ne surprendrait personne cela, encore moins Théo.
Il faut dire qu'il avait le témoin plus que privilégié de cela, même lorsque c'était dans l'intérêt de la demoiselle, elle se montrait incroyablement têtue et il avait dû se montrer des plus patients pour obtenir sa main. Elle semblait encore douter de ses compétences, incroyable, comme s'il aurait autant insisté s'il n'était pas parfaitement sûr de lui. A partir du moment où il savait ce qu'il faisait, pourquoi craindre des conséquences qui n'arriveraient jamais. Par contre, il trouvait ça particulièrement amusant, dans un premier temps seulement, qu'elle le menace. Elle lui avait donné sa main, certes il l'avait poussé à le faire mais il ne doutait pas que si elle ne voulait pas faire quelque chose, personne dans ce monde ne pourrait la forcer, elle pouvait donc assumer les conséquences de ses actes sans fracasser Théo dans l'hypothèse où il aurait paniqué et se serait loupé. Non, non, elle voulait vraiment le taper, coup de genou meurtrier, ou crochet du droit. S'il n'avait pas été témoin du second, il ne voulait pas l'être et encore moins être la cible à atteindre. Son frère lui apprenait des choses des plus étranges. Dans ce cas de figure, Théo était bien obligé d’admettre qu’il était content de ne pas s’être loupé et de ne pas avoir eu à subir la violence de Sienna. Le pire dans tout ça, c’est que ça avait l’air de l’amuser, enfin, la véritable question à se poser c’est qu’est ce qui n’amusait pas Sienna.Il haussa un sourcil en entendant parler de spectacle à ne pas louper. « Vous êtes certaine de ne pas vous être trompé de voie ? Vous devriez peut-être devenir boxeuse si c’est un spectacle à ne pas louper ? » Difficile de croire qu’elle allait laisser tomber son cabaret néanmoins, mais cela pouvait être une activité annexe, comme ça Théo pourrait être témoin de cela sans en être la victime.
Plutôt que de discuter éducation, métier, coup et blessure, Théo ramena la conversation sur ce qui l’intéressait réellement, à savoir son enquête. Il était évident que Sienna ne s’intéressait pas le moins du monde à la photo du type, préférant l’insigne d’auror de Théo. Ils dévièrent encore de la conversation puisqu’elle partit en cacahuète sur le fait que la personne pourrait avoir servi un mauvais cocktail à Théo.S’il s’agissait d’un barman nul empoisonnant les gens, d’après Théo, il ne servait à rien de l’enfermer, une formation auprès d’une experte devait suffire. L’experte en question ne semblait pas emballer à l’idée de partager son savoir. L’idée de sauver l’humanité entière ne l’emballait pas non plus, zéro effort cette fille c’est important de le noter. Sa foi en lui la touchait beaucoup, incroyable cette sensation de n’avoir aucune volonté de sauver les gens hypothétiquement. Ça alla même encore plus loin, il cherchait le levier qui pousserait Sienna à agir, toujours hypothétiquement, si ça n’était pas par compassion ou pour être serviable, peut-être courait elle après la gloire ? Pas le moins du monde, il la regarda un peu pris au dépourvu, tout était donc une question de temps perdu. Elle était un peu gonflé, elle ne voulait pas perdre une heure ou deux mais quand il s’agissait de lui faire perdre du temps lors de son enquête en évitant scrupuleusement de se concentrer sur la photo afin qu’il lui fiche une paix royale, là il n’y avait plus personne. CthéoJe ne suis pas sûr que si c’était le cas, pour un empoisonnement par ignorance, ce soit les Aurors qui s’en chargent. »[/color] Il ne pouvait pas le garantir bien entendu, ça n’était jamais arrivé cthéoJe note cependant qu’il vaut mieux ne pas compter sur vous. Je m’en voudrais de vous faire perdre votre précieux temps. »[/color]
Les choses étant dites, ils pouvaient se concentrer sur la réponse que Théo attendait… ou pas. Non mais elle ne voulait pas non plus feuilleter tout le dossier ? Mieux valait-il ne pas poser la question, elle allait répondre oui, c’est sûr. Est ce qu’elle était seulement capable de se concentrer deux secondes ? Il dû lui faire une piqure de rappel, elle devait juste répondre à sa question à savoir si elle l'avait déjà vu et pour pouvoir répondre à cette question, le mieux eut été de regarder la photo et non pas de la montrer à Théo qui l'avait tellement regardé qu'il aurait pu rêver de lui la nuit que ça aurait surprit personne. Ce fut de pire en pire, voilà que se pointa un rat. Théo n'avait rien contre les rats, franchement ils pouvaient vivre leur vie pépère mais là, il était un divertissement pour la sorcière qui s'adressa au rat, tournant la photo vers lui et lui demandant s'il avait déjà vu. Ça va le foutage de gueule ? Théo se crispa en voyant que le rat reniflait la photo, se demandant surtout si le papier était agréable à grignoter. Il s'apprêtait à devoir réagir à tout instant, ne sachant pas trop s'il devait chopper le rat ce qui le surprendrait sûrement et l'empêcherait de réduire en bouillie la seule pièce intéressante du dossier, ou la photo. Il n'eut jamais à répondre à cette question, le rat trouvant que manger les pièces à conviction c'était pas le feu, il préféra foncer vers le badge. Non mais ils avaient un problème dans cette pièce à vouloir son badge. C'était cependant moins grave, il pouvait faire ses dents dessus, Théo allait s'en remettre, ça n'était qu'un badge.
Une nouvelle fois, Sienna posa la photo, comment une simple question pouvait prendre autant de temps, c'est dingue. Elle reprit ses propos, lui demandant si ça ne la concernait pas, il s'apprêtait à lui dire que c'est bien ce qu'il avait dit mais elle le prit de vitesse,- ça la concernait totalement. Ah? Se pouvait-il qu'il fasse erreur et que ça ne soit pas un client mais qu'ils soient des amis, des amants, des membres de la même famille? Cela pourrait expliquer qu'elle n'ait pas besoin de regarder bien longtemps la photo. Après tout, si on montrait à Théo une photo de quelqu'un de proche, il le reconnaîtrait en une fraction de seconde, ça pouvait être la même chose pour la sorcière face à lui. Ça pouvait aussi expliquer qu'elle n'ait pas envie de répondre, ça n'était pas que pour être casse bonbon, elle voulait en savoir plus afin de comprendre ce pourquoi un Auror s'intéressait à cette personne. Il faisait complètement fausse route, c’est dommage, Théo aurait préféré cette hypothèse. Effectivement, elle n’avait pas tort, fine analyse de la situation, cela faisait deux fois qu’il venait ici, en revanche non, il n’en savait rien, sinon il aurait posé les questions différemment. Par contre, d’après le dossier qu’avait Théo où tout n’était que supposition, ce gars n’était pas recommandable. Il pouvait lui accorder au moins ce point « C’est ce sur quoi j’enquête justement, est ce que ce type a fait ou non ce qu’il y a noté là-dedans. » Dossier qu’il ne lâchait pas, sans pouvoir dire qu’il connaissait Sienna Giacometti, elle lui semblait tout à fait du genre à prendre le dossier pour avoir les réponses aux questions qu’elle se posait. Il n’était pas tout à fait d’accord avec elle, si un tueur en série rentrait dans un magasin pour faire ses courses, ça ne concernait pas le gérant du magasin. Si ce type venait ici juste pour décompresser après ses petits meurtres en regardant des numéros et en sirotant un cocktail, ça ne concernait en rien le midnight, sauf dans l’hypothèse où ils savaient très bien ce qu’il faisait et qu’il se servait de cet endroit pour ses rencontres, là, oui, ça les concernait et ça n’était pas une bonne chose pour eux.
Dans tous les cas, ils étaient un peu dans une impasse, Théo n’avait nullement l’intention de révéler des choses sur son enquête à la propriétaire du lieu où il se trouvait et vraisemblablement, elle n’avait pas l’intention de se pencher sur la photo afin de l’aiguiller, ça allait être sympa la réussite. Il la prenait pour une idiote, quoi ?! Mais elle sortait ça d’où encore ? Mais merde il voulait juste savoir si oui ou non, elle avait déjà vu la tronche de cet homme ici, si elle disait, à quel moment c’était la prendre pour une idiote de ne rien dire d’autre ? Sa technique secrète ? Elle partait en vrille, il n’y avait aucune technique, juste une question à laquelle elle ne voulait pas répondre. Il la laissa parler, jugeant que des fois, il valait mieux laisser parler les gens, c’est fou parce qu’il n’avait pas vraiment eu l’impression de la prendre pour quelqu’un de mentalement diminué. Il lui devait quelques explications ? En réalité, il ne lui devait pas grand-chose selon lui. Est-ce que ça fonctionnait d’habitude, de prendre les gens pour des idiots et d’attendre qu’ils fassent des bourdes. « Aucune idée, le jour où j’aurais pris quelqu’un pour un idiot, je vous ferais un compte rendu détaillé afin que vous sachiez si ça fonctionne. » Autant répondre à cela et rétablir une vérité et qu’elle cesse de croire des choses totalement erronées sur sa façon de procéder. Ses supérieurs n’attendaient pas après ses résultats, alors, il est probable que si, mais vu la qualité des indices qu’il avait, ils ne devaient pas non plus s’attendre à des miracles, pour le moment à part avoir interrogé les soi-disant témoins pour étoffer son dossier, et avoir espéré tombé sur le gars par hasard – et avec une chance de folie – en venant ici, ça n’était pas folichon. Il ne parla pas de ses supérieurs et pour cause ça ne la regardait pas non plus. A la place, il revint sur un petit point qu’elle semblait volontairement mettre de côté puisqu’il est évident pour tout le monde dans cette pièce – oui même le rat – que Sienna n’était pas une idiote « Et vous ne vous dîtes pas qu’en m’aidant moi, vous vous aidez vous ? » Il s’expliqua avant qu’elle ne se braque ou qu’elle cherche midi à 14h « Imaginez, je n’ai pas de réponse et je serais persuadé du fait qu’il vient ici, je demande à mes supérieurs puisqu’elle les avait mentionné autant qu’ils servent à quelque chose ceux-là « une équipe pour enquêter et que ça aille vite, ça veut dire interroger un à un tous les employés pour savoir si oui ou non ils l’ont vu. Souvent, même s’ils n’ont rien fait de mal, le fait d’être interrogé, ça stress tout le monde, c’est bien normal. Vous aurez des employés stressés et je ne parle même pas de la descente et du bordel que ça pourrait faire si le gars se pointe et qu’on l’embarque. » Bof comme plan, certes les supérieurs seraient contents, mais ça n’aurait pas été fait dans la dentelle et probablement que ça aurait même fait un peu d’ombre au cabaret, chose que Théo ne désirait pas spécialement. « Contrairement à ce que vous semblez croire, je ne suis pas sûr à 100% qu’il vienne ici, les témoins que j’ai se contredisent un peu, ils confondent les cabarets. » Chose un peu hallucinante d’après Théo, mais c’est pas la question. « Il faut bien commencer une enquête quelque part. Je réitère donc ma question, avez-vous déjà vu cet homme ici et si oui, à quelle fréquence ? » Etant donné qu’elle voulait tout savoir sur son cabaret et qu’il n’était pas non plus du genre à la faire à l’envers à qui que ce soit, il rajouta « Je vous dirais ce que vous avez besoin de savoir ensuite, deal ? »
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Sienna Giacometti
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Lun 19 Aoû - 18:41
La curiosité est encore un vilain défaut
Sienna & Théo
C'était moche de mentir quand même, non ? Enfin, de mentir à l'italienne, ça allait de soi, parce que sinon Sienna ne se souciait pas assez de ce que les autres faisaient. C'était leur problème, pas le sien, leur conscience, pas la sienne. Or là, le sorcier lui mentait à elle, alors ça ne lui convenait pas. Que ce soit un mensonge par omission, un demi-mensonge ou une petite manipulation ne changeait pas grand-chose à ses yeux, il ne lui avait pas dit la vérité, il s'était joué d'elle et c'était tout ce qui importait. L'italienne n'aimait pas beaucoup qu'on se moque d'elle, même si c'était pour la soigner. Encore plus alors qu'elle avait signalé qu'elle n'avait pas besoin de soins, que son état était tout sauf urgent. Seul son frère avait ce droit, et encore, elle s'appliquait à le lui faire payer par la suite, de la manière qui l'enquiquinerait le plus, bien évidement. Dans le cas de M. Greengrass ce serait différent, il avait l'air de croire qu'il était au-delà de toute vengeance mais c'était bien mal connaître les Giacometti. Et Sienna. Car si Ezio jouait bien des poings, la cadette n'était pas en reste. Elle était particulièrement fière de son coup de genou et de son crochet du droit. Vu ce qu'elle avait dû traverser pour en arriver là, elle pouvait bien être un peu fière d'elle. Même face au scepticisme affiché du sorcier. « Vous êtes certaine de ne pas vous être trompé de voie ? Vous devriez peut-être devenir boxeuse si c’est un spectacle à ne pas louper ? » Un sourire en coin vint s'imprimer sur les lèvres de l’italienne. Oh mais ça lui semblait un peu ironique tout ça quand même. Enfin, peu importe, le compliment était la même s'il était déguisé et elle le prenait sans hésiter. Pourquoi se priver ? Elle avait travaillé dur pour être capable de se défendre de la sorte. Ezio aussi, d'ailleurs, mais à sa manière. Ce n'était cependant pas pour autant que cela changerait quelque chose. « Bien sûr que non, je ne me suis pas trompée de voie. Je suis encore plus douée pour gérer le Midnight. » répondit-elle en secouant la tête, tout de même ravie de sa réponse. Elle était faite pour gérer le Midnight Sky avec son frère et ne s'en priverait pour rien au monde. La boxe pouvait rester un loisir. Avoir pour occupation annexe de taper sur les autres c'était quand même pas mal.
