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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Let's walk into the woods ✧ Hestia :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Adèle de Lestang
Adèle de Lestang
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Mer 30 Jan - 16:47

 

Let's walk into the woods

— Hestia & Adèle

Les pages défilaient lentement entre ses doigts, tandis qu'elle fixait le vide, pensive. A plat ventre sur son lit, Adèle tentait de compléter une prise de notes d'un cours qu'elle avait eu la semaine précédente. Elle était pour le moment seule dans le dortoir silencieux, mais ça ne durerait pas. Alors elle en profitait, car de tous les endroits où elle pouvait travailler, c'était celui-là qu'elle préférait. Le dessus de son lit n'était sans doute pas l'endroit le plus pratique, mais c'était celui où elle se sentait le mieux. Elle avait beau être studieuse, quiconque la connaissait, savait qu'elle ne s'attardait jamais à la bibliothèque pour étudier. Elle ne supportait pas l'atmosphère de cet endroit. Elle évitait également de traîner dans la salle commune ne voulant absolument pas se retrouver à croiser les personnes qui s'étaient amusées à ses dépens. Le mieux restait donc de s'isoler ici, là où elle n'avait pas besoin de faire semblant que tout allait bien. Presque deux mois s'étaient écoulés, depuis qu'elle avait découvert être l'objet d'une mascarade ignoble. Et en deux mois sa colère n'était toujours pas redescendue. Elle cachait sa douleur derrière un masque de froideur qu'on lui connaissait déjà avant toute cette histoire. Elle s'empêchait de réfléchir à ce qu'elle avait subi en étudiant plus que de raison, s'occupait l'esprit autant qu'elle le pouvait, jamais elle ne s'arrêtait vraiment. Elle tenait bon, refusait de sombrer, s'interdisait même de craquer. Non, elle ne craquerait pas pour ce sale connard. Il ne valait pas la peine qu'elle s'effondre pour lui. Le temps apaisait toutes les blessures disait-on. Alors pourquoi cela mettait-il autant de temps pour elle ?

Si elle trouvait qu'elle s'en sortait plutôt bien en journée, la nuit c'était autre chose. Il était bien plus difficile de détourner ses pensées de ce qui la faisait tant souffrir, puisqu'elle ne pouvait occuper son esprit comme elle le voulait. Alors elle était vite devenue dépendante de la solution qu'Hestia lui avait trouvé. Sans les potions que son amie lui fournissait, Adèle ne parvenait pas à trouver le sommeil convenablement. Une solution provisoire dont elle ne pouvait cependant pas encore se passer. Et elle était reconnaissante envers la brune de ne pas essayer de la dissuader de poursuivre cette consommation pour le moment. Elle n'était pas prête pour ça et ne voulait pas que ses nuits redeviennent aussi difficiles que durant les deux semaines qui avait suivi la rupture. Le problème, c'était que cette solution ne fonctionnait pas les nuits de pleine lune. Depuis toujours Adèle était insomniaque ces nuits-là. Une condition qu'elle avait sûrement hérité de son père, puisqu'elle avait appris depuis peu que celui-ci était un loup-garou. Elle avait toujours su tirer parti de cette insomnie, en avait fait un atout, mais plus maintenant. La pleine lune de décembre avait tout simplement était insupportable. Elle avait cru devenir folle, avait passé la nuit dans la salle commune à étudier et lire. Elle avait noirci des parchemins à n'en plus finir. Elle avait également passé une grande partie de son temps à regarder le mouvement des aiguilles de l'horloge qui semblaient se mouvoir plus lentement que d'habitude et elle avait au final juste gagné une migraine affreuse. Elle ne voulait pas revivre ça cette nuit, car oui c'était aujourd'hui que l'astre plein viendrait lui prendre sa nuit de sommeil. Et c'était exactement ce à quoi elle était en train de penser lorsqu'Hestia poussa la porte du dortoir.

En réalité, elle savait déjà ce qu'elle comptait faire cette nuit. Elle y avait songé toute la semaine et avait passé le week-end à convaincre Hestia de l'accompagner dans son idée pas vraiment des plus censées. Bon après est-ce qu'une balade en forêt n'était pas une proposition tout ce qu'il y a de plus basique ? Si. C'était juste la forêt en question qui était un peu moins basique. Ajoutons à cela qu'elles s'y rendraient la nuit... Après Adèle n'avait pas vraiment présenté les choses comme ça. Elle avait un peu enrobé la situation. L'argument premier ? Et bien puisque la Française commençait très sérieusement à lui vider ses stocks d'ingrédients, c'était l'occasion de faire le plein. Elle savait qu'elles trouveraient tout ce dont elles avaient besoin puisqu'elle avait eu l'occasion de voir un peu ce que la forêt recelait quelques mois plus tôt lors de sa retenue avec sa cousine. Le danger ? Mais non, elle prendrait le même coin que sa retenue. Les cousines avaient failli y passer deux fois ? Aucun risque, tant qu'elles n'avaient pas à traverser la rivière et qu'elles n'allaient pas près de la falaise, n'est-ce pas ? Et puis si elle avait survécu attachée à sa cousine qu'elle ne pouvait pas encadrer, franchement avec Hestia il n'y avait vraiment pas à s'en faire. Adèle avait en revanche eu plus de mal à justifier de faire leur sortie la nuit et comme par hasard, un lundi alors qu'elles avaient une semaine de cours derrière à assumer. Est-ce qu'elle allait vraiment sortir le couplet des propriétés de la pleine lune sur certaines plantes ? Elle aurait pu, mais quel intérêt de cacher encore son problème d'insomnie à la personne qui en savait déjà tant sur elle ? Elle faisait confiance à Hestia qui lui avait déjà bien prouvé qu'elle pouvait compter sur elle. Alors elle lui avait expliqué son trouble sans pour autant oser mentionner que cela venait probablement de son père. Hestia n'était pas stupide. La Française n'avait pas besoin de lui expliquer qu'elle n'avait pas envie de passer cette nuit-là seule.

- Tu n'as pas changé d'avis ? demanda Adèle à son amie.

L'idée de se retrouver à nouveau seule avec ses pensées cette nuit l'angoissait un peu. Elle pouvait comprendre qu'Hestia juge ce plan vraiment irresponsable, mais elle n'avait pas cherché après une autre solution entre temps. Finalement, elles partirent quelques heures plus tard en direction des cheminées afin de se rendre à Poudlard côté collège. Adèle avait bien entendu pris des chaussures adaptées à la marche et s'était bien couverte, les températures de janvier n'étant guère clémentes. Elles se firent quand même discrète. Inutile de se faire remarquer. L'explication « nous allons cueillir des plantes en pleine forêt interdite, cette nuit » ne passerait avec personne.

- Tu aurais aussi pu me faire visiter les coins sympas du château remarque, mais niveau plante, ça aurait été compliqué et puis avec le couvre-feu... lança Adèle à son amie tandis qu'elles s'avançaient dans le parc.

Évidemment, expliquer leur présence en pleine nuit à Poudlard restait problématique, mais en vrai elle ne se souciait pas du règlement et se trouvait assez futée pour ne pas se faire prendre.

- Ok tu as fait une liste ? On peut y aller ? Quelque chose à me dire avant ?

Non pas ses dernières volontés, par pitié. Tout allait bien se passer.

MAY



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Hestia Carrow
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Lumos
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Jeu 7 Fév - 23:39
Let's walk into the woods


Adèle ◊ Hestia

A witch ought never to be frightened in the darkest forest, because she should be sure in her soul that the most terrifying thing in the forest was her.
Well, except if there's a werewolf...
Then she should run.



 

Si Hestia s’arrêtait à chaque fois qu’elle songeait que ce qu’elle s’apprêtait à faire était une mauvaise idée, autant dire qu’elle ne ferait rien. Sans un minimum de risque, sans un peu de piquant, sa vie serait bien morne. Et si elle n’était pas casse-cou comme la plupart des Gryffondors, elle n’était pas non plus de ceux qui se complaisaient dans la paresse et la facilité constante. Elle avait beau tenir à sa tranquillité, l'ennui ce n'était pas pour elle. Et puis, elle était une sorcière, elle vivait -littéralement- entourée de magie, et celle-ci pouvait se révéler particulièrement surprenante ou même instable. Peu importe comment étaient occupées ses journées, Hestia se disait au moins une fois par jour que quelques chose était une mauvaise idée. Rien que donner des baguettes magiques à des gamins de onze ans était une aberration alors le reste ce n’était même pas la peine d’en parler. Pratiquer un sport qui se jouait sur des balais volants et où des balles cherchaient à vous défoncer le crâne pour vous faire faire une chute de plusieurs mètres ? Pas de problèmes pour elle, elle avait même choisi délibérément le poste le plus dangereux, celui où il fallait se mettre sur la route des fameuses balles tueuses pour les envoyer sur les cibles adversaires. Le quidditch ne lui faisait pas peur, l’idée d’être touchée par un cognard et de tomber de son balai pour s’écraser au sol faisait juste partie des risques de ce sport. Il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat. Créer des potions, en mélangeant des ingrédients inflammables, voir même explosifs ? C’était la routine pour la brune. Elle allait même jusqu’à inventer ses propres potions et expérimenter sur des ingrédients qu’elle ne maîtrisait que peu. Le danger était secondaire quand il s'agissait de sa passion. S’en prendre à des sorciers qui faisaient une tête de plus qu’elle et qui possédaient une carrure bien plus impressionnante que la sienne, ça, ça paraissait clairement une mauvaise idée. Pourtant Hestia n’avait pas hésité à mettre son poing dans la figure de non pas un, mais deux Serpentards. Le tout en moins de une semaine. Même s’interposer entre deux cousines en furie prête à s’entretuer, elle l’avait fait, et pourtant ça c’était pire qu’une mauvaise idée, c’était une idée suicidaire. Mais ça ne l’avait pas arrêté. Alors quand Adèle lui avait demandé de l'accompagner dans la forêt interdite en pleine nuit, même si elle savait pertinemment que c'était une mauvaise idée, même si elle savait qu'elle aurait dû se montrer raisonnable, Hestia n'avait pas mis longtemps à accepter.

Pourtant, tous les éléments étaient réunis pour montrer combien une balade dans les bois au milieu de la nuit était une mauvaise idée. Déjà rien que le nom de la forêt était un avertissement assez clair. Forêt interdite ça ne prêtait pas vraiment à confusion. On ne pouvait pas dire que Hestia frissonnait rien qu’à l’entente de ce nom, mais elle était tout de même consciente des créatures qui habitaient au sein de la forêt de Poudlard. Les licornes et divers oiseaux étaient une chose, mais les centaures et les acromentules en étaient une autre. Si elle n’était pas particulièrement froussarde, la Serpentarde n’était pas non plus du genre à se jeter au-devant du danger, alors tant qu’elle pouvait éviter ces créatures elle se porterait au mieux. Clairement, aller faire une promenade au milieu des bois n’était pas le meilleur moyen d’éviter de se retrouver devant un centaure mécontent. Et bien sûr, il y avait le fait de s’y rendre alors que le soleil était couché depuis longtemps qui n’arrangeait pas les choses. Si tout était plus simple et sûr en pleine nuit, ça se saurait depuis longtemps. Et s’il y avait besoin d’une preuve en plus que les deux Serpentardes s’apprêtaient à commettre une jolie erreur, il fallait préciser que ce soir précisément c’était la pleine lune. Au fond, Hestia doutait que ça ne change grand-chose, si l’école comptait des élèves lycanthrope, le corps enseignant s’occupait de leur fournir des potions tue-loup et de les maintenir dans des endroits clos et protéger pour qu’ils évitent de venir dévorer leurs camarades. Bien gérés, les loup-garous n’étaient pas vraiment une menace, mais tout de même, ça n’avait rien de très rassurant de pénétrer dans une forêt interdite alors que la pleine lune brillait dans le ciel. Alors il était clair que tous les signes étaient là pour prouver que cette idée était loin d’être bonne, pourtant Adèle n’avait pas eu besoin de déployer des trésors d’argumentation pour convaincre Hestia de l’accompagner.

La française avait commencé par arguer que ce serait l’occasion pour Hestia de refaire son stock de plantes. Il était vrai que depuis qu’elle fournissait à son amie des potions de sommeil quotidiennement, les réserves de la verte avaient drastiquement baissé et si elle voulait continuer à ce rythme, il allait vite falloir y remédier. Au fond d’elle Hestia savait que cette solution devait rester provisoire. Ses potions n’étaient ni néfastes ni addictives, alors Adèle ne risquait rien mais un jour où l’autre il allait falloir qu’elle laisse son corps reprendre le contrôle de son sommeil. Pour le moment, Hestia avait choisi de ne rien dire, elle devinait quel genre de pensées tournaient dans l’esprit de sa camarade et si ses potions pouvaient lui épargner de la souffrance inutile alors c’était mieux ainsi. Quand le temps aura atténué ses blessures, la Carrow lui proposerait de diminuer la dose des potions. Pour le moment il était trop tôt, et bien sûr ça avait offert un premier argument à Adèle pour entrainer Hestia dans la forêt. Le second avait permis à la Serpentarde de comprendre qu’elle n’avait pas fait fausse route quand elle avait cru comprendre que sa camarade était sujette à des insomnies. C’était Adèle qui avait fini par lui expliquer qu’à chaque pleine lune elle ne parvenait pas à trouver le sommeil et que même les potions qu’elle lui fournissait n’avaient pas le moindre effet sur ces nuits-là. Hestia avait trouvé ça plutôt étrange, mais elle savait également que la lune pouvait avoir un impact plus ou moins fort sur les organismes. Elle avait senti qu’il y avait peut-être quelque chose que la blonde ne lui disait pas, mais elle n’avait pas cherché à creuser le sujet, elle ne voulait pas brusquer son amie. Ce que Adèle n’avait pas eu besoin de lui dire par contre, c’était à quel point ces nuits-là devaient être pénibles pour elle, sans la possibilité de s’endormir pour oublier les pensées qui la torturaient. Hestia n’avait pas mis longtemps à comprendre que si elle refusait, alors la verte était bien capable d’aller se promener dans la forêt seule. Et ça, Hestia n’avait pas pu s’y résoudre. C’était déjà assez compliqué pour la Carrow de savoir que son amie souffrait et qu’elle ne pouvait rien faire de vraiment concret pour l’aider -le coup de poing qu’elle avait administré à Eljas avait été apprécié à sa juste valeur mais il n’effaçait en rien ce qu’il lui avait fait- alors s’il y avait une chose qu’elle pouvait faire c’était l’accompagner pendant sa nuit d’insomnie.