Ca lui paraissait quand même mieux que le métier d'auror, ça c'était une évidence. Elle ne comprenait pas pourquoi le sorcier avait laissé tomber le soin pour ça. Voilà qu'aujourd'hui il était à la recherche d’informations sur un sorcier. Qui il était et ce qu'il avait fait, Sienna n'en était pas sûre et même s'il s'était rendu coupable d'empoisonnement parce qu'il était mauvais en cocktails, elle n'était pas sûre de voir en quoi c'était son problème. Aux dernières nouvelles, elle gérait un cabaret, elle n'était pas responsable de cours de cocktails un peu partout dans le monde magique. Si le sorcier avait été un de ses employés, ça aurait été différent mais là ce n'était pas le cas alors elle ne voyait pas pourquoi elle se sentirait impliquée. La survie de l'humanité était un poids bien trop lourds pour ses épaules, elle n'en voulait pas et tant pis si ça semblait égoïste. Sienna avait d'autres priorités dans la vie et gâcher son temps avec un nul en cocktail n'en faisait pas partie. Que les aurors fassent leur boulot un peu. « Je ne suis pas sûr que si c’était le cas, pour un empoisonnement par ignorance, ce soit les Aurors qui s’en chargent. » Sienna haussa les épaules lentement, pas vraiment inquiétée par cette information, ni même très convaincue d'ailleurs. Elle fit la moue, adossée dans son fauteuil, le badge tournant entre ses doigts. Ah oui ? Les aurors n'étaient pas concernés ? Comme c'était étrange, ce n'était pas l'impression qu'il donnait. « Et pourtant vous êtes là. » elle croisa le regard du sorcier avant d'ajouter. « A moins que vous m'ayez encore menti et que vous ne soyez pas vraiment auror ? » Un sourcil arqué vint ponctuer sa question. Un peu amusé, peut-être un peu provoquant, c'était vrai. Mais il fallait dire qu'il l'avait cherché. Il lui avait menti une fois, Merlin seul savait s'il ne passait pas son temps à ça. « Je note cependant qu’il vaut mieux ne pas compter sur vous. Je m’en voudrais de vous faire perdre votre précieux temps. » Oh mais oui, il était bien vexé l'auror. Sûrement avait-il l'habitude que tout le monde se plie à ses ordres et ses désirs sans poser la moindre question. Ah l'ego des sorciers. C'était bien dommage parce que ce n'était absolument pas le genre de Sienna de se plier aux quatre volontés de qui que ce soit sans rechigner. Oups. « Merci, j'apprécie l'attention. » Répondit-elle donc avec le plus grand des naturels. Quoi, elle ne voyait pas en quoi son temps devait être moins important que le sien.
Dans tous les cas, niveau gestion le sorcier n'avait pas l'air des plus doués. Que ce soit gestion du temps ou de son enquête. Oui, parce qu'il était là pour une enquête, première nouvelle parce que franchement Sienna trouvait qu'il s'y prenait comme un pied. Il lui baladait une photo sous le nez comme si ça allait suffire à lui faire dire quoi que ce soit. Pour avoir grandi au sein de la Cosa Nostra, l'italienne savait parfaitement reconnaître quand il était nécessaire de jauger une situation avant de dire quoi que ce soit. La moindre parole malheureuse et ça pouvait lui retomber dessus. Ou pire, sur le cabaret. Et ça, c'était hors de question. Le truc, c'était que l'auror jugeait que les raisons derrière ses questions ne la regardaient pas. Alors là, c'était quand même l'arnaque du siècle. Il venait dans son cabaret, jusque dans son bureau, voulait l'interroger elle mais ça ne la concernait pas ? N'importe quoi. Sienna n'appréciait pas du tout la tournure que venait de donner le sorcier à tout ça. C'était quand même un peu insultant de se faire traiter de cette manière dans son propre établissement. Même si elle avait très envie de suivre l'exemple de Cérès et de se désintéresser de toute cette histoire, Sienna prit la peine de démontrer par a+b en quoi l'auror avait faux sur toute la ligne. Il était là à propos d'une affaire qui pouvait toucher son établissement, elle ne voyait pas dans quel monde ça pourrait ne pas la concerner. Il était évident que le sorcier n'était pas propriétaire d'un business sinon jamais il n'aurait osé sortir une telle ânerie. « C’est ce sur quoi j’enquête justement, est ce que ce type a fait ou non ce qu’il y a noté là-dedans. » Sienna haussa un sourcil. Ainsi les aurors n'étaient même pas sûrs d'eux ? Allons bon, c'était de mieux en mieux. Cette enquête était quand même de haute qualité, il fallait le souligner. Mais qu'ils ne soient pas sûr d'eux, ne voulait pas dire qu'ils avaient zéro informations. L'italienne lorgna le dossier, elle se demandait ce qu'il y avait là-dedans et si oui ou non ça risquait d'impacter le cabaret. Pour qu'un auror se déplace plusieurs fois, la réponse était certainement oui. Le truc c'était qu'elle ne pouvait le deviner comme ça. L'humain était un être tordu, elle le savait bien, elle avait fait partie de la mafia qui n'était pas exactement connue pour élever des enfants de chœurs, elle parlait d'expérience. Tout était donc possible et elle si elle n'avait pas peur de laisser son imagination s'emballer, elle n'avait aucune envie que ça retombe sur le Midnight Sky.
Dans tout ça, une chose semblait claire aux yeux de l'italienne, cette enquête n'était vraiment pas sur les bons rails. Non seulement, Monsieur l'auror faisait preuve d'une logique tout sauf logique, mais en plus il la prenait vraiment pour une idiote s'il s'imaginait que ça allait fonctionner avec elle. Après, pourquoi pas hein, tenter d'obtenir des informations sans rien donner en retour ça devait sûrement marcher avec d'autres. Avec des idiots, par exemple. C'était une technique comme une autre, mais Sienna doutait fortement des résultats qu'il devait obtenir et elle pouvait affirmer que ça ne prenait pas avec elle. « Aucune idée, le jour où j’aurais pris quelqu’un pour un idiot, je vous ferais un compte rendu détaillé afin que vous sachiez si ça fonctionne. » Sienna détacha ses prunelles de Cérès pour les poser sur l'auror. Oh mais c'était qu'il faisait dans l'ironie en plus. Pas mal, elle devait l'admettre. Elle aimait bien ça l'ironie, Sienna, et ça étira ses lèvres dans un grand sourire. Il avait du répondant, elle ne pouvait pas lui enlever ça. Mais elle aussi, et surtout il lui en fallait plus pour qu'elle se démonte. « C'est si gentil de penser à moi, enfin un point sur lequel vous êtes en accord avec votre éducation. » Rétorqua-t-elle dans un grand sourire sans la moindre hésitation. Oh il ne la trompait pas une seule seconde, elle avait toujours l'intime conviction qu'il la prenait pour une neuneu facile à piéger, mais ce n'était pas bien grave, il apprendrait de son erreur. Chaque chose en son temps. Sienna espérait que du temps, il en avait devant lui le sorcier parce que si ses supérieurs attendaient des résultats de cette visite, ils risquaient d'être fortement déçus. Enfin non, Sienna s'en fichait pas mal de l'avis des aurors en chef, ce n'était quand même pas de sa faute si les méthodes de leur employé étaient nazes, ce n'était pas elle qui avait choisi et si ça avait été le cas elle aurait sûrement fait autrement.
Décidant que cette histoire était définitivement ennuyante, Sienna s'occupa de Cérès qui avait décidé d'aller voir ce qu'il se passait du côté de sa tasse de café. Elle attrapa la bestiole avant que celle-ci ne plonge son museau dans sa boisson, le café anglais était peut-être mauvais mais elle avait quand même l'intention de le boire. Elle gratouilla un instant la ratte sous le menton et déposa un léger bisou sur le haut de son crâne avant de la poser sur son épaule ou elle s'installa tranquillement pour reprendre sa sieste, le museau niché dans son cou. « Et vous ne vous dîtes pas qu’en m’aidant moi, vous vous aidez vous ? » L'italienne ne pris pas la peine de se tourner vers le sorcier, elle ne voyait pas en quoi ce serait s'aider elle-même. Elle allait lui communiquer des informations qui pouvaient possiblement causer du tort au cabaret ou être utilisées d'une manière ou d'une autre, tout ça pour quoi ? Qu'il fasse demi-tour et qu'elle se retrouve sans rien en retour, voilà pour quoi. C'était ça, le risque qu'elle courrait et le sorcier avait beau monter sur ses grands hippogriffes, c'était réel. Il la prenait vraiment pour la dernière des truffes. « Imaginez, je n’ai pas de réponse et je serais persuadé du fait qu’il vient ici, je demande à mes supérieurs une équipe pour enquêter et que ça aille vite, ça veut dire interroger un à un tous les employés pour savoir si oui ou non ils l’ont vu. Souvent, même s’ils n’ont rien fait de mal, le fait d’être interrogé, ça stress tout le monde, c’est bien normal. Vous aurez des employés stressés et je ne parle même pas de la descente et du bordel que ça pourrait faire si le gars se pointe et qu’on l’embarque. » Cette fois ses paroles eurent au moins pour effet de pousser Sienna à le regarder. Elle l’observa un instant en silence, jaugeant sa posture, son expression, ses propos et surtout ses intentions. Ezio avait beau affirmer qu’elle était irréfléchie et imprudente, ce n’était pas véritablement le cas, du moins pas quand cela concernait le cabaret. Pour le reste, elle ne pouvait pas totalement clamer l’innocence. Cette fois, cependant, elle ne pouvait pas se permettre de prendre ces paroles à la légère. « Donc maintenant vous passez aux menaces ? » Demanda-t-elle alors qu’une pointe de froideur venait s’ajouter à l’ironie dans ses prunelles. Elle se redressa un peu plus sur son siège, ses doigts vinrent tapoter contre la surface dure de sa tasse de café tandis qu’elle réfléchissait. Qu’il ne prétende pas être en train de la menacer, ça aurait été insultant tellement c’était évident que c’était ce qu’il se passait. Soudainement, il jouait les gros bras, une nouvelle version de lui que Sienna n’avait pas encore vue. Elle n’était pas encore sûre de savoir ce qu’elle en pensait. « Intéressant. » Souffla-t-elle. C’était une méthode comme une autre, juste un peu plus osée, et Sienna savait qu’elle-même ne s’en serait pas privée. Mais si elle savait reconnaitre l’efficacité de la méthode, cette fois c’était elle la cible, alors ça lui paraissait moins sympa. Les aurors étaient véritablement capables de débarquer pour interroger tout le monde. Oh, ils n’auraient sûrement rien obtenus, les employés du Midnight Sky savaient parfaitement qu’ils avaient tout intérêt à tenir leur langue, mais l’idée était quand même déplaisante. Si elle joua un instant avec l’idée de provoquer le sorcier en affirmant qu’il n’obtiendrait rien en agissant ainsi, elle préféra cette fois se montrer prudente et ne rien en dire, elle n’avait pas envie qu’il mette sa menace a exécution juste pour jouer au plus fort.
Tout en sachant que son frère aurait certainement bondi de fureur à cette menace, Sienna, elle, choisit de ne pas aller plus loin pour le moment. Les choses étaient encore cordiales et elle voulait voir s’il y avait une chance que ça reste ainsi. Il était inutile qu’elle mette en danger le cabaret. « Contrairement à ce que vous semblez croire, je ne suis pas sûr à 100% qu’il vienne ici, les témoins que j’ai se contredisent un peu, ils confondent les cabarets. » Une moue vint se peindre sur les traits de l’italienne. Comment ça les témoins n’étaient pas sûrs d’eux ? Absolument rien n’allait dans cette phrase et elle ne se priva pas de montrer son incompréhension à l’auror. « Ils confondent le Midnight Sky avec d'autres cabarets ? » Ugh. Ca n’avait pas ça, pas du tout même. Avec tout le travail qu’Ezio et elle mettaient dans le cabaret, les clients confondaient ? C’était même pire qu’une mauvaise critique. « C'est insultant. » Pour un peu, elle avait bien envie de demander qui étaient ces fameux témoins, il était clair qu’ils ne méritaient pas de revenir au Midnight Sky et de profiter de tout ce qu’il avait à offrir, s’ils le confondaient avec d’autres établissement. Le Midnight était bien au-dessus, la concurrence ne leur arrivait pas à la cheville. Sienna était bien placée pour le savoir étant donné qu’elle se mêlait régulièrement à ladite concurrence pour surveiller leurs avancées. « Il faut bien commencer une enquête quelque part. Je réitère donc ma question, avez-vous déjà vu cet homme ici et si oui, à quelle fréquence ? » Il réitérait sa question ? Par Merlin, on aurait dit qu’il parlait à une gamine récalcitrante. Sienna prit une profonde inspiration, il semblait être encore prêt à discuter avant de se lancer dans les interrogatoires et autres descentes au cabaret. Pour le moment, son enquête semblait surtout faire du sur-place puisqu’il en venait à insister. « Je vous dirais ce que vous avez besoin de savoir ensuite, deal ? » La question fut accueillie par un sourcil haussé. Tiens, un changement dans le discours. S’en était fini de la menace, du moins pour le moment, et Sienna se demanda si c’était parce que ça avait été des paroles en l’air ou parce qu’il préférait éviter d’en arriver là. A moins que ce ne soit des mots dictés par son éducation, à ce stade tout était possible. Maintenant, il voulait négocier, mais restait à savoir s’il était vraiment sérieux. Sienna n’oubliait pas que quelques secondes plus tôt à peine, il la menaçait. « Et c'est quoi pour vous ce que j'ai besoin de savoir ? » Demanda-t-elle sans se laisser démonter. Autant mettre les choses au clair et s’assurer qu’ils étaient à peu près sur la même longueur d’onde. « Attention, c'est un méchant qui fait des trucs pas cools ? » Elle haussa encore un sourcil l’air de dire merci, j’étais pas au courant. Ses mots étaient flous, ils pouvaient tout et rien dire à la fois, la sorcière n’allait pas se laisser avoir si facilement. « Qu’est-ce qui me dit que vous allez pas m‘arnaquer ? » Autant poser la question directement et jauger de la réponse. Sienna se saisit de sa tasse de café « Pas la peine de me parler de votre bonne éducation, elle a l’air un peu absente aujourd’hui. » Souligna-t-elle en le fixant par-dessus sa tasse.
Elle prit le temps de boire une gorgée de café, et de faire la moue parce qu’il n’était toujours pas aussi bon qu’elle l’aurait aimé, avant de se reconcentrer sur l’auror. « Vous avez quoi sur ce type ? » Est-ce qu’ils avaient au moins pris la peine de le faire suivre ? D’intercepter ses hiboux et surveiller son réseau de cheminette ? Pas sûr, à la place ils envoyaient un auror pour l’embêter, elle. Comme si elle avait du temps à perdre avec ça. « Sa tête et son nom ? Donc certainement des infos sur sa famille et ses relations. Sûrement sa profession aussi, ce que peuvent dire les autres de lui… Et le fait qu’il aime les cabarets aussi. » Devina-t-elle sans trop avoir besoin d’y réfléchir. Tout ça, plus ce que les aurors avaient à lui reprocher, bien sûr, mais ça elle n’avait pas le droit de le savoir alors que ça pouvait tout à fait retomber sur son établissement. Elle laissa le silence s’installer quelques secondes avant de déclarer. « Je sais déjà tout ça. » Et non, elle n’avait pas eu besoin de jeter davantage qu’un bref coup d’œil à la photo pour reconnaître le sorcier. « Et je sais d’autres choses aussi. » Elle plongea son regard dans le sien. Des choses intéressantes pour lui, certainement, pour son enquête aussi, mais ça elle le laissait le deviner et elle saurait parfaitement le nier si on tentait de lui forcer la main. Sans lui laisser le temps d’intervenir, elle reprit. « Je prends le deal. » Elle eut un sourire un brin provoquant. « Mais vous commencez à parler. »
Si Sienna Giacometti était sans contexte dans son élément entre les quatre murs de son cabaret, étant donné l’enthousiasme avec lequel elle parlait de son talent pour foutre des coups aux gens, Théo était en droit de se demander et de lui demander s’il n’y avait pas une petite erreur de vocation, est ce qu’elle n’aurait pas dû devenir boxeuse professionnelle et profiter du fait qu’avec son air de fille toute mignonne, du feu brûlait entre ses veines et elle était capable de triompher de tout. C’est fou ce qu’il connaissait comme filles sur lesquelles en premier lieu personne ne miserait une cacahuète mais qui se montrait au final redoutables. Sienna Giacometti ne cherchait pas le moins du monde à se faire passer pour plus faible qu’elle n’était, elle assumait complètement le fait de savoir se battre et l’information était tout à fait intéressante, mieux valait il ne pas la sous-estimer. Si elle avait eu un sourire, l’idée en elle-même semblant être assez drôle, elle ne semblait pas vouloir embraser une nouvelle carrière, elle était encore plus douée pour gérer son cabaret. Ca en disait sûrement très long sur ses capacités à gérer son cabaret et en prime, elle pouvait exercer sa passion pour le fait de taper les gens lorsqu’il y avait des clients exécrables, pas étonnant qu’elle ne veuille pas en changer.
Contrairement à la dernière fois, Théo ne laissait pas la main à la patronne des lieux, il connaissait pour en avoir fait les frais, le talent de Sienna pour parler de tout sauf ce que voulait Théo. Il voulait savoir si elle connaissait la personne sur la photo, idéalement si elle pouvait lui balancer la fréquence de ses visites ici, les personnes qu’il rencontrait en ces lieux et depuis quand il venait, ce serait parfait. Quoi que non, ce qui serait parfait, ce serait qu’en plus elle ait écouté toutes ses conversations et qu’elle sache où il emmenait ses victimes. Le problème c’est qu’entre ce que voulait Théo et la réalité, il y avait un monde. Sienna semblait plutôt vouloir savoir s’il était à deux doigts d’empoisonner les cocktails de tout le monde, merde, est ce que la photo de la personne n’était pas la bonne. Dans tous les cas, il connaissait la personne idéale pour faire une formation cocktail. Il en profita aussi pour rappeler que s’il s’agissait d’un empoisonnement de l’humanité parce que le gars ne savait pas faire de cocktail, les personnes qui seraient missionnées pour venir ne seraient pas les Aurors, ça ne rentrait pas dans leur fiche de poste. Elle jouait avec son badge, faisant une moue comme si elle était déçue, une fan des Aurors peut être, ça expliquerait pourquoi elle ne voulait plus lâcher son badge. S’il n’en avait pas eu besoin, il lui aurait certainement donné. Elle finit par le fixer en constatant qu’il était là, rien d’étonnant à cela. Il eut un soupir en l’entendant la ramener sur un prétendu mensonge, encore, à un moment donné, il faudrait peut être lui indiquer que les blagues les plus courtes sont les meilleures. Plein de sérieux, il se contenta de répondre « Si je suis là, c’est surtout pour autre chose que des cocktails imbuvables et dangereux. » Il ne prit pas le temps de répondre quant au mensonge, c’était un coup à avoir une discussion totalement inutile pour pas grand-chose. Ce que Théo trouvait important de noter, c’est que quand bien même il faudrait sauver l’humanité, mieux valait il ne pas demander à Sienna un coup de main parce qu’elle avait beaucoup trop à faire, ce qu’il ne fallait pas entendre comme bêtise tout de même.
En prime, voilà qu’elle était de mauvaise composition, alors qu’il aurait suffit à Sienna de répondre à ses questions, en commençant par regarder la photo, elle voulait des informations avant. Non mais cette fille, c’était la définition même du culot quoi. En plus elle avait l’impression qu’il la prenait pour une idiote, ce qui n’aurait pas été très sympathique et qui en disait long sur l’image qu’elle de lui. Il décida de la rassurer, peut être un peu ironiquement il est vrai, sur le fait que si un jour, il lui venait à l’esprit de prendre quelqu’un pour une truffe, il reviendrait vers elle afin de lui expliquer si oui ou non ça fonctionnait. Voilà comme ça elle pouvait respirer un bon coup, se mettre à table et ils pouvaient terminer leur entrevue fort rapidement, ou pas. Il la regarda complètement dépassé par le fait qu’elle rétorque et qu’elle la ramène ENCORE sur l’éducation. En fait, elle était dans le recyclage de tout, ça devait être ultra épuisant de la fréquenter ah mon beau, si tu savais . Alors si lui niait complètement la prendre pour une imbécile, l’inverse n’était vraiment pas vrai. Non mais ça il savait d’où ça venait, le fait de posséder une entreprise, c’était exactement la même chose avec son père, ils se pensaient le roi du monde, détestait que tout ne se passe pas comme eux l’avait décidé et en prime, ils détestaient qu’on ne leur obéisse, c’était enrageant au possible. Le problème c’est que maintenant qu’on l’avait emmené à Sienna, il ne pouvait pas dire qu’il voulait parler à son frère, vu comme elle était reloue, elle allait crier au sexisme et bla bla bla, alors que pas du tout, c’est juste qu’elle n’était pas du tout coopérante. Si Théo en doutait encore, le fait qu’elle préfère câliner son rat plutôt que de s’intéresser à la personne en face d’elle démontrait une fois de plus cela. Ils n’allaient pas y passer 107 ans, si elle était sa propre patronne et qu’elle ne devait de compte à personne, ça n’était pas le cas de Théo. Lui, il avait besoin de réponse et si elle ne voulait pas lui donner de réponses, il se débrouillerait pour en obtenir autrement, en revenant ici avec des collègues, en interrogeant plus les patrons mais plutôt les employés – et encore il n’avait pas abordé le fait d’interroger les clients, il devait bien y avoir des habitués un peu fouineur par ici. Tiens, c’est fou comme l’attitude de Sienna changea, tout d’un coup elle le voyait, c’était quand même incroyable qu’il faille en venir là pour qu’elle se décide à se concentrer. Lorsqu’elle répondit, c’est fou comme le ton n’était plus le même, il fit la moue avant de répondre, même s’il sentait bien que c’était une question rhétorique « Je cherche surtout à savoir si c’est auprès de vous que je dois poser des questions ou auprès de vos employés. »
S’il comprenait aisément qu’elle n’apprécie moyennement l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête, Théo voulait surtout faire avancer son enquête. Il commença donc par lui expliquer qu’il n’était pas totalement sûr que le type venait, la fiabilité des témoins parfois c’est une galère et visiblement à travers leurs yeux, tous les cabarets se ressemblaient, chose qui ne plu pas à l’interlocutrice de Théo qui fit la moue à son tour. Il n’était pas avocat, il n’allait certainement pas les défendre mais ça pouvait vouloir dire plein de choses, que le gars allait dans plusieurs cabarets ou que les types dès qu’il y a une musique, des boissons et des filles qui dansent, ils posent leur cerveau dans un coin, tout à fait plausible. Si Théo fut tenter de lui faire remarquer que pour sa part, il ne voyait pas comment on pouvait confondre, il n’osa pas, sentant que ça c’était un coup à ce qu’elle l’envoie bouler ou alors qu’elle pense qu’il la manipulait. A la place, il préféra rester focus sur sa mission et essaya, une nouvelle fois de savoir si oui ou non il venait ici, même si, plus le temps passait, plus ça devenait évident que oui, sinon elle lui aurait dit non depuis longtemps afin qu’il sorte. Histoire qu’elle ne se méprenne pas sur ses intentions, il proposa un échange de bons procédés, elle lui donnait les informations qu’elle souhaitait et il lui donnerait tout ce qu’il était utile qu’elle sache pour le bien de son établissement. La proposition ne fut pas vraiment acceptée avec grand enthousiasme et pour cause, elle pensait qu’il allait la lui faire à l’envers, il retint difficilement un sourire, ça aurait été très drôle de lui sortir exactement ce qu’elle lui proposait, juste lui balancer que c’était un type qui faisait effectivement des trucs pas cool, dans un premier temps tout du moins. Qu’est ce qu’elle avait comme garantie qu’il ne l’arnaquerait pas ? Hum eh bien il fallait qu’il réfléchisse à sa défense. Il fixa la tasse que Sienna prenait, pensif, levant les yeux lorsqu’elle la ramena sur son éducation. Le mieux, c’était encore de ne pas se focaliser là-dessus et de répondre le plus sincèrement du monde à la question « Pourquoi je vous arnaquerais ? Je n’ai aucune raison de vous proposer quelque chose si c’est pour dire derrière que je n’avais pas l’intention de respecter ma part du marché. » Cela ne suffirait pas de lui dire cela bien sûr mais il paraissait important de le dire pour Théo. Il fallait donc lui en dire un peu plus et espérer qu’elle daignerait le croire, même s’il voulait bien admettre que faire confiance à un inconnu, c’est pas toujours évident « Je préfère travailler avec vous dans une entente cordiale et vous la faire à l’envers ne rendrait pas les choses vraiment cordiales et ça serait beaucoup plus compliqué de venir dans votre établissement. » Il eut un léger sourire avant de rajouter « Je n’ai pas non plus envie de me prendre un crochet et mon petit doigt m’indique que vous seriez tout à fait ce genre de personnes. » Il fit la moue avant d’admettre, sans trop de honte « ça ne serait pas volé. » Tenter d'arnaquer les gens et se prendre un retour de bâton, c'était tout à fait mérité. « En dehors de donner ma parole, il n'y a pas grand chose que je puisse faire pour vous convaincre. »
Difficile de dire si la franchise avait fonctionné, mais une chose était certaine, les rôles s’étaient inversés, voilà qu’elle l’interrogeait sur le gars alors que ça aurait dû être l’inverse. Si c’était d’un agaçant, Théo ne s’en formalisa pas vraiment, surtout qu’elle enchainait en révélant un peu plus sur ce qu’il savait. Effectivement, il n’était pas venu pour connaître le nom de la personne représentée sur la photo, il s’agissait de Gideon Travers. Théo avait effectivement fait un peu de recherches, il était marié et il n’y avait pas d’enfants là-bas, des relations, il en avait forcément, le principe des sangs purs, cela faisait des décennies qu’ils se fréquentaient tous, il devait côtoyer tout le beau monde et c’est pour cela que Théo ne pouvait pas trop remuer la merde et qu’il devait essayer au maximum d’être discret et de faire coopérer des gens. Ca n’était pas une mince affaire, pour une simple question, il lui fallait deux rendez-vous, c’est dingue. La question n’était pas est ce qu’il aime les cabarets, ça semblait une évidence, est ce qu’il avait fait du cabaret des Giacometti sa tanière, l’endroit où il discutait business en toute impunité ? Il y eut un petit blanc et la réponse vint ENFIN, oui, elle le connaissait, ce qui signifiait qu’il venait assez souvent pour l’avoir marqué. Encore que cette information était à prendre avec des pincettes puisque Sienna avait bien retenu la tête de Théo alors qu’elle ne l’avait vu qu’une fois. Il se redressa sur sa chaise en entendant qu’elle connaissait d’autres choses sur lui, ils y étaient enfin, elle acceptait de révéler des choses. Ils se regardèrent quelques instants et Théo eut un grand sourire lorsqu’elle lui révéla qu’elle prenait le deal. Sourire qui se figea bien trop rapidement, lorsqu’elle lui annonça qu’il devait commencer à parler. QUOI ?! Non mais à quel moment ça marchait comme ça ?