C’était ainsi que quelques heures avant la tombée de la nuit, alors qu’elles se croisaient entre deux cours, Adèle s’était tournée vers elle. « Tu n'as pas changé d'avis ? » Hestia l’avait considéré un instant avant de laisser un sourire s’épanouir sur ses lèvres. Non, elle n’avait pas changé d’avis, malgré toutes les preuves qui montraient à quel point cette idée était mauvaise. Quand elle s’engageait, la Serpentarde n’était pas du genre à faire demi-tour, surtout si ça pouvait aider son amie dans le même temps. « Pourquoi, tu cherches une excuse pour qu'on aille se prélasser dans les cuisines à la place ? » Lui avait-elle lancé en retour avec un haussement de sourcils. C’était une simple provocation mais ça aurait surtout été bien plus prudent de leur part. Le seul risque aurait été de se faire jeter dehors par les elfes de maison. Ce qui, en fait, n’était pas prêt d’arriver tant ces créatures étaient d’une gentillesse à toute épreuve. Oui, passer la nuit dans les cuisines de l’école, à profiter des pâtisseries des elfes tout en papotant aurait été un plan bien moins dangereux. Pourtant ce ne fut pas cette direction que les deux Serpentardes prirent quelques heures plus tard alors que le ciel s’était assombrit et que leurs camarades avaient cessés de faire attention à elle. « Tu aurais aussi pu me faire visiter les coins sympas du château remarque, mais niveau plante, ça aurait été compliqué et puis avec le couvre-feu... » Elles avançaient d’un bon pas dans le parc de l’école de Poudlard quand Adèle avait finalement brisé le silence qui les entouraient. Au dessus d’elles, la lune éclairait leurs pas, leur évitant d’avoir à sortir leurs baguette dans l’immédiat, ainsi elles ne risquaient pas d’attirer l’attention de quelqu’un qui aurait eu l’idée de regarder par une fenêtre du château au même moment. Les mains enfoncées dans sa cape la plus chaude, Hestia jeta un coup d’œil à sa camarade. « T’inquiète pas je t’organiserai une visite du château un jour. Mais pas au milieu de la nuit. » Lança-t-elle avec un sourire. La verte avait parfois tendance à oublier qu’Adèle n’était à l’université que depuis quelques mois et qu’elle n’avait pas passé ces dernières années au château de Poudlard comme la plupart des élèves. Leur amitié s’était formée si rapidement et si naturellement que la Serpentarde avait parfois l’impression de toujours avoir eu la française à ses côtés. C’était une sensation un peu perturbante pour elle qui n’était pas habituée à s’attacher aux autres, mais aussi plutôt plaisante, elle devait bien l’avouer. En Adèle elle avait trouvé quelqu’un sur qui elle pouvait compter.

Bientôt, elles quittèrent le sentier qui serpentait dans le parc pour rejoindre l’orée de la forêt. Là, la luminosité était moins importante alors Hestia sorti sa baguette en préparation de l’instant où elles se retrouveraient dans l’obscurité des bois. « Ok tu as fait une liste ? On peut y aller ? Quelque chose à me dire avant ? » Après avoir resserré son écharpe autour de son cou, la Serpentarde alla effleurer sa poche pour s’assurer que le parchemin qu’elle avait préparé -et rendu résistant à l’humidité grâce à un sort- un peu plus tôt s’y trouvait bien. Malgré l’épaisseur de ses vêtements, elle parvint à s’en assurer. Tout comme Adèle, la Serpentarde avait enfilé des vêtements chauds et des chaussures adaptées à une balade en forêt. Elle hocha la tête pour confirmer à son amie qu’elle avait bien sa liste, de toute façon elle avait tout en tête. Un sourire amusé flotta sur ses lèvres en entendant la dernière remarque de la française. Pensait-elle que c’était le moment de se lancer dans des confidences de dernière minute ? « Je te préviens, si je sors de cette forêt avec la grippe, tu seras mon médecin attitré. » Lança Hestia alors que son regard se parait d’une lueur ironique. Puisque son amie avait choisi la voie de la médicomagie, autant en profiter. Par contre, Adèle allait devoir se tenir prête, quand elle était malade, la Serpentarde n’était pas une patiente des plus agréables. Bien sûr, elle ne jugea pas utile de le préciser, la française commençait à se faire à son caractère maintenant et il était bien plus drôle de laisser son imagination faire le reste. « Allons-y. » Fini par lancer la Carrow. Elles abandonnèrent le parc derrière elles pour entrer dans la forêt. Au bout de quelques mètres à peine les branchages se firent plus denses et l’obscurité les engloutis. Hestia agita sa baguette et murmura un lumos bienvenue. Elles n’allaient tout de même pas risquer de se fouler une cheville à peine entrées dans les bois. Adèle se destinait peut être à la médicomagie, mais ce n’était pas le moment pour tester ses capacités de soin. Et si Hestia se débrouillait sans mal avec des potions, pour les sorts de soin c’était tout autre. Alors la verte fit attention à l’endroit où elle mettait les pieds. Après quelques instant à suivre un sentier -mais qui pouvait tout à fait ne pas en être un- Hestia se tourna vers Adèle. « Toi qui connais si bien les lieux, quel chemin tu recommandes ? » Ah oui, parce que déjà la forêt interdite de jour c’était compliqué de s’y retrouver, mais alors de nuit… Peut-être que Adèle avait pensé à emporter une carte.

CODAGE PAR AMATIS


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Adèle de Lestang
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Lumos
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Mer 13 Fév - 13:57

 

Let's walk into the woods

— Hestia & Adèle

Non bien sûr qu'elle ne changerait pas d'avis. Hestia n'était pas du genre à ne pas tenir ses engagements et encore moins à se défiler. Ses tourments l'empêchaient vraiment de penser logiquement, ou était-ce parce que sa confiance aux autres avait été un peu malmenée ? Peut-être, mais Hestia restait vraiment la seule personne dont elle ne devait pas douter. Les preuves ne se comptaient plus depuis un moment. Peut-être aussi,  qu'elle se demandait quand on viendrait lui prendre cette amitié, puisqu'il semblait que chaque moment de bonheur lui soit repris. Pourtant son amitié avec la brune avait été une évidence. C'était comme si elles étaient destinées à se rencontrer et à devenir de proches amies. Si pour une fois, le destin pouvait être sympa avec elle et lui laisser au moins cela.
Adèle avait souri à la réponse de son amie. Ha ça non, ce n'était pas elle non plus qui se défilerait. Quand elle avait une idée en tête, difficile de la faire changer d'avis. Et puis les cuisines, elles seraient peut-être tentées d'y prendre autre chose que des pâtisseries. Une nuit blanche c'était franchement long à occuper... Une prochaine fois peut-être ? Quoiqu'elle espérait bien ne plus avoir à angoisser de passer sa nuit d'insomnie seule le mois prochain. Cela dit si Hestia avait la force de lui tenir compagnie, elle ne dirait pas non. Seulement, elle ne voulait pas non plus priver son amie d'une nuit de sommeil mensuelle alors qu'elle ne souffrait d'aucun trouble similaire au sien. Avec l'habitude, Adèle, s'en remettait très bien et le lendemain, sa nuit blanche passait plutôt inaperçue. Elle était certes un peu moins efficace, mais ne tombait pas de sommeil à la première minute. Ce n'était pas le cas de tout le monde face à une nuit blanche.

La visite de Poudlard aurait pu être une très bonne idée, mais toujours difficile à justifier au corps enseignant au cas où elles se feraient pincer. Adèle ne pourrait malheureusement jamais lui rendre la pareille en lui faisant visiter son ancienne école qui n'avait plus vraiment de secrets pour elle et qu'elle connaissait comme sa poche. Elle n'était pas du genre nostalgique, mais Beauxbâtons avait été un passage important de sa vie et elle y avait de très bons souvenirs. Elle avait pensé pouvoir construire de nouveaux beaux souvenirs en venant à Londres, mais il y en avait eu beaucoup de douloureux aussi.

- Vendu pour la visite. Et ok de jour, ce sera mieux pour en apprécier les subtilités, je pense.


Arrivées à l'orée de la forêt, la Française avait interrogé sa camarade, surtout pour s'assurer que tout était ok. Il était certes un peu tard pour faire demi-tour et aller récupérer un truc qu'elles auraient pu oublier, mais bon on ne sait jamais. Adèle esquissa un franc sourire à la brune avant de lui répliquer :

- Parfait, on fait comme ça ! En plus, comme il faut que je travaille sur ma patience, tu seras la patiente idéale.

Ha, mais elle était parfaitement consciente qu'Hestia ne serait pas le genre de malade adorable à rester bien sage tout le long de son traitement. Tout comme elle était parfaitement consciente, qu'elle allait devoir apprendre à se maîtriser si elle ne voulait pas se retrouver à enfoncer de force une potion dans le gosier d'un patient. Est-ce qu'il lui arrivait de douter de ses choix de carrière ? Non. Est-ce qu'un bon médicomage était forcément un médicomage empathique, doux et prévenant ? Pas pour Adèle. Pour elle, un bon médicomage était celui qui trouvait ce qui n'allait pas et qui le traitait point. Sauf que oui, elle avait besoin aussi de faire un minimum de travail sur elle-même parce qu'elle traiterait quand même des personnes. Le top départ fut lancé et elles s'engagèrent dans la forêt. Adèle imita son amie et alluma sa baguette. Elle avait beau être insomniaque les nuits de pleine lune, elle n'avait absolument pas hérité d'une vue de louve pour se repérer dans le noir. Hop hop hop... Hestia lui disait qu'elle connaissait « si bien les lieux » ? Alors euuuuh... elle avait dit ça Adèle ? Bon, alors en toute honnêteté, oui elle connaissait le coin, mais bien ? Il fallait rappeler quand même que la dernière fois c'était Elise qui l'avait guidée à travers la forêt. Alors clairement, ça, elle n'avouerait jamais à voix haute que c'était grâce à sa cousine qu'elle savait un peu où se rendre pour trouver ce qu'elles cherchaient. Alors est-ce que c'était le moment d'avouer à Hestia qu'elle n'avait aucun sens de l'orientation ? Et que non, elle n'avait emporté aucune carte ? D'ailleurs, elle n'était pas vraiment certaine qu'un jour quelqu'un ait songé à cartographier la forêt interdite. En revanche, elle avait une excellente mémoire et avait très bien construit ses repères la dernière fois. Le trajet qu'elle avait emprunté avec sa cousine serait aisé à retrouver, du moins c'est ce qu'elle pensait. Néanmoins, il faisait nuit et elle avait pensé à quelque chose pour les aider à ne pas s'égarer.

- Alors, on va aller par... là, dit-elle finalement après avoir observé les alentours et retrouvé l'un des repères, sauf qu'on va assurer un peu nos arrières.

La Française ouvrit alors son sac et sortit un ruban rouge vif. Elle s'avança vers un arbre et accrocha le morceau de tissu en évidence à une branche basse.

- Cela nous facilitera la vie, euh... au cas ou ? On les accrochera à intervalle régulier tout au long de notre balade. Disons qu'on retrouvera plus vite notre chemin, si par hasard on s'égare...

Elle regarda Hestia, avec un sourire entendu. Non, mais c'est vrai, elle ne se souvenait vraiment pas avoir dit qu'elle connaissait les lieux comme sa poche. Ou alors peut-être qu'elle avait dit que ce serait facile de reprendre le chemin de sa retenue ? Quelque chose dans ce genre-là. Alors après si Hestia avait interprété son enthousiasme comme ça, ce n'était pas de sa faute quand même. Bon que son amie ne s'inquiète pas, elle avait tout prévu ! Elles n'allaient pas se perdre non plus. Si elles se perdaient, elles n'auraient qu'à revenir un peu en arrière, retrouver le ruban et changer de direction. Plan parfait. Puis bon, elles n'allaient pas faire demi-tour, maintenant. Sinon, Adèle continuait toute seule. Oui, ça par contre, très mauvais plan.

- Par là donc,
répéta-t-elle en montrant le chemin vers la droite.

Adèle s'engagea sur le chemin éclairant les alentours avec sa baguette. Elle était relativement calme. Elle restait sur ses gardes, bien entendu. Consciente tout de même du lieu où elle se trouvait et des dangers qui pouvaient l'habiter.
Enfin, il était évident bien sûr qu'elles n'allaient pas faire cette escapade dans le plus grand des silences, et Adèle engagea la conversation :

- Je crois que ma mère et mon beau-père ne sont pas ravis que je ne sois pas revenue pour Noël. Je ne vois vraiment pas ce que ma présence aurait changé, mais bon... Je crois que j'ai intérêt à mieux me justifier pour les prochaines vacances, si je veux être tranquille jusqu'à cet été.

Adèle n'avait en effet absolument pas l'intention de revenir avant les vacances d'été, et allait devoir visiblement regorger d'un peu plus d'imagination pour réussir ça. Elle ne comprenait d'ailleurs pas trop pourquoi sa famille tenait à ce qu'elle revienne.

MAY



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Lun 18 Fév - 23:29
Let's walk into the woods


Adèle ◊ Hestia

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Then she should run.