Il resta silencieux un petit temps, réfléchissant à la manière de procéder, ça ne lui plaisait pas du tout qu’elle fasse ça. Il aurait dû l’embarquer pour obstruction à la justice, ça lui aurait fait les pieds. En plus, quelle garantie il avait de son côté qu’elle ne la lui ferait pas à l’envers, c’était la reine de l’embrouille. Ils n’iraient cependant pas loin si aucun des deux ne faisait d’efforts. Bien sûr, il aurait pu se lever, lui dire qu’il reviendrait avec des collègues et lui mettre un coup de pression, pour ne pas s’attirer d’ennuis, il est évident qu’elle reviendrait sur sa parole mais ça n’était pas comme ça qu’il voulait la jouer. En plus, il ne pouvait pas lui dire quelques minutes auparavant de lui faire confiance, si derrière, il lui faisait à l’envers. Il fallait bien que quelqu’un se mouille, raison pour laquelle, il finit par céder à la demoiselle « Très bien, faisons comme ça. » Il montra le monsieur sur la photo « Ce gars qui vient donc dans votre établissement s’appelle Gideon Travers, il est botaniste. Sa femme ne travaille pas, son entreprise est vraiment très petite et les ouvertures sont un peu limite pour quelqu’un qui mène un train de vie de folie. » S’il comparait à son père qui commercialisait des coquilles d’Occamy, le Greengrass travaillait bien plus. « Cela veut dire qu’il y a une autre source d’argent qui rentre, quelque chose qui frôle l’illégalité et un cabaret comme le Midnight est l’endroit idéal pour faire des affaires de ce type. Il y a des endroits dans la pénombre ce qui évite d’être vu. Je suppose qu’il y a des sorties de secours type sortie des employés pour pouvoir se tirer rapidement au cas où la police magique arrive et en prime, vu le standing du lieu, ça ne doit pas arriver souvent. » Il posait le contexte mais donnait très peu d’information, rien qui ne donnerait envie à Sienna de se confier et il le savait très bien, raison pour laquelle, il décida de mettre les pieds dans le plat « Quand je parle de choses illégales, comprenez bien qu’il y a des vies en jeu. Je ne me déplace pas parce que monsieur vend de la drogue, ça c’est moche mais ce n’est pas vraiment à moi de m’en mêler. » Il haussa les épaules d’un air un peu fataliste, il y avait tellement à faire qu’il valait mieux se concentrer sur le fait de sauver des vies. « Il y a des rumeurs qui courent comme quoi il vendrait des personnes. » Avant qu’elle ne se méprenne sur ce qu’il lui disait, il précisa « Je ne parle pas de prostitution, je parle plutôt de sévices. » Il revint contre le dossier de son fauteuil « Voilà ce que j’ai, sauf qu’on est temps de guerre, que des morts abimés, il y en a partout et que je n’arrive pas à savoir si un bout de la rumeur est vraie, si c’est n’importe quoi ou même si les gens font ça de leur plein gré pour de l’argent. » Il y avait des tarés partout après tout « Qu’est ce que vous avez remarqué sur lui ? » Il devait être plus détendu ici et elle devait bien avoir des yeux ou des oreilles qui traînent, ce serait pratique qu’elle puisse faire avancer son enquête.
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Sienna Giacometti
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Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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IRL
Lumos Je rp en : #5F9EA0 Mon allégeance : va à mon frère plus que tout, aux mangemorts par intérêt
Lun 16 Sep - 22:06
La curiosité est encore un vilain défaut
Sienna & Théo
Avoir un auror dans son bureau c'était quand même mauvais signe. Ce qui était encore plus mauvais signe, c'était quand ce même auror revenait plusieurs fois avec la même idée en tête, surtout quand il se pointait sans prévenir ou prendre la peine d'organiser un rendez-vous. Quand un auror s'imposait, c'était qu'il y avait de bonnes raisons de s'inquiéter. Et donc que la méfiance était de mise. Tout ça, Sienna le savait parfaitement. Elle gérait un business depuis assez longtemps pour savoir ce qui pourrait causer du tort à son affaire. Surtout que son affaire en question contenait une partie parfaitement illégale dans ses sous-sols. Avoir un auror décidé à fouiner partout n'était donc absolument pas dans ses plans, elle savait que cela pouvait tourner particulièrement mal en un temps record et elle n'avait aucune intention de voir ses années de travail s'effondrer comme ça. Ou de faire un petit tour à Azkaban. Très peu pour elle. Alors cette visite surprise, ce n'était pas exactement la meilleure nouvelle de sa journée, même si l'auror était loin d'être désagréable à regarder, inutile de se mentir. Maintenant qu'elle savait que le sorcier n'était pas là pour le plaisir de sa compagnie, elle se serait sûrement bien passée de le voir. Franchement il aurait mieux fait de venir pour ses beaux yeux, ça aurait été plus agréable. Pour tous les deux. Parce que Sienna n'avait aucune intention de lâcher, il était bien sympa avec sa photo du sorcier qu'il recherchait, mais tant qu'elle ne savait pas dans quelle mesure le Midnight Sky pouvait être touché, elle entendait garder le silence. L'italienne était loin d'être bête, elle savait que le moindre mots de travers pouvait lui coûter, que la moindre information donnée innocemment pouvait être retourné contre elle. Il n'avait pas besoin de soupirer de la sorte, elle ne changerait pas d'avis. « Si je suis là, c’est surtout pour autre chose que des cocktails imbuvables et dangereux. » Sienna haussa un sourcil peu impressionné. Non vraiment ? C'était qu'il s'essayait à l'humour le sorcier, peut être que cela faisait partie de la formation d'auror. Elle le regarda, une moue blasée sur les lèvres. Son humour elle y aurait peut-être été réceptive dans d'autres circonstances, pour le moment elle songeait surtout au bien du cabaret. « Ah, et ça j’imagine que je suis censée le deviner toute seule puisque vous refusez de m’en parler ? » Elle eut un sourire en coin. Non sérieux, bientôt elle allait devoir tout deviner elle-même que c'était fatiguant. De toutes les techniques des représentants de l'ordre quelle avait vu, celle-là était nouvelle. Et clairement, elle n'apporterait pas le résultat attendu, autant qu'il en soit conscient.
Il fallait le dire, les techniques de l’auror laissaient vraiment à désirer, Sienna se demandait s'il obtenait le moindre résultat en agissant ainsi. Son chef devait s'en arracher les cheveux, elle en était sure. Prendre les gens pour des idiots ça marchait ? Non parce que pour l'italienne il était clair qu'elle ne tomberait pas dans un panneau aussi grossier et elle le lui signifia sans la moindre hésitation. S'il espérait qu'elle lui donnerait des informations sans même s’en rendre compte ou rien attendre en retour, il se mettait le doigt dans l'œil. Clairement, il ne la connaissait pas. Du moins pas encore. Sienna en eut de nouveau la preuve à peine quelques minutes plus tard quand il mentionna la possibilité de revenir avec une équipe d’aurors pour interroger ses employés sans lui laisser le choix. Donc maintenant, il était passé aux menaces, d’accord, très bien. Sienna prit note, toujours sans aucune intention de se laisser impressionner pour si peu. Des menaces, elle en avait reçu des tas dans sa vie, elle avait depuis longtemps arrêté de compter et encore plus de se sentir vraiment en danger. Elle savait qui étaient ses vrais ennemis et elle savait parfaitement où les trouver. Cet auror n’était pas de cet acabit alors ce n’était pas ces petites menaces qui allaient changer quoi que ce soit à sa décision, même si désormais elle savait qu’elle devait se montrer prudente. Monsieur l’auror avait peut-être des dents plus pointues que prévu. « Je cherche surtout à savoir si c’est auprès de vous que je dois poser des questions ou auprès de vos employés. » Oui enfin c’était une menace, inutile de tenter de camoufler les choses comme ça. Quand on annonçait qu’on allait débarquer à plusieurs pour interroger des gens, en perturbant le fonctionnement de l’entreprise et en stressant tout le monde et qu’en plus on soulignait que cela allait donner une mauvaise image à l’entreprise, c’était une menace. Point. « Et vous avez l’espoir d’obtenir plus de la part de mes employés ? » Demanda-t-elle tranquillement. C’était quand même un brin naïf de penser ainsi. Tous les employés du cabaret signaient des clauses de confidentialité et avaient des contrats magiques qui les empêchaient d’en dire trop à qui que ce soit. Les aurors auraient beau interroger tout le monde, jusqu’aux elfes de maison responsables du ménage pendant les heures de fermeture, ils n’obtiendraient rien. Mais bien sûr, Sienna n’avait aucune raison de partager cette information avec le sorcier.
Franchement, déjà que la menace avait un peu du mal à passer, lui balancer ensuite que les témoins confondaient le Midnight Sky avec d’autres cabaret, c’était encore pire. S’il voulait s’assurer l’aide de Sienna, l’auror était vraiment sur la mauvaise voie. Que des clients osent confondre était une aberration, une insulte même. Le Midnight Sky était bien au-dessus de la concurrence, il n’y avait aucun doute là-dessus. L’italienne savait le travail qu’il y avait derrière le business, les contrats, les partenaires de choix, et surtout les extras qu’aucun autre établissement ne proposait. Nul n’arrivait à la cheville du Midnight alors que certains confondent était terriblement vexant. Ca ne donnait pas beaucoup envie à Sienna de continuer cette conversation, qui de toute façon semblait aller droit dans le mur, mais le Greengrass avait une autre idée en tête. Maintenant, il lui proposait un deal, un échange de bons procédés. Un échange d’information. Une offre bien plus réfléchie que ses menaces précédentes, il fallait l’avouer. Peut-être avait-il enfin compris que la manière forte n’amènerait à aucun résultat avec l’italienne. Que si on la mettait au pied du mur elle se faisait un devoir de faire tout sauf obéir. Que pour obtenir quelque chose d’elle, il fallait qu’elle soit également gagnante dans l’équation. Un peu d’équité, quoi, ce n’était pourtant pas trop demandé. Mais ce n'était pas pour autant que Sienna n'allait pas se montrer méfiante, parler c'était facile, elle voulait des garantis. « Pourquoi je vous arnaquerais ? Je n’ai aucune raison de vous proposer quelque chose si c’est pour dire derrière que je n’avais pas l’intention de respecter ma part du marché. » Il semblait s'étonner de ses propos. Hum, devait-elle lui rappeler qu'il n'avait pas tout été tout à fait honnête avec elle ? Son dernier mensonge ne datait pas de si longtemps que ça, ça n'aurait pas été surprenant qu'il recommence pour obtenir ce qu'il voulait d'elle. Surtout que cette fois il avait la pression de ses supérieurs sur les épaules. « Et pourquoi pas ? » lança l'italienne avec un haussement d’épaules. Si cette fois elle choisit de ne pas mentionner son mensonge sur son métier, ce n'étaient pas les exemples qui manquaient. « Obéir aux ordres de vos supérieurs, vous donner une impression de pouvoir, la satisfaction de me la faire à l’envers… Ce ne sont pas les choix qui manquent. Et puis, il n’y a pas forcément besoin de raison. » Enuméra-t-elle tranquillement. Mentir juste pour le plaisir c'était possible aussi, il ne pouvait pas dire qu'elle n'avait pas de raison de se méfier. Sienna n'était pas parano, mais elle n'était pas stupide non plus. Elle connaissait les risques à faire confiance aveuglément, elle avait bien appris sa leçon, et elle ne ferait rien qui puisse nuire au cabaret. « Je n’ai pas non plus envie de me prendre un crochet et mon petit doigt m’indique que vous seriez tout à fait ce genre de personnes. » Sans répondre, Sienna eut un petit sourire. Pour le coup, il avait totalement raison. « ça ne serait pas volé. » Elle pencha la tête sur le côté pour acquiescer à ces paroles. Effectivement, et en plus elle n'aurait aucun remord à agir ainsi s'il l'arnaquait. Il était réaliste, c'était déjà ça.
« En dehors de donner ma parole, il n'y a pas grand-chose que je puisse faire pour vous convaincre. » Sienna reposa tranquillement sa tasse de café désormais presque vide. Elle jaugea le sorcier du regard. Est ce qu'il était sérieux ou est ce qui s'efforçait de se jouer d'elle ? C'était dur à dire, il avait l'air plutôt sincère mais Sienna n'oubliait pas qu'il était là avec une mission et un patron qui attendait des résultats. Il avait raison quand il disait qu'il valait mieux s'assurer la coopération de toutes les parties, non seulement ça faciliterait la vie des aurors pour leur enquête mais ça assurerait aussi à Sienna qu'ils ne mettent pas leur nez partout. Il y avait cependant un point sur lequel le sorcier avait tort. « Oh je suis sûre que je pourrais trouver. » Sienna eut une expression amusée, la non plus ce n'étaient pas les options qui manquaient, tout comme son imagination. Cérès remua sur l'épaule de l'italienne, chatouillant son cou de ses moustaches tandis qu'elle réfléchissait. Elle soupesait ses options pour déterminer la meilleure marché à suivre quand l'inspiration lui vint. Affirmer qu’il tiendrait parole, c’était bien joli, Sienna avait bien envie de le croire, mais il était tout à fait possible qu’il parvienne à tenir parole tout en l’arnaquant au passage. Notamment en partageant des informations qu’elle avait déjà, des détails inutiles ou en soulignant l’évidence. Qui était ce sorcier, elle le savait déjà, ainsi que plusieurs choses à son propos, certainement tout ce que savaient les aurors, mais aussi bien plus. Sienna savait qu’elle jouait avec le feu en avançant ça, mais elle n’était pas du genre à avoir peur. Si l’auror tentait de retourner ses propos contre elle, elle ne doutait pas qu’elle saurait s’en sortir. C’était maintenant à lui de faire les bons choix, elle acceptait son deal, mais pas sans poser ses conditions. En voyant le sourire vainqueur du Greengrass se figer sur ses lèvres, l’italienne se réadossa confortablement dans son fauteuil. Le souaffle était dans son camp, à lui maintenant de prendre la bonne décision. Sienna ne se formalisa pas du silence qui s’installa dans son bureau, pas plus qu’il ne la fit douter de ses actes. Elle savait ce qu’elle voulait et elle savait toujours comment s’en sortir. Sans un mot, elle observa le sorcier, elle pouvait presque imaginer les rouages se mettre en marche dans son esprit, peser le pour et le contre. Surement lutter contre l’envie de l’envoyer balader ou de revenir à des méthodes moins agréables comme les menace. Jusqu’à ce que la sentence tombe. « Très bien, faisons comme ça. » Le sourire placide de l’italienne s’agrandit un peu plus. Comme quoi, elle avait eu raison de ne pas céder la première. Ce qui ne voulait pas dire pour autant que son opinion de l’auror allait en pâtir, il était toujours bon de savoir quand jouer, et quand se coucher.
Elle posa brièvement les yeux sur la photo qu’il lui désigna. « Ce gars qui vient donc dans votre établissement s’appelle Gideon Travers, il est botaniste. Sa femme ne travaille pas, son entreprise est vraiment très petite et les ouvertures sont un peu limite pour quelqu’un qui mène un train de vie de folie. » Sienna fit la moue. Train de vie de folie, ça pouvait tout et rien dire selon les personnes concernées. Pour quelqu’un qui avait vécu dans la précarité, s’accorder trois repas par jour pouvait être une folie, alors que pour quelqu’un qui avait toujours évolué dans la richesse, la balance était tout autre. Ce n’était pas une preuve très fiable selon elle. « Ca peut être un héritage ou le résultat de bons placements. J’ai cru comprendre que vous étiez pas mal de familles riches, par ici. » Elle haussa un sourcil dans la direction du sorcier, les Greengrass faisaient partie de ces familles outrageusement riches, elle le savait bien. Cela faisait partie des choses que Sienna s’était appliquée à apprendre en commençant à travailler au Midnight, le genre d’information utile pour son business. Et là, ça pouvait expliquer pas mal de choses. Mais selon l’auror, il y avait une autre source d’argent qui devait entrer en jeu, quelque chose de pas légal et le Midnight Sky était l’endroit tout indiqué pour conclure des affaires louches. Sienna n’afficha aucune émotion quand il mentionna la police magique, au moins il reconnaissait que le cabaret était de haut standing. « Nous n’avons aucune raison d’avoir des descentes de la police magique. » Souligna-t-elle, histoire que les choses soient claires. Le cabaret était luxueux et prisé, les débordements étaient rares et toujours géré au plus vite par les employés, comme il avait pu le voir lui-même, la police magique n’avait aucune raison de mettre le nez dans leurs affaires. C’était même particulièrement déconseillé vu ce qu’il se passait en sous-sol. Très bien, donc Gideon Travers ne vendait pas juste de la drogue. « Il y a des rumeurs qui courent comme quoi il vendrait des personnes. » Oh alors ça c’était moche. Enfin, ça dépendait de la finalité, mais dans tous les cas Travers n’avait pas intérêt à faire ça au Midnight. « Je ne parle pas de prostitution, je parle plutôt de sévices. » Sienna réprima un sourire. Ah tiens, la prostitution n’était pas si grave que ça aux yeux des aurors, c’était bon à savoir.
« Voilà ce que j’ai, sauf qu’on est temps de guerre, que des morts abimés, il y en a partout et que je n’arrive pas à savoir si un bout de la rumeur est vraie, si c’est n’importe quoi ou même si les gens font ça de leur plein gré pour de l’argent. » Se faire torturer à mort volontairement pour de l’argent ? Voilà qui était une notion étrange. Sienna voulait bien comprendre la prostitution, on en ressortait vivant au moins, mais là c’était quand même un autre niveau. Est-ce que les gens étaient si désespérés de récupérer de l’argent pour leurs familles ? Ca posait quand même question. « Qu’est-ce que vous avez remarqué sur lui ? » L’italienne releva le regard pour poser ses prunelles sur le sorcier. Au moins, maintenant elle savait ce qui l’amenait dans son bureau et, comme elle l’avait craint, ce n’était pas joli-joli. Un de ses clients avait son propre business parallèle, à base d’enlèvements et de torture, et il se servait possiblement du Midnight Sky pour conclure ses affaires. Par Merlin. Ezio n’allait pas être ravi d’apprendre ça. Ca puait pour le cabaret, ça. Bon, pour les victimes aussi, Sienna n’était pas dépourvue de cœur à ce point, elle préférait quand les gens n’avaient pas besoin de mourir, mais pour elles, il n’y avait plus rien à faire, alors que le Midnight était toujours là et qu’il pouvait possiblement pâtir de cette histoire. Ce qui lui fit penser à quelque chose. « Attendez… Vous êtes à la recherche d’informations sur un type qui utilise probablement mon cabaret comme lieu de réunion pour conclure ses petites affaires sordides avec mes clients, mais selon vous ça ne me concerne pas ? » Lança-t-elle un peu froidement. Etrangement, elle était loin de trouver ça amusant. Il ne se rendait clairement pas compte des retombées qu’une telle histoire pouvait avoir sur son établissement. Dire qu’il avait osé dire que ça ne la concernait pas, elle n’en revenait pas de son culot. « Et selon vous, à partir de quel moment ça m’aurait concerné, exactement ? » Elle secoua la tête de dépit. Non mais autant qu’il lui explique parce que Sienna était curieuse de savoir où il traçait cette limite
Comme si quelque chose d’aussi gros ne pouvait vraiment pas la concerner, quelle idée idiote. Tout ça parce que l’auror voulait se la jouer autoritaire et montrer qu’il avait la main. Par Merlin, ce qu’il ne fallait pas entendre. Maintenant qu’elle savait tout ça, Sienna était encore plus satisfaite de ne pas avoir cédée devant le Greengrass, ces informations étaient d’une importance capitale pour le Midnight Sky. C’était aberrant qu’il ait osé en douter. L’italienne prit une inspiration, c’était à son tour de remplir sa part de leur accord, et si elle ne voulait pas risquer de communiquer des informations qui pourraient être utilisées contre le cabaret, elle voyait aussi qu’elle n’avait plus aucun intérêt à garder le silence. « Travers est un pervers. » Lâcha-t-elle après un instant de réflexion. Pas d’émotions, pas d’hésitation, c’était un fait. « Il le cache plutôt bien, on dirait pas en le voyant comme ça, mais c’est un pervers. Il n’a jamais rien fais pour être mis à la porte du cabaret, mais ça se sent ces choses-là. » Du bout de l’index, elle vint tapoter le coté de son nez. Il y avait les serveuses qui étaient toujours mal à l’aise en allant le servir, les regards bien trop fixes qu’il portait sur les danseuses, la manière dont ses lèvres se relevaient parfois sur ses dents comme si les filles du bordel étaient des proies. Aucun incident n’avait été à déplorer, sinon il n’aurait jamais remis les pieds au Midnight Sky, mais il n’était clairement pas le client préféré des employés. Sienna se garda bien de lui expliquer que le sorcier était parfois un client du bordel et que quelques mois plus tôt il avait demandé à être mis en relation avec une jeune femme acceptant des pratiques sexuelles plus extrêmes, plus violentes. Aucune sorcière du bordel n’avait accepté et les Giacometti refusant de forcer leurs employées à quoi que ce soit, il était reparti sans faire d’histoire. Il ne faisait aucun doute qu’il avait trouvé ailleurs une autre sorcière avec qui assouvir ses envies, peut-être sans lui demander son consentement, maintenant que Sienna y songeait. Sur le moment, elle n’avait rien pensé de cette demande, ce n’était pas le premier à demander un peu plus des filles du bordel, et chacun pouvait avoir les préférences qu’il voulait, ce n’était pas à Sienna de juger, désormais ça lui semblait de bien mauvaise augure.
Sienna prit le temps de réfléchir. Oh, que M. Greengrass ne s’inquiète pas, elle ne comptait pas s’arrêter là, mais elle devait trier ce qui était important et ce qui ne l’était pas. Puisque cette affaire toucherait forcément le Midnight Sky, elle marchait sur des œufs d’occamys. Machinalement, elle porta sa tasse à ses lèvres mais son café avait un peu trop refroidi, ce qui le rendait encore plus imbuvable, et elle reposa la tasse avec une mine de dépit. Une poignée de secondes passèrent avant qu’elle ne reprenne la parole. « C’est un habitué. Il vient plusieurs fois par mois, parfois plusieurs fois dans la même semaine. Rarement au même moment. » Elle fit la moue, elle n’avait pas remarqué de répétition dans les jours de présence de Gideon Travers. Il était souvent là en fin de semaine, mais c’était le lot de pas mal de clients alors ça ne voulait pas dire grand-chose. « C’est toujours lui qui paye, et autant dire qu’il ne regarde pas à la dépense. » Ce qui corroborait l’idée des aurors sur ses finances et son train de vie. « Des fois, il vient avec sa femme, mais c’est plutôt rare. Par contre, il n’est jamais seul. » Venir seul à un cabaret ce n’était pas exactement commun, mais c’était un peu différent au Midnight Sky qui proposait quelques activités souterraines qui plaisaient beaucoup aux hommes seuls. Sienna n’y avait jamais réfléchis avant aujourd’hui, maintenant elle voyait les choses sous un autre angle. « Il rencontre pas mal de sorciers, et certains visages se répètent souvent. Je n’ai pas tous les noms, mais je saurai les reconnaître. » Sienna croisa le regard du Greengrass. Elle espérait bien que cela allait lui offrir une marge de négociation avec les aurors si nécessaire. Ce deal pouvait toujours mener à d’autres marchés, et elle comptait s’assurer que le Midnight Sky y trouve son avantage. Histoire de montrer sa bonne volonté, elle ajouta « Il prend des notes… Ou quelque chose comme ça. Je l’ai entendu dire qu’il notait les danseuses, uhg. » Il devait avoir un carnet, un parchemin ou quelque chose comme ça, Sienna n’avait pas prêté plus attention sur le moment. Elle eut une expression de dégoût et fit un geste de la main, c’était bien un comportement de pervers ça. « Mais… » Mais ça pouvait être tout autre chose.
Perdre autant de temps pour quelques questions, c'était un sketch. Elle ne faisait aucun effort, ça en devenait irritant. En fait, Théo avait l'impression particulièrement détestable que dans sa tête à elle, il lui devait des comptes. Sauf que ça n'était pas le cas, il ne lui devait rien et heureusement que chaque personne à qui, il posait des questions ne réagissait pas ainsi, ça aurait été plus compliqué d'avancer. Ses reproches et autres réflexions, il n'en avait que faire, lui il voulait des réponses à ses questions sans répondre aux envies délirantes de la propriétaire des lieux. S'il était évident qu'il voulait la faire parler, il se rendait bien compte qu'elle n'avait pas l'intention de coopérer avec lui. C'était bien dommage parce qu'il ne pouvait se contenter de ses silences et si elle ne se montrait pas un minimum conciliante, il serait obligé de revenir parler aux employés, ce qui ferait déjà une très mauvaise pub si les Aurors débarquaient et ça stresserait tout le monde, bref ça n'était pas l'idée du siècle. Sauf qu'au lieu d'arriver à la conclusion que Sienna se devait de faire un effort, cette dernière se contenta de lui demander s'il avait l'espoir d'obtenir plus de la part des employés. Il la fixa, dépassé par cette manie qu'elle avait de toujours répondre à côté de la plaque. C'était de l'art à ce niveau-là. Il hocha la tête « Je pense, oui. » Si déjà elle, elle n'avait aucune raison de garder le silence, à moins d'être l'ami de ce type, les employés avaient tout intérêt à coopérer pour être lâchés rapidement et pouvoir travailler. Ce n'est pas comme si les informations que cherchait le Greengrass pouvaient être utilisés contre le cabaret.
Pour le moment, il n'était pas dans l'optique de passer du temps avec quelqu'un d'autre du cabaret, cherchant à obtenir quelque chose de la part de Sienna, qu'elle parle de son plein gré. Puisqu'elle avait l'air de vouloir devenir enquêtrice en plus de gérante de cabaret, il voulait bien faire un effort si elle parlait, il lui donnerait des informations. Loin de trouver cet accord judicieux, elle cherchait la petite bête, cherchant à savoir si elle ne se ferait pas arnaquer. Non mais la paranoïa c'est insupportable hein. Ses arguments ne faisaient pas mouche, elle n'était sensible à rien, restant dans ses idées et lui prêtant des comportements des plus discutables. Qu'est ce qu'il en avait à faire d'être bien vu de ses supérieurs ? Non, lui ce qu'il voulait et qu'elle ne pouvait deviner, il est vrai, c'était intervenir au plus vite, que le moins de personnes possible soient au courant afin que rien ne puisse capoter et qu'un maximum de vie puisse être sauvées. Il se contenta de répondre « Je n'ai pas l'intention de vous la faire à l'envers. » ajoutant même que s'il avait eu l'idée saugrenue de la trahir, il savait que ça se retournerait contre lui, elle ne manquerait pas une occasion de se venger physiquement s'il essayait de la doubler. Elle se contenta d'un sourire, bien plus parlant que des tonnes de mots, ce sourire avait vocation à confirmer que c'est exactement ce qu'il se passerait. Il ne voyait pas comment lui prouver autrement qu'en donnant sa parole qu'il voulait bien coopérer. Elle avait des idées de garantie, il haussa un sourcil sans pour autant lui demander lesquels, pas certain de vouloir savoir, sentant que ça ne lui plairait pas. De toute façon son regard fut attiré et captivé par l'animal bicolore qui cherchait clairement à détourner l'attention de Sienna en frottant sa petite tête contre son cou, ça devait avoir des avantages d’avoir un animal aussi petit, il n’avait pas l’air de la déranger et contrairement à l’image qu’avait Théo des rongeurs, le rat ne semblait pas vouloir grignoter la tenue de Sienna, ce qui était certainement pas plus mal, les vêtements semblaient de qualité, pas sûr que beaucoup de gens acceptent que leur animal défonce leurs habits. Lorsque la propriétaire un peu chic reprit la parole, ce fut pour donner ses conditions et Théo préféra aller dans son sens après un temps de réflexion.
Il valait mieux faire un effort plutôt que de tourner en rond pendant trois plombes et de ne rien avoir à se mettre sous la dent. Les présentations furent donc faites, la personne sur la photo s’appelait Gideon, il avait un emploi et sa femme ne travaillait pas. Et pourtant, pour ce qu’avait pu constater Théo, le train de vie mené par cet homme, ce couple en général, pouvait faire pâlir de jalousie bien des gens. Sienna ne semblait pas trouver cela étrange, forcément, elle côtoyait tous les riches du coin, c’était la normalité pour elle. Pour l’héritage, forcément, il devait y en avoir un conséquent, c’était un peu la norme pour les familles sang pur et d’ailleurs, elle insistait un peu là-dessus, mais pour les placements, il avait fait sa petite enquête « Je n’ai rien trouvé comme placement, il ne possède pas de biens qu’il loue, il possède trois demeures qui sont toutes soignées et très bien entretenues mais personne n’y vit. » En tout cas, Théo n’avait trouvé personne. Non vraiment, ses revenus lui semblaient louches « Bien qu’on soit riche, on essaie tous de travailler. » ne serait-ce que pour devenir encore plus riche et pouvoir comparer ses gains sur l’année avec les autres familles. Bien sûr qu’il devait exister des familles vivant sur leurs réserves mais ils ne menaient pas le train de vie de Gideon et ils essayaient au moins d’investir, lui, ne semblaient pas se préoccuper de cela, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir des thunes. La partie sur le train de vie de Gidéon fut vite balayé par Théo qui enchainait avec ses suppositions, il cherchait un moyen bien moins légal de s’enrichir et cet endroit semblait être une bonne planque, l’endroit était fréquenté par des gens friqués – ce qui est bien comme clientèle – il y avait des endroits dans la pénombre où on pouvait être tranquille, il devait aussi avoir repéré les sorties au cas où quelqu’un déboulait. Enfin, vu l’endroit, il supposait que les descentes de la police magique devaient être extrêmement rares. Ce fut sur ce point que Sienna revint, cela devait-il signifier que le reste était véridique, pas sûr. Quoi qu’il en soit, elle était claire et précise, il n’y avait aucune raison d’avoir des descentes ici, il hocha la tête, c’est bien ce qu’il lui semblait et c’est aussi ce qui faisait de cet endroit, précisément, une bonne planque. Par curiosité, même si ça n’avait rien à voir avec son affaire, il la questionna « Vous n’avez jamais eu de descente depuis que l’établissement existe ? » Chapeau les artistes. Bref, il revint sur le type du jour et il évoqua les rumeurs dont les Aurors avaient entendu parler, cette histoire de vente de personnes, pas pour de la prostitution mais bien dans un but de faire du mal, voire même commettre un meurtre. Aucune réaction à noter de la part de Sienna, si ça avait été plus pratique pour Théo qu’elle réagisse, elle devrait avoir pris des cours de théâtre puisque rien ne filtrait, elle attendait la suite, écoutant attentivement - enfin ça il l'espérait sans pouvoir être sûr. Il ajouta donc qu'il n'était sûr de rien à propos des disparitions, ça n'était pas évident d'être sûr à 100% en temps de guerre, terminant ses propos par une question. A présent qu’il s’était montré des plus communicatifs avec elle, c’était au tour de la propriétaire des lieux de respecter sa part du marché.