 

Ce n’était pas la première fois que Hestia s’aventurait dans la forêt interdite. En fait, ce n’était pas non plus la deuxième, ni même la troisième fois qu’elle le faisait. Dès l’instant où elle avait compris tout le potentiel que renfermaient ces bois, la mention interdite lui avait paru bien futile. Comment ne pouvait-elle pas entrer dans la forêt quand elle devait contenir des dizaines et des dizaines de plantes passionnantes ? Il y avait tant de possibilités, tant de découvertes à faire. Pour elle qui cherchait sans cesse à aller plus loin dans le domaine des potions, c’était une mine d’or à côté de laquelle elle ne pouvait pas passer sans rien faire. Dès le début de sa première année elle avait été attirée irrésistiblement vers les bois. Pas pour jouer à se faire peur ou montrer qu’elle était courageuse, comme la plupart de ses camarades le faisaient, mais bel et bien pour découvrir quelles plantes se cachaient là, à la fois si proches et si loin d’elle. Si les nombreux avertissements des professeurs n’avaient pas réussi à refroidir son envie de s’aventurer dans la forêt, ils avaient au moins eu le mérite de calmer un peu son impulsivité et de lui faire entendre raison. Se précipiter dans la forêt interdite à la recherche de plante alors qu’elle était une jeune sorcière de première année aurait été du suicide, et pour une fois même elle avait pu reconnaître que c’était une très mauvaise idée. Alors plutôt que de foncer tête baissée et de récolter des ennuis innombrables -et probablement de terminer à l’infirmerie avec en cadeau des retenues jusqu’à la fin de l’année- la toute jeune Hestia avait au moins eu la sagesse de demander conseil à sa sœur ainée. Thalia avait toujours encouragée sa passion pour les potions et elle l’avait de nombreuses fois couverte auprès de leurs parents quand elle se rendait dans les bois qui bordaient la demeure familiale. Les bois de Poudlard n’étaient guères bien différents, juste infiniment plus vastes et habités par des créatures particulièrement territoriales. La Serpentarde avait mis un peu de temps à convaincre sa sœur, mais elle avait fini par atteindre son but et elle était à Poudlard depuis un peu moins de quatre mois quand elles avaient pénétré ensemble dans la forêt interdite pour la première fois. Chacune de leurs escapades dans les bois étaient régies par les mêmes règles : elles s’y rendaient toujours ensemble, en plein jour et surtout elles restaient sur les sentiers déjà tracés. Leur but n’était pas de se perde dans les tréfonds de la forêt ou d’aller à la rencontre des centaures -ou pire-, mais bien de permettre à Hestia d’en apprendre plus sur la flore qui les entourait. Les deux Carrow s’étaient ainsi promenées de nombreuses fois dans la forêt de Poudlard, et quand Thalia avait quitté l’école Hestia avait continué ces excursions par elle-même.

Alors non, ce n’était clairement pas la première fois que Hestia bravait le règlement pour entrer dans la forêt interdite. Seulement c’était la première fois qu’elle le faisait au beau milieu de la nuit et sans suivre les chemins tracés par tous ceux qui étaient passés avant elle. Même en l’absence de sa sœur elle avait continué à suivre leurs règles tacites et ne s’était jamais trop enfoncée entre les arbres. Appelez ça de la crainte, elle appelait ça plutôt de la prudence. Elle était prête à beaucoup pour découvrir de nouveaux ingrédients, mais pas à risquer sa vie, surtout pas quand elle se trouvait seule. Cette promenade nocturne serait donc une grande première pour elle. Mais elle était loin de la gamine impressionnable de onze ans désormais, et surtout elle se trouvait avec Adèle. Alors quand son amie lui avait demandé si elle avait quelque chose à lui dire avant qu’elles ne pénètrent dans les bois, la Serpentarde n’avait pas pu s’empêcher de faire dans l’ironie. Aussi bien pour montrer à la française qu’elle n’avait pas peur, mais aussi pour se le prouver à elle-même. L’effet attendu avait été atteint puisqu’un sourire n’avait pas tardé à naitre sur les lèvres de sa camarade. « Parfait, on fait comme ça ! En plus, comme il faut que je travaille sur ma patience, tu seras la patiente idéale. » Les paroles de la blonde firent à leur tour apparaitre un rictus amusé sur le visage de la Carrow. Oh elle était loin d’avoir tort quand elle disait que l’avoir comme sorcière à soigner lui ferait travailler sa patience. En temps normal, Hestia n’était déjà pas elle-même un modèle de patience, alors quand elle était malade, c’était bien pire. Elle ne supportait pas de se sentir vulnérable, alors être diminuée physiquement la mettait invariablement d’une humeur massacrante. Quant à la simple idée de devoir rester alitée, elle préférait ne pas y penser tant ça la hérissait d’avance. « Je ferais de mon mieux. » Répondit Hestia en lui lançant un coup d’œil. Sûrement lui fallait-il quelqu’un avec un caractère aussi fort que le sien pour la supporter quand elle était malade et la forcer à se soigner correctement, alors la française s’en sortirait plutôt bien. Non franchement si Adèle l’avait comme patiente, elle gagnerait le gros lot. Pour le coup, elle ne pourrait qu’améliorer sa patience, où alors l’une des deux n’en sortirait pas vivante.

Mais ce n’était pas vraiment la préoccupation première d’Hestia maintenant qu’elles étaient entrées dans la forêt. Machinalement, la Serpentarde avait suivi sa camarade et puisqu’elle se doutait bien qu’elles n’allaient pas empreinter les chemins que Thalia et elle avaient suivi pendant des années, elle avait préféré se tourner vers son amie pour savoir où elles allaient. Et la verte du bien admettre qu’observer Adèle regarder autour d’elles pour trouver son chemin n’avait pas grand-chose de rassurant. « Alors, on va aller par... là, sauf qu'on va assurer un peu nos arrières. » Bon, au moins la française s’était reprise assez vite pour ne pas donner envie à Hestia de faire demi-tour sur le champ pour retourner au château. Elle haussa même un sourcil interrogatif quand elle lui affirma qu’elle avait un moyen de s’assurer qu’elles ne se perdraient pas. Sans un mot, la Carrow regarda son amie sortir un ruban rouge vif de son sac pour le nouer autour d’une branche basse. Bien en vue, le tissu était difficile à manquer. Une carte, ou un sortilège de géolocalisation aurait sûrement été plus pratique mais au moins c’était une bonne idée. « Cela nous facilitera la vie, euh... au cas où ? On les accrochera à intervalle régulier tout au long de notre balade. Disons qu'on retrouvera plus vite notre chemin, si par hasard on s'égare... » Hestia rendit son sourire à son amie, se retenant de la prévenir que si elles se retrouvaient à errer des heures durant dans la forêt au beau milieu de la nuit à la recherche d’un ruban rouge, elle serait encore plus désagréable que si elle sortait des lieux avec la grippe. Au moins Adèle avait pensé à assurer leurs arrières et la verte n’avait rien à dire vu qu’elle s’était complètement reposée sur sa camarade pour leur escapade. Alors elle décida de lui faire confiance, c’était Adèle après tout et elle avait déjà prouvé qu’elle était digne de sa confiance. Avec un petit hochement de tête entendu, Hestia tendit donc la main dans sa direction afin de récupérer quelques rubans pour l’aider dans sa tâche. Si elle participait, il serait plus facile pour elle de se souvenir où étaient les rubans. « Par là donc » Nouveau hochement de tête et les deux Serpentardes prirent la direction indiquée par Adèle.

Baguette en main pour éclairer le chemin, Hestia se frayait un chemin dans les bois en compagnie de sa camarade. Elles avaient parcouru plusieurs mètres et commencé à semer quelques rubans derrière elles quand Hestia repéra une des plantes qui l’intéressait. Après avoir pris le temps d’éclairer les alentours pour s’assurer qu’aucune bête ne se trouvait dans les parages -il valait mieux être prudente- elle s’approcha pour constater avec satisfaction qu’il s’agissait bien de valériane. Elle laissa Adèle surveiller les alentours et entreprit de couper quelques brins. « Je crois que ma mère et mon beau-père ne sont pas ravis que je ne sois pas revenue pour Noël. Je ne vois vraiment pas ce que ma présence aurait changé, mais bon... Je crois que j'ai intérêt à mieux me justifier pour les prochaines vacances, si je veux être tranquille jusqu'à cet été. » Tout en arrêtant ses gestes pour éviter de se blesser avec ses propres cisailles, Hestia jeta un coup d’œil à son amie. Cela faisait quelques mois qu’elle avait découvert qu’Adèle aussi se trouvait dans une situation particulièrement délicate avec sa famille. Maintenant que la confiance s’était installée entre elles, elles avaient fini par échanger sur leurs situations familiales et Hestia comprenait parfaitement les sentiments qui habitaient sa camarade. Leurs vécus étaient différents mais les résultats étaient les mêmes, des familles dysfonctionnelles et un profond sentiment de se débattre sans parvenir à s’en sortir. Décidément les familles de sorciers n’épargnaient vraiment personne. La Carrow adressa un sourire à son amie avant de retourner à ses plantes. « Tu auras qu’à leur dire que tu as été invité par la famille Carrow a passer les vacances dans leur résidence secondaire. Ça devrait leur en boucher un coin et t’acheter un peu de tranquillité. » Lança-t-elle tout en disposant avec soin la valériane qu’elle venait de récupérer dans son sac. En réalité elle n’avait jamais entendu ses parents parler d’une résidence secondaire. Tout ce qu’elle avait connu était leur demeure de Godric’s Hollow et rien d’autre. Il lui était bien arrivé de voyager avec sa famille mais le but n’avait jamais été les loisirs ou la détente, à chaque fois c’était pour assister à un important évènement sorcier ou pour le travail de son père. Cyrus Carrow travaillait dans le département de la coopération magique internationale au ministère alors parader avec sa parfaite petite famille auprès de sorciers étrangers faisait partie du boulot. Mais tout ça, les de Lestang n’avaient aucun moyen de le savoir et si Hestia pouvait utiliser la renommée de sa famille pour aider Adèle à s’acheter une tranquillité alors elle le faisait sans sourciller. Pour une fois que son nom lui servait à autre chose qu’à inspirer la crainte. « Pense à inventer une destination exotique pour ma maison de vacances par contre. La Grèce ? Ou les îles Canaries ? J’ai toujours voulu passer des vacances à la plage, et puis, ça sonne bien, non ? » Reprit-elle en adressant un grand sourire à la sorcière. Elle se releva et frotta ses mains l’une contre l’autre pour les nettoyer de la terre qui s’y était accrochée. Oui, elle s’imaginait bien passer des vacances au bord de la mer, les pieds dans le sable. Seulement la vision était plus plaisante si c’était Adèle qui se trouvait à ses côtés et non pas sa famille. Il n’était pas bien difficile de faire plus agréable que la présence des Carrow, mais tant qu’à choisir, Hestia se tournerait vers son amie sans hésiter.

Maintenant que la Carrow avait pu rayer un des ingrédients de sa liste, les deux Serpentardes reprirent leur chemin. Cela faisait longtemps qu’elles s’étaient engagées sur des sentiers que Hestia ne connaissait pas alors elle s’en remettait à son amie pour se diriger, se contentant de scruter le sol pour repérer les plantes qui l’intéressaient et de déposer des rubans à intervalles plus ou moins régulier. D’ailleurs, elle en sorti un nouveau de la poche de sa cape pour aller l’accrocher. Cela faisait un moment qu’elles n’avaient pas laissé une trace sur leur chemin et un buisson dégarni sur sa gauche ferait parfaitement l’affaire. Sortant du chemin, la Serpentarde s’en approcha quand la lumière de sa baguette accrocha quelque chose, provoquant un éclat qui n’avait rien à faire dans ses bois. Surprise, elle recula brusquement et manqua de chuter dans sa précipitation. Elle étouffa un juron en se redressant, sa baguette pointée sur l’arbuste qu’elle avait approché. « T’as vu ça ? » Souffla-t-elle à Adèle en tentant de calmer les battements de son cœur. Elle tourna son visage vers sa camarade avant de reporter brutalement son attention sur l’endroit que son sortilège éclairait. Merde, c’était un grondement qu’elle entendait ?

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Jeu 21 Fév - 13:43

 

Let's walk into the woods

— Hestia & Adèle

Ce n'était pas parce qu'on n’avait aucun sens de l'orientation qu'on ne pouvait pas organiser une sortie en forêt. Il y avait beaucoup de choses pour pallier à ce problème et l'excellente mémoire d'Adèle couplée à ses petites astuces dont elle ne manquait pas en était le parfait exemple. L'idée des rubans ? Un des contes moldus avec lequel sa petite sœur l'avait gonflée. Pour une fois que ça lui servait à quelque chose. Non, parce qu'en général, Anna lui parlait de princesses potiches qui n'étaient même pas fichues de garder une chaussure au pied ou qui acceptaient de la nourriture de n'importe qui. Elle ne se souvenait plus bien du nom du conte en question, mais avait trouvé que c'était une chouette idée de baliser son chemin pour le retrouver. Bien sûr elle avait opté pour quelque chose de bien plus visible que des petits cailloux et les rubans rouges étaient parfaitement repérables. Et puis à deux, elles s'en sortiraient très bien. Hestia ne sembla d'ailleurs rien avoir à redire à son plan. C'était de toute façon le meilleur qu'elle pouvait proposer à ce moment, n'ayant pas vraiment eu l'occasion de trouver autre chose. Et puis, même si son idée d'aller dans la forêt interdite en pleine nuit n'était pas des plus sensées, elle ne comptait pas non plus passer sa nuit à chercher son chemin pour rentrer ou à entendre son amie lui sortir « tu es sûre qu'on n'est pas déjà passées par ici ? ». Non ça c'était un truc à vraiment mettre en péril leur amitié. Non parce qu'autant, elles pouvaient ne pas être d'accord sur certains sujets, autant elles avaient toujours réussi à trouver un terrain d'entente. Elle supporterait cent fois plus Hestia en tant que patiente que Hestia lui faisant des reproches parce qu'elle les avait paumées dans la forêt.