Ca ne commença pas de la meilleure des manières, plutôt d'évoquer uniquement le sujet Travers, Sienna préféra évoquer le fait que selon elle, ça la concernait, sur un ton dont Théo se serait bien passé. « Déjà, sans être sûr à 100% qu'il venait bien ici, que vous le connaissiez, je n'avais aucune raison de mentionner quoi que ce soit. » Le but n'était pas que tous les cabarets de Londres soient au courant de ce qu'il se passait. « Ensuite, ce n'est pas parce que ça se passe dans votre établissement que vous avez à être au courant, je suis certain que des types qui magouillent des affaires louches ici, il y en a plus d'un. » Peut-être pas avec les mêmes conséquences néanmoins, Théo le reconnaissait volontiers mais il était utopique de croire que toutes les personnes fréquentant cet endroit étaient des anges n’enfreignant aucune loi « Qu'il y en a qui disparaissent de votre clientèle parce qu'ils ont été attrapés par les autorités compétentes et pour lesquelles vous n'êtes pas informés par ces mêmes autorités. Sans oublier que plus il y a de personnes au courant et plus il y a de risques qu'il apprenne qu'on est à sa suite. Cela ne me semblait pas judicieux de prendre ce risque. Ce n’est pas à votre goût, je vous l’accorde. » La quatrième raison, il la gardait pour lui, il n'avait pas spécialement confiance en elle, n'avait aucune garantie qu'elle n'était pas dans la combine et que tout ce qu'elle apprendrait ne serait pas répété. Mieux valait il taire ce point. De toute façon, pourquoi elle rouspétait encore, elle était au courant non ?
Et maintenant qu’elle avait dit ce qu’elle avait à dire, elle s’avança sur le sujet et annonça de but en blanc que Travers était un pervers. Un pervers qui semblait connaître les limites à ne pas franchir pour ne pas être persona non grata, ça c’était intéressant. Il y eut un long, très long moment de silence et Théo se demanda quand même si elle ne se payait pas sa tronche, elle ne pouvait quand même se contenter de dire cela. Fort heureusement pour les nerfs de Théo, ça ne fut pas le cas, elle enchaina en disant que c’était un habitué, le problème c’est que pour un habitué il n’y avait pas de fréquence notable, ni en jour, ni en heure. Ca n’arrangeait pas Théo qui ne pouvait pas se servir des dires de Sienna pour venir pile le bon jour et surveiller. C’était toujours lui qui payait, purée, mais combien ce type avait de thunes à dépenser pour se permettre de ne pas regarder à la dépense et de venir régulièrement. Oui, oui, sang pur, famille riche, enfin jusqu’à preuve du contraire, les sangs purs n’avaient pas non plus dans leur jardin un arbre à gallions, ce qui n’était pas plus mal Ezio kifferait cet arbre . Il venait avec sa femme parfois, Théo cligna des yeux, tiens, il ne s’était pas imaginé qu’elle pouvait être dans la combine, comment savoir. Il n’était jamais seul « ça arrive souvent les gens seuls ? » Il n’avait pas fait attention la dernière fois qu’il était venu, plus occupé à discuter avec Sienna au bar qu’à vraiment observé, ce qui n’était pas très professionnel c’est vrai mais les habitudes ont la vie dure et l’envie de soigner Sienna avait été plus forte que celle de mener à bien son enquête. Une nouvelle qui intéressa aussi Théo c’était le fait que les gens que Gideon rencontraient, revenaient. « Pour vous, ça ressemble à des réunions entre potes sans leurs copines ? » Mieux valait-il ne pas s’emballer, ça pouvait aussi ne rien vouloir dire, les gens devaient venir entre amis dans cet endroit, plus qu’en couple vu le nombre de jolies femmes foulant les planches en bois. Le fait que Sienna puisse les reconnaître arrangeait bien les affaires de Théo, tout en l’impressionnant « Comment vous faites pour reconnaître tout le monde, vous devez voir des dizaines de personnes différentes chaque soir, vous reconnaissez chacune d’entre elles ? » Oui, cette question était carrément hors sujet et ne servirait à rien pour l’enquête mais ça intéressait Théo qui se posait des questions. Il prenait des notes ? Quoi ? « Vous n’avez jamais cherché à lire ce qu’il y avait marqué ? » Question stupide mais si la réponse était oui et qu’elle n’avait pas réussi, c’est que Gideon avait retiré le carnet de sa vue. Noter les danseuses, s’il était sûr que Travers n’était pas le seul à faire cela, Théo trouvait ça ridicule, à quoi ça aurait bien pu lui servir de savoir que la danseuse A valait un 10 et l’autre un 7 ? ça ne risquait pas de les emmener plus facilement dans son lit, ça faisait plus comportement d’adolescent mais là encore, ça ne regardait pas Théo, chacun son délire.
Il lui fallait monter un début de plan à présent mais comment faire, il ne pouvait pas demander à Sienna de s’asseoir à sa table et de discuter avec lui, si elle ne l’avait jamais fait, ça n’était pas la peine de lui demander et en plus, elle n’aurait aucun intérêt à lui dire ok. Sans oublier que s’il était pervers et qu’il la voyait comme du gibier, ça pouvait vite causer des problèmes à Sienna, oui, elle savait se défendre mais si ce mec était à la tête d’une espèce de réseau, il prenait des personnes qui ne devaient pas être très coopératives. Attirer l’attention sur Sienna serait un très mauvais calcul. Il se massa les tempes quelques instants pensifs. « Est-ce que vous pourriez me contacter la prochaine fois que vous le voyez, histoire que je vienne voir de mes propres yeux ? Je vous promets que je serais discret, qu’il n’y aura aucun esclandre et que même dans le cas où je voudrais arrêter ce type, je ne le ferais pas aux abords de votre cabaret. » Si elle l’aidait, il n’allait pas lui tirer dans les pattes et lui plomber son commerce, surtout que vu comment elle avait réagi à l’idée qu’il ne la mette pas au courant de son enquête, elle avait l’air d’y tenir comme à la prunelle de ses yeux. « Le mieux ce serait que j’arrive à me faire passer pour quelqu’un d’intéressé, vous croyez que c’est possible ? » Des deux, c’est bien elle qui connaissait le mieux Gideon Travers, même si c’était quand même pas folichon. Et même si elle lui disait oui, comment il pouvait faire, s’attabler avec Gideon ça semblait trop gros. « Vous croyez que vous en êtes en capacité de faire l’intermédiaire ? » Il n’y connaissait pas grand-chose mais puisque tout ce qui se passait ici, Sienna voulait en être, elle pouvait très bien aider dans ce sens pour les faire se rencontrer ? Qu’en pensait-elle ?
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Sienna Giacometti
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Sam 5 Oct - 21:14
La curiosité est encore un vilain défaut
Sienna & Théo
Il était quand même évident que Théo Greengrass n’avait jamais eu à gérer un business de sa vie. Sérieusement, rien n’allait. Que ce soit dans ses décisions, ses réactions ou ses explications, d’ailleurs. Déjà, venir sans s’annoncer au préalable ce n’était pas exactement le meilleur choix du monde, Sienna n’avait pas exactement que ça à faire, de prendre du temps sur sa journée pour répondre -ou pas- à ses questions. Et puis cette manie de ne pas vouloir lui dire pourquoi il était là exactement, est-ce que c’était la peine d’en parler ? Clairement, il n’avait jamais eu la réputation d’un établissement entre les mains sinon il aurait compris que garder le silence, c’était s’assurer de se mettre les Giacometti à dos. Avoir un auror qui trainait dans le cabaret, ça ne pouvait pas être bon pour les affaires. Si le mot passait qu’une enquête était menée dans leur business ce serait du plus mauvais effets et Sienna n’avait aucune envie de voir leur nombre de clients chuter drastiquement parce qu’ils n’avaient pas l’intention de se retrouver face à un auror. Ah et puis les menaces, ce n’était franchement pas mieux. C’était quoi cette méthode d’entretien, au juste ? C’était ça, qu’on apprenait aux aurors désormais. Non, ça n’allait pas ça. Ce n’était pas en balançant des menaces qu’il allait pousser l’italienne à parler, bien au contraire. Quant aux employés du Midnight Sky, il se faisait des illusions s’il pensait qu’ils allaient être plus bavards qu’elle. Il était plus que clair qu’il ne comprenait pas bien où il avait mis les pieds. Ce qui voulait dire que, bien sûr, il se berçait d’illusions quant à ce que les employés pourraient lui dire, la preuve, il hochait la tête. « Je pense, oui. » Donc il persistait et signait. Très bien. Ce n’était pas forcément plus mal soit dit en passant. Les raisons pour lesquels les employés du cabaret ne parleraient pas aux aurors ou à la police magique étaient nombreuses, et il valait mieux qu’il ne soit pas mis dans la confidence. « Hum. » Se contenta de souffler l’italienne. Inutile de le contredire plus que ça, elle n’avait aucune intention de le laisser en arriver à interroger ses employés.
Ah, finalement le sorcier décida de changer de méthode. Peut-être avait-il enfin compris que privilégier le rapport de force et les menaces ne mèneraient à rien avec Sienna. Elle avait trop l’esprit de contradiction pour que cela se termine bien pour lui. Il lui proposait de passer un marché, un échange de bons procédés. Ou plutôt, d’informations. Elle lui disait ce qu’elle savait sur le sorcier qu’il recherchait, et il en ferait de même sur ce qui l’amenait ici. Une méthode bien plus réfléchis, Sienna devait le reconnaitre. La confrontation, si elle aimait ça, ça finissait toujours par être un peu fatiguant et elle devait aussi avouer qu’elle devait faire attention à ce qu’il revienne sur ses propos et choisisse de finalement mettre ses menaces à exécution. Qu’elle parle à un auror était une chose, mais que ce soit aussi le cas des employés, ça en était une autre, et si elle ne craignait pas ce qu’ils pouvaient dire, elle ne souhaitait pas en arriver là. Sienna n’était ni stupide, ni suicidaire, jouer avec le feu c’était bien sympa, mais pas quand c’était son cabaret qui risquait de brûler. Le truc, c’était qu’elle n’avait aucune garantis que l’auror n’allait pas l’arnaquer au passage. Il était tout à fait possible qu’elle parle et qu’il ne respecte pas sa part du marché ensuite. Cette idée avait l’air de l’indigner au plus haut point -oui, oui, ce n’était pas en accord avec son éducation tout ça, Sienna avait bien compris- mais c’était une possibilité plus que probable. L’italienne en connaissait, des sorciers qui se complaisaient dans ce genre de pratiques, et leurs raisons étaient aussi nombreuses que variées. « Je n'ai pas l'intention de vous la faire à l'envers. » C’était des paroles et si c’était bien jolis les paroles, c’était aussi facile à trahir. Question trahison, Sienna en connaissait un rayon, elle savait que donner sa parole ou affirmer que l’intention n’était pas là, ça ne voulait pas dire grand-chose. Le Greengrass avait cependant raison sur un point, s’il la lui faisait à l’envers, elle n’hésiterait pas à le lui faire regretter. Rien de plus vrai dans ces paroles et qu’il en soit aussi ouvertement conscient était une bonne chose. Ce fut ce qui poussa Sienna à hocher la tête. « On va dire que je vous crois. » Glissa-t-elle dans un sourire en coin. Sourire qui se fit un peu plus amusé en voyant le regard du sorcier descendre sur Cérès qui avait élu domicile dans son cou.
Si elle accepta son marché, de lui donner les informations qu’elle possédait, ce ne fut pas sans poser ses propres conditions au passage. Elle parlerait, mais pas en première. Ce n’était sûrement pas exactement ce qu’il avait eu en tête, mais ce n’était pas comme si on pouvait tout avoir dans la vie, et s’il voulait en savoir plus, il allait devoir y mettre un peu du sien. Sans grande surprise, les premières informations des aurors n’avaient rien de nouveau pour Sienna. L’homme de la photo était Gidéon Travers, botanique de sang-pur. Issu d’une grande famille, il était marié et vivait la vie d’un homme riche qui avait l’assurance de rester riche pendant encore extrêmement longtemps. Autant dire qu’il dilapidait son argent comme si son compte en banque à Gringotts n’avait pas de fin. Ce qui était peut-être bien le cas, d’ailleurs. Sienna avait côtoyé assez de sang-purs britanniques pour savoir que ces familles étaient plus riches que les gobelins, ça n’était pas forcément une source de questionnements ou la preuve que quelque chose se tramait. Un bon placement, quelques investissements intelligents, un héritage, il y avait pas mal de raisons pour lesquels une famille pouvait vivre de manière indécente pendant un bon moment. « Je n’ai rien trouvé comme placement, il ne possède pas de biens qu’il loue, il possède trois demeures qui sont toutes soignées et très bien entretenues mais personne n’y vit. » Sienna fit la moue, c’était qu’il avait bien fait ses devoirs M. Greengrass. Elle n’était toujours pas totalement convaincue, mais ce qu’il avançait faisait sens. Des demeures vides mais entretenues, ça devait bouffer pas mal de Gallions. « Bien qu’on soit riche, on essaie tous de travailler. » Là non plus, il n’avait pas totalement tort. En même temps, il parlait en connaissance de cause. Il était rare que Sienna croise des sorciers de sang-pur qui ne travaillaient pas ou qui n’étaient pas en affaires d’une manière ou d’une autre. C’était un peu plus répandue chez les sorcières qui endossaient souvent le rôle de mère au foyer ou de maitresse de maison, mais ça c’était parce que les sang-purs n’avaient pas grand-chose de moderne malgré le fait que le vingt-et-unième siècle soit passé depuis un moment.