L'excursion démarra et il ne fallut pas longtemps à sa camarade pour trouver une des plantes qu'elles étaient venues chercher. Il n'y avait pas à dire, c'était quand même plus sympa de partir à la recherche de plantes avec sa meilleure amie qu'avec sa cousine qu'on ne pouvait pas encadrer. La différence était aussi qu'elles n'étaient pas contraintes de le faire pour une retenue et qu'elles étaient vraiment venues de leur plein gré.
Adèle avait engagé la conversation sur l'un des derniers sujets en date à l'ennuyer. Sa famille. Même séparée d'elle par une mer, celle-ci trouvait quand même le moyen de se rappeler à elle. Sa mère, de cette manière toujours aussi neutre qu'elle lui connaissait et Beaulieu toujours avec ce ton péremptoire qui l'agaçait. Non ça n'avait pas plu qu'elle ne rentre pas pendant les vacances de Noël. Alors bien sûr elle n'avait pas pu expliquer que son cher oncle l'avait invitée pour les fêtes. Elle aurait eu des ennuis et elle en avait déjà assez comme ça. Elle n'aurait cependant jamais pensé que ça leur ferait quelque chose qu'elle ne soit pas là. Étaient-ils inquiets qu'elle leur échappe ? Ses plans d'avenir pour se détacher d'eux étaient-ils si évidents ? Ou était-ce juste la mégère qui avait été frustrée de ne pas pouvoir la descendre devant tout le monde cette année ? La lettre qu'elle avait reçue à la rentrée de janvier en tout cas l'enjoignait très fortement à prendre le temps de revenir aux prochaines vacances scolaires et elle devait avouer que ça ne lui plaisait franchement pas. Outre le fait de devoir supporter des gens qu'elle n'aimait pas, elle s'inquiétait que cela ne cache autre chose. La solution d'Hestia la fit sourire, même si elle n'était pas certaine que ce soit une bonne idée. Elle était capable de dissimuler la vérité, mais pas d'en inventer une nouvelle. L'un comme l'autre n'était cependant pas plus louable et les deux apportaient finalement autant de problèmes.

- Hum, j'ai juste à espérer qu'ils n'aient pas envie de vérifier mon invention. Mon beau-père n'y pensera peut-être pas, mais si ça tombe dans l'oreille de mon grand-père, il est capable de creuser...

Et elle n'avait franchement pas envie qu'un mensonge censé lui permettre d'échapper à une semaine en France, l'y fasse revenir définitivement. Ce qu'elle aurait aimé ne plus être dépendante d'eux et ne pas avoir à se creuser la tête pour ce genre de choses.

- Oh j'avoue, avec une plage privée de sable fin, une mer turquoise... ça fait rêver ! On devrait même les organiser pour de vrai, en fait. Si je peux éviter de passer mes deux mois complets en France cet été, ce serait encore mieux !


L'idée de se retrouver au soleil, alors qu'elles étaient emmitouflées dans leurs capes sous les températures fraîches de janvier avait quelque chose de très agréable. Adèle n'avait jamais eu l'occasion de partir en vacances à l'étranger. Londres était la première ville étrangère dans laquelle elle avait mis les pieds et elle se voyait très bien y faire sa vie. Si elle pouvait agrémenter ses congés de nouvelles destinations, elle ne disait pas non, surtout si en plus elle devait arpenter celles-ci en la compagnie d'Hestia.

La brune se releva de son premier ramassage et Adèle entreprit de la guider toujours d'après ses souvenirs, accrochant régulièrement ses rubans dans les branches basses des arbres ou sur celles des buissons à leur hauteur. Elle en avait prévu un stock assez conséquent pour être certaine de ne pas se retrouver coincée à un moment et de devoir faire demi-tour à cause de ça.

- Je pense qu'on n'est pas loin de la rivière, mais on trouvera un moyen de la contourner.


Elle pensait avoir repéré un passage praticable lorsqu'elles étaient repassées avec Elise sur le balai d'Hestia. Elle n'était vraiment pas partante pour un bain de minuit cette fois et les températures étaient clairement moins sympathiques qu'en octobre où elles étaient déjà peu agréables. Et même si Hestia avait été partante pour une session de nage en solitaire, elle ne trouvait pas très prudent de se séparer. Cependant son amie interrompit ses pensées alors qu'elle se retraçait la suite du chemin dans la tête. Voir un truc ? Quoi ? Non, elle n'avait pas vraiment fait attention. Elle releva sa baguette, jetant un œil à son amie qui avait un air trop alerte à son goût. Elle regarda dans la même direction et franchit la distance qui les séparait au cas où

- Non, voir quoi ?

Oui il fallait préciser. Une ombre ? Quelqu'un ? Une créature ? Histoire qu'elle soit prête à agir s'il le fallait. La Française trouvait son amie un peu trop vive pour le coup et elle sentit la nervosité la gagner. Elle qui avait du mal à comprendre les émotions des gens, la peur était celle à laquelle elle réagissait le plus vite et pour laquelle elle ne se posait pas trop de question. Un grondement, à proximité ? Elle recula tirant son amie par le bras, avant de voir bondir un lapin du buisson qu'Hestia fixait. Elle sursauta retenant un cri. Bon sang, un lapin ! Non mais si elles devaient paniquer pour des lapins, elles n'avaient pas fini. Si Hestia se mettait à réagir comme Elise et à lui mettre la pression au moindre truc suspect, elle allait râler. Sauf qu'on est d'accord ? Les lapins ça ne grognait pas... Adèle avait à peine eu le temps de se détendre suite à l'apparition du rongeur, qu'une créature vint mettre fin à sa fuite. Elle ne bougea pas un peu choquée par la scène qu'elle pouvait observer. Un loup était en train de mettre en pièces le lapin. Était-ce un loup-garou ? Il y en avait à Poudlard, la Française le savait, mais tous prenaient leur potion. Ils n'en avaient pas le choix, n'est-ce pas ? Donc normalement, elles ne courraient aucun risque, même s'il était complètement effrayant, il n'y avait pas de danger ? Pas de raison d'avoir peur ? La créature interrompit son festin et releva la tête vers elles. Adèle se répétait qu'il n'y avait pas de danger, mais avait commencé à reculer. Un nouveau grondement en provenance de la bête se fit entendre et la blonde commença franchement à déchanter.

MAY



There's been trials and tribulations
You know I've had my share
I know exactly where I'm going
Getting closer and closer every day
by wiise



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Mar 5 Mar - 21:06
Let's walk into the woods


Adèle ◊ Hestia

A witch ought never to be frightened in the darkest forest, because she should be sure in her soul that the most terrifying thing in the forest was her.
Well, except if there's a werewolf...
Then she should run.



 

C’était à la fois rassurant et peinant de voir que Hestia n’était pas la seule à avoir une situation familiale compliquée et tout sauf agréable. Elle savait qu’elle n’était pas un cas isolé, en fait c’était sûrement la même chose chez la plupart de ses camarades de sang-pur, elle savait quelles types de contraintes venaient accompagner un nom illustre et quelles genre d’existence cela impliquait. Contrairement aux rumeurs, la vie des sang-purs n’avait pas grand-chose de glamour, du moins chez les Carrow. En fait la vie d’Hestia avait surtout été composée d’exigences, de critiques et de solitude. On était bien loin des vies palpitantes et pleines de paillettes que certains s’entêtaient à imaginer. Ils ne savaient pas à quels points ils avaient tort. Les soirées données par les sorciers de sang-purs pouvaient faire rêver, mais elles cachaient en réalité bien des desseins, ces occasions n’étaient pas une opportunité de passer du bon temps avec des amis mais plutôt celle de se faire bien voir et d’étaler sa puissance aux yeux des autres. Les dîners n’étaient pas l’occasion de goûter à des mets raffinés tout en entretenant une agréable conversation, mais plutôt celle de lier des alliances avantageuses qui permettrait à sa famille une avancée sociales. Chaque occasion avait en réalité un but caché, tout n’était que mensonge, manipulation et hypocrisie. Même les portraits de famille, accrochés fièrement au-dessus d’une cheminé, étaient complètement faux. La plupart du temps, les membres représentés, qui souriaient sagement dans leur cadre, se déchiraient en réalité. Chez les sang-purs tout n’était qu’une question d’illusions, et de la meilleure manière de les maintenir pour ne pas perdre la face. C’était sûrement pour ça que la plupart des camarades d’Hestia lui prêtaient une vie pleine de glamour et de Garden parties raffinées. Ils ne pouvaient pas avoir plus tort. Tout ça existait bien, mais ce n’était que de la poudre aux yeux destinée à camoufler une réalité bien plus sordide. Mais ça, ceux qui avaient accepté d’ouvrir les yeux, ceux qui étaient prêts à le dénoncer, n’étaient pas bien nombreux. Alors ça confortait les autres sorciers dans leurs idées préconçues. Seuls les principaux concernés se rendaient véritablement compte de la réalité, mais encore une fois ils étaient bien rares à accepter d’en parler. Chacun se doutait, mais personne ne pipait mot, préférant, comme Hestia, se murer derrière une armure pour maintenir les apparences. Alors elle avait beau savoir qu’elle n’était pas la seule à vivre une situation compliquée avec sa famille, il n’en était pas moins que ça avait un côté rassurant d’en avoir la preuve. Surtout quand celle-ci venait d’une amie aussi proche qu’Adèle. Au moins avec la française elle savait qu’elle pouvait parler librement et trouver une oreille attentive. Et l’inverse était également vrai, comme en cet instant.

Cela faisait seulement cinq mois qu’Adèle était entrée dans la vie de Hestia, pourtant celle-ci était déjà prête à chercher des solutions avec elle pour lui permettre d’échapper à ses problèmes. Elle était même tout à fait prête à lui servir d’excuse pour que sa famille relâche un peu la pression qu’elle faisait peser sur elle. Si avec la plupart des autres élèves, Hestia n’aurait pas cherché à lever le petit doigt, avec la française c’était différent. Autant la Serpentarde assumait son côté je m’en foutiste dès qu’il s’agissait des autres, autant elle savait se montrer d’une fidélité féroce avec ses amis, et pour eux elle ne ménageait pas ses efforts. Alors elle tenta de proposer une solution à Adèle, songeant que pour une fois son nom de famille pourrait lui servir à autre chose qu’à inspirer la crainte. Seulement, malgré le sourire de la blonde, son idée ne parut pas aussi idéale qu’elle l’avait cru. « Hum, j'ai juste à espérer qu'ils n'aient pas envie de vérifier mon invention. Mon beau-père n'y pensera peut-être pas, mais si ça tombe dans l'oreille de mon grand-père, il est capable de creuser... » Hestia fit la grimace. Au fond ça ne l’étonnait pas vraiment, les familles de sang-pur n’étaient pas du genre à relâcher leur emprise aussi aisément et celle d’Adèle avait l’air particulièrement rigide. Dommage, elle n’avait pas trouvé sa proposition tirée par les cheveux ou même irréalisable, mais il fallait dire que la famille de la blonde ne facilitait vraiment pas les choses. « Non mais si ton grand-père met son nez partout aussi, ça va pas nous aider. Quel rabat-joie. » Lança-t-elle avec un soupir. Voilà maintenant qu’elle regrettait de ne pas avoir une vraie maison de vacances à disposition. Non seulement ça lui aurait permis d’échapper un peu à sa propre famille et à l’aspect trop paisible de Godric’s Hollow, mais ça aurait aussi offert à Adèle une excuse en or pour ne pas avoir à retourner en France tant qu’elle ne l’avait pas décidé. Et puis, s’imaginer passer du temps dans une destination exotique n’avait rien de désagréable. Hestia n’avait connu que le Royaume-Uni et elle devait bien avouer qu’elle était curieuse de découvrir un peu plus le monde. Et que l’idée de le faire avec Adèle était loin de la déranger, bien au contraire. « Oh j'avoue, avec une plage privée de sable fin, une mer turquoise... ça fait rêver ! On devrait même les organiser pour de vrai, en fait. Si je peux éviter de passer mes deux mois complets en France cet été, ce serait encore mieux ! » C’était étrangement agréable, de s’imaginer partir en vacances au bord de la mère quand Hestia était en réalité en train de marcher dans la forêt interdite au beau milieu d’une nuit du mois de janvier. Soudainement, le picotement du froid sur sa peau n’était plus si gênant et l’humidité dans l’air plutôt insignifiante. Un sourire étira les lèvres de la Serpentarde. C’était pour une fois un petit jeu auquel elle voulait bien s’adonner, elle qui habituellement était si terre à terre. « Alors ça c’est une idée qui me plait encore plus. Je te réserve le temps que tu veux cet été. » Oh oui ça lui plaisait même beaucoup. Ses vacances n’avaient jamais été particulièrement palpitantes, surtout depuis le départ de sa sœur. Quand elle le pouvait, elle restait à Poudlard, mais elle ne pouvait pas échapper au retour dans la demeure familiale une fois les vacances d’été arrivées. Alors l’idée de pouvoir partir loin de ses parents, ne serait-ce que pour quelques jours, en compagnie d’Adèle était des plus agréables. Elle nota la proposition dans un coin de sa tête, se promettant de la réaliser au plus vite.

Elles poursuivirent leur chemin tranquillement, accrochant des rubans à intervalle régulier et éclairant les alentours à la fois pour éviter de trébucher et pour pouvoir repérer les plantes que Hestia recherchait. Ayant déjà rayé une plante de sa liste, la Carrow n’était pas mécontente de se laisser entrainer sur un sentier qu’elle ne connaissait pas, sûrement allait-elle pouvoir trouver de nouveaux endroits où s’approvisionner, voire même de nouvelles plantes. Et puis, si Adèle avait eu l’air un peu hésitante plus tôt, elle semblait désormais bien reconnaître le chemin qu’elle avait pris avec Elise. « Je pense qu'on n'est pas loin de la rivière, mais on trouvera un moyen de la contourner. » Hestia hocha pensivement la tête, elle était parfaitement consciente que son amie ne savait pas nager et que prendre un autre chemin serait préférable. Contrairement à ce qu’il s’était passé lors de la retenue de la française, la brune n’avait aucune envie de la forcer à se baigner, ça aurait été une véritable opération suicide et elle préférait éviter que son amie la plus proche se noie par sa faute. Adèle avait déjà manqué la noyade dans cette rivière une fois, pas la peine de recommencer. Elle fit un petit signe de la main à la française pour lui montrer qu’elle la suivait. Autant éviter une catastrophe en allant en direction de la rivière. En temps normal déjà, Hestia n’aurait pas été très motivée à l’idée de se baigner dans une eau certainement glacée. Mais alors au mois de janvier et en pleine nuit, ce n’était même pas la peine d’y penser. Savoir qu’Adèle avait repéré un chemin alternatif était rassurant, au moins elles n’auraient pas besoin de faire demi-tour ou de tourner en rond pour chercher un autre sentier, ce qui aurait été le meilleur moyen de provoquer une prise de bec. Autant dire que Hestia n’avait aucune envie de se disputer avec son amie au beau milieu des bois.

Seulement, au moment où elle allait lui exprimer son approbation, la baguette de Hestia accrocha un éclat qui n’avait rien de rassurant quand on se trouvait dans un endroit tel que la forêt interdite. La Serpentarde n’avait rien de la bravoure des Gryffondors, mais elle n’était pas une trouillarde pour autant, pourtant son cœur ne put s’empêcher de s’accélérer sous la surprise. Elle interpella Adèle, les yeux toujours fixé sur le buisson derrière lequel elle avait aperçu l’éclat. « Non, voir quoi ? » Hestia fronça les sourcils, pourtant elle était sûre d’avoir vu quelque chose. Elle venait de faire un nouveau pas en arrière quand un grondement sourd parvint à ses oreilles. Elle n’opposa aucune résistance à Adèle quand elle sentit celle-ci la tirer par le bras. Les deux vertes sursautèrent quand un lapin sortit à toute vitesse du buisson. Hestia étouffa un nouveau juron. Par Merlin, c’était ça qu’elle avait vu ? Un pauvre lapin ? Elle soupira de soulagement, il allait falloir qu’elle se montre moins nerveuse où cette promenade ne serait pas de tout repos. Elle porta un regard ennuyé sur le rongeur qui avait osé jouer avec ses nerfs avant de comprendre pourquoi un sentiment de malaise refusait de la quitter. Un lapin ça ne grognait pas, pourtant elle était positive elle avait entendu un grondement s’échapper du buisson. La réponse ne tarda pas à venir et cette fois-ci Hestia fut incapable de retenir une expression de surprise. Une bête venait de surgir à son tour du buisson pour se jeter sur le pauvre rongeur qui n’avait aucune chance de survie. Les yeux écarquillés d’horreur, elle observa le loup dévorer le lapin. Hestia sentit Adèle bouger à ses côtés, elle recula au même rythme que son amie, ses prunelles fixées sur le spectacle sanglant qui se déroulait juste sous leur nez. Elle s’arrêta cependant net quand le loup s’interrompit dans son repas pour lever un museau tâché de rouge vers elles. La Serpentarde prit conscience qu’il ne pouvait pas s’agir d’un loup ordinaire, elle n’avait jamais entendu dire que la forêt de Poudlard abritait une meute, et puis la bête était trop grande pour être commune, son regard était trop vif, comme doté d’une intelligence qui n’était pas seulement animale. La révélation lui coupa le souffle : elles faisaient face à un loup-garou.

Au fond ce n’était pas une rencontre impossible. Les loup-garous étaient une réalité chez les sorciers et il aurait été étonnant que l’école de magie n’en compte aucun parmi ses rangs, qu’ils s’agisse des élèves ou du corps enseignant. Mais les lycans de l’école prenaient des potions tue-loup pour éviter tout accident, ça aussi tout le monde le savait, surtout Hestia qui s’intéressait de prêt à la préparation de ce mélange délicat. Avec cette potion, les loups devenaient inoffensifs, ils gardaient leur instinct animal mais l’école n’avait dénombré aucune attaque depuis des décennies, ce qui voulait bien dire qu’il n’y avait pas de réel danger. Hestia lança un regard incertain à Adèle, elles ne risquaient pas grand-chose au final, non ? Elle reporta bien vite ses prunelles sur l’animal, peu désireuse de le quitter des yeux plus d’une demi-seconde. Elle avait beau se répéter qu’elles n’avaient pas grand-chose à craindre, ça n’empêchait pas la peur de s’infiltrer lentement dans ses veines. La logique voulait que l’animal parte chasser ailleurs mais il ne bougeait pas, les fixant de ses yeux jaunes avec une intensité qui fit frissonner la Carrow. Quelque chose clochait et ça n’avait rien de rassurant. Ses craintes furent confirmées quand un grondement s’échappa du poitrail de la bête. Les oreilles plaquées en arrière, elle dévoila des crocs d’une taille impressionnante. Hestia continua de reculer lentement, entrainant Adèle avec elle. Sans plus d’avertissement, la bête bondit vers elles. Instinctivement, la Serpentarde brandit sa baguette, lançant le premier sort qui lui venait à l’esprit. « Stupefix ! » La lueur qui s’échappa de sa baguette frappa l’animal de plein fouet, l’envoyant rouler un peu plus loin. Le cœur battant à tout rompre, Hestia observa sa fourrure immobile au milieu de la végétation. Elle s’apprêtait à dire à Adèle qu’elles feraient peut être mieux de rentrer quand un mouvement attira son regard. Elle comprit avec horreur que son sortilège n’avait pas suffi quand elle vit le loup se relever. « Merde. » Souffla-t-elle en se sentant pâlir. Elle ne chercha pas à comprendre ce qu’il se passait, ce n’était pas le moment pour ça. Quand les grondements de la bête reprirent, ils lui semblèrent encore plus sauvages qu’auparavant. Elle fit un pas en arrière, puis un deuxième avant de finalement saisir le poignet d’Adèle. Il n’y avait pas de temps à perdre et puisque les sortilèges semblaient inutiles, il n’y avait plus qu’une solution. « Cours ! » Elle s’élança, entrainant son amie à sa suite. Ce qui était censé être une simple balade dans les bois venait de se transformer en course contre la montre.

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Adèle de Lestang
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— Hestia & Adèle

Une famille rabat-joie tout court oui. La seule chose qui la retenait encore, c'était l'aspect financier. Financer ses études, son matériel et ne pas avoir à se retrouver à la rue une fois l'été venu étaient pour l'instant les arguments pour lui passer l'envie de claquer la porte. Elle n'avait pas ce courage, du moins c'était ce qu'elle pensait. Évoquer des vacances avec Hestia de nuit en pleine forêt interdite avait occupé l'esprit de la Française à rêver d'un meilleur été. Oh, mais c'était surtout qu'à cette allure, il n'y aurait pas d'été, pas de vacances, pas d'excuses à chercher, ni de rêves à faire...

C'était un loup-garou. Les différences étaient subtiles certes, mais quiconque avait su retenir ses cours de défenses contre les forces du mal, en viendrait à cette même conclusion. La vitesse à laquelle la proie fut dépecée et dévorée était à la fois fascinante et terrifiante. La blonde continuait de reculer sans parvenir à détacher son regard du spectacle auxquelles elles assistaient. Lorsque la bête les fixa enfin, Hestia stoppa leur progression. Il ne pouvait pas y avoir de danger, car les lycans de Poudlard prenaient une potion. C'était normal. Ce loup cherchait juste à les effrayer ou à se foutre d'elles. Il n'y avait pas de danger et pourtant tout son corps n'avait qu'une envie, celle de contredire son esprit et de  fuir. Le grognement de la bête fit encore plus grimper l'adrénaline dans son sang. Un sentiment qu'elle avait beaucoup de mal à apprécier tant il était impossible de le contrôler. La Française n'aimait pas perdre le contrôle de la situation et c'était clairement ce qui était en train de se produire. Son amie l'entraîna à son tour lorsque la bête leur montra ses crocs, puis elle bondit. Figée, Adèle en était encore au stade où son esprit refusait de croire que le loup-garou allait les attaquer. Heureusement Hestia fut bien plus réactive et envoya rapidement un sort pour repousser la bête. Adèle regarda la bête rouler sur le sol, dans un état second. La voix d'Hestia ne la sortit pas immédiatement de sa torpeur, sa main se glissa dans son cou pour attraper le pendentif qui y était accroché. Elle caressa la pierre qui l'ornait pour tenter de reprendre le contrôle sur sa peur. Le loup se releva, plus agressif que la première fois. La main d'Hestia sur son poignet finit de la ramener définitivement à la réalité. Courir, fuir, c'était maintenant que son corps devait réagir. Comme le lapin un peu plus tôt, les étudiantes étaient devenues les nouvelles proies du loup.

Hurler, ne servait à rien. Personne ne les entendrait au milieu de la forêt, personne n'était aussi insensé pour s'aventurer en pleine forêt interdite une nuit de pleine lune. De plus, étant donné ses compétences en matière d'endurance, il valait mieux qu'elle conserve son souffle le plus longtemps possible. Courir n'avait jamais été son activité préférée et elle n'était clairement pas endurante. Adèle s'empêchait de se laisser aller au désespoir. Elles avaient derrière elle une bête bien plus athlétique et vive qu'elles. Celle-ci allait les rattraper très vite. Il fallait la ralentir, pour qu'elle ne les atteigne pas au prochain virage. La Française se retourna pour à son tour tenter un sort.

- Incarcerem.

Les cordes jaillirent pour atteindre la bête. Ça la ralentirait, mais ça ne suffirait pas, elle le savait. Le loup mettrait en pièce son dispositif aussi rapidement qu'il s'était remis du sort d'Hestia, mais elles avaient besoin de gagner du temps. La Française parcourut des yeux les alentours tout en continuant sa course. Si elle ne faisait pas attention, elles allaient se perdre. Elles ne pouvaient pas espérer s'en sortir en s'égarant. Bien sûr refaire le chemin à l'envers les obligerait à se retrouver sur le chemin de la bête. Adèle conclut qu'elles allaient devoir terminer la boucle prévue.

- Par ici, cria-t-elle à son amie en l’agrippant et en la forçant à suivre le chemin dont elle se souvenait.

Dans sa course repérer le chemin s'avérait plus compliqué que prévu. Le noir, la vitesse, la peur, l'adrénaline, rien n'était pour l'aider. Elle hésita entre deux chemins, finit par suivre son intuition plus qu'autre chose. Le hurlement du loup se fit entendre et Adèle serra plus fort encore la main d'Hestia. Elle augmenta un peu plus la vitesse de sa course. Ses jambes lui faisaient déjà mal et son souffle qu'elle ne savait pas gérer s'emballait. Un drôle de sentiment l'envahit en entendant le clapotis de la rivière. Le soulagement. Elle n'aurait jamais cru possible que voir cette rivière lui apporterait ce sentiment, mais cela voulait surtout dire qu'elles ne s'étaient pas encore égarées.

- Il faut qu'on trouve une solution, de l'aide, ce loup va finir par réussir à esquiver nos sorts...

C'était un loup-garou avec une intelligence bien plus poussée qu'une simple bête, il allait s'adapter. Réussir à éviter leur sort, les traquer sans relâche. Le cerveau de la Française fonctionnait à vive allure, faisant défiler un panel de solutions destinées à les sortir de là. Côté direction à prendre, il leur fallait longer la rivière. Puis une fois à l'endroit repéré, au lieu de traverser la rivière, elles reprendraient la direction du château. Côté solutions pour ne pas se faire dévorer avant de regagner le château, elle séchait un peu plus. À moins que la licorne qu'Elise et elle avaient aidée en octobre surgisse tout à coup en se disant que ce serait cool de venir lui rendre la pareille, elle ne voyait pas comment battre un loup-garou à la course, surtout mauvaise sportive comme elle était. Mais à quel moment une balade en forêt interdite une nuit de pleine lune, lui avait semblé être la meilleure activité à faire pour occuper sa nuit d'insomnie ? À ce niveau, elle n'aurait bientôt plus à se soucier de ce qu'elle ferait lors de ses prochaines pleines lunes. Si elle s'en sortait, elle se mettrait au sport pour de bon, et surtout elle ne proposerait plus jamais d'idées suicidaires pour s'occuper l'esprit et s'éviter la déprime. Plus jamais.

MAY



There's been trials and tribulations
You know I've had my share
I know exactly where I'm going
Getting closer and closer every day
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Mer 20 Mar - 23:27
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Adèle ◊ Hestia

A witch ought never to be frightened in the darkest forest, because she should be sure in her soul that the most terrifying thing in the forest was her.
Well, except if there's a werewolf...
Then she should run.



 

Une simple promenade dans les bois hein ? Hestia ne comprenait pas comment elle avait pu y croire. Après tout, elle se trouvait à Poudlard, certainement la seule école du monde à avoir enchaîné les catastrophes pendant des années. Ça aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Un troll lâché dans les cachots, un basilic qui se baladait dans les canalisations, un tournoi qui se changeait en cauchemar, une cour d’école qui se transformait en champ de bataille, le château avait connu d’innombrables désastres alors au fond ça n’avait rien d’étonnant que la nuit des deux Serpentardes se transforme à son tour en cauchemar. Surtout quand la forêt dans laquelle elles avaient sciemment mis les pieds se nommait la forêt interdite. Niveau avertissement on ne faisait pas mieux, pourtant elles l’avaient royalement ignoré, par ignorance ou excès de confiance, Hestia n’avait pas envie de creuser la question surtout qu’au fond c’était sûrement un peu des deux. De toute façon maintenant il était trop tard, ça ne servait plus à rien de chercher à comprendre comment elles avaient pu croire que cette soirée se passerait sans encombre -en fait si un certain loup avait pas zappé sa potion ça aurait été niquel qu’on se le dise- désormais elles devaient faire face aux conséquences de leur crédulités. Et quelles conséquences. Elles auraient pu se faire piquer par un professeur avant même de sortir, ou se faire surprendre par la pluie. Elles auraient pu glisser sur le terrain inégal de la forêt et se fouler une cheville ou marcher sur un nid de fourmi et se retrouver à se gratter partout pour s’en débarrasser. Mais non, ce n’était rien de tout ça. Bien sûr que non, ça aurait été trop facile sinon. Il avait fallu qu’elles croisent le chemin d’un loup, et pas n’importe quel loup : un loup-garou qui, pour ne rien arranger, avait l’air d’avoir oublié de prendre sa potion tue-loup avant de se transformer. C’était bien leur veine, d’une simple promenade destinée à ramasser quelques plantes et à occuper la nuit d’insomnie d’Adèle, elles se retrouvaient à courir pour sauver leur vie. Hestia aurait bien avancé que ce n’était pas pour ça qu’elle avait signé et qu’elle souhaitait plutôt retourner à leur programme d’origine mais la réalité c’était qu’elle aurait été bien incapable de faire preuve d’humour dans un tel moment.