Bien. Selon le raisonnement de l’auror, si Travers pouvait continuer de mener son train de vie extravagant, c’était parce qu’il avait mis en place quelque chose d’illégal et qu’il profitait sûrement du Midnight Sky pour conclure ses affaires. Sienna haussa un sourcil en entendant les arguments avancés, les recoins sombres et les sorties de secours nombreuses en cas de descente de police c’était quand même léger comme explications. Surtout que des descentes de police, le cabaret n’avait aucune raison d’en connaître. « Vous n’avez jamais eu de descente depuis que l’établissement existe ? » Etrange comme cela avait l’air d’interloquer le sorcier. Sienna se demanda ce qu’elle devait penser de sa réaction. Est-ce que ça voulait dire qu’il s’imaginait que le Midnight Sky n’était pas un établissement fréquentable ? Allons, ce n’était pas comme si c’était une plaque tournante de la drogue. « Pourquoi y en aurait-il ? Le cabaret est irréprochable. » Assura-t-elle sans la moindre hésitation. Ezio et elle faisaient très attention à ce que les choses restent ainsi. Au cabaret, tout était niquel, tout était légal. Les contrats étaient à jours, les factures payées, les débordements réglés au plus vite. Personne n’avait de raison de se plaindre ou de pointer l’établissement du doigt. Le cabaret était irréprochable, ce qu’il se passait dans le business des sous-sols, en revanche… Et c’était bien pour ça qu’ils ne devaient donner aucune raison à la police magique de venir mettre leur nez dans leurs affaires. Voilà pourquoi le motif de la présence de l’auror la concernait, parce qu’il en allait du bien de son business. Une raison qui lui sembla encore plus évidente quand l’auror lui appris que Travers utilisait possiblement le Midnight Sky pour conclure des affaires de trafic d’être humain. Voilà, c’était encore une fois la preuve qu’il n’avait jamais eu à gérer un établissement de sa vie. Hallucinant d’apprendre que selon lui ce genre de chose ne la concernait pas, ce qu’elle ne manqua pas de souligner. « Déjà, sans être sûr à 100% qu'il venait bien ici, que vous le connaissiez, je n'avais aucune raison de mentionner quoi que ce soit. » Non mais ça ce n’était clairement pas un argument recevable. Il y avait un risque de retombées sur le Midnight, elle se devait d’être au courant pour ne pas avoir à en souffrir. « Ensuite, ce n'est pas parce que ça se passe dans votre établissement que vous avez à être au courant, je suis certain que des types qui magouillent des affaires louches ici, il y en a plus d'un. » Vraiment, il ne comprenait rien à rien, c’était fou quand même. Sienna avait pourtant l’impression d’avoir été claire un peu plus tôt. Elle se retint de soupirer et rassembla sa patience pour répondre. « Et si c’est le cas, je me dois d’être au courant. Les affaires louches, ça finit toujours par créer des problèmes et je ne veux pas que ces problèmes retombent sur mon établissement. » Quelques mois plus, elle avait fait mettre à la porte le fils Barjow qui avait tenté de vendre sa drogue dans l’établissement. Le Midnight Sky était le business des Giacometti, pas une plateforme pour les business des autres. Le pire, c’était que l’auror insistait et même s’il reconnaissait que ça ne devait pas être au goût de Sienna, non ça ne lui plaisait définitivement pas. « Vous prenez peut-être des risques en me parlant de votre affaire, mais en attendant mon établissement en prend aussi. Vous devez protéger votre emploi, et moi le mien. Dans ce milieu, la réputation fait tout, et si elle est entachée, c’est notre chiffre d’affaires qui en patira. » Conclut-elle en haussant les sourcils pour lui signifier que cette option n’était absolument pas envisageable à ses yeux. Sienna n’avait pas tant investit dans le Midnight Sky pour tout voir s’effondrer à cause d’un sorcier tel que Travers.
Surtout que Travers était un pervers. Vraiment indigne de faire tomber un établissement tel que le Midnight Sky, ce serait une honte que ce soit lui qui parvienne à entacher la réputation sur laquelle Ezio et elle avaient tant travaillés. Mais c’était aussi un pervers habitués des lieux, ce qui voulait dire qu’il avait bel et bien le pouvoir de nuire à la réputation du cabaret si ce que l’auror avançait été vrai et finissait par fuiter. Ca craignait un max et ce fut pour cette raison que Sienna parla au Greengrass. Dans ce genre de situation, il valait mieux qu’elle soit au courant pour pouvoir maitriser au maximum ce qui touchait au cabaret. Elle balança sans hésiter les informations qu’elle avait sur Travers, ce qu’elle savait et ce qu’elle avait noté. C’était peut-être un bon client, mais désormais il était devenu un client dangereux et elle ne pouvait pas rester sans rien faire. « Ca arrive souvent les gens seuls ? » Ah, Sienna ne s’était pas imaginé qu’il tiquerait sur ce point. Elle avait un peu de mal à voir où il voulait en venir, si c’était vraiment important pour son enquête, mais pourquoi pas. « Ce n’est pas rare, non. Ni vraiment surprenant. Nos spectacles présentent pas mal de jolies danseuses, les maris n’ont pas envie de voir leurs épouses être jalouses parce qu’ils regardent un peu trop. » Répondit-elle dans un haussement d’épaules. C’était plutôt sage d’agir ainsi, venir se rincer l’œil au cabaret et ensuite rentrer retrouver une épouse contente de retrouver son mari. Bien sûr elle n’évoqua pas le fait que les hommes qui venaient seuls finissaient souvent leur soirée dans une des chambres du bordel. Ce n’était pas le sujet. Au final, Gideon Travers ne venait pas tout le temps seul, parfois il était avec sa femme, d’autres en compagnie d’autres sorciers. Peut-être pour brouiller les pistes, ne pas se faire repérer en ayant tout le temps le même comportement. Finalement, il n’était peut-être pas si bête que ça. Un pervers intelligent. « Pour vous, ça ressemble à des réunions entre potes sans leurs copines ? » Alors ces questions, franchement, Sienna avait déjà vu mieux. A quoi ça ressemblait ? Eh bien à des sorciers qui se retrouvaient autour d’une table avec de l’alcool et parfois des repas, pour discuter tout en matant des numéros de cabaret. S’il voulait plus de détails, il allait être déçu, Sienna n’était ni psychologue ni comportementaliste. Elle fit la moue. « Je ne me suis jamais demandé à quoi ça ressemblait. Tout ce qui m’intéresse c’est qu’à la fin de la soirée l’addition soit payée. » Tant que les clients ne posaient pas problème, observer leurs comportements ce n’était pas son boulot. Son expression se fit plus amusée alors qu’elle ajoutait « Et qu’elle soit élevée. »
Qu’il s’agisse de réunion entre potes ou pas, Sienna s’en fichait un peu. Travers rencontrait d’autres sorciers, parfois les mêmes, parfois non, c’était tout ce qui comptait pour l’enquête de l’auror. Ca et le fait que si elle n’avait pas mis de nom sur tous les visages, elle pourrait tout de même les reconnaître si elle les voyait de nouveau. « Comment vous faites pour reconnaître tout le monde, vous devez voir des dizaines de personnes différentes chaque soir, vous reconnaissez chacune d’entre elles ? » Choisissant de prendre ces propos pour un compliment, Sienna adressa un grand sourire au Greengrass. Reconnaitre les visages ça se montrait utile. Pouvoir repérer les habitués et les nouveaux clients c’était toujours bon pour les affaires. L’italienne avait vite compris qu’un client était plus motivé à consommer davantage quand il se faisait appeler par son nom. Reconnaitre les sorciers, c’était les faire se sentir privilégier, et ça c’était bon pour le Midnight Sky. « L’habitude. Je gère le Midnight avec mon frère depuis ma sortie de l’université, je vois ces visages défiler depuis des années, ça finit par marquer. » Expliqua-t-elle sans rechigner. Quand c’était pour le bien du cabaret, Sienna pouvait se montrer particulièrement appliquée. « Et quand il y a des nouveaux visages, je les repère aussi. Surtout s’ils sont agréables à regarder. » Elle eut un grand sourire qu’il n’avait d’innocent que l’expression qu’elle voulait bien lui donner. Quoi, elle avait bien le droit de le dire qu’il n’était pas désagréable à regarder. Un compliment ça faisait toujours plaisir. Dans un autre contexte, Sienna n’aurait pas été contre voir cette conversation dévier sur d’autres sujets, mais pour le moment elle devait rester concentrée. Elle reprit donc plus sérieusement sur le sujet qui les intéressait -pour le moment- et informa le sorcier qu’elle avait déjà vu Travers avec une sorte de carnet de note dans lequel il écrivait. Soi-disant qu’il notait les danseuses, ce qui était déjà un comportement plus que limite, mais Sienna avait du mal à y croire. Ce carnet pouvait servir à bien des choses et elle n’avait pas de mal à imaginer qu’il puisse être utile à l’enquête. « Vous n’avez jamais cherché à lire ce qu’il y avait marqué ? » La sorcière fit la moue. Alors déjà quand la soirée battait son plein au Midnight Sky, elle n’avait pas que ça à faire, et puis jusqu’à présent elle n’avait eu aucune raison de s’intéresser aux écrits de Gideon. Lire ce qu’il avait à dire sur leurs danseuses n’avait sûrement pas grand intérêt. Enfin non, ça dépendait s’il notait qui était la plus canon elle s’en fichait, s’il avait des critiques constructives, ça pouvait être utile. Mais de toute façon ce n’était pas comme si l’occasion s’était présentée. « Et comment je ferais ça ? En allant m’assoir sur ses genoux pour le feuilleter ? » Elle eut un sourire ironique. Ah, il était clair que ça plairait à Travers ça, mais non merci. Les pervers qui filaient la chair de poule ce n’était pas son truc.
Maintenant qu’elle avait dit tout ce qu’elle avait à dire, Sienna retrouva le silence. Elle observa l’auror, attendant ses réactions avec une certaine curiosité. Gideon Travers posait problème, et il pouvait en poser encore plus dans le futur si les craintes étaient fondées et s’il empirait ses agissements. Elle se demandait comment les aurors allaient pouvoir gérer ça et comment elle pourrait faire en sorte que le Midnight Sky soit le moins impacté possible. Le cabaret était déjà impliqué, mais maintenant il s’agissait de faire en sorte que ça ne s’aggrave pas, Sienna devait trouver le moyen de tirer son épingle du jeu. Arrêter Travers sans que cela ne se réverbère sur le cabaret. « Est-ce que vous pourriez me contacter la prochaine fois que vous le voyez, histoire que je vienne voir de mes propres yeux ? Je vous promets que je serais discret, qu’il n’y aura aucun esclandre et que même dans le cas où je voudrais arrêter ce type, je ne le ferais pas aux abords de votre cabaret. » Sienna prit le temps de la réflexion. Elle allait devoir s’investir un peu plus que prévu mais elle ne voyait pas d’autre solution. C’était ça où être totalement dans le noir et elle ne pouvait pas accepter ça. Ne pas savoir ce qu’il se passait alors que ça pouvait retomber sur leur établissement était hors de question. Ce qu’il lui proposait n’était pas inintéressant et permettrait d’épargner au maximum le cabaret. « Vous aimez bien faire des promesses. » Souligna-t-elle avec un sourire en coin. S’il les tenait, alors ça lui allait. Dans le cas contraire… Eh bien elle s’en mordrait les doigts, mais lui aussi et de ça il était déjà conscient. « Hum, je vais devoir en parler à mon frère d’abord. Mais ça devrait pouvoir se faire. » Oh, ça n’allait pas plaire à Ezio, c’était clair, mais en agissant ainsi Sienna s’assurait de pouvoir récupérer des informations et surtout de contrôler à quel point le cabaret était impliqué. C’était du donnant-donnant, apparemment c’était en train de devenir une habitude.