L’humour et les rires, Hestia en était loin. Ce qui se pressait dans ses veines c’était plutôt la peur et l’affolement. La stupéfaction de se retrouver face à un loup-garou avait été vite oubliée, balayée dès l’instant où la bête s’était jetée sur elles. Elle avait compris que désormais elles se battaient pour leur vie et l’adrénaline avait effacé tout le reste. Ce n’était plus le moment de réfléchir, de chercher à comprendre comment un loup sans potion pouvait se trouver sur le terrain de l’école ou même comment elles pourraient s’en sortir. Non, il était temps de courir. Alors dès qu’elle avait vu que son sortilège avait cessé de faire effet en quelques secondes seulement elle n’avait plus eut que cette idée là en tête. Courir à toute jambe, courir à en perdre haleine. Oublier ses pieds qui lui faisaient mal et ses poumons qui ne tardèrent pas à la brûler pour protester contre ce brusque effort. Elles courraient pour leur vie alors le reste ne comptait plus. Au milieu du tapage que ses battements de cœur affolés créaient dans ses oreilles, Hestia entendit vaguement Adèle tenter un « Incarcerem. ». Sans ralentir sa course, la verte jeta un coup d’œil par dessus son épaule. Son amie avait visé juste et les cordes qui s'étaient échappées de sa baguette ne tardèrent pas à venir s'enrouler autour du corps du loup, le faisant chuter lourdement dans un glapissement mêlant rage et douleur. C'était lui ou elles alors la Serpentarde ne s'attarda pas sur cette vision, elle était bien loin de la pitié en cet instant ou même de l'idée que derrière la bête enragée se cachait un sorcier maudit. Quand il s'agissait de choisir entre leurs vies ou celle du loup, Hestia n'hésitait pas un seul instant. Mais puisque leur magie n'était pas suffisante pour arrêter un tel animal, leur seule solution était de courir sans se retourner. D'autant plus que les deux étudiantes en étaient conscientes, le sortilège de la française ralentirait le loup mais il ne l'arrêterait pas.

« Par ici. » Quand Adèle lui attrapa la main pour la faire bifurquer, Hestia manqua de chuter. Après quelques pas hésitants et une nouvelle poussée d'adrénaline elle parvint à retrouver son équilibre de justesse. Ce n’était vraiment pas le moment de chuter, chaque seconde d’avance qu’elles avaient sur le loup était précieuse. Poussant sur ses jambes, elle reprit de la vitesse pour pouvoir suivre le rythme de son amie. Pendant combien de temps encore allaient-elles pouvoir maintenir cette vitesse ? Même si Hestia était plus sportive qu'Adèle, elle savait qu'elle ne tarderait pas à fatiguer. Et même si elle pouvait courir plus longtemps que sa camarade il était hors de question de l'abandonner ou même de la devancer. Un nouvel hurlement du loup se fit entendre, cette fois-ci la verte n'eut pas besoin de tourner la tête pour deviner qu'il avait réussi à se défaire des cordes lancées par la française. Comprenant qu'elles ne tarderaient pas à entendre de nouveau le martèlement des pattes de la bête derrière elles, Hestia répondit au geste de sa camarade en serrant à son tour ses doigts un peu plus fort. Sans mots, elle lui montrait qu'elle était prête à la suivre aveuglément. Pour le coup, c'était vrai dans tous les sens du terme, elles avaient éteint les lumières de leurs baguettes pour être moins faciles à repérer -même si Hestia doutait que ça change véritablement grand chose face à l'odorat surdéveloppé du loup- et évoluaient donc dans le noir de la forêt. De plus, elles s'étaient aventurées dans une partie des bois que Hestia ne connaissait pas alors elle s'en remettait totalement à Adèle pour tenter de les guider. Malheureusement pour elles le chemin qu'elles avaient balisé avec application un peu plus tôt était désormais inutile puisqu'il les forcerait à aller droit sur l'animal. Le clapotis discret de la rivière vint au moins la rassurer un peu, dans tout ce cauchemar elles avaient réussi à ne pas se perdre. Pourtant la tâche n’était pas aisée, la pénombre de la forêt était dense et la peur brouillait les sens de la verte.

Comme le lui avait indiqué Adèle un peu plus tôt, Hestia s’efforça de suivre le chemin de la rivière pour qu’elles puissent trouver l’endroit que la blonde avait repéré pour traverser. « Il faut qu'on trouve une solution, de l'aide, ce loup va finir par réussir à esquiver nos sorts... » Elle avait raison, bien sûr, mais comment ? Une seconde la Serpentarde envisagea de plonger dans l’eau de la rivière pour camoufler leur odeur et brouiller la piste du loup, mais ce serait une idée suicidaire vu combien son amie avait l’eau en horreur. Elles avaient déjà assez peur comme ça et traumatiser encore un peu plus Adèle ne serait pas une solution. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Quant à appeler à l’aide, Hestia savait déjà que crier ne servirait à rien à part épuiser leur souffle inutilement et se faire repérer plus rapidement encore par le loup-garou. Il n’y avait personne dans la forêt pour les aider. Se rendre sur le territoire des centaures aurait pu décourager le loup à les suivre mais alors elles auraient eu à expliquer leur présence là aux centaures et chacun savait qu’ils n’étaient pas particulièrement bienveillants envers les sorciers qui pénétraient dans leur territoire sans leur autorisation, qui plus est pour réclamer de l’aide. Il en allait de même pour l’endroit où vivaient les acromentules. Non, tout ça ne ferait que remplacer un danger par un autre et elles avaient assez de problèmes avec un seul loup, pas la peine de provoquer un troupeau de centaures en furie ou d’araignées géantes affamées. Il leur aurait fallu un moyen de contacter le château. Mais comment faire ? Envoyer des étincelles reviendrait à jeter une bouteille à la mer, il leur fallait quelque chose de plus efficace que ça. Le cerveau d’Hestia tournait à plein régime et ce fut en apercevant le reflet de la lune dans l’eau de la rivière qu’elle eut une idée. « Nos patronus ! » S’exclama-t-elle. La verte lança un nouveau coup d’œil derrière son épaule avant de se tourner vers Adèle. « On peut envoyer nos patronus au château pour chercher de l’aide. » Elle savait que c’était ainsi que l’Ordre du Phénix communiquait et rien ne les empêchait de faire pareil. Enfin si, le manque de concentration, la peur qui lui nouait l’estomac et la perspective d’un loup affamé qui ne tarderait pas à retrouver leur trace. Mais si elles n’essayaient pas alors autant abandonner tout de suite.

Même si tout son être lui criait de faire le contraire, Hestia ralentit sa course, tirant sur la main de son amie pour la forcer à faire pareil. Elles avaient un peu d’avance sur l’animal et ne parviendraient jamais à produire un patronus en pleine fuite. Et puis elles étaient hors d’haleine, alors autant en profiter pour essayer de reprendre un peu leur souffle. Tout en continuant à longer la rivière d’un pas vif la Carrow s’efforça de refouler la panique et l’angoisse pour faire remonter des souvenirs joyeux. Ils n’étaient pas nombreux mais elle s’y accrocha du mieux qu’elle put, les rejouant dans son esprit jusqu’à avoir l’impression de les vivre. Sa première tentative ne produisit qu’une vague fumée mais elle serra les dents et parvint enfin à extraire de sa baguette son patronus. Un coyote argenté apparu à leurs côtés. C’était étrange de voir à quel point de son patronus ressemblait à une version miniature du loup-garou, mais elle écarta cette pensée. Ce n’était pas le moment de réfléchir à ça, surtout qu’Adèle semblait avoir du mal à produire son propre patronus. Vu la situation dans laquelle elles se trouvaient ça n’avait déjà pas grand-chose d’étonnant mais en plus la blonde n’était pas vraiment au mieux depuis sa rupture avec Eljas alors ça devait compliquer encore plus les choses. Hestia posa une main sur le bras de son amie. « C’est pas grave. C’est pas grave. » Répéta-t-elle tout en essayant de reprendre sa respiration. Elles n’avaient pas besoin d’envoyer deux patronus au château après tout. Sauf que derrière elle le grondement du loup commençait à se faire entendre. Si elles ne reprenaient pas leur course très vite il serait sur elle dans quelques secondes à peine. Hestia prit sa décision en un clin d’œil. Plutôt que d’envoyer le coyote à Poudlard, elle dirigea sa baguette derrières elles, là où le loup ne tarda pas à pointer le bout de son museau. Son grognement semblait faire vibrer toute la forêt et il s’intensifia un peu plus quand le patronus de la verte s’approcha de lui. L’animal s’arrêta, oreilles couchées sur le crâne et crocs dévoilés, apparemment rendu perplexe par cette apparition à la fois si différente et si semblable. Quand il finit par se jeter sur le coyote, celui-ci bondi hors de sa portée pour venir tourner autour de lui et l’éloigner peu à peu. Rageur de ne pouvoir attraper cette nouvelle proie, le loup-garou en oublia momentanément les deux étudiantes. Hestia éprouva un vif soulagement en voyant que ce plan insensé semblait marcher. Elle reprit ses esprits et attrapa la main d’Adèle pour l’entrainer à sa suite. Le loup était occupé pour le moment mais elle sentait déjà la fatigue liée à son sortilège et elle savait que c’était une question de minutes avant que patronus disparaisse. Elles n’avaient pas une minute à perdre. « Ça va nous faire gagner du temps. On va trouver un endroit où se cacher et tu pourras te concentrer pour réessayer. Je suis pas sûre de pouvoir produire mon patronus une deuxième fois. » Expliqua-t-elle en recommençant à courir. Au loin elle pouvait apercevoir le passage dont Adèle lui avait parlé. Son idée leur avait peut être fait gagner du temps, mais elles se trouvaient toujours seules face à un loup-garou qui ne manquerait pas d’être encore plus en colère une fois que son patronus aurait disparu. Hestia se promit d’y réfléchir à deux fois la prochaine fois qu’Adèle avait une idée en tête.

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Dim 24 Mar - 12:25

 

Let's walk into the woods

— Hestia & Adèle

Courir encore et toujours, s'enfoncer à travers la forêt, éviter les racines, prendre garde aux irrégularités du sol... Adèle n'écoutait plus son cœur qui la pinçait, lui reprochant de ne pas mieux gérer sa course. Elle ne faisait plus non plus attention aux températures fraîches de la nuit, tant l'effort lui donnait chaud. Sa respiration irrégulière lui faisait ressentir la présence de ses poumons de manière douloureuse. L'articulation de ses chevilles commençait à la tourmenter et ses muscles qu'elle sollicitait de manière bien trop intense par rapport à d'habitude se manifestaient désagréablement. Tout cela elle tentait de l'ignorer pour ne pas s'arrêter et suivre le rythme de son amie, pour ne pas être un poids qui la ralentirait et les rapprocherait plus vite de leur ennemi mortel. La seule chose sur laquelle, elle parvenait à se concentrer, c'était leur itinéraire. Elle avait l'impression que si elle les perdait, elle les condamnait. Alors que tant qu'elle avait en tête leur trajet, elle gardait leur objectif d'arriver au château et de se retrouver à l'abri. La crainte de se faire rattraper par le loup était suffisante pour ne pas la faire ralentir, mais son corps allait finir par la rappeler à l'ordre et le fait qu'elle n'aurait peut-être pas la capacité de parvenir au château lui traversa l'esprit. Elle n'avait jamais été une grande sportive, détestait courir, maudissait les escaliers de l'école et contrairement à Hestia, elle ne s'entraînait pas de manière hebdomadaire à un sport intensif.

Elles longeaient la rivière et Adèle s'empêchait de désespérer, exprimant à voix haute leur besoin de trouver de l'aide. Comment ? Elle n'en savait rien. Elle ne parvenait pas à maintenir leur rythme, à repérer leur route et à réfléchir à une solution. Elle ne pouvait pas faire tout ça à la fois, pas avec l'angoisse qui la rongeait et qui l'empêchait de se concentrer. Son amie ne répondit pas tout de suite, mais elle aussi cherchait forcément quelque chose pour les sortir de là. Quelle aide pouvaient-elles trouver en pleine forêt ? Elle regorgeait plus de dangers que d'assistances. Non l'aide ne pourrait venir que du château et Hestia leur trouva vite une solution. Utiliser leur patronus comme moyen d'alerte. Oui, ça, c'était à leur portée. Ce sort Adèle le maîtrisait parfaitement. Elle s'était donné assez de mal à Beauxbâtons pour réussir à l'obtenir et en découvrir sa forme. Son amie la força à ralentir pour leur permettre d’exécuter leurs sorts. Elle tenta de reprendre son souffle, toussant pour chasser la gêne qui venait de lui saisir la trachée. Elle suivit Hestia cherchant à occulter le bruit de la rivière et à se projeter dans les souvenirs de sa première année à Beauxbâtons. Elle fit une première tentative qui ne donna rien. Elle se mordit la lèvre tandis qu'Hestia faisait apparaître un coyote. La Française se concentra cherchant à chasser sa peur et à se concentrer sur ce sentiment de liberté qu'elle avait ressenti en arrivant pour la première fois dans son école. Le problème c'est qu'en plongeant dans ses souvenirs, d'autres, plus récents, venaient occulter ceux qu'elle avait toujours utilisés pour faire apparaître sa louve. Des souvenirs paradoxaux, car ils lui rappelaient des événements qu'elle avait appréciés, mais qui aujourd'hui lui étaient très douloureux. Ces mêmes souvenirs qu'elle se refusait de faire remonter, ces souvenirs qui l'avaient conduite à entraîner son amie dans la forêt cette nuit. Ses essais demeuraient infructueux et plus elle essayait, plus le désespoir de son échec l'envahissait. La main de son amie sur son bras l'empêcha de perdre pied et de craquer.