« Le mieux ce serait que j’arrive à me faire passer pour quelqu’un d’intéressé, vous croyez que c’est possible ? » Sienna haussa un sourcil, ainsi il voulait s’impliquer complètement. A bien y réfléchir c’était sûrement la meilleure chose à faire, entrer dans le cercle de Travers pour comprendre ses agissements, récolter des preuves et le prendre au piège. L’italienne le jaugea du regard. C’était un sang-pur, un peu plus tôt il s’était inclus dans les familles riches, puisqu’il était auror alors il devait savoir se montrer discret, bref un client idéal pour un type comme Travers. Sienna hocha la tête. « Si Travers a bel et bien un business lucratif alors il doit tout le temps chercher de nouveaux clients. Ce sera sûrement possible, mais vous allez devoir oublier un peu votre chère éducation. » Ca faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas embêté avec ça, tiens. Il fallait dire que la conversation avait pris un tournant plus sérieux maintenant que les choses avaient été mises à plat entre eux. Elle haussa les épaules, comme pour s’excuser. Mais en même temps elle n’exagérait pas tant que ça, si Travers avait un business de vente d’être humain, alors il ne devait pas traiter avec des enfants de chœur. « Vous croyez que vous en êtes en capacité de faire l’intermédiaire ? » Sienna marqua un temps d’arrêt. Ah, donc il voulait l’impliquer totalement elle aussi. Ce n’était pas bête non plus, elle doutait que se présenter directement à Gideon Travers soit une bonne idée. Vu ce qu’il faisait, il devait être méfiant comme pas deux, ce qui payait vu qu’il n’était toujours pas à Azkaban. Puisque l’auror ne pouvait pas passer par l’un des autres clients, elle était le lien le plus évident. Après un instant de réflexion, la brune trancha. « Allons, il n’y a pas grand-chose dont je ne sois pas capable. » Lança-t-elle dans un grand sourire en guise d’assentiment. Avant d’en rester là, elle tapota le badge d’auror sur son bureau et prit une inspiration. « Buono, je vous aiderai. Mais en échange je veux que vous me teniez au courant de vos avancées, Travers est un danger pour mon cabaret vous ne pouvez pas dire le contraire. Et je ne veux traiter qu’avec vous, pas de dossier qui passe entre toutes les mains, je ne veux pas voir une horde d’aurors venir fouiner au Midnight. Juste vous. » Elle planta ses prunelles dans celles du sorcier pour lui montrer que ce n’était pas négociable. Elle exigeait peut-être beaucoup, mais elle était prête à l’aider et elle serait sûrement la seule alors ce n’était pas négligeable. Elle devait cependant reconnaitre qu’elle aussi, elle devait faire un pas vers lui alors elle ajouta « Je ne dirai rien à personne de mon côté, seul mon frère sera au courant et il ne dira rien non plus. Votre enquête ne fuitera pas, vous avez ma parole. » Elle aussi, elle pouvait faire des promesses. Du bout des doigts, elle fit glisser son badge sur le bureau pour le lui rendre, dommage il lui plaisait bien, il brillait et Sienna aimait bien tout ce qui brillait. Mais plutôt que de ramener sa main vers elle, elle la tendit au sorcier. « Deal, Théo ? »
Enfin, ils y étaient, Gidéon Travers était au centre de leur discussion. Il lui avait fallu tout de même deux rencontres et avoir mis en place un pacte entre eux pour qu'elle daigne évoquer le sujet avec lui. Sienna Giacometti était pour le moins compliqué en affaires, ils devaient tous bien se marrer avec elle. Preuve en était alors qu'il n'avait aucune confiance en elle - l'inverse devant être tout aussi vrai - Théo parla en premier, il semblerait que ça soit la seule façon pour qu'elle accepte de parler. Il se plia aux règles établies sans trop réfléchir au fait que ça puisse être une anarque, mentionnant en tout premier lieu la richesse du drôle de personnage. Certes, il ne pouvait nier que bien des sorciers étaient riches mais ça n'était pas la même chose, ils se débrouillaient tous pour maintenir leur train de vie, que ce soit en possédant un patrimoine immobilier et en le louant, ou en ayant un emploi. Là, c'était différent, oui il avait un emploi mais c'était histoire de dire, les heures d'ouvertures étaient ridicules, les clients qui y entraient n'étaient pas nombreux non plus et pourtant, ce type avait de la ressource, beaucoup de ressources, ça ne pouvait être le fruit du hasard. Surtout que Théo ne se souvenait pas avoir beaucoup ce type lors des soirées sangs purs, est ce que c’était vraiment une preuve, non, sûrement pas, raison pour laquelle il ne l’évoqua pas, passant bien trop de temps à ne pas essayer de se faire remarquer pour ne pas être présenté à tout le monde par sa mère. Ses impressions étaient donc très peu fiable.
Sienna Giacometti évoqua quelque chose d'important lorsqu'il évoqua les sorties de secours et autres endroits tranquilles du cabaret, les forces de l'ordre n'avaient jamais mis les pieds ici. Alors ça, c'était intéressant et intriguant, défendant son business comme une mère défendait ses petits - enfin ça dépend de la mère je suppose – Il ne voyait pas pourquoi la propriétaire des lieux fit l'étonnée pourquoi y en aurait-il eu, l'endroit était irréprochable, Théo ne disait pas le contraire voyons « La concurrence aurait pu essayer de vous nuire en inventant des choses totalement erronées dans le but de pourrir une de vos soirées et semer le doute dans l'esprit de vos clients. Je suis content pour vous que ça ne soit jamais arrivé et j'espère que je ne vous porterais pas la poisse en mentionnant cela. » Il n’y avait jamais eu aucun incident avec les clients non plus visiblement ou plutôt ils savaient très bien comment gérer les clients détestables, Théo en ayant été témoin la dernière fois.
Il y eut comme une légère mésentente entre les deux quant au sujet de ce qu’il voulait ou ne voulait pas dire à la propriétaire des lieux. Non mais qui balançait des choses à une inconnue sans être sûr des informations et puis même sans cela, il était certain qu’il y avait tout un tas de personnes ayant des emplois du temps particulièrement louche ici, elle n’allait pas lui faire croire qu’elle était au courant de tout quand même. Il semblerait que si, elle se devait d’être au courant. Il la regarda peu convaincu, oui enfin vu le nombre de cadavres que semblait avoir laissé derrière lui Gidéon Travers, ça devait faire quand même un paquet de temps qu’il faisait de cet endroit son QG. Néanmoins, il était bien obligé d’admettre qu’elle n’avait pas tort, si elle n’était pas au courant de tout, les problèmes risquaient d’arriver en nombre et les descentes qu’elle ne souhaitait pas, finiraient par arriver. Clairement, l’établissement dans lequel Sienna Giacometti travaillait, elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux et la réputation de celui-ci, elle ne jouait pas avec. Il devait admettre qu’il n’avait pas imaginé que ça puisse être si important une réputation. « D’accord, je suis convaincu, c’est important que vous soyez au courant même si ça n’est pas sûr à 100% qu’il s’agisse de votre cabaret. » Enfin, pour cette fois-ci, il s’agissait du bon cabaret et c’était tant mieux, il ne s’était pas trompé et elle pouvait veiller à ce que les retombées soient minimes, voire même inexistantes si elle pouvait choisir.
Il écouta tout ce qu’elle avait à lui apprendre, le fait qu’il soit un pervers, qu’il était toujours accompagné par quelqu’un. En même temps, c’était le genre d’endroit où il était sûrement plus agréable de se rendre avec quelqu’un, ça ne devait pas arriver bien souvent des types seuls… Erreur de débutant, bien sûr que si, il avait oublié quelque chose d’essentiel, certains gars ne pouvaient s’empêcher de reluquer toutes les filles. Dans ces cas-là, effectivement, mieux valait-il qu’ils viennent seul. Il fit la moue, défendant pour le coup les épouses « Ils pourraient aussi se contenter de regarder le spectacle sans forcément avoir le regard qui fixe leurs formes. » Enfin, il se doutait suite aux propos de la propriétaire des lieux que ça arrivait bien plus souvent que ça les hommes seuls, ils étaient vraiment désespérants. Gidéon Travers ne semblait pas être de cette trempe-là, ramenant même sa femme. Ça n’était pas vraiment elle qui était intéressante, s’ils avaient des plans à faire ensemble, il est évident qu’ils en parleraient sur l’oreiller, pas ici. C’était les autres qui intéressaient Théo, à quoi ça ressemblait leurs entrevues, des réunions entre potes ? Il poussa un soupir de mécontentement en voyant cette piste s’arrêter bien trop brutalement, elle ne s’était jamais posée la question. Oui, c’était logique mais c’était décevant aussi, il aurait bien aimé que tout s’emboîte à la perfection. Bien sûr que la seule chose qui pouvait intéresser quelqu’un possédant le cabaret, c’était l’addition à la fin. Sans oublier l’espoir que la note soit élevée à la fin. Si le nombre de clients était équivalent à celui de la dernière fois, ils pouvaient tous faire les pingres que les Giacometti auraient quand même un beau pactole à la fin du mois.
A l’évocation du fait qu’elle saurait reconnaître les sorciers accompagnant Gidéon Travers, Théo lui demanda comment elle faisait, c’est vrai ça, elle avait su tout de suite qu’il n’était jamais venu la première fois. Bon, qu’elle le reconnaisse alors qu’ils avaient papoté ensemble un petit moment, c’était un peu plus logique mais il se doutait qu’il n’était pas un cas à part, c’était quoi son secret ? L’habitude, il faut dire que cela faisait en effet des années qu'elle était à la tête de cet endroit avec son frère. C'était quand même impressionnant aux yeux de Théo, il eut un léger sourire lorsqu'elle mentionna repérer aussi les nouveaux visages, ça il s'en était rendu compte-là dernière fois. Son sourire se figea avec le reste de sa phrase, quoi ? Mais qui sort ça comme ça ? Et que répondre à cela ? Il se contenta de la regarder en silence, elle était déstabilisante comme fille quand même, il ne savait jamais à quoi s'attendre avec elle. Elle était sérieuse un instant et celui d'après, elle flirtait... le moment était quand même mal choisi. Heureusement, elle fit l'effort de se concentrer sur leur conversation, mentionnant un carnet. Il aurait bien aimé qu'elle soit un peu curieuse à ce sujet et qu'elle cherche à lire ce qu'il y avait dessus. Elle le rembarra en lui demandant comment elle aurait fait cela et très franchement, il n'aurait pas été étonné qu'elle soit capable de s'installer sur les genoux d'un gars pour voir ce qu'il écrivait. D'accord, peut-être pas Travers, encore que, il ne lui ferait rien même si c'était un sale type c'était une évidence, il voulait passer sous les radars et emmerder la fille chez qui il s'organisait, ça n’aurait pas arrangé ses affaires du tout. « Ca ne coûtait rien d'espérer. »
Maintenant qu'il avait la certitude qu'il passait ici, il fallait que Théo avance son enquête et le mieux c'était de se servir du fait qu'il connaissait la Giacometti, qu'elle voulait tout savoir, pour le bien du cabaret bien évidemment. Autant lui demander si elle acceptait de le prévenir si elle voyait le type revenir. Puisqu'elle semblait ne rien dire et ne rien faire sans contrepartie, ce qui était particulièrement chiant, il lui fit la promesse qu’il se montrerait discret dans tous les cas et que par égard pour l’aide fournie, il ferait tout cela loin du cabaret. Si elle fit la remarque qu’il aimait bien faire des promesses, Théo se contenta de hausser les épaules « J’aime plutôt ne pas arnaquer les gens qui me viennent en aide et leur faire savoir. » Chacun sa manière de voir les choses. Elle comptait prévenir son frère, bien sûr, puisqu’ils géraient cet endroit ensemble, Théo ne s’était pas imaginé une seule seconde qu’elle puisse garder tout cela pour elle. Puisqu’elle avait l’air confiante sur le fait que ça puisse se faire, il ne chercha pas à savoir si elle pourrait lui confirmer par hibou son aide. Si elle n’avait pas l’intention de l’aider, il le saurait bien assez tôt.
En attendant, il avait des idées et il les partageait avec la Giacometti, lui demandant si d’après elle, il pouvait se faire passer pour quelqu’un d’intéressé, infiltrer de l’intérieur, c’était quand même le moyen le plus rapide et ça ne serait pas la première fois qu’il jouerait à ce genre de jeu dangereux. Après, peut-être qu’il détonnait trop des autres gars et qu’il allait être stoppé dans ses plans. Pas du tout, la demoiselle semblait être d’accord avec ce plan, à la réserve qu’il soit en capacité d’oublier un peu son éducation. Théo eut un sourire amusé qu’elle revienne sur ce terrain mais ne fit pas le moindre commentaire. Il ne voulait pas paraître arrogant en disant qu’il allait gérer, ni au contraire paraître pour quelqu’un qui doutait en disant qu’il allait faire de son mieux. Il voulait l’aide de Sienna Giacometti pour cette entreprise qui serait sûrement dangereuse s’il se faisait chopper, autant mettre toutes les cartes de son côté afin qu’elle accepte de l’aider. Pour savoir, il dû lui demander. Elle ne répondit pas non dans la seconde, ce qui était une bonne nouvelle, elle prit le temps de la réflexion, pesant certainement le pour et le contre, ce qui le mettait lui aussi moins en danger que si elle répondait trop vite. Il leva les yeux au ciel, un peu amusé il est vrai, lorsqu’elle prit la parole. Effectivement, c’est bien l’image qu’elle renvoyait d’elle, elle était capable de tout. Comme depuis le début, la propriétaire des lieux ne se contentait pas de filer son aide, oh bah non, Théo avait bien compris qu’elle semblait adepte du donnant- donnant.
De la même façon qu’elle, juste avant, il garda le silence, elle voulait être au courant de toutes ses avancées, ça encore, c’était pas compliqué et oui, il était bien obligé de dire que ce type était un danger pour son cabaret. C’était plutôt l’autre partie qui était embêtante, elle voulait voir que lui. Parce que c’était un peu trop tentant de l’embêter à son tour, il fit remarquer avec un petit air moqueur « Vous avez tort, mes collègues sont super sympa eux aussi et je vous ai pas parlé de leur éducation ? Franchement vous seriez épatée. » Oh il voyait bien dans son regard qu’elle n’était pas vraiment en train de négocier, elle donnait ses conditions pour qu’elle lui vienne en aide, ne lui laissait guère le choix. Elle ajouta qu’elle ne dirait rien à personne, en dehors du frérot mais ça c’était une affaire entendue, il y avait de grande chance que Théo aussi en parle à sa sœur un jour juste pour partager cette affaire avec quelqu’un – et ronchonner sur Sienna qui va le rendre dingue. Au moins, il pouvait se rassurer en l’écoutant lui dire que son enquête ne fuiterait pas, ah ça aurait été quand même con qu’elle prévienne Travers et que Théo se fasse descendre parce que msieur Travers n’avait pas très envie qu’on vienne l’enquiquiner. Il récupéra son badge qu’elle lui rendait enfin et le glissa dans sa poche. La main de la sorcière resta tendu vers lui et elle l’interpella pour savoir s’il acceptait le deal. C’est fou comme les enquêtes communes ça rapproche, elle l’appelait déjà par son prénom. Puisqu’il avait sa parole et que Sienna Giacometti avait l’air d’être une personne honnête ouai euh il a pas trop le nez fin sur ce coup-là , sans oublier qu’il voulait sauver un maximum de vie et qu’agir vite aiderait, il tendit à son tour sa main, la regardant dans les yeux tandis qu’il lui serrait la main « Deal, Sienna. » Sur ces bonnes paroles, la sensation d’avoir réussi sa mission du jour, Théo se leva, souhaitant une bonne journée à la demoiselle avant de prendre la sortie histoire de la laisser travailler et d’aller bosser sur comment laisser tomber son éducation, un joli challenge n’est ce pas ?
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La curiosité est ENCORE un vilain défaut [Sienna]
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