- Je suis désolée...

Si c'était grave. Parce qu'elle ne parvenait pas à produire son patronus qui pourrait les aider à sortir de ce cauchemar. Elle était désolée de ne pas réussir à produire un sort qui ne lui avait posé problème que lors de son apprentissage, désolée de les avoir entraînées dans cette forêt parce qu'elle n'était pas fichue de se remettre d'une rupture idiote. Elle releva la tête affolée en entendant le loup qui les avait rattrapées. La blonde se crispa sur sa baguette, cherchant ce qu'elle pourrait faire pour empêcher le loup de venir les étriper. Elle regarda stupéfaite Hestia envoyer son patronus vers le loup. Le lycan distrait, reporta son attention sur le coyote qui lui échappa dès qu'il tenta de s'en saisir. Adèle n'en revenait pas que ce subterfuge fonctionne, mais au fond le sorcier sous la peau du loup en oubliant de prendre sa potion était retourné à des instincts primaires. Il n'y avait plus de raison sous cette fourrure, juste celle d'une bête traquant ses proies.

Hestia l'entraîna à reprendre leur course. Leur pause lui avait certes fait reprendre un rythme cardiaque plus raisonnable et une respiration plus maîtrisée, mais la reprise lui fut d'autant plus douloureuse. Tous ses muscles se manifestèrent immédiatement, lui rappelant ses limites. Elle grimaça tentant tout de même de se caler sur le rythme de son amie. Elle écouta les propos de la brune sans oser y répondre tant elle craignait de plomber son reste d'optimisme. Se cacher ? Où Hestia voulait-elle qu'elles se cachent alors que leur odeur les trahirait sûrement avant tout le reste ? À part escalader un arbre, ce dont elle doutait de pouvoir faire à l'instant présent, elle ne voyait pas. Quant à faire une nouvelle tentative pour son patronus, elle craignait pour le coup de ne vraiment pas réussir à le faire apparaître ce soir. Pourtant, elle ne confia pas ses craintes à son amie, elle n'avait pas besoin qu'elle lui communique son désespoir. Toute à ses pensées négatives, elle avait failli manquer son repère au niveau de la rivière. Celle-ci était clairement plus étroite à cet endroit et si tout s'était passé comme prévu, c'est là qu'elles l'auraient franchie. Maintenant, il fallait plutôt repartir vers le château et ce trajet là, elle ne l'avait fait qu'en balai. Elle espérait donc qu'elle saurait les mener dans la bonne direction pour rentrer. Elle entraîna Hestia à sa suite. De ce côté, la végétation était un peu plus dense et dans leur course Adèle sentit les branches les plus basses venir les érafler. La Française avait clairement ralenti, plus parce qu'elle n'arrivait plus à tenir le rythme que parce que la végétation les ralentissait. Le loup ne les lâcherait pas et elle n'arriverait pas à le semer avant d'arriver à Poudlard. Il fallait qu'elle demande de l'aide maintenant, sinon elles ne s'en sortiraient pas. Adèle s'arrêta et vint s'appuyer contre le tronc d'un arbre imposant. Elle ferma les yeux pour se forcer une fois de plus à accéder à des souvenirs agréables. L'année de ses onze ans n'était plus assez pour l'aider à produire son patronus. Elle attrapa de nouveau la main d'Hestia. Elle était sûrement la plus belle chose qui lui soit arrivée cette année, alors elle se fixa sur les moments qu'elle avait partagés avec elle. Pourtant cela ne venait toujours pas, comme si un voile ternissait tous les beaux souvenirs qu'elle avait pu fabriquer. Elle réalisa alors que la dernière fois qu'elle avait réussi à faire apparaître la louve argentée, elle l'avait fait pour lui.

- Je n'y arriverais pas. Viens, on ne peut pas rester là.


Elles repartirent à travers la forêt. Courir, encore et toujours. Courir parce qu'il n'y avait que ça à faire, et que quand il était question de survie, l'esprit se moquait que le corps proteste. Était-ce les pas du loup qu'elle pouvait entendre les rattraper ? Était-ce ainsi que devait s'achever son existence ? Perdue au milieu d'une forêt où on ne les retrouverait même pas ? Elle n'aurait même pas l'occasion d'essayer de réaliser ses rêves. Elle n'avait eu droit qu'à l'espoir et celui-ci l'abandonnait à chaque nouveau pas qu'elle faisait. Alors que le monde lui semblait plus sombre et froid que jamais, elle eut l'impression qu'une petite chaleur émanait au niveau de son cou. Sa main vint se saisir du pendentif qui y reposait et elle supplia silencieusement pour que ce ne soit pas leurs derniers instants de vie.

MAY



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Adèle ◊ Hestia

A witch ought never to be frightened in the darkest forest, because she should be sure in her soul that the most terrifying thing in the forest was her.
Well, except if there's a werewolf...
Then she should run.



 

Cette fois-ci ce n'était pas son impulsivité que Hestia avait laissé prendre le dessus mais bel et bien son instinct. La réflexion ça n’avait jamais été le truc de la Serpentarde, elle ne réfléchissait que rarement à l’avance ses actions et fomenter des plans pendant des semaines n’était pas dans ses habitudes, clairement elle laissait ça a Adèle même si cette fois-ci ça ne s’était pas révélé être une très bonne idée. Il était rare que la Carrow bride son impulsivité, elle préférait agir, laisser son fort caractère s’exprimer librement quitte à en assumer les conséquences après. Ca ne l’avait jamais gêné tant que ça lui permettait de rester elle-même, faire des concessions n’était pas non plus dans les habitudes de la verte, elle en faisait déjà bien trop quand elle se trouvait en compagnie de sa famille alors dès qu’elle le pouvait elle laissait s’exprimer librement toutes les facettes de sa personnalité. Et tant pis si ça ne plaisait pas, tant pis si elle devait ensuite réparer les dégâts, elle ne s’excuserait pas d’être elle-même. Mais en ces instants ce qu’elle laissait s’exprimer était bien plus profond que sa simple impulsivité naturelle, c’était un véritable instinct de survie. Face à un loup-garou enragé toute réflexion était inutile, les sortilèges n’avaient que peu d’effet sur lui et la forêt interdite n’offrait aux deux Serpentardes que peu d’options de repli. Alors c’était l’instinct qui avait pris le contrôle. C’était ça qui poussait la Serpentarde à courir sans ralentir alors qu’elle avait l’impression que ses poumons étaient en feu et que son cœur allait s’échapper de sa poitrine. C’était ça qui lui murmurait de ne surtout pas abandonner ou même distancer Adèle. Au fond c’était sûrement la meilleure chose à faire, lâcher prise et se laisser porter par cette force intérieure qui lui dictait de tout faire pour rester en vie. Peu importe ce qu’elles devaient faire, elles devaient sortir de là, aucune autre option n’était envisageable. Hestia refusait de penser que la nuit était encore jeune et que le loup ne retrouverait forme humaine que dans de nombreuses heures. Elle ne voulait pas réfléchir à ce qu’il se passerait quand ses jambes ou celles d’Adèle seraient devenues trop faibles pour les faire avancer. Quand la verte avait envoyé son patronus vers le loup-garou au lieu de l’utiliser pour appeler à l’aide au château elle n’avait pas pensé à ce qu’il se passerait si la bête avait décidé que l’apparition lumineuse n’était d’aucun intérêt pour elle. Tout ça était simplement inimaginable pour la Carrow qui n’était pas habituée à baisser les bras.

Alors Hestia s’était contenté d’agir, pour elle et son amie, resserrant un peu plus sa prise sur son bras quand elle l’entendit murmurer un « Je suis désolée... » qu’elle balaya d’un geste. Elles trouveraient un autre moyen, Hestia savait parfaitement pourquoi son amie était incapable de faire apparaitre son patronus et elle savait que quel que soit l’urgence elle ne pouvait pas en exiger plus d’elle. Une nouvelle fois la verte regretta de ne pas avoir plus fait payer à Eljas son pari cruel, sans lui Adèle n’aurait pas souffert d’insomnie et elle n’aurait pas proposé cette balade cauchemardesque, sans les agissements écœurants du finlandais elles n’en seraient pas arrivé là. Mettre toute la faute sur Eljas avait un côté rassurant, ainsi elle n’avait pas à affronter leur propre imprudence, mais pour le moment c’était loin d’arranger les choses. Puisque Hestia avait envoyé son coyote occuper le loup, courir était redevenu leur unique solution. Mais cette reprise était toute aussi douloureuse que leur course précédente. Les muscles de la Serpentarde protestaient à chaque pas qu’elle faisait et elle devait se concentrer pour ne pas trébucher sur le sol inégal de la forêt. Dans leur situation une chute aurait des conséquences désastreuses. Pour ne rien arranger, elle sentait que le sortilège du patronus la fatiguait, puisant dans des ressources dont elle aurait bien eu besoin pour se tirer de ce mauvais pas. Mais au moins ça voulait dire que son patronus était toujours derrière elle à s’occuper d’attirer l’attention du loup pendant qu’elles s’éloignaient de leur mieux. Quand le passage de la rivière fut en vue, Hestia se laissa entrainée par Adèle. Celle-ci avait beau éprouver des difficultés à faire apparaitre son patronus, la Carrow conservait une confiance absolue en son amie. Elle la suivi sans se poser de question sur le chemin qui devait les mener au château, s’efforçant d’oublier ses côtes qui la brulaient et sa respiration saccadée. Pour ne rien arranger, la végétation était encore plus sauvage dans ce coin de la forêt et les branches les plus basses venaient érafler les deux sorcières et obstruer leur vision. Hestia sentait qu’elles avaient ralenti mais ça n’empêchait pas les branches de lui griffer le visage.

Quand Adèle s’arrêta pour s’adosser contre un arbre immense, Hestia en profita pour tenter de reprendre son souffle. Aux côtés de son amie, elle tentait de calmer les battements affolés de son cœur tout en tendant une oreille attentive aux bruits de la forêt. Elles n’avaient pas beaucoup de temps devant elles, son patronus devait avoir disparu désormais et le loup avait dû reprendre sa chasse. Une nouvelle fois Hestia regretta de ne pas connaitre de sort capable de brouiller leur odeur, ainsi elles auraient pu perdre la bête et profiter d’un avantage. Mais puisque ce n’était pas le cas elles devaient toujours tenter d’appeler à l’aide. Enfin, Adèle, puisque la Carrow se sentait incapable de conjurer plus qu’une simple brume argentée après avoir fait venir son coyote un peu plus tôt. Sauf que la française ne semblait pas parvenir à dépasser ses difficultés. Hestia sentit son cœur se serrer, c’était particulièrement révélateur de l’état de son amie et elle détestait la voir comme ça. La main de la blonde vint se glisser dans la sienne et l’anglaise la serra un peu plus fort. Ce geste, aussi simple fut-il, lui apporta du réconfort dans ces terribles instants. Elle aurait tout donné pour pouvoir lui transmettre un peu de force ou d’espoir, juste de quoi l’aider à garder la tête hors de l’eau. La Carrow n’avait aucun doute en ce qui concernait son amitié avec Adèle, elle était ce qu’elle pouvait souhaiter de mieux et elle aurait aimé pouvoir faire plus. Mais malheureusement ce qu’il se passait dans la tête de la française était un combat qu’elle devait mener seule et Hestia ne pouvait être que la spectatrice impuissante de ses échecs. « Je n'y arriverais pas. Viens, on ne peut pas rester là. » La Serpentarde hocha la tête, compréhensive. Tant pis, elles trouveraient autre chose, quitte à aller chercher de l’aide auprès des centaures s’il le fallait, elles ne pouvaient pas abandonner aussi facilement. Mais en attendant leur seule solution restait encore et toujours la course.

Ignorant ses membres douloureux et sa respiration hachée Hestia se laissa entrainer à la suite d’Adèle. Une seconde elle songea à la licorne que les cousines de Lestang avaient secourues quelques semaines plus tôt. Là aurait été un bon moment pour l’équidé de venir payer la dette qu’elle avait envers les deux sorcières. Mais bien sûr, pas de cheval en vue, pour demander de l’aide il n’y avait pas de problème mais pour aider les autres il n’y avait plus personne, les deux étudiantes ne pouvaient donc compter que sur elles-mêmes. Chaque pas était de plus en plus difficile et bientôt Hestia eu clairement l’impression d’entendre les pattes du loup marteler le sol juste derrière elle. Elle n’osa d’abord pas regarder derrière elle pour ne pas perdre de temps mais quand un grognement parvint jusqu’à ses oreilles, couvrant le bruit pourtant assourdissant des battements de son cœur elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil. Son sang se glaça aussitôt, la bête -qui lui paraissait encore plus énorme et féroce que dans ses souvenirs- courrait à seulement quelques mètres d’elles et contrairement aux deux étudiantes elle ne paraissait absolument pas fatiguée de sa course. Bien au contraire, de là où elle était, Hestia pouvait presque apercevoir l’éclat sauvage et triomphant dans ses prunelles jaunes. Il y eu un bref instant de silence, une milliseconde durant laquelle le monde sembla stopper sa course. Les étudiantes auraient pu se demander ce qu’il se passait pour que tout semble ralentir ainsi, mais ce n’était qu’une impression trompeuse. En réalité tout s’accéléra encore un peu plus. Soudainement une force vint frapper Hestia dans le dos, lui faisant perdre l’équilibre et l’envoyant brutalement au sol. Dans un réflexe irréfléchi la verte tendit les bras en avant pour tenter de se rattraper mais ça ne rendit sa rencontre avec le sol que plus violente encore. La verte entendit clairement un craquement sinistre quand sa main gauche rencontra la terre de la forêt. Elle laissa échapper un cri de souffrance alors qu’une vive douleur éclatait dans tout son bras. Une terrible seconde, elle put sentir un souffle brulant contre sa peau et un grondement qui vint envahir ses tympans, alimentant un peu plus la terreur qui lui saisissait les tripes. Elle s’imaginait déjà les crocs du loup s’enfoncer dans sa chair, elle ferma fort les yeux attendant le moment fatidique où sa vie changerait à jamais ou cesserait simplement d’exister, quand le poids écrasant dans son dos s’évapora aussi soudainement qu’il l’avait frappé. Un hoquet de stupeur s’échappa des lèvres tremblantes de la Serpentarde. Emporté par son élan, la bête avait roulé un peu plus loin après l’avoir heurté. Le visage marqué par la douleur qui pulsait dans son bras, Hestia roula sur le côté, complètement paumée. Paniquée elle regarda autour d’elle pour tenter de repérer Adèle mais se figea en rencontrant deux pupilles d’un jaune sauvage. Son souffle se bloqua dans sa gorge alors qu’elle faisait face au loup qui était proche. Beaucoup trop proche.

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— Hestia & Adèle

Personne ne viendrait les aider. Cette conclusion finit par atteindre l’esprit de la Française. Les miracles, les sauveurs de la dernière minute, ça n’arrivait que dans les contes ou les livres. Adèle avait déjà échappé à la mort une fois, alors elle n’aurait sans doute pas droit à une deuxième chance.  Etait-elle vraiment indispensable à ce monde ? Son existence avait-elle une quelconque utilité ? Manquerait-elle vraiment à quelqu’un ? Elle n’arrivait plus vraiment à réfléchir et se poser des questions sur sa raison d’être à quelques minutes de rencontrer la mort avait quelque chose d’insensé. A quoi bon continuer à courir ? A quoi bon continuer à lutter alors que l’issue de tout ça se solderait forcément de manière fatale ? Le désespoir avait envahi la Française. Elle avait mal et tout son corps protestait. Elle ne sentait même plus les branches la gifler ou érafler ses bras tant la douleur musculaire était saisissante. Tout ça était de sa faute. Elle n’aurait jamais dû entraîner Hestia dans cette forêt en pleine nuit. Il y avait des centaines d’autres occupations qu’elle aurait pu lui proposer. Pourquoi aller prendre tous ces risques ? Juste pour ne pas avoir à penser ? Qu’elle ne s’inquiète donc pas, elle n’aurait bientôt plus à penser, ni à courir, ni à respirer d’ailleurs.

Alors que les pas de la bête martelaient le sol dans son dos, Adèle songea qu’elle ne pourrait pas s’attaquer à elle deux en même temps. Elle croisa le regard de son amie qui s’était retournée pour jauger la distance du loup par rapport à elle. Oh la blonde en était persuadée, ce n’était qu’une question de secondes. Hestia n’avait pas à payer le prix de ses choix idiots, elle pouvait encore s’en sortir. Adèle n’avait jamais pensé avoir un jour le sens du sacrifice tant elle avait toujours fait passer ses intérêts avant ceux des autres, mais pour son amie qui l’épaulait depuis qu’elles s’étaient rencontrées, elle n’hésiterait pas. Alors elle ralentit jusqu’à s’arrêter sans alerter sa camarade. Elle se tourna pour faire face au loup, ses doigts serrés sur sa baguette. Son pendentif semblait encore plus chauffer sous les doigts de son autre main, lui donnant l’impression de ne pas être vraiment toute seule dans ses derniers moments. Pourtant, alors qu’elle s’attendait à se faire bondir dessus, la bête la dépassa, tournant à peine son regard vers la Française. Lancée dans sa course, elle se jeta sur Hestia. Elle assista à la chute de son amie, déconcertée, ne comprenant pas trop ce qui venait de se passer et pourquoi la bête l’avait ignorée pour s’attaquer plutôt à la Britannique. Le cri de douleur sortit Adèle de sa stupeur et elle leva sa baguette alors que le loup roulait au sol emporté dans son élan. Tant pis s’il devait éviter chacun de ses sorts, elle ne laisserait pas le loup dévorer son amie. Elle ne pourrait jamais vivre avec cette culpabilité sur la conscience. Alors que le loup bondissait déjà pour revenir à la charge, Adèle s’élança pour intervenir, son esprit prêt à ressortir n’importe quel sort qui pourrait le repousser.

Un nouveau bruit de course perturba son intervention. Non pas encore… Quel nouveau danger venait se rajouter à l’équation ? Elle se retourna pour voir surgir un nouveau loup au pelage un peu plus clair que l’autre. Son regard vif et sa corpulence laissait sous-entendre que cette bête-là était également un loup-garou. Il passa à côté d’elle et bondit souplement. Il s’éleva au-dessus du corps d’Hestia pour venir percuter leur assaillant de l’autre côté d’elle. Les corps des deux bêtes roulèrent sur le sol, l’action s’accompagnant de nombreux grognements. Les loups furent rapidement de nouveaux sur leurs pattes et le plus lucide des deux se plaça sur le chemin de l’attaquant.
Adèle rejoignit Hestia et se baissa à ses côtés, cherchant où elle était blessée. Son bras apparemment. Leur poursuivant hurla alors, comme un signal de son prochain assaut, mais leur allié le coupa dans son élan l’entraînant dans une nouvelle lutte. Il évoluait avec agilité, bondissait pour éviter les pattes et les crocs de celui qui avait perdu toute trace d’humanité, s’arrangeant toujours pour l’empêcher d’approcher les deux jeunes femmes. Le regard de la bête au pelage clair se tourna vers elles et son grognement péremptoire fit réagir la blonde. Il leur offrait là leur salut. Elles ne devaient pas s’attarder plus longtemps et profiter de cette intervention pour terminer leur fuite. Elle aida Hestia à se relever et chercha des yeux leur chemin. Elle devinait la frustration dans les grognements du premier loup cherchant à se débarrasser du second qui le repoussait toujours avec adresse. La Française s’éloigna du spectacle particulier de ces deux loups luttant l’un contre l’autre et entraîna son amie vers le château, sans réussir à articuler la moindre parole. Elle ne pensait qu’à rentrer, refusant de se laisser envahir par un questionnement sans fin face à ce qu’elles avaient vécu.

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Mer 1 Mai - 16:37
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Alors c’était ça la fin ? Une touffe de poils fauves indomptée malgré la dureté de la nature. Des pattes puissantes habituées à chasser leur proie sans relâche. Un éclat sauvage dans une pupille jaune qui ne cillait pas. Un reflet cruel sur des dents acérées et des babines retroussées par un instinct primitif sans appel. Plus proche que jamais de la bête qui les pourchassait depuis de longues minutes, Hestia était bien placée pour contempler ce qui lui semblait inéluctable. Dans une autre situation elle aurait sûrement pu admirer le loup garou, la beauté de son pelage, son fier port de tête ou même l’impression de force qu’il dégageait. C’était un animal magnifique, l’essence de la nature, la sauvagerie à l’état pur, mais surtout une soif de sang sans pareil et une volonté inébranlable. Et en cet instant, c’était la Serpentarde qu’il avait choisi comme proie et plus rien ne pourrait le faire dévier de cet objectif qu’il était désormais si proche d’atteindre. Parce que Hestia était à terre, et tout ce qu’elle voyait c’était combien le loup était armé face à elle et combien, en retour, elle se trouvait sans défense face à une telle bête. Elle avait toujours sa baguette qu’elle avait conservée par miracle dans sa chute mais elle avait bien vu un peu plus tôt à quel point la magie était inutile face au loup. Quant à lutter elle savait déjà que c’était peine perdue, la verte n’avait jamais eu peur de lever les poings face à un adversaire plus fort qu’elle sauf que là il ne s’agissait pas d’un Serpentard à la grande gueule mais d’une bête sauvage. Leur seule option avait été la fuite mais maintenant même ça leur était hors de portée. Le loup avait été plus malin, plus rapide, plus fort que les deux étudiantes réunies, si elles avaient été muent par leur instinct de survie, lui s’était laissé aller à la sauvagerie la plus primaire. Et il avait gagné.

Désormais Hestia ne pouvait plus nier l’inévitable. Tant qu’elles étaient sur leurs deux jambes à courir elle pouvait s’accrocher à la moindre bride d’espoir pour oublier ses muscles qui la faisaient souffrir et ses poumons qui la brulaient. Mais là, l’urgence de la situation lui sautait aux yeux. La verte ignorait où se trouvait Adèle, elle l’avait perdue de vue un peu avant sa chute et maintenant elle ne parvenait plus à détacher ses yeux écarquillés du loup qui se trouvait à moins d’un mètre d’elle, prêt à bondir à tout instant. Il y eut un moment de flottement, un terrible instant où elle eut une conscience aiguë de tout ce qui se jouait. La douleur dans son bras, plus forte que jamais, le grondement du lycan qui semblait faire trembler la forêt entière et même le regard vif et brûlant qu’il fixait sur elle. Hestia avait le souffle coupé, elle n’osait plus faire le moindre mouvement mais dans sa poitrine son cœur tambourinait à toute allure. Elle ne parvenait plus à réfléchir correctement, cette fois tout espoir était perdu et elle ne voyait pas comment elles pouvaient se sortir de là saines et sauves. Bien sûr Adèle était encore debout, mais voulait-elle vraiment que son amie se mette en danger pour elle alors que la situation était désespérée ? N’aurait-il mieux pas valu que la française saisisse cette chance de se mettre à l’abri ? Lui en voudrait-elle si en cet instant la blonde choisissait de la laisser là pour se sauver ? C’était un dilemme auquel Hestia n’aurait jamais cru devoir faire face, elle n’avait d’ailleurs pas de réponse à y apporter. Quant à savoir ce qu’elle aurait fait à la place de sa camarade, elle aurait été bien incapable d’y réfléchir. Tout ce qu’elle voyait, tout ce qui raisonnait dans son crâne c’était la vue des crocs découverts de la bête et ses muscles tendu, prêts à lui fondre dessus. Tout ce dont Hestia avait conscience était de la fin qui se rapprochait inexorablement.

Alors le nouveau martèlement de pattes qui frappaient le sol en se rapprochant à toute allure, la Serpentarde ne l’entendit pas. Peut-être était-ce mieux ainsi, l’angoisse qui lui serrait la gorge était déjà bien assez intense comme ça, elle n’avait pas besoin de s’ajouter une nouvelle dose d’inquiétude. Hestia ne vit pas le second loup s’approcher, en revanche elle perçut distinctement une masse s’élever juste au-dessus d’elle. Un glapissement de peur lui échappa alors qu’elle s’aplatit un peu plus contre la terre. Elle serra les paupières en s’attendant à sentir un nouveau choc la bousculer mais rien ne vint. Un peu perdue elle rouvrit les yeux et releva prudemment la tête, grimaçant sous le coup qu’elle venait de porter à son bras blessé. Ce qu’elle découvrit juste devant elle la laissa sans voix. Il n’y avait désormais plus un mais deux loups qui roulaient au sol dans un concert de grognements. Sidérée, Hestia observa le deuxième animal se relever pour se placer entre elle et son attaquant, vu sa taille il ne pouvait s’agir que d’un deuxième loup garou. Elle ne savait pas trop si elle devait s’en réjouir ou s’inquiéter un peu plus. La présence d’Adèle à ses côtés la ramena rapidement à la réalité. La verte se redressa, frissonnant en entendant le hurlement de la première bête. Elle ne comprenait pas trop ce qu’il se passait mais apparemment le deuxième loup ne paraissait pas prêt à laisser son camarade se jeter sur elle. A chaque tentative, il se mettait sur le chemin de l’animal sauvage, bondissant et claquant des mâchoires pour l’éloigner des deux étudiantes. Une seconde Hestia se demanda s’il son but était de les sauver ou de faire fuir son adversaire pour s’octroyer ses proies déjà épuisées. Elle se stoppa dans ses réflexions en voyant le loup au pelage clair tourner vivement la tête vers elles. Par Merlin elle rêvait ou il venait de leur grogner dessus ? Hestia n’y comprenait plus rien et la douleur ne l’aidait pas à réfléchir. En revanche, Adèle semblait bien plus alerte qu’elle puisqu’elle ne perdit pas de temps et l’attrapa par le bras pour l’aider à se relever. Avec une grimace, la Carrow se remit debout. Elle avait du mal à détacher son regard de l’étrange spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. Les deux loups bataillaient avec férocité, l’un pour atteindre sa cible, l’autre pour l’en éloigner. Ce fut finalement quand Adèle tira sur son bras valide qu’elle se rendit compte qu’elles tenaient là leur chance de sortir de la forêt vivante. Elle se détourna finalement de la bataille des deux lycans pour se laisser entrainer par son amie sur le chemin qui les mènerait à Poudlard. Elles avancèrent aussi vite que possible, s’éloignant des grognements et bruits de lutte qui se faisaient entendre dans leurs dos. Son bras cassé plaqué contre son ventre, Hestia écarta une dernière branche avant qu’elles débouchèrent à l’orée de la forêt. Elle poussa un long soupir de soulagement quand la silhouette sombre du château fut en vue, elle n’avait jamais été aussi heureuse de revoir l’école de magie. Sans attendre, les deux vertes s’engagèrent dans le parc. « La prochaine fois que tu as un plan en tête… Rappelle moi de surtout pas t’écouter. » Souffla Hestia en tournant brièvement son regard vers Adèle. Il n’y avait pas d’agressivité dans sa voix, même pas la moindre trace de reproche, juste une lassitude palpable et une tentative loupée de faire un peu d’humour pour apporter de la légèreté à cette nuit de cauchemar. Tout ce qu’elle voulait maintenant c’était mettre tout ça derrière elle. La forêt interdite, les deux Serpentardes l’avaient bien assez vu comme ça.

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